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  • Rappel (car rien n’a changé)  : Une campagne de Médecins du Monde censurée pour ne pas déplaire aux laboratoires pharmaceutiques Julien Rebucci - lesinrocks 13/06/16
    https://www.lesinrocks.com/2016/06/13/actualite/actualite/a

    L’ONG Médecins du Monde aurait dû lancer une campagne choc, ce lundi 13 juin choc contre le prix de certains médicaments. Mais il n’en sera rien, elle a été « bloquée » par l’Autorité professionnelle de régulation de la publicité (ARPP) qui juge qu’elle pourrait nuire aux laboratoires pharmaceutiques.

    Et si dans un futur très proche, les laboratoires pharmaceutiques n’avaient plus besoin de faire pression ou d’exercer un lobbying assidu pour éviter que l’on ne plonge le nez dans leurs bilans financiers ? Eh bien ce futur est peut-être encore plus proche qu’on le croit. L’ONG Médecins du Monde (MDM) aurait dû, en théorie, lancer une grande campagne d’affichage, ce lundi 13 juin, pour dénoncer le prix prohibitifs de certains médicaments contre des maladies comme l’hépatite C, le mélanome ou la leucémie. Une campagne "choc" comme l’ont signalé plusieurs médias lundi matin.

    Mais il n’en sera rien. Tout simplement car aucun diffuseur n’a voulu prendre le risque de l’afficher – et par extension de se fâcher éventuellement avec un grand laboratoire. Tel est l’extrait du "conseil" transmis par l’ l’Autorité professionnelle de régulation de la publicité (ARPP) à la société Médiatransports, que nous nous sommes procuré.

    Le zèle de l’ARPP
    MDM et Médiatransports ont pourtant travaillé ensemble à plusieurs reprises. Ils ont même remporté un prix ensemble, il y a moins d’un an. Comme de coutume, pour cette campagne, l’ONG a envoyé les visuels de sa nouvelle campagne à la régie commerciale du "leader de l’affichage transport". Ces derniers vont étonnamment demander conseil à l’ARPP qui n’a qu’un avis consultatif, en aucun cas contraignant, comme dans le domaine audiovisuel.

    L’ARPP pointe trois raisons : la "référence a des maladies graves" qui "pourrait être perçue comme choquante par le public", des "allégations chiffrés" qui ne sont pas sourcées sur les affiches et , surtout, l’ARPP écrit en première justification :

    « Nous attirons tout particulièrement votre attention sur le risque de réactions négatives que pourrait susciter l’axe de communication choisi, de la part des représentants de l’industrie pharmaceutique. En effet les entreprises ainsi mises en causes pourraient estimer qu’une telle campagne porte atteinte à leur image et leur cause un grave préjudice et décider d’agir en ce sens. »

    Suite à l’avis défavorable de l’ARPP, Médiatransports renvoie un avis négatif à Médecins du Monde. Mais cela ne s’arrête pas là. L’ONG va alors solliciter d’autres afficheurs, parmi lesquels JC Decaux ou le réseau d’affichage Insert. Aucun ne donnera suite et pour cause : le "conseil" de l’ARPP a été "circularisé", c’est-à-dire envoyé à toutes les sociétés. Une pratique habituelle, mais qui aurait pu être bloquée par Médiatransports.

    "Le prix de la vie"
    Pour sa campagne intitulée "Le prix de la vie", MDM voulait, au travers de dix affiches, alerter sur les prix prohibitifs de certains médicaments et mettre l’accent sur la méthode des laboratoires pour en fixer les prix.

    Selon MDM, les prix des médicaments sont fixés en fonction de la capacité maximale des Etats à payer pour avoir accès au traitement. En gros, plus un Etat est riche, plus le prix du médicament sera élevé. Pour justifier ces tarifs parfois hallucinants (le Glivec, utilisé pour soigner la leucémie est vendu 40 000 euros par an et par patient), les laboratoires avancent trois explications : la recherche coûte cher, le bénéfice thérapeutique est grand, et les coûts de production sont importants.

    Or, pour MDM, aucun de ces arguments ne tient la route.

    ”Les coûts de recherche et développement sont surestimés et les montants réels restent confidentiels et une grande partie est de toute façon financée par l’argent public à travers des bourses ou des crédits d’impôt de recherche.”

    Concernant le deuxième argument, MDM explique que 74 % des médicaments mis sur le marché lors des 20 dernières années n’apportaient que peu de bénéfices thérapeutiques et ironise en expliquant qu’"un airbag vaudrait dans ce cas le prix d’une vie". Enfin pour le troisième argument, MDM s’appuie sur une équipe de chercheurs de Liverpool qui a estimé que le coût de production du sofosbuvir (traitement contre l’hépatite C) s’élevait à 75 euros pour 3 mois avec un prix de revente de 41 000 euros annuel, soit 400 fois plus cher.

    Cette situation fait que les médecins sont parfois obligés de confier aux malades qu’il existe des médicaments pour les soigner mais que les traitements coûtent trop cher. L’Etat est donc obligé de "sélectionner" à partir de quel stade il peut prendre en compte un traitement, souvent lorsque la maladie est presque trop avancée. A cet égard, le 25 mai dernier, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre les hépatites, le ministère de la Santé à annoncé l’accès prochain à un traitement pour tous.

    Une pétition adressée à Marisol Touraine
    Une pétition va être adressée au même moment par l’ONG, à la ministre de la Santé Marisol Touraine.

     #santé #médicaments #big_pharma #pharma #médecine #industrie_pharmaceutique #médicament #fric #publicité #ARPP

  • Christine Angot, l’esclavage et la justification de l’ordre du monde
    https://joaogabriell.com/2019/06/03/christine-angot-et-la-justification-de-lordre-du-monde

    Outre leur dimension spécifiquement négrophobe, les propos de Christine Angot lors de l’émission On n’est pas couché ce samedi 1er juin sur la « différence fondamentale » entre shoah et esclavage industriel pratiqué par les européens contre les populations africaines, sont pour moi une des facettes de la conception eurocentrée du racisme[1]. A savoir une approche du racisme dont la compréhension n’a évidemment pas pour but d’y mettre fin, mais plutôt d’en avoir une lecture opportuniste et superficielle, et dont la finalité est la justification de l’ordre du monde. Ici je vise la façon dont les mots comme « racisme », « génocide » sont définis par les Etats ou les instances internationales sous pilotage occidental et repris ensuite par des personnages publiques. Source : Le blog de (...)

    • en réaction à cette hiérarchisation entre « génocide » et « esclavage », beaucoup pour insister sur l’importance de tel ou tel crime, utilisent dès lors du coup le mot de génocide pour désigner toutes les situations coloniales afin de « prouver » que c’était vraiment grave. Malheureusement cela revient au final à entériner la hiérarchisation qu’il revient au contraire de critiquer. Toutes les situations coloniales ne relèvent pas de génocide au sens d’un programme intentionnel d’extermination, ms toutes les situations coloniales produisent de l’extermination comme résultat. Et surtout c’est le fait colonial en tant que tel qu’il faut disqualifier, pas juste certains épisodes précis, car c’est le fait colonial qui crée les conditions pour que certaines de ses expressions les plus spectaculaires – génocide, esclavage – soit possible.

      #esclave #génocide #shoah #hiérarchisation #Histoire #racisme #Christine_Angot #colonisation

    • Il était si courant que les esclaves soient tués durant leur déportation, que les assureurs refusèrent de les rembourser
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_du_Zong

      Le massacre du Zong (anglais : Zong Massacre) est le meurtre estimé à 142 esclaves à partir du 29 novembre 1781, sur le Zong, navire négrier britannique de Liverpool qui se livrait au commerce triangulaire pour le compte du Gregson slave-trading syndicate (« syndicat du commerce d’esclaves Gregson »).

      Comme pratique courante, le syndicat avait pris une assurance sur les vies des esclaves du navire. Quand suite à des erreurs de navigation, le Zong allait se retrouver à court d’eau potable selon les estimations erronées, l’équipage jette des esclaves par-dessus bord pour les noyer, en partie pour assurer la survie du reste de l’équipage et de sa cargaison d’esclaves, mais aussi pour empocher l’assurance sur les esclaves, en ne perdant pas d’argent sur les esclaves qui seraient mort de soif.

      Quand le Zong arrive au port de Black River en Jamaïque, il fait une demande aux assureurs afin d’obtenir la compensation pour la perte des esclaves. Lorsque les assureurs refusent de payer, l’affaire est résolue en justice (Gregson v Gilbert (1783) 3 Doug. KB 232). Le jugement déclare que dans certaines circonstances, tuer des esclaves de manière délibérée était légal et que les assureurs pourraient devoir rembourser la mort des esclaves. Mais le Lord juge en chef d’Angleterre et du pays de Galles, William Murray, rend un jugement contre le syndicat propriétaire des esclaves à cause de nouvelles preuves suggérant que le capitaine et son équipage étaient en faute.

      https://www.youtube.com/watch?time_continue=38&v=1lXowB_FJu4

  • Tate Galleries Will Refuse Sackler Money Because of Opioid Links - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/03/21/arts/design/tate-modern-sackler-britain-opioid-art.html

    “The Sackler family has given generously to Tate in the past, as they have to a large number of U.K. arts institutions,” a Tate statement said.

    "We do not intend to remove references to this historic philanthropy. However, in the present circumstances we do not think it right to seek or accept further donations from the Sacklers.”

    Si je comprends bien, cela veut dire qu’ils ne retireront pas le nom des Sackler des lieux déjà sponsorisés... futilités.

    Tate’s statement came two days after Britain’s National Portrait Gallery said it would not accept a long-discussed $1.3 million donation from the London-based Sackler Trust, one of the family’s charitable foundations. It said the decision was taken jointly by the gallery and Trust.

    But the Thursday announcement, affecting Tate Modern and Tate Britain in London, as well as Tate Liverpool and Tate St. Ives in Cornwall, could have a bigger impact in the art world. All these galleries are major tourist attractions as well as home to large, high-profile exhibitions.

    In an email, a spokesman for the Mortimer and Raymond Sackler family said, “We deeply sympathise with all the communities, families and individuals affected by the addiction crisis in America. The allegations made against family members in relation to this are strongly denied and will be vigorously defended in court.” He did not comment on Tate’s decision.

    Ne parlons pas du Valium, qui fut la première cause des richesse de la famille Sackler. Surtout pas. Une drogue à la fois, isn’t it ? Quinze ans plus tôt.

    “The Sackler family has been connected with the Met for more than a half century,” Mr. Weiss’s statement said. “The family is a large extended group and their support of The Met began decades before the opioid crisis.”

