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  • La Journée de la Terre. La résilience du peuple palestinien abandonné. - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2018/04/la-journee-de-la-terre.la-resilience-du-peuple-palestinien-abandon

    Photo : Sans abri à Gaza, source : nybooks.com

    « Si cette immigration des juifs en Palestine avait eu pour but de leur permettre de vivre à nos côtés, en jouissant des mêmes droits et en ayant les mêmes devoirs, nous leur aurions ouvert les portes, dans la mesure où notre sol pouvait les accueillir. (…) Mais que le but de cette émigration soit d’usurper notre terre, de nous disperser et de faire de nous des citoyens de deuxième catégorie, c’est là une chose que nul ne peut raisonnablement exiger de nous. C’est pour cela que, dès le début, notre révolution n’a pas été motivée par des facteurs raciaux ou religieux. Elle n’a jamais été dirigée contre l’homme juif en tant que tel, mais contre le sionisme raciste et l’agression flagrante. » (Yasser Arafat)

    Vendredi 30 mars un massacre de plus que celui de 17Palestiniens coupables de protester contre la condition infra-humaine dans la prison à ciel ouvert qu’est Gaza. Toutes factions confondues, les Palestiniens promettent de protester pacifiquement pendant un mois et demi jusqu’au 15 mai mettant à profit la journée de la Terre pour protester contre l’occupation illégale de leur territoire d’où ils furent chassés en 1948 Le 15 mai coïncide avec l’inauguration controversée de l’ambassade américaine à Jérusalem. C’est aussi la commémoration de la catastrophe (Nakba) subie par les Palestiniens lors de la création d’Israël (1948). Ils furent plus de 700 000 à fuir leur terre pour trouver refuge dans la bande de Ghaza, en Jordanie, au Liban, en Syrie. Leur enfermement et la grave crise humanitaire qui sévit à Ghaza donnent plus que jamais corps à la question du « droit au retour ». Cette demande dont les dirigeants israéliens n’en veulent à aucun prix, au contraire encourageant des juifs de la Diaspora au nom de la loi du Retour de revenir quand ils veulent en Palestine, prendre la place des exclus et pousser de plus en plus les Palestiniens restants à partir.

    Tuer délibérément « grâce aux snipers »

    Pour Ibraheem Abu Mustafa de Reuters : « Des dizaines de milliers de Palestiniens, des femmes et des enfants, ont convergé vendredi le long de la barrière frontalière qui sépare la bande de Ghaza d’Israël dans le cadre de ´´la grande marche du retour´´. Ce mouvement de protestation durera six semaines pour exiger le ´´droit au retour´´ des réfugiés palestiniens et dénoncer le strict blocus de Ghaza. Des dizaines de Palestiniens se sont approchés à quelques centaines de mètres de cette barrière ultra-sécurisée, régulièrement le théâtre de heurts sanglants contre les habitants de l’enclave par les soldats. Ces derniers ont tiré des balles réelles et fait usage de gaz lacrymogène. Selon le ministère de la Santé dans la bande de Ghaza, 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1410 blessés dans les affrontements avec l’armée israélienne. La ´´grande marche du retour´´ a lieu à l’occasion de la ´´Journée de la Terre´´, qui marque chaque 30 mars la mort en 1976 de six Arabes israéliens pendant des manifestations contre la confiscation de terres par Israël. Les Arabes israéliens sont les descendants de Palestiniens restés sur place à la création de l’Etat d’Israël en 1948 » (1).

