city:marseille

  • Fade to pleasure 20.2
    http://www.radiopanik.org/emissions/ftp/fade-to-pleasure-20-2-

    Neon hues and there’s the beat; grab a hand and run recklessly. Bands of purple light ricochet across the walls; dance through the end of the endless song and don’t feel small. Feelings high but they shouldn’t guide us;

    Salty Doppelganger Lee Bannon 3m12 Salty ADSL Perfume Advert Mirror Shield Complete Walkthru Blatant Doug Elka Couch Trax Lady Blacktronika VHS (U Belong) Mennie Haus (Exploited Ghetto) Mennie Reels Rebel (Exploited Ghetto) Jargen Peng Petrichor Linearis Half Life Flug Diffraction Angle Linearis Acidmosphere

    Broadcasted & hosted by #snooba on Panik (Brussels-Be) Grenouille (Marseille) Canal B (Rennes-Fr) C’rock (Vienne-Fr) Diversité FM (Dijon-Fr) Boulder Radio (Belgique-Web) You FM (Mons-Be) Woot (Marseille) Campus FM (Toulouse-FR) (...)

    #mix #deep #indie_dance #down_tempo #speculoos #mix,snooba,deep,indie_dance,down_tempo,speculoos
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/ftp/fade-to-pleasure-20-2-_06132__1.mp3

  • La solitude des femmes détenues | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/observatoire-international-des-prisons-section-francaise/blog/010219/la-solitude-des-femmes-detenues

    Minoritaires en détention (moins de 4 % de la population détenue), les détenues pâtissent de la mauvaise répartition des places de prison pour femmes sur le territoire. Et souffrent d’un effet de genre : premières à maintenir le lien avec leur père, frère, compagnon ou ami incarcéré, elles sont aussi plus vite abandonnées lorsqu’elles sont de l’autre côté du mur.

    À la prison pour femmes de Roanne, il y a très peu de visites, remarque une mère de détenue. Samedi et dimanche matin par exemple, il y avait deux familles au parloir, pour près d’une centaine de femmes incarcérées... » Même situation à Réau, en région parisienne : « En général, les parloirs sont vides, observe l’une des salariés chargés de l’accueil des familles. La plupart des hommes n’ont pas ce problème. On dirait que dès qu’elles entrent en prison, les femmes sont abandonnées par leur famille. » Un constat unanimement partagé mais jamais objectivé, faute d’étude sur le sujet1. « C’est toute la question de l’extrême invisibilité des femmes en milieu carcéral. Les hommes représentant la grande majorité des détenus, très souvent, les femmes sont oubliées des enquêtes », déplore la sociologue Corinne Rostaing. Si les données font défaut, plusieurs facteurs viennent expliquer cet isolement patent. D’abord en cause, l’inégale répartition des places de prison pour femmes sur le territoire. « Parmi les 188 établissements pénitentiaires, seuls 56 accueillent des femmes détenues », relevait le Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) dans un avis de 2016, de sorte que de nombreux départements en sont dépourvus. La situation est d’autant plus préoccupante pour les femmes condamnées à de longues peines : seulement huit établissements pour peine peuvent recevoir des femmes2, la plupart étant concentrés dans la moitié nord de la France. Conséquence : « Ces dernières sont souvent incarcérées dans des établissements éloignés de leurs proches », constate le CGLPL, si bien qu’elles « souffrent davantage de la rupture du lien familial ».

    © Grégoire Korganow/CGLPL © Grégoire Korganow/CGLPL

    Pour Corinne Rostaing, cet isolement est aussi le résultat d’un « double effet de genre ». Le fait de contrevenir à la loi est socialement beaucoup moins toléré pour une femme que pour un homme. « Elles subissent en quelque sorte une double stigmatisation : non seulement elles ont enfreint la loi, mais elles ont aussi transgressé les normes liées à leur sexe. Le sentiment de honte est plus fort chez les femmes et leurs proches leur tournent plus souvent le dos. La seule personne qui vient encore éventuellement les voir, c’est souvent leur mère. Certaines m’ont dit : “Si même ma mère ne veut pas venir, personne d’autre ne viendra.” » Et c’est d’ailleurs là le second effet de genre : la solidarité familiale est une affaire de femmes. De fait, ce sont d’abord les femmes qui maintiennent le lien avec les personnes détenues : près de 90 % des visiteurs interrogés par l’Uframa3 dans son enquête de 2017 sont en fait des visiteuses4. « On les voit arriver avec des kilos de linge propre, parfois repassé et parfumé. On voit bien que ce n’est pas dans le rôle des hommes, et des maris en particulier, de faire ça. À commencer par le fait d’attendre, dans tous les sens du terme : attendre devant le parloir, mais aussi attendre que la femme sorte de prison. Très vite, c’est divorce ou séparation, même pas forcément formulé… », rapporte Corinne Rostaing. « Le problème, si on se place dans une perspective de réinsertion, poursuit la sociologue, c’est que l’administration pénitentiaire ne met pas les moyens pour compenser cet isolement : les possibilités en matière de formation et d’emploi sont beaucoup plus restreintes que pour les hommes, alors même qu’elles vont être beaucoup plus isolées à la sortie. »

    (1) L’enquête sur la trajectoire familiale des détenus réalisée par la DAP et l’Insee et publiée 2002 n’a ainsi jamais été étendue aux femmes. Une recherche, menée par les sociologues Patricia Paperman et Natacha Chetcuti, est actuellement en cours.
    (2) Situés à Joux-la- Ville, Bapaume, Roanne, Réau, Poitiers, Fleury, Rennes et Marseille.
    (3) Union nationale des fédérations régionales des associations de maisons d’accueil des familles et proches de personnes incarcérées.
    (4) Conjoint·e·s mis à part, 25 % des visiteurs sont des mères (contre 6 % de pères), 9 % des soeurs (contre 3 % de frères), 5 % des amies (contre 1 % d’amis). « À propos du vécu des familles et des proches de personnes incarcérées », résultat de l’enquête menée par l’Uframa entre septembre et décembre 2017.

    #prison #sexisme #femmes #abandon

  • Camarade, lâche-moi la grappe avec l’Union Européenne
    https://nantes.indymedia.org/articles/44385

    Depuis quelque temps, certains font mine de découvrir que l’Union Européenne mène une politique libérale sur le plan économique. Les adeptes du départ de l’union européenne se sentent pousser des ailes. Avec le mouvement des #gilets_jaunes, pas une assemblée sans que quelqu’un ne rappelle que « rien ne se fera » sans cette sortie, la Frortie [1]...

    #gilets_jaunes

    • Que cet article rappelle certaines vérités, c’est indéniable. Je cite :

      Si les décisions de l’Europe sont si nuisibles aux populations européennes, ce n’est pas en vertu d’un pacte secret signé sur notre dos, mais bien le résultat du processus démocratique habituel de nos sociétés. La classe politique Européenne n’est rien d’autre que l’addition des classes politiques des différents pays européens. Les médiocrités qu’on y retrouve sont les mêmes et surtout, les intérêts défendus sont les mêmes. Comme partout on y décide sans nous.

      Derrière chaque prétendue application de politique européenne il y a des politiciens bien français qui agissent.
      C’est évident.

      De la à faire l’apologie des bienfaits des décision prises au caprice des dieux, il faut être aveugle.

      Quand on regarde l’état de la société c’est la guerre et ses dévastations. Elle est là la guerre.
      – Celles et ceux qui dorment dans la rue.
      – Celles et ceux qui ont faim, sujet tabou ou presque sur les réseaux sociaux.
      – Abandon de régions entières.
      – Militaires partout, dans les gares par exemple, comme sous vichy, fouille dans les rues, quartiers en couvre feu, pour certaines banlieues.
      – Des quartiers qui s’écroulent, bombardés par la pauvreté, la spéculation immobilière, voir Marseille.
      – Déportation de population, les travailleurs détachés.
      – Censure dans les médias, et « je suis partout » dans les éditoriaux.
      – Rationnement pour ce qui est d’une nourriture correcte, ersatz partout.
      – Rationnement pour ce qui est de l’école et des études, parcoursup . . . . .
      – Re militarisation, le Service Universel qui vient.
      https://seenthis.net/messages/744470
      – Pillage financier des pays.
      – . . . . . . . . .
      Une vision de la réalité.

      On remarquera, que sous prétexte d’indépendance la reprise de l’argumentaire enmarche, on peut dire aussi l’argumentaire néo libéral, par de soit disant médias indépendants, sur les gilets jaunes racistes, antisémites, qui roulent au diesel . . .
      Curieux n’est il pas ?

      Il est vrai que cette révolte d’une partie de la France profonde, ils ne l’ont pas vu venir.
      Jalousie intellectuelle avant toute chose.
      Idem de la part des syndicats, enfin de leurs dirigeants, la CGT comme exemple.
      https://seenthis.net/messages/755396
      Le très peu qu’ont obtenu les révoltés de la France oubliée est bien supérieur à 30 ans de luttes syndicales.

      C’est bien de jouer au penseur universitaire sur les réseaux sociaux , encore faudrait il ne pas tomber dans la collaboration de classe. N’est pas Lordon qui le proclame.
      Tiens, où sont LO ? Le NPA . . . et tant d’autres ?

      L’union européenne, une calamité à supprimer.

  • [BFMTV] Nice et Marseille testeront des dispositifs de reconnaissance faciale à l’entrée de deux lycées
    https://www.laquadrature.net/2019/01/29/bfmtv-nice-et-marseille-testeront-des-dispositifs-de-reconnaissance-fa

    Des portiques dotés d’une technologie de reconnaissance faciale seront déployés dès janvier 2019 dans le lycée des Eucalyptus, à Nice, et dans le lycée Ampère, à Marseille, pour contrôler l’entrée des élèves. […] « L’un des problèmes majeurs…

    #Cite_La_Quadrature_du_Net #Revue_de_presse #Surveillance #revue_de_presse

  • Un tir de lacrymo a-t-il atterri sur une poussette à Marseille ? - Libération
    https://www.liberation.fr/checknews/2019/01/27/un-tir-de-lacrymo-a-t-il-atterri-sur-une-poussette-a-marseille_1705699

    CheckNews a contacté l’auteur des premières vidéos, Ilyes, qui raconte. « Il était entre 16H30 et 17H, on allait en direction du vieux port et tout était très calme. Un policier a commencé à charger son arme… La grenade est passée au-dessus de nous et de la route pour atterir dans la poussette », raconte-t-il. Avant de poursuivre : « Je ne pense pas qu’il visait la poussette. Il s’agissait d’un jeune, peut-être peu expérimenté. Ce tir était inexplicable pour nous, et j’imagine pour la police. Eux-mêmes avaient l’air surpris ».

  • Propre à consommer. Des aliments recyclés et revalorisés

    En Allemagne, de nombreuses alternatives fleurissent afin de lutter contre le gaspillage alimentaire. Des restaurants et des supermarchés d’un genre nouveau proposent ainsi désormais au grand public à des tarifs préférentiels des produits alimentaires délaissés par les grands circuits de distribution.

    https://www.arte.tv/fr/videos/083967-028-A/arte-regards-propre-a-consommer
    #alimentation #gaspillage_alimentaire #glanage #Allemagne #récupération #RAP2018-2019 #film #vidéo #documentaire

  • #Chabestan (05) : occupation du #château_Laric
    https://fr.squat.net/2019/01/24/chabestan-05-occupation-du-chateau-laric

    Voilà maintenant une quinzaine de jours que le château Laric de Chabestan (région de Gap) est réouvert. Ce bâtiment à l’abandon depuis 10 ans était une colonie de vacances du CIE des dockers de Marseille, qui a fermé ses portes à cause de normes trop conséquentes. Nous occupons ce bâtiment pour le mettre à la […]

    #féministes_&_queers #Hautes-Alpes #ouverture

  • Occupation du chateau
    https://grenoble.indymedia.org/2019-01-24-Occupation-du-chateau

    Voilà maintenant une quinzaine de jours que le château Laric de Chabestan (région de Gap) est réouvert. Ce bâtiment à l’abandon depuis 10 ans était une colonie de vacances du CIE des dockers de Marseille, qui a fermé ses portes à cause de normes trop conséquentes. Nous occupons ce bâtiment pour le mettre à la disposition de toustes. Nous ne considérons pas que le fait d’avoir ouvert nous rende plus légitimes que d’autres à prendre des décisions sur cet endroit que nous voulons ouvert et collectif. Lors (...)

    #Articles

    / #Infos_locales, Logement / Squats

    #Logement_/_Squats

  • Accidents du travail en série dans un centre d’appels de Free
    https://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/accidents-du-travail-en-serie-dans-un-centre-d-appels-de-free-804734.html

    Selon l’inspection du travail, qui a saisi le procureur de la République, un grand nombre de téléconseillers de Certicall, un centre d’appels d’Iliad, maison-mère de Free, à Marseille, ont été victimes « d’incidents acoustiques » depuis trois ans. Ceux-ci ont entraîné de nombreux accidents du travail, des inaptitudes au poste et des invalidités. Des syndicalistes et des employés dénoncent l’attitude de la direction, qui n’a, selon eux, pas fait le nécessaire pour protéger correctement son personnel.

    La sécurité au travail dans les entreprises de technologie. On imagine un monde sain, juste « fatiguant », et on rencontre un monde dangereux pour la santé. Les utopies numériques ont du plomb dans l’aile.

    #Travail #Entreprises_technologies #Santé_publique #Free

  • Accidents du travail en série dans un centre d’appels de Free
    https://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/accidents-du-travail-en-serie-dans-un-centre-d-appels-de-free-804734.html


    L’entrée de Certicall, qui compte autour de 580 salariés, dont la moitié, environ, de téléconseillers.
    Crédits : DR

    Selon l’inspection du travail, qui a saisi le procureur de la République, un grand nombre de téléconseillers de Certicall, un centre d’appels d’Iliad, maison-mère de Free, à Marseille, ont été victimes « d’incidents acoustiques » depuis trois ans. Ceux-ci ont entraîné de nombreux accidents du travail, des inaptitudes au poste et des invalidités. Des syndicalistes et des employés dénoncent l’attitude de la direction, qui n’a, selon eux, pas fait le nécessaire pour protéger correctement son personnel.