    #Opioides #Sackler #Philanthropie #Musées

  • Sackler family money is now unwelcome at three major museums. Will others follow? - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/entertainment/museums/two-major-museums-are-turning-down-sackler-donations-will-others-follow/2019/03/22/20aa6368-4cb9-11e9-9663-00ac73f49662_story.html

    By Philip Kennicott
    Art and architecture critic
    March 23

    When the National Portrait Gallery in London announced Tuesday that it was forgoing a grant from the Sackler family, observers could be forgiven for a certain degree of skepticism about the decision’s impact on the art world. The Sacklers, owners of the pharmaceutical behemoth Purdue Pharma, which makes OxyContin, had promised $1.3 million to support a public-engagement project. The money, no doubt, was welcome, but the amount involved was a relative pittance.

    Now another British institution and a major U.S. museum, the Guggenheim, have said no to Sackler money, which has become synonymous with a deadly and addictive drug that boosted the family fortune by billions of dollars and caused immeasurable suffering. The Tate art galleries, which include the Tate Modern and the Tate Britain in London as well as outposts in Liverpool and Cornwall, announced Thursday that it will also not accept money from the family.

    The Sacklers are mired in legal action, investigations and looming congressional inquiries about their role in marketing a drug blamed for a significant early role in an epidemic of overdose deaths that has claimed the lives of hundreds of thousands of Americans since 1997.

    Is this a trend? These moves may affect immediate plans but won’t put much of a dent in the museums’ budgets. The impact on the Sackler family’s reputation, however, will force American arts institutions to pay attention.

    The Sackler family, which includes branches with differing levels of culpability and involvement with the issue, has a long history of donating to cultural organizations. Arthur M. Sackler, who gave millions of dollars’ worth of art and $4 million for the opening of the Smithsonian’s Sackler Gallery in 1987, died long before the OxyContin scandal began. Members of the family involved with OxyContin vigorously contest the claims that Perdue Pharma was unscrupulous in the promotion of a drug, though company executives pleaded guilty to violations involving OxyContin in 2007 and the company paid more than $600 million in fines.

    A million here or there is one thing. Having a whole building named for a family with blood on its hands is another, and seeking yet more money for new projects will become even more problematic. And every institution that bears the Sackler family name, including New York’s Metropolitan Museum of Art (which has a Sackler wing) and the University Art Museum at Princeton (which has a Sackler gallery) is now faced with the distasteful proposition of forever advertising the wealth of a family that is deeply implicated in suffering, death and social anomie.

    Will any major U.S. institution that has benefited from Sackler largesse remove the family’s name?

    The National Portrait Gallery in London. (Daniel Leal-Olivas/AFP/Getty Images)
    The usual arguments against this are stretched to the breaking point. Like arguments about Koch family money, which has benefited cultural institutions but is, to many, inextricably linked to global warming and the impending collapse of the Anthropocene, the issues at stake seem, at first, to be consistency and pragmatism. The pragmatic argument is this: Cultural organizations need the money, and if they don’t take it, that money will go somewhere else. And this leads quickly to the argument from consistency. Almost all of our major cultural organizations were built up with money derived from family fortunes that are tainted — by the exploitation of workers, slavery and the lasting impacts of slavery, the depredations of colonialism and the destruction of the environment. So why should contemporary arts and cultural groups be required to set themselves a higher, or more puritanical, standard when it comes to corrupt money? And if consistency matters, should we now be parsing the morality of every dollar that built every opera house and museum a century ago?

    Both arguments are cynical. Arts organizations that engage in moral money laundering cannot make a straight-faced claim to a higher moral purpose when they seek other kinds of funding, including donations and membership dollars from the general public and support from government and foundations. But the consistency argument — that the whole system is historically wrapped up in hypocrisy about money — needs particular reconsideration in the age of rapid information flows, which create sudden, digital moral crises and epiphanies.

    [The Sacklers have donated millions to museums. But their connection to the opioid crisis is threatening that legacy.]

    Moral (or social) hazard is a funny thing. For as long as cultural institutions are in the money-laundering business, companies such as Perdue Pharma will have an incentive to take greater risks. If the taint of public health disaster can be washed away, then other companies may choose to put profits over public safety. But this kind of hazard isn’t a finely calibrated tool. It involves a lot of chance and inconsistency in how it works. That has only increased in the age of viral Twitter campaigns and rapid conflagrations of public anger fueled by new social media tools.

    Why is it that the Sackler family is in the crosshairs and not any of the other myriad wealthy people whose money was made through products that are killing us? Because it is. And that seeming randomness is built into the way we now police our billionaires. It seems haphazard, and sometimes unfair, and inefficient. Are there worse malefactors scrubbing their toxic reputations with a new hospital wing or kids literacy program? Surely. Maybe they will find their money unwelcome at some point in the future, and maybe not. The thing that matters is that the risk is there.

    [Now would be a good time for museums to think about our gun plague]

    The Arthur M. Sackler Gallery of Art in Washington. (Bill O’Leary/The Washington Post)
    Much of the Sackler family money was made off a drug that deadens the mind and reduces the human capacity for thought and feeling. There is a nice alignment between that fact and what may now, finally, be the beginnings of a new distaste about using Sackler money to promote art and cultural endeavors, which must always increase our capacities for engagement with the world. It is immensely satisfying that the artist Nan Goldin, whose work has explored the misery of drug culture, is playing a leading role in the emerging resistance to Sackler family money. (Goldin, who was considering a retrospective of her work at the National Portrait Gallery, said to the Observer: “I have told them I would not do it if they take the Sackler money.”)

    More artists should take a lead role in these conversations, to the point of usurping the usual prerogatives of boards and executive committees and ethical advisory groups to make decisions about corrupt money.

    [‘Shame on Sackler’: Anti-opioid activists call out late Smithsonian donor at his namesake museum]

    Ultimately, it is unlikely that any arts organization will manage to find a consistent policy or somehow finesse the challenge of saying all that money we accepted from gilded-age plutocrats a century ago is now clean. But we may think twice about taking money from people who are killing our planet and our people today. What matters is that sometimes lightning strikes, and there is hell to pay, and suddenly a name is blackened forever. That kind of justice may be terrifying and swift and inconsistent, but it sends a blunt message: When the world finally learns that what you have done is loathsome, it may not be possible to undo the damage through the miraculous scrubbing power of cultural detergent.

    #Opioides #Sackler #Musées #Shame

  • Egyptian soccer star Salah may quit team if Israeli player joins - Israel News - Jerusalem Post
    https://www.jpost.com/Israel-News/Mohamed-Salah-may-quit-Liverpool-should-Israeli-player-join-575402
    https://images.jpost.com/image/upload/f_auto,fl_lossy/t_Article2016_ControlFaceDetect/417434

    Egyptian super-star Mohamed Salah has allegedly threatened to leave Premier League football club Liverpool if Arab-Israeli soccer player Moanes Dabour joins the team, Israeli media reported.

    According the report, Salah said that he will leave Liverpool should Dabour be signed.

    However, people close to the Egyptian athlete said he needs to be left alone to focus on playing soccer and that he is a professional, and it is not his concern with whom Liverpool is discussing a possible contract.

    In the past Salah, refused to shake hands with Israeli players with the pretext of tying his shoes during a game between Maccabi Tel Aviv and FC Basel, his team at the time.

    Former Defense Minister Avigdor Lieberman tweeted in April, in jest, that he would recruit Salah to the Israeli army after seeing how he led Liverpool to a 5-2 victory over Roma.

    Dans Rai al-yom par exemple (https://www.raialyoum.com/index.php/%d9%85%d9%82%d8%b1%d8%a8%d9%88%d9%86-%d9%85%d9%86-%d8%a7%d9%84%d9%86%d8%a), on rappelle que le joueur en question est un Palestinien de 48 (et par ailleurs bien musulman !!!)

    En tout état de cause, LA nouvelle de l’année pour une bonne partie de l’opinion arabe #foot

  • The curious case of Harriet Moore, alias John Murphy – All Things Georgian
    https://georgianera.wordpress.com/2018/11/22/the-curious-case-of-harriet-moore-alias-john-murphy

    Harriet was born in Sligo, Ireland in the early 1800s. Her mother died in 1816, leaving her an orphan. It is reported in one account that she was put out to service, in another, simply that being orphaned, she put on her brothers’ clothes and, dressed as a boy, changed her name to John Murphy (her mother’s maiden name) as she feared travelling alone as a female and set off to seek employment.

    Her first job was as a cabin boy during which time she accidentally fell overboard, and fearful of being discovered she escaped to shore and ran away. She then took employment as a footboy to a Rev. Mr Duke where she remained for a year, during which time one of the maids, assuming Harriet was a boy, fell in love with her. The maid told her employer that she had discovered John was really a woman. Upon questioning, Harriet swore that the maid was mistaken and that he was a male but Harriet/John had no option but to move on.

    She sailed on board a ship to Liverpool and assisted a Mr Lowther with driving his cattle to Leicester. Having travelled as far as Shardlow, Derbyshire she left Lowther and took up employment at the Navigation Inn, Shardlow, working for a Mr Clarke. After only a couple of months, still masquerading as a man, she was beaten up by one of the other servants for being Irish.
    Shardlow Hall
    Shardlow Hall

    Harriet then moved on and worked as a groom to James Sutton Esq. at Shardlow Hall. This was a good position, and all went well until there was some sort of altercation and Harriet left under a cloud.

    During her time in Shardlow, Harriet gained employment at the local salt works and lodged in the nearby village of Aston-on-Trent, with a Mrs Jane Lacey who had a daughter, Matilda (born 1808). Matilda found herself pregnant by the village butcher, a married man, but she was also in love in love with John aka Harriet.
    A Derbyshire Landscape by William Turner of Oxford.
    A Derbyshire Landscape by William Turner of Oxford. © The Trustees of the British Museum

    Somehow, Mrs Lacey discovered that John was actually Harriet – blackmail began. Mrs Lacey told Harriet that if it was discovered that he was a she, she would be transported. Mrs Lacey arranged for Matilda’s child to be raised as if the child were John’s and that John should marry Matilda.

    In a state of distress at the prospect of marriage, Harriet sought employment just over the border in Nottinghamshire. At Chilwell, near Beeston, just 8 miles away, she worked for a bricklayer and first learnt to carry the hod, which she was very successful at since she had become accustomed to doing manual work. She was well-respected by her master and fellow workmen. This peace was shattered when Matilda’s mother wrote a letter to the master, saying that John had abandoned Matilda. The employer, a moral man dismissed John.
    Bricklayer’s labourer, c.1820
    Bricklayer’s labourer, c.1820

    Worried about being discovered, Harriet agreed to Mrs Lacey’s demands and married Matilda at the parish church at Aston-on-Trent on 25th August 1823. John didn’t find it easy trying to maintain a wife, child and Matilda’s mother and began to seek work away from home and this often drew the attention of the parish officers towards him, until eventually, he left.

