city:air

  • « A #Paris, les #inégalités s’aggravent de manière abyssale », Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot
    https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/01/29/michel-pincon-et-monique-pincon-charlot-a-paris-les-inegalites-s-aggravent-d

    La singularité parisienne tient à ses poches de très grande #pauvreté. Les espaces collectifs que sont la rue, le métro chauffé, les passages ou les centres d’hébergement abritent beaucoup de pauvres à Paris. Il y a plus de 10 000 personnes sans domicile. Un ménage sur vingt touche le RSA [revenu de solidarité active]. En 2015, le taux de pauvreté y était de 16,1 %.

    Comment cette cohabitation entre très riches et très pauvres s’organise-t-elle ?

    Il y a, à Paris, un phénomène spectaculaire qui s’apparente à une objectivation spatiale de la lutte des classes. On a, d’un côté, les beaux quartiers à l’ouest et, de l’autre, les quartiers les plus populaires à l’est et au nord. Cohabitent au sein même d’une surface très réduite les richesses les plus insondables et les pauvretés les plus atroces. Mais elles ne se mélangent pas. Une des conditions indispensables à la reproduction des inégalités, c’est que les riches vivent entre eux, dans un entre-soi qui doit être très pur. C’est le cas dans plusieurs arrondissements parisiens, comme le 7e, le 8e, une partie du 17e sud, le 16e, surtout au nord, où l’on voit une concentration de richesse. Qui se prolonge dans les villes limitrophes, comme Neuilly-sur-Seine, Meudon (Hauts-de-Seine) ou Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).

    On assiste pourtant à la gentrification des arrondissements du nord-est de Paris. Cette évolution conduit-elle à plus de mixité sociale ?

    A l’est, la population est en train de changer avec l’arrivée d’acteurs investis dans les nouveaux secteurs de l’activité économique et sociale, comme le design, l’architecture, les nouvelles technologies, les médias, le monde de la mode… Ces gens gagnent bien leur vie et sont souvent d’origine populaire, attirés par d’anciens logements ouvriers ou d’anciennes usines réhabilitées.

    Mais la mise en place d’une vraie mixité sociale reste sociologiquement très compliquée et ambivalente. On s’est rendu compte, dans nos études, que la proximité physique a plutôt tendance à exacerber la #distance_sociale. Les jeunes couples avec de bons salaires qui vivent à la Goutte-d’Or (18e) ne se mêlent pas aux familles issues de l’immigration, notamment pour la scolarité. La population blanche va à l’école privée, la population noire, à l’école publique. La violence symbolique est toujours là.

    De nouveaux acteurs économiques, comme Uber et Airbnb, sont en train de transformer le travail et le logement à Paris. A qui profitent ces plates-formes ?

    Elles ne profitent certainement pas à la population. Avec ces plates-formes, on assiste, à Paris comme dans d’autres grandes villes, à une aggravation de la déréglementation des rapports entre les êtres humains, à la destruction des contrats sociaux, fruit de luttes extraordinaires pour la protection de l’humain. On a franchi, avec elles, une étape de plus dans le néolibéralisme, où des entreprises ne sont plus obligées de payer des impôts à leur juste mesure, de réglementer leur profession, de respecter les arrêts maladie… C’est le règne de la loi du plus fort. Ces plates-formes sont en réalité un processus d’« esclavagisation » de jeunes qui ne trouvent pas de travail et prennent des risques fous pour livrer des pizzas à toute allure.

    Sociologiquement, comment cela modifie-t-il Paris ?

    Ce qui se passe est très grave. Sur les conséquences économiques d’Airbnb, le livre de Ian Brossat (Airbnb, la ville ubérisée, La ville brûle) donne des statistiques sur les effets négatifs, sur le prix des logements, sur la crise des hôtels… D’un point de vue sociologique, en favorisant la location à des étrangers ou à des provinciaux de passage, Airbnb empêche l’installation de Parisiens et l’enracinement de gens sur le territoire. Or, on a besoin de racines pour créer l’identité d’une ville.

  • Paris, terrain de jeu de l’innovation, Laetitia Van Eeckhout et Claire Legros
    https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/01/28/paris-terrain-de-jeu-de-l-innovation_5415624_4811534.html

    Si la capitale fait tout pour séduire les entreprises de pointe, elle doit aussi faire face aux plates-formes numériques de l’économie de partage, qui déstabilisent les politiques de la ville.

    Avec sa structure de bois et de métal, ses façades largement vitrées, ses toitures végétalisées et sa cheminée solaire, le bâtiment ressemble à une proue de navire. Il accueillera en 2022, dans le 13e arrondissement de Paris, le nouveau campus parisien de 9 700 mètres carrés de l’université de Chicago (Illinois).

    Si le fleuron universitaire américain a choisi Paris pour construire son siège pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, c’est pour « sa concentration de pôles de recherche » et ses « sources culturelles et intellectuelles extraordinaires ». « Un signe fort de l’attractivité croissante de la métropole parisienne », se félicite Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris chargé de l’urbanisme, du développement économique et de l’attractivité.

    L’élu en a fait l’objectif de ses deux mandatures : transformer Paris en « hub mondial de l’#économie de l’innovation ». Depuis dix ans, l’équipe municipale déploie les grands moyens pour séduire chercheurs et entrepreneurs, en particulier dans le domaine du numérique. Entre 2008 et 2014, plus d’un milliard d’euros ont été investis dans l’accompagnement de start-up, selon les chiffres de la Ville de Paris. Les programmes se sont multipliés pour attirer les entreprises innovantes : fonds Paris Innovation Amorçage, lancé en 2009 en partenariat avec la Banque publique d’investissement pour offrir un financement aux start-up qui choisissent un incubateur parisien ; création en 2015 de l’agence de développement économique Paris & Co, puis de l’Arc de l’innovation pour promouvoir l’innovation au-delà du périphérique en partenariat avec une vingtaine de communes du Grand Paris…

    « Ingénieurs bien formés »
    A la course aux podiums des #métropoles_mondiales, la capitale se hisse désormais dans le peloton de tête des villes les plus attractives, de la troisième à la neuvième place selon les classements. Une dynamique dopée par le contexte international. « Le coût de la vie et le niveau élevé du prix du foncier et des salaires à San Francisco amènent des entrepreneurs à se tourner vers Paris, de même qu’avec le Brexit, beaucoup renoncent à se lancer à Londres », constate Roxanne Varza, directrice de #Station_F, l’incubateur fondé par Xavier Niel, patron de Free (et actionnaire à titre personnel du Monde). Dans ce paradis des geeks et de l’innovation, un tiers des 3 000 #start-up accueillies sont portées par des entrepreneurs étrangers, venant principalement des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, mais aussi de Chine et d’Inde.

    Le contexte international n’explique pas à lui seul le succès de la capitale. Avec son maillage d’universités et de laboratoires publics de recherche, Paris bénéficie d’atouts. « Ce qui fait l’attractivité de la métropole, ce sont ses pôles de recherche et la population des 25-45 ans qui va avec », estime Dominique Alba, directrice de l’Atelier parisien d’urbanisme, qui audite la capitale pour le compte de la Ville de Paris.

    « Pour une start-up, Paris, riche d’une culture scientifique et technique très forte, avec des ingénieurs bien formés, offre un environnement bien plus bénéfique que Londres », assure l’entrepreneur Bertrand Picard, qui a lancé en 2013 Natural Grass, une start-up de fabrication de gazon hybride pour stades de football. Cet ancien banquier chez Rothschild, à Londres, pensait initialement créer son entreprise outre-Manche, mais il a trouvé à Paris le soutien de laboratoires publics de recherche, comme le CNRS ou l’université Pierre-et-Marie-Curie.

    Incubateurs spécialisés
    Selon la dernière étude de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France, Paris compte quelque 150 #incubateurs, souvent spécialisés, dans tous les secteurs ou presque, du tourisme au sport, de l’alimentation à l’aéronautique, en passant par la santé. Peu à peu, les fonds privés ont pris le relais. Et les grandes entreprises, comme Renault ou la SNCF, viennent y frotter leurs unités de recherche et développement aux méthodes agiles des start-up, dans une démarche d’open innovation.

