• J.K. Rowling Writes about Her Reasons for Speaking out on Sex and Gender Issues - J.K. Rowling
    https://www.jkrowling.com/opinions/j-k-rowling-writes-about-her-reasons-for-speaking-out-on-sex-and-gender-i

    The one thing that gives me hope is that the women who can protest and organise, are doing so, and they have some truly decent men and trans people alongside them. Political parties seeking to appease the loudest voices in this debate are ignoring women’s concerns at their peril. In the UK, women are reaching out to each other across party lines, concerned about the erosion of their hard-won rights and widespread intimidation. None of the gender critical women I’ve talked to hates trans people; on the contrary. Many of them became interested in this issue in the first place out of concern for trans youth, and they’re hugely sympathetic towards trans adults who simply want to live their lives, but who’re facing a backlash for a brand of activism they don’t endorse. The supreme irony is that the attempt to silence women with the word ‘TERF’ may have pushed more young women towards radical feminism than the movement’s seen in decades.

    The last thing I want to say is this. I haven’t written this essay in the hope that anybody will get out a violin for me, not even a teeny-weeny one. I’m extraordinarily fortunate; I’m a survivor, certainly not a victim. I’ve only mentioned my past because, like every other human being on this planet, I have a complex backstory, which shapes my fears, my interests and my opinions. I never forget that inner complexity when I’m creating a fictional character and I certainly never forget it when it comes to trans people.

    All I’m asking – all I want – is for similar empathy, similar understanding, to be extended to the many millions of women whose sole crime is wanting their concerns to be heard without receiving threats and abuse.

    Via FB :