    Farès Chahine qui intervient à partir des territoires occupés résume la situation : « L’armée israélienne a mis en exécution ses menaces, lancées en début de semaine, d’utiliser des balles réelles pour réprimer les manifestants. Le chef de l’état-major de l’armée d’occupation avait même déclaré à la presse israélienne qu’il allait lui-même superviser la répression de :

    « La grande manifestation du retour », comme l’ont appelée les organisateurs. Les forces israéliennes, renforcées par une centaine de snipers postés tout le long de la frontière avec la bande de Gaza, n’ont ainsi pas hésité à tirer sur les manifestants désarmés qui ne portaient que des drapeaux palestiniens et lançaient des slogans réclamant le retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres et dans leurs villages d’où ils ont été expulsés de force en 1948. (…) Au lieu de leur faire peur, les menaces israéliennes ont au contraire galvanisé les citoyens qui se sont rendus en masse vers la frontière pour scander leurs slogans. » (2)

    « L’autre point remarquable poursuit Fares Chahine, de cette journée historique était l’absence des bannières des différentes factions palestiniennes. Celles-ci ont laissé place au seul drapeau palestinien, symbole de l’unité du peuple palestinien. Des centaines de tentes ont donc été plantées tout le long de la frontière à une distance de 700 mètres environ de la clôture. Cette présence féminine remarquable a d’ailleurs apporté un démenti au gouvernement israélien de droite qui fournit de grands efforts pour accréditer l’idée que les Palestiniens sont des terroristes, des tueurs sanguinaires et des misogynes. « Malgré le danger, les Palestiniens de la bande de Ghaza, qui vivent dans des conditions inhumaines depuis de très longues années, promettent que ce 30 mars 2018 n’est que le début d’une insurrection civile contre les autorités de l’occupation. (…) La journée de la Terre, qui est célébrée depuis le 30 mars 1976, a toujours bénéficié d’un large consensus au sein de la population palestinienne. En ce jour du 30 mars 1976, les forces israéliennes ont froidement abattu six citoyens palestiniens communément appelés « Arabes d’Israël », Ces Palestiniens avaient pourtant la nationalité israélienne. Mais elle n’a servi à rien. Il s’agit de la preuve que ces « Arabes d’Israël » sont considérés comme des citoyens de seconde zone. » (2)

    Cyrille Louis du Figaro témoigne et rapporte le contenu d’une vidéo mise en ligne :

    « Une fois le fracas interrompu et la poussière retombée, les participants à cette « grande marche du retour » ont mis en ligne les vidéos tournées vendredi avec leur téléphone. L’une d’elles, filmée à l’est de Beit Lahya, a aussitôt inondé les réseaux sociaux. On y voit un jeune homme vêtu d’un jeans et d’un pull noir qui court, un pneu à la main, pour tenter d’échapper aux balles des tireurs d’élite israéliens. Une détonation claque, puis une seconde et le garçon tombe à terre. D’après ses amis, dont le témoignage a été confirmé par les secouristes palestiniens, Abdel Fattah Abdel Nabi est mort sur le coup. À en juger par ce document, l’homme âgé de 18 ans ne présentait aucun risque immédiat pour les militaires qui l’ont abattu. Pour L’ONG israélienne B’Tselem « Tirer sur des manifestants qui ne portent pas d’armes est illégal » et « tout ordre donné à cette fin l’est également ». (3)

    Les réactions

    Dans un discours le même jour vendredi, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré qu’il tenait Israël pour pleinement responsable de ces morts Les Palestiniens ainsi que la Turquie ont dénoncé un « usage disproportionné » de la force. La Ligue arabe, l’Egypte et la Jordanie ont également condamné la riposte israélienne.. L’Algérie condamne « avec force » et d’un « ton très ferme » la boucherie israélienne commise par les forces d’occupation, à Ghaza, lors de la répression, vendredi, d’une marche pacifique commémorant le quarante- deuxième anniversaire de la « Journée de la Terre », sous le slogan du « grand retour » d’après le communiqué du ministère des Affaires étrangères (MAE).

