city:la folie

  • « La loi Hulot ne sert pas à grand-chose » : depuis un an, la France a autorisé la poursuite de 18 projets d’hydrocarbures
    Régulièrement mise en avant par le gouvernement dans son bilan écologique, cette loi est toujours critiquée par les associations environnementales, un an après son entrée en vigueur.

    https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/cop24/la-loi-hulot-ne-sert-pas-a-grand-chose-depuis-un-an-la-france-a-autoris

    Les 18 projets hydrocarbures qui ont progressé depuis la loi Hulot

    Dans l’Aube, la compagnie SPPE a par exemple obtenu le droit de continuer à extraire du pétrole jusqu’en 2040 sur sa concession de Saint-Lupien. A La Conquillie (Seine-et-Marne), le canadien Vermilion, qui extrait les trois quarts du pétrole en Ile-de-France selon Le Parisien, a obtenu la concession qu’il attendait depuis plusieurs années. La même entreprise pourra continuer à chercher de l’or noir au large du Cap Ferret (Gironde) puisque son permis Aquila a été renouvelé en janvier. Dans le viseur de l’ONG Les Amis de la Terre depuis plusieurs années, le permis La Folie de Paris, qui permet à l’entreprise Concorde Energie Paris de rechercher du pétrole de schiste en Seine-et-Marne, a lui aussi été prolongé, jusqu’en 2021.

    Ces renouvellements de permis ne corroborent pas vraiment la fin des énergies fossiles claironnée par le gouvernement.

    #collapsologie #macron_fossoyeur

  • Foot, Fric, Firmes et politique : le cas du stade Pierre Mauroy de Lille Alternatives Economiques - Le Blog de Jean gadrey - 15/06/2014
    https://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2014/06/15/foot-fric-firmes-et-politique-le-cas-du-stade-pierre-

    Nous sommes dans une période foot. Le journaliste François Ruffin, qui sort de bons petits livres au rythme d’un Maradona au galop, lui-même footeux au prestigieux club du foyer rural de Ribemont-sur-Ancre, vient de publier, avec son ami Antoine Dumini et toute une équipe, « Comment ils nous ont volé le football. La mondialisation expliquée par le ballon » (Fakir éditions, 6 euros). Tonique et instructif. Mais j’aborderai le sujet sous un angle plus étroit : celui du « grand stade » de Lille, fort beau il faut le dire, à deux pas de chez moi.


    Ce cas fait partie des projets pharaoniques nuisibles qui vont peser pendant des décennies sur les finances locales, et sans doute sur l’environnement, au détriment de projets écologiques et sociaux qui auraient fait du bien sur un territoire qui en a besoin, et qui auraient créé beaucoup plus d’emplois durables : transports collectifs, logements sociaux et écolo, entre autres. Si par ailleurs, ce qui me semble assez probable, une nouvelle et grave crise financière éclate dans un ou deux ans, certains regretteront amèrement la folie des grandeurs de Pierre Mauroy et de ceux et celles qui l’ont suivi dans cette aventure, dont Martine Aubry.

    Je vais par la suite me placer dans l’hypothèse où un projet de nouveau stade de foot à Lille était défendable. Hypothèse discutable vu que, selon un sondage réalisé en janvier 2009 pour la Voix du Nord, parmi les grands projets d’aménagement dans la région, « la construction ou l’agrandissement de nouveaux stades pour les grands clubs de football régionaux » arrivait en dernière place des préoccupations des habitants, loin derrière des questions de pollution, circulation routière, universités ou transports en commun.

    Mais soit, raisonnons sur un stade « de haut niveau », afin de montrer que, même dans cette hypothèse, la folie a prévalu sur la raison. Ce projet a été porté d’abord non pas par la population mais par les dirigeants du LOSC, privatisé en 1999 et vendu à de grands patrons et actionnaires. Michel Seydoux en est actionnaire majoritaire depuis 2002, en attendant qu’il le vende à son tour, peut-être dès cette année, et pour cela un grand stade est un atout. La folie des grandeurs commence donc avec le business d’une grande firme, le club, en quête de croissance de sa « surface de jeu »… financière, dans une concurrence européenne avec d’autres grands clubs/firmes capitalistes. « Jouer dans la cour des grands » est une idée qui se vend bien auprès des supporters en termes sportifs, mais il s’agit avant tout d’une cour économique, financière et médiatique dont un beau sport (mais d’autres ne le sont pas moins) devient le support de vente, mais dont les collectivités locales restent le principal support financier, ce qui suppose l’appui de barons locaux.

