city:bordeaux

  • Castaner demande des explications après la violente évacuation d’une manifestation d’Extinction Rebellion à Paris
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/06/30/evacuation-d-une-manifestation-ecologiste-castaner-demande-des-explications-

    Il avait été nommé pour rétablir l’ordre, il est désormais sommé de s’expliquer sur des méthodes jugées trop musclées. Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, devra rendre un rapport au ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, après la diffusion d’images « extrêmement choquantes », selon les mots de la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye. On y voit l’évacuation, à l’aide de gaz lacrymogène, de militants écologistes qui occupaient pacifiquement le pont de Sully, au cœur de la capitale, vendredi 28 juin. Le parquet de Paris a ouvert lundi une enquête préliminaire pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ».

    Les vidéos, tournées par le journaliste indépendant Clément Lanot, montrent des personnes assises par terre, à l’appel d’Extinction Rebellion, un mouvement de désobéissance civile issu du Royaume-Uni, qui alertent sur le désastre écologique. Les militants, qui se revendiquent non violents, bloquent la chaussée – une manifestation non déclarée – et sont invités par les CRS à libérer la circulation.

    PARIS - Intervention des CRS qui utilisent des gazeuses pour tenter de déloger les militants. Plusieurs journalis… https://t.co/j2JGVsxTTR
    — ClementLanot (@Clément Lanot)

    Rapidement la situation dégénère, et les policiers tentent d’évacuer manu militari les personnes présentes en les traînant sur le sol, avant de se saisir de leurs bombes lacrymogènes et d’asperger les visages à bout portant, à de nombreuses reprises. L’opération, qui dure quarante-cinq minutes environ, se solde par l’évacuation complète de la voie. Lundi, le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête confiée à l’inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », du chef de « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ».
    Images « insoutenables »

    Alors que les images d’affrontements entre les forces de l’ordre et les « gilets jaunes » sont devenues monnaie courante ces derniers mois, ne provoquant quasiment plus de réactions dans l’opinion publique, cette vidéo qui montre un usage disproportionné des aérosols à l’encontre de personnes pacifiques a provoqué une vive indignation, notamment chez des artistes engagés.

    Cyril Dion, le réalisateur du documentaire Demain, alertant sur l’urgence climatique, a annoncé, samedi, qu’il refusait sa promotion dans l’ordre du Mérite : « Comment accepter d’être décoré par un gouvernement qui fait usage d’une telle violence à l’encontre d’une partie de sa population ? »

    L’actrice Marion Cotillard, également mobilisée sur les enjeux environnementaux, a interpellé le gouvernement sur son compte Instagram, jugeant les images « insoutenables » : « Des activistes français et des étudiants en grève se font asperger de gaz lacrymogène alors qu’ils protestent pacifiquement, à Paris, contre une situation climatique désastreuse et trop ignorée. »
    Explications circonstanciées

    Le gouvernement a de son côté mis quarante-huit heures à se saisir du problème. François de Rugy, le ministre de la transition écologique et solidaire, interrogé sur BFM-TV, a dans un premier temps minimisé les faits, estimant qu’il s’agissait de militants « très radicaux », qui ignorent les sommations : « On est obligés de mobiliser des CRS pour prendre les personnes une par une et essayer de les enlever. » Avant d’ajouter, en guise de justification : « Ça se finit avec l’utilisation, en effet, de gaz qui ont pour but que les gens s’en aillent. »

    La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, s’est montrée plus critique sur LCI, dimanche soir : « Je crois que les militants en question participaient à un rassemblement qui n’était ni déclaré ni autorisé. » Mais « ça ne justifie pas le gazage en plein visage et avec une telle proximité, évidemment », a-t-elle noté. Elle a par ailleurs annoncé qu’outre les explications circonstanciées du préfet le gouvernement attendait le rapport de l’inspection technique des CRS pour faire toute la lumière.

    L’enquête interne doit notamment déterminer si les fonctionnaires sur le terrain ont agi sur une injonction directe de la salle de commandement, placée sous l’autorité directe du préfet, ou s’ils ont pris l’initiative de cette méthode radicale.

    #maintien_de_l'ordre #police #justice

  • « Malgré les réformes, Sciences Po n’intègre toujours pas d’enfants d’ouvriers »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260619/malgre-les-reformes-sciences-po-n-integre-toujours-pas-d-enfants-d-ouvrier

    Sciences Po Paris a annoncé une refonte de sa procédure d’admission avec la suppression de l’écrit. Le prestigieux établissement entend ainsi attirer des candidats moins homogènes socialement. Le sociologue Vincent Tiberj, qui mène une réforme analogue à Sciences Po Bordeaux, souligne la nécessité de mettre les moyens nécessaires pour ouvrir ces écoles.

    #enseignement_supérieur #concours,_voie_d’entrée,_Conventions_éducation_prioritaires,_Sciences_Po_Paris

  • « Sciences Po prend conscience que le système des grandes écoles est inégalitaire »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260619/sciences-po-prend-conscience-que-le-systeme-des-grandes-ecoles-est-inegali

    Sciences Po Paris a annoncé une refonte de sa procédure d’admission avec la suppression de l’écrit. Le prestigieux établissement entend ainsi attirer des candidats moins homogènes socialement. Le sociologue Vincent Tiberj, qui mène une réforme analogue à Sciences Po Bordeaux, souligne la nécessité de mettre les moyens nécessaires pour ouvrir ces écoles.

    #enseignement_supérieur #Conventions_éducation_prioritaires,_concours,_Sciences_Po_Paris,_voie_d’entrée,_A_la_Une

  • Gilets jaunes : la Ligue des droits de l’Homme de Montpellier dénonce la répression judiciaire
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/gilets-jaunes-ligue-droits-homme-montpellier-denonce-re

    Dans un rapport dévoilé jeudi 20 juin, la Ligue des droits de l’Homme de Montpellier examine les réponses judiciaires apportées au mouvement des Gilets jaunes, à travers 46 cas traités par le tribunal correctionnel de Montpellier de fin décembre à mi-mars. Les prévenus étaient entre autres poursuivis pour dégradation de biens (20% des cas), violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique (28% des cas), ou encore participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences (63% des cas)*.

    La LDH s’interroge sur ce dernier point : elle s’étonne en effet que cette infraction soit quasi-systématiquement envisagée par le Parquet alors que par essence, la preuve de cette infraction est très difficile à rapporter. Par exemple, il faut pouvoir prouver que le prévenu savait que ledit groupement était constitué en vue de la préparation de violences. Or, dans les cas jugés à Montpellier, « l’infraction semble se présumer par la seule présence du prévenu dans ou à proximité de la manifestation après 17h », note l’association, qui dénonce une « justice prédictive ».
     

    La Ligue des droits de l’Homme pointe aussi du doigt la pratique quasi-systématique de la comparution immédiate, « quelle que soit la gravité des faits, dès lors qu’il s’agissait d’une infraction commise ’en marge du mouvement de contestation des gilets jaunes’ ». Pour l’association, ce choix aboutit à une réponse pénale plus sévère en comparaison avec les audiences classiques, et constitue de fait une « véritable violence institutionnelle ». Avec la comparution immédiate, les Gilets jaunes, qui pour la plupart n’avaient jamais eu affaire à la justice et qui découvrent donc ce monde, arrivent « sonnés souvent par les 24 à 48 heures de garde à vue », sans avoir eu le temps de préparer leur défense.
     
    […]

    Tout cela témoigne de la volonté du pouvoir en place de restreindre la liberté de manifester et d’aller et venir, juge la LDH. « Il faut faire peur », « juger vite et frapper fort » constate-t-elle, s’interrogeant en conclusion de son rapport sur le « deux poids deux mesures » qu’elle constate : les victimes de violences policières attendent elles toujours que l’on donne suite à leurs plaintes.

    Le rapport est diffusé ici :
    https://www.dropbox.com/s/lsqwluhdnh43hsr/Legal%20Team%20répression%20judiciaire%20juin%202019.pdf

    • Dans le rapport de la LDH Montpellier :

      D’autant que les Gilets Jaunes n’ont dans leur grande majorité jamais eu affaire à la justice. C’est un monde qu’ils découvrent et pensent qu’il est préférable d’être jugé immédiatement afin d’en fini au plus vite, « sonnés » souvent par les 24 à 48 heures de garde à vue, mesure pendant laquelle les policiers, pour leur faire croire qu’ils en sortiraient plus vite, les ont incités à ne pas avoir recours à un avocat et à ne pas respecter leur droit au silence.

      Or, si l’on conteste l’infraction, il convient nécessairement de demander un délai pour préparer utilement sa défense, afin de disposer du temps matériel nécessaire pour produire témoignages et vidéos justifiant de sa mise hors de cause, alors qu’en comparution immédiate le tribunal ne dispose que des seuls éléments à charge fournis unilatéralement par les services de police.

      Et même quand les faits sont avérés, seul le délai permettra là aussi de produire témoignages et vidéos permettant de resituer dans son contexte l’infraction reprochée – laquelle n’est bien souvent qu’une réplique à un usage disproportionné de leurs moyens de coercition par les forces de l’ordre –, avec pour résultat une diminution de la peine par rapport à celle qui aurait été appliquée en comparution immédiate.

      Mais il y a tout de même un risque dans ce cas d’être maintenu en détention, ce qui pousse certains à accepter d’être jugés « en l’état »… et de se voir condamnés à une peine de prison au moins en partie ferme.

    • Sur les poursuites sur le chef de participation à un groupement violent :

      Il convient de s’interroger sur les preuves de la culpabilité des prévenus poursuivis du chef de participation à un groupement violent : article 222-14-2 du Code pénal.

      […]

      En réalité, cette infraction doit être envisagée comme permettant de sanctionner des faits commis par le prévenu et constitutifs d’une infraction pénale dont la peine encourue est plus forte que celle visée par l’article 222-14-2 du Code pénal, mais sans incidence réelle pris isolément.

      Exemples :
      • jet d’une bouteille plastique aux 3/4 vide sur les forces de l’ordre sans les toucher
      • jet de 4 pommes de terre sur les forces de l’ordre sans les toucher
      • prévenu qui ramasse un fumigène au sol, ou un caillou
      • prévenu qui transporte dans son sac des cailloux
      • prévenu qui ramasse des pierres avant de les déposer plus loin
      • jet de mottes de terre sur un policier
      • renvoi d’une grenade de gaz lacrymogène sur les forces de l’ordre
      • port d’un T-shirt « Force et Honneur » et prise en main d’une bouteille de bière vide

      Cette infraction semble également servir d’infraction « filet de sécurité », c’est-à-dire une infraction permettant au Parquet de pallier à l’éventualité d’une relaxe sur d’autres chefs d’inculpation lorsque les éléments de preuve ne sont pas suffisants :
      • prévenu contestant avoir délibérément frappé un policier : en l’espèce, il indiquait qu’il était aspergé de gaz lacrymogène et qu’il a agité son drapeau pour essayer de faire circuler l’air mais qu’il a ainsi porté involontairement un coup au policier ; il indiquait également avoir été auparavant victime de violences policières
      • prévenu qui enclenche à deux reprises la flamme de son briquet pendant quelques secondes sur une poubelle
      • violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, poursuivies sur les seules déclarations du policier victime

    • Et les victimes de violences policières ?

      Par comparaison à cette procédure « juger vite et frapper fort », les nombreuses victimes répertoriées de violences policières sont toujours dans l’expectative, alors que notamment 4 pendant cette période ont été atteintes d’un tir de LBD 40 dans la tête, ce qui est rigoureusement illégal !

      Des plaintes circonstanciées, recoupées par des témoignages et des vidéos ont été adressées à l’IGPN, la police des polices, et doublées auprès du Parquet, maître des poursuites, l’IGPN n’intervenant que sur le plan déontologique. Mais si à ce jour certaines victimes ont bien été entendues par l’IGPN, aucune suite n’est connue, et a fortiori aucune poursuite engagée devant le tribunal.

    • CONCLUSION

      Le Parquet de Montpellier a eu recours quasi-systématiquement à la procédure de comparution immédiate dans le cadre des poursuites visant les Gilets Jaunes, sans procéder à une appréciation au cas par cas en fonction de la gravité des faits reprochés et la suffisance ou non des charges retenues.
      • Ce mode de comparution entraîne inévitablement en pratique une réponse plus rapide et plus sévère
      • Le choix du Parquet porte également sur l’infraction visée, c’est à dire quasi-systématiquement le délit de participation à un groupement qualifié de violent. Ce délit, créé par le législateur et largement critiqué et critiquable, permet d’aboutir à une répression de tous les faits matériels qui n’auraient en l’absence de cette infraction pas fait l’objet d’une répression pénale.

      Il s’agit de faire peur, et d’interdire la rue comme moyen d’expression : à travers les Gilets Jaunes, c’est le mouvement social en tant que tel qui est visé par cette volonté de stigmatisation et qui doit donc préparer les moyens de sa riposte et s’affirmer.

      N.B. La Legal Team de Montpellier n’est pas isolée. Elle est en lien avec d’autres structures participant de la même philosophie, notamment à Toulouse, Bordeaux et Nantes.

      Pour l’Observatoire Nantais des Libertés dans son rapport « Exercice du maintien de l’ordre à Nantes et respect des droits - mai 2017 / mai 2019 » : « Le terrorisme a justifié la banalisation de mesures considérées antérieurement comme d’exception ».

      De son côté, l’Observatoire Girondin des Libertés Publiques, dans son rapport « Maintien de l’ordre à Bordeaux » - 17 novembre 2018 / 16 février 2019 - », soupçonne « l’existence d’un fichier des manifestants constitué illégalement par les services d’enquête ».

      Enfin, l’Observatoire des Pratiques Policières de Toulouse, dans son rapport « Un dispositif de maintien de l’ordre disproportionné et dangereux pour les libertés publiques - mai 2017 / mars 2019 - » enfonce le clou : « À laisser la police s’autonomiser et exercer sa violence sans retenue et sans déontologie, on court le risque de changer de régime et de glisser vers des formes totalitaires de maintien de l’ordre. »

      Vous avez dit « démocratie » ?...

  • L’automobiliste qui a renversé quatre « gilets jaunes » à Rouen en février est un gendarme mobile _
    Coralie Moreau - france bleu - 21 Juin 2019 -

    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/exclu-france-bleu-affaire-des-gilets-jaunes-renverses-a-rouen-un-gendarme

    C’était il y a 4 mois. Le 16 février dernier, 4 gilets jaunes avaient été renversés par un automobiliste lors d’une manifestation. Le chauffeur avait pris la fuite avant de se rendre à la police et d’être placé en garde à vue. Selon nos informations, cet homme est un gendarme mobile.

    Le 16 février dernier, la mobilisation des gilets jaunes est encore forte. A Rouen, un automobiliste se retrouve bloqué par le cortège et décide de forcer le passage, renversant 4 manifestants.

    L’homme de 29 ans prend la fuite et finit par se rendre à la police. Il est alors placé en garde à vue. Quatre mois après, l’enquête est en cours", indique le procureur de la République de Rouen, sans plus de précisions.

    Mais selon nos sources, ce chauffeur est un gendarme mobile de l’escadron de Mont-Saint-Aignan, à côté de Rouen. Sa direction n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations mais, à Paris, la direction de la gendarmerie indique qu’il n’était pas en service de samedi-là. 

    Dans cette affaire, une des victimes a porté plainte. Un homme de 47 ans sérieusement touché à la tête. A l’époque, il avait perdu connaissance et avait été hospitalisé pour traumatisme crânien. Résultat, 5 semaines d’ITT (interruption temporaire de travail) et des séquelles aujourd’hui encore, physiques et psychologiques.

    Son avocate, Me Chloé Chalot, s’interroge aujourd’hui sur les lenteurs dans ce dossier : « J’ose espérer que [le fait qu’il s’agisse d’un gendarme mobile] ne joue pas. Je n’ai pas d’information donc c’est difficile pour moi de faire des hypothèses mais ce que je constate, c’est que l’enquête traine ».

    Sollicité à plusieurs reprises, le Procureur de la République de Rouen indique désormais que « l’enquête est en voie d’achèvement ».

    #violence #enMarche #gendarmerie #police #GiletsJaunes #Gilets_Jaunes #violences_policières #Untermenschen pour la #justice, on peut en réver #rouen

  • Les oubliés d’#Indochine du Camp de #Saint-Livrade.