    Pour autant, Paris souffre aussi de faiblesses. Les sociétés d’investissement y sont moins nombreuses qu’à Londres ou New York. Si l’écosystème parisien s’est fortement renforcé en fonds d’amorçage, « il reste difficile d’y trouver des partenaires pour grandir », observe Bertrand Picard. Pour lui, « à la différence des entreprises californiennes comme Uber qui, de #levée_de_fonds en levée de fonds, peuvent étendre leurs services, les boîtes parisiennes qui atteignent un chiffre d’affaires de quelques dizaines de millions d’euros sont souvent amenées à être rachetées pour continuer de croître. » La multiplication des champs d’innovation peut conduire à disperser les forces. « On a d’excellentes boîtes mais on ne les valorise pas, confirme Stéphane Distinguin, président du pôle de compétitivité Cap Digital. Plutôt que d’investir en masse dans un domaine où l’on déciderait d’exceller, on saupoudre. On est encore très loin du modèle qui a permis à la Silicon Valley d’exister. »

    En matière d’emploi, le bilan est aussi mitigé. L’attractivité profite surtout à l’ activité non salariée, en progression de 19 % dans la métropole du Grand Paris de 2011 à 2016 . Au sein de l’Arc de l’innovation, qui concentre la moitié des lieux d’innovation de la métropole, près de 60 000 établissements ont été créés en 2017, la majorité sous le régime de #micro-entrepreneur. Des emplois pour partie portés par le développement des #plates-formes numériques de l’économie de partage.

    « En 2016, en à peine quatre ans d’existence, les sociétés de VTC [voiture de transport avec chauffeur] avaient créé 22 000 emplois en Ile-de-France, ou plutôt 22 000 autoentrepreneurs. Uber occupe le premier rang des créations d’emploi en Seine-Saint-Denis. Certes, aucune entreprise traditionnelle n’aurait été capable d’en faire autant. Mais ces nouveaux emplois d’#autoentrepreneurs posent une sérieuse question de #précarisation et de couverture sociale », relève Thierry Marcou, de la Fondation Internet Nouvelle Génération, coauteur de l’étude « Audacities », parue en avril 2018, sur le thème « Innover et gouverner dans la ville numérique réelle ».

    Crise du logement
    Car de l’innovation, Paris connaît aussi le revers de la médaille. Si son dynamisme séduit les start-up, il profite également aux plates-formes numériques, souvent d’origine américaine, qui ont transformé Paris en terrain de jeu de l’économie de partage. Créatrices de nouveaux services mais aussi d’emplois souvent précaires, celles-ci viennent déstabiliser les politiques de la ville.

    En dix ans, le nombre d’appartements entiers proposés sur le site de location de courte durée Airbnb a explosé dans la capitale, passant de 56 544 en octobre 2016 à 88 670 en mars 2018 (sur 101 873 offres totales) selon l’Observatoire-airbnb.fr, fondé par Matthieu Rouveyre, conseiller municipal de Bordeaux. Un phénomène qui accentue la crise du logement, même si, pour Airbnb, « la forte hausse de la part de logements inoccupés date en réalité de la fin du XXe siècle, bien avant l’arrivée des plates-formes de locations meublées touristiques ».
    Entre la start-up californienne et la Ville de Paris, la guerre est déclarée. Depuis le 1er décembre 2017, les règles se sont durcies : les loueurs doivent être enregistrés auprès de la mairie et ne pas dépasser cent vingt nuitées par an, faute de quoi ils encourent une amende. Mais ces mesures restent largement inappliquées : à peine 10 % des loueurs ont obtempéré.

    La collectivité s’en prend donc maintenant à Airbnb, qu’elle a assigné en justice afin qu’il supprime les annonces illégales, sous peine d’une astreinte de 1 000 à 5 000 euros par jour et par annonce. « Airbnb a des effets positifs, bien sûr. Il représente un complément de revenus pour les Parisiens et a obligé les hôtels à se réinventer mais, en même temps, il ne respecte pas les règles et représente un danger majeur pour le centre de Paris », souligne Jean-Louis Missika, tandis que Ian Brossat, le maire-adjoint au logement, va plus loin et plaide pour l’interdiction de la plate-forme dans les arrondissements du centre.

    Gouvernance de l’espace public
    Comment #gouverner_la_ville quand on ne dispose pas des leviers de régulation nécessaires ? L’irruption des services de partage de véhicules en free floating (ou « sans station ») rebat aussi les cartes de la gouvernance de l’espace public. Pas moins de six applications de partage de trottinettes se sont lancées sur le bitume parisien en 2018, offrant « une alternative à la voiture individuelle en diminuant les risques de congestion », soutient Kenneth Schlenker, directeur de Bird France, société californienne installée à Paris depuis cinq mois. Mais ces nouveaux services posent aussi de sérieux problèmes de sécurité, sur les trottoirs ou les voies de circulation.

    Contrairement à celle des Vélib’, l’activité des plates-formes ne fait pas l’objet d’une délégation de service public. « Aujourd’hui, on n’a aucun moyen d’obliger Amazon à utiliser des véhicules propres pour ses livraisons au dernier kilomètre. Dans la mesure où elle sous-traite la livraison, l’entreprise ne règle même pas ses contraventions », relève Jean-Louis Missika.

    Une charte de bonnes pratiques pour les véhicules en free floating est en chantier. La future loi d’orientation sur les mobilités, dont la présentation au Parlement est prévue fin mars, devrait aussi apporter de nouveaux leviers de régulation, que Jean-Louis Missika verrait bien aller jusqu’à la création de « licences délivrées par la Ville ». A Londres, ce dispositif a permis d’imposer à Uber des contraintes plus strictes en matière de sécurité du public. Une façon aussi d’accéder aux données et de peser sur l’impact environnemental des véhicules.

    Economie circulaire
    En attendant, des acteurs alternatifs tentent de trouver leur place dans le grand bazar parisien des plates-formes. Ils revendiquent une autre vision, non plus collaborative mais coopérative, où les données sont vraiment partagées et les revenus, plus équitablement répartis. C’est le cas de CoopCycle, une coopérative de livreurs à vélo qui vient de se lancer dans la capitale et se revendique comme une alternative à Deliveroo et Foodora.

    Selon Antoinette Guhl, maire-adjointe à l’économie sociale et solidaire (ESS) et à l’économie circulaire, il existe « une vraie demande des habitants de nouveaux modes de production, de distribution et d’entrepreneuriat ». Avec un poids non négligeable sur l’économie : toutes structures confondues (associations, entreprises, mutuelles), l’ESS contribue à 10 % du PIB de la capitale, tandis que l’économie circulaire représente 70 000 emplois directs. « L’urgence climatique nous oblige à penser l’innovation dans une logique plus locale, à taille humaine et qui répond aux grands défis sociaux et écologiques », insiste l’adjointe.

    La #Ville_de_Paris mise désormais sur la chaîne de production, source de création d’emplois, en favorisant l’émergence de fab labs et de makerspaces, dont une partie travaille dans le secteur de l’économie circulaire. En 2018, elle a intégré le réseau des fab cities qui testent de nouveaux modèles urbains pour développer les productions locales.

  • Les Gafa dans la ville : un quartier de Berlin repousse Google
    https://www.liberation.fr/debats/2018/11/02/les-gafa-dans-la-ville-un-quartier-de-berlin-repousse-google_1689452

    L’alliance inattendue entre les riverains anticapitalistes et de jeunes expats hacktivistes dessine le nouveau combat des années à venir contre l’irruption des géants du Web dans la ville.

