city:barcelone

  • « Le tourisme est une industrie extractiviste » | Cécile Kiefer et Clair Rivière
    http://cqfd-journal.org/Le-tourisme-est-une-industrie

    À Barcelone, la surfréquentation touristique détruit chaque année davantage les équilibres socio-urbains. Un rouleau compresseur économique contre lequel s’élève l’ABTS (Assemblea de barris per un turisme sostenible), un regroupement de diverses associations et assemblées de quartiers. Dans un petit bar de la vieille ville, entretien avec le militant Daniel Pardo. Source : CQFD

  • #Défendre_la_révolution : La Guerre d’Espagne
    https://www.partage-noir.fr/spip.php?article95

    Le déclenchement de la guerre civile espagnole en 1936 ne fut pas vraiment une surprise. Dès le premier tour des élections, Franco avait proposé d’instaurer la loi martiale, afin d’empêcher la victoire du Front populaire. A Barcelone, le 16 juillet 1936, la C.N.T. demande en vain au gouvernement catalan de distribuer des armes aux ouvriers, pour prévenir une tentative de putsch de la droite. Le 17 juillet, le putsch éclate. Le gouvernement républicain tente encore de temporiser alors que le peuple (...)

    Défendre la révolution

    «https://losdelasierra.info/spip.php?article7007»

    http://zinc.mondediplo.net/messages/128195 via Partage Noir

  • Ada Colau réélue maire de Barcelone, grâce au « soutien sans contrepartie » de Manuel Valls
    https://www.mediapart.fr/journal/international/150619/ada-colau-reelue-maire-de-barcelone-grace-au-soutien-sans-contrepartie-de-

    La maire sortante de Barcelone, figure des gauches alternatives en #EUROPE, a été réélue après le vote des militants de sa plateforme, approuvant à 70% une coalition avec les socialistes catalans contre une alliance derrière les indépendantistes. Minoritaire, cette coalition a bénéficié des voix de Manuel Valls et de deux de ses colistiers.

    #Barceclone,_Manuel_Valls,_Espagne,_Ada_Colau

  • #Barcelone : le piège que Manuel #Valls tend à Ada #Colau
    https://lemediapresse.fr/international/barcelone-le-piege-que-manuel-valls-tend-a-ada-colau

    « Si l’offre de Manuel Valls était acceptée, beaucoup des soutiens d’Ada Colau auraient le sentiment que le choix du pouvoir l’a emporté sur le désir de politique qu’elle incarne ». Le sociologue Eric Fassin, soutien d’Ada Colau, activiste du droit au logement portée à la tête de la mairie de Barcelone en 2015, met en garde l’édile catalane contre les dangers d’un pacte contre-nature avec l’ancien ministre de l’Intérieur.

    #International #Catalogne #ERC #Espagne #Indépendance #indépendantisme #Madrid #Podem #Podemos #PSC #SCC

  • 2017 : 140,4 tonnes de cocaïne saisie dans l’union européenne Eric Steffens, Belga, 6 Mai 2019
    https://www.vrt.be/vrtnws/fr/2019/06/06/le-port-d_anvers-une-des-principales-portes-dentee-de-la-cocain

    Plus de 104.000 saisies de cocaïne ont été signalées dans l’UE en 2017 (contre 98.000 en 2016), pour un total de 140,4 tonnes, soit environ le double de la quantité saisie en 2016 (70,9 tonnes).

    La Belgique, avec 45 tonnes saisies en 2017, arrive en tête des pays d’Europe, devant l’Espagne (41 tonnes), la France (17,5 tonnes) et les Pays-Bas (14,6 tonnes).
"La cocaïne entre en Europe par de nombreux itinéraires et des moyens variés, mais la croissance du trafic de gros volumes dans des conteneurs de transport maritime constitue un défi majeur", expose l’agence européenne sur les drogues.
"Les niveaux estimés de pureté de la cocaïne vendue au détail sont les plus élevés qui aient été observés au cours de la décennie, ce qui tend également à indiquer une disponibilité accrue de cette drogue", ajoute l’agence.
    Anvers et Amsterdam, mais aussi Bristol ou Barcelone, figurent parmi les villes d’Europe où sont décelées les plus grandes quantités de résidus de cocaïne dans leurs eaux usées.

    Le trafic de cocaïne apparait en outre de plus en plus concurrentiel, avec des groupes de petite taille et des individus qui se servent de plus en plus des médias sociaux, des marchés du « darknet » et des techniques de chiffrement.

    « Sur le marché de la cocaïne, l’esprit d’entreprise se manifeste au travers de méthodes de distribution innovantes : des ’centres d’appel’ emploient des coursiers qui assurent une livraison rapide et flexible. Ces méthodes, reflets d’une possible ’ubérisation’ du commerce de la cocaïne, illustrent le caractère compétitif du marché, au sein duquel les revendeurs rivalisent en proposant des services allant au-delà du produit proprement dit », analyse l’Observatoire.

    Quant à l’héroïne, la quantité saisie dans l’UE a augmenté de plus d’une tonne en 2017 pour atteindre 5,4 tonnes. Une préoccupation croissante concerne les opioïdes de synthèse, dont onze nouveaux types ont été détectés en Europe en 2018.

    Le cannabis, lui, est désormais la substance que les nouveaux patients admis dans les services spécialisés de traitement pour usage de drogues citent le plus souvent comme raison principale de leur prise de contact.
Concernant les drogues de synthèse, 21 laboratoires de MDMA - le principe actif de l’ecstasy - ont été démantelés dans l’UE, contre 11 en 2016, tous aux Pays-Bas. Un déversement de produits chimiques suggérant la production de MDMA a été signalé en Belgique.

    Les dernières données montrent que la teneur en MDMA des comprimés d’ecstasy a atteint un pic décennal en 2017, avec une estimation de 6,6 millions de comprimés de MDMA saisis dans l’UE, soit le chiffre le plus élevé depuis 2007.

    Les données disponibles indiquent également que la production d’amphétamine se concentre principalement en #Belgique, aux #Pays-Bas et en #Pologne ainsi que, dans une moindre mesure, dans les #États_baltes et en #Allemagne.

    #concurrence #innovation #distribution #ubérisation #service #compétitivité #centre_d_appels #médias_sociaux #commerce #drogue #cocaïne #drogues #santé #addiction #société

  • A Barcelone, Manuel Valls subit un revers aux élections municipales
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/27/a-barcelone-manuel-valls-subit-un-revers-aux-elections-municipales_5467733_3

    L’ancien premier ministre de François Hollande arrive en quatrième position, avec environ 13 % des voix, selon des résultats quasi définitifs.

    Tout n’est pas complètement sombre. Mais il y a tout de même 13% de barcelonais paumés pour voter pour ce cloporte.

  • Espagne : nouveau succès de Pedro Sánchez, échec de Valls à Barcelone
    https://www.mediapart.fr/journal/international/270519/espagne-nouveau-succes-de-pedro-sanchez-echec-de-valls-barcelone

    En Espagne, le socialiste Pedro Sánchez est le grand vainqueur des européennes. À Barcelone et Madrid, les deux maires « indignées » sortantes, Ada Colau et Manuela Carmena, figures du renouveau de la politique en #EUROPE, devraient perdre leur siège, malgré des scores solides.

    #Manuel_Valls,_Madrid,_Barcelone,_Manuela_Carmena,_Ada_Colau,_Pedro_Sanchez,_Espagne

  • L’élection clé de dimanche n’est pas celle que l’on croit
    https://www.mediapart.fr/journal/international/250519/l-election-cle-de-dimanche-n-est-pas-celle-que-l-croit

    Alors que le parlement de Strasbourg reste un nain politique, cap au Sud : les scores électoraux, ce dimanche 26 mai en Espagne, des plateformes citoyennes qui avaient remporté les mairies, comme Madrid et Barcelone, il y a quatre ans, seront un paramètre clé, pour celles et ceux qui veulent réveiller l’Europe.

    #EUROPE #UE,_Espagne,_Ada_Colau,_mairies,_commission,_Parlement_européen,_A_la_Une

  • Couloir sans fin n°9 au pays du pourtour romain
    http://www.radiopanik.org/emissions/le-couloir-sans-fin/couloir-sans-fin-n9-au-pays-du-pourtour-romain

    COULOIR SANS FIN 9 au pays du pourtour romain

    Météo cosmique

    et entretien avec Kang Byung ki

    autour de l’oeuvre de Francis Bacon

    Exposition collective à Barcelone jusqu’au 6 Juin 2019

    http://www.tpkonline.com

    Playlist :

    Man in the planet – Red Zepoarin

    DJ NS1 SHOW BUSINESS

    BrianEno – Glitch

    The stranglers – MenInBlack

    Shellac-RidingBikes

    SYA-RedDesert

    CabaretVoltaire- Black Mask

    Zack de la rocha – digging for windows here

    the prodigy – invisible sun

    Wheelchair killer truthsayers

    trunks – easter eggs any1

    p margin-bottom : 0.1in ; line-height : 115% ;

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/le-couloir-sans-fin/couloir-sans-fin-n9-au-pays-du-pourtour-romain_06732__1.mp3

  • Le Contrat Social de Decidim : vers des logiciels libres « à mission » ? | Calimaq
    https://scinfolex.com/2019/05/09/le-contrat-social-de-decidim-vers-des-logiciels-libres-a-mission

    On a beaucoup parlé ces dernières années de Decidim (« Nous décidons » en catalan), une plateforme de démocratie participative mise en place par la municipalité de Barcelone depuis 2017. Comme l’explique Yochai Benkler, le projet Decidim constitue un remarquable exemple de Partenariat Public-Commun dans lequel un acteur public a choisi de développer une ressource dans un esprit de réciprocité afin que d’autres entités, qu’il s’agisse de collectivités ou d’organisations de la société civile, puissent s’en saisir, se l’approprier et participer à son développement : Source : : : S.I.Lex : :

  • Découverte d’un art paléolithique qui met en vedette des oiseaux et des humains. C’est un jalon exceptionnel dans l’art rupestre paléolithique européen.

