• Ukraine : La face cachée des choses (Deuxième partie) Vladimir Caller
    https://www.investigaction.net/fr/ukraine-la-face-cachee-des-choses-deuxieme-partie

    Le traitement de l’information de la guerre entre la Russie et l’Ukraine risque, par son immédiateté, de nous faire perdre de vue l’énormité de son importance, de sa signification politique et de ses conséquences prévisibles. A ce propos, il ne nous semble pas exagéré de dire que le moment historique que nous vivons est comparable à, par exemple, celui de la chute du mur de Berlin ou 11 septembre.


    Dans ce scénario, la diplomatie américaine s’est déployée en trois temps (en attendant un quatrième) : le retrait des forces américaines d’Afghanistan, la trame organisée pour entraîner l’intervention armée russe en Ukraine (voir la première partie de cet article) et le basculement d’alliances au Moyen Orient dont les Accords d’Abraham annoncent la tendance.([1])

    Des objectifs bien précis
    – Reprendre le contrôle hégémonique d’une Europe durablement affaiblie et ce, sur le plan de l’énergie, la défense, la finance internationale ; dans ce cadre faire de l’Allemagne et du germanisme anti slave, la nouvelle référence militaire européenne.

    – Affaiblir la Russie à l’extrême, organiser un « Afghanistan-bis » sur des terres ukrainiennes et, comme voie de conséquence, installer un « Eltsine-bis » au Kremlin

    – Renforcer très lourdement le négoce militaire et son association avec les médias (le nouveau complexe militaro-médiatique). ([2])

    – Tout ceci, en préalable de la cible chinoise (le quatrième temps).

    Si les grandes lignes de cette stratégie étaient dûment programmées, il nous semble que ses mentors ne s’attendaient pas à une riposte russe si brutale ; en tout cas, pas de cette dimension. Cette riposte a changé la donne et précipité le timing des plans américains. Le soutien à l’Ukraine, à son intégrité territoriale, à sa politique d’alliances, est devenu un sujet mineur. Le volet politico-diplomatique de la guerre elle-même est devenu obsolète. Lorsque Biden traite Poutine de « criminel de guerre » ou de « voyou » ce n’est pas une saute d’humeur ; c’est une fin de non-recevoir à toute négociation, à toute discussion. Que la Russie saigne, c’est la (seule) priorité.

    Dans un entretien, passé inaperçu, à la NPR, le principal réseau de radiodiffusion public des États-Unis le 16 Mars, le secrétaire d’état Antony Blinken précisait les objectifs de sa diplomatie. Pour lui, cette guerre était l’occasion de changements, de grands changements. « L’un de ces changements est que les Européens s’intéressent de très près, et non seulement s’intéressent, mais commencent à agir sur la sécurité énergétique et cessent de se nourrir du pétrole et du gaz russes. Ce serait un changement majeur » .([3])

    Ursula von der Leyen, Charles Michel, Emmanuel Macron, semblent avoir bien entendu l’injonction en signant sans tarder un accord avec les États-Unis, lors du sommet européen des 24 et 25 mars, pour la livraison de 15 milliards de mètres cube de gaz naturel liquéfié (GNL) avec la perspective d’arriver à 50 milliards pour la fin de la décennie. A noter que la satisfaction vis-à-vis de cet accord n’est pas venue des marchands du GNL mais des acheteurs : « J’aimerais dire au peuple américain la reconnaissance de l’Europe pour leur soutien indéfectible », a salué Ursula von der Leyen, qui a dit voir en cet accord « une garantie de la sécurité et de l’indépendance énergétique de l’UE ».([4]) De son côté, dans l’élan de cet accord, l’Allemagne a débloqué 1,5 milliards d’euros pour acheter du GNL ; notamment aux Etats-Unis.

    L’acquiescence de l’UE envers les directives de la Maison Blanche ne se limitent pas aux directives sur le gaz. Elle anticipe même les propositions punitives de Washington et, pour y parvenir, n’hésite pas à violer ses propres directives. Ainsi, l’UE sanctionnait la banque centrale russe gelant ses dépôts avant même les États-Unis et décidait l’envoi des armes à l’Ukraine en totale contradiction avec les propres dispositions du Conseil européen qui régissent le contrôle des exportations militaires ; règles dans lesquelles il est bien précisé que « Les États membres refusent l’autorisation d’exportation de technologie ou d’équipements militaires susceptibles de provoquer ou de prolonger des conflits armés ou d’aggraver des tensions ou des conflits existants dans le pays de destination finale. »([5])

    Concernant Moscou, Blinken assure que le changement est déjà en marche : « L’une des choses que nous faisons est de priver la Russie de la technologie dont elle a besoin pour moderniser son pays, pour moderniser les industries clés – défense et aérospatiale, son secteur de haute technologie, l’exploration énergétique. Toutes ces choses vont connaître des effets profonds et pas seulement immédiats. Ils vont augmenter et s’accroître au fil du temps […] Tout ce qui est fait est, en fait, irréversible ». Cette guerre multi-sectorielle a donc vocation à durer. Pour qu’il ne reste pas de doutes, le secrétaire d’État estimait nécessaire d’avouer que « …le simple fait d’arrêter l’invasion de l’Ukraine pourrait ne pas suffire pour annuler les sanctions contre la Russie ».