    John went on to meet a woman who became his confidante, and upon telling her the story, she procured for him suitable female clothing and Harriet divorced herself from her matrimonial troubles. Harriet was described as short, stout, good-looking and stated to be in her twentieth year but was perhaps somewhat older.
    Image of Harriet engraved from a painting held by a Mr Oakley via UCD Special Collections on Twitter.
    Image of Harriet engraved from a painting held by a Mr Oakley via UCD Special Collections on Twitter.

    It is interesting to note that another child, Mary was born in 1826, with no father’s name being given, the child being described as a bastard.

    Then a son, George, who was baptised in the north of the county at Hayfield, 19th August 1827, this time both parents, John and Matilda Murphy were named. We’re not totally certain that this was their child though.

    The 1827 baptism is doubly curious because, prior to that date, John had become Harriet again and married John Gardiner, a widowed silk weaver at Derby on 17th October 1825.

    In April 1830, Matilda married again too, under her maiden name, but only a few months in February 1831, an entry appears in the burial register for Aston for a Matilda Browne, so it’s relatively safe to assume that she died. Interestingly, a couple of weeks later a baby, Jane Browne, aged just 6 months was also buried, so presumably, this was their daughter.

    As to what became of Harriet and her husband we have no idea, they seem to have vanished into thin air. Perhaps after all the publicity, it’s hardly surprising?

    #femmes #transgenre #misogynie

  • Smart Green Shipping Alliance partners with Drax and Ultrabulk to cut shipping supply chain emissions - Drax
    https://www.drax.com/press_release/smart-green-shipping-alliance-partners-drax-ultrabulk-cut-shipping-supply-chai

    Drax, operator of the UK’s largest power station, is partnering with the Smart Green Shipping Alliance (SSGA), leading dry bulk cargo transporter Ultrabulk, and Humphreys Yacht Design, naval architects of Dame Ellen McArthur’s ‘Kingfisher’ yacht, to tackle the mounting issue of CO2 emissions from the shipping industry.

    A £100,000 12-month feasibility study funded by InnovateUK, the Institution of Mechanical Engineers (IMechE) and private investors has begun, which will examine the potential of fitting an innovative sail technology called Fastrig onto Ultrabulk ships importing biomass into the UK, for cutting both carbon emissions and costs.

  • Explaining involuntary influence: Beyond contagion | Crowds and Identities: John Drury’s Research Group
    https://blogs.sussex.ac.uk/crowdsidentities/2016/05/23/beyondcontagion

    A recent article on the Brexit debate suggested that there is a fear among Governments that Brexit would lead to ‘referendum contagion’. The term ‘contagion’ here denotes not only the idea of behaviour spreading rapidly, but also that this spread is uncontainable and undesirable in some way. It is a term that seems to be ubiquitous today. But it appears perhaps most regularly in three particular contexts: explanations for the spread of emotion; accounts of stock market ‘panics’; and explanations for the spread of violence.

    On the one hand, the concept of ‘contagion’ seems to do a good job in describing the fact that behaviours spread from person to person. It seems to be the only way to conceptualize the phenomena when we seek to explain how, as in 2011, riots began in London but then seemingly similar rioting then subsequently occurred in Birmingham, Manchester, and Liverpool, apparently as a direct consequence of these first riots. The core idea of ‘contagion’ is that, particularly in crowds, mere exposure to the behaviour of others leads observers to behave in the same way. As well as being a popular cliché among journalists, ‘contagion’ is found to be a vital tool in academic accounts. In a recent Google Scholar search, we found 500 hits for 2015 alone, and very few of them referring to spreading disease. In research, ‘contagion’ is now used to explain everything from ‘basic’ responses such as smiling and yawning (where the mere act of witnessing someone yawn or smile can invoke the same response in another) to these complex phenomena we have mentioned, like the behaviour of financial markets and rioting. What is more, laboratory experiments on the ‘contagion’ of simple responses (such as yawning) serve to underpin the plausibility of ‘contagion’ accounts as applied to complex phenomena (such as rioting).

  • Quand le foot se conjuguait au féminin Jonathan Lefèvre - 22 Juin 2018 - Solidaire
    https://solidaire.org/articles/quand-le-foot-se-conjuguait-au-feminin

    Et si au lieu de crier après Eden, Cristiano ou Lionel, nous encouragions Helen, Nadia ou Rose ? Durant quelques années, des ouvrières britanniques ont défié la domination masculine. Retour sur cette (trop) brève période.


    Latrobe Ladies’ football Club, 1921 (State Library of Queensland / Flickr)

    « La maternité, c’est aussi un sport, le vrai sport de la femme. » Alors que les femmes tentent de participer à l’émergence du football à la fin du 19è siècle, cette phrase du sportif Robert Miles résume la perception masculine de l’époque. À ce moment, le football a déjà gagné une bonne partie des cœurs de la classe ouvrière britannique, berceau du jeune football moderne.

    Cette classe ouvrière est en pleine expansion et si les premiers clubs de football sont fondés par le patronat afin de contenir les velléités de conquêtes sociales des travailleurs, ces derniers retournent l’« arme » contre l’agresseur en fondant eux-mêmes leurs clubs.

    Et les femmes ? Elles sont parties prenantes dans la lutte pour l’émancipation. Une lutte qui passera, entre autres, par le gazon. En 1894, le British Ladies’ Football Club est fondé par une militante féministe, Nettie Honeyball, et une écrivaine politique, Florence Dixie. Ce premier club féminin de foot joue son premier match en mars de l’année suivante. « Il n’y a rien de grotesque à propos du British Ladies’ Football Club. J’ai fondé l’association l’an dernier avec la ferme résolution de prouver au monde que les femmes ne sont pas ces créatures “ornementales” et “inutiles” que les hommes imaginent. Je dois avouer qu’en ce qui concerne les questions où la division des sexes est encore prégnante, toutes mes convictions penchent du côté de l’émancipation et j’attends avec impatience le temps où les femmes seront présentes au Parlement pour faire entendre leur voix dans les affaires qui les concernent », déclarait la secrétaire du club, Nettie Honeyball, quelques jours avant le match qui va rassembler 10 000 spectateurs.


    Le British Ladies’ Football Club

    La presse, présente en nombre pour couvrir cette « bizarrerie », traite plus des tenues des joueuses que du match même. Mais le mépris ne durera pas longtemps…

    « Enchainant plus de 150 matchs entre 1895 et 1897, drainant des milliers de spectateurs, les footballeuses cristallisent malgré leur popularité sportive l’anxiété masculine d’une remise en cause de la hiérarchie sexuelle », note le journaliste Mickaël Correia dans son livre « Une histoire populaire du football ». L’« anxiété masculine » grandit à la mesure de l’enchainement des victoires du club féminin. Surtout quand ces victoires ont lieu contre des hommes… De plus, le club a l’idée subversive d’aligner une joueuse noire. Bref, pour l’establishment local, c’en est trop. En 1902, la Fédération anglaise de football interdit à tous ses joueurs de jouer contre des femmes. En 1903, le British Ladies’ Football Club cesse ses activités

    Entre cette année et le début da Première Guerre mondiale, la lutte pour les droits des femmes fait rage. C’est le conflit qui va marquer le retour des joueuses sur les terrains.

    Alors qu’elles sont engagées par milliers dans l’industrie de munitions (« au plus fort de la guerre, près d’un million d’ouvrières produisent 80 % de l’armement militaire britannique dont 700 000 uniquement dans l’industrie des munitions », relève encore Correia), ces « Munitionnettes » travaillent 12 heures par jour et sont exposées à de gros risques vu qu’elles manipulent de l’explosif. Afin de contenir leurs revendications sociales, le patronat utilise la même stratégie que pour les ouvriers quelques décennies auparavant. Mais, comme lors de la première tentative d’utilisation du foot comme « opium » du peuple ouvrier, cela va se retourner contre l’establishment.

    Le foot, les ouvrières connaissent : leurs frères, leur père, leur mari parlaient du dernier match en rentrant à la maison le dimanche. Entre 1915 et 1918, 150 équipes se forment. La fédération ne s’inquiète pas trop, jugeant que cet épiphénomène cessera dès que la guerre sera gagnée…

    En 1917, la « Munitionnettes’ Cup », première compétition exclusivement féminine est créée. Elle rassemble 14 équipes. La finale de la coupe se joue devant 22 000 spectateurs.

    L’armistice sonne la fin du travail dans les industries de munitions. Mais, contrairement aux vœux de l’establishment, les footballeuses-ouvrières ne sortent pas du terrain. Elles commencent même à jouer des matchs à l’étranger (en France, aux États-Unis…). Le 26 décembre 1920, 53 000 personnes envahissent le stade d’Everton (Liverpool) pour un match entre les Dick, Kerr Ladies, l’équipe la plus populaire du moment, et le St Helen’s Ladies. L’année suivante, les Dick, Kerr Ladies jouent 67 matchs, dont plusieurs en soutien aux grèves des mineurs débutées en avril, devant 13 000 spectateurs en moyenne.

    La presse suit l’avis du public : « Si les joueurs de la ligue irlandaise pouvaient jouer un football de l’habileté et d’un caractère aussi attractif que celui joué par les dick, Kerr Ladies à Windsor Park la semaine dernière, il y aurait plus de foule et un plus grand nombre d’entrées. Les femmes étaient aussi rapides et habiles que les internationaux le week-end précédent et de bien meilleurs frappeuses », relate ainsi le journal irlandais « Sport of Dublin ».

    Cette popularité et cette reconnaissance sportive ne plait évidemment pas à la fédération qui y voit une concurrence inattendue avec « son » championnat. Et voit le risque que le football pratiqué par des femmes s’implante durablement. Résultat ? Les décideurs interdisent le foot s’il n’est pas pratiqué par des hommes : le 5 décembre 1921, la fédération interdit officiellement à ses clubs affiliés de prêter leurs infrastructures et empêche toute assistance technique et arbitrale. Les clubs qui ne respectent pas cette règle sont sanctionnés. Pour la fédération, « le football n’est pas adapté aux femmes et ne devrait jamais être encouragé ».

    Il faudra attendre 50 ans et de nombreux combats pour l’égalité des droits avant de revoir des femmes dans une compétition de football.

    Entre-temps, les femmes ont brisé le cliché qui dit que le foot est un sport masculin. Même si beaucoup doit encore être fait pour arriver à l’égalité devant le but.

