city:creil

  • #Maternités. « On laisse les #femmes au bord de la route et on nous parle de #sécurité ». | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/maternites-laisse-les-femmes-au-bord-de-la-route-et-nous-parle-de-securite-

    La dangerosité des petites maternités, qui justifie leur fermeture depuis des décennies, n’est pas prouvée. En revanche, les conséquences parfois dramatiques de leurs disparitions pour les futures mamans ne font aucun doute. Pour leurs défenseurs, la proximité est un facteur de sécurité qu’il est temps de prendre en compte. Entre 2012 et 2014, 6 700 femmes ont accouché hors d’une maternité.

    #santé #aménagement_du_territoire

    • « Six cents sages-femmes sont actuellement au chômage. Et, sur 5 000 gynécologues obstétriciens, seuls 1 800 travaillent dans les maternités publiques », remarque Paul Cesbron, gynécologue obstétricien à la retraite, ancien chef de la maternité de Creil (Oise), d’ailleurs fermée, bien que de niveau 3 (pouvant accueillir des grossesses à haut risque), pour être fusionnée avec sa voisine de Senlis, où est projetée la réalisation de 3 000 accouchements par an. Ce farouche partisan des maternités de proximité considère que les véritables raisons de leur dépeçage visent « à faire baisser le prix de revient d’un bébé mis au monde ». Si les deux tiers des maternités ont disparu en quatre décennies, ce sont surtout les plus petites qui ont été rayées de la carte sanitaire. Les plus grosses ont prospéré. Offrent-elles un cadre plus sécurisant pour les femmes et leurs nourrissons  ? En Île-de-France, où les femmes accouchent plus souvent dans des grandes structures, la mortalité maternelle est 1,5 fois supérieure à la moyenne nationale. Pour Évelyne Combier, qui a relevé cette anomalie qui se répète depuis 1999, date des premières enquêtes nationales sur la mortalité enfantine, « il y a un problème de prise en charge ». Elle évoque le manque de lits, les difficultés à obtenir des rendez-vous. Une situation dramatiquement commune à de nombreux services hospitaliers.

  • Le nombre de #femmes qui vivent à plus de 45 min d’une #maternité a doublé en 20 ans
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/21/le-nombre-de-femmes-qui-vivent-a-plus-de-45-mn-d-une-maternite-a-double-en-v

    La mobilisation des élus et d’une partie de la population n’y a rien changé. Après Die (Drôme), Creil (Oise), Saint-Claude (Jura), Le Blanc (Indre), la maternité de Bernay (Eure) a à son tour dû définitivement fermer ses portes, lundi 11 mars, obligeant les femmes enceintes qui devaient y accoucher à se rendre à Lisieux (Calvados), à trente minutes de route, ou à Evreux (Eure) à cinquante minutes.En un peu plus de vingt ans, entre le 1er janvier 1997 et le 11 mars 2019, la France a perdu 338 maternités (413 fermetures et 73 ouvertures) sur 835. A l’issue de cette colossale refonte de la carte sanitaire, le nombre de femmes en âge de procréer se trouvant à plus de quarante-cinq minutes d’une maternité a plus que doublé, passant de 290 000 à 716 000, soit 430 000 de plus. Le nombre de celles se trouvant à plus de trente minutes a, lui, augmenté de près de deux millions, passant de 1,9 million en 1997 à 3,7 millions en 2019.

    • MATERNITÉS AGNÈS BUZYN MET LES SAGES-FEMMES EN PREMIÈRE LIGNE, Sylvie Ducatteau
      https://www.humanite.fr/maternites-agnes-buzyn-met-les-sages-femmes-en-premiere-ligne-669747

      La ministre de la Santé a assuré vouloir « trouver une solution pour qu’il n’y ait plus cette angoisse d’accoucher loin d’une maternité »,
      Interrogée jeudi sur BFMTV et RTL, la ministre de la Santé a assuré vouloir « trouver une solution pour qu’il n’y ait plus cette angoisse d’accoucher loin d’une maternité », alors que 35 de ces établissements ont été fermés récemment ou sont menacés de disparaître au prétexte de pénurie de pédiatres et d’obstétriciens. Agnès Buzyn a promis qu’il y aura « en permanence une sage-femme pour accompagner les femmes enceintes » et les « sécuriser ». Des taxis et des chambres d’hôtel seront également mis à disposition des femmes dont les accouchements sont programmés. Une déclaration qui intervient alors qu’au Blanc (Indre), où se déroulent jusqu’à dimanche des états généraux « des maternités en colère », un nourrisson est né au domicile de ses parents dans la nuit de mardi à mercredi, après que la maternité de la ville a été fermée. La mère de famille n’a pas pu rejoindre le site où elle devait accoucher, distant de 70 kilomètres. S. D.

      suite de : Le nombre de #femmes qui vivent à plus de 45 min d’une #maternité a doublé en 20 ans et compléments (Le Monde)

      Ces chiffres inédits, issus d’une étude réalisée pour Le Monde par le géographe de la santé Emmanuel Vigneron, et qui diffèrent des données produites par la Drees, le service statistiques du ministère de la santé, ne manqueront pas d’alimenter le débat autour des hôpitaux de proximité, l’une des mesures-phares de la loi santé dont l’examen a débuté dans l’Hémicycle le 18 mars. Ces établissements – au nombre de 500 à 600 – ne compteront ni chirurgie ni maternité. Couplée à une réforme des activités de soins et d’équipements lourds, la loi devrait donc à terme entraîner de nouvelles fermetures ces prochaines années.

      « On continue à fermer et à concentrer, on a l’impression que ça ne finira jamais », déplore Rosine Leverrier, la vice-présidente des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, à la veille des états généraux des maternités de proximité qui se tiendront les 22 et 23 mars au Blanc.

      Les autorités sanitaires, elles, mettent en avant la sécurité des femmes pour justifier ces fermetures, invoquant un manque de médecins spécialistes et des « trous » dans les listes de garde. Une position qui a récemment reçu le soutien d’une vingtaine de syndicats de médecins et de collèges professionnels. « La proximité n’est pas gage de sécurité », avaient-ils fait valoir lundi 25 février, jugeant que la fermeture de certaines maternités est une « nécessité pour préserver la qualité et la sécurité des soins ».

      Article réservé à nos abonnés Lire aussi
      Au Blanc, dans l’Indre, maternité en sursis
      « Il y a quelques endroits où l’éloignement devient trop grand pour être supportable, ce qui condamne les territoires à des morts lentes », juge Emmanuel Vigneron. Pour le géographe, « il faudrait définir une architecture d’ensemble et fixer dans la loi vingt ou trente exceptions territoriales sur la base de critères objectifs, de manière à rendre les fermetures plus acceptables ».
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      Note méthodologique

      Avec 716 000 femmes en âge de procréer habitant à plus de 45 minutes de la maternité la plus proche, le géographe Emmanuel Vigneron donne un résultat différent de celui de la direction des études statistiques du ministère de la santé (Drees), qui nous indique un effectif de 326 000. Le rapport 2016 de l’enquête nationale périnatale, cosigné de l’Inserm et de la Drees, indique pour sa part que 7,2 % des femmes ayant participé à l’enquête ont mis 45 minutes ou plus, ce qui correspondrait à un million de femmes. A l’appui de ses calculs, M. Vigneron a utilisé les données de l’Insee, en prenant compte des maternités fermées jusqu’au 11 mars 2019 et des modifications communales survenues entre 1997 et aujourd’hui.

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      Au Blanc, dans l’Indre, maternité en sursis , Frédéric Potet, 30 juin 2018
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/06/30/au-blanc-dans-l-indre-maternite-en-sursis_5323586_3232.html

      Dans sa chronique, notre journaliste Frédéric Potet revient sur l’obligation faite à la maternité de la ville du Blanc, dans l’Indre, de fermer l’été, obligeant les parturientes à aller accoucher à plus d’une heure de chez elles.

      Chronique. Le glas a sonné, mercredi 27 juin, à 18 heures précises, au clocher de l’église Saint-Génitour, au Blanc, dans l’Indre. Au même moment, la sirène de la mairie retentissait à l’unisson, cependant que les compagnies d’ambulance jouaient du klaxon de leur côté. Pareil tintamarre n’est pas habituel dans cette petite cité de 6 500 habitants, située loin de tout centre urbain. Mais il fallait cela pour protester devant l’obligation, pour le moins insolite, faite à la maternité de la ville : suspendre toute activité pendant juillet et août.
      Un peu plus tôt dans la journée, un enfant naissait au Blanc : Ryan, 3,570 kg. La population redoute que celui-ci soit le dernier à voir le jour en ville ; que la maternité, en clair, ne rouvre jamais. A 18 h 30, une chaîne et un cadenas étaient posés par la direction de l’hôpital sur la porte de la salle d’accouchement. La photo de ce verrouillage symboliquement mis en scène n’allait pas tarder à enflammer les réseaux sociaux.


      À 18 h 30, mercredi 27 juin 2018, une chaîne et un cadenas étaient posés sur la porte de la salle d’accouchement par la direction de l’hôpital du Blanc (Indre), en raison de la suspension de toute activité de la maternité pendant juillet et août.

      Si elle n’est pas une première en France, cette fermeture estivale est l’ultime épisode d’un feuilleton qui agite, depuis sept ans, ce coin reculé du Berry. La décision a été prise par l’hôpital de Châteauroux – qui gère celui du Blanc depuis la fusion des deux établissements en 2017 –, au regard des plannings des praticiens. Une modification du système de gardes a fait apparaître des trous dans les tableaux du personnel, composé en partie d’intérimaires. Estimant que la sécurité n’était pas suffisamment assurée, la direction a décrété une suspension temporaire, en accord avec l’Agence régionale de santé (ARS).

      Si l’inquiétude est grande, parmi les habitants, de voir l’interruption se prolonger après l’été, toute aussi vive est la colère provoquée par la méthode mise en œuvre : « Une stratégie fallacieuse de démolition, dénonce la maire de la commune, Annick Gombert (PS). Les autorités de tutelle ne cessent de laisser entendre, depuis des années, que la maternité va fermer. Comment voulez-vous que des praticiens viennent s’installer durablement chez nous face à une telle menace ? »

      Les premières « attaques » remontent à 2011. L’ARS avait alors voulu supprimer l’activité de chirurgie de l’hôpital pour des raisons budgétaires, ce qui aurait entraîné de facto la fermeture de la maternité. Un moratoire avait alors été obtenu par les élus auprès du ministère de la santé, à la suite d’une forte mobilisation de la population.

      « Tous les arguments possibles ont été avancés, au fil des années, pour justifier une fermeture : les finances au début, le nombre insuffisant d’accouchements par la suite – environ 270 par an –, aujourd’hui la sécurité. Il est difficile de ne pas y voir une forme d’acharnement », estime l’ancien maire et député Jean-Paul Chanteguet (PS), partie prenante d’un comité de défense au côté d’un ex-adversaire politique de droite, Jean-Michel Mols.

      L’ARS a beau insister sur le caractère « temporaire » de la suspension, précisant qu’un nouveau point sur les plannings sera effectué en août, le doute s’est installé : « Cette fermeture pendant l’été est un moyen de nous préparer psychologiquement à une fermeture définitive », est persuadée Annick Gombert.

      Les parturientes, en attendant, font grise mine devant les temps de trajet nécessaires pour rejoindre les maternités les plus proches, à Châtellerault (52 km) dans la Vienne, Châteauroux (59 km) et Poitiers (61 km). Toutes étaient situées, « jusque-là », à plus ou moins une heure de route… Elles seront encore un peu plus distantes avec la nouvelle limitation de vitesse à 80 km/h, effective à partir du dimanche 1er juillet.

      Une heure de transport imposée

      Si le code de la santé publique se garde bien de fixer un temps légal maximal pour accéder à une maternité, les professionnels évaluent généralement à quarante-cinq minutes la limite à ne pas dépasser. Cette heure de transport imposée aux habitantes du Blanc passe mal : « C’est une violence faite aux femmes », dénonce la maire de la ville, pour qui l’ARS aurait dû trouver des praticiens remplaçants au lieu de mettre les patientes devant le fait accompli.

