• Procrastination nocturne 2. Quand tu t’endors crevé super tôt sans même l’avoir voulu, toute lumière allumée et que tu te réveilles à 1h35 la lampe dans la gueule…
    Après : https://seenthis.net/messages/753114

    Je me lève pour tout éteindre et me changer, j’envoie un message à mon amoureuse pour dire que je n’avais pas vu son mot vu que je m’étais endormi et…

    Du coup, devant l’ordi, je tombe sur l’onglet ouvert pour plus tard avec la préface par Robert Kurz au Debord d’Anselm Jappe
    https://seenthis.net/messages/782666
    http://www.palim-psao.fr/2019/05/la-societe-du-spectacle-trente-ans-plus-tard.par-robert-kurz-preface-a-l-

    Ce n’est pas très long, donc je me mets à la lire. Puis je suis un lien vers un article de Jappe de l’année dernière que j’avais déjà lu et épinglé :
    https://seenthis.net/messages/690117
    http://www.palim-psao.fr/2018/04/guy-debord.plus-que-jamais-en-situation-par-anselm-jappe-paru-dans-le-nou

    À partir de là, c’est foutu.

    Je me mets à relire sa fiche WP, pour lire des choses sur son suicide :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Debord
    https://www.independent.co.uk/arts-entertainment/from-being-to-nothingness-1524917.html

    Je retombe sur cet article sur le livre à charge d’Apostolidès :
    https://next.liberation.fr/livres/2015/12/23/guy-debord-satiete-du-spectacle_1422654
    que @supergeante avait épinglé à l’époque :
    https://seenthis.net/messages/442991

    Du coup ça m’amène à lire sur Alice Becker-Ho et « l’affaire Riesel »
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Alice_Becker-Ho
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Riesel

    Là je cherche des photos d’eux tous, et je retombe sur… le journal pro-situ américain Not Bored qui contient de nombreuses correspondances de Debord traduites en anglais et disponibles sur le web. Comme je n’ai pas les livres, pour résumer, je me plonge dedans et je passe plus de 3h à lire des lettres de Debord en pleine nuit.
    http://notbored.org/debord.html

    Je ne me rappelle plus trop dans quel ordre ça s’est passé : est-ce que j’ai d’abord cherché les mots de Debord sur Jappe, puis je suis retombé sur le conflit avec René Riesel, ou bien était-ce l’inverse ?…

    Le dernier mot de Debord sur Jappe est dans une lettre pour Makoto Kinoshita :
    http://notbored.org/debord-5April1994.html

    Dis moi si un de tes amis sait lire italien. Dans ce cas, je t’enverrais un livre d’Anselm Jappe (Debord, Edizioni Tracce, Pescara). C’est sans aucun doute le livre le mieux informé sur moi, écrit par un Allemand qui assume explicitement un point de vue Hegeliano-Marxiste.

    Mais on trouve donc aussi des choses sur « l’affaire Riesel ». À commencer par sa lettre de rupture définitive à Riesel, où en goujat sans pincettes, il traite sa femme de misérable conne et de vache :
    http://notbored.org/debord-7September1971.html

    À l’inverse dans une autre lettre il s’explique très en détail sur une autre relation libertine de son couple avec Eve et Jean-Marc :
    http://notbored.org/debord-2October1971.html
    Le point commun étant qu’il haïssait absolument le mensonge (Apostolidès dit qu’il mentait et manipulait lui-même mais je n’ai pas lu de témoignage ailleurs, qu’il était excluant, violent, etc oui, mais pas menteur et Sanguinetti dit le contraire alors qu’Apostolidès est censé s’être basé sur ses sources justement). Et que donc toute relation amoureuse et/ou sexuelle doit toujours se faire sans jamais mentir à personne (y compris pendant l’acte, ce qui est le point qui a énervé Alice avec la femme de Riesel).

