• Double meurtre dans les Cévennes : comment des gendarmes #cartographes participent aux recherches

    Ou la gendarmerie cartographique

    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/double-meurtre-dans-les-cevennes-comment-des-gendarmes-cartographes-par

    « Ce qui nous intéresse, ce sont les habitations qui sont un peu disséminées partout, habitables ou en ruines, les points d’intérêt où une personne serait susceptible de se cacher, les cours d’eau, les petits sentiers qui ont été créés récemment. »
    Gilles, gendarme cartographe

    à franceinfo

    Les clichés pris depuis l’hélicoptère, une fois traités, permettent d’obtenir des images orthophotographiques de la zone couverte et de mettre à jour les fonds de carte existants aussi souvent que nécesaire. « Tout ça associé, on va pouvoir faire un plan extrêmement précis et pouvoir organiser nos recherches en en fonction », explique Gilles.

    Le travail de cartographie de crise permet ainsi de repérer des détails qui n’apparaissent pas sur les cartes classiques et sur les images satellites existantes, et de révéler tout changement : effondrement, éboulement ou chemin caché. Une aide efficiente dans cette chasse à l’homme.

    #cartographie #police et nouveau terme (pour moi dans ce contexte #cartographie_de_crise

  • En #Géorgie, la #frontière avec l’#Azerbaïdjan au cœur de l’« affaire des cartographes »

    A la veille des élections législatives du 31 octobre, ce scandale impliquant le parti d’opposition pourrait peser sur le scrutin.

    Il y a encore un an et demi, Zviad Naniachvili grimpait chaque matin sur la crête qui sépare la Géorgie de l’Azerbaïdjan pour voir le soleil se lever sur les montagnes. Ce guide géorgien de 37 ans a grandi là, au pied du #monastère orthodoxe de #David_Garedja, un complexe spectaculaire d’églises et de cellules troglodytes fondé au VIe siècle. Le site, creusé dans la roche, s’étire sur plusieurs hectares de part et d’autre de la frontière, dans un paysage désertique. Jusqu’ici, tout le monde pouvait s’y promener librement. C’est désormais impossible.

    Depuis la visite, en avril 2019, de la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, proche du parti au pouvoir, Rêve géorgien, des #gardes-frontières azerbaïdjanais ont fait leur apparition sur la crête, empêchant touristes et pèlerins de visiter la partie du monastère située de l’autre côté de la frontière. « C’est comme si quelqu’un vivait chez moi », déplore Zviad Naniachvili, en levant les yeux vers la cime.

    La chef de l’Etat, flanquée de deux hommes en armes, avait appelé à régler « de toute urgence » la question de la #délimitation des frontières, ravivant les tensions autour de ce sujet sensible : les Géorgiens affirment que ce site historique, culturel et religieux leur appartient, ce que contestent les Azerbaïdjanais, pour lesquels ces hauteurs ont une importance stratégique.

    Devant la porte en bois gravée de la grotte où vécut David Garedja, l’un des pères assyriens venus évangéliser la Géorgie, trois jeunes filles en jupe plissée entonnent un chant sacré face aux #montagnes. « Dieu va tout arranger », veut croire l’une.

    A l’approche des élections législatives du samedi 31 octobre, le #monastère est désormais au cœur d’un scandale susceptible de peser sur le scrutin. L’histoire, aux ramifications complexes, cristallise les crispations qui traversent la société géorgienne, plus polarisée que jamais, sur fond de « fake news » et de tensions régionales avec le conflit au #Haut-Karabakh, enclave séparatiste en Azerbaïdjan.

    Deux cartographes arrêtés

    L’affaire a éclaté trois semaines avant le premier tour. Le 7 octobre, deux #cartographes, anciens membres de la commission gouvernementale chargée de négocier la démarcation de la frontière, ont été arrêtés et placés en #détention provisoire – une mesure exceptionnellement sévère.