    Cinquante ans après la chute de Dien Bien Phu, des Français rapatriés d’Indochine vivent toujours dans des baraquements.

    Une route défoncée. Des dizaines de #baraquements délabrés, alignés les uns à côtés des autres, marqués d’une lettre ou d’un numéro, et surmontés d’un toit de tôle. A quelques kilomètres du coeur de Sainte-Livrade, un village d’un peu plus de 6.000 âmes, posé sur les berges du Lot, une simple pancarte indique l’entrée du « #Centre_d'accueil_des_Français_d'Indochine », le #CAFI.

    C’est là, dans cet ancien camp militaire, que sont arrivés en avril 1956, 1.160 réfugiés, dont 740 enfants, rapatriés d’Indochine. Après les accords de Genève de 1954 et le retrait de la France du Sud-Vietnam, l’Etat français a pris en charge ces #couples_mixtes ou ces #veuves de Français (soldats ou fonctionnaires), qui fuyaient la guerre et le communisme. L’Etat les a hébergés « provisoirement » -selon les mots employés en 1956 par les autorités - dans ce #camp_de_transit. Puis les a oubliés. Cela fait cinquante ans qu’ils attendent, cinquante ans qu’ils vivent là.

    « Nous sommes restés toutes ces années sans comprendre, sans rien dire », dit Jacqueline Le Crenn. Agée de 91 ans, cette vieille femme eurasienne vit dans le même baraquement depuis qu’elle a quitté le Tonkin de son enfance, il y a près d’un demi-siècle. Son appartement comprend une entrée-cuisine, une chambre-salon, et une pièce transformée en pagode, où elle voue son culte au Boudha. « Je me suis habituée au camp et à cette vie, poursuit-elle. Je veux mourir ici. »

    Jacqueline fait partie des 48 « ayants-droits » encore en vie, sur les quelque 200 personnes hébérgés au CAFI. La plupart des enfants de rapatriés ont quitté le camp. Mais les plus fragiles sont restés : les veuves, qui n’ont jamais eu les moyens de s’installer ailleurs ; les enfants qui n’ont pas trouvé de travail ; les malades et les handicapés.

    "La guerre est venue et nous avons tout perdu"

    Selon l’association « Mémoire d’Indochine », une quinzaine de personnes handicapées vivent au CAFI, dans des conditions très précaires. Des silhouettes mal assurées hantent en effet le centre des rapatriés. Comme cet homme au teint sombre et aux yeux bridés, claudiquant le long des barraquements. Ou ce quadragénaire aux cheveux longs, qui erre dans le camp en parlant tout seul. « Certains enfants du centre ont fait des crises d’adolescence difficiles, explique le président de Mémoire d’Indochine, Georges Moll. Ils ont été conduits à l’hôpital psychiatrique, et en sont ressortis dans un état catastrophique. »

    Jacqueline Le Crenn vit seule depuis le départ de ses six enfants. La mère de cette femme au physique sec était Vietnamienne et son père, mort à la guerre de 1914-18, Français. « Nous sommes pupilles de la nation », dit fièrement Jacqueline. La vieille femme voûtée, assise à côté d’un poêle à gaz, raconte sa vie d’avant, la « vie heureuse ». La construction d’une maison au Tonkin, où son mari et elle avaient projeté de s’installer, l’achat de rizières pour leurs vieux jours. « Et puis la guerre est venue et nous avons tout perdu. »

    Après la chute de Dien Bien Phu, en 1954, la famille Le Crenn, comme la plupart des rapatriés d’Indochine, ont dû quitter le nord pour le sud du Vietnam. Ils ont ensuite attendu à Saigon, dans des camps, avant de prendre le bateau pour Marseille et d’être hébergés dans plusieurs centres de transit en France. Sainte-Livrade est l’un des deux seuls camps qui subsistent aujourd’hui, avec celui de Noyant, dans l’Allier. « C’était un déchirement, raconte encore Jacqueline. La traversée a duré un mois. Je me disais que ce n’était plus la vie. Les autres étaient sur le pont. Moi j’étais au fond du bateau et je pleurais. »

    En arrivant au camp de Sainte-Livrade, alors entouré de barbelés, le fils de Jacqueline a demandé : « Maman, c’est ici la France ? » « Le plus dur, c’était le froid, précise Jacqueline. Ensuite, il a fallu tenir, tout reconstruire, trouver de quoi vivre. » Beaucoup de rapatriés ont été embauchés dans les usines d’agro-alimentaire de la région. Ou travaillaient dans les champs de haricots.

    Claudine Cazes, 11ème de 16 enfants - et première à être née dans le CAFI, en 1957 -, se souvient des heures d’« équeutage ». « Des sacs de haricots arrivaient au camp le matin et devaient être prêts pour le soir, raconte cette aide-soignante de 47 ans, qui a quitté le camp en 1977. Tout le monde s’y mettait. » Sa mère, Vuong, âgée de 81 ans, vit toujours au CAFI. Son père, Paul, est mort l’année dernière. Français d’origine franco-chinoise, il avait fait de prestigieuses études en Indochine, et travaillait dans les forces de sécurité. Mais en arrivant en métropole, Paul Cazes n’a pas pu intégrer la police française, et a dû travailler à l’usine.

    "L’Etat français sait ce qu’il nous doit. Moi, jamais je ne lui réclamerait rien"

    Logé dans un autre barraquement du camp, Emile Lejeune, 84 ans, dit ne pas avoir de « nostalgie ». Pour sa mère et lui, le rapatriement de 1956 fut un soulagement. Militaire du corps expéditionnaire français en extrême orient (CEFEO), ce fils d’un magistrat français et d’une princesse vietnmienne a été fait prisonnier par le Vietminh en 1946, et est resté sept ans en captivité. « Là-bas, la vie et la mort étaient sur le même plan, témoigne Emile. Beaucoup de mes camarades sont morts de dysenterie, du palu, ou de malnutrition. Le pire, c’était le lavage de cerveau. On nous affaiblissait pour nous inculquer le communisme. » Sur près de 40.000 prisonniers du CEFEO, moins de 10.000 ont survécu aux camps du Vietminh.

    Chez Emile, une photo de jonque, voguant dans la baie d’Halong, des statues de Boudha, et plusieurs couvre-chefs : le traditionnel chapeau conique des vietnamiens, un chapeau colonial usé et un képi de soldat français. Son vieux képi entre les mains, le vieil homme aux yeux bridés dit qu’il n’a « pas de haine en lui ». « Mais je suis attristé, ajoute-t-il. Parce que la France en laquelle nous croyions ne nous a pas accueillis. Nous n’avons jamais été considérés comme des Français, mais comme des étrangers. Parqués, surveillés, puis abandonnés. » Emile, lui, demande juste « un peu de reconnaissance ». Au nom de « ces dames du CAFI, trop humbles pour réclamer ». Au nom de ces « épouses ou mamans de combattants, pour certains morts au champ d’honneur, morts pour la France. »

    D’abord rattachés au ministère des affaires étrangères, les rapatriés du CAFI ont ensuite été administrés par huit ministères successifs. Les directeurs du camp étaient des anciens administrateurs des colonies. « Ils reproduisaient avec nous leurs mauvaises habitudes de là-bas, se souvient Jacqueline Le Crenn. Ils nous traitaient comme des moins que rien. Nous devions respecter un couvre-feu et l’électricité était rationnée. »

    Au début des années 1980, la commune de Sainte-Livrade a racheté les sept hectares de terrain à l’Etat pour 300.000 francs, avec le projet de réhabiliter le centre. Mais ces bâtiments, contruits avant-guerre pour abriter provisoirement des militaires, n’ont jamais été rénovés. Longtemps, il n’y a eu ni eau chaude, ni salle d’eau, et des WC communs. « Pas d’isolation, pas d’étanchéité, sans parler des problèmes d’amiante, et des réseaux d’électricité hors normes », énumère la première adjointe au maire, Marthe Geoffroy.

    En 1999, la municipalité, aidée de l’Etat, a engagé un programme de réhabilitation d’urgence pour les logements ne bénéficiant pas du confort sanitaire minimal. Des travaux à « but humanitaire » dans l’attente d’une solution pour l’ensemble du CAFI. Mais depuis, rien. Le maire (UMP), Gérard Zuttion, se dit bien « un peu choqué » par cette « sorte d’abandon ». Mais il dit aussi que la commune n’a pas les moyens « d’assumer seule les déficiences de l’Etat vis-à-vis de cette population ». Le maire évoque des « projets de réhabilitation sérieux pour les prochains mois ». Puis il se ravise, parle plutôt « d’années ». « A cause de la lenteur de l’administration... »

    « C’est trop tard, tranche Claudine. Tout ce que nous voulons, au nom de nos parents, c’est la reconnaissance. » Sa mère, Vuong, écoute sa fille sans rien dire, s’affaire dans la cuisine puis s’assoit dans un grand fauteuil d’osier. Au crépuscule de sa vie, cette femme jadis ravissante, des cheveux blancs tirés dans un chignon impeccable, n’attend plus rien. Tous les matins, elle apporte une tasse de café sur l’autel où repose une photo de son mari, disparu l’année dernière. Elle dépose d’autres offrandes et brûle un bâton d’encens. Avant de mourir, l’homme de sa vie répétait à ses seize enfants : « Ma seule richesse, c’est vous. L’Etat français sait ce qu’il nous doit. Moi, jamais je ne lui réclamerait rien. Nous vivons dans le camp des oubliés. »

    http://www.rapatries-vietnam.org/oublies-indochine.php

    #camps #France #histoire #rapatriés

    Galerie photo :
    http://www.rapatries-vietnam.org/photos/cafi1/galerie-cafi.htm

    • La mémoire d’Indochine en pointillés dans le village de Sainte-Livrade

      Un fruit du dragon, un bananier, l’autel des ancêtres. Dans le sud-ouest de la France, un air d’Indochine plane sur la localité de Sainte-Livrade, 60 ans après l’arrivée de 1.160 rapatriés dont les descendants tentent de sauver la mémoire.

      C’était dans ce camp de l’armée française, comptant à l’époque 26 baraquements, un peu en dehors du village agricole de quelque 3.500 habitants, que ces « rapatriés d’Indochine », dont quelque 740 enfants, se sont installés en avril 1956, deux ans après les Accords de Genève marquant la fin de la Guerre d’Indochine, le départ des troupes françaises et l’indépendance du Vietnam et du Laos.

      Ils étaient Français, issus de couples mixtes pour certains. Il y avait aussi des veuves, et, disent certains avec une certaine pudeur, des « secondes familles » indochinoises de soldats français.

      Et alors que la France commémore la chute il y a 60 ans de Dien Bien Phu, le 7 mai 1954, il reste encore à Sainte-Livrade, à l’est de Bordeaux, une centaine de ces rapatriés et leurs enfants, dont une poignée vit encore dans les baraquements d’origine, à côté de maisons murées en passe d’être rasées.

      Il y a par exemple dans le « D1 » Mme Thi Lua Fanton d’Andon, qui explique fièrement qu’elle a eu 12 enfants, dont cinq nés en Indochine, d’où elle est arrivée à l’âge de 27 ans avec son mari, un militaire français.

      Tous ont vécu dans ce logement-bâtisse d’environ 60 m2, divisé en trois pièces : un salon-cuisine et deux chambres. « Elle préfère rester là, on lui offrirait un château qu’elle n’en voudrait pas », explique Patrick Fernand, président de l’Association des amis du Cafi (Centre d’accueil des français d’Indochine) de Sainte-Livrade, lui même descendant de rapatriés.

      De sa vie d’avant, Madame Thi, 87 ans, une femme frêle au sourire doux qui cuisine toujours avec des baguettes, parle peu. Juste le souvenir ébauché de son départ de Hanoï, dans le nord, où elle vivait, pour Saïgon, dans le sud, où « il faisait très chaud », avant d’être emmenée en France.

      Pour éviter les représailles sur ces militaires, fonctionnaires ou proches de Français, les autorités avaient décidé de les évacuer et de les accueillir, dans divers centres, en particulier à Noyant (centre), à Bias (sud-ouest) et à Sainte-Livrade. Ils furent les premiers « rapatriés », bien avant ceux d’Algérie.

      Des milliers s’éparpillèrent sur tout le territoire et les plus démunis furent installés dans des camps, une situation en principe provisoire et précaire. Dans les baraquements de Sainte-Livrade, où la France a aussi reçu des Républicains espagnols, l’eau chaude faisait défaut, l’isolation était nulle et l’électricité, rationnée.

      – ’Sale chinetoque’ -

      "Nous avons été très mal accueillis. On était partout humiliés. On nous disait +sale chinetoque+, se souvient Robert Leroy, 68 ans, ouvrier à la retraite, fils d’un colonel de l’armée française. Mais ces rapatriés, qui avaient leur école dans le camp, « n’ont pas fait de bruit », complète Patrick Fernand non sans rappeler que dans la France de l’après-guerre la vie était dure pour tous.

      L’Etat, qui a cédé le camp à la commune de Sainte-Livrade au début des années 1980, « ne s’en est pas beaucoup occupé », témoigne aussi l’ancienne maire du village, Claire Pasut.

      C’est finalement au début des années 2000 que les descendants ont commencé à réclamer. Etrangement, ils craignaient la destruction des baraquements, qui, bien qu’insalubres, semblaient être le réceptacle de toute leur mémoire.

      « Des autels privés (de culte aux ancêtres) ont dû être détruits. C’est très douloureux », explique Patrick Fernand.

      Un accord a finalement été trouvé en 2008 pour la construction de nouveaux logements. Six ans plus tard, la dernière livraison de maisons est prévue en juillet.

      Le frère aîné de Patrick Fernand, Pierre, s’installera au « 17, rue de la Soie ». Un déménagement qu’il vit comme un déracinement, même s’il a lieu à quelques centaines de mètres. L’architecture évoque pourtant le Vietnam : maisons en bois, pergolas rouges, entre lesquelles poussent des cerisiers.

      Dans les deux nouvelles épiceries, on trouve tous les produits du pays : gâteaux au soja, gingembre, pho et soupe aux raviolis, très appréciés des autres habitants du village qui s’y arrêtent pour déjeuner.

      Mais les « rapatriés » espèrent que le quartier du souvenir qu’on leur a promis dans quatre anciens baraquements comprenant la pagode, la chapelle et un lieu de mémoire, sera bien construit.

      « Allez on trinque pour la dernière fois, après ils vont tout raser », dit Patrick Fernand.

      https://www.20minutes.fr/societe/1369581-20140507-20140507-memoire-indochine-pointilles-village-sainte-livr

  • Nouvelle offensive de l’exécutif sur l’immigration
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/06/11/nouvelle-offensive-de-l-executif-sur-l-immigration_5474629_823448.html

    Plusieurs déclarations d’Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont mis en alerte les députés de l’aile gauche de la majorité.

    En sortant de l’Elysée ce 30 avril, les députés La République en marche (LRM) de la commission des lois ont préféré garder le silence. Emmanuel Macron vient de les recevoir comme il le fait de temps en temps. Lors de cet échange, les députés ont été surpris d’entendre le président de la République s’« arrêter longtemps » sur la question de l’immigration, les plongeant dans un certain malaise.

    « Il nous a dit en substance : “Ne vous y trompez pas, la question de l’immigration, comme celle de la sécurité, est encore devant nous” », raconte l’un des présents. Un autre explique que le chef de l’Etat a annoncé aux députés que la loi asile et immigration, dite « loi Collomb », entrée en vigueur au 1er janvier, est « déjà obsolète ».

    Le texte, qui a notamment permis d’allonger la durée de rétention, avait semé la division dans les rangs de la majorité lors de son examen à l’Assemblée. Mais, que ce soit en matière d’expulsions ou d’accélération du traitement des demandes d’asile, elle n’a pas produit de miracle. Le gouvernement s’inquiète de voir la demande d’asile augmenter de 13 % depuis le début de l’année, après une hausse de 22 % en 2018. « Le nombre de demandeurs d’asile est très nettement en baisse en Europe. Le seul pays qui garde toute son attractivité, c’est notre pays, c’est un problème », estime Didier Paris, député LRM de la Côte-d’Or.

