#Shamima_Begum: Isis Briton faces move to revoke citizenship
The Guardian understands the home secretary thinks section 40(2) of the British Nationality Act 1981 gives him the power to strip Begum of her UK citizenship.
He wrote to her family informing them he had made such an order, believing the fact her parents are of Bangladeshi heritage means she can apply for citizenship of that country – though Begum says she has never visited it.
This is crucial because, while the law bars him from making a person stateless, it allows him to remove citizenship if he can show Begum has behaved “in a manner which is seriously prejudicial to the vital interests of the UK” and he has “reasonable grounds for believing that the person is able, under the law of a country or territory outside the UK, to become a national of such a country or territory”.
14 Editorial - Analyses
Comment Imerys se fournit en talc au pays des talibans
Le groupe français, spécialiste mondial des minéraux industriels, s’approvisionne en Afghanistan dans une zone disputée par l’insurrection, finançant ainsi la guerre civile
Etre un acteur responsable, c’est préparer l’avenir ", revendique avec fierté le groupe français Imerys sur son site Internet. Pour ce spécialiste des minéraux industriels, leader mondial du secteur avec un chiffre d’affaires d’environ 4 milliards d’euros en 2015, l’avenir se prépare aussi en sécurisant ses approvisionnements. Présent dans plus de 50 pays, Imerys omet toutefois d’en mentionner un : l’Afghanistan.
Une enquête menée par Le Monde révèle que ce spécialiste des minéraux industriels, coté en Bourse et contrôlé par le milliardaire belge Albert Frère - associé à la famille canadienne Desmarais -, s’approvisionne en talc, à travers un intermédiaire pakistanais, à Nangarhar, une province de l’est de l’Afghanistan en proie à une insurrection -armée des talibans et de l’organisation Etat islamique. L’extraction minière y constitue l’une des principales sources de financement des insurgés.
Tout commence en 2011. Cette année-là, le groupe français, qui cherche à élargir son portefeuille de minéraux, rachète au géant Rio Tinto le français Luzenac, l’un des leaders mondiaux de la production de talc, pour 232 millions d’euros. Jean-François Robert, alors directeur à Toulouse des ressources de ce producteur, voit dans cette acquisition une aubaine. Lui qui plaidait sans succès auprès de Rio Tinto pour mettre en place une chaîne d’approvisionnement en Afghanistan va enfin être entendu. Il connaît bien le -Pakistan, pour y avoir effectué trois séjours entre juillet 2008 et mars 2009. A l’époque, tous les producteurs cherchent une alternative à la Chine. Depuis que la demande intérieure du géant asiatique a décollé, le minerai blanc n’est plus disponible à l’exportation, ou alors à un coût élevé et d’une piètre qualité.
A son retour du Pakistan, Jean-François -Robert tente de convaincre Rio Tinto d’y nouer des partenariats. Rio Tinto Minerals, qui s’approvisionne déjà en talc afghan en -petites quantités, tergiverse. C’est finalement Imerys qui, après avoir racheté Luzenac, -décide de franchir le pas en 2011.
Région " extrêmement dangereuse "
Le groupe français explique avoir pris cette décision sur la base d’un rapport commandité en 2010 par Rio Tinto Minerals à un cabinet dont il ne souhaite pas dévoiler le nom. " L’objet de l’étude consistait à vérifier que la chaîne de fourniture de talc depuis l’Afghanistan respectait les règles internationales et les règles éthiques de Rio Tinto. Ses conclusions ont été positives sur tous ces aspects ", affirme Vincent Gouley, porte-parole d’Imerys.
Cette même année, d’autres rapports rendus publics s’alarment pourtant de la dégradation de la situation dans la province de -Nangarhar, où se situent les mines. " Au début de 2011, un nombre croissant d’incidents ont été signalés à Nangarhar ", note la même année l’organisation indépendante norvégienne Landinfo dans une étude, qui relève que la -région est " extrêmement dangereuse ". Le district de Khogyani, où Imerys a l’intention de se fournir en talc, y est décrit comme une " zone disputée, contrôlée ni par les autorités ni par les insurgés ".
Malgré le durcissement du conflit avec les -talibans, Imerys autorise donc Jean-François Robert à mettre en place une chaîne d’approvisionnement en talc afghan, via le Pakistan. Les concentrations massives d’un talc de -qualité satisfaisante, et pouvant donner lieu à une extraction commerciale, sont rares dans le monde. Dans le sud de l’Afghanistan, elles sont d’une qualité exceptionnelle. Le pays -regorge d’un talc très prisé, notamment par les constructeurs automobiles. Ils en consomment en moyenne 13 kg par véhicule, notamment pour la fabrication de tableaux de bord ou de pare-chocs - le minerai contribue à la -rigidité du plastique en réduisant son poids.
L’industrie automobile est prête à payer le surcoût lié au transport depuis l’autre bout de la planète. Le talc sert aussi d’agent d’enrobage des comprimés dans l’industrie pharmaceutique, à la fabrication du papier, de la céramique, de la peinture... et du maquillage. Imerys précise qu’il " procure de la douceur aux poudres corporelles, un aspect soyeux au maquillage et (...) augmente la douceur des savons tout en réduisant le coût de leurs formulations ". Un talc " tout en douceur " acheté dans une région en guerre.
Pour mettre la main sur ce minerai, Imerys souhaite rester discret. Un approvisionnement dans le sud de l’Afghanistan risquerait de mettre à mal son image d’" entreprise responsable ", d’autant que la France est engagée à ce moment-là, au côté des troupes de l’OTAN, dans un conflit où elle perdra 86 de ses -soldats, selon le décompte du site Internet indépendant Icasualties.org. Imerys choisit donc de passer par un intermédiaire pakistanais. North West Minerals, une entreprise dirigée par deux frères, apparaît comme le partenaire idéal. Un document interne à Imerys, consulté par Le Monde, précise que l’un des deux frères est un ancien fonctionnaire dans une zone tribale du Pakistan, l’autre un officier de l’armée pakistanaise à la retraite - leur père ayant été attaché militaire à l’ambassade du Pakistan aux Etats-Unis.
Ces relations étroites avec l’armée pakistanaise sont cruciales pour assurer le transport du talc de l’Afghanistan vers le Pakistan, dans des zones fortement militarisées. " La famille appartient à la communauté pachtoune des Parachinar, très bien introduite auprès des autorités locales ", ajoute le document. Ce qui lui permet d’entretenir des liens étroits avec des propriétaires de mines issus de la même communauté, de l’autre côté de la frontière, en Afghanistan. Pour rassurer les dirigeants d’Imerys sur la possibilité d’un partenariat, il est précisé que les deux frères ont reçu une " éducation occidentale " et qu’" ils parlent bien anglais ".