    Il a suffi d’un bruit, puissant, pour chambouler sa vie. Marco (*) a la vingtaine, il est téléconseiller chez Certicall, un centre d’appels du groupe Iliad (maison-mère de Free) à Marseille. L’hiver dernier, il répond, comme d’habitude, aux clients de l’opérateur de Xavier Niel qui rencontrent des problèmes avec leurs abonnements Internet fixe ou mobile. Le téléphone sonne une énième fois. Il décroche. Mais soudainement, un très fort bruit retentit à travers son casque. Selon lui, « c’est comme un gros grésillement qui arrive dans les oreilles ». Marco arrache tout de suite son casque. Mais la douleur demeure. Marco se rend d’emblée à l’infirmerie. « J’ai commencé à avoir la tête qui tourne, dit-il. Je ne pouvais plus bouger. Si je me levais, je savais que j’allais tomber à cause des vertiges »

    Marco sait parfaitement ce qui vient de lui arriver. « Ces dernières années, j’ai déjà eu plusieurs gros chocs acoustiques », affirme-t-il. Le jeune homme quitte le travail, file chez son médecin généraliste qui le met en accident du travail, puis consulte un ORL, spécialiste des affections aux oreilles. Il passe des tests auditifs, qui ne sont pas bons.

    « J’ai une grosse perte de mon audition, raconte Marco. J’ai des acouphènes [des sifflements ou des bourdonnements dans les oreilles, Ndlr], et une hypersensibilité au bruit. »
    […]
    Le problème, c’est que sa mésaventure n’est pas un cas isolé. Chez Certicall, les chocs ou incidents acoustiques, débouchant sur des accidents du travail plus ou moins graves, n’ont rien d’exceptionnel. Le mois dernier, une antenne de l’inspection du travail des Bouches-du-Rhône en a fait le constat dans une lettre adressée à un syndicat, qui fait suite à une enquête de ses services, à laquelle La Tribune a eu accès :
    « En 2016, 2017 et 2018, un nombre important d’incidents acoustiques ont généré des accidents du travail pour un grand nombre de salariés de l’entreprise Certicall, ainsi que des inaptitudes au poste et des invalidités », lit-on.

    Le courrier ne mentionne aucun chiffre. Mais selon Tarik Djarallah, délégué syndical central de Force ouvrière chez Certicall, le premier syndicat de l’entreprise, « entre 100 et 150 personnes ont déclaré des chocs acoustiques » depuis 2016. Sachant que Certicall compte aux alentours de 580 salariés, dit-il, dont la moitié environ de téléconseillers ou "Free-helpers", comme Free les qualifie. Interrogé à ce sujet, Iliad n’a pas donné suite à nos sollicitations.
    […]
    Surtout, Martin décrit « une atmosphère hostile envers les conseillers victimes de chocs acoustiques et qui ont été longtemps en arrêt de travail ». « Sur le plateau, en discutant avec d’autres conseillers, on m’a mis en garde, on m’a dit que je risquais de perdre mon travail », raconte-t-il, affirmant que Certicall cherche aujourd’hui à licencier les salariés victimes de chocs acoustiques avant qu’ils aient été déclarés inaptes par la médecine du travail pour économiser de l’argent.

    Dans son courrier, l’inspection du travail a jugé que l’employeur n’a pas fait le nécessaire pour protéger suffisamment les salariés. Certicall a notamment tardé à fournir aux téléconseillers des protections auditives.
    « Le fait de ne pas avoir mis à disposition de l’ensemble des salariés concernés par les risques d’incidents acoustiques des protecteurs auditifs performants est une infraction aux articles [...] du code du travail, [...] réprimée [...] d’une amende de 10.000 euros appliquée autant de fois qu’il y a de travailleurs de l’entreprise concernés indépendamment du nombre d’infractions relevées dans le procès-verbal », souligne l’inspection du travail.

    Celle-ci reproche aussi à l’employeur de « ne pas avoir mis à jour son document unique d’évaluation des risques ». Pour ces infractions, elle a saisi le procureur de la République, et invite aujourd’hui « les salariés qui ont été victimes de ces incidents » qui le veulent à « se porter partie civil ». Et ce « notamment dans l’objectif de saisir le tribunal des affaires sanitaires et sociales pour engager une action ou demande de reconnaissance d’une faute inexcusable de la part de l’employeur ». Marco et Martin, pour leur part, comptent bien demander des comptes à Certicall.

  • Gilets jaunes : le #décompte des #blessés graves

    Après l’acte X, #Checknews compte désormais, au 21 janvier, 109 blessés graves parmi les gilets jaunes et les journalistes, dont 79 par des tirs de #lanceur_de_balle_de_défense. Au moins 15 victimes ont perdu un oeil.

    https://www.liberation.fr/checknews/2019/01/14/gilets-jaunes-le-decompte-des-blesses-graves_1702863

    #statistiques #chiffres #gilets_jaunes #violences_policières #maintien_de_l'ordre #flash-ball #flashball

    Le compte twitter de @CheckNews (de l’équipe de Libé) :
    https://twitter.com/CheckNewsfr

    • Le terrible #bilan de deux mois de violences policières

      Depuis le début de la mobilisation Gilets jaunes, plusieurs recensements font état d’au moins 97 blessés graves par les armes de la police, dont quatre ont eu la main arrachée et au moins quatorze ont perdu un oeil. La faute aux lanceurs de balle de défense, aux grenades #GLI-F4 et à une doctrine de maintien de l’ordre ultraviolente.

      « J’étais en train de filmer avec mon téléphone portable aux Champs-Élysées quand il y a eu un mouvement de foule. J’ai reculé et j’ai senti cette balle de Flash-Ball percuter ma tête. J’ai eu l’impression que ma joue droite éclatait. » Axelle Marquise, 28 ans, a été blessée par un tir de lanceur de balle de défense (LBD) le samedi 8 décembre à Paris, lors d’une manifestation des Gilets jaunes. C’était la première fois de sa vie que cette serveuse à Six-Fours (Var) descendait dans la rue. Les examens médicaux diagnostiqueront une brûlure au deuxième degré, un hématome majeur, une double fracture de la mâchoire et un trismus – contraction constante des muscles de la mâchoire qui l’empêche d’ouvrir la bouche de plus d’un centimètre. « Je dois manger liquide pendant six semaines. J’ai déjà perdu six kilos. Après le rendez-vous le 29 janvier avec la chirurgienne pour vérifier que la fracture est bien réduite, je devrai faire je ne sais combien de séances de kiné pour soigner le trismus. Quand je pourrai enfin ouvrir la bouche, il faudra voir les dégâts au niveau des dents. J’ai perdu un bout de la molaire au fond à droite et je sens que quelque chose ne va pas », décrit-elle à Reporterre.

      La jeune femme s’est vue prescrire dix jours d’incapacité totale de travail (ITT). Pourtant, elle dit avoir eu « énormément de chance » par rapport aux autres blessés qui témoignent avec elle dans une vidéo. Celle-ci a été mise en ligne le 15 janvier par le collectif des « Mutilés pour l’exemple » (attention, images très choquantes). On y voit les cicatrices de Thomas, qui a lui aussi pris un tir de LBD en plein visage. Bilan, « 25 points de suture, une fracture du sinus, la lèvre tuméfiée et l’œil gauche touché ». Et le moignon d’Antoine, 26 ans, qui a eu la main droite arrachée par une grenade GLI-F4.

      Dans un courriel adressé à Reporterre le 17 janvier, le ministère de l’Intérieur a comptabilisé depuis le 17 novembre « 1.800 blessés parmi les manifestants et un millier de blessés parmi les forces de l’ordre » - dont les trois-quarts, selon Le Journal du dimanche, n’auraient pas donné lieu à un arrêt de travail. Ces chiffres ne disent rien de la gravité des blessures. Le 5 décembre, Reporterre recensait trois mains arrachées par des grenades GLI-F4, des blessures à la tête causées par des tirs de LBD et le décès de Zineb Redouane, 80 ans, à Marseille, après qu’une grenade ait été tirée dans son appartement.

      Depuis 2012, le collectif contre les violences d’État « Désarmons-les ! » tient la sinistre comptabilité des blessés graves et tués par la police. « Nous parlons de blessure grave dès lors qu’il y a plaie ouverte avec fracture, traumatisme crânien, perte d’un membre, rupture d’un organe ou blessure à la tête. Les informations nous viennent des réseaux sociaux, de membres du réseau et d’avocats engagés dans la lutte contre les violences policières, explique à Reporterre Ian B., membre du collectif. Quand une information nous parvient, nous demandons confirmation aux proches de la victime ainsi que plusieurs photos à différents stades de la guérison avant de la verser à la liste. » Dans un bilan provisoire mis en ligne le 4 janvier, le collectif dénombrait 97 blessés graves depuis le 17 novembre. « Quasiment les trois quarts ont été blessés à la tête » et plusieurs ont été définitivement mutilés : quatre ont eu une main arrachée, une personne est devenue sourde suite à l’explosion d’une grenade et dix-sept personnes ont été éborgnées.

      Le journaliste indépendant David Dufresne a quant à lui entrepris de signaler blessures et violences les plus graves sur son fil Twitter et au ministère de l’Intérieur. Quand Reporterre l’a rencontré, mercredi 16 janvier, il avait déjà rédigé 307 « signalements ». « La plupart concernent des blessures. D’autres, des manquements à la déontologie ou un non-respect des règles qui sont la matrice de la blessure. Toutes les blessures à la tête causées par des LBD et des Flash-Ball sont interdites, puisque les policiers ne sont pas autorisés à viser la tête et les parties génitales. Les tabassages ne sont pas autorisés non plus. Cette centaine de blessés graves et ce millier de blessés légers sont déshonorants. »

      Le quotidien Libération s’est appuyé sur ces travaux pour établir son propre recensement « non exhaustif ». Bilan le 15 janvier : 94 blessés graves, dont 69 par des tirs de LBD. Et au moins 14 personnes éborgnées.

      Chez ces observateurs, c’est l’effroi qui prime. « J’ai entrepris ce travail à cause d’un sentiment de sidération devant les images de violences policières et le déni politique et médiatique de ces violences, explique David Dufresne, qui avait publié en 2013 un livre d’enquête intitulé Maintien de l’ordre (éd. Fayard). Avec les Gilets jaunes, on a battu les records des mobilisations contre le CIP en 1994, contre le plan Juppé en 1995 et contre le CPE en 2006. Il faut remonter à Mai 68 pour déplorer un tel bilan. Certes, en Mai 68, il y avait eu des morts. Mais là aussi, une dame de 80 ans est morte à Marseille. Une enquête doit établir s’il s’agit d’une victime collatérale, mais elle reste une victime. »

      Même sentiment d’aggravation du côté de Désarmons-les : « Le collectif est né en 2012, quand nous nous sommes rendus compte que des manifestants étaient blessés par les armes de la police et notamment les grenades utilisées depuis les années 2000, raconte Ian B. En février 2014, trois personnes ont été éborgnées à Nantes lors d’une manifestation contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le nombre de blessés a grimpé en flèche au moment de la mort de Rémi Fraisse à Sivens en octobre 2014, des mobilisations contre la « loi travail » en 2016 et de l’expulsion de la Zad de Notre-Dame-des-Landes en 2018. » Mais la mobilisation des Gilets jaunes fait exploser les compteurs. « Entre 1999 et le 17 novembre 2018, soit environ vingt ans, nous avons recensé 53 blessés graves, dont un grand nombre en-dehors de manifestations. Depuis le 17 novembre, nous en sommes à 97 blessés graves, quasiment tous en manifestations. »

      Comment en est-on arrivé là ? En juillet 2017, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) dénonçait dans une note adressée au Défenseur des droits un « tournant majeur dans la doctrine française du maintien de l’ordre » depuis le début des années 2000, avec « le développement des logiques d’interpellation d’une part et la transformation de l’armement d’autre part ». « Allant de pair avec une logique chiffrée de l’action policière, le nombre d’interpellations est devenu un enjeu des opérations de maintien de l’ordre, peut-on y lire. Une interpellation implique un rapprochement au corps à corps, et donc, de facto, un abandon de la logique de mise à distance. » L’évolution de l’armement s’est traduite par l’essor des armes de force intermédiaire – lanceurs de balle de défense dont le #LBD_40, grenades lacrymogènes instantanées GLI-F4 et grenades de désencerclement –, à l’origine de la plupart des blessures graves en manifestation ces dernières années. A noter que seule la France utilise ces armements : ni l’Allemagne, ni le Royaume-Uni, ni la Belgique n’utilisent de grenades à effet de souffle type #GLI-F4 et de #LBD.

      Le maintien de l’ordre en France, « une exception française »

      Cette évolution néfaste s’est faite avec la complicité du politique. Dans leur article « Un splendide isolement. Les politiques françaises du maintien de l’ordre », les sociologues Olivier Fillieule et Fabien Jobard s’intéressent à « la certitude, largement entretenue par policiers et gendarmes, que le maintien de l’ordre ’à la française’ est d’excellence et qu’il est prisé dans le monde entier. Cela fut peut-être vrai par le passé, mais ce n’est plus le cas. » En outre, « cette difficulté à se remettre en question s’adosse à un discours sur les spécificités de la situation française avec l’idée que les casseurs sont d’une détermination jamais vue auparavant et que l’on bascule dans un cycle inédit de violence (...). Le politique se contente de reprendre à son compte les déclarations des principaux syndicats de police, selon lesquels la violence de l’adversaire exonère le dispositif de maintien de l’ordre. (…) Se laissant convaincre par les arguments policiers sur la ’violence extrême’ des adversaires, les ministres de l’Intérieur par cette seule posture s’empêchent tout examen au fond de l’action policière. » La déclaration de Christophe Castaner le 16 janvier à Carcassonne, illustre bien ce soutien sans faille : « Moi, je ne connais aucun policier, aucun gendarme qui ait attaqué des Gilets jaunes. Par contre, je connais des policiers et des gendarmes qui utilisent des moyens de défense de la République, de l’ordre public. »

      Mais de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer la multiplication des blessures causées par les violences policières et réclamer l’interdiction des armes de force intermédiaire. Le 1er décembre, six avocats écrivaient à M. Castaner pour lui demander l’interdiction des grenades GLI-F4. Le 7 décembre, environ 200 personnalités, dont des élus de gauche, des sociologues, des historiens et des écrivains, appelaient à cesser « immédiatement » l’usage des LBD en manifestation. Le 14 décembre, c’était au tour d’Amnesty international de prendre la plume. Le 17 janvier, le Défenseur des droits Jacques Toubon réclamait une nouvelle fois la suspension de l’usage des LBD.