    La sortie du chef de l’Etat a néanmoins provoqué un grand malaise dans l’assistance. « C’est un thème qui met en pyrolyse la moitié du groupe », résume l’un d’eux. Les questions régaliennes et de liberté publique font partie des pierres d’achoppement au sein de la majorité. « Une bonne partie du groupe est progressiste sur ces questions », prévient le député Aurélien Taché (Val-d’Oise), qui regrette par ailleurs que « beaucoup au gouvernement fantasment les inquiétudes des Français sur l’immigration ».

    • Suite de l’offensive, toujours sous #paywall

      Comment le gouvernement veut enrayer la demande d’asile
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/06/11/comment-le-gouvernement-veut-enrayer-la-demande-d-asile_5474631_823448.html

      La « loi Collomb » vient à peine d’entrer en vigueur mais le ministère de l’intérieur prépare déjà de nouvelles mesures pour lutter en priorité contre la demande d’asile des Balkans.

      C’est un bilan que le gouvernement ne veut pas avoir à défendre. La demande d’asile en France est en augmentation constante alors qu’elle diminue depuis trois ans en Europe. Bien que certains outils de la loi asile et immigration de 2018, dite « loi Collomb », viennent à peine d’entrer en vigueur, le gouvernement veut d’ores et déjà mobiliser de nouveaux leviers pour réduire l’« attractivité » de la France et « rendre les abus moins faciles », explique une source au ministère de l’intérieur.

      Les autorités ont notamment dans le viseur les requêtes, jugées anormales, des Géorgiens et des Albanais. Ces derniers sont actuellement les premiers à solliciter la protection de la France, alors que leurs pays sont considérés comme « sûrs ». A côté d’eux, les Afghans déjà déboutés dans d’autres Etats membres, comme l’Allemagne ou la Suède, ou les ressortissants d’Afrique de l’Ouest, pèsent aussi sur la demande d’asile.

      Ces phénomènes ont été mal anticipés. Conséquence : cela entretient l’idée d’une situation mal maîtrisée à un moment où la majorité veut durcir son discours. Avec seulement un demandeur d’asile sur deux hébergé par l’Etat, cela alimente en outre le phénomène des campements de migrants et le courroux des municipalités concernées, en particulier à Paris. Cela fait enfin gonfler le budget de l’allocation pour demandeur d’asile (ADA ; 6,80 euros par jour) dans un contexte où la loi de finances tablait sur une stabilité en 2019.

      « Le système est embolisé », constate un haut fonctionnaire. Le gouvernement ne parvient pas, comme il l’ambitionnait, à réduire de douze à six mois le délai moyen de traitement des demandes. Et plus elles tardent à être traitées, plus le dispositif d’hébergement est mobilisé, plus longtemps les personnes touchent l’ADA et plus Bercy s’irrite.

      Pour y remédier, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), qui décide de l’octroi de l’asile et dont les effectifs s’élèvent à 820 personnes en 2018, va bénéficier d’une centaine de recrutements supplémentaires. L’objectif est de réduire les « stocks » de dossiers en attente. Ceux des Balkans seront examinés en priorité. « Début 2019, on était à plus d’un an de traitement d’une demande d’asile géorgienne, si l’on additionne la procédure Ofpra et l’appel, justifie un cadre du ministère de l’intérieur. _Autant de temps pendant lequel l’ADA est versée. » Depuis janvier, l’Ofpra se délocalise d’ailleurs régulièrement dans les préfectures où la demande d’asile géorgienne explose, comme à Strasbourg ou Bordeaux. Un dispositif déjà opérationnel pour les Albanais.

  • « Gilets jaunes » : face aux manifestants, de plus en plus de policiers choisissent l’anonymat au tribunal
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/05/24/gilets-jaunes-face-aux-manifestants-de-plus-en-plus-de-policiers-choisissent

    Le titre est réducteur : on voit bien que l’anonymisation va bien au delà des seuls tribunaux.

    L’anonymisation des forces de l’ordre dans les procédures judiciaires, auparavant réservée aux dossiers d’antiterrorisme, s’est multipliée depuis le début du mouvement des « gilets jaunes ». Une disposition adoptée après l’assassinat de deux fonctionnaires de police à Magnanville (Yvelines) à l’été 2016, et entrée en vigueur en avril 2018, a permis d’élargir la possibilité de l’identification « sous RIO » d’un policier dès lors que « la révélation de son identité (…) est susceptible de mettre en danger sa vie ou son intégrité physique, ou celle de ses proches ». A charge pour la hiérarchie policière de délivrer les autorisations.

    L’identification sous RIO est apparue dans au moins une centaine de dossiers depuis le début des manifestations

    En Loire-Atlantique par exemple, la DDSP a autorisé dès 2018 ses 1 300 policiers à avoir recours à l’anonymat dans plusieurs situations : lorsqu’ils rédigent un procès-verbal ou sont amenés à témoigner ou à demander des dommages et intérêts pour des faits passibles de plus de trois ans d’emprisonnement. L’anonymat reste cependant impossible lorsque les policiers sont eux-mêmes mis en cause.

    Inutilisée jusqu’au mois de novembre 2018, l’identification sous RIO est apparue, depuis le début des manifestations des « gilets jaunes », dans plus d’une cinquantaine de dossiers jugés dans les tribunaux de grande instance de Nantes et de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), selon les remontées d’avocats de manifestants et de policiers recueillies par Le Monde. Le dispositif est encore inutilisé à Paris, Toulouse ou Lyon, selon plusieurs avocats, mais une dizaine de policiers l’ont demandé à Bordeaux, affirme leur conseil, Me Guillaume Sapata.
    Lire : Quand des « gilets jaunes » disent manifester « la boule au ventre »

    Ce recours à l’anonymat pour des procédures liées au maintien de l’ordre traduit un niveau de crainte inédit des policiers quant à l’exposition de leur identité. « Ce n’est pas le fait que le prévenu connaisse notre nom qui pose problème, mais le fait qu’il puisse, avec son entourage, le diffuser sur Internet », estime le fonctionnaire menacé. Le précédent du site CopWatch, qui diffusait en 2011 les noms et les photographies de fonctionnaires avant d’être fermé, hante encore une partie de la profession.

    « On sait où il étudie, fais gaffe »

    L’identification sous RIO est avant tout demandée par les fonctionnaires de la BAC et des compagnies départementales d’intervention, qui évoluent chaque samedi « à domicile », selon l’expression d’un policier, contrairement aux CRS et aux escadrons de gendarmes mobiles, opérant dans toute la France. A Nantes, un policier raconte qu’il y a quelques mois un manifestant l’a interpellé par son prénom et celui de l’un de ses enfants, avant de lui lancer : « On sait où il étudie, fais gaffe. »

    Selon Jean-Christophe Bertrand, directeur départemental de la sécurité publique en Loire-Atlantique, la présence d’une « mouvance d’ultragauche » dans la région de Nantes a favorisé la multiplication de ce type de menaces.

    « Les manifestations d’opposition au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, puis contre la loi travail, ont été très dures et très violentes pour les fonctionnaires, estime le chef de la police nantaise. L’anonymat est une bonne extension de la protection policière, notamment quand les menaces touchent leur famille. »

    A Nantes, le recours de plus en plus fréquent à l’anonymat par les fonctionnaires fait, cependant, débat. Le 14 mai, un manifestant « gilet jaune », jugé pour avoir lancé des pierres et des morceaux de grenade lacrymogène sur des fonctionnaires de police lors de l’acte XII de la mobilisation, le 2 février, a été relaxé par le tribunal. Les magistrats ont considéré que « la décision générale d’anonymisation n’apparaît pas motivée » pour les deux victimes présumées et les deux auteurs des procès-verbaux, et qu’« aucun élément ne permet d’établir l’existence du risque d’atteinte à l’intégrité physique des quatre agents concernés ».

    Les juges nantais ont décidé de la nullité de la procédure. Une logique qui a abouti à au moins trois relaxes de manifestants depuis janvier – dans le reste des dossiers, les magistrats ont mené la procédure jusqu’au bout, malgré l’anonymat des policiers.

    #maintien_de_l'ordre #police #justice

  • Des députés veulent interdire l’#avion sur les courts trajets en France
    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/des-deputes-veulent-interdire-l-avion-sur-les-courts-trajets-en-france_

    Favoriser le train aux avions trop polluants. Plusieurs députés, notamment l’élu de La France insoumise François Ruffin, ont déposé plusieurs amendements à la Loi d’orientation des #mobilités (#LOM). L’un de ces textes propose d’interdire les #vols_intérieurs sur un parcours faisable en train qui durerait jusqu’à 2h30 de plus que le trajet aérien, précise Le Parisien.

    #assemblée_nationale #train

    Les commentaires de l’article…

    • Dur à ficeler un texte pareil… un avion privé ça peut toujours voler. Ça déporterait le problème vers des services hors du circuit standard. Seraient vraiment touchés ceux n’y auraient pas accès… les « pauvres » encore une fois.
      Le temps de trajet, c’est une chose, mais la relouitude, c’est un meilleur critère. Changer de gare à Paris, c’est court, mais c’est chiant, par exemple.
      Je ne défend pas l’avion, mais ça sent l’excès législatif qui se traduit en une règle formelle dont le sens initial a été perdu.
      Argument marteau : souvent l’avion n’est qu’un segment d’un plus long trajet, c’est donc facile de tomber sous la barre des 2h30, pour beaucoup plus de complications en échange, que juste 2h30 de trajet en plus.
      Lille-Toulouse, par exemple, c’est plus long qui Bruxelles-Berlin, et de bcp.

      Je retiens surtout « favoriser le train » et j’aimerais savoir comment ça va se traduire. Car je lis surtout un interdit.

    • De même je vois mal comment on peut résoudre ce problème par le bout de l’interdit. C’est polluant, mais à la base : ça concernait très peu de monde. La clientèle s’est étoffée tout simplement parce qu’il n’y a plus de trains, et que ceux qui restent sont plus chers que l’avion !

      D’après moi la seule vraie manière de résoudre ça, enfin en tout cas le point prioritaire, c’est avant tout : remettre des trains partout, dont plein qui ne passent PAS par Paris, dans le centre de la France, etc.

      Et imposer des baisses de prix drastiques, et aussi retrouver des prix fixes comme il y a 20 ans (là les prix changent en permanence suivant 50000 params exprès, c’est une technique, on avait vu un article là-dessus).

      Si le commun des mortels a des trains souvent et peu chers, l’intérêt de prendre l’avion baissera déjà fortement. Après qu’on fasse des lois pour les quelques affairistes et politicien⋅nes, pourquoi pas, mais c’est en second plan.

      #transport #mobilité #avion

    • Sur l’avion, Alternatives économiques a sorti ce mois-ci un dossier sur le sujet (avec un plaidoyer pour le ferroviaire) : https://www.alternatives-economiques.fr/faut-arreter-de-prendre-lavion/00089449

      Pour le train, un gros effort serait à faire pour améliorer les dessertes, mais cela passe aussi nécessairement par une « attaque » du secteur aérien qui profite notamment d’avantages fiscaux et de subventions des collectivités.

    • L’interdiction s’appliquera-t-elle aux hommes politiques ? On aimerait assez qu’ils prêchent par l’exemple sur cette affaire mais je parie qu’ils nous expliqueront que leur temps est trop précieux...

    • Des députés veulent interdire l’avion quand le train va aussi vite
      https://reporterre.net/Des-deputes-veulent-interdire-l-avion-quand-le-train-va-aussi-vite

      François Ruffin, avec le soutien des députées Delphine Batho et Mathilde Panot, a présenté hier, lundi 3 juin, une proposition de loi visant à interdire certains vols intérieurs. Le but est de peser sur les débats autour du projet de loi mobilité, et de remettre la question de l’aérien dans un texte qui voulait l’ignorer.

  • RUES DE NÉGRIERS - Des élèves bordelais rebaptisent deux rues | Mémoires et Partages

    http://www.memoiresetpartages.com/2019/05/17/rues-de-negriers-des-eleves-bordelais-rebaptisent-deux-rues

    https://i0.wp.com/www.memoiresetpartages.com/wp-content/uploads/2019/05/Rues-rebaptisées-College-Goya-28-mai.jpg?resize=640%2C300

    28 MAI – Dans le cadre d’un projet de création artistique transdisciplinaire, les élèves du Collège Goya ont été accompagnés par Mémoires & Partages dans une visite guidée « Bordeaux Nègre » sur les traces de l’esclavage.

    Le parcours « Quartiers de sucre » les a plongés dans l’histoire des raffineries de sucre du quartier Ste-Croix.

    L’étape à l’angle des rues Broca et Gradis a permis aux élèves de comprendre l’importance de la signalétique urbaine et les valeurs qu’elle transmet.

    #franc #racisme

  • Le rose et le jaune ~ Friction Magazine
    https://friction-magazine.fr/le-rose-et-le-jaune-2


    Stonewall Riot

    Nous avons reçu il y a quelques temps ce texte du Front Monstrueux Insurrectionnel de Bordeaux et, à l’approche du mois de Juin, avons décidé de le publier.

    Le rose et le jaune
    « Et si on giletjaunait les marches des fiertés ? »
    par le Front Monstrueux Insurrectionnel

    Cette année les marches des fiertés s’apprêtent à fêter l’origine de leur existence : il y a 50 ans éclatèrent les émeutes de Stonewall à New York. Des émeutes de folles, de trans, de lesbiennes et de pédés comme expression de la rage et de la colère face à la répression policière qui accablaient ces vies invisibilisées et interdites. Des émeutes, c’est-à-dire, une appropriation mais aussi un apprentissage nécessaires de la violence à l’encontre d’une brutalité policière banalisée : arrestations, tabassages, meurtres, maintien dans la précarité et interdiction de se rassembler.

    Cette année, en France, la célébration de ces révoltes se fera dans le contexte électrique du mouvement des Gilets Jaunes qui est lui aussi l’expression du ras-le-bol d’une invisibilisation, celle des périphéries de nos métropoles, une autre sortie du placard en quelques sortes, dans lequel toute une population ne voulait plus se contenter d’y chuchoter leurs blessures, mais d’en défoncer les gonds puis les portes, et déferler dans les rues jusqu’au Fouquet’s.

    Et si, pour une fois, nous pensions les choses ensemble ? Ces différentes invisibilisations et mises au placard ne sont pas dues au hasard ni à un oubli sociétal, c’est une manière de gérer la population en requalifiant cette volonté de soulèvement en saute d’humeur irrationnelle :

    « Et [les Gilets Jaunes] n’étant en fait que les porte-voix d’une foule haineuse, s’en prennent aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels, c’est tout simplement la négation de la France ! Le peuple est souverain. Il s’exprime lors des élections. Il y choisit des représentants qui font la loi précisément parce que nous sommes un État de droit ». Emmanuel-Macron-Président-de-la-République-française, 31 décembre 2018.

  • L’inflammation, une immunité innée qui s’est retournée contre l’humanité
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/14/l-inflammation-mal-du-siecle_5461715_3224.html

    Cette réaction de défense de notre corps a protégé l’humanité depuis des centaines de milliers d’années. La vie moderne et sédentaire percute une physiologie façonnée par l’évolution.


    Des cellules de cerveau humain reproduites par ordinateur.

    L’inflammation, chacun de nous l’a déjà éprouvée dans sa propre chair. Ça rougit et ça gonfle ; ça brûle et ça lance. C’est, en réalité, une réaction de défense normale de notre corps, face à une agression : ­infection, blessure physique, tumeur… Partout, dans notre corps, des cellules sentinelles patrouillent. Dès qu’elles détectent un signal suspect, elles envoient des « molécules SOS ». Très vite, les soldats de l’inflammation accourent. C’est que l’enjeu est vital.

    Les armes de cette immunité innée ont été rodées depuis des centaines de milliers d’années. Il s’agissait de juguler nos ennemis ancestraux : ces hordes sournoises de microbes, ces dents et ces griffes des grands prédateurs, ces défenses de mammouths, ces massues des tribus rivales… L’inflammation, ou comment protéger l’humanité chancelante, livrée à un milieu hostile.