North West Minerals loue à partir d’octobre 2011 un entrepôt à Karachi pour stocker et trier le talc d’Imerys. Mais, très rapidement, le groupe français ne se contente pas d’en acheter. Il propose de verser 1,5 million de dollars (1,4 million d’euros) à son partenaire pour augmenter et améliorer sa production. " Ce n’était pas un prêt, mais plutôt une avance sur paiement, remboursable à travers une remise sur chaque tonne qui nous est livrée, sans limitation de durée ", reconnaît Vincent Gouley, d’Imerys. Et Imerys déduit sur chaque tonne, achetée entre 205 et 249 dollars, une somme d’environ 10 dollars.
Un accord est signé en juillet 2013. Le premier versement de 500 000 dollars est effectué le 20 août 2013, suivi d’un second, puis d’un troisième, du même montant, quelques mois plus tard. Imerys donne des consignes claires sur les investissements : la construction d’une plate-forme de tri à Peshawar et d’une plate-forme logistique à Karachi. Mois après mois, Jean-François Robert, qui a refusé de répondre aux questions du Monde, tient scrupuleusement les comptes, vérifie que chaque dépense est bien engagée, de l’achat des machines à l’acquisition de terrains. Sur un tableau Excel, il vérifie qu’à chaque dépense effectuée par North West Minerals, " le travail est effectué comme prévu dans le plan ". Puis, dans la colonne " preuves ", il mentionne " les visites de sites avec photos " ou encore " les factures payées au fournisseur ".
Les ventes de talc afghan à destination d’Imerys, dans ses usines aux Etats-Unis et en Europe, passent de 20 000 tonnes en 2012 à 39 000 tonnes en 2014.
Conditions de travail spartiates
Imerys va encore plus loin. A plusieurs reprises, ses employés se rendent à Peshawar, la ville pakistanaise la plus proche de la frontière afghane, pour rencontrer les propriétaires des mines afghanes. Il s’agit de leur donner des conseils sur les techniques d’extraction, et accessoirement sur les procédures de sécurité pour éviter que des ouvriers ne meurent -ensevelis dans des mines. Aucun employé d’Imerys ne peut se rendre sur place, pour des raisons de sécurité évidentes. Mais les photos qui accompagnent les présentationsPowerPoint faites à la direction du groupe français suggèrent des conditions de travail spartiates. Des hommes creusent le flanc des montagnes à coups de barres de fer, ou à l’aide de pelleteuses sur les sites plus importants. D’autres cassent les roches à l’aide de marteaux-piqueurs, chaussés de sandales. Parfois les roches de talc sont transportées à dos de mulet.
L’un des fournisseurs afghans d’Imerys, à travers North West Minerals, s’appelle Dost Mohammad, " l’un des plus influents producteurs de la région ", comme l’explique un mémo interne rédigé en 2015 par Imerys. A la tête de l’entreprise Shamshir Zamir Ltd, il possède des mines à ciel ouvert dans le petit district de Khogyani, qui comprend " seize petits villages très pauvres ", note l’entreprise française. Un district qui est surtout en guerre, et où l’organisation Etat islamique fait une première incursion en septembre 2015. Dès 2011, un attentat-suicide tue des habitants sur un marché et une école est incendiée.
En août 2013, de violents combats opposent les forces de l’armée afghane aux talibans, faisant des dizaines de morts. Qu’importe, le problème d’Imerys n’est pas la guerre mais la qualité du minerai.
Le spécialiste des minéraux industriels sélectionne lui-même les mines afghanes où il souhaite s’approvisionner, en testant la pureté de leurs échantillons. L’une des mines évaluées se situe à " Kapisa, près de la base militaire française ". Elle sera retenue par Imerys Talc. La qualité, rien que la qualité. Et, pour garantir le meilleur produit à ses clients, l’entreprise va mettre en place une procédure de contrôle très particulière. Sur chaque bloc de talc arrivé d’Afghanistan, des techniciens doivent prélever des échantillons et les envoyer, de Peshawar à Toulouse, pour rejeter ceux qui contiennent des traces d’amiante, cancérigènes. Un point sur lequel de nombreuses entreprises de cosmétiques, qui vendent de la poudre pour bébé, sont intransigeantes.
En 2014, Imerys Talc suggère même de former dans son laboratoire de Toulouse un technicien pakistanais. Sur les cartes de l’entreprise, seules les ressources en talc " blanc cristal ", le plus noble et plus pur de tous, sont mentionnées. North West Minerals a mis à disposition de Dost Mohammad plusieurs -camions et du matériel pour qu’il puisse -extraire le talc et l’acheminer de l’autre côté de la frontière. Jean-François Robert note tout, dessine même sur une carte les routes empruntées par les camions depuis la mine afghane jusqu’à la ville pakistanaise de -Peshawar en passant par Jalalabad et le poste-frontière de Torkham.
Imerys consolide sa chaîne d’approvi-sionnement alors qu’au même moment les rapports d’organisations internationales se multiplient pour alerter sur l’aggravation du conflit au Nangarhar et la mainmise des -talibans sur les ressources minières. " Selon les autorités afghanes, les talibans ont pris le contrôle d’importantes opérations minières dans la province de Nangarhar. L’extraction de talc semble particulièrement préoccupante ", met en garde l’équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions de l’ONU, dans un rapport public soumis au Conseil de sécurité en août 2015.
En octobre 2016, la situation est loin de s’améliorer. Le même comité précise au Conseil de sécurité que les talibans " extorquent de l’argent aux exploitations minières qui opèrent avec la licence du gouvernement ". Ashfaq -Bangash, l’un des dirigeants de North West Minerals, admet tout juste qu’" il faut payer des taxes à la tribu locale et au village, en plus de celle versée au gouvernement ", sans davantage de précisions.
" Le talc coûte entre 40 et 60 dollars la tonne lorsqu’il sort de la mine afghane, et 150 dollars quand il arrive dans l’entrepôt de North West Minerals, de l’autre côté de la frontière. Entre les deux, entre 50 et 100 dollars partent dans les taxes officielles, les transports... et dans la nature ", explique au Monde une source bien informée de la chaîne d’approvisionnement à la frontière afghane. Une partie de l’argent est en fait détournée par des fonctionnaires corrompus et par les insurgés.
