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  • « Statues Vivantes » à Paris (75019)

    Pour la compagnie « Le Bateau Ivre » aux côtés de l’artiste Mime Angélique Petit, formée également à l’École Internationale de Mimodrame de Paris – MARCEL MARCEAU j’ai fait ce jeudi une animation de « Statues Vivantes ». C’était lors d’une soirée privée à La Rotonde Stalingrad. Avec Anne-Marie Laussat… https://www.silencecommunity.com/blog/view/47523/« statues-vivantes »-a-paris-75019

    #journal_de_bord #artiste_mime #mime #artiste #prestation #animation #événementiel #Le_Bateau_Ivre #Paris #juillet_2019 #2019 #Statue_Vivante #île_de_france

  • A l’ombre du CNR
    https://www.dedefensa.org/article/a-lombre-du-cnr

    A l’ombre du CNR

    « Ce n’est pas un sprint, c’est une course de fond », résume Jacques Sapir pour commentaire du démarrage de la campagne pour obtenir les 4,7 millions de signatures de “soutien” permettant de faire avancer, peut-être décisivement mais pas nécessairement, le projet de Référendum d’Initiative Partagée sur la privatisation d’ADP (Aéroports De Paris), dit “Référendum ADP”. Cette campagne a été ouverte le 13 juin pour durer 9 mois, justifiant l’image sportive offerte par Sapir.

    Je vous recommande l’émission du 1erjuillet de Sapir et de Clément Ollivier, une vidéo de 47 minutes sur Spoutnik-français, le fameux réseau d’influence russe et antidémocratique qui met en danger cette civilisation dont nous sommes si fiers et qui brille des mille feux de ses très-nombreuses vertus.

    (A suivre les deux réseaux (...)

  • Au procès France Télécom, les peines maximales requises contre l’entreprise et ses anciens dirigeants (Le Monde)
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/16222-au-proces-france-telecom-les-peines-maximales-requises-contre-l-ent

    Le parquet a notamment requis un an de prison contre l’ex-PDG Didier Lombard, jugé pour harcèlement moral dix ans après les suicides de plusieurs salariés.

    L’ancien PDG de France Télécom Didier Lombard lors du procès de l’entreprise à Paris, le 4 juillet 2019.

    STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

    Le parquet a requis, vendredi 5 juillet, les peines maximales contre France Télécom et ses ex-dirigeants, dont l’ancien PDG Didier Lombard, jugés pour « harcèlement moral », dix ans après plusieurs suicides de salariés. « Les peines prévues par la loi à l’époque des faits sont très faibles. On ne peut que demander le maximum, a déclaré la procureure Brigitte Pesquié. Je vous demande la publication de ce jugement en pensant à tous ceux en dehors de cette salle qui attendent cette décision dans leur entreprise. »

    Le parquet a (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Planning de la Manifestation des Gilets jaunes à Paris le samedi 6 juillet 2019
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/16223-planning-de-la-manifestation-des-gilets-jaunes-a-paris-le-samedi-6-

    Rappel : Gilets Jaunes : le début de la fin pour l’UE ? (Thinkerview)

    Manifestation à Paris des Gilets jaunes

    Acte 34 - samedi 6 juillet

    https://paris.demosphere.net/rv/71802

    Attention : cette page évolue en permanence.

    Les événements Facebook changent souvent (lieux, horaires) et sont parfois supprimés. Certains n’indiqueront le lieu qu’au dernier moment. Nous mettons ces informations à jour régulièrement, ici, sur Démosphère.

    Principale manifestation des Gilets jaunes :

    République : rendez-vous à 9h, départ vers 11h30 Manifestation déclarée par Inda Inda, Nejek Ben Farhat, JC Valentin Trajet : République > Bastille > Denfert > Pl. de Catalogne (voir carte à droite et détails ci-dessous) Pages : lien, lien, lien

    Autres rendez-vous :

    Buttes Chaumont : rendez-vous à 19h, face aux jeux, (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Facebook : le groupe sexiste « Femmes indignes » dans le viseur de la justice - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/high-tech/facebook-le-groupe-sexiste-femmes-indignes-dans-le-viseur-de-la-justice-0

    « Chiennes », « escabeaux », « salopes », « trous » ou, pire, « LV » pour « lave-verge » ou « lave-vaisselle ». Sur un groupe Facebook nommé « Femmes indignes 6.0 résurrection », des hommes rivalisaient de vulgarité pour désigner les femmes, révèle 20 Minutes. Début 2017, leur groupe secret réunissait ainsi 56 000 membres. Aucune femme parmi eux et pour cause : il n’était accessible qu’aux internautes cooptés.

    Leur passe-temps : partager des photos de femmes ou de jeunes filles dénudées. Souvent prises de dos, pendant un acte sexuel, sans le consentement de celles qui y figuraient. Dans les commentaires fleurissaient propos humiliants, injurieux et misogynes et incitations à la violence contre les femmes, vues comme des objets sexuels ou ménagers.

    Le groupe a finalement été supprimé par Facebook après de nombreux signalements parce qu’il « ne respectait pas les standards de la communauté en matière de nudité et de pornographie ».

    Mais selon les avocats du Collectif féministe contre le viol cités par 20 Minutes, il se pourrait que certaines jeunes femmes soient mineures. L’association a donc porté plainte en 2017 pour « atteinte à l’intimité de la vie privée » et « mise en péril de mineurs ».

    Faute d’éléments suffisants sur l’identité des femmes humiliées sur le groupe, la plainte a été classée sans suite en février 2018. Le Collectif a persévéré : un mois plus tard, une nouvelle plainte a été déposée pour « injure publique à caractère sexiste » et « incitation publique à la violence en raison du sexe ». Le parquet de Paris a alors ouvert une enquête confiée à la brigade de répression de la délinquance sur la personne (BRDP) de la police judiciaire.

    Mais les policiers se heurtent à l’opacité de Facebook. Le réseau social refuse de communiquer les identités des administrateurs et membres les plus actifs du groupe.

    Une difficulté qui pourrait être levée. Le 25 juin dernier, le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O, a annoncé que Facebook s’engagerait désormais à fournir les adresses IP quand elles seront demandées par des magistrats français, y compris dans des dossiers liés aux cyberviolences.

    Seconde difficulté : caractériser l’injure « publique » sur un groupe « secret », donc accessible uniquement à un nombre limité d’utilisateurs. La peine encourue pour une injure publique à caractère sexiste est de six mois de prison et de 22 500 euros d’amende.

    Les groupes sexistes ne manquent pas sur Internet. En 2017, deux groupes au fonctionnement similaire, « Babylone 2.0 » et « Garde Ta Pêche » - partage de photos de femmes dénudées sans leur consentement accompagnées de commentaires injurieux et misogynes - avaient fait scandale. Malgré l’indignation publique, et politique, aucune plainte n’avait été déposée et les groupes simplement fermés par Facebook.

    #misogynie #haine #sexisme #pornographie #hétérosexualité #facebook #non-mixité #fraternité #Lave-vaisselle

  • L’exposition d Bernard Frize à Beaubourg, A la recherche du troisième point de fuite, avec la collaboration de Marilou Lantieri, l’exposition de Thomas Houseago au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, Adèle-Zoé brûle les planches de la Scène Watteau, Jour de fête de Jacques Tati, Le Dos rouge d’Antoine Barreau, Mr Arkadin d’Orson Welles, The Hustler de Robert Rossen, The Last Picture Show de Peter Bogdanovith, Le Jeune Ahmed des frères Dardenne, Gaz de France de Benoît Forgeard, Franz Hautzinger et Louis Laurain aux Instants, les Dogmatics aux Instants, In Doubt we Trust de the International Nothing, retour à Puiseux-en-Bray, Les Necks encore et encore, le retour de Dominique sur scène avec Anabasis, Dire son silence de Jean-Pierre Lenoir, Zombi Child de Bertrand Bonnello, Monsieur le Prince d’Ornette Coleman et Saint-Thomas de Sonny Rollins, Manolito, Sophie Agnel & Olivier Benoît, Hippei Diktat au Théâtre des Thénardiers, Cyan, Simon Whetham aux Instants, Le Daim de Quentin Dupieux, De tout Bois aux éditions Adverse, Jean-Luc Guionnet et Will Gurthrie au Café de Paris, Cannonball & Bill Evans, Parasite de Bong Joon-ho, A Night in Sainte-Anne, du bon troc avec Bertrand Gauguet, John McPhee aux Instants.

    En juin tu ne fais pas toujours ce qu’il te plaît. Et j’espère que tu aimes les petits pois.

    http://www.desordre.net/photographie/numerique/divers/201906.htm

  • Pantin (93) : lieux de vie et de création en danger !
    https://fr.squat.net/2019/07/05/pantin-93-lieux-de-vie-et-de-creation-en-danger

    Squats Paris banlieues proches : les décisions d’expulsions sans AUCUN délai deviennent chose commune… Nous sommes les habitants du DSXL, et il y a dix jours la justice a tranché pour notre expulsion immédiate. Nous sommes un lieu de vie, de création, bref ce que le gouvernement nomme à présent un « tiers lieu ». Dans la même […]

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/18/l-etat-s-engage-a-soutenir-les-tiers-lieux-dans-les-territoires_5477911_3234
    https://www.droitaulogement.org/2018/12/squat-ce-que-change-et-ne-change-pas-la-loi-elan
    http://chng.it/xz2rrSBK
    https://soundcloud.com/lucie-gresil/expulsion-dsxl

  • Le #HCR se félicite du soutien de 175 villes à travers le #monde entier en faveur des réfugiés

    A l’occasion de la Journée mondiale 2019 du réfugié, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, remercie les maires de dizaines de villes dans environ 50 pays d’avoir ajouté leur soutien à une déclaration mondiale d’accueil et d’inclusion pour les familles déracinées. Cette déclaration s’inscrit dans le cadre de l’initiative du HCR Cities#WithRefugees ou « Villes #Aveclesréfugiés », qui existe depuis un an et qui a été signée par près de 175 villes.

    Ce geste de #solidarité envers les réfugiés est d’autant plus important car, selon le rapport statistique annuel du HCR sur les Tendances mondiales publié hier, environ 61% des réfugiés et 80% des personnes déplacées internes vivent en milieu urbain. Les villes, les autorités locales et les municipalités jouent un rôle essentiel dans le soutien et l’accueil des réfugiés et d’autres personnes déplacées. Ils offrent la sécurité et un logement décent. Par ailleurs, ils peuvent permettre l’accès aux services locaux, à l’éducation et à des opportunités d’emploi.

    Dans l’ensemble, le rapport statistique annuel sur les Tendances mondiales montre que le nombre de personnes déracinées par la guerre, les conflits ou les persécutions a doublé ces 20 dernières années.

    Face à des niveaux toujours plus élevés de déplacement forcé - et parallèlement à des niveaux croissants de xénophobie dans le monde - des villes comme Paris en France, Montevideo en Uruguay, Lahore au Pakistan, Bucarest en Roumanie, Vancouver au Canada et Atlanta aux Etats-Unis appellent également d’autres maires et autorités locales à travers le monde à se joindre à eux dans leurs efforts concertés pour accueillir et inclure des réfugiés dans leurs communautés.

