• Il s’est battu infatigablement pour la vérité et la liberté de la publier – Désormais, nous devons lutter pour le sauver | Karen Sharpe

    Je parle, naturellement, de Julian Assange, le fondateur et éditeur de WikiLeaks, qui se languit pour l’instant dans une prison de haute sécurité à Londres en attendant une décision qui déterminera s’il va être extradé vers les États-Unis pour finalement passer le reste de ses jours dans une prison de type « supermax » sans plus jamais avoir la possibilité de se faire entendre.

    https://www.investigaction.net/fr/il-sest-battu-infatigablement-pour-la-verite-et-la-liberte-de-la-pub
    #Assange

  • Interdiction de l’accès des femmes aux tavernes au Québec, jusque 1984
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Acc%C3%A8s_des_femmes_aux_tavernes_au_Qu%C3%A9bec

    À la fin des années 1960, des mouvements féministes radicaux[1],[2] revendiquent l’égalité pour tous et partout. Des actions d’éclat[3] sont organisées dont l’assaut des tavernes réservées exclusivement aux hommes, depuis une loi de 1937[4]. La résistance antiféministe est cependant très forte [5]et ce n’est qu’en 1986 que toutes les tavernes sont obligées de se conformer à la loi et ouvrir leurs portes aux femmes.

    Contexte historique
    Au début de la colonie, les hôtels et les auberges sont des endroits publics où les femmes et les hommes majeurs peuvent consommer de l’alcool[6]. À l’époque de la prohibition aux États-Unis, qui s’étend au Canada, le Québec vote, en 1921, une loi sur les liqueurs alcooliques[7] et crée le premier organisme de contrôle au Canada : la Commission des liqueurs du Québec[8] (ancêtre de la Société des Alcools du Québec). Cette loi institutionnalise aussi l’existence légale des tavernes[9]. Le permis octroyé stipule que : "Nul autre débit de boisson n’est autorisé à vendre, sur place, de la bière en fût," destinée à une vente rapide[10]. La taverne offre aux classes ouvrières, dans le contexte de l’industrialisation rapide des grandes villes, un lieu de socialisation et un pendant aux clubs privés bourgeois[11]. Les femmes fréquentent aussi les tavernes à cette époque. Toutefois, la moralité publique décrie de plus en plus les lieux comme une menaces aux bonnes mœurs [12] et à l’ordre social. En 1937, cédant aux pression des organisations sociales et religieuses, pour la tempérance [13] et la protection des mœurs, le gouvernement de Maurice Duplessis vote une loi qui en interdit l’accès aux femmes[14]. On les accuse même d’être la cause du désordre[15], fréquent dans ces établissements. Les femmes, sauf celle du tavernier, se voient aussi refuser le droit d’y travailler [16] . Les tavernes sont donc devenues un espace homosocial populaire, culturel et "un lieu de résistance" pour les ouvriers [17] .

    L’égalité pour tous et partout
    Depuis la fin du XIXe siècle les femmes revendiquent leurs droits à l’égalité dans tous les domaines et dans tous les lieux publics. Dans les années 1960, les mobilisations féminines s’accentuent. De nombreuses lois à caractère sexiste, ou limitant l’action des femmes, sont ciblées. Les mouvements féministes se radicalisent et deviennent un outil de prise de conscience féministe [18] . De grands rassemblements et des actions chocs ont lieu pour contester l’attitude des politiciens, des syndicats et de la société en général afin d’ accélérer la libération et l’égalité des femmes.

    À l’assaut des tavernes
    Une opération féministe, « drink-in », est donc mise en place, par des étudiantes de l’Université de Montréal et vise l’occupation d’une taverne sur la rue St-Laurent à Montréal. Elles justifient la contestation en ces termes : « Nous, des femmes québécoises, nous allons à la taverne manifester notre colère. Nous sommes “tannées” d’un petit salaire accompagné d’un gros prix pour un repas ou une bière. Ou encore d’être obligées de rester “au foyer” neuf fois sur dix. Nous nous élevons contre ces sanctuaires de la domination masculine, desquels les chiens, les enfants et les femmes sont exclus »[19]. C’est le 23 janvier 1969 que des femmes envahissent la Taverne Le Gobelet[20], pour s’opposer à la loi sexiste interdisant aux femmes d’y entrer et d’y consommer de la bière en fût. Elles sont semoncées et expulsées par la police. Cette manifestation a permis de porter une attention médiatique [21], sur un problème flagrant d’inégalité envers les femmes, dont les politiciens ont pris acte.

    Afin d’éliminer un des éléments discriminatoires, décrié par les féministes, le projet de loi 44 crée les brasseries, qui sont ouvertes à tous, et modifie en conséquence la Loi de la régie des alcools (1971). Un nouveau type de permis permet aux brasseries de servir de la bière en fût "mais sans que soit supprimé l’exclusivité masculine dans les tavernes"[22]. Ainsi, plutôt que d’éliminer le sexisme dans les tavernes, les législateurs choisissent de donner du temps à la tradition et de favoriser une lente transition « pour ne pas créer de bouleversement non seulement dans les traditions établies, mais également dans les investissements de ceux qui sont propriétaires de tavernes »[23].

    La fin de la discrimination dans les tavernes
    Les tavernes ont maintenant le choix ou non de se transformer en brasserie[24]. À Montréal, Le Gobelet est une des premières taverne à se convertir en brasserie, en décembre 1971[25]. Cependant la confusion règne entre les types de permis et les femmes continuent à se faire expulser des tavernes ou des brasseries ayant un permis de taverne[26]. En 1975, l’Assemblée Nationale vote à l’unanimité la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. Les législateurs doivent réviser toutes les lois sexistes et agir pour se mettre en conformité avec la Charte. C’est donc dans cet état d’esprit, qu’en 1979, le gouvernement présente le projet de loi 55 modifiant les permis des tavernes pour éliminer définitivement tout interdit basé sur le sexe[27]. Les nouvelles tavernes doivent donc se conformer à la loi et accueillir les femmes. Toutefois la loi , par une clause d’antériorité, permet aux tavernes existantes, avant 1979, de se soumettre ou non aux exigences en matière de sexisme [27]. Certaines tavernes modifient leurs permis, mais plusieurs irréductibles contestent la loi. La discrimination continue pendant plusieurs années et le problème devient épineux, notamment en 1981, lors de débats électoraux qui ont lieu dans des tavernes. Comme les femmes candidates, ne peuvent entrer dans les tavernes, elles sont privées ainsi de l’accès à une partie de l’électorat masculin[28]. En 1986, la discrimination sur le sexe est définitivement abolie dans tous les lieux publics, incluant les tavernes[29]. Malgré cela plusieurs établissements ne se conforment toujours pas à la loi [30] et demeurent des « piliers de tavernes ». Cela prendra jusqu’à trois ans pour tourner définitivement la page sur cette discrimination que les femmes ont subie pendant un demi siècle[31].
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    #Femmes #prohibition #sexisme #interdiction #Canada #Quebec #Brasseries #discrimination #mentalité #bourgeoisie #religion #catholicisme

  • Julian Assange et l’effondrement de l’État de droit Chris Hedges

    Chris Hedges a prononcé cette allocution lors d’un rassemblement jeudi 10 juin au soir à New York en soutien à Julian Assange. John et Gabriel Shipton, le père et le frère de Julian, ont également pris la parole lors de l’événement, qui s’est tenu au People’s Forum.

    Une société qui interdit la capacité de dire la vérité éteint la capacité de vivre dans la justice.
    C’est pourquoi nous sommes ici ce soir. Oui, nous tous qui connaissons et admirons Julian décrions ses souffrances prolongées et les souffrances de sa famille. Oui, nous exigeons que les nombreux torts et injustices qui lui ont été infligés prennent fin. Oui, nous l’honorons pour son courage et son intégrité. Mais la bataille pour la liberté de Julian a toujours été bien plus que la persécution d’un éditeur. C’est la bataille la plus importante de notre époque pour la liberté de la presse. Et si nous perdons cette bataille, ce sera dévastateur, non seulement pour Julian et sa famille, mais pour nous tous.

    Les tyrannies renversent l’état de droit. Elles font de la loi un instrument d’injustice. Elles dissimulent leurs crimes derrière une fausse légalité. Elles utilisent le décorum des tribunaux et des procès, pour masquer leur criminalité. Ceux, comme Julian, qui exposent cette criminalité au public sont dangereux, car sans prétexte de légitimité, la tyrannie perd de sa crédibilité et n’a plus dans son arsenal que la peur, la coercition et la violence.

    La longue campagne contre Julian et WikiLeaks est une fenêtre sur l’effondrement de l’État de droit, la montée de ce que le philosophe politique Sheldon Wolin appelle notre système de totalitarisme inversé, une forme de totalitarisme qui entretient les fictions de l’ancienne démocratie capitaliste, y compris ses institutions, son iconographie, ses symboles patriotiques et sa rhétorique, mais a cédé en interne le contrôle total aux diktats des entreprises mondiales.

    J’étais dans la salle d’audience de Londres lorsque Julian était jugé par la juge Vanessa Baraitser, une version mise à jour de la reine de cœur d’ Alice au pays des merveilles exigeant la peine avant de prononcer le verdict. C’était une farce judiciaire. Il n’y avait aucune base légale pour détenir Julian en prison. Il n’y avait aucune base légale pour le juger, un citoyen australien, en vertu de la loi américaine sur l’espionnage. La CIA a espionné Julian à l’ambassade par l’intermédiaire d’une société espagnole, UC Global, chargée d’assurer la sécurité de l’ambassade. Cet espionnage comprenait l’enregistrement des conversations privilégiées entre Julian et ses avocats alors qu’ils discutaient de sa défense. Ce seul fait invalidait le procès. Julian est détenu dans une prison de haute sécurité afin que l’État puisse, comme l’a témoigné Nils Melzer, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture, continuer les abus dégradants et la torture qui, espère-t-il, mèneront à sa désintégration psychologique, voire physique.

    Le gouvernement américain a dirigé, comme Craig Murray l’a si éloquemment documenté, le procureur de Londres James Lewis. Lewis a présenté ces directives à Baraitser. Baraitser les a adoptés comme sa décision légale. C’était de la pantomime judiciaire. Lewis et le juge ont insisté sur le fait qu’ils n’essayaient pas de criminaliser les journalistes et de museler la presse alors qu’ils s’affairent à mettre en place le cadre juridique pour criminaliser les journalistes et museler la presse. Et c’est pourquoi le tribunal a travaillé si dur pour masquer la procédure au public, limitant l’accès à la salle d’audience à une poignée d’observateurs et rendant difficile et parfois impossible l’accès au procès en ligne. C’était un procès-spectacle vulgaire, pas un exemple du meilleur de la jurisprudence anglaise mais de la Loubianka.