      Un malheur n’arrivant jamais seul, la ville doit faire face, en parallèle, à une autre menace de fermeture : celle d’une classe de primaire. Tout comme pour la maternité, une mesure « suspensive » a été prise à l’encontre de l’école Jules-Ferry qui devra, à la rentrée prochaine, s’assurer de compter 175 élèves dans ses effectifs. En deçà, une des sept classes de l’établissement sera condamnée. La commune paierait alors le prix d’une démographie en baisse régulière, et aurait une occasion supplémentaire de fustiger la déliquescence des services publics en milieu rural.

      Une lettre a même été adressée à Brigitte Macron au motif qu’elle a été « plusieurs fois maman et mamie »
      Le Blanc en connaît long sur le sujet depuis 1953, année qui vit sa gare accueillir son dernier train de voyageurs. Ces deux dernières décennies ont été particulièrement douloureuses avec l’arrêt d’une section électrotechnique au lycée de la ville et la fermeture de l’antenne locale de Pôle Emploi. L’hôtel des impôts a, lui, diminué drastiquement ses horaires d’ouverture, alors que la sous-préfecture ne compte plus qu’une poignée de salariés.

      Une cessation de la maternité porterait un coup violent à ce bassin de population classé parmi les plus pauvres de la région Centre-Val-de-Loire. Elle entraînerait dans son sillage la disparition de l’institut de formation en soins infirmiers, la seule formation post-bac de la ville, redoutent les élus et les collectifs de défense.

      Ceux-ci font assaut d’initiatives pour mobiliser l’opinion : dépôt d’une requête en référé au tribunal administratif de Limoges, « appel citoyen » (le 18 juin) devant la sous-préfecture sur l’air de La Marseillaise, mise en scène d’un faux accouchement sur le pont qui enjambe la Creuse, envoi d’une pétition signée par 43 maires au premier ministre… Une lettre a même été adressée à Brigitte Macron au motif qu’elle a été « plusieurs fois maman et mamie ». Elle est signée d’un « groupe de femmes en colère » ayant accouché au Blanc. Ou qui espéraient le faire.

      A Saint-Claude, dans le Jura, un premier hiver sans la maternité, François Béguin, 12 février 2019

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/12/a-saint-claude-dans-le-jura-un-premier-hiver-sans-la-maternite_5422296_82344

      « Quand l’Etat s’en va » 2/5. La maternité de Saint-Claude, dans le Jura, a fermé en avril 2018, à cause de la désaffection des patients et les difficultés de recrutement.

      Sur la route entre le centre hospitalier de Saint-Claude et celui de Lons-le-Saunier (Jura), distants de 60 km, le 30 janvier.
      Sur la route entre le centre hospitalier de Saint-Claude et celui de Lons-le-Saunier (Jura), distants de 60 km, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR

      [Alors que, à l’écart des grandes métropoles, monte chez les Français un sentiment d’abandon fortement mis en avant dans le cadre du grand débat, Le Monde propose une série sur ces lieux qui souffrent de la fermeture des services publics, transports, écoles, perceptions ou hôpitaux.]

      La neige est tombée drue la nuit précédente sur le Haut-Jura. Installée dans un café à l’entrée de Saint-Claude, Doriane Gardel, 37 ans, le ventre arrondi par cinq mois de grossesse, fait défiler sur l’écran de son portable les photos de la petite route en lacets sur laquelle elle a dû rouler « au pas » quelques heures plus tôt pour se rendre au travail.

      A cause du vent qui a « soufflé » la neige sur la chaussée, les quelques kilomètres qui séparent Septmoncel – la commune de 700 habitants où elle vit – de Saint-Claude lui ont pris cinquante minutes, soit plus du double du temps habituel. Si elle avait dû ensuite rejoindre la maternité d’Oyonnax (Ain), où elle doit accoucher début juin, cela lui aurait demandé dans ces conditions une heure de plus.

      Elle a beau savoir que les routes seront dégagées le jour « J », au printemps, elle n’est pas sereine depuis la fermeture, en avril 2018, de la maternité de l’hôpital Louis-Jaillon, à Saint-Claude. C’est là qu’elle est née en 1981 et c’est là qu’elle a eu son premier enfant en 2014. « J’en ai eu des contractions de stress, je n’arrêtais pas de penser que je pouvais accoucher au bord de la route, explique-t-elle. Après l’annonce de la fermeture, je me suis même posé la question d’un deuxième enfant. Je me suis demandé jusqu’à quand je pouvais le concevoir pour être sûre qu’il n’arrive pas en hiver. »
      Ce raisonnement, Doriane Gardel n’est pas la seule à le faire dans cette région vallonnée, où les temps de transport (quarante minutes de route pour Oyonnax), peuvent très vite s’allonger l’hiver. « On avait convenu avec mon mari que si je n’étais pas tombée enceinte en novembre-décembre, on arrêtait tout », assure Estelle Villaldea Martin, 39 ans, qui vit dans un petit village à côté de Saint-Laurent-Grand-Vaux, à quarante-cinq minutes de la maternité de Lons-le-Saunier, « quand les routes sont bonnes ». Le terme de sa sixième grossesse est prévu en juillet. « Partir à la maternité sur une route enneigée, ce serait un stress énorme », dit-elle.
      A Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), au 9ème des 60 km qui séparent le centre hospitalier Louis Jallon de saint-Claude de celui de Lons-le-Saunier, le 30 janvier.


      A Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), au 9ème des 60 km qui séparent le centre hospitalier Louis Jallon de saint-Claude de celui de Lons-le-Saunier, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR "LE MONDE"

      « Mépris » du gouvernement

      Dans cette région enclavée du Jura, où l’on vit de l’industrie, du tourisme et de la proximité avec la Suisse, la décision prise à l’été 2018 par l’agence régionale de santé (ARS) de fermer la maternité, la pédiatrie et la chirurgie conventionnelle (nécessitant une hospitalisation) pour des raisons de sécurité ne passe toujours pas.

      « Au ministère de la santé, à Paris, ils ont une réflexion d’urbain, ils n’arrivent pas à se rendre compte de ce que c’est ici après une chute de neige, avec l’hélicoptère qui ne peut pas venir à cause de la tempête, c’est cette France qu’on oublie », lance Jean-Louis Millet, le maire (divers droite) de Saint-Claude, en conduisant sa voiture sur le plateau enneigé des Rousses, au milieu des forêts et des pistes de ski de fond, quasi désertes à cette saison.

      Depuis deux ans, l’élu ne ménage pas sa peine pour empêcher la fermeture de l’établissement où 342 enfants étaient nés en 2016. Trois recours ont été déposés devant la justice administrative. « J’en suis à quatre-vingts courriers à Buzyn, Hulot, Schiappa, Le Maire… Pas un ne m’a répondu sur le fond », déplore M. Millet.

      Pour protester contre ce « mépris » du gouvernement, il a décidé de boycotter le grand débat national. Une « mascarade », selon lui. Au second tour de l’élection présidentielle, en 2017, M. Millet, qui se présente comme un « villiériste de la première heure », avait publiquement demandé : « Faut-il voter [Marine] Le Pen pour sauver l’hôpital ? », après avoir constaté qu’en réponse à ses courriers, seule la candidate du Front national s’était prononcée en faveur du maintien de la maternité.

      « Ras-le-bol de cette médecine à deux [combien ?! ndc] vitesses »

      Une interrogation qui n’a pas empêché sur ce dossier l’union sacrée des élus municipaux. Dès les premières menaces, M. Millet a reçu le soutien de son opposant historique, l’ancien maire communiste Francis Lahaut qui s’était battu en 1995 pour le maintien des urgences. « Sur cette terre de résistance, il y a une unité absolue autour de la maternité », assure l’hôtelier André Jannet, le président du comité de défense de l’hôpital.

      En lieu et place du grand débat, le comité a organisé, les 26 et 27 janvier, un « référendum d’initiative populaire » dans trente et une communes du Haut-Jura. Plus de 6 000 personnes se sont déplacées pour dire leur attachement à leur hôpital, soit davantage encore que les 5 000 qui avaient manifesté dans les rues de Saint-Claude en mai 2017 à l’appel du comité. « On craignait qu’il y ait une usure mais le soutien de la population ne se dément pas », se félicite M. Millet.

      Dans des « cahiers de doléances et de propositions citoyennes » installés à côté des urnes, des dizaines d’habitants ont couché leur inquiétude et leur colère sur les inégalités d’accès aux soins. « Est-ce que notre santé vaut moins que celle des citadins ? », interroge une femme. « Ras-le-bol de cette médecine à deux vitesses, nous voulons pouvoir bénéficier de soins sans nous poser la question de savoir comment nous rendre dans un hôpital », écrit une autre.

      A Saint-Claude, on sait qu’à travers l’hôpital, c’est une part de l’attractivité de la sous-préfecture du Jura qui se joue. En 2017, les quarante principaux employeurs industriels du bassin, représentant 2 800 emplois, avaient tous signé un texte pour dire leur « inquiétude » et s’opposer aux fermetures.

      « On joue notre survie économique »

      « Quelle absurdité de dégrader ce qui existe », se désole Olivier Jeantet depuis les locaux de son usine de pièces de caoutchouc installée dans le centre-ville depuis plus d’un siècle. « On joue notre survie économique en permanence, on se bat pour ne pas délocaliser nos productions et pendant ce temps, l’Etat détricote les services publics. Si on veut sinistrer la région, continuons comme ça », lance-t-il.

      A en croire le maire, après avoir subi de plein fouet la crise de 2008, l’industrie locale (fonderie, plasturgie) tournerait aujourd’hui à plein régime. « Les carnets de commandes sont pleins et les entreprises ont de gros soucis de recrutement, assure M. Millet. Cet été, certaines ont dû refuser des commandes parce qu’elles n’avaient pas suffisamment de main-d’œuvre. » Sous couvert d’anonymat, un responsable d’usine estime pour sa part qu’« il y a plein de choses qui font que les gens ne veulent pas venir à Saint-Claude : le centre-ville pas animé, la difficulté pour trouver un logement… Alors l’hôpital qui ferme, ça en rajoute une couche… »

      A la direction de l’hôpital, un vaste bâtiment posé en fond de vallée de cette ville construite sur plusieurs étages, on rappelle les raisons qui ont poussé à la fermeture. En octobre 2017, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté soulignait une « perte de confiance » de la population dans cet établissement et d’« importants taux de fuite » vers d’autres sites, plus de 40 % des jeunes mères du bassin de vie couvert par le centre hospitalier ayant choisi, en 2016, d’accoucher ailleurs. « Comme il y avait un fort turnover de remplaçants, les femmes se sont lassées de ne pas avoir d’interlocuteur fixe, et la rumeur de la fermeture a fait fuir beaucoup de monde », décrypte un ancien salarié de l’hôpital.

      C’est donc pour des raisons de sécurité liée à la démographie médicale que la maternité s’est vue retirer son autorisation. « Nous avions un problème sanitaire, nous n’avions plus les praticiens nécessaires, explique Guillaume Ducolomb qui dirige les hôpitaux de Saint-Claude et de Lons-le-Saunier depuis mai 2018. On a fonctionné avec un gynécologue à temps plein alors qu’il en fallait six, idem pour les anesthésistes. A la fin, on tournait à 100 % avec des intérimaires. Comment fait-on pour recruter des médecins ? Nous n’avons aucun moyen de contraintes. Quand vous n’avez pas de candidat, vous n’avez pas de candidat. »


      Le centre hospitalier Louis Jallon de Saint-Claude (Jura), dont la maternité s’est vue retirer son autorisation, le 30 janvier.
      Le centre hospitalier Louis Jallon de Saint-Claude (Jura), dont la maternité s’est vue retirer son autorisation, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR "LE MONDE"

      « On est dans la phase d’après »

      Aujourd’hui, M. Ducolomb assure avoir « tourné la page » de la maternité. « On est dans la phase d’après », dit-il, alors qu’une IRM devrait être installée d’ici à quelques mois à l’hôpital et qu’un projet de traitements de pathologies cancéreuses par chimiothérapie est en discussion pour la fin 2019-2020. « Je ne suis pas là pour fermer l’hôpital mais pour le faire évoluer », assure-t-il.