      Il avait déjà préconisé l’interdiction des lanceurs de balle de défense dans un rapport remis le 10 janvier 2018 à l’Assemblée nationale. « Au cours d’une manifestation où, par définition, les personnes visées sont généralement groupées et mobiles, le point visé ne sera pas nécessairement le point touché et la personne visée pourra ne pas être celle atteinte », y lit-on. « Par ailleurs, le caractère “non létal” des armes de force intermédiaire conduit en pratique les agents à les utiliser avec moins de précautions que les armes traditionnelles. Comme le relève Cédric Moreau de Bellaing, sociologue, l’introduction “des armes sublétales a plus d’effets délétères que positifs” car elles induisent “l’absolue certitude qu’au pire on amochera mais qu’on ne tuera pas” , ce qui explique qu’“on les utilise plus souvent” », poursuit le Défenseur des droits.

      « Les victimes sont issues de toutes les franges de la population »

      L’explosion du nombre de blessés joue dans la prise de conscience, mais pas seulement. Avec les Gilets jaunes, le profil des victimes a changé ; plus possible de mettre en avant l’image de « casseurs », « anarchistes » ou « zadistes » qui, quelque part, « l’auraient bien cherché ». « Les victimes ne sont plus issues du monde militant mais de toutes les franges de la population », observe David Dufresne. « Ce sont des citoyens ordinaires, des gens qui travaillent et qui ont une famille, et qui pour beaucoup descendent dans la rue pour la première fois pour défendre leurs droits », confirme Ian B, de Désarmons-les. « Avant d’aller en manifestation, je me disais que les personnes blessées avaient elles-mêmes commis des violences. Je ne pensais pas qu’un manifestant lambda pouvait se faire tirer dessus, témoigne Axelle Marquise. Mais aujourd’hui, quand je vois les images de Fiorina, 20 ans, qui a perdu un œil à cause d’un tir de Flash-Ball, j’ai des frissons dans tout le corps et les larmes aux yeux : comment une fille si jeune, qui allait à sa première manif, a-t-elle pu être mutilée de cette manière ? »

      La riposte judiciaire s’amorce. Le 11 janvier, l’Inspection générale de la police nationale avait été saisie de 207 signalements pour des dénonciations de violences policières, dont 71 enquêtes judiciaires et une enquête administrative, depuis le début du mouvement. 25 réclamations sont actuellement en cours de traitement par le Défenseur des droits, dont certaines concernent des groupes de personnes.

      Axelle Marquise, elle, a porté plainte contre X pour « violence aggravée avec menace ou usage d’une arme ». Elle n’est pas retournée manifester depuis sa blessure : « J’ai pensé accompagner mon compagnon la semaine dernière, mais je n’en ai pas dormi de la nuit. Je me suis vue prendre à nouveau un tir de LBD dans la tête et perdre un œil ou être défigurée à vie. » En revanche, elle se dit prête à répondre à l’appel du collectif des Mutilés pour l’exemple, pour des rassemblements le 2 février devant les commissariats et gendarmeries, avec des manifestants couverts de bandages demandant l’interdiction des armes de force intermédiaire. « Je ne sais pas si on obtiendra cette interdiction. De plus en plus de personnes ont conscience que ces armes peuvent mutiler et même tuer. Mais en même temps, je crains que le gouvernement trouve encore des excuses, en prétendant que les manifestants sont violents, qu’ils n’avaient pas à être là, comme l’a insinué Castaner en disant que ceux qui iraient manifester se rendraient complices des violences. »

      Le courriel du ministère de l’Intérieur n’est pas très encourageant : « Il s’agit d’armes de défense qui sont utilisées par les forces de l’ordre en réponse à des violences, en situation de légitime défense et dont l’usage qui en est fait est proportionné. Les manifestations, à Paris et en province, la plupart non déclarée, ont été caractérisées par des actions particulièrement violentes, et une volonté affichée d’en découdre avec les forces de l’ordre », a-t-il laconiquement répondu à Reporterre.

      https://reporterre.net/Le-terrible-bilan-de-deux-mois-de-violences-policieres

    • Avec les Gilets jaunes, on a battu les records des mobilisations contre le CIP en 1994, contre le plan Juppé en 1995 et contre le CPE en 2006. Il faut remonter à Mai 68 pour déplorer un tel bilan.

      Pourquoi on oublie à chaque fois les méfaits des gouvernements socialistes (Valls) au moment du vote de la Loi Travail (et ANI, etc).

    • La manif pour tous s’est aussi fait tabasser en mars 2013 : nasse, lacrymo, matraque…

      À l’époque « Valeurs actuelles » et autres sites de droite-droite étaient critiques des violences policières et relayaient le défenseur des droits. Une enquête avait été ouverte au Conseil de l’Europe.

      (EDIT : je répondais à un commentaire, depuis effacé)

    • Mais la version officielle dit : 4 gravement blessés à l’oeil...

      Quatre personnes ont été gravement blessées à l’oeil par des lanceurs de balle de défense (LBD) depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », a affirmé ce mardi le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner lors d’une audition devant les députés.

      https://www.nouvelobs.com/societe/20190122.OBS8950/seulement-quatre-gilets-jaunes-eborgnes-par-la-police-vraiment.html

      signalé sur seenthis par @davduf :
      https://seenthis.net/messages/754776

  • Sept universités s’opposent à la hausse des frais de scolarité pour les étudiants étrangers - Libération

    https://www.liberation.fr/france/2019/01/17/sept-universites-s-opposent-a-la-hausse-des-frais-de-scolarite-pour-les-e

    Sept universités ont annoncé, cette semaine, leur refus d’augmenter les frais d’inscription pour les étrangers prévue dans le plan « Bienvenue en France ». Elles rejoignent ainsi l’Université Paris-Nanterre qui a clarifié sa position dans un communiqué datant du 12 décembre. La forte hausse annoncée à l’automne par le gouvernement a fait réagir officiellement pour l’instant les universités Clermont-Auvergne, Aix-Marseille, Toulouse Jean-Jaurès, Lyon-II, Nanterre, Rennes-II et Angers. Elles font bloc contre le coût d’une inscription en licence qui passera de 170 € par an à 2 770 € et en master (ou doctorat) de 243 € (ou 380 €) à 3 770 € pour les étudiants non communautaires (hors Union européenne). « Nous demandons un retrait de la hausse des frais d’inscription et la mise en place d’une réflexion collective sur l’accueil des étudiants étrangers », détaille à Libération Nadia Dupont, la chargée de mission formation à l’université Rennes-II. « Au-delà des questions de fond (attractivité de nos universités, accueil des étudiants), ce qui pose problème avec le plan "Bienvenue en France", c’est la méthode et le calendrier », expose Mathias Bernard, le président de l’université Clermont-Auvergne.

    #résister ! #université #macron crapule

  • Fade to pleasure 18.2
    http://www.radiopanik.org/emissions/ftp/fade-to-pleasure-18-2-

    We’re out past the end game where things get fuzzy, less thingy, though in past times we practiced precision concrete as a slot machine.

    But to be precise you need to stop a moment which turns out to be impracticable and besides speed is of the essence.

    Herrmutt Lobby & Stéphane Mercier Four of Three

    Morgan Blanc Pressure

    Morgan Blanc Pressure

    iZem Major Stef

    L-Vis 1990 Do My Ting (Funky Refix)

    Flore He’s Here

    Swet Shop Boys Half Moghul Half Mowgli

    Claude VonStroke & Green Velvet - Mind Yo Bizness (Original #mix)

    Maya Danon Dazed CYRK Chappers Said So

    The Micronauts Dancizer

    Falty dl because you

    Migos Bad and Boujee (Ben Dragon Remix)

    Tycho Epoch Luttrell Remix

    Cooly G Weakest Link

    Broadcasted & hosted by #snooba on Panik (Brussels-Be) Grenouille (Marseille) Canal (...)

    #dub #deep #downtempo #mix,dub,snooba,deep,downtempo
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/ftp/fade-to-pleasure-18-2-_06048__1.mp3

  • Lanceurs de balles de défense : Griveaux demande à la police « l’exemplarité »
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/01/20/lanceurs-de-balles-de-defense-griveaux-demande-a-la-police-l-exemplarite_541


    Des policiers à Marseille, samedi 19 janvier, en marge d’une manifestation des « gilets jaunes ».
    Claude Paris / AP

    Face aux vives critiques sur les violences commises par des policiers contre des manifestants « gilets jaunes », le porte-parole du gouvernement, Benjamain Griveaux, a reconnu dimanche 20 janvier que « l’exemplarité, elle est dans les deux sens ». « On ne peut pas demander aux manifestants d’être exemplaires si on ne l’est pas soi-même », a-t-il estimé sur CNews et Europe 1.

    Après la mise en cause de l’utilisation de lanceurs de balles de défense (LBD) par la police, le politicien a appelé les témoins de violences à le signaler sur le site dédié de la police. « Il y a 81 signalements qui ont été faits et qui ont donné lieu à une enquête de l’inspection de la police nationale. Tant mieux », a affirmé M. Griveaux.

  • Suivez le #hackathon #BalanceTonTaudis en liveblog - Journal La Marseillaise
    http://www.lamarseillaise.fr/marseille/societe/74495-suivez-le-hackathon-balancetontaudis-en-liveblog

    À partir de vendredi 18 et jusqu’à dimanche 20, une centaine de Marsellais, de tous secteurs d’expertises, appuyés par des spécialistes des nouvelles tchnologies et sous les yeux d’experts en mal logement, qu’il s’agisse d’associatifs, d’avocats ou de techniciens, vont plancher sur un hackathon numérique autour de l’habitat indigne. Sur cette page de liveblog, suivez l’évolution de l’événement en images, texte et sons.

    • Hackathon #BalanceTonTaudis
      https://www.ledonut-marseille.com/blog/hackathon-balancetontaudis

      Liens utile :

      Le site de Balance ton taudis

      La charte du HACKTHON est ici.

      Le wiki est ici

      Le projet du Hackathon

      Le Donut Infolab de Marseille, en partenariat notamment avec le journal La Marseillaise, organise un hackathon le week-end du 18-19-20 janvier 2019, en soutien à toutes les victimes du logement insalubre et indigne - locataires, propriétaires, délogé.e.s, et pour :

      Imaginer et prototyper des services numériques afin de détecter/réduire l’habitat insalubre ou impropre à l’habitation et permettre la gestion de crises liées à la dégradation de l’habitat à Marseille.

      Compléter le travail des associations de terrains, celui des institutions, et pallier aux éventuels manques de compétences et de solutions numériques.

      Fédérer ceux qui n’ont pas pu s’engager avant ou autrement.

      L’idée : se donner 48h pour trouver des solutions numériques utiles et originales pour lutter contre l’habitat indigne, ses ressorts et ses conséquences, en faisant collaborer des citoyen.ne.s de tous horizons et expertises (associations, avocats, juristes, politiques, géographes, architectes, ingénieurs structures, statisticiens, designer, codeurs, communicants, graphistes, etc…).

  • Présentation publique de La Matérielle
    http://dndf.org/?p=17513

    MARSEILLE, le 17 janvier à partir de 18h30, au local de MANIFESTEN, rue Thiers.

    PARIS, le 24 janvier à 19h à la librairie PUBLICO 145, Rue Amelot, 75011 Paris

    Les apports de la Matérielle se laissent le mieux saisir dans l’objet auquel elle entend donner la primauté : la situation actuelle. Le fait qu’au cours du grèves de mai-juin 2003 « la lutte » soit devenue le « seul horizon des luttes » n’est pas à voir comme un simple manque, comme le signe de ce que rien ne s’est passé. C’est au contraire la dimension positive d’une situation sans médiations politiques ou syndicales susceptibles de donner un sens aux activités des grévistes au-delà de celui qu’ils développent au cours des grèves elles-mêmes. Cette dimension est une détermination objective à part entière et non l’aiguillon de la recomposition d’un nouveau sujet révolutionnaire à l’instar de l’ouvrier social de Hardt et Negri. Il s’agit de se confronter à ce qui est : en mai-juin 2003, toute unité du prolétariat brille par son absence, et les négociations entre prolétaires et capitalistes se sont progressivement déplacées du niveau de l’État à celui, local, de l’entreprise. Ces analyses se sont trouvées confirmées par le mouvement bien étrange auquel nous avons eu affaire, en France, entre mars et juillet 2016. Au cours de ce mouvement, les espaces mêmes qui avaient été créés en alternative au calendrier saccadé des journées de mobilisation nationale – Nuit Debout, ainsi que les innombrables comités de lutte et assemblées générales – ont pourtant pu être le théâtre de l’imploration d’une unité du prolétariat auprès des centrales syndicales sous la bannière de la « convergence des luttes ». Aussi, la déconnexion entre les niveaux local et global des luttes repérée par la Matérielle dès 2003 semble désormais achevée, puisqu’en 2016, certains des tracts desdites centrales se contentèrent d’annoncer la nécessité de se mobiliser… localement. Dans cette situation, nulle stratégie, nulle perspective ne transcende les pratiques des prolétaires – ni même celle d’une solution « collective », puisqu’il est désormais courant d’avoir un recours passager aux syndicats dans le seul but de satisfaire à des intérêts de court terme.

    #livres #édition #communisme #communisation #théorie

    • La domesticité au 19è et début du 20ème siècle (1)
      http://magenealogie.eklablog.com/la-domesticite-au-19e-et-debut-du-20eme-siecle-1-a127087950

      Il faut bien comprendre qu’au 19ème siècle toute la bourgeoisie, de la plus modeste à la plus haute, a SA servante ; n’oublions pas en effet que dans la société bourgeoise du 19ème siècle la bonne est une nécessité sociale : « sans bonne on ne serait pas bourgeois ».

      La domesticité au 19è et début du 20ème siècle (1)

      L’employé de maison est donc le signe distinctif de la promotion sociale. « N’être pas servi vous rejette du côté des prolétaires ».

      –—
      La domesticité au 19è et début du 20ème siècle (2)
      http://magenealogie.eklablog.com/la-domesticite-au-19e-et-debut-du-20eme-siecle-2-a127088180
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      La domesticité au 19è et début du 20ème siècle (3)
      http://magenealogie.eklablog.com/la-domesticite-au-19e-et-debut-du-20eme-siecle-3-a127088356

      Et que penser des propos de Mme Caro-Delvaille, fervente féministe, qui répond en juillet 1899 à un article du journal « La Fronde » qui proposait de loger les servantes dans les appartements des maîtres : elle déclare que pour l’instant c’est impossible car les bonnes sentent trop mauvais !