    Il n’est pas très fréquent de trouver des représentations de scènes au lieu de figures individuelles dans l’art paléolithique, mais il est encore plus difficile pour ces figures d’être des oiseaux au lieu de mammifères tels que les chèvres, les cerfs ou les chevaux. Jusqu’à présent, les historiens ont seulement trouvé trois scènes de l’art paléolithique mettant en vedette les humains et les oiseaux en Europe.

    Maintenant, un article publié dans le journal l’anthropologie raconte comment les chercheurs de l’Université de Barcelone ont trouvé-dans le site de Hort de la Bequera (Margalef de Montsant, Priorat)-, une pièce artistique de 12 500 ans dans lequel les humains et les oiseaux tentent d’interagir dans un scène picturale avec des traits exceptionnels : les figures semblent avoir une narration sur la chasse et la maternité. En ce qui concerne le contexte catalan en particulier, il s’agit d’une constatation importante concernant les quelques pièces de l’art paléolithique en Catalogne et il place ce territoire dans le flux de la production artistique du Paléolithique supérieur en Méditerranée.

    La pièce qu’ils ont trouvée est un calcaire de 30 centimètres de long qui montre deux figures humaines et deux oiseaux, que les chercheurs ont identifiés comme des grues. Depuis qu’ils ont trouvé la pièce en 2011, ils ont subi toutes les procédures de nettoyage, de restauration et de copie 3D pour l’étudier en détail. Ces figures ont été gravées dans le panneau de pierre avec un outil de silex de sorte qu’ils ont créé une composition organisée par rapport aux autres pièces de la même période.

    "C’est l’une des rares scènes trouvées jusqu’à présent qui suggèrent la naissance d’un art narratif en Europe, et ce thème est unique, car il combine une image de la chasse et une maternité : une naissance avec son jeune, " dit le premier signataire de l’article , Chercheur et conférencier de l’ICREA à l’UB Inés Domingo. "Dans la scène représentée, les oiseaux attrapent l’attention, ils sont copiés ou poursuivis par deux figures humaines, " continue Domingo. "Nous ne connaissons pas le sens de la scène pour les peuples préhistoriques, mais ce qu’il dit, c’est que non seulement ils ont été considérés comme des proies, mais aussi comme un symbole pour les sociétés paléolithiques européennes », poursuit-elle.

    (...)

    Les autres sites en Europe que les chercheurs avaient trouvés jusqu’à présent avec des figures humaines et des oiseaux sont des peintures rupestres sur le site de Lascauz [(?)], un bâton perforé à abri MEGE (Teyjat, Dordogne), et la plaque du grand chasseur sur le site de Gönnersdorf (Allemagne).

    (...)

    #Préhistoire #Paléolithique_tardif #Art #transition #12500BP

    Humanizing European Paleolithic art : A new visual evidence of human/bird interactions at L’Hort de la Boquera site (Margalef de Montsant, Tarragona, Spain)

    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0003552119300019


    https://ars.els-cdn.com/content/image/1-s2.0-S0003552119300019-gr6.sml
    https://ars.els-cdn.com/content/image/1-s2.0-S0003552119300019-gr4.sml

    Inés Domingo, Pilar García-Argüelles, Jordi Nadal, Josep Mª Fullola, José L. Lerma, Miriam Cabrelles. Humanizing European Paleolithic art : A new visual evidence of human/bird interactions at L’Hort de la Boquera site (Margalef de Montsant, Tarragona, Spain). L’Anthropologie, 2019 ; DOI : 10.1016/j.anthro.2019.01.001

  • Chiens et renards dans les structures funéraires de l’âge du bronze moyen-ancien au nord-est de la péninsule ibérique : contrôle humain du régime alimentaire des canidés sur les sites de Can Roqueta (Barcelone) et de Minferri (Lleida)

    En clair : la domestication des chiens et des renards à l’âge du bronze (on le savait déjà mais cela confirme le fait une fois de plus). Il est aussi question du rôle de ces espèces pour déterminer la richesse des individus et de leur statut social.

    Dans le nord-est de la péninsule ibérique, entre le troisième et le deuxième millénaire avant notre ère, une pratique funéraire répandue consistait à enterrer des humains avec des animaux. Les scientifiques ont découvert que les renards et les chiens étaient domestiqués, leur régime alimentaire étant similaire à celui de leurs propriétaires.

    La découverte de quatre renards et d’un grand nombre de chiens sur les sites de Can Roqueta (Barcelone) et de Minferri (Lleida) figure parmi les nombreux exemples de tombes dans différentes parties de la péninsule nord-est.(...)

    Le plus frappant à propos de ces sites est la manière d’enterrer les morts dans de grands silos, avec leurs chiens et quelques renards. "Nous avons découvert que, dans certains cas, les chiens recevaient un type de nourriture spécial. Nous pensons que cela est lié à leur fonction de chien de travail. En outre, l’un des renards montre des signes d’avoir déjà été un animal domestique à cette époque" a déclaré Aurora Grandal -d’Anglade, co-auteur d’une étude sur la relation entre les humains et les chiens dans leur régime alimentaire publiée dans la revue Archaeological and Anthropological Sciences.

    En étudiant les isotopes stables du carbone et de l’azote dans le collagène osseux, ainsi que des études archéologiques, archéobiologiques et anthropologiques, les chercheurs ont pu comparer le régime alimentaire des animaux enterrés au régime de leurs propriétaires. Un total de 37 chiens, 19 ongulés domestiques et 64 humains ont été analysés. Les résultats indiquent que le régime des chiens était semblable à celui des humains.

    L’étude isotopique des renards de Minferri montre une alimentation variée : dans certains cas, elle ressemble à celle des chiens de ce site et, dans un autre, elle ressemble davantage à celle d’un animal sauvage ou qui a eu peu de contact avec l’homme.

    "Le cas du renard de Can Roqueta est très spécial, car il s’agit d’un vieil animal, avec une jambe cassée. La fracture est toujours en cours de guérison et montre des signes d’immobilisation (guéris) par l’homme. L’alimentation de cette animal est très inhabituel, car il ressemble plus à un chiot. Nous l’interprétons comme un animal domestique ayant vécu longtemps avec les humains ", explique Grandal.

    Les grands chiens utilisés pour le transport de charges

    L’étude indique que, dans certains cas particuliers à Can Roqueta, il existait une préparation alimentaire riche en céréales pour chiens de grande taille probablement utilisée pour porter des charges et pour au moins un des renards.

    "Ces spécimens montrent également des signes de troubles de la colonne vertébrale liés au transport d’objets lourds. Les humains étaient probablement à la recherche d’un régime alimentaire riche en glucides car ils développaient un travail plus actif, nécessitant une dépense calorique immédiate. Les chiens étaient essentiellement nourris avec des céréales, mais cela avait déjà été recommandé par l’agronome hispano-romain du premier siècle, Lucius Junius Moderatus Columella, dans son ouvrage De re rustica ", déclare Silvia Albizuri Canadell (co-auteur du travail et archéozoologue de l’université. de Barcelone).

    D’autres animaux, tels que les vaches, les moutons ou les chèvres, sont connus pour leur régime herbivore. Leur fonction était probablement de fournir du lait, de la viande ou de la laine plutôt que de servir de force de travail. "Le cheval n’était pas encore très répandu dans ces sociétés, aucune trace n’a été trouvée avant bien longtemps"(...).

    En général, les humains et les chiens présentent des signaux isotopiques un peu plus élevés que les ongulés, ce qui indique une certaine consommation (pas très élevée) de protéines animales, "pas nécessairement beaucoup de viande ; elles pourraient par exemple provenir de lait", explique Grandal. Les objets archéologiques comprenaient des tamis servant « d’appareils pour la fabrication du fromage ».

    (...) Leur régime alimentaire pourrait provenir principalement des restes de ce que les humains mangeaient, la plupart du temps semblables à ceux des femmes et des enfants. "C’est pourquoi nous pensions qu’ils étaient davantage liés à ces environnements domestiques", explique le chercheur. Il existe de nombreux parallèles ethnographiques qui indiquent cette relation entre [l’alimentation] des femmes et les chiens.

    Alimentation et traitement des renards et des chiens

    Le rôle fondamental des chiens à l’âge du bronze, lorsque l’élevage et l’agriculture constituaient la base de l’économie, était celui de la surveillance et de la direction des troupeaux. Ils étaient également responsables de la surveillance des établissements humains, compte tenu du risque posé par la présence fréquente d’animaux dangereux tels que les loups ou les ours.

    "Les caractéristiques des chiens comprennent leur grande intelligence, leur facilité d’entraînement et, sans aucun doute, leur comportement défensif. (...) Cet animal a été utilisé jusqu’au XIXe siècle en Amérique du Nord, au Canada et en Europe pour le transport léger. (...) Il a également servi de bête de somme sur la péninsule à l’âge du bronze. Certains spécimens archéologiques d’Amérique du Nord font état de troubles osseux dus au tirage de travois. (...)

    "Ce sont les spécimens de Can Roqueta à l’étude qui ont déclenché l’alarme concernant l’utilisation de cet animal pour des charges légères depuis l’Antiquité, et ils constituent un cas exceptionnel en Europe", déclare Albizuri Canadell.

    Des pathologies similaires ont également été récemment identifiées dans les vertèbres de chiens paléolithiques sibériens, ce qui laisse à penser que l’une des premières tâches depuis leur première domestication était le tirage de traîneaux et de travois, en plus de la chasse.

    Son rôle en tant qu’animal de transport dans les premières migrations et dans les mouvements humains à travers l’Europe glaciaire aurait pu être fondamental et beaucoup plus important qu’on ne le croyait jusqu’à récemment.

    La raison des offrandes d’animaux

    Des découvertes exceptionnelles, telles que celles des tombes n° 88 et 40 du site de Minferri (Lleida), montrent qu’à l’âge du bronze, il existait déjà des traitements funéraires bien différenciés dans les communautés humaines.

    "Dans les deux structures mentionnées ci-dessus, les restes de trois individus ont été retrouvés avec des offrandes d’animaux. Dans la tombe n ° 88, il y avait le corps d’un vieil homme avec les restes d’une vache entière et les pattes de sept chèvres au maximum, une jeune femme avec l’offrande d’une chèvre entière, deux renards et une corne de bovin a également été retrouvée ", déclare Ariadna Nieto Espinet, archéologue à l’Université de Lleida et co-auteur de l’étude.