    #Femmes #Emancipation #Sport #Football #Histoire #Angleterre #combats #Munitionnettes

  • In Britain, Austerity Is Changing Everything - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/05/28/world/europe/uk-austerity-poverty.html


    #austérité #pauvreté

    Britain’s Big Squeeze
    In Britain, Austerity Is Changing Everything

    After eight years of budget cutting, Britain is looking less like the rest of Europe and more like the United States, with a shrinking welfare state and spreading poverty.

    Raised in the Liverpool neighborhood of Croxteth, Emma Wilde has lost the welfare benefits she depended on to support herself and her two children.CreditAndrea Bruce for The New York Times

    By Peter S. Goodman

    May 28, 2018

    PRESCOT, England — A walk through this modest town in the northwest of England amounts to a tour of the casualties of Britain’s age of austerity.

    The old library building has been sold and refashioned into a glass-fronted luxury home. The leisure center has been razed, eliminating the public swimming pool. The local museum has receded into town history. The police station has been shuttered.

    Now, as the local government desperately seeks to turn assets into cash, Browns Field, a lush park in the center of town, may be doomed, too. At a meeting in November, the council included it on a list of 17 parks to sell to developers.

    “Everybody uses this park,” says Jackie Lewis, who raised two children in a red brick house a block away. “This is probably our last piece of community space. It’s been one after the other. You just end up despondent.”

    In the eight years since London began sharply curtailing support for local governments, the borough of Knowsley, a bedroom community of Liverpool, has seen its budget cut roughly in half. Liverpool itself has suffered a nearly two-thirds cut in funding from the national government — its largest source of discretionary revenue. Communities in much of Britain have seen similar losses.

    For a nation with a storied history of public largess, the protracted campaign of budget cutting, started in 2010 by a government led by the Conservative Party, has delivered a monumental shift in British life. A wave of austerity has yielded a country that has grown accustomed to living with less, even as many measures of social well-being — crime rates, opioid addiction, infant mortality, childhood poverty and homelessness — point to a deteriorating quality of life.

    When Ms. Lewis and her husband bought their home a quarter-century ago, Prescot had a comforting village feel. Now, core government relief programs are being cut and public facilities eliminated, adding pressure to public services like police and fire departments, just as they, too, grapple with diminished funding.

    By 2020, reductions already set in motion will produce cuts to British social welfare programs exceeding $36 billion a year compared with a decade earlier, or more than $900 annually for every working-age person in the country, according to a report from the Center for Regional Economic and Social Research at Sheffield Hallam University. In Liverpool, the losses will reach $1,200 a year per working-age person, the study says.

    “The government has created destitution,” says Barry Kushner, a Labour Party councilman in Liverpool and the cabinet member for children’s services. “Austerity has had nothing to do with economics. It was about getting out from under welfare. It’s about politics abandoning vulnerable people.”

    Conservative Party leaders say that austerity has been driven by nothing more grandiose than arithmetic.

    “It’s the ideology of two plus two equals four,” says Daniel Finkelstein, a Conservative member of the upper chamber of Parliament, the House of Lords, and a columnist for The Times of London. “It wasn’t driven by a desire to reduce spending on public services. It was driven by the fact that we had a vast deficit problem, and the debt was going to keep growing.”

    Whatever the operative thinking, austerity’s manifestations are palpable and omnipresent. It has refashioned British society, making it less like the rest of Western Europe, with its generous social safety nets and egalitarian ethos, and more like the United States, where millions lack health care and job loss can set off a precipitous plunge in fortunes.

    Much as the United States took the Great Depression of the 1930s as impetus to construct a national pension system while eventually delivering health care for the elderly and the poor, Britain reacted to the trauma of World War II by forging its own welfare state. The United States has steadily reduced benefits since the Reagan Revolution of the 1980s. Britain rolled back its programs in the same era, under the leadership of Margaret Thatcher. Still, its safety net remained robust by world standards.

    Then came the global financial panic of 2008 — the most crippling economic downturn since the Great Depression. Britain’s turn from its welfare state in the face of yawning budget deficits is a conspicuous indicator that the world has been refashioned by the crisis.

    As the global economy now negotiates a wrenching transition — with itinerant jobs replacing full-time positions and robots substituting for human labor — Britain’s experience provokes doubts about the durability of the traditional welfare model. As Western-style capitalism confronts profound questions about economic justice, vulnerable people appear to be growing more so.

    Conservative Party leaders initially sold budget cuts as a virtue, ushering in what they called the Big Society. Diminish the role of a bloated government bureaucracy, they contended, and grass-roots organizations, charities and private companies would step to the fore, reviving communities and delivering public services more efficiently.

    To a degree, a spirit of voluntarism materialized. At public libraries, volunteers now outnumber paid staff. In struggling communities, residents have formed food banks while distributing hand-me-down school uniforms. But to many in Britain, this is akin to setting your house on fire and then reveling in the community spirit as neighbors come running to help extinguish the blaze.

    Most view the Big Society as another piece of political sloganeering — long since ditched by the Conservatives — that served as justification for an austerity program that has advanced the refashioning unleashed in the 1980s by Mrs. Thatcher.

    “We are making cuts that I think Margaret Thatcher, back in the 1980s, could only have dreamt of,” Greg Barker said in a speech in 2011, when he was a Conservative member of Parliament.

    A backlash ensued, with public recognition that budget cuts came with tax relief for corporations, and that the extensive ranks of the wealthy were little disturbed.

    Britain hasn’t endured austerity to the same degree as Greece, where cutbacks were swift and draconian. Instead, British austerity has been a slow bleed, though the cumulative toll has been substantial.

    Local governments have suffered a roughly one-fifth plunge in revenue since 2010, after adding taxes they collect, according to the Institute for Fiscal Studies in London.

    Nationally, spending on police forces has dropped 17 percent since 2010, while the number of police officers has dropped 14 percent, according to an analysis by the Institute for Government. Spending on road maintenance has shrunk more than one-fourth, while support for libraries has fallen nearly a third.

    The national court system has eliminated nearly a third of its staff. Spending on prisons has plunged more than a fifth, with violent assaults on prison guards more than doubling. The number of elderly people receiving government-furnished care that enables them to remain in their homes has fallen by roughly a quarter.

    In an alternate reality, this nasty stretch of history might now be ending. Austerity measures were imposed in the name of eliminating budget deficits, and last year Britain finally produced a modest budget surplus.

    But the reality at hand is dominated by worries that Britain’s pending departure from the European Union — Brexit, as it is known — will depress growth for years to come. Though every major economy on earth has been expanding lately, Britain’s barely grew during the first three months of 2018. The unemployment rate sits just above 4 percent — its lowest level since 1975 — yet most wages remain lower than a decade ago, after accounting for rising prices.

    In the blue-collar reaches of northern England, in places like Liverpool, modern history tends to be told in the cadence of lamentation, as the story of one indignity after another. In these communities, Mrs. Thatcher’s name is an epithet, and austerity is the latest villain: London bankers concocted a financial crisis, multiplying their wealth through reckless gambling; then London politicians used budget deficits as an excuse to cut spending on the poor while handing tax cuts to corporations. Robin Hood, reversed.

    “It’s clearly an attack on our class,” says Dave Kelly, a retired bricklayer in the town of Kirkby, on the outskirts of Liverpool, where many factories sit empty, broken monuments to another age. “It’s an attack on who we are. The whole fabric of society is breaking down.”

    As much as any city, Liverpool has seen sweeping changes in its economic fortunes.

    In the 17th century, the city enriched itself on human misery. Local shipping companies sent vessels to West Africa, transporting slaves to the American colonies and returning bearing the fruits of bondage — cotton and tobacco, principally.

    The cotton fed the mills of Manchester nearby, yielding textiles destined for multiple continents. By the late 19th century, Liverpool’s port had become the gateway to the British Empire, its status underscored by the shipping company headquarters lining the River Mersey.

    By the next century — through the Great Depression and the German bombardment of World War II — Liverpool had descended into seemingly terminal decline. Its hard luck, blue-collar station was central to the identity of its most famous export, the Beatles, whose star power seemed enhanced by the fact such talent could emerge from such a place.

    Today, more than a quarter of Liverpool’s roughly 460,000 residents are officially poor, making austerity traumatic: Public institutions charged with aiding vulnerable people are themselves straining from cutbacks.

    Over the past eight years, the Merseyside Fire and Rescue Service, which serves greater Liverpool, has closed five fire stations while cutting the force to 620 firefighters from about 1,000.

    “I’ve had to preside over the systematic dismantling of the system,” says the fire chief, Dan Stephens.

    His department recently analyzed the 83 deaths that occurred in accidental house fires from 2007 to 2017. The majority of the victims — 51 people — lived alone and were alone at the time of the deadly fire. Nineteen of those 51 were in need of some form of home care.

    The loss of home care — a casualty of austerity — has meant that more older people are being left alone unattended.

    Virtually every public agency now struggles to do more with less while attending to additional problems once handled by some other outfit whose budget is also in tatters.

    Chief Stephens said people losing cash benefits are falling behind on their electric bills and losing service, resorting to candles for light — a major fire risk.

    The city has cut mental health services, so fewer staff members are visiting people prone to hoarding newspapers, for instance, leaving veritable bonfires piling up behind doors, unseen.

    “There are knock-on effects all the way through the system,” says Chief Stephens, who recently announced plans to resign and move to Australia.

    The National Health Service has supposedly been spared from budget cuts. But spending has been frozen in many areas, resulting in cuts per patient. At public hospitals, people have grown resigned to waiting for hours for emergency care, and weeks for referrals to specialists.

    “I think the government wants to run it down so the whole thing crumbles and they don’t have to worry about it anymore,” says Kenneth Buckle, a retired postal worker who has been waiting three months for a referral for a double knee replacement. “Everything takes forever now.”

    At Fulwood Green Medical Center in Liverpool, Dr. Simon Bowers, a general practitioner, points to austerity as an aggravating factor in the flow of stress-related maladies he encounters — high blood pressure, heart problems, sleeplessness, anxiety.

    He argues that the cuts, and the deterioration of the National Health Service, represent a renouncement of Britain’s historical debts. He rattles off the lowlights — the slave trave, colonial barbarity.

    “We as a country said, ‘We have been cruel. Let’s be nice now and look after everyone,’” Dr. Bowers says. “The N.H.S. has everyone’s back. It doesn’t matter how rich or poor you are. It’s written into the psyche of this country.”

    “Austerity isn’t a necessity,” he continued. “It’s a political choice, to move Britain in a different way. I can’t see a rationale beyond further enriching the rich while making the lives of the poor more miserable.”

    Wealthy Britons remain among the world’s most comfortable people, enjoying lavish homes, private medical care, top-notch schools and restaurants run by chefs from Paris and Tokyo. The poor, the elderly, the disabled and the jobless are increasingly prone to Kafka-esque tangles with the bureaucracy to keep public support.