    Maintenant, je sais que beaucoup d’entre nous ici ce soir aimeraient se considérer comme des radicaux, peut-être même des révolutionnaires. Mais ce que nous exigeons de l’échiquier politique est en fait conservateur : c’est le rétablissement de l’État de droit. C’est simple et basique. Ça ne devrait pas, dans une démocratie qui fonctionne, être incendiaire. Mais vivre pour la vérité dans un système despotique est l’acte suprême de défi. Cette vérité terrifie ceux qui sont au pouvoir.

    Les architectes de l’impérialisme, les maîtres de la guerre, les pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif contrôlés par les entreprises et leurs courtisans obséquieux dans les médias, sont illégitimes. Dites cette simple vérité et vous êtes banni, comme beaucoup d’entre nous l’ont été, et jeté en marge du paysage médiatique. Prouvez cette vérité, comme Julian, Chelsea Manning, Jeremy Hammond et Edward Snowden l’ont fait en nous permettant de scruter le fonctionnement interne du pouvoir, et vous êtes pourchassé et persécuté.

    Peu de temps après que WikiLeaks a publié les journaux de guerre d’Irak en octobre 2010, qui ont documenté de nombreux crimes de guerre américains —y compris des images vidéo du meurtre de deux journalistes de Reuters et de 10 autres civils non armés dans la vidéo Collateral Murder, la torture de routine des prisonniers irakiens, la couverture des milliers de morts parmi les civils et le meurtre de près de 700 civils qui s’étaient approchés de trop près des points de contrôle américains—, les imposants avocats des droits civiques Len Weinglass et mon bon ami Michael Ratner, que j’accompagnerais plus tard pour rencontrer Julian à l’ambassade équatorienne, ont rencontré Julian dans un studio au centre de Londres. Les cartes bancaires personnelles de Julian avaient été bloquées. Trois ordinateurs portables cryptés contenant des documents détaillant les crimes de guerre américains avaient disparu de ses bagages en route vers Londres. La police suédoise fabriquait un dossier contre lui dans le cadre d’un mouvement, a averti Ratner, qui visait à faire extrader Julian vers les États-Unis.

    « WikiLeaks et vous personnellement êtes confrontés à une bataille à la fois juridique et politique », a déclaré Weinglass à Assange. « Comme nous l’avons appris dans l’affaire Pentagon Papers, le gouvernement américain n’aime pas que la vérité éclate. Et il n’aime pas être humilié. Peu importe si c’est Nixon ou Bush ou Obama, si c’est un Républicain ou un Démocrate à la Maison Blanche. Le gouvernement américain essaiera de vous empêcher de publier ses vilains secrets. Et s’ils doivent vous détruire ainsi que le Premier Amendement et les droits des éditeurs avec vous, ils sont prêts à le faire. Nous pensons qu’ils en ont après WikiLeaks et vous, Julian, en tant qu’éditeur. »

    « Ils vont s’en prendre à moi à quel titre ? » demanda Julian.

    « Espionnage », a poursuivi Weinglass. « Ils vont accuser Bradley Manning de trahison en vertu de la loi sur l’espionnage de 1917. Nous ne pensons pas que cela s’applique à lui parce qu’il est un lanceur d’alerte, pas un espion. Et nous ne pensons pas que cela s’applique à vous non plus parce que vous êtes un éditeur. Mais ils vont essayer de forcer Manning à vous impliquer comme son collaborateur. »

    « Ils vont s’en prendre à moi à quel titre ? »

    Telle est la question.

    Ils s’en sont pris à Julien non pour ses vices, mais pour ses vertus.

    Ils sont venus après Julian parce qu’il a exposé les plus de 15 000 morts non signalées de civils irakiens ; parce qu’il a dénoncé la torture et les mauvais traitements infligés à quelque 800 hommes et garçons, âgés de 14 à 89 ans, à Guantanamo ; parce qu’il a révélé qu’Hillary Clinton en 2009 a ordonné aux diplomates américains d’espionner le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki Moon et d’autres représentants de l’ONU de Chine, de France, de Russie et du Royaume-Uni, espionnage qui comprenait l’obtention d’ADN, d’analyses d’iris, d’empreintes digitales et de mots de passe personnels, une partie du long schéma de surveillance illégale qui comprenait l’écoute clandestine du Secrétaire général de l’ONU Kofi Annan dans les semaines précédant l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003 ; parce qu’il a révélé que Barack Obama, Hillary Clinton et la CIA ont orchestré le coup d’État militaire de juin 2009 au Honduras qui a renversé le Président démocratiquement élu Manuel Zelaya, le remplaçant par un régime militaire meurtrier et corrompu ; parce qu’il a exposé que George W. Bush, Barack Obama et le général David Petraeus ont poursuivi une guerre en Irak qui, en vertu des lois post-Nuremberg, est définie comme une guerre criminelle d’agression, un crime de guerre, qu’ils ont autorisé des centaines d’assassinats ciblés, y compris ceux de citoyens américains au Yémen, et qu’ils ont secrètement lancé des attaques de missiles, de bombes et de drones sur le Yémen, tuant des dizaines de civils ; parce qu’il a révélé que Goldman Sachs a payé 657 000 dollars à Hillary Clinton pour donner des conférences, une somme si importante qu’elle ne peut être considérée que comme un pot-de-vin, et qu’elle a assuré en privé aux chefs d’entreprise qu’elle ferait ce qu’ils voulaient tout en promettant la réglementation et la réforme des finances publiques ; parce qu’il a exposé la campagne interne visant à discréditer et à détruire le chef du parti travailliste britannique Jeremy Corbyn par des membres de son propre parti ; parce qu’il a exposé comment les outils de piratage utilisés par la CIA et la National Security Agency permettent la surveillance gouvernementale en gros de nos téléviseurs, ordinateurs, smartphones et logiciels antivirus, permettant au gouvernement d’enregistrer et de stocker nos conversations, images et messages texte privés, même à partir d’applications cryptées.
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    La suite : https://lecridespeuples.fr/2021/06/19/julian-assange-et-leffondrement-de-letat-de-droit

    #wikileaks #assange #julian_assange #surveillance #snowden #en_vedette #actualités_internationales #internet #nsa #usa #etats-unis #censure #journalisme #cablegate #activisme #google #julianassange #liberté #facebook

  • Genève se mobilise pour réclamer la libération de Julian Assange Chams Iaz

    « Il a perdu sa liberté pour protéger la nôtre ». Plusieurs personnalités genevoises emmenées par la compagne du lanceur d’alerte déclenchent ce vendredi un « Appel de Genève » pour que Londres le libère et pour qu’il puisse être accueilli, en Suisse ou ailleurs


    De gauche à droite : le conseiller aux Etats Carlo Sommaruga, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture Nils Melzer, l’avocat de Julian Assange Antoine Vey et la fiancée du lanceur d’alerte, Stella Morris — © KEYSTONE/Magali Girardin

    « Son seul crime est d’avoir dit la vérité », martèlent tour à tour les signataires de l’Appel de Genève. Cette pétition https://www.change.org/p/la-justice-du-royaume-uni-gen%C3%A8ve-lance-un-appel-pour-lib%C3%A9rer-assan , lancée ce vendredi 4 juin, demande « la libération immédiate » de Julian Assange, le lanceur d’alerte et fondateur de Wikileaks retenu dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, à Londres, depuis le 11 avril 2019 – jour de son arrestation à l’ambassade d’Équateur. Julian Assange venait déjà de vivre sept années enfermé dans cette ambassade, où il s’était réfugié pour éviter l’extradition vers la Suède, qui le réclamait pour viol, un dossier depuis classé.

    Le fondateur de WikiLeaks est aujourd’hui menacé d’extradition vers les Etats-Unis. Là-bas, il risque une peine de prison de 175 ans. En cause, son ONG fondée en 2006, Wikileaks, cette plateforme internet développée par l’Australien pour permettre à tout citoyen de publier anonymement des documents compromettants sur une société, une organisation ou un gouvernement. C’est grâce à celle-ci que des centaines de milliers de câbles diplomatiques ont pu être publiés dès 2010 en partenariat avec des médias internationaux dont  The New York Times, The Guardian, Der Spiegel, Le Monde et El País.

    Et parmi ceux-ci : des milliers de documents confidentiels du Département d’Etat américain et du Pentagone. Julian Assange a notamment révélé les bavures commises par l’armée américaine en Irak ou en Afghanistan, ou encore les mauvaises conditions de détention à Guantanamo. Pour les Etats-Unis, il a surtout mis en péril la vie d’individus ayant fourni des informations à l’armée ou à la diplomatie américaine.

    C’est pourquoi le Ministère américain de la justice réclame son extradition auprès du gouvernement britannique. La juge en charge de ce dossier a déjà opposé un premier refus, le 6 janvier 2021, invoquant le risque de son suicide, et a décidé de le maintenir en détention sur son territoire en attendant l’examen de l’appel demandé par les Etats-Unis. La date exacte de cette procédure est toujours inconnue.

    Six demandes
    Dans l’attente, plusieurs institutions et personnalités genevoises ont donc décidé de s’unir ce vendredi 4 juin, aux Bains des Pâquis, pour soutenir Julian Assange et rappeler ses mauvaises conditions de détention. Parmi les figures mobilisées figurent la compagne du lanceur d’alerte l’avocate britannique Stella Morris, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture Nils Melzer, la maire de Genève Frédérique Perler, l’ancien directeur du CICR Yves Daccord, le conseiller aux Etats Carlo Sommaruga, le secrétaire général de l’ONG Reporters Sans Frontières Christophe Deloire, l’ex-député Jean Rossiaud et le directeur exécutif du Club suisse de la presse Pierre Ruetschi.

    Ce dernier estime que « cet Appel de Genève est avant tout un appel citoyen » et que le lieu de cette conférence de presse est particulièrement symbolique. « Genève, ville où siège le Conseil des droits de l’homme, ville humanitaire, ville de paix et de négociation, ville qui accueillera le 16 juin les présidents Joe Biden et Vladimir Poutine : c’est ici que les choses se décident, c’est ici que nous exigeons la libération de Julian Assange. »

    Dans leur pétition, les signataires s’adressent à plusieurs interlocuteurs « au nom des valeurs promues par les organisations de défense des droits humains basées à Genève ». Ils demandent ainsi aux autorités britanniques de refuser l’extradition de Julian Assange et de lui rendre sa liberté, au gouvernement américain de renoncer aux poursuites engagées contre lui, aux organisations internationales et aux ONG d’user de leurs compétences et autorités pour contribuer à le faire libérer, aux médias de continuer à informer sur sa situation, aux peuples de le soutenir, enfin à tous les Etats démocratiques de lui assurer un refuge.