     !! LA RÉPONSE DE JK ROWLING !!💬
    TRADUCTION :
    10 JUIN 2020
    ●JK Rowling écrit sur ses raisons de s’exprimer sur le sexe et le genre
    ( Avertissement : ce texte contient un langage inapproprié pour les enfants. )
    Ce n’est pas une pièce facile à écrire, pour des raisons qui deviendront bientôt claires, mais je sais qu’il est temps de m’expliquer sur une question entourée de toxicité. J’écris ceci sans aucun désir d’en rajouter à cette toxicité.
    Pour les personnes qui ne le savent pas : en décembre dernier, j’ai tweeté mon soutien à Maya Forstater, une fiscaliste qui avait perdu son emploi pour ce qui était considéré comme des tweets « transphobes ». Elle a porté son affaire devant un tribunal du travail, demandant au juge de décider si une croyance philosophique selon laquelle le sexe est déterminé par la biologie est protégée par la loi. Le juge Tayler a décidé que non.
    Mon intérêt pour les questions trans remontait à près de deux ans à l’affaire Maya, au cours de laquelle j’ai suivi de près le débat sur le concept d’identité de genre. J’ai rencontré des personnes trans, j’ai lu divers livres, blogs et articles de personnes trans, de spécialistes du genre, de personnes intersexuées, de psychologues, d’experts en protection, de travailleurs sociaux et de médecins, et j’ai suivi le discours en ligne et dans les médias traditionnels. À un certain niveau, mon intérêt pour cette question a été professionnel, car j’écris une série policière, qui se déroule de nos jours, et ma détective fictive est en âge d’être intéressée et affectée par ces questions elle-même, mais sur un autre point, c’est intensément personnel, comme je vais l’expliquer.
    Pendant tout ce temps, j’ai fait des recherches et appris, des accusations et des menaces de militants trans ont bouillonné dans ma chronologie Twitter. Cela a été initialement déclenché par un « like ». Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à l’identité de genre et aux questions transgenres, j’ai commencé à capturer des commentaires qui m’intéressaient, afin de me rappeler ce que je pourrais vouloir rechercher plus tard. À une occasion, j’ai distraitement « aimé » au lieu de faire des captures d’écran. Ce simple « like » a été considéré comme une preuve de mauvaise pensée, et un faible niveau persistant de harcèlement a commencé.
    Des mois plus tard, j’ai aggravé mon crime accidentel en mettant « j’aime » et en suivant Magdalen Berns sur Twitter. Magdalen était une jeune féministe et lesbienne extrêmement courageuse qui est morte d’une tumeur cérébrale agressive. Je l’ai suivie parce que je voulais la contacter directement, ce que j’ai réussi à faire. Cependant, comme Magdalen croyait beaucoup à l’importance du sexe biologique et ne croyait pas que les lesbiennes devraient être appelées des fanatiques pour ne pas sortir avec des femmes trans avec un pénis, des points ont été réunis dans la tête des activistes trans de Twitter et le niveau des médias sociaux les abus ont augmenté.
    Je mentionne tout cela uniquement pour expliquer que je savais parfaitement ce qui allait se passer lorsque je soutiendrais Maya. Je devais être sur ma quatrième ou cinquième annulation d’ici là. Je m’attendais à ce que les menaces de violence, qu’on me dise que je tuais littéralement des personnes trans avec ma haine , m’appeler conne et salope et, bien sûr, que mes livres soient brûlés, bien qu’un homme particulièrement violent m’ait dit qu’il les avait compostées.
    À la suite de mon annulation, je ne m’attendais pas à l’avalanche de courriels et de lettres qui m’arrivaient, dont la très grande majorité était positive, reconnaissante et encourageante. Ils provenaient d’un échantillon représentatif de personnes aimables, empathiques et intelligentes, certaines travaillant dans des domaines traitant de la dysphorie de genre et des personnes trans, qui sont toutes profondément préoccupées par la façon dont un concept sociopolitique influence la politique, la pratique médicale. Ils s’inquiètent des dangers pour les jeunes, les homosexuels et l’érosion des droits des femmes et des filles. Surtout, ils s’inquiètent d’un climat de peur qui ne profite à personne - et surtout pas aux jeunes trans -.
    J’avais échappé à Twitter pendant de nombreux mois avant et après avoir tweeté le soutien à Maya, parce que je savais que cela ne faisait rien de bon pour ma santé mentale.
    Je ne suis revenu que parce que je voulais partager un livre pour enfants gratuit pendant la pandémie. Immédiatement, des militants qui se croient clairement bons, gentils et progressistes ont envahi ma chronologie, assumant le droit de contrôler mon discours, m’accusant de haine, m’appellent, m’insultent de misogynes et, surtout - comme chaque femme impliquée dans ce débat saura - de TERF.
    Si vous ne le saviez pas déjà - et pourquoi le feriez-vous ? - « TERF » est un acronyme inventé par des militantes trans, qui signifie Trans-Exclusionary Radical Feminist. Dans la pratique, un échantillon représentatif de femmes énorme et diversifié est actuellement appelé TERF et la grande majorité n’a jamais été des féministes radicales. Les exemples de soi-disant TERF vont de la mère d’un enfant gay qui avait peur que son enfant veuille faire la transition pour échapper à l’intimidation homophobe, à une dame plus âgée jusqu’alors totalement non féministe qui a juré de ne plus jamais visiter Marks & Spencer parce qu’ils autorisent n’importe quel homme qui dit s’identifier comme une femme dans les vestiaires des femmes. Ironiquement, les féministes radicales ne sont même pas trans-exclusives - elles incluent les hommes trans dans leur féminisme, car elles sont nées femmes.
    Mais les accusations de TERFery ont suffi à intimider de nombreuses personnes, institutions et organisations que j’admirais autrefois, qui se recroquevillent devant les tactiques de la cour de récréation. « Ils vont nous appeler transphobes ! « Ils diront que je déteste les trans ! » Et ensuite, ils diront que vous avez des puces ? En tant que femme biologique, beaucoup de personnes en position de pouvoir ont vraiment besoin de se faire pousser une paire (ce qui est sans doute littéralement possible, selon le genre de personnes qui soutiennent que le poisson-clown prouve que les humains ne sont pas une espèce dimorphe).
    Alors pourquoi je fais ça ? Pourquoi parler ? Pourquoi ne pas faire tranquillement mes recherches et garder la tête baissée ?
    ●Eh bien, j’ai cinq raisons de m’inquiéter du nouveau militantisme trans et de décider que je dois parler.
    Tout d’abord, j’ai une fiducie caritative qui se concentre sur la réduction de la privation sociale en Écosse, avec un accent particulier sur les femmes et les enfants. Entre autres choses, ma cause soutient des projets pour les femmes détenues et pour les victimes de violences domestiques et sexuelles. Je finance également la recherche médicale sur la SEP, une maladie qui se comporte très différemment chez l’homme et la femme. Il est clair pour moi depuis un certain temps que le nouvel activisme trans a (ou est susceptible d’avoir, si toutes ses demandes sont satisfaites) un impact significatif sur de nombreuses causes que je soutiens, car il pousse à éroder la définition légale du sexe et le remplacer par le genre.
    La deuxième raison est que je suis une ancienne enseignante et la fondatrice d’une association caritative pour enfants, ce qui fait que je m’intéresse à la fois à l’éducation et à la sauvegarde. Comme beaucoup d’autres, je suis profondément préoccupé par l’effet du mouvement des droits des trans sur les deux cas.
    Le troisième est qu’en tant qu’autrice très interdite, je m’intéresse à la liberté d’expression et je l’ai défendue publiquement, même au sujet de Donald Trump.
    Le quatrième est l’endroit où les choses commencent à devenir vraiment personnelles. Je suis préoccupé par l’énorme explosion de jeunes femmes souhaitant effectuer une transition et également par le nombre croissant de personnes qui semblent se détransitionner (retourner à leur sexe d’origine), car elles regrettent d’avoir pris des mesures qui, dans certains cas, ont irrévocablement modifié leur corps, et enlevé leur fertilité. Certains disent qu’ils ont décidé de faire la transition après avoir réalisé qu’ils étaient attirés par le même sexe et que la transition était en partie due à l’homophobie, soit dans la société, soit dans leur famille.
    La plupart des gens ne savent probablement pas - je ne l’étais certainement pas, jusqu’à ce que j’ai commencé à faire des recherches sur ce problème - qu’il y a dix ans, la majorité des personnes souhaitant passer au sexe opposé étaient des hommes. Ce ratio s’est désormais inversé. Le Royaume-Uni a connu une augmentation de 4400% de filles référées pour un traitement de transition. Les filles autistes sont extrêmement surreprésentées dans leur nombre.
    Le même phénomène a été observé aux États-Unis. En 2018, la médecin et chercheuse américaine Lisa Littman a entrepris de l’explorer. Dans une interview, elle a déclaré :
    « Les parents en ligne décrivaient un modèle très inhabituel d’identification transgenre où plusieurs amis et même des groupes d’amis entiers étaient identifiés transgenres en même temps. J’aurais été négligente si je n’avais pas considéré la contagion sociale et les influences des pairs comme des facteurs potentiels.
    Littman a mentionné Tumblr, Reddit, Instagram et YouTube comme facteurs contribuant à la dysphorie de genre à apparition rapide, où elle estime que dans le domaine de l’identification transgenre, « les jeunes ont créé des chambres d’écho particulièrement insulaires ».
    Son journal a fait fureur. Elle a été accusée de partialité et de diffusion de fausses informations sur les personnes transgenres, soumise à un tsunami de maltraitance et à une campagne concertée pour discréditer à la fois son travail et elle. La revue a mis le journal hors ligne et l’a revu avant de le republier. Cependant, sa carrière a pris un coup similaire à celui subi par Maya Forstater. Lisa Littman avait osé contester l’un des principes centraux de l’activisme trans, à savoir que l’identité de genre d’une personne est innée, comme l’orientation sexuelle. Personne, a insisté les militants, n’a jamais pu être persuadé d’être trans.
    L’argument de nombreux militants trans actuels est que si vous ne laissez pas un adolescent dysphorique faire la transition, ils se tueront. Dans un article expliquant pourquoi il a démissionné du Tavistock (une clinique du genre du NHS en Angleterre), le psychiatre Marcus Evans a déclaré que les affirmations selon lesquelles les enfants se tueraient s’ils n’étaient pas autorisés à faire la transition ne correspondaient pas substantiellement à des données ou études solides dans ce domaine. Ils ne correspondent pas non plus aux cas que j’ai rencontrés au cours des décennies en tant que psychothérapeute.
    Les écrits de jeunes hommes trans révèlent un groupe de personnes particulièrement sensibles et intelligents. Plus j’ai lu leurs récits de dysphorie de genre, avec leurs descriptions perspicaces d’anxiété, de dissociation, de troubles de l’alimentation, d’automutilation et de haine de soi, plus je me suis demandé si, si j’étais né 30 ans plus tard , Moi aussi, j’aurais pu essayer de faire la transition. L’attrait de fuir la féminité aurait été énorme. J’ai été aux prises avec un trouble obsessionnel-compulsif sévère à l’adolescence. Si j’avais trouvé en ligne une communauté et une sympathie que je ne pouvais pas trouver dans mon environnement immédiat, je pense que j’aurais pu être persuadé de me transformer en fils que mon père avait ouvertement dit qu’il aurait préféré.
    Quand j’ai lu la théorie de l’identité de genre, je me souviens à quel point je me sentais mentalement asexué chez les jeunes. Je me souviens que Colette se décrivait comme une "hermaphrodite mentale ’’ et les mots de Simone de Beauvoir : "Il est parfaitement naturel que la future femme se sente indignée des limites que son sexe lui impose. La vraie question n’est pas de savoir pourquoi elle devrait les rejeter : le problème est plutôt de comprendre pourquoi elle les accepte.
    Comme je n’avais pas la possibilité réaliste de devenir un homme dans les années 1980, ce devait être des livres et de la musique qui m’ont fait traverser à la fois mes problèmes de santé mentale et l’examen et le jugement sexualisés qui mettent tant de filles en guerre contre leur corps. à l’adolescence.
    Heureusement pour moi, j’ai trouvé mon propre sens de l’altérité et mon ambivalence d’être une femme, reflétées dans le travail des femmes écrivains et musiciens qui m’ont rassuré que, malgré tout, un monde sexiste essaie de se jeter sur le corps féminin, c’est bien de ne pas se sentir rose, froufrou et souple dans votre propre tête ; c’est OK de se sentir confuse, sombre, à la fois sexuel et non sexuel, incertain de quoi ou de qui vous êtes.
    Je veux être très clair ici : je sais que la transition sera une solution pour certaines personnes dysphoriques de genre, bien que je sache également grâce à des recherches approfondies que des études ont constamment montré qu’entre 60 et 90% des adolescents dysphoriques de genre sortiront de leur dysphorie. À maintes reprises, on m’a dit de « juste rencontrer des personnes trans ».
    Je l’ai fait : en plus de quelques jeunes, qui étaient tous adorables, il se trouve que je connais une femme transsexuelle autoproclamée qui est plus âgée que moi et merveilleuse. Bien qu’elle soit ouverte sur son passé d’homosexuel, j’ai toujours eu du mal à la considérer comme autre chose qu’une femme, et je crois (et j’espère certainement) qu’elle est complètement heureuse d’avoir fait la transition. Cependant, étant plus âgée, elle a traversé un long et rigoureux processus d’évaluation, de psychothérapie et de transformation par étapes. L’explosion actuelle de l’activisme trans incite à la suppression de presque tous les systèmes robustes par lesquels les candidats au changement de sexe devaient auparavant passer. Un homme qui a l’intention de ne subir aucune intervention chirurgicale et de ne prendre aucune hormone peut désormais obtenir un certificat de reconnaissance du genre et être une femme au regard de la loi. Beaucoup de gens ne le savent pas.
    Nous vivons la période la plus misogyne que j’ai connue. Dans les années 80, j’imaginais que mes futures filles, si j’en avais, vivrait bien mieux que jamais, mais entre la réaction contre le féminisme et une culture en ligne saturée de porno, je crois que les choses ont considérablement empiré pour les filles . Je n’ai jamais vu de femmes dénigrées et déshumanisées au point où elles le sont aujourd’hui. Du chef de file de la longue histoire du monde libre des accusations d’agression sexuelle et sa fierté de s’ "emparer d’elles par la chatte’’, au mouvement incel ("célibataire involontaire’’) qui fait rage contre les femmes qui ne leur donneront pas de sexe, les activistes trans qui déclarent que les TERF ont besoin de coups de poing et de rééducation, les hommes de tous les horizons politiques semblent d’accord : les femmes créent des ennuis. Partout, on dit aux femmes de se taire et de s’asseoir, sinon.
    J’ai lu tous les arguments sur la féminité ne résidant pas dans le corps sexué, et les affirmations selon lesquelles les femmes biologiques n’ont pas d’expériences communes, et je les trouve aussi profondément misogynes et régressives. Il est également clair que l’un des objectifs de nier l’importance du sexe est d’éroder ce que certains semblent voir comme l’idée cruellement ségrégationniste des femmes ayant leurs propres réalités biologiques ou - tout aussi menaçantes - des réalités unificatrices qui en font une classe politique cohérente. Les centaines de courriels que j’ai reçus ces derniers jours prouvent que cette érosion en inquiète beaucoup d’autres. Il ne suffit pas que les femmes soient des alliées trans. Les femmes doivent accepter et admettre qu’il n’y a pas de différence matérielle entre les femmes trans et elles-mêmes.
    Mais, comme beaucoup de femmes l’ont dit avant moi, « femme » n’est pas un costume. « Femme » n’est pas une idée dans la tête d’un homme. "Femme’’ n’est pas un cerveau rose, un goût pour Jimmy Choos ou l’une des autres idées sexistes désormais présentées d’une manière ou d’une autre comme progressistes. De plus, le langage « inclusif » qui appelle les femmes « menstrues » et « personnes vulvaires » frappe de nombreuses femmes comme déshumanisantes et dégradantes. Je comprends pourquoi les militants trans considèrent ce langage comme approprié et gentil, mais pour ceux d’entre nous qui ont eu des insultes dégradantes crachées sur nous par des hommes violents, ce n’est pas neutre, c’est hostile et aliénant.
    Ce qui m’amène à la cinquième raison pour laquelle je suis profondément préoccupé par les conséquences de l’activisme trans actuel.
    Je suis dans l’œil du public depuis plus de vingt ans et je n’ai jamais parlé publiquement d’être une survivante de la violence domestique et des agressions sexuelles. Ce n’est pas parce que j’ai honte que ces choses m’arrivent, mais parce qu’elles sont traumatisantes à revisiter et à mémoriser. Je me sens également protectrice de ma fille de mon premier mariage. Je ne voulais pas revendiquer la propriété exclusive d’une histoire qui lui appartient aussi. Cependant, il y a peu de temps, je lui ai demandé comment elle se sentirait si j’étais publiquement honnête au sujet de cette partie de ma vie, et elle m’a encouragée à aller de l’avant.
    Je mentionne ces choses maintenant non pas dans le but de susciter la sympathie, mais par solidarité avec le grand nombre de femmes qui ont des histoires comme la mienne, qui ont été insultées en tant que fanatiques pour avoir des inquiétudes autour des espaces unisexes.
    J’ai réussi à échapper à mon premier mariage violent avec une certaine difficulté, mais je suis maintenant marié à un homme vraiment bon et fondé sur des principes, sûr et sécurisé comme je ne l’aurais jamais pensé dans un million d’années. Cependant, les cicatrices laissées par la violence et les agressions sexuelles ne disparaissent pas, peu importe à quel point vous êtes aimés et quel que soit l’argent que vous avez gagné. Ma nervosité perpétuelle est une blague familiale - et même je sais que c’est drôle - mais je prie que mes filles n’aient jamais les mêmes raisons que moi de détester les bruits soudains et forts ou de trouver des gens derrière moi quand je ne les ai pas entendus s’approcher.
    Si vous pouviez entrer dans ma tête et comprendre ce que je ressens en lisant une femme trans mourant entre les mains d’un homme violent, vous trouveriez la solidarité et la parenté. J’ai un sens viscéral de la terreur dans laquelle ces femmes trans auront passé leurs dernières secondes sur terre, parce que moi aussi j’ai connu des moments de peur aveugle quand j’ai réalisé que la seule chose qui me maintenait en vie était la retenue timide de mon agresseur .
    Je crois que la majorité des personnes trans-identifiées représentent non seulement une menace zéro pour les autres, mais sont vulnérables pour toutes les raisons que j’ai décrites. Les personnes trans ont besoin et méritent d’être protégées. Comme les femmes, elles sont plus susceptibles d’être tuées par des partenaires sexuels. Les femmes trans qui travaillent dans l’industrie du sexe, en particulier les femmes trans de couleur, sont particulièrement exposées. Comme tous les autres survivants d’agression domestique et d’agression sexuelle que je connais, je ne ressens que de l’empathie et de la solidarité avec les femmes trans qui ont été maltraitées par des hommes.
    Je veux donc que les femmes trans soient en sécurité. En même temps, je ne veux pas rendre les filles et les femmes natales moins sûres. Lorsque vous ouvrez les portes des salles de bains et des vestiaires à tout homme qui croit ou se sent qu’il est une femme - et, comme je l’ai dit, des certificats de confirmation de genre peuvent maintenant être accordés sans avoir besoin de chirurgie ou d’hormones - alors vous ouvrez la porte à tous les hommes qui souhaitent entrer. Telle est la simple vérité.
    Samedi matin, j’ai lu que le gouvernement écossais poursuivait ses plans controversés de reconnaissance du genre, ce qui signifie en fait que tout ce dont un homme a besoin pour « devenir une femme », c’est de le dire. Pour utiliser un mot très contemporain, j’ai été « déclenché ». Terrassé par les attaques incessantes d’activistes trans sur les réseaux sociaux, alors que je n’étais là que pour donner aux enfants des commentaires sur les photos qu’ils avaient dessinées pour mon livre sous verrouillage, j’ai passé une grande partie de samedi dans un endroit très sombre à l’intérieur de ma tête, comme souvenirs d’une agression sexuelle grave que j’ai subie dans la vingtaine s’est répétée en boucle. Cette agression s’est produite à un moment et dans un espace où j’étais vulnérable, et un homme a profité d’une opportunité.
    Tard samedi soir, en parcourant les photos des enfants avant d’aller me coucher, j’ai oublié la première règle de Twitter - ne t’attends jamais à une conversation nuancée - et j’ai réagi à ce que je ressentais comme un langage dégradant à propos des femmes. J’ai parlé de l’importance du sexe et j’en paie le prix depuis. J’étais transphobe, j’étais une conne, une chienne, une TERF, je méritais l’annulation, le coup de poing et la mort. Vous êtes Voldemort a dit une personne, sentant clairement que c’était la seule langue que je comprendrais.
    Il serait tellement plus facile de tweeter les hashtags approuvés - car bien sûr, les droits des trans sont des droits de l’homme et bien sûr, les vies trans comptent - ramasser les cookies réveillés et se prélasser dans une rémanence de signalisation de la vertu. Il y a de la joie, du soulagement et de la sécurité en conformité. Comme l’a également écrit Simone de Beauvoir, « … sans aucun doute, il est plus confortable de supporter la servitude aveugle que de travailler pour sa libération ; les morts aussi sont mieux adaptés à la terre que les vivants. »
    Un grand nombre de femmes sont à juste titre terrifiées par les activistes trans ; Je le sais parce que beaucoup sont entrés en contact avec moi pour raconter leurs histoires. Ils ont peur de faire du doxxing, de perdre leur emploi ou leurs moyens de subsistance, et de la violence.
    Mais c’est infiniment désagréable, ce ciblage constant contre moi, je refuse de m’incliner devant un mouvement qui, à mon avis, fait du tort en cherchant à éroder les `` femmes ’’ en tant que classe politique et biologique et en offrant une couverture à des prédateurs comme peu auparavant. Je me tiens aux côtés des femmes et des hommes courageux, homosexuels, hétérosexuels et trans, qui défendent la liberté d’expression et de pensée, ainsi que les droits et la sécurité de certaines des personnes les plus vulnérables de notre société : les jeunes gays, les adolescents fragiles, et les femmes qui sont tributaires et souhaitent conserver leurs espaces de sexe unique. Les sondages montrent que ces femmes sont une grande majorité, et excluent seulement celles qui ont le privilège ou la chance de ne jamais avoir été confrontées à la violence masculine ou à des agressions sexuelles, et qui n’ont jamais eu la peine de se renseigner sur la prévalence de la violence.
    La seule chose qui me donne de l’espoir, c’est que les femmes qui peuvent protester et s’organiser le font, et qu’elles ont à leurs côtés des hommes vraiment honnêtes et des personnes trans. Les partis politiques qui cherchent à apaiser les voix les plus fortes dans ce débat ignorent les préoccupations des femmes à leurs risques et périls. Au Royaume-Uni, les femmes se tendent la main entre les partis, préoccupées par l’érosion de leurs droits durement acquis et l’intimidation généralisée. Aucune des femmes sensibles au genre à qui j’ai parlé ne déteste les personnes trans ; au contraire. Beaucoup d’entre elles se sont intéressés à cette question en premier lieu par souci pour les jeunes trans, et ils sont extrêmement sympathiques envers les adultes trans qui veulent simplement vivre leur vie, mais qui font face à un contrecoup pour une marque d’activisme qu’ils n’approuvent pas.
    La dernière chose que je veux dire est la suivante. Je n’ai pas écrit cet essai dans l’espoir que quelqu’un me procurera un violon, même pas minuscule. J’ai une chance extraordinaire ; Je suis une survivante, certainement pas une victime. Je n’ai mentionné mon passé que parce que, comme tout autre être humain sur cette planète, j’ai une trame de fond complexe, qui façonne mes peurs, mes intérêts et mes opinions. Je n’oublie jamais cette complexité intérieure quand je crée un personnage fictif et je ne l’oublie certainement jamais quand il s’agit de personnes trans.
    Tout ce que je demande - tout ce que je veux - c’est qu’une empathie similaire, une compréhension similaire, soit étendue aux millions de femmes dont le seul crime est que leurs préoccupations soient entendues sans recevoir de menaces et d’abus.

    https://www.facebook.com/Joanavrillaud/posts/168681517970985

    • Je vous laisse taguer :-)
      Comme dans les débats sur la Police, les débats féminisme vs transgenrisme devraient pouvoir être clôt en quelques mots.
      L’autre fois, j’ai mis un terme à une entame pénible sur les violences_policières_qui_n’existent_pas par mon interlocuteur du type « mais dans les quartiers, j’y habite, alors je sais ce que je dis, ils (la police) laissent faire, les motos, les rodéos, tous les wesh wesh peuvent faire ce qu’ils veulent depuis le confinement » ; car oui, visiblement, à Lyon, il n’y a pas eu de volonté de casser du populo. En retour, j’ai émis l’idée que « en France, la peine de mort est abolie, personne n’est supposé mourir lors d’une interpellation ». Ça m’a étonné, mais ça a marché.
      Dans le débat Féminisme vs Transgenrisme, on doit sans doute pouvoir émettre une opinion du type « le harcèlement est interdit, personne ne devrait être obligé de fermer son compte twitter/instagram/que sais-je pour des faits de harcèlement, de menaces physiques, de menaces de mort ».