    « Les villes sont à l’avant-garde des nouvelles approches en matière d’accueil, d’inclusion et d’offre d’opportunités aux réfugiés », a déclaré Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. « J’ai une grande admiration pour ces maires, pour ces autorités locales et pour les habitants de ces villes qui oeuvrent en faveur de la solidarité. Nous attendons d’eux qu’ils défendent ces valeurs et qu’ils poursuivent cet important travail. »

    « Nous n’avons pas le luxe de faire de la politique car il nous faut que les choses fonctionnent, non seulement pour les nouveaux arrivants mais aussi pour les communautés établies dans nos villes. Ce que nous avons, c’est la capacité de réunir nos forces et des ressources différentes pour faire de l’inclusion une réalité – tout en mobilisant les contributions des secteurs public, privé et bénévole afin de trouver des solutions concrètes à nos défis les plus urgents », a déclaré Marvin Jonathan Rees, le maire de Bristol au Royaume-Uni et l’un des premiers signataires de l’initiative Cities #WithRefugees, pour décrire le rôle unique des dirigeants au niveau local.

    Au niveau mondial, le Pacte mondial sur les réfugiés, qui vise à mettre en œuvre une approche plus globale de la gestion des crises de réfugiés, reconnaît le rôle important des autorités locales en tant que premiers intervenants dans les situations de réfugiés à grande échelle. Le HCR organisera le tout premier Forum mondial sur les réfugiés en décembre 2019, qui sera l’occasion de catalyser des partenariats novateurs entre les secteurs et pour tous les acteurs concernés - gouvernements, société civile, secteur privé, organisations internationales et autres - afin de changer concrètement la vie des réfugiés et des communautés hôtes.

    https://www.unhcr.org/fr-fr/news/press/2019/6/5d0b8549a/hcr-felicite-soutien-175-villes-travers-monde-entier-faveur-refugies.html
    #villes-refuge #asile #migrations #réfugiés #accueil
    #Cities#WithRefugees

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    https://seenthis.net/messages/759145

  • Sahel, les militaires évincent le Quai d’Orsay, par Rémi Carayol (Le Monde diplomatique, juillet 2019)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/07/CARAYOL/60053

    Lorsque, en février dernier, l’aviation française bombarde une colonne de chars de l’Union des forces de la résistance (UFR), un mouvement de l’opposition armée tchadienne, les commentateurs ne manquent pas de rappeler la longue histoire des ingérences de l’ancien colonisateur au Tchad (1). Cette opération, au cours de laquelle plusieurs membres de l’UFR auraient été tués, se singularise sur un point : pour la première fois depuis très longtemps, Paris assume pleinement l’utilisation de la force dans une affaire de politique intérieure mettant à mal son allié, le pourtant peu démocrate président Idriss Déby Itno (2).

    La France « ne se contente plus de créer les conditions favorables à une victoire de l’armée tchadienne : elle bombarde elle-même les rebelles », note ainsi la politiste Marielle Debos. Reprenant la propagande du régime autocratique tchadien, pour qui les rebelles ne sont que des « terroristes », le ministre des affaires étrangères, M. Jean-Yves Le Drian, compare même l’intervention de l’aviation française au déclenchement de l’opération « Serval » au Mali. En janvier 2013, celle-ci avait stoppé l’offensive d’une colonne de djihadistes qui menaçaient Bamako.

    Élu en 2011, puis réélu en 2016, le président nigérien Mahamadou Issoufou paraît aussi intouchable que son homologue tchadien, en dépit des nombreuses atteintes à la liberté d’expression dans son pays. M. Issoufou donne carte blanche à l’armée française, laquelle dispose d’une base à Niamey, d’où décollent ses drones pour, officiellement, surveiller les mouvements terroristes dans le Sahel (3). « Parce que c’est ancré dans leur culture, les militaires pensent que, pour faire face à la menace terroriste, il faut un homme fort à la tête du pays, nous explique un diplomate français en poste dans cette zone et ayant requis l’anonymat. Ils ne veulent pas comprendre que le soutien apporté à des autocrates peut aussi pousser des personnes à rejoindre les groupes terroristes, ou du moins à en devenir des sympathisants. »

    Or l’influence politique et diplomatique de l’état-major français ne cesse de grandir avec l’intensification de l’engagement militaire de Paris dans la zone saharo-sahélienne depuis 2013. « Aujourd’hui, au Sahel, l’aspect sécuritaire l’emporte sur tout, constate, amer, le même diplomate. Par conséquent, les militaires sont devenus des interlocuteurs jugés essentiels par les responsables politiques. Leurs analyses priment sur les nôtres. »

    Dans certains pays sahéliens, les officiers français sont les premiers interlocuteurs des chefs d’État, avant même les ambassadeurs. Ambassadrice à N’Djamena de 2013 à 2016 puis à Bamako de 2016 à 2018, Mme Évelyne Decorps ne manquait pas de s’irriter ouvertement de cette « concurrence ».

    Des officiers désinhibés
    Rappelée prématurément à Paris en 2018, elle a été nommée administratrice supérieure des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) — un poste considéré comme un placard. Le Quai d’Orsay bruisse de rumeurs selon lesquelles les militaires auraient obtenu sa tête. Sa mésaventure illustre la dérive d’une diplomatie réduite à accompagner les choix des militaires — et parfois à en assurer le service après-vente : collaboration sur le terrain avec des milices armées, voire des groupes rebelles (au Niger et au Mali notamment), refus catégorique d’entamer des négociations avec l’ennemi, etc.

    Cette évolution est le fruit de deux tendances lourdes et d’un concours de circonstances qui a accéléré le processus à partir de 2013. La première tendance tient à l’affaiblissement du ministère des affaires étrangères. « Les militaires ne font qu’occuper la place laissée vacante par les diplomates », souligne ainsi M. Laurent Bigot, ancien sous-directeur chargé de l’Afrique de l’Ouest au Quai d’Orsay, limogé en 2013 à la suite d’un différend avec le ministre de l’époque, M. Laurent Fabius. En trois décennies, le ministère a perdu 53 % de ses effectifs, dont une grande partie sur le continent africain. En 2017, un avis parlementaire évaluait à 40 % la réduction des effectifs sur la zone Afrique et océan Indien durant les dix dernières années (4). Pour expliquer cette amputation spécifique, les diplomates affirment que l’Afrique n’est pas considérée comme une destination noble au Quai d’Orsay. « Au contraire, soulignent les chercheuses Aline Leboeuf et Hélène Quénot-Suarez, l’Afrique est une marque d’expérience — voire de fierté — dans un parcours militaire », ce qui explique que « les militaires ont sans doute eu moins de difficultés à investir ce champ et à “remplacer” parfois les diplomates » (5).

    Parallèlement à la perte d’influence du Quai d’Orsay, une deuxième tendance peut être observée depuis trente ans : le retour en force des militaires dans la vie publique et même dans les choix politiques et diplomatiques — ce que Grégory Daho nomme la « revanche des généraux (6) ».

    Selon ce maître de conférences à l’université Paris-I, les officiers, longtemps réduits au silence après la guerre d’Algérie, sont de plus en plus désinhibés face aux politiques. Depuis les années 1990, explique-t-il, « la technicisation des opérations extérieures et la bureaucratisation des procédures (...) ont favorisé la réintégration partielle des officiers généraux au cœur des circuits décisionnels relevant de la politique étrangère ». Leur expertise s’impose de plus en plus. Or, poursuit Daho, s’il existe un terrain avec lequel l’armée a gardé le contact, c’est bien l’Afrique, où la France entretient une présence technique et militaire depuis les indépendances. Selon lui, « les professionnels des interventions en Afrique constituent désormais le réservoir de compétences disponibles ». Partisans d’une stratégie offensive et non plus attentiste comme ce fut le cas durant la guerre froide, ils en maîtrisent la tactique et les manœuvres. Ils ont ainsi bénéficié du « rééquilibrage entre dissuasion et projection » observé ces vingt dernières années, notamment au sein de l’Alliance atlantique, et du retour en force des doctrines contre-insurrectionnelles promues par les « glorieux anciens de la pacification coloniale », les maréchaux Joseph Gallieni et Thomas Bugeaud, pour imposer leurs vues.

    La marginalisation des diplomates aboutirait « à une perte de qualité dans les analyses, notamment en raison de l’éloignement avec le terrain, mais aussi d’erreurs en matière de recrutement, s’inquiète encore M. Bigot. Le Quai n’est plus une source de propositions. Les militaires, eux, occupent le terrain. Ils produisent beaucoup plus d’idées que les diplomates. Des idées de militaires... ». Le soutien aveugle de la France au falot président du Mali Ibrahim Boubacar Keïta pourrait ainsi s’expliquer par sa complaisance envers l’armée française, à laquelle il accorde toute latitude sur son territoire (7).

    L’influence des militaires grandit également à l’Élysée. Chef des armées, le président donne l’ordre d’engagement pour les opérations extérieures (OPEX) (8). « L’état-major particulier du président de la République, souligne un rapport parlementaire, occupe aussi un espace sans cesse croissant, et beaucoup de décisions sont prises par des acteurs hors la sphère diplomatique (9). » Chef d’état-major particulier des présidents Nicolas Sarkozy (2007-2012) puis François Hollande (2012-2017), le général Benoît Puga a ainsi joué un rôle majeur dans le déclenchement de l’opération « Serval » en 2013 : il a convaincu M. Hollande d’ordonner dans l’urgence l’engagement des forces spéciales. Parfois surnommé le « M. Afrique » de la France, cet officier est issu des troupes de marine, dont l’histoire est intimement liée à celle de la colonisation. L’implication de M. Le Drian, alors ministre de la défense, a également été décisive. « À l’époque, rappelle un diplomate, Fabius était le ministre des affaires étrangères, mais il ne s’intéressait pas beaucoup à l’Afrique. Et il n’avait pas l’oreille du président. Au contraire de Le Drian, qui était un proche de Hollande, et qui est devenu incontournable après les déclenchements coup sur coup de l’opération “Serval”, puis de l’opération “Sangaris” en Centrafrique en 2013. »

    M. Le Drian, devenu ministre des affaires étrangères de M. Emmanuel Macron en 2017, pose dorénavant en principal interlocuteur des chefs d’État du pré carré africain ; son cabinet a pris le dessus sur la cellule Afrique de l’Élysée ainsi que sur l’administration du Quai d’Orsay. Manifestant peu d’intérêt pour le respect des droits humains, le ministre a tissé des relations personnelles avec M. Déby, mais aussi avec le président du Congo Denis Sassou Nguesso, ou encore avec le chef de l’État égyptien Abdel Fattah Al-Sissi.

    Face à l’essor des mouvements djihadistes, le prisme sécuritaire produit une vision binaire, selon laquelle il s’agirait d’un combat entre le « Bien » et le « Mal ». Or certains groupes armés s’apparentent plus à des mouvements très localisés, guidés par des revendications sociales et économiques, qu’à des terroristes « fous de Dieu ». Une fois cette réalité balayée, il est inenvisageable de négocier avec eux, comme l’avait suggéré la conférence d’entente nationale organisée par les autorités maliennes en avril 2017. « Nous sommes engagés dans un combat sans ambiguïtés contre ceux qui se revendiquent du terrorisme. Et donc il n’y a qu’un moyen, il n’y en a pas deux », avait alors déclaré le ministre des affaires étrangères de l’époque de M. Jean-Marc Ayrault, enterrant l’initiative.

    Depuis quelques années, l’Agence française de développement (AFD) subit elle aussi l’influence de l’armée. Interrogé par les députés le 22 mai dernier, le directeur général de l’AFD Rémy Rioux confirme avoir « souhaité dès [son] arrivée à la tête de l’AFD aller beaucoup plus loin sur le thème sécurité et développement avec l’état-major des armées ». Cette collaboration s’est concrétisée par l’échange d’agents de liaison : un officier est détaché au sein de l’AFD tandis qu’un fonctionnaire de l’AFD est en poste au quartier général de « Barkhane » à N’Djamena. Chaque mois se réunissent diplomates, acteurs du développement et militaires au Quai d’Orsay. Même les instituts de recherche associent les mondes de l’université et de l’armée.

