city:malville

  • De mai 68 au Rainbow warrior, en passant par Creys-Malville : plongée aux racines du mouvement anti-nucléaire
    https://www.bastamag.net/De-mai-68-au-Rainbow-warrior-en-passant-par-Creys-Malville-plongee-aux-rac

    Le gouvernement a confirmé le report à 2035 de la réduction de la part du #Nucléaire dans la production électrique nationale. Le projet de construire de nouveaux EPR demeurent, pour l’instant, en suspens, alors que se pose la question du remplacement des centrales vieillissantes et du mode de production d’électricité qui leur succédera. Dans ce contexte, où en est le mouvement anti-nucléaire français ? Basta ! revient sur l’histoire de cette lutte aussi singulière que l’histoire de l’atome français, du (...)

    #Résister

    / A la une, Démocratie !, #Le_risque_nucléaire, Nucléaire, #Sciences, #Lanceurs_d'alerte

    #Démocratie_ !

  • Poétique politique, une histoire des chansons de luttes francophones.

    Pendant une semaine, Rocé explique sa recherche de plusieurs années sur l’histoire des musiques de luttes francophones, par les damnés elleux-mêmes, les colonisés, les ouvriers. Avec pas mal de femmes aussi dedans. Une redécouverte de slam et spoken word en français, depuis longtemps avant que le rap n’arrive de ce côté de l’océan. C’est un énorme projet ! Qui sort en septembre.

    Rocé, aux origines de la recherche
    http://nova.fr/podcast/nova-stories/roce-aux-origines-de-la-recherche

    (Je ne sais pas comment trouver les mp3 de l’émission comme sur radio france depuis les RSS ping @intempestive)

    Le rappeur Rocé livre les coulisses de son projet Par les damnés de la terre, qui va faire l’objet d’une compilation à la rentrée de septembre. Une recherche de plusieurs années, de rencontres de hasard en flair attentif, il est parti à l’origine du spoken word à la française, via les « chansons de luttes » depuis la fin des années 1960. On part dans le XIXe arrondissement de Paris, au Cameroun, au Burkina, à Haïti, à New York... « C’est important de réunir avec cohérence cette énergie du passé si présent dans nos quotidiens, ces voix qui résonnent aujourd’hui dans le rap et ailleurs, les voix des vaincus, des subalternes, des damnés de la terre », nous dit Rocé.

    Des morceaux qui servaient pour les luttes sociales ou anticoloniales. Une quête subjective, qui l’a mené de rencontres en rencontres. Selon lui, on trouve là une des sources d’un spoken word francophone, qui a nourri plus ou moins directement le slam et le hip-hop français. Comme une branche de l’arbre pas encore totalement découverte.

    2ème : L’esthétique et la politique
    http://nova.fr/podcast/nova-stories/lesthetique-et-la-politique

    Parti du free jazz, conseillé par un ami disquaire, mais passé aussi par un underground sans œillère et l’écoute de francs-tireurs multiples, le projet de Rocé se nourrit de multiples racines. Ce qui lui parle : le mélange d’une teneur politique, mais esthétique forte : funk, blues... « Je cherche les Last poets à la française », dit Rocé. « Le proto-rap, le rap avant le rap ». La playlist du jour va de Francis Bebey aux chants de luttes sociales de la Régie Renault à la fin des années 1960.

    3ème : Un nom en entraîne un autre
    http://nova.fr/podcast/nova-stories/un-nom-en-entraine-un-autre

    En partant d’une pochette de disque, Rocé trouve des noms de labels, puis des figures comme François Tusques, pièce maîtresse du free jazz français, et enfin des noms qui restent clandestins et compliqués à trouver. À l’écoute, notamment : « Déménagement », par Salah Sadaoui, « Le Mal du pays », par Manno Charlemagne...

    4ème : Dane Belany, l’aventure américaine
    http://nova.fr/podcast/nova-stories/dane-belany-laventure-americaine

    Le projet a permis à Rocé de retrouver des artistes oubliés. Dane Belany en faire partie. Chanteuse noire d’origine turque et sénégalaise, qui chantait dans les cabarets de Pigalle, elle côtoyait du beau monde parisien, avant de partir à New York. Là-bas elle a rencontré Thelonious Monk, Miles Davis, croisé James Baldwin. Une maladie lui fait perdre sa voix. Elle s’est mise à clamer des textes en français, de David Diop, Aimé Césaire... Ce qui donne un disque dédicacé à Frantz Fanon. Rocé l’a retrouvée...

    5ème : Un chapitre africain
    http://nova.fr/podcast/nova-stories/un-chapitre-africain

    On termine cette Nova Story par un zoom sur la partie africaine des recherches de Rocé. Qui commence par un morceau d’Abdoulaye Cissé, figure de la musique burkinabè, mandaté par le président Thomas Sankara, créateur à sa demande de deux groupes : Les chanteurs au poing levé et Les Colombes de la Révolution. Rocé retrouve Abdoulaye Cissé, qui l’aide aujourd’hui dans ses travaux.

    #musique #Rocé #Histoire #luttes_sociales #damnés_de_la_terre #colonisation #chanson #spoken_word #slam #radio #audio #Radio_Nova #historicisation

    et cc @intempestive @sinehebdo @mad_meg @odilon @touti

    • les urls sont des redirections du proxy google, il faut donc cliquer sur celles que tu as données pour les retrouver ! (ce qui permet à google d’enregistrer qui va écouter quoi avant de te laisser l’accès)

    • L’album arrive ! Premier extrait ! (et on peut le commander)
      https://horscadres.bandcamp.com/album/par-les-damn-e-s-de-la-terre

      Je fais partie de cette génération qui a vu naître le rap français, et avec lui l’énorme engouement pour cette musique des enfants de la deuxième et troisième génération d’immigrés. J’ai voulu creuser au-delà du rap, fouiller les artistes de la langue française qui véhiculent la poésie de l’urgence, la poésie à fleur de peau, engagée malgré elle parce que le contexte ne lui donne pas le choix. La poésie des « damné.e.s de la terre ». Dans l’ombre des chanteurs à texte médiatisés existent des femmes et des hommes devenus artistes juste le temps d’un disque.
      Inutile de chercher dans ce recueil le morceau « exotique et funky », extrait du folklore destiné à la métropole. Rythmes et textes sont vêtus de leur propre « blues » dur et sincère. La langue française réunit des régions du monde qui portent des fardeaux communs. Géopolitique et sentiments se mêlent. Les paroles des anciens résonnent jusque dans les oreilles des enfants d’aujourd’hui, ceux des diasporas. Un bon nombre des artistes présent.e.s dans ce recueil n’a pas eu la chance de croiser son public à l’époque, je pense que le contexte actuel des migrations et des questionnements identitaires donnera une résonance toute particulière à ces textes et à ces musiques.

      Deux historiens, Naïma Yahi et Amzat Boukari-Yabara, écrivent le livret du disque, ils décrivent les contextes de l’époque et des pays dont proviennent les morceaux.

      Ce projet, musical et de patrimoine, répond à un besoin : (re)donner la voix aux nouvelles générations qui évoluent en France avec une absence d’identification, un oubli de l’histoire de leurs parents dans le paysage politique et culturel qu’elles traversent en grandissant. Il écrit une autre histoire de la musique en français. A la jonction des luttes de libération des pays d’origines, des luttes ouvrières, des exils, il cristallise une époque où les luttes bâtissaient des fraternités, des affirmations, de la dignité, des liens entre les peuples opprimés et des convergences que l’Histoire des livres scolaires ne dit pas. Il est important à mes yeux de transmettre ces moments de tous les possibles afin d’en imprégner la morosité dans laquelle grandissent les nouvelles générations.

      Les enfants des diasporas et ceux des travailleur.euse.s ouvrier.ère.s ont besoin d’avoir des espaces de transmission de l’histoire de leurs parents. Ces parents qui ont sacrifié des années dans des luttes ou dans l’exil et qui ont choisi pour leurs enfants une intégration dans la discrétion et pointée vers un futur sans le poids d’une lourde mémoire. Le passé ne se transmet pas facilement lorsqu’il est emprunt de tabous et qu’on pense ses enfants libres, sauvés, car nés en France. Mais les combats de nos aînés, à la vue des luttes actuelles, sont précieux et utiles. Le présent se débrouille mieux lorsqu’il a de la mémoire.

      Ce disque est donc un constat, un bout de mémoire qui montre que le champ des possibles était ouvert un court moment, avant d’être refermé, nous plongeant dans l’individualisme, le court terme, l’absence de projets de société. L’absence des ces histoires dans l’Histoire nous prive de l’espoir, des notions de fraternité, de résistance, de modes d’emplois d’autodéfense. L’époque actuelle nous impose ses fictions dystopiques, des histoires d’échecs et d’impasses.

      Le sillon fossilisé dans le disque m’a permis de découvrir des artistes et intellectuels qui ont transmis des solutions multiples. On connaît trop peu le personnage de Frantz Fanon, ce Martiniquais qui a épousé la cause algérienne, on connaît trop peu le grand Franklin Boukaka, artiste congolais qui rend hommage dans une chanson à Mehdi Ben Barka, homme politique marocain. Il a existé un soutien entre étudiants guadeloupéens pour l’indépendance de la Guadeloupe et un militant corse du FLNC qui a décidé d’héberger sur son label leur musique.
      Nous pouvons être tous d’accord, ça ne sert à rien s’il n’y a pas de projet commun. Je ne sais pas comment sera demain, ce que je sais c’est qu’avec la mémoire nous pouvons additionner la force et l’union des peuples d’hier aux diasporas et subalternes d’aujourd’hui. Nous placer au centre de l’histoire que l’on nous conte afin de rompre avec la logique impérialiste.


