• Belgian beer study acquires taste for machine learning • The Register
    https://www.theregister.com/2024/03/27/belgian_beer_machine_learning

    Researchers reckon results could improve recipe development for food and beverages
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    Lindsay Clark
    Wed 27 Mar 2024 // 11:45 UTC

    Joining the list of things that probably don’t need improving by machine learning but people are going to try anyway is Belgian beer.

    The ale family has long been a favorite of connoisseurs worldwide, yet one group of scientists decided it could be brewed better with the assistance of machine learning.

    In a study led by Michiel Schreurs, a doctoral student at Vlaams Instituut voor Biotechnologie (VIB) in Flanders, the researchers wanted to help develop new alcoholic and non-alcoholic beer flavors with higher rates of consumer appreciation.

    Understanding the relationship between beer chemistry and its taste can be a tricky task. Much of the work is trial and error and relies on extensive consumer testing.

    #Intelligence_artificielle #Bière #Bullshit #Statistiques_fantasques

  • Le brasseur Anheuser-Busch perd 5 milliards en bourse après un partenariat avec une femme trans Raphaël Dubois - RTS

    Aux Etats-Unis, la bière Bud Light du brasseur américain Anheuser-Busch s’est associée à l’influenceuse transgenre Dylan Mulvaney. Mais son pari de miser sur l’inclusivité a raté : la marque a perdu 5 milliards de dollars en bourse suite à un boycott massif.

    “La violence de sa chute en bourse est effarante, c’est du jamais vu", s’est étonnée l’historienne et chercheuse à l’Université d’Oslo Audrey Millet, qui a décrypté cet échec marketing sur Forum.

    La marque avait conclut un partenariat avec Dylan Mulvaney, une femme transgenre qui documente sa transition de genre sur les réseaux sociaux auprès de millions d’abonnés. L’objectif des publicitaires était de revigorer la marque en se montrant plus inclusive.

    Résultat : sa maison mère, Anheuser-Busch, qui commercialise aussi la célèbre Budweiser aux Etats-Unis, a perdu 5 milliards de dollars en bourse, car la marque a subit un boycott massif par une partie des consommateurs.

    Pas le bon public-cible
    "Cette bière a déjà une histoire. Elle est peu chère, consommée par beaucoup de conservateurs, et elle est notamment la bière qui a été copiée dans l’émission des Simpson”, rappelle l’historienne. Selon elle, la marque a mal estimé qui est le public-cible auquel elle s’adresse.

    "D’autres marques ont subi de lourdes critiques, mais pas à ce point", ajoute Audrey Millet. Après un "bad buzz" comme celui-là, elle estime que "Bud Light risque simplement de changer de publicité, sans personne transgenre, car elle a compris qui est son public."

    Pour l’historienne, la marque aurait franchit une ligne rouge. Même si l’on observe une évolution des moeurs au sujet des revendications sociales, et que l’on voit de plus en plus de femmes trans dans la publicité, par exemple, la visibilisation des personnes transgenres reste très difficile, explique-t-elle.

    La masculinité toxique selon Gillette
    Ce n’est pas la première fois qu’une marque subit d’importants revers en tentant une telle stratégie. "Il y a déjà eu Gillette, la marque de rasoir, fondée en 1901 avec son slogan ’le meilleur qu’un homme puisse obtenir’ [dans le monde anglophone, ndlr] . En 2019, le marketing de Gillette change sa stratégie, après MeToo, et le slogan devient ’le meilleur qu’un homme puisse être’" rappelle Audrey Millet

    A cette occasion, la marque avait alors diffusé un clip dans lequel on voyait principalement des hommes en train de tenir des discours genrés et faire des activité caricaturalement masculines, comme s’occuper d’un barbecue, puis le clip posait la question : "Est-ce vraiment le meilleur qu’un homme puisse être ?"

    "La pub insistait sur la problème de la masculinité toxique", précise l’historienne. "Ce fut un tollé et la marque a essuyé beaucoup plus de ’dislike’ que l’inverse. Tout comme Bud Light, Gillette n’a pas choisi le bon public auquel s’adresser."

    * Polarisation autour du "wokisme"
    "Il y a une tendance aux Etats-Unis qui consiste en une véritable confrontation entre "woke" et "anti-woke". Des marques refusent ouvertement d’être woke, d’inclure plus de personnes noires, plus de femmes" rapporte Audrey Millet. Pour elle, ces marques s’adressent à un public plutôt conservateur.

    "Le combat sur le wokisme est dévoyé depuis plusieurs années. Il y une lutte entre woke et anti-woke, entre conservateurs et progressistes". Elle rappelle que "woke" veut dire "être éveillé", à savoir reconnaître les inégalités sociales et les atteintes à la démocratie, ce qui lui semble être "assez positif".

    Source : https://www.rts.ch/info/monde/13944244-le-brasseur-anheuserbusch-perd-5-milliards-en-bourse-apres-un-partenari

    #marketing à la con #bière #influenceuses #bêtise #boycott #usa #transgenrisme #transgenres #queer #woke #wokisme #bad_buzz #transgenre

  • En #Centrafrique, la #bière #Castel au cœur de la #guerre d’#influence entre #Paris et #Moscou
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/03/16/en-centrafrique-la-biere-castel-au-c-ur-de-la-guerre-d-influence-entre-paris

    Intimidations
    Puis le 9 mars, des policiers raflent huit étrangers, dont quatre Français, au Relais des Chasses, célèbre hôtel-restaurant français de Bangui, « dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de la Mocaf ». A la recherche, selon eux, d’un liquide incendiaire utilisé pour les cocktails Molotov. Ils seront tous relâchés quelques heures après, sans mise en cause.

    Une nouvelle manière d’intimider les opérateurs économiques occidentaux, lâche un diplomate, qui redoute une escalade. D’autant que l’enquête sur l’incendie n’a toujours rien livré. « Nous exploitons tous les documents avant de procéder à des arrestations », expliquait à l’AFP, mardi 14 mars, le procureur de Bangui, Benoît Narcisse Foukpio, huit jours après l’incendie.

    L’ONU, l’Union européenne, des ONG et des capitales occidentales, Paris au premier chef, accusent régulièrement les Wagner – mais aussi les rebelles – de crimes contre les civils. Et la France reproche à M. Touadéra d’avoir, en échange de leur soutien militaire contre la rébellion, troqué les richesses de son pays, or et diamants notamment, à toute une galaxie de sociétés liées, selon l’ONU et Paris, à Wagner.

    Or, diamants, bois… mais pas seulement. Guerre de la bière aussi. Début janvier, coïncidant avec la campagne anti-Castel, une nouvelle bière, #Africa Ti L’Or, a inondé les bars de la capitale. Ces bouteilles sont commercialisées par la First Industrial Company, laquelle est dirigée par Dmitri Syty, selon une enquête de l’hebdomadaire Jeune Afrique. Et il n’est pas rare de voir des #paramilitaires_russes en livrer des caisses en ville… « Les #Russes cherchent à évincer toutes les compagnies étrangères de Centrafrique », accuse la source européenne.

  • Heineken en Éthiopie. Les vies sacrifiées des paysans expropriés
    Afrique XXI > Olivier van Beemen > 27 février 2023
    https://afriquexxi.info/Heineken-en-Ethiopie-Les-vies-sacrifiees-des-paysans-expropries

    Enquête · Il y a dix ans, un faubourg de la capitale éthiopienne a été rasé pour faire place à une nouvelle brasserie de la firme néerlandaise Heineken. Un accaparement de terres qui n’a profité à personne dans le pays. Cinq agriculteurs qui ont tout perdu racontent leur calvaire. (...)

  • Mehr Bier! Die Geschichte der Berliner Brauereien
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/geschichte-der-berliner-brauereien-li.297640

    17.1.2021 von Dirk Engelhardt - Diese alten Brauereien sind heute nicht mehr in Betrieb, Berlin hat heute nur noch eine einzige Großbrauerei. Einige Gemäuer haben sich jedoch durch die Weltkriege erhalten, sind heute zum Teil formvollendet restauriert – und erfahren unterschiedliche Nutzungen. Das für Berlin typische Bier war die Berliner Weiße, von der Bevölkerung eher als Grundnahrungsmittel angesehen denn als Bier – es war sauberer als Waser.

    Um das obergärige Bier zu brauen, brauchte man keine Brauerei, man konnte es auch zu Hause oder direkt in der Kneipe brauen. Anfang des 18. Jahrhunderts kam dann das untergärige Bier nach Berlin, das als bayerisches Bier bezeichnet wurde. Es ist schwieriger herzustellen, große Brauereien wurden dafür gebaut. Ende des 19. Jahrhunderts kam durch Dampfmaschinen eine neue Entwicklungsstufe des Bierbrauens auf, riesige Brauereien entstanden in der Folge.

    Schultheiss war die größte und betrieb riesige Brauereien an verschiedenen Standorten, meist mit angeschlossenen Biergärten. Schultheiss und Patzenhofer fusionierten 1920 zur größten Brauerei der Welt. Allerdings litt die Qualität an jener Massenproduktion – ein Fakt, der noch heute gilt.
    1. Kulturbrauerei

    Diese Brauerei gehörte einst dem Schultheiss-Imperium. Ihre Anfänge hat sie Mitte des 19. Jahrhunderts. Ende des 19. Jahrhunderts gab der Architekt Franz Schwechten dem rund 25.000 Quadratmeter großen Ensemble einen einheitlichen Stil nach dem Vorbild einer mittelalterlichen Burganlage, die bis heute erhalten ist. 1891 fusionierte die Brauerei mit dem größten Konkurrenten, der Tivoli Brauerei Kreuzberg. Es folgte der Aufstieg zur größten Brauerei Deutschlands mit 43 Niederlagen (eine Niederlage ist ein Lager und eine Abfüllung einer Brauerei) mit Eiskellern, 19 Schanklokalen, 65 Eisenbahnwaggons, 533 Wagen und 537 Pferden. Während der DDR-Zeit braute hier die VEB Schultheiss-Brauerei Schönhauser Allee bis 1967. Nach dem Mauerfall erfolgte der Umbau zur Kulturbrauerei mit Kinos, Theatern, Konzertsälen, Museen, Verlagen und Restaurants. Im Zuge des Denkmalschutzes wurden alle originalen Gebäudebeschriftungen wieder hergestellt. Der Franz-Club, den es schon zu DDR-Zeiten gab, heißt jetzt frannz Klub.