    Il y a toujours de bonnes raisons de détester son voisin. A fortiori quand il s’appelle Google. Depuis deux ans, des affiches « Google ist kein guter Nachbar ! » (Google n’est pas un bon voisin), s’affichaient partout sur les murs du quartier berlinois de Kreuzberg. Après une longue et intense mobilisation, les riverains viennent d’obtenir une éclatante victoire qui résonne dans le monde entier : la société renonce à installer comme prévu un « Google campus » au bord du canal de Kreuzberg. Oui, un petit quartier peut à lui seul repousser un géant du Web.

    Au nom de quoi Google ne ferait-il pas un bon voisin ? Après tout, Google est propre, poli, pas trop bruyant et paye sans doute sa tournée à la fête des voisins. Le maire de Berlin, d’ailleurs, se montrait ravi de l’investissement de Google. La capitale allemande se targue d’être une nouvelle capitale européenne des start-up, une « Silicon Allee » capable de rivaliser avec Paris ou Londres, avec son vivier de jeunes créatifs venus du monde entier. Dans ce contexte, l’argent de Google est toujours le bienvenu et la ville cherche maintenant un nouveau quartier pour installer ce campus Google. Un élu du quartier voisin de Lichtenberg propose de loger Google (sans ironie aucune)… dans l’ancien QG de la Stasi. Un haut lieu du traitement des données personnelles.

    Le vrai problème c’était Kreuzberg, et sa sociologie si particulière. Ce quartier est toujours présenté comme le foyer historique de la contre-culture et de l’anticapitalisme berlinois. C’est oublier que depuis une dizaine d’années, le quartier s’est profondément gentrifié et internationalisé, devenu l’épicentre du Berlin hipster. L’arrivée de Google, dans des locaux de 3 000 mètres carrés, n’aurait pas fondamentalement changé la donne. Au début de l’année, Factory, un immense incubateur à start-up de 150 000 mètres carrés, a ouvert ses portes quelques centaines de mètres plus loin. Un projet financé en partie par… Google. Mais le combat contre le campus est devenu hautement symbolique en coalisant les deux populations très différentes qui peuplent maintenant le quartier : les anars allemands et la jeune génération d’expats. Pour les premiers, se battre contre Google est le prolongement naturel des combats contre la gentrification. Pour les seconds – qui sont ironiquement une force majeure de gentrification de quartier –, ce n’est pas tant une question de voisinage que de combat global contre Google.

    Le site Fuck off Google, porte-étendard de la lutte, a été monté par un hacktiviste français, ancien de la Quadrature du Net. Arrivé il y a deux ans, il se fait appeler Sergey Schmidt, en référence aux noms des deux fondateurs du moteur de recherche. Dans une interview donnée à Exberliner, il raconte qu’au départ, il n’osait pas aller aux « cafés anti-Google » dans une petite librairie anarchiste… parce qu’il ne parle pas assez bien allemand. Plus que la gentrification, Sergey Schmidt dénonce une entreprise qui pratique l’évasion fiscale et la collecte massive de données et veut imposer « un futur dystopique dans laquelle la fusion entre les humains et les ordinateurs est vendue comme inévitable ». Dans les réunions de quartiers, l’activiste français haranguait les riverains : « Ce n’est pas une gentrification normale. Ceux qui veulent transformer Kreuzberg en Silicon Valley ont une idéologie derrière ».

    L’alliance hétéroclite des anars berlinois et des hacktivistes expats préfigure ce qui sera un des grands combats des années à venir : la lutte contre l’invasion pernicieuse des Gafa dans les villes. « Quatre entreprises états-uniennes (Google, Apple, Facebook, Amazon), opérant partout dans le monde et disposant de moyens financiers colossaux sont en train d’investir nos quartiers. Après avoir complètement restructuré des filières entières – l’économie numérique, l’informatique, la musique, le livre, l’alimentaire – leur prochain terrain de jeu est déjà choisi : la ville », dénonce l’adjoint au maire de Paris Ian Brossat, dans son livre Airbnb, la ville uberisée. A Paris, l’élu communiste ne lutte pas (encore ?) contre Google mais contre Airbnb, qu’il accuse de vider les quartiers de ses habitants et de promouvoir une ville-Potemkine, un Disneyland pour visiteurs étrangers.

    Les théories quelque peu paranos qu’on pouvait entendre aux réunions anti-Google à Kreuzberg – « Cela commence avec un campus et ça se termine avec Google, propriétaire de tout le quartier, qui récolte les données des habitants » – ne sont plus si dystopiques que cela. A Toronto, une filiale de Google, Sidewalk Labs, a récupéré une vaste friche industrielle de 325 hectares, pour y développer un projet test de smart city, un SimCity géant où Google pourra construire des logements, des bureaux, des parcs et surtout placer des milliers de capteurs pour recueillir des données. Toronto pose le problème de l’irruption sans élection d’un acteur majeur qui pourrait prendre à terme le pouvoir sur la ville. A Seattle, Amazon a pris possession d’une partie du centre-ville pour construire son siège social. Avec de véritables ambitions urbanistes : « Nous ne bâtissons pas un campus, mais un quartier. » Le mot « campus » lui-même, qui a sans doute agité le chiffon rouge pour les activistes de Kreuzberg, est un terme utilisé par tous les géants du Web américains pour désigner leurs sièges sociaux et bien signifier leur intervention sur la ville.

    Le projet de campus berlinois était bien plus modeste mais a fini par prendre une grande importance symbolique. Chaque victoire d’un quartier, d’un voisinage contre un géant du Web va maintenant s’inscrire dans ce combat pour la suprématie sur les villes du futur. Google n’est définitivement pas un voisin ordinaire. Peut-être qu’il paye sa bouteille à la fête des voisins, mais il souhaiterait surtout payer le wi-fi à tout le monde. Et siphonner au passage les données.

    Vincent Glad

    #Google #Gafa #gentrification #fuck_off_google #dégooglelisons #Berlin

  • Une alliance des anars locaux et des hacktivistes expatriés pour contrer les GAFA dans un quartier d’une capitale. Pas mal dans un monde en pleine reconfiguration ou tout semble possible.

    L’alliance hétéroclite des anars berlinois et des hacktivistes expats préfigure ce qui sera un des grands combats des années à venir : la lutte contre l’invasion pernicieuse des Gafa dans les villes. « Quatre entreprises états-uniennes (Google, Apple, Facebook, Amazon), opérant partout dans le monde et disposant de moyens financiers colossaux sont en train d’investir nos quartiers. Après avoir complètement restructuré des filières entières - l’économie numérique, l’informatique, la musique, le livre, l’alimentaire - leur prochain terrain de jeu est déjà choisi : la ville », dénonce l’adjoint au maire de Paris Ian Brossat, dans son livre Airbnb, la ville uberisée. A Paris, l’élu communiste ne lutte pas (encore ?) contre Google mais contre Airbnb, qu’il accuse de vider les quartiers de ses habitants et de promouvoir une ville-Potemkine, un Disneyland pour visiteurs étrangers.
    théories quelque peu paranos qu’on pouvait entendre aux réunions anti-Google à Kreuzberg - « Cela commence avec un campus et ça se termine avec Google, propriétaire de tout le quartier, qui récolte les données des habitants » - ne sont plus si dystopiques que cela. A Toronto, une filiale de Google, Sidewalk Labs, a récupéré une vaste friche industrielle de 325 hectares, pour y développer un projet test de smart city, un SimCity géant où Google pourra construire des logements, des bureaux, des parcs et surtout placer des milliers de capteurs pour recueillir des données. Toronto pose le problème de l’irruption sans élection d’un acteur majeur qui pourrait prendre à terme le pouvoir sur la ville. A Seattle, Amazon a pris possession d’une partie du centre-ville pour construire son siège social. Avec de véritables ambitions urbanistes :

    « Nous ne bâtissons pas un campus, mais un quartier. » Le mot « campus » lui-même, qui a sans doute agité le chiffon rouge pour les activistes de Kreuzberg, est un terme utilisé par tous les géants du Web américains pour désigner leurs sièges sociaux et bien signifier leur intervention sur la ville

    Les Gafa dans la ville : un quartier de Berlin repousse Google
    Vincent Glad,, auteur du blog l’An 2000 sur liberation.fr, Vincent Glad auteur du blog l’An 2000 sur liberation.fr
    #gafa #smartcities

  • Airbnb : la locataire doit rembourser 46 000 euros à sa propriétaire | SOS conso
    http://sosconso.blog.lemonde.fr/2018/10/31/airbnb-la-locataire-doit-rembourser-46-000-euros-a-sa-propriet

    En 2005, Mme X, propriétaire d’un meublé dans le 17e arrondissement de Paris, loue celui-ci à Mme Y. Le contrat est reconduit chaque année. En janvier 2018, la propriétaire constate que sa locataire a mis l’appartement en sous-location sur le site Airbnb. Le 20 février, elle fait faire un constat d’huissier.