    Du côté des militaires, on se frotte les mains. De leur point de vue, la coopération civilo-militaire (Cimic), qui désigne l’ensemble des activités visant à coordonner les relations entre les organisations militaires et les acteurs civils sur une zone d’intervention, « permet de faciliter l’acceptation de la présence des forces auprès des populations locales », note encore Daho. Pour eux, les intérêts militaires l’emportent sur toute autre considération. Il est ainsi de plus en plus souvent demandé à l’AFD de financer des projets dans les zones où intervient l’armée. En revanche, chez les chercheurs et agents des politiques de développement, cette étroite collaboration fait grincer des dents. « Ce n’est pas simple, note sobrement un cadre de l’AFD. Ces deux milieux n’ont pas la même culture. Les acteurs du développement doivent penser au temps long, quand les militaires pensent au temps court. »

    Creuser un puits, construire un dispensaire ou un marché, distribuer de la nourriture : les militaires veulent des projets visibles dans le but de gagner le plus rapidement possible « les cœurs et les esprits » des habitants des zones dans lesquelles ils opèrent. Mais, pour les « développeurs », cette stratégie menée indépendamment des autorités nationales est à double tranchant : elle risque de délégitimer un État déjà mis à mal dans ces régions isolées et ainsi d’accentuer la méfiance des populations locales envers l’autorité publique.

    Cette conception, dite des « 3 D » (diplomatie, défense, développement), longtemps négligée en France, a été érigée en priorité par M. Macron. Les partisans de cette approche intégrée prennent soin de la différencier de l’approche globale adoptée par les États-Unis en Irak et en Afghanistan, qui fait interagir les stratégies militaires, économiques, sociales et diplomatiques, notamment en mettant en place des équipes civilo-militaires chargées de soutenir les autorités locales reconnues. Selon M. Jean-Marc Châtaigner, envoyé spécial de la France pour le Sahel, qui ne dédaigne pas la langue de bois, la méthode américaine vise en premier lieu à faire accepter la présence militaire, tandis que « l’approche intégrée [à la française] n’induit aucune hiérarchie des objectifs recherchés, mais la recherche de leur combinaison optimale en vue du retour à une paix durable ».

    L’efficacité d’une telle vision reste pourtant à démontrer. Depuis que la France est intervenue au Mali en 2013, l’armée a tué plusieurs centaines de djihadistes présumés, dont certains chefs ; elle a détruit des dizaines de caches dissimulant des véhicules et des armes, et a creusé un grand nombre de puits pour les civils. Pourtant, les violences se sont multipliées dans l’ensemble de la zone saharo-sahélienne, et le nombre de morts parmi les populations n’a cessé d’augmenter, particulièrement ces deux dernières années. Débordant très largement de leurs fiefs situés dans le nord du Mali et dans le Sud libyen, les groupes « terroristes » ont étendu leur mainmise dans le centre du Mali, dans le nord et l’est du Burkina Faso et dans le nord-ouest du Niger. Ils menacent désormais les pays côtiers de l’Afrique occidentale, comme la Côte d’Ivoire ou le Bénin.

    Des groupes d’autodéfense communautaires ont émergé, se livrant à des massacres réciproques de civils. Au Mali, les attaques de village se sont multipliées ces dix-huit derniers mois. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, elles ont fait plus de 600 morts entre mars 2018 et mars 2019 et ont provoqué le déplacement de plus de 66 000 personnes. Le 23 mars 2019, une milice dogon, Dan Na Ambassagou, a ainsi assassiné 157 habitants du village peul d’Ogossagou, situé dans le centre du Mali ; elle a incendié une partie du village. Des tueries ont également été signalées au Burkina Faso et au Tchad. Les armées nationales sont accusées d’avoir elles-mêmes exécuté des civils au cours d’opérations de « pacification ». « Malgré la généralisation de forces locales ou étrangères, le renforcement des contingents, les réponses globales combinant subtilement les impératifs de sécurité et de développement, les engagements financiers colossaux, on s’enfonce », constatait récemment le général Bruno Clément-Bollée, ancien directeur de la coopération de sécurité et de défense au ministère des affaires étrangères (10).

    La « spirale négative » du « tout sécuritaire » a montré ses limites, estime ce dernier. La présence de plus de 13 000 casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (dont 122 militaires ont été tués depuis six ans) et de près de 4 500 soldats français, auxquels s’ajoutent les armées nationales et quelques centaines de militaires américains, italiens et allemands positionnés un peu partout dans la région, principalement au Niger, n’a pas permis d’inverser la tendance. Loin de là.

    Rémi Carayol

    Journaliste.
    (1) Marielle Debos, « Que fait l’armée française au Tchad ? », Libération, Paris, 8 février 2019.

    (2) Lire Delphine Lecoutre, « Le Tchad, un ami indispensable mais encombrant », Manière de voir, n° 165, « France-Afrique, domination et émancipation », juin-juillet 2019.

    (3) Lire « Les migrants dans la nasse d’Agadez », Le Monde diplomatique, juin 2019.

    (4) Ladislas Poniatowski et Bernard Cazeau, « Action extérieure de l’État : action de la France en Europe et dans le monde », avis n° 110, t. 1, commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, Paris, 23 novembre 2017.

    (5) Aline Leboeuf et Hélène Quénot-Suarez, « La politique africaine de la France sous François Hollande », Institut français des relations internationales (IFRI), Paris, 2014.

    (6) Grégory Daho, « L’érosion des tabous algériens, une autre explication de la transformation des organisations militaires en France », Revue française de science politique, Paris, vol. 64, no 1, février 2014.

    (7) Lire « Au Mali, la guerre n’a rien réglé », Le Monde diplomatique, juillet 2018.

    (8) Lire Philippe Leymarie, « De N’Djamena à Kaboul, opérations françaises secrètes », Le Monde diplomatique, mars 2008.

    (9) Jean-Claude Guibal et Philippe Baumel, « La stabilité et le développement de l’Afrique francophone », rapport d’information n° 2746, commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Paris, 6 mai 2015.

    (10) Bruno Clément-Bollée, « Au Sahel, arrêtons le(s) massacre(s) ! », Jeune Afrique, Paris, 6 juin 2019.

    #Afrique #Sahel #Sécurité #Armée_française #Aide_française

  • SANS TITRE… de transport
    http://carfree.fr/index.php/2019/07/04/sans-titre-de-transport

    La #Gratuité_des_transports_en_commun (TC) est aujourd’hui l’objet de vifs débats : les études sur la faisabilité se multiplient (Sénat, Paris, Île-de-France, Clermont-Ferrand, #grenoble, etc.) et fait l’objet de nombreux Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Transports_publics #Belgique #bus #dunkerque #france #tallinn #transports_en_commun

  • Notre-Dame de Paris : après l’incendie, un scandale sanitaire
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040719/notre-dame-de-paris-apres-l-incendie-un-scandale-sanitaire

    Des taux de concentration au plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé ont été relevés sur les sols à l’intérieur et aux alentours de la cathédrale Notre-Dame, selon des documents confidentiels consultés par Mediapart. Ni l’agence régionale de santé ni la préfecture de police de Paris n’ont communiqué ces résultats aux riverains, minimisant les dangers encourus.

    #France #Notre-Dame_de_Paris,_plomb

    • Des taux de #plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé ont été relevés à l’intérieur et aux alentours de Notre-Dame, par plusieurs laboratoires dont celui de la préfecture de police de Paris, après l’incendie qui a ravagé la cathédrale.

      « Ce sont des taux qu’on ne voit jamais, précise Annie Thébaud-Mony, chercheuse à l’Inserm et spécialiste de la santé publique. Sur des chantiers pollués comme une usine de recyclage de batteries, par exemple, les taux sont douze fois supérieurs. Là, avec des taux 400 fois supérieurs, les conséquences pour la santé peuvent être dramatiques. Il faut absolument qu’il y ait un suivi médical, y compris pour les pompiers qui sont intervenus. Ce suivi est d’autant plus important que les effets sur la santé peuvent être différés dans le temps. »

      Les autorités concernées, le ministère de la culture, l’agence régionale de santé (ARS), la préfecture de police, passent cette pollution sous silence et, ce faisant, n’appliquent pas les mesures prévues par la loi pour protéger les salariés et les riverains.

      L’incendie de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019, qualifié de « terrible drame » par le président Emmanuel Macron, avait provoqué un immense élan de générosité, avec plus de 400 millions d’euros récoltés en quelques jours pour la reconstruction de l’édifice.

      L’Élysée désigne alors son « représentant spécial », le général Jean-Louis Georgelin, pour veiller à l’avancement des travaux. Ils iront vite, assure le président de la République, « sans jamais transiger sur la qualité des matériaux et la qualité des procédés ». En revanche, ils se font au détriment de la santé des intervenants et des populations alentour.

      En effet, avec l’incendie, près de 400 tonnes de plomb, substance classée cancérigène, mutagène et reprotoxique (CMR), contenues dans la toiture et la flèche de la cathédrale, sont parties en fumée, polluant l’édifice et ses environs. Comme le signale l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), « une exposition régulière au plomb peut entraîner des conséquences graves pour la santé ». Le saturnisme, l’intoxication au plomb par inhalation ou ingestion, peut, selon la gravité, entraîner des troubles digestifs, des lésions du système nerveux ou encore des problèmes de stérilité.

      Les autorités connaissent très bien ces risques. Mais il faudra attendre deux semaines après l’incendie, soit le 27 avril, pour que la préfecture de police de Paris et l’ARS diffusent, en toute discrétion, un communiqué invitant les riverains à nettoyer leurs locaux à l’« aide de lingettes humides » et à consulter leur médecin si nécessaire.

      À l’intérieur de la cathédrale, selon des documents datés du 3 mai que Mediapart a pu consulter, les prélèvements sont de 10 à 740 fois supérieurs aux seuils autorisés. À l’extérieur, la situation n’est guère plus brillante. Sur le parvis, les taux de concentration en plomb prélevés sur le sol sont 500 fois au-dessus du seuil réglementaire. À l’extérieur de la zone du chantier, sur certains ponts, dans des squares ou certaines rues, ces taux sont de 2 à 800 fois supérieurs au seuil.

      Selon des inspecteurs contactés par Mediapart, « ce sont des taux tout à fait exceptionnels. Généralement, sur des chantiers dits pollués, les taux peuvent être de 20 à 100 fois supérieurs au seuil. Mais rarement au-delà. Et déjà, à ce stade, des protections très strictes doivent être prises pour protéger les ouvriers. Un suivi médical peut également être exigé ».

      Le secret est bien gardé, comme le montre une réunion du 6 mai dont le contenu a été rapporté par plusieurs sources à Mediapart.

      Ce jour-là, dans les bureaux de l’agence régionale de santé, se retrouvent autour de la table des responsables du laboratoire central de la préfecture de police, de la mairie de Paris, du centre antipoison, de la caisse régionale d’assurance maladie et de la direction du travail. La question rapidement débattue est : faut-il ou pas communiquer les résultats des prélèvements ?


      Carte des pollutions au plomb autour de Notre-Dame, résultats des prélèvements du laboratoire central de la préfecture de police de Paris, 6 mai 2019.

      La préfecture fait part de son embarras, certains de ses locaux étant touchés par cette pollution au plomb. Avec des taux deux fois supérieurs au seuil de vigilance, la biberonnerie et la salle « mille-pattes » de la crèche de la préfecture doivent être fermées pour une décontamination en urgence. Ce qui sera fait dans les jours qui suivent.

      Mais dans certains appartements de fonction, les taux peuvent aussi être jusqu’à cinq fois supérieurs au seuil de vigilance. Mediapart ne sait pas si des travaux y ont été depuis lors réalisés. De nouveaux prélèvements ont été faits par la préfecture pour vérifier l’état de ses locaux après décontamination. Ils n’ont pas, à ce jour, été communiqués aux agents.