      Dans la région, tout le monde scrute avec attention comment se passe ce premier hiver sans maternité. Deux accouchements ont eu lieu en catastrophe ces derniers mois, l’un aux urgences, l’autre dans le véhicule du SAMU, sur le bord de la route, le 24 septembre. « Il y a des accouchements inopinés au cœur de Paris », fait remarquer M. Ducolomb, qui vient d’installer une chambre à la maternité de Lons-le-Saunier pour garder les parturientes dont le travail a commencé.
      Céline Champagne, 41 ans, une ex-sage-femme de la maternité de Saint-Claude, installée depuis novembre 2016 en libérale sur le plateau entre Septmoncel et Lamoura, était à la manœuvre le 24 septembre. Elle-même pompier volontaire, elle a formé depuis un an les pompiers « d’une bonne dizaine de casernes » aux accouchements inopinés. « Il faut arrêter d’entretenir cette phobie autour de la fermeture des petites structures », juge-t-elle, appelant à « une réorganisation complète de la répartition des médecins en milieu rural ».
      A la mairie, M. Millet ne désespère pas d’un revirement de l’ARS ou d’une décision favorable du tribunal administratif. Prudemment, il a tout de même mis un « deuxième fer au feu ». Après avoir démarché plusieurs cliniques privées, il espère que l’une d’elles fasse des propositions concrètes sur la chirurgie et l’obstétrique à l’ARS d’ici à la fin du mois.

      #WeDoNotCare

  • “Après la chasse à l’homme, la chasse à courre” dans l’Oise : la colère des syndicats de police Jennifer Alberts - France3 Regions - 8 Octobre 2018
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/oise/apres-chasse-homme-chasse-courre-oise-colere-syndicats-

    Depuis plusieurs week-ends, la chasse à courre dans l’Oise est sous haute surveillance : des policiers et des gendarmes sont déployés pour éviter les débordements avec les opposants à cette pratique. Une mission qui n’est pas du goût des syndicats de police.

    Depuis un mois, les chasses à courre organisées dans l’Oise sont encadrées par des représentants des forces de l’ordre. Lors de chaque rassemblement, une dizaine de policiers ou de gendarmes est déployée dans les forêts du département pour éviter les altercations entre veneurs et anti-chasse à courre.

    Un dispositif mis en place par la préfecture de l’Oise pour assurer la sécurité des deux camps.

    Un mandat qui n’est pas du goût du syndicat de police Alliance. Quelques jours après l’arrestation de Redoine Faïd dans l’Oise justement, Alliance ironise sur ses comptes de réseaux sociaux sur cette nouvelle mission jugée « polluante ». En jouant sur la métaphore filée de la vénerie, le syndicat s’offusque que « les policiers soient les palefreniers de quelques nantis (...) aristocrates »

    Des effectifs de Creil, Compiègne et Beauvais auraient en effet été assignés samedi 6 octobre à cette tâche « indue » .

    #oligarchie #caste #chasse #larbins #police #france

  • Creil : malheureux en amour, il s’en prend à la police avec une hache - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/creil-60100/creil-malheureux-en-amour-il-s-en-prend-a-la-police-avec-une-hache-08-08-

    L’histoire aurait pu tourner au drame. Ce mercredi, aux alentours de 15h30, un homme âgé d’une quarantaine d’années a été interpellé par des policiers, hache à la main, alors qu’il se dirigeait vers le commissariat de Creil. L’épilogue d’une affaire qui avait commencé samedi, avec la plainte de sa femme pour violences. Ce Creillois, inconnu des services de police, est par ailleurs agent de surveillance de la voie publique (ASVP) à la ville de Paris.

    Ce mercredi, pensant que sa femme est encore au commissariat, il décide de s’y rendre armé d’une hache. Alors qu’il est en route, ses enfants préviennent les policiers de son intention. L’homme a été intercepté route de Vaux. « Il a tenté de mettre un coup à un fonctionnaire qui, heureusement, a pu l’éviter, détaille le commissaire Olivier Beauchamp. Il était particulièrement virulent, il a fallu six hommes et du gaz lacrymogène pour parvenir à le maîtriser. »

    Visiblement instable, l’homme criait « Tuez-moi ! » aux policiers présents. « Il s’agit d’une personne qui a perdu pied car ça ne se passe pas bien dans son ménage, estime le commissaire. Ce n’est pas une raison pour s’attaquer aux policiers avec une hache. » L’homme a été placé en garde à vue.

    Tant que cet homme « malheureux en amourrrr » s’attaquait à son « ménage » tout allait bien mais si il s’en prend aux flics alors là rien ne va plus. Je présume que le mec n’avait pas un nom à consonances africaine car sinon les poulets ne parlerait pas de lui avec une telle ampathie.

    #amour #ménage

    • « malheureux en amourrrr » après que sa femme est portée plainte pour #violences
      Entre temps le titre est devenu "Creil : furieux après une plainte de sa femme, il s’en prend à la police avec une hache" mais l’url rappelle le premier titre
      #sexisme

  • L’ouvrage « La tentation radicale » d’O. Galland et d’A. Muxel : une enquête défectueuse | Jean Baubérot
    https://blogs.mediapart.fr/jean-bauberot/blog/100418/l-ouvrage-la-tentation-radicale-d-o-galland-et-d-muxel-une-enquete-d

    Questions et réponses auraient été différentes si la composition de l’échantillon avait permis une véritable comparaison… et si la perspective avait été plus distanciée. La #laïcité en est un exemple type ou les préoccupations des acteurs adultes (proviseurs, enseignants[8]) sont reprises, sans tenir compte des travaux effectués sur la question. Ainsi est proposée l’affirmation : il est normal que « les jeunes filles qui souhaitent porter le voile en raison de leurs convictions religieuses ne puissent pas le faire à l’école ». Je suis sûr que, n’ayant pas accompli les longs dépouillements sophistiqués issus de tout le lourd dispositif mis en place par l’équipe, vous n’avez aucune idée du groupe qui s’est montré le moins en accord avec cet item, le groupe des « chrétiens » ou celui des « musulmans ». Je ne vous fournirai pas la réponse afin de maintenir l’insoutenable suspens qui va vous faire précipiter chez votre libraire favori pour acheter l’ouvrage !

    Je ferai seulement remarquer que la loi de 2004 interdit les « signes religieux ostensibles » et, avec la circulaire, nommément la kipa : tout le « système politique » s’est d’ailleurs évertué à nous dire qu’il ne s’agissait pas d’une loi « antivoile ». Galland serait-il en « rupture » avec ce système ? Bref, si la question avait été posée, selon les termes de la loi et à l’échantillon que je suggère, les résultats n’auraient sans doute pas été les mêmes.

    D’autre part, impertinent comme je suis, j’aurais complété la seconde question, l’affirmation « les cantines scolaires devraient servir des plats différents selon les convictions religieuses des élèves » par « …comme l’armée française le fait pour ses soldats »[9], histoire d’inciter les élèves à enrichir leur réflexion sur la laïcité, par la connaissance de la différence entre la laïcité scolaire et la laïcité militaire que, curieusement, aucun membre du « système politique » n’aborde.

    La laïcité elle-même est réduite à ces deux questions. Aucune question, par exemple, sur la présence ou non de crèches dans les bâtiments publics, ou sur les dites racines chrétiennes de la France… ou il aurait été, pourtant, intéressant de comparer les réponses des musulmans et des catholiques. Et je n’ai fait qu’une allusion à un autre sous-échantillon : les « sans religion ». Tout simplement parce que l’ouvrage ne fait état d’aucune question qui aurait pu mesurer leur propre « radicalité ». Pourtant, j’en ai une sur les lèvres : « est-il légitime de croire qu’il y a une seule vraie religion » ?

    • La fabrique du coupable musulman | Par Patrick Simon, Socio-démographe
      https://aoc.media/analyse/2018/06/15/fabrique-coupable-musulman

      Depuis une quinzaine d’années [1], les populations musulmanes sont au cœur de débats publiques virulents en France, comme dans de nombreux pays européens. Ils portent aussi bien sur l’organisation et la représentation de l’Islam, sur les formes d’expression religieuse dans l’espace public et dans les institutions, que sur les modalités de participation dans l’école (élèves et parents) ou les entreprises, et plus généralement tout ce qui rend visible l’existence de musulman.e.s . Les unes de la presse magazine s’enchaînent sans discontinuer, faisant mine de s’inquiéter comme l’Express du 26 septembre 2012 avec « La peur de l’islam » ou dénonçant cet « Islam sans gêne » (Le Point du 30 Octobre 2012), voire la « Conquête islamique » (Valeurs Actuelles du 4 octobre 2017). Les cassandres médiatiques diagnostiquent l’irrémédiable incompatibilité de l’islam et de la République et l’inassimilabilité des musulman.e.s, tandis que des responsables politiques de premier plan, dont un ancien premier ministre, convertissent la laïcité en machine d’exclusion massive. Le choc des attentats de 2015 a renforcé ce contexte de chasse aux sorcières et pendant que la spirale à stigmatisation s’emballe, les antiracistes se déchirent sur le vocabulaire approprié pour qualifier la situation : islamophobie ou racisme anti-musulman ?

      Dans ce contexte de surenchère où les faits divers déformés tiennent lieu de vérité sociologique, on attend des sciences sociales qu’elles informent le débat public avec des recherches documentées en prise avec les dynamiques sociales et politiques, nourries de travaux empiriques. Contrairement aux commentaires fréquents des pouvoirs publics, les recherches sur l’Islam et les musulmans en France se sont beaucoup développées, et le cumul des connaissances atteint désormais une masse critique très significative. C’est en revanche du côté des recherches quantitatives que le déficit perdure. Or les données statistiques tendent à fournir des arguments d’autorité dans les débats publics, et leur absence ne permet pas de contrer la contestation de nombre de travaux monographiques de qualité quand ils ne vont pas dans le sens des attentes politiques.

      Commentant en 2010 les données disponibles sur les personnes musulmanes, Claude Dargent relevait qu’elles étaient très largement lacunaires : non seulement la religion est rarement renseignée dans les grandes enquêtes de la statistique publique, mais même quand c’est le cas, les musulmans qui ne représentent que 7% de la population française ne constituent que de très petits effectifs dans les enquêtes et sondages en population générale. Le nombre de personnes musulmanes lui-même fait l’objet d’estimations les plus diverses et fantaisistes, avec des fourchettes de 5 à 10 millions de personnes pour l’ancien ministre de l’intérieur Claude Guéant, 8 millions pour le polémiste très droitier Jean-Paul Gourevitch qui voit des musulmans cachés partout, voire près de 30 millions pour les contempteurs du grand remplacement qui ont intérêt à faire du nombre pour crédibiliser leur rhétorique.

      Ces surenchères se nourrissent de l’idée qu’il n’est pas possible de connaître vraiment le nombre de musulmans, précisément parce que les données manquent, ou lorsqu’elles existent, qu’il y a un intérêt à minimiser leur présence. Les Français sont d’ailleurs ceux qui surestiment le plus la proportion de musulmans dans leur pays (à 31% au lieu de 7,5%) si l’on en croit le sondage « The perils of misperceptions » réalisé par Ipsos-Mori en 2016.

      Or les choses changent : l’enquête Trajectoires et Origines (TeO) réalisées en 2008-2009 par l’Ined et l’Insee comprend un échantillon représentatif de 5 700 personnes se déclarant musulmanes enquêtées en France métropolitaine, et d’autres enquêtes enregistrent la religion ce qui permet des analyses spécifiques sur les musulmans. On connaît donc avec une fiabilité certaine le nombre de personnes se déclarant musulmanes en 2008 – 4,1 millions – et on dispose d’informations détaillées sur leurs pratiques et trajectoires sociales. De nombreux travaux plus monographiques ont été conduits : les recherches sur l’islam en France éclairent de manière plus substantielle la situation des musulmans. Mais cela ne répond pas à l’accusation lancée aux musulman.e.s de ne pas jouer le jeu de l’intégration républicaine. Un nouveau type d’enquêtes est alors apparu pour instruire le procès : les musulman.e.s ne seraient-ils et elles pas en train de faire sécession, repliés sur leur communauté, en rupture avec la loi commune, résolument contre la laïcité mais également contre l’égalité entre femmes et hommes, homophobes, antisémites et pour faire bonne mesure se détachant de l’identité nationale française ?