    Pour savoir ce que pensent les patrons de cette « cour des actionnaires du sport » des priorités de l’action publique, voici une appréciation de Xavier Thuilot, directeur général du LOSC : « Une grande métropole doit rayonner en envoyant des signes forts à l’extérieur. Et on ne rayonnera pas avec des logements sociaux » (Entreprise et Management n°16 - janvier 2009). Les responsables politiques de gauche, majoritaires, ont suivi le conseil, y compris, c’est désolant, les communistes. La droite aussi. Ce fut l’union sacrée, seuls les Verts et quelques personnalités faisant preuve de clairvoyance.

    Pour moi, et pour beaucoup d’autres, si nouveau stade il devait y avoir, une jauge de 35 000 places aurait amplement suffi au lieu des 50 000 du stade actuel. Au début des années 2000, appuyée par Martine Aubry, une solution raisonnable et relativement peu coûteuse (38 millions d’euros) avait été retenue : l’agrandissement/modernisation du vieux stade Grimonprez-Jooris, dans Lille, pour en porter la capacité à 33 000 places et satisfaire les critères de l’UEFA en vue de rencontres européennes. Ce projet a été retoqué en justice en raison de sa proximité avec la Citadelle historique de Vauban. Là encore, je pourrais discuter, mais ma question est autre : comment en est-on arrivé à retenir un projet pharaonique au moins DIX fois plus cher, et probablement bien plus quand on fera les comptes dans quelques années ?

    Le dérapage est stupéfiant pour qui découvre le dossier, c’est-à-dire très peu de gens. En 2003, Michel Seydoux revendiquait un stade de 50 000 places dont il chiffrait le coût à 100 millions. A l’arrivée, on est quelque part entre 350 et 400 millions d’euros à la charge de la métropole, principalement sous la forme de redevances annuelles pendant pas moins de 31 ans. Sans compter diverses « grosses surprises », dont la mise aux normes sismiques qui pourrait coûter 100 millions de plus, et le projet actuel de chauffage (voir plus loin). Ajoutons que cette communauté urbaine est déjà très endettée, que la gestion Mauroy a fait passer sa dette de un à deux milliards au cours des années 1990, qu’elle a souscrit en masse des emprunts toxiques, au point que Martine Aubry a décidé de mettre fin à sa notation par Standard & Poor’s, qui annonçait une probable dégradation de sa note.

    La décision finale a été prise par Pierre Mauroy, puis votée majoritairement par les élus d’une communauté urbaine fonctionnant largement sur le mode du donnant-donnant entre un seigneur et ses vassaux. Il est donc juste que ce stade de luxe qui va plomber les finances métropolitaines pendant des décennies porte le nom de Pierre Mauroy, même si ce choix résulte en fait du fiasco du projet initial de « naming » (donner à ce stade le nom d’une grande entreprise contre versement par cette dernière de trois ou quatre millions d’euros par an). Pauvre Mauroy, pas du tout amateur de foot, qui ne doit cet hommage posthume qu’à la défection des capitalistes !
    On a appris il y a quelques jours que deux fonctionnaires de cette institution avaient été mis en examen pour des éventuels « faux ou usages de faux » dans le choix de l’entreprise. Beaucoup pensent que ces lampistes n’ont rien à se reprocher, mais laissons la justice avancer. Il est probable que l’affaire va aller plus loin et plus haut, mais tel n’est pas l’objet de ce billet.

    Deux grandes entreprises étaient sur les rangs au moment du choix final. L’une, Bouygues-Norpac, avec un projet moins cher (bien que déjà très cher), avait les faveurs de la totalité de l’administration. L’autre, Eiffage, finalement choisie à la dernière minute par Mauroy en accord probable avec Martine Aubry. Cela se passait en février 2008. Le stade a été terminé en juillet 2012, avec son éventail de grands parkings terriblement sous-utilisés, un autre gâchis à 45 millions aux frais du contribuable.

    Le projet repose sur l’hypothèse d’un LOSC restant pendant des décennies en ligue 1, avec un bon classement, et décrochant certaines années des places européennes. En effet, les recettes sur lesquelles compte la communauté urbaine dépendent en grande partie des résultats du LOSC et du taux de remplissage du stade. Si les résultats sportifs sont mauvais - a fortiori, si l’équipe redescend en ligue 2 - le surcoût sera énorme : « Cela se chiffre en dizaines de millions d’euros », reconnaît Pierre de Saintignon, bras droit de Martine Aubry. Un risque qui serait lui aussi entièrement supporté par les contribuables.