    Un visa humanitaire
    Frédérique Perler, maire de Genève, s’associe « pleinement » à cet appel, souligne-t-elle. « Julian Assange est le symbole de la persécution politique et judiciaire insensée dont les lanceurs d’alerte peuvent être victimes. Il a dû fuir, s’exiler et vivre caché pour nous avoir informés. Il a perdu sa liberté pour protéger la nôtre. » Le conseilleur aux Etats Carlo Sommaruga déclare son indignation face « aux crimes commis prétendument pour le maintien de la démocratie » et « aux turpitudes commises à l’insu des citoyens. » Pour le socialiste, il est du devoir de la Suisse de « protéger les nouveaux dissidents qui agissent désormais dans le monde virtuel. »

    Sur ce sujet, l’ancien député du grand conseil genevois Jean Rossiaud réitère son idée d’accorder à l’Australien un visa humanitaire. « Les députés ont déjà voté cette résolution, donc Genève est prête à l’accueillir, dit-il. Sauvons-le de la torture, amenons-le dans un hôpital pour le soigner, et ensuite, grâce à ce visa il pourra choisir ce qu’il veut faire et où aller. Le plus important est qu’il soit libre et qu’il puisse recouvrer sa santé et son état mental. »

    Confiné, puis incarcéré depuis plus de dix ans, Julian Assange a vu son état de santé physique et mental se dégrader, rapportent régulièrement des observateurs ou proches. Sa compagne Stella Morris confie craindre pour sa survie. Pour elle, son mari et père de ses deux enfants sortira de prison soit en homme libre, soit mort. « Julian n’est pas simplement un nom ou un symbole ; c’est un homme, un être humain et il souffre. On le cache, on tente de le faire taire, mais il se bat », insiste-t-elle.

    Bouleversée par la statue de son compagnon réalisée par le sculpteur Davide Dormino érigée aux Bains des Pâquis, au côté de celle d’Edward Snowden et de Chelsea Manning, elle poursuit : « Il est en cellule pour avoir divulgué des preuves concrètes sur des crimes commis par le même pays qui tente aujourd’hui de l’extrader. Joe Biden, qui sera bientôt ici, doit cesser cette folie ».

    Source : https://www.letemps.ch/suisse/geneve-se-mobilise-reclamer-liberation-julian-assange

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  • La fin d’un homme, la fin d’un monde _ Le blog de pierre verhas
    http://uranopole.over-blog.com/2020/12/la-fin-d-un-homme-la-fin-d-un-monde.html

    La fin d’un homme
    Depuis plusieurs mois, nous évoquons l’évolution de la situation de l’informaticien et journaliste australien Julian Assange, persécuté pour avoir publié les câbles diplomatiques secrets de Washington qui révélaient les crimes de guerre des Etatsuniens et de leurs alliés en Afghanistan et en Irak, accusé par la Suède d’un prétendu viol.
     
    « Vous vous souvenez du meurtre de sang froid de civils irakiens dans Collateral Murder ? Vous vous souvenez de la torture à Guantanamo Bay ? Vous vous souvenez de la corruption politique révélée par les câbles diplomatiques ? Ce sont quelques-unes des histoires qui ont fait la une en 2010, lorsque les principaux journaux internationaux, du New York Times au Guardian en passant par Der Spiegel, se sont associés à WikiLeaks pour exposer les crimes de guerre américains et une longue liste de vérités honteuses que nos gouvernements avaient gardées secrètes. » (Ex Berliner – EXB – journal berlinois en langue anglaise, 8 septembre 2020)
     
    Assange se trouvait à Londres lorsque la Justice suédoise demanda son extradition pour une accusation de viol. Sentant le piège et craignant d’être ensuite extradé de Suède vers les Etats-Unis, Assange s’est d’abord réfugié durant sept années à l’ambassade d’Equateur à Londres d’où il ne pouvait sortir et où, à son insu, ses moindres faits, gestes et paroles étaient notés par la CIA par l’intermédiaire d’une société de surveillance espagnole qui a clandestinement installé des dispositifs d’espionnage Quelques semaines après le renversement du président progressiste Rafaele Correa qui lui avait accordé l’asile et la nationalité équatorienne, exclu du pouvoir suite à des élections contestables, le nouveau président, Lénine (!) Moreno, sous la pression du gouvernement étatsunien, retire à Assange sa nouvelle nationalité et le fait expulser de sa « résidence » équatorienne. La police londonienne l’a transféré manu militari à la prison de haute sécurité de Belmarsch, où il côtoie des terroristes et de dangereux criminels. Il a d’abord été condamné par un tribunal londonien à 52 semaines de détention pour avoir échappé à la Justice anglaise en se réfugiant à l’ambassade d’Equateur. Cette période de détention a permis aux juges britanniques de préparer le procès de l’extradition d’Assange pour répondre à la demande de la puissance étatsunienne.
     
     

    L’expulsion manu militari de Julian Assange par la police londonienne révèle son traitement futur !
     
    Entre temps, la Justice suédoise a abandonné les poursuites contre le fondateur de Wikileaks, faute de preuves. À y réfléchir, cette affaire de viol avait un double objectif : discréditer Assange auprès de l’opinion publique et le livrer indirectement aux Etats-Unis. Tout cela pour ce qui est en définitive une banale relation sexuelle consentie non protégée !
     
    C’est d’ailleurs ce que dit Nils Melzer, rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture :
     
    « Je ne sais pas si Julian Assange a commis une agression sexuelle ou non, mais ce que je sais, c’est que la Suède ne s’est jamais souciée de le savoir. Ils voulaient utiliser ces allégations pour le discréditer. Et une fois qu’ils ont activement diffusé ces allégations aux quatre coins du monde, ils se sont ensuite assurés qu’il n’y aurait jamais de procès en bonne et due forme car, comme le procureur l’a finalement admis en novembre 2019, ils n’ont jamais eu suffisamment de preuves pour même porter plainte contre Julian Assange. »

    Nils Melzer est un éminent juriste suisse, professeur à Genève et aussi dans plusieurs pays étrangers, rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et les traitements inhumains, a pris fait et cause pour Julian Assange.
     
    Un palais de justice qui fait partie d’un système carcéral.
     
    Une première série d’audiences du procès d’extradition britannique eut lieu fin février, début mars 2020. Elles se déroulèrent à Woolwich Court attenant à la prison de Belmarsch. Craig Murray a rédigé et publié le compte-rendu de ces audiences. Il commente :
    « Woolwich Crown Court est conçu pour imposer le pouvoir de l’État. Les tribunaux normaux de ce pays sont des bâtiments publics, délibérément placés par nos ancêtres en plein centre-ville, presque toujours à proximité d’une rue principale. Le but principal de leur positionnement et de leur architecture était de faciliter l’accès au public, avec la conviction qu’il est vital que la justice soit visible par le public.
     
    Woolwich Crown Court, qui accueille le Belmarsh Magistrates Court, est construit sur un principe totalement opposé. Il n’a pas d’autre but que d’exclure le public. Rattaché à une prison située dans un marais balayé par les vents, loin de tout centre social normal, une île accessible uniquement en naviguant dans un labyrinthe de routes à double voie, tout l’emplacement et l’architecture du bâtiment sont pensés pour décourager l’accès au public. Il est entouré par la même barrière de palissage en acier extrêmement résistant qui ceinture la prison. C’est une chose extraordinaire, un palais de justice qui fait partie du système carcéral lui-même, un lieu où l’on est déjà considéré comme coupable et incarcéré dès son arrivée. Le Woolwich Crown Court n’est rien d’autre que la négation physique de la présomption d’innocence, l’incarnation même de l’injustice coulée dans du béton, de l’acier, et des vitres blindées. Il a précisément la même relation à la justice que Guantanamo Bay ou la Lubyanka. Il n’est en réalité que l’aile de condamnations de la prison de Belmarsh. »

     
    Le tribunal est présidé par la magistrate Vanessa Baraitser qui se montre particulièrement hostile à l’égard de l’accusé et de sa défense.
     
    « … dans la salle d’audience elle-même, Julian Assange est confiné au fond du tribunal derrière un écran de verre pare-balles. Il a fait remarquer à plusieurs reprises au cours de la procédure qu’il lui était ainsi très difficile de voir et d’entendre les débats. La magistrate, Vanessa Baraitser, a choisi d’interpréter cela, avec une malhonnêteté étudiée, comme un problème dû au très faible bruit des manifestants à l’extérieur, par opposition à un problème causé par le fait qu’Assange est enfermé à l’écart dans une énorme boîte de verre pare-balles.
     
    Or, il n’y a aucune raison pour qu’Assange se trouve dans cette boîte, conçue pour contenir des terroristes extrêmement violents physiquement. Il pourrait siéger, comme le ferait normalement un accusé à une audience, au sein du tribunal à côté de ses avocats. Mais la lâche et vicieuse Baraitser a refusé les demandes répétées et persistantes de la défense pour qu’Assange soit autorisé à s’asseoir avec ses avocats. »

     
    Voilà donc comment la Justice britannique traite Julian Assange ! Public limité au strict minimum, enfermement de Julian Assange dans une cage de verre pour entraver les contacts avec ses avocats, attitude hostile de la présidente du tribunal. Le procès s’annonce très mal ! Un incident révélateur : à la seconde audience, un des avocats d’Assange, Baltasar Garzon, l’ancien juge espagnol qui a fait poursuivre le dictateur Pinochet et qui souhaitait poursuivre les crimes du franquisme, devait rejoindre Madrid. Il se leva et alla vers la cage de verre pour saluer et serrer la main d’Assange. Les gardiens assis à ses côtés l’en empêchèrent !
     
     

    Baltasar Garzon, évincé de son mandat de juge d’instruction, pour sa tentative d’exhumation du passé franquiste de l’Espagne est un des avocats de Julian Assange.
     
    Des décisions pré-écrites  
    La première série d’audiences s’acheva le 8 avril 2020 pour reprendre le 7 septembre, à Westminster cette fois. Craig Murray dans son compte-rendu de la dernière audience du 30 septembre écrit :
     
    « Baraitser a de nouveau suivi son cheminement habituel qui consiste à refuser chaque requête de la défense, à la suite de décisions pré-rédigées (je ne sais pas si elles sont écrites par elle ou si elle les a copiées), même lorsque l’accusation ne s’y oppose pas. Vous vous rappelez qu’au cours de la première semaine de l’audience d’extradition proprement dite, elle a insisté pour que Julian soit maintenu dans une cage de verre, bien que l’avocat du gouvernement américain n’ait émis aucune objection à ce qu’il siège dans le tribunal, et qu’elle ait refusé d’intervenir pour faire cesser ses fouilles à nu, ses menottes et la confiscation de ses documents, même si le gouvernement américain s’est joint à la défense pour contester sa déclaration selon laquelle elle n’avait pas le pouvoir de le faire (pour laquelle elle a ensuite été vivement réprimandée par l’Association internationale du barreau).
     
    Hier, le gouvernement américain ne s’est pas opposé à une motion de la défense visant à reporter la reprise de l’audience d’extradition. La défense a invoqué quatre motifs :
     
    1) Julian est actuellement trop malade pour préparer sa défense
2) En raison du confinement, l’accès à ses avocats est pratiquement impossible
3) Les témoins vitaux de la défense, y compris de l’étranger, ne pourraient pas être présents pour témoigner
4) Le traitement des problèmes de santé mentale de Julian a été interrompu en raison de la situation de Covid-19.
     
