• « Les nazis n’ont rien inventé. Ils ont puisé dans la culture dominante de l’Occident libéral » – Entretien avec Johann Chapoutot
    http://lvsl.fr/nazis-nont-rien-invente-ont-puise-culture-dominante-de-loccident-liberal-entret

    Johann Chapoutot est professeur d’ #histoire à l’Université Paris-Sorbonne, spécialiste de l’ #Allemagne nazie. Il a consacré de nombreux ouvrages à l’étude de l’idéologie #nationale-socialiste (La loi du #sang, le #nazisme et l’ #Antiquité…) traduits en sept langues et récompensés par de nombreux prix. Il s’intéresse aux fondements philosophiques, historiques et (pseudo-)scientifiques du nazisme ; il étudie les moyens par lesquels cette vision du monde a pu devenir hégémonique en Allemagne à partir de 1933. Ses analyses mettent en lumière certains aspects peu connus de ce phénomène historique ; nous avons décidé de le rencontrer.

    [...]

    LVSL : Vous mentionnez à plusieurs reprises l’importance du darwinisme social dans la vision du monde nationale-socialiste, ce courant de pensée selon lequel les individus les plus faibles d’une société sont destinés à mourir, en vertu de la loi impitoyable de la sélection naturelle. À l’origine, c’était une grille de lecture utilisée par des penseurs #libéraux anglo-américains, destinée à justifier la mortalité que causait le capitalisme au sein des classes populaires… Existe-t-il une continuité entre ce courant de pensée, et l’ #eugénisme racialiste propre au national-socialisme ?

    Totalement. Les #nazis sont des gens qui n’inventent rien. Lorsque j’ai commencé à étudier le nazisme il y a quinze ans, je l’ai fait dans l’idée qu’il était un phénomène monstrueux, maléfique, incompréhensible, en rupture radicale avec ce qui l’avait précédé… Mais quand j’ai lu les nazis, j’ai découvert qu’ils disent des choses tout à fait banales par rapport aux penseurs de leur temps. L’idée que toute vie est combat est d’une banalité absolue dans l’ #Europe du XXème siècle. Le #darwinisme_social a été introduit en Allemagne par un britannique, #Houston_Stewart_Chamberlain, gendre de #Wagner et mélomane. Il avait lu #Darwin et surtout les darwinistes sociaux : #Spencer, #Galton… En 1897, il rédige les Fondements du XIXème siècle, un livre qui pose les bases du darwinisme social allemand. Cet ouvrage est la passerelle culturelle entre le darwinisme social anglo-saxon et sa version allemande.

    Cette idée d’une lutte pour la vie, et d’une vie comme zoologie, d’une lutte zoologique pour l’existence en somme, qui passe par la sécurisation des approvisionnements et de la reproduction, se retrouve partout, singulièrement en Grande-Bretagne et en France ; en effet, le darwinisme social est la théorie d’une pratique politique – l’ordre #capitaliste, et géopolitique – la #colonisation. Il se trouve qu’au XIXème siècle, l’aventure coloniale allemande n’est pas très importante par rapport à ce qu’elle est en #France et en #Grande-Bretagne. Elle a donc été introduite tardivement dans ce pays, par #Chamberlain. Cette idée prospère rapidement, se développe, et nourrit les argumentaires pangermaniques : les Germains sont supérieurs aux #Slaves comme les #Britanniques le sont aux « #Nègres » ; par conséquent, les Germains doivent conquérir leur espace vital au détriment des Slaves. Les nazis récupèrent ces idées banales radicalisées par la Grande Guerre. La guerre de 14-18 prouve que les darwinistes sociaux ont raison : tout est guerre, lutte et combat. Les nazis décident de faire de cette expérience une politique : si les Allemands ne veulent pas mourir, ils doivent être réalistes, et laisser choir l’ #humanisme et l’humanitarisme. Il faut accepter que toute vie est combat, sous peine de mourir.

    J’irais plus loin que le cadre de votre question. Je trouve que ce darwinisme social se porte très bien aujourd’hui. Il se retrouve dans des petits tics de la langue qui se veulent bienveillants (« t’es un battant toi« …). Il se retrouve dans la bêtise de certaines personnes que l’on prétend #philosophes et qui vous parlent des gens qui ne sont rien, des #assistés, des #fainéants… Si l’on se retrouve au sommet de la société parce qu’on a été #banquier, haut fonctionnaire, président de la #République, alors on a tendance à croire que c’est un #ordre_naturel qui nous a élu, que l’on est là parce qu’on est le meilleur, naturellement ; que l’on s’est affirmé dans la lutte pour la vie, en somme. Cela part d’un manque de lucidité stupéfiant sur la fabrique sociale de la « réussite ».