    LA BOITE A SPECTACLE, AUTRE GOUFFRE… SOUS TERRE
    Voici ce qu’a déclaré à La Voix du Nord l’ancien directeur général des services, ayant occupé ce poste entre 2000 et 2009 : « Dans cette affaire, les services autour de Pierre Mauroy ont toujours défendu la solution Bouygues-Norpac, qui était la moins chère, la plus raisonnable et qui répondait parfaitement au cahier des charges. Celle d’Eiffage proposait un équipement décrit comme unique au monde. Et bien, heureusement qu’il l’est resté ! Parce que s’embêter à faire une salle souterraine qui ne servira jamais, on voit aujourd’hui ce que cela donne. Aucun fonctionnaire n’a jamais défendu la solution stupéfiante d’Eiffage. »

    Pour ceux et celles qui se demandent ce qu’est cette « salle souterraine », c’est une salle de spectacle, située en effet… sous la pelouse. Une pelouse, posée sur une forêt de vérins, qu’il faut déplacer pour moitié avec un mécanisme puissant afin de dégager l’espace de la salle.

    On peut se dire : c’est génial de pouvoir faire des spectacles toute l’année afin de rentabiliser ce superbe équipement ! Mauvaise pioche, c’est aussi un trou financier. Une dizaine de spectacles étaient envisagés par an, on en est à trois ou quatre. Ils pariaient sur le fait que les travaux du Parc des Princes en vue de l’Euro 2016 allaient contribuer à lancer la salle lilloise comme destination première. Pari déjà perdu.
    Pour réaliser l’opération de rétractation de la pelouse, il faut une journée… et une autre pour tout remettre en place. Et cela coûte à chaque fois entre 100 000 et 200 000 euros, de quoi rendre déficitaires nombre de spectacles potentiellement rentables si l’on ajoute d’innombrables complications techniques coûteuses propres à cette enceinte sous terre. Tous les professionnels du spectacle s’accordent pour dire que cette « boite à spectacle » ne sera jamais économiquement viable, qu’elle est inexploitable. On va donc probablement en venir à des solutions où il faudra remplir la salle en offrant des places, le tout à perte.

    Pis encore, la salle en question n’étant pas chauffée, et comme on est à Lille et pas à Nice, on pèle de froid pendant six mois par an : l’excellent groupe Dépêche Mode a annulé à la dernière minute un spectacle prévu en novembre dernier parce que leur contrat prévoyait au moins 17° et qu’il faisait autour de 5°… On ignore à combien s’est monté le dédommagement pour le groupe, mais je parie qu’il est énorme.
    Ils en sont à envisager une solution de chauffage qui, pour être à la hauteur, va coûter horriblement cher, et dont le bilan carbone sera extravagant : cette salle n’est pas fermée, il y a seulement un rideau, et le toit de l’édifice, situé à une hauteur de 31 mètres, n’est pas vraiment étanche ! Ou bien alors ils se replieront sur une solution minimaliste consistant à tenter de ne chauffer que la scène, ce qui marchera très mal. Pourquoi pas des doudounes chauffantes pour les artistes ?

    Rions un peu avec cette citation de Wikipédia reprenant la pub d’Eiffage « L’équipement répond aux critères de la démarche haute qualité environnementale pour la gestion de l’énergie, de l’eau et pour la maintenance. Il est par ailleurs équipé de deux éoliennes et d’une installation solaire photovoltaïque. » Ce qu’un rapport du Préfet avait épinglé en estimant que l’équipement en énergies renouvelables correspondait en fait aux « seuls besoins énergétiques de l’habitation du gardien » !

    LA FOLIE DES PUISSANTS
    Je vais conclure, sans évoquer d’autres dommages, par exemple le PPP, un piège à… contribuables, fait pour privatiser les bénéfices et socialiser les pertes, ce qui va se produire. Ou encore le fait, bien documenté par des associations écolo et des chercheurs, que pour consolider un terrain dont le sous-sol est un gruyère, on a amassé et tassé des terres ou cendres provenant du bassin minier, polluées, avec des métaux lourds et des radionucléides, ce qui fait peser une menace crédible sur les nappes phréatiques alimentant le territoire. Ou enfin, cette idée formidable du groupe Eiffage de faire du stade lillois un argument de vente de stades semblables au Qatar, pour la coupe de monde en 2022. Dans ce cas, je leur propose une solution « HQE » : un système de climatisation (du gardien) avec leurs deux éoliennes. Mais d’ici-là, si le LOSC est vendu au Qatar, des coopérations sont possibles. Je blague.