Les talibans ou les groupes qui se revendiquent de l’organisation Etat islamique prélèvent des sommes en espèces à la sortie des mines, et parfois des " taxes de transport " sur la route reliant Jalalabad au poste-frontière de Torkham, la seule menant vers le Pakistan. Les sommes prélevées sont impossibles à chiffrer. Le groupe français, dont les achats de talc afghan représentent entre 1 % et 3 % de l’approvisionnement global selon les années, précise que ce ne sont que des " approvisionnements d’appoint ".
Du point de vue des talibans afghans, l’argent tiré de l’extraction minière, qui concerne également le marbre, le fer, les terres rares, le lithium ou encore les pierres précieuses, n’a rien de négligeable, puisque cette activité constitue, d’après l’ONU, leur deuxième source de financement. Pour les militants de l’organisation Etat islamique, qui ont banni la culture de l’opium et de la marijuana dans les districts qu’ils contrôlent, ces revenus tirés de l’extraction minière sont même cruciaux.
Un rapport rédigé en février 2016 par le centre d’études Afghanistan Research and Evaluation Unit (AREU) à partir d’informations collectées dans la province de Nan-garhar donne de précieuses informations sur le financement des insurgés. Presque rien ne leur échappe : de l’opium à la dîme pré-levée sur les récoltes en passant par les ventes de peaux de bêtes.
" Le principal interlocuteur de notre partenaire North West pour son approvisionnement en talc d’origine afghane est le gouvernement lui-même, qui exerce un contrôle étroit sur la -filière locale d’extraction de talc ", explique Vincent Gouley, porte-parole d’Imerys. Les propriétaires de mines afghanes ont en effet fourni leurs licences à North West Minerals, ainsi qu’à Imerys. Mais que valent-elles ?
Celle de Dost Mohammad existe bien, dans les registres du ministère afghan des ressources minérales, mais elle ne prévoit l’exploitation que de 5 000 tonnes par an, un chiffre dérisoire par rapport à la réalité. " De nombreux propriétaires de mines sous-évaluent la production pour payer le minimum de royalties. Quel fonctionnaire ira vérifier dans une zone en guerre ? ", remarque Javed Noorani, un spécialiste afghan du secteur minier.
L’" usine de la poudre blanche "
Selon l’étude menée par l’AREU, les représentants du gouvernement ne peuvent pas s’aventurer au-delà des chefs-lieux de district ou des principaux axes routiers de Nangarhar, et sont considérés par la population comme agissant " au service de leurs propres intérêts " :" Ils sont perçus par une large partie de la population rurale comme incapables d’assurer le leadership requis, la sécurité ou le soutien économique. "
" L’industrie minière, légale et illégale, est gangrenée par la corruption à Nangarhar ", renchérit Asadullah Zemarai, de l’organi-sation afghane de lutte contre la corruption Integrity Watch Afghanistan. Selon ce chercheur, des pots-de-vin sont prélevés sur l’extraction et le transport des minerais vers le Pakistan et reversés à des députés, des membres du conseil de la province, des représentants des ministères afghans du commerce et des ressources minières.
En quelques années, Imerys a mis sur pied une chaîne d’approvisionnement complexe, qui s’étend des mines d’Afghanistan jusqu’à ses usines en Europe ou aux Etats-Unis. Dans la zone industrielle du port de Qasim, à Karachi, l’entrepôt par lequel transite le talc d’Imerys n’est signalé par aucune pancarte. Il est connu là-bas sous le nom de l’" usine de la poudre blanche ". Des hommes et des femmes trient le minerai à mains nues, parfois sous un soleil de plomb.
Employés à la journée, ils sont payés 4,50 euros pour dix ou douze heures de travail. L’usine ferme parfois ses portes pendant des semaines, lorsque les approvisionnements cessent. " Aucun enfant ne travaille ici, témoigne au Monde un ouvrier de la -plate-forme logistique de North West Minerals à Karachi. Le seul problème, c’est que nous n’avons ni gants ni aucune protection pour notre travail, et rien pour nous soigner en cas d’accident. "
La direction d’Imerys a exprimé une fois ses craintes quant à la chaîne d’approvisionnement mise en place. C’était pour s’inquiéter de l’utilisation des fonds versés à North West Minerals. Dans un courrier daté du 10 avril 2014, Jean-François Robert évoque une réunion qui s’est tenue à Dubaï entre les responsables de North West Minerals et -Daniel Moncino, membre du conseil exécutif du groupe et adjoint de Gilles Michel, le PDG d’Imerys. Daniel Moncino a, selon le courrier consulté par Le Monde, mis en doute l’" utilité " de l’entrepôt de Karachi. L’entreprise française missionne en 2014 le cabinet d’audit Mazars, basé au Pakistan, pour passer au peigne fin les comptes de North West Minerals, qui en est sorti blanchi.
Pourquoi le leader mondial des minéraux industriels a-t-il pris le risque de s’approvisionner dans une région en guerre, alors qu’il se targue d’être une " entreprise responsable " ? En 2016, les insurgés exerçaient un contrôle dans au moins 37 % des districts d’Afghanistan, une superficie qui n’a jamais été aussi vaste depuis 2001. Près de 11 500 civils ont été tués ou blessés cette même année, dont un tiers d’enfants, selon la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan.
" Investissement responsable "
Le " code d’éthique et de conduite des affaires " d’Imerys consacre pourtant un chapitre aux droits de l’homme, où il est écrit : " Quel que soit l’endroit où nous nous trouvons, nous cherchons à nous assurer que la présence d’Imerys encourage des relations saines et qu’elle évite les conflits civils. " Et plus loin : " en fonction de la gravité des actes commis par un administrateur, cadre dirigeant ou employé d’Imerys, et dans le respect du droit local applicable, Imerys prendra les mesures nécessaires, pouvant aller jusqu’au licenciement, afin de sanctionner les comportements répréhensibles et décourager tout nouvel acte similaire de la part d’un administrateur, cadre dirigeant ou employé du groupe ".
Dans son rapport d’activité de 2015, Imerys affirme n’exploiter " aucun site en lien avec des minerais alimentant les conflits ". Il y est même précisé que le directeur de l’innovation est chargé de la conformité des " activités d’achat et de la chaîne d’approvisionnement " aux principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme...