    Au bonheur des armuriers
    Nous disions ci-dessus que la réaction russe avait surpris les Occidentaux, par sa nature et son envergure, le quotidien Le Figaro rapportait que, soucieux de son budget, Boris Johnson avait prévu, peu avant le déclenchement du conflit, de tailler dans les effectifs et matériels destinés à la défense.([6]) En France, le président de la Cour de comptes Pierre Moscovici prévoyait « réduire la voilure » du budget des armées dans son rapport sur « La loi de programmation militaire (LPM) 2019-2025 et les capacités des armées ». « Il va devoir revoir sa copie car la guerre en Ukraine a balayé certaines convictions des rapporteurs »  ; estimait le journal français La Tribune. ([7]) Aux USA même, au début de l’année, une publication spécialisée dans le domaine de la défense commentait : « Le secteur est confronté à une période de stagnation ou de diminution des budgets du Pentagone, alors même que le ministère de la Défense s’efforce de faire face à des conditions difficiles dues à la montée de la Chine ».([8])

    Le cas le plus marquant fut, pourtant, celui de l’Allemagne. Le 12 février le ministre des Finances, Christian Lidner du Parti libéral démocrate, bien connu pour son attachement à la rigueur budgétaire, s’était adressé au Bundestag insistant sur l’urgence de réduire les dépenses militaires en dépit des pressions de l’OTAN pour qu’elles atteignent, au minimum, le 2 % du PIB du pays. Cela dit, le climat martial autour du dossier ukrainien, poussé par les écolos, était déjà bien animé, pendant que le premier ministre Olaf Scholz semblait résister à ces pressions. C’est alors que le magazine Der Spiegel , incité par l’intervention russe, titrait en une dans son édition du 26.02 : « Ayez honte Monsieur Scholz », l’accusant d’être trop mou et « d’empêcher l’Union européenne d’agir contre le régime de Poutine ».([9]) Le lendemain, Scholz décidait, devant le parlement, d’attribuer un montant de 100 000 milliards d’euros au budget de la défense. Pour le journal français Les Echos « La révolution copernicienne de l’Allemagne ne fait que commencer ».([10])

    Et elle prend de l’envol si l’on en juge par les décisions qui suivirent. Le 27 mars, la présidente de la commission de la défense au Bundestag, Andrea Schwarz, annonçait que son pays se proposait d’acheter le système de missiles israéliens « Arrow », plus connu sous le nom de « Dome de fer » lorsqu’il sert à se protéger des missiles venant du Hezbollah ou du Hamas. « Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin rapidement d’un bouclier antimissiles à l’échelle de l’Allemagne« , expliqua-t-elle dans le Bild. Et d’ajouter, « Nous pouvons tendre le Dôme de fer au-dessus des pays voisins. Nous jouerions ainsi un rôle clé pour la sécurité de l’Europe » . Selon le journal, le système coûterait 2 milliards d’euros et pourrait être opérationnel dès 2025 depuis trois sites en Allemagne. ([11]) Jean Monnet en rêvait, l’alliance de gaullistes et de communistes l’avait empêché en 1954, le réarmement allemand est à l’ordre du jour. Et ce n’est que le commencement. Des F-35 furtifs sont déjà commandés en masse aux USA ; des drones armés à Israël et des projets, si chers à Emmanuel Macron, de chars et avions de chasse mutualisés sont plus que jamais d’actualité.

    L’autre guerre
    Une autre guerre non moins importante se joue dans la communication où excelle l’ancien comédien Zelinsky élu sur un programme de pacification et devenu faucon parmi les faucons du projet d’éterniser la guerre et, si possible, de l’étendre. Maître dans l’art de l’ambiguïté, un jour il propose, demande, des négociations et lorsqu’elles sont entamés, il exige la fermeture du ciel ukrainien par l’OTAN. Il suggère des concessions, y compris territoriales pour toute de suite accuser la Russie de génocide et son président d’être un criminel de guerre et ce en parfaite concertation avec Biden et les grandes corporations médiatiques mondiales. Sa campagne de communication est particulièrement efficace « Ils sont vraiment excellents en stratcom – médias, info ops, et aussi psy-ops, a déclaré un haut responsable de l’OTAN au  Washington Post. « J’espère que les pays occidentaux prendront exemple sur eux ». ([12]) La production, notamment vers l’extérieur, est assuré par l’agence Internews  financée conjointement par le gouvernement américain et diverses ONG’s dont la fondation Gates, The Open Society de George Soros et The National Endowment for Democracy.

