city:nuremberg

  • Les effets de Nuremberg sur la question raciale aux Etats-Unis
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/080619/les-effets-de-nuremberg-sur-la-question-raciale-aux-etats-unis

    Les États-Unis ont joué un rôle essentiel dans la conception du procès de Nuremberg en 1945. Ce procès fut plus tard utilisé en Amérique dans le combat judiciaire pour les droits civiques et contre la guerre au Vietnam, ce que voulaient pourtant éviter ses concepteurs. Dans un ouvrage très sérieux, l’historien du droit et sociologue Guillaume Mouralis nous ouvre « les coulisses et la machinerie de Nuremberg ».

    #ESSAIS #En_attendant_Nadeau,_états_unis,_race,_Nuremberg

    • Comment pourtant ne pas saisir ce qui est à l’œuvre dans la déclaration, le 25 juillet 1945, soit trois mois avant l’ouverture du procès, de Robert H. Jackson, procureur général des États-Unis et chargé par le président Truman de préparer le procès : « La manière dont l’Allemagne traite ses habitants ou dont tout autre pays traite ses habitants n’est pas plus notre affaire que ce n’est celle d’un autre gouvernement de s’interposer dans nos problèmes » ? Rétrospectivement, cela saute aux yeux. Le message est sans ambiguïté : la répression des crimes commis pour des raisons raciales par le Troisième Reich ne devait en aucun cas servir à remettre en question l’ordre racial qui prévalait au même moment aux États-Unis. C’est cette contrainte, disséquée par Guillaume Mouralis, qui est à l’origine de la définition « corsetée » du crime contre l’humanité adoptée en 1945 et qui est le point fort de son étude. Non que des auteurs américains ne l’aient pas relevée auparavant, ils sont d’ailleurs largement cités, mais parce que, sans doute grâce à sa position d’extériorité, Mouralis a un regard comparatif plus large – un peu à la manière, d’ailleurs, du documentaire filmique, sur le même sujet mais avec une autre approche, de Marcel Ophuls, The Memory of Justice (1976), auquel il est fait plusieurs fois référence. Les deux derniers chapitres du livre montrent l’usage qui a pu non sans mal être fait de Nuremberg par les mobilisations afro-américaines, puis par les militants contre la guerre au Vietnam, et ce en dépit de toutes les précautions de ses acteurs américains.

      https://www.en-attendant-nadeau.fr/2019/06/15/nuremberg-etats-unis-mouralis

  • Quand la firme Bayer achetait « des lots de femmes » à Auschwitz | Tribune Juive
    http://www.tribunejuive.info/histoire/quand-la-firme-bayer-achetait-des-lots-de-femmes-a-auschwitz

    Sous le régime nazi, Bayer, alors filiale du consortium chimique IG Farben, procéda à de nombreuses expériences médicales sur des déportés qu’elle se procurait dans les camps de concentration.

    Voici des extraits de cinq lettres adressées par la Maison Bayer au commandant du camp d’Auschwitz, publiées dans le numéro de février 1947 du Patriote Résistant.

    Les lettres, trouvées à la libération d’Auschwitz par l’Armée rouge, datent d’avril-mai 1943.

    Première lettre :
     » En vue d’expérimenter un soporifique, vous serait-il possible de mettre à notre disposition quelques femmes et à quelles conditions, toutes les formalités concernant le transfert de ces femmes seront faites par nous. »

    Deuxième lettre :
     » Nous accusons réception de votre lettre. Considérant le prix de 200 marks exagérés, nous offrons 170 marks par sujet, nous aurions besoin de 150 femmes. « 

    Troisième lettre :
     » D’accord pour le prix convenu. Veuillez donc faire préparer un lot de 150 femmes saines que nous enverrons chercher très prochainement. « 

    Quatrième lettre :
     » Nous sommes en possession du lot de 150 femmes. Votre choix est satisfaisant quoique les sujets soient très amaigris et affaiblis. Nous vous tiendrons au courant du résultat des expériences. « 

    Cinquième lettre :
     » Les expériences n’ont pas été concluantes. Les sujets sont morts. Nous vous écrirons prochainement pour vous demander de préparer un autre lot. « 

    IG Farben, le consortium de Bayer, a également fournit aux nazis le Zyklon B utilisé dans les chambres à gaz, et a massivement exploité la main-d’œuvre concentrationnaire dans ses usines.

    Condamnée pour crimes contre l’humanité à Nuremberg, puis à la dissolution, IG Farben possède toujours un statut juridique, malgré son démantèlement entre les sociétés Bayer, BASF et Hôchst.

    Et maintenant, à quand le Nuremberg du capitalisme ?

    httpv ://youtu.be/lvxRhg5gAEE

    Yannis Youlountas
    Sources :
    http://www.cbgnetwork.org/163.html
    et http://bellaciao.org/fr/spip.php?article152015

    À pleurer !!!!

    #Bayer

  • Stolpersteine in Berlin | Orte & Biografien der Stolpersteine in Berlin
    https://www.stolpersteine-berlin.de/biografie/8744


    Réponse à https://seenthis.net/messages/779205

    Eva Salinger
    VERLEGEORT Torstrasse 83
    BEZIRK/ORTSTEIL – Mitte
    VERLEGEDATUM 21.02.2019

    GEBOREN 21.08.1899 in Laskownica
    ZWANGSARBEIT Fabrikarbeiterin bei Pertrix Batteriefabrik
    DEPORTATION am 29.10.1941 von Berlin nach Lodz / Litzmannstadt
    WEITERE DEPORTATION am 04.05.1942 nach Chelmno / Kulmhof
    ERMORDET 04.05.1942 in Chelmno / Kulmhof

    Suite aux changements de nom consécutifs l’adresse Lothringer Straße 31est aujourd’hui situé à Torstraße 83 : Schönhauser Communication (ca. 1770-1832), Wollankstraße (1832-1873) , Lothringer Straße (1873-1951), Wilhelm-Pieck-Straße (1951-1994) , Torstraße (à partir de 1994)

    En l’exploitant dans son usine d’accumulateurs Pertrix la famille Quandt forcait Eva Salinger et plein d’autres a contribuer à son patrimoine. Avec ceci les Quandt sont denvenus la plus riche famille allemande d’aujourd’hui. La famille Quandt est surtout connue pour sa marque BMW . Pendant la guerre les batteries Pertrix se trouvaient dans chaque appareil militaire allemand. Pour le moment il n’y a pas de document qui explique pourquoi les bombardiers alliés évitaient systématiquement les usines Pertrix lors des bombardements des villes avoisinantes.On ne sait pas si les usines Pertrix ont été épagnées par hasard ou parce que les alliés avaient prévu de se servir de cette industrie moderne. On sait par contre que des négotiations sur le moment et l’endroit d’actions militaires alliés ont eu lieu en Suisse entre des émissaires du ministère de l’aviation allemand et des officiers alliés. S’il y a des traces écrites de ces entrevues dans les archives ils sera encore longtemps difficile dy accéder.

    Il se trouve qu’après la guerre les Quandt n’ont jamais été inquiétés. Ils ont vite commencé à vendre des batteries à l’armée britannique. Malgré les demandes officielles américaines l’adminstration britannique n’a jamais envoyéau tribunal de Nuremberg les documents requis sur les Quandt . Blanchis de tout soupçon Günther Quandt et ses fils ont pu garder leur patrimoine entier dont 80 millions de Dollars en 1946. Sans perdre du temps dans la case prison les Quandt ot pu repartier dans la corse au profit avec plusieurs longueurs d’avance sur les autres crminels de guerre principaux, à savoir les Flick, Krupp et managers de IG Farben.

    La mère du premier fils de Günther Quandt était Magda Goebbels. Le mariage de son ex avec le ministre de la propagande facilitait le dévelopIlpement des relations d’affaires des Quandt avec l’état nazi. On peut dire sans réserve que la fortune des Quand est le fruit direct des l’expolitation et de l’assassinat de dizanes de milliers de travailleurs esclaves.

    Das Schweigen der Quandts
    https://www.youtube.com/watch?v=l9hNjmJxc0U

    Quandt (Familie)
    https://de.wikipedia.org/wiki/Quandt_(Familie)

    Quandt ist der Name einer deutschen Industriellenfamilie. Ihr Vermögen wurde 2007 auf 20 Milliarden Euro geschätzt. Die als öffentlichkeitsscheu geltenden Quandts nehmen aktuell (2014) mit 31 Mrd. € den Spitzenplatz auf der Liste der 500 reichsten Deutschen ein.

    Nürnberger Prozesse – Wikipedia
    https://de.wikipedia.org/wiki/N%C3%BCrnberger_Prozesse#Die_zw%C3%B6lf_Nachfolgeprozesse

    Binnen drei Jahren fanden in der amerikanischen Besatzungszone und vor amerikanischen Militärgerichten zwölf weitere große Prozesse gegen NS-Kriegsverbrecher statt. ...

    Angeklagt waren insgesamt 185 Personen:

    39 Ärzte und Juristen (Fall I und III)
    56 Mitglieder von SS und Polizei (Fall IV, VIII und IX)
    42 Industrielle und Manager (Fall V, VI und X)
    26 militärische Führer (Fall VII und XII)
    22 Minister und hohe Regierungsvertreter (Fall II und XI)

    Subsequent Nuremberg trials - Wikipedia
    https://en.wikipedia.org/wiki/Subsequent_Nuremberg_trials

    Flick Trial
    https://en.wikipedia.org/wiki/Flick_Trial

    IG Farben Trial
    https://en.wikipedia.org/wiki/IG_Farben_Trial

    Krupp Trial
    https://en.wikipedia.org/wiki/Krupp_Trial

    #Berlin #Prenzlauer_Berg #Torstraße #Lothringer_Straße #histoire #nazis #BMW #Stolperstein

  • #Venezuela : devant ce qui est déjà présenté comme une période de #transition, prolifèrent les éditoriaux et les libres opinions dans El Nacional, principal quotidien d’opposition (uniquement en ligne)

    Le #Plan_País, programme pour accompagner la transition, présenté par Juan Guaidó le 31 janvier. On notera, en bonne place, le concept central d’#empowerment qui trahit au moins le lieu d’élaboration dudit programme

    Opinemos todos : Plan País y la Venezuela que viene
    http://www.el-nacional.com/noticias/columnista/opinemos-todos-plan-pais-venezuela-que-viene_269161

    Ya lo habíamos mencionado en las semanas precedentes, la transición que vive Venezuela es un momento clave para determinar la clase de país que queremos ser en el futuro y allí necesitamos la opinión y participación de todos. Enero de 2019 podrá ser recordado como el mes que trajo de vuelta el optimismo, pero vale reflexionar sobre el acaparamiento de la opinión intelectual, y es que pareciera que solo podemos decir lo que conviene políticamente en este momento, lo que, si bien algunos lectores lo considerarán acertado en vista de la delicada situación de nuestro país, no podemos olvidar que la asfixia hacia a la libertad de opinión es precisamente una de las cosas que hemos criticado al chavismo. Cada venezolano en cada rincón del territorio ha tenido una vivencia diferente estos últimos 20 años, sería una pena que un grupito pretenda monopolizar el contenido de las leyes, de los proyectos nacionales y de lo que podemos y no podemos decir de todo ello. Ya sabemos que el problema en Venezuela no es jurídico, pero si de verdad aspiramos a restablecer un orden constitucional y un Estado de Derecho, tenemos que actuar en consecuencia y ello implica respetar las reglas jurídicas –al menos desde ahora–, la supremacía constitucional y el derecho internacional, sería una paradoja restablecer el orden jurídico si todo lo queremos resolver a lo politiquero, es decir, como convenga en el momento.

    Plan País
    El presidente interino de Venezuela, Juan Guaidó, presentó el pasado 31 de enero de 2019 un proyecto denominado Plan País, la Venezuela que viene, donde primero se hace un recuento de cómo llegamos al lugar donde estamos, donde se destacan las políticas fallidas del chavismo, la corrupción, la inexistencia de poderes públicos independientes, para luego proponer cómo salir de esto.

    Tiene que alegrarnos saber que ya se está trabajando por una mejor Venezuela y aunque sean necesarios varios años de trabajo duro para volver a estar como estábamos hace 20 años, no cabe duda que es mucho más inspirador levantarse por la mañana sabiendo que el país donde vives está evolucionando.

    El texto del plan parte de un Estado que esté al servicio de la gente, donde se respetan los derechos, con políticas eficientes y que garantice condiciones para que la sociedad pueda desenvolverse libremente. Luego se hace énfasis en el ciudadano “empoderado”, haciendo referencia a los mecanismos de mercado, las libertades económicas, una política social solidaria y la reinserción en el concierto de las naciones libres. La parte económica es la más significativa porque desde allí se construirá todo lo demás, en consecuencia, se plantean como medidas a corto plazo: estabilizar la economía, acceder a la banca multilateral, levantar controles y medidas arbitrarias, controlar la inflación, promover la inversión internacional, etcétera.

    • Ici, sur le modèle de l’après Deuxième Guerre Mondiale, c’est bien d’avoir un Plan Marshall (Plan País), mais il ne faut pas oublier Nuremberg…
      On appréciera ici la modération du propos qui attribue exclusivement la dévastation des villes européennes aux bombardements sans freins de la Luftwaffe

      Plan País, la justicia posdictadura
      http://www.el-nacional.com/noticias/columnista/plan-pais-justicia-posdictadura_269141

      Un modelo real para Venezuela
      La feroz actuación del Ejército de Adolf Hitler dejó al planeta bañado en sangre y a Europa en un estado de destrucción tal, que ciudades enteras quedaron en ruinas humeantes por los incesantes bombardeos de la Luftwaffe, la aviación militar alemana, que con los presos de campos de concentración cubría sus necesidades de mano de obra para fabricar sus aviones y repuestos. En 60 millones de seres humanos se ha calculado el número de víctimas de aquel diabólico episodio que dejó al planeta bañado en sangre.

      El Plan Marshall
      Derrotado Hitler se planteó la necesidad de atender dos requerimientos fundamentales:
      1) Posibilitar la vida de millones de seres humanos que sobrevivieron al horror, actividad que requería reconstruir las ciudades que quedaron en escombros, y
      2) Hacer justicia a los autores de aquella tragedia.
      Para ambos objetivos, Estados Unidos implementó un programa al que destinó 13 millardos de dólares: el conocido Plan Marshall con el que se hizo posible lo primero. Para el otro objetivo también Estados Unidos logró concretar una propuesta para formar una estructura jurídica en la cual convinieron los países que actuaron aliados para enfrentar a Hitler, y así llevó a Francia, Inglaterra y a la Unión Soviética a promulgar el Estatuto del Tribunal Militar Internacional de Núremberg.

      Y se hizo justicia
      El 8 de agosto de 1945 se firmó en Londres la carta creacional del Tribunal Militar Internacional para enjuiciar a los principales criminales de guerra del Eje Europeo, y en un proceso de 14 meses dictó sentencia contra 21 acusados, de los cuales 12 tuvieron pena de muerte en la horca, otros tuvieron cadena perpetua y también hubo condenas por 10 y 20 años de cárcel. Los nazis de rangos menores fueron enjuiciados posteriormente en sus respectivos países y sobre ellos recayeron similares condenas.

    • Là, un débat avec arguments légaux et constitutionnels pour justifier le mouvement en cours…
      (un peu dur à suivre, car les observateurs (et les médias) ont largement passé sous silence la situation de double pouvoir : 2 pouvoirs législatifs, AN et Constituante et 2 Conseils constitutionnels, TSJ en exil et TSJ

      ¿Rebelión ?
      http://www.el-nacional.com/noticias/columnista/rebelion_269355

      ¿Rebelión?
      Es un derecho de los pueblos oprimidos, contesta Rodolfo García en una conferencia del profesor Sergio Fabrini. Depende de lo que comprendamos por derecho, pero, también, por oprimidos. Manuel Subero arguye que en la Alemania nazi todo ciudadano adquirió la cualidad para rebelarse, pues se le convirtió en siervo, feudatario o vasallo. La rebelión es no observar la obediencia formalmente debida cuando deviene en ilegítima, amoral y hasta delictual.

    • Enfin, le panier de crabes des « vainqueurs ». On notera la comparaison du chavisme avec les Khmers Rouges…

      J’arrête l’extrait du texte à la maxime évoquée par Joffre à propos de la bataille de la Marne (les États-uniens l’attribue à Kennedy). Texte rempli de vocabulaire spécifiquement vénézuélien,…

      El sempiterno pescueceo político
      http://www.el-nacional.com/noticias/columnista/sempiterno-pescueceo-politico_269126

      Decíamos en días pasados que si algún día el régimen llegaba a su fin sería fundamentalmente por las acciones del gobierno americano, del secretario general de la OEA y de nuestros países vecinos, los cuales estaban hasta el gorro de la desestabilización regional que ha causado esa especie de Jemeres Rojos que son los chavistas; que si hubiera sido por la estricta acción de algunos de nuestros destacados líderes políticos seguiría la guachafita ad infinitum. Muestra de lo acertadas de dichas afirmaciones es lo que está sucediendo actualmente en los círculos políticos del país. Todavía no se ha derrotado definitivamente al régimen y ya son muchos los que pescuecean atribuyéndose el triunfo y peleándose por cargos en el futuro gobierno. Con estas muestras de triunfalismo bobalicón y evidente miopía política, parece mentira que todavía haya algún ingenuo que se sorprenda por la cantidad de años que hemos estado sometidos a la coacción arbitraria de la camarilla gobernante.

      Dicen que la derrota siempre es huérfana y que el triunfo suele tener más de un pretendiente, lo cual parece ser cierto también esta vez. En este momento en que se avizora un nuevo porvenir, después de dos décadas de continua humillación, son muchos los que se sienten dueños de las acciones que nos han situado en el punto en el que nos encontramos actualmente.

  • https://www.project-syndicate.org/onpoint/our-increasingly-fascist-public-discourse-by-jason-stanley-2019-0

    https://www.youscribe.com/BookReader/Index/3035597/?documentId=3424008

    Si vous adaptez ce concept de fascisme aux situations d’aujourd’hui ,telle l’immigration, vous saurait que le fascisme ouvre la voie à un extrémisme . L’Italie des 5 stars est dans ce cas de figure . Et puis la langue du troisième Reich avait réussie pour un temps mais elle continue à réussir aujourd’hui dans tous les pays arabes et en particulier au Maroc, Algérie, Égypte , pour la simple raison que cette langue trouve un terrain fertile qui n’est rien d’autre que l’illettrisme de tout un peuple . Aujourd’hui au Maroc cette langue est devenue une politique de l’État comme en Algérie, en Égypte...appelée le dialecte du ’’bergague’’ ,qui s’exprime par un ostracisme, le favoritisme des ethnies minoritaires... qui engendre un autre fascisme des minorités sur la majorité (au Maroc se sont les soussis et touarègues sur l’ensemble de la population) qui engendre donc un extrémisme comportemental .

    Il ne faut pas oublier que Hitler était élu du peuple allemand et donc une démocratie qui a fait apparaître ce fascisme hitlérien et qui a pris forme dans un extrémisme à outrance.

    Les phénomènes similaires sont ,aujourd’hui, dans les 4 coins du monde. Et aucun pays ou nation ne peut être épargné de ce fascisme politique qui prend racine dans la vie sociétale de tout un peuple ; partout dans les secteurs privés et dans les secteurs publiques et j’ajouterai même chez les sans abris , les chômeurs... et même dans les situations de guerres larvée comme en Syrie ou en Libye,...ou encore en Égypte de Sissi .

    Et il est vrai que le mensonge ,la propagande ...sont les instruments de base de cette idéologie car se sont des idées qui s’accumulent et qui donne naissance à un fascisme ,du moment que le citoyen lambda ,un quidam , ne peut faire la différence entre une guerre et une paix , puisque les dictateurs en place font miroiter cet illusionnisme qui permet de dire que le citoyen est en paix du moment qu’il respecte les prorogatifs de l’Etat en place, du régime en place. Donc c’est la force de Coriolis qui donne l’impression c’est le monde qui se déplace et pas le passager. Pendant la seconde guerre mondiale les allemands qui supportaient le troisième Reich croyaient vivre en paix, comme ce fut le cas des français sous occupation allemande ...il y va donc de soi que se ont les petits mots qui forge les esprits et par voie de conséquence les idées destructrices du monde ou ,tout de moins ,déstabilisatrice de tout un peuple.

    Et pour exemple, le racisme et la xénophobie en Europe comme aux USA se déclenchent d’une insulte à l’égard d’un étranger, d’un sans abris,...et vite les gens la prennent pour argent comptant ; tout le monde croit car il signifie un ostracisme .

    Il est vrai d’un autre côté l’Italie qui veut expulser pus de 500.000 de marocains, algériens,égyptiens,..chez eux est une franchise qui ne peut être considéré comme un fascisme politique puisqu’il est transparent et aide à une évolution des pays d’origine au niveau de la démocratie et de la création d’emploi chez eux avec l’aide financière des italiens .

    Ce genre de fascisme n’est pas à comparer avec celui de Mussolini ou de Hitler qui n’avait pas hésiter à créer des centres de concentrations et des juifs,des Roms,des communistes,...et de chercher d’autres juifs au Maroc,...pour les envoyer aux camps de concentrations. Cela nous permet d’expliquer que les mots ont une extension et des actes concrets qui peuvent naître de ce fascisme qu’on croit être cerné et contenu.

    Par voie de conséquence, on ne peut parler ou de dater une rhétorique fasciste . Puisque Trump comme d’autres contiennent en eux-mêmes des surdoses de ce fascisme et l’extension est la création des murs pour empêcher les immigrés de l’Amérique latine, accompagnés aussi des éléments de DAESH ...et que sais-je ? Donc il s’agit d’une conception , développée par le monde politique mais aussi économique et de toute une société.

    Et puis, les mots sont toujours les mêmes depuis la civilisation grecque, la civilisation romaine, la civilisation arabe et aussi chez les juifs qui les utilisent à travers les lobbys . Et ces mots sont vendus aux pouvoirs dictatoriaux arabes en place dont l’exercice se base sur la populace et donc des pauvres citoyens qui contrecarrent d’autres pauvres citoyens , des dissidents politiques par exemple.

    Je me permets de donner un exemple plus explicatif de ce genre de comportement ; la populace constitue le dénominateur commun et donc ,par voie de conséquence ,toute propagande doit être comprise dans la petite vision , philosophie de cette populace qui constitue plus de 98% au Maroc, Algérie, Égypte...les gens ont un comportement fonction de leur propre interprétation des choses ;une sorte de correspondance très limitée, qui se résume par ’’vous faites cela ,c’est donc vous êtes ainsi’’ et à partir de cette donne toutes les manipulations sociétales couleraient de l’eau de source, compris donc par tout un peuple .

    Donc pour s’y faire, en cas d’application sur les intellectuels, les dissidents politiques, les militaires, les policiers,....il y a donc des fiches préétablies par la police mais surtout par cette force parallèle à la police(’’bergague’’) sur le comportement des citoyens et donc il suffit de cadrer et de donner une certaine interprétation des comportements ou des tics pour que ’’les mouches’’ envahissent l’espace des intellectuels, des dissidents....donc finalement, se sont des citoyens qui s’entre-attaquent de là découle un fascisme politique qui banni les victimes et crée une situation déstabilisante que les pouvoirs dictatoriaux comme les politiques dans les pays dits démocratiques en profitent .

    En France Lepen veut exploiter le mouvement des gilets jaune en propageant un certain fascisme léger ,au même titre que Melanchon de gauche qui contrecarre Lepen ,mais le mouvement en lui même ,prend une dimension de plus extrémiste car il banni les immigrés , les étrangers, les sans abris ….

    l’extrême droite comme l’extrême gauche s’anéantissent au niveau du vocabulaire et au niveau de la propagande ciblée. Et il y va de soi, c’est le peuple qui tranche selon sa compression des mots et leurs applications au niveau de la dignité humaine. D’abord. Hitler faisait marcher l’argument sur l’occultation de la victoire allemande de 1918, par les autres puissances et donc il se présente comme quelqu’un qui peut rendre la dignité aux allemands ;dans Mein Kampf , Hitler ne cachait rien de ces attentions et était approuvé par Goering , Goebbels , Himler,Hess...tout un État major du troisième Reich.

    Les allemands de 1934 ont voté pour ce fascisme hitlérien défendu par la classe ouvrière et toute la classe moyenne allemande . De ce fascisme politique des mots choisis, a donné naissance à un extrémisme de droite au détriment d’un extrémisme de gauche issue de Moscou et de la révolution bolchevique. Comme quoi le fascisme s’exprime à droite comme à gauche et que le peuple ,dans cette démocratie est celui qui tranche .

    Et c’est pour cette raison, les politiques en Europe se sont dressés contre toute tentative de l’extrême droite, en particulier en France où JM Lepen aurait gagné les élection de 2001 contre Chirac ou encore Marine Lepen contre Macron.

    Et l’erreur de ces politiques est de ne pas avoir une conscience politique et donc l’existence d’un comité d’éthique car le peuple français a été spolié par le nombre d’abstention, par les bulletins blancs, par d’empêcher le peuple français de s’exprimer librement. Et puis une élection présidentielle ,en théorie(pour être juste),ne pourrait être valider que si le taux de participation dépasse les 50% au moins, qui représente un français sur deux si ce n’est plus de 89% ,car il s’agit de la destinée de tout un pays .

    Afin d’éviter tout dérapage,qui permet ce genre d’idiotie politique, des non chevronnés politique . Il me semble pour être court , tous les politiques dans l’exécutif devraient être passible d’un Nuremberg , car si le fascisme l’emporte c’est que le peuple est fasciste et dont les raisons sont énormes , à commencer par l’exclusion et la non dignité d’un peuple . Il y va donc de soi , tous les ’’zbirs’’ devraient être jugés afin de garantir un seuil de démocratie.

    La violence n’est plus,aujourd’hui, le leitmotiv des fascistes , des extrémistes. À l’exemple aujourd’hui au Maroc, Algérie, Égypte et dans tous les pays arabes ,les’’zbirs’’ qui sont des bergagues traitent les citoyens avec des fiches qui contiennent et le comportement des citoyens et leurs tics...et à partir de cette donne les fascistes qui sont les régimes en place, trouve de quoi faire peur , de faire endurer la crainte, ….exemple au Maroc,depuis que Zefzefi a écopé de 20 ans de prison ferme, personne dans le Rif ne pouvait manifester, de même dans les autres régions du Maroc. L’objectif des fascistes est toujours le même mais seuls les moyens diffèrent d’une époque à une autre ; celle de Napoléon à Hitler à Tito à Sissi et j’en passe !!!

    Il est effectivement vrai, que le fascisme se base sur le groupe et comme je l’ai dit plus haut sur l’état d’esprit bas de la populace . En démocratie comme en dictature, il faut une base populaire pour que l’influx nerveux puissent circuler tranquillement. Il est un fait sans l’équipe soudé de Hitler le troisième Reich aurait été de passage de même en Italie de Mussolini, de même en Espagne de Francisco Franco,...et aujourd’hui Sissi et les autres dictateurs et les autres dits démocrates ; c’est l’effet effervescent d’un peuple qui penche vers l’un ou l’autre système. Et c’est toujours le peuple qui est tortionnaire ou démocrate ,car pour la simple raison, le milieu de culture qui est la société est favorable ou non au fascisme politique, sociétal,...

    Pour rester dans la sobriété du langage , les mots utilisés par les politiques sont de nature à transformer une pseudo réalité ou une réalité préfabriquée à un concret qui n’est rien d’autre qu’un pouvoir exécutif. Je mets en exergue le gouvernement italien pendant la période électorale et maintenant ,quelques mois après son installation. L’Italie s’aligne au groupe de visgrad et met en accusation la France et par voie de conséquence l’union européenne sur son supposé,laxisme vis-à-vis des immigré. Et donc de la coupe aux lèvres, les mots d’autre fois ne servent pratiquement à rien si ce n’est à la période même des élections.

    Les américains sont dans le même cas de figure, qu’ils soient des démocrates ou des républicains.

    Par ailleurs la volatilité des mots sont selon les circonstances et selon la situation économique du moment. Pour exemple, il y a plus de 11 millions d’immigrés aux USA et, les américains disputent leur job , il y va donc de soi, que les politiques hausse le ton, verbalement, en choisissant des mots chocs pour aplanir la situation sociétale américaine. Autant que les républicains traitent les immigrés des sauvages et des chômeurs des fainéants et des sans abris des incapables et qui comptent sur l’assistanat de l’État autant que les démocrates traitent ce monde des humains qu’il faut respecter et les républicains comme des politiques qui applique la suprématie des blancs sur les autres couleurs qui sont en général des immigrés ,des chômeurs de longue date,des sans abris...en France ,Marine Lepen les traite comme ’’des bougnoules’’ alors que Melanchon les traite comme des pauvres,sans connotation, et que l’État français doit les assister...

    Il me semble que l’idée profonde de Fave est de faire le parallèle entre l’antiracisme et la discrimination raciale . Car pour s’y faire , on ne fait pas d’omelette sans casser d’œuf. Il faut dénoncer l’antiracisme en tant que doctrine pour essayer de donner une issue à la discrimination raciale car les protagonistes sont au fond d’eux mêmes des racistes convaincus pour comprendre les méfaits du racisme et comment cela se forme dans la société ;en général ceux qui ont souffert qui savent comment alimenter le racisme pour avoir de quoi faire dans leurs organisation antiraciste et comme doctrinaire . Je me souviens à une époque ou la gauche était au pouvoir,eh bien, c’est avec ces politiques dits de gauche, que j’ai eu des difficultés car ils savaient comment vous sauver et en même temps comment vous plonger dans des difficultés. En effet,il s’agit d’un non sens politique et en même un savoir faire du langage pour jouer sur ces cordes sensibles...

    Il faut distinguer chez les fascistes la guerre est la paix ou encore l’antiracisme est le racisme...car la compréhension est plus particulière ,comme je viens de l’expliquer sur le racisme des politiques de gauche en France. Mais d’une façon plus substantielle, les fascistes jouent ce genre d’illusion qui parfois peut atteindre des dimensions autres, par exemple le dilemme de la révolution française’’si vous n’êtes pas avec nous, c’est que vous êtes contre la révolution’’. Ici c’est dit ,en toute transparence mais au niveau sociétal et politique , il y a un non dit ; il faut déduire....

  • 2017Le procès de Nuremberg dans Gallica | Le blog de Gallica
    https://gallica.bnf.fr/blog/21042017/le-proces-de-nuremberg-dans-gallica
    Archives : https://gallica.bnf.fr/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&collapsing=disabled&rk=21459;2&

    Les Actes du Procès de Nuremberg sont désormais en ligne sur Gallica. Premier et principal des treize procès à s’être tenus après la Seconde Guerre mondiale, il est à l’initiative du tribunal militaire international. Revenons aujourd’hui sur ce procès hors du commun.

  • Le site Lundi Matin a publié, ce 8 octobre 2018, un texte du même Serge Quadruppani, ” Berlin 1933 vu de la Méditerranée 2018″. Un texte qui parle de Raymond Aron, du génocide des Juifs par les nazis, sur ce ton paisible et semi-mondain de la controverse entre gens de bonne compagnie, en l’occurrence, avec un autre éditorialiste, Daniel Schneidermann.

    A part dans une sphère politique bouffée jusqu’à l’os par l’antisémitisme, où pourrait-on imaginer qu’un militant honnête, qui se serait corrompu avec Robert Faurisson en connaissance de cause, mais aurait finalement eu des regrets et de la honte, puisse de nouveau et comme si de rien n’était, disserter sur la Shoah et les mauvaises analyses des autres ?

    A part dans une sphère politique dévorée par sa perversité totale, où ce genre de publications par un collectif peut-il susciter autre chose que la rupture la plus définitive et la plus visible qui soit ?