      Toujours est-il qu’afin de ne pas alarmer ses propres agents, la préfecture explique lors de la réunion qu’elle ne souhaite pas publier les résultats de ces prélèvements. Réserve partagée par l’ARS qui affirme, quant à elle, ne pas vouloir répondre aux sollicitations des associations de riverains ou de défense de l’environnement. Elles n’auront qu’à se tourner vers la commission d’accès aux documents administratifs (Cada), expliquent posément les représentants de l’ARS, qui semblent avoir oublié leur mission première, celle de prévenir les risques sanitaires.

      Selon une personne présente à cette réunion, « l’ARS joue la montre. En ne communiquant pas sur les résultats, elle oblige les associations à s’adresser à la Cada et donc à s’engager dans un long parcours. Mais une fois qu’elles auront obtenu ces prélèvements, l’ARS pourra dire que ces résultats sont anciens et qu’ils ont depuis baissé. C’est d’un cynisme à toute épreuve ».

      Conclusion de cette réunion : le 9 mai, la préfecture et l’ARS signent un communiqué très laconique, qui minimise les risques, alors même que certains prélèvements sur les sols sont de 20 à 400 fois supérieurs au seuil réglementaire sur des sites très fréquentés, comme le pont et la fontaine Saint-Michel, lieux non fermés au public, ou certains squares, temporairement interdits mais rouverts depuis.

      En taisant les dangers de la sorte, les autorités veulent éviter un effet de panique et s’épargner une polémique.

      Contactée par Mediapart, la préfecture de police déclare « que le laboratoire central a fait des prélèvements en urgence qui ont été transmis en toute transparence à l’ARS, afin qu’elle prenne les dispositions nécessaires ».

      De son côté, jointe par Mediapart, l’ARS n’a pas contesté, dans un premier temps, les propos tenus lors de la réunion du 3 mai. Elle a expliqué « ne pas percevoir le problème qu’ils soulèvent ». Mais avant la publication de cet article, l’ARS nous a rappelés et expliqué qu’en fait, elle ne souhaitait ni infirmer ni confirmer les propos tenus lors de la réunion.

      L’agence explique avoir pris les précautions d’usage et avoir fait, à la demande de particuliers, des prélèvements qui ont, à ce jour, permis de découvrir un cas de saturnisme, sans que cela ne soit alarmant, selon l’agence.

      Selon nos informations, les derniers prélèvements effectués le 13 juin sur le chantier ont cependant donné des résultats d’un même ordre de grandeur que les précédents tests.

      Mais les associations, dont celle des familles victimes de saturnisme, ignorent tout de ces résultats. Leur demande auprès de l’ARS étant restée lettre morte, elles s’apprêtent, comme l’avaient imaginé les autorités, à saisir la Cada…

      L’une des riveraines, mobilisée sur cette question, explique « avoir plusieurs fois demandé des précisions. Mais l’ARS ou la préfecture entretiennent un flou qui n’est pas rassurant pour les familles. S’il n’y a pas de danger, comme ils l’affirment, il suffit de transmettre l’ensemble des prélèvements. Or, nous les attendons encore ».

      Sur le chantier, la direction régionale des affaires culturelles (Drac), maître d’ouvrage, opte elle aussi pour la politique de l’autruche. Et surtout, ne décrète aucune mesure pérenne pour protéger les salariés.

      Les contrôles de sécurité effectués sur le chantier ont révélé que des ouvriers sur place n’avaient reçu aucune formation à cet effet. Alors qu’ils manipulent des gravats contaminés, certains agissent sans masque ni gants.

      Les constats de l’inspection du travail ne s’arrêtent pas là. À plusieurs reprises, elle a relevé le non-respect des procédures réglementaires mais aussi de graves dysfonctionnements des sas de décontamination, dispositifs indispensables pour protéger les salariés du risque d’intoxication et éviter toute propagation de poussières à l’extérieur. Certaines douches de décontamination ne fonctionnent pas. Pire : certains sas de décontamination ont été installés au milieu d’une zone contaminée.

      Au bout du compte, les salariés peuvent aller et venir dans la cathédrale sans passer par ces sas. À l’extérieur, sur le parvis pollué, où les taux de plomb peuvent être 500 fois supérieurs au seuil autorisé, certains ouvriers travaillent sans aucune protection.

      Contacté par Mediapart, Bruno Courtois, expert en prévention du risque chimique et chargé du dossier « plomb » à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), explique que « ces taux sont particulièrement élevés et s’agissant de poussières de plomb consécutives à un incendie, on peut supposer qu’il s’agit de particules très fines qui passent donc facilement dans le sang. Les mesures de prévention et de protection doivent donc être renforcées pour confiner le plomb. Les sas de décontamination permettent dans ces cas primordiaux d’éviter que les ouvriers ne rentrent chez eux avec les poussières de plomb ». Pourtant, rien de tel n’a été mis en œuvre sur le site de la cathédrale.

      Selon des sources proches du chantier, le ministère de la culture n’est pas mécontent que des ouvriers se promènent sans protection à l’extérieur de la cathédrale, n’éveillant ainsi aucune crainte parmi « les touristes ou les riverains ».

      En fait, la mairie de Paris avait proposé de décontaminer le parvis de la cathédrale – un chantier de deux semaines estimé à 450 000 euros. Pour cette phase spécifique de décontamination, les ouvriers devaient porter des scaphandres. Sous le couvert de l’anonymat, un proche du dossier confirme : « Des hommes en scaphandre sur le parvis de la cathédrale auraient effrayé les passants. L’existence d’un danger aurait été évidente. »

      Le ministère de la culture a donc préféré reprendre la main et a choisi de faire décontaminer la zone en quelques jours seulement, par des salariés peu protégés, et n’ayant pas revêtu les tenues d’usage. Cette précipitation a pour résultat que le parvis est aujourd’hui encore contaminé.

      Sourd aux différentes relances des contrôleurs, le ministère de la culture s’affranchit allègrement des règles du code du travail.

      Dès le 9 mai, l’inspection du travail a pourtant alerté la Drac, chargée des travaux sur le chantier, sur la nécessité de prévoir des mesures de protection contre les risques d’intoxication au plomb pour les salariés. Plus d’un mois plus tard, le 19 juin, le constat des ingénieurs de sécurité de la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (la Cramif), également chargée de contrôler le chantier, demeure accablant : « Les taux de concentration en plomb dans les poussières sont élevés et largement au-dessus du seuil réglementaire. Les salariés sont donc toujours exposés à des risques d’intoxication par le plomb […], les installations dédiées à la décontamination des salariés ne répondent pas aux dispositions du code du travail. »

      Le cabinet du ministre de la culture Franck Riester assure auprès de Mediapart que « des mesures ont été prises », sans pouvoir préciser lesquelles et explique qu’une réunion avec la direction du travail s’est tenue le 27 juin pour que « tout se passe au mieux ». Mais cela n’a rien arrangé. Les procédures de décontamination demeurent très en deçà des exigences réglementaires.

      Le ministère de la culture profite d’une situation qui lui est favorable. Le maître d’ouvrage relevant du droit public, l’inspection du travail ne peut ni le verbaliser ni le mettre en demeure.

      Contactées par Mediapart, ni la Cramif ni la direction de l’inspection du travail n’ont accepté de répondre à nos questions.

      La mairie de Paris affirme avoir fait une série de prélèvements dans les établissements scolaires situés dans les alentours de la cathédrale, dont les résultats, rendus publics, sont conformes aux seuils autorisés. Quant aux mesures de l’espace public, « elles relèvent de la préfecture et de l’ARS. La mairie de Paris plaide pour une transparence mais, précise-t-elle, nous ne pouvons nous substituer à l’État ».

      Les pressions exercées sur le chantier sont fortes. Comme nous l’explique l’un des intervenants, « à chaque fois que les risques d’intoxication au plomb sont abordés, on nous rappelle “l’urgence impérieuse de consolider l’édifice”. C’est comme cela qu’on écarte le danger du plomb ».

      Une des personnes chargées du suivi des prélèvements déplore que « les instances de l’État se comportent comme lors de la catastrophe de Tchernobyl en 1986. C’est aussi absurde que le nuage qui n’a pas traversé les frontières. Le plomb est resté au-dessus de la cathédrale ».

      Un salarié du ministère de la culture regrette que « toute communication sur le chantier [soit] contrôlée. On n’a pas accès à beaucoup d’information et ceux qui s’en occupent, le service des monuments historiques, sont connus pour être des taiseux contrairement aux archéologues qui se font entendre s’il y a un problème. Donc c’est la loi du silence ».

      Une « loi du silence » qui convient parfaitement au gouvernement et aux autorités sanitaires. Pourtant, les langues se délient et certaines entreprises contactées par Mediapart font part de leurs inquiétudes, ne souhaitant pas devenir des « boucs émissaires » en cas de scandale. « On tente déjà de nous faire porter la responsabilité de l’incendie. Il y a une pression énorme qui est mise sur tous les intervenants et le ministère de la culture n’assume même pas ses responsabilités en tant que maître d’ouvrage. Rien n’est fait pour préserver la sécurité et la santé des ouvriers. On nous demande de faire le travail que doit faire normalement le maître d’ouvrage », déplore l’un des chefs d’entreprise.

      Le projet de loi pour Notre-Dame de Paris, en cours d’adoption, prévoit notamment la création d’un établissement public et des dérogations aux règles d’urbanisme et de protection de l’environnement. Sur le chantier, cette perspective inquiète de nombreux intervenants selon lesquels les dangers pour la santé et l’environnement risquent de s’accroître en toute opacité.

    • Ni l’agence régionale de santé ni la préfecture de police de Paris n’ont communiqué ces résultats aux riverains, minimisant les dangers encourus.

      Et c’est pas n’importe quels riverain·es. Celleux là obtiendrons dédommagements et réparation par millions, c’est pas comme si des pauvres étaient exposé à des logements insalubres.

  • #Jon_Swain, la traversée des #Khmers_rouges

    Le Cambodge déchiré est au cœur des mémoires du reporter britannique qui narre la décennie 1970-1979, en proie à la peur, à la folie et à une « tristesse majestueuse ».

    La déflagration approche. La glissade a déjà commencé. Quand Jon Swain débarque à l’aéroport Pochentong de Phnom Penh, l’Indochine est presque déjà un souvenir. Elle hante encore les discussions, nourrit l’imaginaire et sert de toile de fond au chaos qui surgit. Jon Swain a alors « à peine plus de vingt ans », la foi des aventuriers et l’envie des rêveurs d’ailleurs, égarés dans le conformisme et la grise monotonie de l’Occident. Par un matin froid de 1970, le journaliste quitte son desk anglais de l’AFP à Paris pour rejoindre les rives du Mékong. Il ne quittera plus le « spectacle vraiment grandiose » de ce fleuve, écrit-il en empruntant à Henri Mouhot, naturaliste et explorateur français du XIXe siècle qui l’accompagne dans ce voyage sans réel retour. Marqué à vie par la « tristesse majestueuse d’un pays torturé mais magnifique ».

    Jon Swain va s’immerger sans sombrer, malgré de terribles remous. Il arrive dans un « Cambodge sans avenir ». Epaulé par les Etats-Unis, le maréchal Lon Nol vient de chasser du pouvoir Norodom Sihanouk. La guerre du Vietnam déborde dans le trop petit, trop fragile et trop divisé royaume khmer. Les combats sont déjà aux portes de Phnom Penh. Swain passe son baptême du feu comme reporter embarqué dans les rangs de l’armée cambodgienne du général Dien Del. Ses hommes luttent contre les vietcongs, un boudha sculpté autour du cou pour gri-gri antiballes, des baskets aux pieds et des chapelets de grenade comme des pommes à leur ceinture. Les Khmers rouges, casquette Mao et sandales Ho Chi Minh, sortent de la forêt.

