city:la mecque

  • Le régime saoudien décapite 37 prisonniers politiques - World Socialist Web Site

    https://www.wsws.org/fr/articles/2019/04/26/saou-a26.html

    La dictature monarchique d’Arabie saoudite a annoncé mardi qu’elle avait procédé à un nouveau massacre, exécutant 37 personnes en public. Les exécutions avaient lieu dans les villes de Riyad, Medina et La Mecque, mais aussi dans la province centrale de Qassim et dans la province orientale du royaume.

    Ensuite, l’un des cadavres sans tête a été crucifié et laissé pendu en public comme un avertissement hideux à quiconque envisagerait même de s’opposer au pouvoir absolu de la famille royale au pouvoir.

    #arabie_saoudite #peine_de_mort #droits_humains

  • Bouteflika, le peuple a décidé : dégagez ! - RipouxBliquedesCumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2019/02/bouteflika-le-peuple-a-decide-degagez.html

    Enfin ! Depuis le temps qu’on attendait ça ! Je ne pensais pas que je le verrais de mon vivant. Quelle joie ! C’en est fini du culte du portrait dans un cadre doré. Le peuple algérien a montré que c’était lui et lui seul qui décidait, qu’il était l’unique « zaïm », que le pouvoir vient de lui seul et de personne d’autre. Et ce n’est qu’un début ! Ce 22 février 2019, date désormais historique, de nos monts et montagnes, de toutes les vallées, des champs et du désert, la voix des hommes libres s’est levée, le peuple a marché dans les rues de toutes les villes et communes de notre belle Algérie, au nord, à l’est, à l’ouest, au centre et au sud, pour clamer son refus du cinquième mandat du président impotent et de sa clique de truands, les gangsters de la chaise roulante : Bouteflika ya el Maroki makanch el houhda el khamsa(Bouteflika le Marocain, il n’y a pas de 5e mandat) ! Chacun en a pris pour son grade, de Ouyahia à Bouteflika. Et pourtant, tout le monde avait parié dans les salons feutrés et les résidences protégées en zone verte que le peuple algérien était mort et enterré et qu’il ne défendrait pas son honneur face aux agressions multiples et aux violences du régime pourri. Il faut dire qu’il s’est tu pendant si longtemps… Mais ce vendredi 22 février, le mur de la peur est définitivement tombé. Un seul héros, le peuple.

    La fratrie Bouteflika, Saïd, Nacer, et le gang du fauteuil roulant, Ouyahia, Sellal, Haddad, Sidi Saïd, Tliba, Ghoul, Bouchareb, Ould Abbes et Cie, dans quels trous êtes-vous terrés comme des rats ? Je vous avais avertis, vous les voleurs, les perfides, que cette terre n’était pas la vôtre, vous l’avez pourtant saignée à blanc et vendue comme une étoile de mer au marché, indignes usurpateurs, faux dévots, gangsters, crapules, malfrats, traîtres, vauriens ! Cette terre est la nôtre et le fleuve que vous avez détourné de sa voie naturelle est en train de retrouver son lit. Cette jeunesse que vous avez jetée à la mer, que vous avez marginalisée, brimée, opprimée, dédaignée, méprisée, avec le climat étouffant que vous avez installé dans le pays, est en train de recouvrer l’honneur de toute une nation. L’emblème de notre Algérie flottera de nouveau haut dans le ciel pur grâce à ces jeunes gens et à leurs cris de colère qu’ils ont jetés à vos tronches de vieilles épaves faisandées. Désormais, les Algériens ne seront plus obligés de baisser la tête par la honte que vous nous avez infligée avec votre président grabataire qui fait la risée du monde. Kassaman, l’hymne national que vous avez bafoué a retenti dans les rues et sur les places. Le fier Algérien fera de la Mecque des Révolutionnaires la Mecque de la Démocratie ! Personne ne pourra faire reculer le peuple, ni les manipulateurs, ni les pyromanes, ni les traîtres à la solde des puissances occidentales. Écoutez ces voix venant des tréfonds de nos contrées, ces voix de l’honneur et de la dignité : el chaab la yourid Bouteflika wa Said (le peuple ne veut pas de Bouteflika et Saïd). Écoutez ces voix entonner des hymnes à la liberté. Vous, les symboles du régime infect, écoutez ces voix, celle de l’Algérie de demain qui se fera malgré vous et contre vous.

    Pas une vitre n’a été brisée, les quelques rares velléités de violence ont été avortées par le peuple lui-même, aucun détritus n’a été laissé sur le passage des manifestations. Quelle leçon de civisme et de maturité a infligé ce grand peuple d’Algérie à ce régime putride d’une autre ère, complètement dépassé ! L’heure est désormais au renouveau, à la rupture et au changement, le vrai ! Finies les brimades, la hogra, c’est fini la servitude, c’est fini d’être écrasés par un cadre, c’en est fini de vos lâchetés et de vos traîtrises, c’en est fini de votre larbinisme ! Regardez-vous, contemplez la façon dont le peuple a signifié la fin de votre règne, vous êtes conspués dans les rues, insultés, le portrait de votre chef, de votre dieu vivant, est déchiré et piétiné. Non, Ouyahia, vous ne contrôlez pas la rue, vous ne contrôlez rien, tout vous échappe. Pour maintenir un cadavre et un cadre au pouvoir, vous êtes allés jusqu’à conspirer avec l’ancienne puissance coloniale, la France, qui devra assumer elle aussi le fait de vous avoir soutenu avec la complicité des puissances occidentales. Ceux qui ont prédit que le peuple allait sortir et tout casser se sont trompés, c’est ce régime qui a tout cassé, pillé. Le seul danger qui guette l’Algérie, c’est ce pouvoir corrompu. On n’a pas besoin d’un ennemi quand on a un régime destructeur comme celui de Bouteflika, votre prophète de pacotille qui est l’objet de vénération dans cette nouvelle religion du cadre ! Depuis ce 22 février, un vent de libération souffle sur le pays : terminé le colonialisme bouteflikien, c’en est fini de vous, de vos rapines et de vos pillages. Préparez vos valises, faites tourner les moteurs de vos jets privés. Allez rejoindre votre momie qui a pris la tangente en Suisse ou rejoignez son frère Saïd qui est aux USA. Ou à Paris, chez Fafa votre mère patrie que vous aimez tellement. Vous avez l’embarras du choix.

    Dorénavant, un seul agenda guidera la nation algérienne, ce sera l’agenda du peuple algérien qui a décidé de prendre de nouveau rendez-vous avec l’Histoire, comme ses aînés le lui ont montré, et de ne pas accepter la servitude et le despotisme d’un cadre et de quelques cloportes qui l’entourent. Désormais, il y a ceux qui sont avec le peuple et ceux qui sont contre lui, c’est valable pour les médias poubelle. Que chacun prenne ses responsabilités. Le peuple les a prises et il n’a besoin de personne, il vient de montrer qu’il est maître chez lui. L’Algérie bâtie par ses ancêtres lui appartient. Une nouvelle étape s’annonce, celle du rejet du régime et de ses relais politiques et médiatiques. Après avoir combattu ce régime pendant des années comme un homme du peuple et qui se bat pour le peuple, je n’ai jamais douté de ce dernier, contrairement à plein d’autres qui se sont vendus pour une poignée de dollars. En choisissant de servir un cadre et un mort-vivant, ils ont cru qu’ils misaient sur le bon cheval alors que ce n’est juste qu’une vielle rosse, un bourrin. La date du 22 février 2019 sera celle où tout un peuple s’est réapproprié son destin et a libéré son pays du joug des nouveaux colons. Ce jour n’est certainement que le commencement d’un processus qui continuera jusqu’à ce que le peuple obtienne gain de cause, c’est-à-dire jusqu’à ce que ce régime parte. Cette date est la pierre angulaire dans la construction d’un État de droit où personne ne sera au-dessus de la Loi. La machine de l’Histoire est en marche et personne ne pourra l’arrêter. Avec cette journée historique qui a vu tout un peuple se lever, le serment de Novembre s’accomplira et des ruines que vous avez laissées, nous bâtirons une Algérie nouvelle.

    Mohsen Abdelmoumen

    https://mohsenabdelmoumen.wordpress.com/2019/02/23/bouteflika-le-peuple-a-decide-degagez

  • « ما خفي أعظم ».. زعيم المرتزقة يكشف حصريا للجزيرة تفاصيل محاولة غزو قطر
    https://www.aljazeera.net/home/Getpage/f6451603-4dff-4ca1-9c10-122741d17432/8fce2ce9-4b62-4697-a22f-4a8642f390d0

    L’ex-commandant Paul Barril, un ex de l’opération du GIGN àà La Mecque en 1979, affirme sur la chaîne qatarie Al-Jazira qu’il a été très bien payé, en 1996, par les Emirats, l’Arabie saoudite et le Bahreïn, pour monter un coup d’Etat militaire contre le Qatar, avec l’aide de mercenaires tchadiens...

    #qatar #barril

  • AFFAIRE JAMAL KASHOGGI. POUR QUI SONNE LE GLAS ? – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/28/affaire-jamal-kashoggi-pour-qui-sonne-le-glas

    La mort atroce de Jamal Kashoggi ne peut être que condamnée. Cet acte abject indigne de toute conscience humaine a été de surcroît commis dans un lieu censé être un sanctuaire, une représentation diplomatique. Ce journaliste piégé et assassiné par traîtrise mérite en ce sens le statut de martyr. Mais ces circonstances tragiques n’ont semble-t-il pas encore révélé tous leurs secrets et ne peuvent nous empêcher de nous poser de légitimes questions.

    La médiatisation de ce drame par les faiseurs d’opinion occidentaux ne peut absoudre les crimes commis par leurs gouvernements respectifs et ne peuvent en tous les cas les faire oublier. La Palestine usurpée avec un peuple condamné depuis 1948 à l’errance, les crimes tus de l’entité sioniste et les guerres livrées contre des populations innocentes sont des marqueurs indélébiles. D’abord l’Afghanistan puis l’Irak et enfin la Syrie. L’ingérence en Egypte avec à la clé un président légitime jeté en prison et ses militants assassinés broyés sur la place publique où jetés en prison. Le démantèlement de la Libye puis la guerre au Mali. Ces agressions n’ont en tous les cas rarement suscité l’indignation et encore moins la condamnation chez ceux qui les ont inspirés et soutenus et qui aujourd’hui exploitent l’affaire Kashoggi pour d’obscurs desseins que nous devinons déjà.

    Ce journaliste saoudien que l’on dit proche de la famille royale s’est subitement retrouvé piégé dans un endroit où il avait vraisemblablement rendez-vous. Les Etats-Unis et la Turquie qui continuent de livrer à doses homéopathiques les informations qu’ils détiennent à propos de cette scabreuse affaire auraient-ils failli à la mission qui était aussi la leur, celle de veiller sur un homme qui ne l’oublions pas vivait aux Etats-Unis et se rendait régulièrement au Turquie où il disposait d’attaches solides.

    De quels éléments disposons-nous pour condamner et designer les commanditaires de cet acte barbare même si la gouvernance qu’ils incarnent n’est pas indemne de tout reproche ? Bien au contraire.

    Mais un prince qui prétend incarner le renouveau peut-il à moins d’être extrêmement naïf commettre un tel acte au point d’hypothéquer ses propres chances d’accéder au trône ?

    Qui aurait réussi si tel était le cas à vendre ce projet à un prince que l’on dit extrêmement rusé et prudent ? Serait-ce comme le prétendent certains un proche du Président Trump ?

    Disposons-nous de tous les éléments pour légitimement condamner ce Prince alors que l’unanimité des dirigeants occidentaux commence déjà à se fissurer ?

    Beaucoup d’éléments et aussi de services semblent se télescoper dans ce que l’on peut déjà qualifier aujourd’hui d’affaire Kashoggi.

    La façon dont les médias occidentaux se sont vite emparés de ce crime laisse perplexe et ces géniteurs de l’amalgame Islam et terrorisme ne se sont pas fait priés pour cracher encore une fois le feu.

    Car au delà de la famille royale saoudienne et des frasques qu’on veut bien leur attribuer et après avoir cautionné la mise sous séquestre et la confiscation des lieux saints de l’Islam en Palestine, il s’agit de s’attaquer désormais à ce qui constitue le sanctuaire de milliards de musulmans, la Mecque.

    Il serait donc bien naïf et surtout hasardeux d’obéir aux injonctions de ceux qui manipulent les consciences et qui du haut de leur suffisance et des crimes qu’ils ont depuis des siècles commis osent encore dire à l’opinion internationale ce qu’est le bien et ce qu’est le mal.