    LVSL : Les historiens marxistes mettent l’accent sur une autre forme de continuité : la continuité économique et sociale qui existe entre l’ordre pré-nazi et le IIIème Reich, c’est-à-dire la perpétuation de la domination d’une classe de financiers et d’industriels sur celle des travailleurs. Que pensez-vous de la thèse marxiste classique, qui analyse le fascisme et le nazisme comme « expressions politiques du capitalisme monopolistique » ?

    C’est la thèse officielle du Komintern à partir de 1935. Les membres du Komintern se sentent fautifs, car jusqu’alors c’est la stratégie « classe contre classe » qui a prévalu ; elle a abouti à ce que les communistes combattent les sociaux-démocrates davantage que les nazis. L’arrivée d’ #Hitler au pouvoir a constitué un vrai choc pour eux. D’où l’abandon de la stratégie « classe contre classe » au profit de la tactique du « #Fron_Populaire ».

    Les #communistes allemands ont été traumatisés par la disparition de la #gauche la plus puissante d’Europe, la gauche allemande. Pour penser ce traumatisme, ils ont élaboré cette herméneutique, en stricte orthodoxie marxiste, qui consiste à dire que le “fascisme” constitue la dernière tentative d’une bourgeoisie aux abois pour se maintenir en position de domination sociale, économique, politique, financière… Le « #fascisme » devient un terme générique qui désigne tout aussi bien la doctrine de Mussolini que celle des nationaux-socialistes allemands (en Europe de l’Est, on parlait de « deutsche Faschismus« , fascisme allemand), alors que ce n’est pas du tout la même chose. Dans sa formulation la plus résumée et la plus dogmatique, cette grille de lecture devient un catéchisme un peu idiot. Cette lecture orthodoxe issue du Komintern est demeurée celle d’une historiographie de gauche fortement marquée par l’histoire sociale, qui n’est pas à rejeter, car elle a produit de grands travaux.

    La grande industrie allemande et la finance allemande ont évidemment trouvé tout leur intérêt à l’arrivée des nazis au pouvoir. Les répercussions de la crise de 1929 sont terribles en Allemagne. L’Allemagne est le pays le plus touché, parce qu’il était le mieux intégré au circuit du capital international ; il a beaucoup souffert de la fuite brutale des capitaux américains. À l’été 1932, l’Allemagne compte 14 millions de #chômeurs ; si on prend en compte les chômeurs non déclarés, elle en compte 20 millions. La crise signifie pour les Allemands la famine et la tuberculose. Les nazis ont été vus comme les derniers remparts possibles contre une #révolution bolchévique. D’où la lettre ouverte de novembre 1932 à Hindenburg qui l’appelle à nommer Hitler chancelier, signée par des grands #patrons de l’industrie et de la banque. Le parti nazi reçoit des soutiens financiers considérables. C’est grâce à eux qu’il peut fournir à des centaines de milliers de SA des bottes, des casquettes, des chemises, de la nourriture. Les campagnes électorales des nazis coûtent une fortune, notamment du fait de l’organisation de leurs gigantesques meetings ; Hitler ne cesse de se déplacer en avion, à une époque où l’heure de vol est hors de prix. Les #mécènes qui financent le parti nazi voient en lui le dernier rempart contre le péril rouge. Ils sont gâtés, car d’une part les nazis détruisent de fait la gauche allemande, les syndicats, l’expression publique ; de l’autre, ils relancent l’économie comme personne ne l’avait fait avant eux par la mise en place de grands travaux d’infrastructure à vocation militaire, et par des commandes d’armement inédites dans l’histoire de l’humanité. Les commandes d’armement font travailler le charbon, l’acier, la chimie, les composants électriques, le cuir, la fourrure, la mécanique, l’aviation…

    Les #industriels savent très bien que l’Etat allemand ne peut pas financer ce qu’il est en train de faire. L’Etat commande des chars, des avions, mais ne paie pas ; il joue un jeu assez complexe et plutôt malin (je vais simplifier, mais le principe est là). Il paie les industriels en bons à intérêt… et leur déclare que ceux-ci seront versés grâce au pillage de l’Europe. Tout le monde est au courant, les industriels au premier rang, parce qu’ils ne sont pas payés, ou très peu : l’heure des comptes va sonner plus tard, quand le Reich aura les moyens d’envahir l’Europe. Les industriels ont donc été les complices et les bénéficiaires du Reich.