    Nous sommes ainsi face à un climat « d’union sacrée » autour de Zelensky et son équipe. Impensable de toucher un mot à propos de ses nombreux faits de corruption aggravée révélées par les Pandora papers. Si vous osez le faire, vous devenez ipso-facto un « agent de Poutine ». Encore mieux : surtout ne pas parler de « nazification » puisque, c’est le « vox médiatique » qui sanctionne : Zelensky est lui-même juif. Comme si le fait d’être juif vaccinait contre des compromissions. Cette campagne est si efficace que l’idée s’est installée que des formations comme Pravy Sektor, Patriotes d’Ukraine et Azov seraient très marginales car leur dimension serait fort modeste. Concernant Azov, le plus engagé parmi ces groupes sur le plan militaire, les ‘spécialistes’ des moyens de communication avancent le fait qu’ils « ne seraient que 4 000 dans une population militaire de 200 000 membres » ; insignifiants, donc. Or ce chiffre semble tiré de Wikipédia de manière un peu désinvolte, nos commentateurs oubliant que nous sommes déjà en 2020. En effet, ce site précise que « Le bataillon d’Azov était composé d’environ 800 volontaires fin 2014, mais vit ses effectifs rapidement augmenter portant le nombre de combattants potentiels à plus de 4 000 à la fin de 2016 ».([13]) Si en 2 ans, (2014-16) Azov grandit de 500 % on peut estimer que « The International Institute for Strategic Studies », organisme américain spécialisé dans la chose militaire, n’exagère pas lorsqu’il estime que les forces paramilitaires ukrainiennes (dont Azov est, de loin, la plus importante) représentent 102 000 membres pour un effectif total de l’armée nationale ukrainienne de 145 000 membres.([14])

    D’autres commentateurs insistent sur leur prétendue insignifiance en raison du fait qu’ils n’ont pas d’élus au parlement. Or le problème n’est pas qu’ils soient ou non au parlement mais qu’ils sont parfaitement bien installés et dans les forces armées et dans le ministère de l’intérieur. Et là, c’est-à-dire au cœur de la guerre, ils sont en position d’orienter la ligne politique générale et ce, en parfaite concertation avec le Pentagone, l’OTAN (et la caution de l’UE) avec même des projections internationales. Dans une enquête très fouillée, le magazine américain TIME, très peu suspect de « complotisme gauchiste », rapporte les déclarations d’Ali Soufan, un ancien cadre de très haut niveau du FBI, expert en questions de terrorisme, à propos du mouvement Azov. Selon Soufan, « Azov occupe une place centrale dans un réseau de groupes extrémistes qui s’étend de la Californie à la Nouvelle-Zélande en passant par l’Europe ». Et faisant référence aux talents de recrutement de l’organisation, l’expert soutient que « plus de 17 000 combattants étrangers sont venus en Ukraine au cours des six dernières années en provenance de 50 pays. » . Intriguée, la rédaction du magazine est allée sur place à Kiev pour interroger Olena Semenyaka, la responsable de questions internationales du mouvement, à propos des objectifs de son organisation. Cette dernière a répondu : « la mission d’Azov était de former une coalition à travers le monde occidental, dans le but ultime de prendre le pouvoir dans toute l’Europe. » ([15]) TIME précise qu’en octobre 2019, 40 membres du Congrès avaient signé une lettre appelant, sans succès, le Département d’État américain à désigner Azov comme une organisation terroriste étrangère. 

    Plus récemment, le quotidien israélien Jerusalem Post, publiait un rapport de l’Institut d’études européennes, russes et eurasiennes (IERES) de l’Université George Washington qui révélait que « le Canada, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont contribué à la formation de membres des organisations d’extrême droite au sein des académies militaires ukrainiennes » . Le rapport soulignait la tolérance dont ces groupes bénéficiaient des directions de ces académies. Situation qui avait provoqué la colère des Amis du Centre Simon Wiesenthal (FSWC) du Canada qui faisait état de leur mécontentement dans un communiqué. « .. Il est inacceptable que nos forces armées encouragent les groupes néonazis en Ukraine par le biais de la formation de nos forces armées. »([16])

