city:chatel

  • Le nombre de #femmes qui vivent à plus de 45 min d’une #maternité a doublé en 20 ans
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/21/le-nombre-de-femmes-qui-vivent-a-plus-de-45-mn-d-une-maternite-a-double-en-v

    La mobilisation des élus et d’une partie de la population n’y a rien changé. Après Die (Drôme), Creil (Oise), Saint-Claude (Jura), Le Blanc (Indre), la maternité de Bernay (Eure) a à son tour dû définitivement fermer ses portes, lundi 11 mars, obligeant les femmes enceintes qui devaient y accoucher à se rendre à Lisieux (Calvados), à trente minutes de route, ou à Evreux (Eure) à cinquante minutes.En un peu plus de vingt ans, entre le 1er janvier 1997 et le 11 mars 2019, la France a perdu 338 maternités (413 fermetures et 73 ouvertures) sur 835. A l’issue de cette colossale refonte de la carte sanitaire, le nombre de femmes en âge de procréer se trouvant à plus de quarante-cinq minutes d’une maternité a plus que doublé, passant de 290 000 à 716 000, soit 430 000 de plus. Le nombre de celles se trouvant à plus de trente minutes a, lui, augmenté de près de deux millions, passant de 1,9 million en 1997 à 3,7 millions en 2019.

    • MATERNITÉS AGNÈS BUZYN MET LES SAGES-FEMMES EN PREMIÈRE LIGNE, Sylvie Ducatteau
      https://www.humanite.fr/maternites-agnes-buzyn-met-les-sages-femmes-en-premiere-ligne-669747

      La ministre de la Santé a assuré vouloir « trouver une solution pour qu’il n’y ait plus cette angoisse d’accoucher loin d’une maternité »,
      Interrogée jeudi sur BFMTV et RTL, la ministre de la Santé a assuré vouloir « trouver une solution pour qu’il n’y ait plus cette angoisse d’accoucher loin d’une maternité », alors que 35 de ces établissements ont été fermés récemment ou sont menacés de disparaître au prétexte de pénurie de pédiatres et d’obstétriciens. Agnès Buzyn a promis qu’il y aura « en permanence une sage-femme pour accompagner les femmes enceintes » et les « sécuriser ». Des taxis et des chambres d’hôtel seront également mis à disposition des femmes dont les accouchements sont programmés. Une déclaration qui intervient alors qu’au Blanc (Indre), où se déroulent jusqu’à dimanche des états généraux « des maternités en colère », un nourrisson est né au domicile de ses parents dans la nuit de mardi à mercredi, après que la maternité de la ville a été fermée. La mère de famille n’a pas pu rejoindre le site où elle devait accoucher, distant de 70 kilomètres. S. D.

      suite de : Le nombre de #femmes qui vivent à plus de 45 min d’une #maternité a doublé en 20 ans et compléments (Le Monde)

      Ces chiffres inédits, issus d’une étude réalisée pour Le Monde par le géographe de la santé Emmanuel Vigneron, et qui diffèrent des données produites par la Drees, le service statistiques du ministère de la santé, ne manqueront pas d’alimenter le débat autour des hôpitaux de proximité, l’une des mesures-phares de la loi santé dont l’examen a débuté dans l’Hémicycle le 18 mars. Ces établissements – au nombre de 500 à 600 – ne compteront ni chirurgie ni maternité. Couplée à une réforme des activités de soins et d’équipements lourds, la loi devrait donc à terme entraîner de nouvelles fermetures ces prochaines années.

      « On continue à fermer et à concentrer, on a l’impression que ça ne finira jamais », déplore Rosine Leverrier, la vice-présidente des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, à la veille des états généraux des maternités de proximité qui se tiendront les 22 et 23 mars au Blanc.

      Les autorités sanitaires, elles, mettent en avant la sécurité des femmes pour justifier ces fermetures, invoquant un manque de médecins spécialistes et des « trous » dans les listes de garde. Une position qui a récemment reçu le soutien d’une vingtaine de syndicats de médecins et de collèges professionnels. « La proximité n’est pas gage de sécurité », avaient-ils fait valoir lundi 25 février, jugeant que la fermeture de certaines maternités est une « nécessité pour préserver la qualité et la sécurité des soins ».

      Article réservé à nos abonnés Lire aussi
      Au Blanc, dans l’Indre, maternité en sursis
      « Il y a quelques endroits où l’éloignement devient trop grand pour être supportable, ce qui condamne les territoires à des morts lentes », juge Emmanuel Vigneron. Pour le géographe, « il faudrait définir une architecture d’ensemble et fixer dans la loi vingt ou trente exceptions territoriales sur la base de critères objectifs, de manière à rendre les fermetures plus acceptables ».
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      Note méthodologique

      Avec 716 000 femmes en âge de procréer habitant à plus de 45 minutes de la maternité la plus proche, le géographe Emmanuel Vigneron donne un résultat différent de celui de la direction des études statistiques du ministère de la santé (Drees), qui nous indique un effectif de 326 000. Le rapport 2016 de l’enquête nationale périnatale, cosigné de l’Inserm et de la Drees, indique pour sa part que 7,2 % des femmes ayant participé à l’enquête ont mis 45 minutes ou plus, ce qui correspondrait à un million de femmes. A l’appui de ses calculs, M. Vigneron a utilisé les données de l’Insee, en prenant compte des maternités fermées jusqu’au 11 mars 2019 et des modifications communales survenues entre 1997 et aujourd’hui.

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      Au Blanc, dans l’Indre, maternité en sursis , Frédéric Potet, 30 juin 2018
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/06/30/au-blanc-dans-l-indre-maternite-en-sursis_5323586_3232.html

      Dans sa chronique, notre journaliste Frédéric Potet revient sur l’obligation faite à la maternité de la ville du Blanc, dans l’Indre, de fermer l’été, obligeant les parturientes à aller accoucher à plus d’une heure de chez elles.

      Chronique. Le glas a sonné, mercredi 27 juin, à 18 heures précises, au clocher de l’église Saint-Génitour, au Blanc, dans l’Indre. Au même moment, la sirène de la mairie retentissait à l’unisson, cependant que les compagnies d’ambulance jouaient du klaxon de leur côté. Pareil tintamarre n’est pas habituel dans cette petite cité de 6 500 habitants, située loin de tout centre urbain. Mais il fallait cela pour protester devant l’obligation, pour le moins insolite, faite à la maternité de la ville : suspendre toute activité pendant juillet et août.
      Un peu plus tôt dans la journée, un enfant naissait au Blanc : Ryan, 3,570 kg. La population redoute que celui-ci soit le dernier à voir le jour en ville ; que la maternité, en clair, ne rouvre jamais. A 18 h 30, une chaîne et un cadenas étaient posés par la direction de l’hôpital sur la porte de la salle d’accouchement. La photo de ce verrouillage symboliquement mis en scène n’allait pas tarder à enflammer les réseaux sociaux.


      À 18 h 30, mercredi 27 juin 2018, une chaîne et un cadenas étaient posés sur la porte de la salle d’accouchement par la direction de l’hôpital du Blanc (Indre), en raison de la suspension de toute activité de la maternité pendant juillet et août.

      Si elle n’est pas une première en France, cette fermeture estivale est l’ultime épisode d’un feuilleton qui agite, depuis sept ans, ce coin reculé du Berry. La décision a été prise par l’hôpital de Châteauroux – qui gère celui du Blanc depuis la fusion des deux établissements en 2017 –, au regard des plannings des praticiens. Une modification du système de gardes a fait apparaître des trous dans les tableaux du personnel, composé en partie d’intérimaires. Estimant que la sécurité n’était pas suffisamment assurée, la direction a décrété une suspension temporaire, en accord avec l’Agence régionale de santé (ARS).

      Si l’inquiétude est grande, parmi les habitants, de voir l’interruption se prolonger après l’été, toute aussi vive est la colère provoquée par la méthode mise en œuvre : « Une stratégie fallacieuse de démolition, dénonce la maire de la commune, Annick Gombert (PS). Les autorités de tutelle ne cessent de laisser entendre, depuis des années, que la maternité va fermer. Comment voulez-vous que des praticiens viennent s’installer durablement chez nous face à une telle menace ? »

      Les premières « attaques » remontent à 2011. L’ARS avait alors voulu supprimer l’activité de chirurgie de l’hôpital pour des raisons budgétaires, ce qui aurait entraîné de facto la fermeture de la maternité. Un moratoire avait alors été obtenu par les élus auprès du ministère de la santé, à la suite d’une forte mobilisation de la population.

      « Tous les arguments possibles ont été avancés, au fil des années, pour justifier une fermeture : les finances au début, le nombre insuffisant d’accouchements par la suite – environ 270 par an –, aujourd’hui la sécurité. Il est difficile de ne pas y voir une forme d’acharnement », estime l’ancien maire et député Jean-Paul Chanteguet (PS), partie prenante d’un comité de défense au côté d’un ex-adversaire politique de droite, Jean-Michel Mols.

      L’ARS a beau insister sur le caractère « temporaire » de la suspension, précisant qu’un nouveau point sur les plannings sera effectué en août, le doute s’est installé : « Cette fermeture pendant l’été est un moyen de nous préparer psychologiquement à une fermeture définitive », est persuadée Annick Gombert.

      Les parturientes, en attendant, font grise mine devant les temps de trajet nécessaires pour rejoindre les maternités les plus proches, à Châtellerault (52 km) dans la Vienne, Châteauroux (59 km) et Poitiers (61 km). Toutes étaient situées, « jusque-là », à plus ou moins une heure de route… Elles seront encore un peu plus distantes avec la nouvelle limitation de vitesse à 80 km/h, effective à partir du dimanche 1er juillet.

      Une heure de transport imposée

      Si le code de la santé publique se garde bien de fixer un temps légal maximal pour accéder à une maternité, les professionnels évaluent généralement à quarante-cinq minutes la limite à ne pas dépasser. Cette heure de transport imposée aux habitantes du Blanc passe mal : « C’est une violence faite aux femmes », dénonce la maire de la ville, pour qui l’ARS aurait dû trouver des praticiens remplaçants au lieu de mettre les patientes devant le fait accompli.

      Un malheur n’arrivant jamais seul, la ville doit faire face, en parallèle, à une autre menace de fermeture : celle d’une classe de primaire. Tout comme pour la maternité, une mesure « suspensive » a été prise à l’encontre de l’école Jules-Ferry qui devra, à la rentrée prochaine, s’assurer de compter 175 élèves dans ses effectifs. En deçà, une des sept classes de l’établissement sera condamnée. La commune paierait alors le prix d’une démographie en baisse régulière, et aurait une occasion supplémentaire de fustiger la déliquescence des services publics en milieu rural.

      Une lettre a même été adressée à Brigitte Macron au motif qu’elle a été « plusieurs fois maman et mamie »
      Le Blanc en connaît long sur le sujet depuis 1953, année qui vit sa gare accueillir son dernier train de voyageurs. Ces deux dernières décennies ont été particulièrement douloureuses avec l’arrêt d’une section électrotechnique au lycée de la ville et la fermeture de l’antenne locale de Pôle Emploi. L’hôtel des impôts a, lui, diminué drastiquement ses horaires d’ouverture, alors que la sous-préfecture ne compte plus qu’une poignée de salariés.

      Une cessation de la maternité porterait un coup violent à ce bassin de population classé parmi les plus pauvres de la région Centre-Val-de-Loire. Elle entraînerait dans son sillage la disparition de l’institut de formation en soins infirmiers, la seule formation post-bac de la ville, redoutent les élus et les collectifs de défense.

      Ceux-ci font assaut d’initiatives pour mobiliser l’opinion : dépôt d’une requête en référé au tribunal administratif de Limoges, « appel citoyen » (le 18 juin) devant la sous-préfecture sur l’air de La Marseillaise, mise en scène d’un faux accouchement sur le pont qui enjambe la Creuse, envoi d’une pétition signée par 43 maires au premier ministre… Une lettre a même été adressée à Brigitte Macron au motif qu’elle a été « plusieurs fois maman et mamie ». Elle est signée d’un « groupe de femmes en colère » ayant accouché au Blanc. Ou qui espéraient le faire.

      A Saint-Claude, dans le Jura, un premier hiver sans la maternité, François Béguin, 12 février 2019

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/12/a-saint-claude-dans-le-jura-un-premier-hiver-sans-la-maternite_5422296_82344

      « Quand l’Etat s’en va » 2/5. La maternité de Saint-Claude, dans le Jura, a fermé en avril 2018, à cause de la désaffection des patients et les difficultés de recrutement.

      Sur la route entre le centre hospitalier de Saint-Claude et celui de Lons-le-Saunier (Jura), distants de 60 km, le 30 janvier.
      Sur la route entre le centre hospitalier de Saint-Claude et celui de Lons-le-Saunier (Jura), distants de 60 km, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR

      [Alors que, à l’écart des grandes métropoles, monte chez les Français un sentiment d’abandon fortement mis en avant dans le cadre du grand débat, Le Monde propose une série sur ces lieux qui souffrent de la fermeture des services publics, transports, écoles, perceptions ou hôpitaux.]

      La neige est tombée drue la nuit précédente sur le Haut-Jura. Installée dans un café à l’entrée de Saint-Claude, Doriane Gardel, 37 ans, le ventre arrondi par cinq mois de grossesse, fait défiler sur l’écran de son portable les photos de la petite route en lacets sur laquelle elle a dû rouler « au pas » quelques heures plus tôt pour se rendre au travail.

      A cause du vent qui a « soufflé » la neige sur la chaussée, les quelques kilomètres qui séparent Septmoncel – la commune de 700 habitants où elle vit – de Saint-Claude lui ont pris cinquante minutes, soit plus du double du temps habituel. Si elle avait dû ensuite rejoindre la maternité d’Oyonnax (Ain), où elle doit accoucher début juin, cela lui aurait demandé dans ces conditions une heure de plus.

      Elle a beau savoir que les routes seront dégagées le jour « J », au printemps, elle n’est pas sereine depuis la fermeture, en avril 2018, de la maternité de l’hôpital Louis-Jaillon, à Saint-Claude. C’est là qu’elle est née en 1981 et c’est là qu’elle a eu son premier enfant en 2014. « J’en ai eu des contractions de stress, je n’arrêtais pas de penser que je pouvais accoucher au bord de la route, explique-t-elle. Après l’annonce de la fermeture, je me suis même posé la question d’un deuxième enfant. Je me suis demandé jusqu’à quand je pouvais le concevoir pour être sûre qu’il n’arrive pas en hiver. »
      Ce raisonnement, Doriane Gardel n’est pas la seule à le faire dans cette région vallonnée, où les temps de transport (quarante minutes de route pour Oyonnax), peuvent très vite s’allonger l’hiver. « On avait convenu avec mon mari que si je n’étais pas tombée enceinte en novembre-décembre, on arrêtait tout », assure Estelle Villaldea Martin, 39 ans, qui vit dans un petit village à côté de Saint-Laurent-Grand-Vaux, à quarante-cinq minutes de la maternité de Lons-le-Saunier, « quand les routes sont bonnes ». Le terme de sa sixième grossesse est prévu en juillet. « Partir à la maternité sur une route enneigée, ce serait un stress énorme », dit-elle.
      A Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), au 9ème des 60 km qui séparent le centre hospitalier Louis Jallon de saint-Claude de celui de Lons-le-Saunier, le 30 janvier.