      L’intérêt inquiet pour les attitudes, et plus largement les valeurs et représentations du monde des musulman.e.s, s’est ainsi retrouvé dans deux enquêtes récentes, celle conduite pour l’Institut Montaigne dans le cadre du rapport « Un islam français est possible » et l’enquête dirigée par Olivier Galland et Anne Muxel La tentation radicale. Je voudrais relier la discussion des résultats – fortement médiatisés – de ces deux enquêtes pour en interroger les prémices et les méthodes développées tant elles me semblent procéder d’une même logique de procès à charge à l’encontre des personnes musulmanes. Pour le dire simplement, il ne s’agit pas de reprocher aux enquêtes de traiter des formes de radicalité ou de fondamentalisme religieux, mais plutôt de discuter la manière de le faire et l’interprétation des résultats.

      L’institut Montaigne a publié en septembre 2016 un rapport intitulé « Un islam français est possible ». Son objet était principalement pour Hakim Ekl Karoui, son principal rédacteur, d’apporter une lecture critique de l’organisation institutionnelle de l’islam en France et de proposer une série de recommandations pour le réformer, qu’il a complétées par la suite dans un essai paru en 2018. Mais avant de développer ce qui fait l’essentiel de son propos, le rapport livre les résultats d’un sondage réalisée par l’IFOP sur un échantillon de 1 029 personnes se déclarant musulmanes ou « de culture musulmane », c’est-à-dire ayant au moins un parent musulman mais ne se considérant plus comme tel.

      L’enquête fournit des éléments de cadrage sur les pratiques religieuses des personnes interrogées, mais entreprend surtout de saisir leurs rapports à la société, aux normes et aux institutions, leurs valeurs et leur opinions et attitudes. En toile de fond se dessine l’enjeu de cette connaissance : « proposer des solutions susceptibles d’accélérer la sereine insertion de la majorité silencieuse [des musulmans], mais aussi des mesures destinées à combattre le fondamentalisme, tout en ramenant le plus grand nombre possible de musulmans – souvent des jeunes – tentés par l’intégrisme vers des croyances et des idées en phase avec les valeurs républicaines » [2].

      Pour identifier les personnes musulmanes, l’IFOP a exploité un panel de 15 459 personnes où la question de la religion est posée pour tirer un échantillon de 874 musulmans et 155 personnes « de culture musulmane ». La justification de la présence de ces 155 non-musulmans, mais venant de familles musulmanes, n’est pas très claire, alors que par ailleurs les attitudes des musulmans ne sont pas comparées à celles de non musulmans. Cette absence de comparaison conduit à « exemplariser » les valeurs, normes et attitudes enregistrées, comme si seuls les musulmans devaient les développer alors qu’elles pourraient s’appliquer à beaucoup de non musulmans.

      C’est le cas notamment des questions sur la laïcité, interprétées de manière relativement négative alors qu’elles abordent le sujet de façon ambiguë. À partir de la question : « En France, la laïcité permet-elle de pratiquer librement sa religion ? », les auteurs concluent à une contestation de la laïcité lorsque les réponses sont négatives. Or il n’est pas nécessaire d’être musulman pour considérer que la laïcité coercitive développée ces dernières années complique la pratique religieuse. On peut adhérer ou pas à cette interprétation de la laïcité, mais de là à en déduire une « attitude de retrait et de séparation du reste de la société », il y a un pas que les auteurs franchissent trop rapidement. A ce compte, une partie significative de la population non musulmane nourrit des visées fondamentalistes.

      Autre exemples d’ambiguïté des questions retenues pour tirer le portrait du rigorisme musulman : dans les questions relatives à la mixité entre les sexes, notamment le fait d’accepter de se faire soigner par un médecin d’un autre sexe que le sien, de serrer la main à une personne de l’autre sexe ou de lui faire la bise, les musulmans font preuve d’une relative absence de sélection sexuée : plus de 90 % acceptent de se faire soigner par une personne de l’autre sexe et 88 % à lui serrer la main. Le rapport relève néanmoins que 30 % ne font pas la bise. Mais en quoi cette attitude est-elle spécifique aux musulmans ? Sait-on seulement combien de non-musulmans n’ont pas envie de faire la bise à l’école, au travail et plus généralement dans la vie sociale ? D’autres indicateurs construits sur la position à l’égard du port du voile ou de la burqa, de la consommation halal ou de la loi religieuse comportent leur part d’ambivalence et pourraient conduire à des interprétations plus nuancées que celles qui sont développées.

      Le problème central avec ces questions à sens multiples est leur utilisation pour construire une typologie des musulmans en les classant « des plus modérés aux plus autoritaires ». Selon cette typologie , 46 % des personnes musulmanes ou de culture musulmane sont « totalement sécularisées ou en voie d’intégration dans le système de valeur de la France contemporaine », 25 % développent une forte identité religieuse mais « acceptent la laïcité » et 28 % « réunissent des musulmans qui ont adopté un système de valeurs clairement opposé aux valeurs de la République ». Ce dernier groupe, qualifié de musulmans « rigoristes », est présenté comme en rupture avec la société.

      Cette conclusion spectaculaire n’a pas manqué de susciter les commentaires politiques alarmistes sur les dérives des musulmans en France et de faire fleurir les raccourcis de « rigoristes » à « djihadistes ». Une illustration récente est venue de Gérard Collomb dans son interview sur BFM/RMC au sujet du port du voile par une représentante étudiante de l’UNEF à Paris 4. Le ministre de l’intérieur a ainsi jugé choquant le port du voile par la syndicaliste, se demandant si « cet islam veut converger avec la culture française » et enchaînant sur l’attirance de jeunes musulmans pour Daech en citant les 28% de l’enquête.

      On comprend un peu mieux le problème quand la seule comparaison dans l’enquête entre les attitudes des musulmans déclarés et des personnes de « culture musulmane » (mais qui ont dit qu’elles n’avaient pas de religion) montre une étrange proximité de positions : si 28 % des musulmans sont dans le groupe des « rigoristes », c’est le cas de 21 % des non-musulmans. C’est-à-dire que des personnes sans religion adhèrent à des attitudes présentées comme le signe d’une forme de radicalisme religieux. Ce problème dans le design des questions et leur interprétation pourrait ne relever que d’un débat scientifique si les conséquences politiques de la publication des résultats n’avaient pas produit des effets stigmatisants sur les musulman.e.s de France qui n’en demandaient pas tant.

      La radicalisation religieuse et politique est devenue une question brûlante pour la recherche après les attentats de 2015. Parmi les projets financés par le programme « Attentats-Recherche » du CNRS figure l’enquête dont est issu l’ouvrage La tentation radicale : enquête auprès des lycéens dirigé par Olivier Galland et Anne Muxel (PUF). L’enjeu de l’enquête est de mesurer l’impact des idées radicales et les facteurs de leur appropriation par les enquêtés. Le ciblage sur les musulmans n’est pas explicite au début mais devient évident dans la constitution de l’échantillon et dans le traitement de l’enquête. En effet, si le dispositif comprend une enquête quantitative auprès de lycéens âgés de 15 à 17 ans doublée d’entretiens individuels et collectifs avec ce même public et une enquête « témoin » avec des jeunes du même groupe d’âge, les lycées enquêtés ont été choisis dans 4 académies (Créteil, Aix-Marseille, Dijon et Lille) en sur-représentant les lycées professionnels et polyvalents de sorte à avoir une forte représentation de « lycéens d’origine populaire et immigrée », dont des élèves musulmans. De fait 26% des 6 814 lycéens enquêtés dans 23 lycées se déclarent de religion musulmane, ce qui est bien plus que la moyenne en France (7,5% en population générale, mais sans doute plutôt 10% pour ces classes d’âge).

      S’intéressant à la radicalité, les promoteurs de l’enquête en fournissent une définition générale visant « un ensemble d’attitudes ou d’actes marquant la volonté d’une rupture avec le système politique, économique, social et culturel, et plus largement avec les normes et les mœurs en vigueur dans la société » et entendent couvrir non seulement la radicalité religieuse mais également la radicalité politique (sans fondement religieux). Pour autant, les analyses traitent séparément ce qui relève du religieux (le chapitre 2 sur la radicalité religieuse par Olivier Galland) et du politique (le chapitre 4 sur la radicalité politique par Anne Muxel). Curieusement le livre ne traite pas de leurs interactions, c’est-à-dire des usages politiques du religieux ou inversement du rôle de la religion dans la radicalité politique, de telle sorte que les deux chapitres ne conversent pas entre eux.

      À aucun moment, Anne Muxel ne mobilise la catégorie du religieux dans ses analyses de l’extrémisme politique. Cette déconnexion est d’autant plus étonnante que les spécificités de la radicalisation religieuse sont fortement débattues et déterminent l’interprétation que l’on peut avoir des passages à la violence à fondement religieux : cela tient-il avant tout d’une disposition de la religion – essentiellement l’islam – à générer les comportements de rupture violente, dont le terrorisme, ou la violence religieuse n’est-elle qu’une dimension de la violence politique ? Pour manichéenne qu’elle soit, cette alternative résume une partie des débats et on attendait de l’enquête qu’elle démêle l’écheveau des déterminations de la radicalité.

      Ce n’est pas précisément ce qu’elle fait dans les différents chapitres qui balaient de nombreux thèmes brulants mais selon des perspectives hétérogènes et parfois contradictoires. Aux deux chapitres sur les radicalités religieuses ou politiques s’ajoutent des chapitres sur les réactions des lycéens aux attentats de 2015, la réception des théories du complot et les relations entre frustration, discriminations et radicalité. J’ai déjà exposé dans une tribune du journal Le Monde mes critiques sur la façon dont le chapitre d’Olivier Galland dresse un procès à charge contre les jeunes lycéen.e.s musulman.e.s, et je voudrais résumer ici l’argumentaire sur les problèmes de l’administration de la preuve dans cette enquête.

      Tout d’abord, l’absence de représentativité de l’échantillon ne serait pas problématique si les singularités des comportements n’étaient pas attribuées au groupe spécifique des musulman.e.s. Or une partie des attitudes en matière de normes sexuelles et sexuées, notamment l’homophobie supposée des musulmans, se rencontrent également dans des segments de la population française qui n’ont pas été enquêtés ici. Le biais d’observation renforce l’interprétation de particularisme musulman.

      Deuxièmement, et c’est là ma critique la plus importante, les questions utilisées pour construire les indicateurs de radicalité et d’absolutisme religieux sont mal construites, ambiguës et équivoques. Si les enquêtes en psychosociologie ont testé des grilles de questions sur les attitudes autoritaires, réactionnaires, libérales etc, la façon d’enregistrer de façon non équivoque les attitudes à l’égard de l’homosexualité, la laïcité, ou l’absolutisme religieux est relativement fluctuante. Dans cette enquête, l’homophobie est captée par une question formulée ainsi « l’homosexualité est une façon comme une autre de vivre sa sexualité ». Celles et ceux qui sont en désaccord avec cette phrase sont considérés comme hostiles à l’homosexualité, mais il aurait été préférable d’utiliser une question directe mettant en évidence une hostilité à l’égard de l’homosexualité plutôt qu’une appréciation de type sociologique : on peut très bien considérer qu’il y a une façon spécifique de vivre sa sexualité en tant qu’homosexuel.le sans que cela soit nécessairement négatif.