      « Voir ce qui n’avait pas lieu d’être vu, faire entendre comme discours ce qui n’était entendu que comme un bruit. » Jacques Rancière

      Rocé

    • Yes ! et vendredi 2 novembre, à l’occasion de la sortie du projet tant attendu, grand entretien avec Rocé sur www.jefklak.org ! Le livret, le projet et les sons/chansons sont plus qu’indispensables !

    • Pour celles et ceux qui ont aimé Par les damné·es de la terre collecté par monsieur @Roce, on pourra continuer le chemin avec

      MOBILISATION GENERALE/ Protest and Spirit Jazz from France 1970-1976

      Commande & écoute ici : http://www.bornbadrecords.net/releases/bb057-va-mobilisation-generale-protest-and-spirit-jazz-from-france-1

      1968. France société anonyme. L’incendie est déclaré et tout l’immeuble est entrain de s’effondrer. On ne sauvera rien. Des décombres du vieux monde les enfants de Marx et de Coca Cola surgissent pour arracher le bleu et le blanc au drapeau tricolore. Le fond de l’air est rouge et la musique n’adoucira plus les mœurs. Le chantier peut commencer.

      Si les Stones, les Who, les Kinks ou le MC5 composent la bande son de la revolution à coups de singles Molotov, ce sont des noirs américains qui ont fait sauter les digues durant les sixties. Contre le jazz à papa et la tradition occidentale Ornette Coleman, Cecil Taylor, Eric Dolphy, Albert Ayler ou Archie Shepp libèrent alors la note, explosent les formats, se lancent dans des improvisations furieuses qui redessinent un territoire sans frontières, aussi spirituel que politique. Avec le free jazz, le saxo devient lui aussi une machine à détruire l’ordre établi.

      L’Art Ensemble of Chicago qui atterrit à Paris en 1969 au Théâtre du Vieux Colombier allume une nouvelle mèche. Le quintette intègre au linup traditionnel une multiplicité de « petits instruments » dénichés un peu partout (de la sonnette de bicyclette aux wind chimes en passant par le steel drum, le djimbe ou le vibraphone : rien ne leur échappe) dont ils usent en fonction de leur inspiration. Sur scène le groupe détonne en arborant boubous et peintures de guerre afin de célébrer les pouvoirs d’une musique libre et hypnotique, en connexion directe avec ses racines africaines. La rencontre avec le label Saravah (fondé en 1965 par Pierre Barouh), alors aux avant postes d’une world music qui ne porte pas encore de nom, est évidente. L’album Comme à la radio de Brigitte Fontaine enregistré en 1970 à l’issue d’une série de concerts donnés au Théâtre du Vieux Colombier scelle l’union de cette héritière d’une chanson française, poétique et engagée (Magny, Ferré, Barbara) avec le jazz voodoo de l’Art Ensemble of Chicago et la tradition arabe perpétuée par son compagnon Areski Belkacem.

      Un ovni vient de se poser sur les platines des ados français qui découvrent la culture underground via Actuel, Libération, Charlie Hebdo, Rock’n Folk et une free press en pleine ébullition. Une jeunesse qui est de tous les combats : aux cotés des paysans sur le plateau du Larzac, des ouvriers de l’usine Lip, contre le nucléaire à Creys-Malville, la guerre du Vietnam, la peine de mort, les discriminations subies par les femmes, les homosexuels et les immigrés. Faire de la musique quand on a 20 ans au début des années 70, c’est faire de la politique. On ne prend pas un micro pour devenir une rock star mais pour faire avancer ses idées. Tandis que le prix du baril s’enflamme et que Pompidou bétonne à tout va en développant les grands ensembles et en « adaptant la ville à l’automobile », on prend la route pour se réfugier à la campagne. Des communautés qui se forment aux quatre coins de l’hexagone naissent des groupes (ou plutôt des collectifs) à géométrie variable qui mélangent allégrement musique, happening théâtral et agit prop sous une bonne dose d’acide. Le grand n’importe quoi est souvent de mise (le prog rock est la tarte à la crème de l’époque), mais ceux qui empruntent le sentier dessiné par le spiritual jazz planent vers d’autres cieux. La véhémence (voir la grandiloquence) des propos est alors portée et transcendée par la finesse et l’inspiration du jeu. La France de Claude François n’a jamais entendu ça. À la fois spatiaux, pastoraux et tribaux, les morceaux réunis ici font la jonction parfaite entre un certain héritage psychédélique, le space jazz de Sun Ra et l’Afro Beat qui se met alors en place à Lagos avec Fela, ils sont autant des incantations (l’usage du spoken word est récurrent), des cris de guerre, des poèmes que des tracts.

      1978. Giscard est à la barre. Le punk et la disco décapitent les derniers hippies. Si le sang bout toujours, il est déjà trop tard. La guerre est finie, elle a été perdue sans que personne ne s’en aperçoive, et l’on a beau se battre encore contre des moulins à vent, faire parfois parler la poudre et le plomb dans des luttes sans issues (du rêve au cauchemar il n’y a qu’un pas), on sait que la parenthèse enchantée vient de se refermer, que les lendemains qui chantent sont désormais derrière nous et qu’on ne laissera que quelques disques à nos enfants. Le spectre d’un single prophétique peut alors ressurgir des speakers. Brigitte Fontaine y interroge Areski : « Hey mais je pense à un truc, on ne va pas mourir dans une minute ? »

    • Très bonne interview : http://dialna.fr/interview-par-les-damne-e-s-de-la-terre-lhommage-aux-luttes-du-passe-de-roce

      Évocation de #archivage_militant (mais au final tout le projet en est question)

      Cet album est aussi possible car ces luttes ont été gravées sur vinyles, ou sur bandes. D’après toi, que garderons-nous de nos luttes actuelles ?
      Rocé : Je pense que c’est un peu le problème de notre époque. Tu peux le voir avec notre consommation de la musique, des photos, etc .. Aujourd’hui tu changes de téléphone, tu perds tes photos. Avant tu avais moins ce problème. On a beaucoup plus de choses aujourd’hui, mais on les transporte beaucoup moins longtemps avec nous. Je ne sais pas ce qu’il advient des albums photos de famille, plus personne n’en a. C’est tout con, mais on fait une confiance aveugle en la technologie mais l’obsolescence fait qu’on peut tout perdre du jour au lendemain. Il y a des morceaux qui cartonnent grâce à des plateformes de téléchargement, mais tout ne tient qu’à ces plateformes. J’ai réédité mon premier album qui date de 2001. Le graphiste de l’époque avait gardé un disque dur avec les morceaux, la pochette, etc. Le disque dur ne démarrait pas quand on l’a branché. On a dû reprendre la pochette vinyle et allait la faire une reproduction de la photo. Encore une fois, le vinyle a sauvé l’affaire, c’est du sillon gravé. Le numérique, c’est limité. Que va-t-il advenir de nos luttes d’aujourd’hui ? On va y arriver mais ça va être moins simple.

  • De Creys Malville à Sivens : Vital Michalon et Rémi Fraisse (Rediffusion) | France Culture
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/de-creys-malville-a-sivens-vital-michalon-et-remi-fraisse-r

    Le 31 Juillet 1977, sur le site dédié à la centrale nucléaire Superphenix, et le 25 octobre 2014, sur le site promis au barrage de Sivens, Vital Michalon et Rémi Fraisse, militants écologistes sont tombés sous les grenades offensives de la gendarmerie. Souvenirs de leurs proches.
    "La mort de Rémi Fraisse nous a tout à la fois bouleversé, nous a relancé et nous a peut-être remis en action."

    #violence_d'état #militer #radio #Sivens #barrage #centrale

    Déjà signalé lors de la 1e diffusion ici :
    https://seenthis.net/messages/417680

  • la gueule ouverte - Le journal qui confirme la fin du monde
    http://lagueuleouverte.info

    La revue La Gueule Ouverte fait son grand retour ! Lancée en 1972 sous la houlette de #Pierre_Fournier, la revue pionnière de l’écologie politique s’était éteinte en 1980. Elle renait aujourd’hui, par des anciens de l’équipe et par besoin, encore et toujours, d’ouvrir sa gueule et d’offrir un espace d’expression à une #écologie_radicale, à tendance libertaire. Le premier numéro contient un dossier consacré à l’écologie sociale.

    Une couverture bien dans l’esprit du journal des années 70, notre ancêtre, et dans l’esprit du temps présent aussi, tout autant. Le sous-titre "la fin du monde et après ?" actualise celui du journal de Fournier "le journal qui annonce la fin du monde".
    Elle est signée Jeremy Boulard Le Fur.