    Ne parlons même pas de ce qu’est devenue leur activité après 1940. Leurs commandes augmentent, et l’industrie obtient via Himmler que l’on mette le système concentrationnaire à son service. On en arrive à la loi d’airain des salaires de Karl Marx : vous ne rémunérez la force de travail qu’autant que nécessaire, afin qu’elle puisse se renouveler pour se maintenir. La loi d’airain des salaires dans les années 1940, c’était les camps de concentration, c’est-à-dire l’exploitation jusqu’à son terme de travailleurs que l’on n’a même pas besoin maintenir en vie, parce qu’il y avait une telle rotation que si un travailleur mourait en deux jours, un autre le remplaçait aussitôt.

    [...]

    • Dans mon propre bouquin qui creuse la même question, j’ai plutôt trouvé la source à ce qui est, pour moi, le nœud de l’histoire occidentale : 1492. Cela marque la fin du Moyen-Âge, la fin de la cosmologie chrétienne et c’est même pour cela qu’elle est devenue si virulente et le début de l’ère des grands #génocides systématiques qu’il fallait bien justifier d’une manière ou d’une autre. Et tout cela est lié à l’émergence du capitalisme, le système prédateur qui doit se trouver une assise idéologique au fait de piller les autres pour accumuler toujours plus.

    • Fillon et le Blitzkrieg
      https://blogs.mediapart.fr/bernard-gensane/blog/220217/fillon-et-le-blitzkrieg

      Le terme “Blitzkrieg” est apparu en 1935 dans la revue Die Deutsche Wehr (L’Armée allemande). D’après les théoriciens de cette organe, les États pauvres en ressources alimentaires et en matières premières (comme l’Allemagne de l’époque) devaient gagner la guerre au plus vite par un engagement massif et violent. Cette notion sera utilisée pour évoquer la guerre civile espagnole : « Nazi-Deutschland testete in Spanien seine späteren Blitzkrieg gegen Frankreich (L’Allemagne nazie a testé en Espagne sa future guerre éclair contre la France). Le 25 septembre 1939, l’hebdomadaire étasunien Time Magazine décrivait ainsi l’invasion de la Pologne par l’Allemagne : « This is no war of occupation, but a war of quick penetration and obliteration – Blitzkrieg, lightning war » (Ce n’est pas une guerre d’occupation mais une guerre de pénétration et de destruction rapides – le #Blitzkrieg, la guerre éclair).

      https://www.youtube.com/watch?v=rlQ3cfBMhFY&feature=youtu.be


      c’était en 2017 et aujourd’hui #macron a siphonné les idées de #fillon

  • La #Chine envoie des #blindés à #Hong-Kong

    Un mouvement de blindés #chinois au coeur de Hong Kong a suscité une vive émotion aujourd’hui dans l’ancienne #colonie #britannique, les forces pro-démocratie dénonçant une « démonstration de force » dans un contexte de tensions avivées avec #Pékin.

    Hong-Kong reste et restera dans le giron de la Chine...et semble prête à tous les moyens pour le démontrer. Mais la encore les enjeux géostratégiques et économiques sont trop importants pour fondamentalement blâmer une Chine soucieuse de préserver cet espace. A Hong-Kong de se souvenir d’où elle vient !

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/08/29/97001-20140829FILWWW00096-des-blindes-chinois-a-hong-kong.php

    Revue de Presse Hebdomadaire sur la Chine du 25/08/2014

  • #Palmarès des #universités : la percée des #Chinois

    Les #universités #américaines et #britanniques occupent les 20 premières places. La France compte 21 établissements parmi les 500 premiers mondiaux.

    Et les positions des universités américaines ne semblent plus si facilement assurées dans un avenir proche. A suivre !

    http://www.lesechos.fr/monde/chine/0203704501492-palmares-des-universites-la-percee-des-chinois-1033242.php?44

    Revue de Presse Hebdomadaire sur la Chine du 11/08/2014

  • “The dark side of .io: How the U.K. is making web domain profits from a shady Cold War land deal

    The .io domain is a hit, but few startups using it appreciate the associations it carries — a mass expulsion that took place within living memory, and a crucial staging-post for the “War on Terror”.”

    http://gigaom.com/2014/06/30/the-dark-side-of-io-how-the-u-k-is-making-web-domain-profits-from-a-shady-co

    #ccTLD

  • Les Anglais disent adios au rêve méditerranéen
    http://fr.myeurop.info/2014/04/23/anglais-fin-du-reve-mediterraneen-13688

    myeurop

    Abandonner le soleil de la Méditerranée pour des contrées grises et pluvieuses, une drôle d’idée ? Pas pour les #Britanniques expatriés en #Espagne, de plus en plus nombreux à rentrer chez eux. En 2013, la communauté britannique d’Espagne a baissé de 23%.