    Cette présence militaire, ce prosélytisme sans limites ni frontières du néofascisme kiévien ne se limite pas aux casernes. Dès le lendemain du coup d’état de 2014 parrainé par Laurent Fabius, Frank-Walter Steinmeier (actuel président de l’Allemagne) et Victoria Nuland, le poste du ministre de l’intérieur, le plus sensible et stratégique du nouveau gouvernement « démocratique et européiste » fut attribué à Arsen Avakov, le créateur d’Azov. Question d’urgence ? Pas d’autre choix pour le moment ? Désignation passagère ? Pas du tout ! Avakov resta ministre 8 ans jusqu’au mois de juillet 2021 dûment confirmé d’ailleurs, malgré de vives oppositions y compris du grand rabbin de Kiev, par monsieur Zelensky. Trop visible pour rester à côté du Monsieur propre Zelenzky, il dut quitter ce poste si visible pour devenir conseiller spécial du ministère de la défense.

    Les évidences, les démonstrations de la très large mainmise de l’extrême droite néonazie sur les forces militaires et paramilitaires du pays et sur une très large partie de l’opinion publique ukrainienne, notamment sur sa jeunesse sont incontestables Pourtant, dans un exercice pervers de manipulation de l’opinion, le système fait tout pour l’ignorer, pour le cacher. Ainsi, finalement ce n’est pas Poutine qui ‘dénazifie’ l’Ukraine mais bien l’UE, la Maison Blanche, les médias…

    En attendant le vrai morceau
    Dans cette guerre qui se joue (pour le moment) à trois : USA-Russie-UE (la Chine est, cette fois, en stay behind), on peut estimer que les gagnants seront les deux géants, les USA et la Chine avec comme perdants leurs partenaires mineurs, l’Europe et la Russie. Cela dit, les recompositions en cours avec l’entrain militaire de la Russie, sa disposition à « passer à l’acte » comme nouvelle donne, ajoutées à la fixation sur la Chine, ne peuvent que conforter plus que jamais le négoce militaire. Présentant le nouveau budget de la défense pour 2023 (Budget que l’administration Biden estime à 773 milliards de dollars soit le niveau le plus élevé de l’histoire américaine), la revue Foreign Policy, titrait ce 28 mars, « L’invasion de l’Ukraine par la Russie a obligé le Pentagone à revoir son approche centrée sur la Chine. »([17])

    De con côté, avec ce franc parler si américain, le Pentagone publiait une fiche informative de la NGS (National Defense Strategie) soulignant la permanence de la menace chinoise d’où le fait que ces efforts visent à « agir de toute urgence pour soutenir et renforcer la dissuasion, la République Populaire de Chine (RPC) étant notre concurrent stratégique le plus important et le défi majeur pour le département« . La fiche présente ainsi les priorités du Pentagone « La défense de la patrie, face à la menace multi-domaine croissante que représente la RPC.[…] Dissuader toute agression, en donnant la priorité au défi posé par la RPC dans la région indopacifique, puis au défi posé par la Russie en Europe. »([18])

    Cette agressivité langagière (et budgétaire) n’empêchait pas messieurs Blinken et Sullivan d’entreprendre moult tentatives pour essayer d’aligner la Chine contre la Russie dans le cadre des sanctions en cours. Ce fut une secrétaire d’un programme de TV chinois qui, en manière de réponse, résuma le mieux la démarche étasunienne : « Pourrais-tu m’aider à combattre ton ami pour que je puisse m’occuper de toi plus tard ? »[19]

    Post scriptum 09.04.2022
    Je viens de lire un long article du Wall Street Journal (ici en annexe) informant d’une proposition faite par l’allemand Scholz à Zelensky, « une dernière tentative », le 19 février, quelques jours avant l’entrée de troupes russes en Ukraine. L’Allemand aurait déclaré à Zelensky que l’Ukraine devrait renoncer à ses aspirations envers l’OTAN et déclarer sa neutralité dans le contexte d’une convention sur la sécurité européenne garantie conjointement par les Etats-Unis et la Russie. Demande que Zelensky aurait refusée arguant que l’on « ne peut pas faire confiance à Poutine et que la plupart des Ukrainiens souhaitent adhérer à l’OTAN ».([20])

    Cette révélation me semble précieuse pour évaluer la personnalité du président ukrainien, sa capacité à décider seul (contrairement à l’idée qu’il serait soumis à des influences…) et sa responsabilité dans le drame que vit son pays.
    Source : Le Drapeau Rouge https://www.ledrapeaurouge.be
    Voir la première partie de l’article. https://www.investigaction.net/fr/ukraine-la-face-cachee-des-choses-premiere-partie
    Photo : Manhhai (CC 2.0)

    Notes :
    [1] Accords officialisant la reconnaissance d’Israël par des pays arabes qui jusqu’ici s’y refusaient. Le dossier ukrainien, si riche et complexe, ne nous a laisse le temps de traiter ce sujet. Nous y reviendrons.