    L’Algérie n’a pas à rentrer dans cette danse macabre. Notre pays entretient d’excellentes relations avec l’Iran, la Turquie d’Erdogan, le Qatar et le Royaume d’Arabie saoudite ne doit pas faire exception. Nous ne sommes pas naïfs et notre pays n’ignore pas les enjeux de la géopolitique régionale. Le monde arabe auquel de ce point de vue là nous appartenons a souvent brillé par ses paradoxes et il serait fastidieux de les énumérer tous. Les vertus démocratiques n’ont jamais été les siennes et les revirements ainsi que les mauvais coups souvent sanglants ont toujours jalonné son histoire. Ceux qui aujourd’hui ont déjà condamné Mohamed Ben Salmane seront peut-être demain si la conjoncture venait à changer les premiers à le courtiser. La condamnation sans équivoque de l’assassinat de Kashoggi par l’Algérie a et bien qu’elle soit un peu tardive le mérite d’exister et balise en tous les cas le voyage de ce Prince dans notre pays. Mais la realpolitik a aussi ses vertus. Nous avons souvent été nous-mêmes bernés par notre naïveté et cette fougue congénitale à tout appréhender par l’affect et à mettre souvent en veilleuse la raison. Seuls aujourd’hui les intérêts vitaux de l’Algérie comptent. Nous recevons ce prince comme nous en avons reçu déjà beaucoup d’autres. Il s’agit de notre souveraineté. Une diplomatie sage et sereine nous est absolument nécessaire si nous voulons devenir grands. Et il faut toujours privilégier les compromis. Et condamner sans équivoque et avec force les compromissions.                                                                                      
    Salim METREF                                                                   http://lequotidienalgerie.org/2018/11/28/affaire-jamal-kashoggi-pour-qui-sonne-le-glas

  • 11 novembre : l’histoire se répète dans le monde arabe ?
    Par Abdelbari Atwan - Rai Al-Youm – Actuarabe - Lundi 12 novembre
    http://actuarabe.com/11-novembre-lhistoire-se-repete-dans-le-monde-arabe

    (...) Les Etats-Unis jouent le rôle que jouaient la Grande-Bretagne et la France

    Cent ans après, l’histoire se répète. Les Etats-Unis jouent le rôle que jouaient la Grande-Bretagne et la France. Ils préparent le terrain à une deuxième grande révolution arabe sous le nom d’OTAN arabe sunnite, afin de faire la guerre à l’Iran cette fois-ci, avec la participation d’Israël.

    Le Chérif Hussein Ben Ali a lancé sa grande révolution arabe depuis La Mecque et son successeur, ou plutôt son rival saoudien, le Roi Salman Ben Abdulaziz et peut-être son fils Mohammed Ben Salman, seront les chefs de ce mouvement « arabe sunnite » parrainé par les Etats-Unis et Israël, sous prétexte de lutte contre l’expansion iranienne menaçant la région. Il est paradoxal que la Jordanie fasse partie de ce nouvel OTAN arabe, qui sera peut-être annoncé en janvier au sommet des huit (six Etats du Golfe avec l’Egypte et la Jordanie) à Washington, si tout se passe comme l’ont prévu Benyamin Netanyahou et Jared Kushner, gendre du Président américain. En ce qui concerne la nouvelle déclaration Balfour, elle est incarnée par la « transaction du siècle », qui est un des piliers du plan américano-israélien que nous venons de mentionner.

    Nous sommes devant un leurre qui sera peut-être plus dangereux que le premier et nous impliquera dans une guerre dont nous, les Arabes, seront les premières victimes. Elle épuisera nos richesses, ou ce qu’il en reste, et se terminera par la destruction de nos villes et villages, sans oublier nos puits de pétrole. Il y a tout de même une différence de taille : Israël, qui appelle à la guerre, n’en sortira pas indemne et sera d’une manière ou d’une autre victime des destructions comme les pays de « l’OTAN arabe ». (...)

  • Paléontologie : découverte en Sibérie d’une jeune métisse de 90 000 ans

    https://www.lemonde.fr/paleontologie/article/2018/08/22/paleontologie-decouverte-en-siberie-d-une-jeune-metisse-de-90-000-ans_534514

    L’analyse du génome de l’os trouvé dans une grotte de l’Altaï suggère qu’il provient d’une adolescente dont la mère était néandertalienne et le père dénisovien.

    Nous sommes tous métis, issus de brassages de populations immémoriaux. Mais Denisova 11 l’est d’une manière toute singulière. Cette ado vivait il y a environ 90 000 ans en Sibérie. Elle est morte vers l’âge de 13 ans, d’une cause inconnue, et a été enterrée dans la grotte de Denisova dans les montagnes de l’Altaï, où un fragment de ses os a été trouvé en 2012.

    Son ADN a été extrait et analysé, et son génome reconstitué a stupéfié les chercheurs : sa mère était une néandertalienne, et son père un dénisovien, deux lignées humaines disparues, dont il ne subsiste que quelques traces dans le patrimoine génétique d’une partie des hommes d’aujourd’hui.

    « Notre réaction ? La surprise », raconte Benjamin Vernot, qui a participé à ces analyses à l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig, en Allemagne, la Mecque de l’étude de l’ADN ancien, dirigé par le pionnier Svante Pääbo.

    « C’était tellement fou qu’on a passé plusieurs mois à vérifier que ce n’était pas une erreur. » Les vérifications ont été jugées suffisamment solides pour que la découverte soit publiée, jeudi 23 août, dans la revue Nature.

    Précision confondante

    La grotte de Denisova est célèbre dans les cercles de la paléontologie humaine depuis qu’elle a livré un fragment d’une phalange dont l’ADN a révélé, en 2010, l’existence d’une lignée humaine inédite, à qui a été donné le nom de cette grotte.

    Cette lignée est différente des néandertaliens qui peuplaient alors l’Europe, et d’Homo sapiens qui n’allait pas tarder à supplanter toutes ces populations. Les dénisoviens ne nous sont connus que par quelques ossements et quelques dents retrouvés dans la grotte de l’Altaï : on ne sait pas à quoi ils ressemblaient, mais on a pu retrouver des fragments de leur ADN dans le génome de populations actuelles de Papouasie ou d’aborigènes australiens. Mais aussi dans celui de populations arctiques, pour lesquelles la version dénisovienne de certains gènes influençant la gestion des tissus adipeux constituerait un avantage évolutif pour résister aux grands froids.

    Mais revenons à Denisova 11. L’étude de son ADN livre des informations d’une précision confondante sur son ascendance. L’équipe de Svante Pääbo a comparé son génome à celui de Denisova 3, la première dénisovienne identifiée et datée d’environ 40 000 ans, à celui d’un néandertalien trouvé dans la même grotte, et lui vieux de 120 000 ans environ, et aussi à celui d’un Africain actuel. Cette comparaison a montré que, chez Denisova 11, 38,6 % de fragments d’ADN pris au hasard se rapprochaient des spécificités d’un génome néandertalien, et 42,3 % de celui de Denisova 3.

    Cette quasi-parité pouvait signifier deux choses : soit qu’elle appartenait à une population dont les ancêtres étaient issus d’un mélange entre néandertaliens et dénisoviens ; soit que ses propres parents appartenaient chacun à un de ses groupes. Pour l’équipe de Leipzig, c’est cette seconde interprétation qui prévaut : Denisova 11 est une métisse de première génération, sa mère était néandertalienne, son père dénisovien.

    Coexister, « au sens biblique »

    Mais son arbre généalogique est encore plus mêlé : l’analyse génétique permet de plonger dans l’ascendance de son père dénisovien – c’est la partie de l’étude réalisée par Benjamin Vernot. « Il est probable que son père dénisovien a lui-même eu un ancêtre néandertalien, voire plusieurs, dans sa généalogie, possiblement aussi loin que 300 à 600 générations avant sa naissance », écrivent les chercheurs. Vertige de la profondeur d’analyse génétique…

    Et cet héritage néandertalien viendrait d’une population différente de celle à laquelle la mère de Denisova 11 est apparentée. Celle-ci était elle-même génétiquement plus proche de néandertaliens qui ont vécu en Croatie 20 000 ans plus tard que du « Neandertal de l’Altaï » retrouvé dans la même grotte de Denisova, et lui plus vieux de 50 000 ans.

    La reconstitution de ce puzzle génétique dessine donc un monde où des lignées humaines longtemps séparées restaient interfécondes et pouvaient à l’occasion avoir une descendance aux ramifications elles-mêmes croisées des générations plus tard. Elle suggère des mouvements de population sur de vastes territoires – 6 000 kilomètres séparent la grotte croate de Vindija et celle de Denisova.

    « Ces mouvements ont longtemps été envisagés sur un axe nord-sud, commente l’archéologue Pascal Depaepe (Institut national de recherches archéologiques préventives), qui n’a pas participé à l’étude. C’était sûrement bien plus compliqué avec des mouvements latéraux, en l’occurrence est-ouest, de la Sibérie vers la Croatie. » Des mouvements dont il a étudié les indices dans du mobilier archéologique (des silex taillés), en Europe occidentale, note-t-il. « Mais la Sibérie, c’est encore plus loin ! » Il n’est pas exclu non plus que la parenté consatée entre Croatie et Altaï soit due à une migration néandertalienne ouest-est plus ancienne...

    Autre enseignement : « Cela montre que les populations préhistoriques se mélangeaient assez facilement, remarque Pascal Depaepe. Elles n’ont pas fait que cohabiter, mais se sont connues au sens biblique du terme. » « Bien sûr, on savait que cela arrivait, par des analyses génétiques antérieures, constate Benjamin Vernot. Mais trouver l’os d’un descendant direct de ces métissages, c’est très cool, et l’illustration de la force de la sérendipité » – c’est-à-dire de ces choses que l’on découvre par hasard ou par chance, une dimension qui fait partie intégrante des recherches en paléontologie, selon M. Depaepe.

    Questions de « fitness »

    « Grâce à ce type d’études la génétique rejoint enfin l’archéologie qui nous montrait de profondes convergences dans les savoir-faire et les techniques des populations néandertaliennes et Denisova, se réjouit Ludovic Slimak (CNRS, Université Toulouse Jean-Jaurès). Ces convergences sont visibles dans les traditions techniques locales de ces deux populations, mais aussi plus largement vis-à-vis des populations néandertaliennes européennes. » Même si « la profondeur ethnographique de cette histoire-là nous échappe encore, note-t-il, on voit émerger quelque chose qui ressemble à une réalité concrète de ces populations humaines. Les peuples se rencontrent, se croisent, se déplacent. »

    Ces multiples métissages bousculent une nouvelle fois la définition de ce qu’est une espèce, en principe confinée dans les frontières de l’interfécondité. Svante Pääbo et ses collègues s’étaient d’ailleurs gardés, après la découverte de Denisova 3, de proposer un nom d’espèce binominal latin, comme pour Homo sapiens ou Homo neandertlhalensis. Si ces croisements étaient possibles, pourquoi néandertaliens et dénisoviens sont-ils restés génétiquement distincts ? Dans leur conclusion, Svante Pääbo et ses collègues écrivent que les premiers habitaient l’ouest de l’Eurasie, et les seconds une portion inconnue autour de l’Altaï. Les occasions de rencontres entre petits groupes, dans le temps et dans ces espaces immenses, n’étaient peut-être pas si fréquentes.

    Autre hypothèse : les individus issus de ces croisements auraient pu être en moins bonne santé que leurs parents et moins aptes à laisser une descendance – les scientifiques parlent de « fitness ». A l’inverse, notent-ils, l’arrivée de groupes plus nombreux d’Homo sapiens en Eurasie, venus d’Afrique autour de 60 000 ans, et eux aussi capables de se reproduire avec ces populations archaïques, a pu aboutir à leur « absorption » – un autre terme pour dire disparition.

  • Paléontologie : découverte en Sibérie d’une jeune métisse de 90 000 ans
    https://www.lemonde.fr/paleontologie/article/2018/08/22/paleontologie-decouverte-en-siberie-d-une-jeune-metisse-de-90-000-ans_534514


    Cet os trouvé en 2012 dans la grotte de Denisova (Altaï) par des archéologues russes appartenait à une adolescente (Denisova 11) dont la mère était néandertalienne, et le père dénisovien.
    T. HIGHAM, UNIVERSITY OF OXFORD

    Nous sommes tous métis, issus de brassages de populations immémoriaux. Mais Denisova 11 l’est d’une manière toute singulière. Cette ado vivait il y a environ 90 000 ans en Sibérie. Elle est morte vers l’âge de 13 ans, d’une cause inconnue, et a été enterrée dans la grotte de Denisova dans les montagnes de l’Altaï, où un fragment de ses os a été trouvé en 2012.

    Son ADN a été extrait et analysé, et son génome reconstitué a stupéfié les chercheurs : sa mère était une néandertalienne, et son père un dénisovien, deux lignées humaines disparues, dont il ne subsiste que quelques traces dans le patrimoine génétique d’une partie des hommes d’aujourd’hui.

    #paywall

    • L’article original (non accessible)…

      The genome of the offspring of a Neanderthal mother and a Denisovan father | Nature
      https://www.nature.com/articles/s41586-018-0455-x

      Abstract
      Neanderthals and Denisovans are extinct groups of hominins that separated from each other more than 390,000 years ago. Here we present the genome of ‘Denisova 11’, a bone fragment from Denisova Cave (Russia) and show that it comes from an individual who had a Neanderthal mother and a Denisovan father. The father, whose genome bears traces of Neanderthal ancestry, came from a population related to a later Denisovan found in the cave. The mother came from a population more closely related to Neanderthals who lived later in Europe than to an earlier Neanderthal found in Denisova Cave, suggesting that migrations of Neanderthals between eastern and western Eurasia occurred sometime after 120,000 years ago. The finding of a first-generation Neanderthal–Denisovan offspring among the small number of archaic specimens sequenced to date suggests that mixing between Late Pleistocene hominin groups was common when they met.