    La Gueule Ouverte (1972-1980) présentation et archives sur :
    http://archivesautonomies.org/spip.php?rubrique553&lang=fr

    Le mensuel, puis l’hebdomadaire qui « annonce la fin du monde », restera dans les annales, comme le corpus d’analyses et d’informations des années 1970 le plus abouti en la matière. Son premier numéro capta d’emblée 70 000 lecteurs. Avec le ton de la presse contre-culturelle de l’époque, son style foutraque et agit-prop, La G.O a su brasser tous les courants de pensée libertaire et accompagner leur évolution lors de cette décennie : amoureux de la nature et des bêtes, antinucléaires, antiproductivistes et pré-décroissants, indiens des champs et théoriciens anti-capitalistes de la gauche non-communiste, adeptes de la non-violence et de la désobéissance civile, objecteurs de conscience et insoumis, féministes, gays, amoureux de Wilhem Reich, mineurs en fugue, mouvement des taulards, mouvement des radios libres, régionalistes, syndicalistes autogestionnaires, tiers-mondistes, prêtres défroqués, militants de l’énergie solaire, du vent et des pompes à chaleur, et autres expérimentateurs sociétaux. Proche du Partito Radicale d’un Marco Pannella et aussi de Dany Cohn-Bendit alors en exil en RFA, La G.O soutint l’élection présidentielle de René Dumont en 1974, travailla à celle de Brice Lalonde en 1981, coordonna la première grande manifestation antinucléaire française contre le projet de Super-Phénix à Creys-Malville (1977). Le journal surtout sans pub, épuisé financièrement, ne comptant plus que sur 20 000 lecteurs hebdomadaires, s’arrêta au seuil même où ses idées commençaient à infuser la société française, et dont la plupart d’entre elles se répandraient après l’alternance politique de mai 1981. Dans ce joyeux bazar idéologique merveilleusement biodiversifié, Arthur figura un éditorialiste goûteux, rappelant avec constance la ligne libertaire, anticapitaliste et jouisseuse de la vie.

    source : http://www.ecologiesociale.ch

  • Il y a quarante ans, l’Etat tuait Vital Michalon, jeune antinucléaire
    https://reporterre.net/Il-y-a-quarante-ans-l-Etat-tuait-Vital-Michalon-jeune-antinucleaire

    Le 31 juillet 1977, près de 60.000 antinucléaires convergeaient vers le site de la centrale en chantier de Superphénix, à Malville, en Isère. La violente répression causait une centaine de blessés et la mort de Vital Michalon. La férocité de l’État ce jour-là a profondément marqué le mouvement antinucléaire. Reporterre raconte cette journée tragique, avec ceux qui l’ont vécue, dont un frère de Vital.

  • Il y a quarante ans, l’État tuait Vital Michalon, jeune antinucléaire
    https://reporterre.net/Il-y-a-quarante-ans-l-Etat-tuait-Vital-Michalon-jeune-antinucleaire

    Touchant retour en arrière, à l’époque du tout à l’atome et de la création de Superphénix, que les moins de 20 ans... Histoire du nucléaire, de la contestation et de la violence d’État. Histoire d’une famille meurtrie aussi. Histoire de l’arrogance triomphante de la science et des militaristes. Et puis l’inéluctable conclusion au goût de gâchis, en 2 paragraphes. Superphénix n’a servi qu’à pourrir la vie des gens : avant, pendant, et pour des décennies encore...

    Le 19 juin 1997, le Premier ministre, Lionel Jospin, a annoncé l’abandon de Superphénix. Un arrêté ministériel du 30 décembre 1998 conduisit à son arrêt définitif. La pression de l’opinion publique, le coût démesuré de la filière et l’accord signé entre les socialistes et les Verts ont poussé cette décision. D’après les calculs de Raymond Avrillier, au total l’installation n’a fonctionné que six mois durant les cinq premières années, deux ans durant les huit ans de son autorisation légale, et un peu plus d’un an, illégalement, de 1994 à 1997.

    Depuis, des travaux de déconstruction ont été engagés, notamment le déchargement des 650 assemblages radioactifs présents dans le cœur du réacteur, et leur entreposage dans une piscine située à proximité de la centrale. Plus de 14 tonnes de plutonium irradié sont ainsi stockées à Creys-Malville. Les 5.500 tonnes de sodium liquide ont été transformées en 39.000 mètres cubes de blocs de béton-sodium légèrement radioactifs, également entreposés sur le site. Et le démantèlement pourrait encore prendre plusieurs années. Des gendarmes gardent en permanence l’ex-centrale, interdisant photos et arrêts prolongés devant le site.

  • A l’ombre des centrales nucléaires (1) : L’aventure de l’atome, un avenir radieux
    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/lombre-des-centrales-nucleaires-1-laventure-de-latome-un-avenir

    Comment la France est-elle devenue le pays le plus nucléarisé du monde ?

    Avec la découverte des rayons X et des qualités phosphorescentes du radium, dès le début du XXe siècle on utilise la radioactivité pour fabriquer onguents, médicaments et cosmétiques, et même du camembert ! Pierre et Marie Curie obtiendront tous deux le Prix Nobel de physique en 1903, et Marie Curie un second prix Nobel de chimie en 1911.

    Il n’y a pas que les crèmes. Il y avait tout un tas de produits de toutes natures : du chocolat radioactif, des pâtes alimentaires radioactives, du coton, etc. Cécile Raynal

    Dès 1937, le radium est inscrit comme poison dans la pharmacopée, et donc on interdit l’utilisation du radium dans les produits de beauté. Claude Huynh

    Ce n’est qu’en comprenant les pouvoirs destructeurs de la fission de l’atome qu’il sera utilisé comme arme, puis comme générateur d’électricité. Or avec des mines d’uranium basées essentiellement en Afrique, cette énergie nouvelle redessine dès ses débuts une géopolitique mondiale de conflits où très clairement nucléaire civil et militaire s’avèrent être indissociables. Mais une fois la boîte de Pandore ouverte, plus de raison de s’arrêter en si bon chemin...

    Les premiers usages qui ont été mis en place au niveau du développement du nucléaire, c’était pour la bombe. La France a été pionnière au niveau de la découverte avec Joliot-Curie, avec Marie Curie. (...) Tout de suite à la fin de la guerre, De Gaulle qui était revenu au pouvoir créé le commissariat à l’énergie atomique pour que la France possède, le plus rapidement possible, la bombe. Patrice Bouveret

    Ce documentaire va expliquer comment la France est devenue le pays le plus nucléarisé du monde. Dès 1945, Charles De Gaulle crée le Commissariat à l’Energie Atomique pour fabriquer la bombe atomique. Devenue une puissance nucléaire civile et militaire, la France s’autorise tous les essais atomiques depuis le désert du Sahara jusqu’aux îles de Polynésie française. L’histoire de la montée en puissance du nucléaire se heurte alors aux débuts d’un désaveu… qui proviendra de l’intérieur, des physiciens eux-mêmes. Les époux Joliot-Curie lancent dès 1950 l’appel de Stockholm visant à l’interdiction de la bombe atomique. Ainsi naît une vraie contestation contre le nucléaire militaire, mais aussi civil. Dans les années 70 différents mouvements écologistes émergent et s’expriment avec les manifestations de Plogoff et de Creys-Malville pour les plus connues, encrant l’installation d’une opposition durable et forte des anti-nucléaire.

    Tout a commencé par Fessenheim. Manifestation contre l’idée de Fessenheim, puis contre la construction de Fessenheim. c’était un mouvement qui était anti-nucléaire. Mais surtout, anti « se faire imposer quelque chose que l’on ne comprend pas » et donc on sait par ce mot, nucléaire, que ça rappelle la bombe atomique. Jean-Marie Brom

    C’est toute la semaine. Bon premier épisode.

  • La #ZAD de #Notre-Dame-des-Landes : une zone de non-droit revendiquée, beaucoup de dissensus, et une société en devenir.
    La Gueule Ouverte
    http://lagueuleouverte.info/La-ZAD-de-Notre-Dame-des-Landes-une-zone-de-non-droit-revendiquee-

    C’est un lieu très hétérogène au niveau des visions, analyses. Certains définissent la politique comme « une activité faite avec un impact conscient sur son milieu », une façon de critiquer l’apolitisme comme passivité et absence de conscience. Mais d’autres, à l’Université du Haut Fay affirment qu’il n’y a pas de politique commune à la ZAD.
    Néanmoins, au cœur de cette politique on trouve un point commun, c’est l’habiter. Des gens vivent ici, sur ces terres où l’on avait expulsé de nombreux paysans depuis longtemps parfois.
    Le ciment, c’est bien sûr l’opposition à la construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes, mais aussi, contre la répression. Leur communication ils la font par le bouche à oreille, beaucoup, et un peu via Internet. Ils refusent les médias, qui ne s’intéressent qu’au spectaculaire, c’est à dire lorsque la maréchaussée tabassent, et que le bruit des armes se fait entendre, mais pas à l’essentiel qui est la recherche de l’autonomie.

    • Je découvre avec grand plaisir ce blog, qui semble s’être formé à l’occasion de la #COP21 :

      Durant la COP21, notre adresse était à la Maison Ouverte, 17, rue Hoche, 93100 Montreuil, France.
      Aujourd’hui, la COP21 terminée, La Gueule Ouverte est à la fois partout, comme la ZAD et nulle part, comme l’utopie.