    Baraitser a rejeté catégoriquement tous ces motifs - bien que James Lewis ait déclaré que l’accusation était neutre sur la question - et a insisté pour que la date du 18 mai soit maintenue. Elle a déclaré que Julian pouvait être amené dans les cellules du tribunal de Westminster pour des consultations avec ses avocats. (Premièrement, en pratique, ce n’est pas le cas, et deuxièmement, ces cellules ont un passage constant de prisonniers, ce qui est très manifestement indésirable avec Covid19). »

     

    L’ancien diplomate Craig Murray a fait état de toutes audiences du procès Assange.
     
    Il y a deux constats : à chaque fois, la juge Baraitser présente des décisions écrites avant l’audience – est-ce de sa propre initiative ou lui ont-elles été dictées ? – et rejette systématiquement toute requête de la défense, même si l’accusation ne s’y oppose pas ! Se conformerait-elle à des instructions préalables, on peut raisonnablement se poser la question.
     
    Enfin, nulle mesure de protection d’Assange contre le Covid 19 n’a été prise aussi bien à la salle d’audience qu’à la prison de Belmarsch. Sans doute, son éventuelle contamination aurait arrangé pas mal de monde !
     
    _ Trois pas sur deux !
     
    Voici ce que conclut Craig Murray de ces trois semaines d’audience :
     
    « … dans cette salle d’audience, vous étiez en présence du mal. Avec un placage civilisé, un semblant de procès, et même des démonstrations de bonhomie, la destruction totale d’un être humain était en cours. Julian était détruit en tant que personne sous mes yeux. Pour le crime d’avoir publié la vérité. Il a dû rester assis là à écouter des jours entiers de discussions posées sur l’incroyable torture qui l’attendait dans une prison américaine de grande sécurité, privé de tout contact humain significatif pendant des années, à l’isolement dans une cellule de seulement 4,5 mètres carrés.
     
    4,5 mètres carrés. Retenez bien cela. Trois pas sur deux. De toutes les terribles choses que j’ai entendues, la plus effrayante était peut-être ce qu’a dit le directeur Baird en expliquant que la seule heure par jour autorisée pour sortir de la cellule est passée seul dans une autre cellule absolument identique, appelée "cellule de loisirs". Cela et l’infâme "expert" du gouvernement, le Dr Blackwood, décrivant comment Julian pourrait être suffisamment drogué et physiquement privé des moyens de se suicider pour le maintenir en vie pendant des années. »

     
    Le jugement sur l’extradition est annoncé pour le 4 janvier 2021.
     
    Nils Melzer estime : « Quelle que soit la décision, je pense qu’un appel sera interjeté auprès de la Haute Cour. Probablement par Julian Assange, car je ne m’attends pas à ce que la première instance refuse l’extradition. Mais même si un miracle se produit et que le juge refuse de l’extrader, les États-Unis feront certainement appel de cette décision. »
     
    Laissons la conclusion à Nils Melzer :
     
    « Nous parlons des droits de l’homme et non des droits des héros ou des anges. Assange est une personne, et il a le droit de se défendre et d’être traité avec humanité. Peu importe de quoi il est accusé, Assange a droit à un procès équitable. Mais ce droit lui a été délibérément refusé - en Suède, aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Équateur. Au lieu de cela, il a été laissé à pourrir pendant près de sept ans dans les limbes d’une pièce. Puis, il a été soudainement été traîné dehors et condamné en quelques heures et sans aucune préparation pour une violation de la liberté sous caution qui consistait à lui avoir accordé l’asile diplomatique d’un autre État membre des Nations unies sur la base de persécutions politiques, comme le veut le droit international et comme l’ont fait d’innombrables dissidents chinois, russes et autres dans les ambassades occidentales. Il est évident que ce à quoi nous avons affaire ici, c’est la persécution politique. En Grande-Bretagne, les violations de la liberté sous caution entraînent rarement des peines de prison - elles ne sont généralement passibles que d’amendes. En revanche, Assange a été condamné dans le cadre d’une procédure sommaire à 50 semaines dans une prison de haute sécurité - une peine clairement disproportionnée qui n’avait qu’un seul but : détenir Assange suffisamment longtemps pour que les États-Unis puissent préparer leur dossier d’espionnage contre lui.
     
    Que signifie le refus des États membres de l’ONU de fournir des informations à leur propre rapporteur spécial sur la torture ?  
    Qu’il s’agit d’une affaire arrangée d’avance. Un simulacre de procès doit être utilisé pour faire un exemple de Julian Assange. Le but est d’intimider d’autres journalistes. L’intimidation, d’ailleurs, est l’un des principaux objectifs de l’utilisation de la torture dans le monde. Le message que nous devons tous recevoir est le suivant : Voici ce qui vous arrivera si vous imitez le modèle de Wikileaks. »
     
    Une affaire arrangée d’avance ? Nils Melzer en est bien conscient et ne se fait guère d’illusions sur son propre sort :
     
    « En tout cas, je ne me fais pas d’illusions sur le fait que ma carrière aux Nations unies est probablement terminée. Ayant ouvertement affronté deux États P5 (membres du Conseil de sécurité des Nations unies) comme je l’ai fait, il est très peu probable qu’ils m’acceptent à un autre poste de haut niveau. On m’a dit que mon engagement sans compromis dans cette affaire avait un prix politique. Mais le silence a aussi un prix. Et j’ai décidé que je préfère payer le prix pour m’exprimer que le prix pour rester silencieux. »
     
    L’affaire Assange n’a jamais porté sur Julian Assange.
    Mais pour lui, le plus important est :
    « Mais l’affaire Assange n’a jamais porté sur Julian Assange. Il s’agit de l’éléphant dans la pièce que tout le monde semble ignorer : la mauvaise conduite officielle des états qu’Assange a exposé. En 2010, au moment des révélations, tout le monde était choqué par les crimes de guerre, la torture, la corruption, et le public du monde entier a commencé à en parler. Cela a rendu les États concernés très nerveux. Ce n’est donc pas un hasard si, quelques semaines plus tard, les autorités suédoises ont délibérément publié un gros titre dans la presse à sensation : Julian Assange est soupçonné de double viol. Immédiatement, le public du monde entier s’est désintéressé de la discussion des crimes des puissants, a changé d’orientation et a commencé à débattre du caractère et de la personnalité de Julian Assange : est-il un violeur, un narcissique, un hacker, un espion ? »  
     
    Ainsi, la fin d’un homme est programmée par l’Etat profond étatsunien avec comme supplétifs la Justice britannique et la Justice équatorienne.
     
    La fin d’un homme, la fin d’un monde.

    Pierre Verhas

  • U.S. Supported Unrest In Bolivia, Prepared For Evo Morales’ Death
    http://www.mintpressnews.com/wikileaks-us-government-plotted-to-kill-bolivian-president-evo-morales/210255

    Cables leaked by U.S. Army whistleblower Chelsea Manning suggest the U.S. government offered material support to enemies of the Bolivian government and its president, Evo Morales, even as those enemies made violent plans against him.

    The cables in question were published in August in “The WikiLeaks Files: The World According to US Empire,” a book in which multiple journalists along with Julian Assange analyze the contents of the treasure trove of cables Manning provided to WikiLeaks in 2010.

    The book devotes a section to what “The WikiLeaks Files” contributors Alexander Main and Dan Beeton call “the day-to-day mechanics of Washington’s political intervention in Latin America.”

    Morales spent years resisting the United States’ Latin American agenda, leading to a gradual escalation of U.S. attempts to destabilize his government. The Bolivian government now accuses the U.S. government of supporting plans to overthrow the Morales government or even assassinate the president.

    #wikileaks #cablegate

  • De retour de son voyage touristique en Arabie séoudite, Geagea dénonce la vraie source de la corruption au Liban : Geagea : La vraie source de la corruption est la présence d’un mini-État au sein de l’État
    http://www.lorientlejour.com/article/942763/geagea-la-vraie-source-de-la-corruption-est-la-presence-dun-mini-etat

    « La source de la corruption n’est pas la classe politique libanaise. La vraie source de la corruption est la présence d’un mini-État au sein de l’État », a ajouté M. Geagea en référence au Hezbollah. « Nous serons constamment dans une situation de crise tant que notre État est affaibli », a-t-il poursuivi.

    Hum… Pour ce qui est de « mini-État », voici un passage de la version longue (inédite, donc) de mon article sur le #Cablegate au Liban :

    En juin 2006 déjà, Samir Geagea s’inquiète de la montée en puissance des services des Forces de sécurité intérieure (composante largement sunnite), et notamment de la nomination par Saad Hariri de Wissam Hassan à la tête des services de renseignement (06BEIRUT2221). En janvier 2007 (07BEIRUT133), « chuchotant vers l’ambassadeur [américain], [l’ambassadeur séoudien au Liban Abdulaziz] Khoja lui dit que “nous devons aider Saad (Hariri), Walid (Jumblatt), et même (Samir) Geagea,” avec de l’argent et des armes ». En avril 2008 (08BEIRUT490), Walid Joumblatt s’inquiète de « l’entraînement des milices sunnites de Saad [Hariri] », dont il suppose qu’elles sont constituées de « 15000 membres à Beyrouth, et encore d’autres à Tripoli » à l’inititative du chef des Forces de sécurité intérieure Ashraf Rifi ; la Chargée d’affaires américaine ajoute sa propre note : « Les Jordaniens ont refusé d’entraîner des membres des Forces de sécurité intérieure (FSI) sélectionnés et approuvés par l’Ambassade pour participer à un programme [financé par les américains], au motif qu’ils ne voulaient pas être impliqués dans l’entraînement de “la milice de Saad”. » Le 9 mai 2008 (08BEIRUT642), le chef des Forces libanaises (chrétiennes) Samir Geagea « informe [les américains] qu’il dispose de 7000 à 10000 combattants prêts à être mobilisés, ajoutant qu’ils auraient besoin d’armes ». Le 11 mai (08BEIRUT652), Nayla Maouwad et Amine Gemayel, en présence de Marwan Hamadeh, annoncent que « les leaders du 14 Mars savent comment mettre leurs milices en ordre de marche, mais qu’ils auraient besoin du “support tranquille” des États-Unis, insistant sur le fait qu’ils auraient besoin d’armes dans les prochains cinq ou six jours pour pouvoir battre le Hezbollah ». Le 15 mai, Walid Joumblatt (08BEIRUT698) : « “Nous devons nous préparer à un autre round. Nous devons maintenir le secret à ce sujet et être bien organisés.” [Évoquant ses supporters druzes du Chouf] Il déclara qu’il ne savait pas encore comment il obtiendrait le matériel nécessaire, remarquant que le député des Forces libanaises Tony Zahra voulait travailler avec Saad Hariri pour savoir si les Séoudiens étaient prêts à fournir des armes. […] Il suggéra qu’il avait besoin de mines terrestres, mais [les Américains] ont fortement découragé cette idée. »

    Pour rappel, l’article « court » (bon, pas très court tout de même) avait été publié sur Nouvelles d’Orient :
    http://blog.mondediplo.net/2013-06-24-Au-Liban-ce-que-devoilent-les-cables-de-Wikileaks

    • Salut,
      Je ne savais pas qu’il y avait une version longue. Tu n’envisages pas de la publier quelque part pour qu’elle soit dispo ? (même si la version « courte » est intéressante également)

  • Decoding the current war in Syria : The WikiLeaks Files - Robert Naiman
    http://www.versobooks.com/blogs/2219-decoding-the-current-war-in-syria-the-wikileaks-files

    By 2014, the sectarian Sunni-Shia character of the civil war in Syria was bemoaned in the United States as an unfortunate development. But in December 2006, the man heading the US embassy in Syria advocated in a cable to the Secretary of State and the White House that the US government collaborate with Saudi Arabia and Egypt to promote sectarian conflict in Syria between Sunni and Shia as a means of destabilizing the Syrian government. At that time, no one in the US government could credibly have claimed innocence of the possible implications of such a policy. This cable was written at the height of the sectarian Sunni-Shia civil war in Iraq, which the US military was unsuccessfully trying to contain. US public disgust with the sectarian civil war in Iraq unleashed by the US invasion had just cost Republicans control of Congress in the November 2006 election. The election result immediately precipitated the resignation of Donald Rumsfeld as secretary of defense. No one working for the US government on foreign policy at the time could have been unaware of the implications of promoting Sunni-Shia sectarianism.