    Le Conseil de sécurité des Nations unies, pour sa part n’a rien décidé. Réuni en urgence vendredi soir sur les affrontements dans la bande de Ghaza, a entendu les inquiétudes quant à une escalade de la violence, mais n’est pas parvenu à s’entendre sur une déclaration commune. « Le risque de l’escalade (de la violence) est réel », a estimé devant le Conseil le représentant français. « Il y a la possibilité d’un nouveau conflit dans la bande de Ghaza. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont exprimé des regrets quant au calendrier de la réunion -la Pâque juive a commencé vendredi soir- synonyme d’absence de responsables israéliens. « Il est vital que ce Conseil soit équilibré » a dit à la réunion le représentant américain..Israël a rejeté les appels internationaux à une enquête indépendante. L’usage de balles réelles par l’armée israélienne est au coeur des interrogations de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l’homme.

    Israël rejette toute enquête

    Vendredi 30 mars a été la journée la plus meurtrière dans la bande de Gaza depuis la guerre de 2014 : 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1400 blessés, dont 758 par des tirs à balles réelles, selon le ministère de la Santé dans l’enclave. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi que la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini, ont réclamé une « enquête indépendante » sur l’usage par Israël de balles réelles, une demande rejetée par l’Etat hébreu. De son côté, le ministre de la Défense israélien Avigdor Lieberman a qualifié d’« hypocrites » les appels à ouvrir une enquête. « Il n’y aura pas de commission d’enquête », a-t-il déclaré à la radio publique israélienne. « Il n’y aura rien de tel ici, nous ne coopérerons avec aucune commission d’enquête. » (3)

    Pour M.K.Bhadrakumar, l’horrible attaque de 17 manifestants palestiniens non armés et pacifiques vendredi par les forces de sécurité israéliennes a une fois de plus souligné que l’occupation par Israël des pays arabes demeure toujours la cause première de la crise au Moyen-Orient. La revendication des manifestants est qu’Israël devrait accorder le droit aux 1,3 million de réfugiés (selon les chiffres de l’ONU des réfugiés enregistrés) de « rentrer chez eux » d’où ils ont été chassés, (…)Trump entouré, dont l’islamophobie suinte de ses veines, il s’est maintenant entouré de personnes aux vues similaires, en particulier le nouveau secrétaire d’État Mike Pompeo et le conseiller à la sécurité nationale John Bolton ainsi que l’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU Nikki Haley. » (4)

    La marche du désespoir des Palestiniens

     Un article du journal Le Monde nous apprend un peu plus sur cette marche pacifique :

    « Des dizaines de milliers de Palestiniens ont manifesté vendredi à quelques mètres de la clôture qui les sépare d’Israël. Au moins 16 ont été tués par l’armée israélienne. Tels des champignons de fer, les casques des tireurs d’élite israéliens se dessinent, immobiles, au sommet des collines. Des officiers assurent la liaison radio à leurs côtés. Une jeep passe dans leur dos. Les manifestants palestiniens, réunis près du camp de Bureij, contemplent ce ballet. La distance qui les sépare des soldats se compte en centaines de mètres. Soudain, une balle siffle, un corps s’effondre. On l’évacue. On continue. Ce face-à-face a duré toute la journée du vendredi 30 mars, le long de la bande de Ghaza. Cette journée marque un succès amer pour les partisans d’une résistance populaire pacifique, qui ont constaté depuis longtemps l’échec de la lutte armée. D’autant que la supériorité technologique de l’armée israélienne ne cesse de s’accroître. La manifestation de vendredi place cette armée sur la défensive, obligée de justifier des tirs à balles réelles sur des manifestants ne présentant aucun danger immédiat pour les soldats. (…) Mais contrairement aux propos calibrés des autorités israéliennes, personne n’a forcé les Ghazaouis à sortir pour réclamer le droit au retour des Palestiniens sur les terres qu’ils ont perdues en 1948, au moment de la création d’Israël. « Je n’appartiens pas à une faction, mais à mon peuple, résume Rawhi Al-Haj Ali, 48 ans, vendeur de matériaux de construction. C’est mon sang et mon coeur qui m’ont poussé à venir. (…) » (5)

    Non loin de lui, dans la zone de rassemblement de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, Ghalib Koulab ne dit pas autre chose, sous le regard de son fils.