    Le 25 juin, elle assigne sa locataire devant le tribunal d’instance du 7e arrondissement de Paris, constat d’huissier à l’appui, en demandant son #expulsion ainsi que le remboursement des sous-loyers perçus.

    Fruits civils de la propriété

    La propriétaire demande que Mme Y soit condamnée à lui rembourser les sous-loyers perçus, qui sont les « fruits civils de la #propriété ». Cet argument a été utilisé, avec succès, dans l’affaire suivante, signalée sur le blog Sosconso sous le titre le locataire doit rembourser à son propriétaire les sous-loyers perçus grâce à Airbnb : le propriétaire, Thomas L., avait invoqué les articles 546 et 547 du code civil.
    Le premier énonce : « La propriété d’une chose (…) donne droit sur tout ce qu’elle produit, et sur ce qui s’y unit accessoirement soit naturellement, soit artificiellement. Ce droit s’appelle ‘droit d’accession’. »
    L’article 547 dit que« les fruits civils [revenus périodiques d’un capital, NDLR] appartiennent au propriétaire par #droit_d’accession ». Le propriétaire avait soutenu que les sous-loyers perçus par son #locataire sont des « fruits civils de la propriété » et qu’ils lui appartiennent de facto.

    La propriétaire indique que « les fruits civils » perçus par sa locataire s’élèvent à :
    2011 :  446 euros pour 9 jours
    2012 : 6 688 euros pour 97 jours
    2013 : 8 446 euros pour 120 jours
    2014 : 7 562 euros pour 115 jours
    2015 : 8 915 euros pour 160 jours
    2016 : 5 922 euros pour 103 jours
    2017 : 6 566 euros pour 130 jours
    2018 : 1 732,33 euros pour 33 jours
    soit en totalité 46 277 euros, dont elle demande le remboursement.

    Interdiction de sous-louer

    Mme X fait valoir que la sous-location est proscrite par le bail, et que la loi du 6 juillet 1989 l’interdit aussi, sauf autorisation expresse du bailleur – autorisation qu’elle n’a jamais donnée. Elle demande la résiliation judiciaire du bail de Mme Y, ainsi que l’expulsion de celle-ci.

    Mme Y répond qu’elle a été contrainte de sous-louer en raison de sa situation financière difficile, et ce, « seulement à partir de l’année 2017 ». Elle affirme qu’elle en a demandé l’autorisation à sa propriétaire, qui ne lui aurait jamais répondu, et donc nullement interdit formellement d’y procéder. Elle ajoute que le montant des loyers qu’elle a perçus (environ 50 euros la nuit) était inférieur au montant du sien – ce qui est inexact, puisqu’elle payait 610 euros par mois [soit plus de deux fois la somme reçue au tire de l’allocation logement, ndc] , soit environ 20 euros par nuit. Elle demande à bénéficier d’une prescription.

    Expulsion

    Le tribunal, qui statue le 24 octobre (2018) précise que, « s’agissant de fruits civils indûment perçus, aucune prescription n’intervient ». Il condamne donc Mme Y à payer à Mme X la somme de 46 277 euros, avec intérêt légal. Il y ajoute 1 000 euros de dommages et intérêts pour inexécution contractuelle, plus 1 000 euros de frais d’avocat. Il ordonne l’exécution provisoire (si Mme Y fait appel, celui-ci ne sera pas suspensif). Il accorde seulement un paiement en 24 mensualités.

    Il prononce la résiliation du bail, aux torts exclusifs de Mme Y, ainsi que l’expulsion de celle-ci, « au besoin avec le concours de la force publique, faute de départ volontaire dans un délai de deux mois à compter de la date d’avoir à quitter les lieux, signifiée en application de la présente décision ». Il refuse de lui accorder un délai.
    Sur le même sujet, lire aussi la chronique Locations touristiques illégales : les juges frappent au portefeuille (abonnés)
    .

  • Air France et le triangle d’incompatibilité de Macron
    https://www.latribune.fr/opinions/editos/air-france-et-le-triangle-d-incompatibilite-de-macron-778795.html

    Le Pdg d’Air France était confronté à un triangle d’incompatibilité : restaurer les marges de la compagnie pour s’aligner sur celles, bien meilleures, de la concurrence, investir dans un nouveau plan stratégique pour remettre Air France dans le match en termes de prix et de qualité de service, et récompenser les efforts des années précédentes dans un compromis compatible avec les conditions d’exploitation actuelle et à venir.

    Édito de La Tribune où les sommets du triangle conduisent
    • à une privatisation (quasi) inéluctable, …

    Dans la recherche d’une solution pour sauver la compagnie française d’une mort lente, à la Alitalia, voire d’une mort tout court, à la Swissair, le gouvernement est désormais au pied du mur. La réponse à la crise semble évidente : l’État doit « #en_même_temps » profiter des Assises du transport aérien pour revoir à la baisse les charges qui pèsent en excès sur ce secteur décisif pour l’image du pays (imagine-t-on la France sans Air France ?) et franchir le Rubicon d’une sortie, définitive, du capital, dont on a vu les effets délétères. Au moment où Bercy s’apprête à privatiser Aéroports de Paris, la question ne peut plus être éludée.

    • et à une révision du partage de la VA…

    Pour autant, la question d’un meilleur partage salaires-profits est au cœur du débat politique.

    • qui se pose à l’échelle du pays (j’ai un inversé l’ordre)

    Ce triangle d’incompatibilité qui a conduit à la crise à Air France, Emmanuel Macron est en train d’en faire, lui aussi, l’expérience à l’échelle du pays. Certes, toute la France n’est pas en grève pour réclamer des hausses de salaires, tant s’en faut. Si arbitrage il y a, c’est bien en faveur de l’emploi, chômage de masse oblige. Cinquante ans après 1968, l’heure n’est pas à de nouveaux accords de Grenelle.

    Et la conclusion…

    Emmanuel Macron a essayé d’y répondre, par le transfert des charges sociales vers la CSG, qui se traduit par un transfert des revenus du capital et de celui des retraités vers les actifs. Mais ce pis-aller, qui ne produira pleinement ses effets qu’en octobre, laisse sceptique. Surtout, il pourrait être largement compensé par la hausse du prix des carburants et voir son impact sur la feuille de paie annulé par l’application, au 1er janvier prochain, de la retenue à la source. De sorte qu’on peut le prédire : Air France n’a été qu’une avant-garde. 2019 pourrait bien être à la fois l’année du retour de l’inflation et celle d’une montée des revendications salariales et d’un partage plus favorable aux salariés des fruits de la croissance.

    Pour le dernier point, conséquence de l’avant-dernier, c’est pas gagné d’avance vu le rapport des forces politiques…

    en bis, après cette conclusion :

    Cinquante ans après 1968, l’heure n’est pas à de nouveaux accords de Grenelle.

    #yapuka !

  • [RussEurope-en-Exil] Mouvement social, Etat fort et renversement du rapport des forces, par Jacques Sapir
    https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-mouvement-social-etat-fort-et-renversement-du-rapport-

    Billet invité Deux événements, également importants mais qui se situent dans des registres différents, viennent de se produire en cette fin de semaine. Le premier est, et les réactions de la presse ne s’y trompent pas, le résultat du « référendum » d’entreprise lancé à Air France[1]. Avec un taux de participation extrêmement élevé (80%) […]

    #Crise_Sociale #Politique #Russeurope_en_Exil

    • . . . .