    Dans la structure n°405 a découvert le corps d’un individu, éventuellement d’une femme, accompagné des corps entiers de deux bovins et de deux chiens. "Nous ne savons toujours pas pourquoi seules quelques personnes auraient eu le droit ou le privilège d’être enterrées avec ce type d’offrande, contrairement à ce qui se passe avec la grande majorité des enterrements".

    À Can Roqueta, des différences nettes ont également été observées dans les dépôts d’animaux domestiques dans les tombes d’adultes, hommes et femmes, qui se retrouvent même dans les tombes d’enfants. On peut en déduire l’existence d’un héritage de statut social dès la naissance.

    "Il est tentant de penser que, si nous comprenons les animaux domestiques comme une partie très importante de l’économie agro-pastorale de l’âge du bronze et des biens de certaines personnes dans la vie, ceux-ci pourraient être un indicateur de la richesse des personne décédée ou de son clan ou de sa famille ", affirme Nieto Espinet.

    "Il semble que des espèces telles que les bovins et les chiens, deux des animaux les plus récurrents dans les offrandes funéraires, soient celles qui auraient pu jouer un rôle fondamental dans l’économie et le travail, ainsi que dans le monde symbolique, devenant des éléments d’ostentation, de prestige et de prospérité. protection ", conclut-elle.

    Dogs and foxes in Early-Middle Bronze Age funerary structures in the northeast of the Iberian Peninsula : human control of canid diet at the sites of Can Roqueta (Barcelona) and Minferri (Lleida) | SpringerLink
    https://link.springer.com/article/10.1007/s12520-019-00781-z


    #Préhistoire #Age_du_Bronze #domestication #chiens #renards 5000BP

    Aurora Grandal-d’Anglade, Silvia Albizuri, Ariadna Nieto, Tona Majó, Bibiana Agustí, Natalia Alonso, Ferran Antolín, Joan B. López, Andreu Moya, Alba Rodríguez, Antoni Palomo. Dogs and foxes in Early-Middle Bronze Age funerary structures in the northeast of the Iberian Peninsula : human control of canid diet at the sites of Can Roqueta (Barcelona) and Minferri (Lleida). Archaeological and Anthropological Sciences, 2019 ; DOI : 10.1007/s12520-019-00781-z

  • L’enterrement des chiens était un rituel funéraire courant chez les populations néolithiques du nord-est de la péninsule ibérique il y a 6 000 ans.

    "Les communautés néolithiques de la péninsule ibérique du nord-est ont coïncidé avec la culture des fosses funéraires (4200 à 3600 ans avant notre ère) et ont commencé une activité cérémoniale liée au sacrifice et à l’enterrement des chiens. Le nombre élevé de cas recensés en Catalogne suggère que c’était une pratique générale et prouve la relation étroite qui existe entre l’homme et ces animaux qui, outre le fait qu’ils sont enterrés à côté d’eux, ont été nourris au même régime alimentaire que l’homme" .

    Telle est la conclusion d’une étude menée par l’Université Autonome de Barcelone (UAB) et l’Université de Barcelone (UB), qui fournit de nouvelles données pour décrire et comprendre la présence de chiens dans les espaces sacrés et funéraires du néolithique moyen ibérique (...).

    L’étude analyse les restes de vingt-six chiens trouvés dans des structures funéraires de quatre sites et nécropoles de la région de Barcelone et a effectué une analyse isotopique pour dix-huit d’entre eux, afin de déterminer si la relation avec leurs propriétaires incluait d’autres aspects, tels que le contrôle de leur régime alimentaire.

    Les chiens étaient âgés de 1 à 6 ans, prédominants entre 12 et 18 ans et avaient une taille homogène, entre 40 et 50 centimètres de haut. Ceux-ci étaient principalement enterrés dans des tombes circulaires, ensemble ou à proximité des humains, bien que certaines aient été retrouvées séparément dans des tombes voisines et une à l’entrée de la chambre mortuaire. Les squelettes étaient semi-complets en connexion anatomique - un seul a été trouvé complet, près d’un enfant - sans fractures ni marques dues à une manipulation par éviscération, ni aucun signe de prédateur.

    "Choisir de jeunes animaux âgés de moins d’un an suggère que le sacrifice avait une intention. Bien que nous puissions penser que c’était pour la consommation humaine, leur enfouissement près des humains suggère qu’il y avait une intention et un lien direct avec la mort et la rituel funéraire ", dit Silvia Albizuri, chercheuse du séminaire sur la recherche et les études préhistoriques (SERP) de l’UB et première auteure de l’article. "Cette hypothèse est en outre cohérente avec le fait qu’ils se trouvent dans une zone d’influence culturelle qui donne une valeur symbolique au chien au cours de cette période, comme le sud de la France ou le nord de l’Italie."

    Un régime riche en céréales et légumes, contrôlé par l’homme

    L’étude isotopique des vestiges et sa comparaison avec le régime alimentaire des humains et des autres animaux herbivores sur le site montrent que le régime alimentaire de la plupart de ces animaux était similaire au régime alimentaire des humains, avec une forte présence de céréales, telles que le maïs et les légumes. Chez deux chiots et deux chiens adultes, la nutrition était principalement végétarienne et seuls quelques cas avaient un régime alimentaire riche en protéines animales.

    "Ces données montrent une coexistence étroite entre les chiens et les humains, et probablement une préparation spécifique de leur nutrition, ce qui est clair dans le cas d’un régime à base de légumes. Ils le feraient probablement pour obtenir un meilleur contrôle de leurs tâches en matière de sécurité. et pour économiser le temps qu’ils devraient consacrer à la recherche de nourriture. Cette gestion expliquerait l’homogénéité de la taille des animaux », explique Eulàlia Subirà, chercheuse au sein du groupe de recherche sur l’anthropologie biologique (GREAB) de l’UAB.

    Animaux peu étudiés

    La présence de chiens dans les structures de stockage préhistoriques n’est pas courante, ce qui en fait un groupe peu étudié parmi les animaux domestiques. Leur présence dans les tombes est encore plus faible. C’est pourquoi la présence de ces squelettes en connexion anatomique comme ceux de cette étude est considérée comme exceptionnelle.

    Il y a eu des cas plus anciens de sépultures isolées dans la péninsule ibérique, mais ce n’est que plus tard que cela a été documenté comme une pratique générale liée au rituel funéraire. Ce rituel s’est étendu et a duré cent ans, jusqu’à l’âge de fer.

    En ce qui concerne l’alimentation, il n’y a que peu d’études, avec quelques cas de régimes mixtes en France, en Anatolie et en Chine. "Récemment, nous avons vu des chiens posséder dix gènes ayant une fonction essentielle dans la digestion de l’amidon et des graisses, ce qui rendrait l’assimilation des glucides plus efficace que son ancêtre, le loup. Notre étude permet de conclure que, pendant le néolithique, plusieurs légumes ont été introduits leur nutrition ", note Eulàlia Subirà.

    L’étude permet de renforcer l’idée que les chiens jouent un rôle important dans l’économie des populations néolithiques en s’occupant des troupeaux et des zones de peuplement. Les chercheurs concluent que c’est peut-être la relation vitale qui les a transformés en compagnon de la mort ou en symboles dans les rituels funéraires.

    Dog burial was a common funerary ritual in Neolithic populations of the north-eastern Iberian Peninsula 6,000 years ago - Universitat de Barcelona
    https://www.ub.edu/web/ub/en/menu_eines/noticies/2019/02/026.html

    Albizuri, S.; Nadal, J.; Martín, P.; Gibaja, J. F.; Martín Cólliga, A.; Esteve, X.; Oms, X.; Martí, M.; Pou, R.; López-Onaindia, D., i Subirà, M. E. “Dogs in funerary contexts during the Middle Neolithic in the northeastern Iberian Peninsula (5th–early 4th millennium BCE)”. Journal of Archaeological Science: Reports, April 2019.

    #Préhistoire #Néolithique #Espagne #Europe #domestication #chien #6000BP

  • Espagne : la droite offre de ne pas expulser les migrantes si elles font adopter leur bébé

    Cette proposition défendue par le #Parti_populaire espagnol fait scandale en Espagne, alors que les élections législatives se préparent.

    Un projet de loi qui fait scandale en Espagne. Le Parti populaire (conservateur) propose de retarder l’expulsion des #femmes_enceintes migrantes, si ces dernières consentent à abandonner leur bébé, rapporte El Pais.

    Une proposition que le parti espère pouvoir mettre en oeuvre en cas de victoire aux prochaines élections législatives. Selon son leader, Pablo Casado, la mesure viserait à lutter contre « l’hiver démographique » de l’Espagne qui fait face à une chute de sa natalité.

    L’agence EFE explique qu’une telle loi aurait pour but d’éviter aux migrantes souhaitant confier leur enfant à l’adoption d’être expulsées au cours de la procédure. Mais pour le Parti populaire, cette mesure serait loin de pouvoir servir de « bouclier » à toutes les femmes sans papier du pays, dans la mesure où elles seraient toujours expulsables après leur accouchement.

    Polémique sur les réseaux sociaux

    L’annonce de cette proposition a suscité une vive polémique en Espagne. « Sexiste. Raciste. Classiste. Il ne restait plus que ravisseurs d’enfants. Fascistes. Chaque démocrate doit voter à la prochaine élection pour empêcher cette foule de venir au pouvoir », s’est insurgé sur Twitter, à l’image de nombreux internautes, Ada Colau, la maire de Barcelone.

    Pour un autre internaute, cette proposition rappelle la dictature franquiste. « Le PP appelle les mères migrantes sans papiers à éviter temporairement leur expulsion en échange de l’adoption de leur enfant. C’est la version actuelle des fascistes qui, pendant des décennies, ont volé des milliers de bébés lors de la dictature », gronde-t-il.

    Une proposition inconstitutionnelle ?