    #Iveri_Melachvili et #Natalia_Ilicheva sont accusés par le procureur général de Géorgie d’avoir voulu céder des terres à l’Azerbaïdjan entre 2005 et 2007, lorsque l’ex-président Mikheïl Saakachvili était au pouvoir. Ils auraient caché la bonne carte, datée de 1938, pour en utiliser une autre à la place, défavorable à la Géorgie, lui faisant perdre 3 500 hectares. Les deux cartographes, qui clament leur innocence, encourent dix à quinze ans de prison.

    Ces #arrestations surprises, survenues en pleine campagne électorale, électrisent le débat à quelques jours du scrutin. Qualifié de « #traître », le parti de l’opposition, emmené par Mikheïl Saakachvili, le Mouvement national uni, dénonce une « manipulation politique » du parti au pouvoir – dirigé par le milliardaire Bidzina Ivanichvili – visant à le discréditer avant le scrutin.

    La nature politique de cette affaire ne fait aucun doute non plus pour les ONG. Quinze d’entre elles, dont Transparency International et Open Society Foundation, ont ainsi conjointement dénoncé, le 9 octobre, une « enquête à motivation politique ». Elles pointent le « timing de l’enquête », en période préélectorale, les commentaires du parti au pouvoir, qui « violent la présomption d’innocence », et « l’approche sélective » des investigations, certains témoins majeurs n’étant pas auditionnés. Ces ONG exhortent ainsi les autorités à « cesser de manipuler des sujets sensibles pour la population avant les élections ».

    « Cette affaire est une tragédie personnelle pour les deux cartographes, mais, au-delà, c’est l’indépendance de la justice, inexistante, qui est en question, souligne Ivane Chitachvili, avocat à Transparency International. Tant que notre système restera un instrument politique aux mains du gouvernement, cela continuera. »

    « Attiser le sentiment nationaliste et religieux »

    Des membres du gouvernement, dont le ministre de la défense, Irakli Garibachvili, et des représentants de l’Eglise orthodoxe, proche de la Russie, accusent même les deux cartographes d’avoir tenté de vendre le monastère de David Garedja lui-même. Le site religieux n’est pourtant mentionné nulle part dans les 1 500 pages du dossier judiciaire. « Ils parlent du monastère pour embrouiller les gens et les prendre par l’émotion, en attisant leur sentiment nationaliste ou religieux, analyse Ivane Chitachvili.

    La stratégie fonctionne auprès d’une partie de la population, qui compte 84 % d’orthodoxes. Tamuna Biszinachvili, une vigneronne de 32 ans venue en famille visiter le monastère, en est convaincue : « Notre ancien gouvernement a fait une énorme connerie. » Ce qu’elle a lu sur Facebook et ses échanges avec un moine l’ont persuadée que cette histoire était vraie. C’est même pour cela qu’elle a tenu à venir avec ses enfants aujourd’hui : « Je veux leur montrer le monastère avant que les Azerbaïdjanais prennent cette terre. Notre terre. »

    Sur les hauteurs du monastère, Goram, un réserviste de 24 ans venu déposer quelques bougies, n’accorde au contraire aucun crédit à ces accusations. « Qui peut croire à cette histoire ? Aucune terre n’a pu être cédée, puisqu’il n’y a même pas d’accord sur la frontière ! », rappelle-t-il.

    De fait, voilà près de trente ans, depuis la chute de l’URSS, que la Géorgie et l’Azerbaïdjan négocient leur frontière, centimètre par centimètre, en exhumant de vieilles cartes. Les deux tiers ont fini par faire l’objet d’un #accord technique, un tiers est toujours en discussion, mais rien n’a encore jamais été ratifié.

    Rôle trouble de la #Russie

    Assis derrière la table à manger de sa cellule troglodyte, un moine orthodoxe en robe noire et à la longue barbe brune se prend la tête à deux mains, affligé par l’affaire des cartographes. Derrière lui, une guirlande « happy birthday » pendille entre deux icônes. Quelques morceaux de pain et un bidon en plastique rempli de vin traînent encore sur la table après les agapes.