    • aussi seenthisé par @tintin par là https://seenthis.net/messages/860214

      Après une recherche sur seenthis il y a quelques jours, j’ai découvert qu’ici aussi on a de nombreuses fois tenté d’avoir des échanges sur des problèmes de compréhension, comme des traduction simplifiées telle la notion de « lobby trans », qui n’aident pas plus que les appels à meutes-contre-meutes, mais personnellement, quand je vois que ça ne sert à rien au bout de X fois, je pars du principe que la transphobie est avérée et assumée https://seenthis.net/messages/859349

    • C’est ton « not-all-trans » qui m’a fait ramener cet échange, @biggrizzly , l’ayant justement moi aussi utilisé comme argument. Quand au texte de J.K. Rowling j’avoue avoir beaucoup de mal à le lire, entre les sous-entendus que je ne maîtrise pas dans l’original, la mauvaise traduction, les tonnes de références toutes plus justifiantes les unes que les autres et son parcours personnel, à chaque fois qu’elle assimile le harcèlement, réel, qu’elle subit, avec la cause, qu’elle prétend ne pas combattre, je ... préfère fuir car une colère immense me submerge. Je ne sais pas comment expliquer ça à part la sensation d’une profonde injustice venant d’une personne qui a absolument tous les éléments pour ne pas la commettre.

    • Je l’ai déjà signifié sur de vieux fils, qui peuvent d’ailleurs avoir été effacé du fait de la disparition des contributeurices concerné·e·s. Le sujet trans me dépasse mais je le lis toujours avec intérêt. J’ai évoqué le « not all XXX » pour évoquer la façon dont certains hommes l’utilisent pour mettre sous le tapis le débat de fond « on n’est pas tous violents, alors bon hein, y-a pas débat ». La façon dont le débat autour du sujet soulevé par JKR se passe me fait penser à ça (j’ai bien dit autour du débat soulevé par JKR, JKR ne m’intéresse pas).

      Le sujet de fond que je suis via Martin Dufresne, sans pour autant partager ses choix d’expression, c’est ce chemin tracé dans les pays anglo-saxon sur la transition. L’auto-détermination, la non-mixité, etc. On a eu des débats déjà sur la non-mixité, et les hommes et les hommes blancs, ont mené des agressions contre les espaces non-mixtes féminins ou non-blancs. Et visiblement, on a le même genre d’agressions entre femmes et trans et la bataille ne semble pas aller dans le sens d’une victoire pour le féminisme, et la façon dont cela se passe a des aspects peu ragoûtants.

      Je ne conclus rien, j’en serais bien incapable. Je dis juste que je ressens que les termes du débat sont incertains et que tout simplement, je ne comprends pas comment il est possible d’en arriver à un tel niveau de violence et de situations paraissant si ubuesques.

    • La comparaison avec d’autres sujets tabou, déclencheurs d’agressions mimant la colère, est heuristique. On a effectivement déjà vu des gens se braquer et lancer les accusations les plus illogiques et les procès d’intention les plus injustifiés contre les membres de populations opprimées qui cherchaient à se défendre contre des coups de force drapés dans l’universalisme. Merci du relai de cete version française du texte de Rowling. Nous travaillons à TRADFEM à en peaufiner une traduction plus attentive, qui devrait élever le niveau du débat au-dessus des accusations de « transphobie » et du déni de l’existence d’une politique concertée d’abolition des droits des femmes, que l’on reconnaisse ou non le lobby qui y travaille (https://www.partage-le.com/2018/11/16/les-principes-de-jogjakarta-une-menace-internationale-contre-les-droits-)

    • J’étoile mais j’ai pas très envie de lire... La défense à là « femme = utérus », elle simplifie les choses mais politiquement elle n’a aucun sens. Et stratégiquement, elle isole les féministes radicales.

      http://yogyakartaprinciples.org/wp-content/uploads/2016/08/principles_fr.pdf

      Je viens de commencer Mes bien chères sœurs de Chloé Delaume et deux citations en exergue.

      La seule chose que toutes les femmes partagent, c’est le fait d’être perçues en tant que femmes et d’être traitées comme telles.

      Julia Serano

      Je lis cette phrase aussi bien comme un refus de l’auto-identification (qui a bien avancé dans tous les pays occidentaux sauf la France, qui a trouvé une mesure intéressante entre ça et la psychiatrisation) que comme un refus de l’essentialisme actuellement promu par des féministes radicales qui nous disaient bien qu’être femme est une position sociale. C’est la définition qui me convient.

      La complaisance absolue à l’identification au féminin de la part de personnes qui ont une expression de genre masculine, la complaisance absolue à d’amicales pressions envers des lesbiennes à avoir des relations sexuelles (coerced into sex, comme on dit amicalement) avec des femmes trans non opérées, la complaisance absolue au harcèlement et aux attaques contre des femmes et des féministes, y compris quand des mecs cis sans passif proféministe militant s’y mettent, tout ça est aussi merdique que de voir des féministes super intéressantes comme M. Murphy, S. Jeffreys ou Ch. Delphy réduire leur définition de ce qu’est être une femme.

    • Même s’il y a quelques allusions au biologique, je trouve le texte de Rowling ni clivant ni virulent (évidemment on va dire, ouais mais toi t’es pas un « premier concerné » donc t’as rien à dire), comparé à la violence des réponses (et là aussi je dis ça en étant bien conscient qu’on peut comparer avec ceux qui se plaignent de la violence des féministes ou autres dominé⋅es). Elle ne parle pas du tout de lobby trans, elle parle bien de femmes trans et d’hommes trans, sans nier leur nouveau genre. Mais elle dit qu’avant ça prenait un temps et des étapes précises pour y arriver (qui pouvaient sûrement être améliorées et être moins jugeantes, mais ça avait des raisons), alors que maintenant c’est vraiment uniquement sur le ressenti personnel, ce qui n’a justement pas de sens pour un truc sensé être social. Et que de par sa vie et la violence qu’elle a subit elle-même, elle est très préoccupée par les attaques à la non-mixité.

      Quand je lis ça :

      Ma nervosité perpétuelle est une blague familiale - et même je sais que c’est drôle - mais je prie que mes filles n’aient jamais les mêmes raisons que moi de détester les bruits soudains et forts ou de trouver des gens derrière moi quand je ne les ai pas entendus s’approcher.

      et connaissant des proches qui ont très exactement ce comportement, pour les mêmes raisons violentes, ça me touche particulièrement et immédiatement, et je comprends parfaitement qu’on s’inquiète d’une augmentation des situations où on peut se retrouver avec un pénis dans un lieu où on pensait être un peu plus en sécurité qu’ailleurs parce que non-mixte.

    • en lien cette tribune récente : https://seenthis.net/messages/860296

      Je n’arrive pas à comprendre ce qu’il y a de transphobe là-dedans... (à part de publier dans le figaro)

      je rappelle aussi que cette guerre, comme les autres, a des conséquences très concrètes, ici même en france : le 8 mars dernier, un cortège abolitioniste composé de survivantes de la prostitution, s’est fait agressé, violemment, pour leurs positions politique :

      https://seenthis.net/messages/830962

      Je me demande qui sont ces gens, qui ont visiblement décidé d’utiliser la violence pour faire passer leur point de vue. Très franchement ces gens me foutent la haine et ça ne m’encourage pas du tout à la nuance.

    • Ça y est, j’ai lu le texte. Je le trouve bien à 90 %. Mais elle semble renvoyer toutes les personnes trans à leur identité de naissance, whatever. Je ne comprends même pas : des mecs trans peuvent venir parce que c’est des femmes en vrai, on n’est que son corps, femmes trans opérées ou avec une expression de genre masculine sont également des hommes. On est son corps ou on n’est pas son corps ? Et quid de ce que des féministes ont passé des décennies à documenter, le fait qu’on est des êtres socialisés à être ci ou ça et qu’il n’y a pas d’essence féminine ou masculine (même s’il y a un certain dimorphisme, voir la doc sur la recherche médicale androcentrée, qui produit aussi des différences).

      Je ne sais pas ce qu’elle voulait dire mais ça me semble assez incohérent sur le fond, même si je suis ultra d’accord que des femmes, des féministes radicales et des personnes en détransition n’ont pas à subir cette violence, à se taire. Même si une partie de l’activisme trans me débecte (réduction au silence des lesbiennes se disant sous pressions multiples à avoir des rapports sexuels avec des femmes trans non-opérées, défense des criminels sexuels ayant faire reconnaître leur statut de femmes, etc.). Même si j’ignore encore beaucoup des réseaux et de l’argent qui a réussi à faire bouger aussi vite les législations sur la transidentité, le passage d’une psychiatrisation sexiste et abusive (sur laquelle Rowling passe avec un certain déni) à des dispositions d’auto-déclaration simplement aberrantes. Même si j’attends avec impatience que le parapluie trans se déchire, entre les copines et les copains trans féministes et les personnes bardées de male entitlement qui estiment avoir le droit d’être inclues dans nos espaces (y compris quand elles sont prédatrices sexuellement) alors qu’elles sont identifiées comme des hommes dans leur vie de tous les jours.

      Le fait que JKR déclenche une telle tempête de merde pour un texte pas mal (encore que je ne le signerais pas, loin de là), c’est inquiétant.

    • A la fois je déplore absolument ces excès, et en même temps, je n’ai pas vraiment d’exemples de mouvements qui n’aient pas à un moment cédés à des excès, des procès et des exclusions. Je crois, qu’il ne faut pas sous-estimer la souffrance des personnes qui militent sur ces questions et la dynamique de groupe qui recèle, en même temps, de l’émulation collective positive et une radicalité excluante. C’est ce double mouvement, sur un sujet difficile, profondément remuant et qui vient remettre en cause beaucoup de nos repères(1), qui mène à ces anathèmes, qui sont, je l’espère souvent transitoires.

      1) que faire de ces catégories du féminin/masculin quand tu sais que sans aucune intervention médicale ou chimique, une femme enceinte peut s’avérer être XY au niveau génétique, tout en ayant tous les signes extérieurs et internes du féminin comme c’est le cas d’une connaissance. Perso, je ne suis pas sûre de savoir...

      Et en même temps, je me méfies absolument de la suppression des toilettes non mixtes. Et en même temps je ne voudrais pas qu’une femme trans se phase tabasser ou pire parce qu’elle a été « repérée » dans des toilettes pour hommes... Etc.

      Bref, comme toujours, continuer à s’informer, se former, écouter, réfléchir...

    • Sur les toilettes...
      https://seenthis.net/messages/823002#message823059

      Dans quelles toilettes peut-on aller tranquillement faire ses besoins quand on est une personne trans ? Si on « passe » facilement, aller aux chiottes sans se faire remarquer devient un jeu gratifiant. Si ce n’est pas le cas, on risque des agressions verbales ou physiques.

      En attendant cette abolition, être une femme, ce n’est pas se sentir « féminine », c’est ne pas se sentir tout à fait à l’abri de ces inégalités et de ces violences. Et il n’est ni illégitime ni ringard qu’un groupe de personnes concernées par la prévalence des agressions sexuelles et des viols dans leurs vies exige le droit d’uriner dans des lieux sûrs. À Stockholm, où les toilettes de la gare centrale sont mixtes (et payantes), le personnel est très présent dans les lieux et peut-être que les hommes suédois ont appris à mettre leur fierté ailleurs que dans le fait d’uriner debout. La question de toilettes dans lesquelles les femmes trans seraient les bienvenues est alors réglée mais la mixité ne se décide pas d’un coup de baguette magique, sans se soucier de ce que vivent les autres femmes et à leurs dépens.