    « On veut envoyer un message à l’occupant, résume cet homme de 50 ans. On est debout, on existe. » Dans le conflit israélo-palestinien, les mots aussi sont sacrifiés, vidés de leur sens. Dans chacun des cinq lieux de rassemblement prévus le long de la frontière a conflué le peuple ghazaoui dans sa diversité, et son dénuement. Vieillards et gamins, femmes voilées et jeunes étudiantes apprêtées, mais surtout jeunes hommes sans avenir (…) Mais personne ne contrôlait cette foule éclatée. Il est tentant de dire que ces jeunes défiaient la mort. En réalité, ils défiaient la vie, la leur, qui ressemble à une longue peine : celle des victimes du blocus égyptien et israélien, enfermées depuis bientôt onze ans dans ce territoire palestinien à l’agonie. (…) « On ne sera pas transférés dans le Sinaï égyptien, comme le veulent les Américains et les Israéliens ! On continuera jour après jour, jusqu’à ce qu’on retrouve nos terres. Le processus de réconciliation, amorcé sous les auspices de l’Egypte en octobre 2017, est au point mort, mais personne ne veut signer l’acte de décès. »(5)

    La colonisation continue : personne ne proteste

    Pendant ce temps Israël accentue sa politique de colonisation des Territoires palestiniens. Selon un rapport de La Paix maintenant, le nombre de nouveaux logements a fortement augmenté en 2017. L’an I de la présidence Trump, sans surprise, a été marqué par une poursuite des activités de colonisation en Cisjordanie. Selon le rapport annuel publié lundi par l’organisation anti-occupation La Paix maintenant, 2783 nouveaux logements y ont été mis en chantier en 2017. Ce décompte marque un léger recul par rapport à l’année précédente, mais il traduit une hausse de 17% si on le compare avec la moyenne des 10 années écoulées. Le nombre d’appels d’offres passés pour de nouvelles habitations (3154) a simultanément atteint un niveau…

    Au dernières nouvelles, ce vendredi 6 avril jour de prière. De nouveaux affrontements ont éclaté ce vendredi 6 avril entre manifestants palestiniens et soldats israéliens près de la frontière entre la bande de Gaza et Israël. Ces heurts interviennent une semaine après des violences sans précédent depuis 2014 qui ont coûté la vie à 19 Palestiniens.

    Cinq Palestiniens ont été tués et plus de 400 blessés par des soldats israéliens. Des manifestants ont incendié des pneus et lancé des pierres sur les soldats israéliens postés à la barrière de sécurité séparant les deux territoires, selon des correspondants de l’AFP sur place. Les militaires ont riposté en tirant des gaz lacrymogènes et des balles réelles (6).

    Beaucoup de commentateurs ont fait une analogie avec les massacres de Sharpeville , sauf qu’à l’époque le monde occidental avait banni l’Afrique du Sud, qui fut par la force des choses amenée à reconsidérer sa politique d’apartheid.

    Pourtant, la conscience humaine devrait retenir le bras vengeur de cette armée qui se dit « la plus morale du monde » car mettre des dizaines de snipers pour un tir aux pigeons, sauf que le pigeon est un jeune envahi par le désespoir, qui veut vivre à en mourir dans une enclave où son horizon est bouché. Il ne lui reste que la solution finale ; offrir sa poitrine et mourir pour une cause de la liberté. Ce qui est encore plus inhumain, c’est ce que doit penser le sniper dont le tableau de chasse est éloquent en fin de journée. Il ôte la vie à des jeunes comme lui qui ne demandent qu’à vivre comme lui sur cette Terre de Palestine dont il est difficile de parler d’ethnie, la science ayant prouvé que les Palestiniens et Israéliens appartiennent au même peuple de Cananéens.