    Selon Vladimir Núñez, un avocat spécialiste de l’immigration interrogé par El Pais, la proposition du PP pourrait être inconstitutionnelle. Celle-ci serait contraire à l’article 13 de la Constitution espagnole, qui garantit toutes les libertés publiques aux étrangers en Espagne.

    Face à la polémique, le leader du Parti populaire a finalement été contraint de réagir, qualifiant l’information de fake news. « Ce que propose le PP, est que les femmes enceintes qui décident de confier leur enfant à l’adoption se voient garantir la confidentialité et les mêmes droits, qu’elles soient régularisées ou non (...) Lorsque ces femmes décident de confier l’enfant pour adoption, la procédure de dénonciation de cette personne en situation irrégulière n’est pas engagée », a-t-il expliqué ce jeudi, rapporte El Norte de Castilla.

    https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/espagne-la-droite-offre-de-ne-pas-expulser-les-migrantes-si-elles-font-adop

    Une sorte de #bébé contre papiers !!!
    ça rappelle de sombres moments de l’#histoire espagnole... #franquisme

    #migrations #asile #adoption #placement #bébés #enfants #maternité #fascisme #régularisation #sans-papiers #bébés_volés #enfants_volés #grossesse

    Loi pensée contre la chute de #natalité
    #démographie #natalisme

    via @Filippo_Furri

    ping @isskein

  • Des appartements de 2,6 mètres carrés vont-ils bientôt pulluler à Paris ? - Insolite | LaVieImmo.com
    https://www.lavieimmo.com/insolite/des-appartements-de-26-metres-carres-vont-ils-bientot-pulluler-a-paris-45

    Une entreprise espagnole a lancé à Barcelone un concept de mini-appartements où la cuisine et la salle de bain sont partagées. Et elle compte bien développer ces « appartements ruches » à Paris.
    (LaVieImmo.com) - Initiative sociale ou logement indigne ? Haibu, une entreprise espagnole dont le siège est au Pays-Bas, loue depuis le mois d’octobre à Barcelone des mini-chambres. Dans la ville espagnole, une chambre doit faire au minimum 5 mètres carrés. Pourtant Haibu loue des chambres de 3 mètres carrés au mieux pour des loyers mensuels compris entre 125 et 325 euros. La cuisine, la salle de bain et une pièce à vivre sont partagées. Dans les plus petits de ces habitacles en aggloméré, qui font 2 mètres de long, 1,2 mètre de large et 1,2 mètre de haut, et qui peuvent être empilés, il est impossible de se tenir debout. En tout, la maison mesure 100 mètres carrés et peut accueillir jusqu’à 20 personnes.
    Haibu présente de son côté son projet comme une initiative sociale et assure que sa marge ne dépasse pas 5%. « Notre but est que les gens ne viennent que pour une brève période, se redressent financièrement et repartent de l’avant », argumente l’un de ses fondateurs, Marc Oliver. Interrogé, le service de presse enfonce le clou : « Il s’agit d’un projet temporaire, qui vise à apporter une solution immédiate aux personnes qui n’ont pas accès à une maison ».

    #logement #marché_de_la_pauvreté

  • L’Ariège, l’anti-Start-Up Nation - Les Echos
    https://weekend.lesechos.fr/business-story/enquetes/0600936642295-lariege-lanti-start-up-nation-2254529.php

    Le paradis pyrénéen des randonneurs est l’enfer des entrepreneurs macronistes. Avec ses deux députés La France insoumise, ses communautés alternatives perchées dans les montagnes, et malgré 12% de chômage, ce département rejette le développement économique au nom du bien vivre. Une enquête sociologique.

    Si la voix de l’Elysée a du mal à porter jusqu’en Ariège, ce n’est pas à cause des quelque 800 km qui séparent Foix, sa préfecture, de Paris. C’est plutôt la doxa sociale libérale d’Emmanuel Macron qui passe mal dans la partie la plus sauvage et certainement la plus belle des Pyrénées. Ici, le ruissellement et les premiers de cordées chers au président de la République évoquent les sources, les rivières et les randonnées en montagne,...

    Ah ... ça consonne avec des impressions ressenties sur place, beaucoup de personnes ordinaires, ni fans de possession de bagneules distinctives, ni affolées par l’esprit de lucre et la concurrence, je l’aurais bien lu. #paywall #Ariège_terre_d'asile

    • Quant à la start-up nation, elle n’a aucun sens : la fibre commence à peine à être installée dans le département. Le discours volontariste présidentiel n’y est pas seulement inaudible, il est même à l’opposé de l’esprit ariégeois. L’Ariège, sobre et rurale, c’est tout simplement l’anti-start-up nation.

      Aux deux-tiers montagnard, le petit département de 150 000 habitants, terre d’élection des ours et des loups au sud, dans les hauteurs du Couserans ; bastion industriel de l’aéronautique au nord, dans la plaine d’Ariège, a été socialiste pendant plus de cent ans, depuis la IIIe République. « Et pas socialiste rose pâle : ici, nous sommes d’un rose vif franc et courageux », précise Alain Duran, l’unique sénateur (PS) qui se situe lui-même « à gauche de la gauche ». En 2017, le département rompt brutalement avec cette tradition : Jean-Luc Mélenchon y réalise son meilleur score au premier tour de l’élection présidentielle, avec plus de 26% des voix - six points devant Emmanuel Macron -, 18,5 points devant Benoît Hamon qui culmine à... 7 300 voix. Un mois plus tard, aux législatives, les deux circonscriptions ariégeoises choisissent de nouveau La France insoumise, faisant de l’Ariège le seul département 100% LFI. « L’Ariège a fait le choix du dégagisme humaniste, s’enorgueillit Michel Larive, le député de la deuxième circonscription, à l’ouest. Nous construisons ici une société qui n’est pas fondée sur la consommation. Comment cela serait-il possible : plus on monte dans les montagnes, moins il y a de magasins... »

      Bordallo, Trigano, deux visions

      Ce jour-là, installé dans la minuscule mairie de Loubaut, 31 habitants, le quinquagénaire est venu faire la connaissance du maire du village, Ramon Bordallo, un libertaire qui s’est battu devant le tribunal administratif pour éteindre la nuit les deux lampadaires de sa commune et a barricadé le compteur électrique de la mairie pour empêcher l’installation de Linky. Les deux hommes s’entendent bien, mais le député ne convainc pas : « La France insoumise est trop productiviste, soupire Ramon Bordallo, je crois en la résilience par la solidarité humaine, pas à la croissance ni à la surexploitation des mers et des terres. » Pourtant, le département vit mal, avec 18,5% de sa population sous le seuil de pauvreté, selon l’Insee. Ne faudrait-il pas créer de l’emploi, attirer des cadres, des entreprises ? « Vous avez envie d’être riche, vous ? » demande Michel Larive à Ramon Bordallo. L’autre rigole franchement. La mairie, située sur une butte face aux Pyrénées enneigées, offre un panorama spectaculaire. Aux alentours, des vallons, des arbres, quelques maisons tranquilles. Le silence total est brisé par ce seul rire.

      À 40 km de là, il y a leur exact opposé, André Trigano, maire de Pamiers, la plus grosse ville du département, 16 000 habitants, 35 000 si l’on compte l’aire urbaine. Frère de Gilbert (Club Med), oncle de Serge (Mama Shelter), fondateur de Campeole (Campings), c’est un entrepreneur, un capitaliste fier de l’être. Ils ne sont pas nombreux dans le département, mais il a réussi à en fédérer bon nombre sur son territoire, de loin le plus dynamique du coin. À 93 ans, le jeune homme en costume trois-pièces affiche « 75 ans de vie professionnelle et 49 ans de vie publique ». Il prévient qu’il ne se représentera pas aux prochaines municipales... « Sauf s’il faut barrer la route au Rassemblement national. » André Trigano a d’abord été élu maire de Mazères en 1971. La petite ville, au nord du département et au sud de Toulouse, n’a alors plus un seul emploi salarié : il ne reste plus que des fonctionnaires et quelques artisans. Tout le reste a disparu, les habitants partent en continu s’installer ailleurs.

      Trigano se fait élire sur une seule promesse : créer 100 emplois salariés. Il va en créer 200 dès son premier mandat, en attirant Ruggieri, l’entreprise marseillaise de feux d’artifice et d’explosifs qui cherche une usine plus grande et a besoin d’un site Seveso gigantesque en raison des dangers d’explosion - l’usine explosera d’ailleurs en partie en 1993, sans faire de victime car c’était un dimanche. « Vingt ans plus tard, j’étais toujours maire, j’avais créé 700 emplois salariés et Mazères comptait 7 000 habitants, contre 1 800 au départ. »

      André Trigano prend goût à la politique. Il est élu député, siège au conseil départemental, à la Région, finit par être élu à Pamiers : « J’y ai créé 5 700 emplois, attiré 220 entreprises, toujours avec la même méthode : des entreprises diversifiées, un bon équipement, des permis de construire rapides, une aide efficace pour monter les dossiers, un financement grâce à nos relations. » Mais Trigano, paisiblement positionné au centre droit, se sent bien isolé au milieu des socialistes ariégeois qui le décrivent comme un libéral endurci. Il sourit avec une bienveillance très bien jouée et assène, faussement désolé : « Ils ne connaissent rien à l’entreprise, les pauvres. Ce sont des fonctionnaires, vous savez. »

      Le fait est que d’entreprise privée, de carrière, on ne parle pas beaucoup ici. L’enrichissement personnel, la réussite professionnelle, tout cela est beaucoup moins valorisé que l’épanouissement de l’humain et l’harmonie avec la nature - le parc naturel couvre 40% de la superficie du département. « Ici, on préfère la qualité de vie au stress des transports en commun bondés, on mange sainement, on respire un air pur », assure Bénédicte Taurine, députée de la première circonscription du département. C’est vrai, la qualité de l’air ariégeois est l’une des meilleures de France et sa densité l’une des plus faibles, avec 31 habitants au kilomètre carré, contre 21 000 à Paris, soit 700 fois plus. Bénédicte Taurine, elle-même, n’avait pas du tout prévu de faire carrière. La syndicaliste de toujours était persuadée de n’avoir aucune chance d’être élue quand, toute jeune quadra, elle a accepté en 2017 d’être tête de liste de La France insoumise... Pour elle, l’entreprise s’apparente plus à un risque qu’à une promesse. Elle a vécu au sortir de l’adolescence la catastrophe de l’arrêt de l’usine Pechiney (1 000 emplois supprimés à Tarascon, qui comptait alors 8 000 habitants) et la disparition progressive de l’industrie textile qui faisait vivre Lavelanet, en pays cathare. Alors le privé et ses incertitudes, elle ne leur fait pas confiance : « Je crois qu’il faut de nouvelles activités, mais pas forcément une industrie de masse. »