    • Je repense à nos discussions... Et à comment respecter l’intégrité des unes sans foutre en l’air celle des autres.

      Les 10 % avec lesquels je suis très opposée à JKR, c’est quand elle refuse (ça n’a pas l’air si clair dans son texte mais c’est l’idée des féministes radicales ou « critiques du genre » qu’elle défend) de voir dans des femmes trans des femmes comme d’autres. Alors qu’elle le dit elle-même, elle n’est pas capable de voir dans sa pote trans l’homme qu’elle a pu être un jour au regard des autres (je pige pas). Nier que les femmes trans sont des femmes, c’est transphobe, pas besoin d’aller chercher plus loin à coups de « je ne comprends pas ce qui est transphobe » (réflexion qui ont fait vomir l’une d’entre nous qui en a quitté le réseau, je le rappelle).

      Arbitrer entre les besoins des unes et des autres ne sera pas facile et l’ambiance délétère actuelle n’aide pas. Quand je vois des non-binaires barbus qui bouffent du privilège masculin puis veulent intégrer des espaces non-mixtes, 50 % de femmes trans au Royaume-Uni en prison pour violences sexuelles envers des femmes (les rad fem parlent d’autogynophilie, une attirance pour soi en femme parce qu’on est attiré·e sexuellement par les femmes), je me dis que les acteurs de cette lutte n’en ont pas grand chose à foutre, des droits des femmes cis ni trans (celles qui ont envie de vivre leurs vies de meufs en sororité, pas d’exercer un entitlement sur les autres femmes, corps ou agenda politique, en les menaçant de les étouffer de leur bite), quand je vois les mecs woke se faire les « alliés » en ne voyant pas le problème d’appeler à et d’exercer la violence contre des féministes... je me dis qu’il va falloir que des copines se réveillent.

    • euh... j’ai dit : « je ne comprends pas ce qui est transphobe là-dedans » un peu énervé c’est vrai, mais pas dans l’idée de blesser quelqu’un... Il y a le même problème posé là : https://seenthis.net/messages/579254
      par #Chimamanda_Ngozi_Adichie, mais je pense que vous l’avez tous lu...

      Le truc qui me semble problématique c’est le désir d’une identité femme ou homme non-équivoque . Je comprends bien qu’on ai envie de stabiliser tout ça, mais ça semble impossible et plutôt source de future souffrance... Pour être plus clair j’ai envie de faire la comparaison avec des problèmes d’identité que j’ai pu traverser. J’ai un nom de vrai grec, et pendant une longue phase, j’ai vraiment voulu devenir grec. A force de me prendre un mur, j’ai pas vraiment pas eu d’autre choix que de me dire mixte, ou en tout cas que l’accès à cette identité d’une façon entière, était, malgré tous les efforts possible, eh bah... impossible quoi. ça ne résouds pas grand chose, mais ça donne l’impression d’être honnête avec moi-même, de prendre acte de ça. D’une façon très abstraite, je le reconnais, je préférais qu’on défende la bâtardise, le mixte, le mélangé, le métis, le trans et l’ambigue (qui n’est toujours pas vraiment une place agréable à habiter so far) que l’univoque. On en est au point où dire de quelqu’un qu’il est trans devient de la transphobie. Ok, si ce n’est pas le ou la première concernée qui s’exprime, c’est une assignation, mais il n’y pas de code qui ne soit pas social non ? On navigue là-dedans, pas l’intérieur de soi-même...

      Encore une fois cette petite comparaison a ses limites et je n’ai bien sûr pas l’expérience de certains, certaines... Et surtout peut-être que des choses peuvent changer dans des proportions que je peine à imaginer... (mon expérience de réunification d’identité a été un échec assez dur, je ne pars donc pas d’une expérience positive).

    • Ah oui, le lien, c’était la fois où nos petites discussions étaient passées sur rezo.net !

      Pour beaucoup de féministes radicales, dire « trans femme », ça veut dire d’abord que la personne est trans et pas une femme avec une histoire différente, et le but est de les exclure des lieux non-mixtes. Dans un des textes de Tradfem, il était question d’une femme trans à côté de la plaque dans une discussion sur les règles. Je suis ok pour qu’on fasse des réunions « vulves » ou « règles » avec des personnes qui en ont, femmes cis et mecs trans, mais l’exclusion s’étend au reste.

      Je ne suis pas pour qu’on appelle ça « transphobe » parce que ce ne sont que des exclusions de lieux spécifiques par des personnes qui en ont besoin parce que minorisées par ailleurs. C’est pas la discrimination à l’embauche ou au logement (que Trump a rendu légales, si j’ai bien compris), les atteintes à l’intégrité des corps des personnes trans, hommes et femmes, etc. Je préfère dire « préjudiciable aux personnes trans » sans préjuger des sentiments qu’il peut y avoir derrière mais je dois constater que c’est des manières de parler qui sont délibérées et les meufs continuent de parler de cette manière dont on leur dit qu’elle humilie. Alors oui, ça commence à puer la haine de l’autre.

      Les féministes transinclusives ne se refusent pas de dire femmes cis et femmes trans. Et certaines femmes trans reconnaissent la force que ça donne, d’avoir une socialisation initiale masculine (Paula Stone Williams) pendant que d’autres le nient (Julia Serano n’est pas super sur ça, elle note en passant que les femmes trans ne sont pas des paillassons et n’en tire pas d’autre conclusion que les femmes cis sont un peu de la merde).

      L’auto-définition de l’identité ethno-raciale, c’est encore autre chose ! Et c’est aussi un problème, quand des personnes chrétiennes à la peau claire et un passing bien blanc se prétendent racisées alors qu’elles ne partagent pas l’expérience d’une personne qui l’est. Racisé, c’est un passif, c’est pas génial mais ça rend compte du regard qu’on pose sur toi et de la socialisation qu’on t’impose : la discrimination, les violences, les préjugés, les attentes incohérentes, etc.

      Après, l’intime, c’est encore autre chose...

    • « Nier que les femmes trans sont des femmes, c’est transphobe, pas besoin d’aller chercher plus loin... »
      Ben voilà, il suffisait de l’affirmer.
      « ...je pars du principe que la transphobie est avérée et assumée... »
      "...ça commence à puer la haine de l’autre..."
      Comme disait monsieur de Lafontaine, « qui veut noyer son chien dit qu’il a la rage. » Passons.
      CPar contre, je tiens à répondre au propos de Supergéante qui écrivait « Je crois, qu’il ne faut pas sous-estimer la souffrance des personnes qui militent sur ces questions... »
      Il ne manque pas de cas de figure de gens qui militent dans des luttes identitaires sans souffrance aucune, simplement pour rétablir ce qui est à leurs yeux un ordre naturel, actuellement contesté par des groupes opprimés de longue date. Je pense aux mascus, mais aussi aux racistes assumés, aux bourgeois et gens d’affaires qui se disent étranglés par taxes et impôts, aux sociologues comme JP Kaufmann qui montent au front en tentant de banaliser le viol sur conjointe endormie.
      Aucune souffrance là mais un cement de dominants, un agaopportunisme qui cherche à battre en brèche les avancées des femmes à la faveur de médias réacs. Il y a des personnes identifiées trans qui sont dans la souffrance, j’en conviens, mais pas toutes - et elles ne sont pas toutes hostiles aux femmes qui défendent leurs droits. Ça semble évident à le dire, mais l’équation réflexe trans = souffrance fait le jeu d’une certaine droite, d’où le déferlement anti-Rowling : celle qui affirme posément que la nouvelle impératrice est nue et qu’on lui voit les couilles.

  • Un texte un peu ancien, et en anglais, mais qui ne semble pas avoir été publié sur SeenThis, de #Chimamanda_Adichie sur la #dépression et le déni qu’on en fait, pour mon retour sur ST après deux semaines de vacances :

    Mornings are dark, and I lie in bed, wrapped in fatigue. I cry often…
    Chimamanda Adichie, The Guardian, le 1er février 2015
    http://www.mymindsnaps.com/chimamanda-adichies-struggle-with-depression

    Sometimes it begins with a pimple. A large shiny spot appears on my forehead. Or it begins with a feeling of heaviness, and I long to wear only loose-fitting clothes. Then my mood plunges, my lower back aches, my insides turn liquid. Stomach cramps come in spasms so painful I sometimes cry out. I lose interest in the things I care about. My family becomes unbearable, my friends become strangers with dark intentions, and cashiers and waiters seem unforgivably rude. A furious, righteous paranoia shrouds me: every human being with whom I interact is wrong, either insensitive or ill-willed. I eat mounds of food – I crave greasy stews and fried yams and dense chocolate truffles – or I have no appetite at all, both unusual for a careful, picky eater. My breasts are swollen and taut. Because they hurt, I wear my softest bras – “tender” seems a wrong word for the sharp discomfort. Sometimes they horrify me, so suddenly round, as though from science fiction, and sometimes their round perkiness pleases my vanity. At night, I lie sleepless, drenched in strange sweat; I can touch the wetness on my skin.

    I am sitting in a doctor’s office in Maryland and reciting these symptoms. On the wall of the bright room, there is a diagram of a lean female, her ovaries and uterus illustrated in curling lines; it reminds me of old pictures of Eve in the garden with Adam. The doctor is a kind and blunt woman, bespectacled, but reading over her lenses the forms I have filled out. When she first asks why I have come to see her, I say, “Because my family thinks I need help.” Her reply is, “You must agree with them or you wouldn’t be here.” Later, it will strike me that this is a quality I admire most in women: a blunt kindness, a kind bluntness.

    When she asks questions, I embellish my answers with careful detail – the bigger-sized bra I wear for a few days, the old frost-bitten ice cream I eat because I will eat anything. I make sure to link everything to my monthly cycle, to repeat that I always feel better when my period starts. I make fun of my irritability: everyone I meet is annoying until I suddenly realise that I am the only constant and the problem has to be me! It is, I tell her, as though a strangeness swoops down on me every month, better on some and worse on others. Nothing I say is untrue. But there are things I leave out. I am silent about the other strangeness that comes when it will and flattens my soul.

    “It sounds like you have premenstrual dysphoric disorder,” she says.

    It is what I want to hear. I am grateful because she has given me a name I find tolerable, an explanation I can hide behind: my body is a vat of capricious hormones and I am at their mercy.

    But the doctor is not done. Her eyes are still and certain as she says, “But the more important thing is that you have underlying depression.” She speaks quietly, and I feel the room hold its breath. She speaks as if she knows that I already know this.

    In truth, I am sitting opposite her in this examining room because my family is worried about the days and weeks when I am, as they say, “not myself”. For a long time, I have told them that I just happen to have hormonal issues, victim to those incomplete tortures that Nature saves for femaleness. “It can’t be just hormonal,” they say. “It just can’t.” Mine is a family full of sensible scientists – a statistician father, an engineer brother, a doctor sister. I am the different one, the one for whom books always were magical things. I have been writing stories since I was a child; I left medical school because I was writing poems in biology class. When my family says it is “not just hormonal”, I suspect they are saying that this malaise that makes me “not myself” has something to do with my being a writer.

    Now, the doctor asks me, “What kind of writing do you do?”

    I tell her I write fiction.

    “There is a high incidence of depression in creative people,” she says.

    I remember a writers’ conference I attended in Maine one summer years ago, before my first novel was published. I liked the other writers, and we sat in the sun and drank cranberry juice and talked about stories. But a few days in, I felt that other strangeness creeping up on me, almost suffocating me. I drew away from my new circle of friends. One of them finally cornered me in the dormitory and asked, “You’re depressive, aren’t you?” In his eyes and his voice was something like admiration, because he believed that there is, in a twisted way, a certain literary glamour in depression. He tells me that Ernest Hemingway had depression. Virginia Woolf and Winston Churchill had depression. Graham Greene had depression. Oh, and it wasn’t just writers. Did I know Van Gogh had wandered into the field he was painting and shot himself? I remember feeling enraged, wanting to tell him that depression has no grandeur, it is opaque, it wastes too much and nurtures too little. But to say so would be to agree that I indeed had depression. I said nothing. I did not have depression. I did not want to have depression.

    And now, in the doctor’s office, I want to resist. I want to say, no thank you, I’ll take only premenstrual dysphoric disorder please. It fits elegantly in my arsenal of feminism after all, this severe form of premenstrual syndrome, suffered by only 3% of women, and with no known treatment, only different suggestions for management. It gives me a new language. I can help other women who grew up as I did in Nigeria, where nobody told us girls why we sometimes felt bloated and moody. If we ever talked about what happened to our bodies, then it was behind closed doors, away from the boys and men, in tones muted with abashment. Aunts and mothers and sisters, a band of females surrounded in mystery, the older whispering to the younger about what periods meant: staying away from boys, washing yourself well. They spoke in stilted sentences, gestured vaguely, gave no details. Even then I felt resentful to have to feel shame about what was natural. And now here I was, burnished with a new language to prod and push at this damaging silence.