    Que certains sionistes aient fait de la religion judaïque un fonds de commerce au nom de la race élue, ne doit pas porter préjudice à un peuple qui revendique de vivre sur les 18% de la Palestine originelle. S’il est connu que les Palestiniens n’ont rien à attendre des pays occidentaux tétanisés par la faute originelle, qui leur fait accepter toutes les impunités d’un pays qui brave une quarantaine de résolutions, ils sont encore mal barrés concernant la solidarité des pays arabes, encore plus tétanisés qui regardent ailleurs et se fendent de communiqués qui n’apportent rien de nouveau. La direction palestinienne s’est installée dans les temps morts et il n’y a pas de relève à l’horizon. Il est à craindre que la conscience internationale regarde ailleurs pendant qu’un peuple est en train de disparaître en tant que nation.

    « Est-ce ainsi que les Hommes vivent » aurait dit Aragon.

    Professeur Chems Eddine Chitour

    Ecole Polytechnique Alger

    Notes

    1.https://www.huffpostmaghreb.com/entry/ghaza-les-palestiniens-poursuivront-leur-protestation-apres-une-pre

    2.http://www.elwatan.com/international/israel-commet-un-massacre-a-ghaza-31-03-2018-365426_112.php

    3.https://assawra.blogspot.fr/2018/04/israel-rejette-toute-enquete.html

    4.http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/2018/03/31/palestine-still-remains-core-issue-in-middle-east

    5.http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/03/31/a-la-frontiere-de-la-bande-de-gaza-une-grande-marche-du-retour-pacifique-mai

    6.https://www.nouvelobs.com/monde/20180406.OBS4747/affrontements-a-gaza-5-palestiniens-tues-dans-des-heurts-avec-l-armee-isr

    Article de référence :

    http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur _chitour/289893-la-resilience-du-peuple-palestinien-abandonne.htm

    La source originale de cet article est Mondialisation.ca
    Copyright © Chems Eddine Chitour, Mondialisation.ca, 2018

  • L’Egypte renvoie les Palestiniens dans leur « prison » El Watan (Alger)
    http://www.elwatan.com/international

    Le Caire renforce le blocus israélien contre Ghaza
    L’Egypte renvoie les Palestiniens dans leur « prison »


    Resté fermé durant 86 jours consécutifs, le terminal de Rafah, unique point de passage entre la bande de Ghaza et l’Egypte, a été rouvert hier et avant-hier par les autorités égyptiennes afin de permettre aux citoyens palestiniens, bloqués dans ce pays voisin, de rentrer chez eux. 570 citoyens ont ainsi réussi à traverser la frontière mardi. Des centaines d’autres personnes ont cependant été forcées de passer la nuit du côté égyptien du terminal à cause… d’« une panne d’ordinateurs ».

    Fait unique dans l’histoire, le terminal de Rafah n’a été ouvert que dans un seul sens. Les gens ont le droit d’entrer à Ghaza mais pas d’en sortir, ce qui confirme le rôle de prison que l’on veut faire jouer à l’enclave palestinienne. Cette réouverture partielle n’a été possible, selon Maher Abou Sabha, directeur du terminal du côté palestinien, que grâce aux pressions exercées par les citoyens bloqués en Egypte sur l’ambassade de Palestine au Caire.

    En décodé, Abou Sabha qui a été désigné par le gouvernement du Hamas, avant la constitution du gouvernement de consensus national, n’a aucune autorité réelle sur le terrain.

    Les Egyptiens refusent d’ailleurs de traiter avec les responsables actuels au niveau du point de passage palestinien. La cause officielle ? Ils disent avoir des différends avec le mouvement Hamas qu’ils accusent d’immixtions dans leurs affaires internes. Le Caire explique aussi la fermeture du terminal par la situation sécuritaire complexe qui prévaut dans le Sinaï.