      … est annoncé en une de Nature

      Mum’s a Neanderthal, Dad’s a Denisovan: First discovery of an ancient-human hybrid
      http://www.nature.com/articles/d41586-018-06004-0

      Genetic analysis uncovers a direct descendant of two different groups of early humans.
      […]
      To find a first-generation person of mixed ancestry from these groups is absolutely extraordinary,” says population geneticist Pontus Skoglund at the Francis Crick Institute in London. “It’s really great science coupled with a little bit of luck.

    • Nous sommes tous métis, issus de brassages de populations immémoriaux. Mais Denisova 11 l’est d’une manière toute singulière. Cette ado vivait il y a environ 90 000 ans en Sibérie. Elle est morte vers l’âge de 13 ans, d’une cause inconnue, et a été enterrée dans la grotte de Denisova dans les montagnes de l’Altaï, où un fragment de ses os a été trouvé en 2012.

      Son ADN a été extrait et analysé, et son génome reconstitué a stupéfié les chercheurs : sa mère était une néandertalienne, et son père un dénisovien, deux lignées humaines disparues, dont il ne subsiste que quelques traces dans le patrimoine génétique d’une partie des hommes d’aujourd’hui.

      « Notre réaction ? La surprise », raconte Benjamin Vernot, qui a participé à ces analyses à l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig, en Allemagne, la Mecque de l’étude de l’ADN ancien, dirigé par le pionnier Svante Pääbo.

      « C’était tellement fou qu’on a passé plusieurs mois à vérifier que ce n’était pas une erreur. » Les vérifications ont été jugées suffisamment solides pour que la découverte soit publiée, jeudi 23 août, dans la revue Nature.

      Précision confondante

      La grotte de Denisova est célèbre dans les cercles de la paléontologie humaine depuis qu’elle a livré un fragment d’une phalange dont l’ADN a révélé, en 2010, l’existence d’une lignée humaine inédite, à qui a été donné le nom de cette grotte.

      Cette lignée est différente des néandertaliens qui peuplaient alors l’Europe, et d’Homo sapiens qui n’allait pas tarder à supplanter toutes ces populations. Les dénisoviens ne nous sont connus que par quelques ossements et quelques dents retrouvés dans la grotte de l’Altaï : on ne sait pas à quoi ils ressemblaient, mais on a pu retrouver des fragments de leur ADN dans le génome de populations actuelles de Papouasie ou d’aborigènes australiens. Mais aussi dans celui de populations arctiques, pour lesquelles la version dénisovienne de certains gènes influençant la gestion des tissus adipeux constituerait un avantage évolutif pour résister aux grands froids.

      Mais revenons à Denisova 11. L’étude de son ADN livre des informations d’une précision confondante sur son ascendance. L’équipe de Svante Pääbo a comparé son génome à celui de Denisova 3, la première dénisovienne identifiée et datée d’environ 40 000 ans, à celui d’un néandertalien trouvé dans la même grotte, et lui vieux de 120 000 ans environ, et aussi à celui d’un Africain actuel. Cette comparaison a montré que, chez Denisova 11, 38,6 % de fragments d’ADN pris au hasard se rapprochaient des spécificités d’un génome néandertalien, et 42,3 % de celui de Denisova 3.

      Cette quasi-parité pouvait signifier deux choses : soit qu’elle appartenait à une population dont les ancêtres étaient issus d’un mélange entre néandertaliens et dénisoviens ; soit que ses propres parents appartenaient chacun à un de ses groupes. Pour l’équipe de Leipzig, c’est cette seconde interprétation qui prévaut : Denisova 11 est une métisse de première génération, sa mère était néandertalienne, son père dénisovien.

      Coexister, « au sens biblique »

      Mais son arbre généalogique est encore plus mêlé : l’analyse génétique permet de plonger dans l’ascendance de son père dénisovien – c’est la partie de l’étude réalisée par Benjamin Vernot. « Il est probable que son père dénisovien a lui-même eu un ancêtre néandertalien, voire plusieurs, dans sa généalogie, possiblement aussi loin que 300 à 600 générations avant sa naissance », écrivent les chercheurs. Vertige de la profondeur d’analyse génétique…

      Et cet héritage néandertalien viendrait d’une population différente de celle à laquelle la mère de Denisova 11 est apparentée. Celle-ci était elle-même génétiquement plus proche de néandertaliens qui ont vécu en Croatie 20 000 ans plus tard que du « Neandertal de l’Altaï » retrouvé dans la même grotte de Denisova, et lui plus vieux de 50 000 ans.

      La reconstitution de ce puzzle génétique dessine donc un monde où des lignées humaines longtemps séparées restaient interfécondes et pouvaient à l’occasion avoir une descendance aux ramifications elles-mêmes croisées des générations plus tard. Elle suggère des mouvements de population sur de vastes territoires – 6 000 kilomètres séparent la grotte croate de Vindija et celle de Denisova.

      « Ces mouvements ont longtemps été envisagés sur un axe nord-sud, commente l’archéologue Pascal Depaepe (Institut national de recherches archéologiques préventives), qui n’a pas participé à l’étude. C’était sûrement bien plus compliqué avec des mouvements latéraux, en l’occurrence est-ouest, de la Sibérie vers la Croatie. » Des mouvements dont il a étudié les indices dans du mobilier archéologique (des silex taillés), en Europe occidentale, note-t-il. « Mais la Sibérie, c’est encore plus loin ! » Il n’est pas exclu non plus que la parenté consatée entre Croatie et Altaï soit due à une migration néandertalienne ouest-est plus ancienne...

      Autre enseignement : « Cela montre que les populations préhistoriques se mélangeaient assez facilement, remarque Pascal Depaepe. Elles n’ont pas fait que cohabiter, mais se sont connues au sens biblique du terme. » « Bien sûr, on savait que cela arrivait, par des analyses génétiques antérieures, constate Benjamin Vernot. Mais trouver l’os d’un descendant direct de ces métissages, c’est très cool, et l’illustration de la force de la sérendipité » – c’est-à-dire de ces choses que l’on découvre par hasard ou par chance, une dimension qui fait partie intégrante des recherches en paléontologie, selon M. Depaepe.

      Questions de « fitness »

      « Grâce à ce type d’études la génétique rejoint enfin l’archéologie qui nous montrait de profondes convergences dans les savoir-faire et les techniques des populations néandertaliennes et Denisova, se réjouit Ludovic Slimak (CNRS, Université Toulouse Jean-Jaurès). Ces convergences sont visibles dans les traditions techniques locales de ces deux populations, mais aussi plus largement vis-à-vis des populations néandertaliennes européennes. » Même si « la profondeur ethnographique de cette histoire-là nous échappe encore, note-t-il, on voit émerger quelque chose qui ressemble à une réalité concrète de ces populations humaines. Les peuples se rencontrent, se croisent, se déplacent. »

      Ces multiples métissages bousculent une nouvelle fois la définition de ce qu’est une espèce, en principe confinée dans les frontières de l’interfécondité. Svante Pääbo et ses collègues s’étaient d’ailleurs gardés, après la découverte de Denisova 3, de proposer un nom d’espèce binominal latin, comme pour Homo sapiens ou Homo neandertlhalensis. Si ces croisements étaient possibles, pourquoi néandertaliens et dénisoviens sont-ils restés génétiquement distincts ? Dans leur conclusion, Svante Pääbo et ses collègues écrivent que les premiers habitaient l’ouest de l’Eurasie, et les seconds une portion inconnue autour de l’Altaï. Les occasions de rencontres entre petits groupes, dans le temps et dans ces espaces immenses, n’étaient peut-être pas si fréquentes.

      Autre hypothèse : les individus issus de ces croisements auraient pu être en moins bonne santé que leurs parents et moins aptes à laisser une descendance – les scientifiques parlent de « fitness ». A l’inverse, notent-ils, l’arrivée de groupes plus nombreux d’Homo sapiens en Eurasie, venus d’Afrique autour de 60 000 ans, et eux aussi capables de se reproduire avec ces populations archaïques, a pu aboutir à leur « absorption » – un autre terme pour dire disparition.

  • La Mecque compte malheureusement aussi un certain nombre de porcs

    Al-Kanz

    https://www.al-kanz.org/2018/02/10/mecque-agression-sexuelle

    Se rendre à La Mecque pour le hajj (grand pèlerinage) ou la ‘omra (petit pèlerinage) est le rêve de toute musulmane et de tout musulman.

    Pourtant ce rêve se transforme en cauchemar pour un certain nombre de femmes qui ont le malheur de n’avoir pas été prévenues de certains risques qu’elles encourent et qui subissent la perversité de prédateurs, en pleine adoration.

    Agressions sexuelles autour de la Kaaba

    Aussi ignoble et invraisemblable que cela puisse paraître, des prédateurs agressent sexuellement des croyantes, lors du tawaf (circumambulation, acte d’adoration qui consiste à tourner autour de la Kaaba) en particulier, et plus généralement lorsqu’il y a foule.

    Le sacrilège est incommensurable, l’agression sexuelle extrêmement violente, traumatisante comme l’a confié le 2 février dernier sur Facebook Sabica Khan dans un témoignage qui depuis près de dix jours secoue les réseaux sociaux.

    En plein tawaf, la jeune Pakistanaise sent une main sur sa taille. Elle croit d’abord qu’il s’agit “juste d’une innocente erreur” (“an innocent mistake”). Elle poursuit son acte d’adoration quand une main la touche de nouveau. Très mal à l’aise, explique-t-elle, elle sent alors “soudainement” lors de son sixième tawaf “quelque chose d’agressif” contre le bas du dos. L’agresseur est un frotteur !

    La foule est immense, Sabica Khan ne peut se retourner, elle continue d’avancer lentement. Arrivée à l’un des coins de la Kaaba, le coin yéménite, elle est de nouveau agressée sexuellement : quelqu’un a essayé de lui pincer les fesses.

    “J’étais littéralement pétrifiée”, témoigne-t-elle. Coincée dans la foule, elle reste sur place et regarde autour d’elle pour comprendre ce qui s’est passé, pour savoir qui a osé porter la main sur elle, qui l’a agressée sexuellement, qui plus est en un lieu aussi saint, à seulement quelques mètres de la Kaaba.

    Sabica Khan dit, à juste titre, “s’être sentie violée”. Elle ne pouvait plus parler. Persuadée que personne ne la croirait, elle n’a rien dit jusqu’à rejoindre sa chambre d’hôtel où elle a tout raconté à sa mère.

  • Beaucoup d’optimisme, peu de confiance dans l’accord Hamas-Fatah
    Omar Karmi [ ancien correspondant du journal The National à Jérusalem et à Washington, DC.]
    13 octobre 2017| The Electronic Intifada | Traduction : MR pour ISM
    http://www.ism-france.org/analyses/Beaucoup-d-optimisme-peu-de-confiance-dans-l-accord-Hamas-Fatah-article-

    C’est avec une hâte presque inconvenante que le Fatah et le Hamas, les deux principales factions palestiniennes, ont annoncé avoir conclu un accord préalable d’unité au Caire le 12 octobre, après deux jours de négociations. L’accord a été accueilli en fanfare. Mahmoud Abbas, chef du Fatah et de l’Autorité palestinienne, l’a appelé « une déclaration de la fin de la division et un retour à l’unité nationale palestinienne. » « Nous avons ouvert la porte à cette réconciliation, » a dit Saleh Arouri, chef de la délégation du Hamas au Caire.

    Les Gazaouis sont descendus en masse dans les rues de Gaza pour célébrer l’annonce avec l’espoir que l’accord apporterait à la bande côtière démunie un véritable changement qui empêcherait le désastre humanitaire majeur prédit depuis longtemps.

    Obstacles et optimisme

    Mais de réels obstacles demeurent, et il faut se garder de tout optimisme quant à la réalisation d’une avancée. Ce n’est pas le premier accord conclu en 10 ans, depuis 2007, quand le Hamas a expulsé les forces du Fatah de Gaza. En fait, il y en a eu quatre, qui ont finalement disparu dans de mutuelles récriminations : La Mecque (2007), Le Caire (2011), Doha (2012) et Gaza et Le Caire (2014). Il y eut également la Déclaration de Sanaa en 2008 et l’Accord du Caire de 2012.

    Quelques-uns des problèmes qui ont empêché la résolution des désaccords précédents ont été abordés cette fois. La question du paiement de quelques 40.000 fonctionnaires embauchés après que le Hamas ait chassé les forces du Fatah et les rémunérations versées par l’AP à d’anciens fonctionnaires pour qu’ils restent à la maison étaient parmi ces points de friction. En vertu de l’accord annoncé hier, l’AP a accepté de payer la moitié de leurs salaires, ce qui équivaut à ce qu’ils perçoivent maintenant, dans l’attente de la vérification de leurs qualifications.

    Quelques 3.000 agents de sécurité du Fatah doivent rejoindre la police de Gaza, comme première étape de reprise du contrôle de Gaza par l’AP. De plus, la garde présidentielle palestinienne doit assumer la responsabilité des points de passage de Gaza vers Israël et l’Egypte, avec supervision de l’EUBAM, agence des frontières de l’Union Européenne, à Rafah.

    Mais il n’y a aucune décision quant à ce qu’il faut faire avec l’aile militaire du Hamas, estimée à environ 25.000 hommes. La semaine dernière, Abbas a appelé le Hamas a déposé les armes, une demande qui ne sera vraisemblablement pas satisfaite. Ce qui signifie que le contrôle sécuritaire du Fatah sur Gaza, du moins à court terme, sera de pure forme.