      A Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), au 9ème des 60 km qui séparent le centre hospitalier Louis Jallon de saint-Claude de celui de Lons-le-Saunier, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR "LE MONDE"

      « Mépris » du gouvernement

      Dans cette région enclavée du Jura, où l’on vit de l’industrie, du tourisme et de la proximité avec la Suisse, la décision prise à l’été 2018 par l’agence régionale de santé (ARS) de fermer la maternité, la pédiatrie et la chirurgie conventionnelle (nécessitant une hospitalisation) pour des raisons de sécurité ne passe toujours pas.

      « Au ministère de la santé, à Paris, ils ont une réflexion d’urbain, ils n’arrivent pas à se rendre compte de ce que c’est ici après une chute de neige, avec l’hélicoptère qui ne peut pas venir à cause de la tempête, c’est cette France qu’on oublie », lance Jean-Louis Millet, le maire (divers droite) de Saint-Claude, en conduisant sa voiture sur le plateau enneigé des Rousses, au milieu des forêts et des pistes de ski de fond, quasi désertes à cette saison.

      Depuis deux ans, l’élu ne ménage pas sa peine pour empêcher la fermeture de l’établissement où 342 enfants étaient nés en 2016. Trois recours ont été déposés devant la justice administrative. « J’en suis à quatre-vingts courriers à Buzyn, Hulot, Schiappa, Le Maire… Pas un ne m’a répondu sur le fond », déplore M. Millet.

      Pour protester contre ce « mépris » du gouvernement, il a décidé de boycotter le grand débat national. Une « mascarade », selon lui. Au second tour de l’élection présidentielle, en 2017, M. Millet, qui se présente comme un « villiériste de la première heure », avait publiquement demandé : « Faut-il voter [Marine] Le Pen pour sauver l’hôpital ? », après avoir constaté qu’en réponse à ses courriers, seule la candidate du Front national s’était prononcée en faveur du maintien de la maternité.

      « Ras-le-bol de cette médecine à deux [combien ?! ndc] vitesses »

      Une interrogation qui n’a pas empêché sur ce dossier l’union sacrée des élus municipaux. Dès les premières menaces, M. Millet a reçu le soutien de son opposant historique, l’ancien maire communiste Francis Lahaut qui s’était battu en 1995 pour le maintien des urgences. « Sur cette terre de résistance, il y a une unité absolue autour de la maternité », assure l’hôtelier André Jannet, le président du comité de défense de l’hôpital.

      En lieu et place du grand débat, le comité a organisé, les 26 et 27 janvier, un « référendum d’initiative populaire » dans trente et une communes du Haut-Jura. Plus de 6 000 personnes se sont déplacées pour dire leur attachement à leur hôpital, soit davantage encore que les 5 000 qui avaient manifesté dans les rues de Saint-Claude en mai 2017 à l’appel du comité. « On craignait qu’il y ait une usure mais le soutien de la population ne se dément pas », se félicite M. Millet.

      Dans des « cahiers de doléances et de propositions citoyennes » installés à côté des urnes, des dizaines d’habitants ont couché leur inquiétude et leur colère sur les inégalités d’accès aux soins. « Est-ce que notre santé vaut moins que celle des citadins ? », interroge une femme. « Ras-le-bol de cette médecine à deux vitesses, nous voulons pouvoir bénéficier de soins sans nous poser la question de savoir comment nous rendre dans un hôpital », écrit une autre.

      A Saint-Claude, on sait qu’à travers l’hôpital, c’est une part de l’attractivité de la sous-préfecture du Jura qui se joue. En 2017, les quarante principaux employeurs industriels du bassin, représentant 2 800 emplois, avaient tous signé un texte pour dire leur « inquiétude » et s’opposer aux fermetures.

      « On joue notre survie économique »

      « Quelle absurdité de dégrader ce qui existe », se désole Olivier Jeantet depuis les locaux de son usine de pièces de caoutchouc installée dans le centre-ville depuis plus d’un siècle. « On joue notre survie économique en permanence, on se bat pour ne pas délocaliser nos productions et pendant ce temps, l’Etat détricote les services publics. Si on veut sinistrer la région, continuons comme ça », lance-t-il.

      A en croire le maire, après avoir subi de plein fouet la crise de 2008, l’industrie locale (fonderie, plasturgie) tournerait aujourd’hui à plein régime. « Les carnets de commandes sont pleins et les entreprises ont de gros soucis de recrutement, assure M. Millet. Cet été, certaines ont dû refuser des commandes parce qu’elles n’avaient pas suffisamment de main-d’œuvre. » Sous couvert d’anonymat, un responsable d’usine estime pour sa part qu’« il y a plein de choses qui font que les gens ne veulent pas venir à Saint-Claude : le centre-ville pas animé, la difficulté pour trouver un logement… Alors l’hôpital qui ferme, ça en rajoute une couche… »

      A la direction de l’hôpital, un vaste bâtiment posé en fond de vallée de cette ville construite sur plusieurs étages, on rappelle les raisons qui ont poussé à la fermeture. En octobre 2017, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté soulignait une « perte de confiance » de la population dans cet établissement et d’« importants taux de fuite » vers d’autres sites, plus de 40 % des jeunes mères du bassin de vie couvert par le centre hospitalier ayant choisi, en 2016, d’accoucher ailleurs. « Comme il y avait un fort turnover de remplaçants, les femmes se sont lassées de ne pas avoir d’interlocuteur fixe, et la rumeur de la fermeture a fait fuir beaucoup de monde », décrypte un ancien salarié de l’hôpital.

      C’est donc pour des raisons de sécurité liée à la démographie médicale que la maternité s’est vue retirer son autorisation. « Nous avions un problème sanitaire, nous n’avions plus les praticiens nécessaires, explique Guillaume Ducolomb qui dirige les hôpitaux de Saint-Claude et de Lons-le-Saunier depuis mai 2018. On a fonctionné avec un gynécologue à temps plein alors qu’il en fallait six, idem pour les anesthésistes. A la fin, on tournait à 100 % avec des intérimaires. Comment fait-on pour recruter des médecins ? Nous n’avons aucun moyen de contraintes. Quand vous n’avez pas de candidat, vous n’avez pas de candidat. »


      Le centre hospitalier Louis Jallon de Saint-Claude (Jura), dont la maternité s’est vue retirer son autorisation, le 30 janvier.
      Le centre hospitalier Louis Jallon de Saint-Claude (Jura), dont la maternité s’est vue retirer son autorisation, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR "LE MONDE"

      « On est dans la phase d’après »

      Aujourd’hui, M. Ducolomb assure avoir « tourné la page » de la maternité. « On est dans la phase d’après », dit-il, alors qu’une IRM devrait être installée d’ici à quelques mois à l’hôpital et qu’un projet de traitements de pathologies cancéreuses par chimiothérapie est en discussion pour la fin 2019-2020. « Je ne suis pas là pour fermer l’hôpital mais pour le faire évoluer », assure-t-il.

      Dans la région, tout le monde scrute avec attention comment se passe ce premier hiver sans maternité. Deux accouchements ont eu lieu en catastrophe ces derniers mois, l’un aux urgences, l’autre dans le véhicule du SAMU, sur le bord de la route, le 24 septembre. « Il y a des accouchements inopinés au cœur de Paris », fait remarquer M. Ducolomb, qui vient d’installer une chambre à la maternité de Lons-le-Saunier pour garder les parturientes dont le travail a commencé.
      Céline Champagne, 41 ans, une ex-sage-femme de la maternité de Saint-Claude, installée depuis novembre 2016 en libérale sur le plateau entre Septmoncel et Lamoura, était à la manœuvre le 24 septembre. Elle-même pompier volontaire, elle a formé depuis un an les pompiers « d’une bonne dizaine de casernes » aux accouchements inopinés. « Il faut arrêter d’entretenir cette phobie autour de la fermeture des petites structures », juge-t-elle, appelant à « une réorganisation complète de la répartition des médecins en milieu rural ».
      A la mairie, M. Millet ne désespère pas d’un revirement de l’ARS ou d’une décision favorable du tribunal administratif. Prudemment, il a tout de même mis un « deuxième fer au feu ». Après avoir démarché plusieurs cliniques privées, il espère que l’une d’elles fasse des propositions concrètes sur la chirurgie et l’obstétrique à l’ARS d’ici à la fin du mois.

      #WeDoNotCare

  • Pollution dans le métro : « À Châtelet, je n’arrête pas de me racler la gorge » - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/info-paris-ile-de-france-oise/transports/pollution-dans-le-metro-a-chatelet-je-n-arrete-pas-de-me-racler-la-gorge-

    À la station Châtelet, la RATP relève des niveaux élevés de particules fines PM10, pouvant dépasser les 200 µg/m³, quand le seuil d’alerte est fixé à 80 µg/m³.
    Jalil, commerçant dans la station de métro Châtelet, montre du doigt sa caisse enregistreuse couverte de poussière. « Je suis allergique aux pollens, mais, bizarrement, je ne souffre pas trop de la pollution ici. Cela fait vingt-cinq ans que je travaille dans le métro, je dois y être habitué… » Pourtant, selon les propres mesures de la RATP, la station Châtelet enregistre des taux de particules fines PM10 très élevés, pouvant dépasser les 200 µg/m³, alors que le seuil d’alerte est fixé à 80 µg/m³.
    L’air du métro, bien plus pollué que l’air ambiant ? On s’en doutait. Mais nous avons pu le vérifier en réalisant nos propres mesures, jeudi 7 mars. Et le constat est sans appel : sur les quais parisiens, nous avons constaté des taux de particules fines PM 2,5, qui présentent des risques pour la santé, douze fois plus élevés que dans l’air extérieur.

    #métro #pollution #particules_fines

  • Profession : chargeur de trottinettes, dernier-né des petits boulots de l’ubérisation
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/03/09/profession-chargeur-de-trottinettes-dernier-ne-des-petits-boulots-de-l-uberi

    Yacine, 39 ans, est chargeur de trottinettes, ou « juicer » – juice signifie électricité en argot anglais. Un nouveau petit boulot de l’ubérisation – la mise en relation, par des plates-formes numériques, de clients et d’indépendants – apparu en France à l’été 2018, quand des sociétés (sept aujourd’hui) ont commencé à semer leurs trottinettes électriques en libre-service dans les villes. Depuis novembre 2018, Yacine travaille pour l’entreprise américaine Lime, la marque au citron. Il n’est pas salarié, mais autoentrepreneur. Il ne reçoit pas de fiche de paie, mais une rémunération journalière qui dépend du nombre de trottinettes collectées dans la journée, rechargées à son domicile la nuit et redéployées au petit matin.

    Yacine n’a pas de patron, si ce n’est l’algorithme de l’application Lime sur son smartphone. C’est l’appli qui donne la marche à suivre : où trouver les trottinettes, où les replacer, combien elles rapportent (entre 5 et 6 euros l’unité). C’est aussi elle qui lui attribue une note de satisfaction dont dépend le nombre maximal de trottinettes qu’il est autorisé à recharger chaque jour. Un couac, un retard, et ce plafond baisse. La paye aussi.

    #Travail #Uberisation #Jobs_à_la_con #Autoentrepreneur #Néomanagement #Algorithmes

    • lemonde.fr
      Profession : chargeur de trottinettes, dernier-né des petits boulots de l’ubérisation
      Stéphane Lauer éditorialiste au « Monde »
      8-11 minutes

      Économie
      Où va le travail ?

      Avec le déploiement des trottinettes électriques en libre-service dans les villes, un nouvel emploi est apparu : celui de « juicer », ou chargeur de trottinettes.

      Par Aurélie Collas Publié le 09 mars 2019 à 08h40 - Mis à jour le 09 mars 2019 à 08h40

      Lecture 5 min.

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      Yacine est « juicer », ou chargeur de trottinettes électriques, à Paris.
      Yacine est « juicer », ou chargeur de trottinettes électriques, à Paris. CYRIL ABAD POUR "LE MONDE"

      A bord de sa camionnette blanche, Yacine quitte Saint-Denis, dans la banlieue nord de Paris, pour rejoindre le centre de la capitale. Il est 14 heures, jeudi 21 février, et sa journée de travail commence : six heures de chasse aux trottinettes que les usagers ont laissées à moitié déchargées, ici ou là, au détour d’une rue. Six heures à tourner dans les artères de la ville comme un poisson dans un bocal. Saint-Michel, Raspail, Saint-Germain, puis encore Saint-Michel, Châtelet, Rivoli…

      Yacine, 39 ans, est chargeur de trottinettes, ou « juicer » – juice signifie électricité en argot anglais. Un nouveau petit boulot de l’ubérisation – la mise en relation, par des plates-formes numériques, de clients et d’indépendants – apparu en France à l’été 2018, quand des sociétés (sept aujourd’hui) ont commencé à semer leurs trottinettes électriques en libre-service dans les villes. Depuis novembre 2018, Yacine travaille pour l’entreprise américaine Lime, la marque au citron. Il n’est pas salarié, mais autoentrepreneur. Il ne reçoit pas de fiche de paie, mais une rémunération journalière qui dépend du nombre de trottinettes collectées dans la journée, rechargées à son domicile la nuit et redéployées au petit matin.

      Yacine n’a pas de patron, si ce n’est l’algorithme de l’application Lime sur son smartphone. C’est l’appli qui donne la marche à suivre : où trouver les trottinettes, où les replacer, combien elles rapportent (entre 5 et 6 euros l’unité). C’est aussi elle qui lui attribue une note de satisfaction dont dépend le nombre maximal de trottinettes qu’il est autorisé à recharger chaque jour. Un couac, un retard, et ce plafond baisse. La paye aussi.
      Etudiants ou salariés en quête d’un complément de revenu
      Yacine vient de récupérer deux trotinnettes à recharger.
      Yacine vient de récupérer deux trotinnettes à recharger. CYRIL ABAD POUR "LE MONDE"

      A voir les cernes dissimulés dans l’ombre de sa casquette, le boulot est éreintant. « On finit tard le soir, on commence tôt le matin, raconte ce père de trois enfants. Et puis c’est physique. Les trottinettes pèsent 20 kg. Je me suis musclé depuis que je fais ça ! »

      Ses efforts, dit-il, sont « récompensés » chaque matin, lorsqu’il reçoit son dû. Quarante trottinettes – son plafond actuel – rapportent à Yacine autour de 200 euros par jour, auxquels il faut soustraire les charges : l’amortissement du camion (acheté 3 500 euros), l’assurance, l’essence, l’électricité, les cotisations… A la fin du mois, il lui reste environ 1 800 euros.

      A 15 heures, l’application indique une trottinette déchargée sur un trottoir entre le pont des Arts et le pont du Carrousel. Yacine cherche à se garer, ne trouve qu’un arrêt de bus, met ses feux de détresse. Il risque une contravention, mais pas le choix. Le stationnement gênant fait partie des risques du métier dont il doit endosser l’entière responsabilité : « Si je ne fais pas ça, je ne travaille pas. » Arrivé au lieu indiqué, Yacine scanne le code de la trottinette. 5,80 euros dans la tirelire.

      Direction ensuite le boulevard Raspail, où deux trottinettes ont les batteries à plat. La première lui passe sous le nez : un autre « juicer » est en train de la monter dans son fourgon. La seconde a déjà filé. La concurrence entre chargeurs est de plus en plus forte à mesure que leur nombre s’accroît.

      « Ce job permet de travailler dehors, d’être libre de son temps, de ne pas avoir de patron »

      Mais Yacine reste positif. « Faut pas se mentir, il n’y a pas que des inconvénients », assure-t-il. A 17 heures, de passage sur les quais, il sourit en contemplant les monuments longeant la Seine : « Voilà, c’est mon bureau ! » Yacine aime Paris et conduire. « Ce job permet de travailler dehors, d’être libre de son temps, de ne pas avoir de patron », explique-t-il.

