city:limoges

  • « Ubérisation », taxi et capitalisme | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/uberisation-taxi-et-capitalisme-629816

    Jeudi, 5 Janvier, 2017

    Une tribune de Jean-Marc Domart, retraité CGT, ancien secrétaire de la Chambre Syndicale des Cochers-Chauffeurs (CGT-Taxis Paris), de 1993 à 2003.

    La question du salaire et de la protection sociale du salarié est, depuis qu’existe le salariat, le point d’achoppement entre l’employé qui rend le service rémunéré et l’employeur qui y a recours, le bénéfice pour ce dernier étant d’autant plus important que la rémunération du premier est faible. La plus-value, dit-on...

    Le terme d’ « ubérisation » est mis à la mode tel une « marque »(comme celui de « frigidaire » pour les réfrigérateurs) par l’apparition de cette société U.S. UBER qui « rationalise » la chose - et non seulement dans le Taxi (voir AirBNB en ce qui s’agit de l’immobilier, Deliveroo et Foodora dans le portage de repas) - par l’artifice juridique de la « mise en relation », via l’utilisation des nouvelles technologies (les « plateformes » numériques) et du camouflage qui permet au patronat de se défausser de ses responsabilités sociales, (salaire, protection sociale et fiscalité). Cependant, il ne faut pas croire que cette société soit pionnière en la matière. Car, dans le Taxi, le patronat n’a du reste jamais manqué d’imagination pour exploiter ses employés de cette manière, cela depuis plus d’un siècle, avec bien souvent, il faut l’avouer, l’assentiment des autorités officielles pour qui la délinquance en col blanc constitue un moindre mal en matière d’ordre public. Ce processus de désengagement de la puissance publique au profit du patronat est, dans ce registre, intéressant à décrire.

    Le Taxi - en termes administratifs « voiture publique de 2ème classe » -, comme ses ancêtres les fiacres à chevaux, a quand même sa spécificité, c’est que, concessionnaire d’une autorisation délivrée par la puissance publique pour son exercice sur la voie publique, les tarifs de « louage » (par la clientèle, s’entend) sont fixés par l’autorité publique et non par le patronat, ce depuis fort longtemps (18ème siècle !), ce qui fait que les préfets contrôlent en partie la rémunération, notamment si le chauffeur (autrefois cocher) ose réclamer à son passager plus qu’il n’est dû…

    De ce fait, l’employeur ne peut plus exploiter son employé que sur la part de la rémunération qu’il lui doit, à savoir sur le salaire net et différé (ou socialisé, = sa protection sociale). C’est ce qui se pratique toujours à l’heure actuelle dans les sociétés de Taxi – parisiens et autres - et peu importe la société et le mode de transport concurrentiel institué avec ce système (voitures de remise, VTC), le principe est le même : faire du profit en supprimant le salaire et la protection sociale, considérés comme des « coûts » et non comme des investissements, que cela s’appelle UBER, HEETCH ou autres d’autres domaines, avec des « travailleurs indépendants » ou « auto-entrepreneurs » (Deliveroo, « tuk-tuks » et « rickshaws » pour touristes...). C’est finalement, en fait de « progrès », le retour du tâcheron du 19ème siècle, le pétrole, la chaîne de vélo et les smartphones en plus (aux frais du travailleur, s’entend !).

    Pourquoi cela s’est-il d’abord passé dans l’industrie du Taxi, « voiture de Place de 2ème classe » ? Le progrès technique ? Que nenni, car le radio-taxi, apparu dès 1956, n’avait pas entraîné pour ça un changement de statut des chauffeurs ! Simplement parce que le chauffeur (« cocher » autrefois,,,), dont l’exercice du métier est individuel, remet la recette à l’employeur, ou plutôt la part de la recette collectée qui lui revient (dans le cas, aujourd’hui plutôt rare, du salariat, c’est avec les cotisations sociales incluses), Cela a permis à une époque aux employeurs de proclamer que les chauffeurs ne sont pas des salariés, mais des « associés ». Mais cette apparence ne résiste pas à la réalité de la subordination, plusieurs arrêts de la Cour de Cassation l’ont attesté.

    Deux choses sont venues changer la donne dans un sens de progrès pour cette profession, à savoir l’apparition du compteur horokilométrique, puis les débuts du syndicalisme et de la protection sociale,

    Les tâcherons travaillent à la tâche, par définition rémunérée forfaitairement, mais au 19ème siècle, le besoin se faisait sentir de rémunération à la mesure de celle-ci, Différentes formes de rémunération existaient alors dans le « fiacre », toutes forfaitaires, mais vu que les patrons fixaient les forfaits trop hauts, donc laissant des rémunérations trop faibles, de nombreux conflits avaient lieu sur la voie publique, indisposant un régime (le Second Empire) où l’ordre public revêtait une importance primordiale, On peut lire dans une thèse sur la Voiture de Place soutenue en juin 1912 à l’Université de Dijon l’idée que tenta alors d’imposer le Conseil Municipal de Paris en 1867 :

    Cela changeait effectivement beaucoup de choses, car un tel appareil permettait d’évaluer la somme à partager selon le travail effectué, dans un sens plus juste, D’autre part, Paris avait été agrandi en 1860 donc les distances allongées, la « loi sur les coalitions » (droit de grève) avait été votée le 25 mai 1864, et des grèves de cochers avaient eu lieu en 1865. D’autre part, la faisabilité d’un compteur étant établie, cela impliquait à terme le salariat, et on comprend que ce progrès-là n’arrangeait évidemment pas les affaires du patronat, Si des compteurs furent agréés et équipèrent des véhicules dès 1905, ils ne purent effectivement rendus obligatoires sur toutes les « voitures de place » qu’en 1912.

    La loi Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884 autorisa la constitution des syndicats professionnels, et le Syndicat des Cochers déposa ses statuts dès juillet 1884, fut membre fondateur de la CGT au congrès de Limoges de septembre 1895, et réclama vite le statut salarial.

    Le 9 avril 1898 fut votée la loi sur les accidents de travail prévoyant la couverture par les soins de l’employeur de ses employés en cas d’accident du travail. Ce qui n’est cependant pas révolutionnaire dans sa logique, s’agissant en fin de compte de la responsabilité civile du propriétaire d’un outil pour les torts qu’il peut causer, Malheureusement, dès 1909, le patronat, pour se dégager de ses responsabilités, ne voulut pas, pour des questions de cautionnement, reconnaître la qualité de salariés de ses employés (« associés en parts » !), mais perdit la procédure. En 1928 et 1930, furent promulguées les lois sur les Assurances Sociales, où les employeurs et les employés devaient cotiser à des caisses d’assurance-maladie et maternité, et ce fut de nouveau l’occasion pour le patronat, qui régentait la profession depuis 1866, de sortir un règlement préludant à l’état de fait qui prévaut à l’heure actuelle, celui du « locataire », faux travailleur indépendant. Le Code Civil fut alors mis à contribution, par les articles 1709 (« louage de choses »), et 1713 qui permet de « louer toutes sortes de biens meubles ou immeubles ». De nombreuses manifestations eurent lieu contre cette forme d’exploitation, qui cessa lorsque sous le Front Populaire fut promulguée la loi du 13 mars 1937 reprenant l’économie de la Convention Collective du 24 juin 1936, puis l’ arrêté ministériel (Ministère du Travail dont dépendait le Taxi) du 31.12.1938. Entre temps, était paru au « J.O. » du 31 octobre 1935 un décret affiliant aux Assurances Sociales les chauffeurs de Taxi non-propriétaires des véhicules qu’ils conduisent, l’actuel article 311-3-7 du Code de la Sécurité Sociale . Mais si le patronat, sentant la guerre s’approcher, renia la Convention Collective, suivi de peu par les décrets-lois Daladier augmentant d’une heure quotidienne le temps de travail (26/8/1939) puis interdisant la CGT avec le PCF par le décret-loi du 26/9/1939, les textes originaux furent rétablis en 1945 lors du rétablissement du Taxi à Paris.

    La recherche de rentabilité patronale s’accommode mal du progrès social, et ce n’est pas par hasard que c’est après 1968 que ce système du « locataire » fut remis sur le tapis, A la Commission (alors) Paritaire du 20 novembre 1969 fut déposée par la Société G7 la proposition du « Statut du travailleur indépendant », rejetée le jour-même par une motion de la CGT.

    Cette société n’est pas non plus n’importe laquelle. Fondée en 1905 sous la dénomination de Compagnie Française des Automobiles de Places par le comte André Walewski, arrière-petit-fils de la comtesse polonaise Maria Walewska et d’un certain Napoléon 1er, très impliqué dans la haute finance et (déjà !) les pétroles, elle fut très tôt dans la sphère du pouvoir. Les Taxis de la Marne furent une bonne affaire pour elle, car les courses furent toutes payées au compteur, avec le carburant et même l’usure des pneus, par le ministère de la Guerre. Elle ne fut pas des dernières à pratiquer dans les années 30 le système du « locataire ». Passée dans l’après-guerre sous la coupe du constructeur automobile SIMCA - où, dans les années 60, il ne faisait pas bon d’être à la CGT du fait des milices patronales (pseudo-« syndicat » CFT) - elle fut reprise en 1962 par feu André Rousselet (ancien chef de cabinet du ministre Fr. Mitterrand entre 1954 et 1958) qui y travaillait, avec l’aide financière de F. Serfati, un riche rapatrié d’Algérie.

    La Préfecture de Police, en charge depuis le décret du 12 mars 1970 de la réglementation du Taxi Parisien, allait donner en 1973 satisfaction au « lobbying » patronal, suivie d’un mois par le Ministère de l’Intérieur dirigé par l’ultra-droitier R. Marcellin. L’ordonnance n° 73-16079 du 1er février 1973 autorisa le rétablissement de ce mode d’exploitation des autorisations (les « licences »)…et des chauffeurs ! Avec toujours comme base juridique le Code Napoléon, articles 1708 (choix entre le louage de choses et du louage de services), et bien sûr le 1709 (« louage de choses »).

    Les nombreuses manifestations et procédures organisées par la CGT n’aboutirent pas, mais les chauffeurs engagés dans ce système obtinrent par l’A. M. du 4 octobre 1976 la couverture sociale du Régime Général, cotisant sur la base forfaitaire de 70 % du plafond de la Sécurité Sociale, se référant, précisément, pour l ’affiliation à l’article du décret du 30.10.1935 concernant alors cette situation (actuellement nominé 311-3-7 du Code de la Sécurité Sociale, ci-dessous).

    Sans le dire expressément, mais quand même, une responsablilité est de ce fait reconnue au propriétaire et loueur du véhicule Taxi. De plus, un courrier du Ministère des Affaires Sociales du 26 janvier 1995 reconnaissait que « les locataires étaient soumis à un lien de subordination très fort » et qu’ « au titre de l’article 241-8 du Code de la Sécurité Sociale, les cotisations sociales étaient à la seule charge de l’entreprise, toute convention contraire étant nulle de plein droit »,

    Cela tombait fort bien, car la CGT-Taxis avait changé de tactique. Vu l’échec – jusqu’en Conseil d’État – des procédures du Syndicat contre l’autorité préfectorale, l’idée a été de s’en prendre, non plus à l’exécutant administratif qu’était la Préfecture de Police, mais au bénéficiaire qu’était le patronat. En conséquence, dès 1995, le Syndicat engagea des procédures en requalification des contrats de location en contrats de travail. Les bâtons dans les roues ne manquèrent pas, notamment de la part de la G7, mais le 19 décembre 2000, la décision tant attendue tomba : les contrats de locations Hatem et Labanne étaient reconnus comme des contrats de travail par la Cour de Cassation. De nombreux chauffeurs profitèrent alors de cette jurisprudence pour se faire rembourser les cotisations patronales induement payées, Cependant le Ministère s’arcboutait sur le maintien de ce système, précisant qu’« une Cassation n’était pas une loi » !

    Une autre chose à remarquer, c’est que le Régime Général, à la différence du Régime Artisanal, comprend la couverture accident du travail, l’article 412-2 du Code de la Sécurité Sociale s’appliquant « aux travailleurs concernés par l’article 311-3 ». Et aussi que l’article R 312-5 du même code précise dans son alinéa 2 que : [en ce qui concerne les travailleurs concernés par l’art, 311-3, les obligations incombant à l’employeur sont mises : [§1…] - §2 : dans les cas prévus au 7° et 8° dudit article, à la charge des personnes et sociétés qui fournissent les voitures, des exploitations et des concessionnaires. Par conséquent la reconnaissance de la responsabilité du propriétaire de l’outil de travail quelque soit la personne morale !

    Suite à cela, nouvelle offensive du patronat qui, sous l’influence de plusieurs rapports (Attali, Cahuc-Kramarz, Chassigneux), fit, malgré de nombreuses manifestations de Taxis, adopter par les pouvoirs publics en mai 2008 avec la signature des seules organisations patronales et sans la participation de celles des chauffeurs, un Protocole instaurant certains transports concurrentiels non-taxis - très prisés des médias (les motos- « taxis ») -, le rallongement d’une heure du temps de travail quotidien dans les entreprises, et la « sécurisation des relations juridiques entre loueurs et locataires », à savoir que – est-il précisé dans le rapport Chassigneux (§G (1) p. 22, du 20 mars 2008 - sont prévues des dispositions « afin d’éviter que le juge requalifie les contrats de locations en contrats de travail », Visiblement les arrêts de Cassation du 19 décembre 2000 avaient fortement traumatisé les « Loueurs »…

    L’affaire n’allait pas s’arrêter là, car le 1.10.2014 fut promulguée la Loi Thévenoud qui, rajoutant des concurrences supplémentaires légales (VTC), instituait dans le Taxi les « locataires-gérants » (art 5-I, §2), précisant au III du même article que l’article 311-3-7 du Code de la Sécurité Sociale ne s’appliquait pas audit locataire gérant ! Cela, comme l’a dit Thévenoud lui-même, pour « humaniser le système de la location » !

    Comme « humanisation », on pouvait trouver mieux. Ce système reste inhumain, car forfaitaire, indépendamment de la fluctation de la clientèle, et se base en réalité sur une forte dégradation de la protection sociale. Car si les cotisations sociales artisanales peuvent être (légèrement) moins chères que celles du Régime Général, elles ne comportent pas celles de l’accident de travail, ni le seul avantage final (cher payé) du système locatif « normal », celui de bonnes cotisations pour la retraite, Cela revient, en fin de compte, exactement à la proposition de la société G7 en 1969 ! Finalement, l’ « humanisation » en question sera pour le patronat, qui n’aura même plus à s’occuper du reversement des cotisations à l’URSSAF ni de la détaxation du carburant, et sera déresponsabilisé de l’accident de travail. Quant au public, le statut échappant toujours au contrat de travail, donc sans embauche de chauffeurs de relais dans les sociétés, le problème éternel de l’absence de taxis aux heures de pointe restera non résolu, avec la seule alternative du transport esclavagiste et sans garanties publiques du VTC. Car il faut savoir ce qu’implique le salariat conventionnel : 2 jours de repos consécutifs à 6 jours de travail, comblés par l’emploi d’un chauffeur de relais, par conséquent l’emploi de 4 chauffeurs pour 3 voitures, dans les sociétés, afin d’assurer la continuité du service Taxi. Ce qui, sur les plans de l’emploi (+ 2500) et du service, rend inutiles les VTC. Preuve que l’intérêt du patronat passe bien avant celui du service au public et des chauffeurs !

    Enfin, dernière chose, et non des moindres, sur le plan des principes républicains. En plus de ce « statut » de tâcheron, au même titre que celui de l’auto-entrepreneur, s’ajoute la négation de la spécificité du Taxi, « voiture publique de 2ème classe ». L’autorisation de Taxi (improprement nommée « licence »), ne l’oublions pas, est un bien public, Depuis la loi du 13 mars 1937, il était précisé que la location de l’autorisation de Taxi était interdite sous peine de son retrait, Normal, depuis l’Abolition des Privilèges de 1789 (La « Nuit du 4 Août » 1789), les biens publics étaient devenus inaliénables, et à ce propos, pour ce qui s’agit de la profession, le privilège Perreau de la Voiture de Place avait été de ce fait résilié par l’Assemblée Nationale Constituante le 19 novembre 1790, et racheté par la Ville de Paris pour 420,000 livres, une somme importante à l’époque. En 1866, cela a a coûté bien plus cher encore, et pour la même raison (47 annuités de 360.000 francs/or) ! Curieux qu’une telle énormité ait échappé au législateur et à nombre d’organisations de la profession. Mais « plus c’est gros, plus ça passe » !