  • Les Russes achètent un aérodrome iranien pour 2,8 mds EUR – Site de la chaîne AlManar-Liban
    http://french.almanar.com.lb/475473

    La société russe Regiontransneft a acquis un aérodrome situé dans la ville iranienne de Qom pour une somme coquette de 2,8 milliards d’euros, relate le journal local Free Zones News.

    (...)

    La partie iranienne espère que sa coopération avec Regiontransneft favorisera notamment le développement du tourisme religieux dans la région car la ville est un lieu saint du chiisme, indiquent les médias locaux.

    l’#iran c’est demain

    • Il s’agit d’un site en construction qui appartenait auparavant à un holding iranien. À l’heure actuelle, une piste et des voies de circulation sont mises en place dans l’aérodrome, selon le journal.

      L’entreprise russe envisage également de construire une gare ferroviaire et un terminal d’autobus dans la république islamique. Les investisseurs prévoient en outre de créer des centres de formation au pilotage et d’entretien des avions dans la ville de Qom, qui se trouve à 140 kilomètres au sud de la capitale, Téhéran.

    • Très intéressant article sur Qom et son pélerinage. Un peu ancien (1973) mais avec des statistiques originales : l’auteur a dépouillé le registre d’un hôtel sur un an (1968-69)…


      Fig. 4. - Arrivées à l’hôtel Bahar du 1er Mordad 1347 au 31 Tir 1348, soit 23 juillet 1968 au 22 juillet 1969

      Qom, ville de pèlerinage et centre régional, Marcel Bazin,
      Revue Géographique de l’Est, 1973, vol. 13-1 pp. 77-136
      http://www.persee.fr/doc/rgest_0035-3213_1973_num_13_1_1245

      En tout, le pélerinage de Qom serait fréquenté par environ un million de pélerins chaque année, contre deux millions à Machhad. La Mecque ne reçoit que 400 000 hâdjî, mais tous ensemble, ce qui représente une affluence très supérieure. On peut donc considérer Qom comme le troisième pélerinage du monde musulman (faute de renseignements précis sur la fréquentation de Kerbelâ), et il ne fait pas trop mauvaise figure face aux trois millions et demi de pélerins à Lourdes.

      J’ajouterais un témoignage un poil plus récent : les palissades de Bakou sont recouvertes d’affiches proposant le pélerinage à Qom.

      Enfin, « les Chinois » ont bien acheté 50% de l’aéroport de Toulouse (8 M de passagers annuels) pour 300 M€ en 2015…

    • De 1962, année de son indépendance, et jusqu’en 1974, l’Algérie aide activement les mouvements anticoloniaux et les révolutionnaires du monde entier. Avec son sens de la formule, Amilcar Cabral, le fondateur du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) qualifiera le pays de « Mecque des révolutionnaires ». Dirigée par le tandem Ahmed Ben Bella (à la présidence) et Houari Boumediene (au stratégique ministère de la Défense), l’Algérie jouit alors du prestige d’une indépendance acquise par les armes. Suivant l’inspiration de Fidel Castro et du Che, qui réserveront à Cuba un accueil triomphal à Ahmed Ben Bella, le pays s’impose comme le leader des aspirations des peuples du tiers-monde. Le régime apporte un soutien total aux opposants qui viennent à lui, aussi bien moral que diplomatique et financier.

      Du Che aux Black Panthers

      Grâce à un habile montage d’archives, ce film revisite la décennie prodigieuse, et méconnue, au cours de laquelle la plupart des opposants à la colonisation et au racisme, du Che aux Black Panthers – en passant par les indépendantistes bretons ! –, feront escale dans une capitale algérienne effervescente, rebaptisée « Alger la rouge ». Même après le coup d’État de Boumediene en 1965, le pays poursuivra sur cette lancée. Si cette politique finira par évoluer au mitan des années 1970, elle restera un sujet de fierté pour le peuple algérien. Après sa libération, en 1990, près de trente ans après s’être entraîné avec les fellagas, Nelson Mandela leur rendra un vibrant hommage et déclarera : « L’Algérie est mon pays. »

      http://www.arte.tv/fr/videos/055150-000-A/alger-la-mecque-des-revolutionnaires-1962-1974
      #Algérie #Ernesto_Guevara #décolonisation #OLP #Nelson_Mandela

  • Changement d’heure : la #Turquie préfère la Mecque à Bruxelles
    http://fr.myeurop.info/2016/10/30/changement-d-heure-la-turquie-pr-f-re-la-mecque-bruxelles-14822

    P margin-bottom : 0.21cm ; A la faveur d’un décret officiel, la Turquie va conserver définitivement l’heure d’été. Une nouvelle qui réjouit les conservateurs religieux, mais inquiète les milieux économiques turcs.

    P margin-bottom : 0.21cm ; lire la suite

    #Insolites #Chypre #Union_européenne #changement_d'heure

  • La Turquie ne vivra plus à l’heure de l’Europe
    http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2016/10/28/la-turquie-ne-vivra-plus-a-l-heure-de-l-europe_5022158_4497271.html

    En conservant l’heure d’été toute l’année, la Turquie a choisi de se mettre au rythme des pays du Golfe. Au grand dam des hommes d’affaires et des amateurs de ballon rond.

    Inquiétude aussi dans le monde du football. « Imaginons un match Angleterre-Turquie disputé à Londres. Il débutera à 21 h, selon l’horloge britannique, soit minuit à Istanbul. Donc je devrai attendre minuit pour le suivre à la télé. Où est l’économie d’énergie ? », vitupère Selim Gunes, un maçon du quartier de Besiktas, fan du club du même nom, dont le stade, refait à neuf, s’impose face au Bosphore. Sans parler des effets néfastes sur l’horloge biologique des joueurs, dont les performances pourraient s’en ressentir.

    Alignement sur La Mecque et Médine

    D’autres se réjouissent, les masses pieuses et conservatrices qui servent de socle au Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur, au pouvoir depuis 2002), jubilent à l’idée de vivre à l’unisson avec les frères du Golfe et de l’Arabie saoudite.

    Si tant est que les « masses pieuses » ne soient pas fan de foot ! Quelle caricature de la société turque !!

    • Mais l’effet le plus surprenant du gel horaire est attendu à #Chypre, l’île de la Méditerranée qui vit divisée depuis 1974. Au nord de l’île, la République turque de Chypre du Nord (RTCN), autoproclamée, reconnue seulement par la Turquie, a annoncé son intention de vivre à l’heure d’Ankara tandis que, au sud, la République de Chypre, membre de l’UE depuis 2004, restera à l’heure de Bruxelles.

      ça c’est beaucoup plus drôle que les effets néfastes sur l’horloge biologique des joueurs de ballon.

  • La résolution de l’UNESCO sur Jérusalem : La vérité cachée - Wikistrike
    http://www.wikistrike.com/2016/10/la-resolution-de-l-unesco-sur-jerusalem-la-verite-cachee.html

    La (folle) idée d’amener les juifs du monde entier à quitter leurs patries, pour s’établir sur une terre (palestinienne) occupée en “s’inventant un peuple juif” est le véritable théâtre de l’absurde.”

    Dans une récente et exceptionnellement dure et osée résolution de l’UNESCO sur les sites historiques de la vieille ville de Jérusalem, Israël y est explicitement nommé, et à plusieurs reprises, comme “la puissance d’occupation”, le mur occidental (dit mur des lamentations) est mentionné de son nom arabe, la place Al-Bourak et le Mont du Temple comme Al Haram Al Sharif. En d’autres termes, après des années de recherches et d’enquêtes L’United Nations Educational. Scientific and Cultural Organization (UNESCO) a échoué de trouver des racines originelles, historiques réelles juives à la vieille ville de Jérusalem. N’est-ce pas choquant ? Comment cela peut-il être vrai ? Oh, vous allez être surpris…

    Le comité exécutif de l’UNESCO s’est réuni à Paris à partir du 4 octobre courant. Après une semaine d’étude attentive et de délibération, l’UNESCO a décidé qu’il n’y avait aucune connexion juive avec Jérusalem et le Mont du Temple. Le vote de la résolution qui fut soumise par l’Algérie, l’Egypte, le Liban, le Maroc, Oman, le Qatar et le Soudan, avait été repoussé depuis le mois de juillet. Quoi qu’il en soit, une résolution similaire avait été approuvée en avril courant.

    26 pays se sont abstenus tandis que 24 pays ont soutenu l’initiative, 6 pays ont voté contre : les Etats-Unis, la GB, la Lithuanie, les Pays-Bas, l’Estonie et l’Allemagne.

    La résolution “condamne fermement les agressions croissantes israéliennes et les actions illégales entreprises dans Jérusalem-Est. Elle déplore également les mesures israéliennes refusant aux musulmans un accès à leur site sacré d’Al Aqsa / mosquée Al-Haram al Sharif et demande à Israël, la puissance d’occupation, de respecter le status quo historique et d’immédiatement cesser ces mesures.”

    Lisez le texte complet de la décision de l’UNESCO here.

    Le premier ministre israélien Netanyahou a répondu en disant : “Le théâtre de l’absurde continue avec l’UNESCO et aujourd’hui, l’organisation a rendu une de ses décisions les plus bizarres. En disant qu’Israël n’a pas de connexion avec le Mont du Temple et le mur occidental, c’est comme dire que la Chine n’a pas de connexion avec la Grande Muraille ou l’Egypte avec les pyramides.”

    “De manière évidente, ils n’ont jamais lu la bible, mais je conseillerais aux membres de l’UNESCO de visiter l’arche de Titus à Rome, où ils pourront constater ce que les Romains amenèrent à Rome après qu’ils aient eu détruit et pillé le Mont du Temple il y a 2 mille ans” a ajouté Netanyahou.

    De prime abord, ce qu’a dit Mr Netanyahou semblerait être tout à fait persuasif et d’un grand bon sens, Mais en fait non. De plus, la résolution de l’UNESCO n’est ni politisée, ni biaisée.

    En fait, le parallèle que fait Mr Netanyahou n’est pas valide. Le lien des peuples égyptien et chinois avec les pyramides et la grande muraille est essentiellement fondé sur leur histoire commune et leur culture en tant que nation et groupe ethnique, ainsi le lien culturel est absolument indiscutable.

    Le Mont du Temple (s’il y a effectivemert eu une telle chose en Palestine…) n’est important pour les juifs que comme La Mecque l’est pour les musulmans du monde entier.

    Tout comme il serait ridicule d’entendre que les musulmans d’Indonésie clâment des droits historiques sur La Mecque, juste parce qu’ils sont musulmans (ou nouvellement convertis à l’Islam), ce serait la même chose que de voir les juifs européens clâmer des droits historiques sur Jérusalem.

    En bref, le judaïsme est une religion dont les croyants ne devraient avoir aucun droit historique sur la terre de leurs sites saints et sacrés.

    Tout comme les chrétiens latins ne peuvent pas (et ne devraient pas) clâmer le “Vatican” comme leur patrie historique, les juifs européens ne le peuvent pas non plus pour Jérusalem.

    A l’encontre des Egyptiens et des Chinois, les juifs ne sont pas une nation ou un groupe ethnique qui a une culture et une histoire commune. Shimon Perès, l’ancien président qui vient de mourir était un juif européen né en Pologne qui ne serait jamais venu en Palestine en première instance.

    Et pourtant, non seulement Pérès (né Szymon Perski) vint en Palestine, mais il y a vécu suffisamment longtemps pour s’assurer que la très vaste majorité du peuple natif de l’endroit ait été virée à grand renfort de force brutale et de diplomatie trompeuse. Pour cela, Shimon Pérès, un criminel de guerre par essence, a été enterré en Palestine comme héros national d’Israël.

    Les juifs qui furent conquis par l’empereur romain Titus étaient une petite communauté qui habitait à une époque une partie de Jérusalem il y a deux mille ans. La perception de longue durée qu’après cela il y eu une diaspora juive n’est qu’un mythe ; les Romains n’ont exilé personne de Palestine, encore moins la communauté juive. Les descendants de ces anciens juifs sont plus que probablement les musulmans et les chrétiens de la Palestine moderne.

    L’état israélien moderne est fondé sur la croyance en “un peuple juif” en tant que nation unifiée, établie dans les temps bibliques, dispersée par Rome, forcée à l’exil pendant 2000 ans et retournée en terre promise.

    Mais d’après l’historien israélien Schlomo Sand, il n’y a pas eu d’exil, et comme il le montre par une dense analyse archéologique, historique et scientifique, il est absurde de parler aujourd’hui de “peuple d’Israël”. Du moins pas si par cela vous voulez dire les juifs.

    Les juifs qui ont récemment migré d’Europe vers Israël sont des descendants des Khazars (Khazars,) et s’ils sentent le mal du pays, alors ils feraient bien mieux de s’installer en Ukraine, en Russie (ou en Pologne dans le cas de Pérès), mais certainement pas en Palestine.

    Les juifs sont comme les musulmans et les chrétiens : ils viennent en toutes couleurs, tailles et cultures du monde entier. L’idée (folle) d’amener les juifs du monde entier à quitter leur pays, de s’installer en terre (palestinienne) occupée et “de s’inventer” un peuple juif est le véritable “théâtre de l’absurde”.

    Dans une réponse angoissée à la résolution (attendue) de l’UNESCO, le ministre israélien des affaires étrangères a fait publier une brochure de la connexion historique juive à Jérusalem, qui a été distribuée aux 120 délégués permanents à l’UNESCO dont les pays ont des relations diplomatiques avec Israël. Mise en place de choix dans la brochure se tient une photo de l’arc de triomphe de Titus qui commémora la conquête de Jérusalem par l’empereur romain en 70 EC. Gravé sur l’arc se trouve un menorah ou candélabre à sept branches, largement vu et compris comme un symbole hébraïque.