      L’indicateur d’absolutisme religieux est déterminant dans les analyses décrivant les liens entre religion et radicalité. Or il n’est construit qu’à partir de deux propositions – « Il y a une seule vraie religion » et « lorsque la religion et la science s’opposent sur la question de la création du monde, c’est plutôt la religion qui a raison » – dont le registre de signification déborde le domaine de l’absolutisme ou du rigorisme religieux. Les lycéens interrogés qui se disent musulmans sont 35% à avoir choisi la première réponse et 81 % la seconde, alors que les chrétiens ne sont respectivement que 10% et 27% à les ratifier. Les élèves sans religion sont évidemment très peu concernés par ces orientations. De façon prévisible, l’indicateur d’absolutisme distingue essentiellement des musulmans (75% des « absolutistes » sont musulmans), de telle sorte que tous les comportements raccrochés à l’absolutisme sont explicables par l’appartenance religieuse. Il y a là un mécanisme d’endogénéité, pour utiliser une expression courante en statistique, ou un biais tautologique. Ainsi donc, l’analyse singularise les musulmans dans un indicateur, et explique ensuite que c’est la religion qui détermine la tolérance à la violence ou la propension à la déviance.

      Là encore, la déviance est approchée à partir de questions qui associent des transgressions civiques, comme conduire sans permis ou tricher aux examens, à des version explicites de violence, comme affronter les forces de l’ordre et la police. Ces attitudes extrêmement hétérogènes sont néanmoins traitées comme un continuum et associées dans l’indicateur qui devient synonyme d’une forme de disposition à la violence radicale. Celle-ci devient religieuse si l’enquêté trouve « acceptable dans certains cas de combattre les armes à la main pour sa religion ». Or le contexte de ce recours aux armes est laissé indéterminé et la façon dont les lycéens comprennent cette proposition apparaît variable pour les auteur.e.s qui relèvent que les lycéens peuvent avoir à l’esprit le droit à se défendre de minorités religieuses persécutées.

      Les enseignements des groupes de discussion, qui ont été mis en place par les chercheurs en plus des questionnaires, soulignent la diversité des interprétations derrière les réponses à ces propositions. C’est pourtant sur cette base qu’Olivier Galland conclut à un « effet islam » sur l’adhésion à des idées absolutistes et à la justification de la guerre religieuse, tandis que les propriétés scoio-économiques ou l’expérience des discriminations n’expliqueraient pas ou très peu ces orientations. Que ces conclusions soient ensuite infirmées par le chapitre dédié aux discriminations ne conduit pas les promoteurs de l’enquête à modifier leurs conclusions générales.

      On retrouve avec cette enquête, et les raccourcis qu’elle propose, les limites observées dans l’enquête de l’institut Montaigne, à savoir la confection d’indicateurs ad hoc pour démontrer la rupture des musulmans avec les normes collectives, une forme de particularisme engageant à l’affrontement avec la société et, dans le contexte actuel d’actes terroristes, à une violence radicale qui trouverait sa source essentiellement dans l’engagement religieux. Il ne s’agit pas de critiquer le principe d’enquêtes sur les valeurs, les opinions et attitudes des musulman.e.s, jeunes ou moins jeunes, mais d’en discuter la construction et la mise en œuvre. Chacune présente des limites méthodologiques qui fragilisent leurs conclusions. Elles contribuent de fait à la fabrique de la figure des musulman.e.s en coupable idéal, réactionnaire potentiellement violent en rupture de République. Certes, ce ne sont que 28% de rigoristes pour l’institut Montaigne ou 32% d’absolutistes pour Galland et Muxel, mais le message que ces enquêtes font passer est très clair : il y a une propension endogène à l’islam qui génère les dispositions radicales et violentes. Inutile de chercher d’autres explications, qu’elles soient sociales, liées à des trajectoires ou des expériences de stigmatisation ou de discrimination.

      Olivier Galland avait d’ailleurs annoncé la couleur dans un article de la revue Le Débat, quelques mois avant la publication du livre. Profitant de la controverse ouverte par l’ouvrage de Gérald Bronner et Etienne Géhin contre la sociologie critique, il dénonçait à son tour la « sociologie du déni » qui ignore les ratés de l’intégration des jeunes d’origine immigrée, et tout particulièrement des musulmans en France. Prenant pour cible l’enquête TeO de l’Ined, il reprochait à Vincent Tiberj et à moi de ne pas avoir perçu les mécanismes de radicalisation religieuse à l’oeuvre et de développer « une conception victimaire de la population immigrée ».

      Il est vrai que dans cette enquête nous n’avons pas cherché à savoir si les immigrés et leurs descendants pensent bien ou mal, mais plutôt à savoir ce qu’ils font et, solidairement, ce que la société et les institutions leur font, c’est-à-dire s’ils ont accès dans les mêmes conditions que les autres aux ressources de la société. Et la réponse que fournie l’enquête TeO est que les promesses d’égalité contenues dans le modèle républicain sont plus ou moins tenues pour les immigrés et leurs descendants d’origine européenne, mais très peu pour ceux d’origine maghrébine ou africaine. Nous n’avons pas décidé que ces derniers étaient des victimes, et nous utilisons du reste très peu cette terminologie. Nous montrons les conséquences de structures inégalitaires dans la société française qui sont non seulement fondées sur la classe sociale, mais également sur l’origine ethno-raciale et, pour ce qui concerne les personnes se déclarant musulmanes, sur la religion. Les inégalités et discriminations qu’elles et ils rencontrent sont démontrées par les résultats des analyses conduites sur la masse de données produites par l’enquête sur l’éducation, l’emploi, le logement, la vie familiale, la santé et les relations sociales.

      S’agissant du sentiment national, nous avons non seulement demandé aux enquêtés s’ils se sentaient français, mais également s’ils pensaient qu’ils étaient vus comme des français. Là encore les résultats sont sans ambiguïté : alors que près de 90% des descendants d’immigrés du Maghreb ou d’Afrique sub-saharienne se sentent français, ils sont plus de 40% à dire qu’ils ne sont pas considérés comme tels dans leur quotidien. Les personnes se déclarant musulmanes déclarent encore plus que les autres ne pas être vues comme françaises. Cette assignation aux origines ou à la religion et ce défaut de reconnaissance sont partagés par les Français d’origine turque ou asiatique et même par les Français des départements de l’Outre-mer. Nous en concluons que ce déni de francité révèle un problème d’acceptation que la diversité des origines, de la couleur de peau ou des religions et qu’il est une donnée constitutive de la société française. Nous montrons alors combien on ne peut oublier le rôle que joue la société dans son ensemble dans les processus d’intégration, plutôt que d’instruire à charge en rejetant la faute sur les immigré.e.s et leurs descendant.e.s.

      À ce titre, nous faisons effectivement une sociologie du déni, celle qui s’intéresse aux processus d’exclusion et de rejet dont toutes les enquêtes devraient se préoccuper. L’information existe dans les deux enquêtes qui sont discutées ici, mais leurs auteurs ont choisi d’autres pistes d’analyse. Qu’il soit permis de considérer qu’elles échouent sur deux plans déterminants du point de vue des sciences sociales : elles ratent une partie essentielle des processus à expliquer et elles renforcent les préjugés à l’égard des musulmans en France.

      [1] Il y a toujours une part d’arbitraire à fixer le début d’une séquence historique. La construction d’un problème public procède par étapes et dans le cas du « problème musulman » celui-ci présente une généalogie ancienne réactivée par le cadrage des grèves dans l’industrie automobile en 1982 et 1983 et la première controverse sur le voile à l’école de Creil en 1989. On peut néanmoins situer la montée en puissance du « problème musulman » aux débats aboutissant au vote de la loi sur les signes religieux à l’école de 2004 (voir A.Hajjat et M.Mohammed, Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman », La Découverte, 2013).

      [2] Institut Montaigne, Un islam français est possible, Septembre 2016, p.14.

  • http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20171029.OBS6686/nouvelles-revelations-sur-les-primes-occultes-en-liquide-pendan

    Sont quand même très drôles ces caciques du RPR.

    Entre celui qui voudrait nous faire croire que les dons affluaient en espèces comme des dons du ciel embarrassants, qu’ils ne savaient plus quoi faire de cet argent et qu’ils ont même songé à le détruire et l’autre qui loue un coffre-fort grande taille à la BNP pour y stocker les discours du candidat Sarkozy.

    Eric Woerth, actuel président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, affirme qu’entre 30.000 et 35.000 euros seraient parvenus au QG du candidat et au siège de l’UMP de manière « anonyme », sous forme d’enveloppes contenant des espèces. A ne plus savoir qu’en faire : « Cet argent me gênait, c’était plus encombrant qu’un don du ciel », déclarait-il aux policiers. « Nous avons même pensé à le détruire. »

    Les enquêteurs sont également « intrigués » par « un très grand coffre-fort » loué à la BNP par Claude Guéant, le bras droit de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2007, ajoute France Info. Claude Guéant s’y serait rendu à sept reprises, soi-disant pour stocker les discours du candidat Sarkozy.

  • Le jour où la #France s’est divisée sur le foulard
    http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2017/02/03/le-jour-ou-la-france-s-est-divisee-sur-le-foulard_5074145_4497186.html

    C’était il y a vingt-huit ans. Fatima Achahboun avait 14 ans. Le 18 septembre 1989, Ernest Chénière, le principal du collège Gabriel-Havez de Creil, petite ville déshéritée de l’Oise, décide « au nom du respect de la laïcité » d’exclure l’adolescente d’origine marocaine, sa sœur Leïla et leur camarade Samira Saïdani, toutes deux âgées de 13 ans, car elles refusent de retirer le #foulard qu’elles portent depuis quelques mois.

    C’est le premier épisode de ce qui deviendra l’« affaire du foulard », une longue controverse qui divise le pays et déchire la gauche. L’acte fondateur d’un affrontement sur la #laïcité au sein du #PS, où deux conceptions de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État s’affrontent. Ceux qui réclament une « laïcité ouverte » face à ceux qui la défendent comme la gardienne de l’« identité française » et de l’égalité entre les hommes et les femmes.

    #paywall

    • C’est le premier épisode de ce qui deviendra l’« affaire du foulard », une longue controverse qui divise le pays et déchire la gauche. L’acte fondateur d’un affrontement sur la laïcité au sein du PS, où deux conceptions de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État s’affrontent. Ceux qui réclament une « laïcité ouverte » face à ceux qui la défendent comme la gardienne de l’« identité française » et de l’égalité entre les hommes et les femmes.

      Ces deux positions ont évolué mais restent aujourd’hui séparées par une ligne de démarcation vivace. Elles ont encore divisé les candidats de la primaire à gauche, Manuel Valls plaidant pour une laïcité plus stricte « réaffirmée partout » et Benoît Hamon, jugeant que, conformément à la loi de 1905, la laïcité impose à l’État un devoir de neutralité, non de combat.

      Ce qui serait bien @baroug si tu es abonné, comme le dit si bien @mad_meg, à l’-e-mmonde c’est de mettre l’article, sous mur de paye, en ligne dans sa totalité, sans citer le lien juste en mettant la source : Le Monde du 3 février 2017.

    • J’ignorais cette généalogie :

      Au retour des vacances, le débat s’enflamme naturellement. Gisèle Halimi claque la porte de SOS Racisme, qui, comme le MRAP, juge que l’école doit accueillir tous les enfants. La tribune la plus fracassante est publiée dans Le Nouvel Observateur le 2 novembre.

      C’est une lettre ouverte à Lionel Jospin, signée par cinq intellectuels (Régis Debray, Élisabeth Badinter, Alain Finkielkraut, Élisabeth de Fontenay et Catherine Kintzler), intitulée « Profs, ne capitulons pas ! ».

      Elle débute par ces lignes : « L’avenir dira si l’année du Bicentenaire aura vu le Munich de l’école républicaine. » L’hebdomadaire Politis publie la réplique de Joëlle Kauffmann, Harlem Désir, René Dumont, Gilles Renault et Alain Tournaux qui parle d’« un Vichy de l’intégration des immigrés ».