      Le public et l’associatif avant tout

      Cette idée - ignorante de toute réalité économique- que le salut ne viendra pas du privé, mais du public et de l’associatif, est partagée par la plupart des cadres politiques locaux. Norbert Meler, maire de Foix, élevé dans un milieu libertaire par des parents anarchistes, donne priorité à la réparation des inégalités du système plutôt qu’au développement économique. Dans une ville où le taux de pauvreté est élevé - 30% des élèves paient la cantine 1,30 euro (soit une réduction de 50%, sous conditions de ressources) -, il mise sur la cohésion sociale par le sport : piscine dernière génération, vélodrome rénové en 2017, stade d’athlétisme, dojo, aires multisports, boulodrome, aire de skate, terrains de volley, espaces de streetball, stade d’eaux vives... Pour une ville de moins de 10 000 habitants. « Nous concentrons l’offre sportive pour tous les environs, défend Norbert Meler. Et puis c’est ainsi que nous pouvons identifier les enfants les plus démunis et les aider. Très peu passent entre les mailles du filet, nous avons un système associatif très performant. »

      Le tourisme, lui, a été un peu négligé. Pourtant, la petite cité est une merveille médiévale, avec des rues entières conservées quasiment intactes depuis l’époque du puissant comté de Foix. Elle est surplombée par un spectaculaire château fort millénaire, orné de deux tours quadrangulaires et d’une tour ronde entourés par une enceinte fortifiée. On le visitait naguère en moins d’une heure. Des travaux pour revaloriser l’endroit se termineront en juin, moyennant quoi « les touristes pourront désormais rester une bonne demi-journée sur les lieux. Nous espérons passer de 80 000 visiteurs par an à 120 000 », assure le maire.
      Solidarité et vaste plan fibre

      À l’hôtel du département, peu après la mairie, le discours est tout aussi ferme quand il s’agit de solidarité et tout aussi étrangement indifférent au développement économique. Henri Nayrou, le président du conseil général, issu d’une grande famille de cadres socialistes locaux, fait partie des 13 présidents de département prêts à expérimenter le revenu universel : « J’avais proposé revenu décent, c’était plus parlant. » Le projet a été bloqué par le Parlement à la fin du mois de janvier. Engagé en politique depuis des décennies, il sait de quoi il parle en matière de solidarité : le département y consacre 67% de son budget, soit 116 millions d’euros. Une bonne partie de l’enveloppe va au RSA, passé de 19 millions en 2006 à 37 millions en 2017. L’Etat ne compense pas tout, contrairement aux promesses faites. Malgré des finances très serrées, un plan colossal a tout de même été lancé pour installer la fibre partout d’ici à 2025 et désenclaver ceux qui vivent dans les coins les plus reculés. En revanche, aucune réflexion n’a véritablement été menée pour identifier les entreprises qui pourraient venir s’installer grâce à la fibre. « On a mis le terreau, tranche Henri Nayrou, ce n’est pas notre rôle de faire du business. »

      Un état d’esprit qui s’exprime de manière encore plus radicale dans les montagnes du Couserans, au sud du département. La nature y est sauvage, les montagnes s’y élèvent jusqu’à 3 000 m. C’est là qu’ont été relâchés les ours slovènes, qui seraient environ 50 aujourd’hui, que des loups ont été aperçus cet hiver. Là que les derniers bergers luttent pour le pastoralisme malgré la présence des deux espèces de prédateurs qui égorgent des dizaines de brebis chaque année. Là encore que se sont fixées des populations qui ont choisi de vivre autrement, dans des yourtes, des cabanes, des granges retapées. Discrets, voire invisibles, il est difficile de les trouver si l’on ne sait pas exactement où les chercher. Ils veulent rester « les pieds dans l’herbe », « à l’air libre », « hors les cadres », « sans pollution, ni sonore ni visuelle », comme ils le disent au hasard des rencontres, toujours sous couvert d’anonymat. Le confort est assuré par des panneaux solaires, des branchements sur des sources, un poêle à bois. On trouve ici le plus grand nombre d’enfants non scolarisés - 300 en Ariège au total -, et les trois seules écoles hors contrat du département. Dans des épiceries solidaires, ouvertes 24h/24, on prend ce dont on a besoin et on place soi-même l’argent dans la caisse.

      Combien sont-ils ces néoruraux qui, tout en travaillant (certains sont même salariés à Paris), ont choisi de créer une société d’« autonomie collective » ? « Nous sommes des centaines », assurent-ils. Dans cette atmosphère à la fois frondeuse et militante, précaire et vulnérable, certains se sentent très seuls. « L’attractivité économique, ici, c’est secondaire », enrage Jérôme Azéma, candidat malheureux pour LREM aux législatives, qui a des idées à la douzaine pour relancer le tourisme avec des hôtels, un parc d’attractions médiéval, un nouveau portail interactif pour proposer séjours à thème et parcours fléchés... « L’autoroute entre Toulouse et Barcelone ? Elle ne se fera jamais », se désole de son côté Paul-Louis Maurat, président de la CCI, qui sait bien que jamais des usines exportatrices ne s’installeront si les infrastructures ne sont pas performantes. Et ne se fait aucune illusion : les associations de protection de la nature ne laisseront pas un seul engin de chantier approcher de la montagne. L’Ariège restera une terre de lutte. Mais après tout, « vous voulez devenir riche, vous ? »

      –—

      Villégiature pour caciques

      Terre socialiste, l’Ariège a longtemps attiré les grands noms du PS, qui s’y sont retrouvés... en toute discrétion. Laurent Fabius a acheté en 2003 dans le village du Carla-Bayle une résidence avec vue panoramique sur les Pyrénées qu’il a évaluée à 680 000 euros dans sa déclaration de patrimoine de 2013, lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères. Le ministre a financé, sur sa réserve parlementaire, des rénovations nécessaires dans le petit village dont les ressources financières sont limitées.

      Tony Blair a, pendant près de dix ans, passé tous ses mois d’août dans le village circulaire de Saint-Martin-d’Oydes, où il était devenu une célébrité locale.

      Jean-Pierre Bel, président du Sénat pendant le quinquenat de François Hollande, s’est retiré depuis 2014 vers Lavelanet, dans le pays d’Olmes, pour préparer les élections municipales de 2020 à Toulouse.

      Enfin, non loin de l’Ariège, mais en Haute-Garonne, se trouve Cintegabelle, l’ancien fief rural de Lionel Jospin...

      Allégorique tungstène

      La possible réouverture d’une mine en sommeil depuis trente-deux ans, sur la rivière Salat, divise profondément les Ariégeois. La société australienne Apollo Minerals souhaite exploiter à nouveau son tungstène, un métal extrêmement dur et résistant aux plus hautes températures, utilisé pour fabriquer des pales de turbine ou des foreuses, qui intéresse particulièrement l’industrie spatiale et l’armement. La Chine, qui dans les années 80 a inondé le marché mondial de son tungstène bon marché, a provoqué la fermeture de nombreux sites et assure aujourd’hui 85% de la production mondiale. L’augmentation de la demande et des prix a rendu l’exploitation en France de nouveau intéressante. L’Etat a encore trois ans avant de se prononcer sur la réouverture. Le maire de Couflens est vent debout contre le projet.

    • merci @lyco ! Le brevet décerné par Les Échos enjolive les positions des édiles radsocs et PS quant à leur rapport à l’économie et à la morale du travail (ils n’ont pas hésité à faire la #chasse_aux_pauvres). Leur enquête « sociologique » (attention, expliquer c’est justifier !) néglige une autre histoire tout juste lisible entre les lignes : des néo ruraux il y en a des générations successives depuis le début des années 60 ; de plus l’exode rural des Ariégeois s’est beaucoup fait vers Toulouse et alentour, avec le maintien de liens locaux autour de maisons et terres familiales.

  • Sous la pression, l’Institut du monde arabe déprogramme une chanteuse sahraouie - RFI
    http://www.rfi.fr/afrique/20190304-chanteuse-sahraouie-deprogrammee-institut-monde-arabe-aziza-brahim-maro

    Selon une source bien informée, tout est parti d’un article paru le 29 janvier dernier sur un site marocain réputé proche du palais, le 360. Il s’émouvait de la programmation à l’Institut du monde arabe (IMA) d’#Aziza_Brahim, la qualifiant d’activiste du Front Polisario.

    Dans la foulée, l’ambassade du Maroc à Paris appelle l’Institut pour demander des explications. L’IMA se justifie en expliquant que la chanteuse a toute sa place dans le cadre du festival Les Arabofolies, qui a pour thématiques les femmes et les résistances. Des explications qui ne convainquent pas les diplomates marocains en poste à Paris.

    Ces derniers font alors pression sur les mécènes marocains qui financent régulièrement les projets de l’Institut, et qui finissent par menacer l’IMA de se désengager si le concert prévu initialement le 10 mars était maintenu.

    Son président, Jack Lang, tente bien d’intervenir, en expliquant que la chanteuse n’est nullement une activiste du #Polisario mais seulement une artiste qui chante l’histoire de son peuple. Rien n’y fait : le président de l’institution cède finalement sous la pression. Résultat, le 7 février, l’Institut annonce que « pour une raison indépendante de la volonté de l’artiste », le concert est annulé.