    Cela va de pair avec la concurrence des VTC - d’ailleurs approuvée par J.-J. Augier, l’ex-PDG de la G7 et trésorier de campagne de F. Hollande (Paris-Match,19.6.2014) - la casse d’une profession de service au public, en tant que transport à garanties publiques, dont l’État démissionnaire se défausse par paliers, pour nous livrer à la voracité des multinationales, pour lesquelles la démocratie n’existe pas.

    Raison intrinsèque qui a motivé les imposantes manifestations de la profession en février dernier, car c’était le prélude à ce qui était planifié pour le reste du monde du travail, à savoir permettre par les lois Macron et El Khomri le règne sans partage d’un patronat esclavagiste, accumulant des profits sans avoir aucun compte à rendre.

    En guise de « transition énergétique », on peut toujours, en hauts lieux, se donner bonne conscience à dire aux travailleurs (surtout à eux !) de circuler à vélo, et à piétonniser des voies rapides. Mais quelle logique écologique y a-t-il de rajouter sur la voie publique sans véritable besoin - sinon idéologique - des transports non limités en nombre ni en heures de circulation ? « Y ’a comme un défaut ! » …

    On n’arrête pas le « progrès », car nous avons actuellement un gouvernement – aux dires des médias - qui est contre « l’immobilisme ». Et qui bouge, c’est vrai ... mais en marche arrière accélérée !

    Une publicité de la SNCF disait jadis que « le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous »,

    La lutte n’est donc pas terminée,..
    Jean-Marc Dommart, retraité CGT

    #Frankreich #Taxi #Uber #Uberisation #Gewerkschaft

  • Plainte pour fichage de 35000 patientes atteintes d’un cancer

    Une grande solitude, la CNIL met cinq mois à répondre !
    https://souriez.info/Plainte-pour-fichage-de-35000

    RGPD une illusion de protection ?

    L’association Souriez vous êtes filmé·es s’insurge de tout fichage qui stocke des éléments confidentiels de santé dans une base de données de surcroit non déclarée et accessible à n’importe qui ainsi que du traitement réservé à sa plainte par la CNIL.

    Suite à la découverte de la page internet* sur laquelle le professeur Aubard du CHU de Limoges se vante avec moults détails d’avoir fiché 35000 patientes atteintes d’un cancer l’association Souriez vous êtes filmés a porté plainte auprès de la CNIL en décembre dernier.

    Plainte déposée le 11 décembre 2018

     : L’Association « Souriez vous êtes filmé.es » dépose plainte auprès de la CNIL concernant le fichier constitué par le Pr Aubard, fichier non déclaré à vos services. Nous vous demandons de nous tenir au courant de l’avancée de cette plainte. En effet, le Pr Aubard déclare sur le site de FileMaker (qui en profite pour faire sa publicité) avoir créé le fichage de plus de 35000 patientes avec un accès à 372 utilisateurs et pour chaque patiente ses coordonnées, ses informations d’état civil et familiales, ainsi que ses antécédents médicaux et chirurgicaux https://www.filemaker.com/fr/soluti... voir PDF de la page en Pièce jointe Extrait « Chaque intervenant doit pouvoir entrer dans la base ce qu’il a fait. Ca commence par le médecin en passant par la secrétaire, la sage-femme, l’infirmière, l’aide soignante, bref tout le service. Pour vous donner une idée, j’ai à ce jour donné 372 codes d’accès, il y a donc 372 utilisateurs de ma base de données », explique le Pr Aubard. Il ajoute : « Au fil des années, j’ai tout développé, ce qui m’a pris beaucoup de temps. Actuellement, il n’y a pas d’équivalent ! Si une nouveauté apparaît dans la spécialité, je l’intègre immédiatement dans mon fichier. »
    Réponse de la CNIL

    La CNIL, après avoir été relancée pour instruire la plainte enregistrée, nous répond par courrier le 7 mai 2019, soit près de 5 mois plus tard :

    « Dans le cadre de l’instruction de votre plainte, nous vous informons que nous adressons ce jour un courrier aux services du CHU de Limoges pour les interroger sur les différents points soulevés par celle-ci au regard du réglement Général sur la protection des Données (RGPD) applicable depuis le 25 mai 2018 »
    Qui est le Pr Aubard

    Le Pr Aubard qui se vante dans l’entretien d’avoir constitué de son propre chef le fichier des 35000 patientes non pas grippée mais atteinte d’un cancer est chef du service gynécologie-obstétrique au sein de l’hôpital de la mère et de l’enfant - CHU de Limoges. Le professeur Aubard apparait également comme signataire du texte qui comparait les femmes à des juments lors du congrès national des gynécologues obstétriciens https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/au-congres-des-gynecologues-une-diapositive-compare-les-femmes-a-des-ju

    La peur des informaticiens du CHU

    En toute ignorance du droit informatique des patientes, le Pr Aubard ajoute dans l’interview où il expose ses méthodes de fichage des données confidentielles de 35000 femmes « Cette flexibilité et cette réactivité font peur aux informaticiens du CHU, qui ont beaucoup de mal à admettre que les médecins aient besoin de cela pour utiliser à plein un dossier informatique médicale. »

    L’association Souriez vous êtes filmés considère tout commentaire comme superflu.

    *Entretien disponible à l’adresse suivante https://www.filemaker.com/fr/solutions/customers/stories/aubard.html

    #plainte_CNIL #RGPD #fichage #médecine #cancer #sexisme_medical #femmes #CNIL #delirium_informatique #épée_dans_l'eau #solitude_du_militant #lanceur_d'alerte

  • Résultats des Européennes
    https://www.les-crises.fr/resultats-des-europeennes-2019

    Voici 3 graphiques sur les résultats des européennes. Le premier est le résultat en fonction non pas des suffrages exprimés, ni même des inscrits, mais de l’ensemble de la population en âge de voter (car il y a 12 % de non-inscrits selon l’Insee) : Le deuxième graphique est classiquement le résultat en fonction des […]

    • Là où le genre est très marqué :
      – les femmes votent deux fois plus pour EELV que les hommes (17% contre 9%) ;
      – les porte-couilles votent beaucoup plus pour laREM (25% contre 19%), et pour le RN (26% contre 20%). Dans les deux cas, dans les 30% de plus ;
      – les femmes votent un peu moins que les hommes (49% contre 54%).

    • L’espérance de vie étant bien supérieure pour les femmes que pour les hommes, malgré les chiffres en haut de la colonne, il y a donc plus de votes féminins pour les 60 - 64 ans, et 70 ans et plus.

      => les femmes votent plus pour enMarche que les hommes, idem pour les républicains, l’UDI.
      => Les femmes votent beaucoup moins pour la france insoumise que les hommes.
      => Les femmes votent plus pour le RN que les hommes.

      Pour ce qui est de eelv on est d’accord.

      BCE : Les Bons Calculs Economiques
      Bon, on a pas le détail des chiffres, et moi je n’insulte personne, sur des apparences.

    • Les mères célibataires ont davantage voté pour le rn et Françis Lalanne Ségoléne Forgar - 27 février 2019 - Le figaro Madame

      Une étude Ipsos-Sopra Steria décrypte le vote aux élections européennes des femmes qui élèvent seules leur(s) enfant(s). Très présentes sur les ronds-points lors de la crise des « gilets jaunes », elles ont été voter en nombre ce dimanche.
      . . . . .
      24% d’entre elles semblent avoir été convaincues par le discours du porte-parole du parti et tête de liste, Jordan Bardella. Aucune proposition spécifique aux droits des femmes n’était pourtant formulée dans le programme du parti de Marine Le Pen.
      . . . .

      http://madame.lefigaro.fr/societe/elections-europeennes-les-meres-celibataires-ont-davantage-vote-pour

    • => les femmes votent plus pour enMarche que les hommes, idem pour les républicains, l’UDI.
      => Les femmes votent beaucoup moins pour la france insoumise que les hommes.
      => Les femmes votent plus pour le RN que les hommes.
      ...

      C’est magique la misogynie, on te dit que les hommes votent plus RN que les femmes mais non, « monsieur qui n’insulte personne » il sait lire des chiffres qui n’existent pas mais qui prouvent que le vote RN c’est en fait celui des femmes. C’est d’ailleurs amusant de voire que sa vindicte concerne exclusivement et spécifiquement les femmes qui ne sont plus sous la domination quotidienne d’hommes ; les vieilles, les veuves, les mères célibataires.

    • Y a pas à dire !
      Quand leur haine rassemblée de la réalité est contrariée par les chiffres, les pseudos progressistes du genre nouvelle gauche deviennent agréssi.f.ves.
      Bavez sur tout ce qui n’est pas bac+5, c’est une passion chez vous.

      Quand vous trouvez un chiffre qui vous plait dans un tableau, c’est la victoire, mais vous oubliez quelques lignes et quelques colonnes.
      En entreprise, ou appelle cela le contrôle de gestion.

      Ici, c’est une forme de la #guerre_aux_pauvres, ou de #ligue_du_lol .

    • Bonjour Aude.

      Quelques membres éminent.e.s de ce blog n’ont qu’une passion, baver sur les prolos (en oubliant que 51 % des prolos sont des femmes, idem pour les Gilets jaunes), en ne prennent que le chiffre qui arrange leur haine.

      D’autres sont dans l’insulte et l’imprécation permanente envers celles et ceux qui ont la témérité d’aborder des sujets qu’il/elle se réservent, bien qu’il/elle les desservent (les sujets).

      Pour ce qui est des chiffres, suffit de regarder la représentation d’une pyramide des âges.

      Par ailleurs, les harceleuses, ça existe, ne les oublions pas, elles harcèlent aussi les femmes.

      Au revoir,
      André

    • Oui, les femmes sont surreprésentées dans la tranche d’âge la plus élevée, mais la borne inférieure étant assez basse (70 ans, tout de même) le différentiel de mortalité n’a pas encore eu le temps de faire trop son œuvre, de sorte que dans cette tranche d’âge il y a 4 femmes pour 3 hommes.

      Ipsos-Sopra fournit une analyse des facteurs au premier ordre, c’est à dire «  à plat  ». Je me garderai donc bien de me lancer dans une analyse au deuxième ordre, c-à-d «  d’effets croisés  » (ou d’interaction).

      Un exemple pour le taux de participation au vote (la non-abstention)

      Les résultats d’ensemble et selon l’âge et le sexe.

      … soit pour les effets du premier ordre :


      • les femmes votent moins
      • la participation augmente avec l’âge
      Au second ordre, la question serait de savoir s’il y a interaction entre ces deux facteurs ou non. P. ex. la participation des femmes augmentent avec l’âge (et donc, celle des hommes décroît) ou l’inverse.

      Pour le choix du vote, je représente les effets du sexe et de l’âge pour les 3 listes arrivées en-tête (avec une même échelle verticale pour faciliter la comparaison).

      Au vu des graphiques, il est hasardeux de spéculer sur un comportement particulier des femmes âgées votant LREM : l’effet sexe est nettement moins marqué que l’effet âge. Sauf à imaginer une interaction vraiment très forte. Et surtout, il est tout à fait impossible de conclure que les femmes âgées votent RN (sauf à…) la tranche des 70+ votant moins que la moyenne pour le RN, contrairement aux « actifs » de la tranche 35-60 ans, et particulièrement les 50-60 ans.

      Notons pour finir que l’effet de loin le plus fort pour une liste est celui de la profession, les ouvriers votant à 40% pour le RN, soit +16,8% par rapport à l’ensemble, catégorie que @bce_106_6, répartit d’ailleurs équitablement entre hommes et femmes (je n’ai pas été vérifié).

      Quelques remarques pour finir, quant aux pondérations. Le tableau ci-dessous est élaboré à partir des données de population au 1/1/2019 de l’Insee. C’est lui, ou une version précédente, qui a dû être utilisé pour l’élaboration des quotas.

      –Poids des tranches d’âges par sexe dans la population française de plus de 18 ans. Au 1/1/2019, presque 67 millions d’habitants dont 52,5 millions de plus de 18 ans._

      Et comme le diable réside dans les détails, je note qu’il ne s’agit pas du corps électoral français, mais de la population, soit le nombre d’habitants.
      • le tableau intègre donc les habitants étrangers (4,4 millions au 1/1/2015, tous âges) dont une partie, les citoyens européens, a, à son choix, le droit de voter en France ou dans son pays et une autre partie, les non communautaires, n’a pas le droit de vote. On ne connait pas (ou du moins, je ne la connais pas) la part des étrangers communautaires dans les inscrits en France.
      • la structure par âge et sexe de la population étrangère est différente de celle de la population française : les hommes y sont (légèrement) majoritaires, et la population active y est surreprésentées (moins de jeunes et moins de vieux)
      • le tableau ne prend pas en compte les électeurs français résidant à l’étranger (1,25 millions d’inscrits, 81,6% d’abstentions, 18% de suffrages exprimés soit 224 000 électeurs (j’arrondis))
      résultats des Français de l’étranger (inscrits en France) ici : https://elections.interieur.gouv.fr/europeennes-2019/000/099/index.html

    • Merci Simplicissimus, ce rappel de la pyramide des âges était nécessaire, beaucoup.e semble l’ignorer, et tu as raison, ça n’explique pas tout.

      Pourquoi mon commentaire ?
      C’était par rapport au mépris affiché par arno.
      Remarquons que c’est une habitude pour lui. Exemple :
      Complètement ivre, une mamie tente de s’enfuir en fonçant sur les gendarmes près de #Montpellier
      https://seenthis.net/messages/783590

      Curieux, lui il a pas droit aux insultes habituelles.
      Pourtant, il rabaisse une femme.
      C’est vrai qu’il n’utilise pas souvent les drapeaux #social #capitalisme . . . .

      Une habitude des CSP- de cracher sur ceux (et donc celles) qui ne reconnaissent pas immédiatement qu’ils sont du coté du bien, qui ne votent pas pour eux.
      Il est vrai qu’il doit être terrifié par l’idée d’un déclassement social, il n’est pas le seul.

      Ma contribution sur ce coup-là, est peut être contre-productive et sacrément déplaisante, mais les dénonciateurs.rices professionnel.le.s m’indisposent parfois avec leurs insultes permanentes. Il faut croire qu’elles.ils se sentent supérieur.es.
      Effet ancienne nouvelle gôche ?

      Je rassures tout de suite, je ne suis ni du pcf, de la fi, du npa, du poi, et d’un tas d’autres boutiques du vieux monde, qui m’a l’air d’être bien accroché au pouvoir, et décidé à tout foutre en l’air.

      Marrant, cet article partagé 8 fois n’a pas été repris par 7h 36.
      _ Un oubli. -

  • [Limoges] Libération #de l’inculpé dans l’affaire de la caserne Jourdan à #Limoges.
    https://nantes.indymedia.org/articles/45362

    S. inculpé dans l’affaire de l’incendie des véhicules de gendarmerie de la Caserne Jourdan à Limoges est sorti le 8 avril 2019 sous Assignation à Résidence en Surveillance Electronique (ARSE). L’enquête est toujours en cours. La fin des investigations est estimée à 6 mois.

    #Répression #/ #prisons #centres #rétention #anti-repression #Répression,/,prisons,centres,de,rétention,anti-repression

  • #Paywall ? #Sanofi : des traces de #Dépakine retrouvées dans le sang d’ouvriers

    Des traces de Dépakine, ce médicament pris par des personnes souffrant d’#épilepsie et de troubles #bipolaires, ont été mesurées dans le sang d’ouvriers qui en fabriquent la molécule, à l’usine Sanofi de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques). De faibles doses d’acide valproïque, le composant actif du valproate de sodium, ont été détectées sur onze personnes ayant accepté de subir un test sanguin. Cette substance est considérée comme cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction (CMR), et classée reprotoxique de catégorie 1, c’est-à-dire qu’elle est capable d’interférer avec la reproduction humaine.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/110419/sanofi-des-traces-de-depakine-retrouvees-dans-le-sang-d-ouvriers

    • Santé Enquête

      Sanofi : des traces de Dépakine retrouvées dans le sang d’ouvriers
      11 avril 2019 Par Jade Lindgaard

      Onze salariés de l’usine de Sanofi qui fabrique la molécule de la Dépakine présentent des traces de valproate de sodium dans leur sang, une substance cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction, alors qu’ils ne prennent pas ce médicament.

      Favori
      Recommander
      Imprimer
      Article en PDF

      Partager
      Tweet

      Offrir

      1 2 lecture sur une page 46 commentaires

      Des traces de Dépakine, ce médicament pris par des personnes souffrant d’épilepsie et de troubles bipolaires, ont été mesurées dans le sang d’ouvriers qui en fabriquent la molécule, à l’usine Sanofi de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques). De faibles doses d’acide valproïque, le composant actif du valproate de sodium, ont été détectées sur onze personnes ayant accepté de subir un test sanguin. Cette substance est considérée comme cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction (CMR), et classée reprotoxique de catégorie 1, c’est-à-dire qu’elle est capable d’interférer avec la reproduction humaine.