    [2]La formule complexe militaro-industriel devenant un peu obsolète ; outre que pour ce qui est des USA l’importance de la composante industrielle n’est plus la même que du temps du Général Eisenhower,
    auteur de la formule, le facteur médiatique est, par contre, devenu incontournable pour la gestion de guerres.

    [3]Blinken, https://www.npr.org/transcripts/1086835380?t=1648549050349 March 16, 2022 

    [4]https://lechiffredaffaires.dz/15-milliards-de-m3-de-gnl-americain-pour-leurope

    [5]Actes pris en application du traité UE ; position commune 2008/944/PESC du 8.12.2008 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32008E0944&from=FR

    [6]https://www.lefigaro.fr/international/royaume-uni-a-l-heure-du-global-britain-boris-johnson-somme-d-en-faire-enco

    [7]https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/armees-la-cour-des-comptes-propose-de-reduire-la-voilure-dans-un-contexte-

    [8]National security for insiders by insiders https://warontherocks.com/2021/01/13the-u-s-defense-industry-in-a-new-era

    [9]https://www.spiegel.de/ausland/deutschlands-halbherzige-sanktionspolitik-schaemen-sie-sich-herr-scholz-komm 

    [10]https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/la-revolution-copernicienne-de-lallemagne-ne-fait-que-commencer-1393884

    [11]https://www.msn.com/fr-be/actualite/other/l-allemagne-envisage-de-se-doter-d-un-bouclier-antimissiles-%C3%A0-2-milliards-d-euros/ar-AAVxQvZ?ocid=winp1taskbar

    [12]https://www.washingtonpost.com/national-security/2022/03/16/ukraine-zelensky-information-war Les sigles « Ops » et « Psy-ops » correspondent aux opérations de propagande et publicité dans le premier cas et à celles visant à manipuler les informations ; susciter compassion du public, etc. dans le second.

    [13]https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9giment_Azov

    [14]Ukraine’s military strength https://graphics.reuters.com/RUSSIA-UKRAINE/dwpkrkwkgvm 26.1.22

    [15]« Like, Share, Recruit : How a White-Supremacist Militia Uses Facebook to Radicalize and Train New Members” https://time.com/5926750/azov-far-right-movement-facebook January, 7,2021

    [16]By Jerusalem Post staff ; October 19, 2021 https://www.jpost.com/diaspora/western-countries-training-far-right-extremists-in-ukraine-report-682411

    [17]https://foreignpolicy.com/2022/03/28/pentagon-defense-strategy-russia-ukraine-war.

    [18] US Department of Defense Fact Sheet : 2022 National Defense Strategy https://media.defense.gov/2022/Mar/28/2002964702/-1/-1/1/NDS-FACT-SHEET.PDF

    [19] China Global Television Network — CGTN LIU Xin 刘欣 (LiuXininBeijing) March 19, 2022

    [20] https://www.wsj.com/articles/vladimir-putins-20-year-march-to-war-in-ukraineand-how-the-west-mishandled-it-1 

    #otan #usa #etats-unis #ukraine #azov #néonazis #néofascisme #ue #union_européenne #Russie #guerre #crimée #otan #réfugiés #énergie #géopolitique #france #politique #poutine #allemagne

  • Marioupol – Reddition des soldats ukrainiens retranchés dans Azovstal - Donbass Insider

    En tout cas, ce qui est certain, c’est que contrairement à ce qu’a essayé de faire croire Zelensky (de manière totalement délirante), il ne s’agit pas d’une évacuation, mais bien d’une reddition des soldats ukrainiens qui se trouvent dans l’usine Azovstal. Ces soldats ne sont pas envoyés en Ukraine, mais bien en RPD et en Russie. Toutes les stratégies de communication que Kiev peut utiliser pour essayer de transformer cette gabegie en pseudo-victoire ne changeront rien à ce fait, à cette réalité !

    https://www.donbass-insider.com/fr/2022/05/18/marioupol-reddition-des-soldats-ukrainiens-retranches-dans-azovstal
    https://www.youtube.com/watch?v=YJHDeU4Tm3U


    #Ukraine

  • Russian propaganda or the ugly side if a war we don’t want to see?
    https://diasp.eu/p/14282140

    Russian propaganda or the ugly side if a war we don’t want to see?