    Fini le « Mediterranean dream » ! lire la suite

    #REVUE_DU_WEB #Royaume-Uni #Crise_immobilière #emploi #Espagne #immigration #jeunes #retraites #travailler_en_Espagne

  • Le bord de mer britannique a la cote chez les milliardaires russes | Presse russe | RIA Novosti
    http://fr.rian.ru/presse_russe/20130930/199430457.html

    Les hommes d’affaires russes qui ont déménagé à Londres optent de plus en plus souvent pour la côte sud de l’Angleterre pour leur résidence d’été - et non les pays chauds comme l’Espagne ou les Emirats arabes unis, écrit lundi le quotidien RBC Daily.
    Les prix exorbitants n’effraient pas ces Russes qui souhaitent y trouver une résidence secondaire. Les biens immobiliers les plus convoités par les Russes se trouvent dans le comté de Dorset, selon le Daily Telegraph. C’est ici que se situe la péninsule de Sandbanks, très populaire auprès des milliardaires, et l’immobilier y est l’un des plus chers au monde. Sandbanks est en quatrième position derrière New York, Londres et Tokyo, d’après CNBC.
    Le coût moyen d’une maison sur la péninsule est trois fois plus élevé que dans l’ensemble du pays et atteint 520 000 livres (622 000 euros). Certaines villas peuvent coûter jusqu’à 12 millions de livres (plus de 14 millions d’euros).

    #britannique
    #milliardaires
    #russes
    #immobilier
    #oligarques_russes

  • Le #comestible et le non comestible

    Dans les confrontations de cultures culinaires, il y a toujours la question de ce qui fait qu’un aliment est considéré comme comestible ou non.
    Et vous, avez-vous vécu une expérience de non-comestibilité comme décrite ci-dessous ?

    Car si les Français mangent des escargots, du lapin ou du cheval, ainsi que les Italiens, ce n’est pas le cas des Anglais ou des Américains du Nord. La grenouille, dont la chair est appréciée en France comme en Chine, est refusée dans la plupart des pays européens et en Amérique du Nord. Les insectes, considérés comme comestibles en Amérique latine, en Asie, en Afrique, sont jugés impropres à la consommation en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord. Les termites, par exemple, avec 38% de protéines, constituent en fait un aliment de choix du point de vue diététique. La viande de chien, plus riche en protéines que le bœuf, n’est jugée mangeable qu’en Corée, en Chine et en Océanie. Dans le Nord-est brésilien, les rats, riches en protéines, et les cactus, apportant eau et glucides, suffisent à apaiser la faim et la soif des plus démunis, sans préjudice pour leur santé, ben au contraire. Beaucoup d’habitudes alimentaires des Français semblent répugnantes aux étrangers : la consommation de tripes de divers animaux, de cervelle, de rognons, de ris de veau ; ou encore de pattes et de queue de cochon. Il en va de même de nombreux fromages dont la puanteur est repoussante, et les venaisons ou viandes “faisandées” auxquels les Asiatiques trouvent une odeur fécale.

    Gérard Apfeldorfer, Traité de l’alimentation et du corps, Flammarion, Paris, mars 1994, pp 15-16.

    Dans le cadre de notre discussion sur les #cultures #européennes https://plus.google.com/b/115068483876310576404/communities/112863510233318537981

    • Pas testé mais le Fugu est toxique et je croie que la consommation de son foie est particulièrement dangereuse.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Fugu
      Il y a le Casu marzu, une fromage sarde qui pourrait tourné dans un film d’horreur. J’ai pas gouter non plus ^^
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Casu_marzu

      Sinon je pense à l’alcool et autres psychotropes, si on peu les considéré de ce point de vue. J’aurais tendance à les inclure dans la catégorie comestibles/non-comestibles. Un de mes chats aimait bien le pastis et il y a certaines herbes qui ont l’air de modifier sérieusement les félins
      http://seenthis.net/messages/155092
      Mais il est notoire que les chats sont des débauchés
      http://www.youtube.com/watch?v=XkOYGrZQqmU