    Depuis des dizaines d’années, les pro-négationnistes de gauche tentent de maintenir l’existence de cette sphère là, de cet astre mort toujours renaissant, qui pourrit et salit sans fin les idées révolutionnaires et les mouvements sociaux. Les cycles s’enchainent et la litanie des monstres dont accouche notre camp : Rassinier, La Vieille Taupe, et Garaudy et Dieudonné…

    A propos des racines et des excroissances du négationnisme - Lignes de crêtes
    https://www.lignes-de-cretes.org/a-propos-des-racines-et-des-excroissances-du-negationnisme

    « Je ne prends pas la défense de l’Allemagne. Je prends la défense de la vérité (…) »

    C’est par ces mots que s’ouvre le premier pamphlet de littérature négationniste publié en France, Nuremberg ou la Terre Promise, en 1947.

    A l’époque, peu de lecteurs prendront la phrase au sérieux, son auteur Maurice Bardèche, beau-frère de Brasillach ayant entamé depuis l’exécution de celui-ci une entreprise de réhabilitation du nazisme et de la collaboration française sans équivoque, qui l’amène immédiatement à se lier avec l’ensemble des nazis encore actifs dans l’Europe de l’immédiate après-guerre.

    Soixante-dix ans après, cependant, la posture d’objectivité de Bardèche, aussi grotesque soit-elle, est adoptée par ses héritiers avec un immense succès.

    Hormis Vincent Reynouard, qui se dit ouvertement néo-nazi, la plupart des négationnistes et tous leurs soutiens se prétendent totalement neutres vis à vis du nazisme, et même pour beaucoup ses opposants. Dans le débat public, le négationnisme ne s’impose pas par une défense ouverte de ses thèses (de fait, très peu de gens parmi ceux qui défendent Faurisson connaissent les « arguments » qu’il invoque pour nier les chambres à gaz), mais toujours par le biais de débats sur la liberté d’expression ou la liberté de recherche historique soi-disant opposée à la main mise de l’Etat sur l’Histoire qu’incarneraient les lois qui pénalisent l’expression des thèses négationnistes. Les négationnistes seraient des chercheurs de vérité.

    C’est le long aboutissement d’un combat fasciste pour dépolitiser l’image du négationnisme. La dépolitisation est ce processus par lequel le négationnisme parvient à apparaître dans le débat public comme une idéologie ou une démarche historique ou militante pas forcément liée à l’extrême-droite.

    Ce combat a commencé par la mise en avant de certains parcours plutôt que d’autres : ainsi Bardèche, premier négationniste publié avec un tirage d’importance est généralement mis au second plan des récits négationnistes sur l’histoire de leur courant.

  • A Toronto, Michael Moore célèbre la résistance à Donald Trump
    https://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/09/07/a-toronto-michael-moore-celebre-la-resistance-a-trump_5351563_3476.html

    Le réalisateur a présenté « Fahrenheit 11/9 », brûlot politique qui assimile le président américain à Adolf Hitler.

    https://youtu.be/7oG4tWM4MQU

    Il n’y a pas de raison pour que le Festival de Toronto, dont la 43e édition a commencé le 6 septembre, se distingue du reste de l’Amérique du Nord – et du monde. Donald Trump règne en maître absolu sur les ­conversations, et pour l’une des soirées d’ouverture – celle de la section documentaire – sur l’écran.

    Michael Moore a présenté ­Fahrenheit 11/9 (le 9 novembre 2016, les médias américains ont admis la victoire de Donald Trump sur Hillary Clinton), ­un pamphlet colérique, sincère et roublard, divaguant et provocant – un retour à la manière de son plus grand succès, Fahrenheit 9/11.

    Le film de Michael Moore est à l’avant-garde d’une série de films politiques américains, documentaires ou fictions attendus au long du festival. Dans la première catégorie, on trouve les films de deux autres grandes figures du genre, que tout – méthode, style et inclinations politiques – oppose : Frederick Wiseman a filmé une petite ville au milieu des « flyover states » (les Etats qu’on ne fait que survoler) dans Monrovia, Indiana, pendant qu’Errol Morris a tenté de comprendre l’ancien conseiller du locataire de la Maison Blanche Steve Bannon dans American Dharma, déjà présenté à Venise. Les dirigeants du festival se demandent si le politicien d’extrême droite s’invitera à Toronto comme il l’a fait sur le Lido, ce qui pourrait provoquer quelque ­agitation dans une ville plutôt à gauche.

    Côté fiction, on a déjà vu ­Monsters and Men, de Renaldo Marcus Green, qui examine en un récit éclaté les conséquences de la mort d’un ancien combattant afro-américain tué par la police de New York et l’on attend, entre autres The Frontrunner, de Jason Reitman, dans lequel Hugh Jackman incarne Gary Hart, candidat démocrate à la Maison Blanche en 1988, défait par un scandale sexuel.

    Obsession de Trump pour sa fille

    De sexe, il en est question dans Fahrenheit 11/9, car Michael Moore fait sienne la fameuse phrase de Malcolm X : « Par tous les moyens nécessaires ».

    Dans la brillante série de montages qui ouvre son film, il aligne les interviews agressives d’Hillary Clinton par des journalistes mâles en superposant à l’image les accusations d’agressions sexuelles dont ces censeurs – Charlie Rose, Matt Lauer, Bill O’Reilly… – ont fait l’objet. Un peu plus loin, la succession d’images fixes ou animées ressassant l’obsession du président des Etats-Unis pour sa fille Ivanka.

    Après avoir établi sommairement et vigoureusement les raisons de la défaite d’Hillary Clinton (au premier rang desquelles l’hubris de ses partisans, dont on voit les plus célèbres, de Nancy Pelosi à Jay Z, annoncer son inévitable victoire) et celles pour lesquelles son concurrent n’aurait jamais dû mettre les pieds dans le bureau Ovale, Michael Moore prend la tangente. Il ne s’agit plus de dépeindre les turpitudes de Donald Trump ou les carences de l’appareil démocrate, mais de fouiller dans le terreau sur lesquels ces plantes se sont épanouies.

    COMME IL AIME À LE FAIRE, MICHAEL MOORE RETOURNE CHEZ LUI, À FLINT, MICHIGAN

    Comme il aime à le faire, le réalisateur retourne chez lui, à Flint, Michigan. La ville ravagée par la désindustrialisation de Roger et moi (1989) est devenue un enfer pour ses habitants, dont les enfants ont été condamnés à boire de l’eau empoisonnée, dont les bâtiments abandonnés sont devenus des cibles pour l’artillerie de l’US Army qui s’entraîne là au combat de rue.

    Chacun décidera si Michael Moore force le trait ou s’il se contente d’exprimer en termes simples des situations dont les hommes politiques aiment à dire qu’elles sont compliquées. C’est ce que fait un représentant républicain à la chambre de ­Floride, lorsque l’un des étudiants du lycée de Parkland, ravagé par l’irruption d’un tueur armé d’un fusil d’assaut, l’interroge sur sa position quant à la vente libre de ces armes. Il était inévitable que le réalisateur de Bowling for ­Columbine passe par le lycée ­Marjorie Stoneman et célèbre ses élèves militants. Car cette deuxième partie de Fahrenheit 11/9 prend la forme d’un tour des Etats-Unis de la résistance. En présentant son film, Michael Moore a revendiqué le terme, l’associant explicitement à la résistance en France sous l’occupation nazie.

    Montagnes russes militantes

    On a mieux compris cette assimilation en découvrant la troisième partie de son documentaire : elle compare systématiquement les Etats-Unis à l’Allemagne de Weimar et Donald Trump à Adolf Hitler. Le renfort d’historiens, d’un ancien magistrat au tribunal de Nuremberg ne suffit pas à muer cette comparaison en raison. A la fin de la projection, il suffisait de voir Michael Moore, entouré de lycéens de Parkland et de militants de Flint pour comprendre qu’il ne s’agit plus seulement de cinéma mais d’urgence politique, d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard.

    Il revenait à l’esprit l’un des ­innombrables faits énoncés ­pendant ces deux heures de montagnes russes militantes : depuis 1992, les démocrates ont remporté le vote populaire dans toutes les élections présidentielles, sauf en 2004. Quatre mois avant ce dernier scrutin, sortait le plus grand succès de Michael Moore, Fahrenheit 9/11.

  • Twitter was supposed to spread democracy, not Trump’s ravings | John Naughton | Opinion | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2018/aug/19/twitter-supposed-to-spread-democracy-not-trumps-ravings

    Here’s the $64,000 question for our time: how did digital technologies go from being instruments for spreading democracy to tools for undermining it? Or, to put it a different way, how did social media go from empowering free speech to becoming a cornerstone of authoritarian power?

    And then, one day, the internet arrived and the game changed. Suddenly, anyone could be a publisher. Every individual would be able freely to choose what to believe, with whom they would associate and where they would choose to direct their attention. The power of broadcast media would be attenuated. The public sphere could become a free “marketplace of ideas” in which good ideas would drive out the bad. Twitter seemed like the technological instantiation of this ideal: it promoted individual expression and helped to build social networks. Anyone could say anything (well, almost: there were always those vapid “community guidelines”). The first amendment ruled OK.
    Advertisement

    Trump’s capture of the presidency, says Turner, has comprehensively refuted the democratising promise of digital media. The key feature of authoritarian capture is the projection of the charismatic personality of the ruler. In an analogue era, that meant that the bodies or minds of his audience had to be brought together in one place so that he could work his hypnotic magic. Think Nuremberg rallies or regular speeches like the ones Goebbels used to transmit, via the inexpensive radio receivers he dispensed and also by loudspeakers in public places.

    Although Trump has used mini-Nuremberg-style rallies to great effect, he displays most ingenuity in using Twitter to project his charisma. Turner highlights two aspects of this. The first is the way he uses the medium to project his personality: the daft, tempestuous tweets that so infuriate liberals are taken by followers as a sign of his authenticity as a person. He’s “just being himself” – so unlike conventional politicians – and so claims the right to their attention and political support. The second significant aspect is that his tweets come as part of a follower’s twitterstream, interspersed with tweets from friends and a range of other sources. In that way, Trump uses the medium “to insert himself into the company of a user’s chosen conversation partners”, much as Franklin Roosevelt used his “fireside” radio chats during his presidency.

    Turner’s analysis of Trump’s ascendancy is as depressing as it is acute. He concludes that “authoritarian charisma is not medium-dependent. Nor are authentic individuality, the intimate social sphere, or flexible collaborative networks necessarily enemies of totalitarianism.” And it’s not clear what, if anything, can be done to improve things. Of course, Twitter could ban Trump, but with 53.8 million followers it’s unlikely to do that. Mainstream media could start ignoring Trump’s tweets, which effectively allow him to control their news agendas, but they won’t, because he’s good for clicks and circulation. And besides, the guy is, after all, the elected president of the United States. Which, in a way, neatly summarises the problem we’ve got.

    #Twitter #Trump #Fred_Turner

  • Journalism as Genocide
    http://www.thepolisproject.com/journalism-as-genocide
    https://i1.wp.com/www.thepolisproject.com/wp-content/uploads/2018/07/This-certificate-is-proudly-presented-to-2.png?resize=1000%2C563

    Rwandan cultural anthropologist Charles Mironko analyzed confessions of a hundred genocide perpetrators. His work confirms the thesis that hate messages in the media had a direct effect on the dehumanization of the population that was subject to persistent slander. Several months of this behavior, in the absence of credible reporting, conditioned the population to hate, and kill.

    Similarly, the tribunal held that the media – both newspaper and radio – “relentlessly, targeted the Tutsi population for destruction” and portrayed them as a “political threat”. The hate media essentially became the background score to the state’s dispensation of arbitrary authority, and the journalist became both the petty sovereign of the state and useful idiots. In this, it used a line of reasoning similar to the Streicher case at Nuremberg, where Der Stürmer, a weekly tabloid-format Nazi newspaper, was found to have “injected into the minds of thousands of Germans a poison that caused them to support the National Socialist policy of Jewish persecution and extermination”.

    Der Stürmer, like Kangura, its Rwandan equivalent, was filled with stories of slander, libel, smear campaigns, and fabricated stories. By journalistic standards, both publications were nothing more than substandard tabloids. Yet, they enjoyed enormous influence and support from leading public figures in various fields, political elites and other popular journalists. Both cultivated powerful patrons and molded their audience into a controllable, incitable mob of puppets.

  • La typographie du mal _ Stéphane Baillargeon - 16 Aout 2018 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/534580/la-typo-gothique-n-a-pas-reussi-sa-redemption-apres-1945

    Les polices de caractères ont souvent une histoire étonnante dans laquelle s’entremêlent enjeux graphiques, économiques et sociopolitiques. Dernier texte d’une série estivale consacrée au sujet.

    Le traitement de texte Word, de très, très loin le plus populaire du monde, propose des dizaines de polices de caractères — le Brunel Poster, le Tahoma, le Verdana et l’Optima —, mais pas le gothique, qui ne fait pas partie du lot de base. Normal. Qui en voudrait ? Qui s’en servirait ? Ce que les Anglais appellent la « black letter » et les Allemands, l’écriture brisée ou fracturée (Gebrochene Schrift ou Frakturschrift) a pratiquement disparu de l’usage courant.

    La typo caractéristique, avec ses arcs rompus, ne survit que dans les logos d’anciennes compagnies (Seagram) et de très vieux journaux (The New York Times), sur les pochettes de disque de groupes de musique métal et les écussons de clubs de méchants motards.

    C’est un peu beaucoup la faute aux nazis. Le gothique est sorti exsangue de la Seconde Guerre mondiale, mais pas exactement pour les raisons que l’on pourrait croire. Les virages abrupts ne manquent pas avec cette manière d’écrire…

    Antiqua-Fraktur
    En Allemagne, les caractères de l’écriture fracturée (la Fraktur en allemand) ont été en concurrence avec l’écriture dite latine ou antique (l’Antiqua) bien avant 1933. L’opposition reposait sur des fondements politico-idéologiques multicentenaires.

    Sur son passionnant site http://j.poitou.free.fr/pro/html/ltn/gothique-a.html consacré aux langages, aux écritures et aux typographies, le professeur d’études germaniques Jacques Poitou rappelle que Luther exigeait les lettres gothiques pour sa traduction en allemand de la bible, laissant les formes latines aux textes en latin. Gutenberg a donc imprimé en Textura http://www.gutenbergdigital.de/bibel.html# (une variante gothique du XIVe siècle) ses premiers exemplaires du Livre.

    Au contraire, les frères Grimm, pourtant folkloristes à souhait, n’avaient que de mauvais mots pour cette typographie dite nationale. Ils la trouvaient « informe et laide », « dégénérée et sans goût ».

    Les Allemands parlent de la Schriftenstreit ou de l’Antiqua-Fraktur-Streit. Cette querelle (Streit) s’est amplifiée après l’unification de l’Allemagne à la fin du XIXe siècle.

    Pour les nationalistes, l’Antiqua « vide et creuse » symbolisait tout ce qui était étranger. La « profondeur » de la Fraktur devenait une spécificité nationale. Otto von Bismarck aurait refusé un livre qui n’était pas publié en gothique.

    Au contraire, une société pour l’ancienne écriture (Verein für Altschrift) a tenté à partir de 1885 de favoriser dans l’empire allemand l’expansion de l’écriture latine dominante dans le monde depuis la Renaissance. L’ancienne manière était à l’évidence la plus moderne. Le Reichtag a voté contre cette proposition en 1911.

    Une révolution culturelle
    Les nazis ont plongé dans la controverse politicotypographique. Dans un essai récent intitulé La révolution culturelle nazie (Gallimard), l’historien Johann Chapoutot expose la cohérence intellectuelle et rationnelle du projet hitlérien. Cette révolution conservatrice préconise un retour aux origines en s’appuyant sur les notions de la race, du sang et de la terre.

    Dans cette conception du monde, la communauté prime l’individu et la lutte pour la préservation du peuple germanique se fait en préservant les traits intrinsèques fantasmés tout en combattant à mort les supposées menaces extérieures biologiques, intellectuelles ou culturelles. Tous les éléments de la vie passent au tamis sombre, de l’histoire à la géographie, de l’art à l’éthique. Le professeur Chapoutot cite le juriste nazi Hans Frank qui modifie l’impératif catégorique universel de Kant avec cette formule : « Agis de telle sorte que le Führer, s’il prenait connaissance de ton acte, l’approuverait. »

    L’écriture est donc aussi enrôlée dans la révolution culturelle. Le gothique est célébré comme distinction graphique du peuple aryen. Les SS en pincent aussi pour l’alphabet runique. L’État militaire et totalitaire a trouvé sa police. Un décret de 1934 interdit aux éditeurs juifs d’utiliser la Fraktur. Le nombre d’ouvrages en allemand imprimés dans cette fonte passe de 5 % avant 1933 à près de 50 % en 1935. Mein Kampf, livre programmatique du Führer, est publié avec les caractères fracturés.

    Cette position change radicalement après le début de la Seconde Guerre mondiale. Les nazis se rendent à l’évidence que le reste de l’Europe utilise l’Antiqua. La propagande doit donc délaisser la Fraktur pour rejoindre les peuples conquis, habitués aux styles latins depuis des siècles.

    Dès mars 1940, Berlin décide que les publications préparées pour le Reich doivent se faire dans l’antique manière. Le 3 janvier 1941, la chancellerie publie un décret décrivant le gothique comme une « écriture juive », une de ses versions datant du Moyen Âge, la Schwabacher.

    Le 10 janvier, un communiqué de presse explique ainsi la décision : « Un peuple qui a l’ambition d’être une puissance mondiale doit avoir une écriture qui permette à tous les peuples d’étudier la langue allemande, sans qu’une prétendue écriture nationale les en empêche. »

    Folklorique
    Le pouvoir interdit aussi aux écoles d’enseigner la Sütterlin, une forme cursive dérivée de la Fraktur. Cette calligraphie inventée en Prusse en 1915 est remplacée par la Normalschrift, en fait la cursive latine qu’apprennent encore les écoliers allemands, comme tous les Européens.

    Dans les faits, le virage idéologico-typographique n’empêche pas le gothique de continuer une partie de sa vie enténébrée dans le IIIe Reich, bien qu’à moindre échelle. Der Stürmer, torchon antisémite de Julius Streicher, condamné du procès de Nuremberg, est publié avec les fontes cassantes jusqu’à son dernier exemplaire en 1945. D’autres journaux, comme le Berliner Morgenpost, mélangent les deux caractères : les titres en Fraktur et les sous-titres en Antiqua.

    L’Allemagne conquise va poursuivre un temps dans cette situation de « double écriture ». Dans les zones occupées, les consignes alliées s’affichent en style latin tandis que le nom des rues demeure en gothique. À la longue, la Fraktur a toutefois pris un sens folklorique, par exemple en publicité pour exprimer une idée de tradition. Une seule lettre a réussi son transfert d’une manière à l’autre, le eszett (ß), équivalent d’un double S.

    Pour le reste, la vieille police quasi millénaire ne s’est pas remise de l’association ambiguë avec le régime totalitaire. Dans l’imaginaire occidental, le gothique est en partie devenu la typographie du mal…

    _ D’une écriture à l’autre
    Le théologien Alcuin (mort en 804) encouragea la copie de nombreux manuscrits en utilisant une nouvelle écriture cursive ronde et régulière, la minuscule Caroline (nommée en l’honneur de l’empereur Charlemagne), qui s’imposa vite dans toute l’Europe. L’écriture gothique et ses tracés anguleux entrent en concurrence à partir du tournant de l’an 1000. Elle imite, ou en tout cas rappelle, l’arc brisé en architecture et devient l’écriture moyenâgeuse par excellence. Plusieurs manières gothiques se succèdent : primitive (jusqu’au XIIIe siècle) ; textura (XIIIe et XIVe siècles) ; rotunda (XIVe et XVe) ; bâtarde ou Schwabacher (XVe siècle) ; puis Fraktur (XVIe), qui va finir par désigner tous les gothiques allemands par opposition aux écritures latines (ou Antiqua). En langue allemande, tous ces styles sont des écritures brisées (Gebrochen Schriften), tandis que seule la textura est désignée comme « Gothische Schrift ».

    #Imprimerie #Police de #Caractère #Gothique #Histoire #livre #médias #littérature #art #typographique #typographie #mise_en_page #Lay_out #Allemagne

  • In one German town, 1,000 people killed themselves in 72 hours
    https://timeline.com/demmin-nazi-mass-suicide-44c6caf76727

    By April of 1945, both sides knew who was going to lose the Second World War. The Nazis could no longer hold back the enemy, and those active Allies — largely American, British, and Soviet troops — enjoyed a constellation of victories across the face of the soon-to-be defeated Third Reich. These soldiers took over towns, liberated prisoners, and in the case of the Red Army often terrorized civilians.

    In the face of this prospect, thousands of Germans chose suicide over occupation. Not only was this a preferred method among high-ranking officials like Himmler, Goebbels, and Hitler — selbstmord (meaning “self-murder” in German)—was the avenue taken by many civilians as well. And perhaps there is no example of this more stark than what happened in the German city of Demmin in the days between April 30th and May 2nd, 1945.

  • Gregory Klimov. The Terror Machine. Chapter 13
    http://g-klimov.info/klimov-pp-e/ETM13.htm

    Between Two Worlds

    Before the war I came across a book by Paul de Cruis: Is Life Worth Living? The book was a real find for the Soviet State Publishing Company; it was in complete accord with the Politburo course of that time, with its attack on the ’rotten democracies’. And so the book was translated and published in huge editions.

    The Russian edition had a foreword by the author; it was so amazing that I read it aloud to a friend: "’I cannot pass myself off as a proletarian; rather am I a bourgeois of the bourgeois, enervated and corrupted by the blessings of my social state.

    With a partridge wing in one hand and a glass of Burgundy in the other, I find it difficult to reflect on the social ulcers and painful problems of modern society. Nonetheless I am enthusiastic for the great Soviet experiment, I raise my right fist’ - holding the partridge wing or the Burgundy? - ’and cry: “Red Front!”’

    At this point my friend had had enough, and, swearing violently, he flung the book away. Both of us bitterly regretted that we hadn’t got the simple-minded Frenchman in the room with us. It may be there are people who get pleasure out of watching a dissected rabbit, but the rabbit itself hardly shares the pleasure.

    Paul de Cruis truthfully and honestly analyzed the defects of modem American society; he was indignant at the fact that American unemployed workers were living in extremely wretched conditions, and that their food consisted chiefly of fried potatoes and horribly salted pork. And their children received only a liter of ordinary milk a day, as an act of charity. And he exclaimed: “Is their life worth living?”

    Naturally, standards of good and bad are always relative. And possibly he was justified in concluding that in comparison with American living conditions generally such a state of affairs was very bad.

    But a Soviet reader reading those words might well ask: “And what is the state of the Soviet workers, who work themselves to death to earn a wage - not unemployment pay - which only very rarely assures them such a treat as pork, whether salted or unsalted? And what of their children, who even in the best years, received less milk than an American unemployed worker’s child? What answer could be given to the question: ’Was it worth while for these children to be born?”’

    After the war I recalled Paul de Cruis’ book, and especially his question: ’Is life worth living?’ For now some of us have had an opportunity to see the children of the democratic world, and that in conquered Germany, in conditions that were, generally speaking, worse than those applying in other democratic countries. Now we have had a chance to draw comparisons.

    In Germany the difference between the children of the two systems was painfully obvious. At first we noticed only the superficial differences; but when we had lived in Berlin for some time we saw another, much more profound difference. Soviet children seem like little soulless automata, with all their childish joy and lack of restraint suppressed.

    That is the result of many years of replacing the family by the State. Soviet children grow up in an atmosphere of mistrust, suspicion, and segregation. We in Berlin found it much more difficult to strike up a conversation with the child of a Soviet officer who was quite well known to us than with any German street urchin in the Berlin streets.

    The German children born in the Hitler epoch, and those who have grown up in the years following the capitulation, could hardly be exemplary in their characters. So we found it all the more depressing to note these vast internal and external differences between the children of the two systems.

    Here is a significant detail. The Germans are not in the habit of having their mother-in-law in the young married couple’s home; it is regarded as a family disaster. The German mothers-in-law themselves take the attitude that when they have disposed of their daughters they can ’enjoy life’; they ride cycles, visit the pictures, and live their own lives.

    In a Soviet family the exact opposite is the case. It is a bit of luck for the wife, and even more for the children, if her mother-in-law is living with them. Soviet children usually grow up in their grandmother’s care.

    Whereas the German woman of forty or more often begins a ’second youth’ when her daughter gets married, the Russian woman of over forty no longer has any personal life, she devotes herself wholly and entirely to her ’second family’, to her grandchildren. Only then is there any surety that the children will be brought up in a normal manner.

    Generalizing on this difference, one can say that the German woman belongs to the family, the Soviet woman to the State. A Soviet woman can become an engine driver, a miner, or a stonemason. In addition, she has the honorable right of voting for Stalin, and of being her husband’s hostage if the M. V. D. is interested in him. Only one small right is denied her: the right to be a happy mother.

    For a long time there were two conflicting theories as to the formation of the child character, and Soviet pedagogues were divided into two camps. The heredity theory maintained that the chief part in the development of human characteristics was played by the inherited genes; this theory came to be widely accepted by pedagogues after the emergence of a separate science of genetics. The second, environment, theory declared that the infant mind was a tabula rasa, on which environment wrote the laws of human development.

    This made the child’s characteristics exclusively dependent on the influences of its milieu. In due course the Politburo issued a specific instruction that the environmental theory was to be accepted as the basis of Soviet pedagogy. The totalitarian State fights wholeheartedly for the souls as well as the bodies of its citizens; it cannot stand any rivals in the formation of the citizen - not even genes. Soviet pedagogy now declares in so many words that the Soviet child is a hundred-per-cent product of its communist environment.

    During the period before this approach was finally established the Politburo based its system of Soviet education on a tenden-tious curriculum and the political organization of the youth in the Pioneers and the Young Communist League; in these organizations the children began when quite young to render their service to the State. The years passed, and after much experimentation the authorities went over from the ’method of conviction’ to the ’method of compulsion’.

    In 1940 a ’Committee for the Problem of Labor Reserves’ was set up as a subsidiary of the Council of People’s Commissars, and trades and technical schools attached to the factories and works were organized. The pupils for these educational institutions were compulsorily recruited at the age of fourteen, under the pretext of mobilizing labor reserves.

    In 1948 a State decree established the Suvorov and Nakhimov Cadet Schools. The task of these schools - there are some forty of them - is to prepare children of eight years and upward for a military career by a barrack style of education and training.

    I once had the opportunity to visit the Suvorov Cadet School at Kalinin. It was not far from Moscow, and consequently was the most privileged of all these schools, there being no Suvorov school in Moscow itself. At Kalinin I met a number of lads who were the grandsons of Politburo members.

    Petka Ordjonokidze, the grandson of Sergo Ordjonokidze, at one time People’s Commissar for Heavy Industry, was sitting in his underwear on his bed, for his uniform trousers were being repaired, and service regulations prescribed only one pair per child. In this respect, to have a highly influential and famous grandfather was of no advantage whatever. The teacher, a captain, complained of his delicate position in regard to Mikoyan’s youngest scion, who kept the whole establishment supplied with cigarettes, which he smuggled into the school.

    He could hardly be punished with the cells, for his grandfather was still alive and had a very good seat in the Politburo. Some of these lads of twelve or thirteen years old were wearing service decorations, which they had won as partisans. Seen close up, all this doesn’t look too bad: the Suvorov schools are privileged institutions in which the children are clothed, fed, and educated at the State expense.

    There are candidates and to spare for all vacancies, so it isn’t easy for the ordinary child to get to these schools. In that at Kalinin about half the pupils consisted of relations of generals and other members of the Soviet aristocracy.

    On leaving these schools the pupils may not enter any other than an officers’ training college. Their fate, their future career, are decided when they are eight years old. The classless society divides its children at an early age into strictly delimited castes: the privileged caste of the military and the caste of the proletarians, whose job is to do productive work, to multiply up to the approved limits, and to die for the glory of the leader.

    In 1946 an urgent conference was called by the head of the S. M. A. Political Administration to discuss the question of improving educational work in the Russian school at Karlshorst. Certain unhealthy trends had been noted among the scholars in the higher forms. A month or so before, a scholar in the ninth form had shot his father and his father’s young mistress.

    The father was a Party member, a lieutenant-general, and an official in the S. M. A. legal department. Apparently he had taken a fancy to wartime habits, and had been untroubled by the circumstance that he had been living with his paramour under the very eyes of his grown-up son and daughter, whose mother had remained in Russia.

    After fruitless talks, pleadings, and quarrels with his father, the son, a seventeen-year-old member of the Young Communist League, had decided to appeal to the advice and assistance of the Party organization. He had put in an official report to the head of the Political Department.

    When a Party man is accused of moral or criminal misconduct the Party organs usually act on the principle of not washing dirty linen in public. So the Political Department tried to hush up the affair, and only passed on the report to the father. The result could have been anticipated. The father was furious, and took active steps against his son. It ended by the son snatching up his father’s pistol and shooting him.

    Hardly had the commotion died down after this tragic incident when the Karlshorst commandant, Colonel Maximov, had to entrust a rather unusual task to a company of the commandatura guard. A mysterious band of robbers was operating in the wooded sand dunes and wilderness around Karlshorst, and filling the entire district with alarm and terror.

    The company sent to deal with it was strictly enjoined not to shoot without special orders from the officer in command, but to take the robbers alive. For they were scholars from higher forms of the Karlshorst school, and were led by the son of one of the S. M. A. generals. They were very well armed, with their father’s pistols, and some of them even with machine pistols.

    The district was combed thoroughly, the robbers’ headquarters were found in the cellar of a ruined house, and it was formally besieged. Only after long negotiations conducted through emissaries did the head of the band declare himself ready to capitulate. It is striking that the first of his conditions for surrender was that they were not to be sent back to the Soviet Union as a punishment. The officer in command of the company had to send a courier to the S. M. A. staff to obtain the necessary agreement to the condition. The stipulation greatly disturbed the S. M. A. Political Department.

    It was discovered that the results achieved in the higher forms of the Karlshorst school were not up to the standard of corresponding forms in the U. S. S. R., and on the other hand there was a considerable increase in truancy. The only improvement shown was in regard to German conversation, and this did not please the school authorities at all, as it showed that the pupils were in contact with the German world around them. That might have unpleasant consequences for the school staff.

    The commandatura patrols regularly hauled scholars out of the darkness of the Berlin cinemas in school hours. A search of the desks of older scholars led to the discovery of hand-written copies of banned Yesenin poems and amoral couplets by Konstantin Semionov, which soldiers had passed from hand to hand during the war. Worst of all, the S. M. A. hospital notified the chief of staff that several cases of venereal disease had occurred among the senior scholars. A sixteen-year-old girl was brought to the hospital suffering from a serious hemorrhage as the result of a clumsy attempt at abortion. Another girl lay between life and death for several months after she had made an attempt to gas herself because of an unhappy love affair.

    All these things had led to the Political Department calling an urgent conference, which decided that radical measures must be taken to improve the communist education of the Soviet children and youths in Germany. It was agreed that the most effective step towards effecting such an improvement was the approved panacea for all diseases: additional lessons on the ’Short Course of History of the C. P. S. U.’ and on the childhood and youth of the leaders of the world proletariat, Lenin and his true friend, collaborator and pupil, Joseph Stalin. It was also decided incidentally to send the incorrigible sinners home to the Soviet Union, a punishment which hitherto had been applied only to the adult members of the Karlshorst Soviet colony.

    *

    “Well, did you like it?”

    “Oh yes. An outstanding piece of work.”

    “Unquestionably. A real chef-d’oeuvre.”

    The solid stream of human beings carried us in the darkness out of the cinema of the officers’ club in Karlshorst. The crowd expressed their opinions about the film as they poured out.

    That morning Nadia, the secretary to the Party Organizer in the Administration for Industry, had rather startled us by her obliging conduct. She had gone from room to room, handing each of us a cinema ticket, and even asking affably how many we would like. Normally it wasn’t so easy to get hold of tickets; if you wanted to go you had to apply to Nadia very early.

    “Ah, Nadia, my dear! And what is showing today?” I asked, rather touched by her amiability.

    “A very good one, Gregory Petrovich. The Vow. How many tickets would you like?”

    “Ah! The Vow,” I murmured respectfully. “In that case let me have two.”