    #Ukraine #Russia #AzovBattalion #Mariupol #Politics #Propaganda

    Testimony by evacuated Mariupol residents and warnings of a false flag attack undermine the Ukrainian government’s claims about a Russian bombing of a local theater sheltering civilians.

    A closer look reveals that local residents in Mariupol had warned three days before the March 16 incident that the theater would be the site of a false flag attack launched by the openly neo-Nazi Azov Battalion, which controlled the building and the territory around it.

    Civilians that escaped the city through humanitarian corridors have testified that they were held by Azov as human shields in area, and that Azov fighters detonated parts of the theater as they retreated. (...)

  • How America Funded Ukraine’s Neo-Nazis - The Gravel Institute
    https://diasp.eu/p/14147923

    How America Funded Ukraine’s Neo-Nazis - The Gravel Institute

    “The surprising, under-told of how Ukraine split apart, and the background to the civil war that has roiled the country since 2014. It’s a surprising story, one that you don’t often hear a lot: the story of Ukraine’s sclerosis, how America ended up in bed with Ukraine’s neo-Nazis, and the internal tensions that drove the country apart. Hadiya Afzal explains.”

    https://www.youtube.com/watch?v=VtOx6dW_0vU

    #usa #ukraine #war #antisemitism #civilwar #nazi #neonazi #Azov #Azovbattalion

  • L’activiste biélorusse #Roman_Protassevitch aurait bien accompagné la milice néonazie #Azov en #Ukraine en 2014
    https://www.les-crises.fr/l-activiste-bielorusse-roman-protassevitch-aurait-bien-accompagne-la-mili

    Arrêté dans des conditions largement condamnables, l’opposant biélorusse Roman Protassevitch aurait accompagné la milice néonazie Azov en Ukraine en 2014. Plusieurs éléments viennent corroborer ces accusations, et l’ancien commandant du bataillon Azov André Biletsky a même récemment confirmé les faits. Vous avez probablement suivi la grave affaire « Roman Protassevitch » : la #Biélorussie a […]

    #Médias #Médias,_Azov,_Biélorussie,_Roman_Protassevitch,_Ukraine

  • L’activiste biélorusse #Roman_Protassevitch aurait bien accompagné la milice néonazie #Azov en #Ukraine en 2014
    https://www.les-crises.fr/l-activiste-bielorusse-roman-protassevitch-aurait-bien-accompagne-la-mili

    Arrêté dans des conditions largement condamnables, l’opposant biélorusse Roman Protassevitch aurait accompagné la milice néonazie Azov en Ukraine en 2014. Plusieurs éléments viennent corroborer ces accusations, et l’ancien commandant du bataillon Azov André Biletsky a même récemment confirmé les faits. Vous avez probablement suivi la grave affaire « Roman Protassevitch » : la #Biélorussie a […]

    #Médias #Médias,_Azov,_Biélorussie,_Roman_Protassevitch,_Ukraine

  • Ucraina: i bambini soldato dei neonazi di #Azov

    Ucraina. Le «colonie» dei miliziani ucraini responsabili di «crimini di guerra». Nei campi la rivoluzione russa è spiegata come una «congiura di ebrei» al servizio dei tedeschi


    https://dirittiumani1.blogspot.ch/2017/07/ucraina-i-bambini-soldato-dei-neonazi.html

    #enfants-soldats #mineurs #enfants #enfance #Ukraine #guerre #conflit

  • Azov fighters give military training to children, foster patriotism at Kyiv summer camp
    http://www.kyivpost.com/multimedia/photo/azovets-patriotic-camp-for-children-396138.html

    The kids are arguing about who gets which wooden gun.

    That’s my gun,” says one young boy loudly. He likes it because it fits nicely into his small hands.

    That’s a new American version of the rifle,” says an older boy, knowledgeably. “I like it better as well.”

    Once the argument is settled, the kids run off to play at being soldiers.

    It’s a scene that one could see on playgrounds and at summer camps for kids all over the world.

    But this particular camp is run by the #Azov_Battalion founded by lawmaker Andriy Biletsky, its former commander. Located in the wooded area of Kyiv’s Pushcha Vodytsya district, kids at this summer camp aren’t just playing soldiers – they’re getting actual military training from soldiers who have fought on the front line in Russia’s war against Ukraine.

    Named Azovets, the camp has been the subject of negative coverage in the Russian media, pro-Russia websites and even U.K. tabloid The Daily Mail.

    Neo-Nazi summer camp: Ukrainian kids taught to shoot AKs by Azov battalion members”, reads Kremlin-controlled RT’s headline for its story about the camp.

    Shocking pictures from inside neo-Nazi military camp reveal recruits as young as SIX are being taught how to fire weapons (even though there’s a ceasefire),” reads the headline in the Daily Mail’s sensationalized and inaccurate article.