      Il y a en Indes des éléphants alcooliques qui causent beaucoup de dégâts.
      http://www.dailymail.co.uk/news/article-2229334/Fifty-drunken-elephants-ransack-village-gulping-500-litres-alcohol.html

      Dans L’école des Chimpanzés de Roger Fouts, le cas d’une femelle chimpanzé (Lucy il me semble) qui prenait un verre de bourbon à 17h en lisant play girl et fumant la pipe.
      http://vegane.blogspot.fr/2008/06/l-ecole-des-chimpanzes-ce-qu-ils-nous.html
      Lucy était très humanisé par son éducation mais les chimpanzés sauvage ne dédaignent pas les fruits fermentés et semblent aimer aussi l’alcool.

      Désolé pour le semi-hors sujet, certains de ces exemples ne sont pas #européens mais j’ai pas résisté à les poster ici.

      #nourriture #bouffe #alimentation

    • La nourriture industrielle est aussi souvent composé de produits non-comestibles et les europeenEs en mangent en quantités importantes.
      Par exemple le nugget

      white boneless chicken, water, food starch-modified, salt, chicken flavor (autolyzed yeast extract, salt, wheat starch, natural flavoring (botanical source), safflower oil, dextrose, citric acid, rosemary), sodium phosphates, seasoning (canola oil, mono- and diglycerides, natural extractives of rosemary). Battered and breaded with : water, enriched flour (bleached wheat flour, niacin, reduced iron, thiamin mononitrate, riboflavin, folic acid), yellow corn flour, food starch-modified, salt, leavening (baking soda, sodium acid pyrophosphate, sodium aluminum phosphate, monocalcium phosphate, calcium lactate), spices, wheat starch, whey, corn starch.

      http://www.le-tigre.net/Mc-Donald-s-a-nugget-of-truth.html?var_recherche=chicken%20mac%20donalds

      Ici le brevet de fabrication du fromage de synthèse
      http://www.google.com/patents/US4197322

      A synthetic mozzarella cheese was produced by the following procedure: One thousand grams of water was heated to between 95 To the heated water was added 0.85 gram of calcium hydroxide and 30 grams of acid casein. The suspension was maintained between 95 97 reaction between these two materials was complete. At this point, 1.9 grams of a 20% calcium chloride solution was added, the pH was adjusted to about 6.15 by the addition of phosphoric acid, and 0.4 ml of single strength rennet added. The mixture was then stirred for an additional period of one-half hour at 95 time a semi-solid, calcium caseinate curd had formed which was dewatered to separate the curd solids. Sixty-seven grams of the dewatered curd (27 grams of calcium caseinate and 40 grams of water) was placed in a jacketed laboratory blender/cooker and blended with 18.8 grams of emulsified vegetable oil (a blend of soybean oil, cottonseed oil and coconut oil), 1.5 grams of salt and 1.5 grams of sodium aluminum phosphate, and 5 grams of water to allow for evaporation during process. The mixture was heated with agitation and blending to 165 admixture was achieved, 1.2 grams of adipic acid was added to the heated, blended product to adjust the pH to 5.2 and the material stirred under homogenizing conditions until a totally homogeneous product was obtained (approximately 2 minutes). The hot product was then placed in a container and refrigerated.

      Ca me fait pensé à un #hoax sur les œufs de synthèse chinois mais comme c’est un #hoax personne n’a vraiment mangé ce truc
      http://www.youtube.com/watch?v=T55tz4qwFMo

    • La comestibilité est culturelle chez l’humain et le Fugu est remarquable comme contre exemple, puisqu’il suffit qu’il soit mal préparé pour que le poison de la bile se répande sur la chair et le rende mortel. Autrement dit, le fugu est assez souvent non comestible d’un point de vue biologique, mais cela en renchérit la valeur culturelle.

      Votre apport sur la comestibilité des produits industriels est terriblement pertinente et aborde la question de la comestibilité sous un angle nouveau. Cela ouvre la question des fameuses listes d’ingrédients où les industriels doivent user de divers stratagèmes pour que des produits considérés légalement comme compatible avec l’alimentation humaine puissent le rester culturellement. D’où le processus de méfiance et de rejet montant de la nourriture élaborée dans les circuits industriels...