      Son CV accumule les expériences d’autoentrepreneur : marchand, gérant d’un food truck, conducteur de taxi… En novembre 2018, lorsqu’il a entendu parler de l’activité de « juicer », il était au chômage. « C’est venu au bon moment, dit-il. Au début, Lime payait sept euros la trottinette. Je gagnais bien, j’envisageais de me développer, de prendre quelqu’un. » Mais loi de l’offre et de la demande oblige, le prix a baissé. « Sept euros, c’était honnête. Cinq euros, c’est juste. Je pense chercher autre chose. »

      En réalité, peu de chargeurs de trottinettes vivent de cette activité. Beaucoup sont étudiants ou salariés à la recherche d’un complément de revenu. C’est le cas de Yazid, gardien d’immeuble. « Je fais ça quand je peux, quand je vois quelques trottinettes le soir dans le quartier, raconte-t-il. Je prends ma voiture, j’en mets cinq dans le coffre et les branche dans le salon. » Montant du gain : 25 à 30 euros par nuit. « Ça évite d’être dans le rouge. »
      « Je ne pense pas qu’on puisse en vivre »

      « Au début, c’était amusant, comme lorsqu’on cherche des Pokémon dans le jeu Pokémon Go ! », explique Jason. Sauf que cet étudiant n’a pas trouvé de « nid » (zone de dépôt) près de chez lui pour replacer les trottinettes le matin. Il a laissé tomber au bout d’un mois.

      Anis, un chômeur de 22 ans, conclut, à l’issue de trois mois d’expérience, à une « super arnaque » : « Une fois payés la location du camion, du local pour charger les trottinettes, le plein d’essence, il ne restait quasiment rien des 100 euros que j’avais gagnés dans la journée. »
      Chaque nuit, sur le parking de son immeuble à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), Yacine recharge dans son camion plus de 40 trottinettes.
      Chaque nuit, sur le parking de son immeuble à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), Yacine recharge dans son camion plus de 40 trottinettes. CYRIL ABAD POUR "LE MONDE"

      « Cette activité ne me choque pas tant qu’elle reste un job d’étudiant, estime Grégoire Leclercq, cofondateur de l’Observatoire de l’ubérisation. Le problème, c’est quand on la propose à des gens qui cherchent un revenu décent. Là, on les piège. D’abord, parce qu’à l’exception d’une minorité qui industrialise l’activité, je ne pense pas qu’on puisse en vivre. Ensuite, parce que ces personnes n’ont pas la protection sociale qu’offre un contrat de travail. »

      « Toutes les sécurités constitutives du droit du travail n’existent pas pour ces gens-là »

      Pas de mutuelle, pas de chômage, pas de congés payés, pas de salaire minimum, pas d’indemnisation en cas de maladie ou d’accident du travail… « Toutes les sécurités constitutives du droit du travail n’existent pas pour ces gens-là », renchérit Karim Amellal, auteur de La Révolution de la servitude (Demopolis, 2018). Pour les sociétés du secteur, le recours à des indépendants permet de disposer d’une main-d’œuvre à moindre coût. Contacté, Lime n’a pas donné suite à nos sollicitations.

      Il est 20 heures. Dans le centre de Paris, le trafic des livreurs Deliveroo à vélo et des chauffeurs privés bat son plein. Yacine s’arrête à Châtelet et fait le bilan. Il a trente-deux trottinettes dans son camion. Il arrivera à atteindre les quarante en en ramassant quelques-unes sur le chemin du retour. Chez lui, il lui faudra une bonne demi-heure pour installer les branchements électriques. Puis il se réveillera à 4 h 30 pour déposer les trottinettes avant 7 heures dans Paris… et ainsi de suite, jusqu’à trouver une activité plus rentable.

      Le secteur, en tout cas, va continuer à se développer : un huitième opérateur vient d’annoncer, jeudi 7 mars, le déploiement de huit cents trottinettes à Paris, et d’autres sociétés devraient encore suivre.

      Aurélie Collas

  • Nuit des lycées : « Vous croyez que le proviseur va appeler la police ? » - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/02/08/nuit-des-lycees-vous-croyez-que-le-proviseur-va-appeler-la-police_1708093

    « Libération » s’est glissé jeudi soir dans une salle des profs d’un gros lycée de Seine-et-Marne, où 25 enseignants ont décidé d’occuper leur établissement pendant la nuit pour alerter sur les dangers de la réforme qui se met en place.

    Nuit des lycées : « Vous croyez que le proviseur va appeler la police ? »

    Les sacs étaient planqués dans le coffre des voitures, pendant la journée de cours. Chaussettes de laine, OK. Couverture chauffante, OK. Jeu de Uno et appareil à raclette, c’est bon aussi. Jeudi soir, au lycée de Mitry-Mory, en Seine-et-Marne, c’était ambiance soirée pyj. Dans ce gros bahut de 1 500 élèves, situé tout près de l’aéroport Charles-de-Gaulle, 25 enseignants ont décidé de dormir là, par terre, dans leur salle des profs. Une façon de protester contre cette réforme du lycée qui se met en œuvre, et le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, que « seuls les médias adorent ».

    Une petite dizaine de lycées, notamment à Toulouse et Dijon, ont aussi tenté le coup, selon eux, la nuit dernière : occuper les bâtiments avec l’espoir qu’enfin, on parle un peu plus de ce qui est en train de se passer. « On voit bien que la grève et la manif classique comme celle de mardi ne suffit pas, alors on tente d’autres moyens d’action. La nuit des lycées en est une. » Tout en parlant, Renaud, prof de sciences économiques et sociales (syndiqué au Snes-FSU), étale son stock de tracts et banderoles sur la grande table. Il vient de passer une heure devant le lycée à discuter avec des parents d’élèves venus assister à la réunion d’information organisée par la direction de l’établissement. « On aurait été plus je pense, sans l’épidémie de grippe. Mais bon, c’est bien quand même. Un tiers de la salle des profs est là, toutes les disciplines sont représentées. Pas vrai les collègues ? » Les profs sont assis en grand cercle, chacun y allant de son mélange de colère-découragement et aussi d’espoir. « Evidemment qu’il en reste un peu, sinon on ne serait pas là », dixit Camille, le prof de philo.

    Mitry-Mory, le 7 février 2019 Lycée polyvalent Honoré de Balzac. Occupation pour revendiquer contre les conditions.

    Photo Frédéric Stucin
    « Tout dégommer »

    A vrai dire, ils sont tous un peu flippés de la façon dont leur proviseur va réagir quand il va les savoir là. « Je le vois mal appeler la police quand même… », veut rassurer Renaud. René-Louis, trente ans de professorat dans les pattes et la cravate, n’a jamais fait un truc pareil de sa carrière. « C’est pour dire l’ampleur de ma colère ! » Parmi les points qui le hérissent : ce calendrier, à l’envers. « On met en place une réforme sans aucune visibilité. En marchant, comme ils disent. On ne sait toujours pas à quoi vont ressembler les épreuves du nouveau bac. C’est quand même de la folie. » Une collègue : « Nos élèves de seconde nous demandent notre avis sur leurs chances de réussite dans telle ou telle matière. Comment répondre quand on ne sait même pas à quoi ressemblera l’épreuve ? »

    Pour eux, cette réforme n’est qu’une pièce du puzzle supplémentaire. Elle s’emboîte parfaitement dans la réforme Chatel de 2010 et même celle du collège de 2015 de Vallaud-Belkacem. « Ce n’est même pas une question de bord politique, tranche Camille. Ils sont tous dans la même logique. Donner toujours plus d’autonomie aux chefs d’établissement et petit à petit, tout dégommer… Et créer des baccalauréats locaux, qui n’auront pas la même valeur partout. » « L’objectif c’est aussi de nous mettre en concurrence entre enseignants », ajoute Solène, prof d’histoire-géo. Qui donnera le cours de géopolitique par exemple ? Les profs d’histoire géo ou de SES [sciences économiques et sociales ndlr] ? » Autre question : « Va-t-on laisser vraiment les élèves choisir comme le dit la réforme, ou est-ce qu’en fait ils n’auront pas le choix ? »
    « Les élèves, ils savent qu’on les carotte »

    Dans la nouvelle architecture du lycée, les filières S, ES et L disparaissent. A la place, les élèves doivent choisir trois spécialités parmi un éventail de douze. « Sauf que pour nos élèves, ce ne sera pas douze, mais juste sept », ce qui veut dire tout juste un peu plus de la moitié des combinaisons possibles. La spécialité « informatique-numérique » par exemple ne sera pas proposée ici. « Pour les élèves qui voudraient la suivre, ils pourraient théoriquement aller dans un autre lycée situé à une heure de bus… Vous croyez vraiment que des gamins de 15 ans vont se taper une heure de bus le temps du midi pour aller suivre la matière dans un autre lycée ? C’est mort », rit Laure.

    Mitry-Mory, le 7 février 2019 Lycée polyvalent Honoré de Balzac. Occupation pour revendiquer contre les conditions.

    Photo Frédéric Stucin

    Renaud : « Les élèves, ils savent qu’on les carotte, ils sont pas débiles. Même si évidemment devant eux, on essaie d’être rassurant. En fait, exactement comme notre proviseur devant nous, qui ne dit rien parce qu’il n’a pas le choix. » Dans la salle du rez-de-chaussée, justement, la réunion d’infos avec les parents d’élèves s’achève. « Pas besoin d’y être, on sait exactement ce qu’il leur dit : le discours de confiance, blabla. » Les profs l’attendent devant la porte pour lui annoncer leur soirée pyjama, la boule au ventre, comme des enfants qui préparent une ânerie. Les grands sont envoyés devant. C’est plutôt drôle. Le proviseur se montre compréhensif (moins avec le journaliste et le photographe). Ils peuvent passer la nuit là. Quelques consignes tout de même : interdiction de mettre un orteil dans la cantine, sous peine de déclencher l’alarme. « Ah et le chauffage s’arrête automatiquement à 21 heures… »

  • Pourquoi dit-on l’allocataire de la Caf du Loiret plus honnête qu’un autre... - Orléans - La République du Centre
    https://www.larep.fr/orleans/social/2018/11/26/pourquoi-dit-on-l-allocataire-de-la-caf-du-loiret-plus-honnete-qu-un-autre_130

    Sur les 120.000 allocataires de la Caisse d’allocations familiales du Loiret (Caf), en 2017, 75.000 auront fait l’objet d’un #contrôle, pour seulement 301 cas avérés de #fraudes. Décryptage.
    Le doute n’est plus permis. L’allocataire du Loiret compte bien parmi les plus honnêtes de France. C’est tout du moins ce qui ressort du bilan, pour l’année 2017, de la Caisse d’allocations familiales 45.

    Pourquoi ?
    Car sur 120.000 personnes percevant, qui le #RSA, qui une #prime_d'activité, qui des allocations logements ou familiales... entre autres, seuls 301 ont été prises la main dans le sac, à frauder. C’est n’est pas faute d’avoir pourtant contrôlé près de 75.000 bénéficiaires desdites aides [sic] sociales cette année-là.

    « Cela représente 0,25 % de la population des allocataires, souligne le directeur de la Caf, Jean-Yves Prévotat. Alors que la moyenne à l’échelle nationale est de 0,36 %. » 

    Si le Loiret de « l’alloc » fait ainsi figure de département plus vertueux que les autres, reste que quand on tente sa chance à la fraude, on se sent parfois pousser des ailes. La moyenne d’une tentative locale portant sur 8.600 euros, contre 6.400 ailleurs en France. Bien essayé...

    Les contrôleurs Caf font le tour de la terre
    Reste que, toujours en 2017, la Caf du Loiret a, comme tous les ans, encore « injecté près de 750 millions d’euros dans l’économie du département, précise son directeur. C’est de l’argent public, on doit donc bien veiller à ce qu’il soit distribué dans les règles ». Le directeur de la Caf du Loiret, Jean-Yves Prévotat.

    D’où les contrôles sur place, au nombre de 1.200. Soit moult déplacements, effectués par six agents assermentés tout au long de l’année qui, mis bout à bout, ont représenté, en 2017, près de 40.000 km. L’équivalent d’un tour de la terre... C’est que, quand on est basé à Orléans (au 2, place Saint-Charles), Courtenay, ce n’est pas la porte d’à côté !

    Une Orléanaise de 32 ans condamnée en 2017 pour avoir escroqué la Caf et une compagnie d’assurance

    Châtelain et prostituée brésilienne
    Et à part ça ? On pourrait dire - au nom de l’humour, précisons - qu’on s’est un peu ennuyé en 2017 à la Caf du Loiret. En ce sens qu’il n’y a pas eu de dossiers frauduleux aussi spectaculaires que par le passé.

    Il a donc fallu se contenter de vivre dans le souvenir. « Tu te rappelles de ce châtelain qui avait demandé le RSA ? Et du propriétaire de chenil qui vendait ses chiens au black ? » Lui gagnait 90.000 euros par an, et ayant oublié de le déclarer, touchait aussi le revenu de solidarité active (RSA)... Ou, en 2017, de cette prostituée brésilienne émargeant à 3.000 euros par mois et bénéficiaire des minimas sociaux, car ne déclarant rien...

    On est là bien loin des gens dans le besoin, notamment des près de 14% d’allocataires (sur 120.000 donc) qui n’ont aujourd’hui pour seule ressource que les aides de la #Caf du Loiret. C’est dire l’importance de son rôle...

    #droits_sociaux

  • Ambulanciers en grève : 408 kilomètres de bouchons ce lundi matin en Ile-de-France suite à des opérations escargot
    https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/ile-de-france-grosses-perturbations-sur-l-a4-et-le-peripherique-suite-a-u

    Frankreich erlebt eine landesweite Protestwelle nach Angriff der Macron-Regierung auf das Sytem des Krankentransports. Bisher wurden Patienten die Kosten des Krankentransports von der nationalen Krankenversicherung erstattet, wobei nach einer Verschreibung feste Preise gezahlt wurden. Mit der kürzlich in Kraft getretenen Gesetzesänderung wird der Krankentransport Teil der Gesundheitsleistung, die durch Kliniken erbracht und deren Preis von ihnen mit den Fahrdiensten individuell verhandelt werden.

    Bisher beauftragte der Kranke regelmäßig seinen Lieblingschauffeur und rechnete die Kosten mit der staatlichen Versicherung ab. Jetzt veranstalten die Kliniken Ausschreibungen und lassen die Krankentransporte vom billigsten Anbieter durchführen. Die internationalen Vermittler von Mobilitätsdientleistungen stehen in den Startlöchern für das Rennen um den neu geschaffenen Markt.

    Diese Entwicklung wird zahlreiche kleine Unternehmen in den Ruin und ihre Angestellten in die Arbeitslosigkeit zwingen. Die bereits jetzt niedrigen Löhne werden voraussichtlich brutal mit allen bekannten Tricks unterhab des Mindestlohnniveaus gedrückt. Dies ist der Plan von Präsident Macron und seiner Gesundheitsministerin Agnès Buzyn, die ungeachtet landesweiter Proteste an der sozialschädlichen Umstrukturierung festhalten.

    Lundi 5 novembre 2018 - Les ambulanciers manifestent ce lundi contre la réforme du financement des transports sanitaires et ils ont organisé des opérations escargot ce matin en Ile-de-France. Il y avait 408 kilomètres de bouchons vers 09h00. Les cortèges sont attendus vers 16h00 devant le ministère de la Santé.