      Le juriste Marcel Cusenier notait en 1912 : « Les maitres ravalent les domestiques à un rang intermédiaire entre les hommes et les choses. Devant eux point de pudeur. Ils s’efforcent de détruire leur personnalité au dehors comme au dedans….on ne regarde les domestiques comme des humains que pour les soupçonner. On met en doute leur probité leurs mœurs leur appétit. »

      Un exemple entre tous : le maître va jusqu’à changer le prénom de son domestique si celui-ci porte celui d’un membre de la maisonnée ou si son prénom ne fait pas assez bien.

      Le « Manuel des pieuses domestiques » de 1847 demande de refréner ses sentiments et d’être charitable envers ses maitres : « la charité est une vertu chrétienne que vous êtes obligé de pratiquer bien plus envers vos maitres qu’envers tout autre quel que soient leur caractère ou leurs mauvaises habitudes. Dieu ne vous demandera pas compte des péchés de vos maitres mais des vôtres. La charité doit donc vous porter à excuser à supporter avec patience ceux que vous avez choisi pour les servir ».

      –—

      Jean-Pierre Gutton. Domestiques et serviteurs dans la France de l’Ancien Régime.
      https://www.persee.fr/doc/bec_0373-6237_1982_num_140_1_450260_t1_0118_0000_2
      –---

      Abel Châtelain, « Migrations et domesticité féminine urbaine en France, XVIIIe siècle- XXe siècle », Revue d’histoire économique et sociale, 1969
      https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1972_num_27_4_422593_t1_1220_0000_2

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      "Bonnes à tout faire"

      Allemandes du XIXe siècle et Espagnoles des Trente Glorieuses en France

      http://www.histoire-immigration.fr/agenda/2011-08/bonnes-tout-faire
      #conférence

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      Valérie PIETTE, Domestiques et servantes. Des vies sous condition. Essai sur le travail domestique en Belgique au 19e siècle, Bruxelles
      https://journals.openedition.org/clio/600

    • Liste de servantes assassines
      – Les soeurs Papin

      – Hélène Jegado - recette du gateau breton d’Hélène Jegado http://papillesalaffut.com/gateau-breton-dhelene-jegado
      http://www.psycho-criminologie.com/helene-jegado-l-empoisonneuse-a-l-arsenic.html

      – Henriette Cornier -

      Meurtre par une domestique d’une fillette de dix-neuf mois, le 4 novembre 1825 rue de la Pépinière. Déclarée coupable d’homicide volontaire commis sans préméditation, Henriette Cornier est condamnée aux travaux forcés à perpétuité et à la flétrissure

      – Anaïs Dubois - tue sa sœur dont elle était la domestique.

    • L’invention du crime de haine sociale en France (1880-1940)

      Les servhttps://www.cairn.info/revue-cliniques-mediterraneennes-2011-1-page-39.htmantes : le crime de haine sociale par excellence

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      En 1908 est publiée la première étude sur les crimes commis par les servantes [37]
      [37]R. de Ryckère, La servante criminelle, étude de criminologie…
      . Le vol domestique était déjà très sévèrement puni puisque le législateur considérait que, au-delà des aspects matériels, c’était la hiérarchie sociale et la confiance qui se trouvaient bafouées [38]
      [38]Sur le vol domestique voir en particulier V. Piette,…
      . Certaines domestiques parfois privées de leurs gages se remboursaient en partie sur la nourriture, gardaient pour elles de la vaisselle ou de menus objets, comme un vase ou un parapluie. Il arrivait que des domestiques portent la main sur leurs maîtres ou les assassinent, mais sans jamais faire l’objet d’une étude particulière, or les crimes de certaines bonnes sont considérés comme des crimes de haine prenant la forme d’une profonde aversion pour leur employeur, ou l’un de leurs proches. Il s’agit aussi d’un crime illustrant la révolte primitive contre le sort et les conditions sociales de la société bourgeoise.

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      Au xixe siècle de nombreuses femmes prennent le chemin de la capitale ou se dirigent vers une grande ville pour se placer. Il existe des foires aux domestiques et des bureaux de placement. Les condamnations des bonnes illustrent les mouvements migratoires, les mobilités sociales et les itinéraires féminins. Toutefois, vers 1900, les domestiques, pour l’essentiel des femmes – on compte moins de 20 % d’hommes – sont globalement moins nombreux, au point de provoquer une crise de la domesticité. Pour autant, les bonnes parisiennes forment une sorte de peuple invisible, souvent méprisé par les ouvrières. Dans ce contexte de changement social et de raréfaction des candidates, une femme qui ne trouve pas à louer ses services devient suspecte. Une domestique singulière ne parvient pas à garder une place fixe. Elle rêve en secret de se mettre au service d’un célibataire assez âgé qui finirait par l’épouser. Mais son projet s’avère une chimère et dans l’immédiat, elle ne reste guère longtemps chez les mêmes employeurs. Au point que « le fiel s’était accumulé jusqu’au jour de l’explosion finale ». Présentée comme une « Cendrillon de 40 ans » au physique disgracieux : « Laide, acariâtre, n’ayant jamais pu se fixer dans aucune place. » Une de ses sœurs, restée au pays, donne d’elle un portrait peu flatteur. « Elle parle de vos emportements, de vos haines ; quand vous étiez en colère, vous vous pressiez, dit-elle, comme une véritable furie ! Vous l’avez menacée un jour de lui crever les yeux [39]
      [39]A. Bataille, Causes criminelles et mondaines de 1892, Paris,…
      . » Ne pouvant se venger contre ses patronnes, puisqu’elle ne reste jamais longtemps, elle finit par haïr une autre de ses sœurs qui l’héberge à Paris. Demi-mondaine, cette dernière vit dans une opulence relative, va dans le monde, possède de jolies toilettes et se trouve à la tête d’une petite fortune, environ 60 000 francs. L’hébergement devient régulier, la domestique sans employeurs, vivant de plus en plus souvent chez sa sœur. Progressivement, elle devient sa domestique : « Oui, elle avait honte de moi ! Elle ne me traitait pas comme une sœur, mais comme une servante. Elle ne me donnait même pas de quoi me raccommoder [40]
      [40]Ibid., p. 363.
      . » Sa sœur représente à la fois la famille qui la rejette et l’humilie et la patronne qui l’exploite. Les différents témoignages contredisent cette thèse, mais peu importe. Anaïs Dubois, qui sera déclarée « parfaitement responsable », décide de tuer sa sœur parce qu’elle la déteste au-delà de tout.

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      Toutefois le crime social par excellence est celui perpétré dans la ville du Mans par les sœurs Papin en 1933. L’aînée, considérée comme relativement indépendante, ayant rompu avec sa mère, ne fréquentant plus l’église, refusant qu’on use du tutoiement avec elle, finit par assassiner sauvagement sa patronne et l’une de ses filles, âgée de 28 ans. Le crime est l’un des plus effroyables des annales judiciaires. Entre février et novembre 1933, il a suscité une abondante littérature [41]
      [41]Pour une mise au point, voir F. Chauvaud, Le crime des sœurs…
      . De nombreux observateurs et commentateurs se sont demandés s’il ne s’agissait pas d’un crime de haine sociale.

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      La « classe des capitalistes » exploite à domicile les filles du peuple. Cette version est celle de L’Humanité. Les sœurs Papin, pour le quotidien communiste, sont certes coupables, mais elles sont avant tout des « victimes de l’exploitation capitaliste ». Elles ont été privées des jeux de l’enfance et leur jeunesse s’en est trouvée « atrophiée ». En effet, elles n’ont connu que la « servitude continuelle ». De la sorte, le ressort du crime est tout trouvé. Pendant toutes ces années, privées de distraction et d’éducation, elles ont accumulé un « ressentiment farouche » qui s’est transformé en « haine bestiale ». La thèse du crime de classe est lancée et l’idée du crime de haine surgit ainsi dès le début de l’affaire. Les pages de l’organe du parti communiste reflètent les affrontements sociaux dont la ville devient un enjeu nouveau. Les faits divers acquièrent un nouveau statut. Ils éclairent les évolutions économiques et sociales et donnent du sens aux drames ordinaires. Dans cette perspective, l’affaire du Mans permet de dénoncer le servage moderne : « On peut voir des types d’esclaves comme la plus haute Antiquité n’en pouvait montrer de pire. » Dans les articles du quotidien prend corps plus aisément une image de la bonne soumise et des patronnes cyniques et égoïstes. Les Lancelin sont présentées comme des « patronnes hautaines et méchantes pour qui une bonne, même modèle, ça n’est fait que pour obéir aux moindres désirs de “madame” ».

      22
      Pour le journal Détective les deux sœurs Papin sont présentées comme des victimes de la violence ordinaire d’un monde étriqué et plein de morgue. Lorsqu’elles « racontent » leur vie, elles « remontent » en quelques instants « le cours de vingt années de haine ». Elles sont dépeintes comme des sortes de fantômes depuis leur enfance. Le journaliste écrit que les deux bonnes « devaient supporter sans rien dire les accès de nervosité, les reproches plus ou moins justifiés, les ordres blessants ». Face à l’adversité, elles se montraient humbles et adoptaient les codes de la soumission : « Elles baissaient la tête sous les ordres et les réprimandes, mais leurs mains rudes et gercées avaient parfois des tremblements d’impatience. » Le journaliste tente, par la pensée, de les rejoindre dans leur chambre mansardée, il les voit sous un autre jour, et les montre laissant « éclater leur cœur opprimé », faisant le compte des « souffrances latentes », s’exaltant l’une et l’autre au point de ne plus connaître de retenue : « La haine qui couvait en elles éclatait alors en paroles maudites et en terribles projets de vengeance. » Le lendemain matin, elle avait quitté le masque de l’exaltation pour reprendre celui qui convient lorsque l’on se présente devant ses maîtres : terne, fermé, inerte. Il fallait avoir non seulement l’échine souple, mais aussi le geste docile. La plus jeune des sœurs Papin déclare qu’elle ne sortait jamais, que « madame était hautaine et distante. Elle ne nous adressait jamais la parole que pour nous faire des reproches. Elle nous faisait apporter par sa fille les ordres écrits sur une feuille de papier ». Mais ce n’est pas tout, il s’agit bien de transformer la maison de la rue Bruyère en théâtre minuscule de la cruauté ordinaire. Madame Lancelin était toujours derrière notre dos, fait dire encore le journaliste à Léa Papin, elle nous surveillait sans cesse et épiait nos gestes. Et d’ajouter le détail qui fait authentique : elle comptait les morceaux de sucre qui restaient.

      23
      La thèse de la révolte primitive, dont l’énergie est la haine comprimée, prête à éclater à la moindre rebuffade ou vexation supplémentaire, s’impose donc dès les premiers jours de février 1933.

      24
      Le responsable de l’asile du Mans demande à Christine, lors d’un interrogatoire en prison, pourquoi, « si l’on en croit les déclarations d’instruction », elle a été chercher un marteau et un couteau ? Elle lui explique qu’elle était « noire » de colère et qu’elle voulait « taper les os de ses victimes. Il s’agirait d’un crime de colère ». Cet accès de colère n’est pas le résultat d’un ressentiment recuit et porté à ébullition. Il n’est pas davantage la manifestation d’une « explosion ultime » de haine sociale. La crise de colère ne relève pas non plus d’un état psychopathologique permanent, aussi peut-on écarter l’hypothèse d’un « état de colère ». Alors que reste-t-il ? L’idée d’une « poussée coléreuse » ? Ou plus sûrement d’une haine inconsciente [42]
      [42]J. et J. Tharaud, « Maîtres et serviteurs », 1933. Le magazine…
      contre des patronnes dans la société des années 1930 où les bourgeoises sont malmenées [43]
      [43]G. Duby (sous la direction de), Histoire de la France urbaine,…
      et où les « invisibles » des univers sociaux urbains revendiquent une place.

      25
      Des années 1880 aux années 1930 la haine est évoquée dans les prétoires, les manuels de psychiatrie, les comptes rendus de procès. Il ne s’agit plus de la haine recuite décrite par Balzac ou quelques romanciers, observateurs des liens familiaux et de voisinage. Pour autant, le « crime de haine » n’apparaît pas comme une catégorie psycholégale, mais comme une forme de « crime de colère » retenu dans nombre de procès. D’autres fois, elle fait partie, au même titre que la vengeance et la colère, des états émotifs dont « l’action » débouche sur un geste criminel. Si la haine peut apparaître éternelle et semble promise à un bel avenir : « Partout l’homme éprouve des affections et des haines [44]
      [44]J. Maxwell, Le crime et la société, Paris, Flammarion, 1924…
       », ses formes et ses circonstances ne sont pas identiques. L’étiquette « haine » est aussi une façon de rationaliser des comportements tout en les réduisant à des actions purement individuelles. De la sorte, elle suppose la liberté de l’individu qui y cède, l’entretient et l’exprime. Enfin la haine est révélatrice des changements sociaux et des peurs d’une époque. Les objets de haine et leur déplacement renseignent ainsi sur les tensions, l’économie psychique et les normes d’une société [45]
      [45]Selon Norbert Elias, le crime de haine échapperait en partie au…
      .

    • Ressources sur Hélène Jegado -
      https://www.youtube.com/watch?v=i3-DeqrdL7o


      L’affaire Hélène Jégado mis en scène au théâtre de Plouhinec
      –---
      En votre âme et conscience - E50 - Le Cas d’Hélène Jegado
      https://www.ina.fr/video/CPF86633234
      #paywall
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      docu-fiction
      https://www.youtube.com/watch?v=jaDC9awjrtQ

      –----
      gateau Jegado -
      https://www.20minutes.fr/gastronomie/2277823-20180527-video-rennes-quoi-secret-succes-gateau-helene-jegado-seri
      –—
      fleur de tonnerre - film - bande-annonce
      https://www.youtube.com/watch?v=AXOVtWxoJAk

    • Chômage des simples servantes et délinquance

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      Maria Casalini insiste sur la vulnérabilité des servantes sans réseau familial local et leurs risques de marginalisation lorsqu’elles étaient licenciées : ces femmes se retrouvaient au chômage, souvent con-traintes à se prostituer pour vivre. Elles étaient alors pourchassées par la police des mœurs, au xixe siècle, à Florence comme à Paris, et comme toujours, dans les grandes villes européennes (Benabou, 1987 ; Corbin, 1978). Le fait que la grande majorité des servantes fût immigrée en ville ne faisait que renforcer les risques de dégradation sociale qu’elles encouraient, en particulier dans les capitales. À Rome, ville d’hommes, les recensements anciens permettent d’évaluer le nombre des prostituées, alors qu’en général leur présence n’est pas facile à détecter dans les listes nominatives anciennes. La ville papale comptait plus de 1 000 prostituées entre 1630 et 1650 (Schiavoni et Sonnino, 1982, 96). Après 1760, le clergé – sans doute de guerre lasse – cesse de noter leur activité quotidienne dans les Status animarum. Il faut alors chercher à les identifier dans les archives de la police et de la justice. Les travaux de Lotte van de Pol permettent de savoir qu’à Amsterdam, chez les prostituées, la part des anciennes domestiques oscillait autour de 20 % entre 1690 et le début du xviiie siècle (van de Pol, 2000).