    • Merci @myeurop ^^
      Je colle ici la composition de la Marmite trouvé sur la fiche wikipédia anglaise de cette recette.
      http://en.wikipedia.org/wiki/Marmite

      Today, the main ingredients of Marmite manufactured in the UK are glutamic acid-rich yeast extract, with lesser quantities of sodium chloride (table salt), vegetable extract, niacin, thiamine, spice extracts, riboflavin, folic acid, and celery extracts, although the precise composition is a trade secret.[14] By 1912, the discovery of vitamins was a boost for Marmite, as the spread is a rich source of the vitamin B complex; vitamin B12 is not naturally found in yeast extract, but is added to Marmite during manufacture. With the vitamin B1 deficiency beri-beri being common during the First World War, the spread became more popular

      Au Japon ils ont beaucoup d’aliments industriels non comestibles je pense par exemple à cette collection de parfums de glace improbables


      http://madmegblog.blogspot.fr/2008/08/glaces-et-sorbets-nippon.html

      Et aussi comme j’ai manger beaucoup de Tang quant j’était gamine
      (liste des ingrédients http://dailyingredients.com/beverage/tang-orange-drink-powder )

      Sugar, Acid (citric acid). Thickeners. (Xanthan gum, Gum Arabic, Sodium Carboxy-methylcellulose), Acidity regulator (Tri sodium citrate), flavors (orange), Anticaking agent (Tricalcium phosphate), Maltodextrin, Salt, colors (Titanium dioxide, Sunset yellow FCF, Tartrazine), Vitamin C.

      Il y a au Japon des « bonbons » très chimiques qui me fascine totalement mais qui doivent être l’équivalent sanitaire d’un weekend à Fukushima.
      https://www.youtube.com/watch?v=j1f1u_XUlxA


      https://www.youtube.com/watch?v=AZdtunydWdQ

      Dans les aliments non comestibles que j’ai gouter il y a la morille qui est toxique lorsqu’elle est cru. Je ne sais pas si il y a beaucoup d’aliments qui sont rendus comestibles par la cuisson. Je croie que la pomme de terre est dans ce cas. Voire les crudivores ici http://seenthis.net/messages/149004
      Par rapport à la carotte par exemple, ils expliquent que la manger cru permet d’avoir les vitamine mais qu’on ne peut pas digéré la fibre végétale (il nous manque 2 ou 3 estomacs pour y parvenir) et lorsqu’on cuit les carottes, on perd les vitamines mais on peut assimilé la cellulose. Dans le film des crudivores ils parlent aussi du #lait, quant on est adulte on ne digère plus le lait.

      Dans un autre registre il y a les #detritivores. Une de mes tantes, grand-mère et arrière grand-mère l’étaient plus ou moins sévèrement. Elles mangeaient parfois des aliments qui rendrait malade la plus part des gens. Ca leur venait de la guerre, pendant laquelle le manque de nourriture a provoqué chez elles une manie à stocker la nourriture en quantité trop importante. De fait il fallait finir les stocks et venir manger chez elles était un bon entrainement pour le système immunitaire. Ma tante mangeait aussi les yeux des poulets roti. Manger les yeux c’est pas vraiment du non comestible mais en général les gens ou les peuples qui les mangent ont vécu le manque de nourriture et mangent toutes les parties des animaux. Voire par exemple la cuisine en #Alaska
      https://www.youtube.com/watch?v=f3QGAKe-Jb4


      Un copain m’avait raconté avoir manger un œil de yack en #mongolie et que c’était une expérience aussi cauchemardesque qu’on l’imagine :O
      Certains anthropologues disent que nos ancêtres étaient une espèce opportuniste, on mangeait à l’occasion des charognes quant on en trouvait. Du coup mes tantes et grand-mères sont typiques cro-magnonnes. On gaspille pas la nourriture est un précepte très ancien à mon avis.

      Je pense aussi aux galettes de boue Haïtiennes.
      http://www.courrierinternational.com/article/2008/02/01/des-galettes-de-boue-pour-tout-repas


      #famine

      Manger des aliments non-comestibles peut être fait pour des motivations très variés. En Chine il me semble qu’il y a beaucoup de raisons médicinales. Dans un resto ou j’étais à Shanghaï il y avait une page au menu dite d’espèces rares. Y était proposé l’hippocampe, le nid d’hirondelle, des ormeaux et de l’aileron de requin. Détail surprenant, ce resto était au cœur du Zoo de Shanghaï qui était parsemé de messages incitant à la protection des animaux. L’hippocampe je ne savait pas que ca se mangeait. Pour les ormeaux, les requins et les hirondelles, certaines espèces sont très menacées mais d’autres sont élevées en captivité et j’imagine/espère que dans le zoo c’était pas des espèces braconnés... Le cas du Nid d’hirondelle est surprenant, c’est de la bave d’hirondelle et en principe ca n’a aucun gout ou ca doit ne pas en avoir. Manger un aliment pour son absence de saveur c’est très étrange pour moi.
      le Limule est consommer aussi en Chine et en Asie du sud-est.
      http://www.alainbernardenthailande.com/article-a66-le-limule-un-philtre-d-amour-en-thailande-10606
      Le #limule est pas toxique, mais il n’y a pratiquement pas de chaire, à part un bouillon je ne voie pas trop quoi manger la dedans.