Ces engagements permettent à l’action Imerys d’être présente dans de nombreux indices dits d’" investissement responsable ", tels Ethibel Excellence Europe, qui regroupe des sociétés pionnières en termes de responsabilité sociale d’entreprise. Dans son dernier rapport d’activité, publié en mars 2016, Imerys indique être présent dans d’autres indices, tels le FTSE4Good Index Series, le MSCI Global Sustainability Index, le STOXX Global ESG Leaders Index ou encore l’indice Gaia mis en place par EthiFinance.
En 2011, Arielle Malard de Rothschild a été nommée au conseil d’administration -d’Imerys. La gérante de la banque Rothschild & Cie est aussi la vice-présidente de l’ONG Care International, dont le bureau de Kaboul a essuyé une attaque des talibans en septembre 2016. Est-elle au courant qu’Imerys s’approvisionne en talc afghan ? Arielle Malard de Rothschild a refusé de répondre à nos questions.
" Le talc afghan alimente l’insurrection et devrait faire partie des « minerais de conflit » dont l’achat est interdit dans certaines autres régions du monde. Pourquoi l’Union européenne laisse-t-elle ses entreprises en acheter en Afghanistan ? C’est incompréhensible ", estime Javed Noorani.
Malgré les avertissements de nombreuses organisations internationales, dont l’ONU, Imerys continue d’acheter du talc de Nangarhar. Il affirme n’avoir " aucune présence en Afghanistan, ni aucun lien avec les sociétés exploitantes dans la région ".
Julien Bouissou
La réponse d’Imerys
L’achat de talc afghan enfreint-il le " code d’éthique et de conduite des -affaires " d’Imerys, qui s’attache à " défendre les droits de l’homme tels qu’ils sont définis dans la Déclaration universelle des droits de l’homme ", dans la conduite de ses opérations à travers le monde ? " Tout l’Afghanistan n’est pas en guerre, répond Vincent Gouley, porte-parole d’Imerys, et nous ne disposons d’aucune information indiquant que le talc acheté est issu d’une mine sous contrôle taliban. " Imerys précise qu’elle ne participe qu’indirectement à la sélection des mines afghanes, en choisissant les qualités de talc parmi les échantillons rapportés par son partenaire pakistanais North West Minerals. " C’est notre seul partenaire, précise Vincent Gouley, et il est choisi avec précaution. " Imerys vérifie notamment que les paiements ne sont pas effectués en espèces et qu’aucun intervenant dans sa chaîne d’approvisionnement ne figure sur " les black lists internationales ", ou contrevienne à une réglementation internationale.
#reponse_absurd #culpabilite #Afghanistan #ei
Comment une entreprise française se fournit en talc au pays des talibans
►http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/02/13/un-talc-tout-en-douceur-dans-la-guerre-des-talibans_5078682_3216.html
Le français Imerys s’approvisionne en Afghanistan dans une zone occupée par les insurgés, finançant ainsi la guerre civile.
« Etre un acteur responsable, c’est préparer l’avenir », revendique avec fierté le groupe français Imerys sur son site Internet. Pour ce spécialiste des minéraux industriels, leader mondial du secteur avec un chiffre d’affaires d’environ 4 milliards d’euros en 2015, l’avenir se prépare aussi en sécurisant ses approvisionnements. Présent dans plus de 50 pays, Imerys omet toutefois d’en mentionner un : l’Afghanistan.
Une enquête menée par Le Monde révèle que ce spécialiste des minéraux industriels, coté en Bourse et contrôlé par le milliardaire belge Albert Frère – associé à la famille canadienne Desmarais –, s’approvisionne en talc, à travers un intermédiaire pakistanais, à Nangarhar, une province de l’est de l’Afghanistan en proie à une insurrection armée des talibans et de l’organisation Etat islamique. L’extraction minière y constitue l’une des principales sources de financement des insurgés.
Tout commence en 2011. Cette année-là, le groupe français, qui cherche à élargir son portefeuille de minéraux, rachète au géant Rio Tinto le français Luzenac, l’un des leaders mondiaux de la production de talc, pour 232 millions d’euros. Jean-François Robert, alors directeur à Toulouse des ressources de ce producteur, voit dans cette acquisition une aubaine. Lui qui plaidait sans succès auprès de Rio Tinto pour mettre en place une chaîne d’approvisionnement en Afghanistan va enfin être entendu. Il connaît bien le Pakistan, pour y avoir effectué trois séjours entre juillet 2008 et mars 2009. A l’époque, tous les producteurs cherchent une alternative à la Chine. Depuis que la demande intérieure du géant asiatique a décollé, le minerai blanc n’est plus disponible à l’exportation, ou alors à un coût élevé et d’une piètre qualité.
A son retour du Pakistan, Jean-François Robert tente de convaincre Rio Tinto d’y nouer des partenariats. Rio Tinto Minerals, qui s’approvisionne déjà en talc afghan en petites quantités, tergiverse. C’est finalement Imerys qui, après avoir racheté Luzenac, décide de franchir le pas en 2011.
Talc très prisé
Le groupe français explique avoir pris cette décision sur la base d’un rapport commandité en 2010 par Rio Tinto Minerals à un cabinet dont il ne souhaite pas dévoiler le nom. « L’objet de l’étude consistait à vérifier que la chaîne de fourniture de talc depuis l’Afghanistan respectait les règles internationales et les règles éthiques de Rio Tinto. Ses conclusions ont été positives sur tous ces aspects », affirme Vincent Gouley, porte-parole d’Imerys.
Cette même année, d’autres rapports rendus publics s’alarment pourtant de la dégradation de la situation dans la province de Nangarhar, où se situent les mines. « Au début de 2011, un nombre croissant d’incidents ont été signalés à Nangarhar », note la même année l’organisation indépendante norvégienne Landinfo dans une étude, qui relève que la région est « extrêmement dangereuse ». Le district de Khogyani, où Imerys a l’intention de se fournir en talc, y est décrit comme une « zone disputée, contrôlée ni par les autorités ni par les insurgés ».
Malgré le durcissement du conflit avec les talibans, Imerys autorise donc Jean-François Robert à mettre en place une chaîne d’approvisionnement en talc afghan, via le Pakistan. Les concentrations massives d’un talc de qualité satisfaisante, et pouvant donner lieu à une extraction commerciale, sont rares dans le monde. Au sud de l’Afghanistan, elles sont d’une qualité exceptionnelle. Le pays regorge d’un talc très prisé, notamment par les constructeurs automobiles. Ils en consomment en moyenne 13 kg par véhicule, notamment pour la fabrication de tableaux de bord ou de pare-chocs – le minerai contribue à la rigidité du plastique en réduisant son poids.