      Il se présente comme la suite possible du journal La Gueule Ouverte https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Gueule_ouverte_%28journal%29 :

      Un journal multimédia(s) de la Contre-COP et de la COP21 à la fois, diffusant en ligne des articles de fond et des articles d’actualité, textes, images (photos, illustrations, dessins), films, sons et entretiens…
      Ce journal s’appelle La Gueule Ouverte et c’est un journal commun, co-produit par les #médias-libres, indépendants, alternatifs. Oui, il s’agit de ranimer pour un temps la mémoire de cette feuille historique, premier journal écologique français digne de ce nom. Et de faire revivre, autant que possible, une certaine effervescence contemporaine du journal.
      Né en 1972, mort en 1980, il a fait vivre l’écologie politique avant la lettre, d’une manière radicale et drôlatique, avec une bonne partie de l’équipe de Charlie Hebdo et de Hara Kiri, plus des intervenants occasionnels ou réguliers, connaisseurs de l’écologie et de ses problématiques. Et d’autres dessinateurs, venus d’horizons divers.
      Pierre Fournier et Henri Montant (Arthur), assistés d’Isabelle Cabut, ont fait rayonner l’exigence écologique à un moment où le besoin s’en faisait sentir, parfois cruellement. C’est l’époque de Creys Malville et du premier mort, Vital Michalon, parmi les manifestants écologiques (déjà dû à une grenade offensive), le 31 juillet 1977.
      C’est là que nombre d’entre nous ont découvert l’écologie et se sont intéressé(e)s à l’écologie politique.
      Ce projet est né de la rencontre entre des Décroissants, radicaux de l’écologisme et des médias indépendants, radicaux de l’information démocratique, non marchande, partagée avec les lecteurs/lectrices. Un vrai journal ne peut être la propriété que de ses lecteurs. Le média s‘appelle donc La Gueule ouverte et le lieu d’accueil à Montreuil, la Maison Ouverte, s’appelle pendant la COP21, « Initiatives décroissantes pour le climat ». Un média center y est proposé durant les deux semaines de la COP21 à tout média indépendant, libre, alternatif, "pas pareil", ainsi qu’à tout reporter/rapporteur indépendant ayant besoin d’un lieu adapté pour fabriquer de l’information différente.

      http://lagueuleouverte.info/a-propos-14

    • A lire aussi, dans la foulée : Des jours heureux. Le 27 février 2016, à Notre Dame des Landes. : http://lagueuleouverte.info/Des-jours-heureux-Le-27-fevrier-2016-a-Notre-Dame-des-Landes

      De quoi Notre Dame des Landes est-il le non ? C’est toujours instructif que de faire un tour sur la zad. Un micro-climat y règne, bénéfique. Mais la manif du 27 février 2016, c’est autre chose. Un modèle « des jours heureux » (le nom du programme de refonte globale de la société du Conseil National de la Résistance). L’esprit de résistance qui y souffle inspire à chacun(e) la voie et bien-sûr la voix. C’est l’expérience proposée par ce reportage photo et texte à la rencontre des « zadistes » du 27 février.


  • Reuters : Rémi Fraisse avait « les mains en l’air » quand il a été tué
    http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKCN0WR1AA

    Rémi Fraisse avait « les mains en l’air » quand il a été tué en octobre 2014 par une grenade offensive tirée par un gendarme mobile sur le site du barrage de Sivens (Tarn), a-t-on appris vendredi d’une source proche du dossier, confirmant une information de Mediapart.

    Un an après la mort de Rémi Fraisse, des témoignages contredisent la version officielle 20 octobre 2015 / Marine Vlahovic

    Reporterre a recueilli des informations et des témoignages qui contredisent le rapport des forces de l’ordre.

    http://reporterre.net/Un-an-apres-la-mort-de-Remi-Fraisse-des-temoignages-contredisent-la-vers

    De Creys Malville à Sivens : Vital Michalon et Rémi Fraisse : (1/2) Les Pieds sur terre Sonia Kronlund
    http://www.franceculture.fr/emissions/les-pieds-sur-terre/de-creys-malville-sivens-vital-michalon-et-remi-fraisse-12

    Le 31 Juillet 1977, sur le site dédié à la centrale nucléaire Superphenix, et le 25 octobre 2014, sur le site promis au barrage de Sivens, Vital Michalon et Rémi Fraisse, militants écologistes sont tombés sous les grenades offensives de la gendarmerie. Souvenirs de leurs proches.

    #Rémi_Fraisse #barrage_de_Sivens #Sivens #Tarn
    #Reuters #Vital_Michalon #Creys_Malville

  • L’En Dehors
    http://endehors.net

    Un groupe de casseurs à la manif de Paris

    Manif anti-COP 21 : des flics en noir très spéciaux

    Lors de la manifestation contre la COP 21 organisée dimanche 29 novembre 2015, on pouvait remarquer avenue de la République, à quelques centaines de mètres de la place de la République un groupe de flics habillés en noir, la tenue des Blacks blocks en somme mais avec un brassard « Police ». On notera même à l’occasion que l’un d’eux, au dernier rang, à côté d’un policier au crane rasé, ne porte aucun brassard mais une belle cagoule noire. N’est-il plus interdit de se promener dans l’espace public en masquant son visage ?
    Dans quel but étaient-ils là ? Un brassard de police ça s’enlève très facilement et alors qu’est-ce qui différencie un « anarchiste autonome » avec sa fiche S, d’un policier en civil déguisé en Black block ?
    Je n’ai pas encore la réponse. Peut-être le Préfet de police la connait-il ?
    Imaginons que pour énerver les manifestants rassemblés pacifiquement sur la place, vous ouvriez, sans raison semble-t-il, la rue de la République, alors que toutes les autres sont fermées.
    La foule s’engouffre en masse dans cette rue, puis au bout de 100 mètres vous bloquez la rue. Que se passe-t-il ? les premières échauffourées, la foule est chauffée à blanc.
    Quant au fameux groupe signalé plus haut en costume de combattants, ne lui était-il pas assez facile, d’aller jeter quelques pots de fleurs sur leurs collègues CRS ou garde-mobiles ?
    On entendit dès lors quelques cris d’orfraies prononcés par Valls et Hollande : violation du sanctuaire de la Place de la République par des irresponsables de l’anti-France.
    Éléments de langage préparés à l’avance par quelques communicants pour justifier la répression des opposants et l’État de siège.

    • Les BACqueux et autres flics en civil essayent de se faire discret, de s’infiltrer au milieu des manifestant-es et de semer le trouble, dans le but de diviser les manifestant-es et d’en arrêter un certain nombre. Ok.
      Mais faut arrêter de croire que si des manifestant-es combattent la police c’est uniquement parce qu’ils/elles ont été provoqué-es par de vilains policiers. De nombreux-euses anarchistes, autonomes et autres révolutionnaires assument leur hostilité active envers la police, l’État et le système capitaliste.
      Il y a plusieurs textes/communiqués qui le rappellent, en signalant que les accusations à moitié conspi qui flirtent avec le « casseurs = policiers déguisés » (quand elles ne tombent pas carrément dedans) sont fatiguantes voire dégueulasses.
      Il est tout à fait cohérent de vouloir détruire un système qui détruit nos vies.

      Deux exemples (autrement plus « actifs » qu’en ce 29 novembre à Paris) :

      – Black bloc / Strasbourg avril 2009, contre l’OTAN

      si nous avons cassé des vitrines ou mis le feu à des bâtiments qui sont au service de l’Etat et du capitalisme (douane, banques, station essence, office de tourisme, hôtel Ibis, etc.), si nous avons saccagé des caméras de vidéosurveillance et des panneaux publicitaires, si nous nous sommes attaqué-e-s à la police, ce n’est pas parce qu’une organisation occulte nous y a poussé, mais parce que nous l’avons choisi délibérément.

      https://infokiosques.net/lire.php?id_article=684

      – Black bloc / Gênes juillet 2001, contre le G8

      Ce que nous avons fait à Gênes, nous avions prévu de le faire. Et manifestement, comme prévu, la police ne nous a pas aidé. Dès qu’elle en avait la possibilité, la police s’attaquait violemment aux black blocs. C’est grâce à des réactions tactiques, stratégiques, que nous avons pu éviter de nous faire massacrer (solidarité de groupe, jets d’objets sur la police, barricades, mobilité et mouvements de foule, etc.). Nous ne nions pas la possibilité que des policiers « déguisés » se soient infiltrés dans certains black blocs. Il semblerait logique qu’il y ait eu des policiers infiltrés dans tous les cortèges. Certains, par exemple, se faisaient passer pour des journalistes ou des ambulanciers. C’est un moyen de contrôle bien connu pour identifier et étudier les manifestantEs et leurs agissements. Par rapport à cela, notre but est bien évidemment de les repérer et de les faire dégager.
      A Gênes, nous avions prévu de nous attaquer à des bâtiments représentant diverses formes de pouvoir. Nous nous sommes exécutéEs avant que de quelconques provocations policières puissent avoir lieu. Nous l’assumons entièrement et tenons à faire remarquer que si la police a bien évidemment participé directement aux violences de ces deux jours, c’est en s’attaquant aux manifestantEs, de toutes parts. La violence policière s’est exprimée massivement sur quelques km2 à Gênes, de la même manière qu’elle le fait quotidiennement partout ailleurs. Pas besoin de manifester contre le sommet du G8 pour ça.

      https://infokiosques.net/lire.php?id_article=3

    • Que des manifestants agissent ainsi en fonction de leurs convictions, tout à fait d’accord. Je crois que l’équation à établir n’est pas casseur = flic. Par contre que certaines actions, certains objectifs choisis qui ne sont pas forcément très intelligents, soient quelque peu manipulés par les keufs c’est indiscutable aussi.
      Puisqu’on évoque des faits historiques, je me rappelle très bien d’une certaine Assemblée Générale qui a eu lieu avant la manifestation contre la centrale de Malville (où il y a eu un mort comme à Gènes). Les « locaux » avaient tablé sur trois marches convergentes sur le site, ce qui n’arrangeait pas la préfecture. En une heure de discussion et grâce à l’intervention d’habiles orateurs (deux au moins seront identifiés par la suite) il a été décidé de regrouper les trois cortèges en un seul et de choisir le plus mauvais itinéraire... D’autres exemples aussi, à l’époque de la « propagande par le fait » où des agents provocateurs ont réussi à faire changer des objectifs prévus pour certains attentats.
      La pratique est vieille comme le monde et un individu en colère est facile à manipuler... ce qui ne veut pas dire que tous le sont !