    De son côté, le mouvement Hamas a toujours nié toute forme d’intervention directe dans les événements qui ont marqué l’Egypte depuis la révolte populaire contre l’ancien dictateur Hosni Moubarak en 2011. La bande de Ghaza et ses près de 2 millions d’habitants n’ont pourtant d’autre fenêtre sur le monde extérieur que ce point de passage frontalier avec l’Egypte. En cas de fermeture de cette issue, l’enclave palestinienne, soumise à un blocus israélien étouffant depuis près de huit longues années, devient de facto « la plus grande prison à ciel ouvert du monde ».

    L’ouverture actuelle a été porteuse de beaucoup de déception pour tous ceux qui espéraient quitter Ghaza pour un motif ou un autre. Plus de 15 000 citoyens, parmi lesquels on recense 3000 malades (dont la moitié sont des cancéreux dont la vie est en danger) attendent désespérément l’ouverture de la frontière dans les deux sens pour pouvoir se faire soigner.

    En plus des malades, il y a aussi les étudiants inscrits dans des universités à l’étranger qui risquent de voir leur avenir scolaire compromis. Ce n’est pas tout. Beaucoup de Palestiniens porteurs de cartes de séjour dans les pays où ils vivent et travaillent sont restes bloqués à Ghaza et ont perdu leurs postes et le droit au retour dans ces pays. Des familles ont été séparées et n’arrivent pas à se réunir à cause de la politique aveugle égyptienne.

    Tout cela s’ajoute à la crise humanitaire qui frappe la bande de Ghaza du fait du blocus israélien et de trois guerres sanglantes et destructrices en six ans. Un blocus qui n’aurait pas été possible sans la complicité des autorités égyptiennes. D’ailleurs, des institutions financières internationales, dont le FMI et la Banque mondiale, ont publié dernièrement des rapports dans lesquels ils parlent d’une bande de Ghaza « pauvre, désespérée et proche de l’effondrement total ».

    Dans son rapport sur l’économie palestinienne, le FMI s’est dit inquiet de la lenteur de la reconstruction de la bande de Ghaza où des milliers de maisons et d’installations économiques ont été rasées par des bombardements israéliens durant l’horrible été 2014. Le FMI a relevé aussi que l’économie palestinienne était tombée en récession en 2014, et ce, pour la première fois depuis 2006.

    La Banque mondiale avertit même que la bande de Ghaza est « menacée par une grave crise financière ». Avec 40% de la population active, le taux de chômage dans l’enclave est l’un des plus forts au monde, estime la BM, qui désigne le blocus israélien auquel participe de fait l’Egypte comme responsable du désastre qui frappe l’économie de Ghaza, dont le PIB a chuté de 50%.
    Mais ces chiffres effrayants ne semblent pas préoccuper les autorités égyptiennes. Il n’y a pas d’autres mots pour qualifier une telle attitude : c’est une situation de trahison et de non-assistance à personnes en danger. Fares Chahine

  • Chrétiens d’Orient et criminels d’Occident

    http://www.lequotidien-oran.com/?news=5202030

    par Abed Charef

    Ghaza a profondément choqué l’opinion occidentale. Les communicateurs ne pouvaient rester sur ce résultat. Ils ont inventé les Chrétiens d’Orient pour détourner la sympathie des Occidentaux envers les Palestiniens.

    Les chrétiens d’Orient vivent en Orient depuis deux mille ans. Les adeptes d’autres rites dans ces zones fortement présentes dans l’histoire des monothéismes, sont là depuis plus longtemps encore. Pourtant, les pays occidentaux les ont littéralement inventés en cet été 2014. En quelques semaines, Paris, Washington, Londres et les autres capitales qui comptent ne parlent que de ces populations menacées d’extermination par un absurde califat islamique créé par des hommes à mi-chemin entre pieds nickelés et talibans.