    The Soviet press had devoted a great deal of space to this film, extolling it to the skies as a new masterpiece of cinematic art. Although, generally speaking, I am skeptical of proclaimed masterpieces, I decided to go. It was so remarkably publicized that it would have been quite dangerous not to.

    Within five minutes of its beginning Captain Bagdassarian and I were watching the clock rather than the screen. It would have been an act of madness to leave, and yet to sit and watch the film...

    ’Let’s act as though we were going to the toilet, and then slip out," Bagdassarian whispered.

    “You’d better sit still and see it, out of scientific interest!” I advised him.

    Even in the pre-war Soviet films Stalin had begun to acquire a stature equal to Lenin’s. But in The Vow Lenin served only as a decorative motif. When they heard that Lenin was seriously ill the peasants from the entire neighboring district went on pilgrimage to the village of Gorky, where Lenin was living. But now it appeared that they had gone to Gorky only to plead, with tears in their eyes, for Stalin to be their leader. They swore their troth and fidelity to him for thousands of feet.

    I swore too. I swore that never in all my life, not even in pre-war days, had I seen such stupid, coarse, and unashamed botching. No wonder that our officers’ club had stopped showing foreign films for some months past.

    “Show a film like that abroad,” Bagdassarian said as we went home, “and they’ll believe that all Russians are a lot of fools.”

    “They’ve got plenty of rotten films of their own.” I tried to appease him.

    The few foreign films, which had been shown from time to time in the Soviet Union, were real masterpieces of the international cinema. Of course such films were shown only when they corresponded with higher interests and in conformity with the sinuosities of Soviet foreign policy.

    The result was that Soviet citizens came to have an exaggeratedly enthusiastic opinion of foreign cinema art. In Berlin we had extensive opportunities to see the achievements of various countries in this sphere. We often laughed till we cried at some heartrending American picture, with more shooting than dialogue, with blood streaming off the screen right into the hall, and it was quite impossible to tell who was killing whom, and why. It is a striking fact that, if one may dogmatize on the tastes of the ’common people’ at all, the ordinary Russian soldiers never got any enjoyment out of such films.

    It may seem strange, but we liked German films most of all. Whether in music, literature, or cinematic art-all of them spiritual revelations of national life - the German soul is more intelligible than any other to the Russians is. It has the same sentimentality, the same touch of sadness, the same quest for the fundamental bases of phenomena. It is significant that Dostoyevsky has enjoyed even greater popularity among the Germans than among Russians themselves, and that Faust is the crowning achievement of the Russian theater.

    We Russians often had interesting discussions about German films and plays. The Soviet viewer is struck by the unusual attention given to details, to facts, and to the actors themselves. These films provided plenty of matter for argument. The Vow provided no matter for argument.

    “Their art is passive, ours is active. Their art exhibits, ours commands,” Bagdassarian remarked. “Have you seen Judgement of the Nations’!”

    “Yes. It’s a powerful piece of work.”

    “I saw it recently in the American sector. They’ve given it quite different montage treatment, and call it Nuremberg. It’s the same theme, yet it makes no impact whatever.”

    We arrived at Bagdassarian’s apartment. Still under the influence of the film we had just seen, we sat discussing the possibilities of propaganda through art.

    “It’ll take the Americans another hundred years to learn how to make black white,” he said as he took off his greatcoat.

    “If they have to, they’ll soon learn,” I answered.

    “It can’t be done in a day. The masses have to be educated over many years.”

    “Why are you so anxious about the Americans?” I asked.

    “Only from the aspect of absolute justice.”

    “Who’s interested in justice? Might is right. Justice is a fairy-tale for the simple-minded.”

    “I award you full marks in Dialectical Materialism,” the captain sarcastically observed. “But, you know, during the war things were grand!” He sighed. “D’you remember the films the Americans sent us?”

    “Yes, they were pretty good. Only it was rather amusing to see how little they know about our life. In Polar Star the collective farmers had more and better food than Sokolovsky gets.”

    “Yes, and they danced round dances in the meadows, just like in the good old days.” He laughed aloud.

    In 1943 and later, American films on Russian subjects were shown in the Soviet Union. We particularly remembered Polar Star. Although it was very naive, and showed complete ignorance of the Soviet reality, it revealed genuine sympathy for the Russians.

    After a performance one often heard the Russian audience remark: “Fine fellows, the Americans”; although the film represented only Russian characters. The Russians took this kindly presentation of themselves as evidence of the American people’s sympathy for them.

    “That film had a number of expert advisers with Russian names,” I said. “I don’t suppose they’d seen Russia for thirty years or more. The American technique is good, but they haven’t any ideology. Probably they don’t even know what it is.”

    “Stalin’s making hell hot for them, but all they do is gape,” Bagdassarian meditated. “They don’t know what to do. Now they’re beginning to sneer at Russian Ivan: he’s pockmarked, he squints, and his teeth are crooked. The fools! The last thirty years of Russian history are still a white patch to them, yet it’s an inexhaustible well. They’ve only got to strip Stalin naked and the entire world would spit in disgust. And we Soviet people wouldn’t object. But when they start to sneer at Russian Ivan...”

    He sniffed, annoyed to think that the Americans couldn’t tumble to anything so simple.

    We were often amazed to see how little the outside world knew of the true position in Soviet Russia. The thirty years’ activity of the State lie-factory, and the hermetical closure of Russia to free information, had done their work.

    The world is told, as though it was a little child that the capitalist system is doomed to go under. But on that question Soviet people have no hard-and-fast standpoint. History is continually developing, and requiring new forms in its development. But even so, for us the historical inevitability of communism, the thesis that ’all roads lead to communism’, is the one constant factor in an equation which has many unknown and negative factors. For us Soviet people this equation has already acquired an irrational quality.

    We are united not by the intrinsic unity of a State conception, but by the extrinsic forms of material dependence, personal interests, or a career. And all these are dominated by fear. For some this fear is direct, physical, perceptible; for others it is an unavoidable consequence if they behave or even think otherwise than as the totalitarian machine demands.

    Later, in the West, I had an opportunity to see the American film The Iron Curtain, which dealt with the break-up of Soviet atomic espionage in Canada. I had already read various criticisms of this film, as well as the angry outbursts of the communist press, and I was interested to see how the Americans had handled this pregnant theme. It left two impressions.

    On the one hand, a feeling of satisfaction: the types were well chosen; the life of the official Soviet representatives abroad and the role of the local Communist Party were presented quite accurately. Once more I lived through my years in the Berlin Kremlin. No Russian would have any criticism to make of this presentation. It was not surprising that the foreign communist parties were furious with the film, for in this game they play the dirtiest role. Something, which for the staff of the military attaché’s department is a service duty, is treachery to their country when performed by the communist hirelings.

    On the other hand, the film left me with a vague feeling of annoyance. The Americans hadn’t exploited all the possibilities. The Soviet peoples are accustomed to films with the focus on politics, in which the audience is led to draw the requisite conclusions. In this respect The Iron Curtain scenario was obviously weak.

    In Berlin we Soviet officers were able to compare two worlds. It was interesting to set the impression made by real life against the fictions that the Soviet State creates and maintains. The direct creators of this fiction are the toilers with the pen, the ’engineers of human souls’, as they been have called in the Soviet Union.

    Of course we were chiefly interested in the writers who dealt with the problem of Soviet Russia. They can be divided into three main categories: the Soviet writers, who are slaves of the ’social command’; the foreign writers who have turned their backs on Stalinism; and, finally, those problematic foreigners who even today are still anxious to find pearls in the dungheap.

    Let us consider them as a Soviet man sees them.

    One day I found a French novel on Belyavsky’s desk. I picked it up to read the name of the author, and was astonished: it was Ilia Ehrenburg.

    “But haven’t you read it in Russian already?” I asked him.

    “It hasn’t been published in Russian.”

    “What do you mean?”

    “It’s quite simple.”

    He was right. Soviet experts on literature maintain that the finest journalists of the time are Egon Erwin Kisch, Mikhail Koltsov, and Ilia Ehrenburg. There is no disputing that they are all brilliant writers. Koltsov’s literary career came to an abrupt end in 1937, through the intervention of the N. K. V. D. It is said that he is now writing his memoirs in a Siberian concentration camp. For many years Ehrenburg was classified as a ’fellow-traveler’.

    With a Soviet passport in his pocket, he wisely preferred to live abroad, at a respectable distance from the Kremlin. This assured him some independence. His books were published in big editions in Soviet Russia, after they had been thoroughly edited. It was not surprising that I had found a book by him which was in French and unknown in the U. S. S. R. Only the Hitlerite invasion of France drove him back to his native land.

    First and foremost, Ehrenburg is a cosmopolitan. Many people think of him as a communist. True, he subtly and intelligently criticized the defects of Europe and the democratic world. But one doesn’t need to be a communist to do that-many non-communist writers do the same. After he had rid his system of his rabid, guttersnipe denunciations of the Nazi invaders he began to compose mellifluous articles about beautiful, violated France, the steadfast British lion, and democratic America.

    During the war we were glad to read these articles; but it seemed like a bad joke when we saw his signature beneath them. Today, obedient to his masters, he is thundering away at the American ’imperialists’. Ehrenburg, who once enjoyed some independence, has been completely caught in the Kremlin toils.

    His career and fate are very typical of Soviet writers generally. They have only two alternatives: either to write what the Politburo prescribes, or to be condemned to literary extinction. If Leo Tolstoy, Alexander Pushkin or Lermontov had lived in the age of Stalin, their names would never have been added to the Pantheon of human culture. When I was a student books such as Kazakov’s Nine Points, Lebedenko’s Iron Division, and Soboliev’s General Overhaul were passed from hand to hand.

    These names are not well known to the public generally, the books were printed in very small editions and it was difficult to get hold of copies. It is characteristic that they all dealt with the 1917-21 period, when the masses were still inspired with enthusiasm and hope. Their consciences did not allow these writers to write about later times; faced with the alternative of lying or being silent, they preferred silence.

    One cannot condemn the Soviet writers. Man is flesh and blood, and flesh and blood are weaker than lead and barbed wire. In addition there is the great temptation not only to avoid creative and physical death, but also to enjoy all the advantages of a privileged position. Some people may think it strange that there are millionaires in the land of communism. Genuine millionaires with an account in the State bank and owning property valued at more than a million rubles. Alexei Tolstoy, the author of Peter I and scenarios for Ivan the Terrible, was an example of the Soviet millionaire. Who can throw the first stone at a man faced with such alternatives?

    As for the foreign writers, they are simply not to be trusted! Not even the dead. At one time John Reed was in charge of the American section of the Comintern. True, he lived in Moscow, but that was in the order of things. He conscientiously wrote a solid book on the Russian revolution: Ten Days that Shook the World. Lunacharsky, the then People’s Commissar for Education, and Lenin’s wife, Krupskaya, wrote introductions to the book in which they con-firmed that it was a perfectly truthful description of the October Revolution. John Reed departed from this life not very long after he had written the book, and his mortal remains were interred in the Kremlin wall: the highest distinction for outstanding communists.

    Then there was trouble! Reed had not foreseen that in Stalinist Russia history would be stood on its head. In all his story of the revolution he had devoted only two lines to Stalin, and those only in passing, whereas he had extolled to the skies Trotsky and the other creators of the revolution, all those who after Lenin’s death began to pass out with colds in the head and similar ailments.

    So John Reed’s remains had to be removed from the Kremlin wall.

    One can think of dozens of world-famous writers who in their quest for new ways for man waxed enthusiastic over communism. As soon as they came to know the Soviet reality they were permanently cured of their enthusiasm. I need mention only one of the latest of these. Theodor Plievier, author of the book Stalingrad, a German writer and communist who had spent many years in Moscow, fled from the Soviet zone into western Germany.

    In an interview given to the press he explained that there was not a trace of communism left in Stalinist Russia, that all communistic ideas were strangled and all the socialistic institutions had been turned into instruments of the Kremlin’s totalitarian regime. He discovered this quite soon after his arrival in Moscow, but he had to keep quiet and reconcile himself to the situation, since he was to all intents and purposes a prisoner.

    It is difficult to convict the Kremlin propagandists of pure lying. There is a refined art of lying, consisting in the one-sided ventilation of a question. In this field the Kremlin jugglers and commercial travelers have achieved a very high level of artistry: they pass over one side in complete silence, or even furiously revile it, while exalting the other side to the skies.

    In Berlin we often got hold of amusing little books written by foreign authors and published by foreign publishers, extolling Stalin and his regime. It is noteworthy that these books are either not translated into Russian at all, or they are published only in very small editions, and it is virtually impossible to buy copies. They are intended purely for external consumption. The Kremlin prefers that the Russians should not see such books: the lies are too obvious.

    Not far from the Brandenburg Gate there is a bookshop, ’Das Internationale Buch’. It is a Soviet shop selling literature in foreign languages and intended for foreign readers. We often visited it. Of course we didn’t buy Lenin’s works but ordinary gramophone records. Things that can’t be bought at any price in Moscow are offered in abundance to foreigners.

    Propaganda: only a Soviet man has any idea what that is! It is said of a famous drink that two parts of the price are for the mixture and three for the advertising, and many consumers are convinced that there is nothing in the world more tasty, healthy, and costly. Such is the power of advertising.

    Among the Soviet people communism is in a somewhat similar case. They are continually being told that communism is the finest of all systems, an achievement that is unsurpassable. The mixture is rather more complicated than that of any drink. It is injected into the Soviet man - day in and day out, from the moment of his birth. What advertising does in the Western World, propaganda takes care of in the U. S. S. R. The people are hungry, naked, thrust down to the level of speechless robots, and meanwhile they are assured that the complete opposite is the case. Most astonishing of all, they believe it, or try to. That makes life easier.

    The Kremlin knows what enormous power propaganda has over human souls; it knows the danger that threatens it if the mirage is dispelled. Under the Nazis during the war the Germans were for-bidden to listen to enemy broadcasts, but they were not deprived of their receiving sets. But the Kremlin did otherwise: in the U. S. S. R. all receiving sets were confiscated on the very first day of the war. The Kremlin knew its weak spot only too well. If its thirty years of propaganda are undermined, the ephemeral spiritual unity of the Kremlin and the people will vanish like mist.

    “The Press is our Party’s strongest weapon,” Stalin has said. In other words, the Kremlin’s strongest weapon is propaganda. Propaganda welds the internal forces and disintegrates the external ones. So much the better for Stalin that his opponents haven’t any real idea of the accuracy and significance of his words.

    Sommaire https://seenthis.net/messages/683905
    #anticommunisme #histoire #Berlin #occupation #guerre_froide

  • Gregory Klimov. The Terror Machine. Chapter 12
    http://g-klimov.info/klimov-pp-e/ETM12.htm

    Prisoners of the System

    “Let me introduce you," - colonel Kondakov said, “lieutenant-colonel Dinashvili.”

    I shook hands with a man in gray civilian clothes. His white shirt was open at the collar and he was not wearing a tie: an exaggerated negligence in civil attire, characteristic of the professional officer. A puffy face, whitish complexion, obviously long unacquainted with sunlight. A weary indifference in the black, staring eyes. A flabby handgrip.

    At the request of the M. V. D.’s Central Operational Group, Colonel Kondakov and I had gone to their headquarters. There were certain matters in their hands, which overlapped analogous material in Colonel Kondakov’s department, and so the M. V. D. had invited the S. M. A. into consultation and assistance. Kondakov studied the reports of previous examinations of certain prisoners, and other material relating to them. The first case was that of a former scientific worker in the laboratory at Peenemunde, the headquarters of German research into rocket-missiles.

    “A slight delay!” the lieutenant-colonel said with a glance at the door. “I’ve given orders for him to be made rather more presentable first.”

    “Have you had him long?” Kondakov asked.

    “Some seven months,” Dinashvili answered in a drowsy tone, as though he had not slept a wink since the day of his birth. “We received certain information from agents, and decided to take a closer look at him.”

    “But why... in such circumstances?” the colonel asked.

    “He was living in the western zone, but his mother is in Leipzig. We ordered her to write to him and ask him to visit her. And now we’ve got to keep him under lock and key until the question’s cleared up.”

    “But how did his mother come to agree?”

    “We threatened to expropriate her greengrocer’s shop if she didn’t. We told her we only wanted to have a friendly talk with her son,” Dinashvili explained with a yawn.

    A little later a sergeant brought in the prisoner. The chalky whiteness of the man’s face and his feverish, deeply sunken eyes were more eloquent than all the M. V. D. endeavors to make him more presentable.

    “Well, you get to work on him, and I’ll take a rest.” Dinashvili yawned again and stretched himself out on a sofa. The prisoner, an engineer and expert on artillery weapons, was of particular interest to us, for according to agents’ reports he had worked in the ’third stage’, as it was called, at Peenemunde.

    The ’first stage’ was concerned with weapons already tested in practice and being produced serially; the ’second stage’ dealt with weapons that had not gone beyond the phase of tests inside the works; the ’third stage’ was concerned with weapons that had not got farther than the planning phase. We knew all about the results of the work of the first two stages, but the ’third stage’ represented a gap in our knowledge, for almost all the designs and formulae, etc., had been destroyed at the time of the capitulation. No factual material whatever had fallen into our hands; our only source of information was the oral testimony of a number of persons.

    Judging by the reports of the interrogations so far made, the prisoner held for examination had worked among a group of scientists whose task was to produce guided rockets for anti-aircraft defense. The German decision to explore this line of activity had been due to the fact that the Allies’ air-offensive powers had greatly outstripped Germany’s air-defense resources.

    The rockets were planned to be shot from special mountings, without precise ranging on the target. At a certain distance from the target plane, highly sensitive instruments built into the rocket head automatically directed the missiles and exploded them in the target’s immediate vicinity. The Germans had already effectively exploited the same principle in magnetic mines and torpedoes, so causing the Allied fleets serious losses in the early days of the war.

    In the case of a rocket the problem was complicated by the much greater velocity both of the missile and of its target, by the smaller dimensions of the target, and by the fact that an aeroplane is constructed mainly of non-magnetic metal. Nonetheless, we had indications that the Germans had actually found the solution to these problems. But there were many contradictory opinions as to how they had done so, whether by radar, photo-electric cells, or in some other manner.

    The reports of the interrogations showed that the prisoner had been ordered to reconstruct all the formulae and construction plans of the V-N rocket out of his own head. Colonel Kondakov turned the inquiry in a very different direction. After comparing the available data he tried to determine the position the prisoner had occupied in the complicated system of the Peenemunde scientific staff. He clearly saw that one individual could not possibly know every aspect of the work on the project, as the M. V. D. demanded.

    “Would you be prepared to continue your work in a Soviet research institute?” he asked the prisoner.

    “I’ve already asked again and again for an opportunity to prove the accuracy of my statements,” the prisoner replied. “Here I can prove very little. You understand.”

    The gray form lying with his back to us on the sofa came abruptly to life. The lieutenant-colonel sprang to his feet. “You want your freedom? Then why did you flee to the West?” He stormed and raged at the prisoner, who shrugged his shoulders helplessly.

    “I propose to place him at the disposition of General...” Kondakov turned to Dinashvili, mentioning the name of the general who was in charge of the Soviet research station at Peenemunde. “There we’ll get out of him all he knows.”

    “But supposing he escapes?” The lieutenant-colonel gave the prisoner a distrustful glance.

    “Comrade Lieutenant-Colonel,” Kondakov smiled stiffly, “for us the decisive question is how we can extract the greatest possible advantage from each individual case. I shall apply to higher authority to have the man transferred to Peenemunde.”

    We turned to the next case, which was connected with an idea for a really fantastic invention. Plans had not gone beyond the stage of the inventor’s own calculations and sketches, and had never been tested by any official German organization. The man had been living in the French zone, and had offered his project to the French authorities for their consideration. The interested Soviet quarters had learnt of his plans through the intermediary of the French Communist Party, and they had put the case in the hands of the M. V. D.

    How the German inventor had been brought to the Soviet zone was not mentioned in the reports; one learned merely that he had been ten months in the cellars of the Potsdam Operational Group, and had been encouraged to continue work on his invention with all the numerous means it possessed of ’bringing influence to bear’.

    We were confronted with a fairly young man, by profession - an electrical engineer who had specialized on low-tension current problems. During the war he had worked in the research laboratories of several important electro-technical firms concerned with telemechanics and television. He had been working on his invention for a number of years, but the plans had only begun to take practical shape towards the end of the war, by which time the German military authorities were no longer interested in such things.

    He began to explain his invention, referring to the works of leading German scientists in the field of optics, for support. It was to consist of two instruments, a transmitter and a receiver. The transmitter, a comparatively small instrument, was intended to be dropped some miles behind the enemy lines; and when in operation the receiver, situated on the other side of the front, would show on a screen everything that was happening between the two instruments; in other words, all the enemy’s dispositions and technical resources. The use of a series of transmitters and receivers would provide a survey of any desired sector of the front.

    There was no indication in the reports of the reason why the M. V. D. had held the prisoner for ten months. With their characteristic distrust, its officers assumed that he was attempting to conceal details from them, and tried every means of forcing him to say more than he actually knew.

    In this case Colonel Kondakov tried a different tack from the one he had taken with the rocket specialist: he attempted to find out how far the inventor had realized his ideas in practice. He was interested not only in the theory but also in the feasibility of its application. He plied the man with expert questions in the field of wireless telegraphy and television. The man passed the test with honor. But, with an obstinacy rarely met with behind the walls of the M. V. D., he hesitated to give up the key details of his invention. Possibly he was afraid the M. V. D. would liquidate him as an unnecessary and inconvenient witness when he had told them.

    “Would you be prepared to demonstrate that your plan is technically feasible within the walls of a Soviet research institute?” Kondakov asked him.

    “Herr Colonel, that’s the one thing I wish for, the one thing I’ve asked for again and again,” the man answered in a quivering voice.

    “He’s lying, the swine!” a voice shouted from the sofa. Dinashvili sprang to his feet again. “He’s only looking for an opportunity to escape. Why did he offer his invention to the French?”

    “I propose to place this man at the disposition of Colonel Vassiliev in Arnstadt,” Kondakov told the M. V. D. officer. “If Vassiliev takes a negative view of his proposals, you can have him back and settle the matter as you wish.”

    “The way you’re going on you’ll let all my prisoners escape,” Dinashvili fumed.

    We devoted the rest of the day to examining various documents, chiefly agents’ reports on German scientists and technicians in the western zones. We had to decide how far these people could be of practical use to the Soviet Union. If we thought they could be, the M. V. D. took further steps to ’realize the opportunity’.

    We were finished late in the afternoon. Glancing at the clock, I decided to phone Andrei Kovtun. When I told him I was in Potsdam he invited me to call on him in his office.

    Several months had passed since our first meeting in Karlshorst. Meanwhile, he had been visiting me almost every week. Sometimes he arrived in the middle of the night, sometimes towards dawn. If I offered him some supper or breakfast, he only waved his hand wearily and said: “I merely wanted to drop in for a little while. I’ll have a nap on your couch.”

    At first I was astonished by these irregular, purposeless visits; he seemed to find a morbid pleasure in talking about our school and student days. He went over the tiniest detail of our youthful experiences again and again, always ending with the exclamation: “Ah, they were great days!” It sometimes seemed to me that he came and talked to me simply to escape from his present circumstances.

    I asked Colonel Kondakov to drop me outside the building of the M. V. D. central administration, where Andrei worked. A pass was already waiting for me at the inquiry office. In the dusk of the summer evening I walked through the garden and up to the second storey, where Andrei had his room.

    “Well, pack up!” I said as I entered. “We’re going to Berlin.” "Hm! You’re finished for the day, but I’m only just beginning," he snarled.

    “What the devil did you ask me to come here for then?” I said angrily. After spending the day in Lieutenant-Colonel Dinashvili’s company I felt an urgent desire to have some fresh air as soon as possible.

    “Don’t get worked up, Grisha! I’ve often been to your place, and you’ve never been here before.”

    “I’ve already spent all day in a similar hole,” I retorted, making no attempt to conceal my annoyance. “I’ve no wish to stick here. If you like, we’ll go to Berlin and see a show. If not....”

    “You’d like to see a show?” he interrupted. “Well, you can see a good show here too. Things you’d never see in a theater.”

    “I don’t feel like it today,” I insisted.

    “Now listen, Grisha!” He changed his tone, and his voice recalled the days when he had sat astride my chair. “For a long time now I’ve been interested in a certain question. To make you understand, I shall have to go rather a long way back. You and I have nothing to conceal from each other. Nobody in the world knows me better than you do.”

    He was silent for a moment or two, then he added: “But to this very day I don’t know you....”

    “What is it you want to know then?” I asked.

    He went to the door and turned the key. Then from sockets in the wall he pulled several plugs attached to cords running to his desk.

    “Do you remember our childhood?” he said as he leaned back in his chair. “You were a boor just like me. And you must have had the same sort of sensitive reaction as I had. But you never said a word. In those days it used to make me mad with you. But now I must regard it as something praiseworthy. Do you know why?”

    I made no comment. After a moment he went on, staring under his desk:

    “It’s an old story. I was fourteen years old when it happened. On the very eve of the October celebrations I was summoned to the school director’s room. He had another man with him. Briefly and simply, this man took me to the G. P. U. There I was accused of having stuck cigarette butts on Stalin’s portrait, and other counter-revolutionary crimes.

    Of course it was all sheer lies. Then they told me that as I was so young they were prepared to forgive me if I was prepared to work with them. What could I do? I was forced to sign a document condemning me to collaboration and silence. And so I became a N. K. V. D. spy. I hated Stalin with all my heart, I decorated the toilet walls with anti-Soviet slogans, and yet I was a N. K. V. D. spy. Don’t get anxious! I never denounced anybody. When they pestered me too much I wrote in charges against similar spies. As I was in touch with the G. P. U. I knew their people. It didn’t do them any harm.”

    He fidgeted in his seat and said without raising his eyes: “I was mad with you in those days because you didn’t share your thoughts frankly with me. I was convinced that you thought as I did. When we were students... do you remember Volodia?”

    He mentioned the name of a mutual friend who had graduated from the Naval Academy shortly before the war broke out. “He used to talk to me openly. But you were always silent. And all the time it went on like that. I joined the Young Communists. You didn’t. Now I’m in the Party. You’re not. I’m a major in the State Security Service, and at the same time I’m a bigger enemy of the system than all my prisoners put together. But are you still a convinced Soviet citizen? Why are you so silent, damn you?”

    “What is it you want from me?” I asked with a strange indifference. “An avowal of counter-revolutionary sentiments, or assurances of devotion to Stalin?”

    “Ah! You don’t need to tell me that!” He shook his head wrath-fully. “I simply regard you as my best friend, and so I’d like to know what you really are.”

    “Then what am I to say to you?”

    “Why don’t you join the Party?” He gave me the vigilant look of an interrogating officer.

    “It isn’t difficult for me to answer that question,” I said. “It’s more difficult for you to answer the question: ’Why did you join the Party?”’

    “Wriggling again!” he cried in a blind fury, and let slip a foul curse. “Forgive me, it fell out!” he said apologetically.

    “It’s all because your life flatly contradicts your convictions, Andrei,” I said. “But I do only just so much....”

    “Aha! So that’s why you don’t join the Party!” he exclaimed with unconcealed malevolence.

    “Not entirely,” I protested. “When I flew from Moscow here I had every intention of joining the Party on my return.”

    “You had?” He stressed the word derisively.

    “There’s no point in arguing over grammatical tenses, Comrade Interrogating Officer.” I tried to turn the talk into a joke. I had the singular thought that the major of the State Security Service sitting opposite me suspected me of sympathizing with communism and was trying to convict me of this sympathy.

    “Grisha, putting all jokes on one side,” he said, staring straight into my eyes, “tell me, are you a blackguard or aren’t you?”

    “And you?” I retorted.

    “Me?... I’m a victim....” He let his eyes drop. “I have no choice. But you’re free.”

    There was a dead silence. Then that hysterical, toneless cry came again: “Tell me, are you a blackguard or aren’t you?”

    “I do all I can to become a good communist,” I answered thought-fully. I tried to speak honestly, but my words sounded false and hypocritical.

    He sat for a time without speaking, as though seeking a hidden meaning in my words. Then he said calmly and coldly: “I think you’re speaking the truth, and I believe I can help you.... You want to learn to love the Soviet regime. Isn’t that so?”

    As he received no answer, he continued: “I had an acquaintance. Today he’s a big shot in Moscow. He did it like this: He arrested a man and accused him of making or planning to make an attempt on Stalin’s life, a blow against the Kremlin, of poisoning the Moscow water supply, and similar crimes. Then he handed him a statement already drawn up and said: ’If you love Stalin sign this!’” Andrei smiled forcedly and added: “And I can help you to love Stalin. Agreed? I’ll arrange a little experiment for you. I’m sure it will help you in your endeavor to be a good communist.”

    “What am I to do?” I asked, feeling thoroughly annoyed. This conversation was getting on my nerves, especially as it was taking place in the M. V. D. headquarters. “I have no intention of signing any statement. And I certainly shan’t come here to see you again.”

    “One visit will be enough.” He smiled sardonically and looked at his watch. “The show will be starting in a moment. But now, not another word.” He replaced the plugs of the telephone cords in their sockets. He opened a drawer and took out various documents, and after checking them reached for the telephone. From the conversation that ensued I gathered that the investigating officers sub-ordinate to Andrei were at the other end of the line. Finally he nodded with satisfaction and replaced the receiver.

    “Act one, scene one. You can think of your own title later,” he said quietly, and switched on a dictaphone in front of him on the desk. Two voices sounded in the stillness of that large room: a pleasant, feminine voice in pure German, and a man’s voice speaking German with a pronounced Russian accent.

    “If you don’t mind, Herr Lieutenant, I’d like to ask about my husband,” the woman said.

    “The only definite thing I can say is that his fate depends wholly and entirely on your work for us.”

    “Herr Lieutenant, it’s exactly a year since you promised me that if I fulfilled certain conditions my husband would be released in a few days,” the woman said.

    “The material you’ve brought in to us recently has been unsatisfactory. It would be very unpleasant for me if we were forced to take certain measures. You might happen to meet your husband in a place where you wouldn’t wish to.”

    The woman gave a suppressed moan. Andrei switched off the dictaphone, took a sheet of paper out of a file and handed it to me. It was a decision of a M. V. D. military tribunal, condemning a man to twenty-five years’ forced labor ’for terroristic activities directed against the Soviet army’s occupation forces’.

    “He’d been a communist since 1928,” Andrei explained. “Spent eight years in a Nazi concentration camp. One month after the beginning of the occupation he resigned from the Communist Party. He talked too much. You see the result. His wife works as a translator for the British. She enjoys their trust because she’s the wife of a man who has been persecuted by the Hitler regime. Since we imprisoned her husband they trust her even more. Until recently she was an extremely valuable agent of ours.”

    He nodded to me to be silent, and switched on the dictaphone again. This time two men were talking, also in German.

    “You’ve come well out of the test recently. Now we want to give you a more responsible commission,” said a voice speaking with a Russian accent. “At one time you were an active member of the National Socialist Party. We’ve given you the chance to join the S. E. D. Now we expect you to justify the trust we’ve placed in you.”

    “Herr Captain, even when I was a member of the N. S. D. A. P. - and I was only a member because of circumstances-1 always sympathized with the ideals of communism and looked hopefully to the East,” a voice said in pure German. “Today the S. E. D. has a large number of members who formerly sympathized with the ideas of national socialism,” the first voice replied. “We’re particularly interested in these nationalistic tendencies among the S. E. D. members.

    Such people are really working for the restoration of fascism, and they’re the most bitter enemies of the new, democratic Germany. And as a former national-socialist you’ll be trusted by such people more than anyone else will. In future your task will be not only to register any such expression of opinion, but also even to sound your comrades’ moods and tendencies. You must pay particular attention to the following people.” He read out a list of names.

    Andrei cut off the dictaphone and looked at a document: "A Gestapo spy since 1984. Has worked for us since May 1945. So far, on the basis of his reports 129 arrests have been made. He’s been accepted in the S. E. D. on our recommendation.