      Il est effectivement cohérent de vouloir détruire un système qui détruit nos vies ; le débat ouvert pour savoir si l’affrontement violent est le meilleur choix à tout moment. Je n’en suis pas persuadé, d’autant que, derrière, nous ne contrôlons absolument pas ce qui est fait de l’information. Peut-être est-il temps de sortir de certaines ornières. Il ne faudrait pas non plus que la violence ne soit que le résultat du fait que l’on n’a plus rien à espérer et plus rien à perdre.

      Ce n’est pas mon cas malgré la noirceur du présent, mais je ne suis plus très jeune et plus très militant non plus.

    • L’avis d’Ivan Segré sur les lanceurs de projectile et sur les charges des CRS :
      http://seenthis.net/messages/434783
      https://lundi.am/La-farce-republicaine

      Les quelques dizaines d’individus (disons entre vingt et trente) soucieux d’engager le combat avec les forces de l’ordre, notamment en jetant des projectiles avec intention explicite de nuire, ont évidemment une fonction objectivement réactionnaire : justifier dans un premier temps les assauts des forces de l’ordre et leur répression de la manifestation puis, a postériori, dans un second temps, justifier l’interdiction de la manifestation en question. Quant aux motivations subjectives de ces lanceurs de bougies, de pierres ou de bouteilles, je les crois principalement narcissiques : ils éprouvent de la jouissance à combattre les forces de l’ordre, plutôt que le désir de transformer le monde ou, plus modestement, le rapport de force inégalitaire.

      Les centaines de CRS disposés tout autour de la Place de la République avaient quant à eux pour ordre d’empêcher que les manifestants puissent défiler. Puis, au fur et à mesure du déroulement des opérations, on comprit, et peut-être comprirent-ils aussi, qu’ils avaient également pour ordre de prendre au piège quelques centaines de manifestants afin d’opérer un nombre d’interpellations et de garde-à-vues vraisemblablement arrêté d’avance. Il s’agissait à l’évidence de rappeler que la manifestation étant interdite, quiconque se trouvait là était coupable. Et qui n’avait pas quitté les lieux après les premiers échauffourées allait bientôt se retrouver séquestré, le paradoxe étant que la stratégie policière a donc consisté à faire durer la manifestation interdite. Ainsi bon nombre de ceux qui, comme moi, souffraient du froid, se sont vu contraints par la police de braver l’état d’urgence jusqu’après 19h, lors même qu’ils auraient volontiers cessé de le braver dès 15h30, afin de parler littérature ou cinéma, par exemple.

    • Je ne sais pas qui est Ivan Segré, mais je me demande si le fait que lundimatinmachintruc relaie ce torchon est une blague ou un malentendu ou une décision en connaissance de cause. Dans tous les cas c’est de mauvais goût, et si c’est une décision en connaissance de cause, c’est incroyablement infect.
      Le bonhomme, là, l’analyste politique péremptoire doublé d’un psychologue à baldeux qui parle de ce qu’il ne connaît pas, il ferait mieux de continuer de s’occuper du ciel (il se réchauffe, t’as vu ?).

  • Entendez-vous dans nos campagnes…
    http://ptitrouge.larotative.info/spip.php?article8

    Pendant un mois et demi, l’équipe d’un journal d’info alternatif des années 70 reprend du service. Et ça commence fort, avec un retour sur Creys-Malville et la mort de Vital Michalon.

    Il y a un an, donc, Rémi Fraisse était tué par une grenade en pleine cambrousse, lors d’une manifestation écolo , et tout de suite tout le monde ressort le cold case Creys-Malville.
    C’était en 1977. Pendant des semaines avant la manif contre la construction du surgénérateur de Malville, Superphénix, le débat courait un peu partout : fallait-il y aller ou pas ?
    Les organisateurs annonçaient une « marche pacifique offensive », à l’initiative en particulier du Comité Malville de Grenoble et de la coordination des comités Malville qui avaient leur journal Superpholix et Radio Active, une radio pirate.

    Le discours dominant était belliqueux.La présence de la garde prétorienne trotskiste (les troupes bien organisées de la LCR et quelques autres) aussi bien que de militants allemands était claironnée, provoquant un sérieux pétage de plombs du préfet du coin en pleine conf’ de presse, parlant d « occupation par les boches » voyant débouler « la bande à Baader » (ceux qui ne savent pas ce que c’est, allez vous rafraîchir la mémoire sur Gogol, on ne va tout de même pas tout vous mâcher), et n’hésitant pas à ajouter « s’il le faut je ferai ouvrir le feu sur les contestataires ».
    Tout le monde savait que l’ambiance risquait fort d’être particulièrement rock n roll. Ici, au P’tit Rouge, nous avions décidé de ne pas y aller, l’envoi de gamins pacifistes au casse-pipe dans la luzerne n’a jamais été vraiment notre truc et la dérive militaro d’une partie de ce que la grande presse appelait « l’extrême gauche » ne nous fascinait pas plus que ça.

    #Sivens #grenades

    poke @rezo

    • 38 ans plus tard, la #police est la même, il n’y a pas de raison que ça change, et la « #gauche » qui est provisoirement au pouvoir en ce moment nous prépare les nouveaux Sivens, les nouveaux Malville, il suffi d’entendre Manuel Valls, dans son rôle favori de pète-sec aux sourcils froncés, agitant la trique sous le nez des zadistes de Notre Dame des Landes, préparez les pansements, c’est pour bientôt.
      38 ans plus tard, la #désinformation est la même, rappelez vous comment a été annoncée la « découverte d’un corps » sur le site de Sivens, sans parler de lien avec les #affrontements qui venaient de se dérouler, puis, forcés par les témoignages diffusés en live sur les réseaux (hé oui, on n’est plus en 1977) les « autorités » ont concédé que c’était bien un manifestant qui était décédé on ne savait pas trop comment, ah, oui, il avait un sac à dos. Ils en ont tous. Il avait dû le bourrer d’explosifs…

  • De Creys Malville à Sivens : Vital Michalon et Rémi Fraisse : (1/2) - Information - France Culture
    http://www.franceculture.fr/emission-les-pieds-sur-terre-de-creys-malville-a-sivens-vital-michalon

    Le 31 Juillet 1977, sur le site dédié à la centrale nucléaire Superphenix, et le 25 octobre 2014, sur le site promis au barrage de Sivens, Vital Michalon et Rémi Fraisse, militants écologistes sont tombés sous les grenades offensives de la gendarmerie. Souvenirs de leurs proches.

    http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10078-06.10.2015-ITEMA_20811554-0.mp3

    #violence_d'état #militer #radio

  • Fête du nucléaire
    http://rebellyon.info/fete-du-nucleaire

    Fête du nucléaire ! Ni pour ni contre, un peu de mémoire, beaucoup d’ alcool... Ce 29 août 2015. 40 ans après les premières manifs contre Malville et la mort de Vital Michalon, retrouvons nous à la Maison Bulle (lieu construit par les écolo résistants de l’époque) à partir de 15 h pour débattre (...) — la mort de Vital Michalon, Expression - contre-culture, Ecologie - nucléaire - alternatives, Manchette, La carte !

  • Devant, et sur les flancs
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=557

    Certains mouvements de contestation relèvent à la fois du général et du local. Il y eut la vague anti-nucléaire entre 1975 et le début des années 1980, où l’on ne parlait que de Plogoff, Golfech, Malville, Chooz, etc. Il y eut la vague anti-OGM à la fin des années 1990, après le saccage du laboratoire du CIRAD à Montpellier, avec tous les faucheurs diurnes ou nocturnes dans les champs de chimères génétiques. Depuis deux ans, ce sont les « grands projets inutiles » qui sécrètent autant de ZAD (zones à défendre) d’un bout à l’autre de la France (Notre-Dame des Landes, Sivens, Avignon, Roybon) à la suite du Val de Suse en Italie (TGV Lyon-Turin). Ce n’est pas mépriser ces vagues de luttes que de constater leur reflux et leur échec à peu près général. Ce qui est plus difficile, c’est d’être capable, dans le feu (...)

