• #BNP_Paribas financera jusqu’en 2024 un groupe américain spécialisé dans la détention des migrants

    En Europe, BNP Paribas s’enorgueillit d’aider les réfugiés. Aux États-Unis, la première banque française finance pourtant depuis 2003 le groupe GEO, numéro un des prisons privées spécialisé dans la détention des migrants, au cœur de nombreux scandales. Elle a annoncé son désengagement financier… en 2024.

    BNP Paribas, première banque française et une des plus grandes du monde, se targue d’être « la banque qui aide les réfugiés » en Europe. « Depuis 2015, BNP Paribas soutient une vingtaine d’entrepreneurs sociaux et associations engagés dans l’accueil des réfugiés, expliquait l’an dernier Le Journal du dimanche. Au total, près de 12 millions d’euros seront déboursés d’ici à 2021. »

    Sur son site, la célèbre banque au logo vert s’engage même à doubler les dons versés par ses clients à son propre fonds d’aide aux réfugiés, créé en 2012. « Le drame des réfugiés est une catastrophe humanitaire majeure, qui mobilise de nombreuses associations et bénévoles, explique le PDG de la banque, Jean-Laurent Bonafé. […] BNP Paribas est à leurs côtés. »

    Aux États-Unis, la banque est plutôt du côté de ceux qui les enferment. Selon In The Public Interest, un centre de recherche sur les privatisations situé en Californie, elle participe en effet depuis seize ans, et de manière active, au financement du groupe GEO, le géant américain des prisons privées.

    GEO, dont le siège social est en Floride, incarne l’incroyable essor du secteur du complexe pénitentiaire depuis trente ans aux États-Unis, qui comptent 2,3 millions de prisonniers – 655 pour 100 000 habitants, un record mondial.

    Un cinquième du chiffre d’affaires annuel de GEO (2,3 milliards de dollars, 2 milliards d’euros) provient de la détention des migrants au #Texas, en #Louisiane ou en #Californie, pour le compte de l’agence gouvernementale #ICE (#Immigration_and_Customs_Enforcement).

    Depuis 2003, cette activité de crédit, dont la banque ne s’est jamais trop vantée, lui a fait gagner beaucoup d’argent. « Sans doute des dizaines de millions de dollars », évalue pour Mediapart Kevin Connor, chercheur au Public Accountability Initiative de Buffalo (New York), qui a épluché les contrats souscrits par les banques avec les mastodontes de la détention privée aux États-Unis. Une estimation prudente, car les clauses des contrats de financement entre GEO et BNP Paribas restent secrètes.

    L’administration Trump, qui a criminalisé l’immigration, cherche à terroriser les migrants et à tarir les demandes d’asile. Elle enferme en continu environ 50 000 migrants, pour beaucoup originaires d’Amérique latine, un record historique.

    En 2018, 400 000 migrants au total ont été détenus par les gardes-frontières et l’agence ICE. Environ 70 % des migrants détenus par ICE le sont par des groupes privés comme GEO, #CoreCivic ou #Caliburn. Depuis deux décennies, l’industrie des prisons privées, en perte de vitesse à la fin des années 1990, a profité à plein de la criminalisation des migrants.

    « La détention des migrants aux États-Unis a été quasiment sous-traitée au privé, nous explique Lauren-Brooke Eisen, chercheuse au Brennan Center for Justice de l’université de New York, auteure de Inside Private Prisons (Columbia University Press, non traduit). En aggravant la crise à la frontière, les politiques de l’administration Trump ont soutenu cette industrie. » Sitôt élu, Trump a d’ailleurs annulé un ordre de l’administration Obama limitant le recours aux prisons privées.

    Pour ces groupes privés dépendant des contrats publics, cajoler les politiques est une nécessité. Pour la seule année 2018, GEO a dépensé 2,8 millions de dollars de #lobbying et de dons à des politiques, la plupart des républicains.

    Le groupe a également versé 250 000 dollars pour la cérémonie d’investiture de Trump, et fait un don de 225 000 dollars au comité d’action politique ayant financé la campagne de l’actuel président, un geste qualifié d’« illégal » par l’ONG Campaign Legal Center, #GEO étant un sous-traitant du gouvernement.