    Rêvasseries opiacées.
    Swain découvre combien la « guerre nous rend aussi romantiques que cyniques ». Quelques pages avec des rêvasseries opiacées dans les antichambres des bordels, des « beautés exotiques aux yeux en amande et à la peau caramel » fleurent bon le folklore de pacotille à la mode du Mal jaune de Lartéguy. Même si l’on comprend que le « sexe et l’opium ont été des exutoires essentiels à la survie », rappelle Swain qui a trouvé l’amour dans les bras de Jacqueline et l’amitié indéfectible aux côtés des reporters et photographes.

    Hormis ces passages, ces mémoires, pour la première fois traduits en France, sont un témoignage rare et un récit prenant, parfois effrayant, d’un monde qui sombre, de Saigon à Phnom Penh, de Hanoi au golfe de Thailande, dans cette décennie (1970-1979) qui a été un bain de sang en Asie du Sud-Est. Dans la galerie de personnages côtoyés (tenancières, diplomates, patron de bar, combattants, villageois, écrivains et journalistes), dans ces scènes qui racontent la dérobade au bord de l’abîme, on voit la « peur gagner du terrain ». Swain campe comment les Cambodgiens « vivaient simplement, naturellement. Sans la moindre idée du désastre à venir. […] Avec une foi puérile dans la capacité des Occidentaux à résoudre leurs problèmes ». Le Cambodge est au cœur du livre, en proie aux déchirures.

    Capitale ratissée.
    Swain est à Phnom Penh quand la capitale est prise par les Khmers rouges, le 17 avril 1975. Il est bientôt minuit dans le Royaume. « La folie semblait prendre le pouvoir », note le reporter du Sunday Times. Le 17 avril 1975, il est braqué par des « gamins, les yeux injectés de haine, la bouche écumante. […] Des petits paysans avec la mort au bout des doigts. […] J’étais encore assez jeune pour penser que la mort, même au Cambodge, n’arrivait qu’aux autres. Là, j’avais le sentiment qu’elle me tendait les bras. » Grâce à Dith Pran, le fixeur cambodgien du New York Times, il échappe à l’exécution. L’histoire sera au cœur de la Déchirure, le film de Roland Joffé en 1985.

    Swain est l’un des très rares journalistes présents à l’ambassade de France, dernier îlot de liberté dans une capitale ratissée par des Khmers rouges vindicatifs et sanguinaires. « Mais que pouvait la souveraineté française au milieu de ce fatras révolutionnaire et du pouvoir absurde des armes ? » Le récit de ces jours « sombres entre tristesse et effroi » (Libération du 29 juin 2010) est quasi unique. River of Time raconte le dilemme des autorités françaises qui ont dû livrer des centaines de Cambodgiens aux mains de leurs futurs bourreaux. Et rappelle le rôle joué par François Bizot, alors anthropologue, qui, lui aussi, a consigné ces moments terribles dans le Portail.

    Puis l’ambassade est évacuée, Swain transféré vers la Thaïlande. Il parcourt le Laos, le Vietnam où le nord communiste finit par avaler pour de bon le sud du pays. Dans des pages terrifiantes et noires comme de l’encre, il croise la route de boat people vietnamiens, survivants des viols, des tortures, du cannibalisme. Raconte la tragédie d’un peuple qui « supporte l’insupportable ». Funeste parabole d’un monde englouti.

    https://next.liberation.fr/livres/2019/07/03/jon-swain-la-traversee-des-khmers-rouges_1737792
    #livre #histoire #génocide #Cambodge

    ping @albertocampiphoto

    • River of time

      « Le formidable livre de Jon Swain va bien plus loin que tout ce que j’ai lu sur le tragique conflit d’Indochine. C’est à la fois une lettre d’amour à un pays qu’il adore et une introspection sans concession. River of Time est le témoignage d’événements terribles et douloureux. Ce livre est d’une honnêteté désarmante. C’est une étude brillante et perturbante sur les liens ancestraux entre la beauté, la mort, la violence et l’imagination qui se sont mêlés au Vietnam comme nulle part ailleurs. » J. G. Ballard, Sunday Times. 1970. Jon Swain a vingt-deux ans. Il couvre la guerre du Vietnam et est l’un des rares journalistes présents à Phnom Penh quand la ville tombe aux mains des Khmers rouges. Capturé, il échappe de peu à l’exécution grâce à l’interprète cambodgien du New York Times, Dith Pran. Cette histoire bouleversante a inspiré le célèbre film de Roland Joffé, La Déchirure (The Killing Fields). « Le livre de Jon Swain conjugue plus qu’aucun autre la poésie avec une description précise et rigoureuse des faits. » François Bizot, auteur du Portail. « L’un des meilleurs livres sur les guerres d’Indochine écrits par un correspondant de presse avec ceux de Michael Herr ou de Neil Sheehan. » Rémy Ourdan, Le Monde.


      https://editionsdesequateurs.fr/Actualites/Catalogue/RiverOfTime

  • Le général Pierre de Villiers, ex-chef d’état-major des armées : « Il y a une crise d’autorité en France »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/07/03/le-general-pierre-de-villiers-il-y-a-une-crise-d-autorite_5484616_823448.htm


    Le général Pierre de Villiers, à Paris, le 2 juillet.
    Nicola Lo Calzo pour Le Monde

    Dans un entretien au « Monde », il revient sur l’état du pays et considère qu’« on manque de chefs parce qu’on manque de vision ».

    Deux ans après avoir démissionné de son poste de chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, devenu consultant, sillonne la France. Il remplit des salles en parlant de l’autorité et de la gouvernance, thèmes de son deuxième livre, Qu’est-ce qu’un chef ? (Fayard, 2018). L’ouvrage a été vendu à 140 000 exemplaires, après Servir (Fayard), paru en 2017, à 180 000 exemplaires.

    Chaque semaine, le général reçoit entre cinquante et cent demandes d’intervention de la part d’entreprises de toute taille, de grandes écoles ou d’associations. Dans ses rencontres, deux questions lui reviennent : Que pense-t-il d’Emmanuel Macron ? Quand se lancera-t-il en politique ? Le Monde l’a rencontré à Paris, mardi 2 juillet.

    réponses après le #paywall
    #air_du_temps

  • Les urgentistes dénoncent de nouvelles fermetures de lits dans les hôpitaux cet été
    https://www.bastamag.net/Hopitaux-urgentistes-urgences-greve-fermeture-de-lits-sante-Buzyn

    « On ne va pas s’arrêter cet été. On est aussi déterminés qu’on est désespérés par l’attitude du gouvernement. » Dans les services des urgences, le mouvement de grève continue. A l’appel du collectif Inter-urgences, à l’origine de la mobilisation démarrée en mars dans les hôpitaux parisiens, et de syndicats (Sud-Santé, la CGT, FO), plusieurs centaines de soignants se sont retrouvés, ce 2 juillet à Paris, pour une nouvelle manifestation nationale. Ils y ont affiché une volonté de poursuivre leur grève pour des (...)

    En bref

    / #Luttes_sociales, #Menaces_sur_la_santé_publique, #Conditions_de_travail, Santé , Services (...)

    #Santé_ #Services_publics

  • Ces migrants refoulés dans de vaines expulsions
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/ces-migrants-refoules-dans-de-vaines-expulsions-6427142


    (...)
    Éjecté en avion, déjà revenu à Nantes


    Moussa, aux côtés du Nantais qui l’héberge. Pour avoir laissé ses empreintes en Italie, en fuyant Boko Haram, il a été renvoyé à Turin. D’où il est revenu aussitôt. | OUEST-FRANCE

    Ils se sont rencontrés square Daviais, la jungle du cœur de Nantes, où quelque 700 migrants avaient trouvé refuge, l’été dernier. La veille de l’évacuation, Thomas (les prénoms ont été changés) avait offert à Moussa et à deux autres exilés de les héberger chez lui, dans la petite commune de Loire-Atlantique où il habite.

    Ces trois jeunes hommes, tous dublinés, ont déjà été transférés en Italie. Ils en sont tous revenus. Moussa le premier. Le jeune Nigérien, 27 ans, est en errance depuis qu’il a fui les exactions de Boko Haram.

    Comme beaucoup d’exilés, il est entré en Europe par l’Italie, qui a pris ses empreintes, mais ne lui a rien donné en échange. Les services italiens auraient dû instruire sa demande d’asile. « Mais non, je n’ai rempli aucun papier, ils ne m’ont pas proposé de logement. Je n’avais pas d’endroit où dormir, raconte le jeune homme. Je ne pouvais pas rester dans la rue, comme ça, sans rien. »
    Cinq dans l’avion

    Alors, il a repris la route, a passé la frontière à Vintimille. En septembre 2017, il échouait porte de la Chapelle, à Paris. « Puis on m’a mis dans un bus, pour Tours, où j’ai été hébergé dans un centre d’accueil. À la préfecture, en prenant mes empreintes, ils ont su pour l’Italie. Ils m’ont assigné à résidence. Je devais aller deux fois par semaine au commissariat. »

    Le 16 mai 2018, coup de théâtre : « Un policier m’a dit c’est fini, tu es envoyé en Italie. » Deux heures plus tard, Moussa était dans l’avion. « Nous étions cinq migrants sur un vol spécial. Nous avons débarqué à Turin. Après trois heures d’attente des policiers italiens sont venus nous voir, se souvient Moussa. Ils m’ont dit : tes empreintes ont été prises à Milan. Il faut que tu retournes là-bas. Je n’avais pas de quoi payer le billet de train. Ils ont répondu : tu fais comme tu veux. Aucune solution. Le jour même, je repartais vers Vintimille, à pied. »

    Deux autres garçons cheminent avec lui. Éprouvante traversée vers la vallée française de la Roya : « Il faut passer la frontière de nuit. En journée, c’est trop risqué à cause des contrôles. Il faut franchir les montagnes. Marcher le long des ravins, pieds nus pour ne pas glisser. Ne jamais rester seul à cause des chutes possibles. Pour être secouru. Pour ne pas y rester. »
    « Chez Cédric »

    Les trois compagnons de route finissent par arriver « chez Cédric ». Cédric Herrou, figure de la défense des migrants dans la vallée. Puis Moussa prend le train pour Paris. Puis Nantes, où il rencontre un Érythréen qui vit lui aussi chez Thomas. Et qui n’avait pas compris qu’il devait aller pointer. Il a donc été déclaré en fuite, a perdu l’allocation pour demandeur d’asile (6,80 € par jour pour une personne seule). Seule solution pour lui : attendre le délai où il pourra représenter une demande en France (six à dix-huit mois). D’ici là, il sera une ombre. Sans droit ni existence légale.

    « Certains de mes amis ont déjà été renvoyés comme ça trois ou quatre fois, soupire Moussa. La France leur explique : c’est à l’Italie de s’occuper de ton cas. Et l’Italie répond : on ne veut pas de toi. Ils ne comprennent rien du tout. Alors oui, plusieurs en sont devenus fous. »❞

  • 3e Assemblée des Assemblées + rencontre Anti-répression | L’Actualité des Luttes
    https://actualitedesluttes.info/?p=4854

    1e partie : Entretien avec l’un des organisateurs de la 3e Assemblée des Assemblées des Gilets jaunes, qui s’est tenue à Montceau-les-Mines fin juin.