    Et pourtant. « L’inflammation est-elle notre amie ou notre ennemie ? », s’interroge le professeur Charles Serhan, de l’Ecole de médecine d’Harvard (Massachusetts, Etats-Unis). « C’est une arme critique pour notre survie. Mais un excès d’inflammation fait le lit de nombreuses maladies chroniques. »

    Depuis trente ans, sa face sombre se révèle peu à peu. Et l’on découvre l’ampleur des dégâts. Elle a beau œuvrer à bas bruit, cette inflammation, quand elle devient chronique, n’en est pas moins la plus meurtrière des pandémies :
    Diabète de type 2
    Infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux
    Obésité
    Cancers
    Asthme
    Maladies neurodégénératives et psychiatriques
    Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ou des articulations
    Psoriasis

    La liste est longue de ces « maladies de civilisation » qui nous minent, sous l’attaque sournoise et répétée d’une alimentation trop riche et d’une ­sédentarité trop grande. Aucun pays n’est épargné.
    « Nous sommes passés, en une centaine d’années, de l’ère des maladies infectieuses à l’ère de l’hygiène et des antibiotiques », résume la professeure ­Karine Clément, spécialiste des maladies cardiométaboliques à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), à Paris. L’ère, également, de l’agriculture ­industrielle, de la révolution des transports et de l’informatique.

    Les forces de pression évolutives qui, durant des centaines de milliers d’années, se sont exercées sur l’humanité de l’ère préindustrielle ne pouvaient anticiper cette révolution qui, au XXe siècle, allait tout bouleverser – pour le meilleur et pour le pire. Elles ont retenu ceux qui survivaient aux infections, aux famines et aux griffes des grands fauves. Comment ? En sélectionnant trois caractères. Pour résister aux infections, il fallait un système immunitaire hyperactif. Revers de la médaille aujourd’hui : une tendance accrue à l’inflammation chronique. Pour résister aux famines, il fallait pouvoir stocker facilement le gras. Revers de la médaille aujourd’hui : une tendance au diabète et à l’obésité. Pour résister aux blessures, il fallait un sang qui coagule facilement.

    Revers de la médaille aujourd’hui : une tendance à la formation de caillots sanguins, menaçant de boucher nos artères.
    Une armée de l’ombre, œuvrant et communiquant par une myriade d’acteurs cellulaires et de molécules chimiques, nomade par essence, élusive : la complexité de notre système immunitaire explique qu’on ait longtemps méjugé son rôle dans cette pandémie moderne.
    Il a fallu attendre la fin du XXe siècle pour mieux cerner la coupable. Et comprendre que, quand cet incendie n’est pas éteint, il ronge à ­petit feu notre organisme. Corrode nos artères. Gangrène notre tissu graisseux. Abîme notre cœur et notre cerveau. Sape nos poumons et notre intestin. Attaque nos articulations. Mine nos muscles et notre foie…

    Premier tissu concerné : la graisse corporelle. « Longtemps le tissu adipeux n’a pas été jugé noble, raconte Karine Clément. Et puis, dans les années 1990, on s’est aperçu qu’il n’était pas qu’un sac inerte rempli de graisse. » Les personnes ­obèses ont des taux sanguins accrus de marqueurs de l’inflammation, découvre-t-on. Dont la fameuse CRP, cette protéine plus abondante dans le sang des patients atteints de maladies chroniques inflammatoires.

    Altération de tous les organes

    Les cellules adipeuses, quand elles se gonflent de gras, fabriquent des messagers de l’inflammation (TNF-alpha, interleukines…), montre-t-on ensuite. Ceux-ci attirent des cellules de l’immunité qui s’accumulent. « Chez les personnes obèses, les gènes de l’inflammation sont très fortement activés dans ces cellules », relève Karine ­Clément. Sous l’action des messagers sanguins, l’inflammation gagne tout l’organisme. « Le fonctionnement de tous les organes est altéré. »Dont le cerveau. Une étude publiée dans Cell Metabolism, le 3 janvier, livre un résultat étonnant. Dans un modèle de souris obèses, les chercheurs ont observé une sénescence accrue des cellules immunitaires du cerveau, ou « microglie ». « Ces cellules sénescentes sont un moteur-clé de l’anxiété induite par l’obésité », indiquent les auteurs, de la Mayo Clinic (Etats-Unis). Elles altèrent la production de nouveaux neurones (neurogenèse) chez l’adulte. En les éliminant, ils sont parvenus à restaurer une neurogenèse et à réduire l’anxiété des rongeurs.

    Et l’athérosclérose, ce fléau mondial ? Ce processus d’érosion des artères a été disséqué. L’offensive commence par un dépôt de graisses (LDL-cholestérol) dans la paroi des artères, où il subit une oxydation. « C’est là qu’entre en jeu l’inflammation, raconte Alain Tedgui, Grand Prix 2018 de l’Inserm (Hôpital européen Georges-Pompidou à Paris). Ce LDL oxydé attire des globules blancs du sang, qui pénètrent dans la plaque. Là, ces cellules se gorgent de LDL oxydé. » Cette boule de graisse grossit, devient plaque d’athérome. « Les macrophages qu’elle renferme sont totalement inaptes à nettoyer les dégâts. » Ils meurent, forment des ­débris qui s’accumulent. Mais ils hébergent des molécules qui favorisent la coagulation : une bombe à retardement. « Plus tard, quand la plaque se fissurera, ils entreront en contact avec le sang : d’où la formation d’un caillot. » Et ce sera l’accident, brutal et ravageur : l’infarctus ou l’AVC.

    Là encore, l’immunité apparaît mi-ange, mi-démon, comme le montreront Alain Tedgui et Ziad Mallat. Certaines molécules anti-inflammatoires, par exemple, sont protectrices (IL-10 et TGF-bêta). Autre découverte : chez des souris ayant fait un infarctus, la taille des plaques peut être réduite par un médicament « anti-CD20 », qui inhibe les cellules délétères.

    Suite logique : chez l’homme, deux essais cliniques préliminaires sont en cours à l’université de Cambridge (Royaume-Uni), sous la direction de Ziad Mallat. Tous deux concernent un petit nombre de patients ayant fait un infarctus. Tous sont sous statine, bêtabloquant et IEC (la triade médicamenteuse classique après un tel accident). Le premier essai évalue, en sus, de faibles doses d’IL-2 pour favoriser l’expansion de cellules bénéfiques. Le second essai teste l’effet d’un anti-CD20.
    Les affections psychiatriques aussi sont ­concernées. « Depuis les travaux de Robert Dantzer, à l’Inserm de Bordeaux, on sait que des cytokines pro-inflammatoires agissent sur le cerveau », indique Pierre Ellul, du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital Robert-Debré (AP-HP). Environ 30 % à 45 % des patients déprimés présentent des taux accrus de CRP, ce marqueur de l’inflammation. « Ils répondent moins bien aux antidépresseurs classiques. » Pour le moment, le concept reste théorique. « Mais, dans cinq à dix ans, cela pourrait changer. »

    C’est une retombée inattendue de l’inflammation : elle jette des ponts entre disciplines. Parce qu’elle est un moteur commun de nombreuses affections, on comprend leur association fréquente chez une même personne. Ainsi les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (une maladie inflammatoire des articulations) souffrent-ils plus souvent d’athérosclérose ; les patients diabétiques ou obèses font plus souvent des cancers ou des accidents cardio-vasculaires ; tous, aussi, souffrent plus de dépressions sévères. « Que les patients atteints de maladies chroniques soient plus déprimés, cela semble logique. Mais ce lien est plus fort avec les maladies inflammatoires », relève Pierre Ellul.

    Pour la même raison, on comprend les bénéfices collatéraux d’un traitement anti-inflammatoire, prescrit contre une maladie, sur les autres pathologies associées d’un patient. Ici, les exemples abondent. « Nous soignons des enfants atteints de lupus sévère », raconte Pierre Ellul. Beaucoup ont des dépressions associées, qui résistent aux antidépresseurs. « Mais quand nous traitons ces lupus par des thérapies ciblant l’inflammation, nous guérissons souvent ces dépressions. »

    Plus inattendu encore : en 2017, les résultats de l’essai Cantos étaient publiés dans le NEJM. Portant sur plus de 10 000 patients ayant une CRP élevée, cet essai évaluait l’impact d’une molécule médicament ciblant l’inflammation (le canakinumab, un anti-IL-1bêta de Novartis) sur le risque d’accident cardio-vasculaire. Ce médicament diminuait ce risque. Mais, en plus, il a fait chuter la mortalité par cancer du poumon et le risque d’arthrite ou de goutte…

    Les cancers, maintenant. « Le rôle de l’inflammation est très exploré. Il est très variable selon les types de tumeurs. Dans les cancers du sein “triple négatif”, par exemple, on voit beaucoup de cellules inflammatoires autour des tumeurs. Mais pas dans les cancers du sein hormono-dépendants », indique le professeur Christophe Le Tourneau, responsable du département d’essais cliniques précoces et d’innovation de l’Institut Curie (Paris et Saint-Cloud). Les cancers colorectaux, par ailleurs, sont associés aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin ; les cancers du foie, à certaines hépatites…

    La question de la poule et de l’œuf

    « L’inflammation chronique est responsable de près de 20 % de tous les décès par cancer dans le monde », estime Shawn Demehri, de l’hôpital général du Massachusetts, dans les PNAS en février. Son équipe a identifié deux déclencheurs d’une inflammation chronique qui favorise des cancers de la peau et du côlon chez la souris. Il s’agit d’un messager chimique, l’IL-33, et d’une catégorie de cellules, des lymphocytes T régulateurs. Leur blocage prévient ce risque de cancers.
    L’inflammation chronique a d’autres effets pernicieux. Elle s’est révélée associée à un déclin cognitif accru. La preuve : pendant vingt ans, une équipe de l’université Johns Hopkins, à Baltimore (Etats-Unis), a suivi 12 336 individus, âgés de 57 ans en moyenne au début de l’étude. Résultats, publiés le 13 février dans Neurology : au bout de vingt ans, le déclin cognitif était supérieur de 12 % chez ceux qui avaient, en début d’étude, les taux les plus élevés de CRP, un des marqueurs de l’inflammation.

    Un doute surgit ici. Cette inflammation est-elle la cause ou la conséquence de ces maladies ? Le débat n’est pas clos. « C’est l’éternelle question de la poule ou de l’œuf, observe Alain Bessis, directeur de recherche au CNRS et professeur attaché à l’ENS (Paris). Par exemple, on sait depuis longtemps que des cellules immunitaires du cerveau, la microglie, sont activées dans toutes les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques…) ou psychiatriques (dépression, autisme, schizophrénie…). » Mais la place de cette inflammation reste incertaine. En tout cas, elle entretient le cercle vicieux.

    « L’inflammation chronique est responsable de près de 20 % de tous les décès par cancer dans le monde », Shawn Demehri, hôpital général du Massachusetts

    « L’inflammation chronique est absolument causale, puisque, si vous interférez avec elle, vous pouvez inverser le cours de ces maladies », assure de son côté Gökhan Hotamisligil, de l’Ecole de santé publique d’Harvard, dans le magazine d’Harvard (mai-juin 2019). Il cite l’exemple du diabète : si vous rendez une mouche diabétique, et qu’ensuite vous bloquez la réponse inflammatoire, vous guérissez son diabète. De même chez la souris, le singe et l’homme, avec les bons outils de blocage. « Bien sûr, plus l’espèce est évoluée, plus les voies de l’inflammation sont complexes. Si bien qu’il est plus difficile d’identifier les processus exacts à manipuler. »

    Et les maladies inflammatoires des articulations, comme la polyarthrite rhumatoïde ? « La compréhension des mécanismes de l’inflammation a permis d’identifier des cibles pour développer des traitements très efficaces », résume le professeur Pascal Richette, rhumatologue à ­l’hôpital Lariboisière à Paris (il déclare des liens d’intérêts avec Pfizer, Lilly, Roche, Celgene). Parmi ces ­cibles, le TNF-alpha et l’IL-6, qu’inhibe une panoplie de molécules aux noms étranges (infliximab, adalimumab, étanercept, tocilizumab, canakinumab…), apparues depuis une vingtaine d’années. Et franchement, il est rare qu’un médicament puisse changer à ce point la vie des malades – auparavant très handicapés par des douleurs et la perte de fonction des articulations touchées. Au prix, certes, d’un risque accru de certaines ­infections. « Mais, globalement, ces traitements sont bien tolérés, en regard de leur efficacité. »

    Au fond, la question est : pourquoi cette inflammation à bas bruit persiste-t-elle ? C’est ici qu’entre en scène le professeur Charles Serhan. Il a ­déterré un trésor : une superfamille de molécules qui, après la phase aiguë de l’inflammation, viennent éteindre ce feu. Il les a nommés « SPM ». ­Résolvines, protectines, marésines, lipoxines : autant de petits lipides qui, en temps normal, mettent fin à cet incendie.

    « Charles Serhan est sur ma liste personnelle des nobélisables, confie Jean-Marc Cavaillon, de l’Institut Pasteur. Son travail sur la compréhension de la résolution de l’inflammation est admirable. » Pourquoi ces molécules sont-elles, parfois, impuissantes à combattre ce feu ? Peut-être sont-elles débordées, l’incendie couvant sans répit. Peut-être sont-elles altérées. « En cas d’obésité et de diabète de type 2, les résolvines sont perturbées », note Karine Clément. Ces molécules ou leurs avatars de synthèse (seuls à être brevetables !) sont à l’étude, chez l’animal et l’homme.

    Effets bénéfiques de l’activité physique

    Mais le plus simple, pour limiter ce feu, n’est-il pas d’adopter des modes de vie favorables ? Le sport, d’abord. A court terme, on sait qu’une activité physique intense induit une inflammation aiguë, vite résolue. Mais, à long terme, un exercice physique régulier, au contraire, a des effets anti-inflammatoires. En témoigne cet essai retentissant, publié en 2007 dans la revue Circulation. Au total, 27 055 femmes ont été suivies sur onze ans. Verdict : un tiers environ des bienfaits de l’activité physique régulière sur le risque ­d’accidents cardio-vasculaires ont été attribués à une baisse de l’inflammation.
    Et la nutrition ? Une restriction calorique chronique abaisse les marqueurs de l’inflammation. Pas facile à mettre en pratique.

    Mieux vaut privilégier une alimentation riche en « bons acides gras » ­nécessaires à la fabrication des SPM, ces « pompiers de l’inflammation ». On les trouve principalement dans les poissons gras, certaines algues, des œufs, de la viande de poulet ou de bœuf. « Bien sûr, il ne suffit pas de manger du poisson pour avoir ces bons acides gras. Mais cela ne peut pas faire de mal ! », estime Jean-Marc Cavaillon.
    Une alimentation vertueuse ? Plus facile à dire qu’à faire. Car l’évolution ne nous a guère sélectionnés pour nos aptitudes à apprécier les choux de Bruxelles. Bien au contraire : elle a favorisé notre appétence pour le sucre et le gras. Peut-on lui en vouloir ? Si nous sommes là aujourd’hui, c’est parce que nos ancêtres sont passés au travers de son filtre implacable.

    • Inflammation : « Mieux vaut stimuler sa résolution qu’empêcher son déclenchement... », Propos recueillis par Florence Rosier

      https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/05/14/inflammation-mieux-vaut-stimuler-sa-resolution-qu-empecher-son-declenchement

      Pour Charles Serhan, de l’Ecole de médecine d’Harvard, la découverte de la famille des SPM - résolvines, protectines...- offre l’espoir de contrôler l’inflammation d’une façon précise et sûre.

      Charles Serhan est professeur d’anesthésie à l’Ecole de médecine d’Harvard et d’immunologie à l’Ecole de médecine dentaire d’Harvard (Massachussetts, Etats-Unis). Il dirige aussi un centre sur les thérapies expérimentales des lésions d’ischémie-reperfusion, au Brigham and Women’s Hospital de Boston. Depuis vingt-cinq ans, il explore les mécanismes cellulaires et moléculaires de résolution de l’inflammation. Il a découvert une superfamille de molécules, les SPM, produites par l’organisme après la phase aiguë de l’inflammation. Leur mission : éteindre cet incendie.

      Vous avez découvert toute une famille de molécules « pompiers de l’inflammation ». Quand et comment interviennent-elles ?
      En temps normal, la réponse inflammatoire est protectrice : son rôle est de défendre l’organisme contre une agression (infection, traumatisme…). Une fois cette mission accomplie, en principe, elle se résout spontanément. On a longtemps cru que ce processus était passif, mais il n’en est rien : il met en jeu un programme actif et coordonné. Mes recherches se sont centrées sur les molécules qui le contrôlent. Dans les années 2000, mon équipe a découvert les résolvines, puis les protectines et les marésines. Avec les lipoxines, elles forment une superfamille, les SPM (« specialized pro-resolving mediators »). Elles stimulent la résolution de l’inflammation et réduisent la douleur associée. Plusieurs aident aussi à résoudre les infections et à régénérer les tissus. Toutes sont des lipides (molécules de gras), ce qui en fait un mode de signalisation à part.