    Persuadé d’être surveillé, le père redoute de parler, mais accepte, sous le couvert de l’anonymat, de livrer son point de vue, en rupture avec celui de ses supérieurs. « C’est la visite de la présidente qui a déclenché tout ça », se lamente-t-il. Sans oser le nommer, il soupçonne également « un grand pays » d’avoir « intérêt à créer un #conflit » dans la région. L’affaire des cartographes lui « rappelle les purges soviétiques, quand 60 % des prisonniers étaient des détenus politiques ». La comparaison revient souvent dans ce dossier.

    Plus divisés que jamais, les Géorgiens oscillent entre colère et consternation. « Ceux qui n’ont pas subi un lavage de cerveau savent bien que cette histoire est absurde, soupire Chota Gvineria, chercheur au Centre de recherche sur la politique économique (EPCR), basé à Tbilissi. Le bureau du procureur est directement subordonné au gouvernement, qui utilise deux innocentes victimes pour manipuler l’opinion avant les élections. »

    Cet ancien diplomate pointe également le rôle trouble de la Russie, où la #carte prétendument « dissimulée » par les cartographes a soudain été retrouvée par un homme d’affaire, #David_Khidacheli, ancien vice-président du conglomérat russe #Sistema, qui l’a transférée à la Géorgie. A travers cette affaire, « Moscou veut déstabiliser la région et créer un conflit entre la Géorgie et l’Azerbaïdjan pour renforcer son influence », analyse le chercheur. Malgré ce #différend_frontalier, Bakou garde de bonnes relations avec Tbilissi, son partenaire stratégique.

    Pour Guiorgui Mchvenieradze, directeur de l’ONG Georgian Democracy Initiative et avocat du cartographe Iveri Melachvili, « cette affaire est inacceptable au XXIe siècle ». Devenu à son tour la cible d’une campagne de dénigrement, il affirme qu’il est « clair et net que les activistes et trolls sont extrêmement mobilisés, notamment sur Facebook, pour diffuser des “fake news” » sur ce dossier, et le faire passer lui aussi pour un « traître qui veut vendre le monastère ». Le procès des cartographes doit s’ouvrir le 4 décembre.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/10/29/en-georgie-la-frontiere-avec-l-azerbaidjan-au-c-ur-de-l-affaire-des-cartogra
    #cartographie #frontières #cartographe #nationalisme

    via @fil

  • Pour les #cartographes d’ici, vous connaissez sûrement ?

    « C´est une autre chose que nous avons apprise de votre Nation, » dit Mein Herr, « la cartographie. Mais nous l´avons menée beaucoup plus loin que vous. Selon vous, à quelle échelle une carte détaillée est-elle réellement utile ? »

    « Environ six pouces pour un mile. »

    « Six pouces seulement ! » s´exclama Mein Herr. « Nous sommes rapidement parvenus à six yards pour un mile. Et puis est venue l´idée la plus grandiose de toutes. En fait, nous avons réalisé une carte du pays, à l´échelle d´un mile pour un mile ! »

    « L´avez-vous beaucoup utilisée ? » demandai-je.

    « Elle n´a jamais été dépliée jusqu´à présent », dit Mein Herr. « Les fermiers ont protesté : ils ont dit qu´elle allait couvrir tout le pays et cacher le soleil ! Aussi nous utilisons maintenant le pays lui-même, comme sa propre carte, et je vous assure que cela convient presque aussi bien. »

    #Lewis_Carroll - Sylvie & Bruno concluded (1893)
    #carte #cartographie #échelle

    • Oui, la carte 1:1 de Lewis Caroll et il y a aussi celle de Borges. mais ça reste super, donc merci de le resignaler ! :)

      Il faut citer l’excellent article de Gills Palsky :

      Borges, Carrol et la carte au 1/1
      https://journals.openedition.org/cybergeo/5233

      et voici le texte de Borgès :