    #Faits_divers
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Devant_et_sur_les_flancs-2.pdf

  • Mort de Rémi Fraisse : quelles sont les chances que #Justice soit faite ?
    http://www.bastamag.net/Mort-de-Remi-Fraisse-existe-t-il

    En France, il est toujours difficile de faire la lumière sur les affaires de violences policières, même quand celles-ci provoquent la mort. Dans plus d’un homicide sur deux, la Justice n’a tout simplement pas été saisie ou les poursuites sont abandonnées sans conclusion claire. La mort d’un militant antinucléaire, à Creys-Malville, en 1977, s’était d’ailleurs conclue par un non-lieu. Les suites qui seront données au décès de Rémi Fraisse, le jeune militant écologiste tué dans le Tarn par l’explosion d’une (...)

    #Décrypter

    / #Luttes_sociales, A la une, #Mémoires, Justice

    • Lettre ouverte à la mère de Rémi, Farid El Yamni, frère de Wissam - assassiné par la police le 1er janvier 2012
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7447

      Puis le temps est passé, on nous a promis la vérité, mais on n’a eu que des mensonges, que des fausses promesses, comme tant d’autres avant nous. On nous avait prévenu, mais on n’y croyait pas. François Hollande, lui-même, avait pris ma mère dans ses bras et lui avait promis qu’il nous aiderait à faire la lumière sur la mort de son fils. Sans la justice et la vérité, on vivait le temps qui passait comme une condamnation. Nous étions toujours en prison, à suffoquer et à appeler la Justice à l’aide.

      Et puis on a compris que notre cas n’était pas isolé, que tant d’autres familles vivaient et vivent la même chose. Il y a tant d’humiliations et de mutilations commises consciemment par la police et couvertes par la justice, tant !

      On a aussi découvert la manière de penser des policiers, ça fait froid dans le dos. Voici un exemple : Mercredi dernier, suite à la manifestation sur Paris, un des policiers m’a dit « 1-0 » devant ses autres collègues au commissariat, qui ricanaient lorsqu’ils me voyaient arborer le tee-shirt « Urgence Notre Police Assassine ». Aucun ne l’a repris, aucun… Des exemples de ce genre, tant de français en vivent quotidiennement, ils n’en peuvent plus de cette police et n’en voient pas le bout.

  • Creys-Malville - Violation d’une mise en demeure - Réseau Sortir du nucléaire
    http://www.sortirdunucleaire.org/Superphenix-MED

    Le 5 juillet 2012, EDF a été mise en demeure de renforcer les moyens de gestion des situations d’urgence sur le site de Creys-Malville. Une inspection de l’ASN, réalisée dans la nuit du 25 au 26 avril et dans la journée du 30 avril 2013, a révélé que cette mise en demeure n’avait pas été respectée. Le 5 novembre 2014, le Tribunal correctionnel de Bourgoin-Jallieu a reconnu EDF coupable... mais l’a dispensée de peine !

    #EDF #nucléaire #impunité #mise_en_danger_de_la_vie_dautrui

  • « Le même drame, aussi lamentable » - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2014/10/31/le-meme-drame-aussi-lamentable_1133745

    Et puis je me souviens des socialistes montant au créneau, l’occasion étant trop belle d’envoyer des bonnes salves au pouvoir giscardien… mais refusant de s’associer à nous, la famille, pour demander une loi interdisant l’usage d’armes de guerre (dont les grenades offensives) contre une manifestation - on ne sait jamais… C’était il y a bien longtemps, trente-sept ans, à Creys-Malville.
    (…)
    Et quel beau message à destination de « la jeunesse, priorité du quinquennat » ! Depuis Malville et d’autres drames similaires, les « socialistes » n’ont rien appris, rien compris, confirmant l’adage désabusé des historiens : « La seule chose que l’Histoire nous apprend, c’est qu’elle ne nous apprend rien. »

    Paul Michalon, frère de Vital

  • Conflit de pouvoirs : pour Rémi Fraisse
    http://blogs.mediapart.fr/blog/arie-alimi/021114/conflit-de-pouvoirs-pour-remi-fraisse

    Je ne connaissais pas Rémi Fraisse. Et je ne pensais pas en acceptant de défendre ses parents, en qualité de parties civiles, que j’aurai également à le défendre.

    Car depuis une semaine, depuis le moment où il s’est effondré, touché par une grenade lancée par un membre de la gendarmerie mobile, il ne se passe pas un moment sans que l’on fasse offense à sa personne et à sa mémoire. Casseur, djihadiste vert, ecoloterroriste…. Le discours du gouvernement ou de certains syndicats agricoles s’est établi et n’a cessé de monter en puissance. D’abord pour tenter de nier l’existence même des origines de sa mort. Rappelons-nous que dans les premiers moments, on ne parlait que d’un corps découvert dans la foret. On apprendra plus tard que le parquet, la direction de la gendarmerie et le gouvernement savaient déjà ce qu’il s’était passé puisque les gendarmes avaient quelques instants après sa mort ramassé le corps de Rémi.

    • Pourquoi ne pas assumer ses responsabilités et dire : nous l’avons tué. Notre politique l’a tué. Nous n’avons pas voulu choisir la voie du dialogue, nous avons voulu montrer que nous sommes forts aux yeux des Français, et cela passe par des démonstrations de violences contre ces militants majoritairement pacifistes. Nous les avons harcelés, frappés, nous avons brulé leurs effets personnels, les avons délogés sans autorisations judiciaires, puis nous avons fait usage de Flash balls, de grenades fumigènes et de désencerclement. Et comme ils ne partaient toujours pas, nous avons fait lancer des grenades contenant des explosifs, en les jetant sans sommations, sans respecter les règles élémentaires d’usage de ces grenades, en l’air directement sur les manifestants, ou même dans des lieux clos, comme dans une caravane occupée. Nous les avons blessés, alors qu’ils tentaient simplement de sauver notre patrimoine naturel, eux qui ont cette conscience que nous n’avons plus, à force de vouloir produire et gagner toujours plus.

      #violence_d'état #violences_policières #meurtre #répression

    • De Creys Malville à Sivens : Vital Michalon et Rémi Fraisse : (1/2), Les Pieds sur terre
      http://www.franceculture.fr/emission-les-pieds-sur-terre-de-creys-malville-a-sivens-vital-michalon

      Le 31 Juillet 1977, sur le site dédié à la centrale nucléaire Superphenix, et le 25 octobre 2014, sur le site promis au barrage de Sivens, Vital Michalon et Rémi Fraisse, militants écologistes sont tombés sous les grenades offensives de la gendarmerie. Souvenirs de leurs proches [dont la mère de Rémi Fraisse].

      Les témoignages les plus directs (...) concernent la manif contre la centrale de Creys Malville. Ils peuvent aider à comprendre (comme tant d’autres situations durant le pouvoir de la droite depuis 1958) comment Mitterrand a été élu en 1981, comment marchait à l’époque ce « éviter le pire » sans cesse réutilisé par « la gauche » et vidé depuis de toute signification.

  • Barrage de Sivens : les alertes des écolos ont été ignorées - Page 1 | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/france/271014/barrage-de-sivens-les-alertes-des-ecolos-ont-ete-ignorees

    Barrage de Sivens : les alertes des écolos ont été ignorées

    27 octobre 2014 | Par Jade Lindgaard et Louise Fessard

    Rémi Fraisse, le militant de 21 ans mort dimanche au rassemblement contre le barrage de Sivens dans le Tarn, a été tué sur le coup par une explosion, selon le procureur d’Albi. L’un des avocats de la famille dit penser « fortement à une grenade ». Début octobre, une jeune militante avait déjà failli perdre la main après le jet par un gendarme d’une grenade dans une caravane. Depuis plusieurs semaines, Cécile Duflot et d’autres écolos alertaient sur la tension entretenue par les forces de l’ordre et les pouvoirs publics.

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    Au moment où le ministère de l’écologie dévoilait officiellement le contenu d’un rapport d’experts très critique sur le projet de barrage de Sivens (Tarn), lundi après-midi, des manifestants bataillaient contre les forces de l’ordre à Albi, et des rassemblements se tenaient dans plusieurs dizaines de villes en hommage à Rémi Fraisse, 21 ans, mort dans la nuit de samedi à dimanche lors d’affrontements avec les gendarmes mobiles. Plus de 600 personnes ont ainsi manifesté dans le centre-ville de Nantes, pour dénoncer la « violence d’État ».

    Le drame tant redouté du côté de Notre-Dame-des-Landes s’est finalement produit dans la zone humide du Testet, occupée depuis des mois par des opposants au chantier. L’annonce du décès du jeune homme provoque une grande émotion chez les militants et sympathisants écologistes, exprimée toute la journée de lundi sur les réseaux sociaux. En quarante ans, seules deux autres personnes ont perdu la vie lors d’une action pour une cause environnementale : Vital Michalon, un professeur de physique-chimie de 31 ans, lors d’un rassemblement contre le réacteur nucléaire Superphénix, à Creys-Malville, en 1977 ; et Sébastien Briat, 22 ans, écrasé par un train de déchets nucléaires qu’il tentait d’arrêter, en 2004.
    Dessin en hommage à Rémi Fraisse (Tant qu'il y aura des bouilles).Dessin en hommage à Rémi Fraisse (Tant qu’il y aura des bouilles).