    La folie des grandeurs de tels projets voit se rencontrer, ici comme à Notre-Dame des Landes, la démesure du capitalisme financier et celle de pharaons locaux ou nationaux, le tout enrobé dans des discours sur l’attractivité et la compétitivité locales, la croissance et l’emploi, avec en prime, dans le cas présent, l’appel au soutien de supporters d’un sport qui pourrait, comme d’autres, être formidable. Des supporters à qui l’on cache soigneusement les risques à long terme, l’effet d’éviction d’autres projets socialement et écologiquement préférables, ou la possibilité de trouver des solutions alternatives raisonnables et bonnes pour leur sport, mais aussi pour le spectacle vivant et populaire. La démocratie est alors bafouée, y compris dans le vote majoritaire des élus. Lesquels vont ensuite déplorer que les citoyens se détournent d’eux et de leur système politique et se mettent à « mal voter » ou à s’abstenir.

  • La Folie de fin de règne à Washington - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/01/la-folie-de-fin-de-regne-a-washington.html

    « Jamais à Washington n’a-t-on vu un parti au pouvoir si incapable d’accepter l’alternance, si vindicatif, si avide de trouver des boucs émissaires » - la journaliste Diana Johnstone fait le point sur les derniers jours des démocrates au pouvoir.

    En 2016, le Parti de guerre étatsunien était sûr de pouvoir poursuivre sa politique habituelle d’hégémonie mondiale avec l’élection à la Présidence de sa candidate, Hillary Clinton. Face à sa défaite inattendue, déchirante, inacceptable, le Parti de guerre dans son désarroi s’est mis à mimer sa propre caricature de « l’ennemi », la Russie – grande nation qu’Obama qualifie bizarrement de « petite ». Son dépit est sans limites.

    Pour Hillary Clinton, l’élimination du « dictateur » Khadafi fut son plus grand succès et devait la qualifier pour la présidence grâce au succès de sa « stratégie de changement de régime ». Ses emails révélés par le FBI sont la preuve de cette attente. Hillary avait adopté avec enthousiasme la politique des néoconservateurs et des interventionnistes libéraux prônant le renversement de gouvernements qui manquaient de respect pour la seule superpuissance, nation exceptionnelle, indispensable et unique leader du monde. L’impertinence de Vladimir Poutine, ouvertement en faveur d’un « monde multipolaire », l’a hissé à la première place dans la liste des méchants. Il est promu « dictateur » et « menace existentielle » aux yeux de la nation exceptionnelle, cible numéro un du changement de régime.

    Mais dans un drôle de renversement, Hillary Clinton et ses partisans politiques et médiatiques s’accordent pour attribuer sa défaite à un complot mené par Vladimir Poutine visant à changer le régime aux Etats-Unis. On dirait un cas classique de projection psychologique, poursuivie au niveau institutionnel. Ce que Hillary rêvait de faire à Poutine, Poutine l’aurait fait à Hillary.

    " On n’a ni les preuves convaincantes de l’implication russe dans ce supposé espionnage, ni les preuves que c’est cela qui a causé la défaite de Mme Clinton "
    En conformité avec cette projection, l’essentiel de ce qui s’appelle « la gauche » aux Etats-Unis se comporte comme Hillary espérait voir se comporter les Russes, en allant dans les rues pour montrer leur « résistance au dictateur » - sauf que le dictateur est le président élu des Etats-Unis, Donald Trump.

    Cette prétendue gauche est trop absorbée à proclamer sa résistance héroïque à la prochaine dictature pour remarquer les mesures dictatoriales en train d’être mises en place par le régime sortant. A commencer par la stigmatisation des opinions contraires, accusées d’être propagande de l’ennemi.

    Les multiples efforts, souvent réussis, du gouvernement américain pour renverser les gouvernements d’autres pays sont notoires et bien documentés. Les moyens des Etats-Unis sont connus et visibles, contrairement aux moyens que Poutine aurait employés pour faire élire Trump. Ceux-ci seraient invisibles, flottant quelque part dans le cyberspace. Il s’agirait du piratage de communications électroniques, pratiqué à grande échelle par les agences du gouvernement américain, ainsi que révéla Edward Snowden. 