    Il est bien vrai que l’empereur romain a mené une énorme armée et a conquis l’ancienne ville de Jérusalem. De fait, Titus laissa Jérusalem en totales ruines.

    “Maintenant les Romains ont mis le feu aux extrémités de la ville [banlieues] et les brûlèrent et ils démolirent complètement ses murs [de Jérusalem]” Josephus (guerre VI. 9,4.)

    Les chrétiens connaissent les quatre prophéties de Jésus dans le Nouveau Testament disant qu’il n’y aurait plus une pierre se tenant sur une autre, ni au temple et ses murs, ni même de la ville de Jérusalemm et de ses murs (Mathieu, 24:1,2 ; Marc 13:1,2 ; Luc 19:43,44 et 21:5,6). Mais aussi étrange que cela puisse paraître, les murs entourant Al Haram Al-Sharif demeurent dans toute leur gloire passée et leurs pierres d’Hérode et pré-Hérode de plus de 10 000 ans, toujours solidement ancrés en place dans leurs fondations mêmes. Si ces pierres sont celles du Temple, alors les prophéties de Jésus peuvent être sérieusement mises en doute et n’ont aucune valeur historique ni aucun mérite au gré de toute analyse par des observateurs intelligents et non biaisés.

    D’après les témoignages de témoins occulaires de la campagne impitoyable de Titus, absolument tout dans la vieille ville de Jérusalem fut aplati, absolument rien ne resta debout : les marchés, ls bâtiments officiels, les maisons et bien sûr le temple juiif et les murs qui l’entouraient. Donc, si cela était le cas (historique), alors qu’est-ce que c’est que cet énorme mur que l’Israël moderne appelle le “Mur Occidental” ?

    Ce que Mr Netanyahou n’a pas mentionné, et je suis certain que les historiens sionistes le savent parfaitement, c’est que Titus a démoli PRESQUE tous les bâtiments qui se tenaient à l’endroit de la vieille ville de Jérusalem, tous sauf une construction : sa forteresse militaire romaine.

    Ce que nous avons été amenés à connaître comme étant le mur occidental n’est qu’un des murs toujours en place de la forteresse romaine : alias Fort Antonia.

    L’archéologue et auteur américain, le professeur Ernest L. Martin (1932-2002) a fait des fouilles archéologiques dans l’Est de Jérusalem. Dans son livre controversif “The Temple that Jerusalem Forgot”, publié en 1999 et suivant son travail de terrain exensif, le Dr Martin a conclu que les sites saints musulmans, la mosquée Al Aqsa et le dôme de pierre ne sont pas construits sur les ruines du Mont du Temple.

    Plusieurs autres historiens, incluant le professeur Benjamin Mazar, ancien président de l’Hebrew University, sont parvenus à une conclusion similaire, à savoir que les 45 acres de terre connus dans le monde musulman comme Haram Al-Sharif depuis 638 EC sont en fait une forteresse romaine construite par le roi Hérode et que le “mur des lamentations” juif (ou mur occidental) n’a jamais fait partie du second temple détruit en 70 EC.

    En fait, si vous y pensez bien, la résolution de l’UNESCO sur Jérusalem n’est pas une résolution aussi choquante que de connaître la vérité sur ce soi-disant “mur occidental”. Je veux dire que découvrir soudainement que des millions de juifs dans le monde ont prié et se sont lamentés sur un mur romain païen est incroyablement douloureux. Les archéologues ne peuvent pas montrer de manière conclusive de pierres appartenant au second temple, encore moins le premier. Tout autant douloureux est le fait que les experts et les historiens commissionnés par l’UNESCO n’ont pas réussi à trouver une quelconque connexion juive à l’endroit que les sionistes appellent le “Mont du Temple”. L’historicité du site a commencé avec la mosquée Al Aqsa qui était à l’origine une toute petite maison de prière construite par le calife Oumar. Elle fut reconstruite et étendue par le calife de l’Oumayyadh Abd al-Malik et finie sous son fils Al-Walid en 705 EC. Que vous l’aimiez ou pas, c’est ce que les archives historiques anciennes nous disent au sujet de cet ancien site.

    Une fois de plus, un bon nombre de personnes trouvera ces nouvelles révélations quelque peu perturbantes, car comme l’a si bien dit Mr Netanyahou, la bible raconte une toute autre histoire. La bible dit que le Temple Juif aussi bien que toutes les histoires des Israélites se sont passées à Jérusalem. La bible peut-elle avoir tort ?

    Elle n’a pas tort, mais cela revient au comment le monde en est venu à l’interpréter, le livre et ses histoires. En premier lieu, la bible n’a jamais rien dit au sujet de la Palestine, mais cela fut rendu très clair dans le livre que la terre des anciens Israélites était appelée “Canaan”

    En d’autres termes, ce que la bible (hébraïque) mentiona de manière répétitive comme étant “Jérusalem”, n’est pas situé géographiquement sur la terre ancienne de Palestine.

    Par conséquent, toutes les histoires israélites comme celles d’Abraham, de David, de Salomon et de Moïse, se sont déroulées sur une autre terre, loin de la Palestine et de ce qu’est l’”Israël” des temps modernes. C’est sur cette terre ancienne que le premier temple des Israélites s’est tenu à cette époque.

    Ceci n’est en rien une théorie de la conspiration, mais simplement la vérité cachée. Pour vous aider à digérer ces nouvelles révélations choquantes, stimulons un peu votre pensée critique avec quelques faits historiques qui vont vous aider à différencier la Palestine de Canaan.

    Dès la fin de l’âge du bronze (1150 AEC), la terre qui s’étendait de la Méditerranée à la rivière Jourdain était connue sous le nom de “Peleset” dans les archives égyptiennes et “Pilitsu” dans les archives assyriennes.
    La première claire utilisation du terme de Palestine pour se référer à cette zone entre la Phénicie et l’Egypte fut au Vème siècle AEC dans la Grèce ancienne, lorsque Hérodote écrivit au sujet d’un district de la Syrie appelé Palaistiné dans “Les Histoires”. De manière intéressante, dans ses archives historiques, Hérodote n’a jamais mentionné avoir vu ou même entendu parler de quelques juifs que ce soit ou de leur Temple.
    En 332 AEC, lorsqu’Alexandre le Grand conquît toute la côte méditerranéenne orientale, les villes qu’il conquît comme Tyre, Gaza et Jérusalem étaient référées en tant que villes phéniciennes et non pas cananéennes.
    Lorsque l’empereur Titus conquît Jérusalem, toute le territoire était appelé “Palastina” et non pas Israël ou Canaan. Après le siège de 70 EC et avant la révolte juive de 132 EC (Bar Kokhba), Jérusalem fut reconstruite et renommée “Aelia Capitolina” par les Romains. Ce nom resta jusqu’à la conquête islamique de 638 EC. Ensuite, et jusqu’à aujourd’hui, elle fut toujours appelée “Quds” par les Arabes.
    L’endroit que les esclaves israélites ont conquis après leur exode est bibliquement appelé “Canaan”.

    Si, historiquement parlant, la terre de l’ancienne Palestine était, à un moment des temps anciens, réferée comme étant Canaan, alors nous pourrions avoir une base, un fond commun pour considérer la “Jérusalem” moderne comme la ville biblique de David et Salomon.

    Mais jamais la Palestine ne fut appelée Canaan et jamais Jérusalem n’a été la ville de David. “Canaan” est un terme biblique qui a été projeté frauduleusement par les érudits occidentaux biaisés sur la terre de Palestine.

    Ce qui est absurde n’est pas la résolution de l’UNESCO ; mais pendant tout ce temps, notre (fausse) lecture de l’histoire biblique et de celle de l’ancien Proche-Orient.

    Dr. Ashraf Ezzat 

     

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    url de l’article original : http://www.veteranstoday.com/2016/10/20/unesco-resolution-on-jerusalem-the-hidden-truth

    Traduit de l’anglais par Résistance 71

  • Déclaration de la Directrice générale de l’UNESCO sur la Vieille ville de Jérusalem et ses remparts, Patrimoine mondial de l’UNESCO | Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture
    14.10.2016 - UNESCOPRESS
    http://www.unesco.org/new/fr/media-services/single-view/news/statement_by_the_director_general_of_unesco_on_the_old_city-1

    Paris, 14 octobre – « Comme je l’ai rappelé à maintes reprises, et encore récemment à l’occasion de la 40ème session du Comité du Patrimoine mondial, la Vieille ville de Jérusalem est la ville sacrée des trois monothéismes, le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam. C’est au titre de cette diversité et de cette coexistence religieuse et culturelle que la ville a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Le patrimoine de Jérusalem est indivisible, et chacune de ses communautés a droit à la reconnaissance explicite de son histoire et de son lien avec la ville. Nier, occulter ou vouloir effacer l’une ou l’autre des traditions juive, chrétienne ou musulmane revient à mettre en péril l’intégrité du site, contre les raisons qui justifièrent son inscription sur la Liste du patrimoine mondial.

    Nulle part ailleurs qu’à Jérusalem les traditions et patrimoines juifs, chrétiens, musulmans, s’imbriquent à ce point et se soutiennent les uns les autres. Ces traditions culturelles et spirituelles s’appuient sur des textes et des références, connus de tous, qui font partie intégrante de l’identité et de l’histoire des peuples. Dans la Torah, Jérusalem est la capitale du Roi des juifs David, où Salomon construisit le Temple qui abrita l’Arche d’Alliance. Dans l’Evangile, Jérusalem est le lieu de la passion et de la résurrection du Christ. Dans le Coran, Jérusalem est la destination du voyage nocturne (Isra) que le prophète Mohammed fit depuis la Mecque jusqu’à la Mosquée Al Aqsa.

    Dans ce microcosme de notre diversité spirituelle, des peuples différents fréquentent les mêmes lieux, parfois sous des noms différents. La reconnaissance, l’usage et le respect de ces noms sont essentiels. La Mosquée Al Aqsa / Al-Haram-al-Sharif, sanctuaire sacré des musulmans, est aussi le Har HaBayit – ou Mont du Temple – dont le Mur Occidental est le lieu le plus sacré du Judaïsme, à quelques pas du Saint Sépulcre et du Mont des Oliviers révérés par les Chrétiens.

    La valeur exceptionnelle universelle de la ville, qui lui a valu d’être inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, tient à cette synthèse, qui est un appel au dialogue, non à la confrontation. Nous avons une responsabilité collective qui consiste à fortifier cette coexistence culturelle et religieuse, par la force des actes, et aussi par la force des mots. Cette exigence est plus forte que jamais, pour apaiser les divisions qui portent atteinte à l’esprit multiconfessionnel de la ville.

    Lorsque ces divisions rejaillissent sur l’UNESCO, une Organisation dédiée au dialogue et à la recherche de la paix, elles l’empêchent de mener à bien sa mission. La responsabilité de l’UNESCO est de faire vivre l’esprit de tolérance et de respect de l’histoire, et c’est mon engagement quotidien en tant que Directrice générale, auprès de tous les Etats Membres. Je m’emploierai à cette tâche en toutes circonstances car c’est notre raison d’être : rappeler que nous formons une seule humanité et que la tolérance est la seule voie pour vivre dans un monde de diversité. »

  • Fernand Lopez Owonyebe, le coach qui façonne l’élite tricolore du MMA en attendant sa légalisation
    http://www.liberation.fr/sports/2016/09/26/fernand-lopez-owonyebe-zero-tracas_1511247

    (…) son plus beau coup hors de la cage, il y a un an. Avec deux associés et l’aide d’une avocate, il dépose en préfecture un épais dossier pour organiser un gala - cage incluse - dans l’enceinte du Cirque d’hiver. Coup de poker : soit l’administration bloque et la fine équipe va au tribunal plaider sa cause, soit la demande passe inaperçue et l’événement a lieu, sachant que, depuis 2014, tout silence de l’administration vaut accord. C’est la deuxième option qui se produit. Salle comble, aucun débordement. « Roulé dans la farine », Thierry Braillard fulmine. Lopez assume : « On a suivi la loi. Cet événement, ce n’était pas du business. On a perdu presque 50 000 euros. C’était un acte politique. » Jurisprudence est faite. Matignon commande une mission parlementaire pour clarifier l’embrouille. Finalement, la stratégie de Lopez s’avère gagnante : les deux députés missionnés prônent désormais la légalisation du #MMA dans un rapport qui sera rendu public mi-octobre.

    Lopez est loin d’être le nervi bas du front dont rêveraient ses détracteurs. Formé à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) et titulaire de quatre diplômes d’Etat dans autant de sports de combat, cet ingénieur en électrotechnique intellectualise la castagne quitte à se lancer dans un exposé sur le « continuum stable-instable », jusqu’à amener la conversation à un stade d’abstraction où une droite dans les gencives sonne comme la solution à une équation mathématique. Peut-être l’héritage de deux parents profs.