      Que se passe-t-il quand l’inflammation persiste à bas bruit ?
      Il arrive en effet – c’est même fréquent – que l’inflammation ne se résorbe pas. Pourquoi ? Les causes possibles sont nombreuses. Ce peut être parce que le facteur d’agression persiste lui-même (infection latente, excès de nourriture grasse et sucrée, exposition chronique à des toxiques…). Ou bien les SPM sont débordées, inefficaces, ou elles ne sont pas produites. Certaines maladies ou déficiences du système immunitaire entrent aussi en jeu.

      Cette inflammation persistante est un moteur du vieillissement accéléré, mais aussi du développement de nombreuses affections chroniques, soit autant de « maladies de civilisation » : diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, cancers, asthme…

      Quelles sont les promesses médicales liées à la découverte des SPM ?
      La découverte de ces molécules ouvre l’espoir de contrôler l’inflammation d’une façon plus précise et plus sûre. Car plutôt que d’empêcher l’inflammation, mieux vaut en stimuler la résolution. Aujourd’hui les médicaments anti-inflammatoires sont très utilisés. Mais ils bloquent nos défenses naturelles : d’où leurs nombreux effets indésirables – immunosuppression et infections, surtout. Par contraste, les SPM laissent l’inflammation accomplir sa mission de défense, puis elles mettent fin au processus et nettoient le champ de bataille. Leur utilisation pourrait donc éviter les séquelles au long cours d’une inflammation persistante, sans les effets indésirables des anti-inflammatoires classiques.

      Dans quelles maladies ces molécules semblent-elles prometteuses ?
      Les résolvines, par exemple, ont montré leur intérêt contre la parodontite (inflammation des gencives) chez le lapin, et contre la colite (inflammation du côlon) chez la souris. Les protectines peuvent prévenir les accidents vasculaires cérébraux ischémiques chez le rat. Les lipoxines ont atténué des pleurésies (inflammation de la plèvre, autour des poumons) chez la souris. Et les marésines ont accéléré la cicatrisation des plaies et bloqué la perception de la douleur chez la souris. Certaines SPM sont aussi à l’étude chez des joueurs professionnels de football américain, très exposés aux lésions tissulaires. D’autres pourraient être utilisées pour contrôler l’inflammation liée à la reprise de la circulation sanguine dans les tissus, après une opération. En Chine, leurs effets sont évalués contre l’asthme ou le psoriasis. En Australie, contre la polyarthrite rhumatoïde…

      Et la maladie d’Alzheimer ?
      De nombreux patients présentent des déficits en certaines SPM, comme la neuroprotectine D1. Des travaux sont en cours pour caractériser les liens entre ces déficits, l’inflammation associée à la maladie et le défaut d’élimination des lésions cérébrales (les « plaques amyloïdes »). La plupart de ces études concernent des modèles animaux. Sur un petit nombre de patients, ces molécules ont semblé sans danger et montré des signes d’action encourageants. Mais beaucoup reste à faire.
      Vous venez de publier un article sur les effets anticancer de l’aspirine, qui semble mobiliser ces molécules ?

      Dans l’édition du 12 mars des PNAS, nous montrons en effet comment l’aspirine stimule la production de certaines résolvines. Celles-ci, à leur tour, inhibent la croissance tumorale, in vitro et chez la souris. L’intérêt potentiel : ces résolvines sont actives à des taux bien plus faibles que l’aspirine, d’où l’espoir d’un effet bénéfique sans la toxicité de l’aspirine.

      Pour maintenir des niveaux suffisants de SPM dans notre organisme, ne nous suffit-il pas de consommer des aliments riches en leurs précurseurs, comme les poissons gras ?
      Je pense, en effet, que nous pouvons maintenir des niveaux suffisants de SPM en mangeant des aliments riches en leurs précurseurs, à partir desquels notre corps les fabrique. Pour les résolvines, les protectines et les marésines, ces précurseurs sont l’EPA et le DHA, deux acides gras « omega-3 » trouvés principalement dans les huiles de poissons gras (anchois, sardines, maquereaux, saumon, huile de foie de morue) et certaines algues. Les lipoxines, elles, sont dérivées de l’acide arachidonique, présent dans les œufs, le poisson, la viande de poulet ou de bœuf. Pour autant, notre alimentation occidentale reste très pauvre en ces précurseurs.

      Le régime alimentaire de la Vieille Europe n’est-il pas plus favorable, ici, que le régime américain à base d’aliments gras, sucrés et ultratransformés ?
      Je ne connais pas, honnêtement, les taux comparés de SPM des populations d’Europe et des Etats-Unis. Mais je pense que nous pourrions améliorer nos apports alimentaires en EPA et en DHA. A vrai dire, nous ignorons les niveaux d’aliments que nous devrions consommer pour bénéficier d’un taux de ces molécules optimal, pour notre santé. Déterminer ces niveaux est d’ailleurs sur notre liste de choses à faire ! Mon laboratoire a récemment développé une technique pour mesurer les taux de SPM circulant dans le sang de chaque personne.

      Les SPM, molécules naturelles, ne sont pas brevetables. Intéressent-elles l’industrie pharmaceutique ?
      Dans mon laboratoire, nous avons fabriqué des versions synthétiques des résolvines. Certains de ces analogues pourraient être développés sous forme de médicaments. Plusieurs ont déjà été évalués dans des essais cliniques préliminaires, ce qui nécessite une collaboration étroite avec des Big Pharma. Les institutions qui accueillent mon laboratoire détiennent plus de cent brevets sur les SPM, dont les inventeurs sont moi-même et mes collaborateurs.

      Où quand nos défenses nous attaquent.

      #inflammation #inflammation_chronique

  • « J’ai mis la cartouche, j’ai vu un manifestant, j’ai visé la tête et j’ai tiré, sans raison »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/13/violences-policieres-la-nouvelle-strategie-de-maintien-de-l-ordre-inquiete_5

    L’exécutif nie l’existence même de brutalités policières lors des manifestations des « gilets jaunes » et leur demande désormais d’aller davantage au « contact », au risque de dégrader encore la situation.

    Au moment où Roxane (le prénom a été changé) arme son lanceur de balles de défense (LBD), il est déjà tard en ce énième samedi de manifestation. Cette policière mobilisée depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » n’en est pas à sa première munition de la journée. « J’avais déjà tiré plusieurs fois, des tirs justifiés, sur des personnes en train de commettre des infractions », raconte-t-elle à l’un de ses amis. La suite, elle ne sait pas très bien comment l’expliquer. « J’ai mis la cartouche, j’ai vu un manifestant, j’ai visé la tête et j’ai tiré, sans raison. » La cible, touchée sans gravité, prend la fuite. La policière, elle, reste avec ses questions : « Je ne sais pas du tout pourquoi j’ai fait ça. »

    La scène ne fera pas le tour des réseaux sociaux. Et pour cause, elle n’a pas été filmée, la victime n’a pas été éborgnée, et la fonctionnaire n’a connaissance d’aucune plainte, à ce jour du moins. Mais ce témoignage rapporté au Monde, d’une sincérité brute, jette une lumière crue sur la polémique qui fait rage depuis plusieurs mois sur la gestion par les forces de l’ordre des manifestations des « gilets jaunes » et sa part ombrageuse mais indissociable, les violences policières.

    « Il n’y a aucune présomption d’innocence pour nous »

    La parole des agents est en effet rare, étouffée au milieu d’un débat qui a pris une ampleur nationale. D’un côté, les réseaux sociaux sur lesquels ont été lancées les premières alertes agissent comme une caisse de résonance. Les séquences de policiers en train de molester des manifestants sont diffusées en boucle. Tout y est disséqué, commenté, relayé. « On est jugé et condamné dans la même seconde, il n’y a aucune présomption d’innocence pour nous », regrette un policier.

    De l’autre, le pouvoir nie contre toute évidence l’existence même des violences policières. A plusieurs reprises, le président de la République Emmanuel Macron et son ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, ont appelé à ne pas utiliser ce vocable. Une communication appréciée en interne, surtout par les syndicats, mais qui a aussi pour conséquence de laisser le policier qui a « dérapé » – l’euphémisme officiel – seul face à ses responsabilités.

    Les fonctionnaires mis en cause par des plaintes s’expliquent-ils eux-mêmes leur geste ? Difficile à dire : la plupart d’entre eux n’ont pas encore été entendus par l’Inspection générale de la police nationale, la « police des polices », même pour des dossiers remontant aux premiers actes des « gilets jaunes », en novembre ou en décembre 2018. Sur les 240 enquêtes, une soixantaine ont été clôturées et retournées aux différents parquets (dont une quarantaine sur les 161 ouvertes à Paris). Aucune poursuite n’a encore été engagée.
    Pour leurs collègues, il est impossible de comprendre ces scènes qui font le tour d’Internet sans prendre en compte le contexte, celui d’une ultraviolence à laquelle font face les troupes depuis le début du mouvement des « gilets jaunes ».

    « Chaque tir coûte cher à l’Etat »

    Comme pour ce policier filmé dans un contexte tendu, le 1er-Mai à Paris, en train de gifler un homme qui l’invective, sous la grille d’un magasin. L’un de ses camarades se veut compréhensif : « Ça ne se fait pas, on n’apprend pas ça, ce n’est pas pro, mais franchement, c’est un craquage. C’est l’insulte de trop après vingt-cinq week-ends de manifestations. Je ne l’excuse pas, mais je le comprends. » Ou pour celui immortalisé en train de lancer un pavé dans la foule. « Des pavés, il en a probablement reçu des centaines depuis le début du mouvement, c’est un être humain, pas une machine », justifie un autre policier.

    Certaines séquences laissent tout de même les policiers pantois. Ce sont souvent les mêmes qui reviennent dans la bouche des uns et des autres pour illustrer les cas de dérapages indéfendables. La scène du tabassage de manifestants dans un Burger King à Paris, en décembre 2018, trouve peu de défenseurs. Comme celle du tir de LBD à hauteur de tête en direction d’un manifestant à Bordeaux, en janvier, juste après un lancer répréhensible de grenade de désencerclement dans les airs. Idem pour la jeune fille qui s’est fait fracasser le crâne à Marseille par plusieurs policiers.

    Trois scènes de violence parmi des dizaines d’autres qui, mises bout à bout, poussent à s’interroger sur l’existence d’un système facilitant ce type de débordements. Pour certains observateurs, le problème n’est d’ailleurs pas celui de la faillite individuelle mais de la faiblesse des structures et de la hiérarchie. « Il y a un gros problème avec l’entraînement, notamment au LBD, car chaque tir coûte cher à l’Etat, juge Laurent-Franck Liénard, avocat spécialisé dans la défense des policiers et des gendarmes. On a aussi mis des effectifs de BAC en première ligne, alors qu’ils n’ont pas le cadre rigide des troupes de maintien de l’ordre. Vu le déficit de formation et d’encadrement, ils s’en sont plutôt bien sortis. »

    « Pas un blanc-seing »

    La nouvelle doctrine mise en place par Christophe Castaner après le saccage des Champs-Elysées, le 16 mars, qui se traduit par une volonté d’aller davantage au contact, va-t-elle conduire à une dégradation de la situation ? Les nombreux journalistes du Monde présents au défilé du 1er-Mai à Paris ont tous constaté des conditions de manifestation très tendues, au milieu des gaz lacrymogènes. Plusieurs ont été touchés par divers projectiles des forces de l’ordre et l’un d’entre eux a été braqué au visage par un LBD à moins d’un mètre. Les policiers, eux, apprécient la plus grande autonomie laissée à la hiérarchie présente sur le terrain. « Ça marche très bien, ça nous donne plus de mobilité, d’initiative, de rapidité. Ça n’est pas pour autant un blanc-seing : si vous merdez, vous assumez ! », explique un gradé.
    Après le 1er-Mai, les forces de l’ordre considéraient d’ailleurs avoir réussi leur opération, notamment en dispersant les black blocs, quand bien même plusieurs cas de violences policières ont été documentés. « C’est une guerre de l’image », explique un fonctionnaire, qui regrette que les scènes de violence à l’endroit des policiers et des gendarmes ne connaissent pas le même écho.

    Si les policiers ont bien conscience d’être désormais au centre de toutes les attentions, ils sont nombreux à regretter la politisation de la question du maintien de l’ordre, qui est avant tout, pour eux, un sujet technique, qui ne doit pas varier au gré des polémiques. « Il y a un discours qui tente de faire entendre que tout usage de la force est forcément une violence, donc illégitime, abonde l’avocat Laurent-Franck Liénard. C’est très dangereux. La réalité, c’est que, confrontés à une violence délirante, les forces de l’ordre ont été très réticentes à user de la force, elles ont été très majoritairement exemplaires, souvent en retrait par rapport à ce qu’elles auraient pu faire, voire dû faire. »

    La scène des trois gendarmes, pistolet au poing face à une voiture à Nantes, samedi 11 mai, est loin d’être une exception. D’après l’avocat, depuis novembre, au moins une dizaine de policiers et gendarmes ont pris son attache après avoir dégainé leur arme au cours d’une manifestation. Ils souhaitaient tous savoir s’ils avaient le droit de tirer.

    • Le Monde continue à asséner, ni vu ni connu, l’idée que la violence vient des gilets jaunes, ce qui est factuellement faux.
      Sur un autre papier du même torche-cul, alors qu’il y un titre qui fait semblant d’interroger l’impunité policière, on retrouve toujours les mêmes éléments de langage qui reviennent à « excuser » les « débordements » policiers en créant une fausse symétrie avec les violences des manifestants.

    • La suite, elle ne sait pas très bien comment l’expliquer. « J’ai mis la cartouche, j’ai vu un manifestant, j’ai visé la tête et j’ai tiré, sans raison. » La cible, touchée sans gravité, prend la fuite. La policière, elle, reste avec ses questions : « Je ne sais pas du tout pourquoi j’ai fait ça. »

      Depuis le début je me demande ce qui peut bien passer dans la tête d’un ou d’une fonctionnaire de police pour tirer sur une personne dans la foule, je viens enfin d’avoir la réponse à cette question, elle est effrayante : rien, un courant d’air.

    • Vraiment très élégante, cette figure de style (double opposition « prend la fuite / reste avec ses questions » et la cible-objet / la policière-personne) :

      La cible, touchée sans gravité, prend la fuite. La policière, elle, reste avec ses questions

      Je sais pas vous, mais c’est très émouvant, cette souffrance, cette douleur, que ressent la policière (alors que « la cible », elle, se contente de prendre la fuite comme si de rien n’était). La policière, quasiment « victime » de sa « propre violence ».

    • Après le 1er-Mai, les forces de l’ordre considéraient d’ailleurs avoir réussi leur opération, notamment en dispersant les black blocs, quand bien même plusieurs cas de #violences_policières ont été documentés. « C’est une guerre de l’image », explique un fonctionnaire, qui regrette que les scènes de violence à l’endroit des policiers et des gendarmes ne connaissent pas le même écho.

      Pas le même écho ??? j’ai pas le souvenir qu’un politique se soit penché sur le lit d’hôpital d’un gilet jaune. Quand c’est un poulet, alors là c’est le défilé au chevet du pandore avec caméra et tout le toutim.
      Mort c’est les invalides et médailles à titre posthume. Je te leur en donnerai moi des médailles, à poignées.

      Les fonctionnaires mis en cause par des plaintes s’expliquent-ils eux-mêmes leur geste ? Difficile à dire : la plupart d’entre eux n’ont pas encore été entendus par l’Inspection générale de la police nationale, la « police des polices », même pour des dossiers remontant aux premiers actes des « gilets jaunes », en novembre ou en décembre 2018. Sur les 240 enquêtes, une soixantaine ont été clôturées et retournées aux différents parquets (dont une quarantaine sur les 161 ouvertes à Paris). Aucune poursuite n’a encore été engagée.

      circulez y’a rien à voir !