    But depression is different. To accept that I have it is to be reduced to a common cliché: I become yet another writer who has depression. To accept that I have it is to give up the uniqueness of my own experience, the way I start, in the middle of breathing, to sense on the margins the threat of emptiness. Time blurs. Days pass in a fog. It is morning and then suddenly it is evening and there is nothing in between. I am frightened of contemplating time itself: the thought of tomorrow and the day after tomorrow, the endless emptiness of time. I long to sleep and forget. Yet I am afraid of waking up, in terror of a new day. Mornings are dark, and I lie in bed, wrapped in fatigue. I cry often. My crying puzzles me, surprises me, because there is no cause. I open a book but the words form no meaning. Writing is impossible. My limbs are heavy, my brain is slow. Everything requires effort. To consider eating, showering, talking brings to me a great and listless fatigue. Why bother? What’s the point of it all? And why, by the way, are we here? What is it I know of myself? I mourn the days that have passed, the wasted days, and yet more days are wasted.

    The doctor calls these symptoms but they do not feel like symptoms. They feel like personal failures, like defects. I am normally full of mischievous humour, full of passion, whether in joy or in rage, capable of an active, crackling energy, quick to respond and rebuke, but with this strangeness, I do not even remember what it means to feel. My mind is in mute. I normally like people, I am deeply curious about the lives of others, but with this strangeness comes misanthropy. A cold misanthropy. I am normally the nurturer, worrying about everyone I love, but suddenly I am detached. It frightens me, this sense of slipping out of my normal self. It cannot be an illness. It feels like a metaphysical failure, which I cannot explain but for which I am still responsible.

    There is an overwhelming reluctance to move. A stolidness of spirit. I want to stay, to be, and if I must then only small movements are bearable. I switch off my phone, draw the shades, burrow in the dim stillness. I shy away from light and from love, and I am ashamed of this. I feel guilty about what I feel. I am unworthy of the people who care about me. I stew in self-recrimination. I am alone. Stop it, I say to myself. What is wrong with you? But I don’t know how to stop it. I feel as if I am asking myself to return a stolen good that I have not in fact stolen.

    In some of my family and friends, I sense confusion, and sometimes, suspicion. I am known to nurse a number of small eccentricities, and perhaps this is one. I avoid them, partly not to burden them with what I do not understand, and partly to shield myself from their bewilderment, while all the time, a terrible guilt chews me whole. I hear their unasked question: Why can’t she just snap out of it? There is, in their reactions, an undertone of “choice”. I might not choose to be this way, but I can choose not to be this way. I understand their thinking because I, too, often think like them. Is this self-indulgence? Surely it cannot be so crippling if I am sentient enough to question it? Does the market woman in Nsukka have depression? When I cannot get out of bed in the morning, would she be able to, since she earns her living day by day?

    The doctor says, about the high incidence of depression in creative people, “We don’t know why that is.” Her tone is flat, matter-of-fact, and I am grateful that it is free of fascination.

    “Do you think anybody else in your family might have depression?” she asks.

    Nobody else does. I tell her, a little defensively, about growing up in Nsukka, the small university campus, the tree-lined streets where I rode my bicycle. It is as if I want to exculpate my past. My childhood was happy. My family was close-knit. I was voted most popular girl in secondary school.

    Yet I have memories of slow empty days, of melancholy silence, of perplexed people asking what was wrong, and of feeling guilty and confused, because I had no reason. Everything was wrong and yet nothing was wrong.

    I remember a gardener we had when I was a child. A wiry ex-soldier called Jomo. A man full of stories for little children. My brother and I followed him around as he watered the plants, asking him questions about plants and life, basking in his patience. But sometimes, he changed, became blank, barely spoke to anybody. Perhaps he had depression. Later, I will wonder about African writers, how many could be listed as well in this Roll of Depression, and if perhaps they, too, refuse to accept the name.

    The doctor says, “I’d recommend therapy, and that you try anti-depressants. I know a good therapist.”

    A therapist. I want to joke about it. I want to say that I am a strong Igbo woman, a strong Nigerian woman, a strong African woman, and we don’t do depression. We don’t tell strangers our personal business. But the joke lies still and stale on my tongue. I feel defensive about the suggestion of a therapist, because it suggests a cause that I do not know, a cause I need a stranger to reveal to me.

    I remember the first book I read about depression, how I clung to parts that I could use to convince myself that I did not have depression. Depressives are terrified of being alone. But I enjoy being alone, so it cannot be depression. I don’t have drama, I have not ever felt the need to rant, to tear off clothes, to do something crazy. So it cannot be depression, this strangeness. It cannot be the same kind of thing that made Virginia Woolf fill her pockets with stones and walk into a river. I stopped reading books about depression because their contradictions unsettled me. I was comforted by them, but I was also made anxious by them.

    I am in denial about having depression, and it is a denial that I am not in denial about.

    “I don’t want to see a therapist,” I say.

    She looks at me, as if she is not surprised. “You won’t get better if you do nothing. Depression is an illness.”

    It is impossible for me to think of this as I would any other illness. I want to impose it my own ideas of what an illness should be. In its lack of a complete explanation, it disappoints. No ebb and flow of hormones.

    “I don’t want to take medicine either. I’m worried about what it will do to my writing. I heard people turn into zombies.”

    “If you had diabetes would you resist taking medicine?”

    Suddenly I am angry with her. My prejudices about American healthcare system emerge: perhaps she just wants to bill more for my visit, or she has been bribed by a drug rep who markets antidepressants. Besides, American doctors over-diagnose.

    “How can I possibly have PMDD and depression? So how am I supposed to know where one starts and the other stops?” I ask her, my tone heavy with blame. But even as I ask her, I feel dishonest, because I know. I know the difference between the mood swings that come with stomach cramps and the flatness that comes with nothing.

    I am strong. Everyone who knows me thinks so. So why can’t I just brush that feeling aside? I can’t. And it is this, the “cantness”, the starkness of my inability to control it, that clarifies for me my own condition. I look at the doctor and I accept the name of a condition that has been familiar to me for as long as I can remember. Depression. Depression is not sadness. It is powerlessness. It is helplessness. It is both to suffer and to be unable to console yourself.

    This is not the real you, my family say. And I have found in that sentiment, a source of denial. But what if it is the real me? What if it is as much a part of me as the other with which they are more at ease? A friend once told me, about depression, that perhaps the ancestors have given me what I need to do the work I am called to do. A lofty way of thinking of it, but perhaps another way of saying: What if depression is an integral but fleeting part of me?

    A fellow writer, who himself has had bouts of depression, once wrote me to say: Remember that it is the nature of depression to pass. A comforting thought. It is also the nature of depression to make it difficult to remember this. But it is no less true. That strangeness, when it comes, can lasts days, weeks, sometimes months. And then, one day, it lifts. I am again able to see clearly the people I love. I am again back to a self I do not question.

    A few days after my doctor visit, I see a therapist, a woman who asks me if my depression sits in my stomach. I say little, watching her, imagining creating a character based on her. On the day of my second appointment, I call and cancel. I know I will not go again. The doctor tells me to try anti-depressants. She says in her kind and blunt way: “If they don’t work, they don’t work, and your body gets rid of them.”

    I agree. I will try antidepressants, but first, I want to finish my novel.

  • L’essai de récupération de Chimamanda Ngozi Adichie par la Troisième vague est tout sauf intersectionnel | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2017/04/13/lessai-de-recuperation-de-chimamanda-ngozi-adi
    https://secure.gravatar.com/blavatar/a3b1cc5dc5733d7f4309d47eda4caf8d?s=200&ts=1492441242

    « Je pense que tout le problème du genre dans le monde tient à nos expériences. Il ne s’agit pas de la façon dont nous coiffons ou d’avoir un vagin ou un pénis. Il s’agit de la façon dont le monde nous traite, et je pense que si vous avez vécu dans le monde en tant qu’homme, avec les privilèges que le monde accorde aux hommes, et que vous changez ensuite pour ainsi dire de genre, il est difficile pour moi d’accepter que nous puissions alors assimiler votre expérience à celle d’une femme qui a toujours vécu dans le monde en tant que femme et qui ne s’est pas vu accorder ces privilèges dont disposent les hommes. Ce que je dis, c’est que le genre ne relève pas de la biologie, le genre relève de la sociologie. »

    L’intensité de la réaction hostile à ses propos a amené Adichie à publier une réponse plus détaillée, qui manifeste à ses critiques beaucoup plus d’empathie et de réflexion qu’eux-mêmes lui en avaient accordée. Elle a expliqué que reconnaître le privilège masculin « ne signifie pas que les transfemmes n’ont pas subi des difficultés en tant que garçons. Mais elles n’ont pas subi ces difficultés particulières au fait d’être nées de sexe féminin, et cela importe parce que ces expériences façonnent la façon dont les femmes adultes nées de sexe féminin interagissent avec le monde. »

    Mais pourquoi le mouvement de ressac contre Adichie a-t-il été aussi immédiat ? Pourquoi dépeint-on ses opinions comme outrancières et « phobiques » quand elles sont tout sauf cela ? Je crois que c’est parce qu’elle avait été élevée sur un piédestal par des progressistes et, qu’en exprimant une opinion impopulaire, elle a dévié de la pensée de groupe dont le féminisme de la troisième vague a fait une ligne de parti. Pire encore, elle avait exprimé des points de vue partagés par la deuxième vague, celle des féministes radicales.

    Le féminisme de la troisième vague aux États-Unis prétend en effet qu’avant lui, le mouvement des femmes avait complètement ignoré la diversité des vies et des expériences des femmes. Cette thèse est du pipeau. En tant que femme dominicaine qui a étudié l’histoire du mouvement féministe, dans mon propre pays ainsi qu’en Amérique latine et aux Antilles, cette lecture me semble à courte vue et, de façon prévisible, centrée sur les États-Unis. Le mouvement pour les droits des femmes existe depuis plus d’un siècle, ancré dans une foule de pays et d’époques. Il est inexact de tenir pour acquis que jusqu’à l’apparition aux États-Unis de l’expression « féminisme intersectionnel », le mouvement des femmes ne s’est soucié que des besoins et des préoccupations des femmes blanches, occidentales et de classe supérieure.

    Hélas, d’une manière que reconnaîtra quiconque a déjà été instrumentalisé-e sur la base de son identité, dès le moment où cette femme brillante, puissante et réfléchie a émis une idée qui s’avérait impopulaire, elle a été traînée en position de n’être que juste une autre privilégiée qui ne sait pas ce dont elle parle et doit être « éduquée ». Elle a été qualifiée de « TERF » et de « féministe blanche » elle-même, et ses opinions présentées comme non seulement erronées, mais toxiques.

    Ceci démontre, à tout le moins, que le label de « féminisme blanc » n’a jamais été conçu comme une analyse des vecteurs de race ou de classe. Il a toujours été destiné à diffamer et à diviser les femmes entre les catégories de « féministes éveillées (Woke feminists) » et de féministes non éveillées. Comme l’expression « cis », analysée par Rebecca Reilly-Cooper, c’est un outil linguistique destiné à « garantir que nous les femmes n’ayons aucun moyen de nous décrire qui ne nous dépeigne pas comme oppresseures ».

    par Raquel Rosario Sanchez

    Raquel Rosario Sanchez est une activiste et défenderesse des droits, originaire de la République dominicaine. Son travail porte sur la violence envers les femmes et les filles, la traite des personnes et l’abolition de la peine de mort. Elle poursuit en Oregon un diplôme de master en Études sur les femmes, le genre et la sexualité.

    #féminisme #dogmatisme

  • The danger of a single author
    http://africasacountry.com/2017/04/the-danger-of-a-single-author

    You might expect unbridled enthusiasm from literature professors for the “One Book, One New York” campaign, a project that claims to be “the largest community reading program in the country.” It champions literature, seeing it as uniquely positioned to bring people together; capable of building connections across difference in a world in which the arts…

    #CULTURE #Books #Chimamanda_Ngozi_Adichie

  • #Raquel_Rosario_Sanchez : L’essai de récupération de Chimamanda Ngozi Adichie par la Troisième vague est tout sauf intersectionnel
    http://tradfem.wordpress.com/2017/03/21/lessai-de-recuperation-de-chimamanda-ngozi-adichie-par-la-troisie

    « Comment a-t-elle pu dire pareille chose ?! » Chaque réaction de ce genre exprimée à propos des remarques récentes de Chimamanda Ngozi Adichie sur les transfemmes (transwomen) véhiculait le message que les gens étaient non seulement indignés par la romancière nigériane et féministe, mais également déçus par elle. Dans le Los Angeles Times, Michael Schaub a écrit qu’elle avait « irrité » la communauté transgenre. Paper Magazine a expliqué que « les gens ne réagissent pas bien » à ses commentaires. Dans The Root, Raquel Willis a déclaré qu’Adichie avait « manipulé (gaslighted) » les personnes transgenres pour finalement « les dépouiller de leur condition féminine (womanhood) ». Le blogue Unapologetic Feminism a dit des commentaires d’Adichie qu’ils révélaient son « manque de raffinement » comme théoricienne. (Le problème ne pouvait pas être qu’elle avait une opinion valable, quoique différente, sur la condition féminine : il fallait qu’elle soit confuse ou stupide.)