    On accuse le perfide Poutine d’avoir fait pirater les conversations internes du comité national du parti démocrate montrant que les dirigeants du parti avaient trompé l’opinion afin de faire perdre la nomination à Bernie Sanders, grand rival de Hillary Clinton. En tant que « secret d’état », ce bavardage politicien n’est pas exactement l’équivalent des plans du prochain super-missile du Pentagone. Et l’on n’a ni les preuves convaincantes de l’implication russe dans ce supposé espionnage, ni les preuves que c’est cela qui aurait causé la défaite de Mme Clinton. Mais le soupçon répété en continu par les grands médias et les autorités de l’Etat suffit pour motiver Obama à imposer de nouvelles sanctions contre la Russie et à expulser une trentaine de diplomates et leurs familles.

    Pour divertir l’attention du contenu des emails incriminés, les organes de presse du régime, The Washington Post et The New York Times, ont diffusé avec zèle l’accusation selon laquelle la débâcle électorale fût causée par des « fausses nouvelles » répandues par Internet, le grand rival montant de la presse écrite, en déclin accéléré. Ainsi on annonça la chasse aux « fausses nouvelles », les sorcières de l’âge informatique.

    Dans ce but, le 23 décembre, le Président Obama a signé une loi de programmation qui inclut une provision stipulant la création d’un véritable ministère de la Vérité, appelé « Global Engagement Center » — nom légèrement totalitaire par ses connotations. Attribuant ainsi au Pentagone l’autorité de décider entre le « vrai » et le « faux », la loi précise que le but du nouveau Centre serait de « synchroniser les efforts gouvernementaux pour reconnaître, comprendre, exposer et agir contre les efforts de propagande et de désinformation, menés par des Etats étrangers ou des entités non-étatiques, visant à saper les intérêts de la sécurité nationale des Etats-Unis. »

    L’origine de cette mesure se trouve dans l’affirmation largement diffusée sans preuve que Vladimir Poutine aurait réussi à détourner le fonctionnement de l’élection présidentielle américaine en employant des « fausses nouvelles » non-identifiées

    " On a toute raison de souhaiter que la folie de l’année 2016 cédera la place à un peu de bon sens en 2017 "
    Ayant bombardé, envahi et ruiné l’Irak dans le but d’éliminer des « armes de destruction massive » inexistantes, le Pentagone est particulièrement qualifié pour ce rôle de traquer les inexactitudes. La loi autorise des subventions destinées aux « médias locaux indépendants » qui « réfutent la désinformation et la manipulation étrangère ». Il s’agit là d’une invitation ouverte à qui veut se faire rémunérer en propageant la ligne officielle de créer un « media local indépendant » suffisamment orthodoxe pour mériter une subvention. Evidemment, avec cette pratique, le mot « indépendant » rejoindra le vocabulaire orwellien des contresens.

    C’est un drôle d’aveu d’impuissance que de considérer que la libre circulation de l’information, qui forcément comporte des erreurs et des mensonges, soit une menace pour la « sécurité nationale » du pays le plus armé de toute l’histoire.

    C’est étrange aussi d’introduire une telle loi à la veille de la prise du pouvoir par le candidat accusé d’avoir été élu précisément grâce aux « fausses informations » d’origine russe que la loi est censée combattre. C’est donc une loi adoptée par le Président sortant contre son successeur, surtout si celui-ci travaille pour améliorer les relations avec la Russie. Mais le nouveau Président, une fois au pouvoir, qu’en fera-t-il ?

    Jamais à Washington n’a-t-on vu un parti au pouvoir si incapable d’accepter l’alternance, si vindicatif, si avide de trouver des boucs émissaires, si prêt à violer toutes les bienséances démocratiques et diplomatiques, si prêt à pratiquer la politique de la terre brûlée, même aux dépens de ces « valeurs » dont il se proclame le défenseur indispensable, à commencer par la liberté d’expression ?

    On a toute raison de souhaiter que la folie de l’année 2016 cède la place à un peu de bon sens en 2017.

    https://francais.rt.com

  • C’est à Autun. A la Folie. Chez Martin Et Isa (http://www.desordre.net/invites/martin_isa/001.htm). le 17 septembre 2016 à 19H45, un spectacle de Dominique Pifarély (http://www.pifarely.net) (@dominique) , Michele Rabbia (http://www.michelerabbia.com/index.php/en) et Philippe De Jonckheere, évenement culinaire d’Isa Bordat (http://www.isabordat.net).