    #violence #sport_de_combat #idées #art_martial

    • On est allé “rêver plus grand” à la MMA Factory, la Mecque française du free fight
      http://www.telerama.fr/sortir/on-est-alle-rever-plus-grand-a-la-mma-factory,-la-mecque-francaise-du-free-

      La France est en effet le seul pays avec la Norvège à continuer d’interdire les compétitions de MMA. Et ce malgré près de 50000 pratiquants dans l’hexagone. Le blocage provient principalement de la possibilité qu’un combattant a de frapper son adversaire lorsque celui-ci se retrouve par terre. Les aficionados de la discipline répliquent que dans certaines situations, l’un des deux combattants a un réel intérêt tactique à amener le combat au sol.

      De rapports parlementaires en débats médiatisés, les deux parties ferraillent depuis plusieurs années sans réussir à trouver une issue. Du coup, les professionnels français s’entrainent ici mais combattent à l’étranger. « C’est une question de décision politique » tranche Lopez sur ce sujet brûlant. D’aucuns espèrent que le feu vert de la légalisation soit donné par l’actuelle ministre des sports. Contrairement à ses prédécesseurs, Laura Flessel connaît en effet la discipline pour l’avoir pratiquée alors qu’elle était encore escrimeuse. Reste que la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques 2024 a visiblement ralenti l’avancée du dossier.

  • Un labo pour la Mecque : l’inquiétant projet de la France en Arabie saoudite
    http://www.brujitafr.fr/2016/08/un-labo-pour-la-mecque-l-inquietant-projet-de-la-france-en-arabie-saoudite

    L’Institut Pasteur envisage d’aider Riyad à se doter d’un laboratoire biologique de haute sécurité. Pour satisfaire son nouvel ami saoudien, le gouvernement laissera-t-il faire, quitte à prendre un risque inconsidéré ? François Hollande participe mardi...

  • LE POINT DE VUE DE GEORGES CORM – LES GRANDES PROBLÉMATIQUES DU MOYEN-ORIENT AUJOURD’HUI. PREMIÈRE PARTIE
    http://www.lesclesdumoyenorient.com/Le-point-de-vue-de-Georges-Corm-Les-grandes-problematiques-du-

    LE POINT DE VUE DE GEORGES CORM – LES GRANDES PROBLÉMATIQUES DU MOYEN-ORIENT AUJOURD’HUI. SECONDE PARTIE
    http://www.lesclesdumoyenorient.com/Le-point-de-vue-de-Georges-Corm-Les-grandes-problematiques-du-

    ... cette histoire de #sunnites et de #chiites est aussi montée de toutes pièces. Là encore on a des documents américains qui montrent très bien que quand le gouvernement américain a réalisé qu’il s’embourbait en Irak sans atteindre ses objectifs de changements de régime en Syrie et en Iran, il a dit qu’il allait faire feu de tout bois pour attiser la rivalité sunnites-chiites à l’échelle régionale. Vous avez un article de Seymour Hersh formidablement documenté sur ce sujet. Du côté des #Arabes eux-mêmes, je parlais avant d’une dynamique d’échec qui s’est instaurée à partir des années 60, maintenant c’est une dynamique d’autodestruction.

    L’#Arabie_saoudite porte une responsabilité très lourde. Dans le story-telling (ou récit canonique consacré) qu’on a dans les médias et même dans beaucoup de productions académiques, on nous dit que tout cet islamisme radical a été produit par les Républiques laïques totalitaires. C’est une thèse absurde quand on connaît la généalogie de ces mouvements qui sont à rattacher à la politique de l’Occident et à la montée en puissance de l’Arabie saoudite, qui n’est pas séparable du #wahhabisme, lequel wahhabisme a prêché lui-même la violence depuis la fin du XVIII° siècle. Ce n’est même pas une école reconnue parmi les quatre écoles juridiques musulmanes. Le hanbalisme, l’école la plus rigoureuse parmi celles-ci, à laquelle les Saoudiens disent être rattachés, ne va pas aussi loin que le wahhabisme.

    Toute cette destruction du patrimoine, y compris islamique, le wahhabisme l’a pratiquée dès son apparition. A La Mecque, les vieux quartiers où le Prophète a vécu ont été détruits pour construire à la place des hôtels de luxe. Les Bouddhas de Bamiyan détruits par les Talibans, les dégâts archéologique faits à Mossoul et à Palmyre par le prétendu Etat islamique, de même que la destruction du buste d’al-Moutanabbi en Syrie, le grand poète de l’Islam classique, aujourd’hui les ravages sur le sublime patrimoine architectural du Yémen faits par l’Arabie saoudite : tout cela ressort de la même dynamique wahhabite, couverte et légitimée par les interventions des membres de l’#OTAN, sous la direction des #Etats-Unis.

    • Au nom de tous les morts

      Une poignée de vivants redonne une dignité aux migrants ayant péri aux frontières gréco-turques.

      Il se tient droit, immobile et ferme ses yeux sombres. Une pluie régulière trempe ses mains qui se lèvent au ciel. Il entonne une prière en arabe, ce matin gris de janvier. Mustafa Dawa est seul au milieu d’un champ cerné d’oliviers perdu dans la brume de Kato Tritos, dans le sud de Lesbos.

      Cette terre qu’il connaît par cœur, il y consacre désormais sa vie. En quelques années Mustafa l’a transformée en cimetière. Face à lui se dressent des dizaines de monticules de terre retournée. Des tombes, celles des migrants décédés en ayant voulu venir depuis la Turquie voisine, séparée par un bras de mer.

      Le dernier enterré est un petit Afghan de 10 ans, mort en décembre, piétiné lors d’un mouvement de panique dans un bateau pneumatique. « Je l’ai mis en terre selon le rite musulman », regard tourné vers la Mecque, corps enveloppé d’un linceul, comme les autres résidents du cimetière. Mustafa Dawa montre du doigt sa sépulture à droite, petite montagne de terre mouillée. « On reconnaît les dernières tombes car moins de végétation y a poussé ». Au centre, les tombes les plus anciennes sont recouvertes d’herbes folles. Il en compte aujourd’hui une centaine.

      C’était il y a deux ans et demi mais pour lui c’était hier. Une succession de naufrages, l’indignation et la naissance de ce cimetière. Printemps 2015. Les bateaux gonflables surchargés affluent chaque jour au nord de l’île, à quelque douze kilomètres de la Turquie. À bord, des hommes, femmes, enfants, venus de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan...

      L’île aux airs idylliques, dominée par les collines verdoyantes et encerclée d’une mer azur, devient une escale tragique pour près de 600 000 migrants en quête d’Europe. Lesbos est dépassée, les services d’accueil inexistants, les réfugiés qui fuient la misère en retrouvent une autre.

      Un peu perdu au milieu de ces drames, Mustafa Dawa, étudiant en philosophie grecque de 27 ans, est venu du continent pour aider une ONG comme traducteur en arabe. Puis vient octobre, noir. « Ce mois-là, il y a eu trois naufrages. Le cimetière de Mytilène était plein. En plus, les responsables n’y faisaient pas de rituel musulman pour les défunts ». La morgue de Mytilène, aussi, est surchargée. Mustafa a la mémoire des chiffres morbides :

      Environ 80 personnes sont restées dans cette morgue, dont 46 dans un container à côté de l’hôpital pendant 38 jours.

      Mustafa Dawa, traducteur pour une ONG

      « On parle là de dignité »

      Ce container blanc hante toujours aujourd’hui Mustafa. « Les corps étaient entreposés dans des positions déstructurées, nus, raconte-t-il écœuré. Personne n’en parlait, ni les politiques ni les associations ».

      Il croise alors le chemin d’une Syrienne venue d’Allemagne. « Elle cherchait sa sœur et ses enfants. Elle avait une photo de celle-ci, mais c’était très difficile de l’identifier ». Mustafa finit par la trouver « dans le container… reconnaissable seulement grâce à une cicatrice qu’elle portait sur le corps ». Les vagues rejettent sur les plages de galets des cadavres souvent abîmés par la mer.

      La colère de Mustafa se mélange à sa sidération. « Je ne pensais qu’à ça, à ce container, je ne pouvais plus manger, plus dormir, il fallait que je fasse quelque chose ». Il a choisi de leur donner un lieu pour inhumer ces naufragés.

      l se tourne vers la municipalité de Mytilène pour obtenir un terrain. Elle lui demande d’attendre « des autorisations ». Mais il y a urgence, dit Mustafa. « Les questions politiques je m’en fiche, on parle là de dignité ». Un adjoint au maire, George Katzanos, pleure lorsque Mustafa lui décrit ce container. Il lui octroie finalement un champ d’oliviers, à vingt minutes de Mytilène où Mustafa va mettre en terre, à la chaîne.

      En sept jours, en novembre, j’ai enterré 57 personnes. Depuis, je fais ça régulièrement.

      Mustafa Dawa

      Entre 2015 et 2018, Mustafa organise « 96 funérailles ». Quelques familles viennent, d’autres le contactent aussi lorsqu’elles cherchent des proches. « Ce n’est pas mon travail, mais je ne partirai pas de Lesbos tant que le cimetière ne sera pas reconnu et légal. Le gouvernement doit faire venir un imam ». Mustafa explique qu’ « un propriétaire du village veut (le) poursuivre en justice pour fermer le cimetière ».

      Pour cet Égyptien, comment « imaginer un seul instant » déplacer ces tombes ? « Parfois, il y a deux enfants dans une même sépulture. J’ai aussi dû enterrer un homme sans tête à côté d’une autre personne… Je ne voulais pas le laisser seul ».
      Enfouis dans le sable, gisant sur le rivage

      Alexandros Karagiorgis, lui aussi, est resté médusé devant ce corps sans tête. Celui qu’il a ramassé dans un mélange de vase et d’eau, un jour d’octobre 2015. « C’est quelque chose que tu ne peux pas oublier, tu le gardes toute ta vie », exprime ému ce responsable des pompes funèbres pourtant « habitué aux morts ». Deux ans et demi après ce jour, Alexandros Karagiorgis parle vite, dans le désordre et sans silences.

      Fin 2015, il sillonne les côtes de l’île à la recherche des défunts pour les acheminer à la morgue de Mitylène. Les gardes-côtes l’appellent, lui indiquent la présence des morts. Avec sa camionnette, l’homme de 59 ans arpente les routes sinueuses jusqu’à la mer, puis guette les groupes de mouettes dans le ciel. « Elles tournoient autour des cadavres, cela indique leur présence ». Recrachés par les vagues, les naufragés décédés « sont éparpillés », dit-il, « parfois enfouis dans le sable, gisant sur les rivages ou bloqués sur des rochers au loin ».

      Les corps sont déformés par l’eau. Il montre sur son téléphone portable le tronc d’un enfant de 9 ans retrouvé en janvier 2016, boursouflé, méconnaissable.

      Je prenais des photos des cadavres pour les gardes-côtes. J’ai vu de tout. Des femmes, des enfants, des hommes. Un jour j’ai pris le bras d’un homme, il est resté dans ma main. J’ai vu des gens sans bouche, sans yeux…

      Alexandros Karagiorgis, entrepreneur de pompes funèbres

      Sans répit, il travaille « sans penser », des allers et retours incessants entre plage et morgue. « Une fois, j’ai ramené 19 personnes dans la même journée, j’ai cru défaillir. J’ai dû embaucher quatre personnes pour m’aider. Parfois il y avait tellement de corps que je les ai gardés quelques jours dans mes frigos, aux pompes funèbres ».

      Trois ans après, lui aussi vit avec ces fantômes, et ses dettes. « J’ai perdu beaucoup d’argent, je n’ai jamais été payé par la municipalité pour ce que j’ai fait », s’énerve-t-il. La mairie n’a pas répondu à nos sollicitations. Alexandros rappelle que les « sacs pour emballer les corps coûtent 30 euros. Frontex (l’agence européenne des gardes-côtes) m’en a donné 15 ou 20, le reste je les ai financés moi-même et réutilisés ».

      Aujourd’hui, il affirme qu’on « lui a dit d’aller en justice pour être payé ». Il n’ira pas. « Trop cher ». « Tout le monde ne peut pas faire ce travail, il faut avoir des sentiments et paradoxalement de la compassion pour les victimes et les familles. Il faut pouvoir montrer du respect aux morts ». Pour lui « l’Europe et les politiques n’en n’ont aucun, conclut-il amer. Ils n’ont jamais donné d’argent pour ces funérailles. Alors qu’il doit y avoir une dignité pour ces gens ».

      Une simple plaque de marbre

      Alexandros Karagiorgis a ramassé plus de 90 corps. Ils sont au cimetière informel de Mustafa Dawa. Sur chaque tombe, une plaque de marbre offerte par un artisan du coin, avec l’âge, le jour estimé du décès, et lorsque cela est possible, le nom.

      Sur certaines plaques la mention Agnosto (άγνωστο) pour les anonymes. Eux n’ont malheureusement qu’un numéro, celui du protocole d’identification, donné par le médecin légiste de Lesbos Théodoros Noussias. « Les corps étaient acheminés ici, des policiers prenaient ensuite des photos, puis on procédait à l’analyse ADN », détaille-t-il.

      L’échantillon est ensuite envoyé au laboratoire d’Athènes. « Si les familles recherchent leurs proches, elles contactent la Croix-Rouge, et s’organisent pour donner de leur côté leur ADN à leur ambassade, qui le transmet en Grèce pour faire des comparaisons ».

      Certains n’ont jamais été identifiés, les Agnosto. Mais l’ADN a parfois parlé, dit-il. Il lève son regard derrière ses fines lunettes sur un avis de recherche plaqué au mur où quatre visages juvéniles figés apparaissent. Une fille de 12 ans affublée d’un foulard jaune, ses trois frères, âgés de 10 à 16 ans.