    Aziza Brahim - Lagi
    https://www.youtube.com/watch?v=kG4OX8uQpI0

    #musique #chanson #pression #diplomatie #Maroc #Sahara_occidental

    • #notre_ami_le_roi

      https://www.humanite.fr/editorial-notre-ami-le-roi-638595

      Éditorial. Notre ami le roi
      Vendredi, 7 Juillet, 2017
      Maurice Ulrich

      Une trentaine d’années après un livre de Gilles Perrault qui fit date, Notre ami le roi, révélant les sinistres réalités du pouvoir d’Hassan II au Maroc, le roi Mohammed VI est toujours « notre ami ». La visite à sa majesté d’Emmanuel Macron, il y a trois semaines, en témoigne. Il eut l’honneur selon le mot d’un diplomate de dîner en famille dans sa résidence privée. Le président de la République s’est dit « touché par cette marque d’amitié ». On ne sait pas si l’ampleur du mouvement social qui soulève le Maroc depuis plusieurs mois fut évoquée au dessert. D’ailleurs, soulignait ironiquement (on l’espère) le Figaro au lendemain de cette visite, « Emmanuel Macron n’en aura eu qu’un écho très lointain, puisque son séjour au Maroc s’est concentré sur la rencontre avec Mohammed VI et sa famille, sans entretien avec des représentants de la société civile ». Décidément, Emmanuel Macron pourrait écrire dans ses carnets intimes ce mot de Louis XVI qu’il affectionne : « Rien. »

      Rien, depuis que le 28 octobre dernier le jeune poissonnier Mouhcine Fikri a été broyé par une benne à ordures alors qu’il tentait désespérément de récupérer le matériel qui venait de lui être arraché par les policiers. Depuis, les manifestations populaires n’ont fait que prendre de l’ampleur, dans une région du Rif où le drame a remis à vif les blessures historiques de l’oppression du pouvoir central et a été vécu comme un révélateur d’une situation sociale où 40 % de la population est au chômage, où l’industrie est redevenue, après une courte embellie, quasiment inexistante, et où la corruption financière aussi bien que politique ronge la société. Les témoignages recueillis par notre envoyée spéciale Rosa Moussaoui sont sans ambiguïté. Les seules réponses du pouvoir, face à ce soulèvement du Rif qui n’a cessé de s’amplifier et de se structurer depuis octobre, ont été la répression, l’arrestation des militants les plus en vue, la volonté de faire taire la presse. 135 Rifains sont détenus à ce jour, dont 7 journalistes. Le silence de la France officielle est assourdissant. Il est des « amitiés » qui sont une chape de plomb.
      Par Maurice Ulrich

    • Géométrie variable, l’histoire tranchera...

      L’artiste Aziza Brahim annule son concert à Jérusalem occupée
      Campagne BDS France, le 29 juillet 2015
      https://www.bdsfrance.org/lartiste-aziza-brahim-annule-son-concert-a-jerusalem-occupee

      Appel au boycott du concert d’Enrico Macias au Maroc : « Je me fous éperdument de cette menace »
      Nadir Dendoune, Le Courrier de l’Atlas, le 4 février 2019
      https://www.lecourrierdelatlas.com/maroc-appel-au-boycott-du-concert-d-enrico-macias-au-maroc-je-me

      #boycott

    • « Je suis une activiste sociale » : les chants sahraouis d’Aziza Brahim déprogrammés de l’IMA
      https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/04/26/musiques-du-monde-les-chants-sahraouis-de-resistance-d-aziza-brahim_5455127_


      La chanteuse Aziza Brahim à Barcelone, en décembre 2018.
      NINA PETRE

      A l’approche de son passage, vendredi 26 avril, au Pan Piper, à Paris, elle se dit consternée mais pas étonnée. Jointe par téléphone à Barcelone, où elle vit depuis dix ans et finalise le mixage d’un cinquième album dont la parution est prévue à l’automne, la chanteuse sahraouie Aziza Brahim revient sur l’annulation du concert qu’elle devait donner le 10 mars à l’Institut du monde arabe (IMA) : « –Ce n’est un secret pour personne. Le concert a été annulé suite à la pression de l’ambassade du Maroc et des mécènes marocains. Je ne comprends pas qu’une institution publique, en France, qui sait à quel point la liberté d’expression n’est pas respectée au Maroc, cède à ce chantage. »

      La chanteuse était programmée en clôture de la première édition du festival Les Arabofolies, sous-titrée « _Résistances ». Selon Greg Connan (Dérapage Productions), agent en France de l’artiste, un site marocain d’information, Le360, a alerté l’ambassade, qui a contacté Jack Lang, président de l’IMA. « La programmatrice m’a informé qu’ils avaient reçu un coup de fil insistant sur le fait qu’Aziza Brahim était une activiste du Front Polisario [mouvement de libération des populations sahraouies], ce qui est totalement faux, détaille M. Connan. Je leur ai raconté son parcours, ses idées. Les responsables de la programmation ont ensuite tenté de sauver ce concert, sans résultat. »

      #paywall

  • Comment la France a tué ses langues régionales
    https://www.equinoxmagazine.fr/2019/03/01/comment-la-france-a-tue-ses-langues-regionales

    L’histoire des langues régionales en France face au français, idiome officiel de la République.

    Lorsque un Français arrive à Barcelone, il est souvent surpris d’entendre les Catalans déplorer que leur langue est en danger de mort. 95,1% des habitants de Catalogne comprennent leur langue locale et seulement 36,3% de la population l’utilise comme langue principale. Cependant, pour un Français, le Catalan apparaît comme une langue vivante présente sur l’affichage de la voie publique, utilisée par l’administration locale ou encore exclusive pour certains médias.

    Il suffit de traverser la frontière des Pyrénées pour remarquer qu’à Perpignan, pourtant territoire de la Catalogne Nord, la langue catalane est devenue résiduelle.

    Ce n’est pas un hasard. L’État français a mené une féroce politique afin de faire disparaître ses langues régionales. On évoque souvent le “jacobinisme” du nom d’un club influent post-révolution française pour expliquer la centralisation radicale de l’État français. Mais la sacralisation de la langue française est antérieure.

    • Equinox Radio Barcelone : qui sommes-nous ?
      https://www.equinoxmagazine.fr/qui-sommes-nous

      Avec une ligne éditoriale axée sur la politique, les faits de société, la culture barcelonaise, et les bons plans de la ville, Equinox est le seul média francophone basé à Barcelone sans toutefois se définir comme un média d’expatriés ou communautaire mais comme un média local catalan en français.

      Avec ses studios situés près de la célèbre Sagrada Familia, la rédaction d’Equinox se trouve toujours au cœur de l’actualité barcelonaise et a totalisé 1,7 million de pages vues en 2018. Elle est devenue la source privilégiée d’informations des 50.000 Français de Catalogne, mais aussi des francophones intéressés par l’actualité espagnole et les touristes.

      Totalement indépendant, Equinox tire l’essentiel de ses revenus des publicités d’annonceurs privés et de services aux médias français (aide aux reportages en Catalogne, traductions, interviews, etc) ou aux entreprises (voix off, traductions, rédaction). Basé en Catalogne et édité en français, Equinox ne peut prétendre ni aux aides à la presse catalanes ni aux aides à la presse françaises. Les premières étant réservées aux médias de langue catalane, les secondes aux médias du territoire français.

      Pour son travail d’information auprès des Français de Barcelone, la structure a cependant reçu entre 2015 et 2017 une partie de la réserve parlementaire du député Arnaud Leroy ainsi que des sénateurs Claudine Lepage, Jean-Yves Leconte, Joëlle Garriaud et Robert del Picchia, jusqu’à la suppression de cette disposition en 2017. Equinox compte aussi trois annonceurs publics : la mairie de Barcelone, la province de Barcelone et la région de Catalogne, qui diffusent sur ses supports des publicités d’intérêt général ou à vocation touristique. Sur les exercices 2015, 2016, 2017 et 2018, les fonds publics (annonceurs publics et réserve parlementaire) ont représenté 19% des revenus d’Equinox.

      En juillet 2018, la rédaction a décidé de mettre en place un système de micro-mécénat accessible à tous afin de continuer à financer son travail de terrain tout en garantissant son indépendance. Le micro-don s’effectue via la plateforme J’AIME L’INFO en cliquant ici.

  • Un monde sans fil ! (1/4) 5G : la grande bataille a commencé
    https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-monde/culturesmonde-du-lundi-25-fevrier-2019

    Avec l’équipementier Huawei, la Chine était en bonne voie de remporter la compétition technologique pour l’installation du réseau 5G qui devrait révolutionner nos sociétés numérique. Mais les pays occidentaux suspectent l’entreprise d’espionnage. Le géant Huawei, est-il vraiment l’oeil de Pékin ? C’est dans un climat tension que s’ouvre aujourd’hui à Barcelone la nouvelle édition du congrès mondial du téléphone portable. Grand-messe des professionnels du secteur qui y présentent chaque année leurs dernières (...)

    #Huawei #Facebook #smartphone #données #santé #géolocalisation #surveillance #concurrence (...)

    ##santé ##BigData

  • #métaliste sur les #villes-refuge

    –-> v. aussi cette compilation : https://seenthis.net/messages/675436

    Le #HCR se félicite du soutien de 175 villes à travers le #monde entier en faveur des réfugiés
    https://seenthis.net/messages/791115
    #Cities#WithRefugees

    Projet de recherche du #PUCA « L’accueil, la circulation et l’installation des migrants » :
    https://seenthis.net/messages/817229

    Quel rôle pour les villes dans l’accueil et l’intégration des demandeurs d’asile et réfugiés ?
    https://www.vuesdeurope.eu/num/quel-role-pour-les-villes-dans-laccueil-et-lintegration-des-demandeurs-d

    Cities of refuge research

    A research project that explores and explicates the relevance of international human rights, as law, praxis and discourse, to how local governments in Europe welcome and integrate refugees.

    https://citiesofrefuge.eu

    An EU solution, or a local one ?
    –-> une section d’un article publié dans l’article « Germany sees political controversy over rescuing refugees from Greece » :
    https://www.dw.com/en/germany-greece-refugees-asylum-controversy/a-54538520

    Table-ronde organisée lors d’une conférence du réseau Fearless Cities sur les villes-refuge :
    https://seenthis.net/messages/899744

    L’accueil des réfugiés peut-il devenir une #politique_locale ?
    https://seenthis.net/messages/927177

    Visualisation : Cities and civil society networks for a Welcoming Europe


    https://seenthis.net/messages/928867

    Europe welcomes - A decent and humane asylum policy is possible in Europe


    https://seenthis.net/messages/967233

    #ville-refuge #migrations #asile #réfugiés #solidarité #résistance

    ping @isskein

  • Espagne: Manuel Valls manifestera avec l’extrême droite - L’Express

    https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/espagne-manuel-valls-manifestera-avec-l-extreme-droite_2061422.html

    Le titre est totalement génial. Le mec, hier, a été Premier ministre socialiste de la France.