    Cette tristesse s’est teintée d’indignation avec les témoignages de manifestants affirmant que Rémi Fraisse a pu être tué par un jet de grenade. Cette hypothèse n’est à ce stade « ni confirmée, ni infirmée » par les premiers résultats de l’autopsie. Quels que soient les résultats de l’enquête sur les conditions exactes du décès du jeune homme, cet événement tragique jette une ombre indélébile sur un projet de barrage dispendieux, destructeur de son environnement, au service d’une agriculture industrielle, entaché de conflits d’intérêts.

    Ce projet a été porté à bout de bras, envers et contre presque tous, par le président du conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, notable socialiste, tout juste réélu sénateur en septembre. « On ne peut que déplorer ce qui s’est passé, un décès est toujours atroce, a-t-il réagi lundi. Je suis très désolé de la tournure prise par les événements. Qui aurait imaginé un tel déchaînement ? »

    Sur cet immense gâchis humain, écologique et économique, la ministre de l’écologie Ségolène Royal est jusqu’ici restée très discrète. Depuis l’annonce du décès, pas un mot de compassion, ou même de condoléances, n’est venu du gouvernement. Ce n’est que lundi soir, peu avant minuit, que le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a réagi dans un communiqué : « Je pense à la famille et aux proches de Rémi Fraisse, touchés par ce drame, et à leur peine. Ce gouvernement est attaché à ce que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cette disparition. » Mardi matin, sur France Info, l’ex-ministre du logement et député écologiste Cécile Duflot a demandé une commission d’enquête sur les conditions de la mort du jeune homme qu’elle considère comme une « tache indélébile sur l’action du gouvernement ».

    Comment Rémi Fraisse est-il mort ?

    Rémi Fraisse a été projeté au sol et tué sur le coup par une explosion. « La plaie importante située en haut du dos a été causée, selon toute vraisemblance, par une explosion », a affirmé Claude Dérens, le procureur de la République d’Albi, lundi, lors d’une conférence de presse. Des analyses du laboratoire de la police scientifique doivent encore établir si « une grenade, lancée depuis la zone où les gendarmes étaient retranchés » a pu être « à l’origine de l’explosion », a-t-il indiqué.

    Selon le procureur, « la déflagration a été forte puisque le jeune homme a été projeté au sol de façon violente » et « la mort a été instantanée ». « L’objet à l’origine de l’explosion n’a pas entraîné de flamme » et « aucune trace de particule métallique ou plastique n’a été retrouvée dans la plaie », a-t-il ajouté. Claude Dérens n’a pas pour autant jugé utile de nommer un juge d’instruction, se contentant d’une enquête préliminaire sous son autorité directe. De son côté, la famille de Rémi Fraisse a annoncé son intention de déposer plainte pour homicide volontaire.

    Contacté, Me Arié Alimi, l’un des avocats de la famille, dit penser « fortement à une grenade ». Lundi matin, le site d’information Reporterre a publié un témoignage en ce sens. « Il était à trente mètres de moi sur ma gauche, y affirme un jeune homme, qui dit s’appeler Camille. Je l’ai vu se faire toucher alors qu’il y avait des explosions à côté. Ils ont envoyé des grenades explosives, des tirs de flashballs. Après, cette personne s’est retrouvée à terre. » « Les militaires de la gendarmerie ne sauraient être mis en cause sur la seule base de témoignages, parfois anonymes, présentés par certains médias », a réagi dans un communiqué Denis Favier, le directeur général de la gendarmerie nationale. Selon la version des gendarmes relayée dans Le Monde, « à l’heure du décès de Rémi Fraisse, une seule grenade offensive aurait été lancée par les militaires » et les gendarmes s’interrogeraient « sur le contenu du sac à dos du défunt ».

    Sur place, la journaliste de Reporterre a, elle, photographié dimanche une trace de sang, entourée de bleu, ainsi que des trous, causés selon elle par des impacts de grenade. Comment expliquer que la scène n’ait pas été protégée plus tôt à la suite de la mort de Rémi Fraisse ? « Toute la journée de dimanche, le site a été ouvert au public, affirme Pascal Barbier, un ami de Jean-Pierre Fraisse, père de la victime. Vers 16 heures, ce sont les opposants qui ont mis une barrière de sécurité autour du lieu de la mort de Rémi. À côté de la tache de sang, on a retrouvé son sac à dos avec ses papiers d’identité. »

    Que s’est-il passé le week-end dernier dans la vallée de Sivens ?

    Rémi Fraisse venait de passer son BTS en environnement. Fils d’un élu apparenté Nouvelle Donne de Plaisance-du-Touch, dans l’agglomération toulousaine, le jeune militant était botaniste bénévole à Nature Midi-Pyrénées, une association affiliée à France Nature Environnement (FNE). « On ne lui connaissait aucune pathologie cardiaque et ce n’était pas un garçon organisé pour monter au combat, explique Me Emmanuel Pierrat, l’un des avocats de la famille. Il militait pacifiquement depuis des années. »

    Chez les quelque 2 000 militants anti-barrage venus ce week-end de toute la France sur l’ancienne zone humide du Testet, aujourd’hui entièrement défrichée, l’émotion était intense lundi matin. Installés autour de la métairie, à une dizaine de minutes à pied du chantier du barrage où ont eu lieu les affrontements avec les gendarmes mobiles, beaucoup n’ont appris la mort du jeune homme que le dimanche matin au réveil.

    Selon le communiqué de la préfecture du Tarn, il a été découvert vers 2 heures du matin par les gendarmes. Ceux-ci auraient repéré son corps gisant et fait une sortie pour le récupérer et le soigner. « Les gendarmes présents sur site étaient retranchés dans l’aire de stockage des engins de chantier et ont été attaqués en règle par le groupe de manifestants violents, approximativement une centaine qui jetaient des cocktails Molotov, des engins pyrotechniques et des pierres sur le grillage et à l’intérieur depuis l’extérieur », a affirmé dimanche soir le procureur de la République, Claude Dérens.

    « Tout le samedi après-midi, il y a eu de gros nuages de fumée de l’autre côté, avec les policiers qui lançaient des bombes lacrymos, des grenades assourdissantes, raconte une jeune militante, venue des Alpes-de-Haute-Provence, sous couvert d’anonymat. Les gens n’étaient pas au courant de ce qui se passait. C’était censé être festif, il y avait de la musique. C’était bizarre comme ambiance. Il y a eu un appel sous le chapiteau où se tenaient les conférences, pour aller voir. Les gens ont fait une chaîne humaine pour s’y rendre. C’était totalement pacifiste. Mais les flics n’arrêtaient pas de balancer. »

    Plusieurs personnes seraient reparties vers minuit à l’assaut des gendarmes. « Là, la réponse est disproportionnée : flashballs, grenades assourdissantes et invalidantes en tirs tendus, dit Pascal Barbier, qui s’appuie sur le récit de la compagne de Rémi Fraisse. Rémi s’est retrouvé dans ce groupe d’opposants qui ont mené une action musclée. Il était parti sans aucune protection. Il a pris un projectile. Il s’est effondré pendant une charge policière. Ils l’ont traîné pour le ramener derrière la ligne des forces de l’ordre. »

    Contactée, la préfecture du Tarn n’a pas souhaité préciser le nombre de gendarmes mobiles déployés samedi soir, ni leurs objectifs. D’après plusieurs témoins, il ne restait pourtant plus grand-chose à protéger sur le chantier du barrage. Guillaume Cros, président du groupe EELV au conseil régional Midi-Pyrénées, précise que l’Algeco et le générateur installés avaient été incendiés. « Si bien que le samedi, il n’y avait plus rien à défendre sur la zone, dit-il. Pourtant ils ont fait venir des centaines de gardes mobiles. » Selon un spécialiste en biodiversité présent sur place, neuf camionnettes de gendarmes mobiles étaient ainsi stationnées autour de l’Algeco incendié, « entouré par une grille de 2,50 mètres ». « Sachant que c’était à l’extérieur, qu’il n’y avait rien à casser donc rien à protéger, pourquoi mettre des forces de l’ordre ? » s’interroge une source policière.

    • Ces dernières semaines, la répression exercée par les gendarmes s’était nettement durcie, au point que, le 20 octobre, plusieurs élus EELV, dont l’ex-ministre Cécile Duflot, ont, en vain, alerté le préfet d’Albi. Mediapart a notamment pu recueillir le récit d’Elsa Moulin, une militante de 25 ans, qui a failli perdre une main le 7 octobre. Elle a été grièvement blessée par une grenade de désencerclement jetée par un gendarme du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) dans la caravane où elle s’était réfugiée avec trois autres militants. La scène a été filmée par l’un d’eux.