    Du jour au lendemain, le monde a découvert des villes peuplées de chrétiens au cœur même du désert irakien. Des noms, des villes, des peuplades entières ont surgi du néant, pour devenir familières à une opinion européenne fortement secouée par Ghaza. Des spécialistes de l’activisme, du style Laurent Fabius, ont commencé à organiser des ponts aériens pour envoyer de l’aide, humanitaire bien sûr, militaire aussi, en vue de contrer les barbares de l’Etat islamique.En pointe dans l’humanitaire, la France a même eu recours à une procédure exceptionnelle, en accordant à ces chrétiens d’Irak ainsi pourchassés un « visa d’exil », pour leur permettre de retrouver la paix.

    Et puis, apothéose de toute cette agitation, le Pape lui-même a fini par s’émouvoir, pour demander la protection de ces hommes qui portent leur croix depuis deux mille ans. Il a proposé de se rendre sur place, dans un vague rappel de ces chevaliers qui n’hésitaient pas à faire des milliers de kilomètres pour défendre l’honneur et la gloire de la chrétienté. « Aujourd’hui, nos frères sont persécutés », a dit le pape. « Ils sont chassés, ils doivent quitter leurs maisons sans la possibilité d’emporter quoi que ce soit avec eux », a-t-il ajouté dans un discours émouvant, en évoquant des hommes subissant des drames atroces dans des villes barbares, au cœur d’un pays barbare, où la température ne descend jamais sous les quarante degrés. En France, des parlementaires ont adressé à François Hollande une lettre ouverte dans laquelle ils lui demandent de saisir la Cour pénal internationale « sur les exactions dont sont victimes les minorités en Irak, notamment les chrétiens d’Orient ». Aux Etats-Unis, et partout dans le monde dit civilisé, hommes politiques et lobbyistes se mobilisent, sous l’œil attentif des caméras, pour soigner leur carrière et porter secours à ces hommes en détresse.

    Résultats terrifiants

    Cet activisme produit pourtant l’effet inverse de ce qui est proclamé. Il conforte les partisans du fameux Daesh, cet obscur Etat islamique du Levant et du Cham, qui veut précisément situer tous les conflits modernes dans une optique religieuse. Ces hommes ne sont pas encore sortis des croisades, et ces interventions en faveur des chrétiens d’Orient leur donnent un argument nouveau pour conforter leur point de vue selon lequel tout ce que fait l’Occident n’est qu’une nouvelle croisade destinée à contrer l’avancée de l’Islam. C’est rudimentaire ? C’est primaire ? Peut-être. Mais ce n’est pas plus primaire que la pensée de George Bush, qui a détruit l’Irak au nom du Bien contre le Mal, pour donner naissance, au final, à cette nouvelle génération de talibans qui infestent nos pays, de la Libye à la Syrie, en passant par l’Irak et le Mali.

    Et puis, comme l’a écrit un éditorialiste français, ces monstres sont vos monstres. En Afghanistan, pour les besoins de la guerre antisoviétique, le monde libre a créé Ben Laden et les moudjahidine. L’OTAN a bombardé la Libye pour faire chuter Kadhafi. Résultat : ellea créé, au Maghreb, les conditions pour l’apparition d’une nouvelle Somalie ou d’un nouvel Afghanistan. En Syrie, la France était en pointe dans un combat pour soutenir des rebelles, dont les entrailles portaient une nouvelle absurdité politique, ce Daesh devenu califat. Et aujourd’hui, en Irak, le prix Nobel de la paix Barak Obama Unis décide de bombarder, et de fournir des armes, encore des armes. Comme si les armes envoyées auparavant en Irak, lors de la guerre Irak-Iran, puis lors de l’occupation de ce pays et durant la guerre civile qui s’y poursuit toujours, comme si ces armes avaient servi à construire quoi que ce soit.