    L’auteur évoque le plan de déstabilisation proposé dans le cable 06DAMASCUS5399_a (note : il faut absolument lire ce câble) :
    https://www.wikileaks.org/plusd/cables/06DAMASCUS5399_a.html

    –- Vulnerability:

    –- THE ALLIANCE WITH TEHRAN: Bashar is walking a fine line in his increasingly strong relations with Iran, seeking necessary support while not completely alienating Syria’s moderate Sunni Arab neighbors by being perceived as aiding Persian and fundamentalist Shia interests. Bashar’s decision to not attend the Talabani ) Ahmadinejad summit in Tehran following FM Moallem’s trip to Iraq can be seen as a manifestation of Bashar’s sensitivity to the Arab optic on his Iranian alliance.

    –- Possible action:

    –- PLAY ON SUNNI FEARS OF IRANIAN INFLUENCE: There are fears in Syria that the Iranians are active in both Shia proselytizing and conversion of, mostly poor, Sunnis. Though often exaggerated, such fears reflect an element of the Sunni community in Syria that is increasingly upset by and focused on the spread of Iranian influence in their country through activities ranging from mosque construction to business. Both the local Egyptian and Saudi missions here, (as well as prominent Syrian Sunni religious leaders), are giving increasing attention to the matter and we should coordinate more closely with their governments on ways to better publicize and focus regional attention on the issue.

    #cablegate #wikileaks

    Note : câble référencé ici en septembre 2013 :
    http://seenthis.net/messages/177610

  • The WikiLebanon Files (Part VI): Garbage Crises and the Lebanese Civil War
    http://moulahazat.com/2015/07/25/the-wikilebanon-files-part-vi-garbage-crises-and-the-lebanese-civil-war

    As Beirut drowns in its own garbage and corruption, I’m publishing four 40-year-old U.S. diplomatic cables mentioning similar garbage crises the country suffered from during the chaotic days of the Lebanese civil war.

    Ironically enough, the last two cables date from May 1976 and talk about the presidential election’s deadlock as well as the garbage crisis. 2015 much?

    #cablegate #wikileaks

  • Stupidité des services saoudiens : Ce que Wikileaks dit et ne dit pas
    http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=248378

    Câbles publiés au moment où Moscou et Ryad cherchent à se rapprocher

    Ces câbles saoudiens soulèvent quelques questions très importantes auxquelles nous devons réfléchir. Sont-ils une vengeance contre l’agression saoudienne au Yémen ou une punition pour avoir voulu agir indépendamment de Washington ?

    #saudileaks #arabie_saoudite

    Pourquoi font-ils l’impasse sur la crise en Syrie et le soutien que l’Arabie saoudite apporte aux combattants venus de l’étranger qui dévastent la Syrie ? Si ces câbles parlaient sérieusement de l’implication saoudienne dans la crise syrienne, cela permettrait d’incriminer d’autres pays comme la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la France et la Turquie.
    (...)

    C’est pourquoi il importe de bien réfléchir à l’origine et aux motivations de la Cyber Armée du Yémen et se demander qui tire les ficelles. Qui se cache derrière la Cyber Armée du Yémen : un véritable ennemi de l’Arabie saoudite ou bien un allié mécontent qui veut empêcher tout rapprochement entre la Russie et l’Arabie saoudite ?

    • Al-Manar/Hezbollah avait déjà joué à ce petit jeu idiot avec le #cablegate précédent (malgré l’excellent boulot du Akhbar), commençant par mettre en doute la véracité des cables au motif qu’on n’y trouvait pas de smoking gun allant dans le sens du Hezb. Du coup, quand le Akhbar avait sorti plein de bonnes choses super-intéressantes, pour beaucoup de gens de leur propre camp, le sujet était déjà mort (j’en avais fait l’expérience : beaucoup d’amis libanais étaient étonnés quand je leur racontais ce qu’il y avait dans les cables concernant le Liban, sujet qu’ils avaient largement snobé parce que ces andouilles d’Al-Manar/Hezbollah avaient dès le début fait circuler l’idée que tout ça était une manipulation des États-Unis – une raison de la méfiance étant la très orientée/mauvaise lecture que le New York Times avait fait des câbles dès le premier jour).

  • جعجع : انا مفلس... ومستعد للقيام بما تطلبه المملكة | العسيري : فلنعطه مالاً | الأخبار
    http://www.al-akhbar.com/node/236083

    Les relations du 14 mars et des Forces libanaises en particulier avec l’ambassade saoudienne. Avec cette phrase qui tue, tirée d’un document : « إن جعجع هو الاقرب الى المملكة بين الزعامات المسيحية وله موقف ثابت ضد النظام السوري، وفوق ذلك فهو يبدي استعداده للقيام بما تطلبه منه المملكة ».

    "Geagea est le leader chrétien le plus proche du Royaume. Il a une position inamovible contre le régime syrien. En plus, il est prêt à faire tout ce que lui demande le Royaume."

    #saudileaks

  • #wikileaks: WHO ARE THE HOUTHIS, PART TWO: HOW ARE THEY FIGHTING?, 2009 December
    https://wikileaks.org/plusd/cables/09SANAA2186_a.html#efmAB-ACz

    WEAPONS SUPPLY
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    12. (S/NF) Contrary to ROYG [Republic of Yemen Government] claims that Iran is arming the Houthis, most local political analysts report that the Houthis obtain their weapons from the Yemeni black market and even from the ROYG military itself. According to a British diplomat, there are numerous credible reports that ROYG military commanders were selling weapons to the Houthis in the run-up to the Sixth War. An ICG report on the Sa’ada conflict from May 2009 quoted NSB director Ali Mohammed al-Ansi saying, “Iranians are not arming the Houthis. The weapons they use are Yemeni. Most actually come from fighters who fought against the socialists during the 1994 war and then sold them.” Mohammed Azzan, presidential advisor for Sa’ada affairs, told PolOff on August 16 that the Houthis easily obtain weapons inside Yemen, either from battlefield captures or by buying them from corrupt military commanders and soldiers. Azzan said that the military “covers up its failure” by saying the weapons come from Iran. According to Jamal Abdullah al-Shami of the Democracy School, there is little external oversight of the military’s large and increasing budget, so it is easy for members of the military to illegally sell weapons.

    13. (S/NF) ROYG officials assert that the Houthis’ possession and use of Katyusha rockets is evidence of support from Iran and Hizballah, arguing that these rockets are not available in Yemeni arms markets nor ROYG stockpiles. (Comment: Given Yemen’s robust arms markets, especially in Sa’ada, it is possible that Katyushas are available on the black market even if they are not in ROYG stockpiles. According to sensitive reporting, there is at least one instance of Somali extremists purchasing Katyusha rockets in Yemen in 2007. End Comment.) However, according to sensitive reporting, it may have been the ROYG military who aided the Houthis in obtaining a shipment of 200 Katyusha rockets in late November 2009.

    #cablegate (via Angry Arab)

  • The WikiLebanon Files (Part I) : The Day Berri Called Lahoud a “Bastard” | mai 2007
    http://moulahazat.com/2015/02/15/the-wikilebanon-files-part-i-the-day-berri-called-lahoud-a-bastard

    1. (S) Describing President Emile Lahoud as a “bastard,” Parliament Speaker Nabih Berri used a 5/9 meeting with the Ambassador to seek USG help in derailing what Berri suspects is a diabolical Syrian-inspired plot Lahoud plans to implement to destroy Lebanon’s parliament. (Yes, gentle reader, the previous sentence is correct as written.) As if forgetting that he is the one holding the power to open Parliament’s doors, Berri outlined a scenario by which Lahoud, drawing on his insistence that the Siniora cabinet does not legally exist, will use a creative interpretation of the constitution to dissolve parliament unilaterally when it fails to meet in its ordinary session that expires May 31. At that point, Lahoud will argue that he is free to appoint a new prime minister and cabinet, without the need for parliamentary approval. And this sets up a scenario by which Lebanon is plunged into new legislative elections. The emerging pro-Syrian majority would then elect Lebanon’s new president, or the Lahoud-appointed cabinet would inherit the powers of the presidency. Describing the “plot” to destroy the constitutional institution he controls, Berri gave a very believable performance of vein-popping rage.

    2. (S) As the new cabinet begins work, the March 14 majority would continue to recognize the Siniora cabinet and the existing parliament and proceed with its own presidential elections. Lahoud’s scheme as described by Berri would, at a minimum, set up two entirely parallel structures: two PMs, cabinets, parliaments, and presidents. But it would be more likely that Lebanon would be plunged into chaos, with institutions splitting and the army sitting on the sidelines as the two parallel structures battled for supremacy. To avoid this, Berri advocates a first step that we have long urged he grab: open the parliament, thus preventing Lahoud from dissolving it. He is now on board, but under limited conditions he seeks our help to impose with our March 14 contacts. We are inclined to do so, in order to avoid his worst-case scenario, but we have to consider carefully what tricks Berri himself has up his sleeve. When asked about the impact of potential Chapter VII approval of the tribunal, Berri threw up his hands: “approve it Under Chapter VII, Chapter 67, or whatever — I don’t care!” While Berri seemed to speak with far more candor than usual, we, of course, remain skeptical that the alliance he advocates to thwart a Syrian-inspired plot is a lasting one. End summary and comment.