    2nde partie : nous serons par téléphone avec les organisatrices et organisateurs des rencontres nationales anti répression qui se tiendront à Toulouse les 6 et 7 juillet 2019 à la Maison du peuple. Durée : 1h. Source : Fréquence Paris Plurielle

    http://actualitedesluttes.info/wp-content/uploads/2019/06/190625.mp3

  • Must we decolonise #Open_Access? Perspectives from Francophone Africa

    A long read featuring the recent work of Thomas Hervé Mboa Nkoudou and Florence Piron, on how a truly open and inclusive ‘Open Access’ movement must include those at the periphery

    I recently watched the recording of the fantastic Diversity, Equity and Inclusion session at OpenCon, and I was struck by the general theme of how ‘openness’ isn’t necessarily the force for equality that we perhaps think it is, and how issues of power, exploitation, and hierarchy means that it should be understood differently according to the context in which it is applied. In the session, Denisse Albornoz used the expression of ‘situated openness’ to describe how our Northern conception of openness should not be forced on anyone or any group – it needs to be understood first in individual contexts of historical injustices and post-colonial power structures.

    What stood out for me most in this session, however, (because it related most to my work) was Cameroonian Thomas Mboa’s presentation, which talked about the ‘neo-colonial face of open access’. The presentation employed some very striking critical terms such as ‘cognitive injustice’ and ‘epistemic alienation’ to Open Access.

    I’ve always known that the Open Access movement was far from perfect, but at least it’s moving global science publishing in the right direction, right? Can working towards free access and sharing of research really be ‘neo-colonial’ and lead to ‘alienation’ for users of research in the Global South? And if this really is the case, how can we ‘decolonise’ open access?

    Thomas didn’t get much time to expand on some of the themes he presented, so I got in contact to see if he had covered these ideas elsewhere, and fortunately he has, through his participation in ‘Projet SOHA’ . This is a research-action project that’s been working on open science, empowerment and cognitive justice in French-speaking Africa and Haiti from 2015-17. He provided me with links to four publications written in French by himself and his colleagues from the project – Florence Piron (Université Laval, Quebec, Canada), Antonin Benoît Diouf (Senegal), and Marie Sophie Dibounje Madiba (Cameroon), and many others.

    These articles are a goldmine of provocative ideas and perspectives on Open Access from the Global South, which should challenge all of us in the English-speaking academic publishing community. Therefore, I decided to share some excerpts and extended quotes from these articles below, in amongst some general comments from my (admittedly limited) experience of working with researchers in the Global South.

    The quotes are taken from the following book and articles, which I recommend reading in full (these are easily translatable using the free tool Google Translate Web, which correctly translated around 95% of the text).

    Chapter 2 – ‘Les injustices cognitives en Afrique subsaharienne : réflexions sur les causes et les moyens de lutte’ – Thomas Hervé Mboa Nkoudou (2016), in Piron, Dibounje Madiba et Regulus 2016 (below)
    Justice cognitive, libre accès et savoirs locaux – Collective book edited by Florence Piron, Marie Sophie Dibounje Madiba and Samuel Regulus (2016) (CC-BY) https://scienceetbiencommun.pressbooks.pub/justicecognitive1
    Qui sait ? Le libre accès en Afrique et en Haïti – Florence Piron (2017) (CC-BY) (Soon to be published in English in Forthcoming Open Divide. Critical Studies of Open Access (Herb & Schöpfel ed), Litwinbooks
    Le libre accès vu d’Afrique francophone subsaharienne – Florence Piron, Antonin Benoît Diouf, Marie Sophie Dibounje Madiba, Thomas Hervé Mboa Nkoudou, Zoé Aubierge Ouangré, Djossè Roméo Tessy, Hamissou Rhissa Achaffert, Anderson Pierre and Zakari Lire (2017) (CC-BY-NC-SA)
    Une autre science est possible. Récit d’une utopie concrète dans la Francophonie (le projet SOHA) – Revue Possibles, 2016 (CC-BY)

    Piron et al’s (2017) article starts with a stinging critique of those of us in our Northern scholarly publishing community cliques, and our never-ending open access debates over technicalities:

    “… there are many debates in this community, including on the place of open licenses in open access (is an article really in open access if it is not freely reusable in addition to being freely accessible?), on the legitimacy of the fees charged to authors by certain journals choosing open access, on the quality and evaluation of open access journals, on the very format of the journal as the main vehicle for the dissemination of scientific articles or on the type of documents to be included in institutional or thematic open archives (only peer-reviewed articles or any document related to scientific work?).

    Viewed from Sub-Saharan Francophone Africa, these debates may seem very strange, if not incomprehensible. Above all, they appear very localized: they are debates of rich countries, of countries of the North, where basic questions such as the regular payment of a reasonable salary to academics, the existence of public funding for research, access to the web, electricity, well-stocked libraries and comfortable and safe workplaces have long been settled.” Piron et al. (2017)

    … and their critique gets more and more scathing from here for the Open Access movement. OA advocates – tighten your seatbelts – you are not going to find this a comfortable ride.

    “… a conception of open access that is limited to the legal and technical questions of the accessibility of science without thinking about the relationship between center and periphery can become a source of epistemic alienation and neocolonialism in the South”. Piron et al. (2017)

    “Is open access the solution to the documented shortcomings of these African universities and, in doing so, a crucial means of getting scientific research off the ground? I would like to show that this is not the case, and to suggest that open access can instead become a neo-colonial tool by reinforcing the cognitive injustices that prevent African researchers from fully deploying their research capacities in the service of the community and sustainable local development of their country.” Piron (2017)

    Ouch. To understand these concepts of ‘cognitive injustice’ and ‘epistemic alienation’, it helps to understand this ‘world system’ and the power relationship between the centre and the periphery. This is based on Wallerstein’s (1996) model, which Thomas featured in his OpenCon slides:

    “… a world-system whose market unit is the scientific publication circulating between many instances of high economic value, including universities, research centers, science policies, journals and an oligopoly of for-profit scientific publishers (Larivière, Haustein, and Mongeon, 2015).” Piron et al. (2017)

    “… we believe that science, far from being universal, has been historically globalized. Inspiring us, like Keim (2010) and a few others (Polanco, 1990), from Wallerstein’s (1996) theory, we consider that it constitutes a world-system whose market unit is the scientific publication. Produced mainly in the North, this merchandise obeys standards and practices that are defined by the ‘center’ of the system, namely the main commercial scientific publishers (Larivière, Haustein, & Mongeon, 2015), and their university partners are the US and British universities dominating the so-called world rankings. The semi-periphery is constituted by all the other countries of the North or emerging from the South which revolve around this center, adopting the English language in science and conforming to the model LMD (license, master, doctorate) imposed since the Bologna process to all the universities of the world with the aim of “normalizing” and standardizing the functioning of this world-system. The periphery then refers to all the countries that are excluded from this system, which produce no or very few scientific publications or whose research work is invisible, but to whom the LMD model has also been imposed (Charlier, Croché, & Ndoye 2009, Hountondji 2001)”. Piron et al. (2017)

    So, the continuing bias and global focus towards the powerful ‘center’ of the world-system leads to the epistemic alienation of those on the periphery, manifesting in a ‘spiritual colonisation’:

    “… this attitude that drives us to want to think about local problems with Western perspective is a colonial legacy to which many African citizens hang like a ball.” Mboa (2016).

    So where does Open Access fit in with this world-system?

    “… if open access is to facilitate and accelerate the access of scientists from the South to Northern science without looking into the visibility of knowledge of the South, it helps to redouble their alienation epistemic without contributing to their emancipation. Indeed, by making the work of the center of the world-system of science even more accessible, open access maximizes their impact on the periphery and reinforces their use as a theoretical reference or as a normative model, to the detriment of local epistemologies.” Piron et al. (2017)

    Rethinking Northern perspectives

    This should be an eye-opening analysis for those of us who assumed that access to research knowledge in the North could only be a good thing for the South. Perhaps we need to examine the arrogance behind our narrow worldview, and consider more deeply the power at the heart of such a one-way knowledge exchange. Many of us might find this difficult, as:

    “The idea that open access may have the effects of neocolonialism is incomprehensible to people blind to epistemological diversity, who reduce the proclaimed universalism of Western science to the impoverished model of the standards imposed by the Web of Science model. For these people, the invisibility of a publication in their numerical reference space (located in the center of the world-system) is equivalent to its non-existence. The idea that valid and relevant knowledge can exist in another form and independently of the world-system that fascinates them is unthinkable.” Piron et al. (2017)

    Having spent a little time at scholarly publishing events in the Global North, I can attest that the mindset described above is common. There are kind thoughts (and a few breadcrumbs thrown in the form of grants and fellowships) towards those on the periphery, but it is very much in the mindset of helping those from the Global South ‘catch up’. Our mindset is very much as Piron describes here:

    “If one sticks to the positivist view that “science” is universal – even if its “essence” is symbolized by the American magazine Science – then indeed African science, that is to say in Africa, is late, and we need to help it develop so that it looks more and more like the North”. Piron (2017)

    And whilst in the North we may have a lot of respect for different cultural perspectives, genuine reciprocal exchanges of research knowledge are rare. We are supremely confident that our highly-developed scientific publishing model deserves to be at the centre of our system. This can lead to selective blindness about the rigorousness of our science and our indexed journals, in spite of the steady drip drip drip of reports of biased peer review, data fraud and other ethical violations in ‘high-impact’ Northern journals, exposed in places like retraction watch.

    North/South research collaborations are rarely equitable – southern partners often complain of being used as data-gatherers rather than intellectual equals and partners in research projects, even when the research is being carried out in their own country.

    “These [Northern] partners inevitably guide the problems and the methodological and epistemological choices of African researchers towards the only model they know and value, the one born at the center of the world-system of science – without questioning whether this model is relevant to Africa and its challenges”. Piron et al (2017).

    These issues of inequity in collaborative relationships and publication practices seem inextricably linked, which is not surprising when the ultimate end goal of research is publishing papers in Northern journals, rather than actually solving Southern development challenges.

    “In this context, open access may appear as a neocolonial tool, as it facilitates access by Southern researchers to Northern science without ensuring reciprocity. In doing so, it redoubles the epistemic alienation of these researchers instead of contributing to the emancipation of the knowledge created in the universities of the South by releasing them from their extraversion. Indeed, by making the work produced in the center of the world-system even more accessible, free access maximizes their impact on the periphery and reinforces their use as a theoretical reference or as a normative model, to the detriment of local epistemologies, which generates situations absurd as, for example, the use of a theoretical framework related to wage labor in the Paris region to analyze the work of women in northern Mali” Piron (2017)

    “The resulting consequences are, in particular, the teachers of the Southern countries who quote and read only writers from the North and impose them on their students and the libraries of our universities who do everything to subscribe to Western scholarly journals while they do not deal with our problems. (Mboa Nkoudou, 2016 )”

    This is also a striking example:

    “It is very sad to note that geographers in Ouagadougou are more familiar with European work on the Sahel than those at the Higher Institute of Sahel in Maroua, Cameroon.” Piron (2017)

    The lack of equity in research knowledge exchange and collaboration is also caused by another one-way North to South flow: funding. Research in the South is often dependent on foreign funding. Big Northern donors and funders therefore set the standards and agendas in research, and in how the entire research funding system works. Southern partners rarely get to set the agenda, and researchers rarely get to develop the research questions that guide the research. They have to learn to jump through administrative hoops to become credible in the eyes of the Northern donor (for more information see ‘Who drives research in developing countries?‘).