      En cet empire, l’Art de la Cartographie fut poussé à une telle Perfection que la Carte d’une seule Province occupait toute une Ville et la Carte de l’Empire toute une Province. Avec le temps, ces Cartes Démesurées cessèrent de donner satisfaction et les Collèges de Cartographes levèrent une Carte de l’Empire, qui avait le Format de l’Empire et qui coïncidait avec lui, point par point. Moins passionnées pour l’Étude de la Cartographie, les Générations Suivantes réfléchirent que cette Carte Dilatée était inutile et, non sans impiété, elles l’abandonnèrent à l’Inclémence du Soleil et des Hivers. Dans les Déserts de l’Ouest, subsistent des Ruines très abîmées de la Carte. Des Animaux et des Mendiants les habitent. Dans tout le Pays, il n’y a plus d’autre trace des Disciplines Géographiques.

      Jorge Luis Borgès.

      La carte « est » le territoire
      https://cartogallica.hypotheses.org/432

  • The cartographers - The Chronicle

    http://www.dukechronicle.com/article/2017/10/the-cartographers

    The cartographers
    small questions
    By Mihir Bellamkonda | 10/31/2017

    This week’s small question: how far can I stretch the definition of a column before my editor stops printing me? Let’s find out. Here’s a story a stranger once told me in Lilly library. I was waiting on a surprisingly comfortable wooden bench for a librarian to see if they had any copies of a book I was interested in in the stacks, when a man in a t-shirt sat down next to me. He looked young enough to be a student, but could have been anyone, really. After a moment of polite silence, he asked me if I wanted to hear a story. I don’t remember replying. I do remember the story:

    #cartographie #cartographes

  • Emma Willard, America’s First Female Mapmaker
    https://www.theparisreview.org/blog/2018/06/18/americas-first-female-mapmaker

    A recent item for sale in the rare-book trade caught my eye. Boston Rare Maps had a series of twelve maps created by America’s first female mapmaker, Emma Willard. They were to accompany a textbook she had written, first issued in 1828. The maps for sale were from the second edition.

    Willard is well-known to historians of the early republic as a pioneering educator, the founder of what is now called the Emma Willard School, in Troy, New York. But she was also a versatile writer, publisher and, yes, mapmaker. She used every tool available to teach young readers (and especially young women) how to see history in creative new ways. If the available textbooks were tedious (and they were), she would write better ones. If they lacked illustrations, she would provide them. If maps would help, so be it: she would fill in that gap as well. She worked with engravers and printers to get it done. She was finding her way forward in a male-dominated world, with no map to guide her. So she made one herself.

    #cartographie #visualisation #femmes #historicisation #Emma_Willard

  • Chart-maker Biography :

    http://infowetrust.com/specimen

    Timeline bars to show you the lives of some of the most influential chart makers, in the style of Joseph Priestley’s 1765 redacted A Specimen of a Chart of Biography.

    Joseph #Priestley was an 18th century English polymath (like so many early chart makers) and clergyman most famous for his discovery of oxygen. He was infamous for trying to fuse Enlightenment rationalism with Christian theism. Priestley wrote histories of science and Christianity in an effort to reveal the progress of humanity. In addition to modernizing aspects of education (including valuing all people’s history), this effort also produced a series of wonderful charts. These were the first timeline charts in which individual bars were used to visualize the life span of a person. Thousands of famous people’s lives can be compared across 2,000 years:

    #visualisation #cartoexperiment #précurseurs #cartographes #cartographie #Humboldt

  • Population Cosmos :
    http://infowetrust.com/humboldt

    Stacked bars allow comparison across nations of the total number of early data visualization pioneers, in the style of a chart from Alexander von Humboldt’s 1811 Atlas Geographique Et Physique Du Royaume De La Nouvelle-Espagne (Geographic and Physical Atlas of the Kingdom of New Spain):
    Rumsey Collection

    #Alexander_von_Humboldt was a Prussian polymath famous for a scientific expedition to Latin America (1799-1804) which laid the foundation for modern biogeography and long term geomagnetic and meteorological monitoring. He was the first to explore the New World extensively with a modern scientific perspective. He came away from adventures through Venezuela, Cuba, the Andes, Mexico, and the United States, with a fortune of data collected using the most modern scientific instruments available. His quantitative methodology – which featured observation, precision, and the aesthetic ideals of Romanticism – became known as Humboldtian science.