    “Ah, here’s a case of love in the service of the State,” he remarked as he opened another file. “Baroness von... Since 1928 has been running a matrimonial agency for higher society and has simultaneously owned brothels. A Gestapo agent since 1936. Registered with us since July 1945. Has two sons prisoners of war in the U. S. S. R. The head of the prisoner of war camp has been ordered not to release them without the special instructions of the M. V. D. Are you interested in pretty girls? Look!”

    He handed a portfolio and a card index across the desk. On the portfolio cover was a series of numbers and pseudonyms; they corresponded with similar references in the card index, which contained personal details. At the top of the portfolio was the photograph of a gray-haired, well-set-up woman in a white lace collar.

    I opened the portfolio: it contained a number of sheets to which the photographs of young, beautiful girls were attached. These were the baroness’s protégées, and with their unusual beauty they were a credit to her philanthropic institutions. In addition to the normal personal details each sheet bore an entry: ’compromising details.’

    Beneath the picture of a happy, smiling, fair-haired girl this entry commented: ’Fiancé served in the Wafien-S. S. In Soviet hands since 1944. 1946, syphilis.’ The next photograph was of a girl with the eyes of a young doe; it had the note: ’Father a member of the N. S. D. A. P. Interned in U. S. S. R. 1944, illegitimate child.’ Next came a brunette and the comment: ’Registered with the police on account of prostitution. 1946: illegitimate child by a negro.’

    All the comments provided exact dates and factual material. “The baroness’s house is in the American zone,” Andrei explained, “and her sphere of activities corresponds.” He took the photo of the girl with doe’s eyes from me, noted the code number, took a file bearing the same number from his desk and said: “Look!”

    It contained the girl’s reports as an agent. Photos of American soldiers. Numbers; dates; love letters, for attestation of the signatures; details of places of service, personal manner of living, political attitude, American home addresses.

    “What are the American addresses for?” I asked,

    “If we need to we can always make contact with the individual concerned. It’s even easier for us to do so there than here,” Andrei replied.

    He pointed to a special folder in the file: it contained photographs of the girl in an American lieutenant’s company. First came Leica amateur snaps, reflecting all the stages of the progressive intimacy. Then, on a special sheet, numbered and dated, were photographs of a different kind. The technical finish revealed the work of an automatic micro-film camera. Unequivocal pornographic pictures, perpetuating love not only in its nakedness, but also in its perverted forms. On every photo the American lieutenant was clearly recognizable.

    “That young man’s also working for us now,” Andrei grinned. "In America he had a young and wealthy fiancee. When he was faced with the choice either of compromise in her eyes, with all that it entailed, or quietly helping us, he preferred to help. Now he’s sending us quite valuable material.

    “That’s only just a sample of the baroness’s work,” he continued. “We have others of her kind, all engaged in exploiting the prostitutes in all the four zones of Germany. Quite an extensive enterprise, as you see.”

    “But does it pay?” I queried.

    “More than you’d think. Prostitution and espionage have always gone hand in hand. We’ve merely given these activities a new, ideological basis. We approach every single case individually. And in addition almost every one of these women has a relative in our hands. Our system is the cheapest in the world.”

    “You must have seen men condemned to death,” I remarked. ’Tell me, have you often met men who died believing in the truth of what they were dying for?"

    At the beginning of the war I often saw S. S. men about to be shot," he said thoughtfully, rubbing his brow. “They used to shout: Heil Hitler!’ When I was with the partisans I sometimes had to stand by and watch while Germans hanged Russians. And as they stood with the rope round their necks they cursed the Germans and shouted: ’Long live Stalin!’

    I knew some of them personally, and I knew they had never said words like that before. Yet as they stood waiting for death they shouted ’Long live Stalin!’ I don’t think it was because they believed them, I think it was a matter of personal courage. They simply wanted to give expression to their contempt for death and the enemy.”

    “And now you’re engaged in destroying the enemies of the State,” I continued. “According to the History of the C. P. S. U. the capitalists and landowners have long since been exterminated. So those you have to fight against today are children of our new society. If they’re enemies, how are they to be classified? Are they ideological enemies, or are they simply people who by force of circumstances have done something punishable under the M. V. D. code?”

    “Why do you ask that?” He looked at me distrustfully.

    “The question’s interested me for some time now, and who could answer it better than a major in the M. V. D.?”

    “Damn you, Grisha!” He sighed unexpectedly. “I thought I’d put you through it and so relieve my own feelings. But there you sit like a post, and now you’re starting to grub around in my soul. You’ve raised a question that’s been troubling me for a long time.” He spoke more slowly. “If it’s a question of ideological enemies, then today all the nation is our ideological enemy. Those who fall into the hands of the M. V. D. are only victims of a lottery. Out of every hundred charges brought by the M. V. D., ninety-nine are pure inventions.

    We act on the principle that every man is our enemy. To catch an enemy red-handed you have to give him the opportunity to commit a hostile act. If we wait, it may be too late. For their name is - million. So we seize the first to hand and accuse him of what you will. Thus we liquidate a certain proportion of the potential enemy and simultaneously paralyze the will of the others. That’s our prophylactic method. History itself has forced us to resort to it. But such a system has certain positive aspects too...”

    “You still haven’t answered my question,” I said. “Have you ever met a real enemy? A man who gazed straight into your face and declared: ’Yes, I am against you!’?”

    The major looked up at me from under his brows. “Why don’t you yourself come and work for the M. V. D.? You’d make a remark-ably good examining officer,” he muttered. “I’ve deliberately been dodging the question; you see, I have a living answer to it... Only, I didn’t intend to bring him to your notice. I’m afraid it might have an unhappy effect on our friendship.”

    He looked at me expectantly, and hesitated. As I raised my head I saw the clock. It was long past midnight, but the building was living its own life. From the corridor came sounds comprehensible only to people intimate with the work of the M. V. D. From time to time there was a cautious knock at the door, and Andrei went out of his room, locking the door behind him. Again and again our conversation was interrupted by telephone calls.

    “Good!” he said at last, as I did not reply. “But I ask you not to draw any conclusion about me from what you see.” He picked up a telephone: “Comrade Captain, what news of 51-W? Still the same? Good! Have him brought up for examination. I shall come along with another officer.”

    We went down to the next floor. Here there was no carpeting in the corridor; the walls were painted with gray oil-paint. We entered a room. At the desk opposite the door sat a captain of infantry. Andrei answered his greeting with a nod, went to a sofa by the wall, and buried himself in examination reports. I sat down at the other end of the sofa.

    A knock at the door - a sergeant in a green cap reported: “Prisoner No. 51-W, at your disposition, Captain.” He was followed by a dark figure with hands crossed behind him. A second guard closed the door.

    “Well, how are things, Kaliuzhny?” the captain asked in a friendly tone.

    “Is it such a long time since you saw me last, you hound?” The words burst from the prisoner in a cry of boundless hate and con-tempt, suppressed pain and mortal yearning. He staggered right up to the desk and stood there, his legs straddled. I saw that his wrists were handcuffed. The M. V. D. handcuffs only prisoners who are candidates for death, or are particularly dangerous.

    “Well, what’s the position?” Have you remembered anything yet?" the captain asked, without raising his head from his scrutiny of the papers on his desk. The answer came in a rushing, largely in-comprehensible stream of curses directed against the captain, the M. V. D., the Soviet government, and, finally, the man whose portrait hung on the wall behind the desk. The prisoner leaned forward, and it was impossible to tell whether he was on the point of dropping with exhaustion or making ready to strike his tormentor. His guards, one on either side, seized him by the shoulders and thrust him down on a seat.

    “Now let’s talk to each other quietly,” the captain said. “Would you like a smoke?” He beckoned to the guards, and they removed the handcuffs. There was a long silence, while the man took a greedy draw at the cigarette. A gurgling sound came from his chest; he coughed painfully and spat into his hand.

    “Here, enjoy this, Captain!” He stretched his hand across the desk, revealing black clots of blood in the bright light of the desk lamp. “They’ve damaged my lungs, the hounds!” he croaked, as he wiped the blood on the edge of the desk.

    “Listen, Kaliuzhny...” the captain said in a pleasant tone. “I’m terribly sorry you’re so pigheaded. You were a model citizen of the Soviet Union, the son of a worker, a worker yourself. A hero of the patriotic war. Then you go and make one mistake....”

    “That was no mistake!” The words came hoarsely from the other side of the desk.

    “We know how to value your past services,” the captain continued. “Atone for your guilt, and your country will forgive you. I only want to make your lot easier. Tell us who the others were. Then I give you my word as a communist...”

    “Your word as a communist!” The bloody rattle conveyed inexpressible hate. “You viper, how many have you already caught with your word of honor?”

    “My word is the word of the Party. Confess, and you will be given your freedom!” The captain had difficulty in controlling himself.

    “Freedom?” came from the bloody mask that had been a face. “I know your freedom! I shall find your freedom in heaven...”

    “Sign this document!” the captain held out a sheet of paper.

    “You wrote it, you sign it!” was the answer.

    “Sign!” the officer ordered in a threatening tone. Forgetting the presence of the two men sitting silently on the sofa, he swore violently and snatched up a pistol lying on his desk.

    “Give it here, I’ll sign!” the prisoner croaked. He took the sheet of paper and spat on it, leaving clots of blood clinging to it. “Here you are... With a genuine communist seal!” His voice rose in malignant triumph. He slowly raised himself out of his chair and slowly bent over the desk to face the pistol barrel. “Well, now shoot! Shoot, hangman, shoot! Give me freedom!”

    In impotent fury the captain let the weapon sink, and beckoned to the guards. One of them sent the prisoner to the floor with his pistol butt. The steel handcuffs clicked.

    “You don’t get away so easily as that!” the captain hissed. “You’ll call for death as if you were calling for your mother before we’re finished!” The guards hoisted up the prisoner and stood him on his feet. “Put him to the ’stoika’,” the captain ordered (Torture by being kept constantly in a standing position.).

    With an unexpected, desperate writhe the man wrested himself free. With a vehement kick he sent the desk over. The captain sprang away, then, howling with rage, flung himself on the prisoner He brought his pistol butt down heavily on the man’s head; a fresh purple patch appeared above the crust of congealed blood.

    “Comrade Captain!” Andrei Kovtun’s voice sounded sharply.

    As the man was dragged out of the room the captain gasped out “Comrade Major, I ask permission to close the examination procedure and transfer the case to the tribunal.”

    “Keep to the instructions I’ve given you,” Andrei replied coldly and went to the door.

    We walked silently along the corridor.

    “You wanted to see for yourself,” Andrei said moodily as he (closed the door of his room behind us. He spoke hurriedly, as though anxious to justify himself, to forestall what he felt I was bound to say.

    “Why was he arrested?” I asked.

    “For the very question you were so interested in,” Andre answered as he dropped wearily into a chair. “He was a man who openly declared: ’Yes, I’m against you!’ All through the war he was with us, from the very first to the very last day. He was wounded several times, decorated several times. He was to be demobilized after the war, but he voluntarily signed on for longer service. And then, a month ago, he was arrested for anti-Soviet propaganda in the army. His arrest was the last straw. He tore his shirt at his breast and shouted: ’Yes, I’m against you!’”

    “How do you explain his change?”

    “Not long before he had had leave in Russia. He went home - and found the place deserted. His old mother had been sent to Siberia for collaboration with the Germans. To avoid starving, during the war she had washed crockery for them. And in 1942 they send his young brother to work in Germany; after the lad’s repatriation he was condemned to ten years in the mines. And apart from that, our prisoner saw what was happening at home. When he returned to duty he began to tell others what he had seen and heard. The rest you know for yourself.”

    “What did the captain mean by his reference to ’the others’?” I asked.

    “Oh, the usual story.” Andrei shrugged his shoulders. “Out of one man we’ve got to unmask a whole counter-revolutionary movement. There you have the clear evidence that every man is an enemy,” he continued in a monotonous tone. “Outwardly he was an exemplary Soviet man. One of the sort that during the war died with the shout ’Long live Stalin!’ on their lips. But when you go deeper...”

    “So you regard him as an ideological enemy?” I asked.

    “He hasn’t any idea yet,” Major Kovtun answered. “But he’s already come to the point of saying ’no’ to the existing regime. He is dangerous chiefly because he is one of millions. Throw a lighted idea into that powder barrel and the whole lot would go up!”

    I was silent. As though he had divined my thoughts, Andrei whispered helplessly: “But what can I do?” Then, with sudden vehemence, he cried: “What did you want to see it for? I’d already told you...”

    In the dusk of the room his face changed, it expressed his weariness. His eyes were dull and expressionless. He fidgeted with restless, nervous fingers among the papers on his desk.

    “Andrei!” I cried, and turned the lampshade so that the light fell full on his face. He huddled himself together, raised his head and stared at me blankly. I glanced into his eyes: they were fixed and dilated; the pupils showed no reaction to the strong light.

    “You know what light-reaction is, don’t you?” I asked as gently as I could.

    “I do,” he answered quietly. His head sank on to his chest.

    “It means you’ve reached the end of your tether,” I said. “In a year or two there’ll be nothing left of you but a living corpse.”

    “I know that too,” he muttered still more quietly.

    “Can’t you find any other way out than morphine?” I asked, putting my hand on his shoulder.

    “I can’t find any way at all, Grisha... I can’t,” his lips whispered. “You know, I’m often pursued by delusions,” he said in a perfectly expressionless tone. “Always and everywhere I’m followed by the scent of blood. Not just blood, but fresh blood. That’s why I come to you sometimes so unexpectedly. I’m trying to get away from that smell.”

    “Pull yourself together, Andrei!” I rose from my chair, took my cap down from the hook, and glanced at the clock. “It’s six already. Let’s go for a drive.”

    He opened a cupboard and took out a civilian suit. “Every one of us has to own a suit of civilian clothes,” he explained as I gave him a questioning look. “Nowadays I use it to get away from the accursed stench.”

    Before we finally left the room, he took a book out of his desk drawer and handed it to me, saying: “Take and read it. I’ve seldom read anything to compare with it.”

    I read the name of the book: Abandon Hope... and of the author: Irene Kordes.

    “I don’t get much time for reading,” I answered, as a rapid glance at its pages showed that the book was about the Soviet Union. “And I’ve read enough of this stupid kind of literature. And look at its date of publication: 1942!”

    “That’s just why I want you to read it,” he answered. “It’s the only German book about the Soviet Union that every German ought to read. I personally find it particularly interesting because she spent four years in prison; she was held for interrogation by the M. V. D.”

    Later I did read the book. The writer, Irene Kordes, was living with her husband in Moscow before the war. During the Yezhovshchina period (The period of the great purges of 1936 - 1938 to which most of the political émigrés living in the Soviet Union fell victims. Yezhov was head of the N. K. V. D. at the time; in 1939 he himself was dismissed and shot.) they were both arrested simply because they were talking German in the street.

    That was sufficient for the M. V. D. to charge them both with espionage. There followed four years of misery and torment, four years of examination in the cellars of the notorious Lubianka and other Soviet prisons. After the Soviet Union signed the pact of friendship with Hitlerite Germany in 1939 she was set free and sent back to her own country. Her husband disappeared within the N. K. V. D. walls.

    It is a striking circumstance that the book was published in 1942. This German woman displayed a true grandeur of spirit. After living for four years in conditions that would have led anybody else to curse the regime and the country, and even the people, who willingly or unwillingly bore the responsibility and guilt for the Soviet system, Irene Kordes had not one word of reproach or accusation to say against the Russian people. She spent four years in hell, together with hundreds of thousands of Russian people who shared her fate; and during that time she came to know the Russians as few foreigners have done.

    The first rays of the rising sun were gilding the crowns of the trees as Andrei and I left the building. He drove our car along the autobahn. He sat silent; his features seemed waxen and sunken in the gray light. His driving was spasmodic and restless. As we drew near to the Wannsee he took his foot off the accelerator and looked at the clock. “You haven’t got to be in the office till ten,” he said. “Let’s drive to the lake and lie for an hour on the sand.”

    “Good!”

    Gentle waves were curling over the surface of the lake. Mews were flying overhead, or gliding low to send up spray from the crests with their wings. The fresh morning breeze drove away the leaden weariness of my sleepless night. We undressed and plunged into the water. The farther we swam from the bank the more strongly was I conscious of the freedom and expanse, of an inexplicable desire to swim on and on. I felt a rare inward relief, as though the waves would wash us clean of the blood of the past night.

    After bathing we lay on the sand. Andrei watched the few early bathers. I gazed at the sky, at the white, fleecy clouds.

    “Well, have I helped you in your endeavors to become a true communist?” he asked in a wooden tone, and tried to smile.

    “You’ve shown me nothing new,” I answered. “Many things in this world look unpleasant when seen close up.”

    “So you excuse all these things?”

    “One must attempt to comprehend not merely a part, but the whole. Not the means, but the end.”

    “So the end justifies the means?” he said bitterly. “You’ll make a better bolshevik than I.”

    “I am a child of the Stalin epoch,” I replied.

    “So in your view everything is for the best!”

    “I’d like to believe that....”

    “Then what stops you now?”

    “I’m afraid I lack the wider vision,” I said slowly. “When I’ve solved the problem of the expediency or inexpediency of the final goal it will be easy.... In either case it will be easy.... That is my final answer, Andrei. Until then we’d better drop further talk on the subject. Meanwhile, I think you should take some leave and have a thorough rest.”

    “That won’t help,” he sighed. “I need something else.” "You must either find a faith that justifies your present activities, or..." I did not know how to go on.

    “It’s rather late for me to seek, Grisha.” He shook his head and stared at the sand. “I’ve burnt my wings. Now I must creep.”

    Little Lisa was a charming child. When she went for walks with her old governess along the Gogolevsky boulevard in Moscow the people sitting on the benches used to say reprovingly to their children: “Just look at that pretty little girl. See how well she behaves!”

    On hearing such remarks, Lisa would pull haughtily at her velvet dress, and deliberately speak in a louder tone to her German governess. The people whispered in surprise: “They must be foreigners.”

    Lisa’s father was one of those men who have the gift of adjusting themselves to life. He had joined the Party at the right time, he knew when to say the right word, and even better when to keep a still tongue in his head. Thus he rose to the directorship of a large commercial trust in Moscow. High enough to exploit to the full all the material advantages of his official position, yet not high enough to be forced to take the risk of responsibility for the undertaking.

    He had prudently brought up his sons in the spirit, which had ensured himself a successful career. But he had intended to marry his daughters to men who could guarantee them not only material well-being, but brilliant society life. Lisa was the younger daughter, and her father’s favorite. From earliest childhood she was the subject of rapturous admiration on the part of her relations and family acquaintances, and the naive envy of her child companions.

    The years passed, she grew up, and graduated from school. When the time came to decide on what she should do next, after consultations with her father she resolved to enter the Moscow Institute for Foreign Languages. There she could be sure of comparatively easy studies and the prospect of an equally easy position when she left; the Institute was known to be a starting point for careers in the Commissariat for Foreign Affairs, the Commissariat for Foreign Trade, and other governmental bodies. The young girls of Moscow retailed many strange rumors of the massive yellow building in Metrostroyevskaya Street; Lisa thought of its doors as opening on to a terra incognita.

    Thanks to her excellent knowledge of German, and her father’s connections, she had no difficulty in entering the Institute. In her very first year she won the professors’ notice by her keen intelligence and her success as a student. She considered it a matter of honor to be outstanding in her subjects. She had always been used to admiration, and as the years passed she had developed a morbid craving for it.

    Now she attempted to win the admiration and envy of those around her. She went to great trouble to excel the other students in every possible respect: in study, in behavior, and in dress. The professors began to hold her up as an example to the others, while her colleagues looked down their noses at her eccentric behavior. The young men turned to stare after her slender figure and were astonished at her provocative conduct and her dress.

    One morning in the autumn, during her second year at the Institute, on reaching the door of the lecture hall she was called aside by a senior girl, who whispered: “Lisa, you’re wanted in the Special Department. You’re to report there at once.”

    The Special Department was situated next door to the rector’s office. None of the students knew exactly what functions the department performed: they could only surmise. Lisa knocked shyly at the door, and went in. Behind a desk sat a woman with the exaggeratedly self-confident air of women who occupy men’s positions. Now this woman took a file from a steel cupboard behind her, and glanced first at the file, then at Lisa. The minutes seemed endless. Lisa stared with longing through the window at the house-roofs opposite and thought: ’It’s either arrest or expulsion from the Institute.’

    The woman held out a sealed envelope to her, and said: “At nine this evening you’re to call at the address on this letter. Hand in your name at the inquiry office. They’ll be expecting you.”

    Lisa glanced at the address: the letters began to dance before her eyes. They read: ’Lubianskaya Square, entrance 8, room 207.’

    That day she was unusually abstracted. She heard very little of what the professors said, but in her head the words drummed incessantly: ’Lubianskaya Square, nine o’clock.’ Punctually at five to nine she passed through the gates of the N. K. V. D. central offices in Lubianskaya Square. The lieutenant on duty phoned to someone then handed her a pass. She went to the room given on the letter and knocked almost inaudibly with her knuckles.

    “You’re punctual; that’s a good sign.” The young man in civilian dress who opened the door smiled as he spoke. “Please come in!” He pointed affably to a comfortable chair by the desk. She dropped into it, and planted her feet firmly on the floor.

    The young man smiled again, pleasantly. “May I offer you a cigarette?” He pushed a box of expensive cigarettes across the desk. Her fingers trembled, she had difficulty in opening the box and taking out a cigarette. She did not know what to make of this warm reception.

    “Would you like some tea? Or coffee?” the obliging young man asked. Without waiting for her answer he pressed a button on his desk, and a few moments later a tray of coffee, cakes, and a tablet of chocolate arrived. To cover up her uncertainty and shyness she took a cake. But somehow she had difficulty in getting it down.

    “Have you any idea why I’ve invited you to come and see me?” he asked, lighting a cigarette and studying Lisa from one side. “No... I haven’t,” she answered in a trembling voice. “We’ve been interested in you for a long time now,” he began, leaning back more comfortably in his chair. “You’re a cultivated and an attractive girl. I might go so far as to say very attractive. And you’re from a good Soviet family. Your father’s an old Party member. You yourself have been active as a Young Communist in the Institute. We’ve received very favorable reports about you.”

    He paused and glanced at her, to study the effect of his words. The expression of anxiety and excitement gradually faded from her face, to be replaced by one of tense expectation.

    “We not only punish enemies of the Soviet regime,” he continued. “We’re even more concerned to see that the numbers of genuine Soviet people should increase. As we’ve had such good reports about you we consider it our duty to take some interest in your future career.” He paused again. “Tell me, we’re right, aren’t we, in regarding you as a true Soviet citizen and in wishing to help you in your career?”

    “I’m still too young,” she said in some embarrassment. “So far I’ve not had the opportunity...”

    “Oh, I quite understand,” he interrupted. “You’ve always wanted to prove your devotion to the Party, but so far you haven’t had the opportunity: that’s it, isn’t it?”

    “I... I’ve always tried...” she stammered.

    “I know. I’ve taken some trouble to find out about you before asking you to come and see me. And now we think we can test you in action. You’re studying in the Institute for Foreign Languages. You know that after graduating many of the students will be given the opportunity to work together with foreigners, or even abroad. That’s a great honor. I’m sure you’d like to belong to that select few, wouldn’t you?”

    “Of course. Comrade,” she readily answered; but then she prudently added: “If it’s in the interests of the Party and the government.” She now realized that this evening visit to the N. K. V. D. by no means held out the unpleasant prospects it had suggested to her. And she resolved to exploit all her powers to grasp the attractive possibility that seemed to be looming up on the horizon.

    “Call me Constantine Alexievich,” the man said in a friendly manner, as he pushed the tablet of chocolate across to her. “I see you’re a clever girl. Work with foreigners, or even abroad: you know what that means! It means Lyons silks, Parisian perfumes, and the best restaurants in the world. It means special privileges, high-society. An easy and fine life filled with pleasure. Men at your feet...”

    He took a breath and gave her a swift glance. She was sitting motionless as though entranced; her eyes were shining with excitement. The chocolate began to melt in her fingers.

    “But all that is possible only on one condition,” he said with a hint of regret. “That is, that you have our complete trust. Not everybody has that. It has to be won.”

    His last words seemed cold and hard. For a second she again felt helpless and afraid. But in a moment her longing for a brilliant existence and admiring glances shattered all her doubts and fears.

    “What have I got to do?” she asked practically.

    “Oh, we’ll give you various commissions that will provide you with opportunities to show your devotion to the party,” he explained in a careless tone. Then, as though she had already indicated her assent, he added in a businesslike tone: “You will be given additional schooling. And instructions will be issued to you for each separate commission... as well as the requisite means to achieve the task.”

    “But perhaps I shan’t be equal to your demands,” she feebly objected, for she hadn’t expected matters to develop so quickly, and instinctively she tried to secure a way of retreat.

    “We shall help you. Besides, from the personal knowledge we already have of you we know very well what you can do. Now may I ask you to sign this document?” He pushed a form across the desk and showed her where to sign. She glanced rapidly through it: it was a formal promise to collaborate and not to talk; in the event of breaking this promise she was threatened with ’all necessary measures to defend the State security of the Soviet Union’. Her radiant vision of a brilliant future seemed to turn a little dim. He handed her a pen. She signed.

    Thus she achieved her desire for a brilliant life. And thus the N. K. V. D. added one more to its list of agents. Before long, without interrupting her studies at the Institute, Lisa was transformed into a model siren.

    During the war there were no Germans in the true sense of the words living in Moscow. So she was introduced into the small circle of German anti-fascists who had arrived as political émigrés in the Soviet Union and had managed to survive the continual purges. But soon this work proved to be without point, as the only German communists left in freedom were themselves secret agents of the N. K. V. D., and that organization had introduced her to them only in order to provide yet one more cross-check on the reliability of their spies. But the Germans had grown cunning through experience, they glorified Stalin and repeated the fashionable slogan: ’Smash the Germans.’ She was disgusted with this way of showing devotion and grew angry at the lack of opportunity to prove what she could do.

    Constantine Alexievich, who was her immediate superior, quickly became convinced of her keen intelligence and unusually wide cultural horizon. She was capable of starting and carrying on a conversation on any subject. Now she was entrusted with the task of spying on higher Party officials, and had the opportunity to visit the exclusive clubs of the various People’s Commissariats and even the very special club attached to the People’s Commissariat for Foreign Affairs.

    The results of her work were stored away in the N. K. V. D. files and prisons. The fact that she was kept at work on the ’internal front’ for a long time is testimony to her success. In the N. K. V. D. view, work among foreigners is comparatively unimportant. Where foreigners are concerned the N. K. V. D. is interested in external details and factual material. But spies working among the ’beavers’, i. e., the important Soviet Party men, are expected to discover their secret thoughts and moods: a complex task, and calling for real art on the part of those engaged in it.

    In the spring of 1945 Lisa graduated from the Institute as one of its best students. At this period many of the graduates were sent to work in the S. M. A. in Berlin, and Lisa went with them. Once more she was given special commissions. She was appointed translator to a member of the Special Dismantling Committee under the Council of People’s Commissars, simultaneously acting as his N. K. V. D. control.

    When this general was recalled to Moscow on the completion of his task she was appointed to the personnel department of the S. M. A. Her personal file contained the remark: ’Employment to be given in agreement with the Administration for State Security.’ A few days later she became personal interpreter to General Shabalin, the economic dictator of the Soviet zone.

    That was when I first met her. Soon afterward Major Kuznetsov gave me his secret warning concerning her. Did the general himself know what sort of people he had around him? After a time I came to the conclusion that he had good reason not to trust anybody.

    His orderly, Nikolai, had served in the N. K. V. D. forces at one time. As is the custom in the Soviet Union, anyone who has ever had any kind of relations with the N. K. V. D. - not only their former workers, but even their former prisoners always remains in touch with them. Of course the general knew that quite well. Nikolai was his master’s orderly, and simultaneously his control.

    Shabalin’s maid, Dusia, was a pleasant, quiet girl. At the end of 1945 all the Russian women who had been brought to Germany during the war and had later been employed by the Soviet authorities to fill subordinate positions were sent back home. To everybody’s astonishment Dusia remained behind. People assumed that she owed this to the general’s protection. But when the general returned to Moscow while Dusia still remained in Karlshorst it was assumed that she must have some other highly placed protector. Only a few suspected the truth.

    She was a very pleasant girl, but I always felt that she suffered from some personal sorrow and vague depression. She knew what had happened to her friends who had been sent back to Russia, and she knew that in the end she would share their fate. Yet she had to work as an instrument in the hands of those same men who sooner or later would become her jailers.

    Thus the general’s orderly, his maid, and his personal interpreter were all N. K. V. D. agents. I don’t think the general was so stupid as not to realize it. Even if he hadn’t noticed it, he must have known from experience that it must be so. And so, to simplify matters, he regarded all those who worked in close touch with him as informers for the N. K. V. D. Including me.

    After Kuznetsov’s warning I was more on my guard with Lisa. I found out more about her from former friends of hers who had studied with her in the Institute, and who were working as translators in the Supreme Staff. She was not only inordinately ambitious, but also inordinately talkative; and in such circumstances the M. V. D. trust could not remain a secret for long. I gleaned other details of her from various sources.

    One evening shortly after General Shabalin’s recall to Moscow, while she was waiting to be given a new appointment, she dropped in on me on some pretext. In Karlshorst we all had a habit of calling casually on one another, without waiting for special invitations. After looking round my apartment she made herself comfortable on the couch and declared: “You’re a poor sort of lady’s man, Gregory Petrovich. And to make matters worse, you’re a skinflint.” As she tucked her feet up on the couch she added: “Bring a bottle of wine out of your cupboard and let’s feel at home.”

    “I already feel at home,” I answered.

    “Don’t be so detestable!” She purred like a cat. “I’m going away soon. Though I simply can’t endure you, I’d like to celebrate our parting.”

    “The feeling is mutual,” I retorted. “And yet I’m sorry you’re going.”

    “So you really are sorry to part from me?” She gazed at me with her dark brown eyes. “You admit it!”

    So far as her feminine charms were concerned; what I found most attractive in her was the polish acquired from residence in a great city, her culture and knowledge, in combination with a superlative vulgarity. Such a combination involuntarily attracts by its very novelty.

    “I find you as interesting as the beautiful skin of a snake,” I confessed.

    “But why do you avoid me, Gregory Petrovich?” she asked. ’By all the signs you and I ought to understand each other better than anybody else."

    “That’s just the very reason, Lisa,” I said. “Don’t be annoyed with me. Shall I tell you your fortune? You’ll marry an elderly general. That’s the only way in which you’ll be able to satisfy your demands on life. You regard life soberly enough to know that I’m telling the truth.”

    She was rather disconcerted uncertain how to take my words, in joke or earnest. Then she began to talk sincerely and passionately, as though she wanted to justify herself:

    “Good! One confidence deserves another! Yes, I shall marry a man in the highest possible position. I don’t suppose he’ll be young. What is so-called ’pure love’ in comparison with what a man in a high position can offer me? I can pick up handsome young men in any street, and they’ll do as I tell them! Let other women run about without stockings and act ’pure love’. One must have power: money, or a high position. Then, and only then, can one understand how cheap love is...”

    “It’s a matter of taste.” I shrugged my shoulders.

    “Not of taste, but intelligence,” she retorted. “You’re old enough to understand that life is a struggle. That there are strong and weak. If you want to live, you must be strong. If you’re weak, you must serve the strong. Equality, brotherhood? Beautiful fairy stories for fools!”

    “You take a very critical attitude to life!” I observed.

    “Yes. I want to be on top, not underneath,” she continued in a dreamy tone. “You can only comprehend life when you see it from above. And to do that you need wings...”

    “I like you today, Lisa,” I said almost sincerely. “Life is often far from easy. Often one looks for a fine fairy-story. As you say, fairy-stories are for fools. But... do you remember the story of Icarus? That’s a story for the wise. He, too, wished to have wings ... Do you know how the story ended?”

    She looked up at me blankly. “What are you getting at, Gregory Petrovich?” she asked uncertainly.

    “Oh, nothing! It’s just a mental association,” I replied.

    At the beginning of 1946 Lisa was appointed a translator to the Soviet delegation at the Nuremberg trials. She remained in that position for a year. Of course she had other tasks, her real tasks, to perform there too. But she is of interest because she is a shining example of a new type of Soviet personality, someone who is the educational product of the Stalin epoch, and exploits all the prerequisites for a successful life under Soviet conditions.