    L’industrie est coutumière des allers-retours entre public et privé : le groupe Caliburn, récemment épinglé par Amnesty International pour sa gestion de la prison géante pour mineurs migrants de #Homestead (Floride), a même embauché l’ancien secrétaire à la sécurité nationale #John_Kelly, qui fut directement en charge de la politique migratoire au début de la présidence Trump – et continua à la superviser lorsqu’il devint chef de cabinet du président…

    D’après un rapport publié en novembre 2016 par In The Public Interest, BNP Paribas, de concert avec de grandes banques américaines, a joué un rôle actif depuis seize ans auprès de GEO :

    « Risques immédiats » pour les migrants

    BNP a en effet participé depuis 2003 à plusieurs tours de table permettant de dégager, via des crédits renouvelables (« #revolving_credits »), des prêts à terme (« #term_loans ») ou la souscription d’obligations (« #bonds »), d’énormes lignes de crédit pour GEO – des centaines de millions de dollars à chaque fois –, ensuite utilisées par le groupe pour acheter des sociétés, accaparer de nouvelles prisons, ou financer ses activités courantes.

    À la suite d’un nouvel accord passé l’an dernier, GEO dispose désormais d’un crédit renouvelable de 900 millions de dollars avec six banques (BNP Paribas, #Bank_of_America, #Barclays, #JPMorgan_Chase, #SunTrust, #Wells_Fargo). Il a souscrit avec les mêmes établissements un prêt à terme de 800 millions de dollars.

    « Pour les prisons privées, ces prêts massifs sont un peu des cartes de crédit, explique Shahrzad Habibi, directrice de la recherche de In The Public Interest. Pour éviter de payer l’impôt sur les sociétés, les groupes comme GEO ont un statut de trust d’investissement immobilier (REIT) qui leur impose de distribuer une grande partie de leurs profits à leurs actionnaires. » Faute de cash disponible, ils dépendent donc largement des crédits extérieurs.

    Pour ce service, les établissements bancaires sont grassement rémunérés : selon des documents transmis au régulateur américain, GEO a payé l’an dernier 150 millions de dollars d’intérêts à ses différents créditeurs.

    Une partie, non connue, de cette somme est allée à #BNP, qui touche aussi des #redevances substantielles en tant qu’« agent administratif » pour certaines de ses opérations. « Ces redevances, dont on ne connaît pas les détails, se chiffrent en centaines de milliers, potentiellement en millions de dollars », explique le chercheur Kevin Connor.

    Contacté, BNP Paribas assure ne pas « communiqu[er] les informations relatives aux crédits de [ses] clients ». Mais les prêts de la banque ne constituent, selon une porte-parole, que « 3 % du total » des financements du groupe GEO, et « une part négligeable » des revenus de BNP.

    Ces derniers mois, les images de migrants entassés dans des centres de détention surpeuplés et sordides ont ému le monde entier. Pour éviter de voir leur image de marque entachée, des géants de Wall Street (JPMorgan Chase, Bank of America, SunTrust, etc.), pressés depuis des années de se désengager du secteur par des activistes, ont annoncé les uns après les autres qu’ils cessaient de financer le secteur des prisons privées.
    BNP Paribas a récemment suivi leur exemple. « BNP Paribas a pris la décision, comme plusieurs banques américaines, de ne plus intervenir sur le marché du financement des #prisons_privées. Désormais la banque n’engagera plus de financement dans ce secteur », nous a confirmé la banque, à la suite d’un article paru début juillet dans le quotidien belge L’Écho.

    Elle « honorera » toutefois « son engagement contractuel vis-à-vis de GEO », c’est-à-dire les crédits en cours, qui prennent fin en 2024.

    Pendant cinq ans, BNP Paribas continuera donc de financer les investissements et les dépenses courantes d’un groupe contesté, dont le nom est entaché par de multiples scandales.

    Comme le rappelle le Miami Herald, GEO a été « poursuivi à de multiples reprises pour avoir supposément forcé des détenus à travailler pour de la nourriture », a été accusé de « torturer des détenus dans l’Arizona », est épinglé depuis des années pour le taux alarmant de décès dans certains de ses centres gérés pour le compte d’ICE, des conditions sanitaires déplorables, l’abus du recours à l’isolement, le mépris des droits élémentaires des prisonniers. Il détient aussi des familles avec enfants dans son centre texan de #Karnes, une activité décriée depuis les années Obama par les défenseurs des migrants.

    Un rapport de l’inspection générale du Département de la sécurité nationale datant de juin 2019 fait état de « risques immédiats et de violations scandaleuses des standards de détention » dans certains des centres pour migrants de GEO, notamment dans le camp d’#Adelanto (#Californie), qui accueille 2 000 migrants, tristement connu pour ses abus répétés.

    Plusieurs candidats démocrates, comme Elizabeth Warren, Bernie Sanders, Beto O’Rourke ou Kamala Harris, ont indiqué souhaiter interdire les prisons privées s’ils étaient élus.