    La plupart des tribuns qui ont dénoncé les commentaires d’Adichie ont fait preuve de malhonnêteté dans leur portrait du conflit, reproduisant presque exclusivement les opinions défavorables à son égard. En excluant le soutien et la solidarité remarquables qu’Adichie a reçus de nombreux hommes et femmes, son opinion a été présentée comme une aberration (et donc plus condamnable) et plus isolée qu’elle ne l’est en réalité.

    Et qu’est-ce qu’une écrivaine féministe renommée a dit pour provoquer une telle indignation (alléguée) ?

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/03/20/third-waves-tokenization-chimamanda-ngozi-adichie-anything-intersec

    Raquel Rosario Sanchez est une activiste et défenderesse des droits, originaire de la République dominicaine. Son travail porte sur la violence envers les femmes et les filles, la traite des personnes et l’abolition de la peine de mort. Elle poursuit en Oregon un diplôme de master en Études sur les femmes, le genre et la sexualité.

    #Chimamanda_Ngozi_Adichie #transfemme #féminisme_intersectionnalité #féminisme_blanc #Kimberlé_Crenshaw

  • Le problème qui n’a pas de nom… parce que le mot « femme » est qualifié d’essentialiste | Claire Heuchen
    https://tradfem.wordpress.com/2017/03/17/le-probleme-qui-na-pas-de-nom-parce-que-le-mot-femme-est-qualifie

    « Y a-t-il une façon plus courte et non essentialiste de parler de « personnes qui ont un utérus et tous ces trucs » ? », a demandé sur le réseau Twitter la journaliste Laurie Penny. À plusieurs égards, la quête de Penny pour trouver un terme décrivant les personnes biologiquement femmes sans jamais utiliser le mot femme décrit le principal défi posé au langage féministe actuel. La tension entre les femmes qui reconnaissent et celles qui effacent le rôle que joue la biologie dans l’analyse structurelle de notre oppression s’est transformée en ligne de faille (MacKay, 2015) au sein du mouvement féministe. Source : (...)

    • Toute cette polémique résulte d’une déclaration de #Chimamanda_Ngozi_Adichie

      Alors, quand des gens soulèvent la question « est-ce que les transfemmes sont des femmes ? », mon sentiment est que les transfemmes sont des transfemmes. Je pense que si vous avez vécu dans le monde en tant qu’homme, avec les privilèges que le monde accorde aux hommes, et que vous changez ensuite de sexe, il est difficile pour moi d’accepter que nous puissions alors comparer vos expériences avec les expériences d’une femme qui a toujours vécu dans le monde en tant que femme, qui ne s’est pas vu accorder ces privilèges dont disposent les hommes. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose d’amalgamer tout cela. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose de parler des enjeux des femmes comme étant exactement identiques aux enjeux des transfemmes. Ce que je dis, c’est que le genre ne relève pas de la biologie, le genre relève de la sociologie.

      #femmes #transfemmes #identité #queer #TERF #féminismes #backlash #Claire_Heuchen

    • « Supprimer le mot femme et les termes biologiques de tout échange concernant la condition féminine corporelle semble dangereux, écrit la chroniqueuse Vonny Moyes. Refuser de reconnaître l’anatomie des femmes, leurs capacités reproductives et leur sexualité a longtemps été le fait du patriarcat. Il semble que nous ayons bénéficié de quelques décennies dorées de reconnaissance, et que nous avons pu afficher fièrement notre expérience vécue de la condition féminine corporelle, mais nous devons maintenant abdiquer ce vocabulaire au nom du reste du groupe. Même si la logique semble être aux commandes, il est difficile de ne pas ressentir l’effacement de cet aspect de la condition féminine, avec de troublants échos du patriarcat traditionnel. »

      ouais, pas qu’un peu, d’autant qu’à la racine du patriarcat se trouve l’exploitaton du #travail_reproductif

    • Cher-es éditeurices de @rezo !
      Cet article est problématique de par sa position transphobe (soutenir que les femmes trans ne sont pas des femmes ou que "le" féminisme ne devrait pas se soucier d’inclure les femmes —et autres personnes— trans, c’est transphobe).

      Si ça ne suffisait pas, l’autrice (et la traductrice française à sa suite) fait l’amalgame entre une théorie queer caricaturale et le transféminisme, et balance certaines affirmations basées sur du vent, style : "Dans un tel scénario, celles qui possèdent un corps féminin, les femmes, pourraient simplement échapper par auto-identification à l’oppression structurelle, et choisir de faire partie de n’importe quel autre groupe qu’une classe opprimée"

      Personne, à ma connaissance, ne défend ça. Il y a de grandes chances pour que l’autrice ait sorti cette accusation de son chapeau en la présentant comme une conséquence logique de l’"idéologie queer" (alors qu’elle parle en réalité non de queer mais de transféminisme) ; c’est un “sophisme de l’homme de paille” (https://fr.wikipedia.org/wiki/Épouvantail_(rhétorique)), consistant à argumenter contre un-e adversaire dont on a pris soin auparavant de déformer ou d’exagérer les positions ; bref, de la belle malhonnêteté intellectuelle !

      Et il y a plus mais je vais m’arrêter là, j’ai commenté l’article en (un peu) plus de détail mais je ne suis pas sûre d’être validée par la modératrice...

      Donc au minimum, même si encore vous n’êtes pas sûr-es de votre position sur la transphobie (et je vous encourage à vous renseigner au plus vite, http://www.juliaserano.blogspot.fr est une autrice très accessible, pointue, mesurée... mais c’est en anglais) évitez au moins de relayer des articles d’une telle mauvaise foi s’il vous plaît ! Et si vous ne comprenez pas les enjeux (qui sont immenses, pour une population certes marginal(isé)e et numériquement faible) alors abstenez-vous de peser dans le débat.

      Par ailleurs, un immense merci pour votre travail formidable qui m’a aidé à forgé ma conscience politique sur de très nombreux thèmes.
      --Miluyali

    • @milyali Merci. Je le partageais surtout pour aller à la pêche aux réactions et aux critiques (ce n’est pas très malin, je sais), parce que je ne connais pas grand chose au sujet. Je vais essayer d’y remédier assez vite !

    • Bonsoir @mona, si c’est vous qui avez enlevé le lien de la page de @rezo je vous en remercie, je vais tâcher d’être un peu plus constructive dans mes suggestions de lecture si ces sujets vous intéressent (cf. plus bas)

      J’ai réagi un peu dans l’urgence parce que je lis depuis quelques temps avec inquiétude les clashs assez orageux qui opposent certaines féministes radicales (décrites par leurs opposant-es comme TERFs, pour "Trans-Exclusionary Radical Feminists) aux femmes trans aux USA. On n’en est pas arrivées là en France, mais à mesure que les problématiques trans gagnent en visibilité, on va avoir droit au backlash qui risque de venir avec. Les traductrices de TradFem semblent vouloir contribuer à introduire en français certaines des idées (et amalgames surtout) phares des TERFs donc ça me semblait important de commencer dès maintenant à y faire face...

      @aude_v : bien vu, j’avais jamais réfléchi à la connotation psychiatrisante des termes en -phobie... Selon toi est-elle présente également dans "xénophobie", "homophobie", "islamophobie" ? je ne me rend pas toujours bien compte de cette influence insidieuse de l’étymologie.

      En tous cas pour "transphobie" je trouve ça pas top en effet, même si le mot existe depuis trop de temps et a une histoire qui le rend incontournable et légitime dans certains contextes, de la même façon que "antisémitisme" ne se réfère pas (plus) à la haine des "sémites" mais des seul-es juif-ves. L’usage prime finalement sur l’étymologie, ce qui ne doit pas nous empêcher de réfléchir à de meilleurs termes.

      N’empêche, c’est vrai que j’aurais pu dire "anti-trans" ou "cissexiste", au moins on est clair sur la dimension politique de ces discours.

      Hum je n’avais pas l’impression d’avoir suggéré la dépublication, je ne réalisais pas que ça se faisait. Je viens de m’inscrire sur seenthis et c’est la première fois que j’interagis directement avec @rezo en fait, depuis 2012 que c’est ma page de démarrage j’en avais encore jamais ressenti la nécessité ! En tous cas ça me va bien d’avoir (apparemment) suggéré ça, et j’assume sans problème l’inélégance de cette démarche. Pour moi, le texte de Tradfem ne tient pas un discours méritant d’être débattu, à deux titres : malhonnêteté intellectuelle et manque de cohérence argumentative d’une part ce qui laisse présumer un débat stérile ; et puis position essentialiste anti-trans, déni du vécu, de la subjectivité et des revendications des personnes trans. Et là il n’y a rien à débattre, on est sur des positions de principes fondamentalement incompatibles.

      Après on peut décider d’assumer ce refus d’entendre les voix des personnes trans, mais je ne me fatiguerai pas à en débattre, je me contenterai de le combattre. À quoi bon discuter face à un discours dont les croyances ou valeurs sous-jacentes ("les femmes trans ne sont pas des femmes") sont incompatibles avec les miennes, et qu’aucune de ces deux positions n’est démontrablement plus "vraie" que l’autre ?

      Concernant Julia Serano :
      Merci de partager ce tweet dans lequel en effet elle dit un peu de la merde (j’imagine que tu as vérifié que c’était pas du second degré, ou que c’était lié à un contexte trop spécifique ?). Je vais pas la défendre à tout prix, même au contraire si elle a dit d’autres trucs du même acabit ou encore si elle tient d’autres positions problématiques c’est cool de le partager. Merci ! Ceci étant dit le tweet en question ne me semble pas suffisant pour la décrédibiliser, ou démentir le fait qu’elle a (selon moi, et en général) une écriture plutôt fine et intelligente. Mais oui c’est vrai que c’est pas très “mesuré" ni très intelligent comme remarque.

      En tous cas c’est de bonne guerre, linker le site d’une autrice plutôt prolifique et éclectique en disant "tiens lis ça" c’est un peu facile. Dont acte, je farfouille pour donner des références précises :

      > J’ai lu récemment son premier livre, "Whipping Girl" dont quelques chapitres sont traduits et publiés par Tahin Party (http://tahin-party.org/serano.html). J’ai trouvé ça hyper intéressant, et je le recommande. Elle explique notamment comment l’exclusion et la dévalorisation des femmes trans, y compris par certaines féministes, est au moins en partie due selon elle à une dévalorisation de la féminité, et donc à de la misogynie intégrée.
      > http://msmagazine.com/blog/2012/04/18/trans-feminism-theres-no-conundrum-about-it —Ça répond en partie à certains des reproches que Claire Heuchan adresse aux transféministes.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2011/08/whipping-girl-faq-on-cissexual.html —Là c’est de la terminologie, c’est pas fun à lire mais au cas où ça couvre des points qui me semblent importants comme base.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2013/11/why-myriad-double-standards.html —Où JS pose les bases d’un féminisme "holiste" prenant en compte l’intersection d’une myriade de "deux-poids-deux-mesures", pas seulement celui qui défavorise les femmes au bénéfice des hommes.
      > http://juliaserano.blogspot.fr/2013/11/what-is-gender-artifactualism.html —Un point sur l’inclusion de facteurs biologiques dans l’identité de genre. La discussion avec RadTransFem en commentaire est intéressante

      Voilà... PS— merci @mona et @aude_v. pour vos écrits que je suis depuis quelques années, Vous m’avez chacune fait avancer dans mes réflexions et je vous en suis très très reconnaissante ! :)
      ~Miluyali~

    • @aude_v : Merci pour tes réponses !

      Bon, j’ai envie de revenir sur ma position.
      Les enjeux, du moins certains me dépassent.
      J’ai du mal à voir pourquoi ça dépendrait de moi (je ne suis membre d’aucun groupe de SJW qui pourrait tenter de détruire la réputation ou hacker les serveurs de Rezo.net ou quoi, qu’on se rassure je ne parlais qu’en mon nom propre et n’avançait aucune menace masquée autre que ma propre désapprobation)... mais bref, si mon avis compte sur la republication de l’article, je vote pour, tout en encourageant l’équipe @rezo à publier des positions contradictoires.