    Ambulanciers en grève. Le périphérique parisien bloqué, 14 interpellations
    https://www.ouest-france.fr/ile-de-france/paris-75000/ambulanciers-en-greve-le-peripherique-parisien-bloque-14-interpellation

    Publié le 06/11/2018 - Le périphérique parisien a été de nouveau bloqué ce mardi, au deuxième jour d’une mobilisation d’ambulanciers contre une réforme du financement des transports sanitaires menaçant selon eux les petites et moyennes entreprises.

    Ils sont en colère, certains désespérés - « Nous ne partirons pas ! ». Bloquant encore ce mardi matin le périphérique parisien, les ambulanciers ont entamé ce mardi 6 novembre leur deuxième jour d’action. Ils sont mobilisés contre la réforme du financement des transports sanitaires qui, selon eux, menacent les petites et moyennes entreprises.

    Certains ambulanciers sont restés la nuit et une bonne partie de la matinée sur le périphérique, notamment vers la porte de Bercy, avant l’intervention des CRS.

    Une ambulance mise à la fourrière

    Au total, 14 d’entre eux ont été interpellés pour participation délictueuse à un attroupement, entrave à la circulation et obstacle à l’enlèvement, selon la préfecture de police. Une ambulance a également été enlevée et mise à la fourrière. Le blocage a été levé à 10 h 35.

    Dans la ligne de mire des manifestants, l’article 80 du projet de budget de la sécurité sociale 2017, entré en vigueur le 1er octobre 2018.

    Depuis cette date, la prise en charge des transports des patients revient directement aux hôpitaux et cliniques plutôt qu’à l’Assurance maladie, tout comme le choix des ambulances privées, auparavant réservées aux patients.

    « C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », a affirmé Olivier Meraud, directeur des ambulances Brie-Comte-Robert, en Seine-et-Marne. Il cite, pêle-mêle « la hausse des prix du gasoil, la tarification des transports qui n’a pas été revalorisée depuis 2013, les normes ».

    Un mouvement parti du terrain
    Le mouvement, auquel ne participaient pas les principales fédérations du secteur, est parti de coordinations de terrain, mené par l’Association pour la défense du transport sanitaire (ADTS), créé il y a un mois. « Les syndicats ne nous représentent pas », selon Olivier Meraud, qui a participé au mouvement lundi, « car légal et déposé en préfecture », mais n’est pas resté jusqu’à mardi matin.

    Sinan Cakir, gérant des ambulances du Châtelet (Seine-et-Marne), a continué la mobilisation et compte poursuivre « jusqu’à ce que l’on soit reçu par la ministre ». « L’article 80, c’est la mort des petites structures, qui ne peuvent concurrencer les grosses sur les appels d’offres des hôpitaux », justifie-t-il.

    De source aéroportuaire, une quinzaine d’ambulanciers bloquaient en milieu de journée les routes menant aux terminaux de Roissy, rendant la circulation « difficile » près du Terminal 1.

    La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a rejeté les inquiétudes exprimées par les ambulanciers lundi soir, disant avoir été « très attentive à ne pas favoriser l’uberisation » du secteur. « Les dépenses de transport ont considérablement augmenté d’année en année », a par ailleurs rappelé la ministre, qui veut inciter les hôpitaux à « rationaliser les transports ».

    Des ambulanciers en colère ont paralysé les routes de l’Aveyron - 09/11/2018 - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/article/2018/11/09/2903382-operation-escargot-cours-ambulanciers-a75-aveyron.html

    Publié le 09/11/2018 - La «  loi 80  » a du mal à passer chez les ambulanciers aveyronnais et lozériens, qui ont tour à tour perturbé la circulation, organisé un barrage filtrant et investi la ville de Rodez pour exprimer leur colère. Plus de 150 véhicules étaient présents lors du mouvement.

    Les transporteurs sanitaires se mobilisent contre l’article 80 du financement de la Sécurité sociale de 2017. Ce texte, entré en vigueur au 1er octobre, modifie le financement des ambulanciers : c’est désormais aux hôpitaux et aux cliniques de payer les transporteurs, et non plus à la Caisse primaire d’assurance maladie elle-même. Un changement qui inquiète les ambulanciers à plus d’un titre.

    Prix cassés, uberisation, non-respect du choix du patient

    Désormais, l’Etat sera chargé de donner une enveloppe aux établissements de santé qui servira à payer les ambulanciers. "Notre crainte c’est que les hôpitaux et les cliniques tirent les prix vers le bas, car ils sont déjà étranglés par leur budget", explique Jean-Marc Ginesty, gérant d’une entreprise d’une vingtaine de salariés. Qui dit établissement public, dit également appel d’offres. Pour être concurrentiel par rapport aux autres entreprises, il faut être en mesure de proposer des remises. Impossible pour les petites structures de s’aligner. "Au final, ça peut avoir un impact sur l’emploi", redoute Jean-Marc Ginesty. 

    Il craint même une "uberisation" des ambulances : "certaines sociétés attendent que les transports se libéralisent pour pouvoir proposer leurs services et casser les prix". "Cela risque de faire travailler des personnes non formées au métier d’ambulancier", estime Hervé Guilhot, gérant de la société Ambulances Arnal à Millau.

    Autre motif de contestation : "le non-respect du choix du patient pour les transports" pour les trajets entre hôpitaux et les consultations externes, affirme Hervé Guilhot. Avant, quand le patient choisissait, on créait des liens avec lui. Désormais, il n’aura plus le choix de son transporteur, c’est l’hôpital qui choisira pour lui", regrette Hervé Guilhot. "Dans ce travail, le contact humain est très important, le client nous donne sa confiance", confirme Jean-Marc Ginesty.

    Circulation perturbée

    Après avoir exprimé leur mécontentement en gênant la circulation aux abords de Rodez et Millau tôt ce matin, ces derniers, rejoints par leurs homologues lozériens, ont choisi d’employer la manière forte, en réalisant dans la foulée une nouvelle opération escargot sur la RN88 et suivi d’un barrage sur l’A75 obligeant les automobilistes à faire un détour par l’aire de l’Aveyron.

    Le barrage en question a été levé vers 16 heures et une opération escargot entre Sévérac et la Lozère a pris le relais. Une nouvelle action s’est ensuite mise en place à Rodez où une dizaine de manifestants a été reçue en préfecture.

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    #disruption #Frankreich #Gesundheit #Personentransport #Krankenversicherung

  • Oise : subvention annulée pour la fête qui célèbre la pureté des jeunes filles
    http://www.leparisien.fr/salency-60400/salency-la-mairie-annule-la-subvention-accordee-a-la-fete-de-la-rosiere-2

    « J’ai reçu 150 mails en deux jours, des messages qui m’ont blessé, relate Hervé Delplanque, maire (SE) de Salency. Je suis impliqué dans cette polémique sans en être l’organisateur. » Initialement prévu mi-septembre, le conseil municipal de Salency s’est réuni ce mercredi soir et a voté à l’unanimité l’annulation de la subvention de 1 800 € accordée en mars à la fête de la Rosière.

    Une nouvelle délibération doit être prise prochainement pour décider définitivement de l’avenir de cette manifestation qui, en 2019, entendait mettre à l’honneur « la réputation vertueuse » des jeunes filles.

    Mais depuis l’annonce du retour de cette fête née à Salency au Ve siècle, les réactions hostiles se sont multipliées. Des associations et collectifs féministes ont fustigé une « fête révoltante », « rétrograde et insultante ». « Tout le contraire », ne cesse de se défendre Bertrand Tribout, qui n’a pas souhaité commenter la décision des élus ce mercredi.

    Sur Internet, 37 000 signatures contre l’événement

    Avant le vote ce mercredi soir, l’opposition s’est surtout jouée sur Internet, à grand renfort de pétition et contre pétition. Ce mercredi, celle lancée par la Confrérie de Saint-Médard, qui réclame « le maintien de la tradition et du patrimoine du village » totalisait près de 600 signataires. Loin des 37 000 signatures recueillies par ses opposants.

    Une mobilisation qui a pris de court la municipalité salencienne, qui craint notamment « la venue massive de mouvements féministes et anticléricaux ». Le village s’est en effet soudainement retrouvé au centre de l’attention médiatique. La fête, qui n’a plus été organisée depuis 1987, a été évoquée par la BBC, la radio publique britannique, ou encore La Vanguardia, un des principaux quotidiens espagnols.
    En attente d’un avis du ministère de l’Intérieur

    Reste à savoir aujourd’hui si la fête verra tout de même le jour dans un an. Ghyslain Chatel, le sous-préfet de l’arrondissement de Compiègne-Noyon reste très réservé : « Il y a aujourd’hui une opposition qui risque de créer des troubles à l’ordre public, explique-t-il. Mais d’ici un an, on a le temps de voir venir. »

    La préfecture a récemment saisi la Direction des libertés publiques et des affaires juridiques, rattachée au ministère de l’Intérieur. Il s’agit désormais pour elle de « faire une analyse juridique des événements ». Un avis consultatif qui permettra de se prononcer ultérieurement sur l’annulation, ou non, de la fête.

    #misogynie #sexisme #catholicisme #culture_du_viol #vierge #slut_shaming #féminisme #hommage

    Dans le même esprit de « rendre hommage aux lâfâme » :
    L’élection de Miss Cagole fait son retour à Marseille.

    « On ne fait pas ça pour se moquer. A aucun moment ce n’est péjoratif. Au contraire, même : c’est un hommage ! »

    https://www.20minutes.fr/insolite/2324127-20180822-video-election-miss-cagole-fait-grand-retour-marseille-id

  • Une référence historique de #Montpellier, c’est Jean-Jacques-Régis de Cambacérès.

    Connu pour être l’un des principaux artisans du Code civil (France) :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Code_civil_(France)

    En 1793, 1794 et 1796, Jean-Jacques-Régis de Cambacérès présenta successivement trois projets de Code civil qui échouèrent devant les assemblées révolutionnaires :

    Le 25 juin 1793, la Convention décréta que le comité de législation lui présenterait un projet de Code civil dans un mois. Toutefois, la discussion, engagée par un rapport de Cambacérès le 9 août, fut abandonnée en novembre après l’adoption de quelques articles, le projet étant renvoyé à une commission de six « philosophes » chargés de « purger » le code des préjugés des hommes de loi2.
    Puis, conformément au décret du 27 germinal an II (16 avril 1794), la Convention élit le 3 floréal (22 avril 1794) une commission parlementaire composée de Cambacérès, Couthon et Merlin de Douai (Cambacérès et Merlin appartenant l’un et l’autre au comité de législation) et « chargée de rédiger en un code succinct et complet les lois qui ont été rendues jusqu’à ce jour, en supprimant celles qui sont devenues confuses »3. Le 23 fructidor an II (9 septembre 1794), Cambacérès présenta un rapport sur le second projet de code, composé de 297 articles, qui conservait les grandes lignes du précédent projet, au nom du comité de législation. En frimaire an III (décembre 1794), la Convention adopta les dix premiers articles, puis la discussion s’enlisa sur le droit des enfants naturels. Au bout du compte, en fructidor an III (septembre 1795), l’examen du code fut renvoyé devant une commission chargée de « réviser et coordonner » les articles adoptés durant les diverses discussions, enterrant le second projet.
    Enfin, à la fin de 1795, une commission de classification des lois, présidée par Cambacérès, fut élue ; Jean-Étienne-Marie Portalis en était membre. En messidor an IV (juillet 1796), un troisième projet, plus complet, avec 1 104 articles, fut présenté. Après une intervention de Cambacérès à la tribune le 26 août 1796, un ordre de discussion fut adopté en l’an V et quelques articles adoptés, avant l’ajournement du débat en ventôse (mars 1797)4.
    En fait, le Code civil uniforme était déjà presque entièrement rédigé à l’arrivée de Bonaparte au pouvoir (Coup d’État du 18 brumaire), mais les turbulences révolutionnaires n’avaient pas permis de valider le texte rédigé par Cambacérès.

    Le régime du Consulat ayant enfin apporté à partir de 1799-1800 une certaine stabilité politique, le contexte était propice à la mise en forme effective de la codification du droit civil :

    Bonaparte possédait la volonté d’un grand chef d’État, volonté d’unification politique et de puissance de l’État qui implique l’unification du droit,
    la Révolution de 1789 a « contribué » au renouvellement des idées,
    la nécessité de concrétiser le règne de la Loi semblait un impératif,
    sur le fond, après dix années de Révolution, les Français aspiraient à la paix sociale et à la stabilité,
    Bonaparte désirait en outre garantir un minimum de libertés civiles au citoyen.

    Jacques, marquis de Maleville (1741-1824), président du tribunal de cassation, Auguste Gaspard, baron Boucher-Desnoyers (1779-1857), huile sur toile (1re moitié xixe siècle), Musée de l’Histoire de France (Versailles).
    On peut voir derrière le magistrat un volume du « Code Napoléon ».
    Ce fut le 14 août 1800 que le Premier consul désigna une commission de quatre éminents juristes : François Denis Tronchet, Félix Julien Jean Bigot de Préameneu, Jean-Étienne-Marie Portalis et Jacques de Maleville pour rédiger le projet de « Code civil des Français », sous la direction de Cambacérès.

    Il est désormais également revendiqué par la municipalité de Montpellier pour son homosexualité (c’est un aspect important de l’image de la ville) :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques-R%C3%A9gis_de_Cambac%C3%A9r%C3%A8s#cite_note-13

    L’hypothèse de son homosexualité et de son attirance pour les jeunes garçons repose sur des anecdotes et des allusions satiriques ; ainsi, on rapporte qu’alors que Cambacérès arrivait en retard, disant à l’empereur qu’il avait été retenu par des dames, Napoléon aurait eu ce bon mot : « Quand on a rendez-vous avec l’Empereur, on dit à ces dames de prendre leurs cannes et leurs chapeaux et de foutre le camp. » On cite aussi l’anecdote selon laquelle Talleyrand, voyant passer les trois consuls Bonaparte, Cambacérès et Lebrun, les nomma hic, haec, hoc (en latin : celui-ci, celle-là, ça), faisant référence à l’homosexualité de Cambacérès et à l’insignifiance de Lebrun7. Dans une pièce satirique parue en 18158, Cambacérès ne reconnait pas un jeune homme. « Allons, dit Napoléon à ce dernier, retournez-vous, que son altesse sérénissime vous reconnaisse. » Selon Frédéric Martel, il avait reçu le sobriquet de Tante Turlurette9. Pour des biographes comme Chatel de Brancion, cette réputation serait due à ses nombreux ennemis politiques qui avaient trouvé ce moyen pour l’atteindre à partir de sa situation de célibataire10.

  • Les agressions et insultes contre les médecins n’ont jamais été aussi élevées
    http://www.leparisien.fr/societe/les-agressions-et-insultes-contre-les-medecins-n-ont-jamais-ete-aussi-ele

    Généraliste, dermato, ophtalmo… les femmes médecins sont désormais les plus agressées. 51 % des victimes l’an passé, contre 46 % en 2016. Il y a certes le fait qu’elles sont de plus en plus nombreuses dans la profession mais pas seulement. « Pour certains, elles sont clairement une cible, assure le Dr Hervé Boissin, coordonnateur de l’observatoire de la sécurité au Cnom. Il n’y a jamais eu autant de violences. Ce sont des insultes, des crachats, des vols, des agressions sexuelles, des coups. »

    Dans 50 % des cas, l’agresseur est le patient, estimant que la prestation est trop « lente », mécontent de ne pas avoir telle ou telle ordonnance… Dans 15 % une personne qui l’accompagne.