      Le débat s’embourbe. Désormais, les nuances ne sont plus audibles. Elles ne le seront jamais plus. Les périphrases « les laïcards qui ont peur des musulmans » et, en face, « les laïcards complaisants » augurent les qualificatifs d’islamophobes et d’islamo-gauchistes qui n’existaient pas alors et qui continuent en 2017 d’empoisonner le débat public. Les deux camps de l’époque perdurent aujourd’hui : ceux qui pensent que ce déchaînement de violence intolérable contre des adolescentes a braqué durablement la communauté musulmane et ceux qui jugent que l’État, en manquant de fermeté, a laissé s’épanouir l’intégrisme islamiste.

    • Merci @thibnton pour cet extrait et pour l’éventuelle prise de risque encourue. Il faut savoir vivre dangeureusement :) Au moins cela pourra donner des éléments à celles ou ceux qui souhaitent entamer un nième débat sur la laïcité en étant non abonné à ce journal récemment introduit dans l’éducation national par le biais du décodex « le guide pour savoir à qui faire confiance sur internet »

      http://www.les-crises.fr/bien-sur-et-maintenant-leducation-nationale-recommande-le-decodex/#comment-429198

  • 157 sites à ne pas photographier du ciel : Lignes de défense
    http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2017/01/30/157-sites-a-ne-pas-photographier-du-ciel.html

    La nouvelle liste compte 157 noms de sites. Ces sites sont classés par départements.

    Plus de la moitié relèvent du ministère de la Défense : base de Creil (Oise) abritant la Direction du renseignement militaire (DRM), l’Ile Longue, dans le Finistère où stationnent les SNLE (photo ci-dessus Ouest-France), le Balargone, le siège de la DGSE aux Tourelles. Des prisons, des centrales nucléaires, des atolls dans le Pacifique, le centre spatial de Kourou etc.

    La prise de photos ou de vidéos au dessus d’une zone interdite est passible d’un an d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.

    Pour télécharger la liste donnée en annexe à l’arrêté, cliquer ici.

    #data #secret_défense

  • Intelligence Campus Entreprise : le #renseignement_militaire s’allie aux #start-up, Le Lab/Idées - Les Echos Business
    http://business.lesechos.fr/entrepreneurs/idees-de-business/0211575837490-le-renseignement-militaire-s-allie-aux-start-up-3035

    La Direction du renseignement militaire veut capitaliser sur la #French_Tech. Elle ouvre un campus d’expertise basé à Creil, réunissant start-up, grandes entreprises, écoles et instituts de #recherche.

    #drm #jeunes_pousses

  • Entretien avec deux membre du cercle des enseignant.e.s laïques,
    Questions de classe(s)
    http://www.questionsdeclasses.org/?Entretien-a-propos-du-Petit-manuel-pour-une-laicite-apaisee-a-l

    Entretien avec deux membre du cercle des enseignant.e.s laïques, Anaïs Flores et Jérôme Martin, co-auteur.e.s du Petit manuel pour une laïcité apaisée, un ouvrage important qui sort en cette rentrée 2016.

    Questions de classe(s) - Le Petit manuel pour une laïcité apaisée à l’usage des profs, des élèves et des parents, arrive en librairie dans une période où le thème de la laïcité déchaîne les passions. Pouvez-vous nous préciser dans quel contexte est née l’idée de cet ouvrage et comment il a été rédigé ?

    Anaïs Flores et Jérôme Martin - Enseignant-es en Seine-Saint-Denis, nous constatons que la laïcité déchaine les passions, mais essentiellement dans les médias et parmi les politiques. Parallèlement, nous expérimentons dans nos établissements les difficultés qu’engendrent de tels débats (stigmatisation des élèves et de leur famille, conflits autour de bandeaux, de jupes, etc.), l’application de la loi de 2004 interdisant le port ostentatoire de signes religieux à l’école, sans les définir précisément. Nous regrettions par ailleurs que les débats sur la laïcité masquent dans les médias et chez les politiques, la réalité des difficultés sociales, économiques que nous rencontrons sur le terrain. Oeuvrer à une laïcité apaisée, c’est aussi libérer la place médiatique pour les discussions sur les urgences de l’école.

    Le déclencheur a été la rencontre avec Jean Baubérot [1]. Nous avons passé plusieurs demi-journées à des discussions collectives, lui partageant son expertise sur la laïcité et son histoire, nous notre vécu quotidien, notre expérience des textes officiels et des classes. Le Petit manuel est une mise en forme de cet échange.

    QdC - Quelle est la finalité de ce petit guide ?

    Anaïs Flores et Jérôme Martin - En présentant une réflexion théorique articulée autour d’une mise en perspective historique, de témoignages précis et de pistes pédagogiques, nous voulions à la fois proposer un outil directement utile aux usagè-res de l’école publique et apporter une contribution au débat qui soit en lien avec des expériences concrètes. Des conflits peuvent être facilement désamorcés, pour peu qu’on ait les bons réflexes, qu’on ne prenne pas pour atteintes à la laïcité ce qui ne serait que des comportements d’enfants ou d’adolescent-es classiques, ou le résultat d’inquiétudes, de préjugés. Enfin, en montrant que la laïcité est un outil pour la liberté et le « vivre-ensemble », nous entendions parler à la première personne, en tant qu’enseignant-es dans des quartiers en difficultés – paroles que l’on n’entend guère dans le débat public. Dans les médias, la plupart des contributions, le plus souvent sur le mode incantatoire et visant à nourrir le conflit, le fantasme du choc de civilisations, sont le fait de personnes qui n’ont jamais mis un pied dans les établissements où nous travaillons.

    QdC - Au fil des pages, on comprend que cette laïcité « apaisée » entend s’opposer à une laïcité « falsifiée », comment définiriez-vous ces deux approches, leur histoire et leurs ressorts politiques ?

    Anaïs Flores et Jérôme Martin - Il est essentiel de débattre sur des concepts vrais, solides, clairs en les plaçant dans leur contexte historique. Une bonne part des conflits vient du fait que les participations au débat public mélangent la laïcité telle qu’elle est aujourd’hui définie par les textes, la laïcité telle qu’elle était à l’époque de sa constitution et celle que chacun-e voudrait qu’elle soit. La laïcité « falsifiée » résulte de cette confusion, quand on essaie par exemple de défendre la loi de 2004 en la présentant comme l’héritière logique de la loi de 1905. Cette dernière garantit la liberté de conscience dans son article 1, met fin au Concordat et au système des « cultes reconnus » ou prévoit le paiement des aumôniers dans des lieux fermés comme les prisons ou les écoles. Mais elle n’enjoint en rien à la neutralité religieuse des usage-res des administrations ou dans l’espace public.

    En affirmant une continuité entre la loi de 1905 et celle de 2004, on masque la rupture que cette dernière constitue dans notre régime juridique, puisque Ferry et Jaurès se sont précisément opposés à l’extension du devoir de neutralité aux usager-es des services publics, dans la rue, etc.

    La partie « Analyses » du Manuel (voir le sommaire en fin d’entretien, NDLR) vise ainsi à distinguer le régime juridique actuel de la laïcité, son histoire et les options philosophiques et politiques qui peuvent s’exprimer à leurs propos pour faire évoluer ce cadre juridique.

    La confusion entretenue depuis trente ans a permis à un discours réactionnaire de s’approprier la laïcité, alors que les réactionnaires l’ont traditionnellement combattue depuis un siècle.

    QdC - Comment se situer par rapport à une laïcité « de combat » qui a longtemps constitué un des marqueurs de la gauche de la gauche et avec lequel le livre semble prendre ses distances ? Une laïcité « apaisée » reste-t-elle une laïcité « engagée » ?

    Anaïs Flores et Jérôme Martin - Si nous nous sommes lancé-es dans la rédaction de ce manuel en tant que « Cercle des enseignant-es laïques », c’est que nous assumons un fort engagement sur cette question. La défense de l’école publique et son financement restent d’actualité. Mais l’évolution des débats sur la laïcité ont placé ce combat au second-plan. En faisant de la laïcité un simple devoir de conformité, d’uniformité et d’obéissance, mais aussi un prétexte à exclusion, on perd le sens de ce qui motivait la défense de la laïcité, par exemple en 1984 quand il s’agissait de défendre l’école publique. Pour le dire autrement, la « laïcité de combat », même à gauche, a changé de cible : ce ne sont plus les institutions religieuses et leur emprise sur l’école, qui sont visées (on l’a bien vu avec l’abandon des ABCD de l’égalité en 2004 sous la pression de lobbys religieux), mais certain-es élèves et leur famille.

    QdC - En quoi la laïcité « apaisée » est-elle aussi un enjeu pédagogique qui s’oppose à une conception « disciplinaire » et « identitaire » de l’école ?

    Anaïs Flores et Jérôme Martin - « La représentation de la salle de classe comme un camp retranché, véhiculée par un certain nombre de polémiste, contribue à augmenter les conflits et masque les réalités de l’enseignement », écrivons-nous dès le début de l’ouvrage (on peut lire des extraits de l’introduction à ce lien).

    Il y a un lien direct entre les débats sur la laïcité et les débats sur la place des élèves, leurs droits et leur liberté, au sein du système scolaire. La première « affaire des foulards » à Creil, à l’automne 1989, est aussi l’occasion pour les partisans de l’exclusion des élèves voilées, de critiquer la loi que le ministre Lionel Jospin a promulgué en juillet, et qui garantit aux élèves un certain nombre de droits (liberté d’expression, de réunion, etc.).

    Prenons un exemple simple : un élève objecte à un cours de physique et propose un argument religieux. Depuis Ferdinand Buisson et Ferry, il est demandé aux enseignant-es de ne pas répondre en imposant la science comme un dogme qui contredirait le discours religieux, mais en dialoguant avec l’élève pour l’amener à distinguer savoir et croire. Or, même s’il s’agit de conseils de plus d’un siècle, qui reconnaissent aux élèves le droit à l’expression, de telles recommandations, fournies à nouveau en 2015 dans le livret de la laïcité, ont été critiquées comme une remise en cause de l’autorité enseignante, et une trahison de la laïcité. Sous prétexte de soutenir l’autorité enseignante, on défend une véritable erreur intellectuelle puisqu’on laisse croire aux élèves que la science est, comme la religion, un dogme qui s’impose à elles et eux. L’autorité ne se décrète pas, elle se forge par le sens du dialogue, l’écoute, la confrontation des points de vue et la transmission des savoirs.

    Alors qu’on nous demande d’enseigner la laïcité, il nous semble essentiel de rappeler que l’école ne peut pas transmettre des valeurs sans les incarner. Le rôle de l’enseignant-e n’est ni la répression, ni le bourrage de crânes, mais bien d’apprendre aux élèves à se faire un avis par eux/elles-mêmes, en leur donnant tous les outils. Pourquoi exiger des futur-es adultes que sont nos élèves de « vivre ensemble » dans un restaurant ou à la plage, si l’école n’est pas un lieu où on montre comment cela est possible, où on vit et expérimente concrètement l’altérité, la différence.

    QdC - Le livre accorde une place à la question de l’égalité entre les hommes et les femmes… pour remettre en cause l’idée qu’il s’agirait d’un des fondements de la laïcité à la française. Pouvez-vous expliquer votre point de vue sur cette question ?

    Anaïs Flores et Jérôme Martin - Les fondateurs de la laïcité s’accommodaient de la non-mixté à l’école, des programmes séparés pour les garçons et les filles, tout comme ils se sont accommodés de la colonisation, voire l’ont promue. Le refus du droit de vote aux femmes a même été justifié au nom de la laïcité : trop religieuses, elles auraient été influencées par leur curé ! Postuler un lien historique entre laïcité et féminisme ne fait qu’ajouter de la confusion aux débats.
    Transformer le droit de se déshabiller ou de montrer ses cheveux en « devoir féministe » est un contresens, une récupération des combats anti-sexistes pour donner un vernis progressiste à des discours d’exclusion. On peut lire à ce propos une tribune que nous venons de publier sur Médiapart (voir à ce lien).
    Le port du voile a de multiples sens et ne peut se limiter à la seule pression patriarcale. D’ailleurs, même si c’était le cas, exclure des jeunes femmes pour cette raison relève de l’incohérence. C’est à chaque femme de construire les voies de son émancipation, et l’école doit les y aider, donc ne pas les exclure.
    Et pendant qu’on nous fait croire qu’il est féministe de renvoyer une jeune femme car elle porte une jupe au-dessus de son pantalon, on laisse le sexisme institutionnel forger le destin scolaire des élèves, par exemple dans l’orientation, par exemple dans la représentation des femmes dans les manuels, etc.