    Toujours autour des mêmes gens, je tombe aussi sur un article de Bourseiller, qui au milieu de notes sur Debord et le libertinage, détaille la vie de l’écrivain et pornographe Alexander Trocchi plus que sa fiche Wikipédia. À n’en pas douter c’était un aventurier… et une grosse merde qui a prostitué sa femme enceinte (et pas qu’un peu) pour se payer de l’héroine, et moult autre.
    http://christophebourseiller.fr/blog/2017/03/transgresser-ou-disparaitre-les-situationnistes-a-lepreuve-de-

    Bon, ça a dérivé (haha) et j’avoue sans mal qu’il doit y avoir du voyeurisme à être parti dans tout ça. Je préfère généralement rester sur le contenu lui-même, comme le fait très bien le livre de Jappe justement. Mais je garde toujours en tête que les idées doivent être pratiquées au quotidien, donc il y a quand même un intérêt à savoir la vie réelle des gens (et c’était très exactement le crédo principal de Debord et tous les situs, et justement lui pensait être assez en accord avec ce qu’il disait).

    Et là, il était 5h45. Et le réveil à 7h.

    #procrastination #sérendipité #Debord #Guy_Debord #Alice_Becker-Ho #René_Riesel #situationniste #internationale_situationniste #nuit #sommeil #Robert_Kurz #Anselm_Jappe #théorie_critique #libertinage #Alexander_Trocchi #Christophe_Bourseiller #Jean-Marie_Apostolidès et #dérive !!

  • Bordiguistes, vous avez dit bordi...quoi ?
    http://www.mondialisme.org/spip.php?article1888

    Préface au livre de #Michel_Olivier "Les années ter­ri­bles (1926-1945) La Gauche ita­lienne dans l’émig­ration, parmi les com­mu­nis­tes oppo­si­tion­nels" à paraître aux Editions Ni patrie ni fron­tières le 15 novem­bre 2012

    #Amadeo_Bordiga est sans doute l’un des marxis­tes les plus méc­onnus de la galaxie #communiste. Boycotté ou dénaturé par les his­to­riens du #communisme et du #stalinisme ita­lien, cari­ca­turé par #Trotsky, oublié par les grou­pies néos­ta­liniens et post­mo­der­nes de #Gramsci, son nom n’a acquis une très regret­ta­ble célébrité qu’à l’occa­sion de la polé­mique sur les négati­onn­istes français (S. Thion, P. Guillaume et leur compère R. Faurisson) et la repu­bli­ca­tion par le grou­pus­cule mor­tifère de La Vieille Taupe d’une très mau­vaise bro­chure inti­tulée Auschwitz ou le Grand Alibi , faus­se­ment attri­buée à Bordiga, mais rédigée par l’un de ses dis­ci­ples.

    De là, s’est cons­truit, depuis les années 70, une répu­tation sul­fu­reuse autour de Bordiga et de ses par­ti­sans, calom­niés comme négati­onn­istes. Et la polé­mique redém­arre régul­ièrement dans des jour­naux comme Le Monde ou Libération , et dans les ouvra­ges d’« his­to­riens » pressés comme #Christophe_Bourseiller (1).

    L’ouvrage de Michel Olivier vient à point nommé pour dém­ontrer, tout comme un autre livre paru réc­emment aux éditions Science marxiste "Lotta Comunista, le groupe ori­gi­naire 1943-1952" (2) de #Guido_La_Barbera, que les com­mu­nis­tes de gauche ita­liens, ceux qu’on appel­lera un peu par dérision les « bor­di­guis­tes », n’étaient pas des étudiants coupés des réalités, des pisse-copie gau­chis­tes en mal de célébrité, des tal­mu­dis­tes plongés dans les Saintes Ecritures marxis­tes ou lénin­istes toute la journée, ou des sec­tai­res se limi­tant à com­men­ter la lutte des clas­ses et à dén­oncer tous les autres grou­pes révo­luti­onn­aires. Et cer­tai­ne­ment pas des antisé­mites, des négati­onn­istes, ou des indi­vi­dus pas­sifs face au fas­cisme ita­lien ou au nazisme alle­mand !

    Les années ter­ri­bles couvre la pér­iode 1926-1945 et nous fait déc­ouvrir les débats qui ont agité l’émig­ration ita­lienne des com­mu­nis­tes de gauche, prin­ci­pa­le­ment en Europe. Il retrace aussi le par­cours indi­vi­duel d’un cer­tain nombre de mili­tants, cou­ra­geux, tena­ces, qui ont déf­endu leurs convic­tions com­mu­nis­tes et leur enga­ge­ment révo­luti­onn­aire au péril de leur vie, et n’ont jamais renoncé à leurs convic­tions révo­luti­onn­aires.