      Donc OK j’ai réagi avec virulence avant d’être bien au clair sur ma position. Je m’excuse et me rétracte. J’ai la sensation d’être dépassée par cette discussion, mon expérience de ces débats est informée par mon propre prisme et vécu qui tendent à me faire privilégier les voix trans et trans-inclusives. Je réalise un peu mieux les abus que peuvent entraîner une telle position poussée à l’extrême, merci d’avoir partagé ton vécu et ces liens.

      Pour parler un peu du fond, je trouve pas que tout ce que dit Heuchen dans cet article est faux. loin de là. Je ne suis pas du tout convaincue par les positions qui nient complètement la réalité de la socialisation masculine pour les femmes trans. En tout cas je répète, concernant Heuchen il me semble qu’elle ignore de large pans de discours trans pour en faire une caricature grotesque, cherche à s’accaparer « le » féminisme, jette les femmes trans et leurs vécus hyper divers avec l’eau du queer de façon éhontée et franchement ça ne prête pas à l’échange. Oui moi aussi en fait je pense qu’on a besoin de sérieuses discussions sur ces questions de socialisation masculine, d’inné-et/ou-construit, d’autoidentification, de binarité ou non. Je suis loin d’être tranchée sur toutes ces questions et le débat me semble important.

      Ceci étant dit, « la #censure » n’est jamais qu’affaire de ligne de démarcation, dont le choix du tracé est éminemment politique, entre ce qu’on veut bien et ce qu’on ne veut pas entendre. Si @rezo relayait les idées racistes de Caroline Fourest je pèserais de tout mon p’tit poids pour que ça soit dépublié. ça te parle ? Le rapprochement te paraît justifié ou non ? (certes Fourest est très bien relayée déjà, mais ce texte de Heuchen ajoute de l’eau à un moulin transmisogyne qui tourne déjà très bien tout seul sans l’aide des féministes radicales. pour moi leur caricature de transféminisme n’est pas du tout subversive)

      Sinon, juste :
      « être perçue comme une femme dans une société sexiste n’offre pas vraiment de privilège » :
      –> Etre blanche (bourgeoise, valide, etc) comporte des privilèges non ? pourquoi être cis ce serait pas le cas ? Ça ne change rien à l’oppression subie par les femmes cis, en tant que femmes.

      Encore merci. Bonne soirée.

    • Je découvre le texte et les commentaires sans y avoir pensé auparavant. Je trouve qu’il a le mérite d’ouvrir la discussion sur cette question.
      À chaud, j’ai tendance à penser que l’expérience d’une femme n’est pas la même que celle d’une « transfemme » et qu’on le veuille ou non, ce vécu est indélébile. Ça n’a rien de stigmatisant, c’est un fait. Tout cela mérite évidemment d’y réfléchir.

    • Merci @aude_v de ne rien lâché. C’est courrageux de ta part tant la discutions autour du transféminisme est difficile et violente. Je serais pour une republication de ce texte de tradfem eventuellement accompagné d’un autre texte qui explique les bases du transféminisme ou répond à certaines questions soulevés par le texte de tradfem. @milyali si tu as un texte à proposé ca pourrait equillibré le debat et peut etre aider toutes celles et ceux qui son largué·e·s a y comprendre qqchose.

    • Je ne suis intervenu ici que pour dire que ce texte est l’une des nombreuses réactions, des deux « côtés », à une polémique qui fait suite à une déclaration de Chimamanda Ngozi Adichie, une auteure féministe que j’aime beaucoup et qui est aussi attaquée pour son statut de célébrité (je ne la défend pas en disant cela, je constate juste), et de célébrité noire.

      Au delà du débat actuel sur l’identité, il me parait donc important de ne pas oublier la source de cette polémique, une petite minute, entre 2’40" et 3’40", et peut-être de se faire un avis dessus avant de se faire un avis sur les commentaires :

      Chimamanda Ngozi Adichie on feminism, Channel 4, le 10 mars 2017
      https://www.channel4.com/news/chimamanda-ngozi-adichie-on-feminism

      Et il pourrait ensuite être intéressant de citer d’autres articles de cette polémique, comme celui ci par exemple :

      When Callouts Become Anti-Black : On Chimamanda Ngozi Adichie’s Transphobia, Disposability Culture & British Colonialism
      Thembani Mdluli, Rest for Resistance, le 16 mars 2017
      https://www.restforresistance.com/zine/when-callouts-become-antiblack-on-chimamandas-transphobia

      Adichie and her work are important, and we cannot throw her away simply because she has demonstrated herself to be imperfect and even capable of inflicting harm upon people more marginalised than herself.

    • Tiens, justement, un article de plus sur le sujet, traduit par @tradfem :

      L’essai de récupération de Chimamanda Ngozi Adichie par la Troisième vague est tout sauf intersectionnel
      RAQUEL ROSARIO SANCHEZ, Feminist Current, le 20 mars 2017
      https://seenthis.net/messages/580713

      Et dans le Guardian:

      Chimamanda Ngozi Adichie on transgender row: ’I have nothing to apologise for’
      David Smith, The Guardian, le 21 mars 2017
      https://www.theguardian.com/books/2017/mar/21/chimamanda-ngozi-adichie-nothing-to-apologise-for-transgender-women

      #Raquel_Rosario_Sanchez

    • Bonjour ! Bon j’ai passé une bonne partie de la nuit à lire et sélectionner quelques textes de personnes trans (et d’une ou deux femmes cis transinclusives) qui parlent de divers aspects des questions qu’on a abordées ici ! J’espère que ça donnera des pistes de lecture, et des idées de publication à @rezo. C’est très long parce que j’ai balancé des extraits substantiels pour chaque lien histoire de donner une idée de quoi ça parle et dans quel sens ça va.

      J’ai choisi surtout des auteurices matérialistes et/ou radicales, en tout cas pas franchement queer... non parce je voulais prouver qu’ielles existent et que Heuchan a tort de foutre tout le transféminisme dans la case "idéologie queer" (ce qui fait légèrement penser à la "gender" de LMPT franchement...) mais simplement parce que ce sont les blogs que je suis moi, et qui me parlent à moi.

      Les positions défendues dans les différents textes sont parfois au moins autant en désaccord entre elles qu’avec Heuchan :)

      Mais avant toute chose, @aude_v c’est quoi cette histoire de maladie mentale, personne n’accuse personne— OK, je (suis toute seule j’crois) n’accuse personne de maladie mentale. Lorsque je dis d’une personne qu’elle est transphobe (c’est bien à ça que tu fais référence ?), ouijesais c’est le même suffixe que "agoraphobe" ou "claustrophobe", mais aussi que "homophobe" ou "islamophobe" (que personne ne considère comme des maladies mentales à ma connaissance ?). L’accusation de transphobie porte sur le fait de prendre part, renforcer, légitimer une oppression systémique dans laquelle les personnes trans sont opprimées en tant que trans. Le mot n’est pas idéal, il a des connotation psy de par sa racine "phobie" je suis d’accord avec ça. Mais pour autant tu crois réellement que je porte des "accusations de maladie mentale" ? Toutes façons ça n’a pas de sens, être malade mental n’est pas un tort, on ne peut donc pas en accuser celleux qui en souffrent. En tout cas je fais de mon mieux pour éviter d’impliquer ça. Mais là y avait-il vraiment la moindre ambiguité ? Si c’est le cas je m’en excuse et je veux bien qu’on discute clairement de ce que le mot signifie ou de quel mot tu souhaiterais qu’on utilise ici pour en parler.

      Non parce qu’en revanche, quand une personne persiste à dire des trucs transphobes au bout d’une certaine exposition à des discours transféministes, je le lui reproche. "j’accuse" je sais pas (j’aime pas ce mot), mais je reproche ouais.

      Bref, donc quelques liens :

      SOCIALISATION MASCULINE :
      > "Les socialisations trans" http://misskoala.canalblog.com/archives/2013/04/04/26836748.html

      Au final considérer que j’ai socialisé comme un mec car AMAB (assignated as men at birth) c’est foutre en l’air les quatre dernières années de ma vie qui ont été les plus importantes pour moi. A vrai dire considérer que j’ai socialisé comme meuf car MtF me gênerait tout autant car c’est occulter les 23 premières années de ma vie avec cette foutue étiquette qui me démangeait ce mal-être permanent, cette envie d’être fille quand on me demandait d’être garçon. Alors que dire ?
      Que j’ai socialisé comme trans AMAB, comme trans MtF. Ouais ce serait mieux, je préférerais qu’on dise que j’ai socialisé comme Cassandra Koala mais au moins en considèrent que j’ai socialisé comme trans on ne colle pas un modèle cis sur ma vie.
      Il faut se faire une raison : NOUS NE SOMMES PAS CIS !
      Nos expériences, nos vécus, nos vies ne peuvent donc pas être ramené·e·s aux expériences, vécus ou vies de cis.

      > "J’emmerde votre socialisation" https://raymondreviens.wordpress.com/2015/11/09/jemmerde-votre-socialisation

      Notre socialisation elle, c’est à dire littéralement la façon dont nous avons relationné avec les personnes de notre entourage, elle nous a permis d’affirmer « j’appartiens au groupe des meufs, j’en suis une. ». A partir de ce constat fait plus ou moins tardivement, toute notre vie a été consacrée à nous débattre avec ça dans un monde qui nous dit que c’est pas possible, qu’on n’existe pas, que parce qu’on a une paire de couilles et des poils au menton on est pas supposées appartenir à ce groupe, on doit vouloir et aimer être dans celui des hommes. Alors on se débat pour s’accepter, tenter de démonter l’arbitraire et la fausseté de cette affirmation, et ça se voit. Eux, les hommes (cisgenres si vous voulez) le voient.

      Parce que ne vous y trompez pas, ils ont beau être ineptes pour 90 % des activités de la vie (forcément, ils obligent les meufs à tout faire pour eux), les 10% restants incluent toutes les activités coercitives. Ainsi ils sont très forts quand il s’agit de détecter et punir la personne qui au milieu de leurs rangs n’est pas comme eux : la personne féminine. Ça inclut pas mal de monde y compris des hommes homosexuels, mais la personne qui est la plus vulnérable, c’est la personne transféminine balancée chez eux par « erreur ». Et vous savez je suppose aussi bien que moi comment les mecs punissent les meufs qui transgressent les règles : violences psychologiques et physiques, agressions y compris sexuelles. Ça a été pour beaucoup notre lot quotidien durant l’enfance, l’adolescence et/ou une partie de l’âge adulte.

      FEMINISME TRANSPHOBE :
      > "Ça chante faux ; f-trans, « inclusives », radfem" http://lapetitemurene.over-blog.com/article-a-chante-faux-f-trans-inclusives-radfem-117692613.

      J’avoue, après réflexion et retour sur ce que j’ai vécu et subi à bio-féministlande, je ne m’associe pas à la chorale d’indignation vertueuse et inclusiviste envers les nanas qui se définissent ou se rassemblent comme Radfem®.

      Par ailleurs, je ne vois absolument aucune raison que je puisse soutenir d’empêcher des nanas de se réunir en non-mixité, fusse cette non-mixité imprégnée de haine et de bêtise réductrice et acritique. [...] Je suis juste de celles qui préfèrent que les choses soient claires : c’est une non-mixité f-bio. Mais faut le dire. Exactement comme pour la plupart des non-mixités qui se proclament « inclusives » et ne le sont pas en fait.

      Et d’autre part, ça me fait tristement marrer que cette opportune colère dirigée sur quelques naffreuses qui sont la bien pratique honte de la famille, permette une fois de plus de washer le mouvement féministe dans son ensemble, et surtout dans ses secteurs modernes, de toute violence anti f-trans.

      Un des sales côtés de ce monde, qui se répète, c’est qu’on est quelquefois moins en danger avec des ennemies ouvertes qu’avec de prétendues amies qui vous pourrissent et vous méprisent. Parce qu’au fond, les deux pensent et sentent pareil. Juste elles n’en font pas la même chose.

      > "Mon problème avec le féminisme « trans-critique » (Mrs Dreydful)" http://web.archive.org/web/20140906095825/http://negreinverti.wordpress.com/2014/05/21/mon-probleme-avec-le-feminisme-trans-critique

      De manière générale, je me sens plus en proximité des femmes trans – qu’importe leur race – par le sexisme qu’elles subissent, tout en niant en plus leur appartenance à la catégorie « femme », ce qui est semblable sur certains points au sexisme des femmes noires (mysoginoir). Comme les femmes noires, les femmes trans sont hypersexualisées. Comme les femmes noires, les femmes trans sont souvent taxées trop masculines, ou justement trop soumises face au patriarcat (car valorisant parfois les rôles féminins traditionnels qui leur ont été historiquement refusées). Comme les femmes noires, les femmes trans sont vues agressives. Bien sûr, les histoires de ces mêmes représentations mentales sont différentes entre femmes noires et femmes trans (sans compter que bien sûr, certaines femmes sont noires ET trans), mais on peut voir des similarités sur comment le sexisme est vécu par ces deux catégories de femmes.