    Southern institutions are also compelled, via league tables such as the World Unviersity Rankings, to play the same game as institutions in the North. Institutions are ranked against each other according to criteria set in the North, one of which is citations (of course, only citations between journals in the Web of Science or Scopus, which is overwhelmingly Northern). And so to stay ‘competitive’, Southern institutions need their researchers to publish in Northern journals with Northern language and agendas.
    Northern agendas and local innovation

    Whilst it is tempting to think that the issues and criticism described above is mostly a problem for the social sciences and humanities, there are also real issues in the ‘hard’ sciences – perhaps not so much in their epistemological foundations – but in very practical issues of Northern research agendas. For example, Northern research, being based in Europe and the US, is overwhelmingly biased towards white people, in diversity of leadership, diversity of researchers, and most importantly in the whiteness of clinical trial subjects. This is problematic because different ethnic populations have different genetic makeups and differences due to geography, that mean they respond differently to treatments (see here, here and here). Are African and Asian researchers informed of this when they read research from so-called ‘international’ journals?

    Furthermore, these Northern agendas can also mean that research focuses on drugs, equipment and treatments that are simply not suitable for developing country contexts. I was reminded of a discussion comment recently made by a Pakistani surgeon on the Northern bias of systematic reviews:

    “There is a definite bias in this approach as almost all of the guidelines and systematic reviews are based on the research carried out in high income countries and the findings and the recommendations have little relevance to the patients, health care system and many a time serve no purpose to the millions of patients based in low resourced countries. e.g. I routinely used Phenol blocks for spasticity management for my patients which were abandoned two decades ago in the West. Results are great, and the patients can afford this Rs 200 phenol instead of Rs 15,000 Botox vial. But, unfortunately, I am unable to locate a single systematic review on the efficacy of phenol as all published research in the last decade was only on the use of Botox in the management of spasticity.” Farooq Rathore (HIFA mailing list, 2016).

    Similarly, I’ve read research papers from the South that report on innovative approaches to medical treatments and other problems that utilise lower-cost equipment and methodologies (in fact, as is argued here, research in low-resource environments can often be more efficient and innovative, containing many lessons we, in the North, could learn from). This point is also made by Piron et al:

    “… the production of technical and social innovations is rich in Sub-Saharan French-speaking Africa, as evidenced by the high number of articles on this subject in the Sci-Dev magazine, specializing in science for development, or in the ecofin site, an economic information agency turned towards Africa. But these are mostly local innovations that mobilize local resources and often recycled materials to, for example, introduce electricity into a village, better irrigate fields or offer lighting after sunset. The aim of these innovations is to contribute to local development and not to the development of international markets, unlike innovations designed in the North which, while targeting the countries of the South, remain highly marketable – just think of milk powder or GMO seeds. The issue of open access to scientific publications is a very secondary issue for local innovators in such a context”. (Piron et al. 2016)

    These examples of innovation aside, there are many cases where the ‘epistemic alienation’ described above leads to ‘the exclusion or contempt of local knowledge’ (Mboa, 2016), even amongst researchers in the global South.

    “In fact, Western culture abundantly relayed in the media and textbooks is shown to be superior to other cultures. This situation is pushing Africans to multiply their efforts to reach the ideal of life of the “white”. This situation seems to block their ability to think locally, or even to be reactive. Thus, faced with a given situation specific to the African context, many are those who first draw on the resources of Western thinking to propose elements of answers.” Mboa (2016)

    Free and open access as ‘showcasing products’

    The Research4Life (R4L) programme also comes in for criticism from Piron et al. which will come as a shock to Northern publishing people who often use the ‘… but they’ve got Research4Life’ line when faced with evidence of global research inequalities.

    “… while pretending to charitably provide university libraries in the Global South with free access to pre-defined packages of paid journals from the North, this program, set up by for-profit scientific publishers, maintains the dependence of these libraries, limits their understanding of the true network of open access publications and, above all, improves the market for the products sold by these publishers.” Piron et al (2017)

    “… this program encourages the continued reliance of these libraries on an external program, designed in the North and showcasing Northern products, while it may disappear as soon as this philanthropic desire is exhausted or as soon as trading partners will not find any more benefits.”

    Whilst I still think R4L is a great initiative (I know many researchers in the Global South who are very appreciative of the programme), it’s difficult to disagree with the conclusion that:

    ‘… this program mainly improves the opportunities of Northern publishers without contributing to the sustainable empowerment of university libraries in the South … this charity seems very hypocritical, let alone arbitrary, since it can stop at any time.” Piron (2017)

    Of course, the same could be said of Article Processing Charge (APC) waivers for developing country authors. Waivers are currently offered by the majority of journals from the big publishers (provided according to the same HINARI list of countries provided by Research4Life), although sometimes you have to dig deep into the terms and conditions pages to find them. Waivers are good for publishers to showcase their corporate social responsibility and provide diversity of authorship. However, they are unsustainable – this charity is unlikely to last forever, especially as they rely on the pool of Southern authors being relatively limited. It should also be noted that developing countries with the most active, growing researcher communities such as Nigeria, South Africa and India do not qualify for either R4L access or APC waivers.

    Speaking of APCs, something I observe regularly amongst Southern researchers is a confusion over the ‘Gold’ OA author-pays model, and this too is noted:

    “In northern countries, many researchers, especially in STEM (Björk and Solomon, 2012) [ 7 ], believe (wrongly) that open access now means “publication fees charged to authors” … this commercial innovation appears to be paying off, as these costs appear to be natural to researchers.” Piron (2017)

    This also appears to be paying off in the Global South – authors seem resigned to pay some kind of charge to publish, and it is common to have to point out to authors that over two-thirds of OA journals and 99% of subscription journals do not charge to publish (although, the rise of ‘predatory’ journals may have magnified this misunderstanding that pay-to-publish is the norm).

    It may be tempting to think of these inequalities as an unfortunate historical accident, and that our attempts to help the Global South ‘catch up’ are just a little clumsy and patronising. However, Piron argues that this is no mere accident, but the result of colonial exploitation that still resonates in existing power structures today:

    “Open access is then easily seen as a means of catching up, at least filling gaps in libraries and often outdated teaching […] Africa is considered as lagging behind the modern world, which would explain its underdevelopment, to summarize this sadly hegemonic conception of north-south relations. By charity, Northern countries then feel obliged to help, which feeds the entire industry surrounding development aid [….] this model of delay, violently imposed by the West on the rest of the world through colonization, has been used to justify the economic and cognitive exploitation (Connell, 2014) of colonized continents without which modernity could not have prospered.” Piron (2017)

    To build the path or take the path?

    Of course, the authors do admit that access to Northern research has a role to play in the Global South, provided the access is situated in local contexts:

    “… African science should be an African knowledge, rooted in African contexts, that uses African epistemologies to answer African questions, while also using other knowledge from all over the world, including Western ones, if they are relevant locally.” Piron (2017)

    However, the practical reality of Open Access for Southern researchers is often overstated. There is a crucial distinction between making content ‘open’ and providing the means to access that content. As Piron et al. 2017 say:

    “To put a publication in open access: is it, to build the path (technical or legal) that leads to it, or is it to make it possible for people to take this path? This distinction is crucial to understand the difference in meaning of open access between the center and the periphery of the world-system of science, although only an awareness of the conditions of scientific research in the Southern countries makes it possible to visualize it, to perceive it.”

    This crucial difference between availability and accessibility has also been explained by Anne Powell on Scholarly Kitchen. There are many complex barriers to ‘free’ and ‘open’ content actually being accessed and used. The most obvious of these barriers is internet connectivity, but librarian training, language and digital literacy also feature significantly:

    “Finding relevant open access articles on the web requires digital skills that, as we have seen, are rare among Haitian and African students for whom the web sometimes comes via Facebook … Remember that it is almost always when they arrive at university that these students first touch a computer. The catching up is fast, but many reflexes acquired since the primary school in the countries of the North must be developed before even being able to imagine that there are open access scientific texts on the web to make up for the lack of documents in the libraries. In the words of the Haitian student Anderson Pierre, “a large part of the students do not know the existence of these resources or do not have the digital skills to access and exploit them in order to advance their research project”. Piron (2017)

    Barriers to local knowledge exchange

    Unfortunately, this is made even more difficult by resistance and misunderstanding of the internet and digital tools from senior leadership in Africa:

    “Social representations of the web, science and copyright also come into play, especially among older academics, a phenomenon that undermines the appropriation of digital technologies at the basis of open access in universities.” Piron et al. (2017)

    “To this idea that knowledge resides only in printed books is added a representation of the web which also has an impact on the local resistance to open access: our fieldwork has allowed us to understand that, for many African senior academics, the web is incompatible with science because it contains only documents or sites that are of low quality, frivolous or entertaining. These people infer that science in open access on the web is of lower quality than printed science and are very surprised when they learn that most of the journals of the world-system of science exist only in dematerialized format. … Unfortunately, these resistances slow down the digitization and the web dissemination of African scientific works, perpetuating these absurd situations where the researchers of the same field in neighboring universities do not know what each other is doing”. Piron et al. (2017)

    This complaint about in-country communication from researchers in the South can be common, but there are signs that open access can make a difference – as an example, in Sri Lanka, I’ve spoken to researchers who say that communicating research findings within the country has always been a problem, but the online portal Sri Lanka Journals Online (currently 77 open access Sri Lankan journals) has started to improve this situation. This project was many years in the making, and has involved training journal editors and librarians in loading online content and improving editorial practices for open access. The same, of course, could be said for African Journals Online, which has potential to facilitate sharing on a larger scale.

    Arguably, some forms of institutional resistance to openness in the Global South have a neocolonial influence – universities have largely borrowed and even intensified the Northern ‘publish or perish’ mantra which focuses the academic rewards system almost entirely on journal publications, often in northern-indexed journals, rather than on impact on real world development.

    “The system of higher education and research in force in many African countries remains a remnant of colonization, perpetuated by the reproduction, year after year, of the same ideals and principles. This reproduction is assured not by the old colonizers but by our own political leaders who are perpetuating a system structured according to a classical partitioning that slows down any possible communication between researchers within the country or with the outside world, even worse between the university and the immediate environment. For the ruling class, the changes taking place in the world and the society’s needs seem to have no direct link to the university.” Mboa (2016)

    Mboa calls this partitioning between researchers and outsiders as “a tight border between society and science”:

    “African researchers are so attached to the ideal of neutrality of science and concern of its ‘purity’ that they consider contacts with ordinary citizens as ‘risks’ or threats and that they prefer to evolve in their ‘ivory tower’. On the other hand, ordinary citizens feel so diminished compared to researchers that to talk to them about their eventual involvement in research is a taboo subject …” Mboa (2016)

    Uncolonising openness

    So what is the answer to all these problems? Is it in building the skills of researchers and institutions or a complete change of philosophy?

    “The colonial origin of African science (Mvé-Ondo, 2005) is certainly no stranger to this present subjugation of African science to northern research projects, nor to its tendency to imitate Western science without effort. Contextualization, particularly in the quasi-colonial structuring of sub-Saharan African universities (Fredua-Kwarteng, 2015) and in maintaining the use of a colonial language in university education. Considering this institutionalized epistemic alienation as yet another cognitive injustice, Mvé-Ondo wonders “how to move from a westernization of science to a truly shared science” (p.49) and calls for “epistemological mutation”, “rebirth”, modernizing “African science at the crossroads of local knowledge and northern science – perhaps echoing the call of Fanon (1962/2002) for a “new thinking” in the Third World countries, detached from European model, decolonized.” Piron et al. (2017)

    For this to happen, open access must be about more than just access – but something much more holistic and equitable:

    “Can decentralized, decolonised open access then contribute to creating more cognitive justice in global scientific production? Our answer is clear: yes, provided that it is not limited to the question of access for scientific and non-scientific readers to scientific publications. It must include the concern for origin, creation, local publishing and the desire to ensure equity between the accessibility of the publications of the center of the world system and that of knowledge from the periphery. It thus proposes to replace the normative universalism of globalized science with an inclusive universalism, open to the ecology of knowledges and capable of building an authentic knowledge commons (Gruson-Daniel, 2015; Le Crosnier, 2015), hospitable for the knowledge of the North and the South”. Piron et al. (2017)

    Mboa sees the solution to this multifaceted problem in ‘open science’:

    “[Cognitive injustice comes via] … endogenous causes (citizens and African leaders) and by exogenous causes (capitalism, colonization, the West). The knowledge of these causes allowed me to propose ways to prevent our downfall. Among these means, I convened open science as a tool available to our leaders and citizens for advancing cognitive justice. For although the causes are endogenous and exogenous, I believe that a wound heals from the inside outwards.” Mboa (2016).