    Cable chez #Wikileaks (#cablegate) :
    http://www.wikileaks.org/plusd/cables/07BEIRUT655_a.html

    À noter : encore une très belle #théorie_du_complot contre la Syrie qui s’est avérée… fausse

  • Cable 09TELAVIV1694_a : IDF TO INVESTIGATE COMPLAINTS OF CRIMINAL CONDUCT BY ITS FORCES DURING OPERATION CAST LEAD, 2009 July 30

    https://wikileaks.org/plusd/cables/09TELAVIV1694_a.html

    The allegations of criminal conduct by various organizations such as Human Rights Watch and the International Red Cross have been persistent since the conclusion of “Cast Lead” in January 2009. Individual Palestinians also testified to IDF abuses such as looting, beatings, vandalism of property and the use of the local population as human shields. But by far the strongest reverbration in Israel was that created by the Israeli organization “Breaking the Silence”, which collected testimony from 26 unnamed IDF soldiers. All of the soldiers had been involved in Operation Cast Lead in the Gaza Strip, and testified to instances where Gazans were used as human shields, incendiary phosphorous shells were fired over civilian population areas, and other examples of excessive firepower that caused unnecessary fatalities and destruction of property.

    et pour ce qui est des méthodes de la propagande militaire israélienne :

    Brigadier General Avi Benayahu, the IDF military spokesman, is a seasoned player when it comes to handling the media. “Breaking the Silence” constituted a very different challenge, however, as the testimony was by Israelis who had served in the operation being criticized. Their allegations were not easy to dismiss, and Benayahu was careful not to refute them outright or imply that they were untrue or misleading. Instead, he pointed the finger at the methodology of the organization that had gathered their anonymous testimony, denouncing “Breaking the Silence” for making general allegations and failing to investigate the details. As part of his campaign to discredit “Breaking the Silence”, the IDF Spokesman claimed that it had been masquerading as a non-profit organization when in reality it was a registered (for profit) company, even quoting its putative registration number in a live interview with Israel Army Radio. ("Breaking the Silence" has not to our knowledge responded to the allegation. According to the media, the GOI has expressed its dissatisfaction with some European governments who have reportedly channeled funds to “Breaking the Silence.”) Finally, Benayahu lambasted the organization for failing to submit its report to the IDF with a sufficient delay ahead of publication — it gave 24 hours — so that the military could investigate the testimonies. In other words, the IDF was outraged that “Breaking the Silence” went public rather than give the IDF “first refusal” on a military investigation that is public only in terms of its findings.

    #wikileaks #cablegate

  • L’argent séoudien et les politiciens libanais : un extrait d’une version (inédite et très) longue de mon article sur le #cablegate au Liban

    En juillet 2006 (06BEIRUT2323), Walid Joumblatt livre ses soucis d’argent à l’ambassadeur américain : la famille Hariri ne lui verse plus ses 3 millions de dollars par an comme du temps de Rafic, destinés à « répondre aux attentes de [ses] électeurs ». En août 2006 (06BEIRUT2703), Marwan Hamadeh va accompagner « le leader druze Walid Joumblatt […] en Arabie séoudite […], et il espére que les États-Unis vont placer un petit mot auprès des séoudiens pour qu’ils “donnent à Walid trois ou quatre millions de dollars” pour maintenir les druzes du côté du 14 Mars. » Un câble de février 2007 (07BEIRUT291, évoquant des informations de 07BEIRUT60) analyse : « Joumblatt semble avoir [maintenu son statut de leader] jusqu’à maintenant, largement en dépassant Arslan par des dons, faveurs et emplois gouvernementaux pour ses électeurs. […] Dans une rencontre récente avec l’ambassadeur, Joumblatt a reconnu avoir reçu une dotation de cash de 10 millions de dollars de la part des séoudiens, sans doute en remerciement de son soutien au gouvernement du Premier ministre sunnite Fouad Siniora. La part la plus importante de cet argent sera dépensée pour maintenir son apparat féodal à Mukhtara, son appareil sécuritaire, et la loyauté de milliers de ses fidèles. »

    En mai 2009 (09BEIRUT537), les américains sont initiés aux arcanes de la politique libanaise : « Nos interlocuteurs libanais nous ont appris que Mukrin et Khoja, traditionnellement, ont le plus d’influence sur les cordons de la bourse séoudienne au Liban. » Et pour l’instant : « Selon Joumblatt, “tout le monde a des ressources (financières) maintenant.” Il a confirmé que lui-même, Hariri, l’allié chrétien du 14 Mars Michel Mouawad (de Zgharta) et l’indépendant du Keserwan Mansur Ilbon, avaient reçu des perfusions de cash de la part des séoudiens récemment. Cependant, d’après lui, Mouawad et Ilbon ne dépensent pas leur argent sagement. Il a également critiqué les manières dispendieuses de Hariri et lui a reproché de “gâter” ses supporters en les payant trop tôt, et désormais certains d’entre eux changent leur soutien en faveur du leader d’opposition du Mouvement patriotique libre Michel Aoun, et du Hezbollah, au motif que Hariri “ne paierait pas assez”. À l’opposé, le leader chrétien du 14 Mars Amine Gemayel serait un “avare”, a accusé Joumblatt, lequel a présenté cette même attitude, dans le passé, comme raison pour laquelle le 14 Mars a perdu les élections anticipées du Metn après l’assassinat de son fils, le politicien populaire Pierre Gemayel. »

    Mais que sont quelques dizaines de millions de dollars, quand on peut compter en centaines de millions ? Ainsi le français Boris Boillon dénonce, en septembre 2008 (08PARIS1703), une idée séoudienne : « il avait rencontré, la semaine dernière, un “envoyé personnel” du roi séoudien Abdallah, qui avait souligné une initiative pour donner un milliard de dollars aux groupes sunnites libanais, à utiliser dans les prochaines élections législatives et rivaliser “avec le Hezbollah”. »

    L’ambassadeur Jeffrey Feltman feint la naïveté (06BEIRUT2703, août 2006) : « il lui semblait étrange, alors que les deux tiers du Liban ne partageraient pas la vision du Hezbollah pour le pays, que les forces du 14 Mars ne puissent reprendre l’initiative sans utiliser de cash. » Poser la question, c’est déjà y répondre…

    Par ailleurs, il apparaît très clairement ici que le 14 Mars n’est pas « pro-américain » ; de par ses financements, il est, stricto sensu, « pro-séoudien ».

  • #cablegate: 06DAMASCUS5399, INFLUENCING THE SARG IN THE END OF 2006
    http://wikileaks.org/cable/2006/12/06DAMASCUS5399.html

    — Possible action:

    –- PLAY ON SUNNI FEARS OF IRANIAN INFLUENCE: There are fears in Syria that the Iranians are active in both Shia proselytizing and conversion of, mostly poor, Sunnis. Though often exaggerated, such fears reflect an element of the Sunni community in Syria that is increasingly upset by and focused on the spread of Iranian influence in their country through activities ranging from mosque construction to business. Both the local Egyptian and Saudi missions here, (as well as prominent Syrian Sunni religious leaders), are giving increasing attention to the matter and we should coordinate more closely with their governments on ways to better publicize and focus regional attention on the issue.

  • Au Liban, ce que dévoilent les câbles de Wikileaks - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2013-06-24-Au-Liban-ce-que-devoilent-les-cables-de-Wikileaks

    Une fois n’est pas coutume, je publie sur mon blog un invité, @Nidal, qui travaille depuis longtemps sur le Liban. Il a décortiqué, ce que peu de personnes ont fait, les câbles de #Wikileaks (#cablegate) sur le #Liban. Datant de bien avant les printemps arabes, ils permettent de comprendre quelle stratégie les #Etats-Unis et leurs alliés ont développé pour diminuer l’influence du #Hezbollah, et d’éclairer l’escalade des conflits aujourd’hui au Liban. @alaingresh

  • Puisqu’on parle du « mur des cons », est-ce que tu te souviens de l’immense scandale lorsque le #cablegate a révélé que le juge antiterroriste Jean-Louis #Bruguière était allé évoquer « un certain nombre d’enquêtes en cours qu’il conduit » auprès de l’ambassade américaine ? Tu te souviens de notre gouvernement dans l’embarras, des grandes déclarations indignées, des éditoriaux furieux ?
    http://seenthis.net/messages/6077

    Il est possible que tu ne t’en souviennes pas, pour la bonne raison qu’il n’y a eu rigoureusement aucun scandale.

  • Leak reveals Bush administration’s strategy for undermining Chávez
    http://thehill.com/blogs/global-affairs/americas/292131-leaked-cable-reveals-bush-administrations-strategy-for-undermining-c

    WikiLeaks on Friday released a 2006 State Department cable detailing the Bush administration’s strategy for undermining Venezuelan president Hugo Chávez by supporting alleged pro-democracy groups.

    The cable, signed by then-Ambassador William Brownfield, outlines a five-point strategy that includes “penetrating Chavez’s political base,” “dividing Chavismo,” “protecting vital U.S. business” and “isolating Chavez internationally.” Those goals are to be obtained by strengthening “democratic institutions,” according to the cable.

    […] Strengthening democratic institutions, he wrote, “represents the majority of USAID/OTI work in Venezuela.

    […]

    The cable is all but certain to rekindle criticism of U.S. support for civil society groups in foreign countries with limited democratic freedom, notably Russia, which has been cracking down on nongovernmental organizations. The cable was first reported by Russia Today, a Kremlin-funded media organization.

    #cablegate

  • Wikileaks : des armes nucléaires en Belgique
    http://www.dhnet.be/infos/belgique/article/431023/wikileaks-des-armes-nucleaires-en-belgique.html

    Un des câbles diplomatiques émanant de l’ambassade des Etats-Unis en Belgique révélés par le site internet Wikileaks mentionne explicitement la présence d’armes nucléaires en Belgique, jamais - ou très rarement - admise officiellement, a-t-on découvert mardi. Il s’agit du document le plus explicite jamais révélé par Wikileaks sur le sujet.

    #cablegate via @rezo

  • Je vois que Tammam Salaam s’écrit aussi de cette façon dans les #cablegate, j’en ai donc trois de plus à signaler :

    08BEIRUT1288 - 3 septembre 2008
    LEBANON : WITH DAS HALE, VETERAN SUNNI FIGURE
    STRESSES NEED FOR MORE ASSISTANCE TO THE ARMY
    http://wikileaks.org/cable/2008/09/08BEIRUT1288.html

    In his August 30 meeting with visiting NEA DAS David Hale, Minister of Culture and respected leader of the Sunni community Tammam Salaam stressed the need for progress in the Israeli/Palestinian peace process to defuse extremism in the region. Praising Hizballah’s quick admission of culpability in the August 28 attack on a Lebanese Army helicopter, Salaam opined that a “security by consensus” understanding was emerging between Hizballah and the government. Salaam stressed the need for more powerful USG assistance to the Lebanese Armed Forces, warned about continuing sectarian tension and rising extremism, as demonstrated in Tripoli, and expressed moderate praise for Lebanon’s top three leaders, President Sleiman, PM Siniora, and Speaker Berri. End summary.

    (La citation qu’en fait Angry Arab est trop courte. Remise dans son contexte, elle ne me semble pas particulièrement scandaleuse.)

    La même information reprise le lendemain :
    08BEIRUT1296 - 4 septembre 2008
    SUBJECT : LEBANON : LAF HELICOPTER ATTACK A HIZBALLAH ERROR ?