      Dans le genre assez non-comestible il y a les foetus. On mangeait des fœtus de porc en France jusqu’a la seconde guerre. Je ne retrouve pas de liens a ce sujet mais j’étais tombé sur une recette et j’avais trouvé quelques mentions de cette pratique. En Chine il y a l’œuf couvé, on m’a raconté que c’était vraiment pas bon. J’avais vu aussi des décoctions de foetus de rats dans l’alcool de riz comme produit médicinale au museum d’histoire naturelle de Shanghaï. Ca me fait pensé à un super film cannibale « Nouvelle cuisine »
      https://www.youtube.com/watch?v=4lEuAMIUepA

      Bon il fallait bien que je parle de #cannibalisme à un moment
      sorry ^^
      Nous sommes un aliment comestible et probablement riches en protéines facile à digérer pour nous. Après il ne vaux mieu pas manger n’importe qui. Les gens qui mangent beaucoup de nourriture industriel doivent être mauvais pour la santé à cause des conservateurs et des métaux lourds, je conseil plutôt les végétariens et les gens qui mangent bio. ^^

      J’aime bien ce sujet comestible/non-comestible ca ferait un bon #TM #thème_mercredi

    • désolé @Myeurop je me suis emballée sur le sujet. Je vais me concentré sur des exemples européens.
      Pour me rattrapé, voici une pratique Suisse, le ragout de #chat et/ou de #chien.
      http://www.swissinfo.ch/fre/societe/Les_mangeurs_de_chats_refont_parler_deux.html?cid=34842428

      @monolecte
      Pour la carotte, il y a des chances que ca soit un bon compromis, mais je connait pas trop la nutrition. Les crudivores conseil utilisent le citron pour « cuire » certaines recettes. Mais il y a certaines vitamines qui s’altèrent très vite et je sais pas pour la carotte et le citron.

  • A propos de la monumentale étude sur la formation de la classe ouvrière anglaise(collection Points Histoire) de l’historien #Edward_P_Thompson

    Entretien avec #Miguel_Abensour à qui l’on doit l’édition française et l’historien #François_Jarrige qui a rédigé la préface pour l’édition en poche.
    http://www.lemonde.fr/livres/article/2012/04/05/miguel-abensour-philosophe-et-francois-jarrige-historien-une-biographie-de-l

    Quelle a été l’influence de ce livre d’E. P. Thompson ? Pourquoi est-il si méconnu en France ?

    M. A. : Le livre a été traduit trop tard en français, en 1988, date qui explique que sa réception n’a pas été réussie. S’il avait été traduit en 1968, ou juste après, la situation aurait été différente. Est-ce qu’aujourd’hui les conditions sont réunies pour une meilleure réception ? L’école de François Furet (1927-1997), qui s’était repliée sur une lecture politique, au sens étroit du terme, paraît aujourd’hui dépassée, ce qui rend le contexte plus favorable.

    F. J. : Il faut bien voir que ce livre a infusé absolument partout, dans toute l’historiographie mondiale. En cela, la #France ressemble à un îlot épargné. En histoire, si on sort du cas hexagonal, les innovations les plus importantes des années 1980-1990, comme les Subaltern Studies en Inde, se sont totalement imprégnées d’Edward P. Thompson, car il s’agit d’écrire une histoire « par en bas », des dominés, de ceux qui ont été marginalisés par l’historiographie nationaliste ou marxiste. Et même en France, à mesure qu’on s’est détachés de l’historiographie marxiste, qui s’intéresse essentiellement aux organisations, aux syndicats ou aux leaders, on a vu monter un intérêt pour Thompson.

