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  • Deux siècles de rhétorique réactionnaire (Albert O. Hirschaman)

    "La pensée réactionnaire a pour caractéristique de ne jamais pouvoir s’opposer de front, et depuis une autre place, aux positions qu’elle récuse, puisqu’elle en dépend substantiellement. Ce que Hirschmann nomme « rhétorique réactionnaire », c’est alors l’ensemble des moyens destinés à tourner cette difficulté : moyens finalement peu nombreux, et répétés avec une régularité troublante de De Maistre à Hayek. L’auteur en dénombre trois - comptine que le français traduit lourdement par : effet pervers, inanité, mise en péril.

    1. La thèse de la perversity consiste à soutenir que la réforme (dont les intentions sont louables) va conduire à des conséquences directement contraires à celles qui sont prévues.

    2. La thèse de la futility affirme que la réforme (dont les principes sont abstraitement défendables) n’aura strictement aucun effet sur une situation que la soumission aux lois intangibles de la nature met hors de portée des efforts humains.

    3. La thèse de la jeopardy affirme que la réforme (certes animée d’un légitime souci) va mettre en danger les acquis des précédentes réformes. L’argument est à ce titre, cumulatif : ainsi, l’extension du suffrage aux masses met en péril les droits de l’homme ; mais les droits sociaux, eux, mettent en péril et la démocratie, et les droits de l’homme, et la tête, alouette.

    Ça va vous revenir dans la poire ; et d’ailleurs, ça ne changera rien ; et d’ailleurs, vous bradez ce que nous avons si chèrement arraché jusque là. "

    http://www.vacarme.org/article274.html

  • Vacarme / perversity, futility, jeopardy
    http://www.vacarme.org/article274.html

    Ce que Hirschmann nomme « rhétorique réactionnaire », c’est alors l’ensemble des moyens destinés à tourner cette difficulté : moyens finalement peu nombreux, et répétés avec une régularité troublante de De Maistre à Hayek. L’auteur en dénombre trois - comptine que le français traduit lourdement par : effet pervers, inanité, mise en péril.

    1. La thèse de la perversity consiste à soutenir que la réforme (dont les intentions sont louables) va conduire à des conséquences directement contraires à celles qui sont prévues.

    2. La thèse de la futility affirme que la réforme (dont les principes sont abstraitement défendables) n’aura strictement aucun effet sur une situation que la soumission aux lois intangibles de la nature met hors de portée des efforts humains.

    3. La thèse de la jeopardy affirme que la réforme (certes animée d’un légitime souci) va mettre en danger les acquis des précédentes réformes.