      Il est aussi clair qu’il faudra s’unir pour affirmer la défense de la liberté d’opinion et la liberté de presse et ce sans aucune exclusive, cette fois contre les menées liberticide du gouvernement et contre d’autres nervis à gages qui sévissent parfois dans des salles de rédaction et qui rédigent leurs textes avec l’équivalent intellectuel des pieds-de-biche et des barres de fer. Sur cette question, aussi, mettre des exclusives, ne pas chercher à faire l’unité la plus large serait une erreur tragique. Enfin, il faudra aussi s’unir pour défendre notre pays que ce gouvernement et ce Président vendent à l’encan.

      Mais, la violence dont le mouvement social devra faire preuve se doit d’être avant tout défensive.

      . . . .

  • Ces multi-propriétaires qui engrangent des centaines de milliers d’euros grâce à Airbnb au détriment des Parisiens
    https://www.bastamag.net/Ces-multi-proprietaires-qui-engrangent-des-centaines-de-milliers-d-euros-g

    Un site internet a rendu disponible les données des locations AirBnB pour plusieurs grandes villes à travers le monde, y compris Paris. On y découvre qu’une majorité des logements parisiens proposés sont loués une grande partie de l’année, et que de nombreux hôtes louent plusieurs appartements. Pour certains, le business prend une autre dimension : quelques logeurs proposent des dizaines de logements. Leurs profits pourraient se chiffrer en centaines de milliers d’euros. « En cinq ans, le marché (...)

    #Décrypter

    / A la une, #Garantir_l'accès_au_logement, #Enquêtes, #Logement

  • Grève à la SNCF, luttes et conflits dans tous les secteurs, manifestations des étudiants et des retraités

    POUR UNE RIPOSTE PROLÉTAIRE EFFICACE ET PUISSANTE
    GÉNÉRALISATION ET UNIFICATION DE LA LUTTE CONTRE LE CAPITALISME FRANÇAIS !

    Après la manifestation du 22 mars, les cheminots seront en grève tournante à partir du mardi 3 avril. Ils feront grève tous les 5 jours et le planning est déjà établi jusqu’en… juin. Une fois de plus, la tactique syndicale des journées d’action qui a systématiquement mené à la déroute en 2003, en 2007, 2010 et 2016, est resservie avec la variante que les travailleurs feront une grève tournante ! Si ce scénario et ce planning ne sont pas remis en cause par les assemblées générales et par les grévistes, non seulement les cheminots vont à la défaite mais, en plus, les autres luttes ou foyers de conflits sociaux ne pourront se reconnaître et s’unir autour des premiers pour imposer un véritable rapport de force au gouvernement et au capital français. Pourtant le mécontentement ouvrier s’exprime un peu partout : dans la santé, les services publics, Air France, mais aussi dans le privé, les menaces de licenciements à Ford et dans de nombreuses autres entreprises de par le pays, ou encore parmi les retraités et les étudiants de faculté – bien souvent enfants de prolétaires et futurs prolétaires pour la plupart. Avec les journées d’action syndicales, toutes ces luttes resteront isolées et seront alors à leur tour défaites. Alors que leur extension et unification serait le meilleur moyen de faire reculer le gouvernement et l’État sur toutes ces attaques.

    TOUTE LA CLASSE OUVRIÈRE EST ATTAQUÉE

    Il est clair pour tout le monde que l’attaque contre les cheminots est une attaque, économique et politique, contre tous les travailleurs de ce pays. Après les attaques de 2016 contre les contrats de travail, la bourgeoisie française vise bien sûr à imposer de nouveaux sacrifices aux cheminots eux-mêmes et poursuivre son offensive contre toute la classe ouvrière.

    Au fil du temps et des luttes, les cheminots nous ont été présentés comme le dernier bastion de la classe ouvrière résistant en France. À tort ou à raison, le mythe est là et le gouvernement Macron et, derrière lui, tout l’appareil de l’État capitaliste français, veut l’abattre. La bourgeoisie française veut aussi ranger définitivement le souvenir des grandes grèves, 1995 ou encore 1968, et la menace qu’elles représentent pour elle, dans le tiroir de l’histoire passée. L’heure n’est plus aux hésitations face au prolétariat si le capital français veut rattraper son “ retard ” sur ses concurrents :
    « La France n’aura aucune capacité motrice si elle ne porte pas un discours clair et un regard lucide sur le monde. Mais elle ne ne l’aura pas non plus si elle ne renforce pas son économie et sa société. C’est pourquoi j’ai demandé au gouvernement d’enclencher les réformes fondamentales qui sont indispensables pour la France. Notre crédibilité, notre efficacité, notre force sont en jeu. Mais la force de quelques-uns ne peut se nourrir longtemps de la faiblesse des autres. L’Allemagne qui s’est reformée il y a une quinzaine d’années, constate aujourd’hui que cette situation n’est pas viable. Mon souhait est donc que nous puissions construire une force commune » (Emmanuel Macron, interview à des journaux européens du 21 juin 2017).

    Le discours est clair. Il faut abaisser encore plus les conditions de vie et de travail – ce qu’ils appellent les réformes – du prolétariat pour que le capitalisme français puisse jouer un rôle sur l’arène impérialiste mondiale et guerrière au côté de l’Allemagne et face aux grands rivaux américain, chinois et russe. Non seulement le prolétariat doit payer pour la crise économique du capitalisme mais aussi, et de plus en plus, pour la guerre impérialiste à laquelle la première, la crise, mène inexorablement. Or il est le seul à pouvoir s’opposer à cette dynamique infernale… en refusant les sacrifices par la lutte et en offrant une autre perspective historique et révolutionnaire, celle d’une société communiste sans misère et sans guerre – et dont il convient de rappeler que le stalinisme fut en URSS et dans le monde le principal et sanglant fossoyeur.

    S’OPPOSER PAR LA GRÈVE ET L’EXTENSION À L’ENFERMEMENT ET L’ISOLEMENT SYNDICAL

    La tactique que les syndicats ont mis en place isole d’avance le combat des travailleurs de la SNCF dans la corporation et dans un planning de journées de grève qui ne peut que les enfermer encore plus dans une grève sans autre perspective que de la faire durer “jusqu’au bout ”… ce qui, très rapidement, provoquera la division au sein même des grévistes entre ceux qui voudront et pourront faire grève et ceux qui ne le pourront pas, ou moins, et qui se décourageront.

    La tactique syndicale des journées d’action est à rejeter. Elle impose des revendications et des combats corporatistes et isolés. Pire même, en imposant les préavis légaux pour faire grève et en n’appelant plus aux assemblées générales dans bien des dépôts SNCF - sur ce point DRH, “ management ” et syndicats œuvrent purement individuelle et non collective ce qui affaiblit d’autant la volonté de combat et le sentiment de solidarité ouvrière, chaque ouvrier étant renvoyé à sa conscience ou volonté “ individuelle ”, y compris maintenant à la SNCF en faisant une déclaration individuelle préalable.

    QUE FAIRE FACE À L’IMPASSE SYNDICALE ?

    Comment déborder les mots d’ordre syndicaux ? Lors de la grève à la SNCF de décembre 1986-janvier 1987, et alors que la CGT avait mis en place des piquets de… travail pour empêcher le déclenchement de la grève le vendredi 19 décembre 1986, les cheminots avaient imposé leur assemblées générales (AG) et s’étaient mis en grève contre la CGT et les autres syndicats. C’est cette voie-là qu’il faut reprendre. Imposer les AG pour décider de la grève même si les syndicats s’y refusent, en est le moyen. Reconduire la grève dans les dépôts SNCF et dans les assemblées après le 3 avril en est certainement un premier pas.

    Mais s’il est nécessaire, il est aussi insuffisant. L’objet de la grève ne doit pas être en soi le simple blocage de l’économie – le capital sait s’organiser pour y faire face et contourner les points de blocages – mais l’extension de celle-ci aux autres secteurs et entreprises. Pour cela, il convient d’avancer des revendications les plus unitaires possibles que les autres travailleurs puissent reprendre pour leur propre compte.