    La Folie c’est 10 route de Chateau-Chinon, sur les bords de l’Arroux dans les faubourgs d’Autun. Dans l’ombre, presque, du temps de Janus.

  • http://www.desordre.net/musique/brahma.mp3

    C’est à Autun. A la Folie. Chez Martin Et Isa. le 25 juin 2016 à 20H, concert de Brahma , évenement culinaire d’Isa Bordat (http://www.isabordat.net), et deuxième partie du concert avec vidéo-projection de Philippe De Jonckheere. Brahma c’est Jacques Di Donato (batterie), Florent Pujuila, guitare, Nicolas Nageotte, saxophone baryton. La cuisine d’Isa, il n’y a pas de mot pour la décrire (http://www.desordre.net/bloc/images/photos/chaudrons/index.htm.htm). Quant à ma vidéo projection, ceci est l’histoire d’un homme marqué par une image d’enfance (Chris Marker).

    La Folie c’est 10 route de Chateau-Chinon, sur les bords de l’Arroux dans les faubourgs d’Autun. Dans l’ombre, presque, du temps de Janus.

  • 2016 s’ouvre sur une tempête boursière

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/01/16/2016-s-ouvre-sur-une-tempete-boursiere_4848496_3234.html

    On prévoyait 2016 volatile, instable, incertaine. Pas à ce point. Deux semaines à peine après le début de l’année, on peut dire qu’elle est, pour l’heure, catastrophique. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le CAC 40 est en recul de 9,21 % depuis le 1er janvier, alors qu’il avait progressé de 8,5 % en 2015. Le DAX allemand s’effondre de 11,15 % et le Footsie britannique, de 7,02 %…

    Chaque nouvel événement témoigne de la très grande nervosité des investisseurs. Ainsi de la mésaventure de Renault, dont le titre a dévissé de 10,2 % en Bourse, jeudi 14 janvier, sur fond de craintes de scandale à la Volkswagen.

    Aucune région du monde n’est épargnée. L’affaissement est le même outre-Atlantique, où le Dow Jones glisse de 8,25 %, tandis que le Nasdaq perd 10,36 %. « Les indices américains ont complètement craqué », indiquaient les analystes d’Aurel BGC après une nouvelle dégringolade, mercredi.

    Même scénario pour les places boursières des pays émergents, du Brésil à la Russie en passant par la Chine. Si l’on regarde depuis 2000, les oscillations des courbes font penser à un « encéphalogramme qui se serait emballé, s’agitant de plus en plus vite à la hausse ou à la baisse », soulignait, mardi, Agustin Carstens, le gouverneur de la Banque du Mexique.

    Quant au VIX, le fameux « indice de la peur », qui mesure la volatilité à venir du marché à travers les options d’achat ou de vente placées sur le S&P 500, il a connu un nouvel accès de fièvre cette semaine, à plus de 25 points, (...).

    Les milliards très instables des banques centrales

    Elles tiennent l’économie à bout de bras depuis des mois et, pourtant, les banques centrales sont aujourd’hui en partie responsables des turbulences enregistrées sur les Bourses. Et cela, en raison de l’incroyable quantité de liquidités que la Réserve fédérale (Fed) aux Etats-Unis, la Banque d’Angleterre, la Banque du Japon ou encore la Banque centrale européenne ont injectée sur les marchés depuis 2009, notamment en rachetant des dettes publiques ou privées. Leur objectif ? Eviter le effondrement des marchés, au départ, puis tenter de relancer la machine économique.

    Aujourd’hui, ces liquidités représentent 30 % du PIB mondial, contre 6 % à la fin des années 1990. Une augmentation phénoménale qui a deux conséquences. La première est que les marchés sont devenus accros à cet argent facile. L’idée de voir le robinet se tarir les angoisse. La remontée des taux directeurs de la Fed, amorcée en décembre 2015, qui sera suivie, dans quelques années, de l’épongement des liquidités injectées par l’institution, les rend donc terriblement nerveux.