    L’ex-Premier ministre, candidat à la mairie de Barcelone, défilera à Madrid contre le chef du gouvernement espagnol.

  • Prostitution et robots sexuels : DE LA FEMME-OBJET A L’OBJET-FEMME – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2019/01/27/prostitution-et-robots-sexuels-de-la-femme-objet-a-lo

    INTERVIEW DE YAGMUR ARICA

    Par Francine Sporenda

    Farouche abolitionniste, Yağmur est officiellement étudiante en sciences politiques, officieusement en sciences féministes. Elle a traduit, recherché et écrit sur le thème de la prostitution depuis plusieurs années maintenant : ses textes paraîtront au printemps dans Les Cahiers de la Fondation Scelles et dans le prochain rapport mondial de la Fondation. Plus généralement, ce sont les pratiques misogynes qui ne sont pas toujours perçues comme telles et les discours indulgents qui les accompagnent qui l’intéressent, comme c’est le cas par exemple avec la question du voilement.

    Pourquoi un tel brouillage des frontières relation sexuelle/prostitution ?

    Parmi les mythes qui circulent sur la prostitution, il y en a dont nous-mêmes abolitionnistes avons parfois du mal à nous débarrasser (voir par exemple l’expression anglaise « sex buyer » –acheteur de sexe) : que la prostitution est du sexe en échange d’argent, alors que c’est plutôt du viol contre argent. Quand on dit « sexe contre argent », on véhicule l’idée que la passe prostitutionnelle est un rapport sexuel comme un autre, avec juste un peu d’argent qui s’y immisce, on ne sait pas trop pourquoi. En réalité, l’argent définit fondamentalement l’acte prostitutionnel et le distingue radicalement du rapport sexuel. Comme l’explique Lise Bouvet, l’argent est à la fois la preuve que le sexe n’est pas désiré et l’arme de la contrainte sexuelle(6) La rencontre n’aurait jamais eu lieu sans argent, et si on enlève l’argent d’une passe, que reste-t-il—sinon un viol ?

    Or, les sites de prostitution qui copient les sites de rencontres veulent exactement faire l’opposé : renforcer l’idée que la prostitution est du sexe. C’est parfait pour empêcher toute prise de conscience sur la prostitution : le sexe-contre-argent est placé sur un continuum de relations femmes-hommes, comme si on ajoutait une catégorie aux « rencontres sérieuses », « rencontre d’un soir », etc., qui existent déjà. J’ai justement cité le site RichMeetBeautiful car il prétend se placer dans une zone grise qui présuppose ce genre de continuité. Et du côté des sites de rencontres habituels, on peut voir, notamment avec Tinder, connus pour être surtout le lieu pour les affaires d’un soir, que ceux-ci se rapprochent du schéma de la passe prostitutionnelle : un rapport rapide, égoïste, sans responsabilité. Dans les deux cas, l’important est de dissocier : sexe privé d’émotion et corps privé d’esprit.[5]. Chaque femme aurait avec son corps un rapport différent : ainsi, quand des hommes se font uriner dessus, on parle de torture, quand des femmes se font uriner dessus, on parle de plaisir. Mais nous sommes notre corps ! Chaque fois que quelqu’un porte atteinte à notre corps, c’est à nous qu’il porte atteinte.

    La poupée masturbatoire est une poupée en forme de femme, grandeur nature, dans laquelle les hommes se masturbent. Les robots masturbatoires ont en plus des logiciels d’intelligence artificielle intégrés. Souvent on les appelle poupées ou robots sexuels mais comme le souligne la professeure Kathleen Richardson qui mène une campagne contre ces poupées, la relation sexuelle est une expérience avec une autre personne, la masturbation est individuelle, donc l’expression « poupée masturbatoire » est plus correcte.

    On peut remercier les Etats-Unis et le Japon pour ces merveilleuses avancées technologiques. En tête de course, il y a l’entreprise RealDolls de Matt McMullen basée en Californie (« véritables poupées »). Le logiciel de ces robots est l’un des plus avancés qui soit : les robots peuvent papoter avec leur propriétaire, les chauffer avec une modalité obscène, ils peuvent même gémir, et s’adaptent avec le temps à leurs préférences. Le prix moyen est de 13 000€ et l’entreprise en vendrait une cinquantaine par mois. Il y a ensuite TrueCompanion de Douglas Hines qui se différencie avec le robot « Frigid Farrah » (« Farrah Frigide »), capable de se raidir pour que l’utilisateur puisse simuler un viol, et aussi la très jeune Yoko, à peine majeure. De l’autre côté du Pacifique, on a la Trottla de Shin Takagi qui lui descend en-dessous de la barre de l’âge légal en produisant des poupées fillettes. Il connaîtrait un joli succès avec des enseignants d’école primaire. Les hommes européens comptent bien rattraper ces géants : l’Espagnol Sergi Santos par exemple, produit Samantha qui dispose d’un « mode familial » et peut donc passer du temps avec les enfants quand papa ne lui rentre pas dedans.

    YA : La question des bordels de poupées est bien évidemment ici aussi très liée à la violence masculine. On retrouve ce genre de bordels à Paris, à Barcelone, en Allemagne bien sûr, à Toronto… Pourquoi de tels investissements (« avec retour … intéressant et non fiscalisé » sûrement) ? Parce que la demande masculine est là. Des hommes sont prêts à débourser jusqu’à une centaine d’euros pour se masturber dans ces poupées. Impossible dorénavant de parler du choix des poupées comme on parle du « choix » des femmes prostituées. L’empereur est mis à nu.

    Il ne faut pas voir le marché des poupées et celui des femmes et filles prostituées comme des entités distinctes. Le marché est unique, celui des poupées ne fait qu’ouvrir un segment de plus qui n’avait pas encore été exploité. La logique, qui est celle de posséder pour subjuguer, est la même. La demande est la même. Les lieux de prostitution sont les mêmes : dans le bordel barcelonais par exemple, les poupées et les femmes sont dans le même bâtiment, floutant toujours plus les frontières. La consommation pornographique de poupées est en forte hausse. Les poupées sont inspirées d’images de prostitution filmée, et même elles sont moulées directement sur le corps de femmes qui sont dans l’industrie prostitutionnelle. Bref, sans prostitution, impossible d’avoir des bordels de poupées.

    Ces poupées ne vont pas faire disparaître le viol, et la prostitution non plus, comme l’affirment certain-es plein-es de bons sentiments mais de mauvaises intuitions. Bien au contraire, on peut prédire que les demandes pour prostituer des femmes avec des poupées vont augmenter dans les années à venir et que les hommes qui demandent des poupées demanderont aussi des femmes et vice-versa.

    #Prostitution #Robots_masturbatoires #Poupées #Viol #Féminisme

  • Construire des Bases rouges dans le territoire
    https://grozeille.coconstruire-des-bases-rouges-dans-le-territoire/

    À Barcelone, les groupes et les collectifs de défense du logement ont donc été l’outil central des luttes au niveau des quartiers. Ils ont eu la capacité de briser l’isolement, ce qui n’est pas forcement possible même lorsqu’on dispose de lieux, tels les Casals ou les Ateneus1, qui ne permettent pas forcément de se fondre dans l’hétérogénéité du territoire. Nous avons constaté que si les habitants d’un quartier ne participaient pas à nos syndicats (de quartier), ce n’était pas en raison d’affinités politiques ou personnelles, mais parce qu’ils savaient que s’ils venaient à nos assemblées, des problèmes concrets pouvaient être abordés, partagés et éventuellement résolus. C’est la question du logement qui réveillait alors des situations de conflit avec la plus grande capacité d’agrégation de forces. Ce qui est devenu intéressant, ce n’est pas seulement les expulsions que nous avons pu empêcher, ni les maisons que nous avons squattées, mais l’ensemble des connaissances que nous avons acquises et pu partager sur le territoire dans lequel nous opérons. C’est ainsi que nous avons pu nous familiariser avec la dynamique propre qui régit les différentes quartiers : les points de vente de drogues, les relations que les vigiles des supermarchés entretiennent avec Desokupa2, où vous pouvez vendre des objets volés, qui vend des appartements squattés dans le quartier, dans quels quartiers se déplacent les communautés d’immigrants. Tout ceci est pour nous le début d’une connaissance et d’une perception du maillage des forces cachées qui traversent le territoire en dehors du contrôle de l’État.

  • Fin janvier 2019, nous commémorons le 80 ème anniversaire de la « retirada », l’exil forcé des Républicains espagnols vers la France. J’ai rédigé une chronique à ce sujet dans mon blog. Je pense toujours qu’une bonne connaissance de l’histoire permet une meilleure compréhension des faits actuels...

    La feuille Charbinoise
    http://www.lafeuillecharbinoise.com

    21janvier2019
    Il y a 80 ans, les Républicains espagnols goûtaient à l’hospitalité de la France

    Posté par Paul dans la catégorie : Espagne révolutionnaire 1936-39 ; Histoire locale, nationale, internationale : pages de mémoire.