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      D’après Ma ?gorzata Kamecka, étudiant les archives judiciaires des villes polonaises de l’époque moderne, les femmes domestiques figuraient aussi bien comme victimes de violence (proxénétisme, viol, séduction), que comme accusées (d’infanticide, d’adultère ou de prostitution) (Kamecka, 1997, 46). Leurs contacts avec les marginaux, leur instabilité professionnelle, l’incertitude du lendemain et leurs difficultés à améliorer sensiblement leur situation matérielle étaient à l’origine de la fréquence de leurs démêlés avec la loi. Les études consacrées par Marcin et Anna Kamler à la structure et aux dimensions des milieux de délinquants dans quelques grandes villes polonaises (Pozna ?, Cracovie, Lublin) aux xvie et xviie siècles ont montré qu’un bon tiers des criminelles (infanticides, prostituées, voleuses) appartenait au départ au milieu du personnel domestique (Kamler, 1991 ; Kamler, 2005). Kuklo a trouvé qu’à Varsovie, au xviiie siècle, la plupart des mères d’enfants illégitimes étaient servantes ; comme ailleurs, pour garder leur emploi, beaucoup abandonnaient leurs enfants nés hors mariage (Kuklo, 1998).

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      La statistique nationale italienne citée par Casalini pour 1890 donne un pourcentage de 30 % d’ex-servantes parmi les prostituées recensées, alors qu’à Marseille leur proportion atteignait jusqu’à 40 % dans les années 1880 (Corbin, 1978, 79). Les archives de Florence confirment au total que le milieu de la domesticité fournissait, au xixe siècle, une bonne partie des prostituées de cette grande ville : les « servantes au chômage », dont Casalini a reconstitué le parcours de vie, y formaient presque la moitié des femmes arrêtées pour prostitution clandestine entre 1860 et 1890, évaluation proche de celle de Corbin pour la Seine-et-Oise en 1902 (Corbin, 1978). À Paris, l’haussmannisation a sans doute fait reculer la mixité sociale des vieux quartiers, mais un travail sur les meublés de Marseille, dû à Anne-Marie Arborio (2004), met en évidence que, dans les grandes villes françaises du xixe siècle, la prostitution n’était pas confinée aux quartiers réservés : elle s’exerçait aussi dans les immeubles haussmanniens. L’abondance des archives les concernant, en Italie comme en France, correspond à un souci de renforcer le contrôle de la prostitution clandestine dans les dernières années du xixe siècle et la première décennie du xxe siècle : le souci de contrôle moral s’est doublé de préoccupations d’hygiène publique quand s’est développée la conscience du péril vénérien.
      Les foyers bourgeois (petits et grands) ne pouvaient fonctionner (avant l’ère des robots ménagers) sans une domesticité minimum, principalement provinciale et immigrée, de plus en plus nombreuse, de plus en plus féminine et venant de plus en plus loin, grâce au chemin de fer. Et les gares étaient justement des lieux privilégiés pour l’exercice de la prostitution et l’incitation « à la débauche ». Ainsi, la « Gare de l’Ouest » ou gare Montparnasse – à deux pas du Bal Bullier, célèbre lieu de rendez-vous – voyait débarquer quotidiennement ces très jeunes bretonnes étudiées en détail par Leslie Moch (2004), filles à la merci des recruteurs-maquereaux et dont les carrières parisiennes ne seront pas toutes identiques à celle de la brave Bécassine, bonne à tout faire mais surtout bonne d’enfant. Quant aux nounous « sur lieu » qui passaient des heures au jardin du Luxembourg, femmes mariées, venues souvent du Morvan, qui n’étaient pas censées avoir de relations sexuelles, elles y flirtaient ouvertement avec les soldats en permission, tout en allaitant le nourrisson dont elles avaient la charge (Faÿ-Sallois, 1980). Ces femmes venues de loin exerçaient à Paris un véritable métier, bien que temporaire puisqu’en principe lié à leurs grossesses répétées et à leurs relations conjugales espacées. Quant aux nourrices de campagne qui n’allaitaient pas toujours au sein, on peut dire que les biberons et autres bouillies qu’elles préparaient pour les bébés nés à la ville (avant Pasteur) faisaient aussi d’elles de sinistres professionnelles.

      https://www.cairn.info/revue-annales-de-demographie-historique-2009-1-page-5.htm

  • La lutte dans les centres de rétention continue… et s’amplifie ! Aujourd’hui 11 janvier c’est au tour du centre de rétention de Oissel de partir en grève de la faim. Les keufs ont bien compris le danger d’une grève de la faim qui s’étend de CRA en CRA. Aujourd’hui celui qu’ils considéraient être un leader a été plusieurs fois convoqué par le chef du CRA pour lui mettre des coups de pression : interdiction de visites si les gars ne se remettent pas à manger, transfert punitif à Marseille loin de sa famille… Deux autres retenus ont été placés à l’isolement au CRA après avoir refusé le repas. Pour le moment on n’a pas de nouvelles d’eux.

    Aujourd’hui un des prisonniers de Oissel a aussi raconté une violence qu’on passe souvent sous silence : les agressions sexuelles des policiers. Dans le communiqué de Mesnil aussi, les prisonniers témoignent pour une victime d’un viol policier qui depuis s’est fait déporter.

    La parole des copains est écoutable pendant presqu’une heure dans cette émission : http://actualitedesluttes.info/?p=4012

    http://lenvolee.net/communique-des-prisonniers-du-cra-doissel-du-11-janvier-2019
    http://lenvolee.net/la-lutte-setend-dans-les-cra-communique-des-prisonniers-du-cra-de-mesnil-a
    #cra #lenvolée

  • Des portiques à l’entrée des lycées ! La reconnaissance faciale sera testée dès janvier 2019 à l’entrée de deux établissements : le lycée des Eucalyptus, à Nice, dans le quartier Caucade, et le lycée Ampère, à Marseille dans le quartier Pont-de-Vivaux, indique le quotidien « Nice Matin », vendredi 14 décembre. Trois questions sur cette expérimentation, qui fait déjà polémique.
    https://www.nouvelobs.com/education/20181217.OBS7274/reconnaissance-faciale-a-l-entree-des-lycees-3-questions-sur-une-experime

  • “Que la Force soit avec Nous”

    Depuis ce que d’aucuns appellent l’Acte IV, les appareils centraux de répression de l’ordre bourgeois et de l’État capitaliste ont véritablement pris la mesure de l’ampleur du mouvement social en cours se déroulant devant nos yeux. Ce jour-là (le 8 décembre), ils ont fait fort et ont eu la prétention de ne plus laisser se développer « les débordements » du week-end précédent : 89.000 flics, gendarmes, CRS ont été déployés dans toute la France, dont 10.000 à Paris, quadrillant les principales métropoles du pays, arrestations massives et préventives, véhicules blindés pour disloquer les barricades, tirs tendus de milliers de grenades, « grenades de désencerclement », « grenades assourdissantes », « grenades GLI-F4 » (présentées comme une « arme non-létale » contenant une charge explosive constituée de 25 grammes de TNT)…

    Face à cet arsenal impressionnant, les « gilets jaunes », ou du moins les plus radicaux, ne se sont pas laissés faire et ont réagi avec force et détermination. Rejoints en cela par d’autres franges et secteurs de la population qui s’emportent et se laissent emporter dans cet appel d’air frais que constitue ce mouvement salutaire, ce processus de lutte, cette dynamique de refus de la pauvreté et de la misère, bref ceux que « les puissants » de ce monde et « les nantis » ont de tout temps appelés dédaigneusement « la vile populace », « la plèbe », « la racaille », « la canaille »… Et cette fois, ce n’est pas seulement Paris qui a brulé mais la colère s’est répandue telle une trainée de poudre à Bordeaux, Toulouse, Lyon, Marseille, Saint-Etienne… : barricades et voitures en feu, affrontements directs très violents avec les milices de l’ordre capitaliste, pillages de magasins de luxe, et donc réappropriation d’une petite partie de la richesse sociale produite par notre classe, par nous autres prolétaires, juste un minuscule et infime moment du processus général d’expropriation des expropriateurs, de négation de la propriété privée des capitalistes que le mouvement de la révolution sociale devra assumer dans les prochaines et futures confrontations…

    Plus que jamais, nous avons raison de refuser la misère, la déshumanisation et la guerre permanente, qui sont notre lot quotidien, nous avons raison de nous affronter à toutes les forces coalisées de la dictature sociale du capitalisme (gouvernement, police, milices, armée, partis politiques, syndicats, églises, médias aux ordres, associations caritatives…) qui ne cherchent qu’une seule chose :nous faire rentrer dans le rang, nous soumettre, soit par la force brutale policière et militaire, soit par la dissuasion, la discussion, la négociation, la désinformation…

    Nous avons mille fois raison de vouloir reprendre nos vies et nos luttes en mains. Continuons de refuser tout « représentant » qui ne représentera que lui-même et les intérêts économiques et politiques de sa classe, de sa clique de gangsters. Tous nos ennemis de classe nous appellent à nous « structurer », à nous « organiser », à « formuler des revendications », à « négocier », etc. Nous leur crachons bien fort à la gueule l’expression de notre mépris : notre spontanéité et notre mouvement, nous allons les structurer et les organiser à notre façon…

    Plus que jamais, nous avons raison de refuser de négocier avec nos maîtres, avec nos exploiteurs, avec nos oppresseurs, avec les dominants, car nous autres prolétaires, nous n’avons RIEN à négocier au risque de nous perdre dans le tourbillon du renoncement : nous n’avons à perdre que nos chaînes (certes quelque peu dorées, prétend-on dans les salons huppés de la bourgeoisie !) et nous avons tout un monde (nouveau) à gagner ; nous en avons marre de survivre, nous voulons VIVRE ! Négocier ? C’est déjà un peu mourir ! Alors, continuons à tenir ferme le gouvernail de notre radicalité car l’histoire passée et à venir, les générations d’hier et de demain nous observent et comptent sur nous pour que l’humanité triomphe enfin du sordide…

    Et face aux chiens de garde « des nantis », « des riches », « des jouisseurs », face à leurs milices armés jusqu’aux dents, face à leurs média et pacificateurs, continuons d’opposer notre rage et notre détermination, et faisons-leur rompre les rangs. Qu’ils désertent s’ils ne veulent pas rester des salauds. Nous ne voulons pas que notre sang coule, nous voulons simplement la fin de leurs privilèges…

    Nous avons mille fois raison de continuer à nous radicaliser, à ébranler leur monde fait de richesses pour eux (richesses que nous autres prolétaires, nous produisons) et de misère, de « bas salaires », de « fins de mois » difficiles, pour nous, « les sans-dents »…

    Continuons à refuser les miettes « généreusement » accordées par Macron et sa clique (« de la poudre de perlimpinpin ») comme nous avons refusé de nous laisser berner par l’instrumentalisation de « l’attentat de Strasbourg » et tous les appels à ne plus manifester ; continuons à résister aux évacuations par la force policière et militaire de nos points de blocage : ronds-points, centres commerciaux,…

    Tous les jours, nous voyons cette évidence : la violence, c’est le capitalisme et son État, nous on ne fait que se défendre. C’est la société capitaliste, où « les riches » écrasent « les pauvres » qui dans son ensemble est brutale, qui casse et brise nos vies. Nous autres, on ne fait que réagir par une saine et vigoureuse violence qui exprime notre humanité. Alors, haut les cœurs, camarades, amis, frères et sœurs de lutte, mettons à bas les forteresses de nos maîtres…

    Parmi les « gilets jaunes », beaucoup appellent de leurs vœux à la démission de Macron, et même si nous comprenons la haine de classe que ce « bouffon » peut catalyser dans le mouvement, cela non seulement ne suffit pas mais de plus constitue une fausse alternative, un dérivatif par lequel « le pouvoir » compte bien neutraliser nos énergies. Le problème si Macron démissionne (ou même mieux si par nos luttes nous le démissionnions), c’est que pas plus tard qu’au même moment la classe dirigeante, la bourgeoisie nationale et internationale, lui trouvera immédiatement un successeur, plus « propre », plus « honnête », plus « proche » de nos préoccupations, à nous autres, « les bouseux », la « lie de l’humanité », « les affamés », « les damnés de la terre », nous autres prolétaires qui n’avons que nos bras et notre tête à vendre chaque jour au patron, qui n’avons qu’à aller chaque jour au chagrin pour un salaire minable. Le véritable problème, c’est toute cette société capitaliste qu’il faut bousiller pour qu’enfin nous puissions instaurer des rapports véritablement humains sans plus jamais de dominants et de dominés, sans oppresseurs et opprimés, sans exploiteurs et exploités…

    Parmi les « gilets jaunes », beaucoup en appellent encore à la légalité (RIC, etc.). Disons simplement ceci :« le droit » bourgeois n’est que la codification juridique des rapports de production, des rapports de domination d’une classe sociale (la bourgeoisie, les propriétaires des moyens de production de la vie, ou mieux dit encore la classe des capitalistes) contre une autre classe sociale (nous, les dépossédés des moyens d’existence) ; ce droit bourgeois n’est en fin de compte que l’exercice féroce de leur violence de classe sous couvert de participation plus ou moins passive des dominés à leur propre domination. Mais de plus en plus, ça craque de toutes parts et le mouvement des « gilets jaunes » n’est qu’une des expressions de ce processus salvateur et régénérateur…

    Allons jusqu’aux conséquences finales de notre critique !
    Organisons-nous, discutons, nourrissons ensemble le feu de la révolte !
    Ami, entends-tu au loin la révolution qui sourde !?

    “Merry CRISIS and Happy New FEAR” (Athènes, 2008)

    31 décembre 2018
    nosotros.proletarios

  • La lutte dans les centre de rétention continue et s’amplifie !