    Quelques propositions parmi d’autres (et à discuter, voire à décliner, selon les situations locales particulières) : les travailleurs de la société de nettoyage des gares ONET sont en grève. Il faut avancer qu’ils aient les mêmes conditions de travail et de salaire que les cheminots – voire, selon la force de la grève, exiger la fin des sous-traitants et leur embauche par la SNCF. Face aux menaces de licenciements à Ford Bordeaux, maintien des salaires et du contrat de travail jusqu’à la fin de leur chômage, voire embauche dans des services publics. Ou encore, puisque la retraite des cheminots va être de nouveau attaquée, avancer la revendication de la mise à niveau de toutes les retraites, publiques-privées, sur celle des cheminots ou plus largement des transports publics. Ou bien encore, dans la foulée des revendications à Air France, augmentation des salaires et des retraites pour tous… Tout ce qui va dans le sens de l’unité est à reprendre. Tout ce qui va dans le sens de l’isolement est à rejeter.

    De même, les AG doivent chercher les liens et l’extension de la lutte autour d’elle, géographiquement, par leur ouverture aux autres travailleurs en lutte ou bien encore par l’envoi de délégations massives aux autres secteurs et entreprises, voire dans les quartiers dits populaires. L’extension de la grève ne doit pas se réduire à l’extension à la SNCF d’autant que les principaux syndicats opposés à la grève réussiront à la bloquer dans les dépôts les moins combatifs tout en épuisant les grévistes sous le prétexte qu’il faut d’abord mettre en grève toute la SNCF avant d’étendre. Elle doit se faire sur une base géographique, par quartier, ville ou région et, par contre-coup, c’est son succès qui convaincra les moins combatifs de la SNCF de rejoindre le combat. Outre les entreprises et secteurs en lutte, c’est aussi le moyen pour entraîner les quartiers et les jeunes, et moins jeunes générations, dans le combat de classe contre le capitalisme et ainsi leur offrir une véritable solidarité, dans la lutte, et une perspective de lutte de classe. La perspective du combat de classe contre le capitalisme est le seul remède contre le désespoir et les impasses sociales.

    SE REGROUPER POUR LE COMBAT POUR L’EXTENSION ET L’UNIFICATION

    Enfin, partout où c’est possible, il convient que les travailleurs les plus combatifs et les plus convaincus de ces orientations, du besoin de lutter contre l’isolement et les pièges syndicaux, se regroupent en comités de lutte ou “assemblées interpro” – peu importe le nom – afin de s’organiser et d’intervenir collectivement partout où ils le peuvent pour assumer ce combat à la fois pour l’extension et l’unification et contre leur sabotage par les syndicaux. Car, le combat pour l’extension et l’unification ne pourra faire l’économie de cet affrontement politique contre les organes particuliers, car agissant directement en milieu ouvrier, de l’État capitaliste que sont les syndicaux et les partis de gauche.

    Dès le 3, dans tous les dépôts SNCF, assemblées générales pour imposer la grève reconductible !
    Dans les entreprises, les quartiers et les villes, extension et unification de la grève, des manifestations et du combat de classe ! Dans les entreprises, les quartiers et les villes, regroupement et organisation des travailleurs les plus combatifs désireux de combattre pour l’extension et l’unification de la lutte !

    GIGC, le 28 mars 2018
    www.igcl.org (Révolution ou Guerre)

  • SNCF : à gauche, le « tous ensemble » prend forme
    https://www.politis.fr/articles/2018/03/sncf-a-gauche-le-tous-ensemble-prend-forme-38612

    C’est la deuxième conférence de presse unitaire en moins de dix jours. Ce matin, tout ce que la gauche compte de petits et de grands partis s’est retrouvée au centre de tri postal de la gare de Lyon. Dans la cour carré, lieu hautement symbolique – c’est là où sont d’ordinaire organisées les assemblées générales des cheminots –, douze représentants de douze organisations politiques (dont la France insoumise, Génération.s, le PCF, EELV, le NPA, Ensemble !, Alternative libertaire...) ont pris la parole tour à tour.

    C’est un syndicaliste de Sud-Rail qui a accueilli ce « club des 12 », le syndicat étant le seul officiellement représenté. Si quelques CGTistes étaient dans le « public » composé essentiellement de journalistes, la direction de la CGT avait décidé au dernier moment de bouder la rencontre après que des bisbilles entre centrales sont apparues sur les modalités de la grève – la CGT plaidant pour une grève deux jours sur cinq, Sud pour annoncer d’emblée une grève quotidienne longue.

    Si, à trois jours du début de la grève à la SNCF, ce n’est pas l’amour fou côté syndical, côté politique en revanche, l’heure est à une concorde qu’on n’avait pas vue depuis longtemps. Au micro, Éric Coquerel venu représenter la France insoumise aux côtés de Clémentine Autain, mais aussi de Danielle Simonnet, du Parti de gauche, a fait mine de s’étonner : « Je vois que certains journalistes sont surpris de nous voir tous ensemble ». Puis d’expliquer qu’« à attaque inédite [de l’État social], une réponse inédite » se devait de voir le jour.

    Premier à avoir pris l’initiative de lancer une mobilisation unitaire derrière les cheminots il y a quelques semaines, Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, a insisté sur le fait que les cheminots n’étaient pas seuls :

    « Il y a aussi des mobilisations dans la finance publique, à Air France, dans les facs… Il y a quelque chose qui est peut-être potentiellement en train de déborder. C’est pour ça qu’il faut y aller ensemble, et pas en ordre dispersé. »

  • CO2, minerais, frontières : #Airbus dicte sa loi à Bruxelles
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/090118/co2-minerais-frontieres-airbus-dicte-sa-loi-bruxelles

    L’avionneur fait partie des entités qui ont le plus de contacts avec la #Commission_européenne. Mediacités a enquêté sur ce #lobbying sulfureux qui a permis à Airbus d’obtenir des réglementations peu contraignantes sur les émissions de CO2 ou l’usage des « #minerais_du_sang ».

    #Economie #aéronautique #entreprises #environnement #immigration #union_européenne

  • L’Eglise recase un évêque démissionné pour des attitudes déplacées avec des ados - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/16/l-eglise-recase-un-eveque-demissionne-pour-des-attitudes-deplacees-avec-d

    Débarqué de l’évêché de Dax, Hervé Gaschignard vient d’être accueilli dans le diocèse de Dax. L’affaire avait révélé des dysfonctionnements dans la nomination des évêques.

    Contraint à la démission, fin avril, à cause d’« attitudes pastorales inappropriées » (selon la terminologie de l’Eglise) envers des jeunes, Hervé #Gaschignard, l’ex-évêque d’Aire et Dax, avait disparu des radars. Début novembre, on l’a revu finalement assister (discrètement quand même) à l’assemblée plénière des évêques à Lourdes. Mais toujours sans affectation. Il vient finalement d’être recasé, de façon surprenante, dans le diocèse de l’Isère où il a pris ses fonctions le 8 novembre.

    « Encouragé par Rome » à fournir un job au prélat déchu, selon les termes employés dans son communiqué, l’évêque de Grenoble, Guy de Kerimel, un conservateur, a invité ses ouailles à lui faire « bon accueil ». Même s’il a repris des fonctions, Gaschignard a quand même été bel et bien sanctionné puisqu’il n’exerce plus en tant qu’évêque. Les missions qu’il s’est vu confier ne sont en outre pas en lien avec des jeunes.

    Plusieurs adolescents l’avaient mis en cause pour des gestes et des paroles déplacés. Alerté, l’archevêque de Bordeaux avait fait, fin avril, un signalement au procureur de Dax. Le 27 juin, le parquet a classé sans suite l’affaire. Malgré cela, le procureur avait confirmé l’existence de gestes et de paroles déplacés à l’égard d’adolescents, sans que cela ne puisse faire l’objet de poursuites.