    Mais n’en déplaisent aux idées reçues, les violences ne sont pas commises uniquement dans les cabinets isolés, note le Cnom. À Châtellerault, une généraliste s’est fait violemment agresser dans une maison de santé pluridisciplinaire.

    #travail #sexisme #violence #femmes #médecine

    Les femmes médecins ne sont pas majoritaires et pourtant en victime d’agressions elles le sont.

    En 2004, la profession compte 37 % de femmes, soit un taux légèrement supérieur à celui des professions libérales(36,6 %en2003),et cette proportion croît chaque année. Les femmes sont en effet désormais majoritaires parmi les étudiants en médecine, et leur proportion est encore plus élevée en début de cursus, où elles représentaient, en 2002, 64 % des étudiants en première année de médecine (Labarthe,Hérault,2003). La structure par sexe et
    âge de la profession confirme ce constat d’une féminisation croissante : 56 % des médecins de moins de 35 ans sont des femmes, alors qu’elles sont 41 % entre 35 et 50 ans, et seulement 29 % parmi les médecins de 50 ans et plus

    http://drees.solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rfas200501-art03.pdf

    Je vais voire si je trouve des stats plus récentes que 2004.

    En 2013 les femmes ne sont toujours pas majoritaires, 45% des medecins, et 51% des victimes d’agressions.
    https://www.conseil-national.medecin.fr/node/1607

    • Si jamais, pour la petite histoire, j’y étais. J’étais dedans. J’ai vu les manifestants manifester, cagoulés, mais pacifiquement (et un tag « Frontex tue » sur les parois de la salle, seule « violence » de leur part). La violence, était ailleurs.
      Ce que j’ai vu aussi c’est que quand la police est rentrée, les matraques étaient déjà bien levées. Et que la police a frappé à l’aveugle et avec une violence inouïe. D’autant plus qu’il n’y avait pas vraiment de possibilité de fuite pour les manifestants, coincés entre les flics, les tables et les parois de la salle.
      Ce que j’ai vu aussi, c’est les organisateurs préoccupés de savoir si oui ou non ils allaient pouvoir « continuer les travaux » (je cite) et aller voir les intervenant pour les rassurer que ça allait le faire...
      #Grenoble #Université_de_grenoble #frontex #université_grenoble_alpes #colloque #De_Frontex_à_Frontex

    • Un rassemblement contre Frontex dispersé par la police sur le campus de Grenoble

      Les militants de divers syndicats, collectifs et associations de soutien aux migrants se sont rassemblés sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, ce jeudi 22 mars dans l’après-midi. Leur objectif : protester contre la présence « d’acteurs de la militarisation des frontières » lors du colloque international sur Frontex qui se tient jusqu’à ce vendredi 23 mars à l’Université Grenoble-Alpes. Une mobilisation qui, commencée calmement, s’est vite terminée avec l’intervention de la police anti-émeute…

      « Frontières partout, justice nulle part », « tout le monde déteste les frontières », ou encore « Frontex expulse, expulsons Frontex ». Tels étaient les slogans scandés par la centaine de militants qui s’étaient réunis sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, ce jeudi 22 mars, suite à l’appel lancé par différents syndicats, collectifs et associations* de soutien aux migrants.

      Mégaphone et banderoles à la main, ils s’étaient donné rendez-vous à 15 heures devant les portes verrouillées** du bâtiment d’Imag. C’est en effet dans cet édifice qu’en début d’après-midi le Centre d’études sur la sécurité internationale (Cesice) et le Centre de recherche juridique (CRJ) avaient inauguré la première journée du colloque international « De Frontex à Frontex : vers l’émergence d’un service européen de garde-côtes ». Le coup d’envoi d’une série de rencontres qui, entre conférences et débats, s’enchaîneront jusqu’à ce vendredi 23 mars au soir.

      « Des technocrates et policiers » invités sur le campus

      Parmi les invités ? Outre des enseignants et chercheurs provenant de toute la France, les organisateurs ont choisi « de faire intervenir des technocrates et policiers responsables de la militarisation des frontières », dénonce un jeune militant, en se faisant porte-parole de l’indignation collective. Et celui-ci d’étayer ses propos : « Frontex n’est qu’un moyen dont l’Europe se sert pour expérimenter les technologies de guerre sur les migrants. »

      L’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes disposerait en effet, selon les associations à la tête du rassemblement, « d’un arsenal militaire répressif et d’un outillage sécuritaire de haute technologie », souvent financés par « des sociétés privées ». Parmi celles-ci, Thalès, EADS, Finmeccanica, Lockheed Martin, ou encore Aerovision.

      Raison pour laquelle les syndicats et collectifs isérois ont décidé de faire entendre leur voix. En ligne de mire : la présence au colloque d’Hervé Yves Caniard, le directeur de l’Unité des affaires juridiques de Frontex, ainsi que « la venue de Michel Quillé », ancien commissaire de police aujourd’hui aux manettes du projet Euromed Police IV. Entendez par là un programme lancé en 2016 afin de renforcer la coopération « sur les questions de sécurité » entre les pays du sud de la Méditerranée et les États membres de l’Union européenne.

      Migrants et associations : les grands absents au colloque

      « On regrette que les personnes réellement concernées par ces questions ne soient pas invitées », remarque par ailleurs un autre militant. Les grands absents de l’évènement ? Non seulement « les migrants et réfugiés qui risquent leur vie en mer pour rejoindre les côtes de l’Europe », mais aussi les « acteurs de terrain » engagés dans des missions d’aide et soutien aux réfugiés.

      Seule l’intervention d’une représentante du monde associatif figure en effet dans le programme du colloque. En l’occurrence, celle d’une activiste de La Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués) qui évoquera, ce vendredi après-midi, le rôle des ONG face au renforcement des contrôles aux frontières.

      « Notre objectif est de parler de Frontex sous l’angle du droit, tout en prenant en compte différents points de vue » déclare pour sa part Romain Tinière, professeur de droit public à l’UGA et coordinateur du colloque. Qui se défend : « En plus de traiter les aspects institutionnels et juridiques de la question, dont la protection des droits fondamentaux de l’homme, nous cherchons également à porter un regard critique sur les actions de Frontex. »

      Un propos contesté par l’un des militants. « Ce colloque peut servir à se questionner sur comment Frontex viole le droit, mais cela ne suffira pas, car il faut aussi dénoncer le problème politiquement », rétorque-t-il. Et une autre manifestante de renchérir : « Tant que l’Europe exportera la guerre, il y aura toujours des refoulements aux frontières, en rendant les passages de plus en plus dangereux et mortels pour les migrants. »

      Une protestation pacifique… face à la police

      « Comment cette université, qui accueille depuis décembre nombre de demandeurs d’asile aux Patio, peut en même temps accepter de dialoguer avec les responsables de Frontex ? », interrogent les manifestants. D’où leur décision de manifester leur dissentiment… en « s’invitant » dans la salle des conférences de l’Imag. Leur objectif : empêcher que le président d’Euromed Police ne prenne la parole.

      Une protestation non violente qui a duré juste le temps de scander quelques slogans… et de sortir une bombe de peinture pour écrire « Frontex tue » sur le mur. Quelques minutes après, l’action s’est en effet terminée avec l’intervention des forces de l’ordre en tenue anti-émeute.
      « Ils nous ont bousculés pour nous forcer à sortir. Certaines personnes ont pris un coup de matraque dans le dos pendant qu’elles évacuaient alors qu’il n’y avait aucune violence et aucune animosité de leur part », relate, indigné, un jeune témoin. Entre temps, à l’intérieur du bâtiment Imag, le colloque a repris son cours normal.

      Au total, quatre personnes auraient été blessées, dont deux – dénoncent les militants – « ayant eu besoin de points de suture à la tête ».

      Contactée, l’Université Grenoble Alpes a affirmé ne pas être responsable de l’envoi de la police. Une information démentie par la préfecture de l’Isère*** qui a tenu à préciser que cette intervention n’avait pas été faite à son initiative mais bien à la demande de l’UGA.



      https://www.placegrenet.fr/2018/03/23/rassemblement-contre-frontex-disperse-police-campus-de-grenoble/183160

    • Lettre ouverte aux organisateurs du colloque de « Frontex à Frontex »

      Reçue par email, le 30.03.2018.

      Vous avez décidé d’organiser un colloque sur Frontex, à l’IMAG (Université de Grenoble Alpes), les 22 et 23 mars 2018. Revendiquant une approche juridique, vous affirmez que votre but n’était pas de débattre des politiques migratoires*. C’est un choix. Il est contestable. Il est en effet tout à fait possible de traiter de questions juridiques sans évacuer l’analyse politique, en assumant un point de vue critique. Vous vous retranchez derrière l’argument qu’il n’était pas question de discuter des politiques migratoires. Or, vous présentez les choses avec les mots qu’utilise le pouvoir pour imposer sa vision et justifier ces politiques. Vous parlez de « crise migratoire », de « lutte contre l’immigration illégale », etc. C’est un choix. Il est contestable. Les mots ont un sens, ils véhiculent une façon de voir la réalité. Plutôt que de parler de « crise de l’accueil » et de « criminalisation des exilé.e.s » par le « bras armé de l’UE », vous préférez écrire que « la crise migratoire » a « amené » l’UE à « renforcer les pouvoirs de son agence, Frontex ». Et hop, le tour de magie est joué. Si Frontex doit se renforcer c’est à cause des migrant.e.s. S’il y a des enjeux migratoires, la seule réponse légitime, c’est la répression. Ce raisonnement implicite n’a rien à voir avec des questions juridiques. Il s’agit bien d’une vision politique. C’est la vôtre. Mais permettez-nous de la contester.

      Vous avez décidé d’inviter des représentants d’institutions (Frontex/Europol) qui font la guerre au migrant.e.s. Et pas les migrant.e.s, traqué.e.s, harcelé.e.s, arrêté.e.s, enfermé.e.s, expulsé.e.s, mutilé.e.s qui subissent dans leur chair et leur tête les effets de cette guerre. Là encore, c’est un choix. Il est contestable. Rien ne vous obligeait à offrir une tribune aux acteurs de la militarisation des frontières qui appliquent les politiques anti-migratoires racistes et criminelles de l’UE. Les chercheurs n’invitent pas toujours les personnes, les groupes et institutions sur lesquelles portent leur recherche. Parfois, c’est même préférable. Vous trouveriez sans doute désagréable qu’un membre d’un groupuscule d’extrême droite sur lequel porte le travail de votre laboratoire de recherche viennent s’exprimer à un colloque. Non ? Vous pouviez donc discourir doctement entre « scientifiques » de considérations juridiques sur Frontex, sans donner la parole à l’un de ses représentants. Votre « événement scientifique » n’aurait pas perdu de son intérêt ni de son crédit.

      Vous avez appris que des personnes, des associations, des syndicats, des collectifs ne souhaitaient pas que des responsables de Frontex et Europol viennent servir leur propagande et légitimer leur action à l’Université. C’est leur droit. Leurs arguments et revendications sont légitimes. Mais vous avez préféré les balayer avec morgue et indignation, vous efforçant de faire passer les contestataires pour des ignares qui se trompent de combat. Se pencher un peu plus sur les critiques qu’on nous adresse et accepter de se remettre en question, c’est souvent salutaire. Vous avez fait le choix de ne pas vous prêter à cet exercice. C’est votre choix. Il est contestable. Vous pensez avoir raison, que les autres ont tort. La preuve, vous aviez également invité quelqu’un de la Cimade pour servir de caution critique à votre colloque. On ne pourrait donc décemment pas vous reprocher d’être d’un côté ou de l’autre. Tout le monde peut s’exprimer. Une minute pour la défense, une minute pour l’accusation. Et le tour de passe passe est joué, la pilule prête à être avalée.

      Vous avez décidé que ce colloque aurait lieu comme prévu, coûte que coûte. Même si cela devait se passer sous haute protection policière. Avec 2 policiers en civil à l’intérieur filtrant au faciès les entrées et des fourgons faisant la ronde autour de l’IMAG. Encore une fois, c’est un choix. Il est contestable. Faire appel à la police pour étouffer la contestation sur un campus universitaire, c’est osé. Transformer un lieu où s’élabore le savoir en bunker, tout autant. Mais alors empêcher, au nom de la« Démocratie », de la « Science », et de la « Liberté d’expression » une action contre des institutions répressives (Frontex/Europol) , avouez que c’est carrément cocasse. Vous avez décidé de « protéger » la tribune offerte à des représentants d’institutions criminelles dont vous reprochez vous-même l’opacité. Les protéger de quoi ? De quelques militant.e.s contre l’Europe-forteresse, solidaires des migrant.e.s persécuté.e.s par ces mêmes institutions. Et venu.e.s joyeusement exprimer leur colère en scandant des slogans. C’est ça votre rôle ? Défendre la liberté de parole des puissants et étouffer les voix minoritaires qui tentent de résister à ces puissants. Vous êtes sérieux , là ?

      Vous avez décidé d’assister passivement à un passage à tabac extrêmement violent dans l’enceinte même où vous discutiez poliment avec Frontex et consort. Des dizaines de personnes se sont faites défoncer à l’aveugle et sans sommations par des flics déchaînés qui ont pénétré en furie dans la salle des débats. Une dizaine de personnes blessées. 4 hospitalisées. Tout ça sous vos yeux. Ne rien faire face à ce déchaînement de violences que vous avez encouragé en vous mettant sous protection de la police est un choix. Il est contestable. J’espère que vous en avez un minimum conscience… parce que la pilule est de moins en moins facile à avaler.

      Et enfin, vous avez décidé de reprendre rapidement les « travaux » sans même attendre que le sang des manifestant.e.s n’ait séché. Comme si rien ne s’était passé. Et en donnant la parole à un autre flic qui n’avait pas été invité, lui, pour taper des militant.e.s, mais pour faire la promo d’Euromed Police : Michel Quillé. Vous avez fait le choix de continuer. Sans rien dire. Sans dénoncer l’usage disproportionné de la force et les violences policières dans la salle de votre colloque. Sans exprimer la moindre solidarité avec les personnes blessées ni chercher à vous enquérir de leur santé. Sans me trahir la moindre émotion. Rien, silence et blagues gênées quand ce n’était pas pour rappeler votre désapprobation de cette action. C’est votre choix, là encore. Il est contestable… mais la pilule ne passe vraiment pas.

      Pour finir en beauté et montrer comme vous êtes cohérent.e.s jusqu’au bout, vous vous êtes plaint.e.s. Vous avez pris le temps de faire une « mise au point ». Vous présentant comme des victimes. Décrivant les contestataires comme une dangereuse menace contre les « libertés universitaires », des gens « tout sauf pacifiques » munis d’un terrible accoutrement (gants, cagoules...). Justifiant l’intervention policière (tiens, rien n’est dit sur leur accoutrement à eux, casques, boucliers, gazeuses, tonfas...). Taisant le déchaînement de violences des flics. Regrettant la « tournure violente » des événements sans en mentionner les véritables auteurs...mais en en faisant porter la responsabilité aux militant.e.s. Bref, racontant les faits avec une rigueur pas très « scientifique ». Mais ce n’est pas grave, vous avez le choix de pouvoir dire n’importe quoi. Et vous avez le droit avec vous, vous qui êtes des experts du droit.

      Un ex-universitaire repenti, déserteur du monde académique

      Article du Daubé du 23 mars 2018
      *
      Mise au point des organisateurs.