    • L’épisode est à l’époque passé inaperçu, malgré sa gravité. Ce matin-là, selon son récit, une trentaine de gendarmes du PSIG, casqués et en treillis, interviennent pour expulser trois caravanes sur la zone des travaux, dite « Gazab ». « Vers 15 heures, les gendarmes du PSIG ont commencé à s’équiper, raconte Elsa Moulin. Ils ont mis à bas un tipi avec des affaires communes, du matériel de bricolage, des bâches, ont fait un tas et y ont mis le feu. Ce n’était pas la première fois qu’ils détruisaient nos affaires. » Elle poursuit : « Les gendarmes étaient venus chercher un camping-car dont ils avaient embarqué le propriétaire la veille. Nous sommes montés sur le camping-car pour faire opposition. Ils nous ont virés brutalement, puis ils ont fait un périmètre de sécurité pour que la dépanneuse vienne le prendre. Trois d’entre nous se sont réfugiés dans une caravane, qui n’était pas sur une parcelle visée par l’arrêté d’expulsion. Les autres ont été gazés et expulsés du terrain. »

      C’est alors qu’un gendarme lance une bombe lacrymogène sous une des fenêtres de la caravane. « On a mis une couverture pour se protéger, mais il l’a arrachée », dit Elsa. Sur la vidéo, on voit ensuite le gendarme en treillis, avec un équipement correspondant à celui des PSIG, crier : « À trois, je vous laisse partir. » « C’est pas expulsable, putain ! », lui répond un des militants. Le gendarme recule et répète : « Je vous laisse partir. Vous avez le choix », tout en commençant son décompte. Il sort du champ de vision de la caméra, puis on entend les militants hurler.

      « Il a lancé une grenade sans voir où elle atterrissait, dit Elsa Moulin. Elle est tombée à un mètre de moi. J’ai cru que c’était une lacrymo, j’ai voulu la rejeter et elle a explosé. Avec la peur, je n’ai pas trop réfléchi. » Il s’agissait en fait, selon la jeune fille, d’une grenade de désencerclement. Cette arme de force intermédiaire provoque une forte détonation, ainsi que la projection de 18 galets en caoutchouc dans un rayon de 10 mètres. Selon les instructions des directeurs de la gendarmerie nationale et de la police nationale, elle peut être utilisée lorsque « les forces de l’ordre se trouvent en situation d’encerclement ou de prise à partie par des groupes violents ou armés ». « Son emploi en milieu fermé doit être limité à des situations particulières où les risques liés aux projections et à l’explosion sont réduits », prévoit cette directive, qui ordonne aux agents de s’assurer de l’état de santé de la personne après usage.

      « Les gendarmes ne se sont absolument pas préoccupés de nous. On a rejoint la métairie où l’on a appelé les pompiers, raconte Elsa Moulin. On a été coupés à cause des brouilleurs de portable. » En état de choc, la jeune femme a été opérée le soir même à Albi, puis transférée à Toulouse. Sa main a été placée dans un caisson hyperbare pendant plusieurs jours. « Les vaisseaux sanguins ont explosé à l’intérieur de la main, ce qui détruit les tissus », explique-t-elle. Elle est aujourd’hui en rééducation : « Je pense pouvoir récupérer l’usage de ma main. »

    • Éducatrice spécialisée, Elsa Moulin a été présente sur la zone du Testet de mi-février à mi-avril. « On a eu assez peu d’affaires de violences, les rares fois où nous voyions des gendarmes, c’étaient ceux du coin et on pouvait dialoguer avec eux. » Mais selon elle, la tension est nettement montée à son retour sur la zone début octobre. Elle décrit des humiliations, insultes et provocations de la part des gendarmes du PSIG.

      « Ils m’ont dit : “Ici, c’est une déchetterie, vous en faites partie et une déchetterie ça s’évacue” ou encore : “Toi ma grande, tu n’as rien pour toi”, relate-t-elle. J’ai aussi entendu : “Même mon chien, je ne le ferais pas vivre ici”. » Le blog du collectif Tant qu’il y aura des bouilles fait état de plusieurs personnes blessées par les gendarmes depuis septembre 2014. « Pour eux, nous n’avons aucune valeur, nous ne représentons rien, donc ça leur permet d’être violents, confie Elsa Moulin. Moi, je suis non violente. Notre force, c’est d’être toujours là, malgré les humiliations, malgré nos affaires détruites. Nous ne luttons pas contre eux, mais contre le barrage. »

  • Drame au Testet : un mort. Premier récit - Reporterre - Grégoire Souchay et Isabelle Rimbert (Reporterre)
    http://www.reporterre.net/spip.php?article6494

    Plus de cinq mille personnes étaient présentes ce week-end au Testet, dans le Tarn, pour s’opposer à la construction du barrage de Sivens. Alors que le rassemblement était festif et joyeux, une personne est morte dans les affrontements qui ont opposé des opposants radicaux aux forces de police, dans la nuit de samedi à dimanche.

    • Ce n’est pas celui qui a le dernier mot qui a forcément raison. M Néel compare la toxicité du plutonium à celle de la ... nicotine. Ce qu’il oublie de préciser, c’est que la toxicité de la nicotine prend fin lorsqu’on en absorbe plus, en arrêtant de fumer par exemple. le plutonium lui peut se répandre dans l’environnement à la faveur d’un "accident type Fukushima. Comment arrête-t-on l’exposition au plutonium, M Néel ? Et rappelez-moi, quelle la demi-vie de ce radio-élément - la demi-vie d’un radio nucléide étant la période pour laquelle la moitié de sa masse se transmute- ?

  • Peut-on vraiment démanteler une centrale nucléaire ? - Atomic park - Basta !
    http://www.bastamag.net/article1863.html

    Avec ses 1 200 MW, le surgénérateur de Creys-Malville devait être le plus puissant du monde, capable de se régénérer en permanence. Il était présenté comme le fin du fin de la technologie nucléaire. Et la déconstruction même d’une centrale est un mythe. On déconstruit mais on ne résout pas le problème de la radioactivité pour autant. Une centrale est en réalité une gigantesque poubelle dont on disperse les éléments. Du moindre gant en latex jusqu’à certains composants pouvant mesurer 15 m de long et qui ont baigné dans du sodium irradié. Tout cela ne peut pas être déconstruit. Les déchets de déconstruction sont enrobés et mis en terre ou envoyés dans des filières dédiées. Mais on ne fait qu’enrober.

  • Les Esperados | Pièces et main d’œuvre
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=339

    Suivi de Le troupeau par les cornes - Autoportrait d’une époque en jeune homme Par Yannick Blanc Quand Pierrot arriva à Rochebesse ce soir-là, il venait de braquer une banque et d’abattre trois personnes dont un flic. Lui-même n’était plus qu’un cadavre ambulant, de la viande pour la guillotine. En moins de trois heures, il était devenu « le tueur fou de l’Ardèche », comme diraient les journaux, et la terreur bloquait son cerveau sur les scènes de ce cauchemar… Vivre sa vie. Retour à la terre. En communauté. Aller jusqu’au bout. Ce fut l’année du pic, du paroxysme, la plus sinistre, la plus terrible depuis dix ans. Ce fut l’année de l’explosion finale. L’année des punks, de Malville, des autonomes ; l’année du P38 et de « la bande à Baader », des assassinats de Tramoni et de Hans Martin Schleyer, des attentats en Italie et des babes au Larzac. Ce fut l’année 77 : l’année de Pierre Conty et des « tueurs fous de l’Ardèche ». Ce livre est une histoire vraie ; c’est-à-dire qu’il s’appuie sur un an d’enquête et cent cinquante témoignages. Voici la dérisoire épopée d’une poignée de soixante-huitards, cas particulier d’un désastre général. Yannick Blanc a tout fait comme tout le monde, et il n’a pas dépareillé le lot de ses semblables. Parmi ses autres livres : Ouvrez pour moi le ciel ! (ed. Noël Blandin), et Enquête sur la mort de Gilgamesh (ed. Le Félin). Editions L’Echappée, octobre 2011 299 p., 14 € Les livres de la collection (...)

    #Les_livres_de_la_collection_Négatif

  • Les Esperados | Pièces et main d’œuvre
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=339

    Suivi de Le troupeau par les cornes - Autoportrait d’une époque en jeune homme Par Yannick Blanc Quand Pierrot arriva à Rochebesse ce soir-là, il venait de braquer une banque et d’abattre trois personnes dont un flic. Lui-même n’était plus qu’un cadavre ambulant, de la viande pour la guillotine. En moins de trois heures, il était devenu « le tueur fou de l’Ardèche », comme diraient les journaux, et la terreur bloquait son cerveau sur les scènes de ce cauchemar… Vivre sa vie. Retour à la terre. En communauté. Aller jusqu’au bout. Ce fut l’année du pic, du paroxysme, la plus sinistre, la plus terrible depuis dix ans. Ce fut l’année de l’explosion finale. L’année des punks, de Malville, des autonomes ; l’année du P38 et de « la bande à Baader », des assassinats de Tramoni et de Hans Martin Schleyer, des attentats en Italie et des babes au Larzac. Ce fut l’année 77 : l’année de Pierre Conty et des « tueurs fous de l’Ardèche ». Ce livre est une histoire vraie ; c’est-à-dire qu’il s’appuie sur un an d’enquête et cent cinquante témoignages. Voici la dérisoire épopée d’une poignée de soixante-huitards, cas particulier d’un désastre général. Yannick Blanc a tout fait comme tout le monde, et il n’a pas dépareillé le lot de ses semblables. Parmi ses autres livres : Ouvrez pour moi le ciel ! (ed. Noël Blandin), et Enquête sur la mort de Gilgamesh (ed. Le Félin). Editions L’Echappée, octobre 2011 299 p., 14 € Les livres de la collection (...)

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