L’industrie automobile est prête à payer le surcoût lié au transport depuis l’autre bout de la planète. Le talc sert aussi d’agent d’enrobage des comprimés dans l’industrie pharmaceutique, à la fabrication du papier, de la céramique, de la peinture… et du maquillage. Imerys précise qu’il « procure de la douceur aux poudres corporelles, un aspect soyeux au maquillage et (...) augmente la douceur des savons tout en réduisant le coût de leurs formulations ». Un talc tout en « douceur » acheté dans une région en guerre.
Tri du talc Afghan, acheté par Imerys, dans un entrepôt de Karachi. Extrait d’un compte rendu de visite au Pakistan d’un employé d’Imerys en novembre 2011.Production augmentée
Pour mettre la main sur ce minerai, Imerys souhaite rester discret. Un approvisionnement dans le sud de l’Afghanistan risquerait de mettre à mal son image d’« entreprise responsable », d’autant que la France est engagée à ce moment-là, au côté des troupes de l’OTAN, dans un conflit où elle perdra 86 de ses soldats, selon le décompte du site Internet indépendant Icasualties.org. Imerys choisit donc de passer par un intermédiaire pakistanais. North West Minerals, une entreprise dirigée par deux frères, apparaît comme le partenaire idéal. Un document interne à Imerys, consulté par Le Monde, précise que l’un des deux frères est un ancien fonctionnaire dans une zone tribale du Pakistan, l’autre un officier de l’armée pakistanaise à la retraite – leur père ayant été attaché militaire à l’ambassade du Pakistan aux Etats-Unis.
Ces relations étroites avec l’armée pakistanaise sont cruciales pour assurer le transport du talc de l’Afghanistan vers le Pakistan, dans des zones fortement militarisées. « La famille appartient à la communauté pachtoune des Parachinar, très bien introduite auprès des autorités locales », ajoute le document. Qui lui permet d’entretenir des liens étroits avec des propriétaires de mines issus de la même communauté, de l’autre côté de la frontière, en Afghanistan. Pour rassurer les dirigeants d’Imerys sur la possibilité d’un partenariat, il est précisé que les deux frères ont reçu une « éducation occidentale » et qu’« ils parlent bien anglais ».
North West Minerals loue à partir d’octobre 2011 un entrepôt à Karachi pour stocker et trier le talc d’Imerys. Mais, très rapidement, le groupe français ne se contente pas d’en acheter. Il propose de verser 1,5 million de dollars (1,4 million d’euros) à son partenaire pour augmenter et améliorer sa production. « Ce n’était pas un prêt, mais plutôt une avance sur paiement, remboursable à travers une remise sur chaque tonne qui nous est livrée, sans limitation de durée », reconnaît Vincent Gouley, d’Imerys. Et Imerys déduit sur chaque tonne, achetée entre 205 et 249 dollars, une somme d’environ 10 dollars.
Un accord est signé en juillet 2013. Le premier versement de 500 000 dollars est effectué le 20 août 2013, suivi d’un second, puis d’un troisième, du même montant, quelques mois plus tard. Imerys donne des consignes claires sur les investissements : la construction d’une plate-forme de tri à Peshawar et d’une plate-forme logistique à Karachi. Mois après mois, Jean-François Robert, qui a refusé de répondre aux questions du Monde, tient scrupuleusement les comptes, vérifie que chaque dépense est bien engagée, de l’achat des machines à l’acquisition de terrains. Sur un tableau Excel, il vérifie qu’à chaque dépense effectuée par North West Minerals « le travail est effectué comme prévu dans le plan ». Puis, dans la colonne « preuves », il mentionne « les visites de sites avec photos » ou encore « les factures payées au fournisseur ».
Les ventes de talc afghan à destination d’Imerys, dans ses usines aux Etats-Unis et en Europe, passent de 20 000 tonnes en 2012 à 39 000 tonnes en 2014.
Rien que la qualité
Imerys va encore plus loin. A plusieurs reprises, ses employés se rendent à Peshawar, la ville pakistanaise la plus proche de la frontière afghane, pour rencontrer les propriétaires des mines afghanes. Il s’agit de leur donner des conseils sur les techniques d’extraction, et accessoirement sur les procédures de sécurité pour éviter que des ouvriers ne meurent ensevelis dans des mines. Aucun employé d’Imerys ne peut se rendre sur place, pour des raisons de sécurité évidentes. Mais les photos qui accompagnent les présentations PowerPoint faites à la direction du groupe français suggèrent des conditions de travail spartiates. Des hommes creusent le flanc des montagnes à coups de barres de fer, ou à l’aide de pelleteuses sur les sites plus importants. D’autres cassent les roches à l’aide de marteaux-piqueurs, chaussés de sandales. Parfois les roches de talc sont transportées à dos de mulet.
Tri du talc Afghan, acheté par Imerys, dans un entrepôt de Karachi. Extrait d’un compte rendu de visite au Pakistan d’un employé d’ Imerys en novembre 2011.L’un des fournisseurs afghans d’Imerys, à travers North West Minerals, s’appelle Dost Mohammad, « l’un des plus influents producteurs de la région », comme l’explique un mémo interne rédigé en 2015 par Imerys. A la tête de l’entreprise Shamshir Zamir Ltd, il possède des mines à ciel ouvert dans le petit district de Khogyani, qui comprend « seize petits villages très pauvres », note l’entreprise française. Un district qui est surtout en guerre, et où l’organisation Etat islamique fait une première incursion en septembre 2015. Dès 2011, un attentat-suicide tue des habitants sur un marché et une école est incendiée.
En août 2013, de violents combats opposent les forces de l’armée afghane aux talibans, faisant des dizaines de morts. Qu’importe, le problème d’Imerys n’est pas la guerre mais la qualité du minerai.
Le spécialiste des minéraux industriels sélectionne lui-même les mines afghanes où il souhaite s’approvisionner, en testant la pureté de leurs échantillons. L’une des mines évaluées se situe à « Kapisa, près de la base militaire française ». Elle sera retenue par Imerys Talc. La qualité, rien que la qualité. Et, pour garantir le meilleur produit à ses clients, l’entreprise va mettre en place une procédure de contrôle très particulière. Sur chaque bloc de talc arrivé d’Afghanistan, des techniciens doivent prélever des échantillons et les envoyer, de Peshawar à Toulouse, pour rejeter ceux qui contiennent des traces d’amiante, cancérigènes. Un point sur lequel de nombreuses entreprises de cosmétiques, qui vendent de la poudre pour bébé, sont intransigeantes.