    Mais il y a pire. Car ces liquidités, naturellement, se placent là où les rendements sont les plus élevés. C’est-à-dire sur les Bourses émergentes, les actions des nouvelles technologies, ou encore les obligations d’entreprises... « A la moindre alerte, les milliards se déplacent sans crier gare, dans un sens ou dans l’autre, sans discernement », explique Patrick Artus, chef économiste chez Natixis, dans La Folie des banques centrales (Fayard, 168 pages, 15 euros, coécrit avec la journaliste Marie-Paule Virard). « Les instituts monétaires jouent les pousse-au-crime. »

    Les sommes en jeu sont si énormes que chaque départ provoque des mini-krachs, en particulier sur les Bourses ou, ces derniers mois, sur les monnaies des pays émergents, comme le rouble ou le real brésilien. A l’inverse, elles contribuent à la formation de bulles spéculatives là où elles s’investissent en masse... Autant dire que l’extrême volatilité observée sur les marchés ces derniers jours n’est probablement qu’un avant-goût de ce qui nous attend en 2016.

    Le baril à moins de 30 dollars

    Rappelons cependant que la prévision est un art difficile. En témoigne le pétrole. En 2015, le baril pourrait coûter 380 dollars (348 euros), avaient avancé les économistes Patrick Artus et Moncef Kaabi en 2005 dans une étude de la banque Ixis-CIB. Compte tenu de la hausse de la consommation mondiale et du manque de réserves, ils jugeaient alors « totalement déraisonnables » les hypothèses selon lesquelles le baril pourrait retomber entre 30 et 40 dollars à l’horizon de dix ans.

    Raté. Le baril de WTI, le pétrole américain qui sert de référence mondiale, s’est échangé à seulement 49 dollars en moyenne en 2015. Et sa baisse ne cesse de s’accentuer. Il est tombé à 29,73 dollars, vendredi 15 janvier, à New York. Le baril de brent de la mer du Nord chutait au même moment à 29,30 dollars, son plus bas cours depuis février 2004.

    Aucun rebond spectaculaire n’est attendu à court terme. La situation pèse sur la Bourse : si ce contre-choc donne de l’oxygène aux consommateurs d’or noir, il pénalise violemment les pays producteurs, et toute l’importante filière pétrolière. En France, il soumet Total, Vallourec, Technip, CGG à rude épreuve.

    Autre défi : la révolution du pétrole et du gaz de schiste aux Etats-Unis a provoqué une surabondance d’hydrocarbures. Aujourd’hui, le marché croule sous le pétrole, qu’il vienne des Etats- Unis, de Russie, de l’Arabie saoudite, qui laisse ses vannes grandes ouvertes, ou encore d’Iran. Avec la levée imminente des sanctions occidentales contre Téhéran, le pays va pouvoir relever son offre pour exporter. La demande, elle, reste freinée par le manque de tonus de nombreuses économies, dont la Chine.

    Le scénario noir d’un yuan en chute libre

    Bien qu’elle soit créancière nette du reste du monde, la Chine a un problème financier sérieux, manifeste dans la dégradation de ses comptes extérieurs. Après avoir vu affluer pendant des années une partie des liquidités alimentées par les banques centrales des pays industrialisés, Fed en tête, elle se trouve confrontée depuis un an à des sorties massives de capitaux, de l’ordre de 100 milliards de dollars par mois.

    Cette inversion des flux de capitaux complique la gestion de ses réserves de change. Celles-ci, en baisse de 10 %, s’élevaient encore, en décembre 2015, à 3 300 milliards de dollars, ce qui représente vingt mois d’importation. Ce matelas n’est confortable qu’en apparence : car, pour soutenir le cours de sa monnaie qui se déprécie, la banque centrale puise dans ses réserves. Cette situation ne peut pas s’éterniser.

    Le manque de transparence de la politique de l’institution et les hésitations chinoises en matière de change ont accentué la volatilité mondiale. Les marchés craignent désormais que, pour avancer sur le terrain de la libéralisation financière en ouvrant ses marchés de capitaux, et pour éviter un atterrissage brutal de l’économie, Pékin n’opte pour une baisse de sa monnaie.

    Les réserves de change chinoises fondent

    Elles ne cessent de baisser. Fin novembre, les réserves de change chinoises sont tombées à 3 438 milliards de dollars, à leur plus bas niveau depuis trois ans. Et pour cause : ces derniers mois, la banque centrale de Chine (PBOC) est massivement intervenue pour soutenir sa monnaie, le yuan.