    • Frontex invité à l’université : Compte rendu des violences policières

      Indymedia Grenoble fonctionne selon le principe de la publication ouverte, c’est à dire que chacun·e peut y publier une contribution (textes photos, liens). Le collectif de modération n’est pas l’auteur des contributions. Celles-ci n’engagent que leurs auteur·e·s. L’équipe d’administration − comme indiqué dans la charte − n’a pas à porter de jugement collectif sur les contenus publiés.

      https://grenoble.indymedia.org/2018-03-22-Frontex-invite-a-l-universite

    • Communiqué de la FSU - UGA (30 mars 2018)

      L’intervention brutale des forces de l’ordre dans le bâtiment universitaire IMAG le 22 mars 2018 à l’occasion d’un rassemblement de contestation de la politique mise en œuvre par l’agence Frontex a suscité une émotion légitime dans la communauté universitaire. On dénombre une dizaine de blessés par la police, dont 2 lourdement touchés à la tête.

      Une délégation des participants au rassemblement anti Frontex a été entendue par le Conseil d’administration de l’UGA réuni le 23 mars. Il ressort de leurs témoignages que

      1 ) les forces de l’ordre étaient déjà présentes aux abords du bâtiment IMAG, bien avant toute entrée des manifestants dans celui-ci ;

      2) les manifestants n’ont pas pénétré dans les locaux par effraction, les portes étant ouvertes au moment de la pause, leur action consistant à lancer des slogans anti Frontex et à tagger un mur, sans violence physique à l’encontre de quiconque et sans même interrompre le déroulement du colloque, qui était alors en pause.

      3) l’irruption des forces de l’ordre dans le bâtiment IMAG a été totalement disproportionnée par rapport à la gêne occasionnée et a été effectuée avec une brutalité et une violence injustifiables (pas de sommation, pas d’invite à quitter les locaux, coups délibérés, y compris sur les personnes déjà au sol).

      Lors du conseil d’administration, la FSU a interpellé le président Lévy sur les circonstances dans lesquelles la police avait été amenée à stationner sur le campus puis à intervenir dans des locaux universitaires, et demandé que les témoignages soient recueillis le plus largement possible pour faire la clarté sur le déroulement des faits.

      Plus particulièrement, aux questions : la présidence a-t-elle sollicité la présence de la police sur le campus ? a –t-elle été informée de cette présence ? si oui a t-elle donné son accord ? La présidence a-t-elle demandé l’intervention de la police dans les locaux de l’IMAG et l’évacuation des manifestants ?

      Le Président Lévy a répondu :
      – ne pas être à l’origine de la demande d’une surveillance des forces de l’ordre sur le campus dont il ignorait la présence ;
      – ne pas être à l’origine de la demande d’évacuation des manifestants ;
      – être prêt à rappeler au Préfet ses prérogatives en tant que président d’université sur la question de la présence policière sur le campus et dans les bâtiments universitaires ;
      – être prêt à recueillir tous les témoignages et à faire la vérité sur ce qui s’est passé.

      Dans un courrier du 27 mars adressé à Mme la Ministre, le Président Lévy livre une version des faits dont la FSU s’étonne vivement.

      D’une part, cette lettre donne des événements un point de vue unilatéral qui ignore délibérément les nombreux témoignages entendus lors du CA de vendredi 23 mars ; or ces témoignages donnaient des événements une appréciation sensiblement différente, notamment en ce qui concerne la chronologie des faits et l’attitude des policiers.

      D’autre part, elle reste très évasive quant à l’autorisation qu’aurait ou non donnée l’UGA pour une présence massive de policiers sur le campus, le Président Lévy se bornant à évoquer son ignorance du « dimensionnement des moyens déployés » tout en reconnaissant avoir été informé la veille de cette présence policière, contredisant ainsi ses propos tenus devant le CA.

      Ce courrier ne dit pas non plus qui a requis, une fois les manifestants entrés dans le bâtiment IMAG, l’intervention des forces de l’ordre, laissant sous entendre qu’il s’agit là d’une initiative de la police ayant pénétré de son propre chef dans les locaux avant que la décision d’évacuation ait été prise par l’université et signifiée aux forces de l’ordre. Or, la préfecture de l’Isère a tenu à préciser que son intervention n’avait pas été faite à son initiative mais bien à la demande de l’UGA.

      La FSU attend de la Présidence qu’elle s’exprime devant l’ensemble de la communauté universitaire en faisant toute la clarté, grâce à la prise en compte de tous les témoignages, sur le déroulement précis de ces événements et sur sa responsabilité.

      La FSU demande à la Présidence qu’elle respecte les engagements pris devant le CA.

      La FSU s’associe à la condamnation de l’intervention de la police dans des locaux de l’université lors du colloque FRONTEX.

      La FSU condamne le recours à la police par la présidence de l’UGA, en particulier lors des réunions du conseil d’administration les 27 octobre 2017 et 16 février 2018.

    • #Lettre_ouverte Doyen, Présidence et Ministre

      À Mme Frédérique Vidal, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche,
      À M. Lionel Beffre, Préfet de l’Isère,
      À Mme Claudine Schmidt-Lainé, Recteur de l’Académie de Grenoble,
      À Mme Isabelle Lauraire,Chef de Division Enseignement Supérieur, Rectorat d’Académie,
      À M. Patrick Lévy, Président de l’UGA,
      À M. David Dechenaud, Doyen de la Faculté de Droit de l’UGA,

      Grenoble, le vendredi 23 mars 2018

      Objet : Rappel du code de l’éducation et demande d’enquête de responsabilités sur la violente intervention policière au sein du bâtiment IMAG lors du colloque “De Frontex à Frontex” sur le campus de Grenoble

      Madame la Ministre,
      Monsieur le Préfet,
      Madame le Recteur,
      Madame la Chef de Division,
      Monsieur le Président,
      Monsieur le Doyen,

      Par la présente, nous, enseignant.e.s-chercheurs.ses, étudiant.e.s et personnels de l’Université Grenoble-Alpes, tenons à attirer votre attention sur les faits suivants :

      – Un colloque organisé par la faculté de droit de Grenoble s’est déroulé ce jeudi 22 mars à l’Université Grenoble Alpes autour du “service européen des garde-côtes et garde-frontières”. Cette agence est responsable de la répression à l’encontre des migrant-e-s aux frontières de l’Europe, entraînant des centaines de morts chaque année. Outre les enseignant.e.s-chercheurs.ses, des intervenant.e.s de Frontex étaient présent.e.s à ce colloque.
      – Une centaine de personnes, notamment lycéennes, étudiantes, doctorantes, personnels et syndicalistes s’était rassemblée devant le bâtiment où avait lieu ce colloque dans le cadre d’une manifestation pacifique contre cette manifestation scientifique (tract en PJ). Les portes du lieu ayant été ouvertes, les manifestants sont entrés, s’en est ensuivie une intervention policière très violente, de nombreuses personnes présentes subissant de sévères blessures (voir le rappel des faits ci-dessous).
      – L’intervention des forces de l’ordre sur un campus lors d’une rencontre universitaire est intolérable. Seul le président de l’université, garant du maintien de l’ordre, peut demander leur intervention (Code de l’Education, article L712-2 et R 712-1 et ss), ce que la présidence de l’UGA a nié avoir fait publiquement lors du Conseil d’Administration du 23 mars, avant de publier un communiqué de démenti la semaine suivante apprenant l’existence de cette lettre.
      – Cette intervention n’est pas unique mais s’inscrit dans un contexte marqué par des interventions policières violentes sur les campus de Bordeaux, Dijon, Strasbourg, et des menaces d’intervention policière sur le campus de Toulouse.

      En conséquence :
      Nous condamnons l’ensemble des violences policières commises à l’UGA le 22 mars et tenons également à condamner celles ayant eu lieu sur les autres campus.
      Nous demandons à tous les destinataires de cette lettre de se positionner publiquement sur les motifs et la manière dont a été conduite cette intervention policière dans l’enceinte de l’université.
      Nous exigeons de tous les destinataires de cette lettre qu’ils fassent la lumière sur les responsables de cette intervention et les faits susmentionnés.
      Nous exigeons de tous les destinataires de cette lettre qu’ils veillent à ce que les responsables des violences commises par les agents de police à l’encontre des personnes présentes ne restent pas impunis.

      Rappel des faits :
      – Pendant une pause, les portes de la salle étant ouvertes, les manifestant.e.s se sont déplacé.e.s à l’intérieur du bâtiment pour poursuivre pacifiquement leur manifestation.
      – Toutes les portes, à l’exception de celles par lesquelles les manifestant.e.s sont entré.e.s, étaient closes avant même l’entrée des manifestant.e.s. 6 camions de police étaient présents avant même le début de la manifestation convoquée à 15h.
      – L’entrée des manifestant.e.s s’est faite de manière pacifique, ceux-ci continuant, comme ils l’avaient fait dehors, à lancer des slogans contre Frontex. Néanmoins, elle a visiblement créé la panique chez les organisateurs du colloque, des participant.e.s au colloque se voyant refuser de sortir du bâtiment lors de la pause - et ce, avant l’entrée des manifestant.e.s - ayant entendu deux personnes de l’organisation dire “il faut appeler” lors de l’entrée des manifestant.e.s.
      – Dans les minutes suivantes, plusieurs policiers nationaux de la brigade anti-émeute sont entrés dans la salle de conférences. Aucune sommation n’a été formulée par les forces de l’ordre avant usage de la violence. Les policiers ont immédiatement frappé les personnes présentes - en visant particulièrement et clairement les têtes -, des manifestant-e-s, mais également des personnes participant au colloque. Plusieurs personnes - manifestant.e.s et participant.e.s au colloque s’identifiant comme tels - ont été violemment mises dehors, sans qu’elles n’opposent de résistance, sans qu’il ne leur soit demandé de sortir et sans qu’il ne leur soit permis de récupérer leurs affaires. Des personnes battues à coup de matraque ont continué à être frappées par les policiers alors qu’elles étaient à terre et n’opposaient aucune résistance. Une dizaine de personnes a été blessée par la police, dont 4 ont été transportées à l’hôpital et 2 lourdement touchées à la tête.
      – Alors que les manifestant.e.s étaient sorti.e.s, de même que des participant.e.s doctorant.e.s de l’UGA s’identifiant comme tel.le.s alors qu’ils se faisaient sortir violemment de l’amphithéâtre, ils se sont entendus répondre “Ferme ta gueule” à plusieurs reprises par les policiers. Les policiers se sont d’abord placés face à eux en continuant à les provoquer, en insultant plusieurs d’entre eux et en continuant à utiliser leur matraque, y compris à l’encontre d’une personne portant dans ses bras son enfant de 4 ans.

      Signataires (partiel : au 30/3)

      Université Grenoble-Alpes :

      Lauriane Bouvet, ATER, UGA
      Isabelle Krzywkowski, PR, UGA
      Alice Carette, MCF, UGA
      Federico Bellido, ATER, UGA
      Cyril Trimaille, MCF, UGA
      Catherine Frier, MCF, UGA
      Thierry Soubrié, MCF, UGA
      Nicolas Galy, Doctorant, UGA
      Amélie NUQ, MCF, UGA
      Marinette Matthey, PR, UGA
      Fabrice Gilles, docteur, Académie de Dijon
      Charlotte Dejean, MCF, UGA
      Debora Barattin, Doctorante, UGA
      Ulysse Coutaud, Doctorant, UGA
      Fabienne Agasse, MCF, UGA
      Marie Thirion, Etudiante, UGA
      Olga Bronnikova, MCF, UGA
      Sarah Mekdjian, MCF, UGA
      Laurent Gallardo, MCF, UGA
      Jean-Yves Tizot, MCF, UGA
      Cristina Del Biaggio, MCF, UGA
      Caroline Rossi, MCF, UGA
      Franck Gaudichaud, MCF, UGA
      Emmanuelle Eggers, PRAG, UGA
      Olga Lobo, MCF, UGA
      Anna Claudia Ticca, ATER, UGA
      Nina Soleymani, ATER, UGA
      Claire Wolfarth, Doctorante, UGA
      Emmanuelle Puissant, MCF, UGA
      Benjamin Levy, Doctorant, UGA
      Murielle Chatel, BIATSS, UGA
      Alexandre Demeure, MCF, : UGA
      Eva Deront, Doctorante, UGA
      Ricardo Salas Rivera, DCE, UGA
      Charlotte Imbert, Etudiante, IEPG
      Grange Julia, Etudiante, LCE UGA
      Anthony Pecqueux, CR CNRS, ENSAG
      Philippe Flory, Doctorant, UGA
      Frédéric Gonthier, MCF, IEPG
      Marie Ducruet, BIATSS, UGA
      Manon Dié , Étudiante , LCE UGA
      Hélène Caune, MCF, IEPG
      Carole Durand, BIATSs, UGA
      Alicia Oudaoud, ATER, UGA
      Anne Cayuela, PR, UGA
      Lison Leneveler, Doctorante, UGA
      Belen Molina Concha, CGT-Ferc Sup Grenoble, CGT UD38
      Maria Ferraro MCF retraitée UGA
      Oriane Sulpice, Doctorante, UGA
      Jérôme Ferrand, MCF, UGA
      Paul Bourgues, Doctorant, UGA
      Amélie Stoecklé, Doctorante, UGA
      Zérah Brémond, ATER, UGA
      Elsa Guillalot, MCF, UGA
      Gwenaël Delaval, MCF, UGA
      Claire Barraud, PRCE, UGA
      Aurore Meyfroidt, post-doctorante, UGA
      Laurent Terrier, IGE, G-INP
      Souad HOUAMA, UGA
      Mitra KAFAI
      Eric GUINET, UGA
      Benoît Rey, UGA
      Marta Ruiz Galbete, MCF, UGA
      M.-H. Lachaud, docteure, UGA
      Théa Manola, ENSAG/UGA
      Mathilde Piau, Etudiante, UGA
      Bénédicte Fischer, MCF, UGA
      Jean-François Carcelen, PR, UGA
      Cornillon Françoise, PRAG, UGA
      Pierre Badin, DR, CNRS
      Sofia Laviola, étudiante, UGA
      Amélie Imbert, MCF, UGA
      Léa Garénaux, Etudiante, UGA
      Salomé Pairone, Etudiante, UGA et IEPG
      Mathilde Regad, Doctorante, UGA
      Grégoire Charlot, MCF, UGA
      Ilaria Taddei, MCF, UGA
      Alain Drillat, PRAG, UGA
      Mathilde Noëlle Mougin, Doctorante, UGA
      Raphaël Rossignol, MCF, UGA
      Naïma Ghermani, MCF, UGA
      Ethlinn Weber, Etudiante, UGA
      Jean-Loup De Saint-Phalle, Etudiant, UGA
      Lucas Vandendriessche, Etudiant, IEPG
      Elisa Santalena, MCF, UGA
      Jean-François Massol, PR, UGA
      Audrey Dominguez, Doctorante, UGA
      Marianne Prévost, bibliothécaire, UGA
      Didier Piau, PR, UGA
      Clémentine Martin, Etudiante, UGA
      Viviane Clavier, MCF, UGA
      Pascale Roux, MCF, UGA
      Rémi Clot-Goudard, MCF, UGA
      Pierre-André Cheminant, doctorant, UGA

      Signataires des autres universités :