Argent détourné
En 2014, Imerys Talc suggère même de former dans son laboratoire de Toulouse un technicien pakistanais. Sur les cartes de l’entreprise, seules les ressources en talc « blanc cristal », le plus noble et plus pur de tous, sont mentionnées. North West Minerals a mis à disposition de Dost Mohammad plusieurs camions et du matériel pour qu’il puisse extraire le talc et l’acheminer de l’autre côté de la frontière. Jean-François Robert note tout, dessine même sur une carte les routes empruntées par les camions depuis la mine afghane jusqu’à la ville pakistanaise de Peshawar en passant par Jalalabad et le poste-frontière de Torkham.
Imerys consolide sa chaîne d‘approvisionnement alors qu’au même moment les rapports d’organisations internationales se multiplient pour alerter sur l’aggravation du conflit au Nangarhar et la mainmise des talibans sur les ressources minières. « Selon les autorités afghanes, les talibans ont pris le contrôle d’importantes opérations minières dans la province de Nangarhar. L’extraction de talc semble particulièrement préoccupante », met en garde l’équipe d’appui analytique et de surveillance des sanctions de l’ONU, dans un rapport public soumis au Conseil de sécurité en août 2015.
En octobre 2016, la situation est loin de s’améliorer. Le même comité précise au Conseil de sécurité que les talibans « extorquent de l’argent aux exploitations minières qui opèrent avec la licence du gouvernement ». Ashfaq Bangash, l’un des dirigeants de North West Minerals, admet tout juste qu’« il faut payer des taxes à la tribu locale et au village, en plus de celle versée au gouvernement », sans davantage de précisions.
« Le talc coûte entre 40 et 60 dollars la tonne lorsqu’il sort de la mine afghane, et 150 dollars quand il arrive dans l’entrepôt de North West Minerals, de l’autre côté de la frontière. Entre les deux, entre 50 et 100 dollars partent dans les taxes officielles, les transports… et dans la nature », explique au Monde une source bien informée de la chaîne d’approvisionnement à la frontière afghane. Une partie de l’argent est en fait détournée par des fonctionnaires corrompus et par les insurgés.
Une mine de talc à Nangarhar, la province à l’est de l’Afghanistan d’où provient le talc acheté par Imerys. Extrait d’un compte rendu de visite au Pakistan d’un employé d’Imerys en novembre 2011.« Quel fonctionnaire ira vérifier dans une zone en guerre ? »
Les talibans ou les groupes qui se revendiquent de l’organisation Etat islamique prélèvent des sommes, en espèces, à la sortie des mines, et parfois des « taxes de transport » sur la route reliant Jalalabad au poste-frontière de Torkham, la seule menant vers le Pakistan. Les sommes prélevées sont impossibles à chiffrer. Le groupe français, dont les achats de talc afghan représentent entre 1 % et 3 % de l’approvisionnement global selon les années, précise que ce ne sont que des « approvisionnements d’appoint ».
Du point de vue des talibans afghans, l’argent tiré de l’extraction minière, qui concerne également le marbre, le fer, les terres rares, le lithium ou encore les pierres précieuses, n’a rien de négligeable, puisque cette activité constitue, d’après l’ONU, leur deuxième source de financement. Pour les militants de l’organisation Etat islamique, qui ont banni la culture de l’opium et de la marijuana dans les districts qu’ils contrôlent, ces revenus tirés de l’extraction minière sont même cruciaux.
Un rapport rédigé en février 2016 par le centre d’études Afghanistan Research and Evaluation Unit (AREU) à partir d’informations collectées dans la province de Nangarhar donne de précieuses informations sur le financement des insurgés. Presque rien ne leur échappe : de l’opium à la dîme prélevée sur les récoltes en passant par les ventes de peaux de bêtes.
« Le principal interlocuteur de notre partenaire North West pour son approvisionnement en talc d’origine afghane est le gouvernement lui-même, qui exerce un contrôle étroit sur la filière locale d’extraction de talc », explique Vincent Gouley, porte-parole d’Imerys. Les propriétaires de mines afghanes ont en effet fourni leurs licences à North West Minerals, ainsi qu’à Imerys. Mais que valent-elles ?
Celle de Dost Mohammad existe bien, dans les registres du ministère afghan des ressources minérales, mais elle ne prévoit l’exploitation que de 5 000 tonnes par an, un chiffre dérisoire par rapport à la réalité. « De nombreux propriétaires de mines sous-évaluent la production pour payer le minimum de royalties. Quel fonctionnaire ira vérifier dans une zone en guerre ? », remarque Javed Noorani, un spécialiste afghan du secteur minier.
Pots-de-vin
Selon l’étude menée par l’AREU, les représentants du gouvernement ne peuvent pas s’aventurer au-delà des chefs-lieux de district ou des principaux axes routiers de Nangarhar, et sont considérés par la population comme agissant « au service de leurs propres intérêts » : « Ils sont perçus par une large partie de la population rurale comme incapables d’assurer le leadership requis, la sécurité ou le soutien économique. »
« L’industrie minière, légale et illégale, est gangrenée par la corruption à Nangarhar », renchérit Asadullah Zemarai, de l’organisation afghane de lutte contre la corruption Integrity Watch Afghanistan (IWA). Selon ce chercheur, des pots-de-vin sont prélevés sur l’extraction et le transport des minerais vers le Pakistan et reversés à des députés, des membres du conseil de la province, des représentants des ministères afghans du commerce et des ressources minières.
En quelques années, Imerys a mis sur pied une chaîne d’approvisionnement complexe, qui s’étend des mines d’Afghanistan jusqu’à ses usines en Europe ou aux Etats-Unis. Dans la zone industrielle du port de Qasim, à Karachi, l’entrepôt par lequel transite le talc d’Imerys n’est signalé par aucune pancarte. Il est connu là-bas sous le nom de l’« usine de la poudre blanche ». Des hommes et des femmes trient le minerai à mains nues, parfois sous un soleil de plomb.