    In addition to the stacked bar chart featured here, Humboldt also constructed the first isothermal chart:

    #visualisation #cartoexperiment #précurseurs #cartographes #cartographie #Humboldt

  • Out of the Swamp: Adolphe Quetelet
    http://infowetrust.com/swamp

    Adolphe #Quetelet was a Belgian polymath who was influential in introducing statistical methods to the social sciences. A doctor in mathematics, he conceived and founded the Brussels Observatory, developed the body mass index scale, founded or co-founded several national and international statistical societies and journals, and presided over the first series of the International Statistical Congresses. He appropriated the term “social physics” to describe his investigation of the “average man” – statistical laws underling complex social phenomena such as crime, marriage, and suicide.

    #visualisation #cartoexperiment #précurseurs #cartographes #cartographie

  • Seeking #Minard

    http://infowetrust.com/seeking-minard

    Charles Joseph Minard was a French engineer famous for his depiction of Napoleon’s retreat from Moscow. He produced over 50 beautiful maps, most notably dozens that draped the flow of goods and people over geography. This article intentionally dives directly past the Moscow map and deep into a most surprising story of data visualization pioneering.

    Minard composed almost all of his maps in retirement after completing a decorated career as an engineer and civil servant. A full biography is warranted, but the highlights of Minard’s professional career include studying as a teenager under Lagrange and Fourrier at the Ecole Polytechnique, taking part in many major public works projects, teaching at France’s premier civil engineering school (Ecole nationale des ponts et chaussée), being named to the National Order of the Legion of Honour and becoming the Inspector General of Bridges and Roads.

    #visualisation #cartoexperiment #précurseurs #cartographes #cartographie

    • [CARTE] Nuit Debout ! par Nicolas Lambert · 26/04/2016
      https://neocarto.hypotheses.org/2256

      Camarades #cartographes, je partage aujourd’hui une carte des rassemblements du mouvement Nuit Debout. La réalisation de cette carte s’effectue en deux étapes. Premièrement, la carte est générée directement avec le #langage_R en allant chercher la liste des lieux de rassemblement sur le site http://www.nuitdebout.fr, grâce à des techniques de web scrapping. Le géocodage et la représentation cartographique sont également effectués dans R grâce à des packages dédiés (photon, cartography). Dans un second temps, la carte est retravaillée et mise en scène dans un logiciel de DAO. Ce processus traduit assez bien, selon moi, une façon efficace d’aborder la production cartographique, à la fois reproductible et éditoriale.

      Sur la carte, figurent deux éléments. Des points rouges viennent indiquer les lieux de rassemblement. Des traits bleu foncé relient les lieux distants de moins de 100 km à vol d’oiseau (choix relativement arbitraire). Cette symbolique du réseau est ici choisie pour mettre en scène l’idée que le mouvement Nuit Debout s’ancre, se diffuse et s’interconnecte sur l’ensemble du territoire national. Bref, cette carte invite à aller voir au delà de la seule place de la République à Paris.

      Voici ci-dessous l’ensemble du code R.

    • [CARTE] Nuit Debout ! (2)

      https://neocarto.hypotheses.org/2276

      Camarades cartographes, je publie aujourd’hui une mise à jour de la carte des rassemblements Nuit Debout en reproduisant la même méthodologie que précédemment (voir billet précédent). Je réponds par la même aux quelques critiques et remarques qui ont été émises concernant la première mouture de la carte.