    Minister of Culture Tammam Salaam told DAS Hale August 30, one day after the cabinet named Kahwagi as the new LAF Commander, that the appointment should give the impression that security is under control. Instead, the helicopter incident represented a step backwards. Salaam did not believe Hizballah would be held accountable for the incident, but credited Hizballah for not being “arrogant” in its public statements on the incident. Salaam added that what was evolving between Hizballah and the GOL was a “security by consensus” understanding.

    Et quelques considérations de politique politicienne par Miqati :
    09BEIRUT443 - 16 avril 2009
    LEBANON : MIKATI CAUTIOUSLY OPTIMISTIC ABOUT ELECTORAL OUTCOME, BUT SAYS RACE WILL BE CLOSE

    Mikati observed that the process of state-building was difficult. He said an April 13 attack on a Lebanese Armed Forces (LAF) patrol in the Bekaa valley proved that “curing” one institution was not enough, if the others were still “sick,” such as the Justice Ministry or the Internal Security Forces (the police). He called President Sleiman “wise,” and credited him for acting as an arbitrator between Lebanon’s political factions. If the electoral outcome produced a moderate majority, including a group of eight to ten independents, then Sleiman would be strengthened, he theorized. Among the independents, Mikati believed that he, current Minister of Culture Tammam Salaam (Sunni), and presidential advisor Nazem Khoury (Christian) were among those who could bring about this change.

  • Puisque le nom de Tammam Salam circule pour être le prochain Premier ministre libanais, j’ai effectué une recherche dans les #cablegate de #Wikileaks. A priori, rien de bien intéressant.

    05BEIRUT654, Lebanon Biographies of Potential Prime Ministers, 3 mars 2005
    http://wikileaks.org/cable/2005/03/05BEIRUT654.html

    Tammam Salam, former Member of Parliament
    –----------------------------------------

    ¶7. Salam was born in Beirut in 1945. The Salam family is one of the prominent traditional Sunni political families of Beirut. His late father was one of the heroes of Lebanon’s independence in 1943. Hariri’s political and financial powers undermined the role of the Salam family in Beirut. He is the son of former Prime Minister Saeb Salam.

    Salam was elected a Member of Parliament in 1996. He lost his seat in 2000 because of the late Prime Minister Hariri’s efforts against him. Salam was trying to mend fences with the Hariri camp in early 2005, ahead of the Spring Parliamentary elections. When Speaker Berri launched his response to the Bristol opposition group meetings, Salam participated in Berri’s counterpart conclave known as “Ain Tineh.” Salam abstained from attending the subsequent meeting “Ain Tineh II” after Hariri’s assassination.

    08BEIRUT1699, Lebanon: Jumblatt peased with his U.S. visit, 28 novembre 2008
    http://wikileaks.org/cable/2008/11/08BEIRUT1699.html

    ¶13. (C) Jumblatt worried that the recent wave of Lebanese officials visiting Syria would continue indefinitely. Hamadeh noted that President Sleiman asked Defense Minister Elias Murr to visit his counterpart in Damascus, but wondered why Culture Minister Tammam Salam needed to go now as well. “We should not send too many at one time,” said Hamadeh.

    09BEIRUT495, Lebanon: UNRWA director says Nahr al-Barid reconstruction must begin now, 30 avril 2009
    http://wikileaks.org/cable/2009/04/09BEIRUT495.html

    HISTORY HOLDS UP CONSTRUCTION
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    ¶7. (C) Another issue that has come up recently is the discovery of an archaeological site on the grounds of the Nahr al-Barid camp. Two, 3,000 year-old sarcophagi were discovered on the camp site. According to Lebanese law, the GOL is responsible for preserving the site. There exists a number of options on how to do this. However, UNRWA favors leaving the site as is and building around/above the archaeological find (known as back-filling), as it is the quickest and easiest option. Minister of Culture, Tammam Salam’s recommendation on how to preserve the site is needed before construction can begin. Lombardo asked the Ambassador to speak with Salam to urge him to support this option.

    09BEIRUT967, Legal challenge adds delays to Nahr al-Barid reconstruction, 27 août 2009 http://wikileaks.org/cable/2009/08/09BEIRUT967.html

    LATE-BREAKING LEGAL CHALLENGE FROM AOUN
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    ¶2. (C) In mid-August, Michel Aoun filed a lawsuit with the Shura court requesting an injunction against the backfilling of recently discovered Roman ruins underneath areas of the Nahr al-Barid (NAB) Palestinian refugee camp near Tripoli. The basis for the suit is how to best preserve the remains of the Roman village discovered during rubble and UXO removal. The Directorate General of Antiquities (DGA) earlier in the year carried out a extensive survey at the site and, with cabinet approval, agreed that construction could continue if the ruins were “backfilled” with compressed soil at least one meter above the tallest portion of the ruins after UXO and rubble removal. Caretaker Culture Minister Tammam Salam told us on August 25 that Aoun was demanding the GOL relocate the camp to new land, an option already studied and rejected due to the cost and procedural delays in appropriating the land. Salam described Aoun’s demand as disingenuous since, were the GOL to appropriate new land, Aoun would accuse the GOL of instituting a permanent resettlement plan or “tawteen” for the refugees, a policy universally rejected across the Lebanese political spectrum. One of the issues being considered by the court is whether Aoun has legal standing for the suit, either as a private citizen or an MP.

    ¶3. (C) The GOL filed an appeal to Aoun’s lawsuit, caretaker Justice Minister Ibrahim Najjar confirmed to Ambassador on August 14. Najjar said that both Aoun and the GOL had one month to prepare their cases. Meanwhile, on August 25 caretaker PM Siniora met with Salam, the DGA, the secretary general of the cabinet and a Lebanese Armed Forces (LAF) representative to “consolidate” the government’s position before presenting their appeal to the court later in September. Salam, who underscored earlier acceptance by some members of the opposition of the DGA’s proposal, noted that two of the three judges on the State Council, which must rule on the appeal, are Aoun supporters. On August 26 UNRWA’s Deputy Director for Lebanon Roger Davies told the Ambassador the court had ordered the previously agreed-upon work on backfilling to cease while the case is adjudicated. Only archeological surveying, rubble and UXO removal will continue. Davies said that Siniora had advised UNRWA on August 26 to obey the instruction, which asserting that the GOL was “100 percent behind” the NAB reconstruction project. Davies told us August 27 that UNRWA planned to order its contractor to cease backfilling operations on August 31. According to Regional UNRWA Director Filipo Grandi, the end of October was previously the projected date to complete the clearance work and begin constructing building foundations.

    09BEIRUT973, With cabinet negotiations stalled, Hariri hints at brinkmanship, 28 août 2009
    http://wikileaks.org/cable/2009/08/09BEIRUT973.html

    AOUN THE PROBLEM?
    OR HARIRI?
    –----------------

    ¶4. (C) The General does not fold easily, however, and underscored that his demands are firm and he will not “visit” anyone, adding cheekily that if “someone” wants to negotiate, he can visit the broad terrace of Aoun’s house. Caretaker Minister of Culture and Future Party stalwart Tammam Salam told the Ambassador August 25 that despite being “unstable,” Aoun is extremely intelligent, a political animal who does his homework and commits himself to a plan. “Even his allies can’t reel him in,” said Salam. “With or without the blessing of Syria, he will do what he wants.” Alain Aoun explained to PolChief August 26 that the General’s obstinacy was the result of Hariri’s marginalizing him (reftel) and insisted Hariri will need to find a way to meet with the General in order to move forward.

    ¶5. (C) Hariri has remained stoic in his responses to Aoun’s recent rants, winning praise from his allies, including Salam, who assessed that his performance has been “perfect” to date. Nonetheless, Hariri’s attempts to isolate Aoun have brought criticism from the opposition (reftel). Opposition MP Yassine Jaber, who is closely allied to Nabih Berri’s Amal party, suggested Hariri should have started negotiating with Aoun from the beginning instead of expecting Hizballah to push him. Indeed, Raad has insisted consistently in his public comments that Hizballah is Aoun’s ally, but not his mediator.

    […]

    OUTSIDE FORCES
    –-------------

    ¶9. (C) Many contacts still contend that the Hariri-Aoun spat cannot be the only thing holding up the government and that outside pressures are the real source of stalemate. Salam suggested that Syria, working from a strengthened regional and international position, must be working to freeze the process. Jaber assessed that the Egyptians had been interfering in Lebanon’s cabinet formation to serve its own regional interests. Numerous Embassy interlocutors insist that nothing can move forward in Lebanon until the Saudis and Syrians return to the negotiating table. The mood of many is summed up by Jumblatt’s comment to the Ambassador that Lebanon cannot form a government “while Saudi Arabia and Iran are fighting from Yemen to Iraq.”

    09BEIRUT1214, New lebanese cabinet announced, 10 novembre 2009
    http://wikileaks.org/cable/2009/11/09BEIRUT1214.html

    ¶7. (U) The following ministers were not returned in the new cabinet: Prime Minister Fouad Siniora, Deputy Prime Minister Issam Abou Jamra, Finance Minister Mohammad Chatah, Social Affairs Minister Mario Aoun, Industry Minister Ghazi Zoayter, Tourism Minister Elie Marouni, Culture Minister Tammam Salam, Environment Minister Antoine Karam, Minister of the Displaced Raymond Audi, Administrative Reform Minister Ibrahim Shamseddine, Youth and Sports Minister Talal Arslan, Education Minister Bahia Hariri, Foreign Affairs Minister Fawzi Salloukh, Energy and Water Minister Alain Tabourian, Agriculture Minister Elie Skaff, State Minister Ali Qanso, State Minister Khaled Qabbani, and State Minister Nassib Lahoud.

  • Un petit point sur l’une des deux raisons invoquées pour la démission de Mikati :

    – Le général Achraf Rifi, chef des Forces de sécurité intérieure, atteint l’âge de la retraite ; l’homme est très proche du 14 Mars. Prochainement également, le chef de l’armée, Jean Kahwagi semble-t-il apprécié du Hezbollah.

    Le Futur a proposé une loi pour prolonger les deux mandants :
    http://www.dailystar.com.lb/News/Local-News/2013/Mar-22/211132-rifi-downbeat-over-term-extension-prospects.ashx

    The Future parliamentary bloc has written an urgent draft law to change the mandatory retirement age for several high-ranking security officials who are set to reach mandatory retirement age this year, including Rifi and Lebanese Army Commander Gen. Jean Kahwagi.

    – Pas question pour le Hezbollah et les aounistes de prolonger Rifi, qui est leur bête noire dans plusieurs affaires :
    http://www.lorientlejour.com/category/Derni%C3%A8res+Infos/article/806628/Prorogation_du_mandat_de_Rifi_%3A_vers_une_demission_du_gouvernement_

    Le ministre d’Etat, Ahmad Karamé, a averti vendredi que le gouvernement pouvait tomber si le mandat du général Achraf Rifi à la tête des Forces de sécurité intérieure (FSI) n’était pas prorogé lors du Conseil des ministres qui se tient cet après-midi.