    For Emma Wilde, a 31-year-old single mother, the misadventure began with an inscrutable piece of correspondence.

    Raised in the Liverpool neighborhood of Croxteth, Ms. Wilde has depended on welfare benefits to support herself and her two children. Her father, a retired window washer, is disabled. She has been taking care of him full time, relying on a so-called caregiver’s allowance, which amounts to about $85 a week, and income support reaching about $145 a month.

    The letter put this money in jeopardy.

    Sent by a private firm contracted to manage part of the government’s welfare programs, it informed Ms. Wilde that she was being investigated for fraud, accused of living with a partner — a development she is obliged to have reported.

    Ms. Wilde lives only with her children, she insists. But while the investigation proceeds, her benefits are suspended.

    Eight weeks after the money ceased, Ms. Wilde’s electricity was shut off for nonpayment. During the late winter, she and her children went to bed before 7 p.m. to save on heat. She has swallowed her pride and visited a food bank at a local church, bringing home bread and hamburger patties.

    “I felt a bit ashamed, like I had done something wrong, ” Ms. Wilde says. “But then you’ve got to feed the kids.”

    She has been corresponding with the Department for Work and Pensions, mailing bank statements to try to prove her limited income and to restore her funds.

    The experience has given her a perverse sense of community. At the local center where she brings her children for free meals, she has met people who lost their unemployment benefits after their bus was late and they missed an appointment with a caseworker. She and her friends exchange tips on where to secure hand-me-down clothes.

    “Everyone is in the same situation now,” Ms. Wilde says. “You just don’t have enough to live on.”

    From its inception, austerity carried a whiff of moral righteousness, as if those who delivered it were sober-minded grown-ups. Belt tightening was sold as a shared undertaking, an unpleasant yet unavoidable reckoning with dangerous budget deficits.

    “The truth is that the country was living beyond its means,” the then-chancellor of the Exchequer, George Osborne, declared in outlining his budget to Parliament in 2010. “Today, we have paid the debts of a failed past, and laid the foundations for a more prosperous future.”

    “Prosperity for all,” he added.

    Eight years later, housing subsidies have been restricted, along with tax credits for poor families. The government has frozen unemployment and disability benefits even as costs of food and other necessities have climbed. Over the last five years, the government has begun transitioning to so-called Universal Credit, giving those who receive benefits lump sum payments in place of funds from individual programs. Many have lost support for weeks or months while their cases have shifted to the new system.

    All of which is unfortunate yet inescapable, assert Conservative lawmakers. The government was borrowing roughly one-fourth of what it was spending. To put off cuts was to risk turning Britain into the next Greece.

    “The hard left has never been very clear about what their alternative to the program was,” says Neil O’Brien, a Conservative lawmaker who was previously a Treasury adviser to Mr. Osborne. “Presumably, it would be some enormous increase in taxation, but they are a bit shy about what that would mean.”

    He rejects the notion that austerity is a means of class warfare, noting that wealthy people have been hit with higher taxes on investment and expanded fees when buying luxury properties.

    Britain spends roughly the same portion of its national income on public spending today as it did a decade ago, said Paul Johnson, director of the Institute for Fiscal Studies.

    But those dependent on state support express a sense that the system has been rigged to discard them.

    Glendys Perry, 61, was born with cerebral palsy, making it difficult for her to walk. For three decades, she answered the phones at an auto parts company. After she lost that job in 2010, she lived on a disability check.

    Last summer, a letter came, summoning her to “an assessment.” The first question dispatched any notion that this was a sincere exploration.

    “How long have you had cerebral palsy?” (From birth.) “Will it get better?” (No.)

    In fact, her bones were weakening, and she fell often. Her hands were not quick enough to catch her body, resulting in bruises to her face.

    The man handling the assessment seemed uninterested.

    “Can you walk from here to there?” he asked her.

    He dropped a pen on the floor and commanded her to pick it up — a test of her dexterity.

    “How did you come here?” he asked her.

    “By bus,” she replied.

    Can you make a cup of tea? Can you get dressed?

    “I thought, ‘I’m physically disabled,’” she says. “‘Not mentally.’”

    When the letter came informing her that she was no longer entitled to her disability payment — that she had been deemed fit for work — she was not surprised.

    “They want you to be off of benefits,” she says. “I think they were just ticking boxes.”

    The political architecture of Britain insulates those imposing austerity from the wrath of those on the receiving end. London makes the aggregate cuts, while leaving to local politicians the messy work of allocating the pain.

    Spend a morning with the aggrieved residents of Prescot and one hears scant mention of London, or even austerity. People train their fury on the Knowsley Council, and especially on the man who was until recently its leader, Andy Moorhead. They accuse him of hastily concocting plans to sell Browns Field without community consultation.

    Mr. Moorhead, 62, seems an unlikely figure for the role of austerity villain. A career member of the Labour Party, he has the everyday bearing of a genial denizen of the corner pub.

    “I didn’t become a politician to take things off of people,” he says. “But you’ve got the reality to deal with.”

    The reality is that London is phasing out grants to local governments, forcing councils to live on housing and business taxes.

    “Austerity is here to stay,” says Jonathan Davies, director of the Center for Urban Research on Austerity at De Montfort University in Leicester, England. “What we might now see over the next two years is a wave of bankruptcies, like Detroit.”

    Indeed, the council of Northamptonshire, in the center of England, recently became the first local government in nearly two decades to meet that fate.

    Knowsley expects to spend $192 million in the next budget year, Mr. Moorhead says, with 60 percent of that absorbed by care for the elderly and services for children with health and developmental needs. An additional 18 percent will be spent on services the council must provide by law, such as garbage collection and highway maintenance.

    To Mr. Moorhead, the equation ends with the imperative to sell valuable land, yielding an endowment to protect remaining parks and services.

    “We’ve got to pursue development,” Mr. Moorhead says. “Locally, I’m the bad guy.”

    The real malefactors are the same as ever, he says.

    He points at a picture of Mrs. Thatcher on the wall behind him. He vents about London bankers, who left his people to clean up their mess.

    “No one should be doing this,” he says. “Not in the fifth-wealthiest country in the whole world. Sacking people, making people redundant, reducing our services for the vulnerable in our society. It’s the worst job in the world.”

    Now, it is someone else’s job. In early May, the local Labour Party ousted Mr. Moorhead as council leader amid mounting anger over the planned sale of parks.

  • vendredi 25 mai 2018, soir
    Si Macron pouvait sortir maintenant dehors en oubliant son parapluie et se fasse tremper la tête comme son mentor.?

    Et que ses chaussures prennent l’eau aussi.

    samedi 26 mai 2018, matin
    J’espère que cette nuit Macron en se levant pour aller pisser s’est explosé le petit orteil dans le pied de la commode. ?

    J’espère qu’en buvant son café ce matin, Macron a été trop prompt et s’est brûlé la langue. ?

    J’espère que Macron va sortir en oubliant ses lunettes de soleil et bien se cramer les yeux.?

    26 mai 2018, midi
    J’espère que ce midi Macron ne trouvera aucun plat du jour à son goût et sera obligé d’avaler un truc qu’il trouve hyper moyen et tout ça sans huile de truffe. ?

    (Bon appétit quand même M. Le Président. ?)

    J’espère que Macron a mangé trop vite et s’est chopé un hoquet qui ne le quittera pas de l’après-midi. ?

    J’espère que Macron a laissé infuser trop longtemps son thé et qu’il est devenu tellement astringent que même avec du sucre il reste imbuvable. ?

    (et que ça fait revenir son hoquet)

    26 mai 2018, début de soirée
    J’espère qu’avec son thé raté de tout à l’heure, Macron a déjà super la dalle et qu’il est coincé dans une réunion et qu’il a mal à la tête et que personne n’a de Doliprane 1000, mais rien que de l’Efferalgan 500 et qu’il déteste prendre des cachets effervescents. ?

    Dans le jardin de l’Elysée, sous ce soleil chaud de fin de journée, j’espère qu’une guêpe s’est posée sur le verre de grenadine de Macron. ?

    J’espère que Macron a tellement chaud qu’il transpire des pieds. ?

    J’espère que Macron est en train de perdre au Nain Jaune. ?

    26 mai 2018, soir
    Pendant Real Madrid-Liverpool ce soir, j’espère qu’à chaque fois qu’il ira se servir une bière, Macron ratera un but. ?

    J’espère que Macron s’est endormi pendant le match et ne verra pas la fin ! ?

    Ah ah je pense à Macron qui se réveille maintenant en sursaut avec sa bière renversée par terre et son envie hyper-pressante d’uriner. ?

    dimanche 27 mai 2018, matin
    J’espère qu’un méchant cauchemar a fait passé une mauvaise nuit horrible à Emmanuel Macron. ?

    J’imagine Macron en train de se taper le dernier pensum d’Édouard Louis pour avoir l’air d’être à la page. ?

    J’espère que Macron est parti faire une promenade récréative en oubliant sa crème solaire et qu’il va se taper un gros coup de soleil sur la nuque. ?

  • Mohamed Salah: Liverpool forward’s boots become museum exhibit - BBC Sport
    https://www.bbc.co.uk/sport/football/44158066

    “This acquisition builds on our recent project to acquire objects to tell the story of day-to-day life in 20th and 21st century Egypt.”

    Salah’s boots will be displayed among statues of Egyptian pharaohs and ancient artifacts

    #sans_vergogne

  • #Steph_Pike : Unissons-nous et agissons !
    https://tradfem.wordpress.com/2018/03/24/steph-pike-unissons-nous-et-agissons

    Aujourd’hui, en tant que femmes, nous avons encore à nous battre pour tant de choses – malgré les décennies passées depuis que l’égalité salariale est entrée dans la loi, nous n’avons toujours pas des salaires égaux à ceux des hommes, les femmes restent sous représentées en politique, la violence contre les filles et les femmes s’est globalement maintenue à des proportions épidémiques, les rôles genrés et les stéréotypes sont encore fermement ancrés et le corps des femmes est sujet à la fois à l’hyper-sexualisation et à la violence. Nous vivons dans un monde où tout est à vendre, y compris nos propres corps.