       Les parents étaient morts dans un naufrage, ils avaient été retrouvés mais les enfants avaient disparu ». L’oncle a cherché sans répit. Il a sillonné l’île, la côte turque aussi, parlé aux ONG. « On a comparé les ADN. Trois enfants avaient finalement été inhumés à Lesbos, sans identité ». L’un d’eux, l’aîné de 16 ans, n’a jamais été retrouvé, d’après Theodoros Noussias.

      L’identification de ces victimes est un travail de Titan. Les proches des défunts font parfois partie du naufrage mais d’autres anonymes voyagent seuls. Pour leurs familles, laissées loin derrière eux, c’est l’incertitude. Elles n’ont plus de nouvelles, ne connaissent pas leur localisation, les imaginent parfois heureux dans un pays d’Europe.

      Pour trouver les leurs, elles peuvent alors contacter la Croix-Rouge qui a lancé le site « Trace the face », rassemblant des avis de recherche. Pour les proches, chaque détail post mortem qui aide à la reconnaissance d’un disparu est indispensable : tatouage, vêtements mais aussi les rares objets qu’ils portent : livres, bijoux...

      C’est ce que garde méticuleusement dans ses tiroirs Pavlos Pavlidis, médecin légiste à Alexandroupoli, au nord-est de la Grèce, depuis dix-huit ans.
      Les oubliés de la rivière Evros

      L’imposant hôpital d’Alexandroupoli se situe à une cinquantaine de kilomètres de la frontière terrestre gréco-turque. Un autre chemin que des milliers de migrants ont foulé dans l’espoir de trouver asile en Europe. 186 kilomètres délimités naturellement par la rivière Evros et 12 kilomètres de barbelés.

      Médiatiquement oubliée lors des flux importants en 2015 via les îles égéennes, cette frontière reste un point de passage. Une grande partie des exilés franchissent ce long fleuve étroit aux courants parfois intenses, sur des bateaux gonflables. « Les arrivées ont commencé dans les années 1990, au départ des hommes, des Irakiens, Pakistanais, Bangladais, Somaliens… Et en 2010, un pic soudain, avec la venue de femmes, dû aux conflits du Proche-Orient », détaille le médecin.

      Ils se noient pour une grande majorité, mais meurent aussi d’hypothermie ou tués par des mines disposées, avant 2008, entre Grèce et Turquie. Grand homme au regard impassible, Pavlos Pavlidis, 45 ans, vit avec les morts de la frontière, comme ses homologues de Lesbos. Il demeure stoïque lorsqu’il évoque son travail de légiste. Froideur qui lui permet d’avoir du recul sur cette mission de longue haleine.

      Depuis 2000, il a « autopsié plus de 342 corps de migrants », dans le sous-sol frais de l’hôpital. Sur la table basse de son bureau sans fenêtre, le médecin étale les pochons de plastique contenant montres à l’arrêt, cartes sim usées, téléphones ayant trempé dans l’eau…

      « Je veux respecter ces gens, tout faire pour retrouver leurs proches, leur redonner une identité. Garder les objets, c’est mettre toutes les chances de notre côté ». Au total, Pavlos Pavlidis est parvenu à identifier 103 personnes. 

      Le problème de la rivière est qu’elle abîme les corps, les courants, la boue, les poissons créent des blessures post-mortem. Les personnes sont souvent difficiles à identifier.

      Pavlos Pavlidis, médecin légiste

      Il fait défiler des photos de corps sur l’écran de son ordinateur. Des hommes et femmes couverts de terre, visages blanchâtres gonflés ou membres manquants… Peu d’enfants. « Les plus petits êtres sont malheureusement rapidement mangés par les ­animaux ».
      « Tout le monde s’en fiche »

      Alexandros Koutsidis, lui, reste marqué par l’un de ces corps. Celui d’un homme qu’il a découvert alors qu’il chassait à l’aube aux abords de la rivière trouble en décembre. « Il faisait très froid, l’homme flottait, bloqué par un tronc d’arbre, il avait du sang au coin de sa lèvre, son visage était déformé ».

      Ce fermier vit dans le village frontalier de Poros, 300 âmes. En voiture, il longe les champs de blé ou de coton, emprunte des sentiers marécageux pour rejoindre les rives de l’Evros. Dans cette zone militaire interdite au public, seules quelques silhouettes de soldats grecs et turcs se distinguent au loin.

      Les yeux plissés par le soleil, Alexandros, treillis militaire, fixe ce matin de janvier le fleuve large d’environ 10 ou 15 mètres. Sur l’autre rivage, derrière les branches des arbres morts « la Turquie », dit-il. Le bruissement du courant régulier comble le silence. « L’Evros est un piège, elle paraît calme et tranquille, mais en réalité, on s’enfonce dans la boue si on tombe ». Le jour de sa macabre découverte, Alexandros a « tout de suite appelé la police ».

      Ces derniers ont convoqué Pavlos Pavlidis qui a emporté le corps. Alexandros « ne sait pas » où vont ensuite les morts. Dans la région de Thrace-Macédoine, où près de 400 migrants ont perdu la vie en passant la frontière, peu savent en réalité où sont enterrés les fantômes de la rivière. Les autorités locales fournissent peu de sépultures. Alors, c’est le mufti, Mehmet Serif Damadoglou, à Sidero, village isolé dans la vallée qui a pris les choses en main, dans les années 1990.

      C’est au sommet d’une colline inaccessible en voiture, sur un terrain d’herbes sauvages cerné d’une grille, qu’il a placé les dépouilles. Des monceaux de terre déforment le sol, recouvert de ronces où les pieds s’enfoncent. Seules deux plaques de marbre, payées par une famille syrienne indiquent la présence de sépultures.

      Ce « cimetière » de migrants qui n’en a pas l’air est informel, aussi anonyme que ses quelque 400 tombes sans stèle. Certaines contiennent plusieurs corps. « Les politiques n’en ont rien à faire de ces morts. De l’argent est donné mais presque rien, de quoi payer l’acheminement de corps jusqu’au cimetière, s’énerve Akram, le fils du mufti qui a aujourd’hui quitté Sidero. Un jour, un Syrien est venu chercher son frère disparu, personne ne lui a indiqué l’existence de ce cimetière. Je l’ai appris après qu’il soit parti. C’est la réalité, tout le monde s’en fiche ».

      Sur l’une des premières tombes à l’entrée du lieu, un fragment de tissu bleu ondule sous le vent. Des ossements humains dépassent de la terre fouillée, comme le confirme le médecin légiste Pavlos Pavlidis. Les animaux errants sont les seuls visiteurs ou presque de ce cimetière oublié.

      https://www.amnesty.fr/refugies-et-migrants/actualites/au-nom-de-tous-les-morts
      #frontière_greco-turque #Grèce #Evros #Pavlos_Pavlidis #Evros

  • Guantanamo, un monstre américain

    http://www.lemonde.fr/international/article/2016/02/26/guantanamo-un-monstre-americain_4872601_3210.html

    Il se tient droit, marche un livre ouvert entre les mains, le regard dans le vide. Le détenu dont on ne connaîtra pas le nom marche ainsi devant chacune des cellules individuelles de son bloc pénitentiaire. Il marche et tourne en rond sans interruption. L’homme porte une longue barbe, un long tee-shirt et un short beiges, de larges sandales  ; il semble réciter du bout des lèvres quelques prières ou sourates du Coran. A aucun moment il ne s’arrêtera devant la vitre sans tain à travers laquelle les visiteurs l’observent. Le détenu tourne, toujours au même rythme, comme s’il avait décidé de se soustraire à sa condition carcérale dans un vertige spirituel sans fin.

    Guantanamo, camp n° 6, au cœur du centre de détention de la base navale américaine à Cuba. Là où les autorités militaires enferment les prisonniers dits, d’après la terminologie locale, «  highly compliant  », «   extrêmement accommodants  » en français, ou «   dociles  », selon les définitions. A côté, à une vingtaine de mètres à peine, face à la mer, formidablement gardé, grillagé et barbelé lui aussi, le camp n° 5, l’autre centre carcéral aux blocs quasi identiques, mais où sont enfermés les détenus «  non coopératifs  », c’est-à-dire «   hautement dangereux pour eux-mêmes, pour les autres prisonniers ou les gardiens   », toujours d’après les critères de l’armée.

    Nous avons été autorisé à voir «   l’homme au livre   », comme une dizaine d’autres détenus, par le Pentagone, responsable du centre. Une visite de deux jours accordée à une poignée de médias, dont Le Monde,(...)

    Et pourtant. Le 22 janvier 2009, à peine deux jours après son investiture, Barack Obama signe un décret présidentiel ordonnant la fermeture du camp dans un délai d’un an. L’un des principaux symboles de l’ère George W. Bush avait été la cible du candidat démocrate lors de sa campagne. Le candidat à la vice-présidence, Joe Biden, l’avait même qualifié de « défaite quotidienne ». A plusieurs reprises, M. Obama s’était prononcé en faveur de la mise en place de procédures judiciaires fédérales pour juger les détenus. « Une priorité », avait-il insisté. Dès son installation à la Maison Blanche, il gèlera d’ailleurs pendant cent vingt jours le fonctionnement des tribunaux militaires d’exception instaurés sur l’île par son prédécesseur. Il ira même jusqu’à renommer, dans un étrange euphémisme, les « combattants illégaux » en « belligérants non autorisés » (unprivileged belligerents). En vain.

    L’ultime plan de Barack Obama

    Cruelle répétition de l’Histoire, sept ans plus tard, presque jour pour jour, lors de son ultime discours sur l’état de l’Union, le 12 janvier, Barack Obama s’est vu répéter qu’il continuerait à œuvrer pour fermer le centre de Guantanamo : « Il coûte cher, il est inutile et ne sert qu’à être un prospectus de recrutement pour l’organisation Etat islamique. » Plus récemment encore, ce 23 février, à près de dix mois de son départ de la Maison Blanche, il a déposé au Congrès un ultime plan pour transférer les derniers détenus et fermer le site. Un projet qui prévoit de transférer dans une dizaine de centres pénitentiaires sur le sol américain les prisonniers, mais qui échouera très probablement devant l’opposition des élus. Comment en est-on arrivé là ?

    L’une des erreurs initiales d’Obama a été de croire que son projet de fermeture de Guantanamo allait être soutenu par la majorité démocrate ainsi que par certains élus du camp adverse. Avant même la fin du mandat de son prédécesseur, des voix comme celles des candidats républicains John McCain et Ron Paul s’étaient de fait prononcées en faveur d’une fermeture du site. Or, dès mai 2009, le Sénat, pourtant largement dominé par les démocrates, inflige un camouflet au nouveau président. Il empêche la fermeture de « Gitmo », comme l’appellent les Américains, en refusant à la quasi-unanimité de voter l’enveloppe de 80 millions de dollars (72,5 millions d’euros) au Pentagone et au département de la justice, prévue notamment pour transférer les 242 détenus restants.

    Plusieurs élus, pourtant proches du président, se plaignent d’être mis devant le fait accompli. Ils critiquent l’absence de plan précis pour le suivi juridique des détenus une fois arrivés sur le sol américain. La perspective de libérer des prisonniers dans les Etats inquiète les édiles locaux, qui y voient « un suicide électoral », notent PeterFinn et Anne Kornblut dans une enquête de 2011 du Washington Post.

    Les Républicains, contre la fermeture du camp

    De leur côté, les républicains font campagne sur le thème : « Rencontrez votre nouveau voisin, Khalid Cheikh Mohammed » (surnommé « KSM » par les médias américains), le « cerveau » présumé du 11-Septembre, arrêté en 2003 au Pakistan et transféré en septembre 2006 à Guantanamo. Ils s’opposent à la fermeture du camp autant par loyauté à Bush que par calcul politique. A leurs yeux, l’exécutif tout comme le judiciaire doivent refuser de considérer le terrorisme comme un crime de droit commun. Ils n’hésitent pas pour cela à reprendre à leur compte les informations du renseignement américain selon lesquelles des dizaines de détenus déjà libérés auraient repris le combat. Un argument utilisé encore aujourd’hui par les principaux caciques républicains. Selon différentes sources, près de 18 % des ex-détenus de Guantanamo auraient rejoint le champ de bataille, avec un taux nettement plus important sous l’ère Bush que sous celle d’Obama.

    En novembre 2009, le ministre de la justice, Eric Holder, déclare que Khalid Cheikh Mohammed et ses codétenus Ramzi Ben Al-Chibh, Ali Abdul Aziz Ali, Walid Ben Attach et Mustapha Al-Hawsawi seront transférés sur le sol américain et passeront en procès devant un tribunal fédéral à New York. Tous les cinq avaient plaidé coupable en décembre 2008 devant la justice militaire à Guantanamo.

    L’annonce est unanimement saluée par les défenseurs des droits de l’homme. Les républicains, eux, fulminent. Certains y voient « un pas en arrière pour la sécurité » des Etats-Unis et un « risque inutile » pour les New-Yorkais. Des familles des victimes dénoncent à leur tour le fait que les accusés auront « les mêmes garanties constitutionnelles » que les Américains. Des élus s’inquiètent du risque de voir les débats s’éterniser et tourner au procès des détentions extrajudiciaires des années Bush (« KSM » a subi 183 séances de waterboarding, les simulacres de noyade, dans les prisons secrètes de la CIA).

