city:kassab

  • Je suppose que, pour @OrientXXI, il faut classer le nouveau rapport de l’ONU sur l’accès à l’aide humanitaire en Syrie dans la catégorie « Mensonges du régime »… parce que le rapport donne quelques éléments factuels qui n’ont pas semblé dignes de l’article « Bataille de propagande autour des Arméniens de Syrie » :
    http://www.nytimes.com/interactive/2014/04/24/world/middleeast/25nations.html?gwh=E679290B0EB8AB91264E1BA1069F0539&gwt=pay

    6. In Latakia, armed opposition groups, including Jahbat al-Nusra, Ahrar al-Sham and Ansar al-Sham, launched a major offensive on Kassab town and surrounding areas on 21 March, taking control of the adjacent border crossing with Turkey from the Syrian Government. The fighting reportedly led to the forced displacement of over 7,500 people, many of whom have sought shelter in Latakia city. There have been reports of attacks on civilians, as well as looting of civilian homes and religious sites, including churches, although these remain unconfirmed.

    […]

    16. Concerns also remain about the situation of civilians in other areas under opposition control, in particular given the previous track-record of some of the opposition groups involved. After the opposition gained control of Kassab, an initial report indicated that 40 people, mostly elderly Armenians, were trapped in Kassab town and surrounding villages. Eight Armenians are reported missing and there is no information about the whereabouts of Alawites who used to live in Kassab. Both Jahbat al-Nusra and Ahrar al-Sham took part in a previous offensive on Alawite villages in rural Latakia in August 2013, which resulted in the killing of at least 190 people and the kidnapping of another 200, most of them women and children. During the reporting period, Ahrar al-Sham stated that they continue to hold over 90 hostages from that incident. In a statement issued on 29 March, Jahbat al-Nusra confirmed that it had killed a number of people, although it is not clear whether this included civilians.

    L’article d’Orient XXI sur Kessab mentionne « 670 familles […] évacuée » (« évacué » étant un joli euphémisme pour ne pas dire « réfugié ») et ; à l’heure où l’on s’inquiète tant du sort des millions de Syriens qui vivent désormais dans des conditions indignes, on peut se rassurer avec la phrase « la plupart des habitants de Kessab [sont] à l’abri », là où le rapport de l’ONU dénonce vilainement « le déplacement forcé de plus de 7500 personnes »).
    http://orientxxi.info/magazine/bataille-de-propagande-autour-des,0565
    Quant au lourd passif de Jahbat al-Nusra et Ahrar al-Sham à l’encontre des minorités dans la région de Lattaqié, sa mention aurait sans doute laissé comprendre pourquoi il y a eu une telle sur-réaction à l’annonce de l’heureuse libération de Kessab par des groupes relevant d’Al Qaeda et déjà auteurs de massacres l’année dernière. (Le fait que ces massacres et enlèvements aient été largement ignorés par les médias occidentaux l’année dernière donnant évidemment beaucoup de force à la rumeur d’un nouveau massacre.)

    Le rapport de l’ONU étant décidément lui-même pro-Bachar, il a l’impudence de s’inquiéter du sort des Alaouites de Kessab (quelle idée…).

    (Note : pour le rapport de l’ONU, consulter l’original ; j’ai dû ressaisir ces passages, ce qui est toujours source d’erreurs de copie.)

  • #Syrie : le village arménien de #Kassab, victime « d’une #épuration_ethnique »
    http://www.france24.com/fr/20140324-syrie-village-armenien-kassab-epuration-ethnique-assad

    Selon Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie et directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (GREMMO), l’enjeu dissimulé derrière cette bataille « officiellement » menée pour s’emparer d’un poste frontière, est tout autre.

    « Les rebelles n’ont pas besoin de passer par ce poste frontière pour faire venir des armes et des munitions, ils traversent facilement par les collines boisées du Djebel turkmène plus au sud, explique-t-il. La prise du poste frontière n’est qu’un prétexte, nous sommes face à une stratégie d’épuration ethnique à l’égard de la population arménienne de Kassab ».

    Un village vidé de ses habitants

    Kassab est en effet peuplé très majoritairement de rescapés du génocide des Arméniens de Turquie, en 1915. Sur les 5 000 habitants des cinq villages du canton, les deux-tiers sont Arméniens et le dernier tiers est alaouite, la communauté du président syrien.

    En août 2012, le village, protégé par des combattants locaux, accusés d’être à la solde du régime, et les forces gouvernementales, avait déjà repoussé une attaque de la rébellion. À l’époque, dans un article du « Monde » daté du 24 octobre 2012, un rebelle turkmène (syrien d’origine turque) avait lancé un avertissement très clair à la population arménienne de la bourgade. « Je préviens nos frères arméniens à Kassab : qu’ils partent avant l’offensive de l’Armée syrienne libre, sinon ils vont avoir des pertes civiles et encore se plaindre d’un génocide perpétré par des Turcs ».

    Un message qui semble avoir été entendu puisque le village s’est vidé de ses habitants. « La population arménienne a été obligée de fuir à Lattaquié devant l’arrivée, via la Turquie, des centaines de combattants islamistes, dirigés par le Front #Al-Nosra [la branche d’#Al-Qaïda en Syrie, NDLR] tandis que le gros des troupes est composé de Turkmènes de la région », explique Fabrice Balanche.

    Feu vert de la Turquie

    Sur le terrain, la prise du village n’a pu être possible sans un feu vert des autorités turques. Voire même un soutien militaire. « Les rebelles se sont facilement emparés du village avec le soutien des autorités turques, ces dernières empêchant l’aviation syrienne d’épauler les combattants arméniens et l’armée régulière » juge Fabrice Balanche.

    Dimanche, la Turquie a abattu un avion militaire syrien qui bombardait des rebelles, près du poste frontière de Kassab. La Syrie, qui a dénoncé une « agression flagrante », a affirmé que l’avion avait été visé en territoire syrien, mais Ankara a assuré pour sa part que l’appareil avait violé l’espace aérien turc. En outre, Damas accuse l’armée turque d’avoir « fourni une couverture pour cette attaque terroriste » dans ce secteur, et permis aux insurgés de s’infiltrer depuis la Turquie.

    Cité par l’AFP, Omar al-Jeblawi, un activiste anti-régime de la région, a déclaré que « le fait que la Turquie ait abattu un avion syrien prouve que, contrairement aux autres fois, les rebelles sont soutenus ».

    En 2012, un avion turc avait été abattu par les Syriens dans la même zone. « Il est clair que les Turcs attendaient cette occasion pour se venger, estime Fabrice Balanche. En pleine campagne électorale [le premier ministre turc Recep Tayyip] Erdogan a besoin de montrer à ses électeurs qu’il reste ferme sur le dossier syrien. Le problème est que ce sont les Arméniens qui payent, rappelant une des pages les plus sombres de l’histoire de la Turquie », conclut le spécialiste.