    Dans le même temps, les aides et les protections durement arrachées par les femmes sont menacées. Les politiques d’austérité du parti conservateur ont vu beaucoup d’aides indispensables aux femmes être coupées. Ces mêmes politiques d’austérité ont disproportionnellement affecté les femmes sur tous les plans. Les campagnes et les aides à destinations des femmes ont été à la fois réduites et dépolitisées. Les programmes d’aide aux victimes de violences conjugales sont étendues afin d’inclure les hommes victimes. Cela détourne loin des femmes les ressources déjà insuffisantes et masque la réalité politique : les violences conjugales et sexuelles sont en grande majorité commises par des hommes, contre des femmes, et font partie de l’oppression sexuelle à laquelle nous faisons face. Par exemple, le nouveau président du collectif de Liverpool contre les violences faites aux filles et aux femmes, qui est un homme, a récemment demandé à ce que les missions du collectif soient étendues pour inclure les hommes et que le nom en soit changé afin de correspondre à cette nouvelle orientation. Jamais un mouvement féministe offensif n’a été si nécessaire pour défendre les progrès pour lesquels nous nous sommes si durement battues et poursuivre la lutte jusqu’à ce que nous obtenions la libération complète.

    Traduction : Tradfem
    Version originale : https://womansplaceuk.org/lets-unite-and-take-action
    #Transgenrisme #UK #féminisme #violences_masculines

  • Art et Liberté: Egypt’s Surrealists | by Charles Shafaieh | NYR Daily | The New York Review of Books

    http://www.nybooks.com/daily/2018/02/03/art-et-liberte-egypts-surrealists

    In March 1938, the Egyptian poet and critic Georges Henein and a small group of friends disrupted a lecture in Cairo given by the Alexandria-born Italian Futurist F.T. Marinetti, who was an outspoken supporter of Mussolini. Six months later, Henein, along with the Egyptian writer Anwar Kamel, the Italian anarchist painter Angelo de Riz, and thirty-four other artists, writers, journalists, and lawyers, signed the manifesto “Vive l’Art Dégénéré!” (“Long Live Degenerate Art!”) that would inaugurate Art et Liberté, a short-lived but influential artists’ collective based in Egypt that is the focus of an illuminating exhibition currently at the Tate Liverpool, in Britain, covering the years 1938–1948. Printed in Arabic and French, with a facsimile of Guernica on its reverse, the declaration was a direct challenge to the previous year’s Nazi-organized exhibition “Entartete ‘Kunst’” (“Degenerate ‘Art’”), which presented art by Chagall, Kandinsky and other modern artists, largely Jewish, that the Nazi Party deemed decadent, morally reprehensible or otherwise harmful to the German people.

    Internationalist in orientation and opposed as much to fascist-endorsed art as to the Egyptian academy’s own nationalist-minded aesthetics that resurrected ancient symbols in the name of “Egyptianness,” the group declared that it was “mere idiocy and folly to reduce modern art… to a fanaticism for any particular religion, race, or nation.” Surrealism—in its rejection of tyranny in any form and by championing uninhibited freedom of expression—was a fitting counterpoint that the group believed could also be harnessed to bring about social change.

  • Heaven for Hull ? - Books & ideas
    http://www.booksandideas.net/Heaven-for-Hull.html

    Once celebrated as the third British port behind London and Liverpool, Kingston-upon-Hull descended into disrepute with the 1970s economic crisis and has, more or less every year since then, topped the list of Britain’s “crap cities”. The contested choice of Hull as UK City of Culture 2017 has raised high hopes about a possible renaissance. But in the era of austerity and Brexit, there are reasons to question the benefits the City of Culture experience may yield for Hull’s common people.

    #urban_matter #royaume_uni #hull

  • Sébastien Louis : « Les ultras sont les syndicalistes d’un football populaire » - Damien Dole, Libération
    http://www.liberation.fr/sports/2017/12/26/sebastien-louis-les-ultras-sont-les-syndicalistes-d-un-football-populaire

    Sébastien Louis, qui publie un essai sur le sujet, revient sur l’émergence du mouvement né à la fin des années 60 en Italie. Associé à tort à l’apparition de la violence dans les stades, ce supportérisme à l’extrême se mêle d’abord à l’histoire politique.

    Fin octobre, des supporteurs marqués à l’extrême droite de la Lazio Rome affublaient une photo d’Anne Frank, symbole du martyr juif, d’un maillot de l’AS Roma, adversaire honni : le genre de scandale auquel on réduit depuis des lustres le phénomène des supporteurs italiens ultras autrement complexe et profond, puisant ses racines dans la nuit des temps du foot et se nourrissant de tout le reste. En 2004, par exemple, le Cri, le tableau d’Edvard Munch, est volé en Suède. Trois semaines après se déroule le derby entre le Milan AC et l’Inter. La Fossa dei Leoni, groupe ultra des rouge et noir, reproduit le tableau dans une scénographie spectaculaire. Où l’homme qui crie porte un maillot de l’Inter. En dessous, est écrit : « Interiste, tu vas devenir fou. »

    Inculte, le fan de foot ? Agité ? Extrémiste ? Les ultras fascinent autant qu’ils effraient. Contrairement aux hooligans, ces fans sont des acteurs à part entière des stades, participant au soutien de l’équipe, luttant contre le foot business et offrant un motif de fierté à certaines villes abandonnées. Historien à l’université du Luxembourg, Sébastien Louis vient de publier Ultras, les autres protagonistes du football (Editions Mare & Martin), une « bible » sur le phénomène en Italie, berceau de cette culture. Au fil des pages, on découvre que le mouvement ultra dit autant du football que de la société italienne, de la jeunesse et des évolutions politiques, sociales et culturelles du pays.

    Vous dites que le mot « ultra » est d’abord utilisé en Italie pour désigner les militants luttant contre l’armée française dans la guerre d’Algérie…
    Oui, et dans un autre contexte, quelques journalistes sportifs l’utilisent au cours des années 60 pour désigner les supporteurs excessifs, après des débordements ou des manifestations de leur passion. Cependant, dans la presse, les « ultras » désignent avant tout des extrémistes qui ont des objectifs politiques. Lors de la saison 1970-1971, une bande de jeunes supporteurs de la Sampdoria de Gênes se cherche un nouveau nom. Ils considèrent que les tribunes sont trop calmes et vont donc adopter le mot « ultras », qui correspond à ce qu’ils veulent être, c’est-à-dire des extrémistes de l’équipe génoise.

    Quand naît le mouvement ultra ?
    Entre 1967 et 1972. Il n’y a pas de date précise car les premiers ultras n’ont pas conscience qu’ils sont en train de créer une nouvelle manière de concevoir le supportérisme, en mettant des banderoles avec des termes belliqueux comme « commando », une iconographie contestataire avec des têtes de mort par exemple. Cela démontre qu’une culture émerge dans les tribunes et qu’elle est liée à une génération, celle de 1968. Les enfants du baby-boom remettent en cause les structures traditionnelles des clubs de tifosi, qui dominent jusqu’alors dans les tribunes italiennes. Ils se créent leurs propres espaces.

    Quelles sont les premières inspirations des ultras ?
    Il s’agit d’abord de l’Angleterre, patrie des sous-cultures juvéniles. A partir de la saison 1966-1967, les hooligans émergent outre-Manche. A la même époque, les pratiques des fans se transforment. Les équipes anglaises dominent l’Europe dans les années 70 et viennent souvent en Italie. La télé filme leurs supporteurs, et les jeunes Italiens voient une marée d’écharpes, entendent le kop de Liverpool reprendre des chansons des Beatles - avant les ultras, il n’y a pas d’ambiance dans les stades en Italie. Des jeunes vont se demander pourquoi les anciens groupes de fans leur enjoignent de rester calmes et de ne pas se lever pendant le match. Certains s’en détachent, prennent d’autres noms et vont s’émanciper. Les pionniers ultras adoptent souvent des anglicismes : Boys de l’Inter, Teddy Boys de l’Udinese. De plus, l’agressivité caractérisant les hooligans séduit particulièrement les ultras.

    Le deuxième modèle, ce sont les extrémistes politiques ?
    Oui. Le contexte politique de la péninsule est alors extrêmement agité. La contestation étudiante est à peine terminée que les premiers attentats secouent le pays. Les tensions et le conflit s’emparent des places publiques, où les militants s’affrontent violemment. Parmi les deux fondateurs des Brigate Gialloblu de l’Hellas Vérone, en 1971, l’un est sur des positions d’extrême gauche. Ce n’est pas un militant politique, mais il est jeune et fasciné par les Brigades rouges qui émergent, même si ce qui compte, c’est d’aller voir Vérone, de défendre sa ville. Il dit : « Nous, on va être comme les brigadisti, on va défendre une cause jusqu’au bout, jusqu’à la mort, mais on sera les brigades jaune et bleu. »

    Plus au sud, en 1972, un groupe de l’AS Rome se baptise les Fedayin, du nom des francs-tireurs palestiniens. Les pionniers ultras sont fascinés par ces militants politiques, notamment ceux qui prennent les armes. Comme l’extrême gauche est la plus forte à cette époque, elle va imposer en partie ses codes dans les tribunes : les vêtements (parkas militaires, passe-montagne), les emblèmes (l’étoile rouge, la clé anglaise, le poing fermé) ou des pratiques, par exemple le fait d’aller en cortège au stade comme dans les manifs, avec leurs banderoles, les slogans aussi. A Vicence par exemple, à la fin des années 70, les ultras locaux chantent contre les spectateurs de la tribune présidentielle : « Vicence rouge, rouge, rouge, Vicence rouge. Bâtards de bourgeois, vous finirez comme Aldo Moro », le chef de la Démocratie chrétienne enlevé et tué par les Brigades rouges.❞

    #ultras #football #politique #culture_populaire #foot_business Teddy_Boys_en_Italie

    Un peu avant :

    On a appellé Teddy boys en Italie des groupes de jeunes gens apparus brièvement en 1960-61 dans plusieurs villes du Nord de l’Italie. Provenant pour la plupart des quartiers périphériques, ils reprenaient dans leur tenue vestimentaire certains éléments (blouson de cuir noir, jeans, foulard) du film L’Équipée sauvage [The Wild One, de László Benedek sorti en Italie en 1954 sous le titre Il selvaggio]. Curieusement, leur nom est emprunté à une bande de jeunes anglais qui pratiquait au contraire une élégance de type classique-edwardien

    http://ordadoro.info/?q=content/1-au-commencement-il-y-avait-les-villes-les-jeunes-les-ouvriers#footnote2

  • La rigueur scientifique à l’épreuve de la reproductibilité

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/10/02/la-rigueur-scientifique-a-l-epreuve-de-la-reproductibilite_5195088_1650684.h

    Les résultats d’une expérience doivent être reproduits pour être validés scientifiquement. Pourtant, ce n’est pas toujours le cas.