    QdC - Pouvez-vous préciser votre référence au concept d’islamophobie dans les débats sur la laïcité ?

    Anaïs Flores et Jérôme Martin - Nous expliquons dans le Petit manuel pourquoi nous utilisons ce terme, qui n’est contesté qu’en France pour des raisons qui ne nous semblent pas valables, et qu’on ne jugerait pas pertinentes dans le cas de l’antisémitisme. Cela correspond à une réalité, et il faut mettre un mot sur cette réalité. Le déferlement raciste de ces dernières semaines le prouve.
    On ne cesse de poser la question de la compatibilité entre l’islam, la République et la laïcité. Or, on méconnait la réalité historique : la France laïque n’a jamais traité la religion des musulman-es comme les autres. Ce fut le cas dans l’Algérie coloniale, où la loi de 1905 ne fut pas appliquée. C’est le cas depuis plus de trente ans, où les politiques ne cessent de vouloir imposer par le haut l’organisation générale de l’islam, sur lequel l’Etat aurait la main mise. C’est du gallicanisme, pas de la laïcité.
    Au nom de la lutte contre la « radicalisation », on suggère fortement l’idée d’une formation des imams aux valeurs de la République. Mais a-t-on suggéré une formation des curés à la lutte contre l’homophobie quand un très grand nombre d’entre eux se sont coordonnés pour tenir des prêches opposés au mariage pour tous le 15 août 2013 ?

    QdC - Un regret pour terminer. Ce manuel très complet, agrémenté d’une riche bibliographie qui n’oublie pas de citer « l’autre camp », ne présente pas le Cercle des enseignant-es laïques. Quels sont ses actions, son projet, sa composition ?

    Anaïs Flores et Jérôme Martin - Ce collectif s’est formé lors de la rédaction du Manuel, nous en sommes donc les cinq membres. Nous assurons pour le moment la promotion autour de la sortie du livre, en répondant par exemple à des invitations à des débats, comme celui qui se tiendra à l’Institut du Monde Arabe le 22 septembre prochain. Nous venons de déposer des statuts pour constituer le collectif en association, et nous espérons former un réseau de personnels éducatifs sur le sujet. On peut nous suivre sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Framasphère).

    Propos recueillis par Grégory Chambat pour Questions de classe(s)

  • #Renseignement_militaire : le ciel a des yeux, la mer des oreilles - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2016/06/22/renseignement-militaire-le-ciel-a-des-yeux-la-mer-des-oreilles_1461053

    Après les nombreuses révélations sur la surveillance massive des mails, échanges sur Facebook ou communications sur Skype (liste non exhaustive), on avait presque oublié que le renseignement venait aussi d’en haut, des avions, drones ou satellites qui filment au-dessus de nos têtes. En France, la Direction du renseignement militaire (#DRM) s’est spécialisée dans le recueil et l’analyse de ces images aériennes. Elle organise mardi et mercredi sa première « convention nationale du renseignement d’origine image et géospatial » sur la base de Creil (Oise), à une soixantaine de kilomètres au nord de Paris.

    #ROIM #ROEM #SIG #hélios #Musis #drone

  • Ce soir le Blanc-Mesnil, Créteil, Fontenay, Gentilly, Melun, Mantes, Creil, Les Lilas, Evry et Borny font leur NuitDebout ! #BanlieuesDebout
    https://twitter.com/BanlieuesDebout/status/738703404093067264

    Ce soir le Blanc-Mesnil, Créteil, Fontenay, Gentilly, Melun, Mantes, Creil, Les Lilas, Evry et Borny font leur NuitDebout ! #BanlieuesDebout

  • Dans la nuit du 24 et 25 mai, à Lille, la police assassine Wafik Bouakar
    https://rebellyon.info/Dans-la-nuit-du-24-et-25-mai-a-Lille-la-16540

    Wafik Bouakar, 25 ans, originaire de Creil, a été tué par balle à Lille lors d’une intervention de la brigade anticriminalité, dans la nuit de mardi 24 mai à mercredi 25 mai. Son camarade Mamadou Sy, sérieusement touché à l’épaule, est tiré d’affaire. - A lire sur d’autres sites / Répression - prisons, (...) — A lire sur d’autres sites, Répression - prisons, Discriminations, Urgence Notre Police Assassine :, Parisien

  • Quand l’Insee sert d’arme pour attaquer la « France périphérique » de Christophe Guilluy | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/102469/pauvrete-urbaine-guilluy-insee

    On lit aussi dans le quotidien qu’« alors que Christophe Guilluy, pour souligner la fracture entre des métropoles mondialisées et des territoires périphériques laissés pour compte, assurait que la question sociale se concentrait “de l’autre côté des métropoles, dans les espaces ruraux, les petites villes, les villes moyennes, dans certains espaces périurbains”, l’étude de l’Insee montre au contraire une pauvreté limitée dans les communes situées aux portes des grandes aires urbaines ».

    Les articles soulignant à quel point ces données sont supposées invalider les thèses de Christophe Guilluy, notamment développées dans trois essais, L’Atlas des nouvelles fractures sociales (coécrit avec Christophe Noyé), Fractures françaises et La France périphérique, se sont multipliés. Joint par Slate.fr, le géographe, qui ne conteste pas les données de l’Insee, confie son agacement face à cette présentation de sa thèse et à la manière d’opposer les constats de l’Insee aux siens. Pour lui, l’idée sous-jacente est « qu’on entretient sciemment la confusion entre villes-centres des grands pôles urbains et les métropoles pour mieux occulter l’existence de la France périphérique ».

    Car qu’est-ce qu’une « ville-centre » d’un « grand pôle urbain » selon l’Insee ? Il n’est pas inutile de se pencher, même si c’est douloureux pour le crâne, sur le découpage exhaustif du territoire français par l’institut, le zonage en aire urbaine, qui date de 2010 et distingue plusieurs types d’unités urbaines :

    ► Les pôles, où se concentrent les emplois, avec en leur sein une ou des villes-centres et leurs banlieues. Quand ces pôles regroupent au moins 10.000 emplois, on parle de grands pôles urbains. Conséquence : Le Creusot est une commune appartenant à un grand pôle urbain, de même que Roanne, Oyonnax, Bourg-en-Bresse, Périgueux, Bar-le-Duc, Montélimar, Béziers, Villeneuve-sur-Lot, Creil, Laval, Thionville, Beauvais, Arras, Colmar, etc. Cette liste inclut justement des villes qualifiées de fragiles par Guilluy et, oui, ce sont des « villes-centres ». Sauf que lui parle plutôt de « petites villes » et de « villes moyennes », qui, on le voit, font partie des « grandes aires urbaines » dans la typologie Insee...

  • Islam, voile : Elisabeth Badinter sème la division. Elle complique notre rôle d’enseignant - le Plus

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1503068-islam-voile-elisabeth-badinter-seme-la-division-elle-compl

    Élisabeth Badinter a la comparaison historique facile. Le mot « nègre » mis de côté, elle valide aujourd’hui le rapprochement fait par la ministre Laurence Rossignol entre les femmes qui choisissent de porter le voile et des esclaves prétendument consentant-es.

    Déjà en 1989, lors de la première « affaire du foulard islamique » à Creil, quand le ministre de l’Éducation Lionel Jospin demandait au Conseil d’État un avis juridique sur l’exclusion de collégiennes voilées, Élisabeth Badinter hurlait avec d’autres à la lâcheté politique en parlant de « Munich de la République » [1].

    L’allusion aux Accords de Munich revenait à comparer ces adolescentes et leur famille à des nazis prêts à envahir l’Europe.

    Nazies ou complices consentantes d’un crime de masse raciste : voici la représentation que depuis 30 ans, des « philosophes » et des responsables politiques donnent des femmes voilées qui refusent l’invisibilité publique.

    Ces personnalités insultent au passage la mémoire des victimes de deux crimes contre l’humanité et en relativisent la gravité. Par de telles outrances, prononcées publiquement, elles compliquent notre rôle quand nous abordons l’esclavage et le nazisme avec nos élèves, dans les cours d’histoire, de littérature, de philosophie, d’éducation civique, de langues, d’histoire des arts.

    Nous abordons ces questions dans leur complexité : la recherche des causes et le respect des victimes, la singularité de chaque événement et leur inscription dans une histoire longue, le regard souvent distancié qu’impose la recherche historique et le jugement moral, politique, que les témoins, ou la postérité, ont imposé.

    Elle fait preuve d’une étonnante légèreté

    Parmi les questions les plus délicates, la question du sens à donner aujourd’hui à de tels crimes et des interprétations différentes est sans doute la plus complexe.

    Cette complexité vole en éclats sous le coup des outrances d’Élisabeth Badinter et de ses paires : le nazisme et l’esclavage ne sont plus que des prétextes à disqualifier la parole de personnes avec qui on est en désaccord.

    Doit-on indiquer ici que nous prévenons nos élèves contre la violence de tels procédés quand ils et elles en abusent en classe ? Doit-on signaler que la légèreté avec laquelle la polémiste ou la ministre recourent à ces crimes pour disqualifier la parole de personnes déjà minorées socialement nous met en colère ?

    Élisabeth Badinter n’est pas une enseignante de Seine-Saint-Denis. De nous, de l’Éducation nationale, elle dit qu’elle s’est « affaissée ». Elle fait partie d’une « élite républicaine » qui elle n’est pas affaissée. Voyons donc la différence entre l’élite et l’affaissement que nous sommes à ses yeux.

    Une actionnaire de l’agence Publicis

    Là où nous apprenons à nos élèves l’exigence légitime à apporter une justification à des assertions, elle assène, sans preuve aucune, que le port du voile, de plus en plus visible en France, serait le signe exclusif d’une empreinte croissante des islamistes / intégristes / djihadistes / salafistes.

    Pourtant : entretiens avec des femmes voilées, études sociologiques, témoignages, tout montre la diversité des raisons qui amènent des femmes à porter le voile. Que la contrainte en fasse partie est indéniable, qu’elle ne soit pas la seule aussi. Contrairement à des élèves, une élite républicaine n’a pas à se justifier de propos qui versent dans la généralisation abusive, même les plus incongrus. Ce serait s’affaisser.

    Là où nous apprenons à nos élèves que les actes doivent suivre les paroles, nous constatons qu’Élisabeth Badinter, toute à ses leçons de féminisme, continue d’être l’actionnaire principale de Publicis. Or, comme l’avait déjà signalé une journaliste de Rue89 le 11 février 2010, ou comme le montrait « Arrêt sur images » le 13 février 2010, cette agence publicitaire relaie parfois des messages sexistes.

    Comble de l’ironie, « Challenge » informe que l’agence vient de signer un contrat avec l’Arabie Saoudite pour redorer l’image du régime auprès de la France. Nous avons hâte de voir ce que Publicis proposera sur les droit des femmes, et la part de bénéfices que Badinter touchera sur ce contrat. L’élite républicaine ne saurait être hypocrite, ce serait s’affaisser.

    Une application des lois à géométrie variable

    Là où nous apprenons à nos élèves à analyser rigoureusement des propos avec lesquels ils et elles sont en désaccord, Élisabeth Badinter oppose le mensonge à celles et ceux qui font valoir son islamophobie.

    Selon elle en effet, seraient injustement accusées d’islamophobie les personnes qui auraient le courage, comme elle, de dire : « Nous voulons que les lois de la République s’appliquent à tous et d’abord à toutes »â��.

    Mais si Élisabeth Badinter est accusée d’islamophobie, ce n’est pas parce qu’elle voudrait faire appliquer les lois à tout le monde ; c’est précisément parce qu’elle refuse le bénéfice de certaines lois, et de certains principes constitutionnels, à toute une partie de la population, en raison de leur religion réelle ou supposée.