    Schönhauser Allee 36, Prenzlauer Berg, www.kulturbrauerei.de

    2. Bötzow-Brauerei

    Die Bötzow-Brauerei, gegründet 1864, war um 1900 eine von 14 Brauereien am Prenzlauer Berg. Das dort gebraute Bier wurde schnell beliebt und Bötzow errichtete einen Biergarten, der 6000 Besucher fasste. 1886 durfte Bötzow sich „Hoflieferant seiner Majestät des Königs von Preußen“ nennen. Gebraut wurde helles Versandbier, dunkles Nürnberger und helle Julherna. Ab 1919 wurde die Marke Bötzow Privat gebraut. Nach 1945 lagen große Teile des Geländes bis heute brach. 2010 kaufte der Unternehmer Hans Georg Näder das Gelände. David Chipperfield hat bereits Pläne für die neue Bebauung entworfen, vorgesehen ist unter anderem ein Biergarten, der Platz für 1500 Menschen bietet. Außerdem wird es ein Schwimmbad, ein Hotel und eine Kunstgalerie geben.

    Im Brauereigelände hatte Starkoch Tim Raue vor einigen Jahren ein schnuckliges Restaurant, „La Soupe Populaire“. Einige Häuser nutzt der Prothesen-Hersteller Ottobock.

    Prenzlauer Allee 242, Prenzlauer Berg, www.boetzowberlin.de

    3. Kindl-Brauerei Neukölln

    Das Emblem mit dem Goldjungen im Krug prangt auch heute noch auf den Biergläsern. Die Kindl-Brauerei in Neukölln wurde im Jahr 1930 errichtet, Kernstück ist das riesige Sudhaus. 1953 wurde es demontiert, der Standort wurde dann im Jahr 2005 endgültig stillgelegt. Unter dem alten Sudhaus produzierte eine Zeit lang noch die Privatbrauerei am Rollberg. Seit 2011 wird in den denkmalgeschützten Fabrikgebäuden zeitgenössische Kunst gezeigt, nämlich im Kindl-Zentrum für zeitgenössische Kunst.

    Am Sudhaus 3, Neukölln, www.kindl-berlin.de

    4. Schultheiss-Brauerei

    Die Schultheiss-Brauerei wurde im Jahr der Gründung des Deutschen Reiches, 1871, erbaut. Wie es damals üblich war, wollte man der riesigen Anlage einen ästhetischen Anblick geben, und so wirkt der Ziegelsteinbau mit seinen Türmchen und Zinnen wie eine Burg. Es gab Platz für Bierkutscher in Remisen, ein großes Sudhaus, einen Festsaal mit Kronleuchtern und riesige Gebäude für den Brauprozess und die Lagerung des Gerstensaftes.

    1913 war Schultheiss die größte Lagerbierbrauerei der Welt, man zählte 2800 Angestellte. Im Laufe der Zeit wurde die Brauerei immer wieder umgebaut. Das älteste noch erhaltene Gebäude ist das Sudhaus mit den sich nördlich anschließenden Kellereien, deren Bogengewölbe noch erhalten sind. 1980 wurde der Betrieb eingestellt, dann zogen eine Squash-Anlage, ein Billardsalon, ein Tapetengeschäft, ein Asia-Laden und Autowerkstätten in die Anlage.

    1995 wurde der Komplex unter Denkmalschutz gestellt, dann passierte erst einmal längere Zeit nichts. Als bekannt wurde, dass einige der denkmalgeschützten Gebäude abgerissen werden sollten, regte sich Bürgerprotest der Nachbarn – erfolgreich. 2015 sanierte dann die HGHI Baumanagement GmbH die Anlage mit rund 200 Millionen Euro.

    Im vorgelagerten Bereich wurden einige Nachkriegsbaracken abgerissen. Hier entstand ein Meininger-Hotel. Die alten Garagen für die Kutschen und die Brauereigäule auf der Hinterseite des Grundstücke wurden zu lichten Ateliers für Künstler und Kreative umgebaut, von denen es in Berlin ja bekanntlich mehr als genug gibt.

    Turmstr. 25, Moabit, www.schultheissquartier.de

    5. Königstadt-Brauerei

    Die Königstadt, der südliche Teil des Stadtteils Prenzlauer Berg, wurde im Zweiten Weltkrieg stark zerstört. Hier war der Sitz der Königstadt-Brauerei, gegründet im Jahr 1849. Nach dem Deutsch-Französischen Krieg 1871 wurde die Brauerei Aktiengesellschaft. Bier wurde hier von 1851 bis 1921 produziert, es war eine der größten Brauereien Berlins. 1903 erhielt die Brauerei ein Lokal, einen Saalbau, eine Ladenpassage, Restaurants, Kegelbahnen und einen Musikpavillon. 1921 übernahm Kindl die Brauerei und legte den Standort an der Saarbrücker Straße still, um sich der Konkurrenz zu entledigen. Der große Saal der Brauerei wurde 1925 zum „Ufa-Lichtspieltheater Königstadt“ umfunktioniert. Heute erhalten sind die Mälzerei, die Schankhalle, die Darre, ein Lagerhaus, das Kesselhaus, der Flaschenkeller, ein hoher Schornstein und das Eismaschinenhaus. Alle Gebäude stehen unter Denkmalschutz. Genutzt werden sie zum Wohnen und gewerblich, außerdem hat der „Roadrunners Paradise Club“ hier seinen Sitz.

    Saarbrücker Straße 24, Prenzlauer Berg, www.gidak.de

    6. Weißbierbrauerei Willner

    Die Weißbierbrauerei Willner war von 1882 bis 1990 eine Berliner Weißbierbrauerei. Berliner Weißbier ist das traditionelle Berliner Bier und hat seinen Ursprung im 16. Jahrhundert. Um 1800 gab es in Berlin rund 700 Weißbierlokale! Napoleons Soldaten sollen das Weißbier als „Champagner des Nordens“ bezeichnet haben. Nach dem Zweiten Weltkrieg konnte man hier das Weißbier an einer Bierklappe direkt auf dem Fabrikgelände kaufen. 2013 eröffnete auf dem Gelände ein improvisierter Biergarten. Auch der bekannte „Klub der Republik“, der ein Gebäudeteil nutzte, und „Emils Biergarten“ ist bereits Vergangenheit.

    Das Gelände direkt neben dem Viadukt der U-Bahnlinie U2 wurde umfassend umgebaut, jetzt haben hier Büros und Gewerbemieter ihren Platz.

    Berliner Straße 80, Pankow

    7. Engelhardt-Brauerei

    „Der Durst’ge auf die Theke starrt – ein Pilsener, aber Engelhardt“ – mit diesem Spruch warb früher die Engelhardt-Brauerei. Ihre Anfänge hatte sie auf der Halbinsel Stralau in Treptow 1860. Anfang des 20. Jahrhunderts war der Engelhardt-Konzern die zweitgrößte Brauereigruppe Deutschlands. Der Flaschenturm auf Stralau, 1929 von Bruno Buch gebaut, ist ein wichtiges Zeugnis Berliner Industriearchitektur. Hier wurden täglich 300.000 Flaschen abgefüllt. Er steht unter Denkmalschutz und ist heute zu einem Wohnhaus umgebaut. Während der Zeit der DDR firmierte die Marke unter VEB Engelhardt, hier wurde mit „Aubi“ 1972 das erste alkoholfreie Bier hergestellt.

    Am Standort Charlottenburg wurde in den 1970er-Jahren noch ein neues Sudhaus errichtet. Das Aus kam 1983, als Schultheiss die Brauerei übernahm. So bildete sich die „Interessengemeinschaft Engelhardt-Gelände e.V.“ und widmete das Gelände um für Büros, Wohnungen und Soziales. Die alten Gebäude, obwohl denkmalgeschützt, wurden Ende der 80er-Jahre abgerissen, und so ist heute kaum noch etwas von der alten Anlage sichtbar.

    Danckelmannstraße 9, Charlottenburg

    8. Bärenquell

    Ältere Berliner kennen vielleicht noch die kleinen, braunen Flaschen mit dem gemalten Bären in Grün-Gold darauf. Gegründet wurde die Brauerei als Borussia-Brauerei 1882, bis 1994 wurde hier Bier gebraut.

    Die Geschichte der Brauerei begann, als die Unternehmer Meinert und Kampfhenkel die Borussia-Brauerei gründeten. 1898 übernahm die Schultheiss-Brauerei die Anlage.

    Die Backsteingebäude wurden errichtet im Stil der Neugotik und der Neorenaissance. Das Bierlager aus dem Jahr 1928 zeigt den Stil des Expressionismus, das Neue Sudhaus aus dem Jahr 1969 ist im Stil der Internationalen Moderne gehalten. Nach dem Zweiten Weltkrieg übernahm die VEB Berliner Brauereien die Anlage, sie erhielt den Namen Bärenquell-Brauerei.

    Nachdem das Areal lange Zeit leer stand und von Vandalen heimgesucht wurde, gibt es jetzt Pläne für eine Umgestaltung. Büros, Einzelhandel und Kultur sollen auf mehreren als 1000 Quadratmetern angesiedelt werden.

    Schnellerstraße 137, Niederschöneweide, www.baerenquell.eu

    9. Bürgerbräu

    Das Berliner Bürgerbräu am Müggelsee entstand 1869. Die Brauerei entwickelte sich schnell, und 1888 produzierte man bereits 10.000 Hektoliter Bier. Das Bier wurde mit Dampfschiffen nach Berlin transportiert, für Pferdefuhrwerke waren die Mengen bereits zu groß. 1926 vernichtete ein Brand die gesamte Brauerei, sie wurde schnell wieder aufgebaut. 1929 produzierte man bereits wieder 300.000 Hektoliter Bier. Mit der Gründung der DDR wurde der Name auf VEB Bürgerbräu geändert, 1992 übernahm die bayerische Hofmark-Brauerei das Bürgerbräu.

    2010 wurden die Tore endgültig dichtgemacht, die Marke an Radeberger verkauft. Neben Pils und der Berliner Weiße war das Bürgerbräu vor allem durch die Spezialitäten „Rotkehlchen“, das durch Karamell-Malz eine rötliche Färbung erhielt, und „Bernauer Schwarzbier“ bekannt.