    They have grown up in a milieu, which excludes mental freedom, freedom of thought, and their consciousness is automatically focused on the material aspect of existence. Their driving impulse is the desire to climb as high as possible up the social ladder. The means? People of Lisa’s type are trained not to think about the moral aspect of their activities. Soviet morality justifies everything that serves the Party interests.

    One cannot help drawing a comparison between Andrei Kovtun and Lisa Stenina. They both serve one and the same institution. He carries out his task with all his inner being protesting, but with no possibility of changing his position in any way. Lisa, on the other hand, does her job quite willingly and deliberately. Andrei has already learnt only too well that he is the helpless slave of the system. Lisa is striving to get higher. And yet possibly she, too, will be pursued by the stench of blood before long.

    Sommaire https://seenthis.net/messages/683905
    #anticommunisme #histoire #Berlin #occupation #guerre_froide

  • ROBERT FAURISSON : Invité, mais censuré, par Radio Courtoisie (Paris)
    http://robertfaurisson.blogspot.com/2008/05/invite-mais-censure-par-radio.html

    Thursday, May 1, 2008
    Invité, mais censuré, par Radio Courtoisie (Paris)
    Le mercredi 9 avril, j’ai été invité par Martin Peltier à m’exprimer sur les ondes de Radio Courtoisie. Notre entretien était prévu pour durer de 19h30 à 21h mais il a été interrompu au bout de vingt-sept minutes. Il l’a été sans préavis et aucune explication n’a suivi. Radio Courtoisie est une modeste station, à but non lucratif, qui se présente en « radio de toutes les droites ». Elle est dirigée par Henry de Lesquen. Sur l’affaire, on trouvera ci-dessous une série d’éléments classés dans l’ordre chronologique.

    1) Communiqué de « Bocage » (11 avril)

    C’est dans le plus grand secret que Martin Peltier, pour son émission mensuelle de Radio Courtoisie, avant-hier, mercredi 9 avril, avait invité le professeur Faurisson. Tous deux s’étaient bien mis d’accord pour faire en sorte de ne jamais transgresser la loi Fabius-Gayssot, non seulement pour échapper eux-mêmes à toute poursuite, mais pour préserver la station radio mise, comme on le sait, par le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) en liberté surveillée.

    L’émission a commencé à 19h 30 ; les deux interlocuteurs, avec d’infinies précautions, ont relaté les persécutions dont sont victimes les révisionnistes à travers le monde. Les correspondants qui le désireront pourront nous réclamer la transcription de cette émission.

    Mais, au bout de 27 minutes, l’entretien a été coupé ... Motif invoqué sur place : « La coupure est faite à la demande du CSA ».

    Or, voici ce qu’on pouvait lire sur le site du quotidien Le Parisien, avant-hier soir, à 22h 30 :

    <http://www.no-media.info/834/radio-courtoisie-censure > ou encore

    Etrange silence sur Radio Courtoisie

    Brutale interruption des programmes ce mercredi soir sur Radio Courtoisie.

    Alors que la station - qui se définit comme « la radio de toutes les droites » - diffusait une émission sur le révisionnisme, l’antenne a soudain été coupée. Sans préavis, « Le libre journal » présenté par Martin Peltier a laissé la place à de la musique classique. Il n’a pas repris.

    Quant à l’émission du député européen Paul-Marie Coûteaux, qui devait commencer à 21h30, elle a été reportée à une date ultérieure.

    Contacté, Henry de Lesquen, le responsable de la station, nous a expliqué que l’émission avait été interrompue vers 19h30 « par la déléguée aux questions éditoriales qui a considéré que l’un des invités tenait des propos inacceptables ».

    Il n’a cependant pas indiqué de quels propos il s’agissait, ni pourquoi les programmes n’avaient toujours pas repris.

    Non seulement il semble qu’il y ait eu censure de la part de la radio elle-même, mais il y a censure dans l’article ci-dessus faisant état de la censure, puisque le nom du professeur Faurisson n’est même pas mentionné !

    2) Transcription, due à « Bocage », de l’entretien

    Martin Peltier : Bonsoir, Professeur.

    Je dois expliquer aux auditeurs pourquoi j’ai décidé d’inviter dans ce studio un repris de justice. Tout nous sépare : vous êtes professeur de faculté, j’ai toujours été un cancre ; vous êtes à moitié britannique et la Grande-Bretagne est ma bête noire politique ; vous êtes athée, je suis catholique. Alors pourquoi ?

    Eh bien il y a des raisons inavouables – d’abord, on aime toujours faire le malin. Et puis il y a des raisons frivoles : vous êtes un amateur de Nerval et vous tenez Isidore Ducasse pour un farceur, ce qui est très sympathique.

    Et puis il y a deux raisons avouables :

    La première, d’abord, j’écoute l’Evangile : « Ce que vous ferez au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous le ferez », a dit le Christ. Or aujourd’hui, dans notre société, le plus petit ce n’est pas le chômeur, ce n’est pas non plus l’immigré clandestin, qui a bénéficié de la bienveillance et du soutien d’une foule d’associations bien-pensantes ; le plus petit c’est le révisionniste, ce pelé, ce galeux, de qui vient la pire des pestes : celle qui affecte la mémoire.

    Et il y a une deuxième raison à cette invitation : nous ne parlerons pas aujourd’hui de vos idées ni de vos travaux, Professeur Faurisson, parce que c’est interdit par la loi. Mais la façon dont les médias et l’appareil d’Etat vous ont traité est dégoûtante et choquante. On peut très bien soutenir que la pensée et son expression doivent être limitées, doivent être dirigées – c’est peut-être même souhaitable, sait-on jamais ? Mais qu’une société, qui a fait du blasphème une vertu et qui proclame à tout va son désir de liberté totale, réprime avec la dernière férocité le délit d’opinion est insupportable, du point de vue de la logique et du point de vue de la morale. Il faut donc dénoncer ce fait avec force et précision : on ne peut pas rester toute sa vie couché devant les oukases des puissants et les [inaudible] qu’ils imposent. Pour l’honneur de la presse et pour celui du peuple français, il faut bien qu’on redresse de temps en temps ne serait-ce que le bout d’une oreille.

    Alors nous allons faire aujourd’hui de l’histoire, un peu d’histoire du révisionnisme. Il ne s’agira absolument pas de justifier quelque thèse que ce soit mais de raconter ce qui s’est passé.

    Cela dit, soyons clairs : nous ne parlerons pas des chambres à gaz ! La loi Gayssot de 1990 réprime la contestation du crime contre l’humanité tel que l’a défini le tribunal de Nuremberg en 1946. Et, si je ne me trompe, elle condamne cette contestation même par insinuation. Quel est le texte exact ? Vous pouvez me le citer, de mémoire ?

    Robert Faurisson : Il est exact que cette loi du 13 juillet 1990, qu’on a pris l’habitude d’appeler la loi Fabius-Gayssot ou Gayssot, interdit la contestation de ce qu’on appelle les crimes contre l’humanité tels qu’ils ont été définis, jugés, condamnés, notamment par le tribunal militaire international de Nuremberg en 1945-46. Mais cette loi du 13 juillet 1990 a reçu des applications qui font qu’il existe aujourd’hui une jurisprudence qui fait que, non seulement vous n’avez pas le droit de contester mais, pour résumer, vous n’avez pas le droit de paraître contester. Il est dit exactement, dans le Code pénal, que vous n’avez pas le droit de procéder à une contestation, même par voie d’insinuation. Par conséquent tout peut, ou à peu près tout peut s’interpréter comme une contestation.

    MP : Absolument. Et c’est là que – je reprends la parole – c’est un secret pour personne, professeur, que vous avez mis en doute l’existence des chambres à gaz homicides dans l’Europe occupée par Hitler et que vous révisez fortement à la baisse le nombre communément admis de six millions de juifs morts pendant la seconde guerre mondiale. Je ne vous interrogerai donc pas à ce sujet et si vous aviez envie d’y venir spontanément je vous couperais avec la dernière rigueur et sans la moindre courtoisie, je vous en préviens. Vous êtes ici en quelque sorte en liberté surveillée – c’est ce que je peux vous offrir de mieux – et nous nous en tiendrons à trois sujets strictement définis avant l’émission. D’ailleurs, pour vous faire une confidence, même sans la loi Gayssot, je ne vous aurais pas laissé développer vos thèses révisionnistes ; en dehors des sanctions légales prévues par le législateur et décidées par les juges il y en a d’autres, spontanément appliquées, tacitement ou hautement revendiquées : il y a les pressions sur les familles, les brimades dans le travail, les voies de fait qui s’exercent contre ceux qui pensent mal et ceux qui les laissent s’exprimer. Il y a des puissances para-légales qui s’exercent en toute tranquillité dans notre pays, il y a des milices au-dessus des lois et j’avoue que j’en ai peur ; j’ai la trouille de la puissance plus ou moins occulte que l’on voit au travail autour de la mémoire des années dites les plus sombres de notre histoire.

    Et le premier sujet que je voudrais que vous abordiez est précisément la persécution contre les révisionnistes en France et dans le monde. Vous-même vous avez été battu et laissé pour mort par une bande de voyous que la police a préféré laisser courir en fin de compte. Vous avez perdu votre emploi et plusieurs procès vous ont ruiné. Mais finalement vous estimez avoir de la chance parce que vous n’avez jamais fait de prison pour révisionnisme, finalement. Quel est… comment vous jugez-vous vous-même dans cette affaire-là ?

    RF : Pour répondre à votre question, « juger c’est comparer » ; je compare mon sort à celui de bien d’autres révisionnistes, notamment allemands ou autrichiens. Je juge la justice qui m’a condamné mais par rapport également à la justice allemande, la justice autrichienne, la justice suisse, la justice britannique, la justice canadienne anglophone, la justice américaine et d’autres justices encore, la justice australienne, par exemple. Et j’estime que j’ai de la chance de vivre dans un pays de cocagne qui s’appelle la France ; j’ajoute que pour moi la République est bonne fille quand elle n’est pas en guerre, en guerre civile, ouverte ou larvée ; et enfin, je dois le confesser, j’ai la baraka.

    MP : Vous avez fait un petit tour d’horizon. J’aimerais qu’on revienne point par point sur… Est-ce que… Justement il faut faire de la pédagogie. Déjà l’histoire des différentes persécutions. Est-ce qu’on peut faire le point des différents pays avec vous ? Est-ce que vous pouvez me dire, par exemple, où on en est en Suisse ? Quels sont les procès qui ont eu lieu contre les révisionnistes, quelles sont les persécutions qu’ils ont subies ? Je pense à Amaudruz, peut-être ?

    RF : Alors, il y a Amaudruz, qui, à l’âge, je crois, de 82 ans, a été en prison, peut-être pour 3 mois, mais il y a eu d’autres personnes – je vous avoue que c’est un sujet que je n’ai pas tellement envie de traiter parce que c’est une façon de se plaindre que de parler des persécutions qu’on a subies. Parce que la question est de savoir si sur le fond nous avons raison ou non, et là, vous m’interdisez de parler.

    MP : Absolument. Là je suis très clair. Mais, par définition, on ne peut pas parler de choses dont on ne peut pas parler. C’est une tautologie. Mais j’adore la tautologie : c’est mon sport préféré. Alors je crois qu’il est quand même intéressant – vous n’avez pas envie d’en parler mais j’ai envie de vous en faire parler parce que je crois que le public, le public même cultivé n’a pas… – Vous, vous nagez dedans, un peu comme Obélix, depuis que vous êtes tout petit mais le grand public, même cultivé, même éclairé n’a pas pris la mesure de l’extrême, je ne dirai pas sévérité, mais de l’extrême bizarrerie des sanctions portées contre plusieurs personnes. Alors, bon, allons-y pour l’Autriche. Moi j’ai deux cas dont j’aimerais que vous parliez : c’est le cas de M. Honsik et le cas de M. Fröhlich. Je ne vous demande pas de m’en parler pendant trois heures mais en deux minutes, voilà, déjà, vous pouvez faire du bon travail.

    RF : Gerd Honsik est effectivement un révisionniste et il a habité Vienne ; il a été condamné pour révisionnisme ; il s’est réfugié en Espagne et, il y a peu de temps, l’Espagne l’a extradé, rendu à l’Autriche et donc Honsik est en prison.

    MP : On extrade, pour ce délit-là…

    RF : Voilà !

    MP : C’est un délit ou un crime ? C’est un délit, tout de même.

    RF : Alors, « délit » ou « crime », tout dépend, n’est-ce pas ; par exemple, en justice anglo-saxonne, on parle de « crime » ; ça peut être un délit, c’est une question de vocabulaire, peu importe. Le fait, le fait important – vous avez raison de le souligner – c’est qu’on arrive à extrader. Alors, à ce propos, je vais continuer, donc, de répondre, puisque vous m’avez parlé de Honsik mais également de Fröhlich ; je vais donc rapidement parler de Fröhlich puis je reviendrai à cette affaire d’extradition car, vous avez raison, elle est importante. Fröhlich est un spécialiste des chambres à gaz de désinfection et il a dit que les chambres à gaz nazies, pour lui, étaient impossibles pour des raisons…

    MP : Oui, mais, là on va vraiment…

    RF : Attendez : voilà. Donc, en tant que révisionniste il a été condamné et je crois qu’il est condamné pour quelque chose comme six ans et cinq mois de prison.

    MP : D’accord.

    RF : J’en arrive à la question d’extradition. Vous savez, on fait valoir que la France possède des lois antirévisionnistes.

    MP : Oui.

    RF : C’est le cas également de la Suisse, de la Belgique, de l’Espagne, de l’Allemagne évidemment, d’autres pays encore. On fait valoir que dans les pays anglo-saxons il n’y a pas de loi antirévisionniste. Pure hypocrisie ! Et c’est là que j’en viens à la question d’extradition. Prenez les Etats-Unis. Voilà un pays où je dois dire que personnellement je me sentais libre. C’était à peu près le seul pays du monde où je me sentais libre. Eh bien, c’est fini. Puisque si nous prenons le cas d’un des principaux révisionnistes, Ernst Zündel, il vivait dans le Tennessee et un beau jour il a vu arriver cinq malabars de la police, qui l’ont menotté, qui l’ont conduit en prison puis qui l’ont livré au Canada ; le Canada – tenez-vous bien – l’a mis en prison pendant deux ans dans des conditions a-bo-mi-nables…

    MP : C’est-à-dire ?

    RF : C’est-à-dire : dans sa cellule, où en hiver il crevait de froid, pas le droit à une chaise, pas le droit à un oreiller, pas le droit à quoi que ce soit, des fouilles anales continuelles et intimidation en amenant des chiens – on le mettait à terre, lui, et les chiens, n’est-ce pas, lui bavaient dessus : voilà comment il a été traité pendant deux ans au Canada, puis…

    MP : Une question technique, pendant que j’y pense : il avait été amené des Etats-Unis au Canada sur un mandat d’arrêt international, une demande d’extradition ?

    RF : Même pas. Si, c’est une demande ; ce n’était pas international : c’est le Canada qui l’a réclamé et qui l’a obtenu, c’était d’accord entre les Etats-Unis et le Canada. Donc les Etats-Unis, où vous avez le Premier Amendement, où vous êtes censé pouvoir vous exprimer librement, traitent un révisionniste comme un gangster et avec des méthodes de gangster. Il a donc été livré. Bien. Et il est passé devant un tribunal spécial – je dis bien : spécial – dit « commission des droits de l’homme ». Et je sais d’expérience ce que c’est et je pense que les auditeurs vont quand même être intéressés par ce point.

    MP. Alors qu’est-ce que c’est qu’une commission…

    RF. Voici. On a dit, lorsqu’en 1992 Zündel a fini par gagner ses fantastiques procès de 1985 et de 1988 par une décision de 1992, certaines personnes – je ne les désigne pas – ont dit : c’est intolérable ; il faut faire quelque chose. Elles ont dit : il faut des commissions des droits de l’homme. Alors le bon peuple a dit Oui. Enfin, les parlementaires ont dit Oui. Puis, second pas : mais attendez : il faudrait des tribunaux des droits de l’homme, pas des tribunaux ordinaires, et on a créé des tribunaux spéciaux où les juges sont recrutés d’après leur sensitivity – je n’ai pas besoin de traduire – à un certain problème et vous arrivez devant ces tribunaux – moi ça m’est arrivé quand je suis venu défendre Ernst Zündel, on vous fait lever la main droite, on vous fait jurer de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, et, la minute d’après, si vous avez le malheur de dire « Mais, Ernst Zündel, on ne peut rien lui reprocher car ce qu’il dit est exact et peut se démontrer, et je me fais fort de le démontrer », à ce moment-là le tribunal intervient et vous dit : « Attention, here, Truth is no defence », c’est-à-dire qu’ici « la Vérité n’est pas défense. Il nous importe peu de savoir si ce que vous dites est exact ou non, ce qui nous intéresse c’est de savoir la douleur qu’éventuellement vous pouvez déclencher dans un segment de la société canadienne ».

    MP. Très bien. Vous me disiez, la suite, donc il a été jugé au Canada, de cette façon…

    RF : Et ensuite l’Allemagne l’a réclamé, et il a été livré à l’Allemagne, jugé dans des conditions épouvantables…

    MP : Une deuxième extradition…

    RF : Une deuxième extradition et, en Allemagne, non seulement il a été condamné à cinq ans mais on a refusé de tenir compte des deux ans qu’il avait passés au Canada et, en plus, une de ses avocates est maintenant en prison…

    MP : Qui s’appelle ?

    RF : Sylvia Stolz. « Stolz » en allemand veut dire « fier ». On l’appelle couramment « la Jeanne d’Arc allemande ». Et un autre de ses avocats va passer en jugement, il s’appelle Jürgen Rieger.

    MP : Ça fait beaucoup, finalement.

    RF : Oui. Mais, vous savez, si vous faites le compte des misères physiques qui sont arrivées aux révisionnistes, c’est finalement peu de chose !

    MP : On y reviendra tout à l’heure…

    RF : Je ne sais pas si c’est vraiment utile…

    MP : Mais pour l’instant on est sur la question purement judiciaire. Il y a le cas de l’Australie, je crois, il y a un monsieur Töben, en [Belgique] il y a un ancien sénateur du Vlams [Blok], et en Grèce il y a un Constantinos Plevris… En dehors des questions purement judiciaires, pour en rester dans des sanctions qui ne sont pas des sanctions brutales et qui ne sont pas des sanctions légales, il y a des sanctions disciplinaires ou universitaires. Je pense, en France, à des gens comme Notin, Plantin, Bruno Gollnisch…

    RF : Bien sûr !

    MP : Pouvez-vous nous en dire quelques mots quand même ? Ça ne me semble pas du tout négligeable.

    RF : Prenons le cas de Notin. Pour avoir, dans une revue scientifique vraiment confidentielle, glissé une toute petite réflexion où il manifestait son scepticisme quant à une question dont vous ne voulez pas que je vous parle, eh bien, Notin a connu l’enfer. Ça a commencé par l’exécution de ses animaux domestiques : on a tué ses chiens…

    MP : Ses chats…

    RF. Oui, ses chats, pardon. [Note : En fait, on a d’abord tenté de tuer son chien, puis on a réussi à tuer son chat]. Ensuite on s’en est pris à sa femme, à ses enfants, à lui-même, puis…

    MP : Des insultes ? des menaces ?

    RF : Tout ce que vous voudrez. Je dois aller vite ; je vous donne le résultat de ces courses : ses collègues se sont permis, bien sûr, de le juger, de le condamner. La malheureuse revue qui avait publié son article a été pilonnée : on est allé en rechercher les exemplaires dans toutes les bibliothèques ; ensuite, lui, n’a plus pu exercer son métier d’enseignant à Lyon-3 et, là-dessus, se voyant condamné, avec un procès sur le dos, eh bien il a eu le malheur de choisir un avocat – dont je ne donnerai pas le nom mais qui est un sacré farceur – et qui lui a fait signer une abjuration. J’aime autant vous dire que Notin – il ne s’en cache plus, je pense, aujourd’hui – m’a présenté ses excuses pour cette abjuration mais on lui conseillait ça : ça n’a servi à rien du tout : quand il a voulu obtenir un poste à l’étranger il a cru qu’il allait en obtenir un ; « on » l’a su, et, bien entendu, il n’en a plus été question. Ce devait être le Maroc. Finalement il s’est retrouvé au Mexique et, bien sûr, divorce : femme, quatre enfants, terminé. Et c’est un exemple.

    Ensuite vous m’avez parlé d’un autre cas : le cas Plantin. Il est extraordinaire.

    Plantin est un homme très sérieux et très prudent, très modéré. Il avait soutenu une thèse qui lui avait valu de la part d’un certain professeur du nom de Régis Ladous, L-A-D-O-U-S, la mention Très Bien. Ce n’était pas à proprement parler révisionniste mais enfin ça y touchait. Puis, il a eu, l’année d’après, un autre diplôme. Peu importe. Dix ans après on s’est avisé de cette affaire, alors que Plantin était parti dans la nature et qu’il y avait longtemps qu’il n’était plus à l’université. Voici ce qu’on a osé faire – écoutez ça, c’est absolument extraordinaire ; je pense que ça ne s’est jamais passé dans l’histoire mondiale, et ça s’est produit à Lyon, Rhône :

    Eh bien on a inventé une soutenance fictive, dix ans après ! C’est-à-dire qu’on a obligé Ladous à venir, on a convoqué Plantin – qui, bien sûr, n’est pas venu – et, là, on a fait semblant de procéder à une soutenance de thèse ; ça a duré, je crois, dix minutes ; Ladous s’est retiré et puis il est venu déclarer que la thèse, à laquelle il avait donné la mention Très Bien, recevait maintenant, dix ans après, la mention… alors je ne me rappelle plus l’adjectif mais quelque chose comme « intolérable ». [Note : en fait, « inacceptable »].

    Mais nous avons des exemples extravagants.

    Je voudrais vous donner, puisque ça vous intéresse…

    MP : Oui ça m’intéresse, ce sujet.

    RF : Moi il ne m’intéresse pas spécialement, mais il vous intéresse vous, alors je vais vous faire plaisir : comme vous me menacez je vais vous faire plaisir !

    MP : Eh bien voilà !

    RF : Voilà. Eh bien, prenez ce qui m’est arrivé l’année dernière : je suis invité par un professeur italien prestigieux à venir enfin délivrer un petit cours – « délivrer » est un anglicisme, donner un petit cours…

    MP : C’est mieux…

    RF : N’est-ce pas que c’est mieux ? Je suis comme vous, là-dessus.

    Et je vais donc à l’université de Teramo. Teramo : vous voyez Rome ? Bon, eh bien, vous tirez une flèche vers l’Adriatique, à cette hauteur-là, et vous avez Teramo. Je vais à l’université de Teramo et il est entendu que dès le matin je vais m’y rendre. Et que fait le président de l’université ? Je ne sais pas si un pareil précédent existe. Eh bien il a fait fermer l’université !

    MP : C’est très italien. Ils sont très malins, parce qu’il fallait trouver une solution.

    RF : (Riant) Vous approuvez presque !

    MP : Non mais il faut avoir de l’imagination.

    RF : Et alors, la suite est intéressante : eh bien nous nous sommes portés vers un hôtel où nous pensions pouvoir tenir cette petite conférence, et là j’ai trouvé un groupe de journalistes italiens. L’Italien, vous savez, a tendance à être subtil…

    MP : Ça oui !

    RF : … et il est humain. Je me suis trouvé, à la porte de l’hôtel qui a refusé de me recevoir et, là, au bord d’une de ces belles places italiennes, les journalistes m’ont interrogé, j’ai répondu, et pas comme avec vous : tout de suite sur le fond, j’ai sorti mon magnum, c’est-à-dire la phrase de soixante mots, que je ne vous dirai pas…

    MP : Non !

    RF : Et là-dessus je leur ai dit : « Mais vous savez, ce qui se passe en ce moment, c’est extraordinaire. Parce que c’est inconcevable en France que je puisse comme ça, quasiment sur la voie publique, et avec des journalistes, m’entretenir de ce sujet. » Je leur ai dit : « Jusqu’à présent ! Jusqu’ici ça s’est bien passé ». Je n’avais pas terminé cette phrase que j’entends un hourvari et c’est une bande de personnes particulières que je ne qualifierai pas, qui sont venues par train de Rome, avec à leur tête un garçon boucher particulièrement musculeux qui a porté un coup – mais un coup qui aurait pu être mortel – au professeur qui m’invitait et [coupure « à la demande du CSA » (?), puis musique en continu].

    3) Message d’Eric et Monique Delcroix à Martin Peltier

    Cher Ami,

    Nous nous étions réjouis un peu trop tôt d’entendre votre dialogue avec le professeur Faurisson... La censure la plus brutale, soi-disant à la demande verbale du CSA, a mis fin à une ultime illusion... Pourtant vous aviez pris toutes les précautions pour ne pas transgresser la loi Fabius-Gayssot. Les vaticinations de feu l’humoriste Pierre Desproges se réalisent. Rappelez-vous son « Tribunal des flagrants délires », lorsqu’il fit annoncer le prévenu par l’huissier : « Monsieur Faurisson », provoquant la réponse du président : « Non, pas ce nom-là, c’est interdit ! » Nous n’aurons bientôt même plus de nom, plus d’existence. « Blow up » ! Orwell nous l’avait bien dit.

    Bien amicalement. Éric et Monique Delcroix.

    4) Trois jours après l’entretien du 9 avril

    Martin Peltier a reçu d’Henry de Lesquen une lettre lui annonçant la suppression définitive de son émission et son renvoi de Radio Courtoisie où il travaillait bénévolement. Aux auditeurs qui avaient téléphoné pour s’en étonner, Radio Courtoisie avait expliqué que l’ordre d’arrêter l’entretien venait du CSA. Mais, à 19h30/20h, il est probable qu’au CSA les bureaux sont vides et que ne fonctionnent plus que les appareils d’enregistrement, qui seront consultés le lendemain par les censeurs. En réalité, la décision de censure paraît avoir été prise, au sein de Radio Courtoisie, par Madame Paoli, déléguée aux questions éditoriales, après consultation de M. Henry de Lesquen. A la décharge de Radio Courtoisie il faut admettre que l’intolérance en matière de presse est aujourd’hui telle que l’autocensure en est presque devenue une nécessité. Martin Peltier n’a écouté que son courage ; il se fera donc traiter d’irresponsable mettant toute une entreprise en péril. « Il aurait au moins dû demander à d’autres que Faurisson de venir parler de la répression du révisionnisme ! » Quels autres ?

    Député européen de la tendance de Philippe de Villiers, Paul-Marie Coûteaux devait, à son tour, intervenir à Radio Courtoisie vers 21h, mais il a fait savoir qu’il refusait de prendre la parole après Faurisson. Il n’est donc pas venu. De leur côté, Emmanuel Ratier et Alain Sanders ont spontanément fait savoir à Henry de Lesquen qu’ils ignoraient que Faurisson allait s’exprimer après eux. Il est peu probable que, dans sa prochaine livraison de Faits & Documents, E. Ratier ose rapporter quoi que ce soit de toute cette affaire.

    Rompant avec les usages, Radio Courtoisie n’a procédé le lendemain à aucune nouvelle diffusion de l’entretien. Elle n’a, par la suite, fourni aucune explication ni présenté d’excuses à ses auditeurs. Elle n’a pas même fait état d’un événement qui, dans les vingt années de son existence, n’a probablement pas connu de précédent.

    5) Henry de Lesquen s’explique le 14 avril

    Cinq jours après l’affaire du 9 avril, Henry de Lesquen s’explique enfin sur sa décision d’interrompre l’entretien. Il le fait sur un ton de satisfaction. Il présente Radio Courtoisie comme une radio libre où « la liberté d’émission est totale ». Il précise que les patrons de chaque émission sont libres et nullement tenus d’annoncer le contenu de leurs émissions respectives. Il déclare en passant que les auditeurs de Radio Courtoisie sont « fins et intelligents ». Mais, ajoute-t-il, Radio Courtoisie est soumise aux autorisations d’émission délivrées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et, dans le passé, elle a eu à payer de lourdes amendes. Il explique que, le 9 avril, « un invité » (?) ayant tenu des propos (?) susceptibles de mettre Radio Courtoisie en péril, il avait rapidement décidé d’interrompre l’émission. Il dit que, par la suite, tous les responsables de Radio Courtoisie ont approuvé son initiative. Il qualifie l’affaire de « malheureux incident ». Il ne nomme ni Robert Faurisson ni Martin Peltier et il ne révèle pas qu’il a sanctionné ce dernier par une lettre lui signifiant son renvoi. Il ne prononce pas le mot de « révisionnisme » et ne donne aucune idée du contenu de l’émission. Il affirme que, si l’émission suivante, celle de Paul-Marie Coûteaux et de ses deux invités, prévue pour durer de 21h30 à minuit, a été, elle aussi, remplacée par de la musique, cela n’a été dû qu’à « un fâcheux concours de circonstances » et à la malencontreuse « indisponibilité » de certains des invités. La vérité est que P.-M. Coûteaux et ses invités, apprenant que le professeur les avait précédés dans le studio, ont refusé de s’exprimer « après Faurisson ».

    6) Martin Peltier s’explique le 17 avril. Propos diffusés sous le titre « Survivre entre censure et autocensure »

    Bocage : Que s’est-il passé à Radio Courtoisie le mercredi 9 avril ?

    Martin Peltier : J’avais invité en deuxième partie de mon « Libre Journal », de 19h 30 à 21h, le professeur Faurisson. Un peu avant 20h, la musique a couvert nos voix et le technicien m’a signalé par geste que l’émission était finie. On nous a indiqué qu’un membre du CSA avait conseillé cette censure dans l’intérêt de la station, et c’est ce qui a été répété pendant une heure aux innombrables auditeurs qui téléphonaient pour la déplorer.

    B : Le Parisien du lendemain 10 avril donne une autre version.

    MP : En effet. Selon lui, l’un de ses journalistes, surpris par cette brusque interruption des programmes, a interrogé immédiatement Henry de Lesquen, le patron de Radio Courtoisie, qui lui aurait fait la réponse suivante : c’est la déléguée aux questions éditoriales, Mme Paoli, qui aurait pris la décision de couper parce que « l’un des invités aurait tenu des propos inacceptables », sans que soient précisés lesquels. Quelle que soit la version véritable, on doit remarquer la promptitude des réactions de tous. Mme Paoli, ou un membre du CSA à l’écoute de mon émission, n’a pas hésité à déranger Lesquen, qui présidait à ce moment une réunion. Le journaliste du Parisien a été encore plus réactif. Avant le bouclage, il a eu le temps de s’étonner, d’appeler, d’écrire et de caser son papier. C’est certainement un bon professionnel. Quoi qu’il en soit, vendredi 11 avril, j’ai reçu une lettre recommandée de Lesquen m’annonçant que mon "Libre Journal" était supprimé. L’après-midi, il me téléphonait pour s’expliquer, non pas tant sur les faits que sur la raison de la censure.

    B : Elle est limpide : Robert Faurisson nie l’existence de chambres à gaz homicides dans l’Europe occupée par Hitler. Or c’est interdit par la loi Gayssot et il a été condamné plusieurs fois pour cela. Votre invitation était donc une provocation suicidaire.

    MP : Non. J’avais formellement interdit à Faurisson d’aborder la chose. Nous étions convenus de nous cantonner à quatre thèmes. D’abord, la persécution des révisionnistes, judiciaire, disciplinaire et autre. Ensuite, la critique des lois restreignant la liberté de recherche, à la lumière des pétitions signées ces dernières années par des historiens français réputés. Troisièmement, l’examen des faussaires profiteurs de la Shoah, dont l’actualité récente offre de bons exemples. Enfin, à la suite de Raul Hilberg, principal historien de l’Holocauste, nous devions relever les progrès que l’hérésie révisionniste fait faire à l’histoire officielle.

    B : Ces sujets, quoique un peu « borderline », peuvent en effet être abordés, mais pourquoi avec Faurisson ? Sa personne est elle-même devenue symbole de provocation.