    Depuis le 3 janvier des luttes collectives dans les centre de rétention (Vincennes et Mesnil Amelot) et sont relayés et soutenue a l’extérieur ! Depuis le 11 janvier, une trentaine de retenus du centre de rétention de Oissel près de Rouen ont rejoint la lutte ! A bas les cra ! Besoin de soutien à l’extérieur !

    Communiqué des prisonniers en lutte de Oissel (Rouen) !

    Aujourd’hui 11 janvier, nous rejoignons nous aussi la lutte dans les centres de rétention contre les conditions d’enfermement et les violences policières quotidiennes. Nous sommes déjà presque 40 en grève de la faim.
    Sur les conditions d’enfermement ici y a beaucoup à dire. Déjà la bouffe n’est pas bonne, rien n’est propre. Quand on mange, les policiers ils nous regardent et utilisent leurs smartphones. On a l’impression qu’ils nous snap, ce qui est sûr c’est qu’ils se moquent de nous.
    /.../ Pour boire de l’eau c’est aux toilettes. Si tu tombes malade, c’est qui qui te soigne ? Pas la police en tout cas !
    On nous traite comme des animaux, et pendant les visites la porte continue d’être ouverte et les policiers continuent de nous écouter. Ils continuent de nous empêcher tout contact avec nos proches, même de faire la bise à ta femme.
    Ici il y a eu des histoires de viols pendant la fouille.
    On a décidé de pas tout casser. Parce qu’on veut pas se faire accuser « d’ancien taulard vener », pourtant y a de quoi ici. Ici tu peux même pas cantiner et la bouffe est vraiment dégueulasse. /.../

    Plus d’infos sur : https://abaslescra.noblogs.org
    Pour nous contacter pour s’organiser : anticra@riseup.net
    A bas les cra !

    https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/01/12/communique-des-prisonniers-en-lutte-de-oissel-rouen

    Pour rappel il y a quelques semaines un communiqué était déjà sortit de ce même centre de rétention (disponible ici : http://abaslescra.noblogs.org/post/2018/12/28/communique-des-prisonniers-du-centre-de-oissel). Les prisonniers avaient des revendications très clair que nous recopions ici :

    Nous revendiquons :

    La fermeture de ce centre de rétention qui n’est plus en état d’accueillir des humains dignement.
    Le changement de l’équipe de policiers de jours, présente depuis trop longtemps et qui se comporte comme une mafia.
    La fin des violences policières au centre de rétention et pendant les déportations.
    La fin des condamnations inutiles a de la prison, comme quand on est condamné pour avoir refusé d’aller voir le consul.
    Un véritable accès aux soins.
    Respect de l’intimité des parloirs, et des parloirs qui durent plus longtemps pour respecter le besoin de voir ses proches.
    Un accès permanent à la cour.
    La fin de l’isolement, qui est un moyen de pression à l’intérieur. C’est un endroit où on nous torture moralement et physiquement.
    La fin des actes racistes de l’administration ou de la police.

    Des retenus du centre d’Oissel, le 27/12/2018

    Rassemblement de soutien au CRA de Mesnil-Amelot

    Depuis mardi, près de 70 détenus du CRA de Mesnil-Amelot sont en grève de la faim.
    Pour montrer notre solidarité aux retenus du CRA de Mesnil-Amelot en grève de la faim, rendez-vous lundi à 19h à la station du RER B Roissy-Charles de Gaulle 1, sortie gare routière. Pour celleux qui partent de Paris, rendez-vous à gare du Nord sur le quai du RER B direction Roissy-Charles de Gaulle pour un départ collectif.

    Ce rassemblement est dans la continuité de celui de lundi dernier devant le CRA de Vincenne, également en lutte : https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/01/05/appel-a-se-rassemblement-devant-le-cra-de-vincennes-ce-lundi-7-j

    On se réunit pour s’organiser en soutien aux retenus qui luttent dans les CRA, le mercredi 16 à 18h30 à l’Echarde (m9 - Robespierre).

    ++ en pdf les communiqué des détenus du CRA de Mesnil-Amelot & Vincennes à retrouver sur @paris : https://paris-luttes.info/la-lutte-dans-les-centre-de-11478 et https://paris-luttes.info/rassemblement-de-soutien-au-cra-de-11481

    #sans-papiers | #centres_de_rétention | #migrants | #exils | #Répression | #prisons

    • #Ile-de-France : une centaine de personnes en grève de la faim dans deux centres de rétention

      Au Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) et au Bois de Vincennes (Paris), des étrangers dénoncent « les #violences_policières » et leurs conditions de rétention.


      http://www.leparisien.fr/societe/ile-de-france-une-centaine-de-personnes-en-greve-de-la-faim-dans-deux-cen

    • France : une centaine de migrants en grève de la faim dans deux centres de rétention

      Une quarantaine de personnes du centre de rétention de Vincennes, et 70 personnes du centre de rétention du Mesnil-Amelot, tous deux en région parisienne, observent une grève de la faim. Les migrants grévistes dénoncent notamment leurs conditions de rétention, les violences policières et le manque d’accès aux soins.

      « Même les animaux sont mieux traités que nous ». Depuis le 3 janvier, une quarantaine de personnes retenues dans le centre de rétention (CRA) de Vincennes, en région parisienne, observent une grève de la faim. Ils ont été suivis mardi 8 janvier par environ 70 migrants enfermés dans le CRA du Mesnil-Amelot, à proximité de l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, au nord de Paris.

      Les revendications de ces grévistes sont nombreuses. Ils dénoncent notamment leurs conditions de vie dans les CRA. « Nous sommes considérés comme des prisonniers alors qu’on a juste des problèmes de papier », se plaint à InfoMigrants Rachid*, un Algérien présent au Mesnil-Amelot depuis 11 jours, joint par InfoMigrants. « Même en prison, ils sont mieux traités que nous. C’est le paradis à côté d’ici », assure ce jeune homme de 22 ans qui a passé quelques mois derrière les barreaux avant d’être envoyé en CRA.

      La Cimade, une association qui vient en aide aux migrants enfermés dans huit CRA de France, dont celui du Mesnil-Amelot, a dit comprendre les raisons de cette grève de la faim. « Les conditions de vie y sont insupportables », a déclaré un membre de la Cimade, qui préfère garder l’anonymat.

      « Le CRA, s’il ne dépend pas légalement de l’administration pénitentiaire, n’en ressemble pas moins à une prison : policiers présents partout, cellules d’isolement, barbelés, grilles, haut-parleurs, miradors (…). Tout est inspiré de l’univers carcéral », écrivait l’année dernière l’association dans son rapport 2017 sur les centres et locaux de rétention administratifs.

      Les centres de rétention administratifs sont des lieux de privations de liberté où s’entassent les migrants sans papiers en attente de leur expulsion. Il existe à ce jour, 25 centres de rétention administratifs sur le territoire français. Selon la Cimade, 47 000 personnes sont passées en CRA en 2017.

      « On vit dans la crasse »

      Les grévistes de la faim disent ne plus supporter la saleté des locaux, notamment les douches, toilettes et chambres. « On peut se laver mais les douches sont bouchées, c’est dégoûtant », explique encore Rachid. « Les espaces ne sont pas régulièrement nettoyés, on vit dans la crasse ». Une vidéo diffusée par le site StreetPress en mars 2018 montrait en effet des sanitaires complètement bouchées au CRA du Mesnil-Amelot.

      La nourriture est également source de plaintes. Plusieurs personnes retenues, de confession musulmane, se plaignent de l’absence de nourriture halal. D’autres, parlent quant à eux de nourriture « immonde ».

      >> À lire sur InfoMigrants : Le CRA de Marseille, un centre de rétention administrative à la sinistre réputation

      Mais les revendications ne s’arrêtent pas là. Ces derniers accusent les forces de l’ordre de violence lors des transferts vers leur pays d’origine. « On est frappé, secoué même quand on ne se débat pas. De toute façon, comment voulez-vous qu’on résiste alors qu’il y a une dizaine de policiers autour de nous ? », signale Rachid.

      Un constat déjà observé par la Cimade. « Lors des expulsions, des violences, des coups, sont régulièrement rapportés par les [personnes] retenu[e]s au moment de l’embarquement à bord d’un avion et les techniques autorisées officiellement sont très dures : personnes attachées, casquées, maintenues en place de force par les policiers », pouvait-on lire dans le rapport de 2017.

      « L’accès aux soins est très limité dans les CRA »

      Le manque d’accès aux soins pose également problème. « Il n’y a pas de médecin présent sur place 24h/24h. L’accès aux soins est très limité dans les CRA », précise à InfoMigrants un membre de La Cimade.

      Mohammed*, un Égyptien qui vivait en France depuis 10 et aujourd’hui enfermé au CRA du Mesnil-Amelot, raconte à InfoMigrants que le personnel lui a refusé l’accès à un médecin. « Je souffrais d’un mal de dents très intense. Mais les policiers m’ont dit que je n’avais pas le droit de voir un médecin. Ils m’ont emmené à l’infirmerie mais je n’ai eu qu’un Doliprane », explique-t-il.

      >> À lire sur InfoMigrants : L’enfermement en centre de rétention, un traumatisme dès le plus jeune âge

      Les personnes retenues s’élèvent aussi contre une nouvelle disposition prise dans la loi Asile et immigration l’an dernier, à savoir le passage de 45 à 90 jours de la durée maximale de rétention administrative.

      Enfin, les grévistes dénoncent ce qu’ils appellent « les vols cachés » : les migrants sont prévenus au dernier moment de l’avion dans lequel ils monteront. « Ainsi, ils n’ont pas la possibilité de rassembler leurs soutiens à l’extérieur et cela évite qu’ils se cachent en amont de l’expulsion », précise La Cimade.

      Contactée par InfoMigrants, la préfecture de police de Paris, en charge de la gestion des centres de rétention, n’a pour l’heure pas répondu à nos sollicitations.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/14431/france-une-centaine-de-migrants-en-greve-de-la-faim-dans-deux-centres-

    • Grève de la faim en cours au CRA de Vincennes : communiqué des prisonniers !

      Nouvelle grève de la faim en cours au centre de rétention de Vincennes. 27 prisonniers du batiment 2A ont commencé aujourd’hui a lutter ensemble face a la violence des déportations et des keufs. Appel à solidarité !

      Aujourd’hui, 3 janvier 2019, les prisonniers ont décidé de réagir face à une série de déportations violentes et cachés, face à la violence physique et psychologique quotidienne des policiers.
      Ca continue de bouger au centre de rétention de Vincennes.. Mi décembre déjà des retenus du centre avaient entamé une grève de la faim réclamant la libération de tous les prisonniers. Ce communiqué est disponible ici :

      Nous relayons leurs communiqués et leurs appels a soutien :

      Nous sommes des retenus du centre de rétention administrative de Vincennes en banlieue Parisienne.
      Nous demandons la libération de tous les prisonniers, l’application de l’égalité entre tous le monde : On est comme tous le monde.
      Aujourd’hui 3 janvier 2019, nous, 27 retenus du centre de rétention (du batiment 2A) se sont mis en grève de la faim pour demander la libération tout de suite de tout le monde.
      Nous savons que d’autres enfermés dans au moins un autre batiment sont eux aussi en grève de la faim (il parait au moins une quinzaine).
      On a tous une histoire différente, qu’on soit travailleur, étudiant depuis peu en france ou vivant ici depuis presque 20 ans.. Et on a tous le droit de vivre ici, où on a nos attaches. Mais nous sommes enfermés dans ce centre de rétention.
      Si on s’est mis aujourd’hui en grève de la faim c’est aussi pour dénoncer tout ce qui se passe dans cette prison.
      Ces derniers jours il y a eu beaucoup de vols cachés et violents. Des anciens d’ici nous on raconté qu’il y a plusieurs années la police, ici, était déjà violente.
      Il y a eu des copains tabassés puis déportés en étant casqué, bailloné et scotché. Il y a eu des copains drogués qui se sont reveillés de retour dans un pays où ils ne connaissaient plus grand monde.
      Les policiers ne respectent la loi que quand c’est contre nous, même quand légalement on devrait être libéré souvent le juge n’en a rien a foutre et la police te déporte quand même.
      La police comme toujours elle s’en fout, et l’etat français aide. Si l’etat n’était pas d’accord et si les biznesman faisaient pas d’argent tout ca ne marcherait pas.
      Ce centre de rétention, il est sale, les toilettes et les douches elles sont dégueulasse. La bouffe, elle est immonde.

      Nous revendiquons :
      – La libération de tous les prisonniers
      – Etre respecte et traiter dignement, on est pas des chiens.
      – La fermeture de ce CRA, qui a des gros problèmes d’hygiènes.
      – Le respect de l’égalité entre tous le monde
      – La fin des violences policières
      – La fin des vols cachés et violents
      – De la bonne nourriture
      – Un véritable accès au soin

      Si on s’est mis en grève de la faim, c’est parce que quand on est allé voir les assos pour se plaindre on nous a dit qu’y avait rien a faire.
      Nous allons continuer notre grève demain et les prochains jours nous appelons un maximum de monde a nous soutenir dehors. On en a marre d’être traiter comme des chiens !

      Les retenus du batiment 2 A
      03/01/2019

      https://paris-luttes.info/greve-de-la-faim-en-cours-au-cra-11416

    • Grèves de la faim en CRA : #lettre_ouverte aux parlementaires

      Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

      Vous avez voté l’année dernière la loi « Asile et Immigration » (loi du 10 septembre 2018). Ce texte allonge en particulier la durée maximale d’enfermement en rétention administrative de 45 à 90 jours.

      La politique d’enfermement dans les centres de rétention était déjà désastreuse (cf. le Rapport 2017 sur les centres et locaux de rétention administrative : https://www.lacimade.org/wp-content/uploads/2018/07/La_Cimade_Rapport_Retention_2017.pdf), les personnes retenues subissant toutes sortes de violences institutionnelles les poussant à des actes désespérés (automutilation, tentatives de suicide). Le doublement de la durée maximale de la rétention s’ajoute désormais aux pressions déjà subies, d’autant que, en réponse aux instructions du Ministre de l’Intérieur, le recours à l’enfermement en CRA par les préfectures s’est fortement accru.

      Depuis début janvier, au moment où cet allongement de la durée de rétention est entré en vigueur, des personnes enfermées ont engagé une mobilisation pour dénoncer leurs conditions de vie, à travers des grèves de la faim observées notamment dans les CRA de Vincennes, du Mesnil-Amelot et d’Oissel.

      Selon les communiqués des personnes enfermées, des grévistes de la faim subiraient des pressions policières, voire seraient exposés à des actes graves.