    Mais si Trump est réélu en novembre 2020, BNP Paribas, Bank of America et les autres, qui ne comptent se retirer qu’à partir de 2024, continueront de prêter à GEO de quoi fonctionner et prospérer tout au long de son deuxième mandat, au cours duquel les humiliations contre les migrants ne manqueront pas de continuer, voire de s’amplifier.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/220719/bnp-paribas-financera-jusqu-en-2024-un-groupe-americain-specialise-dans-la
    #privatisation #business #détention_administrative #rétention #asile #migrations #réfugiés #USA #Etats-Unis #sous-traitance #hypocrisie

  • “qui se présente avec son sourire du bonheur et son blazer mal coupé”

    https://www.vanityfair.fr/pouvoir/business/story/article-mag-bernard-mourad-le-drole-dami-du-president/4528

    "De gros dossiers l’attendent, à commencer par la privatisation d’#ADP pour laquelle #Bank_of_America conseille l’État français ; les défis sont nombreux. « Oui, c’est challenging », lâche-t-il, dans son langage managérial [...] il a rencontré Emmanuel #Macron en 2008, chez #Morgan_Stanley, près du parc Monceau. Lui, le double diplômé Sciences Po-HEC, brille au bureau parisien, après des débuts remarqués à Londres dans les télécommunications. À son actif, quelques jolis « deals », comme le rachat de l’opérateur Alice pour Xavier #Niel, et une relation privilégiée avec un client alors peu connu mais vorace, Patrick #Drahi, le patron de Numericable, déjà propriétaire de 99 % du câble français".

  • Groupe #ADP#Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_ADP#Privatisation_annonc%C3%A9e

    En décembre 2017, le gouvernement français fait amorcer la privatisation des aéroports de Paris sous la supervision de #Bank_of_America-Merrill Lynch34. C’est #Bernard_Mourad, un ami de longue date d’Emmanuel Macron et membre de son équipe de campagne, qui est chargé du dossier AdP chez Bank of America35.

    Source : https://twitter.com/tropical_boy?lang=en

    Futur dossier @mediapart en vue ?

  • Procès Jutting : d’insoutenables images de tortures filmées à l’iPhone
    http://www.rtbf.be/info/monde/detail_proces-jutting-d-insoutenables-images-de-tortures-filmees-a-l-iphone?id=

    Les jurés au procès de Rurik Jutting, banquier britannique accusé du meurtre de deux Indonésiennes à Hong Kong, ont vu mardi des images insoutenables le montrant en train de « torturer » l’une de ses victimes.
    L’ancien trader âgé de 31 ans, qui travaillait pour la Bank of America Merrill Lynch, est jugé pour meurtres par la Haute cour de l’ancienne colonie britannique.
    Il a plaidé non coupable de ces chefs, reconnaissant simplement deux homicides involontaires pour cause de responsabilité diminuée.
    Sumarti Ningsih, 23 ans, et Seneng Mujiasih, 26 ans, avaient été découvertes mortes dans l’appartement haut de gamme de l’accusé dans un immeuble résidentiel du quartier de Wanchai, le 1er novembre 2014.
    Selon l’accusation, Sumarti Ningsih, à qui le trader avait proposé des relations sexuelles tarifées, a été torturée pendant trois jours avant d’être tuée dans la douche avec un couteau-scie, le 28 octobre 2014.
    Jutting a ensuite entreposé son corps dans une valise avant de partir à la recherche de sa seconde victime, avait expliqué lundi l’avocat général John Reading au premier jour du procès.
    Je l’ai sérieusement torturée. Trois jours de tortures, de viols, d’abus mentaux, je n’ai jamais vu personne avoir aussi peur
    L’accusé a filmé des scènes de torture avec son iPhone, dont une vingtaine de minutes ont été montrées aux jurés sur des écrans individuels.
    Les journalistes n’ont pas vu les images en question mais entendaient cependant le bruit de coups multiples, alors que Jutting ne cessait de demander à Sumarti Ningsih si elle l’aimait.
    « Tu veux que je te frappe ? Si tu dis ’oui’, je te frappe une fois. Si tu dis ’non’, je te frappe deux fois. Si tu cries, je te frappe à coups de poing, tu comprends ? »
    L’accusation a ensuite diffusé des clips de Jutting en train de parler à la caméra : « Il y a environ cinq minutes, j’ai tué cette femme » , dit-il. « J’ai pris beaucoup de coke. Je l’ai sérieusement torturée. Trois jours de tortures, de viols, d’abus mentaux, je n’ai jamais vu personne avoir aussi peur ».
    Le banquier poursuit en expliquant que le sentiment de domination est « addictif » : « Je suis un peu triste parce que c’était quelqu’un de bien, mais je ne me sens pas vraiment coupable ».
    La veille, l’avocat général avait expliqué qu’elle avait été torturée à l’aide de pinces, de sex toys et d’une ceinture.
    Le 31 octobre, l’ancien trader avait ensuite proposé à Seneng Mujiasih des relations sexuelles en échange d’argent, à son domicile. Il lui avait tranché la gorge peu après.
    En arrivant sur place, les policiers l’avaient trouvée gisant nue dans une mare de sang, avec des entailles au niveau du cou et des fesses.