      > "Les meufs trans sont donc masculinistes" http://misskoala.canalblog.com/archives/2014/01/07/28877794.html

      La non-mixité doit être politique et pas se restreindre à un espace-temps restreint. Si c’est pour laisser des hommes cis hétéros reprendre le pouvoir hors de cet espace-temps, si c’est se contenter d’un espace-temps non-mixte qu’ils daignent nous accorder désolée mais => sac de coprolithes. Et on voit quoi dans les espaces féministes transphobes ?
      Une grande présence de mecs cis hétéros qui relaient des femmes et vont dire laquelle est légitime ou non, qui traduisent des féministes pour les relayer à l’étranger (et légitimer leur présence dans les espaces féministes par ce travail de traduction), utilisent les médias télé/radio/journaux pour nous dire à quel point ils sont de gentils gentleman anti-sexistes, travaillent en collaboration avec certaines féministes renommées (prenant la place que des femmes pourraient avoir et légitimant un peu plus leur omniprésence)...
      Et à côté de ça on va présenter une « micro-minorité » de meufs trans féministes comme l’ennemi public numéro 1 de la non-mixité ?
      Laissez-moi rire . . . ^o<
      Ah bah non en fait j’y arrive pas.

      > "Transphobie dans un entretien avec Christine Delphy : ma réponse" http://web.archive.org/web/20150723105458/https://negreinverti.wordpress.com/2013/11/26/transphobie-dans-un-entretien-avec-christine-delphy-ma-reponse

      « le queer » : c’est quoi ça ? Je ne suis pas au courant que les trans, de par leur transition avait à répondre « du queer » (peu importe ce que c’est…) ou des actions et discours de celles/ceux qui s’en revendiquent.
      Donc encore une fois, où est le rapport entre un ou une trans et « le queer » ? Il suffit de faire un minimum de recherche pour voir que l’association « trans » « queer » n’est pas un produit des trans, mais bien un truc qui fait mouiller plein de non trans obscédé-e-s par la « déconstruction du genre ».Sur un forum d’entraide trans, les parties ouvertes au public vous feront voir que personne n’en a rien à faire « du queer ».
      Les trans transitionneraient pour faire de la subversion individuelle queer ? Comment sincèrement croire que nous pourrions nous exposer à tant de galères institutionnelles et interpersonnelles juste pour de la « subversion » ou plus spécifiquement pour « le queer » ?

      > "Leçon de grammaire" https://raymondreviens.wordpress.com/2016/02/21/lecon-de-grammaire

      L’emploi du terme “cismec” pour dire “homme détestable” revient donc à faire la distinction entre d’un côté des hommes trans idéalisés, fétichisés comme avant-garde de la révolution du genre / masculinité sans la toxicité / hommes parfaits / etc… et d’un autre côté des “cismecs”, ces hommes bien réels qui ont un comportement d’appropriation des femmes et de l’espace encouragé par la société. Notons également comme une parenthèse que nier la possible transitude d’un homme au motif de son comportement est exactement le reflet de la scrutation dont sommes victimes les femmes trans, scrutation qui a pour but de guetter les moindres signes de “non-féminité” de notre part. Voilà donc pour résumer tout ça : on est en plein dans la transphobie, entre fétichisation et négation de la personne.

      NON-BINARITE(s), AUTODEFINITION :
      > " Comment je suis devenu problématique" http://imnotacisboy.blogspot.fr/2016/09/comment-je-suis-devenu-problematique.html

      Je pense que l’auto-définition a ses limites et que là ça va, on les a largement atteintes et dépassées. Soit cette personne n’a aucune intention de transitionner (et par transitionner je parle de transitionner socialement, pas de prendre des hormones ou de se faire opérer, je vous vois arriver pour me traiter de truscum), elle est cis. Soit elle est en questionnement (et je ne sais pas vous, mais quand j’étais en questionnement je n’allais pas expliquer la transphobie à des personnes qui la vivaient depuis des années). Au passage j’ai l’impression que maintenant, « en questionnement » c’est passé à la trappe et que certain-e-s poussent plutôt les gens à se créer leurs propres identités dans laquelle illes seront seul-e-s, ensuite on leur envoie des câlins non-oppressifs et puis voilà, démerde-toi avec ça.

      > "Anti-guide du questionnement de genre" https://raymondreviens.wordpress.com/2017/01/17/anti-guide-du-questionnement-de-genre

      Il s’agirait donc de se demander “suis-je cis ?” Malheureusement, ce n’est pas vraiment un questionnement, car la réponse est simple. “Trans” est une réalité sociale : la réalité de l’exclusion, des discriminations et des violences liées au changement de catégorie sociale sexuée. “Cis” étant l’opposé de trans, il s’agit aussi d’une réalité sociale : non pas celle de ne pas subir de violences du fait de sa catégorie sociale sexuée (les femmes sont littéralement définies par les violences qu’elles subissent), mais la réalité d’être épargnée par les violences liées au changement de catégorie.

      Ceci dit, avec la honte et la peur qui caractérisent un questionnement aussi complexe, il est clair qu’à un moment dans un questionnement de genre, on puisse se dire “je veux m’éloigner de la masculinité, mais j’ai peur d’être la monstruosité transsexuelle qu’on me montre un peu partout, y compris d’ailleurs dans les milieux queer.” A partir de là, se dire “je suis du troisième genre”, qu’on peut exprimer autrement, par exemple “non-binaire”, “genderqueer”, “agenre”, est une solution réconfortante. Cela permet de se dire que je ne suis pas un homme, et pas non plus une monstruosité. C’est une réponse facile, rassurante, à une question complexe et angoissante. Une réponse aussi pétrie de (trans)misogynie. Ce qui me met en rage et ce qui me dégoûte, c’est quand les milieux et les personnes qui accueillent et prétendent aider des personnes en questionnement, la renforcent au lieu de lutter, avec la personne en questionnement, contre cette (trans)misogynie interiorisée. Notre rôle n’est pas de dire “bien sûr chéri-e, tu es ce que tu dis que tu es”, mais plutôt d’aider à dépasser cette peur, cette honte, pour que la personne puisse faire progresser ce questionnement.

      > "Trans : identités politiques contre politiques identitaires" http://misskoala.canalblog.com/archives/2016/06/12/32543581.html

      Ce qui pose le second problème : l’absence de définition claire de ce qu’est être trans.
      Et ce n’est pas un problème anodin. On est plutôt d’accord que dire qu’on est tou-te-s un peu trans est craignos et je pense que bon nombre de non-binaires seront d’accord pour dire que c’est tout aussi craignos de venir dire qu’on est tou-te-s un peu non-binaire.
      Je pense vraiment que pour empêcher ça ce n’est pas les politiques identitaires queers ou Mogai apportant une multiplication d’identités rendant les définitions de plus en plus floues qu’il nous faut mais bien une approche matérialiste et la construction d’identités politiques clairement définies.
      Ca peut sembler dur, violent, excluant et tout ce qu’on veut mais c’est impératif. C’est impératif et c’est selon moi le seul moyen pour lutter contre les TERFs (et je parle là de féministes transphobes francophones prêtes à s’inscrire dans la même mouvance que leurs collègues américaines Brennan ou Jeffreys) et à nous traiter comme une menace lavende à éradiquer politiquement voire physiquement. C’est avec une définition claire de trans (et donc de cis) que l’on pourra répondre quand elles écrivent qu’elles refusent d’être appellées cis sous pretexte qu’elles n’entrent pas dans les normes de genre. Ce n’est qu’avec une approche matérialiste et des définitions claires qu’on pourra répondre à Delphy quand elle explique qu’être trans c’est croire que si un jour elle se nomme homme alors elle aura accès aux privilèges masculins.

      ET POUR SE DETENDRE
      > http://assigneegarcon.tumblr.com

      Merci à @sinehebdo pour ces liens sur Adichie, hyper intéressant. Je suis d’accord avec restforresistance.com, ça craint de censurer une autrice pour une boulette, ou pour une position problématique, surtout quand on tape toujours sur les mêmes.

      Pour rappel, même si j’y ai re-réfléchi et changé d’avis, j’ai pas appelé pas à censurer tout ce que Heuchan a a dire, juste ce qu’elle dit (de moisi) sur les questions trans. Elle s’est par ailleurs faite trasher sévère pour ses positions sur le racisme et à ce titre doit être défendue

      http://observer.com/2017/03/jk-rowling-twitter-claire-heuchan-feminism

      Bonnes lectures et merci pour cette discussion, à suivre j’espère !

    • Merci @milyali pour tous ces liens ! Je n’aurai pas le temps de tous les lire, mais je saurai où aller, ou bien où renvoyer les gens qui cherchent...

      Tu résumes bien ma position sur Adichie : elle a peut-être fait une boulette (je n’arrive pas à arrêter une position claire là dessus), mais il me semble qu’il ne faut pas la jeter aux orties pour ça...

    • On peut faire un lien avec un autre débat sur le #transracial. A propos de la théorie de #Rachel_Dolezal, #Claire_Hynes n’est pas convaincue :

      Rachel Dolezal’s pick-your-race policy works brilliantly – as long as you’re white
      Claire Hynes, The Guardian, le 27 mars 2017
      https://seenthis.net/messages/584438

      #Race #Racisme

      Plus de détails sur l’affaire Rachel Dolezal ici :
      https://seenthis.net/messages/383197
      https://seenthis.net/messages/384296

  • The Dangers of a Single Book Cover: The Acacia Tree Meme and “African literature”
    http://africasacountry.com/the-dangers-of-a-single-book-cover-the-acacia-tree-meme-and-african

    “Like so many (wildly varying) writers on Africa, Chimamanda Adichie gets the acacia tree sunset treatment. Whether Wilbur Smith or Wole Soyinka, Rider Haggard or Bessie Head, apparently you get the same cover imagery.” We’re obliged to Simon Stevens, a reader who put together the picture above and pointed out that whoever you are, wherever […]

    #BOOKS #General #Hot_News #PALAVER #acacia_trees #book_covers #Chimamanda_Ngozi_Adichie #Dangers_of_a_single_story

  • #Chimamanda_Adichie lines up the homophobic arguments and knocks them down one by one
    http://africasacountry.com/chimamanda-adichie-lines-up-the-homophobic-arguments-and-knocks-the

    We’ve seen a range of responses from African intellectuals to the crisis of #homophobia, especially in states that are planning oppressive anti-gay laws As well as #Binyavanga_Wainaina, several Nigerian intellectuals have also weighed in. Yesterday was Chimamanda Adichie’s turn, and she made a very important contribution. The thing I like about the piece is […]

    #General #MEDIA #OPINION #POLITICS #Area_Scatter #Chimamanda_Ngozi_Adichie #Seun_Kuti

  • How to deal with reporters like #Alex_Preston
    http://africasacountry.com/how-to-deal-with-reporters-like-alex-preston

    So journalist Alex Preston jetted into town from a posh Western capital. Alex Preston went to a Nigerian city of eerie silence, billowing clouds of dust, darkness and war. Alex Preston wrote a sexy story about a not-so-sexy subject for a sexy magazine. Alex Preston is white. It is important not to think too hard […]

    #General #JOURNALISM #MEDIA #OPINION #Abuja #Binyavanga_Wainaina #Boko_Haram #Borno_State #Chimamanda_Ngozi_Adichie #Chinua_Achebe #Elnathan_John #GQ_magazine #Josef_Conrad #Maiduguri #Middle_Class #Nigeria #Teju_Cole #white_savior_industrial_complex

  • Review of the #FILM version of “#Half_of_a_Yellow_Sun” (Chimamanda Adichie’s novel)
    http://africasacountry.com/review-of-the-film-version-of-half-of-a-yellow-sun-chimamanda-adich

    Talented novelist, playwright, and screenwriter #Biyi_Bandele’s adaption of #Chimamanda_Ngozi_Adichie’s novel “Half of a Yellow Sun” is a valiant attempt at making visible not only Adichie’s epic but heart-wrenching story of Nigeria’s Biafran War. Yet despite a well-rounded and talented cast and genius source material, the film lacks a center—and ultimately a heart. […]

    #TIFF

  • A fresh dose of the #Chimurenga Chronic
    http://africasacountry.com/a-fresh-dose-of-the-chimurenga-chronic

    For those of us seeking to get our fix of media with substance, it’s time once again to take a hit of #The_Chronic. Chimurenga, the recalcitrant pan-African multimedia institution based in Cape Town, has just released the latest edition of its quarterly publication, the Chronic. The Chronic, in its current manifestation (see our piece on […]

    #JOURNALISM #PHOTOGRAPHY #Chantal_Biya #Chimamanda_Ngozi_Adichie #CNN