    Auf dem Areal sollen bald Wohnungen, das Bürgerbräu-Quartier, entstehen, wobei die Brauereigebäude aus den 1920er-Jahren unter Denkmalschutz stehen.

    Müggelseedamm 164, Friedrichshagen

    10. Mälzerei Schöneberg

    Der Industriekomplex aus Backstein wurde von 1914 bis 1917 errichtet. Die Mälzerei gehörte der Schultheiss-Patzenhofer Brauerei AG. Prägend von weither sind die vier riesigen Darrschlote auf den Dächern, die bis heute erhalten sind. Die Maschinen der Fabrik, die im Zweiten Weltkrieg unversehrt bliebt, wurden nach Kriegsende von der sowjetischen Besatzungsmacht demontiert. 1950 nahm Schultheiss die Produktion wieder auf. Produziert wurde dann bis 1996, als die Schließung wegen wirtschaftlicher Schwierigkeiten ins Haus stand. Von 2001 bis 2007 residierte der Kit-Kat-Club in den Hallen. Jetzt ist das Gelände umgebaut und wird vor allem von Firmen der Nachhaltigkeitsbranche genutzt.

    Bessemerstraße 2-14, Schöneberg, www.malzfabrik.de

    11. Tivoli-Brauerei

    Schon 1829 wurde am Südhang des Kreuzberges ein Biergarten eröffnet, Tivoli genannt. 1857 war das Gründungsjahr der Berliner Brauerei-Gesellschaft Tivoli. Im Anschluss entstanden riesige Brauereigebäude aus Ziegelstein. Schultheiss übernahm 1891 Tivoli und erweiterte die Anlage. Im Zweiten Weltkrieg wurden die historischen Gebäude stark in Mitleidenschaft gezogen. 1993 gab Schultheiss das Gelände auf und zog in den Ostteil der Stadt. 1999 wurde dann der Grundstein für das Viktoria-Quartier gelegt. Es entstanden Wohnungen, Penthouses, Lofts, Büros und Ateliers.

    Mustergültig restauriert wurde das mehr als fünf Hektar große Gelände am Fuße des Kreuzbergs im Schatten des Nationaldenkmals von Schinkel.

    In die Kellergewölbe sollte eigentlich die Berlinische Galerie einziehen, doch die entschied sich wegen der Feuchte im Mauerwerk für ein anderes Quartier.

    Methfesselstr. 42, Kreuzberg

    #Berlin #Geschichte #Bier

  • Pâte à crêpes vintage
    https://www.cuisine-libre.org/pate-a-crepes-vintage

    Recette inénarrable de la pâte à crêpes du chef Raymond Olivier, avec beaucoup, beaucoup d’alcool… Faites chauffer dans une casserole, le lait avec le sel, la vanille, le sucre et le beurre. D’autre part, disposez la farine en forme de puits dans un récipient assez grand. Versez l’huile au centre, ajoutez les œufs entiers. La quantité d’œufs peut être variable, les œufs n’étant pas toujours de la même grosseur. La totalité de la farine doit être absorbée par les œufs. Mélangez bien en fouettant. Versez le…

    #Bière, #Rhum, #Pâtes_à crêpes_et blinis, #Pastis, Farine de blé / #Sans viande, #Végétarien
    #Farine_de blé #crepe #chandeleur

  • Du vin, de la bière, un héritage colonial et un mécano fiscal

    En poussant la porte d’un caviste Nicolas, peu de clients savent qu’ils pénètrent dans une enseigne du groupe Castel, une multinationale qui s’est im- posée comme le premier négociant français de vin, troisième sur le marché international. À la tête de l’entreprise, la très discrète famille Castel compte parmi les dix premières fortunes hexagonales. Mais ce champion vinicole est aussi – et surtout – un vieil empire françafricain de la bière et des boissons gazeuses.

    Note sur : Survie : De l’Afrique aux places offshore
    L’empire Castel brasse de l’or

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/07/12/du-vin-de-la-biere-un-heritage-colonial-et-un-mecano-fi

    #castel #afrique

  • This Unappealing Beer Offers a Taste of Climate Change
    https://www.treehugger.com/unappealing-beer-offers-taste-climate-change-5181740

    Brewed from drought-resistant grains, dandelion weeds, and smoke-tainted water, it’s a shocking reminder of what we stand to lose if we fail to take action to slow planetary warming.

    #climat #bière

  • Égypte : des archéologues découvrent ce qui serait « la plus vieille » #brasserie au monde
    https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/egypte/des-archeologues-decouvrent-ce-qui-serait-la-plus-vieille-brasserie-au-

    Les Égyptiens buvaient de la bière il y a plus de 5 000 ans… Une grande brasserie, qui pourrait être « la plus vieille » au monde, a été découverte en Égypte par une équipe égypto-américaine, sur le site archéologique d’Abydos, a annoncé samedi 14 février le ministère du Tourisme au Caire. La boisson favorite de l’#Égypte_ancienne était brassée sur ce site funéraire, selon le communiqué publié par le ministère.

    […] Des archéologues britanniques avaient fait au début du XXe siècle des découvertes les portant à croire qu’une ancienne brasserie se trouvait dans le secteur, mais ils n’avaient pas été en mesure de la localiser précisément. L’équipe égypto-américaine a réussi à le faire. Matthew Adams affirme que des études ont montré que la #bière y était produite à grande échelle avec quelque 22 400 litres produits « en même temps ». La brasserie « a pu être construite à cet endroit spécifiquement pour les rituels royaux qui avaient lieu à l’intérieur des sites funéraires des rois d’Égypte ».

    Les preuves de la fabrication de bière en Égypte ancienne ne sont pas nouvelles. Des fragments de poteries utilisées par les Égyptiens, vieilles de plus de 5 000 ans, dont de larges bassines en céramique qui servaient à produire de la bière, avaient été découvertes sur un chantier de Tel-Aviv, avait annoncé en 2015 l’Autorité israélienne des Antiquités.

    #archéologie

  • En Ethiopie, la France partagée entre business et défense des droits humains

    Pillages, possibles crimes de #guerre, destructions de sites historiques : les témoignages en provenance du #Tigré, province en guerre depuis le 4 novembre, sont très inquiétants. La France reste pourtant discrète, et espère préserver ses chances sur un marché prometteur.

    L’ambassadeur a un échange « constructif » avec le ministre de l’éducation, l’ambassadeur a un échange « productif » avec le conseiller spécial du premier ministre sur les questions économiques, l’ambassadeur est « très honoré » de recevoir le ministre de l’énergie pour évoquer la participation française à plusieurs grands projets… Sur les réseaux sociaux de l’ambassade de France à Addis-Abeba, c’est #business_as_usual.

    Pour qui suit au quotidien le calvaire des habitants du Tigré – région où l’armée éthiopienne et ses alliés sont en guerre depuis le 4 novembre –, les photos de ces rencontres policées dans la capitale, où l’on discute #qaffaires, lovés dans de confortables canapés, semblent prises dans un monde parallèle.

    Loin, très loin, d’un Tigré littéralement à feu et à sang, où plus de deux millions de personnes ont dû fuir leur habitation, où l’on manque d’eau, d’électricité, de nourriture et de médicaments, où il est probable que la famine soit utilisée comme arme de guerre par les belligérants et où les humanitaires peinent toujours à accéder alors que 2,3 millions de personnes auraient besoin d’aide, selon les évaluations des ONG.

    Les affrontements y opposent le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) à l’armée fédérale éthiopienne, soutenue par des milices nationalistes amhara et des troupes érythréennes.

    « Nous recevons des rapports concordants à propos de violences ciblant certains groupes ethniques, d’assassinats, de pillages massifs, de viols, de retours forcés de réfugiés et de possibles crimes de guerre », a indiqué le 15 janvier le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell, qui a annoncé par la même occasion la suspension de 88 millions d’euros d’aide destinée au gouvernement éthiopien.

    Dès le 13 novembre, la haute-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Michelle Bachelet évoquait elle aussi de possibles crimes de guerre et appelait à la mise en place d’une commission d’enquête indépendante pour le vérifier. À la veille de sa prise de fonction, le nouveau secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est lui aussi inquiété publiquement de la situation.

    Une voix manque cependant à ce concert d’alertes : celle de la France. Le Quai d’Orsay n’a produit qu’un seul communiqué concernant le Tigré, le 23 novembre 2020. Il tient en quatre phrases convenues sur la dégradation de la situation humanitaire et la condamnation des « violences à caractère ethnique ». Exploit diplomatique, le mot « guerre » n’y apparaît pas ; celui de « crimes de guerre » encore moins. Il ne comporte ni interpellation des belligérants – qui ne sont d’ailleurs même pas cités –, ni appel à une enquête indépendante sur d’éventuelles violations des droits humains. Les mêmes éléments de langage étaient repris trois jours plus tard à l’occasion de la visite en France du ministre des affaires étrangères éthiopien Demeke Mekonnen.

    « Gênant, au minimum »

    Cette étrange pudeur française commence à interroger, voire à agacer certains alliés européens ainsi que nombre de chercheurs spécialisés sur l’Éthiopie – qui s’emploient, depuis deux mois et demi, à récolter les bribes d’informations qui parviennent du Tigré malgré la coupure des communications par les autorités.

    « J’ai des échanges réguliers avec l’#ambassade_de_France à Addis-Abeba depuis novembre. Je les ai questionnés sur leur position vis-à-vis du gouvernement éthiopien, et je les ai sentis très embarrassés », raconte le chercheur indépendant René Lefort, pour qui la #complaisance française vis-à-vis du gouvernement d’Abiy Ahmed Ali est incompréhensible : « Je crois qu’ils ne comprennent pas ce qu’est ce pays et ce qui s’y passe. »

    Au-delà des questions morales posées par le fait d’apporter un soutien tacite à un gouvernement qui a couvert ou laissé faire des violations des droits humains au Tigré, le soutien à #Abiy_Ahmed est une erreur d’analyse politique selon René Lefort : « Les Français parient tout sur lui, alors que son autorité personnelle est faible et que sa ligne politique n’est soutenue que par une minorité d’Éthiopiens. »

    La réserve française est en tout cas interprétée par l’armée fédérale éthiopienne et ses alliés comme un soutien de Paris. Le sociologue Mehdi Labzae était au Tigré, dans la région d’Humera, jusqu’à la mi-décembre : « Dans les zones conquises par les nationalistes amhara, se présenter comme Français facilite les relations avec les combattants, qui considèrent le gouvernement français comme un allié. Les déclarations françaises, ou leur absence, laissent penser que la réciproque est vraie », relève le chercheur, post-doctorant à la Fondation Maison des sciences de l’homme (FMSH). « Avec un ambassadeur à Addis qui fait comme si de rien n’était… Je trouve cela gênant, au minimum. »

    Selon une source diplomatique étrangère, la France ne se contente pas de rester discrète sur la situation au Tigré ; elle freine également les velléités des membres de l’Union européenne qui voudraient dénoncer plus ouvertement l’attitude des autorités éthiopiennes et de leurs alliés érythréens. Une attitude « parfois frustrante », déplore cette source.