    Conférence à la #Sorbonne de François Jarrige et Xavier Vigna Maîtres de conférence en Histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne autour du livre d’Edward P. Thompson.
    http://vimeo.com/62285302

    Biographie de l’auteur :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Palmer_Thompson

    E. P. Thompson est né en 1924 à Oxford d’un père missionnaire presbytérien au Bengale, Edward John Thompson (1896-1946). Il abandonne ses études en 1941, à 17 ans, pour s’engager dans l’armée britannique : il combat notamment dans une unité blindée lors de la campagne d’Italie ; il participe notamment à la bataille de Monte Cassino4, puis à la prise de Pérouse, sur laquelle il reviendra lors d’une rencontre du mouvement pour la paix en Italie en 1984 5. Il adhère dans le même temps au Parti communiste de Grande-Bretagne.
    À l’issue de la guerre, alors qu’il dirige des cours du soir (extramural studies) de littérature dans le Yorkshire, il crée en 1946 le Communist Party Historians Group, avec notamment Christopher Hill, #Eric_Hobsbawm, Rodney Hilton et Dona Torr ; avec eux, il lance en 1952 une revue destinée à avoir une grande influence, Past & Present. De fait, « E. P. Thompson est un outsider académique, qui reste toute sa vie extérieur au monde d’Oxbridge, et un franc-tireur idéologique »3 : il quitte en 1956 le #parti #communiste pour protester contre l’#intervention #soviétique en Hongrie et contribue à la recomposition de la #gauche #marxiste #britannique, la Nouvelle #gauche (« New Left ») dans les années 1960. Il joue ainsi un rôle important, avec Perry Anderson ou Eric Hobsbawm, dans la création de la New Left Review en 1960, avant de prendre en 1965 la tête du Centre for Study of Social History (université de Warwick). Idéologiquement marqué par le socialisme anti-industriel du sujet de ses premières recherches, William Morris, E. P. Thompson « prône un #humanisme marxiste teinté de radicalisme plébéien »3.
    Il meurt à Worcester en 1993, à l’âge de 69 ans.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_P._Thompson

    #Histoire #historiographie #Archives #Ouvriers #Luttes #Révolution_industrielle #Politique #Sociologie #Usine #Luddisme #Livre

    • L’oeuvre de Thompson a été et demeure au purgatoire comme celle-ci : Age of Extremes (L’Âge des extrêmes) , ouvrage d’Eric Hobsbawm. Les historiens aussi s’unissent en groupes de pression... Les universitaires en ont même fait leur spécialité.

    • De cet ouvrage, il ne faut pas seulement dire que c’est sans doute un des plus beaux livres d’histoire qui ait été écrit ; car c’est aussi l’une des recherches les plus fondamentales pour comprendre le nouage entre la méthode historique et le problème de la constitution d’un #sujet_politique. L’ensemble de l’ouvrage présente une approche immanente à la constitution d’une conscience de classe : la première partie (« L’arbre de la liberté ») explore la manière dont se développe en Angleterre une conscience révolutionnaire jacobine, sous l’impulsion de la Révolution Française ; la deuxième partie (« La malédiction d’Adam ») met au jour l’opération de démantèlement de cette conscience par l’offensive capitaliste articulée à la « révolution industrielle » ; la troisième partie (« Présence de la classe ouvrière ») montre comment la conscience de classe ouvrière émerge peu à peu, à partir de la recomposition d’éléments de la conscience révolutionnaire jacobine dans un monde transformé. Mais qu’entend-on, exactement, par « conscience » ? Et surtout : le terme est-il adéquat pour saisir la réalité subjective dont il tente de rendre compte ?

      Thompson et le problème de la conscience, par Bernard Aspe
      http://multitudes.samizdat.net/Thompson-et-le-probleme-de-la

      #subjectivité

    • Pour le plaisir de voir et d’entendre Edward P. Thompson.
      Il n’y a malheureusement pas de sous-titres en français
      http://www.youtube.com/watch?v=RJl3_ulTmoQ

      Abstract: This is a film of a seminar on ’Models of Change’ over two days on 20th and 21st March 1976. The participants in the four sessions, lasting eight hours in all, were: Peter Burke, Sally Humphreys, Ernest Gellner, Raphael Samuel, Joel Kahn, Maurice Bloch, Jack Goody, Maurice Godelier, Arnaldo Momiliagno, Edward Thompson, Keith Hopkins, Tom Bottomore, Edmund Leach. The seminar was convened by Alan Macfarlane and held in King’s College, Cambridge.

      Description: This is one of four seminars in the series. The films of one other seminar will be made available on the web. The films were made and edited by the Audio Visual Aids Unit at Cambridge, directed by Martin Gienke and with the assistance of Sarah Harrison. The films were saved from deteriorating quarter inch tape by the British Film Institute, London.