      Deux vagues d’examens sanguins, selon une méthode de biométrologie, autrement dit la surveillance biologique des expositions professionnelles, ont été conduites auprès des salarié·e·s du site. Selon les premiers tests, réalisés les 27 et 28 novembre 2018, présentés en CHSCT en janvier et révélés par Sud Ouest, trois personnes présentaient des traces d’acide valproïque dans leur sang.

      À l’issue d’une deuxième campagne, menée à partir du 29 janvier, huit autres personnes ont été détectées avec du valproate de sodium dans leur organisme alors qu’elles ne prennent pas de Dépakine pour se soigner, selon le groupe Sanofi, en réponse à des questions de Mediapart. Cela représente une part non négligeable des 64 personnes, dont dix intérimaires, qui ont accepté de se faire examiner. Le site emploie 54 salariés en avril 2019. « Les prélèvements n’ont pas révélé de trace de valproate pour la très grande majorité du personnel testé, à l’exception de quelques opérateurs de production », répond Sanofi.

      Les tours bleues de l’usine Sanofi à Mourenx (DR). Les tours bleues de l’usine Sanofi à Mourenx (DR).

      « Il n’y a pas de sujet », « les doses sont infinitésimales », « vous faites du mal aux salarié·e·s », « vous n’avez pas l’air de savoir ce qu’est une usine » : le premier échange téléphonique avec le groupe pharmaceutique est un peu tendu. Puis au fil des questions, la communication se délie et apporte de premiers éléments d’information : « Une analyse détaillée des causes de la présence de telles traces a permis d’identifier que le mode de retrait des équipements de protection individuelle était susceptible de remettre en suspension des particules présentes sur ces équipements de protection. »

      Les postes de travail intervenant sur la phase finale de fabrication du valproate de sodium sont particulièrement concernés par l’exposition à la substance toxique. Les travailleurs y sont équipés de cagoules hermétiques, d’un système de traitement de l’air et de gants. Mais ces protections individuelles sont critiquées par le coordinateur adjoint CGT Sanofi, Jean-Louis Peyren : « Si le filtre du boîtier aspirant l’air ne fonctionne pas bien, vous êtes contaminé. »

      Le syndicat demande la mise en place de protections collectives, plutôt que de dépendre chacun de son propre appareil. Pour l’organisation, les conditions de déshabillage des travailleurs n’offrent pas assez de protection : « C’est juste une cabine de déshabillage, avec une rubalise [ruban de signalisation – ndlr] collée au sol. D’un côté on peut se déshabiller, de l’autre on ne peut pas. Ça ne protège de rien du tout. » De son côté, Sanofi répond qu’« afin d’empêcher toute mise en suspension, un sas permettant l’élimination des particules encore présentes sur les équipements avant leur retrait sera mis en place prochainement ». Et que des mesures transitoires ont déjà été déployées.

      Les résultats issus de la première campagne d’examens sont inférieurs au dixième de la valeur de référence, explique la direction du site. Selon le PowerPoint présenté aux salarié·e·s et lu par Mediapart, les taux mesurés dans le sang des travailleurs atteignent respectivement 0,11 milligramme par litre (mg/l), 0,20 mg/l et 0,22 mg/l. Le seuil d’effet sanitaire est établi bien au-dessus, à 5 mg/l.

      Le site de Sanofi chimie est une installation classée pour l’environnement (ICPE). Jusqu’à l’été dernier, il rejetait de grandes quantités de valproate de sodium dans l’atmosphère, sans arrêté préfectoral pour les limiter. « Sur Mourenx, bien que les résultats de mesures d’exposition sur les postes de travail soient satisfaisants, et qu’aucune alerte médicale n’ait été rapportée dans le cadre de la surveillance médicale, nous avons décidé de mettre en place la biométrologie en novembre 2018 en concertation avec l’inspection du travail, explique le groupe. Ce n’était pas une obligation. »

      Lire aussi

      Des rejets toxiques à des niveaux astronomiques dans l’usine Sanofi de Lacq Par Jade Lindgaard
      Quand forer tue : le secret bien gardé de l’épopée du gaz de Lacq (1/2) Par Jade Lindgaard
      Gaz de Lacq : la fabrique du silence (2/2) Par Jade Lindgaard

      Les femmes en âge de procréer sont particulièrement vulnérables au valproate car, en cas de grossesse, il est associé à un risque de malformation congénitale et à des troubles du développement, explique l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Aucune femme ne se trouve parmi les personnes détectées, selon Sanofi, qui précise que des travailleuses ont bien subi l’examen. Fin 2017, l’usine de Mourenx ne comptait que 5 femmes, sur 57 salarié·e·s au total.

      Quel bilan le groupe pharmaceutique tire-t-il de ces mesures ? « Chez les opérateurs de production ayant présenté des traces de valproate, les concentrations décelées dans le sang sont largement inférieures à la valeur guide de référence dans le cadre d’une exposition professionnelle, définie par des experts externes », répond le service de communication du groupe. Il est exact que les valeurs sanguines détectées se situent très en dessous de la valeur guide, qui correspond à la concentration minimale qui pourrait entraîner des effets thérapeutiques sur les personnes concernées. Mais il n’existe pas aujourd’hui de valeur toxique de référence pour évaluer si les doses mesurées chez les salarié·e·s représentent un risque chez ces personnes, quand bien même elles se trouvent bien en deçà de la valeur guide thérapeutique. C’est bien sûr essentiel, puisque ces individus n’ont aucune raison de prendre du valproate de sodium comme médicament. Et donc aucune raison d’en subir les éventuels impacts néfastes sur leur santé.
      « L’évaluation du risque chimique d’exposition aux produits CMR est insuffisante »

      L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a été saisie le 29 juin 2018 par la Direction générale de la santé ainsi que par la Direction générale de la prévention des risques pour établir cette valeur de référence. « Des effets neurodéveloppementaux et néfastes sur la reproduction pourraient apparaître à des doses plus faibles que celles induisant des malformations congénitales », expliquait le groupe d’expertise d’urgence de l’Anses en juillet 2018. Les résultats de ce travail sont annoncés pour le deuxième trimestre 2019. Par ailleurs, l’agence doit aussi rendre un avis avant l’été sur les dispositions mises en œuvre par Sanofi concernant la surveillance biologique des travailleurs, et les mesures de prévention mises en œuvre au titre de l’exposition professionnelle. Contacté, le centre de biologie et de recherche en santé du CHU de Limoges, qui a analysé les prélèvements sanguins à la demande du groupe pharmaceutique, n’a pas répondu à nos questions.

      Sanofi exploite depuis 1975 cette usine, située sur la plateforme Chem’Pôle64 dans le bassin de Lacq, un des plus gros sites d’industries pétrochimiques en France (voir ici et là nos articles sur ce lieu historique d’extraction de gaz, et les problèmes sanitaires qu’il génère). Pourquoi ces mesures de biométrologie n’ont-elles pas été prises plus tôt ? C’est d’autant plus étonnant qu’une autre usine du groupe, située à Amilly (Loiret), où est fabriquée la forme médicamenteuse de la Dépakine, connaît deux campagnes d’examens par an. Le groupe répond que « la biométrologie n’est pas une mesure obligatoire ni systématique. Elle a été mise en place par la médecine du travail du site d’Amilly en réponse à des symptômes non spécifiques, rapportés chez certaines personnes ». Selon le fabricant, « les résultats sont satisfaisants ».

      Pourtant, Mediapart a pu voir le résultat du test d’un salarié de cette usine, qui montre la présence de 0,11 mg/l d’acide valproïque dans son sang, en 2017. « La personne à laquelle il est fait référence en 2017 a réalisé un prélèvement en laboratoire de ville (type dépakinémie), répond Sanofi. La méthodologie d’analyse n’était pas adaptée au contrôle des expositions professionnelles et le résultat se situait dans la zone d’incertitude ne permettant pas de valider la mesure. Un nouveau prélèvement sanguin, selon le protocole adapté pour les expositions professionnelles, a été réalisé et aucune trace de valproate de sodium n’a alors été détectée. »

      En réalité, la direction de l’usine Sanofi de Mourenx a mis beaucoup de temps à accepter les tests sanguins sur ses salarié·e·s. Dans une lettre adressée à l’inspection du travail le 10 juillet 2018, Franck Gallice, le directeur du site, écrit qu’« il n’existe pas de méthode de prélèvement ni de méthode d’analyse de l’acide valproïque pour déterminer l’exposition professionnelle ». Et aussi que « le médecin du travail de la plateforme Chem’Pôle64 nous indique qu’il ne dispose pas de résultats de biométrologie pour les substances valproate de sodium et acide valproïque car ces substances ne disposent pas d’indicateur biologique d’exposition ». Pourtant, la présence de Dépakine se mesure facilement dans le sang, assure Marine Martin, responsable de l’Apesac, une association regroupant des personnes impactées par les effets nocifs de la Dépakine.

      Les mesures de biométrologie ne peuvent servir que d’alerte : les impacts de l’acide valproïque dépendent en partie du métabolisme de chacun·e. Elles ne peuvent se substituer à des mesures de prévention. L’inspection du travail suit de très près les mesures prises, ou non, par Sanofi pour protéger ses travailleur·se·s. En mai 2018, elle prévient par courrier la direction de l’usine que plusieurs manquements aux règles de protection de ses salarié·e·s ont été observées : « L’évaluation du risque chimique d’exposition aux produits CMR est insuffisante et doit être revue. » Le valproate de sodium et l’acide valproïque sont cités à plusieurs reprises dans le courrier.

      Le site de Sanofi à Mourenx a déjà été pris en défaut : l’année dernière, Mediapart et France Info révélaient qu’il avait émis dans l’atmosphère jusqu’à 190 000 fois plus que le maximum autorisé d’une autre substance cancérogène et susceptible d’altérer la fécondité, le bromopropane. Depuis, des travaux ont été entrepris et les rejets sont revenus sous le seuil légal. Concernant les mesures prises pour protéger les travailleur·se·s du valproate de sodium, la question reste posée.

      Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez vous connecter au site frenchleaks.fr.

  • Les collectivités locales s’attaquent aux perturbateurs endocriniens dès la petite enfance
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/andre-cicolella-reseau-environnement-sante-charte-villes-territo

    Depuis 50 ans, les problèmes de fertilité chez la femme et l’homme n’ont cessé de croître. Un homme de 30 ans, résidant à Paris, a perdu deux spermatozoïdes sur trois sur les 50 dernières années. Et le phénomène n’est pas en train de diminuer. Le Sud-Ouest est également la première région concernée par ces problèmes de fertilité, selon l’étude de Santé publique France. Si l’évolution actuelle se poursuit, il pourrait ne plus y avoir de petits Occitans en 2040.

    (!)
    #perturbateurs_endocriniens

    • #it_has_begun
      #cancérogène
      #environnement
      #enfance
      #pvc

      AC : L’#alimentation est la première source d’exposition aux phtalates (notamment le plus toxique le DEHP, classé cancérogène, reprotoxique et PE) qui migrent de l’emballage au contenu. Selon un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) publié en 2017, 70 % des petits pots pour bébé contiennent ce DEHP, les petits pots en emballage plastique étant trois plus contaminés que ceux en verre. Cette alerte de l’Anses est pourtant passée inaperçue alors que c’est une source d’exposition de l’enfant qui est préjudiciable à son développement. Il faut impérativement changer les processus de transformation de ces produits, car c’est pendant cette phase que ce plastifiant contamine l’alimentation infantile. Il faut des mesures comme celles mises en place pour le bisphénol A, banni dans les biberons depuis 2010 en Europe et les contenants alimentaires depuis 2011 en France.

      La ville de Limoges, signataire de la charte, a ciblé ses actions sur la petite enfance et a banni les PE de ses crèches. Les assiettes sont maintenant en porcelaine, les verres et les biberons en verre, les couverts en inox. Beaucoup de villes ont déjà mis fin aux assiettes en plastique dans les cantines. Limoges a aussi changé de fournisseurs de couches jetables. L’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine s’est également engagée dans une stratégie régionale de prévention et promotion de la santé environnementale autour de la petite enfance.

      Nous alertons également sur les sols en PVC qui contiennent de 20 à 40 % de DEHP. C’est aussi une source de contamination de l’enfant. Une grande étude suédoise, qui suit 3.000 enfants depuis 10 ans, a montré un lien entre le sol en PVC et l’asthme de l’enfant. En France, 60 % des sols de crèches et des écoles publiques sont faits en PVC et 16 % de l’habitat individuel. Il y a là matière à agir et un substitut plus sain (DINCH) existe selon l’évaluation de l’Anses.

  • Le nombre de #femmes qui vivent à plus de 45 min d’une #maternité a doublé en 20 ans
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/21/le-nombre-de-femmes-qui-vivent-a-plus-de-45-mn-d-une-maternite-a-double-en-v

    La mobilisation des élus et d’une partie de la population n’y a rien changé. Après Die (Drôme), Creil (Oise), Saint-Claude (Jura), Le Blanc (Indre), la maternité de Bernay (Eure) a à son tour dû définitivement fermer ses portes, lundi 11 mars, obligeant les femmes enceintes qui devaient y accoucher à se rendre à Lisieux (Calvados), à trente minutes de route, ou à Evreux (Eure) à cinquante minutes.En un peu plus de vingt ans, entre le 1er janvier 1997 et le 11 mars 2019, la France a perdu 338 maternités (413 fermetures et 73 ouvertures) sur 835. A l’issue de cette colossale refonte de la carte sanitaire, le nombre de femmes en âge de procréer se trouvant à plus de quarante-cinq minutes d’une maternité a plus que doublé, passant de 290 000 à 716 000, soit 430 000 de plus. Le nombre de celles se trouvant à plus de trente minutes a, lui, augmenté de près de deux millions, passant de 1,9 million en 1997 à 3,7 millions en 2019.

    • MATERNITÉS AGNÈS BUZYN MET LES SAGES-FEMMES EN PREMIÈRE LIGNE, Sylvie Ducatteau
      https://www.humanite.fr/maternites-agnes-buzyn-met-les-sages-femmes-en-premiere-ligne-669747

      La ministre de la Santé a assuré vouloir « trouver une solution pour qu’il n’y ait plus cette angoisse d’accoucher loin d’une maternité »,
      Interrogée jeudi sur BFMTV et RTL, la ministre de la Santé a assuré vouloir « trouver une solution pour qu’il n’y ait plus cette angoisse d’accoucher loin d’une maternité », alors que 35 de ces établissements ont été fermés récemment ou sont menacés de disparaître au prétexte de pénurie de pédiatres et d’obstétriciens. Agnès Buzyn a promis qu’il y aura « en permanence une sage-femme pour accompagner les femmes enceintes » et les « sécuriser ». Des taxis et des chambres d’hôtel seront également mis à disposition des femmes dont les accouchements sont programmés. Une déclaration qui intervient alors qu’au Blanc (Indre), où se déroulent jusqu’à dimanche des états généraux « des maternités en colère », un nourrisson est né au domicile de ses parents dans la nuit de mardi à mercredi, après que la maternité de la ville a été fermée. La mère de famille n’a pas pu rejoindre le site où elle devait accoucher, distant de 70 kilomètres. S. D.

      suite de : Le nombre de #femmes qui vivent à plus de 45 min d’une #maternité a doublé en 20 ans et compléments (Le Monde)

      Ces chiffres inédits, issus d’une étude réalisée pour Le Monde par le géographe de la santé Emmanuel Vigneron, et qui diffèrent des données produites par la Drees, le service statistiques du ministère de la santé, ne manqueront pas d’alimenter le débat autour des hôpitaux de proximité, l’une des mesures-phares de la loi santé dont l’examen a débuté dans l’Hémicycle le 18 mars. Ces établissements – au nombre de 500 à 600 – ne compteront ni chirurgie ni maternité. Couplée à une réforme des activités de soins et d’équipements lourds, la loi devrait donc à terme entraîner de nouvelles fermetures ces prochaines années.

      « On continue à fermer et à concentrer, on a l’impression que ça ne finira jamais », déplore Rosine Leverrier, la vice-présidente des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, à la veille des états généraux des maternités de proximité qui se tiendront les 22 et 23 mars au Blanc.

      Les autorités sanitaires, elles, mettent en avant la sécurité des femmes pour justifier ces fermetures, invoquant un manque de médecins spécialistes et des « trous » dans les listes de garde. Une position qui a récemment reçu le soutien d’une vingtaine de syndicats de médecins et de collèges professionnels. « La proximité n’est pas gage de sécurité », avaient-ils fait valoir lundi 25 février, jugeant que la fermeture de certaines maternités est une « nécessité pour préserver la qualité et la sécurité des soins ».