    Interrogée par Mediapart sur cette « frustration » de certains alliés européens, l’ambassade de France à Addis-Abeba nous a renvoyé vers le Quai d’Orsay, qui n’a pas répondu sur ce point (voir boîte noire).

    Refus de répondre sur la création d’une commission d’enquête

    À ses partenaires européens, mais aussi aux chercheurs et humanitaires avec qui ils échangent, les services diplomatiques français expliquent que les accusations d’exactions visant l’armée éthiopienne et ses alliés ne « sont pas confirmées ». Il en va de même concernant la présence de troupes érythréennes sur place – cette présence a pourtant été confirmée à la fois par les autorités de transition du Tigré et par un général de l’armée éthiopienne.

    Une position difficilement tenable. D’abord parce que le gouvernement éthiopien empêche, en bloquant les communications avec le Tigré et en limitant l’accès des humanitaires, la récolte de telles preuves. Ensuite parce que, malgré ce blocus, les faisceaux d’indices s’accumulent : « Nous avons des informations qui nous viennent des ONG, d’équipes des Nations unies qui parlent off the record, de citoyens européens qui se trouvent toujours au Tigré ; nous avons aussi des listes de victimes, et de plus en plus de photos et vidéos », autant d’informations auxquelles l’ambassade de France a eu accès, explique un diplomate en poste à Addis-Abeba.

    La position française est difficilement tenable, enfin, parce que si elle tenait tant aux faits, la France ne se contenterait pas de refuser de condamner les crimes tant qu’ils ne sont pas « confirmés » : elle plaiderait pour la création d’une commission d’enquête indépendante qui permettrait, enfin, de les établir et de pointer les responsabilités respectives du TPLF, de l’armée éthiopienne et de ses alliés.

    Paris est dans une position idéale pour le faire, puisque la France vient d’être élue pour siéger au Conseil des droits de l’homme des Nations unies durant trois ans. Elle pourrait donc, aux côtés d’autres États membres, demander une session extraordinaire du Conseil sur l’Éthiopie (l’accord d’un tiers des 47 États qui composent le Conseil est nécessaire) qui déciderait de la création d’une commission d’enquête sur le Tigré.

    Or, interrogé par Mediapart sur son soutien à la création d’une telle commission, le Quai d’Orsay n’a pas souhaité répondre (voir boîte noire). Il assure avoir « appelé à plusieurs reprises les autorités éthiopiennes à faire la lumière sur les allégations de crimes et autres violations des droits de l’homme », sans toutefois préciser par quel canal.

    Hypothétique médiation

    Lors d’entrevues en privé, des diplomates de l’ambassade et du Quai d’Orsay assurent que cette absence de #dénonciation publique est volontaire et stratégique. Elle viserait à ne pas froisser le gouvernement éthiopien publiquement afin de « maintenir un canal de communication » pour mieux le convaincre en privé et, éventuellement, jouer un rôle de médiateur pour trouver une issue au conflit.

    « Des diplomates français m’ont dit, en résumé : “On reste discrets parce que si un jour il y a une #médiation à faire, le gouvernement pourrait se tourner vers nous” », indique René Lefort. Une analyse « totalement erronée », selon le chercheur : « Non seulement [le premier ministre] Abiy Ahmed Ali ne veut absolument pas d’une médiation, mais surtout, même s’il en acceptait le principe, je ne vois pas pourquoi il irait chercher la France plutôt que les États-Unis, l’Union européenne ou encore l’ONU. » Accessoirement, même si le gouvernement éthiopien souhaitait que la France soit médiatrice, il n’est pas dit que son principal adversaire, le TPLF, accepte le principe d’une médiation par un État qui a passé les derniers mois à multiplier les signes d’amitié envers Addis-Abeba et pourrait donc difficilement prétendre à la neutralité.

    Un (quasi-) #silence public pour mieux faire avancer les dossiers en privé : l’hypothèse est également avancée par l’ancien ambassadeur français en Éthiopie Stéphane Gompertz. « Il est possible que nous privilégions l’action en coulisses, qui peut être parfois plus efficace que de grandes déclarations. C’est d’ailleurs généralement l’option privilégiée par la #diplomatie française. » À l’appui de cette idée, l’ancien ambassadeur – qui fut aussi directeur Afrique au Quai d’Orsay – évoque des tractations discrètes mais couronnées de succès menées en 2005 afin de faire libérer des figures d’opposition.

    Si telle est la stratégie française actuellement, ses résultats sont pour l’instant peu concrets. Le quasi-silence français semble en réalité avoir d’autres explications : ne pas gâcher l’#amitié entre Emmanuel Macron et le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali et, surtout, ne pas compromettre les #intérêts_commerciaux français dans un pays vu comme économiquement prometteur et politiquement stratégique.

    Lune de miel

    Lors de sa nomination en 2018, le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed Ali fait figure d’homme de paix et de chantre de la démocratie. Ses efforts de réconciliation avec l’Érythrée voisine lui valent le prix Nobel de la paix ; ses réformes sur la liberté de la presse ou la libération de prisonniers politiques lui attirent l’estime de nombreux chefs d’État étrangers.

    Est-ce une affaire de style ? Le fait qu’ils soient tous les deux jeunes, étiquetés comme libéraux, revendiquant une certaine manière de casser les codes ? Emmanuel Macron et Abiy Ahmed semblent en tout cas particulièrement s’apprécier. L’anecdote veut que lors d’une visite de #Macron à Addis-Abeba en 2019, Abiy Ahmed ait tenu à conduire lui-même la voiture amenant le président français à un dîner officiel.

    Lorsque le premier ministre éthiopien a pris ses fonctions, « les Allemands, les Français, l’UE, tout le monde a mis le paquet sur les aides, tout le monde s’est aligné sur lui. Sauf que, le temps passant, le malaise a grandi et la lune de miel a tourné au vinaigre, analyse une source dans les milieux économiques à Addis-Abeba. Les autres États ont rapidement déchanté. Pas les Français, pour qui la lune de miel a continué. »

    De fait, la transformation du Prix Nobel en chef de guerre ne semble pas avoir altéré sa belle entente avec le président français. Deux semaines après le début des hostilités au Tigré, et alors qu’Abiy Ahmed s’apprêtait à lancer un assaut « sans pitié » sur la ville de Mekele et ses 400 000 habitants, #Emmanuel_Macron qualifiait le premier ministre éthiopien de « role model ». Quelques semaines plus tard, toujours engagé dans ce conflit, Abiy Ahmed Ali trouvait le temps de souhaiter un prompt rétablissement à son « bon ami » Macron, atteint du Covid.

    Pour cette source, le facteur économique et commercial est essentiel : « Les Français sont restés très positifs parce qu’ils se positionnent clairement sur le secteur économique en Éthiopie : ils n’ont pas d’intérêt politique fort, ça n’est pas leur zone d’influence. Mais les #intérêts_économiques, eux, sont importants et sont grandissants. C’est potentiellement un #marché énorme. »

    Marché jugé prometteur

    Pour le conquérir, Paris a employé les grands moyens. En mars 2019, Emmanuel Macron s’est rendu en Éthiopie avec le ministère des affaires étrangères #Jean-Yves_le_Drian et sept patrons français pour y signer une flopée d’#accords visant à « promouvoir l’#attractivité de l’Éthiopie auprès des #investisseurs_français ».

    Les entreprises françaises intéressées par ce marché en voie de #libéralisation ne sont pas des moindres : #Orange (qui compte bien profiter de la privatisation de la compagnie nationale #Ethio_Telecom), le groupe #Castel (qui à travers sa filiale #BGI détient déjà 55 % des parts du marché de la #bière), #Bollore_Logistics ou encore #Canal+, qui compte développer une offre de #télévision locale.

    Les #intérêts_commerciaux français sont nombreux et variés. La #modernisation du #réseau_électrique éthiopien ? #Alstom (36 millions d’euros en 2011). La fabrication des #turbines de l’immense #barrage_hydroélectrique de la Renaissance ? Alstom encore (250 millions d’euros en 2013), qui désormais lorgne sur des projets ferroviaires. Le #bus « à haut niveau de service » qui desservira la capitale éthiopienne ? Les Français de #Razel-Bec (la filiale travaux publics du groupe #Fayat), qui ont remporté le marché en 2020.

    Peu après sa prise de poste, en octobre, l’ambassadeur français #Rémi_Maréchaux se félicitait : « Le nombre d’#entreprises_françaises en Éthiopie a doublé en cinq ans. Nous sommes prêts à travailler ensemble pour davantage d’investissements français. »

    #Contrats_militaires

    Dernier domaine stratégique pour les Français : la #coopération_militaire et les ventes d’#armes. Le dossier était en haut de la pile lors de la visite d’Emmanuel Macron en 2019. La ministre #Florence_Parly, qui était également du voyage, a signé un #accord_de_défense avec son homologue éthiopienne ainsi qu’une lettre d’intention « pour la mise en place d’une composante navale éthiopienne avec l’accompagnement de la France ».

    Une aubaine pour les fabricants d’armes et d’#équipements_militaires français, qui n’ont pas tardé, selon la presse spécialisée, à se manifester pour décrocher des contrats. Parmi eux, #Airbus, qui aimerait vendre des #hélicoptères de combat à l’Éthiopie. Le groupe a pu compter pour défendre ses intérêts sur l’attaché de défense de l’ambassade française à Addis-Abeba (jusque septembre 2020) #Stéphane_Richou, lui-même ancien commandant d’un régiment d’hélicoptères de combat.