      Pour construire cette nouvelle carte, l’extraction des données s’appuie désormais sur le wiki du mouvement (https://wiki.nuitdebout.fr) et prend ainsi en compte un plus grand nombre de villes que précédemment. Je profite aussi de cette seconde version de la carte pour y incorporer les départements d’outre-mer honteusement omis précédemment (mea culpa). Enfin, on m’a également fait remarquer que, comme le nuage de Tchernobyl, le mouvement ne s’arrête pas aux frontières de la France. Je publie donc une variante de la carte en représentant aussi les lieux de rassemblement de l’autre côté de la frontière. Pour cette dernière, j’ai légèrement fait varier la mise en page pour aller vers quelque chose de plus abstrait.

  • Cartographic Citations: A Style Guide, Second Edition - Books / Professional Development - Books for Academic Librarians - Books for Public Librarians - ALA Store

    http://www.alastore.ala.org/detail.aspx?ID=3554

    Cartographic Citations: A Style Guide, Second Edition
    Christine Kollen, Wangyal Shawa, Mary Lynette Larsgaard
    Item Number: 978-0-8389-8556-4

    Publisher: MAGIRT
    Price: $20.00

    Cartographic Citations: A Style Guide, Second Edition is the most thorough citation guide to the spectrum of cartographic works available and will aid authors and scholars in crediting specialized resources overlooked by general citation guides.

    Readers will find in the new edition a greatly updated and expanded section on electronic spatial data including entirely new entries for GIS data, real-time online maps and interactive online maps. In addition, the breadth of cartographic items covered include not just standalone print maps, but maps printed in periodicals and books, cross sections, facsimiles, relief models, globes, and aerial photographs. Every entry of the 1992 first edition was revisited by the authors, resulting in a completely revised reference work. About the Authors

    Christine Kollen is the Data Curation Librarian at University of Arizona. She also has responsibility for developing and managing digital projects, such as Arizona Geospatial Data and Maps, collection development and reference for GIS and Maps. She is the 2011 recipient of the Honors Award by ALA Map and Geospatial Information Round Table.

    Tsering Wangyal Shawa is GIS and Map Librarian at Princeton University and recent recipient of the ICT Rowell award supporting Tibetan research.

    #cartographie #sémiologie #cartographes #cartographie_critique

  • Citations tirées du #livre de #David_ALBAHARI,

    L’homme de neige


    Résumé :

    Le narrateur de L’homme de neige a une idée fixe : boire du jus d’orange. Venu de l’#ex-Yougoslavie, il est invité comme écrivain en résidence dans une université nord-américaine. Mais sa nouvelle vie, confortable et bien réglée, dont il note minutieusement les moindres détails, ne fait tout simplement pas sens pour lui. Ses quelques cours et conférences, ses obligations sociales et ses conversations avec les professeurs et étudiants, tout est envahi par un sentiment d’échec et d’ennui - sentiment auquel il échappe seulement grâce à l’idée de boire du jus d’orange. Puis, cet équilibre fragile se fissure. Le narrateur a de plus en plus l’impression de flotter, voire de se désagréger. La découverte d’une armoire fermée à clef au sous-sol tourne vite à l’obsession, et lorsqu’il cède à la tentation de l’ouvrir pour y trouver des cartes et des plans de toute sorte, il ne peut s’empêcher de les placarder sur les murs de son appartement en pleine nuit. Entouré ainsi de cartes qui illustrent les déchirures de l’Histoire et la fragilité des identités et des frontières, il sent les choses se brouiller de plus en plus autour de lui. Jusqu’à ce que les premières neiges tombent sur la ville.

    http://www.babelio.com/livres/Albahari-LHomme-de-neige/120981

    Citations :

    « La #géographie est un état, un moment plus ou moins bref ou long d’un acquis ; l’#histoire, c’est un diagnostic, c’est la nuit. […] L’histoire est déboîtement, déraillement du cours habituel des choses, quelque chose comme un disque rayé, sa répétition perpétuelle, souvent absurde, parfois claire et précise comme une prédiction. […] L’histoire n’a rien à voir avec la parole, elle se produit dans un espace autre que celui des mots, espace parfois exigu, parfois insaisissable, auquel l’individu en tant que tel n’a pas accès. La parole est un phénomène collectif, mais qui se réalise au niveau individuel, alors que l’histoire est individuelle, mais se réalise sur le plan collectif. La parole jaillit, gicle comme un jet d’eau, alors que l’histoire happe comme un gouffre de rivière souterraine »

    David ALBAHARI, L’homme de neige, Gallimard, 2004, p.64.