    Il y a péril en la demeure. Le « système immunitaire de la science » connaît des ratés, comme le constate le psychologue Chris Chambers dans son livre, The Seven Deadly Sins of Psychology (« Les sept péchés mortels de la psychologie », Princeton University Press, non traduit). Le nom savant de cette défense est « reproductibilité », c’est-à-dire la possibilité de refaire et confirmer une ­expérience. « La reproductibilité et la réplication sont les pierres angulaires de la science. Sans elles, nous n’avons aucun moyen de savoir quelles découvertes sont vraies et lesquelles sont causées par le jeu du hasard, de l’erreur ou de la fraude, précise Chris Chambers, de l’université de Cardiff. On ne vole pas dans un avion qui n’a pas été rigoureusement testé, encore et encore. Il en va de même pour toutes les branches de la science. »

    En 2014, devant l’impossibilité de plusieurs laboratoires à répéter un protocole prétendant obtenir des cellules souches pluripotentes, l’équipe japonaise qui avait clamé la découverte dans Nature est contrainte d’avouer qu’elle a fraudé. La biologiste fautive, Haruko Obokata, a démissionné, et l’un de ses coauteurs, Yoshiki Sasai, pourtant innocenté, se suicidera.

    Idem pour une technique d’édition du génome, qui promettait de faire mieux que la très en ­vogue technique Crispr-Cas9. L’article, publié par Nature Biotechnology en 2016, a été retiré en août, après l’échec de plusieurs équipes à reproduire le résultat.

    Pourtant, en 2005, John Ioannidis, de l’université Stanford, ébranlait la communauté par un article dans PloS Medicine suggérant que « la plupart des résultats scientifiques sont faux », car impossibles à reproduire. De nombreuses expériences de réplication ont depuis été conduites, montrant l’ampleur de la défaillance du système. En 2012, une équipe de la société de biotechnologie Amgen expliquait n’avoir retrouvé les résultats publiés que dans six cas sur 53 en oncologie.

    En 2015, la première initiative du Centre pour la science ouverte aux Etats-Unis tente de reproduire 100 expériences de psychologie et n’y parvient que dans 39 cas. Deux ans plus tard, un programme identique de réplication en cancérologie publie ses premiers résultats. Sur sept études, quatre ont été reproduites, une autre n’a pu l’être et deux restent impossibles à interpréter. Reste encore 29 études à vérifier dans ce projet. Souvent, c’est la mauvaise interprétation de tests statistiques qui les rend fragiles à répliquer.

    Preuve supplémentaire du ­malaise, en mai 2016, Nature ­publiait un sondage dévastateur : 70 % des 1 576 répondants déclarent avoir échoué à reproduire un résultat et même 50 % à refaire leur propre expérience…

    L’heure est si grave qu’en janvier 2017, dix auteurs signent un « Manifeste pour la science reproductible », dans Nature Human Behaviour, appelant à plus de ­rigueur dans les méthodes, les comptes rendus et l’évaluation de la recherche.

    La « crise », comme elle a été baptisée, ne touche pas seulement la psychologie ou l’oncologie. En imagerie cérébrale par IRM fonctionnelle, plusieurs études ont montré que des activations de pixels jugées significatives sont en réalité des faux positifs. L’une de ces études montre qu’en fonction des méthodes utilisées, les images produites peuvent être fort différentes. « Dans mon équipe, nous testons nos méthodes sur plusieurs jeux de données afin d’éviter ces pièges », explique Bertrand Thirion, de l’Institut ­national de recherche en informatique et en automatique.

    En chimie, Raphaël Lévy de l’université de Liverpool cite, dans la revue Médecine/Sciences du 18 septembre, le cas de trois équipes dont les résultats publiés ne sont toujours pas corrigés malgré ses contestations et celles d’autres chercheurs auprès de la revue. « Le système n’encourage pas à la critique ni à la réplication des résultats. Il faut être un peu fou pour s’engager dans ces processus, même si ça ne nuit pas à ma carrière »,témoigne le chercheur. Les revues scientifiques ne sont en effet pas toujours promptes à corriger les erreurs publiées, qui entament leur réputation.

    « Le public a le droit de fonder sa confiance en la science sur la réalité et non sur la fiction. La science est sans aucun doute le meilleur moyen de découvrir la vérité sur le monde et de prendre des décisions rationnelles. Mais cela ne veut pas dire qu’elle ne peut pas ou ne ­devrait pas être améliorée. Nous devons trouver des solutions pratiques face à ses défauts », estime Chris Chambers.

    La liste qu’il propose dans son ­livre ou qui est reprise par le manifeste qu’il a cosigné fourmille d’idées. Comme relever les exigences en matière de rigueur statistique. Ou favoriser la transparence dans les procédures, en donnant accès aux données brutes, images, chiffres, méthodes utilisées… « Il y a encore des freins face à cette ouverture. Pour certains, les données c’est le pouvoir. Pour d’autres, c’est la peur qu’on trouve des défauts dans leur travail, ­regrette Bertrand Thirion. Mais justement, c’est bien de trouver des erreurs, pour pouvoir les corriger ! » Chris Chambers et d’autres ont d’ailleurs lancé en 2016 une charte pour les relecteurs d’articles qui s’engagent à n’évaluer des manuscrits que si les auteurs transmettent leurs données.

    Une autre solution consiste dans les préenregistrements d’expérience, comme pratiqué depuis plusieurs années pour les essais cliniques. Les chercheurs doivent détailler leur protocole et les ­méthodes qu’ils utiliseront pour leur expérience, afin d’éviter la tentation d’adapter la méthode ou les tests aux observations. Des sites comme l’Open Science Framework, lancé par le Centre pour la science ouverte, permettent ­désormais de remplir facilement ce genre de recommandations. Autre idée, défendue par provocation par John Ioannidis en 2014 : sortir des « incitations » à publier à outrance afin de promouvoir les études de réplication, le partage des données…

    « Nous avons la lourde responsabilité publique de veiller à ce que la prochaine génération de scientifiques ne souffre pas des problèmes de ma génération. Ce n’est que ­lorsque la science est aussi ouverte et solide que possible qu’elle peut apporter le maximum d’avantages à l’humanité », ­conclut Chris Chambers.

    Anticiper les problèmes

    En écologie, ce n’est pas encore la crise de la reproductibilité mais on s’y prépare. Un article, disponible depuis août sur BioRxiv, relate la collaboration de 14 laboratoires en Europe pour tester la robustesse de leur domaine face à cette difficulté à valider certains résultats publiés.

    L’idée était de tester si la même expérience, à savoir l’effet d’une légumineuse sur la croissance d’une graminée plantée conjointement, pouvait être strictement reproduite dans différents laboratoires dans les mêmes conditions. « On avait quelques indices que la reproductibilité est inférieure à celle attendue, explique Alexandru Milcu de l’Ecotron à Montpellier et du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS), à l’origine de cette collaboration. Il y a des conditions de laboratoire spécifiques qui nous échappent, comme la nature du micro-environnement, le rôle des expérimentateurs… »

    Finalement, cette variabilité a bien été constatée. Mais l’équipe a aussi trouvé une parade consistant à multiplier les expériences avec des plantes aux génotypes différents. C’est contre-intuitif, mais cette variabilité ajoutée et contrôlée « noie » en quelque sorte les spécificités du lieu et augmente ainsi la reproductibilité des expériences. « Il faudra répéter ce genre d’étude. Ce qui au départ était une question de curiosité est devenu fascinant ! », note le chercheur.

  • Zong massacre - Wikipedia
    https://en.wikipedia.org/wiki/Zong_massacre

    The Zong massacre was the mass killing of 133 African slaves by the crew of the slave ship Zong in the days following 29 November 1781. The Gregson slave-trading syndicate, based in Liverpool, owned the ship and sailed her in the Atlantic slave trade. As was common business practice, they had taken out insurance on the lives of the slaves as cargo. When the ship ran low on potable water following navigational mistakes, the crew threw slaves overboard into the sea to drown, partly in order to ensure the survival of the rest of the ship’s passengers, and in part to cash in on the insurance on the slaves, thus not losing money on the slaves who would have died from the lack of drinking water.

    ... ship’s surgeons were typically involved in selecting slaves for purchase in Africa, so their medical expertise supported the determination of “commodity value” for a captive. If the surgeon rejected a captive, that individual suffered “commercial death”, being of no value, and was liable to be killed by African handlers. Sometimes these killings happened in the presence of the surgeon. It is likely that Collingwood had already witnessed the mass-killing of slaves. As the historian Jeremy Krikler commented, this may have prepared him psychologically to condone the massacre that took place on the Zong.

    #esclavage #triage #holocaust

  • prenez ce couteau ([TRAD] À LA RENCONTRE DES LESBIENNES PUNKS QUI ONT...)
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/161923004893/trad-%C3%A0-la-rencontre-des-lesbiennes-punks-qui-ont

    Au début des années 80, les jeunes femmes homosexuelles, dont beaucoup encore adolescentes, gravitaient autour de Londres, attirées par sa diversité et les expériences qu’elle promettait. Une sous-culture lesbienne grandit autour des squats de Brixton et de Hackney. « Vous pouviez deviner quelles maisons étaient des squats grâce aux portes peintes et aux couvertures sur les fenêtres » se remémore Siobhan Fahey. « Je voulais vivre à Brixton, donc j’ai tout simplement traîné dans les rues et demandé si je pouvais emménager ».

    Fahey était partie de Liverpool pour Londres lorsqu’elle était jeune. A l’époque, être gay pouvait être dangereux. Il venait tout juste de devenir légal pour les hommes d’avoir une relation sexuelle, et en 1988, Margaret Thatcher avait impulsé la Section 28, amendement qui prohibait la promotion de l’homosexualité comme un « prétendu modèle familial ». Les bâtiments vides de la capitale offrirent des espaces sécures pour la tolérance sexuelle, la créativité et l’activisme, et ainsi les Rebel Dykes – Comme Fahey les baptisa par la suite – naquirent. Affublées de vestes de bikers et de chaînes, leurs cheveux sculptés, rasés ou aux couleurs d’arc-en-ciel, les Rebel Dykes étaient aux antipodes du conservatisme des années 80. Elles aidèrent à établir des squats non-mixtes à travers la ville et ouvrirent le premier club lesbien fétichiste de Londres.

    #lesbiennes #punk #historicisation #musique

  • Nick Hedges
    The people behind the pictures: Search begins to find children raised in England’s 1960s slums
    http://stories.shelter.org.uk
    http://scotland.shelter.org.uk
    “Shelter commissioned photographer Nick Hedges to capture images, over a period of three years from 1968, of some of the poorest neighbourhoods in the UK, to help expose the appalling state of housing that was “home” to large sections of the working class. Hedges took photos in London, Birmingham, Manchester, Liverpool, Leeds, Bradford, Sheffield, Newcastle, Glasgow and other locations.To mark 50 years since its founding, Shelter has been holding a series of exhibitions in UK cities, including Sheffield, Birmingham and Manchester, displaying the pictures taken by Hedges. These photographs entitled “Make Life Worth Living” had not seen by the public until 2014, to protect the anonymity of their subjects. They were first displayed at London’s Science Museum.”