    • http://lepanierasalade.fr

      Panorama
      Maintien de l’ordre

      « J’avais déjà tiré plusieurs fois, des tirs justifiés, sur des personnes en train de commettre des infractions,raconte une policière, mobilisée lors d’une manifestation. J’ai mis la cartouche, j’ai vu un manifestant, j’ai visé la tête et j’ai tiré, sans raison. (...) Je ne sais pas du tout pourquoi j’ai fait ça. » [Le Monde] « Nous accuser d’agresser volontairement les gilets jaunes, c’est n’importe quoi, témoigne un CRS base à Toulouse (Haute-Garonne). Les CRS n’interviennent que sur ordre de leur hiérarchie, il ne peut y avoir aucune initiative personnelle. On est là pour encadrer les manifestations pas pour agresser les manifestants. » [France 3] En six mois de manifestations, pas un syndicat de police représentatif n’a pris ses distances avec la doctrine de maintien de l’ordre : les LBD sont défendus, les violences policières sont légitimées et toute voix discordante est étouffée. [Mediapart]

       ?Face à la multiplication des vidéos montrant les policiers au travail, certains espèrent une loi obligeant à flouter les visages avant diffusion, ou comptent sur le ministère de l’intérieur pour risposter avec les vidéos qu’il possède. [L’Express]

       ?Des policiers d’une brigade de répression de l’action violente frappent un étudiant dans sa résidence universitaire à la Pitié-Salpétrière à Paris en marge des manifestations du 1er-Mai. L’IGPN a été saisie. [Mediapart] Des gendarmes ont sorti leurs armes à Nantes (Loire-Atlantique) lors des manifestations de samedi. [LCI] Les street-médics se plaignent d’un acharnement policier à Toulouse (Haute-Garonne). [La Dépêche]

      Lacrymos. « Si sur la durée, la différence ne doit pas être énorme entre CM3 et CM6, elle le devient sur l’instant : la concentration en gaz monte d’un seul coup, créant des effets immédiats plus forts que ceux obtenus par le lanceur classique », explique Pierre Bernat, membre de la Ligue des droits de l’homme à Toulouse, ajoutant que les lanceurs, et leur usage, diffèrent entre ces deux types de grenades lacrymogènes. [franceinfo] Analyses. Des « Gilets jaunes » affichent des symptômes persistants après une exposition aux gaz lacrymogènes. Des personnalités scientifiques réclament des recherches sérieuses sur les effets de ceux-ci. [Libération]

      Le sociologue Cédric Moreau de Bellaing revient sur le travail de l’IGPN : « Pour les enquêteurs, la reconstitution de la dynamique de la situation est vraiment centrale. Une même blessure peut être le résultat d’une violence légitime comme illégitime. Pour différencier l’un de l’autre, il faut savoir comment la violence a été exercée, à quel moment, pour quelle raison : c’est donc crucial du point de vue de l’IGPN. » [Le Monde]

      « Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même, déclarait le 29 mai 1968 le préfet de police Maurice Grimaud. Dites-vous bien et répétez-le autour de vous : toutes les fois qu’une violence illégitime est commise contre un manifestant, ce sont des dizaines de ses camarades qui souhaitent le venger. Cette escalade n’a pas de limites. » [Le Monde]
      « Gilets jaunes » et justice

      Du collectif « Robes noires et gilets jaunes » animé par les avocats David Libeskind et Philippe de Veulle, classés à droite, à des avocats plutôt ancrés à gauche, la défense juridique des manifestants s’organise. [Le Monde]

      Une manifestante de Toulouse est poursuivie pour « usage et menace d’une arme », en l’occurrence son fauteuil roulant électrique. [Capital] Six mois après les faits, six « Gilets jaunes » paraissaient devant le tribunal correctionnel pour participation à un attroupement à une sommation à se disperser. La relaxe a été demandée. [La Voix du Nord]
      Interpellation

      Les lycéens interpellés à Mantes-la-Jolie (Yvelines) et agenouillés par les policiers en décembre ont été entendus par l’IGPN. [La Gazette des Yvelines] Arié Alimi, avocat d’une vingtaine de lycéens interpellés réclame la nomination d’un juge d’instruction. [L’Humanité]

      Les mères des jeunes interpellés s’inquiètent des traumatismes causés par ces événements. « C’était un bon vivant, il aimait sortir, aller au cinéma avec ses copains. Maintenant il sort moins, il reste à la maison. Il me dit que comme ça personne ne le gêne, et qu’il ne gêne personne », raconte l’une d’elles. [Les Inrocks]
      Cour criminelle

      L’avocat Hervé Temime se lamente des cours criminelles départementales instaurée par la loi de réforme de la justice : « Je ne vois pas au nom de quoi on constituerait plusieurs catégories de crimes. Pourquoi un viol devrait être jugé par une juridiction composée de professionnels et un meurtre par la “vraie” cour d’assises ? (...) La cour d’assises actuelle, aussi critiquable soit-elle, est sans doute la juridiction où la justice est rendue avec le plus de soin, le plus de solennité et le plus de sérieux. » [Le Point] François Saint-Pierre de son côté n’apprécient pas les cours d’assise où le président seulement, contrairement au jury, a accès au dossier : « Notre système personnalise à outrance le procès sur le président et il faut en sortir. Comment ? Par ce que j’appelle la rationalisation de la procédure accusatoire. En faisant condamner la France devant la Cour européenne des droits de l’homme pour défaut de motivation des verdicts, j’ai contribué à faire évoluer les choses. Mon but est de casser ce système archaïque qui fait un peu bandouiller quelques avocats passéistes. » [Le Point]

      La boîte noire

      Info. Le ministère de la justice a décidé de ne plus diffuser les statistiques mensuelles sur la population écrouée et détenue. Seules des statistiques trimestrielles devraient être publiées ; celles des trois premiers mois de l’année devraient être publiées aujourd’hui. [Le Panier à salade] « Disposer d’une analyse statistique avec un recul de plusieurs mois permettra un meilleur aperçu des tendances de l’évolution de la population carcérale », justifie le cabinet de la ministre de la justice.

      Réaction. Adeline Hazan, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) regrette l’arrêt de ces publications : « Ces données sont extrêmement utiles au CGLPL pour l’exercice de notre mission, notamment pour vérifier les taux d’occupations réels des prisons que nous visitons, les établissements ayant une fâcheuse tendance à considérer que le nombre de places correspond au nombre de lits disponibles. Une publication à un rythme trimestriel risque d’être moins pertinente, alors que le CGLPL recommandait dans un rapport thématique sur la surpopulation carcérale que l’administration pénitentiaire se dote d’outils statistiques plus précis de l’occupation des établissements pénitentiaires. »

      En bref
      Un policier de Rennes (Ille-et-Vilaine) est soupçonné d’avoir détourné des armes saisies

       ?Un policier des stups est soupçonné d’avoir fait localiser le téléphone de sa femme

      Au Brésil, le nombre de suicides dans les rangs de la police est important

      La police nationale lance une nouvelle campagne de recrutement, proposant notamment un casque de réalité virtuelle

      Les juges doivent tenir compte d’une marge d’erreur de 8% de la valeur mesurée par les éthylomètres

      Relancée par la cour d’appel de Paris en 2013, l’enquête sur le scandale de l’IGS est au point mort

      Malgré la mort d’Eric Garner en 2014, les clefs d’étranglements sont toujours utilisées par la police de New York (États-Unis)

      Une ASVP de Nice (Alpes-Maritimes) condamnée pour avoir travaillé en parallèle au service d’une princesse arabe

      Deux policiers municipaux de Marseille (Bouches-du-Rhône) sont mis en examen après avoir tiré lors d’un refus d’obtempérer

      À Paris, des policiers recouvrent la tête d’un mineur avec un sac en tissu lors d’une interpellation ; le parquet a ouvert une enquête

      Un policier a été condamné pour avoir donné des coups de pieds à un manifestant contre les violences policières

      Un policier du commissariat de Roubaix (Nord) est condamné pour avoir détourné de l’argent saisi ; sa peine n’est pas inscrite à son casier

      La Cour de cassation rend définitif le non-lieu du gendarme ayant tiré la grenade qui a coûté à la vie à Rémi Fraisse

      Un homme est condamné à perpétuité après avoir percuté un gendarme en Ariège

      La peine de 25 ans de réclusion criminelle de Rédoine Faïd pour le braquage raté lors duquel la policière municipale Aurélie Fouquet était morte est définitive

       ?L’utilisation des caméras-piétons ne permettent pas de lutter contre les contrôles au faciès selon le DGPN ; le rapport mentionne de nombreuses pannes

      La ministre de la santé porte les premiers soins à un CRS affecté à son escorte victime d’un malaise

      La ville de Montréal (Québec, Canada) doit verser 43 000 $ à une manifestante détenue abusivement en 2014

      Une étude scientifique américaine montre le manque d’effet de la prison en matière de prévention de la violence

      Téléphone, drogue, colis : Snapchat, témoin de la vie quotidienne en prison ; le compte « Les Prisons 2 France » diffuse régulièrement des vidéos

      Un homme porte plainte après le suicide de son fils au centre pénitentiaire de Vézin-le-Coquet (Ille-et-Vilaine)

      « C’est répugnant ! » : la sénatrice Esther Benbassa a visité l’établissement pour mineurs de Porcheville (Yvelines)

      Trois ruches ont été installées à la prison de Montmédy (Meuse)

      Le Conseil constitutionnel a censuré l’article de loi utilisé pour pénaliser les surveillants pénitentiaires grévistes

      Aux Pays-Bas, le ministère de la justice a perdu la traces de 700 porteurs de bracelet électronique à cause d’un bug

      La section spécialisée C1 du parquet de Paris va bientôt laisser sa place au parquet national anti-terroriste

      La police municipale de Châteauroux (Indre) sera équipée de LBD à l’automne

      Candidate à la mairie de Paris, Rachida Dati souhaiterait armer la police municipale parisienne et encourager le lien avec la sécurité privée

      La Commission européenne travaille à une résolution pour faciliter l’accès aux preuves numériques

      1073 flash en trois mois en Normandie : les voitures radars privatisées ne flashent guère

      Aux États-Unis, les Tasers ne sont pas aussi fiables que le laisse penser leur constructeur ; parfois, ils aggravent même la situation

       ?Les policiers municipaux d’Honfleur (Calvados) testent les trottinettes électriques

    • (pour faire suite au message de @sombre, @paniersalade est même ici depuis quelques semaines, et la lettre d’info du 14 mai est disponible avec les liens à cette adresse : https://us12.campaign-archive.com/?u=93670423e9243101afcfcae19&id=d0ce6af1de et y’a moyen de s’abonner gratuitement pour la recevoir chaque mardi dans sa boîte mail)

      Le Panier à Salade propose une sélection hebdomadaire de liens de l’actualité police-justice.

      Vous lisez le Panier à salade, votre sélection hebdomadaire de liens sur l’actualité de la police et de la justice. Bonne lecture, et n’hésitez pas à partager le contenu de cette newsletter sur les réseaux sociaux ou à transférer ce message à vos amis.

  • La première partie du rapport de l’étude de Santé publique France sur le #bassin-de-lacq est sortie depuis peu.
    https://www.santepubliquefrance.fr/Actualites/Analyse-des-attentes-et-du-contexte-local-autour-du-bassin-indus

    Rien vu encore sur seenthis, pas beaucoup plus sur la toile (surtout des contrefeux de promotion du bassin industriel) concernant ce scandale sanitaire et la #surmortalité causée par les industries du gaz.

    On a tout de même trois points de perception tout à fait impressionnants. (L’#IFOP est prestataire de l’étude)

    Les professionnels de santé perçoivent un excès de pathologiesrespiratoires, digestives, hématologiques, thyroïdiennes touchant plus particulièrement les enfants et les travailleurs. Ils souhaiteraient être mieux informés par les autorités sanitaires et les industriels sur la question des polluants et de leur impact sur la santé et collaborer davantage avec les représentants de la médecine du travail ;

    Les syndicats et les médecins du travail perçoivent un excès de tumeurs solides et de leucémies chez les salariés du bassin industriel de Lacq. Ils rapportent une sous-déclaration des salariés eux-mêmes, craignant de perdre leur emploi ;

    Les industriels évoquent une amélioration globale de la situation par rapport aux premières années d’exploitation du site, avec l’arrêt des rejets (effluents liquides) dans les sols, l’amorçage d’opérations de dépollution et une diminution des rejets dans l’atmosphère. Pour eux, les résultats des mesures de qualité de l’air ne présentent aucun signe inquiétant.

    Mais faudra encore attendre pour savoir et éventuellement agir …

    Les deux études épidémiologiques (étude de mortalité et étude exploratoire de morbidité) sont en cours et feront l’objet d’une prochaine publication.

    Article de 2016 sur Reporterre

    À Lacq, le scandale sanitaire que couvrent élus et autorités
    https://reporterre.net/A-Lacq-le-scandale-sanitaire-que-couvrent-elus-et-autorites

    Pendant plus d’un demi-siècle, les habitants de Lacq, dans le Béarn, ont été intoxiqués par l’exploitation des champs gaziers voisins. Une étude sanitaire a prouvé la surmortalité ainsi provoquée, explique l’auteur de cette tribune, mais les autorités refusent de poursuivre les recherches épidémiologiques.

    • PDF du rapport
      http://invs.santepubliquefrance.fr/content/download/155672/571448/version/5/file/rapport-analyse-attentes-contexte-local-bassin-industriel-l

      1. CONTEXTE La zone industrielle (ZI) de Lacq (Pyrénées-Atlantiques) se caractérise par des activités d’extraction de gaz naturel, de désulfurisation, de thiochimie, de chimie fine avec un total de 43 installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) dont 15 sont classées « Seveso seuil haut » et 6 « Seveso seuil bas ». Dans le cadre du Plan régional de la qualité de l’air, cette zone industrielle a fait l’objet d’une étude épidémiologique en 2002 menée par l’Isped [1].

      L’étude mit en évidence une mortalité dans la zone inférieure à la mortalité régionale ainsi qu’une surmortalité dans la zone à proximité du bassin industriel de Lacq comparée aux zones témoins plus distantes, chez les personnes âgées de moins de 65 ans, pour toutes causes de décès confondues et par #cancer. Compte tenu du type d’étude conduite (descriptive), ces résultats « ne permettaient toutefois pas de conclure en terme de causalité par rapport aux émissions de polluants » selon l’#Isped.

      Isped : Institut de Santé Publique d’Epidémiologie et de Développement

      Ce cirque morbide dure donc depuis près de 20 ans à quelques kilomètres de Pau et 2h de Bordeaux ou Toulouse.

    • Oui @cy_altern, c’est effectivement la même situation mais au niveau des associations et du traitement médiatique, je ne vois aucun relais journalistique. En tout cas, je n’en ai pas trouvé.

      Si par exemple je cherche depuis 1994 dans les archives de libé le terme « Bassin de Lacq + pollution » il y a 5 résultats contre 43 pour « étang de Berre + pollution ». Le premier pour Lacq est un article sur la Dépakine datant de juillet 2018, rien sur l’étude ni sur la surmortalité des habitants de cette région.

      Après une crise sanitaire majeure, le géant pharmaceutique français doit maintenant faire face à une véritable alerte rouge environnementale provoquée par les rejets toxiques provenant de la fabrication de cette même Dépakine dans son usine de Mourenx, en plein bassin pétrochimique du Lacq, dans les Pyrénées-Atlantiques.

      Que s’est-il passé à l’usine Sanofi de Mourenx ?

      C’est l’association France Nature Environnement (FNE), qui a tiré la sonnette d’alarme lundi en faisant état de rejet de « matières dangereuses à des taux astronomiques » sur le site Sanofi de Mourenx. Et ce dans le sillage d’un article de Mediapart, qui révélait que cette pollution atmosphérique avec des solvants chimiques potentiellement cancérogènes était connue depuis des mois. Tout comme les « écarts hallucinants » entre les concentrations autorisées et celles constatées à la sortie des cheminées de l’usine : 7 000 fois la norme pour les principaux composés organiques volatils recensés dans le processus de fabrication et jusqu’à…190 000 fois le maximum autorisé pour le #bromopropane, l’un des composants chimiques entrant dans la composition de la #Dépakine.

      #pétrochimie

  • Les députés s’attaquent au statut des fonctionnaires
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/les-deputes-s-attaquent-au-statut-des-fonctionnaires-20190513

    Pas d’inflexion à attendre. Les 110.000 manifestants selon les chiffres officiels (250.000 selon la CGT) de jeudi n’ont pas entamé la détermination du gouvernement sur la réforme de la Fonction publique. Alors que le projet de loi arrive ce lundi à l’Assemblée nationale, Olivier Dussopt, le secrétaire d’État chargé du texte a répété son credo dimanche sur Europe 1 : faire des économies et réformer le statut des fonctionnaires.