      Matthieu Renault, MCF, Université Paris Vincennes Saint-Denis
      Anna Zaytseva, MCF, Université Toulouse 2 Jean Jaurès
      Anna Shapovalova, ATER, Université Lyon 2 ; doctorante Sciences Po
      François Valegeas, MCF, Université Paul-Valéry Montpellier 3
      Benjamin Ferron, MCF, Université Paris-Est Créteil
      Jérôme Valluy, MCF, Université Panthéon-Sorbonne - Paris 1
      Daria Saburova, doctorante, Université Paris Nanterre
      Baptiste Kotras, postdoc, Université Paris-Est
      Wenceslas Lizé, MCF, Université de Poitiers
      Julien Leers, BIATSS, Université de Paris 1
      Daphné Le Roux, doctorante, Université Paris Nanterre
      Isabelle Désert, professeur EPS Université Paris 1
      Maud Benayoun, BIATSS, Université Paris 1
      Tom Goldman, doctorant, Université Paris-Dauphine
      Hayat Benkhelifa, MCF, AgroParisTech
      Sarah Leperchey, MCF, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
      Pierre Sauvêtre, MCF, Université Paris Nanterre
      Paul Guillibert, doctorant, Université Paris Nanterre
      Hugo Dumoulin, doctorant, Université Paris Nanterre
      Enrique Klaus, postdoctorant ERC-TARICA, IRMC, Tunis
      Guillaume Gourgues, MCF, Université de Franche-Comté
      Chantal Jaquet, Professeure, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
      Lucie Laplace, doctorante, Université Lumière Lyon 2
      Luc Vincenti, Université Paul Valéry Montpellier 3
      Morane Chavanon, ATER, Université Lyon 2
      Vaillant Zoé, MCF Paris Nanterre
      Garnoussi Nadia, MCF Université de Lille
      Cohen-Halimi Michèle, PR Université de Paris 8
      Victor Violier, doctorant, Université Paris Nanterre
      Iacopo Adda, doctorant, Université de Genève
      Bertrand Binoche, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
      Hélène Nessi, MCF Université Paris Nanterre
      Aurélie Quentin, MCF Université Paris Nanterre
      Hector Uniacke, Etudiant, Université Paris Vincennes Saint-Denis
      Aliènor Bertrand, CR, CNRS-Faculté de droit de Montpellier
      Sarah Sajn, doctorante, Sciences Po Aix / CHERPA
      Frédérique Leblanc, MCF, Université Paris Nanterre
      Camille Vergnaud, doctorante Université Paris Nanterre
      Pascal Bonnard, MCF, Université Jean Monnet de Saint-Etienne
      Hanna Perekhoda, étudiante, Université de Lausanne
      Raphaël Sablong, MCF, Université Lyon 1
      Sophie Roux, PR, Ecole normale supérieure
      Antoine Lévêque, Doctorant ATER, IEP de Lyon
      Antoine Renaud, Doctorant, ENS de Lyon
      Elena Smirnova, Doctorante, Université Paris Diderot - Paris 7
      Claire Thouvenot, Doctorante, Université Paris Nanterre
      Selim Nadi, Doctorant, Centre d’histoire de Sciences Po/Universität Bielefeld
      Selin Le Visage, Doctorante, Université Paris Nanterre
      Julie Marquet, Doctorante, Université Paris 7
      Soazig Le Bihan, Professeure Associée, Université du Montana
      Vinicius Kauê Ferreira, Doctorant, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
      Citlalli Dominguez, Doctorante, Sorbonne Université, Faculté des Lettres
      Anne Didelot, PRCE, Université de Lorraine
      Hélène Blaszkiewicz, Doctorante, Université de Lyon
      Jean-Pierre Terrail, professeur honoraire, université de Versailles-Saint-Quentin
      Sylvain Bertschy, Doctorant, Université Paul Valéry Montpellier III
      Sahar Aurore Saeidnia, Postdoctorante, IREMAM-MMSH, Aix-en-Provence
      Fanny Vincent, post-doctorante, CEET-CNAM
      Alice Simon, ATER, Université de Montpellier
      Tristan Poullaouec, MCF, Université de Nantes
      Julien O’Miel, MCF, Université de Lille
      Chowra Makaremi, CR, CNRS, IRIS
      David Do Paço, chercheur et enseignant, CHSP, Sciences Po
      Rachel Vanneuville, CR, CNRS, Triangle Lyon
      Antonio Ramos Ramírez, ATER, Université de Versailles-Saint-Quentin
      Kristina Kovalskaya, Doctorante, EPHE-PSL Paris
      Caroline Guibet Lafaye, directrice de recherche, Cnrs, Univ. de Bordeaux
      Dominique Glaymann, professeur de sociologie, Université d’Evry Paris-Saclay
      Grégoire Le Quang, ATER, Université Lyon 2
      Maria Emanovskaya, doctorante, INALCO
      Davide Gallo Lassere, postdoc, Sophiapol, Université Paris Ouest
      Tatyana Shukan, lectrice, Université Paris-Sorbonne
      Nataliya Puchenkina, doctorante, Université de Tours
      Josua Gräbener, chargé de cours, Université Lille 2 (docteur IEPG)

      Signataires citoyen.nes

      Pierre Gaillard LDH Délégué Régional
      Paola Bonilla, Isère
      Nathalie Durindel, enseignante dans le second degré, Isère
      Elsa Quintin, professeur agrégée Arts Plastiques
      Anaïs Coulin, enseignante dans le second degré, Isère
      Quentin Latasse, enseignant-stagiaire dans le second degré, Isère
      Marie Bouvet, adjoint du patrimoine, Rhône
      Hélène Bouvet, retraitée, Haute- Savoie
      Estelle Flory, éditrice, Seine-et-Marne
      Perrine Olff-Rastegar - UJFP Alsace - Strasbourg
      Christiane Vollaire - Programme Non-lieux de l’exil (EHESS-Inalco)

      https://docs.google.com/document/d/1bKh1uQqj83ZvmOBWhRsMK0nukhIJjb_oleft667f-ws/edit

    • Lettre ouverte aux organisateurs du colloque de « Frontex à Frontex »
      –-> résumé des faits et des opinions

      Pour faire suite à l’organisation de deux journées « Frontex » à l’université de Grenoble, leur perturbation et l’intervention des forces de l’ordre sur le campus...

      https://lundi.am/local/cache-vignettes/L1200xH554/arton1257-bd727.png?1522751525
      https://lundi.am/Lettre-ouverte-aux-organisateurs-du-colloque-de-Frontex-a-Frontex

    • Au-delà de la loi ORE, les étudiants grenoblois sont mobilisés contre Patrick Lévy et demandent sa démission. Ils lui reprochent d’avoir demandé à la préfecture de l’Isère, le 22 mars dernier, l’évacuation d’un colloque sur l’agence européenne de surveillance des frontières (Frontex), organisé sur le campus et envahis par des étudiants et militants protestataires. L’évacuation musclée par la police a été qualifiée de « violente » par les étudiants qui déplorent quatre blessés soignés à l’hôpital, dont deux pour des plaies ouvertes.

      http://www.liberation.fr/france/2018/04/05/grenoble-un-batiment-de-la-fac-bloque_1641355

  • Disparition de Firerank sur Facebook, voici la véritable histoire. | Charles Marginier | Pulse | LinkedIn
    https://www.linkedin.com/pulse/disparition-de-firerank-sur-facebook-voici-la-charles-marginier

    En un instant, des dizaines de mails et notifications Facebook se mettent à illuminer les écrans de toute notre équipe. Ils indiquent tous la même chose : votre page Facebook n’est plus publiée. La quasi totalité des pages auxquelles nous avions accès (d’administrateur à simple analyste) se font dépublier en quelques secondes. Les pages du réseau Firerank, mais également le Théâtre de Châtel-Guyon, le festival Jazz aux sources, l’e-commerçant Déguiz-Fêtes, ma première société Be&Book et beaucoup d’autres. Facebook ne semble pas s’en prendre aux pages n’ayant pas respecté certaines de leurs CGU, mais aux personnes ayant des « rôles » sur celles-ci.

    S’ensuit dans la foulée de nouvelles notifications pour nous indiquer qu’il ne nous sera définitivement plus possible de créer une application ou une page Facebook.

    A peine le temps de reprendre notre souffle que nous voici tous déconnectés de Facebook.

    Oh les pôvres

    A cet instant précis, notre société vient d’être rayée de la carte. Une trentaine de collaborateurs immédiatement impactés, de lourds investissements (locaux, studios vidéo...) en aménagement inutilisables, des années de labeur réduites à néant.

    C’est intéressant cette explication de l’intérieur, sans fard, de la manipulation des médias sociaux qui a été mise en place dès l’ouverture de Facebook.

    Alors à la question, que tout le monde se pose, ces 12 millions d’abonnés ont-ils été acquis de manière naturelle ?

    Une majorité des grandes et très grandes pages françaises très actives que vous connaissez tous bien, ne se sont pas construites à 100% naturellement. Firerank y compris. C’est un état de fait constitutif de notre écosystème. (Ce n’est pas isolé à la France, il s’est passé la même chose dans bien des pays du monde, aux Etats-Unis aussi).

    Souvenez-vous. Il y a quelques années, votre fil d’actualités n’était inondé que par de multiples sites de buzz aux noms plus originaux les uns que les autres. Lecoindubuzz, Buzzfil, Stopandbuzz, Instant-buzz, Viedebuzz...

    A cette époque, pour l’ensemble des acteurs, les enjeux étaient simples :

    Avoir un maximum d’abonnés => Publier un maximum d’articles bien aguicheurs => Faire un maximum de visites sur son site => Afficher le plus de publicités possible.

    C’est à ce moment que le « clickbaiting » est né, sport auquel tout le monde s’est adonné.

    Pour construire ou faire progresser sa base d’abonnés sans dépenser d’argent tout en conservant son nom de marque, 4 méthodes étaient principalement exploitées (il y en à d’autres, mais plus marginales) :

    1. Le renommage : C’est simple, vous prenez une vieille page dont vous êtes encore administrateur datant d’une autre époque de Facebook (comme j’évoquais tout à l’heure), vous la renommez, et vous voilà à la tête d’une énorme page au nom magnifique !

    2. Le Like Jacking : Facebook permet d’exporter le bouton « j’aime une page » sur votre site. Placez-le sur votre site, ensuite par un petit bout de code CSS rendez-le totalement transparent (opacity:0 ;). Positionnez le par dessus n’importe quel bouton ou lien sur lequel vos visiteurs sont susceptibles de cliquer. Quand ceux-ci croiront appuyer quelque part, ils appuieront en réalité sur votre bouton « j’aime » invisible.

    3. La fusion : Votre page n’est pas assez grosse ? Renommez une page secondaire comme votre page principale et fusionnez les 2 (Facebook dispose d’un outil public de fusion de pages).

    4. Le rachat de pages : Si vous n’aviez pas de pages, un business parallèle extrêmement juteux a proliféré pendant des années dont le but était de racheter des vieilles pages communautaires. Soit pour construire une marque média, soit pour simplement publier massivement des liens vers son site. Aujourd’hui ce business s’est quasiment effondré.

    J’adore « socialement engageant »... on croirait des gauchistes en culotte courte, alors que c’est du marketo-pidgin

    Alors oui, Firerank a pu par le passé jouer avec les règles d’acquisition de fans Facebook, mais Firerank c’est aussi un nombre de « j’aime la page » naturels astronomique ! La seule page Firerank, c’est plus de 1000 nouveaux abonnés organiques par jour, Firerank c’est 1,7 milliards de vidéos vues naturellement sans AUCUN artifice sur la seule année 2017 ! Firerank c’est également cette année plus de 50 millions de j’aime, partages et commentaires 100% naturels sur ses publications !

    Firerank c’est avant tout une équipe de passionnés des réseaux sociaux ayant l’envie commune de raconter et partager de belles histoires. Des histoires écoutées et partagées par des millions de personnes.

    Nous sommes un média 100% social, 100% vidéo, producteur de contenus exclusifs socialement engageants.

    #Facebook #Manipulation #Clickbaiting

  • Pour la DGSE, la Russie va tenter de faire basculer la présidentielle en aidant Marine Le Pen - Les Inrocks
    http://www.lesinrocks.com/2017/02/news/dgse-russie-va-tenter-de-faire-basculer-presidentielle-aidant-marine-pen

    Un nouvel acteur pourrait faire son apparition pendant l’élection présidentielle : la Russie. C’est en tout cas ce que craint la DGSE (services secrets français), selon Le Canard enchaîné. Et c’est la candidate du Front National, Marine Le Pen, qui devrait en profiter.

    Après avoir démonté Fillon, le Canard Enchaîné décide de démonter Le Pen, avec les mêmes méthodes et les mêmes narratives que celles de Clinton.

    C’est bizarre de se dire que la Canard Enchaîné est instrumentalisé afin de supprimer de la Présidentielle les candidats supposément pro-russes.

    • La matraque télescopique d’Aulnay et la révolte des banlieues que nous fomente l’IGPN avec son « accidentel », c’est aussi un coup de VVP pour faire passer Le Pen ?

      (désolé, mais en revenant de voyage j’ai pris la correspondance à Châtelet-Les-Halles hier soir et j’ai croisé les robocops habituels emmenant des gamins « de banlieue » dans les 15-16 ans, l’ambiance était de plomb et il y avait un cordon d’agents de la RATP à 15 mètres en avant de celui des robocops pour interdire l’accès au Forum des Halles)

    • Entendons nous bien, je ne conclus rien. Je constate juste un faisceau d’actions convergentes semblant indiquer que le Canard est instrumentalisé, de son fait ou non, je n’en sais rien, pour mener des actions du même type que ce qu’on a pu connaître lors de la campagne américaine.

      Peut-être que ce type d’action est effectivement la meilleure façon de lutter contre la publication d’informations de la part de Wikileaks... à voir.

      On peut aussi se poser la question de l’instrumentalisation de Wikileaks évidemment. En occultant la portée des informations révélées simultanément, c’est important.

      Et pour l’action exemplaire des forces de Police... J’estime qu’il serait temps de prendre exemple sur l’Ukraine, et sur les analyses courageuses qui ont été menées par nos journaux quand il s’agissait de décrire ce qui faisait office de force de l’ordre à Maïdan et après.

    • http://yetiblog.org/index.php?post/2244

      Ils s’y sont tous mis, RTL, Le Parisien, les Inrocks, BFM-TV… La basse-cour médiatique française s’égosille sur un canard lâché par le Canard enchaîné à propos des soupçons de la DGSE quant à une intervention du diable Poutine dans notre présidentielle française.

      VIDÉO - Le piratage informatique, une menace pour l’élection présidentielle https://t.co/LDwRp9v5wQ pic.twitter.com/9nkYdkuLgm
      — BFMTV (@BFMTV) 28 janvier 2017

      L’affaire est si sérieuse [rires] qu’un “conseil de défense” vient d’être mandaté par l’Élysée pour réfléchir aux meilleurs moyens de protéger les élections d’une intrusion russe. Même bulle de Macron vient de monter au créneau lors d’une émission diffusée par France 5 :

      « Cette fois c’est clair, on sait à peu près que les Russes vont se mêler de l’élection présidentielle française. »

      #qu'est-ce_qu'on_rigole

  • Accueillir les migrants : émission spéciale en direct de #Saint-Brévin-Les-Pins

    La commune de Saint-Brévin-Les-Pins doit accueillir 70 migrants issus de la jungle de Calais dans les prochaines semaines. Aujourd’hui, Guillaume Erner et la rédaction s’installent au cœur de cette localité pour saisir, en direct, les débats que suscite cet enjeu majeur au sein de la population.

    http://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/accueillir-les-migrants-emission-speciale-en-direct-de-saint-brevin-le


    #accueil #asile #migrations #réfugiés #France #solidarité

  • France 2 en fait un pneu beaucoup pour vanter la filière du caoutchouc - Ma vie au poste - Télérama.fr
    http://television.telerama.fr/television/france-2-en-fait-un-pneu-beaucoup-pour-vanter-la-filiere-du-caou

    « Dans cette forêt cambodgienne, chaque nuit, les planteurs opèrent la saignée et recueillent le latex. » Bravo ! Le choix du #Cambodge est on ne peut plus judicieux. Des Bunongs de l’est du pays ont en effet assigné en justice en juillet dernier le groupe #Bolloré, coupable selon eux, au travers de sa filiale cambodgienne #Socfin-KCD, de les avoir dépossédés de leur terre ancestrale et nourricière pour y installer 7 000 hectares d’#hévéas (affaire bien résumée dans cet article du Monde, où l’on apprend que la Fédération internationale des droits de l’homme avait alerté dès 2011). « Chacun a 400 arbres à faire », explique la journaliste. « On gagne de 2 dollars et demi à 5 dollars les bons jours », se réjouit un ouvrier dans la pénombre. « Le matin, chaque récolte est soigneusement pesée puis expédiée dans cette usine », enchaîne la reporter.