    L’#armée de l’air éthiopienne a validé l’offre d’Airbus pour l’acquisition de 18 #hélicoptères_militaires et deux avions-cargos en octobre 2020, mais cherchait toujours des financements. Le déclenchement de la guerre au Tigré – où ces hélicoptères pourraient être utilisés – a-t-il conduit Airbus ainsi que le ministère des armées à reporter, voire annuler cette vente ?

    Ni Airbus ni le ministère n’ont souhaité nous répondre à ce sujet.

    Les affaires se poursuivent en tout cas entre la filiale civile d’Airbus et le gouvernement éthiopien : le 9 novembre, #Ethiopian_Airlines réceptionnait deux Airbus A350-900 pour sa flotte. Le 20 novembre encore, l’ambassadeur français à Addis-Abeba se félicitait d’une rencontre avec le PDG de la compagnie aérienne éthiopienne et ajoutait « Airbus » en hashtag.

    https://twitter.com/RemiMarechaux/status/1329829800031252481

    Quant à la coopération militaire France-Éthiopie, elle semble se poursuivre normalement si l’on en juge cette offre d’emploi de professeur de français à destination de militaires et policiers éthiopiens émise en décembre par la Direction de la coopération de sécurité et de défense du Quai d’Orsay (un contrat d’un an à pourvoir au 1er octobre 2021).

    Interrogé le 19 janvier sur le projet de création d’une #marine_éthiopienne, sur d’éventuelles livraisons d’armes récentes à l’Éthiopie et, plus généralement, sur la coopération militaire avec l’Éthiopie et le fait de savoir si l’évolution de la situation au Tigré était susceptible de la remettre en question, le ministère des armées a fait savoir 48 heures plus tard qu’il ne pourrait pas répondre « étant donné [les] délais ». Mediapart a proposé au ministère de lui accorder un délai supplémentaire pour fournir ses réponses. Le ministère n’a plus donné suite.

    Trop tard ?

    Le ministère des affaires étrangères, lui, n’a répondu à aucune des cinq questions précises que lui avait soumises Mediapart sur la présence de troupes érythréennes, les possibles crimes de guerres commis au Tigré et la coopération militaire avec l’Éthiopie notamment (voir boîte noire).

    Sa réponse condamne toutefois en des termes plus précis que par le passé les exactions commises au Tigré. La France est « profondément préoccupée » par la situation humanitaire sur place, « ainsi que par les allégations de violations des droits de l’homme », indique le Quai d’Orsay, avant d’appeler à la cessation des hostilités et au respect du droit international humanitaire par « toutes les parties au conflit ». Mais est-ce suffisant, et surtout n’est-ce pas trop tard ?

    Les dernières informations en provenance du Tigré évoquent des massacres qui auraient fait plusieurs centaines de morts. Plusieurs vidéos portent sur de possibles tueries dans la ville et l’église d’Aksoum, de la fin novembre à début décembre. Selon l’organisation belge Europe External Programme with Africa (EEPA) ainsi qu’un témoin interrogé par Le Monde, les troupes érythréennes y auraient tué plus de 750 personnes. Dans une interview mise en ligne le 17 janvier, une femme qui se dit témoin direct de ces tueries explique en amharique que « la ville entière, du dépôt de bus au parc, était recouverte de corps ».

    Les attaques et destructions concernent également des sites historiques inestimables ou jugés sacrés. La mosquée de Negash (site d’établissement des premiers musulmans éthiopiens, du temps du prophète Mahomet), datant du VIIe siècle, a été partiellement détruite et pillée. Le plus vieux monastère d’Éthiopie, le monastère orthodoxe de Debre Damo (VIe siècle), a également été attaqué.

    Enfin, Mediapart a pu consulter un témoignage de première main concernant un massacre commis dans l’église Maryam Dengelat – creusée dans la roche entre le VIe et le XIVe siècle par les premiers chrétiens d’Éthiopie –, qui estime que 80 personnes ont été tuées par l’armée érythréenne, parmi lesquelles des prêtres, des personnes âgées et des enfants. Ce témoignage fournit une liste comportant les noms de 35 victimes.

    « Si ces informations étaient confirmées, cela commencerait à ressembler à une stratégie d’anéantissement, non seulement du TPLF, mais du Tigré en tant qu’identité historique et territoriale », commente le chercheur Éloi Ficquet, de l’EHESS.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/210121/en-ethiopie-la-france-partagee-entre-business-et-defense-des-droits-humain
    #Ethiopie #France #armement #commerce_d'armes #vente_d'armes

  • La bière : un cas d’école du #sexisme
    https://information.tv5monde.com/terriennes/la-biere-un-cas-d-ecole-du-sexisme-314846

    Une belle ironie quand on sait que la #bière est d’abord une #histoire de brasseuses, comme le rappelle la spécialiste Elisabeth Pierre : « Initialement, la fabrication de la bière, liée au pain, était réservée aux femmes. A partir du XIIIe siècle, des moines se sont mis à brasser, mais l’on trouve une majorité de femmes parmi les grandes figures historiques, telle la religieuse Hildegarde de Bingen, botaniste et première brasseuse à avoir consigné l’importance du houblon dans l’élaboration de la bière, au XIIe siècle. En Angleterre, le savoir-faire était également féminin avec les alewives, à l’origine des premiers pubs. Mais la révolution industrielle a sorti la bière de son univers rural et domestique, avant que le #marketing n’en fasse une boisson d’hommes quand les femmes n’ont pourtant jamais cessé de brasser. »

  • #Heineken en #Afrique, le côté obscur de la #bière industrielle
    https://diasp.eu/p/9289668

    #Heineken en #Afrique, le côté obscur de la #bière industrielle

    A la bonne votre ! :-( L’Afrique est aujourd’hui l’un des continents où l’on consomme le plus de bière. Le journaliste néerlandais Olivier Van Beemen raconte les agissements de la firme sur le continent dans « Heineken en Afrique, une #multinationale décomplexée » (éditions Rue de l’échiquier) : Heineken aurait contribué au génocide des Tutsis au #Rwanda, en 1994. « Les génocidaires étaient souvent ivres lorsqu’ils tuaient » explique le journaliste. « La bière fonctionnait aussi comme une récompense après une journée de massacres ». Rare dans le pays, la bière industrielle est distribuée en masse durant cette période noire. En 2006, au #Nigéria, une filiale de Heinken aurait utilisé 2 500 prostituées pour convaincre (...)

  • Aufbauanleitung Zapfanlage 1-ltg extern
    http://gastro-event-service.com/1ltgex.htm
    Voilà le mode d’emploi fourni par le service de location de tireuses. A lire avant de consommer. On va s’amuser en utilisant la traduction automatique avec des modèles légèrements différents :-)

    (mit externem Co2-Druckminderer)
    vor Aufbau bitte prüfen auf Vollständigkeit:

    1x Zapfanlage, 1x Co2-Flasche, 1x Co2-Druckminderer, 1x Co2-Schlüssel, 1x Bierschlauch (5/8“), 1x Co2-Schlauch (3/4“), 1x Zapfkopf, 1x Tropfblech, mind. 1x KEG-Bierfass
    *****************************************

    1. Zapfanlage auf festem und geradem Untergrund aufstellen und am Strom (230V) anschließen (ca. 10 Minuten vor Inbetriebnahme). Das Gerät ist ein Trockenkühler.

    2. Den Co2-Druckminderer mit dem beigelegtem Co2-Schlüssel an die Co2-Flaschen (Kohlensäure) anschrauben und fest ziehen. Achten sie bitte darauf, dass sich eine Dichtung in der Anschluss-Mutter befindet! Den kleinen Absperrhahn am Druckminderer bitte senkrecht stellen.

    3. Entfernen sie die gelben Gummi-Schutzkappen seitlich an der Zapfanlage. Die Anschlussgewinde für Bier- bzw. Co2-Schlauch sind nun sichtbar und bereit zum anschließen. Heben sie wenn möglich die gelben Gummi-Schutzkappen auf. Nach gebrauch der Zapfanlage entfernen sie die Schläuche und stecken die Gummi-Schutzkappen wieder auf das Anschlussgewinde.

    4. Den weiß/milchigen Co2-Schlauch mit der großen Flügelmutter (3/4“) an den Co2-Druckminderer handfest anschließen. Das andere Ende vom Co2-Schlauch mit der großen Flügelmutter (3/4“) seitlich am Zapfkopf (großes Gewinde) handfest anschließen. Achten sie bitte darauf, dass sich eine Dichtung in jeder Flügelmutter befindet!

    5. Den transparenten Bierschlauch mit der kleinen Flügelmutter (5/8“) seitlich an der Zapfanlage handfest anschließen. Das andere Ende vom Bierschlauch mit der kleinen Flügelmutter (5/8“) oben am Zapfkopf (kleines Gewinde) handfest anschließen. Achten sie bitte darauf, dass sich eine Dichtung in jeder Flügelmutter befindet!

    6. Sollte eine Dichtung fehlen, so ersetzen sie diese. Dazu befinden sich an der Zapfanlage zwei Dichtungen, die mit einem Kabelbinder seitlich befestig sind. Die schwarze Dichtung ist für den Bierschlauch und die weiße für den Co2-Schlauch.

    7. Entfernen sie nun die Plastikverschlusskappe vom Bierfass. Nehmen sie den Zapfkopf und schieben (Flach bzw. Kombi Zapfkopf) oder schrauben (Korb-Zapfkopf) ihn auf den KEG-Anschluss vom Fass. Anschließend den Griff des Zapfkopfs hinabdrücken.

    8. Sollte sich ein Absperrhahn am Zapfkopf befinden, dann stellen sie diesen senkrecht.

    9. Drehen sie nun die Co2-Flasch voll auf. Sollte sie ein zischen feststellen, so prüfen sie bitte noch einmal alle Verbindungen. Über Nacht sollten sie die Co2-Flasche schließen.

    10. Der Kohlensäuredruck sollte bei ca. 2 – 2,5 bar liegen. Die Anzeige dazu befindet sich auf 12 Uhr am Co2-Druckminderer. Der Druck ist jederzeit nachjustierbar mittels der Schraube in der Mitte vom Druckminderer.