    En lisant ce livre, le lec­teur s’aper­ce­vra que cer­tai­nes ques­tions qui aujourd’hui pré­oc­cupent les alter­mon­dia­lis­tes ou les Indignés, et sur­tout les ouvriers et les exploités en lutte qui veu­lent abat­tre le capi­ta­lisme, étaient déjà l’objet de débats et de rudes polé­miques : Qu’est-ce que le #capitalisme ? Quelle est la portée du modèle sovié­tique ? Que doit-on penser de la lutte pour l’indép­end­ance natio­nale ? Peut-on comp­ter sur les #syndicats ? Comment doit-on s’orga­ni­ser poli­ti­que­ment ?

    Nous espérons que ce livre don­nera envie aux nou­vel­les géné­rations qui déc­ouvrent la « #Gauche_italienne » de lire ses textes, d’en déb­attre et de juger sur pièces si ses posi­tions sont encore utiles pour com­pren­dre le monde actuel.

    Pour ma part, je suis loin de par­ta­ger toutes les ana­ly­ses de l’auteur et suis sans doute plus cri­ti­que que lui vis-à-vis de l’héri­tage des com­mu­nis­tes de gauche ita­liens. Mais l’objec­tif de Ni patrie ni fron­tières est de faire connaître des indi­vi­dus, des textes, des grou­pes, des expéri­ences qui ont marqué et qui mar­quent le mou­ve­ment révo­luti­onn­aire. Aux lec­tri­ces et lec­teurs de s’empa­rer de cet héri­tage pour en tirer le meilleur.

    Bonne lec­ture !

    Y.C., Ni patrie ni fron­tières, octo­bre 2012

    1. Cet indi­vidu peu scru­pu­leux dév­oile les véri­tables noms des mili­tants « ultra­gau­ches » qu’il évoque, alors que ceux-ci pré­fèrent garder l’ano­ny­mat ou être désignés par un pseu­do­nyme. De plus, il ne com­prend rien aux débats théo­riques dans « l’#ultragauche » qu’il prétend étudier, et prés­ente qua­si­ment comme « col­la­bos » les mili­tants qui se sont cou­ra­geu­se­ment opposés à la fois au fas­cisme, au nazisme, au sta­li­nisme et aux démoc­raties bour­geoi­ses pen­dant la Seconde Guerre mon­diale. Il est mal­heu­reu­se­ment l’auteur du seul livre faci­le­ment acces­si­ble en librai­rie sur l’his­toire de « l’ultra­gau­che », ce qui en fait, en plus de son pres­ti­gieux poste d’ensei­gnant à Sciences Po, un « spéc­ial­iste » dont les « ana­ly­ses » et les « infor­ma­tions » sont et seront reco­piées par toutes sortes de scri­bouillards.

    2. Ce livre de La Barbera nous offre une recons­truc­tion apo­logé­tique et doc­tri­naire des ori­gi­nes du groupe Lotta comu­nista et sur­tout de son prin­ci­pal dirigeant et théo­ricien, #Arrigo_Cervetto, aujourd’hui décédé. S’il ne nous apprend rien sur l’his­toire de la Fédération anar­chiste ita­lienne, et pas grand-chose sur les Groupes anar­chis­tes d’action prolé­tari­enne (GAAP, aux­quels a appar­tenu Cervetto), il nous four­nit de préci­euses indi­ca­tions concrètes sur le milieu révo­luti­onn­aire de ces années très dif­fi­ci­les, qu’il s’agisse des rés­istants du Parti « com­mu­niste » ita­lien qui veu­lent sortir de l’impasse sta­li­nienne, des mili­tants anar­chis­tes qui cher­chent à élargir leurs hori­zons théo­riques ou des ouvriers en pleine radi­ca­li­sa­tion poli­ti­que face au fas­cisme puis à la démoc­ratie bour­geoise. En cela, et malgré ses limi­tes, la lec­ture de cet ouvrage est fort utile et com­plém­ente celle du livre de Michel Olivier.