    #banquier #traders #iphone #Bank_of_America #Merrill_Lynch

  • Wall Street’s Next Frontier Is Hacking Into Emotions of Traders
    http://www.bloomberg.com/news/articles/2016-09-01/wall-street-s-next-frontier-is-hacking-into-emotions-of-traders

    Startups wielding sensors and algorithms promise a new era of surveillance. The trader was in deep trouble. A millennial who had only recently been allowed to set foot on a Wall Street floor, he made bad bets, and in a panic to recoup his losses, he’d blown through risk limits, losing $4.9 million in a single afternoon. It wasn’t a career-ending day. The trader was taking part in a simulation run by Andrew Lo, an MIT finance professor. The goal : find out if top performers can be identified (...)

    #algorithme #biométrie #surveillance #surveillance #Bank_of_America #JPMorgan_Chase

  • Et voici maintenant le « people analytics » : nos émotions sous surveillance
    https://www.letemps.ch/societe/2016/10/23/voici-people-analytics-nos-emotions-surveillance

    Après les technologies de reconnaissance faciale qui permettent d’identifier une personne, voici les technologies qui analysent les émotions pour savoir ce qu’elle ressent D’après Bloomberg, des institutions financières comme JPMorgan Chase et Bank of America envisagent d’installer des systèmes qui analysent le comportement émotionnel des traders, une voix qui s’accélère ou qui s’élève au téléphone pouvant être un indicateur de stress suivi d’une mauvaise prise de position en bourse. Déjà équipées de (...)

    #Bank_of_America #JPMorgan_Chase #algorithme #CCTV #émotions #surveillance #vidéo-surveillance

  • M. Moritz Erhardt, stagiaire de la banque d’investissement Merrill Lynch, propriété de Bank of America, a été retrouvé mort dans son appartement londonien. Le surmenage du jeune homme, après huit nuits blanches en deux semaines, pourrait avoir provoqué son décès. En 2002, dans un article sur la « religion » du #travail aux Etats-Unis, Ibrahim Warde évoquait une précédente innovation de la banque, qui suggérait à ses employés d’« adopter » un distributeur à billets.

    Slavery in the City, The Independent (20/08/13)
    http://www.independent.co.uk/news/uk/home-news/slavery-in-the-city-death-of-21yearold-intern-moritz-erhardt-at-merri
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/08/20/un-stagiaire-de-bank-of-america-mort-d-epuisement_3464062_3234.html

    Surexploitation joyeuse aux Etats-unis, par Ibrahim Warde (#2002/03)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2002/03/WARDE/16195

    Jusqu’à la fin de l’année 2000, l’euphorie boursière a poussé les #entreprises à rivaliser d’ingéniosité pour conjuguer baisse des coûts, « responsabilisation » et épanouissement des « associés ». L’une des innovations sociales les plus hardies eut lieu à la #Bank_of_America. En décembre 1999, après avoir annoncé qu’il y aurait quelque dix mille suppressions d’emplois dans les mois à venir, la banque adressa à ses employés une brochure leur suggérant d’« adopter » un distributeur à billets (automated teller machines ou ATM). A titre volontaire, en dehors des heures de travail et à leurs propres frais, les employés étaient invités à choisir le distributeur, en zone urbaine ou rurale, dont ils assureraient l’entretien hebdomadaire... Une brochure expliquait comment « maintenir votre ATM sur la voie du succès ». Il fallait par exemple « ramasser les ordures », « remplacer les ampoules » et « débroussailler les arbustes ». Le programme portait toutes les marques de ces initiatives win-win (tout le monde sort gagnant), propres à la nouvelle économie. Il devait en effet permettre aux clients de bénéficier de distributeurs rutilants, aux employés d’accomplir leur tâche avec amour et fierté (et hors de toute préoccupation mercantile), et aux actionnaires de s’enrichir.

    #banques #finance #exploitation

  • #Bank_of_America says it won’t process payments intended for #WikiLeaks
    http://www.kansascity.com/2010/12/17/2528138/bank-of-america-says-it-wont-process.html

    Bank of America Corp. said Friday evening that it was joining other financial institutions in declining to process payments intended for WikiLeaks.

    “Bank of America joins in the actions previously announced by MasterCard, PayPal, Visa Europe and others and will not process transactions of any type that we have reason to believe are intended for WikiLeaks,” the bank said in a statement.