    11. Unsere Zapfanlage ist mit einem „Kompensatorhahn“ Durchflussregelung ausgestattet und muss vor der Inbetriebnahme eingestellt werden.

    a) Ein größeres Glas unter den Zapfhahn stellen.
    b) Die Stellschraube rechts am Zapfhahn bis zum Anschlag nach oben/hinten drehen.
    c) Zapfhahn ganz öffnen (nach vorne ziehen) und das Bier laufen lassen. Die Stellschraube langsam nach vorne drehen, bis ein klarer Bierstrahl aus dem Bierhahn läuft.
    d) Der Zapfhahn ist richtig eingestellt. Die Stellschraube muss während des Zapfens nicht mehr verstellt werden.

    12. Das Glas unter den Schankhahn stellen und den Zapfhahn öffnen (nach vorne ziehen).

    Ist das Glas gefüllt, den Zapfhahn wieder schließen. Das Bier ist mit einem Zapfvorgang trinkfertig. Der Schaum entsteht durch den Eigendruck des Bieres. Will man mehr Schaum erzeugen, kann man nach dem Füllen des Glases (Hahn nach vorne ziehen), den Hahn kurz nach hinten drücken. Das Bier wird nun durch den Hahn gequetscht, so dass sich „Extraschaum“ bildet.

    Wenn das Bier zu stark schäumt:

    - Das Bierfass stand nicht lange genug ruhig (empfohlen mind. 24h)
    - Das Bierfass ist zu warm (im Keller oder Schatten lagern)
    - Die Kühlung der Zapfanlage ist ohne Funktion (Strom-Anschluss prüfen)
    - Der Druck ist zu gering (Druck erhöhen jedoch nicht mehr als 2,8 bar)
    - Das Bierglas ist zu warm (Bierglas kurz vorher mit kaltem klarem Wasser spülen)

    #bière #été #party

  • Épisode 2 - Antoni et l’art de la bière • Passion Médiévistes
    https://passionmedievistes.fr/episode-2-antoni-et-lart-de-la-biere

    Antoni explique dans l’épisode les procédés technique de la fabrication de la #bière, étape par étape, en détaillant les différents évolutions au cours des siècles. Il rapporte notamment les querelles entre les Français et les Anglais sur cette fabrication, et fait une mise au point sur les bières dites “historiques”.

    Dans cet épisode vous apprendrez que faire de la bière était l’apanage des femmes au Moyen Âge, et si à l’époque moderne le brassage reste encore une activité féminine et domestique, avec l’industrialisation la fabrication passera aux mains des hommes

  • C’est quoi ces sans goût, la 3 monts dans le top 10. Lol, on est à Paris ou quoi ?
    https://www.beeradvocate.com/lists/fr

    1 Cuvée Des Jonquilles
    2 Flandre-Kent Les Frères De La Bière / Thiriez XXtra
    3 L’Amalthée
    4 Les Bière Des Sans Culottes
    5 Saint Rieul Triple
    6 La Blonde D’Esquelbecq / Thiriez Blonde
    7 3 Monts Amber Ale On Lees
    8 3 Monts Flanders Golden Ale
    9 La Choulette Ambrée
    10 IPA Citra Galactique

    Marre des bières de garde !
    #bière #chauvinisme

  • Au Vietnam, des médecins sauvent la vie d’un homme en lui faisant boire 15 bières
    https://www.ulyces.co/news/au-vietnam-des-medecins-sauvent-la-vie-dun-homme-en-lui-faisant-boire-15-bier

    Après avoir ingur­gité 15 bières, il avait si bien récu­péré que les méde­cins ont été en mesure de le renvoyer chez lui. « Même si cette méthode n’est conforme à aucune norme médi­cale, elle devrait faire l’objet d’une étude scien­ti­fique, car elle a prouvé son effi­ca­cité dans la pratique », a déclaré Tran Van Thanh, direc­teur du dépar­te­ment de la santé de l’hô­pi­tal. Le pouvoir de la bière est enfin scien­ti­fique­ment prouvé.

  • C’est sans doute le secret le plus étonnant de l’histoire de l’humanité. Nous ne serions pas devenus agriculteurs pour nous nourrir, mais pour nous saouler.

    Le plus important, c’est que toutes ces activités - le fait de raconter des histoires, d’échanger des ragots et des blagues, et de chanter - déclenchent la production d’endorphines dans le cerveau, dit-il. « À leur tour, les endorphines engendrent un sentiment positif, un peu comme la morphine. Donc on se sent bien. Et surtout, l’alcool active aussi le système des endorphines, ce qui, en soi, renforce les liens sociaux entre ceux qui boivent ensemble. »

    En d’autres termes, l’alcool joue un rôle essentiel dans la consolidation des liens sociaux et le dépassement des inhibitions - et il en va ainsi depuis les premiers temps de notre évolution. Il est plus que certain que nous maîtrisions l’art d’en produire longtemps avant de fabriquer ces cuves de pierre et ces récipients en poterie il y a dix mille ans. Prenons l’exemple de l’agriculture. On a toujours considéré que nous nous étions tournés vers l’exploitation des végétaux et des sols afi de faire du pain et donc de nous assurer une source de nourriture durable. Or, d’après les chercheurs, le genre de céréale que l’on cultivait à l’époque, l’engrain, ne fournit qu’un pain de piètre qualité. En revanche, il permet de faire une excellente bière.

    « Ce qui nous amène à formuler la grande théorie de l’histoire de l’humanité, à savoir que nous nous sommes mis à l’agriculture non parce qu’on voulait manger - de la nourriture, il y en avait en quantité partout, ironise Mark Forsyth dans son livre A Short History of Drunkenness [’Une brève histoire de l’ivresse’, non traduit en français]. On a commencé à cultiver parce qu’on voulait se murger . »
    Courrier international, no. 1467 /HISTOIRE, jeudi 13 décembre 2018 1062 mots, p. 51. Dix mille ans de soirées arrosées -The Guardian (extraits) Londres. Robin McKie
    #alcool #agriculture #biere

    • La nourriture, avant tout une histoire de société Reporterre
      https://reporterre.net/La-nourriture-avant-tout-une-histoire-de-societe

      Bouffes bluffantes. La véritable histoire de la nourriture, de la préhistoire au kebab, de Nicolas Kayser-Bril , éditions Nouriturfu, mai 2018, 120 p., 14 €.

      L’engouement pour le caractère « traditionnel » de la cuisine et de ses recettes est à tempérer, nous explique Nicolas Kayser-Bril, auteur de « Bouffes bluffantes », une petite histoire culinaire de l’Europe farcie d’anecdotes passionnantes et édifiantes. Au menu : pâtes, épices, camembert et bouillabaisse.

      L’histoire de l’alimentation, c’est un peu comme une étiquette de plat préparé : on nous raconte une belle histoire, en gros caractères, sur le devant de l’emballage. Mais la liste des ingrédients, en petites lettres derrière le paquet, nous apprend que le hachis parmentier au canard contient en fait pas mal de porc et d’additifs. C’est ce que tend à démontrer le petit ouvrage fort instructif du journaliste et apprenti cuisinier Nicolas Kayser-Bril, publié en mai 2018 chez la jeune maison d’édition Nouriturfu. Le titre, avec son assonance, vous en met déjà plein la bouche : Bouffes bluffantes. La véritable histoire de la nourriture, de la préhistoire au kebab.

      L’ambition du sous-titre peut paraître, en revanche, démesurée, comparée à l’épaisseur de la tranche que l’on nous met dans l’assiette — à peine une centaine de pages. Mais, plutôt qu’un menu gastronomique, c’est une dégustation de tapas soigneusement choisies que nous sert l’auteur : une série d’anecdotes documentées, parlantes, démonstratives. « Dans les livres de cuisine, on trouve plein de choses sur le comment — comment préparer, cuire et présenter les aliments. Dès qu’arrive le pourquoi, on nous renvoie à la tradition, qu’importe qu’elle soit vraie ou complètement inventée », introduit Nicolas Kayser-Bril.

      On apprend ainsi que les débuts de l’agriculture ont été plutôt très difficiles, et que les premières céréales étaient probablement réservées à la confection de boissons alcoolisées destinées à certaines personnes ou cérémonies particulières. Ce sont finalement les puissants qui ont favorisé le développement de l’agriculture. Au XVIIe siècle, encore la moitié de la population vivait de chasse et cueillette ! On découvre aussi comment les pâtes sèches sont devenues un plat national italien (grâce au développement de la banque à la Renaissance), d’où vient vraiment le foie gras (pas du Sud-Ouest), comment la bouillabaisse est devenue marseillaise et la brandade nîmoise (alors que cela aurait pu être le contraire), on apprend encore le lien entre l’adoption du beurre comme matière grasse quotidienne et la réforme protestante, pourquoi et comment la patate a sauvé l’Europe au XIXe siècle, les conséquences gastronomiques de la grande peste noire de 1348.
      L’histoire de l’alimentation est étroitement liée à l’histoire économique et politique

      Présentées dans un ordre chronologique, ces « petites » histoires nous dessinent à grands traits le développement de l’agriculture en Europe, permettent de comprendre comment périodes de bombance et de disette se sont succédé, puis comment l’industrialisation et le marketing ont ces dernières décennies remodelé nos habitudes et notre culture alimentaires. Or, les décrire permet utilement de s’en détacher.

      Autre rappel salvateur : l’histoire de l’alimentation n’est pas secondaire, elle est étroitement liée à l’histoire économique et politique. Les aliments n’ont pas toujours été choisis pour leurs qualités nutritives ou la facilité avec laquelle on les obtient, tant s’en faut, mais aussi — et surtout ? — parce qu’ils sont faciles à taxer par le pouvoir, à transporter pour les armées, à cacher de l’ennemi, qu’ils permettent de se distinguer socialement, qu’ils sont rémunérateurs pour ceux qui les produisent, etc. Bref, chaque exemple nous rappelle à quel point l’alimentation est à la fois conditionnée par la société et source de liens sociaux.

      Facile à lire, l’ouvrage s’engloutit aussi vite que des petits fours. Mais, à la fin, ce que l’on prenait pour un apéritif se révèle nous avoir bien nourris, et nous avoir ouvert de nouvelles perspectives culinaires.

      #Alimentation

    • toujours intéressant d’apprendre que « Au XVIIe siècle, encore la moitié de la population vivait de chasse et cueillette ! ». Je me demande quel est le pourcentage actuel. Forcément pas autant mais sans doute plus que 0... j’avoue pratiquer la cueillette et le glanage régulièrement...