    Janvier 1939 : la « Retirada ». Ce terme désigne l’exode massif à travers les frontières des Pyrénées des soldats, des militants républicains espagnols et de leurs familles, face à la répression franquiste impitoyable qui s’abat sur l’Espagne reconquise. Rien ou très peu n’a été prévu côté français, concernant l’accueil de ces réfugiés bien que l’issue du conflit paraisse évidente depuis plusieurs mois. La trahison des Staliniens et l’indifférence des pays voisins condamne la tentative révolutionnaire menée par les militants des organisations révolutionnaires comme la CNT, la FAI, le POUM, et une partie importante de l’UGT. La chute de Tarragone, annonçant le début du siège de Barcelone, met un terme aux espérances de ceux qui croyaient encore en un dernier sursaut. La capitale de la Catalogne est dévastée par les bombardements incessants. Il est un moment où le courage et la détermination seuls ne suffisent plus face au rouleau compresseur des forces fascistes surarmées par leurs alliés allemands et italiens. Les derniers combats menés par les combattants de la République ont pour seul objectif de laisser le temps, à tous ceux qui le souhaitent, de fuir la répression annoncée. Beaucoup de celles et ceux qui ont joué un rôle actif dans le processus révolutionnaire en cours depuis trois années n’ont aucune pitié à attendre de la part des vainqueurs. Leur seul espoir de survie c’est de se mettre à l’abri, et – comme le pensent bon nombre de ces combattants•tes – de retrouver des forces pour pouvoir reprendre le combat sous forme de guérilla. Parmi ceux qui ont choisi la France comme refuge, peu se doutent de l’accueil que va leur offrir le « pays des droits de l’homme ». Il faut attendre le 28 janvier pour que la frontière soit enfin déclarée officiellement ouverte. Les nouveaux arrivants dont on peut estimer le nombre à un demi-million, sont convoyés comme du bétail, et enfermés dans des zones les plus improbables. L’exemple type est le camp d’Argelès, dont l’aménagement consiste, dans un premier temps, à la pose de rangées successives de barbelés. Aucun abri, aucun sanitaire. Seule la surveillance, confiée à des tirailleurs sénégalais, est organisée. Les Espagnols doivent creuser des trous dans le sable pour s’abriter de l’humidité et du froid hivernal. Près de cent mille personnes vont être parquées là et seront amenées peu à peu à construire des abris de fortune puis des baraquements sommaires. Les morts se comptent par centaines, les épidémies prolifèrent.

  • Les services de santé ont fiché des « gilets jaunes » blessés

    Lors des journées d’action des 8 et 15 décembre, la Direction générale de la santé a activé le dispositif SIVIC, normalement prévu pour les situations d’attentat afin d’assurer un suivi des victimes et aider à la recherche de personnes. Depuis mars 2018, ces données sont ouvertes aux agents du ministère de l’intérieur. « Le personnel de santé se transforme peu à peu en auxiliaire de police », dénonce l’Association des médecins urgentistes de France.

    Mediapart, 11 janvier 2019
    Par Mathilde Goanec et Jérôme Hourdeaux
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110119/les-services-de-sante-ont-fiche-des-gilets-jaunes-blesses

    Les autorités ont déployé durant certaines journées d’action des « gilets jaunes » un dispositif d’identification et de suivi des manifestants blessés à l’origine prévu pour les situations d’attentat et auquel le ministère de l’intérieur peut, en théorie, accéder.

    Ce système, baptisé SIVIC, a été mis en place progressivement à la suite des attentats de novembre 2015 afin de faciliter l’identification et le décompte des personnes touchées lors d’attaques ainsi que la recherche de celles portées disparues.

    Lorsque le dispositif est activé, chaque personne prise en charge doit se voir attribuer un numéro SINUS par le personnel soignant qui doit ensuite remplir, sur un site internet, un formulaire détaillant son identité, ses coordonnées, le service l’ayant pris en charge ou l’identité et les coordonnées d’un éventuel accompagnant. Le patient se voit ensuite doter d’un bracelet permettant son suivi durant son parcours médical. Une autre interface permet de renseigner l’identité d’une personne recherchée (voir ici une présentation du dispositif).

    Des secours emportant un manifestant blessé, à Paris le 1er décembre 2018. © Reuters Des secours emportant un manifestant blessé, à Paris le 1er décembre 2018. © Reuters

    Ce sont donc des informations particulièrement sensibles qui sont ainsi collectées. Dans une délibération en date du 7 juillet 2016, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) avait donné son feu vert à la création du SIVIC. Mais celui-ci était assorti de recommandations.

    La Cnil relevait notamment que des personnes, certes soumises au secret professionnel, mais extérieures au parcours médical du patient, auraient accès à des informations confidentielles. Elle s’interrogeait ainsi sur l’articulation du droit « au respect de sa vie privée et du secret des informations, (…) avec l’accès, prévu dans le dossier de demande d’autorisation à des informations nominatives relatives à des personnes hospitalisées, par des personnels, fussent-ils tenus au secret professionnel, autres que les professionnels qui les prennent en charge et hors les cas autorisés par la loi ».

    La Cnil soulignait également que le SIVIC lui avait été présenté comme « une solution provisoire, dans l’attente du développement d’un outil interministériel destiné au suivi des victimes d’attentat dont les modalités restent à définir et qui fera l’objet de formalités propres auprès de la Commission ». Son autorisation, précisait-elle, valait donc « jusqu’à la mise en place de l’outil interministériel annoncé, qui devra, par ailleurs, être entouré de toutes les garanties légales adéquates ».

    Le SIVIC n’a pour l’instant toujours pas été remplacé. Le 9 mars 2018, le gouvernement a même pris un nouveau décret précisant les conditions de stockage et d’accès aux données collectées. Le texte précise par exemple que les données ne peuvent être conservées que « pendant la durée de prise en charge de la personne dans le système de santé ». Il fixe également la liste des ministères dont les agents sont autorisés à les consulter. Et parmi ceux-ci figurent ceux « de l’intérieur, de la justice et des affaires étrangères », « dans la stricte mesure où elles sont nécessaires à l’exercice des missions qui leur sont confiées ».

    À nouveau saisie, la Cnil avait également validé ce décret tout en recommandant de préciser « les catégories de données relatives aux utilisateurs finaux du système d’information ». À chaque fois, les avis de la Cnil se basent sur l’hypothèse d’une utilisation du SIVIC dans le cadre d’une situation d’attentat. Ainsi, pour expliquer l’ouverture des données aux agents du ministère de l’intérieur et de la justice, la commission précise que « dans le cas d’attentats, certains agents habilités de ces ministères participent à la cellule interministérielle d’aide aux victimes ».

    Comment expliquer que ce dispositif normalement réservé aux attentats ait été activé lors de mouvements sociaux ? En réalité, le texte régissant la création du fichier de suivi des victimes, l’article L3131-9-1 du code de la santé publique, introduit par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017 votée en décembre 2016, ne fait pas explicitement référence aux attentats. Elle parle d’une « situation sanitaire exceptionnelle », en référence au dispositif ORSAN (organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles) qui a remplacé en 2014 les différents plans blancs.

    Contactée par Mediapart, la Direction générale de la santé (DGS) indique ainsi que le SIVIC « a été activé en situation réelle plus d’une centaine de fois ». Ce fut le cas lors des attentats de Trèbes, Marseille et Strasbourg mais également « lors d’événements avec de nombreuses victimes », comme le passage de l’ouragan Irma, ou encore à la suite d’accidents de transports en commun ou d’incendies. « Le dispositif SIVIC a été également activé suite à des événements survenus à l’étranger impactant des ressortissants français, comme l’attentat de Barcelone, le séisme en Indonésie, et l’effondrement du viaduc de Gênes », précise la DGS.

    Concernant les gilets jaunes, la direction indique avoir activé le dispositif en amont des rassemblements dès les samedis 8 et 15 décembre. Il s’agit dans ce cas d’un usage « en prudentiel afin de quantifier l’impact du nombre de blessés sur l’offre de soins et anticiper la mise en place, le cas échéant, des mesures de régulation des flux de blessés ou de renforcement capacitaire des établissements de santé ». Dans le même esprit, le SIVIC avait été activé à l’occasion du dernier réveillon de la Saint-Sylvestre.

    La DGS précise que le SIVIC permet à chaque agence régionale de la santé (ARS) « de mesurer l’impact sur l’offre de soins, de faciliter la régulation des destinations hospitalières des blessés et éviter la création de tensions hospitalières sur un nombre limité d’établissements de santé, et, le cas échéant, permettre la mise en œuvre de mesures de gestion ou de renforcement capacitaire ».

    « Les bilans quantitatifs issus de SIVIC ont été communiqués au ministère de l’intérieur, poursuit la DGS. Ces informations ont également permis de répondre aux questions des journalistes concernant le nombre de blessés. Ce dénombrement concernait l’ensemble des personnes blessées dans le cadre du mouvement gilets jaunes (forces de l’ordre, pompiers, manifestants ou simples passants). »

    Lire aussi

    Notre dossier « gilets jaunes » : la colère des oubliés Par La rédaction de Mediapart

    Cette extension du domaine d’application du SIVIC aux mouvements sociaux, dans un cadre de répression accrue, peut placer les personnels soignants dans une situation délicate. « Le patient a le droit au secret médical. Sauf qu’il est référencé dans un fichier que le ministre de l’intérieur aurait le droit de consulter ! » regrette ainsi Christophe Prudhomme (CGT), porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), qui avait déjà critiqué à la mise en place du dispositif SINUS, semblable au SIVIC, utilisé par les pompiers.

    « Que le personnel de santé se transforme peu à peu en auxiliaire de police pose problème, poursuit le porte-parole de l’AMUF. Ce n’est pas le premier glissement de ce type. Il a été demandé au secteur psychiatrique de signaler les patients qui montreraient des tendances à la radicalité religieuse… Nous sommes dans une période politique inquiétante, qui met en danger les libertés individuelles. Il y a une volonté de contrôle du pouvoir politique sur le système de santé et des contre-pouvoirs très faibles. Ce sont des dérives inacceptables. »

    De son côté, la DGS assure que « les forces de l’ordre ne disposent pas d’un accès aux données de l’outil SIVIC ». Selon elle, « le décret du 9 mars 2018 autorise uniquement l’accès à la base SIVIC pour les agents du ministère de l’intérieur en cas d’attentat. Il s’agit ici d’une autorisation exceptionnelle donnée aux agents des directions nationales de police judiciaire, habilités, nommément désignés et participant à la Cellule interministérielle d’aide aux victimes (CIAV) activée exclusivement en cas d’attentat ».

    #attentats #fichage #giletsjaunes #sante #SIVIC