    Sous pression des affaires de #pédophilie, l’Eglise catholique de France avait transmis le dossier Gaschignard au #Vatican au printemps dernier. Et le couperet était tombé très rapidement. A Rome, l’affaire Gaschignard, selon des sources au Vatican, avait provoqué la colère du pape. Elle avait en effet révélé un dysfonctionnement grave dans sa nomination au rang d’évêque. Avant de prendre ses fonctions à Aire et Dax, Gaschignard était en effet le bras droit de l’archevêque de Toulouse Robert Le Gall. Or celui-ci avait dejà eu connaissance de plaintes de jeunes gens concernant la conduite de son numéro deux.
    Bernadette Sauvaget

    #église_catholique #impunité

    • Le gouvernement rechigne à prendre des mesures

      Les députés avaient pourtant proposé une contre-mesure imparable : imposer à Airbnb et ses concurrents de transmettre automatiquement les revenus des loueurs au fisc. Le 5 décembre 2016, le député (PS) Pascal Cherki dépose un amendement en ce sens, voté à l’unanimité en commission. Une fois arrivé dans l’hémicycle il déchante. Le gouvernement, représenté ce jour-là par le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, donne un avis défavorable. Il argue des « problèmes techniques » et avance un argument étonnant : « Il ne faut pas donner l’impression de freiner le développement d’un secteur qui se plaint déjà d’une réglementation qui commence à l’encadrer assez sérieusement ».

      Les députés négocient alors que cette mesure s’applique à partir du 1er janvier 2019. Mais à ce jour, le décret d’application n’est toujours pas sorti, et on évoque un report de l’obligation à 2020 « en raison de problèmes techniques ». Une explication qui ne convainc pas Pascal Cherki : « Ce n’est quand même pas compliqué, on est dans une activité numérique, ils ont toutes les données, il suffit juste de mettre au point un logiciel et ils transmettent à Bercy comme le font déjà les employeurs pour leurs salariés ! »

      L’actuel gouvernement ne semble malgré tout pas plus enclin que le précédent à imposer de nouvelles règles au secteur de la location touristique. Le 24 novembre 2017, il a donné un avis défavorable à un amendement du Sénat (pourtant voté à la quasi-unanimité), fiscalisant les revenus issus des plateformes de location supérieurs à 3 000 euros. Le secrétaire d’Etat Benjamin Griveaux a expliqué qu’il fallait encore réfléchir « sur les effets d’une telle mesure ». Dans le même temps, un autre décret d’application dort toujours dans un tiroir. Il détermine les sanctions que les plateformes encourent si elles permettent à un propriétaire de louer plus de 120 jours par an alors qu’il n’a pas obtenu les autorisations pour le faire. C’est ce qui a permis à Airbnb d’annoncer, comme une avancée, qu’elle allait encadrer les locations dans quatre arrondissements de la capitale. La loi lui impose pourtant de le faire dans les 16 autres. Mais, faute de décret d’application, la plateforme ne risque aucune sanction à ne pas le faire.

  • Airbus joue sa survie, la France et l’Allemagne à sa rescousse
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/airbus-joue-sa-survie-la-france-et-l-allemagne-a-sa-rescousse-754183.html

    Explications sur un dossier où la morale est bannie...
    […]
    Les Etats-Unis vont-il s’inviter dans ce dossier ? C’est la question qui trotte dans toutes les têtes des acteurs de cette affaire d’Etat(s). Mais ils y sont déjà comme le révèle Le Monde. En revanche, ce qu’ont pu faire impunément les Etats-Unis avec Alstom, il n’est pas sûr qu’ils puissent infliger le même châtiment à Airbus sans coup férir. Pour sauver le constructeur européen, joyau industriel européen, « la France est prête à rendre coup pour coup si les Etats-Unis recommencent à faire du terrorisme économique » avec ce dossier, assure-t-on à la Tribune.

    Les Etats-Unis vont donc devoir analyser les conséquences d’une attaque contre Airbus et en jauger les avantages et les inconvénients. Car après Alstom, Technip, Total, BNP ou encore Crédit Agricole qui ont courbé l’échine face aux Etats-Unis, Airbus serait la goutte d’eau qui ferait déborder le vase. Trop, c’est trop. Clairement, le dossier Airbus peut basculer dans une guérilla potentiellement mortifère des deux côtés de l’Atlantique dans le cadre de la guerre économique que se livrent les Etats-Unis et l’Europe. D’autant que le comportement du département de la justice américain (DoJ) est de plus en plus considéré en Europe comme un comportement de « voyou », fait-on valoir en France.

    Avec l’inconnue Trump, bien connu pour jouer tout en finesse…

  • Le dossier inquiète Paris et Berlin
    https://www.mediapart.fr/journal/international/061017/le-dossier-inquiete-paris-et-berlin

    Découvrant tardivement l’ampleur du scandale qui secoue #Airbus, Paris et Berlin sont décidés à faire front commun pour sauver le groupe #aéronautique. Tous cherchent à mettre en place au plus vite une transaction négociée avec les justices française et britannique.

    #International #France #Alexis_Kohler #Angela_Merkel #Corruption #Elysée #Justice

  • Images de l’urbain dans les albums pour enfants
    https://strenae.revues.org/1724#text

    Plan

    Les albums pour enfants et l’image de la ville
    La ville qui civilise (1930-1960)
    La ville qui terrorise (1970-1990)
    Une nouvelle image de la ville (1990-2010)
    « L’enchantement » urbain
    Un petit côté rétro
    Un territoire de dérives potentielles
    Vers une confusion ville/campagne
    Tous urbains
    Aire de spatialisation des liens sociaux

    #albums #illustrations_urbaines

  • Un festival sans alcool, oui c’est possible
    http://www.lemonde.fr/la-route-des-festivals/article/2017/08/19/un-festival-sans-alcool-oui-c-est-possible_5174201_5151848.html

    L’Arbre qui marche n’est pas la première manifestation à adopter cette politique. L’association est une émanation d’un autre festival, le Rêve de l’Aborigène, qui se tient depuis dix-sept ans à Airvault (Deux-Sèvres), et dont la vocation est de promouvoir la culture des peuples autochtones d’Australie. Las de voir les musiciens qu’ils invitaient monter sur scène dans un état éthylique avancé – l’alcoolisme a commis des ravages dramatiques chez les aborigènes – ses organisateurs ont imposé une abstinence progressive (seulement lors des repas du soir), puis totale, sur leur manifestation. Né en 2007 dans l’ouest de la France, l’Arbre qui marche a décidé d’adopter la même démarche dès sa première édition.

    #festival #musique #sans #alcool

    A l’instar de l’alcool, les instruments électriques et électroniques sont prohibés sur scène.

    Et #acoustique

  • La nouvelle compagnie à coûts réduits d’Air France s’appelle #JOON
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/la-nouvelle-compagnie-a-couts-reduits-d-air-france-s-appelle-joon-744513.h

    Joon entend s’adresser principalement aux « Millennials », cette génération de technophiles nés entre le début des années 80 et l’an 2000 au moment de l’avènement du numérique, du low-cost ou encore de l’économie du partage. Une clientèle qu’Air France reconnaît avoir du mal à capter. Pour créer un lien avec cette clientèle, Joon proposera un produit spécifique avec une offre de divertissement "différente", "connectée" et "innovante", selon les termes utilisés en interne, qui "ne doit pas paraître moins-disante" par rapport à Air France, tout en donnant "la perception de tarifs plus avantageux". Le wifi devrait être gratuit pour tous (il serait financé par la publicité) avec dans un premier temps une "boucle wifi interne" puis, dans un second temps, une connexion avec le sol. La direction a l’intention de développer les options payantes en classe économique ("buy on board").