  • GULLI | kommt zurück! www.GULLI.com is coming home!
    https://www.gulli.com

    GULLI wurde 1998 von Randolf Jorberg gegründet und zu einer Internetlegende aufgebaut. 20 Jahre nach Gründung hat Randolf jetzt GULLI.com zurückgekauft und bereitet den Relaunch mit revolutionären neuen Ideen und Inhalten vor. Dafür suche ich jetzt Co-Founder und Team!

    2008 haben wir das Buch „GULLI WARS“ veröffentlicht mit Geschichten und Legenden aus den ersten 10 Jahren. Du kannst jetzt dieses Buch kostenlos als eBook herunterladen, wenn du deine Emailadresse hinterlässt und wir benachrichtigen dich, wenn GULLI wieder zurück kommt!

    BEERHOUSE 99 Bottles of Beer in Cape Town, Centurion & Fourways
    http://www.beerhouse.co.za

    #internet #bière

  • Je découvre, faudrait gouter un jour : Pirates du Clain : bières artisanales à Poitiers
    http://piratesduclain.org

    Les Pirates arrivent par le Clain arroser vos gosiers avides de #bières artisanales brassées avec amour et houblons fous.

    Poitevins, Charentais ou Tanzaniens, vous n’échapperez pas à la déferlante de brunes fatales, blondes piquantes, ambrées impolies ou I.P.A. sophistiquées. Pas de pitié !

  • C’est la bière qui aurait motivé l’invention de l’agriculture - Science & Vie
    https://www.science-et-vie.com/science-et-culture/c-est-la-biere-qui-aurait-motive-l-invention-de-l-agriculture-44271

    Proposée par des archéologues il y a soixante ans, la seconde hypothèse eut tôt fait d’être noyée sous les critiques. Le pain, aliment phare, était plus légitime -il fallait bien nourrir une population grandissante... Pire, cet été en Jordanie, une vieille galette noircie gagnait le titre de plus vieux pain avec 14 000 ans au compteur -contre 5 petits millénaires pour le plus vieil indice de liquide fermenté en Chine. Quatre mille ans avant l’invention de l’agriculture. L’affaire semblait pliée.

    Sauf que dans la foulée ou presque, un article publié dans le Journal of Archaeological Science faisait à son tour reculer le curseur temporel de la bière à plus de 13 000 ans, soit au même niveau ou presque que la pita susnommée. Sur des mortiers de pierre exhumés du site natoufien de Raqefet, en #Israël, analyses chimiques et archéologie expérimentale identifiaient les plus anciennes traces d’#alcool dues à la main de l’homme annonçait Li Liu, responsable de l’étude. En l’occurrence de l’#orge_malté et fermenté, ingrédients d’une « #bière » qui tenait plus du porridge vaguement alcoolisé. « Et on a même des traces d’utilisation intensive de céréales vieilles de 23 000 ans », renchérit son collègue Dani Nadel, de l’université de Haïfa.

    l’étude ici
    http://sci-hub.tw/10.1016/j.jasrep.2018.08.008
    #archéologie #alimentation #agriculture

  • Les Natoufiens fabriquaient de la bière il y a 13 000 ans (avant l’arrivée de l’agriculture).

    Les premières preuves archéologiques de brassage de la bière à base de céréales avant même l’arrivée de l’agriculture proviennent des Natoufiens, des populations semi-sédentaires, vivant en Méditerranée orientale entre le Paléolithique et le Néolithique, après la dernière période glaciaire. Les Natoufians de la grotte de Raqefet ont collecté des plantes disponibles localement, stocké des graines maltées et fabriqué de la bière dans le cadre de leurs rituels.

    « (...) avec la production de bière, les vestiges de la grotte Raqefet offrent une image très vivante et colorée des modes de vie natoufiens, de leurs capacités technologiques et de leurs inventions. »

    (...) Les résultats indiquent que les Natoufiens ont exploité au moins sept types de plantes associés aux mortiers, notamment du blé ou de l’orge, de l’avoine, des légumineuses et des fibres libériennes (y compris le lin). Ils ont emballé des aliments végétaux dans des contenants en fibre et les ont stockés dans des mortiers à blocs. Ils ont utilisé des mortiers de roche-mère pour piler et cuire des aliments végétaux, et pour brasser de la bière à base de blé / orge, probablement servis dans des fêtes rituelles il y a 13 000 ans.

    Les modèles d’usure et d’assemblage microbotanique suggèrent que deux des trois mortiers à blocs examinés ont été utilisés comme conteneurs de stockage pour les aliments végétaux - y compris les malts de blé et d’orge. Ils étaient probablement recouverts de couvercles, probablement faits de dalles de pierre et d’autres matériaux. Les aliments ont probablement été placés dans des paniers en fibres libériennes pour faciliter leur manipulation. Les puits étroits et profonds peuvent avoir fourni des conditions fraîches convenant au stockage des aliments, en particulier pour la conservation des malts de céréales.

    En combinant les données sur l’usure et les résidus, le troisième mortier étudié a été interprété comme un récipient multifonctionnel destiné à la préparation des aliments, comprenant des aliments végétaux et de la bière à base de blé / orge, probablement avec des légumineuses et d’autres plantes.

    Les preuves de brassage de bière à la grotte de Raqefet, il y a 13 000 ans, constituent un autre exemple des complexes sociaux et rituels du Natouf. Le brassage de la bière peut avoir été, au moins en partie, une motivation sous-jacente à la culture de céréales dans le sud du Levant, confirmant l’hypothèse de la bière proposée par les archéologues il ya plus de 60 ans.

    #Préhistoire #Natoufiens #alcool #Asie #Moyen_Orient
    #Li_Liu #Stanford_University #Danny Rosenberg #University_d'Haifa
    #Hao_Zhao #Université_de_Zhengzhou
    #XXXLIEN1LIENXXX
    #13000BC

    A prehistoric thirst for craft beer
    https://www.elsevier.com/about/press-releases/research-and-journals/a-prehistoric-thirst-for-craft-beer

  • #Heineken au #Rwanda : brasser de la bière pour des #génocidaires

    Mediapart publie les bonnes feuilles du livre du journaliste néerlandais #Olivier_van_Beemen, Heineken en Afrique, qui sort en France ce jeudi 30 août. L’auteur, qui a rencontré plus de 400 sources au cours des sept dernières années, y décrit les méthodes nauséabondes de la multinationale. Un chapitre, consacré au Rwanda, détaille la façon dont la société a été impliquée dans le génocide.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/290818/heineken-au-rwanda-brasser-de-la-biere-pour-des-genocidaires
    #génocide #bière #livre #multinationales

    • #Heineken_en_Afrique

      Fondée en 1873 à Amsterdam, Heineken est un fleuron de l’industrie néerlandaise et un symbole de la mondialisation triomphante, au même titre que Coca-Cola. Présente dans 170 pays, l’entreprise a fait de son implantation en Afrique, « le continent de demain », un objectif prioritaire.

      Au terme d’une enquête de cinq années, qui l’a conduit à mener plus de trois cents entretiens dans onze pays africains et à consulter des centaines de documents émis par l’entreprise elle-même, Olivier van Beemen met en évidence les pratiques d’une multinationale dans une partie du monde où les États sont souvent défaillants : collaboration avec des dictateurs, voire des criminels de guerre, évasion fiscale, corruption des élites, etc.
      Il raconte avec précision les mécanismes qui permettent à Heineken de réaliser une marge financière de 50 % supérieure à la moyenne mondiale sur ce marché, tout en prétendant participer du développement économique du continent africain.

      Heineken a en effet réussi à imposer son propre récit : celle d’une pionnière qui, malgré les obstacles liés au manque d’infrastructures, de pouvoir régalien et d’éducation en Afrique, aurait su oublier ses intérêts pour rafraîchir de sa production une population reconnaissante.
      Heineken serait « bon pour l’Afrique ». Or c’est plutôt le contraire : l’absence de réglementation en matière de marketing ou de santé a constitué un avantage dont la firme a tiré le meilleur profit, sans jamais tenir compte des dommages causés par l’abus d’alcool aux économies et aux sociétés dans lesquelles elle opère.


      https://www.ruedelechiquier.net/diagonales/186-heineken-en-afrique.html

      cc @albertocampiphoto

    • Heineken en Afrique, une multinationale décomplexée

      « La transparence est belle, quand on n’a rien à cacher ». Le slogan publicitaire d’Heineken à Bujumbura au Burundi, retrouvé à Freetown au Sierra Leone, est le fil directeur ironique de l’ouvrage d’Olivier Van Beemen, dont le but est de lever le voile sur un certain nombre de pratiques peu recommandables, parfois malhonnêtes et semi-légales, et parfois indignes et inhumaines, du géant néerlandais de la bière sur le continent africain.

      La fiabilité de ces révélations tient à la solidité de l’enquête, qui en fait un modèle d’investigation journalistique. Par sa durée d’abord : elle s’est étalée sur plus de 5 ans, et la dernière version française de 2018, intègre de nouveaux entretiens, notamment avec la direction générale d’Heineken aux Pays Bas. Pendant plus de 5 ans donc, Olivier Van Beemen a observé et interviewé les acteurs de la machine Heineken, dans différents pays africains (Afrique du Sud, Burundi, Rwanda, République démocratique du Congo, Ethiopie, Nigeria, Sierra Leone, Tunisie…) dans lesquelles Heineken détient des filiales, sans oublier la Belgique et les Pays Bas. Il y a rencontré des dirigeants de brasseries affiliées à Heineken, mais aussi beaucoup de petites mains de la filière. Le livre, faisant alterner des chapitres relatant les enquêtes et des chapitres plus analytiques, offre ainsi une galerie de portraits où l’on rencontre successivement des businessmen, des hauts responsables d’Heineken, aux Pays-Bas et dans différents pays africains, une épouse femme d’affaires aux vastes relations, des anciens ministres africains ou néerlandais, mais aussi des paysans producteurs d’orge, les employés des usines, actifs, licenciés, retraités, un gardien et responsable de sécurité des usines, un chauffeur de bus transportant les salariés à l’usine, les transporteurs–livreurs de bouteilles dans les contrées reculées de la RDC en guerre, d’anciens soldats, des victimes, des Tutsi rescapés du génocide, des commerçants, des patrons ou patronnes de débit de boissons. Et bien sûr, des buveurs et des buveuses de bière, de presque tous les âges, et partout, dans les capitales, dans les campagnes, dans les petites villes, les bars huppés des hôtels de luxe et les boui-boui des quartiers pauvres.