Employés à la journée, ils sont payés 4,50 euros pour dix ou douze heures de travail. L’usine ferme parfois ses portes pendant des semaines, lorsque les approvisionnements cessent. « Aucun enfant ne travaille ici, témoigne au Monde un ouvrier de la plate-forme logistique de North Western Minerals à Karachi. Le seul problème, c’est que nous n’avons ni gants ni aucune protection pour notre travail, et rien pour nous soigner en cas d’accident. »
La direction d’Imerys a exprimé une fois ses craintes quant à la chaîne d’approvisionnement mise en place. C’était pour s’inquiéter de l’utilisation des fonds versés à North West Minerals. Dans un courrier daté du 10 avril 2014, Jean-François Robert évoque une réunion qui s’est tenue à Dubaï entre les responsables de North West Minerals et Daniel Moncino, membre du conseil exécutif du groupe et adjoint de Gilles Michel, le PDG d’Imerys. Daniel Moncino a, selon le courrier consulté par Le Monde, mis en doute l’« utilité » de l’entrepôt de Karachi. L’entreprise française missionne en 2014 le cabinet d’audit Mazars, basé au Pakistan, pour passer au peigne fin les comptes de North West Minerals, qui en est sorti blanchi.
« Le talc afghan alimente l’insurrection »
Pourquoi le leader mondial des minéraux industriels a-t-il pris le risque de s’approvisionner dans une région en guerre, alors qu’il se targue d’être une « entreprise responsable » ? En 2016, les insurgés exerçaient un contrôle dans au moins 37 % des districts d’Afghanistan, une superficie qui n’a jamais été aussi vaste depuis 2001. Près de 11 500 civils ont été tués ou blessés cette même année, dont un tiers d’enfants, selon la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan.
Le « code d’éthique et de conduite des affaires » d’Imerys consacre pourtant un chapitre aux droits de l’homme, où il est écrit : « Quel que soit l’endroit où nous nous trouvons, nous cherchons à nous assurer que la présence d’Imerys encourage des relations saines et qu’elle évite les conflits civils. » Et plus loin : « en fonction de la gravité des actes commis par un administrateur, cadre dirigeant ou employé d’Imerys, et dans le respect du droit local applicable, Imerys prendra les mesures nécessaires, pouvant aller jusqu’au licenciement, afin de sanctionner les comportements répréhensibles et décourager tout nouvel acte similaire de la part d’un administrateur, cadre dirigeant ou employé du groupe ».
Dans son rapport d’activité de 2015, Imerys affirme n’exploiter « aucun site en lien avec des minerais alimentant les conflits ». Il y est même précisé que le directeur de l’innovation est chargé de la conformité des « activités d’achat et de la chaîne d’approvisionnement » aux principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme…
Ces engagements permettent à l’action Imerys d’être présente dans de nombreux indices dits d’« investissement responsable », tels Ethibel Excellence Europe, qui regroupe des sociétés pionnières en termes de responsabilité sociale d’entreprise. Dans son dernier rapport d’activité, publié en mars 2016, Imerys indique être présent dans d’autres indices, tels le FTSE4Good Index Series, le MSCI Global Sustainability Index, le STOXX Global ESG Leaders Index ou encore l’indice Gaia mis en place par EthiFinance.
« Le talc afghan alimente l’insurrection et devrait faire partie des “minerais de conflit” dont l’achat est interdit dans certaines autres régions du monde »
Javed Noorani, un spécialiste afghan du secteur minier
En 2011, Arielle Malard de Rothschild a été nommée au conseil d’administration d’Imerys. La gérante de la banque Rothschild & Cie est aussi la vice-présidente de l’ONG Care International, dont le bureau de Kaboul a essuyé une attaque des talibans en septembre 2016. Est-elle au courant qu’Imerys s’approvisionne en talc afghan ? Arielle Malard de Rothschild a refusé de répondre à nos questions.
« Le talc afghan alimente l’insurrection et devrait faire partie des “minerais de conflit” dont l’achat est interdit dans certaines autres régions du monde. Pourquoi l’Union européenne laisse-t-elle ses entreprises en acheter en Afghanistan ? C’est incompréhensible », estime Javed Noorani.
Malgré les avertissements de nombreuses organisations internationales, dont l’ONU, Imerys continue d’acheter du talc de Nangarhar. Il affirme n’avoir « aucune présence en Afghanistan, ni aucun lien avec les sociétés exploitantes dans la région ».
]]>Blasphemy case highlights devastating impact of Saudi ultra-conservatism on Pakistani society
▻http://www.huffingtonpost.com/james-dorsey/blasphemy-case-highlights_b_12482422.html
At stake in the court case is more than only the life of Asia Bibi, a Pakistani Christian mother of five who has been on death row since 2010 when she was convicted of insulting the prophet Mohammed in a bad-tempered argument with Muslim women.
The court has yet to set a new date for the appeal, but ultimately its decision on Ms. Bibi’s fate will serve as an indication of Pakistan’s willingness and ability to reverse more than four decades of Saudi-backed policies, including support for militant Islamist and jihadist groups that have woven ultra-conservative worldviews into the fabric of Pakistani society and key institutions of the state.
In an ironic twist, Pakistani Prime Minister Nawaz Sharif with his close ties to Saudi Arabia is groping with a dilemma similar to that of the kingdom: how to roll back associations with puritan, intolerant, non-pluralistic interpretations of Islam that hinder domestic economic and social progress and threaten to isolate his country internationally.
[…]
Successive Pakistani governments benefitted and abetted almost half a century of massive Saudi funding of ultra-conservative thinking in a bid to enhance Saudi soft power and counter more nationalist, revolutionary and liberal worldviews. Pakistani and Saudi interests long jelled in the support of militant Islamist and jihadist groups that targeted Muslim minorities viewed as heretics by ultra-conservatives, confronted with US backing Soviet occupation forces in Afghanistan, nurtured the rise of the Taliban, and served Pakistan in confronting India in its dispute over Kashmir.
In doing so, Saudi Arabia and Pakistan unleashed a genie that no longer can be put back in a bottle. It has pervaded Pakistani society and branches of government in ways that could take a generation to reverse.
The timing of the delay of the court ruling may have been coincidental but it came days after the Sharif government took a first step in seeking to change course.
Pakistan’s civilian, military and intelligence leaders had gathered three days earlier for an emergency meeting in which Sharif and his ministers warned that key elements of the country’s two-year old national action plan to eradicate political violence and sectarianism, including enforcing bans on designated groups, reforming madrassas, and empowering the National Counter Terrorism Authority (NACTA) had not been implemented. The 20-point plan was adopted after militants had attacked a military school in Peshawar in December 2014, killing 141 people, including 132 students.