    Les communicateurs à l’œuvre

    A l’évidence, cet énorme élan de compassion en faveur des chrétiens d’Orient n’est qu’une simple opération de communication, avec un objectif principal : détruite le formidable élan de sympathie né dans les pays occidentaux en faveur de Ghaza. Car ce qui se passe à Ghaza a bouleversé le monde. L’opinion occidentale a été choquée par des images et une réalité qu’elle ne soupçonnait pas.

    Ghaza, c’est le ghetto de Varsovie qui se soulève, et qui est écrasé sous les bombes. C’est un bout de territoire soumis à un embargo total depuis 2006. Ces palestiniens de Ghaza sont interdis de se déplacer par terre, par mer et par les airs. Alors, ils creusent des tunnels. Et ils lancent des roquettes. Il faudra les tuer tous pour qu’ils cessent de lancer des appels de détresse, sous forme de roquettes. Les mots, les déclarations, les communiqués de détresse, plus personne au monde ne les entend. Il ne reste que des roquettes. Et ils subissent un déluge de feu.

    C’est un martyre terrifiant que la communication occidentale ne pouvait tolérer. Elle a donc décidé de créer, au profit de l’opinion occidentale, un nouveau centre en faveur duquel il faut désormais avoir de la compassion. Puisqu’il n’est plus possible d’avoir un élan pour Israël, il faut s’identifier à ces chrétiens d’orient qui souffrent. L’Etat islamique est l’idiot utile qui permet à cette propagande de fonctionner. Mais il ne serait pas étonnant qu’on découvre, un jour, que tout ceci n’était est un immense montage, réalisé à partir de quelques éléments factuels, avant d’être soigneusement enrobés par une presse embedded ou complice.

    Faut-il faire un tri ?

    Et puis, le crime ultime est de dire que ces chrétiens appartiennent à un autre monde, à l’Occident, dans une volonté délibérée de les détacher de leur terre, de leur histoire, de leur sol. Ces chrétiens d’Algérie, d’Egypte, de Palestine, d’Irak et de Syrie sont les nôtres. Ils ne font pas seulement partie de nous, de notre histoire, ils sont nous. Ils ont joué un rôle essentiel dans le renouveau de la pensée dans cette partie du monde durant le deux derniers siècles. Et ce n’est pas parce qu’un illuminé qui se prend pour le nouveau calife décide promulgue une fetwa absurde qu’ils deviennent occidentaux. Et ce n’est pas non plus une fetwa du pape qui en fera des Occidentaux.

    Dans la tourmente d’aujourd’hui, évoquer de manière sélective les malheurs des Chrétiens d’Orient, c’est occulter tous les autres malheurs : Ghaza, la guerre civile en Syrie et en Irak, en Libye et ailleurs ; c’est déconsidérer les milliers de victimes qui tombent, chaque jour, en Irak, depuis que George Bush a décidé d’introduire la démocratie dans ce pays, il y a onze ans, en organisant un immense mensonge sur la présence d’armes de destruction massive dans ce pays ; c’est occulter les drames que vivent tous les autres peuples, sunnites, chiites, athées et juifs, car il y a aussi des juifs qui subissent une situation morale intenable dans la région ; enfin, maintenir ce discours, c’est entretenir délibérément un climat favorable au choc des civilisations, et en assumer les conséquences morales et politiques.❞

  • Gaza : cycle de crimes, les missions de Tsahal !
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article2239

    La guerre médiatique qui a suivi et couvert les massacres de juillet et d’août 2014 à Ghaza n’est pas entrée en trêve. Des journalistes démissionnent aux Etats-Unis des gros médias qui les emploient en dénonçant la censure. En Espagne un tollé de journalistes, après celui d’une pléiade d’artistes, a carrément viré à l’incident diplomatique… Mais le sionisme galvanise les israéliens pour l’expansion colonialiste stratégique... A l’heure de la cessation du fracas des armes, les habitants de Ghaza découvrent, au (...)

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