      Depuis de longues années, les organisations rassemblées dans l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) réclament la possibilité de pouvoir pénétrer dans les CRA, comme dans les zones d’attentes et autres lieux de privation de liberté des personnes étrangères, pour y exercer un « droit de regard citoyen » (voir ci-dessous le communiqué de l’OEE du 3 février 2011). À ce jour, elles n’ont pas été entendues. Ainsi, nous, associations de défense des droits, du fait du fonctionnement extrêmement opaque de ces lieux d’enfermement, ne pouvons obtenir des informations précises sur ces événements.

      Mesdames et Messieurs les Parlementaires, créer le droit crée des responsabilités et des obligations. Vous avez le droit de visiter à tout moment tous les lieux d’enfermement (article 719 du code de procédure pénale). Nous vous demandons donc de l’exercer pour permettre un contrôle citoyen et ainsi contribuer à briser l’opacité de ces structures, inadmissible dans un Etat de droit.
      Le 23 janvier 2019

      Organisations membres de l’Observatoire de l’enfermement des étrangers :

      ANAFE
      Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT)
      Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE)
      COMEDE
      Droits d’urgence
      FASTI
      Genepi
      GISTI
      La Cimade
      Ligue des droits de l’homme
      MRAP
      Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau
      Revue Pratiques
      Syndicat de la magistrature (SM)
      Syndicat de la médecine générale (SMG)
      Syndicat des avocats de France (SAF)

      https://www.gisti.org/spip.php?article6079

    • Face à une situation intenable au CRA du Mesnil-Amelot, La Cimade se retire pour trois jours

      Jeudi 11 juillet, après plusieurs jours d’une violence extrême, La Cimade a pris la décision de retirer ses équipes du centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot pour trois jours.

      La politique menée par le ministère de l’intérieur en rétention a des conséquences d’une extrême violence pour les personnes enfermées. Ces derniers jours, ces violences ont atteint un degré intenable : tentatives de suicide répétées, automutilations, enfermement en cellule d’isolement disciplinaire pour réprimer une grève de la faim, etc.

      Dans ce CRA, le plus gros centre de France, situé au pied des pistes de l’aéroport de Roissy en Seine-et-Marne, ces violences ne permettent plus aux équipes de La Cimade d’exercer leur mission d’accompagnement juridique dans de bonnes conditions.

      Ce retrait de trois jours intervient seulement deux semaines après la lettre envoyée au ministre de l’intérieur par La Cimade et 21 autres associations lui rappelant l’urgence de la situation en rétention et la nécessité notamment de prendre en charge les personnes atteintes de troubles psychiques graves. Sa réponse reçue cette semaine mentionne seulement que « la prise en charge psychologique des personnes retenues va faire l’objet d’un renforcement là où les besoins seront identifiés. » Le ministre ne semble pas comprendre l’ampleur du phénomène ni mesurer ses conséquences pour la vie et la santé des personnes enfermées sous sa responsabilité. Pour le reste, dans sa réponse, Christophe Castaner nie la violence de la politique du tout enfermement, la maltraitance institutionnelle de ces lieux de privation de liberté ainsi que les pratiques illégales des préfectures.

      https://www.lacimade.org/presse/face-a-une-situation-intenable-au-cra-du-mesnil-amelot-la-cimade-se-retire

  • Sortie du nouveau numéro de la revue Carnets de géographes

    Jean-Baptiste Bing
    Géographicité de la #verticalité. [Texte intégral]

    Julien Gingembre
    Le #Sillon_Lorrain : quelle recomposition territoriale dans un espace multipolaire ? [Texte intégral]

    Anthony Goreau-Ponceaud
    #Hindouisme et pratiques spatiales des #Tamouls en Île-de-France [Texte intégral]
    Hinduism and spatial practices of Tamils ​​in Île-de-France

    #France #diaspora

    Stéphanie Lotz-Coll
    La #friche_militaire urbaine, un nouvel espace convoité ? [Texte intégral]

    Chiara Kirschner
    La gestion de l’#incertitude dans l’#itinérance_récréative : le #corps créatif à l’œuvre [Texte intégral]

    Laura Péaud
    Faire discipline : la géographie à la #Société_de_Géographie_de_Paris entre 1800 et 1850 [Texte intégral]

    Florence Orillard, Mathilde Gralepois et Laura Verdelli
    La prévention des #inondations dans les opérations d’aménagement des interfaces ville-port, un levier de #gentrification indirecte ? Le cas du Havre (France) [Texte intégral]
    #risques #Le_Havre #villes_portuaires #ports

    Adrian Foucher
    Du mobile à l’immobile [Texte intégral]
    Récit d’expérience migratoire dans les « #barracks » de #Belgrade
    #migrations #Serbie

    Basile Michel
    Construction de #cartes_mentales synthétiques : mise en avant des #représentations_spatiales collectivement partagées [Texte intégral]
    Le cas des travailleurs créatifs de quartiers urbains centraux de #Nantes et #Marseille

    Chloé Nicolas-Artero
    Une géographe engagée face aux rapports de pouvoir autour de l’#eau : retour réflexif sur les situations d’enquête au #Chili [Texte intégral]

    Camille Rouchi
    Une thèse CIFRE en collectivité territoriale : concilier la recherche et l’action ? [Texte intégral]

    Camille Robert-Boeuf
    Analyser le jardin collectif urbain en géographie : une lecture du #jardinage par les #émotions [Texte intégral]
    #jardins_urbains #jardinage_urbain #agriculture_urbaine

    David Villeneuve
    Enquêter auprès des chrétiens d’#Irak : considérations méthodologiques sur un terrain en « milieu difficile » [Texte intégral]

    https://journals.openedition.org/cdg/1248
    #géographie

  • La grève, un mode d’action devenu obsolète ? Raphaëlle Besse Desmoulières
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/01/12/la-greve-un-mode-d-action-devenu-obsolete_5408248_3224.html
    Des « gilets jaunes » apportent leur soutien aux grévistes d’un magasin Castorama, à Englos (Nord), le 11 janvier. Philippe Huguen/AFP

    Les « gilets jaunes » ont fait reculer le gouvernement sans recourir au moindre arrêt de travail.

    La #grève est-elle has been ? Depuis bientôt deux mois, les « #gilets_jaunes » ont fait éclater leur colère dans le pays, s’installant sur les ronds-points la semaine, envahissant les Champs-Elysées le samedi, sans avoir recours à ce mode d’action collective qui accompagne traditionnellement les conflits sociaux. Ils n’en ont pas moins réussi à bloquer une partie de l’#économie avant les fêtes de Noël, sans impact sur leur fiche de paie, et pourraient bien continuer alors que les soldes ont commencé mercredi 9 janvier. Et sont parvenus à faire reculer le gouvernement, contraint, mi-décembre, de lâcher 10 milliards d’euros pour tenter d’éteindre l’incendie.

    La nature de la première revendication des « gilets jaunes » – la suppression d’une taxe sur le carburant – explique en partie l’absence de grèves de cette mobilisation née en dehors des entreprises. La sociologie du mouvement, très hétérogène, aussi. Ce dernier agrège certes des #salariés mais aussi des #précaires, des #chômeurs, des #retraités, des #indépendants, des petits patrons… Autant de personnes qui ne sont pas habituées à faire grève, ni d’ailleurs à manifester, et que les syndicats ont du mal à toucher.

    C’est là l’une des principales caractéristiques de cette mobilisation : s’être construite en dehors des #syndicats. « C’est la première fois qu’un mouvement social leur échappe totalement, observe l’historien Stéphane Sirot, spécialiste des conflits sociaux. Les directions syndicales sont perçues comme appartenant à la vaste sphère du pouvoir et sont mises dans le même sac que les autres formes de structures institutionnalisées. » Ce que pointe de nouveau le baromètre annuel du Cevipof, le centre de recherches de Sciences Po, publié vendredi par Le Figaro. S’ils restent mieux considérés que les médias et les politiques, les syndicats ne recueillent la confiance que de 27 % des personnes interrogées.

    Coup de semonce
    L’émergence et le poids pris par les réseaux sociaux ont également rendu possible le fait de s’organiser sans structures établies. « Cela crée une relation directe entre des gens inconnus et qui peuvent s’enflammer sans avoir besoin des organisations syndicales, note Raymond Soubie, ex-conseiller social de Nicolas Sarkozy. C’est un peu une concurrence déloyale. » Déjà en 2016, le mouvement contre la loi travail était né d’une pétition en ligne, lancée par la militante féministe Caroline De Haas, qui avait récolté plus de 1 million de signatures. Un premier coup de semonce qui avait bousculé les centrales de salariés sans qu’elles ne se remettent en question.

    La crise des « gilets jaunes », inédite sur bien des aspects, interpelle les confédérations syndicales – notamment la CGT – qui ont de plus en plus de mal à mobiliser les travailleurs au travers de journées d’action à répétition au cours desquelles elles les appellent à défiler et à cesser le travail. « Depuis plusieurs années, il y a une difficulté pour elles à impulser des grèves par le haut et à les faire converger, rappelle Baptiste Giraud, maître de conférences en science politique à l’université Aix-Marseille. Le plus souvent, les mouvements de grève sont localisés et liés à des restructurations ou à des motifs salariaux. »
    Depuis 1995, mis à part le mouvement lycéen contre le contrat première embauche (CPE) en 2006, aucun conflit social d’ampleur n’a réussi à faire capituler les pouvoirs publics. La bataille contre le recul de l’âge de départ en retraite de 2010, qui avait pourtant vu défiler plusieurs centaines de milliers de personnes, n’a pas fait bouger Nicolas Sarkozy. « Depuis vingt ans, le pouvoir politique s’assoit sur les mobilisations syndicales », constate Jean-Marie Pernot, chercheur à l’Institut de recherches économiques et sociales. Même s’ils sont obligés de négocier, les gouvernements ont vu qu’ils pouvaient laisser passer l’orage. Résultat : les contestations ritualisées n’obtiennent quasiment plus de résultats. En témoigne la grève à la SNCF, bastion de la CGT, au printemps 2018, qui n’a pas permis d’obtenir le retrait du projet de loi. « Il y a une démonétisation de l’efficacité de la grève, même dans les endroits où les syndicats sont bien implantés », observe Guy Groux, chercheur au Cevipof.

    « Ovni social »
    L’absence de victoires significatives ces dernières années du mouvement syndical a également pu durcir les pratiques. Faut-il dès lors avoir recours à la violence pour se faire entendre ? « Le message renvoyé – et c’est aussi la responsabilité du politique –, c’est que face à des contestations institutionnalisées, les résultats sont nuls et que seules des pratiques radicales, voire violentes, peuvent l’inciter à modifier sa position », considère Stéphane Sirot. « Si les “gilets jaunes” étaient restés tranquillement dans leur coin, comme les syndicats, le gouvernement aurait attendu que ça se calme, estime Jean-Marie Pernot. C’est terriblement pédagogique. »

    Si 2016 a vu l’irruption du « cortège de tête » avec des manifestations qui ont dégénéré presque systématiquement depuis, le niveau de violences ces dernières semaines a franchi un palier. L’absence des organisations syndicales et de leurs services d’ordre peut expliquer en partie cette situation. Mais les violences, qu’elles soient du côté des manifestants comme des forces de l’ordre, ont cependant pu décourager certains protestataires de continuer à faire les déplacements les samedis sur Paris. « Le nombre de blessés et de mutilés est du jamais-vu depuis un demi-siècle, indique Stéphane Sirot. Il y a un raidissement du pouvoir et la tentation est forte aujourd’hui de faire usage de dispositifs répressifs. On peut avoir une situation qui dégénère. »

    Comment désormais en sortir ? Les annonces du gouvernement, mi-décembre, n’ont pas mis fin à la crise et il n’est pas sûr que le « grand débat » qui doit débuter mardi soit de nature à apaiser la situation. Selon ce qui sera retenu, il risque de générer de la frustration quant à des revendications qui brassent aujourd’hui autant des sujets de pouvoir d’achat que des questions démocratiques. « Quand il faisait face à un mouvement classique lancé par des organisations syndicales, même si ce dernier était fort, le pouvoir politique savait le gérer, fait remarquer Raymond Soubie. Là, l’exécutif est en face d’un phénomène nouveau qu’il ne connaît pas. C’est un ovni social. » Un avis partagé par Baptiste Giraud : « Le gouvernement affronte les limites du recours aux modalités classiques de résolution des conflits sociaux. Il paye très clairement le fait d’avoir marginalisé les corps intermédiaires. » Sans syndicats ni leaders reconnus comme tels avec qui négocier ? La tâche n’est pas aisée.

    Pour Stéphane Sirot, « la contestation s’est fermement installée, même si elle s’exprime minoritairement sur les ronds-points ». Contrairement à la grève qui a un coût et qui est risquée pour le salarié, venir à Paris ou à Bourges, comme les « gilets jaunes » étaient invités à le faire samedi, ne représente que le prix du trajet, même si celui-ci peut s’avérer élevé pour certains. « Des personnes en sont arrivées à un tel dégoût et une telle difficulté à vivre qu’elles n’ont rien à perdre », ajoute l’historien.

    Selon un sondage Odoxa diffusé jeudi, une courte majorité des personnes interrogées (52 %) continue à souhaiter la poursuite du mouvement quand elles étaient les deux tiers (66 %) mi-novembre. Les pouvoirs publics s’attendaient cependant à un regain de la mobilisation samedi. Cette dernière a également donné des idées aux enseignants des « stylos rouges » qui se sont eux aussi organisés via les réseaux sociaux et en dehors des syndicats pourtant bien implantés dans leur profession.

    « Un des éléments de force des personnes mobilisées et qui le font pour la première fois, c’est que, contrairement à des militants syndicaux habitués à la défaite et à la résignation, elles acceptent moins facilement de rentrer chez elles », relève Baptiste Giraud. A l’image de ce qui peut se passer lors de grèves longues, des solidarités collectives se sont créées entre les protestataires, qui ont pu permettre à certains de sortir de leur isolement. « Ça produit un encouragement à continuer, souligne le sociologue. Une fois que vous êtes engagés très longtemps, abandonner sans avoir obtenu ce que vous jugez comme un minimum, c’est très coûteux. Ça devient le carburant de la mobilisation. » Autant de mauvaises nouvelles pour un exécutif affaibli.