    MP : La question est de savoir si Robert Faurisson est un homme ou une bête. « Si c’est un homme », comme dirait Primo Levi, il a des droits. Certes, c’est un multirécidiviste, un repris de justice, mais il a payé ses dettes à la société ; il a donc droit de vivre et de s’exprimer comme tout autre, pourvu qu’il n’enfreigne pas la loi. Une comparaison va vous éclairer. La campagne pour la dépénalisation de l’avortement a culminé avec le « Manifeste des salopes » : des femmes en vue y revendiquaient leur crime pour obtenir l’abrogation de la loi qui le réprimait. Or, loin de les condamner, on les loue. Et l’on bâillonnerait Faurisson, même s’il s’engage à respecter la loi Gayssot ? Quel coeur normal, quel esprit droit, tolérerait ce « deux poids deux mesures » ?

    B : Bien sûr, mais demeurer au niveau des principes peut être parfois enfantin. Lesquen est responsable de Radio Courtoisie, de sa survie. Vous auriez dû lui soumettre la liste de vos invités.

    MP : Non. Lorsqu’il m’a demandé de venir à Radio Courtoisie, il m’a détaillé verbalement un cahier des charges contraignant, mais il m’a laissé libre de mes invités et de mes sujets. Ce qu’il me reproche est une erreur d’appréciation. Pour lui, Faurisson étant ce qu’il est et la jurisprudence en matière de révisionnisme ce que nous savons, aborder le sujet comme je l’ai fait était impossible. Il en voit une preuve surabondante dans le fait suivant : les invités de l’émission de Coûteaux, ayant appris que le professeur diabolique était passé avant eux dans le studio, se sont défilés et leur émission a dû être reportée. Ils « avaient des bouches à nourrir ».

    B : Vous voyez, l’interdit porte sur Faurisson.

    MP : Pas tout à fait. Henry fait une analyse plus subtile. Depuis trente ans que Robert Faurisson mène ses recherches révisionnistes, il a été l’objet de tant d’attaques qu’il se compare, d’une certaine manière, à Galilée. De toutes ses paroles sourdent, même quand il se domine, une révolte indomptable et la certitude d’avoir raison. Pendant ses vingt-cinq minutes d’antenne, il n’a tenu aucun propos révisionniste passible de la loi Gayssot mais, à plusieurs reprises, il a laissé entendre que, s’il pouvait parler, on verrait ce qu’on verrait... UN ESPRIT TORDU POURRAIT POURSUIVRE EN CONTESTATION DE CRIME CONTRE L’HUMANITÉ EN S’APPUYANT SUR LA SEULE CONVICTION IMPLICITE DU PRÉVENU ! Henry ne veut courir aucun risque et il a coupé. Si une telle procédure était menée, elle pourrait entraîner des dépenses de justice insupportables pour Radio Courtoisie, une réputation qui ferait fuir une part de ses invités et de ses auditeurs, et peut-être, à terme, supprimer l’autorisation d’émettre. Un chef responsable doit prendre sa décision en quelques secondes. Lesquen est d’une famille de marins. Il a préféré sacrifier une chaloupe en perdition pour préserver sa frégate.

    B : Ainsi, vous approuvez ses décisions ?

    MP : N’exagérons rien, mais je les comprends, surtout celle qu’il a prise à chaud. La suppression de mon « Libre Journal » me paraît, elle, inutile et risque de dégoûter une partie des auditeurs. Quant à moi, je la regrette un peu, car nous avions retrouvé, avec quelques amis de la presse nationale, un ton et une ambiance qui rappelaient de bonnes heures et qui pouvaient contribuer à maintenir l’unité de notre camp dans les passes difficiles que nous traversons. Mais, d’un autre côté, c’est un poids en moins : moins de travail et moins de dépenses, car vous savez que l’on n’est ni payé ni défrayé à Radio Courtoisie, et, n’habitant pas Paris, cela me faisait des frais chaque mois. Le journalisme à compte d’auteur, je ne sais pas si c’est encore de mon âge.

    B : Et l’émission avec Faurisson, comment la jugez-vous ?

    MP : Un peu courte, on en était au tour de chauffe, on n’a pas abordé les points les plus intéressants. Mais enfin ça a le mérite d’exister. Et les plus courtes sont parfois les meilleures. Nous avons fait la démonstration qu’un tabou interdit toute expression libre en France. Et qu’il impose l’autocensure aux plus intelligents et aux plus courageux ; car je ne tiens nullement Radio Courtoisie pour un ramassis de moules. Nous rappelons ainsi, de la manière la plus explicite, que notre pays est aujourd’hui un territoire occupé. Il est très difficile d’y survivre, entre censure et autocensure. C’est pourquoi je comprends si bien la position de Lesquen. Il y a deux armes pour servir l’information en France : l’épée et le bouclier.

    J’ai choisi l’épée, Lesquen le bouclier.

    B : Vous reprenez les mots du colonel Rémy, quand il pensait que De Gaulle et Pétain s’étaient partagé les rôles sous l’Occupation.

    MP : Sauf qu’à la différence de De Gaulle, je ne souhaite pas diviser le camp des Français attachés à leur patrie. Je n’aimerais pas que certains se détachent de Radio Courtoisie à cause de je ne sais quelle tiédeur supposée. La comparaison avec l’Occupation me paraît fructueuse. Radio Courtoisie est une radio aussi libre que l’était la zone du même nom : libre, mais sous la menace permanente de l’occupant. C’est une radio « nono », non occupée, ce n’est déjà pas si mal. Le Maréchal ménage ce qui doit l’être pour sauver ce qui peut l’être.

    B : Alors, pas de regrets ?

    MP : Vous êtes devant un équilibriste qui vient de se casser la figure. Je regrette d’être tombé. Ma femme m’a dit : « Tu t’es cru plus malin que tout le monde et maintenant, tu te retrouves dans la m..., comme d’habitude. » Mais je préfère conclure autrement. C’est avec le temps qu’apparaissent les dernières conséquences et la portée finale d’un acte. Peut-être un jour Radio Courtoisie s’honorera-t-elle d’être la station qui a laissé parler Faurisson vingt-cinq minutes. Et il ne s’agit pas seulement de défendre l’honneur de la presse et des Français, il s’agit de ménager l’avenir. Je n’en veux pas à Lesquen de son réalisme, je m’occupe de réalités plus hautes. En refusant que l’on piétine le droit, la vérité, la liberté, la justice, je préserve les chances d’une jeunesse qui souffre sous le joug, et qui trouvera demain, n’en doutons pas, les moyens efficaces de la victoire.

    Propos recueillis par Memona Pfennigstein

    7) Un message de R. Faurisson, le 19 avril

    Henry de Lesquen, directeur de Radio Courtoisie, a, vous le savez, ordonné l’arrêt immédiat d’une interview que j’étais en train de donner au journaliste Martin Peltier. Puis, il a envoyé une lettre recommandée à ce journaliste pour lui signifier son renvoi. J’ajoute que des personnes qui devaient participer le même soir à une autre émission ont refusé de s’exprimer « après Faurisson », dont ils avaient ignoré la venue.

    Radio Courtoisie est une modeste st ation. Elle est proche à la fois de Jean-Marie Le Pen et des catholiques intégristes ; elle se définit comme la « radio de toutes les droites ». Elle est surveillée par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), qui fonctionne comme une sorte de commission gouvernementale de la censure. Le CSA se vante de ne rien interdire à l’avance (c’est encore heureux !) mais, à tout moment, il peut, après l’audition d’une émission qui lui déplaît, retirer à une station le droit de continuer d’émettre.

    En 34 ans, les grands médias français ne m’ont jamais donné la parole.

    Aucune de nos chaînes de télévision ne m’a proposé de m’expliquer.

    Aucune radio non plus sauf une fois. Le 17 décembre 1980, Ivan Levaï m’a fait venir dans son studio d’Europe n°1. Mais son invitation était due à la peur de poursuites judiciaires parce que, peu auparavant, il avait laissé dire à l’antenne par son coreligionnaire Jean Pierre-Bloch que Faurisson était payé par Khadafi. Mon ami Pierre Guillaume avait alors prévenu Ivan Levaï que je risquais de le poursuivre en justice s’il ne me permettait pas de m’exprimer à mon tour sur Europe n° 1.

    Quant aux rares textes que je suis parvenu à faire paraître dans les grands journaux, en particulier dans Le Monde du 29 décembre 1978 et du 16 janvier 1979, je ne dois leur parution qu’au jeu de ce que la loi française appelle « le droit de réponse ».

    Bilan à ce jour : pendant 34 années consécutives, un professeur est dénoncé par l’unanimité des grands médias de France comme l’auteur d’un crime inouï, bouleversant, incompréhensible (pour Le Monde, il est un « gangster de l’histoire ») et pas une fois on ne lui offre de s’expliquer (sinon une fois à la radio pour la raison que je viens de dire). Faut-il que soient remarquables en France à la fois le pouvoir du lobby juif et la crainte qu’il inspire !

    8) Martin Peltier, à nouveau, le 29 avril

    Jeanne d’Arc et Iéna
    Quel réalisme pour aujourd’hui ?

    Il y a quinze jours, j’invitais le professeur Faurisson sur Radio Courtoisie. Je fus censuré en direct et viré. Un ami (vrai) a soupiré :

    -- « Quand tu vois un mur, il faut décidément que tu fonces dedans ! »

    Je lui ai raconté que, ma tête ayant rencontré par inadvertance, naguère, une cheminée de pierre, celle-ci avait cassé. Il a répondu :

    -- « Ça n’arrive pas tous les jours. »

    Je le sentais retenir, par amitié, les innombrables reproches qu’appelait mon cas : entêtement, aveuglement, irresponsabilité n’étaient que les plus criantes de mes sottises. Je suis un peu responsable de cette façon de voir : quand on m’a coupé l’antenne, je suis parti avec le sourire, pour ne pas diviser ma famille politique. Ce silence a été mal interprété. On y a vu la gentillesse d’un benêt ou la résignation d’un honteux. C’est une erreur. J’ai ravalé ma colère mais ce n’était pas l’aveu d’une faute. Au contraire, je suis convaincu que ce fut une bonne chose d’inviter Faurisson, et je vais le montrer.

    Appliquons d’abord à aujourd’hui une citation célèbre : « Lorsqu’ils sont venus chercher Faurisson, je n’ai pas bougé… » Les excès de la prudence ne nous soustrairont pas à la vindicte du totalitarisme et nous soumettront un jour aux reproches de notre conscience. Ce rappel moral fait, ne nous préoccupons plus que de politique, concrète et réaliste : l’invitation de Faurisson entre dans la meilleure stratégie possible aujourd’hui.

    On a parlé de mur, parlons donc de murs, puisqu’il y a des murs et qu’il faut bien en faire quelque chose.

    Prenons un premier cas : le mur de l’Atlantique. Si vous disposez des forces conjointes de l’Amérique et de l’Angleterre, vous débarquez le 6 juin 1944 et l’on n’en parle plus.

    Examinons maintenant les murs de Jéricho. Chacun fera la lecture qui lui convient de la Bible, mais ce qu’elle dit, dans tous les cas, c’est que Jéricho est tombée et qu’elle est tombée d’une manière inhabituelle, alors que le rapport de forces apparent ne le laissait pas prévoir. Il est tout aussi clair que la ville serait restée intacte derrière ses remparts si Josué, découragé, s’était arrêté au quatrième ou au cinquième tour. Ce n’est qu’au sixième tour que les murailles se sont effondrées devant les trompettes sacrées. Quels enseignements en tirer ? Ceux-ci : lorsque, à vue humaine, le rapport des forces ne permet pas de solution satisfaisante, il convient d’utiliser des moyens qui sortent de l’ordinaire, et de persister avec détermination dans cette voie, quelle qu’en soit l’apparente absurdité.

    Revenons à nos moutons, à Radio Courtoisie.

    On me dit : la loi, la jurisprudence, les associations, les lobbies, la manipulation des esprits, les médias, la veulerie et les intérêts des hommes politiques font que parler de certaines choses ne sert à rien et met en danger le peu d’espace d’information qui nous reste. Il ne faut donc pas, pour une cause secondaire, d’ailleurs jugée d’avance, sacrifier l’une des rares armes qui nous permettent de défendre d’autres causes. Aussi limités que soient les moyens de Courtoisie, elle est utile à la France. Il faut donc la conserver à tout prix. Sacrifier des dizaines de journalistes bénévoles, souvent talentueux et courageux, leurs invités, non moins courageux, le réseau d’amis et d’informateurs tissé dans les médias, l’édition, toutes les branches de la société, et même parmi les hommes politiques, sacrifier des dizaines de milliers d’auditeurs, sacrifier tout cela sur l’autel du révisionnisme, n’aurait pas de sens.

    J’entends ce message, et je ne puis m’empêcher d’en sourire. C’est vrai, il se trouve à Radio Courtoisie de vrais talents et de vrais caractères. Mais, puisque l’on parle politique, responsabilité, stratégie et rapport de forces, qu’y a-t-il derrière Courtoisie ? Jean Tibéri ? Marine et Louis Aliot ? Dupont Aignan, Catherine Mégret, les frères et sœurs de Philippe de Villiers ? Qui d’autre ? Qu’est-ce que cela pèse ? Combien de divisions ? Avons-nous de quoi monter une opération Overlord ? Non. En américain, on dirait que c’est peanuts. Même pas un bretzel liquide.

    Alors, il ne reste de réaliste que la solution Jéricho. Nous ne comptons que par l’esprit, et seule une stratégie de l’esprit peut être efficace.

    Il faut comprendre cela. Les notions mêmes de réalisme et de responsabilité dépendent de la situation historique où l’on se trouve. Peut-être, quand le Front national rassemblait entre 15 et 20 pour cent des électeurs, qu’il était bien encadré et qu’il y avait sur sa gauche une grosse réserve de voix et d’alliés potentiels, avant, d’ailleurs, que les prétoires et les médias ne soient complètement colonisés, avant qu’il faille plus des deux mains pour compter les millions d’immigrés, peut-être pouvait-on entretenir l’espoir, ou l’illusion, d’une politique classique des rapports de forces. Ce n’est plus qu’un rêve aujourd’hui, et s’y accrocher serait un signe de débilité mentale. La seule politique réaliste est de tenter une révolution spirituelle.

    Retournons-nous vers l’histoire pour établir encore mieux cette évidence.

    Que faire, quand on est vaincu par l’envahisseur, pour survivre et préparer la revanche ? Il y a, ce me semble, deux cas de figure radicalement différents.

    – Le roi de Prusse après Iéna put collaborer avec Napoléon, le maréchal Pétain put finasser avec Hitler, parce que l’un et l’autre espéraient raisonnablement qu’en fin de compte leur vainqueur provisoire serait soumis à des forces supérieures aux siennes. L’Angleterre avide d’hégémonie saurait rallier à elle une Russie et une Autriche que la Révolution française révulsait. Le monde juif, que la révolution allemande épouvantait, saurait maintenir ensemble les ploutocraties anglo-saxonnes et la tyrannie soviétique, il suffisait de garder la Manche quelques mois. Dans le cas du Maréchal et du roi de Prusse, une politique de ménagement, une collaboration plus ou moins active se comprend donc, en attendant, en préparant le retournement de marée.

    – Mais prenons maintenant le cas de Jeanne d’Arc. Là, si on regarde le rapport des forces, l’affaire est entendue. Il ne reste au dauphin Charles qu’un mouchoir de poche et quelques villes pas très fortes, avec des troupes médiocres, lasses et mal payées. La puissante Bourgogne, l’Angleterre, l’université de Paris, et la légalité du traité de Troyes sont contre lui. A terme, il n’a strictement rien à espérer, c’est plié. Et c’est pourquoi la stratégie de Jeanne d’Arc est nette et sans bavure : à la vérité, il n’y en a pas d’autre possible. Elle n’a pour elle, elle n’a pour Charles VII, que leur double légitimité : celle que la coutume du royaume donne au dauphin et celle dont Dieu a marqué sa mission de pucelle. Ce sont les seules forces qui puissent contrebalancer les puissances du monde, qui puissent inverser le rapport des forces. Si cette double légitimité est une foutaise, alors c’est terminé, et Jeanne d’Arc, et Charles VII, et la France que nous connaissons n’ont plus qu’à disparaître. Pourtant, finalement, ce sont les Anglais et leur bastringue qui finiront par aller se rhabiller. Cela me surprend toujours, et n’en finit pas de me rassurer.

    Transposons à aujourd’hui. Il ne s’agit pas de sacrifier Radio Courtoisie sur l’autel du révisionnisme : ni l’un ni l’autre ne sont ici primordiaux. Radio Courtoisie n’est qu’un pion parmi d’autres sur l’échiquier de la France libre, et il n’est même pas question de défendre les révisionnistes. Il est question de juger la situation politique et historique où se trouve la France. Sommes-nous en 1429 ou en 1940 ? La réponse est facile. Nous n’avons aucune des immenses réserves qui justifiaient l’Appel du dix-huit juin et la politique de Vichy. Nous sommes même sensiblement plus atteints que ne l’étaient le roi de Bourges et ses sujets. Notre identité et notre souveraineté prennent l’eau. Nous n’avons donc d’autre stratégie possible que celle de Jeanne d’Arc. Le rapport de forces entre nous et d’éventuels alliés d’une part, l’occupant de l’autre, est du zéro à l’infini. Tout ménagement, tout calcul, toute alliance, toute collaboration, tout échafaudage tactique sont donc hors de portée, hors de propos, ils appartiennent à un monde plus virtuel que celui des jeux vidéos. Notre seul espoir est spirituel, notre seule force est la légitimité de notre cause.

    Or, de quoi s’agit-il, avec Faurisson ? De chambres à gaz ? Pas du tout. Il s’agit qu’en ne dénonçant pas la façon dont le système le traite, nous acceptons d’être les esclaves de ce système, et ses complices. Nous bafouons avec lui le droit, la liberté, la vérité, la justice. Et nous nous prosternons devant le socle sur lequel se dresse l’idole dominatrice qui nous dévore. Nous piétinons donc notre propre cause, nous renonçons à notre légitimité, nous réduisons à rien notre force, nous brisons à jamais l’épée spirituelle, l’espoir que nous portons. A persister dans cette erreur, non seulement nous nous déshonorerions mais nous nous suiciderions par-dessus le marché.

    Alors, je ne dis pas que donner de la tête dans le mur soit une stratégie bien agréable, ni bien délurée ; je ne sais pas du tout ce qu’elle va produire, je constate seulement qu’il n’y en a pas d’autre. Je ne me fais pas d’illusions. Sans doute joins-je l’inutile au désagréable et ne suis-je qu’un tout petit crachat dans l’océan, une goutte dérisoire. N’importe, je fais ce que je dois. J’espère que le Ciel nous aidera, faute de quoi nous passerions aux poubelles de l’histoire, comme c’est tranquillement programmé. Du moins aurons-nous fait ce qu’il fallait et gardé intacte la possibilité d’une victoire. A l’inverse, la soumission et la finasserie, qui paraissent subtiles et responsables, ne sont aujourd’hui que des illusions mortelles, en raison du moment historique où nous nous situons. La stratégie du sacrifice est la seule raisonnable.

    9) Emmanuel Ratier, le 1er mai

    Dans la livraison de Faits & Documents qui a suivi (1er au 31 mai 2008, p. 9), E. Ratier a passé sous silence aussi bien la censure de R. Faurisson que le limogeage de M. Peltier, patron d’émission, mais, en revanche, parlant de lui-même à la troisième personne, il a annoncé la nouvelle suivante : « Directeur de Faits & Documents, Emmanuel Ratier a été nommé patron d’émission à Radio Courtoisie (95,6Mhz en région parisienne), ‘la radio libre du pays réel et de la francophonie’ à laquelle il collaborait depuis une dizaine d’années dans le cadre du Libre Journal de Claude Giraud et dont il était devenu le suppléant depuis l’année dernière. Il animera désormais, un mercredi sur quatre, durant trois heures, Le Libre Journal de la résistance française […] ».

    Les mots sonnent haut et fort : « courtoisie », « radio libre », « libre journal » (2 fois) et, enfin, « résistance ». Mais la réalité a été la suivante : censure, discourtoisie, limogeage et des comportements qui ont été à l’opposé du souci de la liberté et de la volonté de résistance à l’oppression. Pour couronner le tout, un petit camarade, Emmanuel Ratier, se fait nommer à la place de son collègue, Martin Peltier, dont il s’était, dès la nuit de l’incident, aussitôt désolidarisé, avec quelques autres, auprès du directeur de la station.

    10) Conclusion : la preuve de l’existence d’un tabou et non d’un simple interdit.

    La loi Fabius-Gayssot prononce un interdit et cet interdit, elle le formule. Un tabou, lui, ne se formule pas. Il n’en a que plus de force. La peur qu’il inspire est de caractère sacré. Le tabou crée un lien social à base de sous-entendus dans le langage et le comportement des individus d’un même groupe. Dans le microcosme de Radio Courtoisie il est des noms qu’on ne prononcera plus et des sujets qu’on proscrira sans qu’il soit besoin de dire lesquels. Quant à celui qui a enfreint le tabou, il a été mis au ban de la petite société qui l’employait, et ce dans la discrétion. Aucun détail, aucune précision n’ont été ni ne seront fournis aux auditeurs de Radio Courtoisie ou aux lecteurs de Faits & Documents. Dans ladite société qui, pendant un instant, s’est sentie en danger, la vie va donc reprendre son cours. Comme par le passé, on se targuera d’être indépendant, libre, courageux mais – c’est le grand mot, le mot magique – on se proclamera désormais plus que jamais « RESPONSABLE ». On le sera à la différence d’autres qui, eux, se sont montrés « IRRESPONSABLES » et dont on ne rappellera ni les noms ni les crimes. On criera victoire tout en cachant de quel prix on a payé cette victoire. Le seul authentique tabou du monde occidental, celui de « l’Holocauste », aura été ainsi respecté. Dans le monde environnant, la religion triomphante de « l’Holocauste » continuera d’être célébrée à grand fracas et le tabou qui la fonde restera puissant. Seuls des « irresponsables » continueront d’ouvrir par effraction la porte d’un tabernacle qui, censé contenir le fin mot des mystères holocaustiques, ne renferme en réalité que du vide et du vent. Au moins la petite histoire vécue par une modeste station de radio parisienne a-t-elle ainsi apporté sa contribution à la grande histoire de la plus mirifique imposture des temps modernes. Grâce à l’incident de Radio Courtoisie et à ses suites, un profane pourra comprendre ce qu’est un véritable tabou et comment un mythe gigantesque, celui de « l’Holocauste », qui s’est construit sur la peur ne peut se survivre que par la peur.

    Complément (1er juillet)

    Pour la première fois de ma vie, je reçois aujourd’hui un courrier de « Radio Courtoisie, la radio libre du pays réel et de la francophonie ». Il s’agit d’une lettre circulaire de quatre pages adressée aux « amis » de cette station par « Henry de Lesquen, président de radio Courtoisie ». La date en est du 3 juin mais le cachet porte celle du 24 juin. Il s’agit d’un appel de fonds. J’en extraie les passages suivants :

    La famille des auditeurs de Radio Courtoisie est une élite à qui la France doit beaucoup. – Vous savez que Radio Courtoisie n’a pas d’équivalent en France. Vous savez quel est le rôle crucial qui est le sien pour sortir les Français de la confusion des esprits et pour leur faire découvrir les vraies valeurs. Ce rôle, elle est seule à le tenir, non seulement parmi toutes les autres radios, mais même parmi tous les autres moyens de communication audiovisuelle. Il suffit d’imaginer un seul instant que Radio Courtoisie n’existe plus pour mesurer la perte irréparable que ce serait pour notre pays. C’est bien pourquoi elle est portée par la ferveur de ses auditeurs. – « Oui. Il y a MIRACLE, écrivait autrefois Jean Cau à Jean Ferré : sans Radio Courtoisie, une lumière, la plus vive qui brille dans notre temps, s’éteindrait. Mais oui, Radio Courtoisie nous a aidés à marcher sur des chemins droits, à ne pas tâtonner, à recueillir les bons grains de la vérité et à jeter les ivraies du mensonge. – Où il y a miracle, c’est ici : le pluralisme d’expression s’exerce à Radio Courtoisie sur un tel ton de liberté, de politesse (et de courtoisie !) que l’on s’en frotte les oreilles d’étonnement ravi. Quoi ! Il existe encore, de nos jours, des exemplaires de l’Honnête Homme ? Et qui ne se pique de rien sauf de dire sinon sa vérité, du moins ce qu’il croit, en connaissance et bonne foi. Bref, à Radio Courtoisie, on entend des … VOIX ! » […] Radio Courtoisie est une oasis de santé morale dans un désert de désinformation et d’intoxication intellectuelle.

    9 avril-1er mai 2008

    Posted by N N
    Labels : Emmanuel Ratier, Henry de Lesquen, Interviews, Le Parisien, Martin Peltier, Plantin, Radio Courtoisie, Toben

  • How Many Millions of People Have Been Killed in America’s Post-9/11 Wars? – Part One: Iraq – Consortiumnews
    https://consortiumnews.com/2018/03/22/how-many-millions-of-people-have-been-killed-in-americas-post-9-11-w

    But no crime, however horrific, can justify wars on countries and people who were not responsible for the #crime committed, as former Nuremberg prosecutor Ben Ferencz patiently explained to NPR at the time.

    #etats-unis #civils #victimes_civiles

  • Nouvelle version online des débats du Procès de Nuremberg en ligne ! Complétant parfaitement la version de Gallica (qui propose également les volumes documentaires,

    Les minutes du procès Nuremberg
    https://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/crdfed/nuremberg/accueil

    Le 8 août 1945, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’URSS et le Gouvernement provisoire de la République française ont signé un traité créant et fixant le statut du Tribunal Militaire International « compétent pour juger et punir toutes personnes qui, agissant pour le compte des pays européens de l’Axe, auront commis, individuellement ou à titre de membres d’organisations, l’un quelconque des crimes suivants » : crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. C’est sur le fondement de ce traité que s’est tenu à Nuremberg du 14 novembre 1945 au 1er octobre 1946 le procès intenté par les puissances alliées contre 24 des principaux responsables politiques et militaires du Troisième Reich et contre 7 organisations nazies (dont l’unité d’élite SS et la Gestapo).

    Les minutes de ce procès ont été publiées entre 1947 et 1949 par le Secrétariat du Tribunal Militaire International sous la juridiction des Autorités alliées de contrôle pour l’Allemagne. Le texte officiel a été publié à la fois en français, en anglais et en russe. Outre de nombreux documents et annexes, le texte établit en 21 tomes le compte-rendu précis de chacune des 218 journées d’audience du procès, ainsi que des audiences préliminaires qui se sont tenues les 14, 15 et 17 novembre 1945. Cette masse documentaire importante formant un corpus d’environ 6 millions de mots est depuis longtemps accessible grâce à la version papier qui fut très largement diffusée au lendemain du procès ; elle est cependant difficile à exploiter manuellement pour les universitaires souhaitant effectuer des recherches sur le texte.

    Disposant d’une version numérisée, le Centre de recherche sur les droits fondamentaux et les évolutions du droit de l’Université de Caen Basse-Normandie (CRDFED) a donc souhaité mettre ce texte essentiel d’abord à disposition des chercheurs, puis du grand public. Le procès des dignitaires nazis marque en effet un moment fondateur pour le développement d’une justice pénale internationale. Si aujourd’hui les Tribunaux pénaux internationaux ad hoc et la Cour pénale internationale se fondent sur d’autres textes que le statut de 1945, les minutes de ce procès restent un outil incontournable pour tout juriste travaillant sur cette question. La lecture des minutes permet en outre au grand public d’appréhender à la fois le système mis en place par les Nazis pendant l’occupation et la manière dont fut conduit le procès.

    Grâce à l’association L’Encyclopédie universelle des droits de l’homme qui a procédé à la numérisation des minutes du procès de Nuremberg d’après les volumes prêtés à cet effet par le Ministère des Affaires étrangères, le CRDFED, avec le concours de la Maison de la Recherche en Sciences Humaines de l’Université de Caen, met ainsi progressivement en ligne les tomes I à XXI des minutes de ce procès en langue française. La version en mode texte des minutes du procès est présentée à côté de la version officielle en mode image au format PDF. Marie-Sophie Peyre, agissant pour le compte de l’association L’Encyclopédie universelle des droits de l’homme, a cédé l’usage non exclusif de la version numérisée des minutes à l’Université de Caen-Basse Normandie. Nous la remercions très sincèrement pour ce précieux apport.

  • Les anciens légionnaires lettons, le défilé du 16 mars et la waffen-SS

    https://www.lettonie-francija.fr/anciens-legionnaires-lettons-defile-16-mars-waffen-SS-1531

    En Lettonie, Hitler ne s’est pas contenté d’enrôler de force des jeunes lettons dans ses armées nazies, mais pour manipuler les foules et ainsi capter, capturer les esprits, comme le font les publicitaires et les communicants, Hitler a volé au peuple letton leur symbole ancestral, en le détournant pour en faire le logo du parti nazi.

    Pour établir sa domination Il imposait en France et ailleurs le service du travail obligatoire (STO). Il recrutait les "malgré-nous" , jeunes mosellans et alsaciens, pour servir dans l’armée allemande comme chez de nombreux peuples de l’est de l’Europe. Pendant ce temps Staline déportait en Sibérie les populations baltes.

    En 1952, à Londres, l’organisation des anciens combattants lettons exilés, Daugavas Vanagi, a décidé que le 16 mars serait le jour de la commémoration annuelle en l’honneur des anciens combattants tombés au combat. Cette date a été choisie parce que du 16 mars au 18 mars 1944, les deux divisions de la Légion lettone - les 15ème et 19ème - se sont battues côte à côte contre l’Armée Rouge à la rivière Velikaya (Великая) en Russie.

    Depuis 1989/90, les anciens légionnaires et les membres de leurs familles ont également organisé des commémorations publiques en Lettonie pour les personnes tombées et blessées sur les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale, pour les survivants, les exilés, les passeurs et tous ceux emprisonnés dans les camps pénitentiaires soviétiques. jamais retournés - pour tous les soldats lettons qui ont dû se battre sous des uniformes étrangers.

    La formation de la légion lettone

    Lorsque l’offensive allemande sur le front de l’Est a fléchi, et surtout après la défaite de Stalingrad (Сталинград) en hiver 1942/43, l’Allemagne a jugé nécessaire de former des unités militaires composées d’habitants des pays européens occupés.

    Les directives établies par Hitler, selon lesquelles seuls les Allemands peuvent porter des armes, ont été réinterprétées par le SS Reichsführer Heinrich Himmler pour ne s’appliquer qu’à la participation à la Wehrmacht et non aux SS.

    Ainsi, Himmler a progressivement construit son armée SS à partir de peuples non allemands. Le 23 janvier 1943, Hitler donna la permission verbale à Himmler de former une « Légion des volontaires SS lettons » . L’ordre écrit de Hitler concernant la formation de la Légion a été publié le 10 février 1943 : « J’ordonne la formation d’une Légion des Volontaires SS lettons dont la taille et le type dépendent du nombre d’hommes lettons disponibles » .

    La conscription dans la « Légion des volontaires SS lettons »

    De mars 1943 à septembre 1944, plusieurs campagnes de conscription ont eu lieu en Lettonie.

    Au début, la conscription dans la Légion était basée sur un décret allemand concernant le service du travail dans les régions orientales occupées. Plus tard, la base légale officielle utilisée fut la loi sur le service militaire de la Lettonie indépendante. Initialement, les nouvelles recrues se voyaient offrir le choix limité de soit servir dans la Légion, soit la Wehrmacht ou soit le Service du Travail.

    Avec le décret sur la conscription totale en juillet 1944, tous les hommes nés de 1906 à 1928 étaient soumis à la conscription. La conscription a eu lieu en Kurzeme entre septembre et octobre 1944. Bien que la plupart (des jeunes gens) aient obéi à l’ordre de conscription, beaucoup ont essayé de l’éviter ou même de s’enfuir. Au départ, la sanction la plus sévère pour l’évasion était l’incarcération pouvant durer jusqu’à six mois. Le 24 novembre 1943, un tribunal de guerre spécial a été créé et a reçu le pouvoir d’imposer même la peine de mort.