    Alors tu vois coco, la grève générale, elle est pas prête d’arriver, vu comme on arrose les directions syndicales (au sens propre et figuré). Et si jamais, ben comme en 70, si ça tourne mal, on s’arrange avec l’Allemagne pour venir faire le ménage chez les rouges, on déplace le parlement temporairement à Bordeaux ou ailleurs, et on regroupe les futurs héros de la France qui neutraliseront les terroristes en les exécutant sans qu’on en parle. Et on construit sur les lieux des neutralisations massives une grande église blanche.

  • hypathie - Blog féministe et anti-spéciste : De la criminalité masculine : l’éléphant dans la pièce
    http://hypathie.blogspot.com/2019/05/de-la-criminalite-masculine-lelephant.html

    Dominique Perben, Garde des sceaux ministre de la justice de 2002 à 2005 rappelez-vous, s’était ridiculisé lors d’une visite officielle à l’Ecole Nationale de la Magistrature de Bordeaux : constatant que 80 % de la promotion de magistrats présente devant lui étaient des femmes, il pique un coup de sang et, sous le choc littéralement, propose illico qu’on instaure des quotas d’hommes dans cette profession ! On fit remarquer que quand le ministre de la santé visitait des écoles d’aide-soignantes et d’infirmières, personne ne proposait de quotas d’hommes, et on opposa que lorsque les féministes proposent des quotas de femmes dans les conseils d’administration des entreprises du CAC40 ou les partis politiques, les hommes crient au scandale, qu’elles candidatent et se fassent élire, entend-on, pas de passe-droit, universalisme grand teint de rigueur. En fait d’universalisme, c’est le crime au masculin qui est universel. C’est vrai que ça la fout mal aussi : tous ces délinquants, criminels, violeurs, assassins, à 90 % hommes, qui se retrouvent tôt ou tard devant le tribunal d’une magistrate, de ses assesseures, de leur greffière, défendus par une avocate, c’est tellement vexant pour le top model de la création. Je compatis.

    Quand les ressources que la société leur dédie ratent leur but

    Pourtant la société ne mégote pas quand il s’agit de combler les gars de bienfaits en tous genres pour tenter de calmer leur fureur virile : stades de foot, verrues bétonnées où aller hurler à 80 000 les vendredis et samedis soirs ; les terres cultivables et espaces de nature vitrifiés, ravagés, pour calmer les mecs sont à tel point nombreux que la déforestation de l’Amazonie et de la forêt de Bornéo, pour ne citer qu’elles, se mesure en terrains de foot ! Les skate-parks en béton, sans filles, bâtis sur d’ex espaces verts, (j’en ai trois dans 200 mètres de rayon autour de chez moi), les « pistes cyclables » bitumées, tôt transformées, ainsi que leurs abords, en pistes d’enduro pour quads et pour scoots, voire motos, au point que les familles et les femmes sont vite obligées de laisser la place, ne serait-ce que pour éviter l’accident ; dernière lubie des municipalités de Nantes, Paris et Rennes, trois villes administrées par des femmes, la pissotière mobile customisée par un grapheur, ou l’uritrottoir à géranium. Quoi pour les filles ? RIEN, qu’elles se retiennent, se fabriquent une cystite, mais circulez les filles, il n’y a à voir que les mecs qui défouraillent contre un mur et pissent dans la rue ! L’incivilité masculine n’est pas amendable, accompagnons-la, se disent sans doute Anne Hidalgo, Johanna Rolland et Nathalie Appéré, confirmant ainsi qu’elles discriminent les femmes dans l’espace public ! Le comble. Quel aveu d’impuissance, quelle apathie ménagère et sociétale !

    Mais c’est vrai que tout ce béton déversé, construction de prisons incluse, ça fait du PIB, ça fait marcher le bâtiment, donc c’est de la croissance. La miraculeuse croissance biblique et illimitée dans un monde limité.

    Les dépenses ne s’arrêtent pas là, le parasitisme sur la société continue quand ils sortent de prison ; tout d’abord, ils sont visités en prison par des femmes (bénévoles bien sûr) en majorité : Guy Georges, tueur de femmes, est marié avec sa visiteuse de prison à qui on souhaite vraiment bonne chance ;(, et rappelons le sinistre couple criminel formé par Fourniret et son ex-visiteuse épistolaire Monique Olivier ! Mais je m’éloigne du sujet qui n’est pas les femmes toute puissantes qui finissent malgré tout sous influence. Donnée statistique, voir la référence ci-dessous mentionnée : les mecs délinquent, les femmes soutiennent et réinsèrent. Sans les femmes, le peu qui ne sombre pas définitivement ne serait même pas réinséré. Saluons ici les familles (mères, soeurs, grand-mères...), assistantes sociales, toutes dédiées à leur réinsertion et à leur bien-être.

  • Le cosplay : un outil d’émancipation féminine ? - Le Temps
    https://www.letemps.ch/culture/cosplay-un-outil-demancipation-feminine

    Armures, sceptres, masques, épées… Tels sont les outils de travail des cosplayeurs. Créatifs débordant d’imagination, ils créent habilement des costumes à enfiler lors de conventions ou de salons dédiés à la pop culture. Comme des acteurs de théâtre, ils incarnent des personnages en adoptant leur comportement et leur apparence. Ce week-end, une vingtaine d’entre eux seront à l’honneur à Bâle, à l’occasion de Fantasy Basel, et des centaines d’autres arpenteront les allées sous les traits du super-héros Iron Man, de l’héroïne de jeux vidéo Zelda ou encore de la « Mère des dragons » Daenerys.

    Si beaucoup le pratiquent, peu en connaissent la genèse de cette pratique. Le cosplay, mot-valise dérivé de « costume » et de « playing », est née dans années 1930, lors de rassemblements de fans aux Etats-Unis. Mais le terme lui-même vient du Japon, rappelle Antoine Chollet, maître de conférences en sciences de gestion à l’Université de Montpellier et chercheur autour des jeux vidéo : « Le mot a été inventé en 1983 par Nobuyuki Takahashi, un journaliste japonais qui se rendait à une convention sur la science-fiction aux Etats-Unis. Il a transformé le terme américain « costuming » en « cosplay » pour coller davantage à la culture japonaise. » Etonnamment, le cosplay était donc déjà pratiqué avant même d’avoir un nom.

    La communauté, très exigeante sur la qualité des cosplays réalisés, reste plutôt inclusive et bienveillante, du point de vue de Mélanie Bourdaa, maître de conférences en information et communication à l’Université Bordeaux Montaigne : « Ce sont avant tout des espaces dans lesquels se rencontrent des pairs qui ont les mêmes passions et références culturelles. Cependant, comme toute communauté, il est possible que des tensions et des clivages émergent. C’est ce que l’on appelle le toxic fandom. Sous couvert d’authenticité, les publics décrètent alors que tel ou tel cosplayeur ne peut pas incarner tel ou tel personnage. Ce qui est pointé est en général la couleur de peau, le genre ou le poids, donc le corps. » Une analyse confirmée par Lowena, qui dénonce les personnes extérieures à la communauté : « Ce sont elles qui ont les comportements et les remarques les plus sexistes. Celles qui en souffrent le plus sont les femmes qui sortent de la norme du patriarcat, comme les personnes noires ou transgenres. Elles sont souvent poussées à arrêter le cosplay très tôt, et ça prive la communauté d’une plus grande inclusivité. »
    Grandir et s’accepter

    Dans cet univers aussi patriarcal que la société elle-même, les cosplayeuses parviennent tout de même à tirer leur épingle du jeu et à s’émanciper des normes. La mise en valeur de leurs personnalités à travers des personnages de fiction peut ainsi être l’occasion de se réapproprier leurs propres corps. Lowena, comme Juno Stevens, témoignent toutes deux de l’impact du cosplay sur leur relation à leur féminité au quotidien.

    #Cosplay #Fan_studies #Mélanie_Bourdaa

  • Analyse de Mariane sur le quasi-départ de Charlotte Girard de #LFI.

    France insoumise : ce qui se cache derrière la prise de large de Charlotte Girard

    Par Hadrien Mathoux
    Publié le 30/04/2019 à 18:30

    Longtemps proche de Jean-Luc Mélenchon, la juriste Charlotte Girard a de longue date décidé de prendre du recul au sein du mouvement de la France insoumise. Ses critiques sur l’organisation interne rejoignent celles des nombreux membres ayant quitté LFI ces derniers mois.

    Le départ de Thomas Guénolé avait été tintamarresque, le retrait de Charlotte Girard est feutré et discret. Le 18 avril, le politologue annonçait par un communiqué fracassant qu’il quittait la France insoumise, dénonçant une « dictature » gouvernée par un Jean-Luc Mélenchon devenu « autocrate » ; ce 29 avril, c’est un article du Point qui nous a appris que Charlotte Girard se retirait « de la coresponsabilité de l’Avenir en commun », le programme de LFI. Une annonce aussitôt suivie d’un communiqué publié par l’intéressée sur sa page Facebook : protestant contre une publication n’ayant selon elle « qu’un but : nuire à la France insoumise et en particulier à Jean-Luc Mélenchon », la professeure de droit précise que la réorganisation interne du secteur du programme, et donc sa prise de distance, avait été annoncée dès la convention du mouvement à Bordeaux en décembre. Elle affirme avoir fait le « choix » d’être « moins visible dans les médias » et présente l’abandon de sa « fonction d’animation du travail programmatique » comme une conséquence de cette décision qui supposerait « une exposition médiatique ». Auprès de l’AFP, Charlotte Girard ajoute ne « pas avoir le temps de (s)’investir comme l’exigerait la fonction ».

    On n’a donc pas affaire ici à un claquement de porte spectaculaire, comme cela a été si souvent le cas ces derniers mois parmi les cadres de la France insoumise quand François Cocq, Djordje Kuzmanovic, Corinne Morel Darleux ou encore Liem Hoang Ngoc ont mis les voiles en critiquant sévèrement le mouvement. L’épisode Charlotte Girard est cependant loin d’être anodin. D’une part, la quadragénaire fait partie des très proches de Jean-Luc Mélenchon ; de surcroît, son éloignement progressif est loin de se résumer à des questions de vie privée mais fait écho aux difficultés soulevées par les autres exilés de LFI.

    Charlotte Girard, historique de LFI

    Cette spécialiste de droit public, très appréciée par les militants, est une historique au sein de LFI : entrée au Parti socialiste en 2002, elle y rencontre Jean-Luc Mélenchon par l’intermédiaire de François Delapierre. Ce dernier, décédé en 2015, est à la fois devenu le compagnon de Charlotte Girard et le « fils spirituel » de Mélenchon, qui le regardait comme son successeur. Après avoir participé à la fondation du Parti de gauche en 2008, cette juriste passionnée par la Révolution française devient la co-rédactrice du programme de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle 2017, intitulé L’Avenir en commun. Très présente pendant la campagne, elle était pressentie pour être la tête de liste de LFI aux élections européennes. Jusqu’à son recul progressif.

    L’effacement se produit en plusieurs étapes. A l’origine, Charlotte Girard s’inquiète de plus en plus des dérives d’organisation au sein de LFI. Censé se structurer après l’élection présidentielle, le mouvement reste « gazeux », selon la définition donnée par Jean-Luc Mélenchon… et trop opaque aux yeux de nombreux cadres. La veuve de François Delapierre désapprouve également l’importance croissante de Sophia Chikirou dans le dispositif, et le fait savoir en interne. Très proche de Mélenchon, la communicante a en effet quitté la tête du Média au début de l’été 2018 pour s’investir dans la campagne des européennes de LFI, au grand déplaisir de Charlotte Girard. En août dernier, fait rarissime, cette dernière exprime ses griefs dans la presse, auprès du Monde, en critiquant le retour de Sophia Chikirou : « J’ai une crainte de parasitage de la campagne, c’est vrai. Son arrivée n’a jamais été discutée, son poste n’est pas encore fixé », explique-t-elle.

    Eloignement de Mélenchon

    Signe de la difficulté d’émettre des critiques dans l’appareil de LFI, cette prise de parole médiatique marque l’accélération de la dégradation des rapports entre Jean-Luc Mélenchon et son ancienne protégée. En novembre 2018, Charlotte Girard indique qu’elle renonce à prendre la tête de la liste Insoumise aux européennes. Deux mois plus tard, elle envoie à LFI une lettre interne cosignée par trois camarades pour dénoncer la mise à l’écart brutale de François Cocq, qualifié de « nationaliste identitaire » par Jean-Luc Mélenchon. Cet épisode, d’après le courrier divulgué dans Le Monde, « pose à nouveau la question fondamentale de la structuration du mouvement qui, s’il doit demeurer distinct dans son principe d’un parti politique classique, ne doit pas se retourner contre les perspectives révolutionnaires qu’il s’est lui-même données. » En mars, la décision de Charlotte Girard de se retirer de la coresponsabilité du programme est actée.

    Bien qu’elle continue de rester solidaire de la France insoumise, les griefs exprimés par la juriste rappellent ceux formulés par Thomas Guénolé lors de son départ. Le politologue dénonçait un « fonctionnement autocratique », où les discussions ne seraient qu’"apparence", les prises de décision étant « cadrées et verrouillées » par Jean-Luc Mélenchon et Sophia Chikirou. Cette dernière était accusée de « faire peser sur le mouvement un risque judiciaire extrêmement grave », du fait de « sa proximité avec Jean-Luc Mélenchon » et de son implication dans les « campagnes électorales passées et actuelles de la France insoumise » via sa société Mediascop. Un signe que le manque de démocratie interne et le rôle de Sophia Chikirou sont ressentis comme des problèmes parmi de nombreux cadres du mouvement.

    Pourquoi Charlotte Girard ne quitte-t-elle pas LFI ?

    « Charlotte ne parvient pas à se décider, estime Djordje Kuzmanovic, proche de la veuve de François Delapierre, qui a lui annoncé son départ de LFI en novembre. Elle est déçue et partage mon ras-le-bol concernant les louvoiements programmatiques et l’organisation du mouvement mais a toujours de forts scrupules à exprimer publiquement ses désaccords ». Malgré les dérives, Charlotte Girard reste en effet fidèle à la cause portée par Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis, et s’inquiète des répercussions médiatiques provoquées par ses états d’âme. La dimension affective est également forte, dans un mouvement très soudé, pour une femme qui a longtemps été la compagne du « fils spirituel » du leader du mouvement. Lassée de ne pouvoir peser en interne, également désireuse de consacrer davantage de temps à sa famille, Charlotte Girard a donc décidé de prendre du champ, sans insulter l’avenir.

    https://www.marianne.net/politique/france-insoumise-derriere-distance-charlotte-girard-lfi

  • À Bordeaux, un Premier Mai jaune, rouge et noir
    https://lemediapresse.fr/social/a-bordeaux-un-premier-mai-jaune-rouge-et-noir

    Un retour en images sur la manifestation bordelaise du Premier Mai, qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes. A la fin de la mobilisation syndicale, Gilets Jaunes et militants ont continué à défiler dans l’une des places fortes de la mobilisation au niveau national.  Toutes les photos sont de l’auteur, pour Le Média.

    #Social

  • Au Blanc-Mesnil, les prunes pleuvent et les habitants pleurent | Jimmy Saint-Louis
    https://www.bondyblog.fr/reportages/cest-chaud/au-blanc-mesnil-les-prunes-pleuvent-et-les-habitants-pleurent

    Pour libérer de la place en centre-ville, la mairie du Blanc-Mesnil a changé ses règles de stationnement. Pour ceux qui n’y habitent pas, à savoir les habitants des cités qui viennent y faire des courses ou les habitants d’autres villes qui travaillent au Blanc-Mesnil, le stationnement dans les zones pavillonnaires est désormais limité à 1h30. Ensuite, c’est la contravention… Une mesure qui passe mal et qui suscite un vent de révolte dans la ville. Source : Bondy Blog

  • Jean-Marie Delarue : « Au nom de la sécurité, toutes nos libertés sont menacées »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/04/29/jean-marie-delarue-au-nom-de-la-securite-toutes-nos-libertes-sont-menacees_5


    Lors d’une mobilisation des « gilets jaunes » à Bordeaux (Gironde), le 30 mars.
    MEHDI FEDOUACH / AFP

    Jean-Marie Delarue, 74 ans, nommé le 10 avril à la tête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (#CNCDH), a consacré sa vie à la défense des libertés fondamentales. Pour le conseiller d’Etat, ex-directeur des libertés publiques au ministère de l’intérieur (de 1997 à 2001) et ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté (de 2008 à 2014), elles sont aujourd’hui en danger. Nommé pour un mandat de trois ans, le haut fonctionnaire, un temps président de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, entend faire entendre sa voix.