    Pour Kahwagi, le Hezbollah serait favorable, mais pas Aoun :
    http://www.dailystar.com.lb/News/Politics/2013/Mar-19/210664-future-seeks-extension-of-rifi-kahwagi-terms.ashx

    Both Hezbollah and ally Free Patriotic Movement leader MP Michel Aoun oppose extending Rifi’s term, given his affiliation with the Future Movement.

    Similarly, some March 14 groups are said to oppose lengthening Kahwagi’s term because of his perceived closeness to Hezbollah. The Islamist party backs adding to Kahwagi’s mandate, but Aoun does not.

    Je n’ai pas trouvé les raisons de l’opposition des aounistes à Kahwagi.

    – Joumblatt prétend qu’il était prévu de remplacer Rifi par le général Ali Hajj, bête noire du clan Hariri :
    http://www.naharnet.com/stories/en/76691-jumblat-reveals-plan-to-replace-rifi-with-ali-hajj-it-s-all-about-pr

    He revealed a plan that consists of replacing Internal Security Forces chief Asraf Rifi with General Ali Hajj.

    Hajj a déjà 58 ans, alors pour remplacer Rifi qui atteint les 59 ans fatidiques le 1er avril, je ne vois bien pas l’intérêt de provoquer des tensions énormes pour seulement quelques mois à la tête des FSI.

    – Pour succéder à Rifi, Roger Salem : « mais Salem est grec catholique ».
    http://www.dailystar.com.lb/News/Politics/2013/Mar-19/210664-future-seeks-extension-of-rifi-kahwagi-terms.ashx

    If Rifi’s term is not extended, ISF Deputy Commander Brig. Roger Salem will become acting head of the ISF until a new director-general is appointed, although Salem too will reach retirement age in only three months. Custom dictates that a Sunni holds the top post at the ISF, but Salem is a Greek Catholic.

    Et pour remonter plus loin sur le background de l’affaire :
    – Achraf Rifi bloquant l’accès du ministre des télécoms, puis refusant d’obéir aux ordres directs du ministre de l’intérieur ; sur fond de réseau téléphonique suspect :
    http://seenthis.net/messages/18989
    – le #cablegate révélait comment Achraf Rifi était très impliqué dans la création de la milice de Saad Hariri :
    http://seenthis.net/messages/15268

    The second issue Jumblatt raised was Saad’s reported training of Sunni militias in Lebanon (allegedly 15,000 members in Beirut and more in Tripoli). In establishing his own “security agencies” in Beirut and Tripoli, Saad was being badly advised by “some people,” Jumblatt said, such as ISF General Ashraf Rifi. In his meeting with Jumblatt, Hassan admitted having knowledge that members of Saad’s Future Movement were being trained. Hassan reportedly opposed such training, but “people around Saad” (i.e., Rifi) were telling him to go ahead.

    L’homme est donc particulièrement central pour les projets américains au Liban, et il semble tout de même totalement inimaginable que le bonhomme bénéficie du moindre traitement de faveur de la part d’un gouvernement auquel il a déjà très ouvertement désobéi (allant jusqu’à la confrontation physique avec un ministre).

  • Julian Assange, cyber-terroriste ?
    http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2719

    Pour toute une génération aujourd’hui dans le monde, Julian Assange est le héros qui invente Wikileaks, qui dévoile les crimes de guerre des Etats-Unis en Irak, qui diffuse des milliers de pages de documents officiels, qui fait trembler Etats et services de renseignement.

  • Très important : le Liban vient de frôler le déclenchement officiel d’une nouvelle guerre civile, et tout ce qu’on peut lire d’ici, c’est un silence embarrassé, ou une assez nette tentative d’inverser les responsabilités.

    Pour Kahwagi [le chef de l’armée libanaise], le Liban vient de vivre sa pire crise sécuritaire en huit ans
    http://www.lorientlejour.com/category/Derni%E8res+Infos/article/805988/Pour+Kahwagi%2C+le+Liban+vient+de+vivre+sa+pire+crise+s.html

    Le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Jean Kahwagi, a affirmé que le Liban avait connu ces dernières 24 h sa pire situation sécuritaire depuis huit ans, après des attaques coordonnées contre des cheikhs sunnites à Beyrouth.

    La lecture de l’Orient-Le Jour tend à n’incriminer que « les chiites » qui ont agressé des religieux sunnites.

    Pourtant, le chef de l’armée est cité déclarant :

    Il a appelé les politiciens et les responsables religieux à “combattre tous ceux qui poussent à la discorde dans le pays”.

    Mais qui peut donc pousser, selon le chef de l’armée, à la « discorde dans le pays » ?

    Dans un article précédent, L’OLJ citait le Grand mufti de la République (sunnite, n’est-ce pas) :
    http://www.lorientlejour.com/category/À+La+Une/article/805966/Liban_%3A_Les_incidents_itinerants_exacerbent_la_rue_sunnite.html

    Le mufti de la République a profité de sa visite à l’hôpital pour s’en prendre aussi à ses propres opposants. « J’impute la responsabilité à certains leaders sunnites, lesquels sont derrière les attaques contre le mufti de la République et visent à le faire tomber. Ces leaders ont incité ces drogués à agresser les ulémas. Ils doivent être sanctionnés au même titre que les drogués », a-t-il expliqué. En effet, le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel, le mouvement Amal et le Hezbollah avaient affirmé dans la nuit de dimanche que les agresseurs étaient des « voyous drogués ».

    L’OLJ ne cherche pas plus loin qui pourraient être des « leaders sunnites » qui « inciteraient » des « drogués chiites » à attaquer des religieux sunnites ?

    La lecture de l’OLJ donne une impression très nette : le Liban est passé au bord de la guerre civile parce que des chiites ont agressé des religieux sunnites. Les citations du grand mufti et du chef de l’Armée, si on se contente de cette lecture, sont plus ou moins incompréhensibles.

    D’abord, il faut rappeler que depuis des semaines, l’agitation sectaire de l’escroc salafiste Assir à Saïda et ses menaces explicites contre les habitants chiites de la ville sont extrêmement dangereuses. J’écrivais il y a tout juste 5 jours : « Ces provocations vont fatalement se terminer dans le sang. » (Provocations explicites qui ne semblent, elles, ni intéresser nos médias, ni provoquer de déclarations paternalistes des ambassades étrangères.)
    http://seenthis.net/messages/121609

    Plus précisément, on pourra lire cette présentation d’un enchaînement des événements par Al-Monitor (article à la tonalité très discutable par ailleurs – je pense qu’il faut en général prendre Al-Monitor avec des pincettes ; cet article s’illustre d’ailleurs par un titre totalement contraire aux événements qu’il relate) :
    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2013/03/sunni-shiite-tension-lebanon.html

    Un militant chiite libanais (présenté avec certitude comme un membre du Hezbollah par Al Monitor) serait mort en Syrie, en protégeant un lieu saint chiite au Sud de Damas (sanctuaire déjà attaqué semble-t-il par des « rebelles » syriens autant intéressés par la guerre contre les lieux saints chiites que par la chute du régime).

    À la nouvelle de l’enterrement, les supporters du salafiste Assir installèrent des check-points à Saïda, pour « distribuer des douceurs » en signe de liesse (il n’y a que l’extrême bonne volonté du Al-Monitor pour accepter l’idée que des miliciens salafistes montent des check-points pour distribuer des pâtisseries libanaises et que cela va bien se passer).

    Des résidents chiites du quartier de Haret Saïda auraient donc décidé de se rendre sur ces check-points pour, selon Al-Monitor, « provoquer ces hommes » (comme si ça n’était pas le fait que des salafistes installent des check-points à Saïda qui était déjà une intolérable « provocation »).

    Suite à quoi (mais le lien logique n’est pas réellement explicité), un « supporter masqué d’Assir » serait allé tirer des coups de feu contre le quartier de Haret Saïda. (Détail insignifiant : s’il est masqué et s’il n’a pas été arrêté, comment sait-on qu’il s’agit d’un supporter d’Assir ?)

    Et c’est ensuite que des religieux sunnites ont été agressés à Beyrouth. La dénonciation par le chef de l’Armée de « ceux qui poussent à la discorde » prend ici beaucoup plus de sens immédiat.

    En réalité, il faudrait sans doute également se replacer dans les événements de Tripoli, où les bandes armées sunnites viennent de dénoncer leur propre instrumentalisation par le 14 Mars et les sheikhs salafistes :
    http://seenthis.net/messages/121196
    et évidemment l’attaque d’Ersal contre l’armée libanaise, qui avait déjà été l’occasion d’une tentative de manipulation orchestrée par le bureau de presse Hariri à Beyrouth, et la réfutation claire par le chef de l’armée :
    http://seenthis.net/messages/112742

    Clairement, le chef de l’armée ne se contente pas de dénoncer deux chiites isolés de Beyrouth…

    Quant aux déclarations du grand mufti, comme le souligne @rumor, http://seenthis.net/messages/123105
    elles ont une signification légèrement différente : la lutte entre le grand mufti sunnite et le 14 Mars est officielle depuis des mois (il y a eu plusieurs articles du Akhbar). Noter que là, les accusations sont encore plus graves : faut-il comprendre que, selon lui, les deux voyous chiites (dénoncés immédiatement par le Hezbollah et Amal) ont agit non à la suite des provocations de Saïda, mais pour le compte de ses opposants du Dar al-Fatwa, c’est-à-dire sur commande des chefs sunnites (politiques, religieux ?) du 14 Mars ?

    Le Hezbollah, lui, dénonce explicitement une ingérence américaine. Depuis le #cablegate libanais, on sait en effet que les politiciens du 14 Mars et leurs alliés américains sont parfaitement capables d’exploiter une situation déjà détestable pour atteindre à une situation encore plus détestable. La déclaration du Mufti, qui implique que l’attaque par des « drogués chiites » seraient en réalité une manipulation de la part de responsables sunnites, me semble correspondre à la même logique.

    • Noter que le chef de l’armée parle de pire crise sécuritaire « depuis 8 ans », c’est-à-dire l’attentat contre Rafiq Hariri en février 2005. Et donc pas du tout les événements de mai 2008, pourtant invoqués rituellement par les 14 Mars comme un véritable épisode de guerre civile.

    • Source : la déclaration du chef de l’armée dans le Safir :
      http://www.assafir.com/Article.aspx?EditionId=2415&articleId=2011&ChannelId=58105

      وقال قائد الجيش اللبناني العماد جان قهوجي لـ«السفير» ان لبنان مر في الساعات الأربع والعشرين الماضية «بأخطر استحقاق أمني منذ ثماني سنوات»، وأضاف أن ما حصل يدل بوضوح الى أين يمكن أن يقود الشحن الطائفي والسياسي والمذهبي المستمر على مدار الساعة، مناشداً السياسيين ورجال الدين أن يتحملوا مسؤولياتهم من أجل وضع حد لكل من يساهم في التحريض ضد الآخر في وطنه.