    « ’De même qu’une #bibliothèque est un cimetière de récits morts, les #cartes sont des cimetières de l’histoire morte, me suis-je dit. Seul est vivant un récit qui ne se livre pas au langage, comme seule est vivante une histoire une histoire qui ne se livre pas aux cartes. Il est vain d’écrire, comme il est vain de dessiner une carte. Les mots ne sont qu’un écho, la résonance d’un creux, des cavaliers fantômes dans le ciel, tout comme les frontières ne sont que des gribouillages sans réalité, des obstacles invisibles. Un récit n’existe pas plus sur le papier, entre les pages d’un livre, qu’une véritable #frontière n’existe sur une carte ou dans un #atlas ».

    David ALBAHARI, L’homme de neige, Gallimard, 2004, p.100.

    « Seuls les prestidigitateurs, me suis-je dit, utilisent encore l’abri d’une toile ou le réconfort d’une caisse dont ils resurgissent transfigurés, victorieux de la nature, porteurs de la promesse que le monde peut, malgré tout, être meilleur. A condition, me suis-je dit, que le monde ne soit pas une carte et que nous ne voulions pas être des #cartographes »

    David ALBAHARI, L’homme de neige, Gallimard, 2004, p.105.

    « Le professeur de sciences politiques a bu une gorgée de bière, essuyé la mousse sur ses lèvres. ’L’homme, les humains, a-t-il dit, forment un cercle à part, non pas sur la croûte, comme on pourrait le croire, mais entre la croûte et l’atmosphère, un cercle qui, véritablement, n’appartient à personne. Ce cercle, a-t-il poursuivi en retournant encore une fois la serviette, est également divisé en nombreuses parties, avec leurs points de rencontre, avec leurs frontières exerçant des frictions les unes contre les autres, et avec des rebords qui empiètent les uns sur les autres’. Il nous a regardés. Personne n’a ouvert la bouche. ’C’est là, à ces endroits, a-t-il dit, que surviennent les guerres, de la même manière, justement, que se produisent les tremblements de terre, lesquels se répètent aussi longtemps que les anomalies géologiques ne sont pas corrigées. A la seule différence près qu’ici il n’est pas question de géologie, mais de l’esprit humain’. […] ’De la même manière, a dit le professeur de sciences politiques, les #guerres se répètent jusqu’à ce que les anomalies de l’esprit humain soient corrigées, jusqu’à ce que les différences soient aplanies, la compréhension établie, ou jusqu’à ce que quelqu’un soit anéanti ».

    David ALBAHARI, L’homme de neige, Gallimard, 2004, p.78.

    « J’ai feuilleté lentement l’Atlas historique de l’Europe centrale et orientale. Des empires se muaient en royaumes, des comtés s’unissaient en provinces, des provinces devenaient républiques, des monarchies se querellaient, des régions autonomes se repliaient sur elles-mêmes, des fédérations aspiraient à devenir des confédérations, mais les frontières, au sens plus large, les vraies, celles qui relevaient vraiment de l’esprit et non des modifications militaires ou politiques, restaient les mêmes, toujours le long des mêmes #délimitations_géographiques. Certains fleuves sont simplement restés infranchissables, certaines falaises insurmontables. Peu importait où se trouvait une frontière, frontière justifiée par une guerre, une #conquête ou un compromis : la vraie frontière pouvait être quelque part ailleurs. Parfois, une rivière qui traversait depuis des siècles un Etat, bien à l’intérieur de son territoire, n’avait pourtant jamais servi de lien, n’avait toujours fait que séparer, au contraire, que confirmer les différences, montrant que le monde peut avoir mille masques mais un seul vrai visage »

    David ALBAHARI, L’homme de neige, Gallimard, 2004, pp.90-91.

    #lecture