    « Lavée, traitée, séchée, on obtient alors notre #caoutchouc naturel. » Lavée, traitée, séchée, on obtient alors une réputation irréprochable des industriels de l’hévéa. « Deux tiers vont partir dans les usines de pneumatiques, un tiers va alimenter l’industrie de la santé et celle des loisirs. Comme dans cette usine de Châtellerault où on importe plus de 6 000 tonnes de cette matière naturelle pour la fabrication des bottes. » Nous voici à nouveau chez un de nos fiers industriels. Vite oublié, l’« impact écologique » n’en a aucun sur cette enquête. A ce niveau d’omission, ça s’appelle de la #désinformation.

    #industrie_du_caoutchouc #terres #expulsions

  • Un projet de loi amalgame incivilités et actes terroristes dans les #Transports en communs
    http://www.bastamag.net/Transports-publics-peine-de-prison-pour-le-seul-fait-de-signaler-la-presen

    « Contrôleurs vus ce matin à Châtelet vers 9 h 40 », « Contrôleurs TCL dans le tramway T1 direction Part-Dieu au niveau de Perrache »... Ces messages postés sur les réseaux sociaux, qui visent à ne pas tomber nez à nez avec une équipe de contrôleurs, pourraient prochainement être punis de deux mois d’emprisonnement et de 3 750 euros d’amende. Cette disposition est prévue dans la proposition de loi « relative à la prévention et à la lutte contre les incivilités, contre les atteintes à la sécurité publique et (...)

    En bref

    / #Services_publics, Transports, #Discriminations, Que faire face au terrorisme ?

    #Que_faire_face_au_terrorisme_ ?_

  • Humiliation ordinaire à l’école après les attentats du 13 novembre. - Contre-attaque(s)
    http://contre-attaques.org/magazine/article/humiliation

    Lundi 4 janvier 2015, rentrée des classes après deux semaines de vacances pour les élèves. Pour certain(e)s, elle est aussi synonyme de peur, de rejet. Ainsi, depuis les attentats du 13 novembre 2015, de nombreux témoignages alertent sur la recrudescence des actes islamophobes à l’école. Le collectif des enseignants pour l’abrogation de la loi de 2004 nous livre l’un de ces témoignages de harcèlement scolaire par le personnel de l’éducation nationale.

    Le vendredi 20 novembre à 8 heures du matin, deux élèves arrivent dans leur lycée de la région lyonnaise. Comme tous les jours, les deux jeunes filles enlèvent leur voile avant de rentrer dans l’établissement. La conseillère d’orientation les prend alors à partie en leur reprochant que leurs tenues ne seraient pas réglementaires mais ostentatoires. Leurs tenues seraient « trop longues et trop noires » (répété à plusieurs reprises). Les remarques des deux élèves, insistant sur le fait que robe et jupe ne sont pas des signes ostentatoires et que « tout le monde en porte », ne change rien. La conseillère d’orientation fait enlever à l’une des deux jeunes filles, Samira 16 ans en classe de première, sa robe et celle-ci se retrouve en legging et débardeur dans la cour de récréation. La CPE reproche alors la jeune fille d’être trop dévêtue ! « Avec toi c’est tout ou rien ! » La jeune fille est restée une demi heure dans cette tenue avant de remettre discrètement sa robe et de retourner en cours.

    Ce genre d’humiliation n’est pas nouveau mais tout laisse à penser qu’après les attentats du 13 novembre, leur fréquence risque d’augmenter . L’institution s’érige en juge de la religiosité et de la signification des tenues des élèves, outrepassant son devoir de neutralité. Seul.e.s les élèves qui sont considérés uniquement d’après leur origine ethnique et raciale présumée font l’objet de telles humiliations. Qu’est-ce qui permet en effet aux personnels éducatifs de considérer que la jupe longue de telle élève est plus religieuse que celle de telle autre élève sinon le fait d’identifier des élèves comme étant possiblement musulman ?
    Retour de la délation à l’école

    Une proposition pour le moins inquiétante est celle de la Direction des Services Départementaux de l’Éducation nationale du Loiret d’établir un signalement concernant les « atteintes au principe de laïcité ». Les fiches établies par les personnels pourraient viser indistinctement les parents ou les élèves qui tiendraient des propos ou porteraient des « tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse ». Cette mesure témoigne du contexte de radicalisation islamophobe de l’après 13 novembre. Les discours sécuritaires qui invitent à renforcer le rôle disciplinaire et répressif de l’école d’une part et la radicalisation islamophobe de l’institution d’autre part se nourrissent mutuellement. Comment peut-on envisager – au nom de la laïcité – que les parents puissent être soumis à la neutralité des personnels de l’éducation nationale ? Comment peut-on envisager que le contrôle permanent des pratiques et des comportements, incompatible avec les principes démocratiques, puisse ramener un tant soit peu de sérénité dans le fonctionnement de l’école ?

    Alors que les attentats du 13 novembre ont suscité de nombreuses réactions et attaques islamophobes, il est plus important que jamais que l’école ne s’abîme pas davantage dans les mêmes dérives. La laïcité ne peut servir une fois de plus de prétexte pour stigmatiser les élèves musulman.e.s. Ce principe vise à assurer la liberté de conscience, à l’école comme ailleurs. Que l’on soit ou non partisan de la loi de 2004 qui interdit les signes religieux ostentatoires, essayer de l’appliquer ne doit pas conduire à discriminer et humilier les élèves musulman.e.s en essayant de déceler les contournements possibles de la loi. Une jupe n’est pas un signe religieux ostentatoire, une djellaba n’est pas un signe religieux ostentatoire, un boubou non plus. Une telle conduite de la part de l’institution ne peut conduire qu’à humilier les élèves, accroitre les rancoeurs et contrevenir à la sérennité nécessaire à l’enseignement dont nous avons plus que jamais besoin.
    Réouvrir le débat sur la loi de 2004

    Nous appelons les personnels de l’Éducation nationale à la mesure dans l’application de la loi. Mais, ces dérives témoignent surtout de l’absurdité d’un appareil législatif qui condamne les personnels et les usagers de l’éducation nationale à s’ériger en interprètes de ce qu’est un signe religieux ostentatoire, laissant libre cours aux interprétations les plus dangereuses. Nous affirmons en conséquence qu’il est plus que jamais nécessaire de revenir sur les lois et règlements islamophobes qui provoquent les dérives dont les témoignages que nous venons d’évoquer sont les signes. Il est grand temps que l’école soit rendue à sa véritable mission. Il est grand temps d’abroger la circulaire Châtel et de réouvrir le débat sur loi de 2004.

  • De plus en plus de #commerces inoccupés dans les #centres-villes français - Lagazette.fr
    http://www.lagazettedescommunes.com/373779/de-plus-en-plus-de-commerces-inoccupes-dans-les-centres-villes

    Ainsi, certaines villes dont le taux de vacance est resté supérieur à 10% depuis 2001 (Carcassonne, Châtellerault, Guéret, Nevers, Romans, Vierzon…) ou celles où ce taux a plus récemment été atteint (Alençon, Bourges, Calais, Forbach, Orange…) « se recrutent parmi les villes tirant la part la plus élevée de leurs revenus de transferts publics (pensions de retraite, transferts sociaux, salaires de la fonction publique) », indique Procos.

    La progression régulière du taux de vacance est également due à des phénomènes plus structurels comme l’étalement progressif des villes depuis une quinzaine d’années, avec une population grandissante dans la deuxième couronne des agglomérations, délaissant les centres-villes pour se rendre dans les zones commerciales situées en périphérie.

    Enfin, Procos constate que « depuis une vingtaine d’années en France, le parc de surfaces commerciales croît à un rythme plus rapide que celui de la #consommation », ayant progressé de 2,8% par an entre 1992 et 2009 alors que dans le même temps, la consommation n’augmentait en moyenne que de 1,8% par an.

    Dans le même temps, la performance des magasins a stagné (-0,1% de rendement au m2) alors que les coûts d’occupation se sont accrus de 2,4% sous l’effet de la hausse des loyers, favorisant d’autant les fermetures ou le départ de certains commerces vers les zones périphériques.

    #ville #territoire

  • #Camps_nazis, #bunkers, #églises : les nouveaux #logements pour demandeurs d’#asile en #Europe

    Depuis quelques années, des alternatives privées ou détonantes pour accueillir les demandeurs d’asile voient le jour en Europe. Face à l’absence de volonté politique des Etats en matière d’intégration, les élans solidaires, comme les dérives les plus douteuses, apparaissent.

    Entrée de l’abri de protection civile à Châtelaine, Genève (photo : @albertocampiphoto) :


    http://www.slate.fr/story/98923/camps-nazis-bunkers-eglises-les-nouveaux-logements-demandeurs-asile
    #hébergement #accueil #abris_PC #asile #réfugiés #migration #Suisse #France #Italie #Suède #Allemagne
    cc @reka

  • Signez la pétition : "Abrogation de la circulaire Châtel" sur le site de l’Union Juive Française pour la Paix

    Nous demandons le retrait de la circulaire Châtel (circulaire n° 2012-056 du 27-3-2012) en ce qu’ elle recommande l’interdiction d’accompagner les sorties scolaires aux mères d’élèves portant un voile . "Empêcher (...) que les parents d’élèves (...) manifestent par leur tenue (...) leurs convictions religieuses (...) lorsqu’ils accompagnent les élèves lors de sorties".

    Nous demandons son retrait car elle est discriminatoire, elle ne vise en pratique que des familles musulmanes.

    Nous demandons son retrait car elle discrimine aujourd’hui exclusivement des femmes.

    Nous demandons son retrait car elle est traumatisante pour les enfants qui ne comprennent pas pourquoi leurs mères sont moins dignes et capables que les autres parents d’accompagner le groupe.

    Nous demandons son retrait car elle apprend aux enfants que la discrimination est « normale », qu’elle vise les mères de ses camarades de classe, ou de ses voisins.

    Nous demandons son retrait car cette interdiction contribue à exclure de l’école publique des familles qui veulent s’impliquer dans la vie de l’école.

    Nous demandons son retrait car elle participe d’un mouvement de multiplication et d’élargissement de prohibitions discriminatoires qui menace de s’étendre de l’école à l’université, à l’emploi, aux différents secteurs de la société, aux pratiquants d’autres religions, à l’interdiction de toute activité politique dans les lycées.

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3937

  • « Pourquoi tu viens plus ? » : voilée, exclue des sorties scolaires, je dois mentir à mon fils (NouvelObs.com)
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1216232-pourquoi-tu-viens-plus-voilee-exclue-des-sorties-scolaires

    J’ai toujours cru que l’école était un lieu ouvert à tous. C’est ce qu’on ne cesse de nous répéter. Je commence à en douter.

    Ce n’est plus un lieu de rencontres pour moi. Aujourd’hui, je suis confinée au strict minimum, c’est-à-dire les conseils de classes et les fêtes de l’école. Faire des gâteaux ou préparer un loto, oui, mais accompagner mon fils, c’est hors de question. Ça n’a aucun sens.

    Si cette circulaire n’est pas abrogée, la situation va créer de vraies inégalités. Les parents non voilés pourront poser des RTT, tandis que moi je serai priée de rester chez moi.

    Enfants et parents font preuve d’une grande tolérance. Ils ne m’ont jamais regardé de travers ou n’ont pas eu de remarques déplacées à mon encontre.

    #éducation #laïcité #islamophobie #circulaire_Châtel #témoignage

  • Des mères voilées privées de sortie scolaire interrogent les frontières de la laïcité (L’Express)
    http://www.lexpress.fr/actualite/des-meres-voilees-privees-de-sortie-scolaire-interrogent-les-frontieres-de-

    C’est sur demande du défenseur des droits, Dominique Baudis, lui-même saisi du cas de mères voilées exclues de sorties scolaires, que le Conseil d’Etat s’est prononcé sur l’interprétation de la circulaire Chatel. Au final l’avis rendu par le Conseil d’Etat reste dans le flou, laissant les directeurs d’école décider de l’opportunité d’autoriser ou non les mères voilées à participer à des sorties scolaires, selon « les exigences du bon fonctionnement du service public ». […]

    Reste que l’application « à géométrie variable » de la circulaire Chatel revient à créer des inégalités territoriales […].

    #éducation #école #relations_école_familles #institution #laïcité #voile

  • #Perturbations trafic #ratp et #sncf #transilien le 28 janvier 2014
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-ratp-sncf-transilien-28-janvier-2014

    RER D : Des travaux d’entretien des voies entre Gare de Lyon et Châtelet les Halles modifient la circulation tous les soirs du lundi au jeudi inclus, jusqu’au 6 février 2014. A partir de 23h00,...Cet article Perturbations trafic RATP et SNCF Transilien le 28 janvier 2014 est apparu en premier sur Point Info Transports.

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_IDF #banlieue #bus #lignes #metro #RER #trains #Tramway

  • #Perturbations #trafic #sncf grandes lignes les 26-27 octobre #2013
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-sncf-grandes-lignes-les-26-27-octobre-20

    En raison de #travaux inopinés à réaliser entre Châtellerault et Saint-Pierre-des-Corps, des allongements de temps de parcours de 10 minutes environ sont à prévoir pour les #trains circulant ... Cet article Perturbations trafic SNCF grandes lignes les 26-27 octobre 2013 est apparu en premier sur Point Info Transports.

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_Grandes_Lignes #26_octobre #Elipsos #greve #Intercités #lunea #retards #Teoz #TGV

  • Les mères d’élèves en foulard veulent pouvoir accompagner leurs moutards (Libération.fr)
    http://www.liberation.fr/societe/2013/05/17/les-meres-d-eleves-en-foulard-veulent-pouvoir-accompagner-leurs-moutards_

    Ces mères demandent au gouvernement le retrait de la circulaire Chatel qu’elles estiment « discriminatoire » contre les femmes musulmanes et source « d’arbitraire et d’inégalité ». De fait, ce texte ne fixe pas d’interdiction, mais il recommande aux établissements d’inscrire ces dispositions dans leurs règlements intérieurs. Ainsi Nadia, qui a aussi deux enfants scolarisés en primaire, peut être accompagnatrice dans l’école de ses plus grands, mais pas à la maternelle du petit dernier. Elle fait remarquer, avec une pointe d’amertume, que son voile « ne gêne personne quand il s’agit de tenir les stands ou de faire des gâteaux pour les fêtes de l’école ».

    #éducation #parents #islamophobie #laïcité