  • Les services de santé ont fiché des « gilets jaunes » blessés

    Lors des journées d’action des 8 et 15 décembre, la Direction générale de la santé a activé le dispositif SIVIC, normalement prévu pour les situations d’attentat afin d’assurer un suivi des victimes et aider à la recherche de personnes. Depuis mars 2018, ces données sont ouvertes aux agents du ministère de l’intérieur. « Le personnel de santé se transforme peu à peu en auxiliaire de police », dénonce l’Association des médecins urgentistes de France.

    Mediapart, 11 janvier 2019
    Par Mathilde Goanec et Jérôme Hourdeaux
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110119/les-services-de-sante-ont-fiche-des-gilets-jaunes-blesses

    Les autorités ont déployé durant certaines journées d’action des « gilets jaunes » un dispositif d’identification et de suivi des manifestants blessés à l’origine prévu pour les situations d’attentat et auquel le ministère de l’intérieur peut, en théorie, accéder.

    Ce système, baptisé SIVIC, a été mis en place progressivement à la suite des attentats de novembre 2015 afin de faciliter l’identification et le décompte des personnes touchées lors d’attaques ainsi que la recherche de celles portées disparues.

    Lorsque le dispositif est activé, chaque personne prise en charge doit se voir attribuer un numéro SINUS par le personnel soignant qui doit ensuite remplir, sur un site internet, un formulaire détaillant son identité, ses coordonnées, le service l’ayant pris en charge ou l’identité et les coordonnées d’un éventuel accompagnant. Le patient se voit ensuite doter d’un bracelet permettant son suivi durant son parcours médical. Une autre interface permet de renseigner l’identité d’une personne recherchée (voir ici une présentation du dispositif).

    Des secours emportant un manifestant blessé, à Paris le 1er décembre 2018. © Reuters Des secours emportant un manifestant blessé, à Paris le 1er décembre 2018. © Reuters

    Ce sont donc des informations particulièrement sensibles qui sont ainsi collectées. Dans une délibération en date du 7 juillet 2016, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) avait donné son feu vert à la création du SIVIC. Mais celui-ci était assorti de recommandations.

    La Cnil relevait notamment que des personnes, certes soumises au secret professionnel, mais extérieures au parcours médical du patient, auraient accès à des informations confidentielles. Elle s’interrogeait ainsi sur l’articulation du droit « au respect de sa vie privée et du secret des informations, (…) avec l’accès, prévu dans le dossier de demande d’autorisation à des informations nominatives relatives à des personnes hospitalisées, par des personnels, fussent-ils tenus au secret professionnel, autres que les professionnels qui les prennent en charge et hors les cas autorisés par la loi ».

    La Cnil soulignait également que le SIVIC lui avait été présenté comme « une solution provisoire, dans l’attente du développement d’un outil interministériel destiné au suivi des victimes d’attentat dont les modalités restent à définir et qui fera l’objet de formalités propres auprès de la Commission ». Son autorisation, précisait-elle, valait donc « jusqu’à la mise en place de l’outil interministériel annoncé, qui devra, par ailleurs, être entouré de toutes les garanties légales adéquates ».

    Le SIVIC n’a pour l’instant toujours pas été remplacé. Le 9 mars 2018, le gouvernement a même pris un nouveau décret précisant les conditions de stockage et d’accès aux données collectées. Le texte précise par exemple que les données ne peuvent être conservées que « pendant la durée de prise en charge de la personne dans le système de santé ». Il fixe également la liste des ministères dont les agents sont autorisés à les consulter. Et parmi ceux-ci figurent ceux « de l’intérieur, de la justice et des affaires étrangères », « dans la stricte mesure où elles sont nécessaires à l’exercice des missions qui leur sont confiées ».

    À nouveau saisie, la Cnil avait également validé ce décret tout en recommandant de préciser « les catégories de données relatives aux utilisateurs finaux du système d’information ». À chaque fois, les avis de la Cnil se basent sur l’hypothèse d’une utilisation du SIVIC dans le cadre d’une situation d’attentat. Ainsi, pour expliquer l’ouverture des données aux agents du ministère de l’intérieur et de la justice, la commission précise que « dans le cas d’attentats, certains agents habilités de ces ministères participent à la cellule interministérielle d’aide aux victimes ».

    Comment expliquer que ce dispositif normalement réservé aux attentats ait été activé lors de mouvements sociaux ? En réalité, le texte régissant la création du fichier de suivi des victimes, l’article L3131-9-1 du code de la santé publique, introduit par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017 votée en décembre 2016, ne fait pas explicitement référence aux attentats. Elle parle d’une « situation sanitaire exceptionnelle », en référence au dispositif ORSAN (organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles) qui a remplacé en 2014 les différents plans blancs.

    Contactée par Mediapart, la Direction générale de la santé (DGS) indique ainsi que le SIVIC « a été activé en situation réelle plus d’une centaine de fois ». Ce fut le cas lors des attentats de Trèbes, Marseille et Strasbourg mais également « lors d’événements avec de nombreuses victimes », comme le passage de l’ouragan Irma, ou encore à la suite d’accidents de transports en commun ou d’incendies. « Le dispositif SIVIC a été également activé suite à des événements survenus à l’étranger impactant des ressortissants français, comme l’attentat de Barcelone, le séisme en Indonésie, et l’effondrement du viaduc de Gênes », précise la DGS.

    Concernant les gilets jaunes, la direction indique avoir activé le dispositif en amont des rassemblements dès les samedis 8 et 15 décembre. Il s’agit dans ce cas d’un usage « en prudentiel afin de quantifier l’impact du nombre de blessés sur l’offre de soins et anticiper la mise en place, le cas échéant, des mesures de régulation des flux de blessés ou de renforcement capacitaire des établissements de santé ». Dans le même esprit, le SIVIC avait été activé à l’occasion du dernier réveillon de la Saint-Sylvestre.

    La DGS précise que le SIVIC permet à chaque agence régionale de la santé (ARS) « de mesurer l’impact sur l’offre de soins, de faciliter la régulation des destinations hospitalières des blessés et éviter la création de tensions hospitalières sur un nombre limité d’établissements de santé, et, le cas échéant, permettre la mise en œuvre de mesures de gestion ou de renforcement capacitaire ».

    « Les bilans quantitatifs issus de SIVIC ont été communiqués au ministère de l’intérieur, poursuit la DGS. Ces informations ont également permis de répondre aux questions des journalistes concernant le nombre de blessés. Ce dénombrement concernait l’ensemble des personnes blessées dans le cadre du mouvement gilets jaunes (forces de l’ordre, pompiers, manifestants ou simples passants). »

    Lire aussi

    Notre dossier « gilets jaunes » : la colère des oubliés Par La rédaction de Mediapart

    Cette extension du domaine d’application du SIVIC aux mouvements sociaux, dans un cadre de répression accrue, peut placer les personnels soignants dans une situation délicate. « Le patient a le droit au secret médical. Sauf qu’il est référencé dans un fichier que le ministre de l’intérieur aurait le droit de consulter ! » regrette ainsi Christophe Prudhomme (CGT), porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF), qui avait déjà critiqué à la mise en place du dispositif SINUS, semblable au SIVIC, utilisé par les pompiers.

    « Que le personnel de santé se transforme peu à peu en auxiliaire de police pose problème, poursuit le porte-parole de l’AMUF. Ce n’est pas le premier glissement de ce type. Il a été demandé au secteur psychiatrique de signaler les patients qui montreraient des tendances à la radicalité religieuse… Nous sommes dans une période politique inquiétante, qui met en danger les libertés individuelles. Il y a une volonté de contrôle du pouvoir politique sur le système de santé et des contre-pouvoirs très faibles. Ce sont des dérives inacceptables. »

    De son côté, la DGS assure que « les forces de l’ordre ne disposent pas d’un accès aux données de l’outil SIVIC ». Selon elle, « le décret du 9 mars 2018 autorise uniquement l’accès à la base SIVIC pour les agents du ministère de l’intérieur en cas d’attentat. Il s’agit ici d’une autorisation exceptionnelle donnée aux agents des directions nationales de police judiciaire, habilités, nommément désignés et participant à la Cellule interministérielle d’aide aux victimes (CIAV) activée exclusivement en cas d’attentat ».

    #attentats #fichage #giletsjaunes #sante #SIVIC

  • Gilets jaunes : éclats de grenades, brûlures, membres arrachés… retour sur 82 blessures graves - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/01/11/gilets-jaunes-eclats-de-grenades-brulures-membres-arraches-retour-sur-82-

    Ils s’appellent Patrick, Franck, Cédric, Ayhan ou Fiorina. Leur nom, les photos de leur visage et surtout leurs mutilations sont connus des gilets jaunes. Avec des dizaines d’autres blessés, ils font partie du « mur de la honte », une liste partagée massivement sur Facebook, dans de nombreux groupes de soutien au mouvement. Parce qu’il est arrivé que, parfois, des clichés de blessés antérieurs au mouvement se glissent dans les diaporamas des victimes, Libération a analysé des centaines de photographies, de vidéos et de déclarations afin d’en détacher une liste, non exhaustive, de 82 manifestants blessés gravement - et d’une femme morte à cause d’une grenade lacrymogène.

    Blessures retenues : les membres arrachés, les organes ayant perdu leur fonction principale, les os fracturés, les pieds et jambes incrustés de bouts de grenades, les brûlures graves, mais aussi toutes plaies ouvertes au niveau de la tête. Ainsi, les hématomes, parfois exceptionnellement vastes, causés par des tirs de lanceur de balles de défense (LBD) ou des coups de matraques n’ont pas été comptabilisés. Enfin, nous n’avons gardé que les cas où nous pouvions identifier la victime, soit par son prénom ou parce que nous avions suffisamment d’images d’elle.

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    De ces 82 blessés graves, dont l’âge varie entre 15 et 80 ans, on remarque que la très grande majorité sont des hommes. Dix femmes, toutes touchées à la tête, ont été recensées. Parmi elles, on compte Zineb, l’octogénaire morte, ainsi que Fiorina, une étudiante de 20 ans éborgnée par un tir de lanceur de balles de défense (LBD), selon ses proches, en plein visage. Cette arme - fortement critiquée pour les dégâts qu’elle peut causer et dont le Défenseur des droits, Jacques Toubon, préconise l’interdiction pour le maintien de l’ordre - est celle à l’origine des coupures et fractures de quelque 60 victimes.

    Le ministère de l’Intérieur, de son côté, a été incapable de donner un nombre précis et circonstancié des blessés. Estimant qu’ils étaient, au lendemain de l’acte VIII, « une cinquantaine » de manifestants blessés gravement. Son porte-parole justifie cette indistinction par le caractère évolutif de la gravité. « Parfois les pompiers vont catégoriser une personne en urgence absolue mais elle sera finalement traitée, après diagnostic, comme une urgence relative », explique Beauvau, avant d’énumérer de manière générale « environ 1 700 blessés du côté des manifestants et environ 1 000 pour les forces de l’ordre ».

    Concernant le nombre de morts, le ministère rappelle que 11 personnes ont été tuées pendant le mouvement des gilets jaunes : à l’exception de l’octogénaire touchée par une grenade lacrymogène alors qu’elle fermait ses volets pendant une manifestation à Marseille, les autres victimes ont été renversées à proximité des ronds-points.
    « Mur de la honte »

    Si la liste du « mur de la honte » ainsi qu’une photo compilant une vingtaine de blessés avec leurs prénoms font partie des sources les plus partagées sur les réseaux sociaux au sujet des gilets jaunes, il s’avère que leurs auteurs ne sont pas directement liés au mouvement. A l’origine de cette liste, on trouve ainsi le site Désarmons-les, un collectif « contre les violences d’Etat » actif depuis 2012. A la veille des manifestations de ce samedi, son recensement comptait 81 blessés.

    Pour notre recensement, nous nous sommes appuyés sur leur liste et leurs photos, ainsi que sur les nombreux signalements du journaliste David Dufresne sur Twitter, afin de reconnaître les victimes, identifiant parfois plusieurs photos d’une seule et même personne, comme Thomas, un étudiant originaire de Nîmes, dont les différents clichés à divers moments de ses pansements pouvaient laisser penser qu’il s’agissait de plusieurs personnes. Lors de nos vérifications, il nous est aussi arrivé de ne pas trouver traces de certaines victimes sur les réseaux sociaux. Résultat : elles ne font pas partie de notre décompte.

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    Contacté par Libération, Ian, un des membres fondateurs de cet observatoire des violences policières, explique la genèse de cette liste de blessures « sans précédent », créée « dans les jours qui ont suivi la manifestation du 24 novembre », alors que Jérôme, avec qui l’association va entrer en contact, a perdu un œil. Pour établir ce recensement, le collectif compte sur plusieurs éléments : sa participation aux manifestations, principalement à Paris, une veille des réseaux sociaux, ainsi que des contacts d’avocats ou de street medics (soignants volontaires dans les manifestations) dans plusieurs villes de France.

    A ceux-là s’ajoutent des témoignages directs de victimes ou de leurs proches, que Désarmons-les vérifie. En effet, toutes les victimes ne figurent pas dans ce recensement non exhaustif, explique Ian : « S’il n’y a qu’une photo, on n’en fait rien. Soit on retrouve la personne et on la contacte. Soit la personne ou ses proches se manifestent et on vérifie auprès d’eux, en leur demandant de nous fournir des preuves de leur récit. Comme on bosse avec des medics, on sait distinguer si une blessure a été causée par une grenade ou un lanceur de balles de défense. » Le collectif ne compte pas les bleus ou les blessures légères.
    « 200 signalements »

    Priorisant la gravité des blessures comme critère pour ce décompte, Libération n’a pour l’instant pas noté toutes les intentions de plaintes qui devraient être déposées pour ces 82 blessés. Au micro de la matinale de France Inter, Eric Morvan, le patron de la Direction générale de la police nationale, indiquait vendredi que « l’IGPN a reçu sur sa plateforme 200 signalements et elle est aujourd’hui saisie par l’autorité judiciaire de 78 dossiers ».

    Une procédure qui n’est pas toujours envisagée par les victimes. A l’image d’Alexandre, coupé au-dessous de l’œil par un projectile lancé par la police en fin de manifestation à Lyon samedi dernier. « J’y ai pensé, mais si je le fais, je pense que je passerai par un avocat. Je n’ai pas envie de me retrouver face à quelqu’un qui ne prendra pas ma plainte », confie-t-il à Libération. Pourtant, il n’est pas nécessaire d’être assis face à un policier pour signaler un abus à la police des polices. « On a une plateforme en ligne de l’IGPN, où tout citoyen peut faire un signalement », rappelle Beauvau.

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