    • Version plus directe du charabia ci-dessus pour les mal-comprenants :

      Air France. La filiale low-cost s’appellera Joon - Économie - LeTelegramme.fr
      http://www.letelegramme.fr/economie/air-france-la-filiale-low-cost-s-appellera-joon-21-07-2017-11603491.php

      Jean-Michel Mathieu prend la tête de Joon et entre ainsi au comité exécutif d’Air France. « Joon est une nouvelle étape dans le déploiement du plan stratégique " Trust Together ". Sa création améliorera la rentabilité du groupe Air France, en lui permettant de réduire ses coûts et ainsi assurer la pérennité de son modèle économique », explique pour sa part Franck Terner, directeur général d’Air France.

      Ce projet doit notamment permettre au groupe de se relancer face à la concurrence de plus en plus vive des low-cost et des compagnies du Golfe. Air France précise toutefois que « Joon ne sera pas une compagnie low-cost car il s’agit d’une offre décalée dont les standards de qualité restent fidèles à ceux d’Air France ». La nouvelle compagnie vise « une clientèle de jeunes actifs, les millennials (les 18-35 ans), qui place le numérique au coeur de ses modes de vie ».

      coûts réduits, réponse aux compagnies low-cost, mais PAS #low-cost : #décalé, DÉ-CA-LÉ, je vous dis…

    • Air France affirme « se conformer aux exigences » des Etats-Unis
      Vols.

      Air France a déjà refusé d’embarquer une quinzaine de personnes vers les Etats-Unis depuis la signature par le président américain du décret anti-immigration. Les passagers dont l’embarquement a été refusé sont des ressortissants de des pays concernés, « mais cela ne veut pas dire qu’ils venaient forcément de ces pays », a précisé le porte-parole de la compagnie. « Chaque compagnie aérienne, peu importe le pays d’arrivée, est obligée de se conformer aux exigences d’entrée du pays desservi. Ce n’est pas une situation propre à Air France, précise-t-il auprès de nos confrères de LCI. Nous avons pris en charge tous ces passagers, personne n’est bloqué à Paris, on a pris les dispositions nécessaires pour réacheminer ces personnes à leur point d’origine. » La compagnie a prévu de prévenir les passagers par courriel ou SMS sur les nouvelles règles et leur éviter de prendre un vol et de se voir refuser une fois arrivés à Paris l’embarquement à bord d’un vol Air France pour les Etats-Unis.

  • The First Female Doctor in Britain Spent 56 Years Disguised as a Man | Atlas Obscura
    http://www.atlasobscura.com/articles/the-first-female-doctor-in-britain-spent-56-years-disguised-as-a-man

    Barry became the first doctor in the British Empire to perform a successful cesarean operation. It was one of many major medical contributions the Irish surgeon accomplished for the British military, from enforcing stricter standards for hygiene, improving the diet of sick patients, to popularizing a plant-based treatment for syphilis and gonorrhea. Barry served around the globe, eventually earning the title of Inspector General, the second most senior medical position in the British Army.

    But despite these achievements, Barry’s reputation was kept a secret for nearly a hundred years. The military locked away the doctor’s records after finding out Britain’s Inspector General was born a woman.

  • Contre Airbnb, New York frappe plus fort que Paris - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2016/10/21/contre-airbnb-new-york-frappe-plus-fort-que-paris_1523572

    Une légende urbaine a la vie dure dans les milieux de l’immobilier : la France serait le pays des réglementations, où tout est compliqué, où les pouvoirs publics se mêlent de tout, empêchent les professionnels de travailler tranquillement, et entravent le marché. Sous-entendu, contrairement à ce qui se passe ailleurs, et notamment aux Etats-Unis, où tout serait plus simple et où seule la loi de l’offre et de la demande régirait le secteur de l’habitat. Ceci est évidemment faux, et les décisions que s’apprête à prendre l’Etat de New York contre Airbnb, coupable de faire monter les loyers, et d’empêcher ainsi des familles new-yorkaises de se loger, le prouvent.

    #logement #Airbnb

    • @colporteur même série de posts de Mathilde Larrere dans une version plus lisible :
      https://storify.com/LarrereMathilde/marianne-a-le-sein-nu-parce-que-c-est-une-allegori

      ci-dessous le texte mais allez sur l’url ci-dessus pour avoir aussi les images :

      mathilde larrere
      @LarrereMathilde
      Historienne des révolutions et de la citoyenneté (Université Paris Est) / #CommuneDebout #NuitDebout

      mathilde larrere ‏@LarrereMathilde 11 hil y a 11 heures
      Marianne a le sein nu parce que c’est une allégorie crétin !
      #Valls

      La Marianne au sein nu, allégorie du 19e sc, siècle du Code civil qui réduisait les femmes au statut de mineurs et leur interdisait le vote

      et pis... y a tout un conflit sur la poitrine dénudée de Marianne...
      allez, je vous fais une petite histoire du sein de Marianne...

      1)La première allégorie féminine de la République date de 1792, quand il fallut faire des sceaux pour la république

      2)Choisir une femme permettait de faire contre poids aux représentations masculines des rois, loi salique oblige

      3)On prit le modèle de l’allégorie antique de la liberté, qui avait déjà été utilisée au début de la révolution (d’où le bonnet phrygien)

      4)Cette 1ère république par ailleurs ne s’appelle pas Marianne, le prénom est postérieur

      5)Son sein est dénudé sur le modèle des allégories antiques, sans que ça signifie quoi que ce soit… juste un code artistique

      6)En 1830, Delacroix peint sa Liberté qui n’est pas une République, mais 1 liberté (Eugène n’étant pas républicain)

      7)Il joue avec les codes allégoriques (vêtement, seins nus) et réalistes (musclée, pilosité sous les bras). (ça a grave choqué alors !)

      8)En 1848, la république naissante lance un concours de représentation de la nouvelle allégorie du régime

      9)Certaines ont les seins nus, comme celle de Daumier, d’autres non

      10)En fait, progressivement, deux images de Marianne co-existent et sont concurrentes, car il y a deux conceptions de la république

      11)Il y a la marianne « sage », cheveux attachés, seins couverts, pas d’arme, sagement assise

      12)Et la Marianne révolutionnaire, cheveux détachés, bonnet phrygien, poitrine découverte, combattante et armée

      13)La première est la Marianne des républicains libéraux conservateurs, la seconde des radicaux révolutionnaires

      15)Une circulaire du 3 mars 1849 interdit même les « emblème séditieux » sur les représentations de la république : le sein nu, le bonnet

      16) La Marianne sera bien rangée, ainsi veut la IIe République (qui voulait remettre les femmes à leur place (interdites de club, de vote)

      17)Avec la IIIe république, les deux Mariannes concurrentes refont leur apparition

      18)Les opportunistes (libéraux) sont pour la sage, les radicaux pour l’autre, logique

      19)La Marianne de la place de la République, en pleine répu opportuniste ( qui colonise le monde et ne fait rien pour les ouvriers) est sage

      21)Les voici pour que vous voyez la différence

      22)Evidemment, tout ce qui se joue là est l’image que l’on veut donner de la République, et pas du tout ce qu’on veut dire des femmes !!!!

      23)Car aucun de ces messieurs n’a envisagé à l’époque de donner aux femmes une capacité civile, une liberté, ou le droit de vote

    • « Sein nu de Marianne » : une historienne corrige ce « crétin » de Valls - Libération

      http://www.liberation.fr/direct/element/sein-nu-de-marianne-une-historienne-corrige-ce-cretin-de-valls_46276

      « Sein nu de Marianne » : une historienne corrige ce « crétin » de Valls
      La leçon.

      Hier soir à Colomiers, en banlieue de Toulouse, Manuel Valls, visiblement en sueur, a invoqué Marianne pour parler de burkini sans le citer, déclarant ainsi : « Marianne elle a le sein nu parce qu’elle nourrit le peuple, elle n’est pas voilée parce qu’elle est libre ! C’est ça la République ! ». Ce qui a fait bondir sur Twitter l’historienne Mathilde Larrere, spécialiste des révolutions et de la citoyenneté et auteur de L’ urne et le fusil - elle a également coordonné le livre Révolutions - Quand les peuples font l’Histoire.