      Article réservé à nos abonnés Lire aussi
      Au Blanc, dans l’Indre, maternité en sursis
      « Il y a quelques endroits où l’éloignement devient trop grand pour être supportable, ce qui condamne les territoires à des morts lentes », juge Emmanuel Vigneron. Pour le géographe, « il faudrait définir une architecture d’ensemble et fixer dans la loi vingt ou trente exceptions territoriales sur la base de critères objectifs, de manière à rendre les fermetures plus acceptables ».
      ___________________
      Note méthodologique

      Avec 716 000 femmes en âge de procréer habitant à plus de 45 minutes de la maternité la plus proche, le géographe Emmanuel Vigneron donne un résultat différent de celui de la direction des études statistiques du ministère de la santé (Drees), qui nous indique un effectif de 326 000. Le rapport 2016 de l’enquête nationale périnatale, cosigné de l’Inserm et de la Drees, indique pour sa part que 7,2 % des femmes ayant participé à l’enquête ont mis 45 minutes ou plus, ce qui correspondrait à un million de femmes. A l’appui de ses calculs, M. Vigneron a utilisé les données de l’Insee, en prenant compte des maternités fermées jusqu’au 11 mars 2019 et des modifications communales survenues entre 1997 et aujourd’hui.

      _____________

      Au Blanc, dans l’Indre, maternité en sursis , Frédéric Potet, 30 juin 2018
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/06/30/au-blanc-dans-l-indre-maternite-en-sursis_5323586_3232.html

      Dans sa chronique, notre journaliste Frédéric Potet revient sur l’obligation faite à la maternité de la ville du Blanc, dans l’Indre, de fermer l’été, obligeant les parturientes à aller accoucher à plus d’une heure de chez elles.

      Chronique. Le glas a sonné, mercredi 27 juin, à 18 heures précises, au clocher de l’église Saint-Génitour, au Blanc, dans l’Indre. Au même moment, la sirène de la mairie retentissait à l’unisson, cependant que les compagnies d’ambulance jouaient du klaxon de leur côté. Pareil tintamarre n’est pas habituel dans cette petite cité de 6 500 habitants, située loin de tout centre urbain. Mais il fallait cela pour protester devant l’obligation, pour le moins insolite, faite à la maternité de la ville : suspendre toute activité pendant juillet et août.
      Un peu plus tôt dans la journée, un enfant naissait au Blanc : Ryan, 3,570 kg. La population redoute que celui-ci soit le dernier à voir le jour en ville ; que la maternité, en clair, ne rouvre jamais. A 18 h 30, une chaîne et un cadenas étaient posés par la direction de l’hôpital sur la porte de la salle d’accouchement. La photo de ce verrouillage symboliquement mis en scène n’allait pas tarder à enflammer les réseaux sociaux.


      À 18 h 30, mercredi 27 juin 2018, une chaîne et un cadenas étaient posés sur la porte de la salle d’accouchement par la direction de l’hôpital du Blanc (Indre), en raison de la suspension de toute activité de la maternité pendant juillet et août.

      Si elle n’est pas une première en France, cette fermeture estivale est l’ultime épisode d’un feuilleton qui agite, depuis sept ans, ce coin reculé du Berry. La décision a été prise par l’hôpital de Châteauroux – qui gère celui du Blanc depuis la fusion des deux établissements en 2017 –, au regard des plannings des praticiens. Une modification du système de gardes a fait apparaître des trous dans les tableaux du personnel, composé en partie d’intérimaires. Estimant que la sécurité n’était pas suffisamment assurée, la direction a décrété une suspension temporaire, en accord avec l’Agence régionale de santé (ARS).

      Si l’inquiétude est grande, parmi les habitants, de voir l’interruption se prolonger après l’été, toute aussi vive est la colère provoquée par la méthode mise en œuvre : « Une stratégie fallacieuse de démolition, dénonce la maire de la commune, Annick Gombert (PS). Les autorités de tutelle ne cessent de laisser entendre, depuis des années, que la maternité va fermer. Comment voulez-vous que des praticiens viennent s’installer durablement chez nous face à une telle menace ? »

      Les premières « attaques » remontent à 2011. L’ARS avait alors voulu supprimer l’activité de chirurgie de l’hôpital pour des raisons budgétaires, ce qui aurait entraîné de facto la fermeture de la maternité. Un moratoire avait alors été obtenu par les élus auprès du ministère de la santé, à la suite d’une forte mobilisation de la population.

      « Tous les arguments possibles ont été avancés, au fil des années, pour justifier une fermeture : les finances au début, le nombre insuffisant d’accouchements par la suite – environ 270 par an –, aujourd’hui la sécurité. Il est difficile de ne pas y voir une forme d’acharnement », estime l’ancien maire et député Jean-Paul Chanteguet (PS), partie prenante d’un comité de défense au côté d’un ex-adversaire politique de droite, Jean-Michel Mols.

      L’ARS a beau insister sur le caractère « temporaire » de la suspension, précisant qu’un nouveau point sur les plannings sera effectué en août, le doute s’est installé : « Cette fermeture pendant l’été est un moyen de nous préparer psychologiquement à une fermeture définitive », est persuadée Annick Gombert.

      Les parturientes, en attendant, font grise mine devant les temps de trajet nécessaires pour rejoindre les maternités les plus proches, à Châtellerault (52 km) dans la Vienne, Châteauroux (59 km) et Poitiers (61 km). Toutes étaient situées, « jusque-là », à plus ou moins une heure de route… Elles seront encore un peu plus distantes avec la nouvelle limitation de vitesse à 80 km/h, effective à partir du dimanche 1er juillet.

      Une heure de transport imposée

      Si le code de la santé publique se garde bien de fixer un temps légal maximal pour accéder à une maternité, les professionnels évaluent généralement à quarante-cinq minutes la limite à ne pas dépasser. Cette heure de transport imposée aux habitantes du Blanc passe mal : « C’est une violence faite aux femmes », dénonce la maire de la ville, pour qui l’ARS aurait dû trouver des praticiens remplaçants au lieu de mettre les patientes devant le fait accompli.

      Un malheur n’arrivant jamais seul, la ville doit faire face, en parallèle, à une autre menace de fermeture : celle d’une classe de primaire. Tout comme pour la maternité, une mesure « suspensive » a été prise à l’encontre de l’école Jules-Ferry qui devra, à la rentrée prochaine, s’assurer de compter 175 élèves dans ses effectifs. En deçà, une des sept classes de l’établissement sera condamnée. La commune paierait alors le prix d’une démographie en baisse régulière, et aurait une occasion supplémentaire de fustiger la déliquescence des services publics en milieu rural.

      Une lettre a même été adressée à Brigitte Macron au motif qu’elle a été « plusieurs fois maman et mamie »
      Le Blanc en connaît long sur le sujet depuis 1953, année qui vit sa gare accueillir son dernier train de voyageurs. Ces deux dernières décennies ont été particulièrement douloureuses avec l’arrêt d’une section électrotechnique au lycée de la ville et la fermeture de l’antenne locale de Pôle Emploi. L’hôtel des impôts a, lui, diminué drastiquement ses horaires d’ouverture, alors que la sous-préfecture ne compte plus qu’une poignée de salariés.

      Une cessation de la maternité porterait un coup violent à ce bassin de population classé parmi les plus pauvres de la région Centre-Val-de-Loire. Elle entraînerait dans son sillage la disparition de l’institut de formation en soins infirmiers, la seule formation post-bac de la ville, redoutent les élus et les collectifs de défense.

      Ceux-ci font assaut d’initiatives pour mobiliser l’opinion : dépôt d’une requête en référé au tribunal administratif de Limoges, « appel citoyen » (le 18 juin) devant la sous-préfecture sur l’air de La Marseillaise, mise en scène d’un faux accouchement sur le pont qui enjambe la Creuse, envoi d’une pétition signée par 43 maires au premier ministre… Une lettre a même été adressée à Brigitte Macron au motif qu’elle a été « plusieurs fois maman et mamie ». Elle est signée d’un « groupe de femmes en colère » ayant accouché au Blanc. Ou qui espéraient le faire.

      A Saint-Claude, dans le Jura, un premier hiver sans la maternité, François Béguin, 12 février 2019

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/12/a-saint-claude-dans-le-jura-un-premier-hiver-sans-la-maternite_5422296_82344

      « Quand l’Etat s’en va » 2/5. La maternité de Saint-Claude, dans le Jura, a fermé en avril 2018, à cause de la désaffection des patients et les difficultés de recrutement.

      Sur la route entre le centre hospitalier de Saint-Claude et celui de Lons-le-Saunier (Jura), distants de 60 km, le 30 janvier.
      Sur la route entre le centre hospitalier de Saint-Claude et celui de Lons-le-Saunier (Jura), distants de 60 km, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR

      [Alors que, à l’écart des grandes métropoles, monte chez les Français un sentiment d’abandon fortement mis en avant dans le cadre du grand débat, Le Monde propose une série sur ces lieux qui souffrent de la fermeture des services publics, transports, écoles, perceptions ou hôpitaux.]

      La neige est tombée drue la nuit précédente sur le Haut-Jura. Installée dans un café à l’entrée de Saint-Claude, Doriane Gardel, 37 ans, le ventre arrondi par cinq mois de grossesse, fait défiler sur l’écran de son portable les photos de la petite route en lacets sur laquelle elle a dû rouler « au pas » quelques heures plus tôt pour se rendre au travail.

      A cause du vent qui a « soufflé » la neige sur la chaussée, les quelques kilomètres qui séparent Septmoncel – la commune de 700 habitants où elle vit – de Saint-Claude lui ont pris cinquante minutes, soit plus du double du temps habituel. Si elle avait dû ensuite rejoindre la maternité d’Oyonnax (Ain), où elle doit accoucher début juin, cela lui aurait demandé dans ces conditions une heure de plus.

      Elle a beau savoir que les routes seront dégagées le jour « J », au printemps, elle n’est pas sereine depuis la fermeture, en avril 2018, de la maternité de l’hôpital Louis-Jaillon, à Saint-Claude. C’est là qu’elle est née en 1981 et c’est là qu’elle a eu son premier enfant en 2014. « J’en ai eu des contractions de stress, je n’arrêtais pas de penser que je pouvais accoucher au bord de la route, explique-t-elle. Après l’annonce de la fermeture, je me suis même posé la question d’un deuxième enfant. Je me suis demandé jusqu’à quand je pouvais le concevoir pour être sûre qu’il n’arrive pas en hiver. »
      Ce raisonnement, Doriane Gardel n’est pas la seule à le faire dans cette région vallonnée, où les temps de transport (quarante minutes de route pour Oyonnax), peuvent très vite s’allonger l’hiver. « On avait convenu avec mon mari que si je n’étais pas tombée enceinte en novembre-décembre, on arrêtait tout », assure Estelle Villaldea Martin, 39 ans, qui vit dans un petit village à côté de Saint-Laurent-Grand-Vaux, à quarante-cinq minutes de la maternité de Lons-le-Saunier, « quand les routes sont bonnes ». Le terme de sa sixième grossesse est prévu en juillet. « Partir à la maternité sur une route enneigée, ce serait un stress énorme », dit-elle.
      A Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), au 9ème des 60 km qui séparent le centre hospitalier Louis Jallon de saint-Claude de celui de Lons-le-Saunier, le 30 janvier.


      A Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), au 9ème des 60 km qui séparent le centre hospitalier Louis Jallon de saint-Claude de celui de Lons-le-Saunier, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR "LE MONDE"

      « Mépris » du gouvernement

      Dans cette région enclavée du Jura, où l’on vit de l’industrie, du tourisme et de la proximité avec la Suisse, la décision prise à l’été 2018 par l’agence régionale de santé (ARS) de fermer la maternité, la pédiatrie et la chirurgie conventionnelle (nécessitant une hospitalisation) pour des raisons de sécurité ne passe toujours pas.

      « Au ministère de la santé, à Paris, ils ont une réflexion d’urbain, ils n’arrivent pas à se rendre compte de ce que c’est ici après une chute de neige, avec l’hélicoptère qui ne peut pas venir à cause de la tempête, c’est cette France qu’on oublie », lance Jean-Louis Millet, le maire (divers droite) de Saint-Claude, en conduisant sa voiture sur le plateau enneigé des Rousses, au milieu des forêts et des pistes de ski de fond, quasi désertes à cette saison.

      Depuis deux ans, l’élu ne ménage pas sa peine pour empêcher la fermeture de l’établissement où 342 enfants étaient nés en 2016. Trois recours ont été déposés devant la justice administrative. « J’en suis à quatre-vingts courriers à Buzyn, Hulot, Schiappa, Le Maire… Pas un ne m’a répondu sur le fond », déplore M. Millet.

      Pour protester contre ce « mépris » du gouvernement, il a décidé de boycotter le grand débat national. Une « mascarade », selon lui. Au second tour de l’élection présidentielle, en 2017, M. Millet, qui se présente comme un « villiériste de la première heure », avait publiquement demandé : « Faut-il voter [Marine] Le Pen pour sauver l’hôpital ? », après avoir constaté qu’en réponse à ses courriers, seule la candidate du Front national s’était prononcée en faveur du maintien de la maternité.

      « Ras-le-bol de cette médecine à deux [combien ?! ndc] vitesses »

      Une interrogation qui n’a pas empêché sur ce dossier l’union sacrée des élus municipaux. Dès les premières menaces, M. Millet a reçu le soutien de son opposant historique, l’ancien maire communiste Francis Lahaut qui s’était battu en 1995 pour le maintien des urgences. « Sur cette terre de résistance, il y a une unité absolue autour de la maternité », assure l’hôtelier André Jannet, le président du comité de défense de l’hôpital.

      En lieu et place du grand débat, le comité a organisé, les 26 et 27 janvier, un « référendum d’initiative populaire » dans trente et une communes du Haut-Jura. Plus de 6 000 personnes se sont déplacées pour dire leur attachement à leur hôpital, soit davantage encore que les 5 000 qui avaient manifesté dans les rues de Saint-Claude en mai 2017 à l’appel du comité. « On craignait qu’il y ait une usure mais le soutien de la population ne se dément pas », se félicite M. Millet.

      Dans des « cahiers de doléances et de propositions citoyennes » installés à côté des urnes, des dizaines d’habitants ont couché leur inquiétude et leur colère sur les inégalités d’accès aux soins. « Est-ce que notre santé vaut moins que celle des citadins ? », interroge une femme. « Ras-le-bol de cette médecine à deux vitesses, nous voulons pouvoir bénéficier de soins sans nous poser la question de savoir comment nous rendre dans un hôpital », écrit une autre.

      A Saint-Claude, on sait qu’à travers l’hôpital, c’est une part de l’attractivité de la sous-préfecture du Jura qui se joue. En 2017, les quarante principaux employeurs industriels du bassin, représentant 2 800 emplois, avaient tous signé un texte pour dire leur « inquiétude » et s’opposer aux fermetures.

      « On joue notre survie économique »

      « Quelle absurdité de dégrader ce qui existe », se désole Olivier Jeantet depuis les locaux de son usine de pièces de caoutchouc installée dans le centre-ville depuis plus d’un siècle. « On joue notre survie économique en permanence, on se bat pour ne pas délocaliser nos productions et pendant ce temps, l’Etat détricote les services publics. Si on veut sinistrer la région, continuons comme ça », lance-t-il.

      A en croire le maire, après avoir subi de plein fouet la crise de 2008, l’industrie locale (fonderie, plasturgie) tournerait aujourd’hui à plein régime. « Les carnets de commandes sont pleins et les entreprises ont de gros soucis de recrutement, assure M. Millet. Cet été, certaines ont dû refuser des commandes parce qu’elles n’avaient pas suffisamment de main-d’œuvre. » Sous couvert d’anonymat, un responsable d’usine estime pour sa part qu’« il y a plein de choses qui font que les gens ne veulent pas venir à Saint-Claude : le centre-ville pas animé, la difficulté pour trouver un logement… Alors l’hôpital qui ferme, ça en rajoute une couche… »

      A la direction de l’hôpital, un vaste bâtiment posé en fond de vallée de cette ville construite sur plusieurs étages, on rappelle les raisons qui ont poussé à la fermeture. En octobre 2017, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté soulignait une « perte de confiance » de la population dans cet établissement et d’« importants taux de fuite » vers d’autres sites, plus de 40 % des jeunes mères du bassin de vie couvert par le centre hospitalier ayant choisi, en 2016, d’accoucher ailleurs. « Comme il y avait un fort turnover de remplaçants, les femmes se sont lassées de ne pas avoir d’interlocuteur fixe, et la rumeur de la fermeture a fait fuir beaucoup de monde », décrypte un ancien salarié de l’hôpital.