      Car un des apports de l’ouvrage est d’abord le constat qu’on boit vraiment beaucoup de bière sur le continent africain, en dépit de l’interdit pesant sur l’alcool dans les groupes musulmans. Cette forte consommation explique largement l’intérêt continu, depuis un siècle de la firme pour les marchés africains et la production en Afrique. On boit de la Heineken, mais aussi de l’Amstel en Afrique du Sud, de la Star au Nigeria, de la Primus en Afrique centrale, de la Walia en Ethiopie, toutes marques sous licence de Heineken, voire produites par des filiales d’Heineken, à partir de matières premières majoritairement importées. La bière constitue ainsi un excellent exemple de diffusion et d’adoption d’une boisson en contexte colonial et post-colonial, tout en s’inscrivant dans de riches traditions alimentaires locales. Les bières artisanales, à base de mil ou de banane notamment, sont en effet anciennement consommées sur le continent africain et parfois associées à des rituels familiaux ou religieux. Mais ces dernières sont aujourd’hui lourdement concurrencées par les pils, ces bières blondes légères et transparentes, produites à partir de malt d’orge et de houblon, telles qu’en fabrique Heineken. Leur consommation a été soutenue par le modèle culturel colonial, qui l’associait aux élites, et jusqu’à aujourd’hui par des campagnes de promotions continuelles, omniprésentes dans le paysage urbain, via des peintures murales aux couleurs des marques de bières, même sur les murs des pharmacies, des affiches publicitaires qui présentent la bière blonde comme une boisson de distinction, un marqueur d’appartenance aux classes aisées, associée à des moments de détente ordinaire, aux convivialités, ou à la fête, un marketing ciblant les jeunes, l’avenir de l’Afrique (et de la consommation de bière). L’analyse filée de ces campagnes publicitaires, et de leurs abus, est un autre aspect captivant du livre. La ligne directrice de l’ouvrage tient d’ailleurs dans un emprunt ironique à un slogan promotionnel.

      Or, à l’opposé du slogan, et bien qu’elle soit souvent citée comme une multinationale modèle, Heineken a bien des choses à cacher sur le continent africain : des pratiques de corruption, des collusions d’intérêts avec les équipes dirigeantes ou diverses sociétés africaines ou européennes, d’évasion fiscale, de concurrence déloyale, de pressions sur les salariés, de profits outrageux en temps de guerre. Pays par pays, Olivier Van Beemen raconte, témoignages à l’appui, tous ces petits ou grands arrangements, qui ont permis, années après années, à Heineken de se maintenir sur le continent, d’évincer les concurrents, et d’engranger d’énormes bénéfices.

      Certaines histoires vont bien au-delà de ces contournements malhonnêtes et illégaux entre entreprises, hommes d’affaires ou dirigeants africains, sociétés écran louches en Belgique. En plein génocide, Heineken a persisté à faire couler le robinet à bière de la Bralirwa, sa filiale rwandaise, et à gagner beaucoup d’argent. C’est qu’en temps de tueries, au Rwanda comme dans les tranchées européennes du siècle précédent, l’alcool est une arme capitale pour le moral des troupes, qui aide à noyer l’horreur dans la blondeur de la bière. Le régime génocidaire rwandais a donc tout fait pour ne pas inquiéter la production et les approvisionnements de bière, et Bralirwa a cessé de produire quand le génocide s’est arrêté. D’autres récits racontent l’exploitation sordide, notamment des femmes. Au Nigeria, ou en République Démocratique du Congo DC, Heineken rémunère des « hôtesses promotrices » faisant les bars pour inciter les clients à la consommation de bière, la mission intégrant des prestations sexuelles, parfois tarifées, parfois des viols, sur lesquelles l’entreprise préfère fermer les yeux. D’autres expliquent comment la promotion de la bière en Afrique la présente comme une boisson excellente pour la santé, si on la consomme de façon raisonnable. À la lecture de l’accumulation de ces malversations ou scandales éthiques, pays par pays, on se dit qu’il doit y en avoir bien d’autres, qu’Olivier van Beemen n’a pas (encore ? ) investigués. On a ainsi envie d’en savoir plus sur les aspects environnementaux de la fabrication de la bière, ou sur la géographie fine des usines Heineken dans les villes où la périphérie, de la gestion du foncier, ou enfin sur les flux de matières premières destinés à la production de la bière.

      L’autre intérêt de l’ouvrage est qu’en dépit des accusations de partialité portées envers son auteur, il souligne aussi qu’Heineken est saluée comme une multinationale modèle, pour son éthique responsable, pour ses stratégies économiques, qui illustrent les bienfaits du capitalisme mondial pour la croissance économique et le développement humain en Afrique. Même si cela ne compose pas le cœur de son analyse, Olivier Van Beemen mentionne la fierté des salariés, les carrières internes, parfois à l’international, les retraites avantageuses, et l’octroi d’indemnités plus généreuses après licenciement (après un long procès, il est vrai). Il enquête sur les filières de production locale d’orge pour la brasserie dans des campagnes reculées en Sierra Leone, ou au Burundi… qui fonctionnent cahin-caha. Il explique comment Heineken a aussi rapidement financé le traitement de ses employés malades du sida ou du paludisme.

      Mises bout à bout, ces différentes enquêtes dessinent trait après trait, pays après pays, un système Heineken, qui nous illustre le fonctionnement du capitalisme globalisé en contexte africain. Ce contexte, est, on le sait bien, décrit le plus souvent comme une combinaison de dysfonctionnements, caractéristiques du sous-développement. C’est vrai dans le domaine politique, marqué par une instabilité quasi-permanente, des mécanismes démocratiques achoppant sur le clientélisme, les tensions sociales et politiques internes, parfois les clivages ethniques, le mépris de la loi. C’est aggravé par la pauvreté, les inégalités sociales et spatiales énormes, à peine atténuées par l’essor récent d’une classe moyenne le plus souvent citadine. En matière économique, on connaît le sous-investissement public général, les défaillances des services publics, notamment administratifs, des systèmes de transports et de commercialisation… Tout ceci est habituellement considéré comme un ensemble de contraintes et de risques pour une multinationale. Et c’est ainsi qu’Heineken, ayant en un siècle traversé contre vents et marées les régimes coloniaux, les indépendances, les dictatures, les péripéties des démocraties, les années les plus sombres de crise sociale, les conflits, les génocides, le sida, peut apparaître comme une entreprise particulièrement courageuse, voire héroïque.

      Mais ce que révèle ce livre, c’est bien qu’Heineken profite de tous ces dysfonctionnements, qui présentent autant de contraintes que d’opportunités, et qu’elle contribue aussi à les entretenir. En effet, sur le continent africain, en partie à cause des risques évoqués plus haut, et grâce aux proximités d’Heineken avec les équipes dirigeantes, la concurrence est faible et seules 3 grandes entreprises mondiales se partagent le marché africain de la bière. Les charges sont minimisées par le contournement des taxes, des subventions aux importations, et des salaires globalement faibles. Les Africains, même pauvres, constituent un marché remarquable : la consommation par tête est parmi les plus fortes au monde. L’émergence économique qui se dessine dans certains pays, l’essor des classes moyennes citadines promet ainsi à Heineken de très beaux lendemains sur le continent. Les affaires sont, en dépit de mauvaises années, globalement excellentes pour Heineken, les marchés africains étant parmi les plus lucratifs du monde. Le Nigeria par exemple est le pays qui rapporte le plus d’argent à Heineken après le Mexique, bien plus que la Grande Bretagne où la consommation est pourtant supérieure au double. Cette bière, les consommateurs la paient au prix fort, comparé aux salaires moyens. Les chapitres sur les bars clandestins dans les townships de Johannesburg est à ce titre éclairant. Les clients et clientes y viennent claquer leur paie en pintes de bière. Les bars permettent à leurs tenanciers et souvent tenancières de faire vivre leur famille, même si c’est un métier à risque, à cause de la clandestinité et surtout des rixes favorisées par l’ivresse. La publicité omniprésente soutient la consommation.

      En outre, même en temps de crise, justement en temps de crise, la consommation d’alcool ne faiblit pas. Dans les années 1990, au plus fort des sinistres économiques africains, le seul secteur industriel formel dynamique en ville étai la brasserie. Et comme en témoigne une femme d’affaires avisée, spécialisée dans le transport de la bière en République Démocratique du Congo, en temps de guerre, l’activité était bien plus risquée, à cause des coupeurs de route, des barrages par les armées rebelles qui prélevaient leur lot de bière, mais elle était au total bien plus lucrative car la consommation était forte, et la bière se vendait cher.

      Les dysfonctionnements évoqués plus haut, Heineken contribue à les perpétuer. L’ouvrage montre fort bien qu’une multinationale comme Heineken en Afrique, ce sont des hommes et des femmes, un réseau social et spatial à l’échelle internationale, construit sur le temps long, des pratiques anciennes, parfois installées sous la colonisation, des mécanismes bien huilés qui se reproduisent dans le temps, mais aussi des échecs, parfois retournés en succès, et beaucoup de persévérance. C’est une « Heinafrique » qui se dessine ainsi sous la plume d’Olivier Van Beemen. Bien-sûr, Heineken réagissant aux critiques s’adapte et évolue vers un capitalisme plus responsable : Heineken fait son mea culpa sur certaines actions, négocie avec ses anciens employés, change ses campagnes de promotion, prône les bonnes pratiques. Mais la lecture de l’ouvrage laisse penser que ce sont aussi les arbres qui cachent la forêt d’un capitalisme lucratif, permis par la mal-gouvernance et le sous-développement. Au final, le livre démontre la plasticité d’une entreprise capable de retourner ces échecs en succès. L’attitude des dirigeants d’Heineken vis-à-vis de cet ouvrage, d’abord silencieux, puis le critiquant comme partial et incomplet, puis finalement ouvrant la porte à son auteur et se félicitant des critiques, tout faisant appel à l’université de Leyde pour définir un code de bonne conduite pour le capitalisme en Afrique, est un bel exemple de cette plasticité, qui ne signifie pas pour autant une évolution réelle du fonctionnement d’Heineken, et au-delà, d’autres multinationales.

      https://www.jssj.org/article/heineken-en-afrique-une-multinationale-decomplexee