    Car qui refuse aux femmes voilées l’application de l’article 1 de la loi de 1905 ("La République assure la liberté de conscience") ? Qui ne cesse de stigmatiser et réduire au silence les musulman-es au mépris de la Constitution ("Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion") et du principe de liberté d’expression ?

    Mais une élite républicaine n’a pas à se justifier sur son rapport, disons, saugrenu, à la réalité historique et juridique. Ce serait s’affaisser.

    La recherche d’un bouc émissaire

    S’affaisser ? Selon Elisabeth Badinter, « l’Éducation nationale s’est affaissée, sous le coup des idéologues qui, là encore et toujours au nom de la différence culturelle et de la tolérance, ont enfermé ces jeunes dans leur ghetto ». Ce serait donc au nom de la « tolérance » que les inégalités de territoires, notamment en matière scolaire, existeraient.

    Les inégalités entretenues par l’État, notamment en matière d’investissement, de subventions, de moyens humains, pourtant largement décrites par les syndicats enseignants, la Cour des comptes ou le Défenseur des droits ne compteraient pour rien.

    Et le racisme, comme le sexisme, qui structurent l’institution en matière de d’orientation ne compteraient pour rien. Seul-es les antiracistes sont responsables.

    Manuel Valls a apporté son soutien à Élisabeth Badinter (U. AMEZ/SIPA).

    On comprend pourquoi Manuel Valls a soutenu cette interview d’Élisabeth Badinter. Là où toutes les preuves condamnent les politiques économiques et sociales des quinze dernières années, qui ont considérablement augmenté les inégalités de territoire au sein de l’Éducation nationale, la polémiste, elle, tient des « idéologues » antiracistes pour seul-es responsables de cette situation.

    C’est bien là le rôle de « l’élite républicaine » : servir de caution à l’État, semer la division au sein des citoyen-nes, trouver un bouc émissaire aux catastrophes sociales provoquées par des décennies de politiques inégalitaires, perpétuer une politique raciste et sexiste au sein de l’Éducation nationale en pervertissant les luttes féministes et antiracistes.

    >> Anaïs Flores, Paul Guillibert, Caroline Izambert, Florine Leplâtre et Jérôme Martin sont enseignantEs, membres du CEAL (Collectif enseignant pour l’abrogation de la loi de 2004)

  • « "L’affaire du foulard" en France : retour sur une affaire qui n’en est pas une » (Première partie)
    http://www.lescahiersdelislam.fr/L-affaire-du-foulard-en-France-retour-sur-une-affaire-qui-n-en-es

    Vingt ans après Creil, trois lignes directrices semblent se détacher comme des acquis de l’accumulation de connaissances en sciences sociales sur le sujet : tout d’abord l’idée que le port du foulard relève d’une construction variable et contingente des identités (les identités hybrides et mouvantes) qui impose, deuxième point, la déconstruction des représentations (le port du foulard comme choix conscient de femmes modernes) et dont l’effet principal a permis de « désislamiser » le foulard pour l’associer aux expériences de discrimination, racisme, sexisme, et s’appuie, troisième point, sur une lecture contextualisée des cas pris dans leur singularité. La polysémie de la signification du port du foulard pour les individus qui le portent est indéniablement l’acquis majeur de vingt ans de recherches et de publications, consacrant aussi l’inscription contemporaine des analyses dans les approches dites post-coloniales et de genre23. Ces acquis, hétéroclites dans leur origine disciplinaire et leur rattachement théorique, ont contribué à diffuser une certaine forme de conformisme compréhensif, dont la meilleure illustration est peut-être celle que nous reproduisons ci-dessous, issue d’un corpus non scientifique. Cette saisie de la posture du choix individuel comme seule alternative à la disposition des femmes musulmanes voilées pour donner sens à leur conduite dans un environnement sécularisé, si elle a contribué à désessentialiser et déculturaliser les analyses du port du foulard en contexte sécularisé, n’en présente pas moins un certain nombre de limites si on la replace dans le contexte français. M. Fernando explique ainsi comment voir le port du foulard comme choix personnel, non médiatisé par une autorité religieuse, rend impossible l’articulation de cette pratique individuelle « choisie » avec sa dimension religieuse, dans un espace public laïque français où la religiosité est prioritairement conçue comme choix individuel non subi (Fernando, à paraître). La perspective du choix est difficilement conciliable avec la notion de prescription (coranique) ou d’obligation. En matière religieuse, l’obligation rituelle ne peut donc être conçue comme un engagement personnel. En somme, en voulant éradiquer un mal supposé (le risque lié au port du foulard, pour les femmes musulmanes elles-mêmes et pour la République), on a amputé les actrices principales de leur liberté religieuse : si la polysémie du port du foulard est attestée, elle ne débouche pas sur une reconnaissance de la place du religieux dans le choix de faire ce geste.

    Voile intégral en France, sociologie d’un paradoxe https://cahiersdelorient.wordpress.com/a-lire/livres/voile-integral-en-france-sociologie-dun-paradoxe

    http://www.lescahiersdelislam.fr/France-ces-musulmanes-qui-adoptent-le-voile-integral-un-livre-de-

    Le Conseil d’Etat, le droit public français et le « foulard »
    http://cemoti.revues.org/1688

    La manipulation du genre dans les pratiques discriminatoires
    http://jda.revues.org/1615

    "La constitution de castes raciales en France a commencé avec la colonisation de l’Afrique par la France au XIXe siècle. Dans le cas de la colonisation du Maghreb, le genre a joué un rôle éminent dans la nécessaire dépréciation des colonisés. La France du XXIe siècle refuse d’intégrer les descendants des immigrés et ex‑colonisés nord‑africains ; elle les constitue en caste inférieure et héréditaire définie par des traits culturels quasiment génétiques, et pour justifier ce traitement utilise une rhétorique très semblable à la rhétorique coloniale. Dans la caractérisation de cette population comme barbare, le genre continue de jouer un rôle éminent, et les tentatives de « sauver » les femmes opprimées des barbares contemporains sont similaires aux espoirs des colons de s’emparer symboliquement des femmes des indigènes. Les affaires dites du « foulard » illustrent ces tentatives."

    #foulard #France #Islam

  • Contrôle au faciès : le calvaire d’un policier qui avait dénoncé ses collègues - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/justice/20141028.OBS3357/controle-au-facies-le-calvaire-d-un-policier-qui-avait-denonce-

    C’était le 26 janvier 2009, en gare de Creil (Oise) : un brigadier d’origine martiniquaise, habillé en civil, fait l’objet d’un contrôle d’identité par des collègues. Il décide alors de porter plainte pour contrôle abusif visant une personne de couleur. Les ennuis commencent.

    Selon « RTL », la chambre d’instruction d’Amiens examine ce mardi 28 octobre, le non-lieu accordé aux policiers qui avaient interpellé ce brigadier de 56 ans, Grégoire S., qui a par ailleurs travaillé 36 ans dans la police.
    Instruction chaotique

    Ce dernier avait demandé à ses collègues pourquoi ils ne contrôlaient que des personnes de couleur noire. Il s’était vu menotté et l’embarqué de force au commissariat. Il n’avait été relâché qu’après avoir présenté sa carte professionnelle.

    Si le brigadier ne regrette pas d’avoir dénoncé le comportement de ses collègues, il dit vivre une véritable « persécution » depuis l’instruction de sa plainte, qui dure depuis cinq ans. Victime de brimades de sa hiérarchie, Grégoire S. dit supporter de plus en plus difficilement ces vexations permanentes.

    J.M.

  • #Perturbations trafic #ratp#sncf #transilien 8 septembre 2014
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-ratp-sncf-transilien-8-septembre-2014

    RER D : Des travaux d’entretien des voies modifient la circulation des derniers #trains entre Goussainville et Creil, tous les soirs jusqu’au dimanche 21 septembre 2014, sauf les samedis...

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_IDF #banlieue #bus #lignes #metro #RER #Tramway

  • #Perturbations trafic #ratp et #sncf #transilien les 1er-2 mars 2014
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-ratp-sncf-transilien-les-1er-2-mars-2014

    Transilien H : Des travaux de remplacement des rails et du ballast interrompent la circulation des #trains sur la ligne H, entre Creil et Persan Beaumont, sur l’axe Creil - Persan Beaumont ...Cet article Perturbations trafic RATP et SNCF Transilien les 1er-2 mars 2014 est apparu en premier sur Point Info Transports.

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_IDF #banlieue #bus #lignes #metro #RER #Tramway

  • #Perturbations trafic #ratp et #sncf #transilien le 25 février 2014
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-ratp-sncf-transilien-25-fevrier-2014

    RER D Prévision : Des travaux d’entretien des voies modifient la circulation des #trains sur la ligne D du #RER, entre Orry la Ville Coye et Creil, le week-end des 1er et 2 mars 2014. Une substitution routière...Cet article Perturbations trafic RATP et SNCF Transilien le 25 février 2014 est apparu en premier sur Point Info Transports.

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_IDF #banlieue #bus #lignes #metro #Tramway

  • #Perturbations trafic #ratp et #sncf #transilien les 22-23 février 2014
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-ratp-sncf-transilien-les-22-23-fevrier-2

    Transilien H : Des travaux de remplacement des rails et du ballast interrompent la circulation des #trains sur la ligne H, entre Creil et Persan Beaumont, sur l’axe Creil - Persan Beaumont - Pontoise, ...Cet article Perturbations trafic RATP et SNCF Transilien les 22-23 février 2014 est apparu en premier sur Point Info Transports.

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_IDF #banlieue #bus #lignes #metro #RER #Tramway

  • #Perturbations trafic #ratp et #sncf #transilien le 19 février 2014
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-ratp-sncf-transilien-19-fevrier-2014

    RER D Prévision : Des travaux d’entretien des voies modifient la circulation des #trains sur la ligne D du #RER, entre Orry la Ville Coye et Creil, les week-ends des 22 et 23 février et ...Cet article Perturbations trafic RATP et SNCF Transilien le 19 février 2014 est apparu en premier sur Point Info Transports.

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_IDF #banlieue #bus #lignes #metro #Tramway

  • Racisme ordinaire : la SNCF accusée de nonchalance
    Terra eco
    http://www.terraeco.net/la-lutte-contre-le-racisme,44249.html

    Intégrer la SNCF : du rêve au cauchemar
    Pour tous, entrer à la SNCF constituait une chance. « C’est une grosse boîte, avec des possibilités d’évolution… Enfin normalement. » Mustapha Yacoubi, la trentaine, est un grand gars au sourire fatigué. Il a intégré la SNCF en 1998, en tant qu’agent d’accueil en gare de Creil (Oise), dans l’espoir d’y faire carrière. Depuis, il fait du surplace : « J’ai formé des gens qui ont moins d’ancienneté que moi et un niveau d’études inférieur au mien. Pourtant, eux sont montés en grade alors que ça fait quinze ans que j’occupe le même poste. » Il a alerté ses supérieurs de cette situation ainsi que des injures raciales proférées à son encontre par des membres de son équipe. « Je croyais qu’à un certain niveau hiérarchique, on allait réagir. Il n’y a jamais rien eu. » Et ce, malgré un rapport de l’inspection du travail reconnaissant que Mustapha est victime de blocages discriminatoires dans sa carrière. Sa plainte pour propos racistes a été classée sans suite.

  • #Perturbations trafic #ratp et #sncf #transilien le 6 février 2014
    http://www.transports-en-commun.info/perturbations-trafic-ratp-sncf-transilien-6-fevrier-2014

    RER D : Des travaux d’entretien des voies modifient la circulation des derniers #trains entre Stade de France et Creil, tous les soirs du lundi au vendredi inclus, du 6 janvier au 13 décembre 2014... .Cet article Perturbations trafic RATP et SNCF Transilien le 6 février 2014 est apparu en premier sur Point Info Transports.

    #Infos_Trafic #Infos_Trafic_IDF #banlieue #bus #lignes #metro #RER #Tramway