      C’est donc pour des raisons de sécurité liée à la démographie médicale que la maternité s’est vue retirer son autorisation. « Nous avions un problème sanitaire, nous n’avions plus les praticiens nécessaires, explique Guillaume Ducolomb qui dirige les hôpitaux de Saint-Claude et de Lons-le-Saunier depuis mai 2018. On a fonctionné avec un gynécologue à temps plein alors qu’il en fallait six, idem pour les anesthésistes. A la fin, on tournait à 100 % avec des intérimaires. Comment fait-on pour recruter des médecins ? Nous n’avons aucun moyen de contraintes. Quand vous n’avez pas de candidat, vous n’avez pas de candidat. »


      Le centre hospitalier Louis Jallon de Saint-Claude (Jura), dont la maternité s’est vue retirer son autorisation, le 30 janvier.
      Le centre hospitalier Louis Jallon de Saint-Claude (Jura), dont la maternité s’est vue retirer son autorisation, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR "LE MONDE"

      « On est dans la phase d’après »

      Aujourd’hui, M. Ducolomb assure avoir « tourné la page » de la maternité. « On est dans la phase d’après », dit-il, alors qu’une IRM devrait être installée d’ici à quelques mois à l’hôpital et qu’un projet de traitements de pathologies cancéreuses par chimiothérapie est en discussion pour la fin 2019-2020. « Je ne suis pas là pour fermer l’hôpital mais pour le faire évoluer », assure-t-il.

      Dans la région, tout le monde scrute avec attention comment se passe ce premier hiver sans maternité. Deux accouchements ont eu lieu en catastrophe ces derniers mois, l’un aux urgences, l’autre dans le véhicule du SAMU, sur le bord de la route, le 24 septembre. « Il y a des accouchements inopinés au cœur de Paris », fait remarquer M. Ducolomb, qui vient d’installer une chambre à la maternité de Lons-le-Saunier pour garder les parturientes dont le travail a commencé.
      Céline Champagne, 41 ans, une ex-sage-femme de la maternité de Saint-Claude, installée depuis novembre 2016 en libérale sur le plateau entre Septmoncel et Lamoura, était à la manœuvre le 24 septembre. Elle-même pompier volontaire, elle a formé depuis un an les pompiers « d’une bonne dizaine de casernes » aux accouchements inopinés. « Il faut arrêter d’entretenir cette phobie autour de la fermeture des petites structures », juge-t-elle, appelant à « une réorganisation complète de la répartition des médecins en milieu rural ».
      A la mairie, M. Millet ne désespère pas d’un revirement de l’ARS ou d’une décision favorable du tribunal administratif. Prudemment, il a tout de même mis un « deuxième fer au feu ». Après avoir démarché plusieurs cliniques privées, il espère que l’une d’elles fasse des propositions concrètes sur la chirurgie et l’obstétrique à l’ARS d’ici à la fin du mois.

      #WeDoNotCare

  • Appel national à bloquer les usines d’armements du 29 au 31 mars

    Les assemblées de blessé.es et les collectifs militant pour le desarmement de la police organisent fin mars un week end de blocage de l’usine Alsetex dans la Sarthe où sont fabriqué les grenades et munitions du maintien de l’ordre français. Nous invitons à bloquer toutes les autres usines d’armements qui se situent dans votre région ces mêmes jours.
    ACAB

    DU 29 AU 31 MARS 2019, POUR TOU-TES NOS BLESSÉ-ES !
    BLOQUONS L’USINE ALSETEX ET TOUTES LES USINES D’ ARMEMENT !

    Action à l’initiative de blessé-es, de leurs proches, de leurs soutiens et de collectifs contre les violences d’État.

    Dans le cadre du maintien de l’ordre en métropole et dans les territoires d’outre-mer, l’État français a recours à un arsenal militaire sans commune mesure avec celui utilisé par ses voisins européens. Il est le seul à utiliser des grenades et un des rares à tirer sur la foule avec des balles de gomme.

    Cette usage légitime de la violence était jusqu’alors réservé aux quartiers populaires et aux mouvements de révolte. L’histoire de l’après-guerre est rythmée par une violence systémique qui nous a amené à faire le constat suivant : sur les 20 dernières années, les forces de l’ordre françaises ont mutilé en moyenne 2 à 3 personnes par an et en ont tué en moyenne 15 chaque année.

    Mais depuis le mois de novembre 2018, face à l’ampleur et la spontanéité du soulèvement des Gilets Jaunes, la violence de l’État à l’égard des manifestations s’est considérablement durcie, faisant naître une prise de conscience collective des violences policières. Trois mois de révolte intense ont démontré, par une hécatombe sans précédent, que le facteur principal déterminant la violence d’État, c’est le caractère potentiellement révolutionnaire d’un mouvement de révolte.

    Pourtant, sans être partie prenante du mouvement, Zineb Redouane a été tuée à Marseille, visée à sa fenêtre du quatrième étage par une grenade lacrymogène tirée en plein visage.

    Également, trois personnes ont été éborgnées par des tirs de LBD à la Réunion dans les deux premières semaines de la révolte, suivies de 17 autres en métropole, dont 2 lycéens de 15 et 16 ans et 1 collégien de 14 ans.

    Cinq personnes se sont fait arracher une main par des grenades GLI F4 à Paris, Tours et Bordeaux.

    Plusieurs centaines d’autres ont été grièvement blessées, dont les deux tiers à la tête.

    Et malgré ce carnage, aucun mot, aucun regret, aucune excuse de la part des autorités. Au contraire, la répression se fait chaque jour plus féroce et le ministre de l’intérieur, au comble du cynisme, explique à des enfants dans une mise en scène télévisée comment tirer au LBD.

    Le maintien de l’ordre protège l’État et non le peuple, il est à la fois un placement politiquement rentable pour le pouvoir, apeuré par sa chute possible, et un commerce juteux.

    L’État français se vante en la matière d’un savoir faire et d’une doctrine développés dans les anciennes colonies et sur les territoires d’outre-mer, et inspirées depuis les années 1980-90 par les théories sécuritaires et logiques commerciales agressives des idéologues au service du complexe militaro-industriel étasunien (hypothèse de la vitre brisée, brigades antigang et d’intervention en civil, armes sublétales, militarisation de la police).

    La France achète et utilise des armes chimiques (proscrites par les conventions internationales sur les terrains de guerre) : les grenades lacrymogènes.

    La France achète, vend et utilise des armes de guerre : les grenades GLI F4, les grenades de désencerclement...

    La France achète et utilise des munitions qui mutilent : les cartouches à destination des Lanceurs de balles de défense de 40 et 44 mm (Flash Ball SuperPro et SuperPro2, LBD 40, Kann 44, Riot Penn Arms).

    L’État français offre des milliards d’euros à sa police et aux marchands de mort, tandis que son système de santé est en faillite, que son système social est en faillite, que son système éducatif est en faillite, que son système de transports sert à nous taxer alors qu’il devrait être gratuit (pour le peuple et pour l’environnement) et que les grandes entreprises qui servent l’État refusent de payer des impôts, d’augmenter les salaires et de baisser le temps de travail, et cela alors même que le chômage bat des records.

    Les augmentations d’impôts contre lesquelles nous nous battons servent à payer les armes qui répriment nos révoltes, alors il est temps de frapper là où le bât blesse.

    Bloquer le complexe militaro-industriel français, c’est bloquer l’économie de mort de ce système.

    POUR ZINEB REDOUANE, POUR LES BLESSE-ES, POUR TOU-TES CELLES ET CEUX MORTES DE S’ETRE REVOLTE-ES, DU 29 AU 31 MARS 2019, BLOQUONS L’USINE ALSETEX.

    ET POUR TOU-TES CELLES ET CEUX QUI NE POURRONS VENIR DANS LA SARTHE, NOUS APPELONS A BLOQUER TOUS LES SITES SUIVANTS :

    ALSETEX / GROUPE ETIENNE LACROIX - Siege Social et laboratoire - 6 Boulevard Joffrery - 31605 Muret
    Usine de fabrication - route de Gaudies - 09270 Mazeres

    VERNEY CARRON : fabrique pistolets Flash-ball, grenades de désencerclement - 54 Boulevard Thiers, 42002 Saint-Étienne

    NOBEL : fabrique grenades lacrymogènes - 5 Rue du Squiriou, 29590 Pont-de-Buis-lès-Quimerch

    SAPL : fabrique grenades de désencerclement, gazeuses, matériels de maintien de l’ordre – La Ferté Fresnet, Le Biot, 61550 La Ferté-en-Ouche

    REDCORE : fabrique lanceurs de balles de défense, grenades de désencerclement - Technellys Bât C - 165 rue de la Montagne du Salut, 56600 Lanester

    BGM : distributeur des lanceurs de 40 mm (LBD40 et lanceurs multicoups Penn Arms) - 15, Route de Meaux, Le Bois-Fleuri, 77410 Claye-Souilly

    MSA : fabrique matériels de maintien de l’ordre (casques, boucliers…) - ZI Sud, 01400 Chatillon sur Chalaronne

    PROTECOP : fabrique matériels de maintien de l’ordre - 2194 Route de Thiberville, 27300 Bernay

    RIVOLIER : commercialise et importe les armements étrangers en France - Z.I. Les Collonges, 42173 Saint-Just-Saint-Rambert

    SECURITE TIR EQUIPEMENT : commercialise et importe les armements étrangers et français destinés au maintien de l’ordre - 477, Chemin de l’Avenir, 13300 Salon de Provence

    CENTRE D’EXPERTISE ET D’APPUI LOGISTIQUE : test et homologation des armes destinées au maintien de l’ordre – 168 rue de Versailles, 78150 Le Chesnay

    BANC NATIONAL D’EPREUVE ET D’HOMOLOGATION : test et homologation des armes destinées au maintien de l’ordre – ZI Molina Nord, 5 rue de Méons, 42002 Saint Etienne

    ETABLISSEMENT LOGISTIQUE DE LA POLICE : ZI Buxerolles, 1 rue Faraday, 87000 Limoges

    NOBEL : siège social – 57 rue Pierre Charron, 75008 Paris : fabrique les système de mise à feu des grenades lacrymogène

    BRÜGER & THOMET : fabrique les lanceurs de balles de défense de 40 mm – Tempelstrasse 6, CH-3608 Thun

    PRECISION : même si les événements venaient à être supprimés des réseaux sociaux (pressions des autorités), les rassemblements seront maintenus dans tous les cas. A chacun-e de s’organiser localement pour parvenir jusqu’aux sites, pour s’y rassembler selon les modalités qui lui conviendront et pour prendre ses précautions pour que tout se passe au mieux pour lui/elle. Pour info, les sites de fabrication sont classés SEVESO, c’est à dire avec un haut niveau de sécurité.

    Prévoyez de partir de chez vous 40 minutes à l’avance et de vous garer à 30 minutes à pieds du lieu de rassemblement s’il devait être difficile de se rendre en voiture sur place ou de s’y garer. Organisez vous pour ne pas garer votre véhicule sur le bas-côté de la chaussée, mais sur des chemins vicinaux où le stationnement ne gêne pas. Si les sites devaient être inaccessibles, nous invitons à bloquer les axes qui y mènent ou à se rassembler sur la place principale du village ou de la ville la plus proche.

  • Le combat d’une lanceuse d’alerte contre les dérives de la défiscalisation locative, Isabelle Rey-Lefebvre
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/02/12/le-combat-d-une-lanceuse-d-alerte-contre-les-derives-de-la-defiscalisation-l

    Après une longue guérilla judiciaire, Claudy Giroz, ruinée, risque de perdre sa maison. Une décision attendue mercredi.

    Critiquer les méthodes des promoteurs de la #défiscalisation_locative est risqué. Claudy Giroz le vit au quotidien. Elle en a fait son combat depuis plus de dix ans. Mais cette femme, âgée de 67 ans, qui a aidé des dizaines de milliers d’investisseurs d’un bien locatif à se sortir de situations financières ruineuses, affronte à son tour une épreuve difficile.

    Mercredi 13 février, le président du tribunal de grande instance de Bonneville (Haute-Savoie) pourrait ordonner la #saisie de sa maison, faute d’avoir réglé une échéance de 30 000 euros à sa banque. A la suite de la longue guérilla judiciaire que lui livre le promoteur toulousain Omnium Finances, devenu Stellium, spécialiste de la défiscalisation locative, elle a accumulé les dettes.

    Après avoir été, quelques mois, démarcheuse commerciale pour cette société et réalisant qu’elle avait floué des proches, Claudy Giroz a, dès 2007, fondé l’Association de défense des investisseurs et mandataires (ADIM) et dénoncé les méthodes des promoteurs spécialistes de la défiscalisation.

    Leurs techniques de vente sont efficaces : recruter des néophytes comme elle, les former en deux jours et les inciter à contacter leur entourage familial, amical, professionnel, pour convaincre des proches, à l’aide d’un argumentaire type, d’acheter à crédit un logement neuf. Les vendeurs sont aussi encouragés à recruter de nouveaux commerciaux, un parrainage leur permettant d’empocher de juteuses commissions sur les ventes de leurs filleuls.

    « Prison financière »
    Le réseau Omniun a compté, en 2011, jusqu’à 5 000 #commerciaux capables d’écouler en quelques jours des #programmes_immobiliers entiers. Les appartements, achetés à #crédit, devaient être loués six ou neuf ans, dans le cadre des dispositifs Robien puis Scellier, à des loyers censés couvrir les mensualités. L’affaire était présentée comme un investissement pour zéro euro, avec, à la clé, des économies d’impôts et, à terme, un patrimoine pour la retraite.

    Particulièrement ciblés, des ingénieurs, des militaires, des gendarmes ou des chefs d’établissement scolaire bénéficiant, souvent, de logements de fonction qu’ils devront quitter en fin de carrière, donc soucieux de devenir #propriétaires avant cette échéance. Ce public est, en outre, peu familier des techniques financières, encore moins des règles fiscales, mais se montrait confiant dans les avantages fiscaux accordés par l’Etat, tels que présentés dans les simulations des démarcheurs.

    En réalité, de nombreux appartements ne trouvaient pas de locataire et étaient bien loin de rapporter les loyers prévus, rarement compensés par les assurances contre les impayés. L’édifice financier étant compromis, l’avantage fiscal s’évanouit et les investisseurs sont, en plus, contraints de remettre de l’argent chaque mois pour honorer leur crédit, payer les charges, tout en ayant sur les bras un bien dont la valeur est divisée par deux, quand il ne devient pas tout simplement invendable. « C’est une prison financière, je survis et ne veux surtout pas transmettre cela à mes enfants », témoigne un directeur d’école d’Annecy.

    Procès en diffamation
    « Nous, les militaires, on est souvent mutés – j’ai déménagé vingt-trois fois dans ma carrière – et on n’a pas l’occasion de s’acheter un logement pour nos vieux jours. On s’est fait manipuler », raconte une gradée qui, par l’intermédiaire d’une amie, épouse d’un membre de l’état-major, a acquis, en 2005, un petit appartement à Limoges. « On l’a revendu en 2017, douze ans plus tard, à la moitié du prix d’achat, et on doit encore 10 000 euros à la banque. Claudy Giroz nous a soutenus, son combat est juste, c’est une juste ! », juge-t-elle.
    Le système Ommium se révèle diabolique, puisque l’acheteur piégé n’ose pas se retourner contre son vendeur qui est un proche, un parent, un collègue, voire un supérieur hiérarchique – a fortiori un militaire, tenu au devoir de réserve. Souvent, cela a créé des brouilles définitives entre amis et semé du désespoir jusqu’au cœur des familles.

    Les séquelles sont loin de n’être que financières.
    Depuis la cave de sa maison transformée en bureau tapissé de milliers de dossiers, Claudy Giroz conseille les plaignants, les écoute, les soutient, sans oublier de répondre aux sollicitations des journalistes, parvenant à elle seule à donner un réel écho médiatique à son combat. Mais cela lui a valu, de la part d’Omnium, de nombreux procès en diffamation ou en dénigrement, relancés à l’occasion de chaque émission de télévision (dix-huit en tout), de radio, d’article de journaux ou de blogs sur Internet.

    « En dix ans, j’ai été convoquée plus de 90 fois devant des tribunaux, raconte-t-elle, au pénal, au civil, en première instance, en appel et jusqu’en Cassation, à Nanterre, plusieurs fois à Paris, Versailles, Toulouse, Montpellier, Bonneville, Chambéry, sans compter la valse des huissiers qui venaient frapper chez moi. »

    « Maladresse »
    Elle a toujours été relaxée au pénal et n’a été condamnée qu’à deux reprises au civil, une fois à 1 euro symbolique, et une autre à verser 3 000 euros de dommages et intérêts au promoteur pour l’avoir menacé de dénonciation à la presse s’il n’indemnisait pas ses clients. « Une maladresse », déclarait, lors d’une audience à Paris, Me Yves Baudelot, l’avocat, à partir de 2010, de Claudy Giroz. « Ce ne sont pas tant les frais de justice que les déplacements et frais d’hôtels et l’impossibilité de travailler pour gagner ma vie qui ont plombé mes finances », explique-t-elle aujourd’hui, épuisée par ces années de tribulations stressantes.