    Nouveau camouflet

    Le débat s’enlise. Le ministre Holder a beau assurer que le système judiciaire américain saura se « montrer à la hauteur », indiquer que l’accusation est suffisamment solide pour se passer des confessions obtenues sous la torture et que le ministère public réclamera la peine de mort, l’opinion ne suit pas. On évoque l’éventualité d’un décret présidentiel pour fermer le camp, mais Obama hésite à utiliser une telle arme. Non seulement celle-ci comporte de hauts risques politiques et juridiques, mais son usage contreviendrait aux principes que Barack Obama s’était fixés, lui qui a souvent critiqué George W. Bush pour avoir abusé du pouvoir présidentiel.

    Le 8 décembre 2010, nouveau camouflet : la Chambre des représentants adopte une disposition du projet de loi de finances pour l’exercice fiscal 2011, qui prohibe l’utilisation de fonds publics pour le déplacement de prisonniers sur le sol américain, empêchant de facto tout transfèrement. Dans la foulée, les élus interdisent le financement de la prison de remplacement que Barack Obama avait trouvée dans l’Illinois.

    C’est l’échec. « Les plans de la Maison Blanche ont été minés par des erreurs de calculs politiques, une certaine confusion et une timidité face à l’opposition croissante du Congrès », avance le Washington Post, qui ajoute : « Les efforts infructueux destinés à fermer Guantanamo illustrent le style de leadership d’Obama. Celui-ci angoisse sa base libérale et permet à ses opposants d’imposer de temps à autre leurs propres agendas à force de vouloir accorder un espace au compromis et à la passivité. » Deux ans après sa prise de pouvoir, le président est obligé d’admettre que sa promesse de campagne a du plomb dans l’aile. « Je n’ai pas été capable de résoudre cette affaire à ce jour et, sans la coopération du Congrès, on ne peut rien faire, reconnaît-il lors d’un entretien accordé à l’Associated Press. Mais cela ne veut pas dire que j’abandonne. »

    Plusieurs catégories de détenus

    Son administration décide de classer les détenus en plusieurs catégories. Certains prisonniers deviennent éligibles à une « libération conditionnelle » (conditional release) ou à un « bon pour transfert » (approved for transfer). D’autres entrent dans la catégorie « détenu illimité » (indefinite detainee) : ces prisonniers sont trop dangereux pour être libérés, mais une procédure judiciaire à leur encontre s’avère impossible, les « aveux » ayant été obtenus par la coercition. De fait, Barack Obama entérine, au grand dam des organisations de défense des droits de l’homme, le maintien de 47 détenus à la détention provisoire illimitée.

    Parallèlement, l’administration crée un Bureau de révision périodique pour réévaluer leur statut. A la différence des panels de l’administration Bush, purement militaires, ce bureau a une composition élargie aux ministères de la défense, de la justice, de la sécurité intérieure, des affaires étrangères et aux services de renseignement.

    Au printemps 2013, Barack Obama repart à l’offensive. « Intenable », « coûteux »,« un outil de recrutement pour les extrémistes », dit-il, déjà, pour condamner la prison, où 100 des 166 détenus restants sont alors en grève de la faim, dont 23 alimentés de force. « Cette idée que nous allons continuer à garder plus de 100 individus à perpétuité dans un no man’s land, alors que nous avons mis fin à la guerre en Irak, que nous concluons la guerre en Afghanistan, que nous réussissons à démanteler le cœur d’Al-Qaida, que nous avons maintenu la pression sur tous ces réseaux terroristes transnationaux, que nous avons transféré le contrôle de la détention en Afghanistan ; cette idée que nous maintiendrions pour toujours un groupe d’individus qui n’ont pas été jugés, c’est contraire à qui nous sommes, c’est contraire à nos intérêts, et il faut que ça cesse », tonne-t-il.

    Les mots sonnent justes, mais rien n’y fait. Ou presque. A partir de 2014, l’administration Obama accélère le transfèrement des détenus libérables et pour lesquels un pays d’accueil a été trouvé. Selon les données accessibles jusqu’au début février, 115 détenus ont été libérés depuis l’arrivée de M. Obama à la Maison Blanche. Près d’un tiers uniquement durant la dernière année. Les 10 Yéménites envoyés vers Oman, pour la seule journée du 14 janvier 2016, constituent un record en la matière.

    Qu’à cela ne tienne. Vu du sol, le huis clos de Guantanamo tourne à plein régime, comme si de rien n’était. Le budget annuel de fonctionnement dépasse les 400 millions de dollars, soit un coût de près de 4 millions de dollars par détenu. Quelque 100 médecins, infirmiers et personnels soignants sont à demeure sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, dans un bâtiment voisin, toujours face à la mer et jouxtant l’ancien camp Delta 1 rendu célèbre par les photos des détenus vêtus d’uniformes orange. Le médecin-chef évoque des cas de cholestérol, d’hypertension et d’obésité, l’utilisation aussi d’anti-inflammatoires. Il ne donnera pas le nombre exact des détenus encore en grève de la faim et nourris de force par sonde : « Ils sont très, très peu comparé au passé. » Comprendre une douzaine, voire un peu plus. « Il faut remonter très haut dans la hiérarchie pour obtenir ce chiffre », glisse-t-il.

    2 000 gardiens

    Les installations carcérales sont gardées par près de 2 000 gardiens. Un nombre qui n’a pas diminué malgré la réduction des prisonniers. « C’est l’architecture de l’endroit qui veut cela, explique le colonel David Heath, chef du personnel pénitentiaire depuis 2014. Qu’il y ait 10 détenus ou 100, le nombre de gardes est pour nous identique. Chaque détenu doit avoir sa cellule individuelle, et nous nous plaçons toujours dans l’hypothèse la plus dangereuse. »

    Dans le camp n° 6, où se trouvent environ une quarantaine de détenus, les blocs carcéraux forment un quadrilatère avec un espace commun d’une soixantaine de mètres carrés, au centre duquel sont fixées trois tables en métal. Une vingtaine de cellules y sont réparties sur deux niveaux avec une porte qui donne sur une petite cour. Chaque cellule possède une structure en dur avec un matelas, un WC, un miroir, une petite table, un casque isolant, cinq livres dont le Coran, un tapis de prière et une flèche noire peinte au sol orientée vers La Mecque. Accrochés en haut des murs aux deux extrémités de l’espace commun, deux télévisions grand écran.

    Un bouquet de 300 chaînes est mis à la disposition des prisonniers. « Chaque bloc a son chef. C’est lui qui choisi le programme, religieux la plupart du temps », indique un des responsables du camp n ° 6, précisant qu’ils ont le droit aussi d’écrire et de passer un coup de fil ou deux par mois, selon leur statut. « Nous regroupons les plus radicaux entre eux, les plus coopératifs ensemble, par degrés, cela évite certains problèmes », dit laconiquement ce gradé.

    Prier cinq fois par jour

    Les détenus peuvent prier quelque vingt minutes, cinq fois par jour. Certains suivent des cours de langue – anglais ou espagnol –, des cours d’informatique ou d’arts plastiques. Un espace récréatif est également accessible en plein air de deux heures à vingt-deux heures par jour, toujours selon leur statut et leur comportement. « Ils jouent comme des dieux au football », commente un jeune garde. Il n’est pas rare de voir un ballon voler loin par-dessus les enceintes. « Un geste de défi aux autorités », glisse un journaliste.

    La librairie du camp est tenue par un jeune militaire, diplômé de science politique. Quelque 35 000 livres, DVD, CD, jeux vidéo, revues et magazines composent ce fonds constitué au fil des années, principalement par des dons. Il y a là du Harry Potter, une version imprimée du quotidien Al- Quds Al-Arabi, une BD de Superman,National Geographic, Alexandre Dumas en anglais, Oliver Twist, de Charles Dickens, le livre d’Obama The Audacy of Hope et même des exemplaires de Planète foot, France football et Onze. « Ils adorent le sport, le foot,dit-il, mais ce qu’ils empruntent le plus ce sont les jeux vidéo et les livres religieux, les ouvrages sur le Coran et ses interprétations. »

    D’une même voix, les militaires accompagnateurs et responsables du camp estiment que l’image de Guantanamo dans le monde est déformée. « Mes gars peuvent être fiers de leur travail, insiste le colonel Heath. On traite les détenus avec dignité et respect, que vous le croyiez ou non, même s’ils ne le méritent pas, même s’ils envoient des excréments ou de l’urine ou crachent sur les gardiens. Il y a eu 300 “assauts” sur les gardiens depuis que je suis en poste, et pas une fois un garde n’a répondu, ni verbalement, ni physiquement, et de cela, oui, je suis fier. » Comme tous ses confrères, il ne répondra pas aux accusations de torture et de mauvais traitements soulevées à partir des années 2004 et 2005 par d’innombrables ONG et enquêtes internationales. « Depuis que je suis ici, je peux vous dire que je n’ai jamais entendu parler de telles pratiques », dit-il, précisant que « le centre ne procède plus à des interrogatoires ».

    Refus de parler du passé

    Zak, ou « Zaki », comme il dit, ne donne jamais son nom de famille. Ce Jordanien est depuis onze ans le conseiller culturel de la prison de Guantanamo, une sorte de médiateur entre geôliers et détenus. A 58 ans, cet originaire d’Amman explique que son travail s’est allégé avec le temps. Il est arrivé en 2004, à l’époque où plus de 600 prisonniers étaient détenus. « Il y avait du travail tout le temps, tous les jours, mais aujourd’hui ils n’ont plus besoin de moi, ils me parlent moins, le dernier entretien remonte à plusieurs semaines. » Lui aussi refuse de parler du passé. « Actuellement, l’atmosphère générale est plutôt de savoir quand ils rentreront, affirme le conseiller culturel. Ils ont vu le discours sur l’état de l’Union du président, des chaînes en arabe l’ont repris. Ils demandent tous quand ils pourront partir. »

    A ce jour, sur les 91 détenus encore incarcérés, 46 sont en « détention illimitée », sans jugement ni inculpation, 10 sont en cours de jugement ou ont déjà été condamnés pour crime de guerre par une commission militaire, et 35 possèdent le statut de « détenus transférables », c’est-à-dire en attente de pays d’accueil. Parmi ce dernier groupe figure depuis le 21 février Majid Ahmed, un Yéménite de 35 ans, incarcéré à Guantanamo le 16 janvier 2002. L’homme avait été enrôlé comme garde du corps de Ben Laden, un mois avant les attaques du 11-Septembre, selon le renseignement américain. Il avait été placé en détention illimitée.

    Quatorze ans plus tard, le Bureau de révision a donc jugé qu’il avait été « relativement accommodant, bien qu’il ait été extrêmement non coopératif avec ses interrogateurs ». Sur sa fiche de renseignement, on apprend qu’il « cultive toujours des sentiments antiaméricains et maintient des vues islamistes conservatrices qui pourraient rendre difficiles son transfert et sa réintégration dans de nombreux pays ».
    La visite prend fin. Selon les consignes, les photos prises par le groupe seront soumises à la censure avant le départ. Dans son bloc du camp n° 6, l’homme à la barbe longue tourne toujours en rond. Il a posé son livre, mais il marche toujours d’un même rythme en tournant en rond. Dans un vertige sans fin.

  • Une île du canal de Panama devenue la Mecque de la biologie tropicale - Yahoo Actualités France
    https://fr.news.yahoo.com/%C3%AEle-canal-panama-devenue-mecque-biologie-tropicale-071810733.htm

    Sur l’île, une cinquantaine d’hectares, avec plus de 200.000 arbres marqués et recensés tous les cinq ans, sont dédiés à l’étude de l’évolution de la forêt.

    « A cause du changement climatique, la sécheresse est plus forte et la température a augmenté. Il semble que les arbres ne le supportent pas », estime Rolando Perez, un botaniste panaméen qui identifie les arbres sur Barro Colorado depuis un quart de siècle.

    Il explique que si le nombre d’arbres n’a pas « énormément » diminué, il y a eu des changements dans la « composition des arbres ou des espèces sensibles » changement climatique.

    Camilo Zalamea, à l’image d’autres chercheurs qui travaillent sur Barro Colorado, espère que le travail effectué sur l’île fera partie des discussions de la conférence sur le #climat COP21 qui se tient à Paris.

    Un groupe de 52 pays avec des forêts tropicales exige que l’accord mondial sur le changement climatique reconnaisse l’apport de ces écosystèmes et qu’une coopération mondiale soit mise en place pour les protéger.

    D’après les dernières recherches, les effets du changement climatique sont visibles sur l’accroissement des arbres et des lianes tropicales, ce qui tend à réduire les capacités de stockage du dioxyde de carbone et à altérer la composition des #plantes.

    #forêt #biodiversité

    Une petite présentation du site
    https://www.youtube.com/watch?v=tRGG-XmNMhk

  • #sénégal, le Grand Magal de #touba la sainte (Le Monde des religions)
    http://www.wereport.fr/international/senegal-le-grand-magal-de-touba-la-sainte-le-monde-des-religions

    En commémoration de l’exil d’Ahmadou Bamba en 1895, fondateur de la confrérie soufie des #mourides, des millions de pèlerins se rassemblent chaque année autour de son tombeau à Touba. Nuit et jour, la Mecque de l’islam noir vibre au son des chants des marabouts. Au pied de l’immense mosquée de Touba, le long des grilles,...

    #International #Société #islam #pélerinage #Religion