    The Azovets summer camp accepts children of Azov Battalion members, as well as kids from Kyiv’s nearby Obolon district and further afield. It opened on June 22, runs weeklong programs of activities for groups of 30 to 40 kids. Officially, it is for children aged from nine to 18, but there are kids as young as seven there. A few of the kids had already attended it for several weeks in a row.

    What makes the camp most controversial is that it’s run by Azov fighters, some of whom have been labeled as far-right supporters and neo-Nazis. Critics say the battalion’s symbol is an inverted Wolfsangel that has oblique but uncomfortable associations with Nazism.


    A boy carries a mat near a big poster which reads ’Idea in Nation, power - in you!’ in Azovets patriotic camp on Aug. 19.
    © Volodymyr Petrov


    Boys train to take apart AKS-74 in Azovets patriotic camp on Aug. 19.
    © Volodymyr Petrov

    #patriotic_camp
    #Цивільний_Корпус_Азов Corps civil Azov

  • Ukraine teen Vita Zaverukha revealed as neo Nazi arrested for killing police
    http://www.dailymail.co.uk/news/article-3073478/Teen-girl-feted-Ukraine-s-Joan-Arc-fighting-against-Russian-rebels-reve

    A neo-Nazi portrayed as Ukraine’s version of Joan of Arc by French fashion magazine Elle for her ’brave’ fight against the Russian separatists has been arrested in connection with the deaths of two policemen.

    À l’époque, Elle avait expliqué : « Ben comment vouliez-vous qu’on devine une chose pareille. »
    http://www.ozap.com/actu/-elle-accuse-de-faire-la-promotion-d-une-combattante-ukrainienne-neonazie/460502

    Le communiqué conclut en condamnant « toute idéologie prônant la xénophobie, l’antisémitisme ou l’apologie du nazisme ». « La rédaction de ELLE ainsi que les deux journalistes ayant réalisé le reportage, ont été choqués d’apprendre, à posteriori, le véritable profil idéologique de cette jeune femme, et condamnent bien entendu toute idéologie prônant la xénophobie, l’antisémitisme ou l’apologie du nazisme », rappelle ainsi la rédaction de l’hebdomadaire.

  • Annexion de la Crimée et frontières maritimes
    (essai de synthèse perso)

    Quelles sont les conséquences de l’annexion de la #Crimée sur les frontières maritimes ?
    A priori, la région annexée correspond au territoire de l’ancienne République autonome de Crimée et de la municipalité de Sébastopol. La nouvelle frontière terrestre passerait donc à l’extrémité nord de l’isthme de Perekop puis suivrait la côte sud du Syvach, vers l’ouest-sud-ouest et rejoindrait la mer d’Azov environ au milieu de la flèche d’Arabat (cf. carte ci-dessous, les limites de la RA de Crimée sur Google Maps)

    Dans Wikipédia, l’Ukraine, avant le 11 mars 2014, possédait 2782 km de côtes. La perte de la Crimée devrait l’amputer d’une bonne moitié de cette longueur (WP anglais indique une longueur totale des frontières de la presqu’île de 2500 km)

    • Voyons les conséquences sur les espaces maritimes.
    Partons de la carte publiée par Juan Luis Suárez de Vivero dans Eaux territoriales en Méditerranée et en Mer Noire, rapport pour le Parlement européen de 2010, http://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/etudes/join/2009/431602/IPOL-PECH_ET(2009)431602_FR.pdf sur laquelle, j’ai tracé approximativement en rouge une probable frontière maritime en tenant compte des règles de délimitation.
    Passons rapidement sur la frontière maritime avec la Roumanie dont le contentieux a été presque entièrement réglé par un arrêt de la Cour internationale de justice de février 2009 http://fr.wikipedia.org/wiki/Litiges_territoriaux_roumano-ukrainiens#Détails_du_règlement_du_litige.



    On constate, en tout premier lieu, que deux zones ayant le statut d’eaux intérieures deviennent des espaces à partager entre les pays riverains. À l’ouest, la baie de #Karkinit (on trouve aussi l’appellation baie de #Djarilgach) ne devrait pas poser trop de problème. À l’est, le #Syvach, ou #Mer_Putride, dans le découpage actuel, intégralement attribué à l’Ukraine (oblast de Kherson). Ce qui pourrait poser problème, même si la description qu’en fait Wikipédia n’est que modérément attrayante :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Syvach

    Le Syvach mesure 200 km de long sur 35 km de large pour une superficie de 2 560 km2. Il a une très faible profondeur — sa profondeur maximale est de 3 mètres, avec une moyenne variant entre 50 centimètres et un mètre — ce qui entraîne un échauffement important de ses eaux en été, provoquant ainsi une odeur particulière qui lui a valu son nom de « mer Putride ». Cet échauffement s’accompagne d’une forte évaporation qui rend ses eaux extrêmement salées. Le fond est recouvert d’une couche de vase épaisse de cinq mètres.