    En été 1944, il fut décidé à Berlin que toute personne ne se soumettant pas à la conscription dans les 48 heures pouvait être fusillée.

    En France ce furent 130.000 jeunes hommes Alsaciens et Mosellans qui furent incorporés de force dans la Wehrmacht que ce soit dans la Heer (armée de terre), dans la Luftwaffe (armée de l’air), dans la Kriegsmarine (marine de guerre). D’autres l’ont été dans la Waffen-SS. Le pendant féminin a été constitué par les Malgré-elles . Les « Malgré-nous » Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans les armées allemandes durant la Seconde Guerre mondiale

    La formation de la Légion fut en grande partie le résultat direct de la conscription. Il y avait peu de vrais volontaires, pas plus de 15 à 20%.

    L’utilisation du mot « volontaires » par les puissances occupantes nazies était une imposture, un écran de fumée et une tentative de contourner la Convention internationale de La Haye de 1907, qui interdisait aux États occupants de conscrire les habitants des pays occupés.

    Néanmoins, dans le contexte historique de l’époque, la plupart des légionnaires assimilèrent leur rôle dans la Légion à la lutte pour le retour à l’indépendance de la Lettonie, malgré le fait qu’ils se battaient dans le cadre des forces armées allemandes.

    Il n’y avait simplement aucune autre force militaire qui pourrait empêcher le retour de l’occupation soviétique. Bien que la plupart des Lettons aient été enrôlés, ils pensaient qu’ils se battaient contre l’armée de l’État qui avait mis fin à l’indépendance de la Lettonie, détruit son armée, réprimé les civils et menaçait d’occuper à nouveau la Lettonie.

    Légionnaires lettons combattant sur le front de l’Est

    Les 15e et 19e divisions lettones Grenadier Waffen-SS se sont battues en Russie jusqu’en juillet 1944, date à laquelle elles se sont retirées en raison de violents combats contre la Lettonie.

    La 19e division lettone a continué à se battre dans l’est de la Lettonie, mais à la fin de la guerre se battaient dans la province occidentale du Kurzeme. Les unités de la 15e division lettone, qui ont subi de lourdes pertes et ont été envoyées en Allemagne pour être réorganisées, ont combattu en Allemagne jusqu’en mai 1945.

    Trois régiments de police, six régiments de gardes-frontières, cinq régiments de construction et plusieurs bataillons de construction distincts, la Légion de l’aviation "Latvija" et d’autres formations militaires lettones ont été formées au sein des forces armées allemandes. Les Lettons servaient également dans les unités auxiliaires de l’armée allemande (Hilfswillige), dans la marine allemande et dans d’autres unités.

    À l’été 1944, en Lettonie, des jeunes hommes nés en 1927 et 1928, ainsi qu’un millier de jeunes filles et de femmes, ont été affectés comme auxiliaires dans l’armée de l’air allemande .

    Les commandants des 15e et 19e divisions étaient des Allemands et le quartier général de la division était composé d’officiers allemands. L’officier le plus haut gradé de la Légion était le lieutenant-général Rūdolfs Bangerskis, inspecteur général de la Légion des "Volontaires" SS lettons. Cependant, son autorité était très limitée et il ne pouvait pas influencer les activités des unités de la Légion dans des conditions de combat car il se voyait spécifiquement refuser les responsabilités opérationnelles. Il n’avait que la responsabilité de la conscription et de l’inspection des légionnaires quant à leur entraînement et à leur bien-être. Il a également été utilisé à des fins de propagande. Au total, 110 000 à 115 000 soldats lettons ont servi dans les forces armées allemandes. Entre 30 000 et 50 000 personnes ont perdu la vie pendant la guerre.

    La légion lettone et la SS

    Les divisions SS armées formées au sein des forces militaires allemandes ont été divisées en trois catégories :

    Volontaires allemands - SS-Divisionen
    Les volontaires de la race germanique - SS-Freiwilligen Divisionen
    –* Des personnes originaires pour la plupart d’Europe de l’Est - Divisionen der Waffen-SS.

    Les unités de la Légion lettone appartenaient à la troisième catégorie, ce qui signifie qu’elles ne faisaient pas partie de l’organisation SS mais étaient sous son commandement. Sur le plan opérationnel, les unités de la Légion étaient également sous le haut commandement de la Wehrmacht et leur appartenance aux forces SS était purement une formalité.

    Contrairement au serment exigé des membres des unités SS allemandes - prêter allégeance, bravoure et obéissance jusqu’à la mort au Leader et Chancelier de l’État allemand - les légionnaires lettons devaient signer un serment d’obéissance "au nom de Dieu" au Commandant en chef des forces armées de l’Allemagne et seulement dans la lutte "contre le bolchevisme".

    En outre, les légionnaires n’étaient initialement pas autorisés à porter l’insigne SS, même si cela était parfois nécessaire. En outre, les légionnaires portaient des symboles supplémentaires sur leurs insignes - un soleil levant dans la 15ème Division et une croix gammée dans la 19ème Division (Ce très ancien symbole traditionnel letton, est utilisé par les peuples baltes depuis plusieurs centaines d’années, bien avant que Hitler le kidnappe pour en faire le logo du mouvement nazi) . Un signe spécial de reconnaissance sur la manche supérieure de l’uniforme était un bras dans les couleurs nationales lettones avec ou sans la désignation "Latvija".

    Après la Seconde Guerre mondiale, en 1946, le Tribunal militaire international de Nuremberg a déclaré être un groupe criminel au sens de la Charte, tout groupe composé de personnes qui avaient été officiellement acceptées comme membres des SS et qui sont devenues ou sont demeurées membres de l’organisation, sachant qu’il était utilisé pour commettre des actes déclarés criminels ou qui étaient personnellement impliqués en tant que membres de l’organisation perpétrant de tels crimes, à l’exclusion toutefois de ceux qui ont été enrôlés par l’État sans aucun choix en la matière, et qui n’avait commis aucun de ces crimes. Cette exclusion peut être appliquée à la plupart des légionnaires lettons.

    De 1946 à 1949, plusieurs centaines de soldats lettons ont pris part à la garde des procès en cours des procès de Nuremberg contre les criminels de guerre nazis. Le 1er septembre 1950, la Commission des personnes déplacées des États-Unis a déclaré que « les unités baltes Waffen SS (légions baltes) doivent être considérées comme distinctes ... pour être membres des SS allemands. ne pas être un mouvement hostile au gouvernement des États-Unis. " Au début des années 1950, de nombreux anciens légionnaires avaient quitté l’Allemagne pour la Grande-Bretagne, l’Australie, les États-Unis, le Canada et d’autres pays du monde.

    Lire la suite : https://www.lettonie-francija.fr/anciens-legionnaires-lettons-defile-16-mars-waffen-SS-1531?lang=fr

    #Lettonie, #legion-lettone, #lettons, #nazi, #letton , #Malgré-nous, #Malgré-elles, #armée_allemande, #Staline, #déportation, #Sibérie, #baltes, #Hitler, #Waffen-SS,

  • New German minister to speed up migrant repatriations

    German Chancellor Angela Merkel’s incoming interior minister on Sunday vowed to take a tough line against convicted criminal migrants and speed up repatriations of rejected asylum seekers.

    https://www.thelocal.de/20180311/new-german-government-to-speed-up-asylum
    #Allemagne #renvois #expulsions #asile #migrations #réfugiés

    L’Allemagne, comme la #France, veut se transformer en une #machine_à_expulser :
    https://seenthis.net/recherche?recherche=%23france+%23machine_%C3%A0_expulser

    • Le ministre du développement annonce un programme de retour au pays pour « 20 à 30 000 réfugiés par an »

      La crise des réfugiés a fait exploser les chiffres de l’immigration en Allemagne, pour atteindre au plus fort deux millions de nouveaux arrivants pour la seule année 2016. Selon le Larousse, le réfugié est une « personne ayant quitté son pays d’origine pour des raisons politiques, religieuses ou raciales, et ne bénéficiant pas, dans le pays où elle réside, du même statut que les populations autochtones, dont elle n’a pas acquis la nationalité. » Ce ne sont donc pas des populations destinés à s’intégrer durablement en Europe, mais à être protégées de la guerre. La situation au proche Orient se pacifiant peu à peu, avec la défaite inéluctable de Daech, il est désormais possible pour les réfugiés de revenir au pays.

      http://alsace-actu.com/allemagne-le-ministre-du-developpement-annonce-un-programme-de-retour-a

    • De l’accueil au refoulement des migrants, la mue contrainte d’Angela Merkel

      Pour une fois, les conservateurs bavarois de l’Union chrétienne-sociale (CSU) sont satisfaits. " Nous nous sentons renforcés ", s’est félicité Alexander Dobrindt, le chef de file des députés CSU au Bundestag, mardi 3 juillet, au lendemain de l’accord arraché par son parti à l’Union chrétienne-démocrate (CDU) d’Angela Merkel. Après trois semaines d’un bras de fer sans précédent entre les deux " partis frères " de la droite allemande, le ministre de l’intérieur et président de la CSU, Horst Seehofer, a obtenu de la chancelière ce qu’il voulait : le refoulement des demandeurs d’asile arrivant en Allemagne et déjà enregistrés dans un autre pays européen. En attendant d’être expulsés, ceux-ci seront transférés dans des " centres de transit " près de la frontière autrichienne. Un accord dont le Parti social-démocrate (SPD) doit dire, jeudi soir, s’il peut l’accepter, mais dont le secrétaire général de la CSU, Markus Blume, a déjà affirmé qu’il marquait " un tournant dans la politique d’asile " de l’Allemagne.

      Un tournant ? La réalité est plus compliquée. La période pendant laquelle l’Allemagne a été pleinement ouverte aux demandeurs d’asile n’a en fait duré que deux mois. Elle a commencé le 5 septembre 2015, quand Mme Merkel a décidé de laisser entrer les milliers de réfugiés arrivant d’Autriche après avoir été bloqués en Hongrie. Elle s’est achevée le 13 novembre 2015, quand la chancelière a annoncé que l’Allemagne allait de nouveau appliquer les accords de Dublin, qui obligent les migrants à déposer leur demande d’asile dans le pays de l’UE où ils sont arrivés en premier.
      Toujours plus de fermeté

      Cette décision a d’emblée été perçue comme une rupture. En promettant d’appliquer les accords de Dublin, qu’elle n’avait cessé de qualifier d’" obsolètes " les semaines précédentes, la chancelière cherchait à dissuader les réfugiés passés par un autre pays européen – la majorité d’entre eux – de rejoindre l’Allemagne, ceux-ci étant désormais prévenus qu’ils risquaient de se faire expulser.

      Les décisions prises par la suite allèrent toutes dans le même sens : montrer qu’en matière de politique migratoire, l’heure était désormais à toujours plus de fermeté. Le 25 février 2016, le gouvernement fit ainsi adopter un projet de loi durcissant drastiquement les conditions du regroupement familial. Le 18 mars 2016, l’UE signait avec la Turquie un accord qui prévoyait notamment que les " migrants irréguliers " arrivant en Grèce pourraient être refoulés en Turquie. Un texte dont Mme Merkel fut l’une des plus ardentes promotrices et qui contribua à faire significativement baisser les flux migratoires en provenance du Moyen-Orient : alors que près de 200 000 migrants avaient gagné les îles grecques entre décembre 2015 et février 2016, ils n’étaient plus que 3 500 sur la même période un an plus tard.

      La parenthèse ouverte à la fin de l’été 2015 était donc déjà largement refermée. Le gouvernement lui-même revendiquait cette rupture. " Ce que nous faisons aujourd’hui est tout le contraire de la politique des frontières ouvertes de l’an passé ", déclarait ainsi Sigmar Gabriel, alors ministre de l’économie et président du Parti social-démocrate (SPD), au printemps 2016. De son côté, la chancelière s’efforça de corriger son image, afin de montrer que ses priorités avaient changé. " Si nous devons commencer à nous excuser de montrer un visage amical à des gens en situation de détresse, alors ce n’est plus mon pays ", avait-elle affirmé, le 15 septembre 2015.

      " Nous avons besoin d’une mobilisation nationale pour que les demandeurs d’asile déboutés soient reconduits à la frontière ", déclarait-elle un an plus tard. " Il ne reste plus grand-chose du “visage amical” dont parlait Merkel pendant la crise des réfugiés ", analysait l’hebdomadaire Die Zeit, le 7 décembre 2016. Deux mois plus tôt, la chancelière avait annoncé qu’elle n’emploierait plus sa formule " Wir schaffen das " (nous y arriverons), tant critiquée par ses contempteurs depuis la première fois qu’elle l’avait utilisée, le 31 août 2015.

      Un nouveau pas fut franchi après les élections législatives du 24 septembre 2017, marquées par l’élection de 92 députés du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD). Jusque-là, la chancelière avait toujours refusé d’accéder à la principale demande de la CSU depuis 2015 : la fixation d’un " plafond " (Obergrenze) au nombre de réfugiés susceptibles d’être accueillis chaque année outre-Rhin.

      " La logique des extrêmes droites "

      " Sur la question du plafond, ma position est claire : jamais je ne l’accepterai ", avait-elle assuré, le 16 juillet 2017. Le 9 octobre 2017, elle signait pourtant avec M. Seehofer un accord limitant à 200 000 le nombre annuel de demandeurs d’asile – exactement le seuil réclamé par le futur ministre de l’intérieur. Le mot " plafond " ne figurait pas dans l’accord, mais personne n’était dupe. " N’est-ce pas un pur reniement ? ", lui demanda ce jour-là un journaliste. " La question est légitime ", admit la chancelière, avant d’ajouter : " Hier, c’était hier… "

      Cet épisode apparaît rétrospectivement comme fondateur. De l’automne 2015 à l’automne 2017, Mme Merkel était assez forte pour résister à l’aile droite de sa majorité. Depuis, elle n’en a plus les moyens. Son bras de fer avec M. Seehofer sur les expulsions de demandeurs d’asile enregistrés dans un autre pays de l’UE ne fait que répéter – dans sa dramaturgie – celui d’il y a quelques mois sur le " plafond ". Dans les deux cas, la chancelière a cédé, sur l’essentiel, aux exigences de la CSU.

      Cette fois, les réactions sont toutefois beaucoup plus sévères qu’il y a quelques mois. " Le prix payé pour la préservation de l’alliance CDU-CSU est trop élevé. - Merkel - suit désormais la logique des nouvelles extrêmes droites ", s’indignait, mercredi matin, le quotidien Süddeutsche Zeitung. Un constat partagé, y compris par l’AfD. " Nous avons finalement réussi à ce que Mme Merkel fasse ce qu’elle avait toujours refusé : créer des centres pour demandeurs d’asile et refouler à la frontière les migrants illégaux ", se sont félicités, mardi, Alexander Gauland et Alice Weidel, les deux coprésidents du groupe AfD au Bundestag. Jamais, depuis 2015, l’extrême droite n’avait ainsi salué une décision de Mme Merkel.

      https://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2018/07/04/de-l-accueil-au-refoulement-des-migrants-la-mue-contrainte-d-angela-

    • Reçu via la mailing-list Migreurop, le 09.07.2018:

      69 personnes ont été expulsées vers Kaboul depuis l’Allemagne mercredi dernier. 51 vivaient en Bavière.
      Alors que l’instabilité politique est toujours d’actualité en Afghanistan, l’Allemagne a décidé de continuer d’expulser les Afghans sur son sol, et ce sans aucune limitation. C’est le groupe le plus important de personnes expulsées en une fois depuis l’Allemagne. Depuis décembre 2016, 300 personnes ont été renvoyées en Afghanistan.
      Un diplomate afghan, ne souhaitant pas être nommé, a déclaré :"les Allemands ont fait une erreur". Selon un accord, le nombre d’expulsions devrait être limité à 50.
      Il y avait plus d’une centaine de policiers mobilisés pour l’opération. Un policier présent dans l’avion interrogé au sujet du nombre élevé de passagers a répondu que cela venait compenser le petit nombre d’expulsions passées.
      Jusqu’alors étaient expulsées des personnes identifiées comme criminelles, islamistes radicaux, ou représentant une menace pour la sécurité nationale.
      Cette fois ci, le conseil des réfugiés de Bavière a publié une liste prouvant que parmi les expulsés se trouvaient des personnes vivant en Allemagne depuis plus de 5 ans, intégrés dans la société, travaillant déja ou suivant des apprentissages.

      Bisher größte Gruppe von Afghanen abgeschoben

      Mitten in die deutsche Asyldebatte fällt eine besonders massive Abschiebung nach Afghanistan. Die meisten Passagiere des Sammelfluges kommen aus Bayern. Dort lässt die Regierung Abschiebe-Restriktionen fallen.


      https://www.tagesspiegel.de/politik/flug-nach-kabul-bisher-groesste-gruppe-von-afghanen-abgeschoben/22766886.html

      69 abgelehnte Asylbewerber nach Afghanistan abgeschoben

      Erstmals seit Bekanntwerden des neuen Lageberichts der Bundesregierung zu Afghanistan sind abgelehnte Asylbewerber abgeschoben worden. In der Maschine waren 69 Menschen, darunter 51 aus Bayern.


      http://www.spiegel.de/politik/ausland/afghanistan-erste-abschiebung-seit-neuem-lagebericht-69-asylbewerber-betroff

    • Afghan deported from Germany commits suicide, leading to call for Seehofer to quit

      An Afghan man deported from Germany has been found dead in a hotel room in Kabul after committing suicide, officials said Wednesday.

      The 23-year-old man, who has not been identified, was forcibly returned to the Afghan capital on July 4th along with 68 other failed Afghan asylum seekers.

      He had been staying at a hotel used by the International Organization for Migration as temporary accommodation for returnees while he waited to go to the western city of Herat.

      His body was found on July 10th. A police investigation into his death is under way, but an IOM official said the man had “apparently” committed suicide.

      Afghanistan’s refugees and repatriations ministry spokesman Hafiz Ahmad Miakhail confirmed one of the 69 deportees had killed himself while staying at a temporary shelter.

      The German Interior Ministry has confirmed the man’s death. According to Spiegel, he lived in Hamburg where he had been convicted of theft and assault. He came to Germany in 2011 and applied for asylum but his case was rejected.

      The apparent suicide is set to heap pressure on Interior Minister Horst Seehofer, who had already faced criticism for a comment made on Tuesday in which he joked that the 69 deportations to Afghanistan had coincided with his 69th birthday.

      The remarks triggered a storm of protest, with Renate Schmidt of the Social Democrats calling them “shameful” and lacking “any shred of humanity”.

      Ulla Jelpke, an MP from the far-left opposition party Linke, called the comments “disgusting” and demanded Seehofer’s resignation.

      Kevin Kühnert, leader of the youth wing of the Social Democrats responded to the news of the suicide by calling for Seehofer to resign.

      “One of the 69 people deported on Seehofer’s 69th birthday is now dead after he took his own life,” Kühnert wrote. “Horst Seehofer is a reprehensible cynic whose character doesn’t befit his office. His resignation is overdue.”

      ’No forced returns’

      The IOM issued a statement calling for “assisted voluntary return and reintegration” instead of deportations.

      “Forced returns carry the stigma of failure, can encourage unsafe re-migration, and increase risks and hardships for the returnee,” the IOM said.

      Civilians continue to bear the brunt of the bloody conflict that has been raging since 2001, making the issue of deportations from Germany and other European countries highly controversial.

      Germany itself is deeply divided over the issue.

      Chancellor Angela Merkel has faced a strong backlash over her 2015 decision to open Germany’s borders to a mass influx of migrants, many from war-torn Syria, Iraq and Afghanistan, that led to more than one million arrivals.

      In 2016, Berlin signed a deal with Kabul to repatriate Afghans who had failed to obtain asylum, and began expelling people in December 2016.

      So far this year, 148 Afghans have been deported from Germany, official figures show.

      Some of the deportees have spent most of their lives living outside of Afghanistan before being deported.

      More Afghans are likely to be deported after Merkel’s shaky three-party coalition agreed last week on a tougher migration policy that will reduce the number of asylum-seekers in the country.

      Arch-conservative Seehofer had threatened Merkel with an ultimatum to curb arrivals, sparking the worst political crisis of her government of just barely 100 days.

      https://www.thelocal.de/20180711/afghan-deported-from-germany-commits-suicide-leading-to-call-for-seehofer-t
      #suicide #décès

    • Germany deports more Afghan asylum seekers

      Germany has deported another group of Afghan asylum seekers back to Kabul. 21 men arrived in the capital on Wednesday morning, bringing the number returned to the country over the past three years to more than 530. Critics say Afghanistan is still too dangerous for the rejected asylum seekers.

      The plane from Leipzig landed just after seven a.m. local time. It was the 22nd such group deportation of Afghans since December 2016. The previous flights have brought back a total of 512 Afghan men.

      Murtaza Rasouli, the head of legal support for Afghan returnees in the Ministry of Refugees and Repatriations, confirmed to InfoMigrants that the 21 men had arrived safely and some were being accommodated in guest houses. He said they would be returned to their families within the next two days.

      Returns controversial

      The German government signed a deal with Kabul in 2016 to repatriate Afghans who had failed to obtain asylum. It began deportation flights in December 2016. Rasouli said under the agreement, Germany was acting within its rights to carry out the latest deportation.

      The deportations have been very controversial. In July last year, one of a group of 69 men committed suicide after arriving back in the country. The 23-year-old had lived in Germany for eight years before being sent back to Kabul.

      A new report by the Danish Refugee Council has found that migrants who are forcibly returned to Afghanistan have problems reintegrating because of depression, anxiety, isolation and stress.

      Amnesty International and other international organizations continue to campaign to suspend forced returns of Afghans from European Union countries, saying Afghanistan is too dangerous for individuals to be deported to, and that they should be allowed to stay in Germany instead.

      Murtaza Rasouli said Germany was responding to concerns about the humanitarian and security situation in Afghanistan by limiting the number of individuals it deports, usually sending less than half the maximum of 50 per flight agreed in the bilateral deal.

      However, the reduced numbers of deportees are also the result of rejected asylum seekers absconding in Germany before they are due for deportation. According to anecdotal reports from the refugee council in Saxony last December, Afghans who feared deportation from Germany were fleeing to France, German public broadcaster MDR reports. France stopped deportations to Afghanistan in 2013.

      Demonstrations organized by groups in Germany also sometimes prevent authorities from deporting rejected Afghan asylum seekers. On Tuesday, an anti-deportation protest in Nuremberg resulted in efforts to put 26-year-old Jan Ali H. on the latest flight to Kabul being abandoned. He is understood to have been taken to hospital to receive medical care instead, according to the Bavarian refugee council.

      Security problems

      The European Union says Afghanistan is affected by “persistent insecurity and intensified conflict” which continue to cause “large-scale suffering and displacement of people.”

      Civilians are regularly the targets of attacks by the Taliban and Islamic State militants. Militant attacks on military posts also happen daily. Last week alone, more than 50 members of the state security forces were killed.

      In 2018, over 550 people died in 22 major attacks in Kabul. Across the country last year, over 10,000 civilians were killed or injured, according to the European Commission. At least five million Afghans live as refugees in neighboring Iran and Pakistan.

      Child in Afghanistan Credit Save the ChildrenZubair Shair Sherzay

      Children at risk

      A UN report released in February said around 927 children were killed in 2018. Aid workers also say a growing number of children are being forced to work on the streets. Sexual abuse and trafficking of boys has also worsened, according to Yasin Mohammadi, from the local NGO Youth Health Development Organization. Mohammadi says many boys from rural areas have moved to cities like Kabul and Herat to find work to support their families. This exposes them to the risk of being molested by their employers and sold on to other abusers, Mohammadi told Reuters.

      Reports that US President Donald Trump may be planning to withdraw US troops stationed in Afghanistan have contributed to further unrest, AP reports. This is despite several rounds of talks between US representatives and the Taliban aimed at finding a political solution to the conflict and to direct talks between the Taliban and the Afghan government.

      Aid groups worry that including the Taliban in a post-conflict government could lead to a return of Islamist rule of the kind that existed between 1996 and 2001.

      https://www.infomigrants.net/en/post/15817/germany-deports-more-afghan-asylum-seekers?ref=tw
      #Afghanistan #réfugiés_afghans

    • Schlag auf Schlag: Nach Asylrechtsverschärfung auch Ausweitung der Afghanistan-Abschiebungen?

      Kaum wurde sein umstrittenes Gesetzespaket im Eiltempo durch den Bundestag gepeitscht, unternimmt Horst Seehofer den nächsten Vorstoß: Bei der Innenministerkonferenz in der kommenden Woche soll ein Beschluss zur Ausweitung von Abschiebungen nach Afghanistan gefasst werden. Und: Diese beiden Themen hängen enger miteinander zusammen, als man denkt.

      https://www.proasyl.de/news/schlag-auf-schlag-nach-asylrechtsverschaerfung-auch-ausweitung-der-afghanist

  • Civilisation de la #poubelle
    https://blog.monolecte.fr/2018/02/26/civilisation-de-poubelle

    Des bibliothécaires connectés m’ont appris à la suite de ce message qu’il s’agit là d’une opération de #désherbage tout à fait normale et banale dans les centres de prêts : ils vident les rayons des #livres qui sont abimés ou plus du tout empruntés.

    Voir aussi la première discussion avant l’écriture du billet : https://seenthis.net/messages/672048

    • En passant, j’ajoute ce témoignage — déposé à la suite de ce papier sur Agoravox — qui apporte sa pierre à l’édifice de la réflexion sur le livre et la mémoire. Parce que finalement, c’est quelque chose dont je parle souvent, la mémoire :

      Il y a une bibliothèque municipale où j’allais quand j’étais collégien, elle accumulait des livres depuis le XVIIe siècle, elle achetait très peu de livres neufs qu’elle choisissait après de longues discussions, et qu’elle faisait relier tous les livres en cuir ou en toile pour pouvoir les conserver le plus longtemps possible (la reliure multiplie par 3 ou 4 le cout de revient du livre). Il y avait une salle de romans qui étaient tous reliés en cuir rouge, avec tous les classiques et un tas d’auteurs complètement inconnus ou oubliés qu’il était impossible de trouver dans une librairie de livres neufs. On y trouvait absolument tout sur tous les sujets encyclopédiques depuis un traité de composition d’une symphonie, jusqu’à de vieux atlas, en passant par des recueils des coutumes de Normandie ou de Paris, des tas de livres et d’encyclopédies qu’on ne pouvait trouver nulle part, tout ce qui avait été estimé comme étant un ouvrage classique méritant d’être acheté, relié et conservé pour l’éternité. Il y avait des collections complètes de revues anciennes comme le Magasin pittoresque ou la Revue des voyages (1881-1940), le Journal des voyages, etc. où on trouvait des milliers de récits avec des gravures incroyables montrant des tempêtes, des naufrages, des cannibales posant autour de la marmite. Cette bibliothèque était toujours pleine de gens qui venaient lire sur place des usuels, des collégiens comme moi et des espèces de savants à barbe blanche comme dans Tintin. C’était vraiment un monde enchanté.

      Un jour la vieille bibliothécaire est partie en retraite, une jeune pétasse avec un diplôme de bibliothéconomie est arrivée, elle a parlé de faire vivre et de dynamiser le fonds, elle obtenu de remplacer tous les rayonnages et les vitrines en bois sculpté par des meubles plus pratiques pour faire un classement intelligent selon les normes internationales, la bibliothèque a fermé un an. À l’ouverture, tous les rayonnages étaient en tôle comme dans les bibliothèques universitaires, tous les livres étaient neufs, sauf dans une pièce où avaient été conservés sous clés quelques milliers de livres allant du XVIe à la fin du XVIIIe siècle qu’un adjoint était parvenu à faire conserver. C’est quelqu’un qui ne lit pas et qui est persuadé que le livre le plus récent est toujours meilleur que le précédent. Le dernier essai de Bernard-Henri Lévy dépasse Condition de l’homme moderne d’Hannah Arendt.

      Les nouveaux livres, c’était qu’on trouvait dans toutes les librairies du moment, classés comme à la FNAC, des livres que n’importe qui pouvait acheter, sur les régimes, sur la psychanalyse, les derniers essais des hommes politiques et des journalistes, des œuvres complètement éphémères qui ne se vendent que sous le feu de la promotion. Il y avait un demi-étage sur la Shoah, le procès de Nuremberg, l’antisémitisme, le racisme, le fascisme, plein d’essais sur les sujets de société : le féminisme, l’écologie, le développement durable, la démocratie.

      La fréquentation de la bibliothèque est tombée à presque rien pendant les années qui ont suivi, la mairie a fait de la publicité en appelant les habitants à visiter la nouvelle bibliothèque, rien n’y a fait.

      La bibliothécaire qui avait dépensé plus d’argent en deux ans autant que ses prédécesseurs en deux siècles, pense que c’est prie que son fonds n’est pas assez actuel, pas assez innovant, elle épure son fonds de 10 % tous les ans pour faire la place des nouvelles parutions qui sont de plus en plus nombreuses. Les maisons d’édition ont été rachetées par des groupes politico-financiers qui ont mis à leur tête des diplômés d’écoles de commerce. Il faut faire de la nouveauté, comme les laboratoires pharmaceutiques : lancer les plus de nouveaux livres possibles dans l’espoir de trouver le blockbuster. Chaque nouveau livre a sa campagne de promotion, si au bout de 3 mois il ne s’en est pas vendu assez, il part au pilon, pour en lancer un autre. Il n’y a plus de collections avec des œuvres qui se rééditent pendant des années, des dizaines d’années, et qui aspirent au classicisme.

      En France on a la chance d’avoir un fonds d’ouvrages imprimés qui est plusieurs milliers de fois plus important que ce qui est en vente à un moment donné. C’était par les bibliothèques publiques qu’on pouvait accéder une partie de tous ces livres qui n’étaient plus édités comme le grand Dictionnaire d’agriculture en 2 volumes de René Dumont, datant de l’époque où il était professeur à l’Agro, les romans de Marcelle Tinayre, des collections d’ouvrages d’érudition très curieux légués à la ville par un bienfaiteur, etc.

      Ces bibliothèques municipales ne servent plus à rien, elles concurrencent les librairies, il faut toutes les fermer.

  • GPA : « Non au marché de la personne humaine »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2018/01/19/gpa-non-au-marche-de-la-personne-humaine_5243840_3232.html

    Tribune. En un temps où l’on s’insurge contre les violences faites aux femmes, où l’on traque les stéréotypes de genre et où l’on revendique l’égalité des sexes, il serait opportun que l’usage commercial de leur corps dans l’industrie procréative mobilise davantage l’opinion publique et les médias.

    Au lieu de cela, on observe une étrange complaisance à l’égard de ce que l’on nomme abusivement une « technique », alors que la maternité de substitution est une « pratique sociale » qui consiste à louer la vie d’une femme, jour et nuit, pendant neuf mois.

    Pour lui donner un aspect altruiste, on appelle gestation pour autrui (GPA) la convention par laquelle une femme s’engage à devenir enceinte (par insémination artificielle ou transfert d’embryon) et à accoucher d’un enfant qu’elle remettra dès sa naissance, et moyennant paiement, à ses « parents contractuels ». Personne ne peut ignorer que cette pratique fait partie d’un marché procréatif mondialisé en pleine expansion, qui inclut, comme en Californie, la vente du sperme et des ovocytes. Là où il existe, ce marché constitue une forme nouvelle d’appropriation du corps féminin.

    Lire aussi : « On ne peut plus ignorer les enfants nés par GPA »

    L’enjeu des choix législatifs nationaux et internationaux en ce domaine est considérable, face à la pression de tous ceux qui trouvent un intérêt financier important dans cette affaire : cliniques, médecins, avocats, agences de « mères porteuses », auquel s’ajoute l’intérêt subjectif de ceux que les agences appellent sans vergogne les « clients » et qui désirent obtenir un enfant à tout prix.

