Ces coffres-forts qui conservent les graines de la planète | Slate.fr
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À l’échelle de la planète, quelque 1.700 #banques_de_graines collectent et protègent cette diversité, de petits dépôts gérés par des communautés locales à de grandes installations, comme ce réseau d’établissements rattachés à l’Institut Vavilov en Russie ou encore la Millennium Seed Bank de Kew dans le Sussex (Royaume-Uni).
Mais plusieurs de ces structures ont connu ces dernières années des difficultés : deux banques afghanes ont par exemple subi des vols et l’une des installations de l’Institut Vavilov a été touchée par une inondation. Une banque de graines des Philippines a également été détruite par le typhon Xangsane de septembre-octobre 2006.
C’est à cause de ce type de menaces – sans parler du manque de financements – que la réserve du Svalbard a été érigée à la fois en dépôt et en réservoir pour les agriculteurs du monde entier. Et elle a déjà prouvé son utilité.
Depuis 2012, la guerre a interrompu le fonctionnement de la banque de graines du Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA) en Syrie. Celle-ci hébergeait un grand nombre de variétés spécifiques aux cultures des régions arides, mais également des variétés sauvages originaires d’Égypte ou de Mésopotamie, là où l’agriculture est née. Heureusement, ses réserves ont pu être conservées au Svalbard et l’ICARDA est parvenue à se retirer de Syrie pour établir une nouvelle banque au Liban. Un tel repli inédit pour une banque de graines.
Ces structures représentent un moyen efficace pour préserver les collections de plantes : dans des conditions optimales, les graines peuvent en effet être conservées en biostase pendant très longtemps. La plus ancienne graine germée, issue d’une fleur de compagnon, a été par exemple enterrée dans la toundra sibérienne il y a plus de 30.000 ans. Un record, qui dépasse celui de la graine de palme vieille de 2.000 ans, découverte dans l’ancienne forteresse juive de Massada.
Ces exemples illustrent à quel point le froid et la sécheresse aident à préserver les semences. Et les banques de graines les plus importantes suivent une feuille de route édictée par l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui préconise une température basse et un faible taux d’humidité.