    Pour l’histoire, rappelons que le Syvach a été franchi par des offensives militaires par l’armée rouge pendant la guerre civile et a permis l’arrivée de renforts pendant l’offensive de novembre 1943.

    • L’Ukraine perd le contrôle de sa rive du détroit de #Kertch, étroit goulet d’accès à la mer d’#Azov. Se règle ainsi, définitivement (?) le contentieux sur le détroit de Kertch : l’Ukraine avait porté unilatéralement sa frontière en incluant le canal le plus profond, forçant ainsi la Russie à régler des droits de passage…

    Russie et Ukraine évoqueront leur frontière en mer d’Azov | International | RIA Novosti
    http://fr.ria.ru/world/20131022/199617680.html (octobre 2013)

    Après la chute de l’URSS en 1991, l’Ukraine a unilatéralement établi sa frontière maritime dans le détroit de Kertch (qui relie la mer d’Azov à la mer Noire), s’appropriant la partie navigable du détroit. Suite à cette démarche de Kiev, tous les navires russes entrant ou sortant de la mer d’Azov devaient payer des droits de passage. Signé en 2003, l’accord russo-ukrainien sur l’exploitation commune de la mer d’Azov et du détroit frontalier de Kertch considère ces espaces maritimes comme des eaux intérieures communes à la Russie et à l’Ukraine. En juillet 2012, les deux pays ont adopté une déclaration sur le partage des espaces maritimes dans ce secteur contesté.
    Cependant, le problème de la frontière russo-ukrainienne dans le détroit de Kertch n’a toujours pas été réglé de façon définitive.


    Sur la carte ci-dessus, on trouve, en bleu l’ancienne frontière, en rouge, la proposition russe. Hachuré, reliant les deux rives, le projet de pont proposé par la Russie à l’Ukraine en juin 2013.

    Zurabov : Russia to give Ukraine proposal for construction of bridge across Kerch Strait
    https://www.kyivpost.com/content/ukraine/zurabov-russia-to-give-ukraine-proposal-for-construction-of-bridge-across-

    Russia will in the next few days give Ukraine a detailed proposal regarding the construction of a bridge across the Kerch Strait, Russian Ambassador to Ukraine Mikhail Zurabov has said.

    Une présentation (2011) du projet de pont sur le détroit https://www.youtube.com/watch?v=465ziRXKQnQ

    [ru]

    • L’Ukraine perd aussi le contrôle du gisement gazier situé juste au nord de la péninsule de Kertch.


    Sur le site http://ukrainian-energy.com/en/oil_gas_map avec le détail de l’ensemble des licences. Et un zoom sur les champs sur la presqu’île et au nord de Kertch.

    Par exemple, North Kerchenskoye-North Bulganakskoye, le quadrilatère irrégulier situé au nord-est

    In the first quarter of 2007, Shelton Petroleum acquired a 50% interest in the North Kerchenskoye field. The remaining 50% is owned by Chornomornaftogaz. The concession is valid until 2014.

    The block is located approximately 20 km off the coast of Crimean Peninsula in the southern portion of the Azov Sea shelf with water depths of 12 meters.

    North Kerchenskoye concession contains a geological structure indicating a potentially commercial gas deposit. It was located with 2D reflection seismic data in 1970 and was discovered by three wells in 1976 at 1,300 meters. Wells tested at rates up to 70 thousand cubic meters per day, or 400 boe per day, from Miocene age reservoirs. North Bulganakskoye has a daily production of 3,500 barrels of oil equivalent and a cumulative production of seven million barrels from sediments of the same age.

    • Enfin, en mer Noire, l’Ukraine perd l’ensemble des zones de prospection en eau profonde qu’elle avait mises en adjudication #Skifska, #Foroska, #Prikertchinskaya, #Tavriya — soit, en bon français : Scythe, Foros (ville à la pointe sud de la Crimée), parages de Kertch, Tauride.


    Carte issue du rapport présentant les données de prospection sismique pour les explorations menées par Naftogaz Ukraine en 2005, http://blacksea-seismic.com/Ukraine_2d_seismic_brochure_Nov_2012.pdf
    Les traits rouges représentent les profils sismiques réalisés.

    Pour mémoire, ExxonMobil avait rappelé tout récemment qu’il était le bénéficiaire du permis sur Skifska… http://seenthis.net/messages/234467