    Mboa explains how open science approaches can overcome some of these problems in this book chapter, but here he provides a short summary of the advantages of open science for African research:

    “It’s a science that rejects the ivory tower and the separation between scientists and the rest of the population of the country. In short, it’s a science released from control by a universal capitalist standard, by hierarchical authority and by pre-established scientific classes. From this perspective, open science offers the following advantages:

    it brings science closer to society;
    it promotes fair and sustainable development;
    it allows the expression of minority and / or marginalized groups, as well as their knowledge;
    it promotes original, local and useful research in the country;
    it facilitates access to a variety of scientific and technical information;
    it is abundant, recent and up to date;
    it develops digital skills;
    it facilitates collaborative work;
    it gives a better visibility to research work.

    By aiming to benefit from these advantages, researchers and African students fight cognitive injustice. For this, open access science relies on open access, free licenses, free computing, and citizen science.” Mboa (2016).

    But in order for open science to succeed, digital literacy must be rapidly improved to empower students and researchers in the South:

    “Promoting inclusive access therefore requires engaging at the same time in a decolonial critique of the relationship between the center and the periphery and urging universities in the South to develop the digital literacy of their student or teacher members.” Piron et al. (2017)

    It also requires improving production of scientific works (‘grey’ literature, as well as peer-reviewed papers) in the South for a two-way North/South conversation:

    “Then, we propose to rethink the usual definition of open access to add the mandate to enhance the visibility of scientific work produced in universities in the South and thus contribute to greater cognitive justice in global scientific production.” Piron (2017)

    And providing open access needs to be understood in context:

    “… if we integrate the concern for the enhancement of the knowledge produced in the periphery and the awareness of all that hinders the creation of this knowledge, then open access can become a tool of cognitive justice at the service of the construction of an inclusive universalism peculiar to a just open science.” Piron, Diouf, Madiba (2017)

    In summary then, we need to rethink the way that the global North seeks to support the South – a realignment of this relationship from mere access to empowerment through sustainable capacity building:

    “Africa’s scientific development aid, if it is needed, should therefore be oriented much less towards immediate access to Northern publications and more to local development of tools and the strengthening of the digital skills of academics and librarians. These tools and skills would enable them not only to take advantage of open access databases, but also to digitize and put open access local scientific works in open archives, journals or research centers.” Piron (2017)

    So what next?

    Even if you disagree with many the above ideas, I hope that this has provided many of you with some food for thought. Open Access must surely be about more than just knowledge flow from North to South (or, for that matter the academy to the public, or well-funded researchers to poorly funded researchers). Those on the periphery must also be given a significant voice and a place at the table. For this to happen, many researchers (and their equivalents outside academia) need training and support in digital skills; some institutional barriers also need to be removed or overcome; and of course a few cherished, long-held ideas must be seriously challenged.

    “These injustices denote anything that diminishes the capacity of academics in these countries to deploy the full potential of their intellectual talents, their knowledge and their capacity for scientific research to serve their country’s sustainable local development”. Piron et al., (2016).

    What do you think…?

    http://journalologik.uk/?p=149
    #édition_scientifique #OA #open_access #Afrique #Afrique_francophone #décolonisation #post-colonialisme

  • Procès du harcèlement moral à France Télécom : « Pour les prévenus, une seule certitude, ils ont fait le job ! »
    https://www.bastamag.net/Proces-Suicides-France-Telecom-Orange-Management-Defense-Travail

    Jusqu’au 11 juillet, se tient à Paris le procès d’anciens hauts dirigeants de la multinationale France Télécom, devenue Orange, accusés de harcèlement moral par une centaine de parties civiles. Pour rendre compte de ce procès exceptionnel, Basta ! et « La petite boîte à outils » de l’Union syndicale Solidaires vous proposent un suivi régulier des audiences par des chercheurs, écrivains, syndicalistes et dessinateurs. Aujourd’hui, Annie Thébaud-Mony, sociologue, directrice de recherche honoraire Inserm, (...)

    #Chroniques

    / #Transformer_le_travail, #Conditions_de_travail, #Justice

  • Les urgentistes promettent un été de mobilisation
    https://www.mediapart.fr/journal/france/020719/les-urgentistes-promettent-un-ete-de-mobilisation

    Les urgentistes poursuivent leur mobilisation, qui devrait survivre à l’été. Les 70 millions d’euros promis par la ministre de la santé leur paraissent largement fictifs. Si Paris a gagné des effectifs, les hôpitaux de province n’ont presque rien obtenu.

    #Santé #urgences,_hopital

  • l’histgeobox : « Ils nous ont parqués au Vélodrome »
    http://lhistgeobox.blogspot.com/2019/07/ils-nous-ont-parques-au-velodrome.html

    Afin de donner satisfaction aux demandes insistantes de l’occupant, Vichy engage une gigantesque rafle à Paris.
    Dannecker a la haute main sur l’organisation des opérations dont il fixe les objectifs : la capture de 22 à 25 000 juifs en âge de travailler. A cette fin, les fichiers du « service juif » de la Préfecture de Police servent à identifier les apatrides de 16 ans et plus.
    L’essentiel de la logistique repose sur la police municipale dirigée par Emile Hennequin.
    L’opération policière implique des effectifs considérables. 1600 équipes composées d’un gardien en tenue et d’un agent en civil procèdent aux arrestations. 800 agents ont pour mission de garder les centres primaires, d’autres doivent escorter les bus conduisant les victimes au Vel’ d’Hiv’ dont la surveillance échoie à un service d’ordre fourni. Enfin plusieurs dizaines de gradés supervisent la rafle. Afin d’éviter toute négociation, les consignes données aux équipes chargées des arrestations visent à restreindre au maximum les échanges des policiers-victimes. En moyenne, chaque équipe doit traiter 17 fiches d’arrestation, ce qui correspond à une douzaine de visites domiciliaires.
    A l’aube du 16 juillet 1940, les policiers frappent aux portes de leurs victimes. Or, les arrestations se déroulent plus lentement que prévu, car le zèle policier fléchit au cours des opérations. A l’issue de la journée, 11 363 juifs ont été arrêtés. Le lendemain, les binômes appréhendent 1400 personnes supplémentaires. Le bilan officiel à la fin des deux journées de rafles s’élève à 12 884 juifs arrêtés (3031 hommes, 5802 femmes et 4051 enfants de moins de 16 ans).

  • Les soutiens et appels « à la résistance » se multiplient après l’emprisonnement de Carola Rackete en Italie
    https://www.bastamag.net/Carola-Rackete-Sea-Watch-sauvetage-migrants-Salvini-Pia-Klemp-Lampedusa-Me

    La nuit du samedi 29 juin, Carola Rackete, capitaine du navire Sea Watch 3 affrété par une ONG allemande, est arrêtée par la police italienne. Elle vient d’accoster dans le port de Lampedusa, avec à bord 42 personnes secourues dans les eaux internationales au large de la Libye. Après 17 jours d’errance en mer, la capitaine de 31 ans a décidé d’entrer sans autorisation dans le port pour permettre une mise à l’abri des personnes. Un appel à rassemblement ce 3 juillet à Paris Elle est aujourd’hui (...)

    En bref

    / #Solidarités_internationales, #Europe, #Migrations, #Droits_fondamentaux

  • Castaner demande des explications après la violente évacuation d’une manifestation d’Extinction Rebellion à Paris
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/06/30/evacuation-d-une-manifestation-ecologiste-castaner-demande-des-explications-

    Il avait été nommé pour rétablir l’ordre, il est désormais sommé de s’expliquer sur des méthodes jugées trop musclées. Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, devra rendre un rapport au ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, après la diffusion d’images « extrêmement choquantes », selon les mots de la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye. On y voit l’évacuation, à l’aide de gaz lacrymogène, de militants écologistes qui occupaient pacifiquement le pont de Sully, au cœur de la capitale, vendredi 28 juin. Le parquet de Paris a ouvert lundi une enquête préliminaire pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ».

    Les vidéos, tournées par le journaliste indépendant Clément Lanot, montrent des personnes assises par terre, à l’appel d’Extinction Rebellion, un mouvement de désobéissance civile issu du Royaume-Uni, qui alertent sur le désastre écologique. Les militants, qui se revendiquent non violents, bloquent la chaussée – une manifestation non déclarée – et sont invités par les CRS à libérer la circulation.

    PARIS - Intervention des CRS qui utilisent des gazeuses pour tenter de déloger les militants. Plusieurs journalis… https://t.co/j2JGVsxTTR
    — ClementLanot (@Clément Lanot)

    Rapidement la situation dégénère, et les policiers tentent d’évacuer manu militari les personnes présentes en les traînant sur le sol, avant de se saisir de leurs bombes lacrymogènes et d’asperger les visages à bout portant, à de nombreuses reprises. L’opération, qui dure quarante-cinq minutes environ, se solde par l’évacuation complète de la voie. Lundi, le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête confiée à l’inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », du chef de « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ».
    Images « insoutenables »

    Alors que les images d’affrontements entre les forces de l’ordre et les « gilets jaunes » sont devenues monnaie courante ces derniers mois, ne provoquant quasiment plus de réactions dans l’opinion publique, cette vidéo qui montre un usage disproportionné des aérosols à l’encontre de personnes pacifiques a provoqué une vive indignation, notamment chez des artistes engagés.

    Cyril Dion, le réalisateur du documentaire Demain, alertant sur l’urgence climatique, a annoncé, samedi, qu’il refusait sa promotion dans l’ordre du Mérite : « Comment accepter d’être décoré par un gouvernement qui fait usage d’une telle violence à l’encontre d’une partie de sa population ? »

    L’actrice Marion Cotillard, également mobilisée sur les enjeux environnementaux, a interpellé le gouvernement sur son compte Instagram, jugeant les images « insoutenables » : « Des activistes français et des étudiants en grève se font asperger de gaz lacrymogène alors qu’ils protestent pacifiquement, à Paris, contre une situation climatique désastreuse et trop ignorée. »
    Explications circonstanciées

    Le gouvernement a de son côté mis quarante-huit heures à se saisir du problème. François de Rugy, le ministre de la transition écologique et solidaire, interrogé sur BFM-TV, a dans un premier temps minimisé les faits, estimant qu’il s’agissait de militants « très radicaux », qui ignorent les sommations : « On est obligés de mobiliser des CRS pour prendre les personnes une par une et essayer de les enlever. » Avant d’ajouter, en guise de justification : « Ça se finit avec l’utilisation, en effet, de gaz qui ont pour but que les gens s’en aillent. »

    La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, s’est montrée plus critique sur LCI, dimanche soir : « Je crois que les militants en question participaient à un rassemblement qui n’était ni déclaré ni autorisé. » Mais « ça ne justifie pas le gazage en plein visage et avec une telle proximité, évidemment », a-t-elle noté. Elle a par ailleurs annoncé qu’outre les explications circonstanciées du préfet le gouvernement attendait le rapport de l’inspection technique des CRS pour faire toute la lumière.

    L’enquête interne doit notamment déterminer si les fonctionnaires sur le terrain ont agi sur une injonction directe de la salle de commandement, placée sous l’autorité directe du préfet, ou s’ils ont pris l’initiative de cette méthode radicale.

    #maintien_de_l'ordre #police #justice