    Dans quel état sont les libertés fondamentales en France ?
    En très mauvais état. En apparence, nous sommes un Etat de droit, et l’on s’en flatte assez, nous avons un corpus juridique étoffé, des juges chargés de protéger nos libertés… En apparence, rien de tout ça n’est menacé.
    Dans la réalité, c’est autre chose. Au nom de la sécurité, toutes nos libertés le sont. On n’arrête pas de nous dire que « la sécurité est la première de nos libertés », selon une formule désormais consacrée. C’est faux ! La sécurité est éventuellement l’une des conditions de notre liberté. Cet aphorisme est une dangereuse illusion qui pousse depuis plusieurs décennies les gouvernements à grignoter nos libertés toujours davantage.

    Depuis quand ?
    Le point de départ est la loi Peyrefitte de 1981, qui portait un nom prémonitoire, « sécurité et liberté ». La démocratie était-elle alors désarmée face au terrorisme ? Au point qu’il soit nécessaire de légiférer ? Personne ne se pose la question, alors que la réponse me paraît claire : nous n’avions pas besoin de nouvelles lois pour mettre en prison des terroristes. Et ça n’est pas plus le cas aujourd’hui.

    Quelles sont les conséquences ?
    Par ces lois nouvelles, on installe une distinction entre le français ordinaire, qui a tous les droits, et le français suspect, qui a droit à des procédures particulières, à des juges particuliers… Cette dernière catégorie ne cesse de s’élargir. D’abord les musulmans avec l’état d’urgence permanent, puis les « gilets jaunes », avec la loi dite « anticasseurs ». Désormais, il suffit de se trouver dans les environs d’une manifestation pour devenir un Français suspect faisant l’objet de mesures extraordinaires, comme des fouilles.

    Il est par ailleurs très inquiétant de voir des gouvernements donner toujours raison à leur police. Les policiers sont des gens très estimables, mais comme tout le monde, ils peuvent faire des erreurs et avoir tort. La façon dont a été traité le journaliste Gaspard Glanz est de la même façon totalement anormale. Quarante-huit heures de garde à vue, ça n’était évidemment pas nécessaire, vingt-quatre heures auraient suffi.

    #paywall

    • Sous un drapeau en berne, les éléments de la suite, repris par LOLJ :

      France : les libertés fondamentales "en très mauvais état, selon la Commission des droits - L’Orient-Le Jour
      https://www.lorientlejour.com/article/1168328/france-les-libertes-fondamentales-en-tres-mauvais-etat-selon-la-commi


      AFP

      En outre, le président de la Commission « s’inquiète beaucoup » de l’absence de réaction face au recul des libertés fondamentales, « comme si toutes ces lois successives avaient fini par tétaniser la protestation, comme si tout cela n’intéressait pas l’opinion ».

      Or, « les droits de l’Homme, ce n’est pas un machin qu’on met en avant de temps en temps comme une cerise sur le gâteau, ce n’est pas une décoration ni un sapin de Noël qu’on installe une fois par an, c’est la base de tout », souligne Jean-Marie Delarue.

    • Jean-Marie Delarue : « Au nom de la sécurité, toutes nos libertés sont menacées »

      Le président de la Commission nationale consultative des droits de l’homme estime, dans un entretien au « Monde », que les libertés fondamentales sont en « très mauvais état » en France.

      Jean-Marie Delarue, 74 ans, nommé le 10 avril à la tête de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), a consacré sa vie à la défense des libertés fondamentales. Pour le conseiller d’Etat, ex-directeur des libertés publiques au ministère de l’intérieur (de 1997 à 2001) et ancien contrôleur général des lieux de privation de liberté (de 2008 à 2014), elles sont aujourd’hui en danger. Nommé pour un mandat de trois ans, le haut fonctionnaire, un temps président de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité, entend faire entendre sa voix.

      Dans quel état sont les libertés fondamentales en France ?

      En très mauvais état. En apparence, nous sommes un Etat de droit, et l’on s’en flatte assez, nous avons un corpus juridique étoffé, des juges chargés de protéger nos libertés… En apparence, rien de tout ça n’est menacé.
      Dans la réalité, c’est autre chose. Au nom de la sécurité, toutes nos libertés le sont. On n’arrête pas de nous dire que « la sécurité est la première de nos libertés », selon une formule désormais consacrée. C’est faux ! La sécurité est éventuellement l’une des conditions de notre liberté. Cet aphorisme est une dangereuse illusion qui pousse depuis plusieurs décennies les gouvernements à grignoter nos libertés toujours davantage.

      Depuis quand ?

      Le point de départ est la loi Peyrefitte de 1981, qui portait un nom prémonitoire, « sécurité et liberté ». La démocratie était-elle alors désarmée face au terrorisme ? Au point qu’il soit nécessaire de légiférer ? Personne ne se pose la question, alors que la réponse me paraît claire : nous n’avions pas besoin de nouvelles lois pour mettre en prison des terroristes. Et ça n’est pas plus le cas aujourd’hui.

      Quelles sont les conséquences ?

      Par ces lois nouvelles, on installe une distinction entre le français ordinaire, qui a tous les droits, et le français suspect, qui a droit à des procédures particulières, à des juges particuliers… Cette dernière catégorie ne cesse de s’élargir. D’abord les musulmans avec l’état d’urgence permanent, puis les « gilets jaunes », avec la loi dite « anticasseurs ». Désormais, il suffit de se trouver dans les environs d’une manifestation pour devenir un Français suspect faisant l’objet de mesures extraordinaires, comme des fouilles.

      Il est par ailleurs très inquiétant de voir des gouvernements donner toujours raison à leur police. Les policiers sont des gens très estimables, mais comme tout le monde, ils peuvent faire des erreurs et avoir tort. La façon dont a été traité le journaliste Gaspard Glanz est de la même façon totalement anormale. Quarante-huit heures de garde à vue, ça n’était évidemment pas nécessaire, vingt-quatre heures auraient suffi.

      Il faut faire attention : c’est à l’aune dont on traite ces personnes que se juge une société. La majorité des Français croit que cela ne les concerne pas et qu’il existe un rideau étanche, or ce n’est jamais le cas. La frontière est toujours beaucoup plus fragile qu’on l’imagine. Ce n’est pas parce que l’on croit que cela ne regarde que les musulmans, les « gilets jaunes » ou la presse qu’il ne faut pas s’en émouvoir.

      Vous estimez que les Français ne s’en émeuvent pas assez ?

      Non. Et c’est aussi ce qui m’inquiète beaucoup. Il y a trente ans, lorsque l’on touchait à une liberté fondamentale, des pétitions circulaient, des intellectuels s’indignaient, des citoyens se mobilisaient… Aujourd’hui, à l’exception de la déchéance de nationalité annoncée en novembre 2015 par François Hollande et de la rétention de sûreté voulue par Nicolas Sarkozy en 2008, on entend peu de protestations.

      En ce qui concerne les migrants, les ONG ont été les seules à « sauver l’honneur de l’Europe en Méditerranée », comme l’a déclaré au Monde mi-avril l’ex-directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, Pascal Brice. C’est grave ! Comme si toutes ces lois successives avaient fini par tétaniser la protestation, comme si tout cela n’intéressait pas l’opinion.

      Quel est le risque ?

      Les droits de l’homme, ce n’est pas un machin qu’on met en avant de temps en temps comme une cerise sur le gâteau, ce n’est pas une décoration ni un sapin de Noël qu’on installe une fois par an, c’est la base de tout. Il ne faut pas les poser comme des principes du passé, mais comme des principes d’avenir, comme le socle sur lequel construire de nouvelles libertés. Les droits de l’homme doivent s’appliquer à tous, en tout temps et en tout lieu. Or, on en est loin.

      S’il n’y a pas de voix qui s’élèvent pour incarner ce que nous prétendons être, il n’y a aucune raison pour que la France résiste mieux que les autres pays à la tentation de renoncement à nos grandes libertés, à laquelle les gouvernements successifs ont déjà en partie cédé. Avec notre système de protection sociale, c’est pourtant ce qui nous différencie du reste du monde. Si nous abandonnons cela, nous nous renierons.

      Quelle est votre feuille de route à la tête de la CNCDH ?

      La CNCDH est une voix pour exprimer ces inquiétudes. C’est ce qui me motive. Sa voix ne porte pas assez, et c’est regrettable, c’est pourtant une voix indépendante, celle de la société civile. Les dangers les plus graves pour la dignité humaine se situent souvent dans les interstices que personne ne voie.

      Notre rôle, à la CNCDH, est de voir où se cachent les indignités. On peut saisir les Nations unies, on peut témoigner devant le Conseil constitutionnel – ce que nous avons fait au sujet de la loi dite anticasseurs. Par nos avis, nous essayons de faire réfléchir les pouvoirs publics. Il est d’ailleurs regrettable de voir que, depuis quinze ans, le gouvernement saisit rarement la CNCDH en amont lorsqu’il réfléchit à des projets de loi. Nous ne sommes pas des imprécateurs mais des lanceurs d’alerte.

      Comment allez-vous travailler avec le Défenseur des droits, qui, lui, a une autorité constitutionnelle ?

      Ce qui m’intéresse, c’est qu’on aille dans le même sens. Je vais rencontrer Jacques Toubon début mai. Chacun a son rôle. Le Défenseur des droits fait écho aux plaignants, la CNCDH à la société civile. Nous sommes complémentaires, pas concurrents.

    • On parle beaucoup des black blocs ces derniers temps en France, les médias, les politicien·ne·s et les citoyennistes le font pour faire une distinction factice entre Gilets jaunes obéissants et respectueux des lois et extrémistes ultra-violent·e·s et minoritaires. Ce qui nous semble désormais clair dans ce mouvement, c’est qu’il est très compliqué de distinguer les K-way noirs typiques de la tactique anarchiste du black bloc des nombreux gilets jaunes qui sont arrivé·e·s dans ce mouvement sans avoir encore éprouvé l’expérience de l’émeute. Le soulèvement des Gilets jaunes a été (et continue d’être) le fait de plein de gens différent·e·s, avec des origines sociales et des cultures politiques diverses, réunissant plein de rebelles à l’ordre établi et une colère populaire rarement exprimée aussi intensément... Le 16 mars 2019 à Paris a donné lieu, encore plus qu’en décembre 2018, à un joyeux mélange insurrectionnel des identités politiques, que résume assez bien le tag de couverture : Gilets noirs, K-way jaunes. On n’oubliera pas non plus que c’est sur une avenue des Champs-Elysées ravagée par la casse et le pillage que des milliers de personnes ont entonné un slogan simple mais prometteur : « révolution ».

      GILETS NOIRS, K-WAY JAUNES
      Interviews d’anarchistes à propos du mouvement des Gilets jaunes Paris-banlieue / Toulouse / Dijon / Caen. Février-avril 2019

      https://infokiosques.net/lire.php?id_article=1645
      #gilets_jaunes #anarchie @infokiosques

  • Odezenne - Bleu Fuchsia - Clip Officiel
    https://www.youtube.com/watch?v=5xsikJv1a10&feature=youtu.be

    Toujours cette mélancolie chez Odezenne, même dans leurs morceaux « fête », et la poésie de la vie quotidienne

    (et c’est une exclu de quelques heures pour seenthis parce qu’on est en petit commité, on était censé partager le lien qu’à partir de 18h :p)

    Mes mains sont belles
    Elles ont la forme du travail
    Les ampoules de la tenaille
    Pour les plombs que j’ai brisés

    Je me souviens du bus de nuit
    Direction le marché de Rungis
    Sur le carreau je finis ma nuit
    Au son du peul des mamas Mali

    Les étals de fruits lumineux
    Se marrent bien de moi
    Portant de lourds colis
    Des cernes pleines sous les yeux

    Le client est pas rigolo
    Il a des blagues salaces
    Il renifle son nez d’alcoolo
    Et il crache dans les salades

    8h35 assez de pourliche
    Pour casser une graine
    Un café noir et un sandwich
    De chez la mère Eugène

    Y a plein de saôulots
    Assommés au comptoir
    Ils content les histoires
    Ils comptent les goulots

    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes

    Décharger les cametards
    Les muscles exultent
    9 heures et quart
    Le boss tout frais arrive et scrute

    Il s’en fait pour son argent
    Il fait vivre des familles
    C’est ce qu’il me dit
    Quand je fais tomber une paire de mangues

    Ses pompes disent le contraire
    Elles brillent au fond du container
    Elles disent que j’ai mauvais goût
    D’avoir des pulls, avec des trous

    Transpalette
    Grand ballet
    Je reste fier
    De ma race ferroviaire

    Les ongles noirs
    Le gris du quai
    Le rouge des fraises
    Dans la tête, le vert des poires

    Le vendeur
    Me casse les glandes
    Il aime pas bien la couleur
    Du préparateur de commande

    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes

    Le ciel est triste je trie des pommes bleues fuchsia
    Le ciel est triste je trie des pommes bleues fuchsia

    Le ciel est triste je trie des pommes
    Le ciel est triste je trie des pommes

    Le ciel est triste je trie des pommes bleues fuchsia
    Le ciel est triste je trie des pommes bleues fuchsia

    #musique #rap #poésie #Odezenne #travail #prolo #Rungis #couleur et #Bordeaux pour le groupe

  • Les journalistes en manifestation doivent être protégés, pas ciblés
    https://www.rue89strasbourg.com/les-journalistes-en-manifestation-doivent-etre-proteges-pas-cibles-

    Après l’arrestation d’un journaliste, son placement en garde à vue et son interdiction d’exercer prononcé par la justice, les rédactions de Rue89 Bordeaux, Lyon et Strasbourg s’associent pour protester contre cette dérive des forces de l’ordre et de la justice. (lire l’article complet : Les journalistes en manifestation doivent être protégés, pas ciblés)

  • #statistiques (comptages policiers)
    6700 + 3500 = 9600
    (je ne compte pas Bordeaux (1500), car estimation Reuters, ni Montpellier (pas de chiffre)

    Acte 23 : tensions place de la République
    https://www.latribune.fr/economie/france/acte-23-tensions-place-de-la-republique-814877.html

    Le Ministère de l’intérieur a comptabilisé 9 600 manifestants à 14 heures dans toute la France à l’occasion de l’acte 23 des Gilets jaunes, contre 7.500 la semaine dernière. L’essentiel des manifestants ont été recensés à Paris (6.700, contre 1.300 la semaine dernière).
    […]
    A 16 heures, la police avait procédé à Paris à 137 interpellations et plus de 14.000 contrôles préventifs. Comme pour les semaines précédentes, les forces de police ont mis en place des contrôles préventifs aux péages, sur les autoroutes et sur les routes départementales. Les forces de l’ordre ont également procédé à des fouilles en périphérie des manifestations pour repérer les personnes « qui pourraient venir avec des intentions malveillante », a précisé la porte-parole. Cent dix personnes étaient placées en garde à vue à la mi-journée, selon le parquet de Paris. La manifestation était déclarée jusqu’à 18 heures.
    […]
    A Toulouse, les forces de l’ordre ont tiré les premières grenades lacrymogènes vers 14h30 dans la rue de Metz, non loin de la préfecture, scindant le cortège qui s’est ensuite reconstitué dans la rue d’Alsace-Lorraine. Le défilé, qui compte 3.500 personnes selon la police, à repris dans le calme. Des centaines de motards avaient ouvert la marche, avec une grande banderole portant l’inscription « Macron démission ».

    Un cortège de 1.500 à 2.000 manifestants, selon les estimations de Reuters, défilaient à Bordeaux en début d’après-midi depuis la place de la Bourse et en direction de la gare Saint-Jean. Quelque jets de gaz lacrymogène ont été lancés pour empêcher certains « Gilets jaunes » de s’introduire dans le centre, interdit à la manifestation.