    L’objet d’un tel commerce n’est pas seulement la grossesse et l’accouchement, c’est aussi l’enfant lui-même, dont la personne et la filiation maternelle sont cédées à ses commanditaires.
    On convient à l’avance du prix du « service »

    Dans son principe, une telle transaction commerciale (elle l’est toujours, même si l’on déguise le paiement en indemnité ou dédommagement) est contraire aux droits de la personne humaine et s’apparente à une forme de corruption. De corruption en effet, puisqu’elle attribue une valeur marchande et à l’enfant et à la vie organique de la mère de substitution. Car l’un et l’autre sont des personnes, sujets de droits, et il existe une différence, capitale en droit, entre les personnes et les biens. De plus, depuis l’abolition de l’esclavage, nul ne peut exercer sur une personne humaine les attributs du droit de propriété.

    C’est pourquoi, en matière d’adoption, la Convention de La Haye interdit tout arrangement programmant à l’avance l’abandon d’un enfant par sa mère de naissance et tout paiement de l’enfant par les parents adoptifs.

    Or c’est un tel arrangement préalable qui est en cause avec la maternité de substitution : on convient à l’avance du prix du « service » rendu par la mère et donc du prix de l’enfant à naître. Et celle qui accouche est bien la mère biologique, même lorsque l’enfant n’hérite pas de ses gènes, car un embryon n’a aucune chance de devenir un enfant sans un corps féminin qui lui assure son lent développement biologique. On ne fait pas un enfant seulement avec des gènes.
    « Depuis l’abolition de l’esclavage, nul ne peut exercer sur une personne humaine les attributs du droit de propriété »

    La GPA est ainsi une façon de falsifier la filiation maternelle de l’enfant en substituant une mère « intentionnelle » à sa mère de naissance. Certains demandent à la France de transcrire tels quels les actes d’état civil établis à l’étranger sur la base d’une GPA, sachant que cette transcription légitimerait la GPA et mettrait immédiatement en cause notre législation. Or, en dépit de mensonges réitérés sans relâche, ces enfants ont heureusement des papiers, par exemple des passeports américains, ou délivrés par d’autres pays, et si l’un de leurs parents est français ils obtiennent un certificat de nationalité. Dans son arrêt du 26 juin 2014, la Cour européenne des droits de l’homme elle-même a reconnu que la famille Mennesson vivait en France « dans des conditions globalement comparables à celles dans lesquelles vivent les autres familles ».

    Certains soulignent que des femmes « consentent », en connaissance de cause, à servir de mères porteuses, et donc qu’elles acceptent leur propre aliénation et leur propre marchandisation. Sans doute : mais l’inégalité économique entre la femme et ses clients explique assez ce genre de consentement. Et surtout, dans une société où il y a des lois protectrices des droits fondamentaux, il n’appartient pas aux individus de passer entre eux des contrats contraires à ces droits. C’est pourquoi, en France, nul ne peut consentir légalement à vendre un de ses reins, ni s’engager à devenir esclave.
    Résister au « marché total »

    Dans cette affaire, débattue dans notre pays depuis presque trente ans, il s’agit de comprendre que la demande d’enfant est déjà un effet de l’offre médicale, dès lors que la médecine, oubliant l’impératif de ne pas nuire, collabore avec les marchés du corps humain au nom de la liberté des contrats. Dans certains pays, des médecins ne voient pas non plus d’inconvénient à greffer sur leurs patients des reins achetés à des « donneurs » vivants, ou même extorqués par des trafiquants aux populations les plus déshéritées, comme les réfugiés.

    Le corps médical doit ainsi s’inquiéter de savoir s’il veut sacrifier son éthique à une idéologie ultralibérale qui tend à réduire la personne humaine à une ressource biologique disponible sur le marché. Dans le passé, ne l’oublions pas, des médecins éminents se sont compromis avec des idéologies encore plus redoutables : la bioéthique est née à partir des procès de Nuremberg.

    La responsabilité du législateur est ici immense, car le respect des droits de la personne humaine et de son corps est l’un des principaux critères susceptibles de définir une société civilisée.

    Les Etats doivent-ils renoncer à la protection des personnes en les abandonnant aux lois du marché ? L’enfant doit-il être conçu comme un produit dont le prix fluctue selon l’offre et la demande ?

    Il s’agit de savoir dans quelle société nous voulons vivre et d’avoir le courage de résister au « marché total », comme c’est encore le cas de la plupart des pays européens. L’honneur de notre pays serait, avec d’autres, de travailler à l’abolition universelle d’une pratique qui touche aujourd’hui, dans le monde, les femmes les plus vulnérables.

    Eliette Abécassis, écrivaine ; Sylviane Agacinski, philosophe ; Marie Balmary, psychanalyste ;
    Pilar Aguilar Carrasco, représentante du groupe espagnol No somos vasijas ; Marie-Jo Bonnet, historienne des femmes ; José Bové, député européen ; Lise Bouvet, philosophe, politiste et traductrice féministe ; Didier Cahen, écrivain ; Laure Caille, présidente de l’association Libres Mariannes ; Geneviève Couraud, présidente de l’association l’Assemblée des femmes ; Michèle Dayras, médecin, présidente de SOS Sexisme ; Maria De Koninck, professeure émerite à la faculté de médecine de l’Université Laval ; Anne Desauge, secrétaire générale d’Elus locaux contre l’enfance maltraitée (Elcem) ; Ana-Luana Stoicea-Deram, présidente du Collectif pour le respect de la personne ; Laurence Dumont, députée, initiatrice des Assises pour l’abolition universelle de la GPA ; Alice Ferney, écrivaine ; Eric Fiat, professeur de philosophie morale et d’éthique médicale, à l’université Paris-Est Marne-la-Vallée ; René Frydman, gynécologue obstétricien ; Cristina Gramolini, présidente de l’association nationale Arcilesbica, Italie ; Florence Gruat, cadre hospitalière sup, docteure en éthique ; Diane Guilbault, présidente du groupe pour les droits des femmes du Québec ; Béatrice Joyeux-Prunel, historienne de l’art contemporain ; Frédérique Kuttenn, professeure émérite d’endocrinologie de la reproduction ; Catherine Labrusse-Riou, ­professeure de droit à l’université Paris-I ; Anne-Yvonne Le Dain, géologue, agronome, ancienne députée ; Manuel Maidenberg, pédiatre ; Christine Mame, présidente d’Elus locaux contre l’enfance maltraitée (Elcem) ; Francesca Marinaro, représentante de l’association italienne Se non ora quando - Libere ; Yaël Mellul, ancienne avocate, présidente de l’association Femme & libre ; Florence Montreynaud, historienne et féministe ; Françoise Morvan, présidente de la coordination française pour le lobby européen des femmes, membre du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes ; Isabelle Moulins, présidente du Centre évolutif Lilith de Marseille ; Nicole Péry, ancienne secrétaire d’Etat aux droits des femmes et vice-présidente du Parlement européen ; Yvette Roudy, ancienne ministre des droits des femmes ; Dominique Schnapper, directrice d’études à l’EHESS, ancienne membre du Conseil constitutionnel ; Martine Segalen, ethnologue, professeure émérite des universités ; Didier Sicard, professeur émérite de médecine et ancien président du Comité consultatif national d’éthique ; Myriam Szejer, pédopsychiatre et psychanalyste, présidente de l’association La Cause des bébés ; Jacques Testart, biologiste de la procréation ; Henri Vacquin, sociologue ; Monette Vacquin, psychanalyste ; Jean-Louis Vildé, professeur émérite pour les maladies infectieuses ; Jean-Pierre Winter, psychanalyste.
    Associations et collectifs : Association nationale Arcilesbica, Italie ; Assemblée des femmes ; Collectif pour le respect de la personne (CoRP) ; CQFD Lesbiennes Féministes ; Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception (Cadac) ; Elus locaux contre l’enfance maltraitée ; Femme & Libre ; groupe No somos vasijas ; Pour les droits des femmes du Québec (PDF Québec) ; association Se non ora quando - Libere ! (Espagne) ; Libres Mariannes ; collectif Ressources prostitution ; SOS Sexisme

    #Reproduction #GPA #Féminisme

  • 2012 : It would be sheer cowardice. Noam Chomsky envoie balader George Mondiot qui exige de lui qu’il dénonce les positions d’un bouquin de Herman et Peterson.
    http://www.monbiot.com/2012/05/21/2181

    I am sorry that you did not understand my letter. I’ll try once more, and apologize in advance if this turns out to be blunt, since simply stating the facts evidently did not work.

    In the background are two striking facts, which reveal quite a lot about the intellectual/moral culture of the circles in which we mostly live. One is an obsessive concern that certain articles of faith about crimes of official enemies (or designated “others”) must never be questioned, and that any critical analysis about them must elicit horror and outrage (not mere refutation). A second is that critical analysis of charges about our own crimes is a most honorable vocation (for example, questioning of the Lancet studies of Iraqi deaths and claims that the true figure is 1/10th as high), and minimization or outright denial of these crimes, however grotesque they are, is a matter of utter insignificance (e.g., that 3.8 million Vietnamese died in the course of US aggression in Vietnam – McNamara’s figures – or that Bush and Blair should be hanged by the standards of Nuremberg). Examples are too numerous and familiar to mention.

    These two facts, virtually definitive of the reigning moral/intellectual culture in which we largely live, are illustrated lucidly in this so far failed correspondence, and by what you have published about the topic – but, as I wrote to you, by every reference I have seen to my article on politics of genocide, the introduction to Herman-Peterson; and again, as you know, this article kept scrupulously to their general point, which is accurate and extremely important, and avoided any reference to their particular discussions.

    The first fact, the obsessive concern, is illustrated by the desperate and convoluted attempts to show that by not mentioning or even hinting about the issues taken to be sacred, I am legitimizing “genocide denial” – of crimes of enemies. The second, the easy tolerance of genocide denial on a colossal scale right in our own circles, in fact inability even to notice it, is illustrated by the reaction to the actual content of the article.

    To repeat, in that article there is not a word, not a hint, about the two issues of obsessive concern to western intellectuals – 8000 outright murders without provocation in Srebrenica, and assignment of responsibility for perhaps 1 million deaths in Rwanda. But even the most casual glance at the article reveals that it gives a dramatic example of the second fact: the publication, in a leading journal of left-liberal intellectual opinion, of an article by a highly-regarded political analyst praising a respected historian for denying the slaughter of some 10 million people in the territorial US, and tens of millions more elsewhere. That’s genocide denial with a vengeance, and it has, so far, passed completely without comment apart from what I’ve written (to my knowledge – please correct me if I’m wrong).

    To illustrate the second fact still more dramatically, in references to my article, this is considered unworthy of mention — in your case, even after it is specifically brought to your attention. Recall again that all of this is right now, right in our circles, known to every literate reader, but considered entirely insignificant, even ignored in condemning (on ridiculous grounds) the first article to bring it to attention.

    I should add that there are many other examples in the article, but in writing to you I kept to this one so as not to obscure the crystal clarity of conclusions.

    Your response simply provides a further illustration of my points. You say that you wrote about the extermination of native Americans, citing Stannard. Very glad to know that, but it is completely irrelevant. The issue under discussion is genocide DENIAL – that’s the issue you raised in the first place, and the one discussed in my article. You completely avoid it in your two letters to me and what you published, though it is a prime topic in my article.

    A second point raised in my letter to you (and in the article) is the vulgarization of the phrase “genocide,” so extreme as to amount to virtual Holocaust denial, and the reason why I rarely use the term. Take a concrete case: the murder of thousands of men and boys after women and children are allowed to flee if they can get away.

    I’m referring to Fallujah, different from Srebrenica in many ways, among them that in the latter case the women and children were trucked out, and in the former case the destruction and slaughter was so extreme that current studies in medical journals estimate the scale of radiation-related deaths and diseases at beyond the level of Hiroshima. I would not however call it “genocide,” nor would you, and if the word were used, the more extreme apologists for western crimes, like Kamm, would go utterly berserk. Another of many illustrations of the two basic facts.

    Finally, you also completely misunderstood my reference to the Guardian. I don’t care one way or another that they published an interview that they regarded as so dishonest that they removed it from their website (over my objections, incidentally). I’ve had interviews and articles in the journal since, and expect to continue to do so. I was referring to something totally different: namely, the exultation when a huge corporation, ITN, was able to put a tiny journal out of business by relying on Britain’s libel laws, which as you know are an international scandal. It was that remarkable fact, not limited to the Guardian, that occasioned the bitter condemnation of the British press by Philip Knightley, to which I referred you, in which he repeats elementary principles of freedom of speech/press that should be second nature, but that are evidently not understood in left-liberal intellectual circles in the UK.

    I hope this is now clear. Some further comments interpolated below.

    Noam

    Et explicitement, sur l’exigence faite par Monbiot de « prendre ses distances » publiquement (la partie en italique est la reprise de la question dans le mail de Monbiot) :

    I rate you very highly. That has not changed, despite my concerns in this case. But for the sake of all those of us who follow you, and – much more importantly – for the sake of the victims of the genocidal acts at Srebrenica and in Rwanda, could you not now make a statement distancing yourself from the demonstrably false claims in Herman and Peterson’s book?

    No, I won’t. It would be sheer cowardice. I haven’t written about these cases, and see no reason to take a stand just because they are Holy Causes among British left intellectuals, who have ample opportunities to refute what they think is wrong. And have ample opportunities to discuss vastly worse cases, which they ignore, such as those I mentioned (a tiny sample): genocide denial in their own circles on a colossal scale, for one.

  • Sujets ou objets ? Détenus et expérimentation humaine Barron H. Lerner docteur en médecine, docteur en philosophie

    Source : Academic Commons – Columbia University, le 03/05/2007

    Dans les années 50, les détenus de ce qu’on appelait alors, à Philadelphie, la prison Holmesburg, ont reçu des inoculations de condyloma acuminatum [verrues ano-génitales], de candidoses cutanées et de virus causant verrues, herpès simplex et zona. [1] Pour participer à cette recherche et à des études les exposant à la dioxine et à des produits de guerre chimique, on les a payés jusqu’à 1500 $ par mois. Entre 1963 et 1971, des chercheurs d’Oregon et de Washington ont irradié des prisonniers sains et leur ont prélevé à plusieurs reprises des échantillons de biopsie des testicules ; ces hommes ont par la suite fait état d’éruptions, de desquamation et d’ampoules sur le scrotum, ainsi que de difficultés sexuelles. [2] Des centaines d’expériences similaires ont incité le gouvernement fédéral à interdire strictement en 1978 la recherche impliquant des prisonniers. Le message était : de telles méthodes de recherche sont fondamentalement abusives et par conséquent immorales.

    Un récent rapport de l’Institut de Médecine (l’OIM) a pourtant rouvert cette porte close, en avançant que non seulement une telle recherche peut être effectuée de façon acceptable, mais que les prisonniers méritent d’être inclus dans des études au moins ceux qui pourraient en profiter directement. L’analyse des justifications aux restrictions américaines à la recherche en prison et à ses applications peut offrir des lignes directrices aux actuels débats politiques.

    On connaît depuis longtemps la vulnérabilité des prisonniers aux abus. Dès 1906, par exemple, les critiques ont noté à quel point il aurait été difficile à des prisonniers de refuser de participer à une expérience sur le choléra qui a finalement tué 13 hommes. [3] Cependant, les enquêteurs cherchaient périodiquement « des volontaires » parmi de telles populations captives dont le placement en institution offrait aux chercheurs l’accès à des sujets peu susceptibles d’échapper au suivi.

    De telles recherches n’ont pour la plupart pas cherché à profiter aux participants. En 1915, par exemple, le chercheur du service de santé publique Joseph Goldberger a inoculé la pellagre à des prisonniers du Mississippi sains, auxquels la liberté conditionnelle a été offerte en échange de leur participation. Ceux qui se sont inscrits ont éprouvé des symptômes très graves de la maladie, y compris diarrhée, éruption cutanée et confusion mentale. [3] Goldberger a, cependant, prouvé son hypothèse que la pellagre était une maladie de carence vitaminique qui pourrait être guérie par l’ingestion de vitamine B, à présent connue comme acide nicotinique. Grâce à ce travail, comme la découverte de l’insuline et des premiers agents antimicrobiens, l’entre-deux-guerres a été une époque d’avancées pour la recherche scientifique.

    La Seconde Guerre mondiale a transformé l’expérimentation contestable sur des prisonniers en une entreprise artisanale. Tandis que d’autres Américains risquaient leurs vies sur les champs de bataille, les prisonniers ont joué leur rôle en participant à des études qui les ont exposés à la blennorragie, à la gangrène gazeuse, à la dengue et à la malaria. [1] L’urgence de la guerre a conduit à délaisser toute considération de consentement digne de ce nom.

    Il est ironique que le plus important coup de pouce qu’ait reçu une pareille expérimentation fût une conséquence, après-guerre, du procès de Nuremberg au cours duquel vingt médecins nazis furent jugés et qui a donné naissance au Code de Nuremberg, un ensemble de principes ayant pour but d’interdire l’expérimentation sur des humains sans leur consentement. Quand les avocats de la défense ont laissé entendre que les scientifiques américains avaient mené pendant la guerre des recherches analogues à celles des nazis, un témoin à charge, Andrew C. Ivy, a cité des expériences sur la malaria impliquant des prisonniers de l’Illinois comme un exemple de recherche non coercitive « idéale ». La publication en 1948 des conclusions d’Ivy a aidé à institutionnaliser l’expérimentation en prison pour le quart de siècle suivant. [4]

    C’est une expérience impliquant une autre population vulnérable qui a interrompu la recherche en prison. En 1972, un journaliste d’Associated Press a dévoilé que des hommes noirs pauvres du Sud atteints de syphilis avaient été délibérément laissés sans traitement pendant 40 ans, afin que les chercheurs puissent étudier le cours naturel de la maladie. Dans le contexte de la campagne pour les droits civils et des protestations contre la guerre du Viêtnam, une telle recherche a été condamnée. Le scandale a conduit à la formation de la Commission nationale pour la Protection des sujets humains de recherche biomédicale et comportementale et finalement au Rapport Belmont, qui a recommandé de réorganiser l’expérimentation humaine en appliquant les principes de respect des personnes, de non-malfaisance et de justice.

    Dans le cas des recherches en prison, le nouveau cadre se révèle particulièrement restrictif. En 1978, le ministère de la Santé et des Services à la personne (DHHS) a adopté des règles qui ont limité de plusieurs façons la recherche financée au niveau fédéral impliquant des prisonniers, en stipulant, par exemple, que les expériences ne pourraient faire courir qu’un risque minimal aux sujets. La préoccupation primordiale était que les prisons sont des environnements en eux-mêmes coercitifs dans lesquels un consentement éclairé ne peut jamais être obtenu. Le fait que des recherches offrent récompense financière, allègement de l’ennui et perspective d’une obtention de liberté conditionnelle plus rapide les rend même encore plus problématiques.

    Telle était l’opinion qui dominait jusqu’à 2004, lorsque le DHHS a demandé à l’OIM de revoir sa position à ce sujet. En août 2006, l’OIM a publié son rapport qui a reconnu qu’il serait judicieux de laisser la situation en l’état. Par exemple, la population carcérale américaine comprend un nombre disproportionné de personnes vulnérables : les membres de groupes minoritaires, ceux atteints de maladie mentale, d’infection au VIH et autres maladies infectieuses graves. Les prisons sont généralement surchargées et leurs services médicaux sont insuffisants. Tous ces facteurs ont suggéré que n’importe quel allègement des restrictions pourrait mener à la répétition des précédentes erreurs.

    La commission de l’OIM, bien que sensible aux « abus déraisonnables » du passé, a cependant conseillé que des expériences comportant plus de risques que le risque minimal soient autorisées, sous réserve que des études impliquant des médicaments ou autres interventions biomédicales devaient apporter un bénéfice potentiel aux prisonniers. La commission a aussi conseillé plusieurs garde-fous, comme la création d’une base de données publique des expériences en prison, la limitation de la recherche aux interventions ayant démontré innocuité et efficacité, l’assurance que les études incluent une majorité de sujets non prisonniers et l’exigence que les propositions de recherche soient examinées par des comités de contrôle institutionnels comprenant des représentants des prisonniers.

    La décision de la commission est valable pour plusieurs raisons. La première pourrait être qualifiée d’historique. Pendant la plus grande partie du 20e siècle, malgré les découvertes de Nuremberg et d’autres avertissements ponctuels, l’expérimentation humaine a été largement considérée comme « une bonne chose », qui ferait avancer la science et bénéficierait à la santé. La réaction de retournement contre l’expérimentation en prison est survenue dans les années 70, quand l’autorité était mise en question dans toute la société. Aucun mécanisme n’était en place pour garantir les droits de sujets vulnérables. Interdire toute recherche risquée dans les prisons était donc judicieux.

    On a l’habitude de dire que ceux qui ignorent l’histoire sont condamnés à la répéter. Mais la décision de conserver les actuelles restrictions à cause des abus du passé conduirait à négliger plusieurs importants développements. Depuis 1978, un réseau de comités de révision institutionnels a été établi dans les instituts nationaux de santé, dans d’autres organismes gouvernementaux et des sites de recherche universitaire par tout le pays. Avec « le consentement éclairé » à présent entré dans le langage commun, les sujets d’étude sont plus conscients de leurs droits. Et, en grande partie à la suite du travail des militants de la lutte contre le sida et contre le cancer du sein, des personnes malades et à risques, même celles qui appartiennent aux populations potentiellement vulnérables, poursuivent à présent activement leur participation aux protocoles de recherche. Bien que tous ces développements ne soient pas clairement positifs, les ignorer eux et les opportunités qu’ils peuvent offrir aux prisonniers devrait être une attitude de régression. Comme dit le rapport de l’OIM, « Le respect des prisonniers exige aussi la reconnaissance de leur autonomie. »

    Un autre argument en faveur de l’assouplissement des restrictions est l’assertion que toute recherche en milieu carcéral est problématique pourrait ne pas être correcte. À la lumière des abus, les critiques ont tout naturellement soutenu que l’expérimentation humaine en prison a échoué parce qu’elle a lieu dans un environnement coercitif qui dénature n’importe quelle possibilité de consentement éclairé. Mais c’est une théorie qui peut et doit être examinée empiriquement par des études formelles du processus de consentement dans les prisons. De plus, comme le philosophe Carl Cohen en a débattu, la recherche à l’extérieur des prisons a souvent tout autant d’éléments coercitifs – si on admet que la coercition est employée, elle peut ne pas avoir grand-chose à voir avec la condition de prisonnier. [5]

    Finalement, rétablir, puis contrôler la recherche en prison offrirait à la société l’opportunité d’un contrôle continu et d’une réévaluation. En effet, la commission de l’OIM a trouvé que beaucoup de recherches non réglementées en prison avaient été menées sans tenir compte des directives de 1978. Nombre d’expériences tristement célèbres en prison ont impliqué la tromperie active des participants à l’étude – un abus facile à éviter si l’initiative entière est menée honnêtement. Il est même possible que de telles recherches, en ouvrant une fenêtre sur la vie carcérale, attirent utilement l’attention sur les lacunes des services médicaux en prison.

    Les nouvelles réglementations doivent cependant être abordées avec appréhension. Comme le sociologue Erving Goffman l’a montré dans son livre de 1961 « Asiles, “des institutions totales” », des prisons peuvent se moquer totalement des droits de leurs habitants. Peut-être devrait-on exiger de toute personne qui s’engage dans une recherche à l’intérieur des murs d’une prison qu’il lise ce livre.

    Le docteur Lerner est maître de conférence de médecine et de santé publique à l’Université Columbia, New York.
    1. Hornblum AM. They were cheap and available : prisoners as research subjects in twentieth century America (Ils étaient bon marché et disponibles : les prisonniers comme sujets de recherche dans l’Amérique du vingtième siècle). BMJ 1997 ; 315:1437-41.
    2. Welsome E. The plutonium files : America’s secret medical experiments in the Cold War (Les dossiers du plutonium : les expériences médicales secrètes de l’Amérique pendant la guerre froide). New York : Delta, 1999:362-82.
    3. Lederer SE. Subjected to science : human experimentation in America before the Second World War (Soumis à la science : l’expérimentation humaine en Amérique avant la Seconde Guerre mondiale). Baltimore : Johns Hopkins University Press, 1995.
    4. Harkness JM. Nuremberg and the issue of wartime experiments on US prisoners : the Green Committee. (Nuremberg et la question des expérimentations en temps de guerre sur des prisonniers américains : le Comité Vert) JAMA 1996 ;276:1672-5.
    5. Cohen C. Medical experimentation on prisoners (L’Expérimentation médicale sur les prisonniers). Perspect Biol Med 1978 ;21:357-72.

    Source : Academic Commons – Columbia University, le 03/05/2007, lien https://www.les-crises.fr/sujets-ou-objets-detenus-et-experimentation-humaine-par-barron-h-lerner

  • « Heidegger n’a jamais cessé de participer à la mise en œuvre de la politique nazie »

    Dans une tribune au « Monde », la philosophe Sidonie Kellerer revient sur une récente découverte qui démontre que le penseur était toujours membre, en avril 1942, de la Commission pour la philosophie du droit, une instance nazie dirigée par Hans Frank, « le boucher de la Pologne ».
    LE MONDE | 26.10.2017 Sidonie Kellerer (Professeur de philosophie à l’université de Cologne)

    Tribune. Les Cahiers noirs, les carnets du philosophe, dont quatre volumes ont été publiés depuis 2014, montrent que Heidegger n’a pas hésité, durant les années du nazisme, à justifier « philosophiquement » ses propos antisémites. Pourtant, nombreux sont les chercheurs qui soutiennent que cet antisémitisme irait de pair avec une critique croissante du régime nazi. Ainsi, dans une tribune parue le 12 octobre dans Libération, Jean-Luc Nancy affirme-t-il – sans preuves – que Heidegger aurait « accablé » les nazis avec la dernière « virulence », dans ses textes des années 1930.
    Une découverte importante qui vient d’être faite en Allemagne confirme, s’il en était besoin, l’affinité en pensée et en actes qui existe entre Heidegger et le régime nazi. Elle concerne la participation de Heidegger à l’élaboration pratique du droit nazi.

    Nous savions, depuis le livre de Victor Farias Heidegger et le nazisme (Verdier, 1987), que Heidegger n’avait nullement renoncé, en avril 1934, à sa fonction de recteur de l’université de Fribourg par opposition au régime nazi. En effet, à peine avait-il cessé d’être recteur qu’il acceptait, au printemps 1934, de devenir membre de la Commission pour la philosophie du droit. Farias montrait qu’il y avait siégé au moins jusqu’en 1936, aux côtés, entre autres, de Carl Schmitt et d’Alfred Rosenberg, idéologue officiel du nazisme. Cette commission était intégrée à l’Académie du droit allemand, mise en place en juin 1933 par Hans Frank, juriste, qui occupait alors la fonction de commissaire du Reich chargé de la nazification du droit.

    « Hygiénisme racial »
    Emmanuel Faye avait poursuivi la recherche sur ce fait : en 2005, il mettait en évidence le lien étroit qui existe entre cet engagement pratique de Heidegger et sa pensée. Il rappelait que l’Académie pour le droit allemand avait élaboré les lois raciales de Nuremberg, dont la loi « pour la protection du sang et de l’honneur allemands » de 1935, qui interdisait les rapports sexuels et les mariages entre juifs et non-juifs. L’adhésion de Heidegger à la Commission pour la philosophie du droit, concluait Faye, pesait au moins aussi lourd que son engagement à Fribourg.
    En 1934, Heidegger décide d’intégrer cette commission. A cette époque, aucun des membres de la commission n’ignore que Hans Frank prône la stérilisation de ceux qu’il considère être de « caractère substantiellement criminel ». Son mot d’ordre : « Mort à ceux qui ne méritent pas de vivre. »
    Quels sont les objectifs de cette commission, que Frank appelle, dès 1934, « commission de combat du national-socialisme » ? En 1934, lors d’une réunion de la commission à Weimar, Alfred Rosenberg précise ses objectifs en professant qu’« un certain caractère juridique naît avec un certain caractère racial propre à un peuple » – ce caractère racial que le droit allemand a pour tâche de défendre face à ses « parasites ». L’objectif n’est pas de développer une philosophie du droit en général, mais de retrouver « le caractère de l’homme germano-allemand », et d’établir « quels dons et limitations constituaient son essence alors qu’il se tenait, ici, créateur ».

    Les membres de cette commission, qui œuvraient en toute conscience à l’élaboration d’un droit « aryen » raciste, devaient en outre travailler en étroite collaboration « avec les représentants de la raciologie allemande et de l’hygiénisme racial », raison pour laquelle un médecin, le psychiatre Max Mikorey, faisait partie de la commission.
    Découverte majeure
    Or Miriam Wildenauer, de l’université de Heidelberg, a récemment découvert, dans les archives de l’Académie du droit allemand, une liste datée des membres de la commission qui prouve que Heidegger est resté membre de cette instance au moins jusqu’en juillet 1942. C’est là une découverte majeure puisqu’elle établit que Heidegger ne s’est pas contenté de justifier l’idéologie nazie : il n’a jamais cessé de participer activement à la mise en œuvre de la politique nazie.
    Hans Frank, le président de la Commission pour la philosophie du droit, sera nommé, à partir de 1939, gouverneur général de la Pologne, où il organisera l’extermination des juifs et des opposants politiques, y gagnant le surnom de « boucher de Pologne ». Il finira condamné à mort par le tribunal de Nuremberg et sera pendu en 1946.
    Heidegger, qui, fin 1941, écrit dans les Cahiers noirs que « l’acte le plus haut de la politique » consiste à contraindre l’ennemi « à procéder à sa propre autoextermination », continue donc à siéger dans cette commission, au moins jusqu’en juillet 1942, alors que la « solution finale » a été décidée en janvier 1942, et que l’extermination des juifs d’Europe atteint son paroxysme. Il y siège sous la présidence de celui qui, à partir de 1942, organise personnellement le gazage des juifs en Pologne.

    Comme le souligne, à juste titre, Mme Wildenauer, il faudra poursuivre les recherches afin de déterminer précisément le rôle de l’Académie du droit allemand, et en particulier de cette commission, dans la mise en œuvre du génocide perpétré par les nazis. De futures recherches devraient également clarifier les raisons pour lesquelles la Commission pour la philosophie du droit fut la seule, parmi les autres commissions de l’Académie du droit allemand, à être tenue secrète par les nazis. Les protocoles des séances restent introuvables. Alfred Rosenberg n’en dit mot dans son journal.

    Pensée autoritaire
    Le débat autour de Heidegger revient régulièrement depuis l’après-guerre. Loin de tenir, comme le suggère M. Nancy, au refus d’accepter une philosophie qui dérange, cette persistance peut être rapportée à deux raisons principales. D’abord, Heidegger fit preuve d’une grande habileté à effacer après-guerre les traces de sa participation active au régime nazi, n’hésitant pas à « blanchir » plus d’une fois les textes qu’il publiait. Il est normal que le débat reprenne chaque fois que ces faits, longtemps dissimulés, resurgissent au fil des recherches.
    La seconde raison de cette résurgence tient à la manière dont Heidegger conçoit sa philosophie dès avant l’arrivée au pouvoir des nazis : pour lui, rien ne sert d’argumenter puisque tout se joue avant la discussion. Soit un Dasein – terme heideggerien qui désigne l’« être humain » – a une essence qui lui donne accès à l’Etre, soit il en est dépourvu. Raison et logique ne sont que l’échappatoire de ceux qui ne sont pas à la hauteur de l’Etre.

    Cette pensée autoritaire, qui criminalise la raison, imprègne aussi sa réception apologétique : dénégation des faits, procès d’intention et insultes plus ou moins directes tiennent alors lieu de discussion mesurée et argumentée. C’est ce refus d’une véritable discussion qui donne un aspect d’éternel retour du même au débat.
    Les totalitarismes ne sont pas, n’en déplaise à Jean-Luc Nancy, des « éruptions » du destin, c’est-à-dire des désastres sortis d’on ne sait où. Ils sont mis en œuvre par des individus à qui on peut en attribuer la responsabilité ; ils ont des causes économiques, politiques et sociales, qu’il nous incombe de déterminer et de comprendre.

    #Martin_Heidegger #Nazisme #Jean-Luc_Nancy