    « Claudy Giroz ne sait pas refuser d’aider quelqu’un qui appelle au secours – près de 40 000 personnes en douze ans –, elle nous écoute, nous conseille, nous adresse des documents, nous communique des noms d’avocats… », raconte Jacky Lépinay, ingénieur, lui aussi pris, en 2007, dans la nasse d’un investissement locatif déficitaire et aujourd’hui à l’initiative d’une cagnotte en ligne – qui totalisait déjà, le 12 février, plus de 9 000 euros – pour aider la lanceuse d’alerte à sortir de cette mauvaise passe.

    Grâce à l’action de l’ADIM, la loi a déjà évolué puisque, depuis 2014, les nouveaux avantages fiscaux Duflot puis Pinel sont circonscrits aux villes où existe une demande locative avérée.
    Mais l’énorme contentieux de la défiscalisation immobilière, bien décrit dans deux ouvrages, Défiscalisation ou défricalisation de Claudy Giroz (Porte Voix Editions, 2012) et Robien, Sellier… Ruinés ! Le plus grand scandale de l’après-guerre, d’Erwan Seznec (Le Seuil, 2013), qui évoque, lui, 50 000 dossiers, n’en finit pas d’encombrer nombre de tribunaux de grande instance de France.

    #dette

    Omnium Finance ou les dérives de la défiscalisation , Isabelle Rey-Lefebvre, 20 septembre 2010

    Basé à Toulouse, ce spécialiste de l’#immobilier locatif fait l’objet d’une enquête judiciaire pour escroquerie, faux en écriture et usage de faux

    Une véritable industrie de la défiscalisation immobilière s’est développée grâce aux avantages fiscaux accordés aux investisseurs dans un logement neuf destiné à la location. Le dispositif Robien a suscité, entre 2003 et 2008, l’édification de près de 350 000 logements ; le dispositif Scellier, qui a pris sa suite, a permis d’en construire 65 000, en 2009. Des promoteurs se sont spécialisés dans ce créneau, proposant des packages où l’investisseur achète un logement, sa gestion locative et les assurances pour loyers impayés ou vacance. Avec cet argument décisif : « On s’occupe de tout ! »

    Basée à Toulouse, la société Omnium Finance a été créée par Xavier Chausson en 1992. C’est l’un de ces défiscalisateurs en série, qui dit avoir commercialisé à ce jour 25 000 logements. Elle fait l’objet d’une enquête judiciaire pour escroquerie, faux en écriture et usage de faux, confiée au juge d’instruction toulousain Philippe Guichard. Deux de ses collaborateurs, Jérôme Dumort, directeur général d’Omnium Courtage, filiale plaçant des assurances-vie, et Pascal Berthomieu, directeur commercial aujourd’hui parti s’occuper d’une antenne canadienne, ont été mis en examen en juin 2010.

    La justice soupçonne une #escroquerie à l’assurance sur certains contrats d’assurances loyers impayés souscrits auprès du GAN, qui s’est porté partie civile. Dans nombre de résidences, les appartements, une fois livrés, ne trouvaient pas de locataire. Or, pour faire jouer l’avantage fiscal, le logement doit être loué douze mois au plus tard après l’achèvement de l’immeuble (une règle assouplie en octobre 2009). Les propriétaires qui n’ont pu bénéficier de la réduction d’impôt se retournaient alors vers Omnium Finance qui a, selon son site Internet, indemnisé 650 d’entre eux, soit 2,5 % des clients, pour 7 millions d’euros.

    Mais l’enquête judiciaire a permis de découvrir qu’Omnium Gestion (la filiale administration de biens) avait, dans certains cas, tenté de faire indûment jouer l’assurance loyers impayés en produisant des baux antidatés, afin de respecter le délai de douze mois. La gendarmerie a épluché 500 baux dans 42 résidences gérées par Omnium et révélé qu’une centaine étaient faux ou antidatés, avec des taux d’anomalies pouvant atteindre 50 % dans certaines résidences.

    Sont aussi visés les procédés de commercialisation et de recrutement des vendeurs d’Omnium Finance. Le groupe a mis au point une redoutable mécanique pour recruter des milliers de vendeurs par cooptation. La méthode est de solliciter collègues, amis, famille, même sans expérience dans l’immobilier. Ce recrutement « sur un territoire relationnel » est revendiqué par la société, qui forme elle-même ses conseillers qui ne sont pas salariés mais vendeurs #indépendants. Jean-Pierre Astruc a témoigné, le 4 mai 2010, devant le tribunal de grande instance de Paris, lors d’un procès en diffamation lancé par Omnium : « On est convoqué dans un grand hôtel pour deux jours de formation. On nous inculque une méthode de vente avec des phrases-clés pour contrer les objections des futurs acquéreurs, puis le formateur nous invite à lister toutes les personnes de notre entourage à qui l’on peut proposer un logement et à démarrer notre activité sans attendre la carte professionnelle d’agent immobilier. »

    Omnium propose aussi des #assurances-vie, ce qui suppose que ses vendeurs aient le statut de conseiller en investissement financier, qui s’obtient après cent cinquante heures de formation."A l’issue d’un stage succinct, le formateur nous remet un questionnaire à choix multiples, mais nous souffle les bonnes réponses. Pas étonnant que tous les stagiaires aient réussi l’examen, et se soient vu remettre une attestation", poursuit M. Astruc. Ce document vise à remplir les exigences de la réglementation du statut de conseiller en investissements financiers (CIF).

    La vente des logements se fait en général par démarchage auprès des proches du conseiller, qui touche une commission de 3 % à 6 %. La plupart des conseillers ne vendront qu’un ou deux lots, mais celui qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 480 000 euros, un seuil qui peut être atteint avec deux ou trois opérations, accède au statut de « manager ». Il peut alors recruter d’autres vendeurs, les parrainer et percevoir des commissions sur les transactions conclues par ses filleuls. Les meilleurs grimpent dans la hiérarchie et deviennent manager « étoile », « planète », puis « constellation » et enfin « galaxie » ! Ils peuvent alors percevoir plus de 400 000 euros par an.

    Au plus fort de l’activité, en 2007, Omnium a compté jusqu’à 3 500 conseillers vendeurs coiffés par 115 managers « galaxie », dont beaucoup sont d’ailleurs d’anciens du « Groupement », la société Groupement des professionnels du marketing (GPCM), un réseau qui a mis au point ces méthodes de vente et a déposé le bilan en 1999 à la suite d’une plainte pour escroquerie.

    Il n’est pas étonnant qu’avec une telle force commerciale, le groupe ait pu écouler des milliers de logements à des prix bien au-dessus du marché, car il faut rémunérer les multiples niveaux de vendeurs.
    Le groupe est, en outre, assigné au civil par des milliers de clients s’estimant lésés. Beaucoup des plaignants sont membres de l’Association de défense des investisseurs et mandataires (ADIM), qui regroupe les représentants d’une centaine de résidences Omnium fédérant chacune entre 12 et 230 copropriétaires.

    Quant à M. Chausson, PDG d’Omnium, qui n’a pas souhaité répondre à nos questions, il cherche à se désengager et à se recentrer sur la promotion. La filiale d’administration de biens, Omnium Gestion, aujourd’hui rebaptisée Jyloge, a été cédée en 2009 au groupe Urbania, visé, lui, par une information judiciaire.

    Omnium combat pied à pied ses détracteurs , I. R.-L., 20 septembre 2010

    UNE INTENSE guerre d’influence dans les médias et les prétoires oppose la direction du groupe Omnium et son président, Xavier Chausson, à Claudy Giroz, qui fut conseillère dans le groupe, d’août 2005 à décembre 2007, avant de réaliser qu’elle avait entraîné des investisseurs dans de mauvaises affaires, en raison de la qualité des résidences, de leur prix et de leur implantation.

    Le 13 décembre 2007, Omnium Finance met fin à la collaboration de Mme Giroz, qui réclamait l’indemnisation de ses clients et 500 000 euros de préjudice, en menaçant de porter plainte et de déclencher « un tsunami médiatique en France et en Allemagne pour révéler les agissements du groupe ».

    Cela lui a valu d’être condamnée pour chantage, le 30 mars 2009, par le tribunal correctionnel de Toulouse, jugement cassé en appel le 29 juin 2010. Mme Giroz a aussi été condamnée pour dénigrement, le 19 septembre 2008, par le tribunal de Bonneville, décision confirmée par la cour d’appel de Chambéry et faisant l’objet d’un pourvoi en cassation. S’estimant victime d’une entreprise de déstabilisation, Omnium a intenté sept procédures contre Mme Giroz, dont les ressources sont limitées : « Avec l’ensemble des procès liés à cette affaire, j’en suis à 56 audiences, civiles et pénales, à Paris, Toulouse, Bonneville, Chambéry, 72 visites d’huissiers... Récemment encore, Omnium m’a attaquée pour diffamation mais a été débouté, le 8 juin 2010, une décision aujourd’hui en appel. »

    La bataille se joue aussi sur Internet, où le défiscalisateur traque sites, blogs, forums le mettant en cause. Il a réclamé par voie de justice à Google, Free et JFG Networks de livrer l’identité de ses détracteurs et de bloquer leurs contributions. Cette procédure a pour le moment échoué en première instance, mais Omnium poursuit en appel. La bataille continue.

  • Appel à communication « #Contre-cartographies dans les Amériques »

    https://www.unilim.fr/ehic/events/event/appel-a-communication-contre-cartographies-dans-les-ameriques

    Encore un truc supr bien mis trop loin pour moi...

    Contre-cartographies dans les Amériques, XVIème-XXIème siècles FLSH Université de Limoges, Laboratoire EHIC,
    jeudi 7- vendredi 8 février 2019

    L’émergence et la consolidation progressive de l’hégémonie de la cartographie en tant qu’outil de représentation de l’espace sont intimement liées au processus de colonisation européen du Nouveau Monde. La rapide expansion du « monde connu » à partir du XVIe siècle a engendré un profond renouvellement de la conception de l’espace et va en effet contribuer au rapide développement d’une science cartographique visant à traduire le monde sous la forme d’une image mobile et mobilisable (Mignolo). La carte se veut dès lors un outil stratégique, un instrument de savoir-pouvoir géopolitique fondamental : pour les Européens qui se lancent à la conquête du continent américain, cartographier ne signifie non pas seulement connaître et rendre intelligible mais aussi domestiquer, soumettre, occulter, contrôler et même contredire l’ordre de la nature. Outils de guerre, outils d’exercice de la souveraineté et d’emprise symbolique et matérielle sur l’espace national, les cartes deviennent des supports essentiels de la puissance gouvernementale des Etats modernes : elles rendent possible l’administration verticale des populations, des territoires et des ressources. Dans les Amériques, la carte, en objectivant le mythe de la terra nullius, a ainsi permis de naturaliser les opérations de dépossession, d’extraction et d’élimination qui ont accompagné l’avancée de la frontière interne et l’intégration progressive des peuples et des espaces à l’ordre de l’État-nation et à la logique du développement. (…)
    Quels enjeux se trouvent derrière les dynamiques contre-cartographiques dans le contexte des Amériques ? Dans quel contexte les logiques contre-cartographiques peuvent-elles se mettre en place ? Comment se créent-elles et de quelles impulsions émanent-elles ? Quels savoirs sont mobilisés dans les processus d’élaboration contre-cartographique ? Dans quelle mesure parviennent-elles à déjouer les représentations hégémoniques de l’espace ? Ce colloque international se propose d’interroger les mécanismes de l’alliance entre cartes et domination et de sa subversion à travers la notion de contre-cartographie. Ce concept, issu de la géographie radicale (née des mouvements contre-culturels des années 1960 aux Etats-Unis), sera appliqué à d’autres disciplines et entendu dans un sens élargi, diachronique, trans- et pluridisciplinaire pour intégrer la diversité des formes cartographiques (cognitives, sonores, corporelles, artistiques, numériques, etc.) et des politiques de la représentation qui ont pour enjeu la critique des formes hégémoniques de production de l’espace. Les propositions pourront s’intégrer dans les axes suivants (liste non exhaustive) :

     Cartographie critique et radicale (militante, décoloniale, féministe, écologiste…)

     Logiques contre-étatiques et anti-impérialistes : cartographies alternatives

     Questionnements géopolitiques sur les sphères d’influence (mouvances, flux migratoires, frontières etc.)

     Remise en question et redéfinition des géographies culturelles et/ou linguistiques

     Cartographies des mondes souterrains (mafias, contrebandiers, hackers…)

     Détournement et déconstruction des cartes dans les arts et les lettres

     Contre-cartographies numériques

    Les propositions devront être limitées à 500 mots et être accompagnées d’une courte biographie de leur auteur (200 mots) à envoyer avant le 15 octobre 2018 à lucie.genay@unilim.fr et diane.bracco@unilim.fr

    Langues du colloque : français, anglais, espagnol. Le colloque donnera lieu à la publication d’un ouvrage en français aux Presses Universitaires de Limoges. La traduction des articles en anglais ou en espagnol devra être prise en charge par l’auteur.e.

    Comité organisateur : Diane Bracco (études culturelles hispaniques) diane.bracco@unilim.fr Philippe Colin (civilisation latino-américaine) philippe.colin@unilim.fr Luis Fe-Canto (histoire espagnole) luis.fe-canto@unilim.fr Lucie Genay (civilisation des Etats-Unis) lucie.genay@unilim.fr Saïd Ouaked (civilisation des Etats-Unis) said.ouaked@unilim.fr

    #cartographie_radicale

  • Dans la 2ème conférence de l’EHESS sur l’analyse «  à chaud  » du mouvement des #Gilets_Jaunes (où nous nous croisâmes avec @aude_v ), relevé par Danielle Tartakowsky

    Macron et GJ : 2 éléments de réponse à la crise de la démocratie économique et sociale issue du programme du CNR qui partagent plusieurs points communs :
    • mise à distance des corps intermédiaires (notamment syndicats)
    • ni gauche, ni droite
    • légitimité issue de la société civile (pas la même des 2 côtés, évidemment : experts économiques surdiplômés pour l’un, le «  peuple  » pour les autres)

    • Pour G. Duval, je me suis marré, parce que le matin même, j’échangeais une relation qui, en résumé, veut un transfert du pouvoir décisionnel du national au régional, et organise un mouvement régional dans ce but, mais qui rejette violemment les GJ avec les arguments usuels. Et je commentais sa conception du mouvement en la traitant de « léniniste »… Et j’ajoutais, « comme Macron, au fond »…

    • Et pour le point de vue policier, je n’étais certes pas d’accord avec tout ce qu’il a dit, mais ce qu’il disait indique clairement que ça secoue pas mal dans la police.

      Et qu’à beaucoup de niveaux sévissent des incompétents, aux premiers rangs desquels le ministre, et qu’une partie de la base s’agace de constater que les responsables n’ont pas à subir les conséquences de leur incompétence (avec, p. ex. des « promotions » à Limoges – c’était en 1914 – ou, plus récemment des mutations à Hazebrouck…)

  • [Nouveauté] Parution du code de l’animal - Blog Lecteurs de la Bibliothèque nationale de France - BnF
    http://blog.bnf.fr/lecteurs/index.php/2018/05/nouveaute-parution-du-code-de-lanimal
    http://blog.bnf.fr/uploads/lecteurs/2018/05/arrivae_de_chameaux_et_alaphants____agence_de_btv1b9022868t.jpeg

    Véritable évènement pour le monde juridique et la protection animale, le Code de l’animal vient de paraître aux éditions LexisNexis. Il est le fruit de la collaboration d’une équipe de six universitaires et de la Fondation 30 Millions d’Amis.

    En effet, pour la première fois en France, l’ensemble de la législation et de la réglementation en vigueur concernant l’animal jusqu’alors dispersée dans sept codes officiels, se trouve regroupée en un seul volume.
    Tous les textes - lois, décrets, arrêtés, règlements, directives - figurent dans l’ouvrage, mais aussi les principales décisions de jurisprudence, le droit international et les droits européens (droit du Conseil de l’Europe, droit de l’Union européenne) concernant l’animal qu’il soit domestique ou sauvage.
    Ouvrage de référence en la matière, le Code de l’animal est destiné à un public de professionnels - juristes, vétérinaires, chefs d’entreprise du secteur animalier - mais il servira, également, à tous les acteurs de la protection animale.
    Les étudiants préparant le premier diplôme universitaire en droit animalier (DU droit animalier) mis en place en 2016 à l’université de Limoges par deux des universitaires rédacteurs du code de l’animal - Jean-Pierre Marguénaud et Lucille Boisseau-Sowinski - disposeront désormais d’un ouvrage de base compilant le droit national, international et les droits européens.
    Souhaitons que la publication du Code de l’animal contribue à faire sortir le droit animalier de ce vaste ensemble, constitué par le droit de l’environnement pour en faire une discipline à part entière, à l’instar de ce qui existe dans les pays anglo-saxons.