    England
    http://england.shelter.org.uk/shelter_50

    Scottland
    http://www.shelterscotland.org/lifeworthliving

    #seventies

  • Revenu universel : une fausse bonne idée ?
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article833

    Un rapport, récemment remis au Premier ministre et visant à restructurer les minima sociaux s’inspire, dans une de ses propositions, de la notion de « revenu universel ». Ce projet n’en étant à l’heure actuelle qu’au stade embryonnaire, il est impossible d’en préciser l’ensemble des tenants et des aboutissants. En soi, l’idée que chacun puisse disposer, quelles que soient les circonstances, d’un revenu lui permettant de vivre, est bien entendu sympathique. Encore faut-il se demander si, par hasard, nos gentils gouvernants (présents et à venir) n’auraient rien à cacher là-dessous. Au vu du comportement du pouvoir envers les « sans-dents » et autres gens d’en bas, il est pour le moins prudent de se poser la question.

    L’idée de base est de fournir à l’ensemble des membres d’une communauté sociale un revenu minimum capable de pallier les besoins vitaux, primaires. Cela sans aucune condition préalable de ressources ni aucune obligation de travail. Les individus désireux de travailler pouvant cumuler ce revenu de base avec le salaire déterminé par leur activité professionnelle. Différentes visions du revenu de base s’opposent à l’heure actuelle, offrant un large éventail de conceptions, allant de certains néomarxistes à des libertariens. Elles s’accordent cependant dans l’ensemble pour procurer ce revenu minimum à tous les individus, de leur majorité jusqu’à leur mort.

    Une telle mesure permettrait selon ses supporters d’éradiquer la pauvreté. A première vue cela semble tomber sous le sens. En attribuant une dotation minimum à tous, même les plus pauvres d’entre nous posséderaient au moins de quoi survenir à leurs besoins les plus essentiels. Mais, est-ce si évident ? Une des premières choses qui peut se produire, c’est que, plus ou moins progressivement, les produits de base renchérissent, c’est-à-dire que les vendeurs adaptent leurs prix aux possibilités financières des clients. Un exemple type nous est fourni actuellement par le prix des médicaments : ce prix n’est pas fixé en fonction de ce que l’on pourrait appeler les « réalités économiques » (coût de la recherche, des matières premières, de la production...) mais, pour la France, en fonction de ce que les laboratoires pharmaceutique estiment que la Sécurité sociale « peut cracher au bassinet ». Ainsi, certains médicaments sont vendus jusqu’à 200 fois leur prix réel [1] .

    Si un revenu universel sans condition de ressources était attribué, il produirait plus que probablement une augmentation des prix, et il y a fort à parier que les pauvres resteraient donc proportionnellement toujours aussi pauvres et ne pourraient aucunement améliorer leurs conditions matérielles.

    En l’état actuel, le projet de loi servant de point de départ à cet article n’est pas encore arrivé à maturité. Contrairement au revenu vraiment universel, il ne se propose d’allouer cette allocation qu’en dessous d’un certains niveau de revenu des ménages, cela pour tous les individus majeurs. Il serait peut être plus juste — mais moins électoraliste — de prendre également en compte le revenu des parents. Je pense ici aux jeunes et notamment aux étudiants. Une augmentation des revenus de l’ensemble d’une classe d’âge, ici les 18-25 ans, se reportera sur les prix des produits qu’ils consomment. En particulier, cela se traduira probablement par une augmentation des loyers des chambres, studios et T1. C’est d’ailleurs ce qui a pu être observé, il y a une quarantaine d’années. Pour permettre aux étudiants de se loger, la mesure prise à l’époque avait été une allocation logement pour tous les étudiants, sans condition de ressources. Résultat ? Une augmentation générale des loyers des chambres, studios et T1 ; les propriétaires « intégrant » d’emblée l’allocation dans le prix et y ajoutant, grosso modo, le prix antérieur. Résultat de ce résultat : les étudiants des couches moyennes et supérieures ont pu continuer à se loger, les étudiants venant de
    milieux populaires ont continué à galérer. On est en droit de penser qu’un revenu sans condition de ressource des parents provoquera un résultat identique et que les jeunes défavorisés le resteront.

    Dans sa version libertarienne assumée, le revenu de base pourrait venir se substituer aux autres prestations sociales et minimas sociaux. Ce qui est mis en avant, c’est le souci de « simplification administrative ». Derrière cette « simplification », ce qui se profile, c’est une privatisation des services publics comme la santé et l’éducation ; car, dans cette logique, le revenu universel s’accompagne en quelque sorte d’une obligation personnelle « d’économiser » pour faire face aux coups durs mais aussi de tout gérer pour répondre à l’ensemble des besoins. La fracture entre des services « low cost » pour les pauvres et services « bios » pour les bourgeois ne fera que s’aggraver.

    Les partisans du revenu universel s’appuient sur des expériences réalisées, notamment en Namibie et en Inde, pour conforter leurs théories. Ils soulignent que le niveau de vie des habitants des régions où ce système a été instauré est meilleur qu’auparavant. A priori, il n’y a pas lieu de remettre en cause cette observation, mais il est indispensable de la contextualiser. Ces expériences sont faites à toute petite échelle sur des zones géographiquement restreintes (un millier de personnes pour reprendre l’exemple Namibien), de ce fait, si elles entraînent un renchérissement du coût de la vie, il est limité, contrebalancé par le reste de la région ou du pays. Ceci dit, il serait intéressant de savoir si ces mesures n’ont pas entraîné une dégradation des conditions de vie des populations des zones limitrophes.

    Un autre argument avancé en faveur du revenu universel est qu’il permettrait au travailleur de ne plus être dans l’obligation économique d’accepter n’importe quel emploi qu’on lui proposerait, puisqu’il disposerait d’un minimum vital. Il pourrait refuser les travaux les plus pénibles et les moins valorisants. D’autre part, n’étant pas dans l’obligation de travailler, les individus pourraient employer leur temps ainsi disponible à des activités bénévoles, socialement utiles mais considérées comme non rentables.

    Cette argumentation pose deux question, directement celle sur le travail (en particulier les travaux pénibles), indirectement celle des salaires. Concernant ce dernier point, sachant que les salariés disposeraient déjà d’un revenu minimum, les patrons pourraient imputer ce bonus dans les salaires qu’ils versent. C’est-à-dire faire ce que les propriétaires ont fait pour le logement étudiant dans l’exemple que nous donnons plus haut. Dans cette hypothèse, le niveau de vie resterait le même pour les ouvriers et autres salariés, le revenu universel se traduisant simplement comme une augmentation des bénéfices des patrons !

    Le premier point soulevé (la question du travail) mériterait un plus large développement que celui que permet cet article. Parasité par les capitalistes, le travail est de nos jours essentiellement une corvée destinée à les engraisser. Mais, il serait nécessaire de garder en ligne de mire que, dans toute société il y a — et il risque d’y avoir longtemps encore — des tâches nécessaires, indispensables même, mais pénibles et difficiles. Sur ce point, il me semble nécessaire de garder en ligne de mire l’aboutissement de la réflexion des générations de libertaires (et d’anarchosyndicalistes en particulier) qui nous ont précédés et qui se résume dans l’adage : « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». Cela suppose que ceux qui sont en état de le faire se partagent le travail qu’il soit facile ou difficile. C’est la base de la solidarité sociale. Sinon cela veut dire que les tâches pénibles mais indispensables seraient « confiées » (c’est-à-dire, dans les faits, imposées) à d’autres (main d’œuvre immigrée ou tâches délocalisées), ce qui est, de mon point de vue, totalement inacceptable.

    Il faudra donc être très attentif à tout ce qui risque de se passer autour de la notion de « revenu universel ». Nous ne devons pas accepter que cela se traduise, in fine, par une augmentation de la pauvreté ici, ni par une augmentation de la misère ailleurs dans le monde. C’est d’ailleurs pourquoi on peut affirmer que c’est plus que d’une « réforme » dont le monde a besoin.

    [1] Voici un exemple précis que donne « Médecins du Monde » : un médicament, le Glivec, a révolutionné le traitement de cancers rares du sang et de la moelle osseuse. Ce traitement coûte entre 2 270 et 3 400 euros par mois en France selon le dosage, soit jusqu’à 40 000 euros le traitement pour un an – sachant que la durée de traitement va de quelques mois à plusieurs années. Selon Andrew Hill, pharmacologue et chercheur à l’université de Liverpool, si l’on prend en compte le coût réel de production du Glivec, auquel on ajoute le coût des autres étapes de fabrication et du transport, avec une marge bénéficiaire de 50 %, le médicament pourrait être vendu moins de 200 euros par an. Ce médicament est donc vendu 200 fois plus cher qu’il ne devrait. Médecins du Monde souligne que n’est qu’un exemple, que les traitements contre les autres cancers, contre l’hépatite C,... suivent la même logique de racket.
    Référence :https://leprixdelavie.medecinsdu-monde.org/fr-FR/une-leucemie-c-est-en-moyenne-20000-pourcent-de-marg

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°151 Oct-Nov 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article834

  • La séance du dimanche : Les dockers de Liverpool
    http://loveliveminimal.tumblr.com/post/150928230865/la-séance-du-dimanche-les-dockers-de-liverpool

    <i>Les Dockers de Liverpool</i> (<i>The Flickering Flame</i>) –<i>Un récit de morale contemporai</i>ne- est un film britannique réalisé par Ken Loach, sorti en 1997.<p>« Ce n’était pas seulement un boulot, ça a toujours signifié davantage. Être docker, c’était un style de vie. C’était le plus beau jeu du monde. » (un ancien docker).<br>Le 28 septembre 1995, la Mersey Docks and Harbour Company a licencié 329 dockers et une bonne centaine de plus pour avoir observé le principe le plus élémentaire de solidarité : « Ne jamais (...)

    http://ift.tt/2cNWxzS

  • Corbyn réélu à la tête du parti travailliste en Grande-Bretagne
    ats / 24.09.2016 13h06
    http://www.romandie.com/news/Corbyn-reelu-a-la-tete-du-parti-travailliste-en-GrandeBretagne/739206.rom

    Jeremy Corbyn a été largement réélu à la tête du parti travailliste en Grande-Bretagne, selon les résultats officiels publiés samedi à Liverpool. Issu de l’aile gauche du Labour, le dirigeant a obtenu 61,8% des voix face à son adversaire Owen Smith.

    Jeremy Corbyn a triomphé malgré la défiance de l’appareil du principal parti d’opposition britannique.