    Pour éviter que celui-ci ne se déprécie trop rapidement, notamment face au billet vert, elle a massivement acheté des dollars sur les marchés de change, puisant ainsi dans ses réserves. En abaissant régulièrement, depuis l’été dernier, le cours pivot autour duquel le yuan peut évoluer de 2 %, la PBOC tente d’accompagner la baisse de sa devise en limitant le recours à ses réserves. Mais les experts y ont également vu une façon d’amadouer le Fonds monétaire international, afin qu’il intègre le yuan au panier de devises constituant son unité de compte.

    Jusqu’alors, les autorités chinoises ont dépensé des fortunes pour éviter une forte dépréciation du change. « Le problème, analyse M. Artus, est que cet ajustement lent de la devise amplifie les sorties de capitaux. » D’où la crainte des marchés d’un changement de pied. « Ils se disent que les autorités chinoises pourraient de façon plausible s’engager dans une dépréciation importante, et cela serait un choc dont n’ont absolument pas besoin les économiques occidentales », a déclaré, vendredi à l’AFP, Didier Saint-Georges, de la société de gestion Carmignac.

    « Le scénario catastrophe serait de laisser flotter le renminbi. Car il ferait une chute libre de 15 % à 20 %, et ce serait un choc colossal pour l’économie mondiale », confirme M. Artus. Compte tenu du poids de la Chine dans l’économie mondiale (18 % du PIB et 14 % de ses exportations), une telle crise aurait des répercussions planétaires et aggraverait les difficultés des pays émergents exportateurs de matières premières.

    Les toussotements de la machine américaine

    Et si le vent tournait aussi aux Etats-Unis ? Deux indicateurs économiques sont venus renforcer, vendredi 15 janvier, le sentiment que l’économie américaine ne pourrait peut-être pas rester immunisée très longtemps contre le ralentissement mondial.

    La consommation des ménages, qui représente 70 % de l’activité économique aux Etats-Unis, commence à montrer des signes d’essoufflement. Jusqu’à présent, elle représentait une sorte de rempart aux vents contraires que constituent la force du dollar et le ralentissement de la demande extérieure. Mais, en décembre 2015, les ventes de détail ont baissé de 0,1 % par rapport à novembre, selon les chiffres du Département du commerce. Sur un an, la progression n’est que de 2,1 %, la plus fragile depuis le début de la reprise, il y a six ans. Malgré les gains de pouvoir d’achat dus à la faiblesse des prix de l’essence, les Américains achètent moins d’appareils électroniques (–0,2 %), de produits alimentaires et de boissons (– 0,3 %) ou encore de vêtements (– 0,9 %).

    L’annonce, le même jour, par Wal-Mart, le plus gros employeur du pays, de la fermeture de 154 magasins aux Etats-Unis et de la suppression de 10 000 emplois n’a guère rassuré. Par ailleurs, les ventes de Macy’s ont baissé de 4,7 % sur les deux derniers mois de 2015 et celles de Gap, de 5 %. Les deux enseignes ont également prévu des fermetures de magasins. Même tendance chez Best Buy, le leader des produits électroniques, avec un recul de 1,2 %.

    L’autre voyant qui vire au rouge, c’est l’industrie. La production a décliné en décembre de 0,4 %. Il s’agit du troisième mois consécutif de baisse. Sur un an, l’activité dans le secteur industriel s’est contractée de 1,8 %, un chiffre qui n’avait plus été enregistré depuis 2009.
    Le président de la Réserve fédérale de New York, William Dudley, a déclaré vendredi qu’il s’attendait à « un quatrième trimestre [2015] faible du côté de la croissance ». La première estimation sera publiée le 29 janvier.

  • #Fresque_interactive : « 127 rue de la Garenne » | 127, rue de la Garenne | Accords d’Évian, 50 ans après | Comprendre le monde | fr - ARTE
    http://www.arte.tv/fr/Fresque-interactive---127-rue-de-la-Garenne/6456888.html

    De 1950 à 1971, plusieurs milliers de personnes, pour l’essentiel venues d’Algérie et du Maroc, habitent le plus vaste et le plus insalubre des #bidonvilles de Nanterre, baptisé La Folie, du nom de la gare voisine. Sur fond de crise généralisée du logement, et bientôt de guerre coloniale en Algérie, les immigrés, venus travailler dans les secteurs du bâtiment et de l’automobile, sont les plus mal lotis. Aussi le nombre des baraques ne cesse-t-il de grossir, en dépit de conditions effroyables : un unique point d’eau pour huit à dix mille habitants, pas d’électricité ni de ramassage des ordures, et une seule adresse administrative pour tous : le 127, rue de la Garenne.