  • En #Bretagne, de riches propriétaires refusent de partager leur accès privé à la #mer
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/12/26/bretagne-de-riches-proprietaires-se-battent-contre-l-etat-pour-garder-leur-a

    C’est une bataille judiciaire qui fait rage depuis plus de trente-six ans sur les rivages de Bretagne, pour quelques mètres de sentiers côtiers. A Saint-Briac-sur-Mer, de riches propriétaires se battent contre l’Etat, qui souhaite faire appliquer la loi du 31 décembre 1976 relative à l’organisation de l’indivision.

    Une loi qui restreint notamment le droit de propriété immobilière au nom de l’intérêt général, en obligeant les propriétaires d’un terrain situé sur le #littoral à laisser un espace de trois mètres en bord de mer, afin que les randonneurs puissent y passer. Ce qui n’est pas du goût de certains propriétaires de villas construites avant cette loi.

    L’excuse de Brice Lalonde :

    Les propriétaires, eux, ne comptent pas s’arrêter là. Contacté par l’AFP, Brice Lalonde affirme que :

    « Le sentier affectera le bien-être des habitants s’il rase leurs murs et ruine leur intimité. Ceux-là ne pourront s’empêcher d’y voir une confiscation. »

    Concernant sa maison de famille, l’ancien ministre se dit « inquiet du risque terroriste » car « il sera assez facile de viser des membres de ma famille engagés dans l’action politique » . Toute cette affaire est « sans doute » due à « l’acharnement nouveau de quelque association dont les dirigeants se sentent investis d’une mission sacrée », ajoute-t-il.

    #sentier_du_littoral #servitude #utilité_publique

  • « J’ai craqué, j’ai repris la voiture » : des usagers du #train racontent ce qui les a contraints à renoncer
    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/j-ai-craque-j-ai-repris-la-voiture-des-usagers-du-train-racontent-ce-qu

    Jusqu’à la mi-mars, chaque matin, Isabelle prenait sa voiture pendant huit minutes, se garait sur le parking de la petite gare de Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente), s’engouffrait dans un TER puis montait dans un bus pour, enfin, atteindre son lieu de travail, à Angoulême. Au total, 50 minutes de trajet, contre 25 en voiture. « Ce n’était pas gênant, car je commence le travail à 9 heures », relate cette secrétaire administrative de 52 ans, qui énumère les avantages du train. « C’est pratique, on consomme moins, c’est plus confortable. Avec une amie, on le prenait ensemble. »

    Mais le train, pour Isabelle, c’était avant. Avant que la ligne TER Angoulême-Limoges ne soit suspendue pour « un problème de géométrie des voies ». Finalement, les travaux prévus n’ont jamais été réalisés et la ligne reste fermée. « On nous a dit que la ligne était pourrie, trop dangereuse pour les usagers », commente Isabelle, qui renvoie aux articles de La Charente libre. Le Monde aussi en a parlé. La SNCF a mis en place des bus de remplacement pour pallier ce manque. « Mais ils sont complets car il n’y en a pas assez », affirme Isabelle, qui explique qu’une quarantaine de personnes prenaient ce TER chaque jour.

    #transport #mobilité

    • LE cas particulier où la voiture est plus rapide que le TER aux heures de pointe… ça doit pas être légion.
      Mais c’est vrai qu’il y a une gestion des lignes TER autour d’un principe loin=rapide, proche=lent qui rend ce mode de transport parfois paradoxal. Alors qu’une approche « sacrifice réparti » pourrait mieux équilibrer cette différence et arrêter les transports grande distance de certains travailleurs quotidien (mon coté écolo m’assure que c’est con de travailler loin de chez soi… ou inversement, de ne pas déménager plus près de son travail… quitte à se séparer de son conjoint ou à abandonner ses enfants à la DDASS (est-ce une blague ?)).
      Plus intelligemment, "revenir" à la voiture augmente la dette du TER (dans un modèle dette-capital complet), ça se paiera un jour.

    • Le hic, c’est que souvent, on ne prend pas que le TER, on a aussi les trajets Domicile - Gare - Travail.
      En habitant Périgueux et allant travailler à Sarlat en train+vélo, je mets 2h15 minimum de chez moi au lycée, pendant que mes collègues dans le même cas mettent deux fois moins de temps. (précision : il y a une correspondance)
      J’avoue ne pas avoir encore envisagé d’abandonner ma famille. Par contre, il est assez clair que la SNCF a, ici aussi, envisagé d’abandonner ses lignes TER « de campagne ».

  • Justice pour les enfants de Fatiha Taoui , Demande de Remise en liberté .
    https://www.change.org/p/emmanuel-macron-justice-pour-les-enfants-de-fatiha-taoui-demande-de-remise-e

    Bonjour , aujourd’hui je fais cette pétition pour que vous aidiez cette femme, cette mère de famille qui a été victime de violence conjugale pendant une vingtaine d’années sans avoir aucune autre issue , aucun autre recours la justice n’a jamais eté présente pour la soutenir et l’aider à se protéger des violences répétées que son mari lui as infliger . Jusqu’au jour où celui ci a gagné le domicile familial de madame Taoui et de ses enfants avec un fusil en menaçant de tous les tuer , Madame Taoui à voulu lui retire l’arme des mains pour défendre ses enfants et survivre mais à se moment là là coup est parti et son ex conjoint décédera par la suite mais le tribunal de Limoges na pas retenu la légitime défense et la condamne aujourd’hui pour se crime .

    <<Fatiha Taoui, une femme de 43 ans, a été condamnée mercredi à cinq ans de réclusion criminelle, dont trois ferme, aux Assises de la Haute-Vienne, pour avoir tué il y a cinq ans son mari violent d’un coup de fusil.>>

    Aide nous s’il vous plaît pour que l’on puisse l’aider à sortir pour retrouver ses enfants et surtout se reconstruire , après toutes ses années de souffrances de violences et de peurs c’est tous se qu elle mérite être accusé d’être une meurtrière alors qu’elle n’a fait que sauver la vie de ses enfants et la sienne . Combien de femmes sont mortes aujourd’hui à cause des coups de leurs maris , Aurai t il fallut qu’elle aussi meurt et laisse 3 enfants orphelins pour quelle soit considérée comme une victime mobilisons nous pour faire bouger les choses merci

    #justice #légitime_défense #féminicide #sexisme_d'etat

  • [Limoges] Incendie #de la caserne jourdan
    https://nantes.indymedia.org/articles/43524

    Dans la nuit du 18 septembre 2017, un incendie de véhicules de la gendarmerie a été revendiqué par un collectif mystérieux et ravageur : la R.A.G.E. Le communiqué de cette action est disponible ici, il proclamait :

    Dans la nuit du 18 septembre 2017, nous, ex-gendarmes de l’escadron de gendarmerie mobile 41/2 avons décidé collectivement d’incendier, trois fourgons de GM et deux bus de gendarmerie stationnés dans l’enceinte de la Caserne Jourdan à #Limoges. Par ce geste, nous quittons définitivement la gendarmerie.

    L’État et son appareil militaire, un peu vexé par ces actes a lancé avec force une instruction de six mois en se focalisant sur des profils au détriment des preuves. Il s’en suit une vague de perquisitions et de répression qui conduit notamment une personne de Limoges en détention (...)

    #/ #prisons #centres #rétention #lutte #anti-repression #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #/,prisons,centres,de,rétention,lutte,anti-repression,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement

  • Dans le scandale Macron-Pétain, tu dois absolument remarquer que personne ici ne rappelle les faits d’armes du Maréchal dans la guerre du Rif (terminée en 1926) : les massacres dans une guerre où les français ne faisaient jamais de prisonniers, et évidemment les bombardements systématiques à l’arme chimique des villages (avec son allié espagnol, Franco, qui commence déjà à être appelé caudillo).

    Mais l’indignation typiquement françaoui du moment démarre en 1940… (Dans le France post-coloniale, même l’indignation vertueuse peut chlinguer).

    • Il y a bâti son (immense) popularité sur cette illumination à Verdun, 2 ans après le début des combats, en «  découvr[ant] que #le_feu_tue   » (P. Valéry dans le discours de réception de Philippe Pétain à l’Académie française, le 22 janvier 1931).

      Ce qui montre, s’il en était besoin, le niveau de ses petits camarades…

    • A part #Pétain, il y avait #Joffre aussi. L’historien Roger Frænkel (l’auteur de Joffre, l’âne qui commandait les lions) a montré à quel point ce général - fait maréchal et dont de nombreuses rues et places portent encore son nom - était crapuleux, manipulateur, menteur et d’une médiocrité crasseuse. En cachant les désastres militaires du début de la guerre, il s’est fait responsable de la mort de plus de 300 000 soldats.

      Il y a quelques années, nous avons commis un atlas avec l’ami Vidal dans publié par un mensuel dont je tairai le nom, dans lequel Roger Frænkel avait résumé les faits d’armes de ce #grand_homme : Je reproduis ici les 4 000 signes de ce texte :

      Le général Joffre (1852-1931) est à l’origine d’un mot qui, sans que beaucoup le sachent, perpétue son souvenir : « limoger ». Il donna l’ordre, en effet, d’assigner à résidence à Limoges, en septembre-octobre 1914, une centaine de généraux qu’il jugeait incapables. Mais sa propre gloire est-elle bien méritée ?...

      LES ARMÉES FRANÇAISES SOUS LE COMMANDEMENT D’UN ÂNE, DOUBLÉ D’UN IMPOSTEUR

      Lorsqu’en 1911, le gouvernement français le propulse à la tête de l’État-major, Joseph Joffre, simple général de division, est encore inconnu. Formé à l’École Polytechnique, il n’est pas breveté par l’École de guerre – il appartient au Génie – et ses faits d’armes se limitent à la prise de Tombouctou le 12 février 1894, à coups de fusils et canons contre une bande d’indigènes équipés de javelots.

      C’est donc sous l’autorité d’un homme inexpérimenté que l’armée française se prépare à la guerre. Avec le colonel Grandmaison, Joffre élabore une tactique d’offensive à outrance au détriment de la défense du territoire. Le plan XVII, achevé en 1913, encourage – oui, encourage – les Allemands à déployer leur propre stratégie (le Plan Schlieffen) connue du ministère français de la Guerre depuis 1904 et qui prévoit d’attaquer la France par la Belgique. L’objectif de Joffre est ainsi d’attirer les troupes allemandes à la frontière franco-belge, pour ouvrir la voie à une victoire rapide en Lorraine.

      Les opérations d’août 1914 furent ce qu’elles devaient être. Volontairement tenus dans l’ignorance des objectifs poursuivis, les généraux français appliquent les instructions docilement ; l’armée allemande est laissée libre d’envahir la Belgique et peut avancer vers les Ardennes. Les troupes françaises attaquent à Sarrebourg et Morhange, mais, loin de surprendre l’ennemi, se heurtent à une défense solide : les Allemands, eux, ont pensé à protéger leurs frontières.

      Toutes les batailles livrées entre le 8 et le 24 août 1914 – toutes, sans exception – se soldent par des désastres. Le recul est général, la Belgique, submergée. Ces semaines furent les plus sanglantes du conflit : en seize jours, la France déplore autant de morts qu’à Verdun en quatre mois (INDIQUER DATES DE VERDUN ?).
      Pendant un an et demi, les défaites se succèdent, mais Joffre reste aux commandes. Ce n’est qu’en décembre 1916 qu’Aristide Briand obtient la démission du général qui, en compensation, est élevé à la dignité exceptionnelle de « Maréchal de France ». Pourquoi ce retard ? Pourquoi cet honneur ? En partie parce que, seul maître à bord dans la zone des combats, notre généralissime s’est rendu coupable de falsifications qui lui ont permis, grâce aux artifices d’un entourage menacé comme lui d’être congédié, de se maintenir en place.

      Pour cette opération de sauvetage personnel, il fabrique des informations erronées, destinées à tromper le gouvernement sur la réalité de la situation. Taisant les revers subis, il explique avoir disposé ses armées en supériorité numérique dans les meilleures positions, attendant qu’elles accomplissent leur devoir : « la parole est maintenant aux exécutants qui ont à tirer parti de cette supériorité », écrit-il dans un télégramme au ministre de la guerre le 26 août 1914.
      Vingt-quatre heures plus tard, affectant l’air navré du chef qui vient d’être contredit dans ses espérances, il avoue des désastres vieux de plus jours et accable les prétendus responsables : « Force est de se rendre à l’évidence. Nos corps d’armée, malgré la supériorité numérique qui leur avait été assurée, n’ont pas montré en rase campagne les qualités offensives que nous avaient fait espérer les succès partiels du début ».
      Une « évidence », des « succès partiels » ? En tués, blessés, disparus et prisonniers, la saignée d’août 1914 touche, côté français, plus de 370 000 hommes. Les généraux sur le terrain, qui n’ont fait qu’obéir aux ordres, sont décrétés coupables et « limogés ». La supériorité numérique revendiquée n’était pourtant qu’un mensonge.

      Les faits ne sont plus réfutés par personne, mais le souvenir de cette débâcle foudroyante a laissé peu de traces dans la mémoire nationale : Joffre demeure le fameux « vainqueur de la Marne », celui qui réquisitionna les taxis parisiens pour acheminer des hommes au front, celui que la foule ovationna le 14 juillet 1919 sous l’Arc de Triomphe, celui qui eut droit à des funérailles nationales, et dont le Parlement déclara en janvier 1931 qu’il « a bien mérité de la Patrie ». Combien de rues, places et autres avenues portent encore ce nom, celui d’un chef de guerre médiocre et affabulateur ?

      Comme pour Faidherbe, il faudra penser à faire débaptiser tout ce qui sappell Joffre dans ce pays.

      #bande_de_psychopathes #criminels_de_guerre

    • De Gaulle, donc :

      « Des événements excessifs, l’usure de l’âge mena le Maréchal Pétain à des défaillances condamnables, mais la gloire qu’il avait acquise à verdun et qu’il garda pendant 25 ans en conduisant l’armée française à la victoire, ne saurait être contestée et méconue par la patrie ! »

      Amen !

      Je comprends mieux d’où vient la France qui chérit les défilés militaires.

    • Je ne souviens pas qui a écrit que si les crimes d’Hitler sont considérés comme supérieurs à tous les autres, c’est largement parce qu’il a appliqué à des ressortissants européens le traitement usuellement appliqué, cela de manière plutôt banale et sans provoquer de grande indignations en Europe, aux peuples colonisés (Chomsky peut-être ?). Pas parce que, dans l’absolu, il aurait « innové » dans les procédés génocidaires (gazer des civils et éradiquer des populations entières).

      À part un peu la torture en Algérie, les crimes coloniaux français sont totalement occultés. Ce qui m’épate, c’est qu’à l’heure de l’internet et de l’accès immédiat à une foule de sources, des indignations vertueuses en 140 caractères à tout bout de champ, on arrive encore à passer totalement à côté des crimes de guerre et crimes contre l’humanité d’un type aussi connu. Gazer les populations civiles des villages de nos colonies, c’est un détail même pas digne d’être mentionné.

      Quand il y a eu des commémorations sur Churchill, au moins j’ai vu passer un bon nombre de rappels des indignités coloniales du bonhomme sur Twitter.

    • @nidal, tu penses sans doute à Aimé Césaire dans Discours sur le colonialisme :

      [...] et qu’au fond, ce qu’il ne pardonne pas à Hitler, ce n’est pas le crime en soi, le crime contre l’homme, ce n’est pas l’humiliation de l’homme en soi, c’est le crime contre l’homme blanc, c’est l’humiliation de l’homme blanc, et d’avoir appliqué à l’Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que les Arabes d’Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d’Afrique.

    • S’il faut s’indigner, il n’est pas nécessaire d’aller loin dans l’histoire et le temps. Cette horrible guerre coloniale au Yémen peut très bien faire l’affaire… Maréchal Macron ?

    • Pétain : le rôle méconnu du maréchal dans la Guerre du Rif
      08.11.2018 Par Louis Witter
      https://ledesk.ma/culture/petain-le-role-meconnu-du-marechal-dans-la-guerre-du-rif

      (...) Alors que l’armée espagnole est victime de plusieurs défaites face aux résistants rifains à partir de 1921, la France sent que la République mise en place par Abdelkrim El Khattabi menace ses projets coloniaux en Afrique du Nord et décide d’intervenir dans la Guerre du Rif. La principale déroute espagnole, celle de juillet 1921 à Anoual, pose les bases de la féroce contre-offensive franco-espagnole qui interviendra quelques années plus tard. Le Général espagnol Sylvestre y perd quelques 20 000 hommes et se suicide sur le champ de bataille. A la tête du Protectorat français, le Maréchal Lyautey s’inquiète dans une directive du 20 décembre 1924 d’un éventuel retrait des troupes espagnoles et préconise alors une action de l’armée française pour asseoir de nouveau le pouvoir des armées coloniales dans la région. (...)

  • Limoges : Une fillette grièvement blessée par un #chasseur qui tirait sur un faisan
    https://www.20minutes.fr/faits_divers/2338343-20180918-limoges-fillette-grievement-blessee-chasseur-tirait-faisa


    Je graisse les éléments de langage remarquables

    C’est un accident dramatique et peu banal . Une fillette de 10 ans a été grièvement blessée au thorax par arme à feu, dimanche en fin d’après-midi à Limoges, alors qu’elle pique-niquait avec sa famille, a précisé la police, confirmant une information du quotidien le Populaire du Centre. C’est un chasseur ayant tiré sur un faisan de chez lui qui aurait blessé la petite fille.

    La fillette a dû être opérée en urgence mais ses jours ne sont pas en danger. L’enquête, ouverte dans un premier temps pour « tentative d’homicide volontaire sur mineure de 15 ans », s’oriente vers la thèse accidentelle.
    Le chasseur a reconnu l’accident

    L’auteur présumé du coup de feu, âgé de 69 ans, a été interpellé et sa carabine saisie. Il s’est d’abord montré « récalcitrant pour avouer sa participation avant de finalement reconnaître les faits », a indiqué la police.

    L’enquête a été confiée au service régional de la police judiciaire de Limoges qui devra effectuer des analyses balistiques pour déterminer si la balle, qui a tué le gibier, a ricoché avant de toucher la fillette.

    Le SRPJ a déjà établi qu’un seul coup de feu avait été tiré. L’homme, sans antécédents judiciaires, était toujours en garde à vue lundi soir.

    • Limoges : le chasseur visait un faisan, il blesse une fillette Le progrés - 17 Septembre 2018
      https://www.leprogres.fr/faits-divers/2018/09/17/limoges-l-homme-visait-un-faisan-il-blesse-une-fillette

      Un chasseur a grièvement blessé une fillette de 10 ans par arme à feu, dimanche en fin d’après-midi à Limoges (Haute-Vienne).

      La jeune victime pique-niquait avec sa famille sur les bords de la Vienne quand elle a été touchée au thorax. La fillette a dû être opérée en urgence mais ses jours ne sont pas en danger.

      D’abord, l’homme nie les faits
      L’auteur présumé du coup de feu, âgé de 69 ans, a été interpellé et sa carabine saisie. Il s’est d’abord montré « récalcitrant pour avouer sa participation avant de finalement reconnaître les faits », a indiqué la police.

      L’enquête devra déterminer si la balle, qui a tué le gibier, a ricoché avant de toucher la fillette. Les enquêteurs ont déjà établi qu’un seul coup de feu avait été tiré.

  • « C’est le moment de l’écriture qui révèle des choses » : #Nathalie_Quintane, Un œil en moins (Entretien)

    https://diacritik.com/2018/04/25/cest-le-moment-de-lecriture-qui-revele-des-choses-nathalie-quintane-un-oe
    https://i1.wp.com/diacritik.com/wp-content/uploads/2018/04/sddefault.jpg?fit=640%2C360&ssl=1

    Dans ce livre, les conditions d’accueil et de vie des migrants, les violences policières, la torture, le racisme, la « complexité administrative », mais également les CAO, le rôle de l’État français dans la répression, le bénévolat sous certains aspects sont dénoncés. Des notes très précises concernent aussi bien les dossiers à remplir pour les demandes d’asile que le fonctionnement interne des CAO. Quels matériaux ont été utilisés dans l’élaboration de ces chroniques ?

    Comme pour « le mouvement », personne n’est nommé ni désigné, donc tout le monde pourra s’y reconnaître, et si tout le monde peut s’y reconnaître, c’est parce que le piège est le même partout, de Calais à Vintimille en passant par Limoges ou Digne-les-Bains. J’ai d’abord vu et vécu sans réserve et sans distance ce que je raconte, en effet : l’enthousiasme des bénévoles à l’arrivée des premiers « migrants » de Calais, leur installation dans un C.A.O., une équipe pléthorique apportant des gâteaux, des vêtements en pagaïe et de la bonne volonté. Et puis l’association qui a délégation de l’Etat pour gérer le Centre et qui commence à mettre des tours de vis, qui entend avoir la main sur tout – on est des professionnels –, ne laisser aucune place à d’autres associations comme la Ligue des Droits de l’Homme, qui ne laisse filtrer aucune information concernant l’avancée des dossiers, le nombre des réfugiés, le nombre des mineurs qui ont fugué, le nombre des tentatives de suicide, etc.

    #littérature

  • Quand les eaux montent – Mise en #patrimoine des #crues et des #inondations

    Cet ouvrage, issu des travaux de la Chaire Capital environnemental et gestion durable des cours d’eau (Géolab/Université de Limoges) présente des études de cas en France, en Europe mais aussi en Inde et au canada et propose une lecture patrimoniale des inondations.

    Si Jamie Linton enseigne la géographie à l’Université de Limoges, Alexis Metzger est associé au centre de formation sur l’environnement et la société de l »ENS-ULM. Tous deux introduisent l’ouvrage qu’il coordonne, organisent les diverses contributions en trois parties : traces et mémoires qui conduisent le lecteur dans le Gers et au Canada, Risques et cultures des rives du Brahmapoutre au Rhin en passant par les bords de Loire, la seine et le Tibre, Transmissions et créations entre Loire et Garonne.

    L’introduction Mind the floods ! Définit le cadre conceptuel : le patrimoine en relation avec la crue considérée comme utile à l’écosystème de la rivière, une « contrainte à intégrer au développement des territoires »1. Les auteurs rappellent le contexte d’élaboration de l’ouvrage : un colloque tenu à limoges en octobre 2015 et invitent à compléter la lecture par l’écoute d’extraits de communications et proposent une bibliographie générale sur ces thèmes 2

    Traces et mémoires

    Franck David (Université Bretagne -Sud), spécialiste des traces mémorielles des héritages douloureux entre valorisation et oubli, aborde les mémoires d’une crue assez récente à Auch3, une crue dévastatrice pour les habitants de la ville basse épargnant la ville historique en rive gauche.Il pose une série de questions : la mémoire, construction sociale, constitue-telle un patrimoine ? Comment sont conservées ou cachées les traces visuels de la crue ? Les mesures de prévention des risques ne pourraient-elles pas entretenir les traces de hauteurs d’eau pour rappeler le risque ? La loi du 30 juillet 2003 prévoit en effet de matérialiser les repères de PHEC4 alors que rien n’est prévu en ce qui concerne l’étendue spatiale de l’inondation. L’auteur montre que d’autres formes existent : monument ou spectacle vivant. Il analyse deux figurations du sculpteur Jaime Plensa installées en 1992 et le parcours d’interprétation de la ville « chemin de traverse » les associant à une représentation chorégraphique évoquant la crue. Le but de ces œuvres est de réconcilier les habitants avec le rivière de même que les aménagements de rectification des rives et aménagements paysagers avec promenade et parcours sportif pour permettre une réappropriation pacifié du Gers.

    Anne Watelet der l’école de l’environnement de l’Université Laurentienne (Ontario-Canada) entraîne le lecteur sur les rives de la rivière des Ouataouais. Il s’agit d’une rivière liée à l’histoire même du Québéc, patrimoine reconnu officiellement en 2017 mais la mémoire des crues est peu connue. L’étude porte sur deux villages à l’ouest de Montréal, l’un est un point de portage incontournable à, l’aval de rapides fréquentés dès le début du XVIIe siècle par les migrants européens. Les vestiges du canotage ont été largement détruit par la construction d’une centrale hydroélectrique (1962). Comment les habitants vivent-ils aujourd’hui le milieu riverain ? L’auteure décrit l’hydrologie de la rivière et ses crues fréquentes, la mémoire des crues utiles à l’exploitation forestière5 ou à la ^pêche à l’esturgeon. La présentation des effets du barrage sur le sentiment des riverains montre une différence selon qu’ils vivent en amont ou en aval du barrage6. L’auteure constate que l’éloignement de la connaissance et de la crainte des crues amène à une extension des zones bâties en zone inondable en aval et une prise de conscience récente de la collectivité locale.

    Quatre universitaires britanniques : Lindsey McEwen, Joanne Garde-Hansen, Iain Robertson, Andrew Holmes explorent la nature changeante des archives d’inondation, leur relation avec la mémoire et les savoir locaux. Ils définissent les archives et les conditions de leur collecte. Ils montrent le poids ses élites dans la définition de ce qui doit être conservé même si des mémoires plus personnelles ou familiales existent. Les auteurs évoquent la conservation d’archives d’inondation : photographies7, témoignages, repères. Ils concluent sur l’existence d’un patrimoine culturel immatériel et pose la question de sa mise à disposition du public.

    Risques et cultures

    Quatre articles abordent la question sous l’angle risques/ressources.

    Émilie Crémin nous entraîne sur les rives du Brahmapoutre. Elle montre comment les populations y ont vécu en utilisant les différents niveaux d’eau, « jouant » avec les crues tandis que les autorités tentent depuis le XIIe siècle de les maîtriser. Elle présente la culture ancienne du fleuve divinisé, associé à Brahma, les politiques de préservation de l’écosystème de la plaine inondable dans le Parc National de Kaziranga et le « savoir vivre avec les crues des habitants de l’île de Majuli. Elle analyse ensuite un autre patrimoine lié à la longue histoire des digues, les évolution des pratiques agricoles, les critiques de ces politiques de protection. Elle conclut sur l’existence dans cette région d’une culture du risque exprimée par des dessins d’enfants.

    Sylvain rode et Sylvie Servain se penchent sur la Loire moyenne autour de la question : « l’approche en terme de patrimoine ne peut-elle pas aider à donner une visibilité au risque inondation 8 » sur un site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis l’an 2000 ? Il s’agit ici à la fois des paysages naturels de l’eau et des paysages culturels9 et du risque qui véhicule une image négative aux antipodes de la vallée des châteaux. L’interrogation porte sur l’intérêt d’une patrimonialisation de l’inondation pour définir une identité du lieu, un atout de développement notamment touristique et une culture du risque à construire.

    Ce ne sont pas moins de dix auteurs, historiens et géographes, qui analysent la culture du risque dans le fossé rhénan. Ils constatent une méconnaissance largement répandue du risque dans une zone urbanisée et industrielle. Si l’Alsace a un riche patrimoine historique et bien que très marquée par la présence du Rhin la connaissance et la mémoire des inondations sont faibles sans doute en raison, pour les auteurs, de l’histoire des conflits franco-allemands10. Les auteurs évoquent &également les travaux de correction, endiguement des cours d’eau et la rareté des repères de rue. La prise de conscience du risque est récente, peut-être une chance pour une patrimonialisation des inondations omniprésentes dans l’histoire de l’Alsace11. Les auteurs militent pour une géohistoire des inondations.

    Sofiane Saadia (doctorant à l’Université Paris Diderot) compare sur un siècle (des années 1930 au début du XXIe siècle) les stratégies de Paris et Rome face à la crue. Quelle intégration du risque dans les aménagements urbains ? L’auteur amorce sa réflexion autour des ouvrages de protection, leur patrimonialisation et les conséquences : valorisation des berges et mesures de prévention des risques, des rapports parfois antagonistes12. A partir de l’exemple d’aménagement du parc interdépartemental des sports de Choisy-le-Roi il pose ensuite la question : l’inondation peut-elle être considérée comme un patrimoine naturel ?

    Transmissions et créations

    Avec Annie Sigwalt, sociologue, on aborde la question des terres agricoles en zone inondable, les zones humides en Pays de Loire, autrefois élément de l’exploitation agricole, aujourd’hui en perte d’actifs agricoles.Elle présente les travaux de la commission marais de la chambre d’agriculture de Loire atlantique et notamment comment les éleveurs perçoivent leur activité professionnelle en zone humide, confirmant une connaissance réelle du milieu et des savoir à transmettre : formes de valorisation, connaissance du risque, réactions aux mesures agro-environnementales.

    L’exemple de patrimonialisation de la moyenne vallée de la Garonne marmandaise est présenté par Philippe Valette, Philippe Marmiesse et Jean-Michel Moreau. Après une description de la Garonne et son régime de crues les auteurs rappellent quelques données historiques et les caractéristiques d’un bâti traditionnel adapté et mis en valeur à Couthures par la Maison « Gens de Garonne ».

    En guise de conclusion La géographe Nancy Meschinet de Richemond développe bla nécessaire dimension positive de l’inondation pour une patrimonialisation allant au-delà de la dimension économique du patrimoine.

    https://clio-cr.clionautes.org/quand-les-eaux-montent-mise-en-patrimoine-des-crues-et-des-inond
    #mémoire #catastrophe #livre #géographie_culturelle #risques #catastrophes #histoire

  • https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/260718/il-n-y-aura-pas-d-expulsion-sur-la-montagne-limousine

    Des habitants et amis de la Montagne limousine, dont de nombreux élus locaux et figures intellectuelles ou artistiques locales, ont décidé de ne pas tenir compte des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) pour empêcher les expulsions des exilés qui ont trouvé refuge sur ce territoire. « Nous appelons tout le monde, partout, à faire de même, à exercer ce « devoir de fraternité » dont de lointaines révolutions nous ont laissé l’héritage. »

    https://vimeo.com/280093582

  • Dix-sept crânes humains découverts dans un sac poubelle sur un chantier de démolition à Toulouse - 30/05/2018 - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/article/2018/05/30/2807804-dix-sept-cranes-humains-decouverts-sac-poubelle-chantier-demolitio

    Trois cents crânes avaient été exhumés puis transportés en France pour être étudiés : d’abord à Limoges, puis à Bordeaux avant d’être stockés à Toulouse en 1997 pour enrichir les collections du laboratoire d’anthropologie. « Il s’agit de crânes vieux de deux mille ans, entre le IIIe et le IVe siècle après notre ère pour les plus récents, précise le professeur Crubézy, anthropologue de renommée mondiale. C’est une collection inestimable parce qu’elle rassemble des crânes parmi les plus anciens et les mieux conservés du monde. D’ailleurs parmi les dix-sept crânes récupérés se trouve sans doute celui découvert dans une tombe de chef importante ».

    #sans_vergogne

    Depuis Malraux, toujours très impressionnée par les pilleurs légaux européens. Il faut parfois des années pour que les pays dont sont originaires les objets récupèrent leurs biens.

  • #Toulouse : soirée anti-rép’ en soutien aux anarchistes inculpéEs, perquisitionnéEs, incarcéréEs à Toulouse, Limoges et #Ambert
    https://fr.squat.net/2018/05/16/toulouse-soiree-anti-rep-obs

    Samedi 19 mai à partir de 21h à l’Obs, 87 rue du 10 avril, à Toulouse. Bouffe vegan, bar et DJ set ! Prix libre. C’était il y a plus d’un mois, les 27 et 28 mars, sept lieux sont perquisitionnés à Toulouse, Limoges, Amiens et Ambert. Suite à ça, neufs gardes-à-vue ont suivi et trois […]

    #prison

  • Expulsion de la ZAD : l’évêque de Limoges répond à la lettre ouverte d’Ivan Segré
    https://lundi.am/Eveqye

    Dans notre dernière édition, le philosophe et talmudiste Ivan Segré avait adressé une lettre ouverte aux évêques de France à propos de la violent expulsion de la ZAD. Monseigneur Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges a tenu à répondre à cet appel, nous reproduisons ici sa réponse. À la suite, une seconde réponse que l’une de nos lectrices nous a transmise. Cher Monsieur, merci d’avoir pris la peine d’écrire une « Lettre ouverte aux évêques » qu’un de vos lecteurs bienveillants a eu la délicatesse de me (...)

    « http://www.piergiorgiofrassati.net/limpegno-politico »
    « http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20150524_enciclica-laudato-si.html »
    « http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/justpeace/documents/rc_pc_justpeace_doc_20060526_compendio-dott-soc_fr.html »
    « http://thejosias.com/2017/06/05/usury/#_ftn2 »
    « http://w2.vatican.va/content/paul-vi/fr/encyclicals/documents/hf_p-vi_enc_26031967_populorum.html »