]]>Comment l’industrie mondiale du talc finance les talibans et l’Etat islamique en Afghanistan
▻http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2016/10/04/comment-l-industrie-mondiale-du-talc-finance-les-talibans-et-l-etat-islamiqu
Quel est le point commun entre un magasin de produits de beauté en France et la province de Nangarhar, dans le sud de l’Afghanistan ? Le talc. Cette roche blanche, dont le pays regorge à un de ses degrés de pureté les plus élevés, est utilisée dans la fabrication de cosmétiques, de papier, de céramique ou encore de peinture. Une enquête menée par Le Monde révèle qu’une partie du talc consommé en Europe et sur le reste de la planète finance l’insurrection des talibans et des djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI) dans le Nangarhar (province dans l’Est), tout en alimentant la corruption dans le pays.
Un rapport confidentiel rédigé par une organisation internationale basée en Afghanistan – qui ne souhaite pas que son nom soit dévoilé –, et auquel Le Monde a eu accès, estime qu’en 2014 ces taxes sur le talc rapportaient aux talibans environ 22 millions de dollars par an. Ce trafic met en lumière les défis qui attendent l’Afghanistan en matière de gouvernance, alors qu’une conférence de donateurs réunissant soixante-dix Etats et trente organisations s’ouvre à Bruxelles, mardi 4 octobre, pour deux jours.
Jusqu’aux années 2000, la production de talc blanc relativement pur était dominée par la Chine. Mais les exportations chinoises ont commencé à baisser au fur et à mesure que sa consommation a augmenté. Les industriels ont dû se tourner vers de nouveaux gisements. Les exportations de talc brut, extrait au Pakistan et en Afghanistan, principalement destinées à la fabrication de peinture et de céramique, ont été multipliées par six entre 2010 et 2013.
Pots-de-vin
Le producteur italien IMI Fabi s’est allié en 2012 au conglomérat pakistanais Omar Group pour créer la joint-venture IMI Omar Private Limited, laquelle possède une usine de tri et de concassage de talc dans la ville portuaire de Karachi. Selon nos informations, cette coentreprise a versé, par le biais de ses intermédiaires, une somme fixe par chargement de camion au gouverneur de la province de Nangarhar, Saleem Khan Kunduzi, contre l’obtention de licences d’exploitation de mines de talc dans cette région. Des versements qui ont au moins duré jusqu’à sa démission, dimanche 2 octobre.
Les licences ont été obtenues au début de l’année auprès du Conseil national de sécurité afghan et attribuées à des représentants du groupe Omar dans la province de Nangarhar. Elles prévoient l’extraction de seulement 100 000 tonnes. Dans les faits, un million de tonnes auraient déjà été extraites au cours des derniers mois.
Des pots-de-vin sont versés à une myriade de fonctionnaires des douanes, du cadastre, de la police, ou encore du ministère des ressources minières, pour laisser prospérer ce juteux trafic. Nadeem Omar, le directeur d’Omar Group, reconnaît s’approvisionner en Afghanistan, auprès de « trois ou quatre concessionnaires locaux », mais affirme n’avoir eu aucun contact avec les autorités gouvernementales ou locales.
L’usine de Karachi, dont l’entreprise italienne est copropriétaire, concasse les roches de talc avant d’exporter une partie de la poudre obtenue dans une autre usine, en Italie, qui réduit à son tour la taille des particules à quelques microns. La poudre est ensuite vendue aux quatre coins de l’Europe, et notamment en France. Corrado Fabi, le directeur général d’IMI Fabi, « ne pense pas » que des pots-de-vin soient versés à des responsables afghans et assure que « tous les grands producteurs mondiaux s’approvisionnent maintenant au Pakistan et en Afghanistan ».
Les insurgés talibans et de l’EI prélèvent aussi leur dîme sur ce trafic, lorsque les roches de talc sont transportées depuis l’Afghanistan vers le Pakistan. Aux alentours de Jalalabad, la capitale de la province de Nangarhar, des engins de fabrication russe des années 1970 chargent les roches blanches dans des camions qui prennent la direction de Peshawar, dans le nord du Pakistan.
A leur départ de la mine, les conducteurs de camions reçoivent un « ticket de péage » qui leur permettra de traverser les checkpoints contrôlés par des groupes d’insurgés talibans. C’est de l’autre côté de la frontière entre l’Afghanistan et le Pakistan, à Peshawar, à deux heures et demie de route de Jalalabad, que les représentants des insurgés collectent leur taxe. Les transactions ont lieu dans un endroit public, en plein jour, juste à côté de la célèbre et majestueuse mosquée Speen Jumat.
« L’extraction peut faire vivre 5 000 familles »
M. Omar explique n’avoir « jamais demandé » à ses fournisseurs s’ils devaient ou non verser une dîme à l’insurrection talibane et à l’EI. Le rapport confidentiel auquel Le Monde a eu accès décrit un système de transfert de fonds informel et discret entièrement fondé sur la confiance, la hawala. L’argent est versé, souvent en espèces, à un agent qui demande à un associé à distance, sur simple coup de fil, de payer le destinataire final. Des sommes atteignant des millions de dollars peuvent ainsi être transférées de Karachi à Jalalabad ou Peshawar, sans laisser aucune trace.
Inquiet des répercussions sur le conflit avec les talibans, Kaboul a interdit les exportations de minerai il y a environ deux ans, avant de les réautoriser au début de l’année. M. Omar affirme que les exportations de son usine sont passées de 100 000 tonnes par an à seulement 20 000 ou 25 000 tonnes en 2015. « Interdire les exportations n’aide pas l’Afghanistan, qui n’a pas les capacités de transformer les roches de talc, explique M. Omar. Or, l’extraction permet de faire vivre près de 5 000 familles qui n’auraient pas d’autre choix que de cultiver de l’opium. » En réalité, l’extraction et l’exportation n’auraient pas cessé, même durant l’interdiction. La zone contrôlée en partie par les insurgés est difficile à administrer.
Au ministère des ressources minières et pétrolières, on ne cache plus son amertume. « Les talibans vont parfois visiter les mines, ils essaient d’améliorer les procédés d’extraction », ironise l’un de ces fonctionnaires. Lorsque l’un de ses collègues a voulu arrêter des camions chargés de talc à Nangarhar, il a dû fuir après avoir essuyé une attaque. Les inspecteurs des mines n’osent même plus s’aventurer dans cette zone en proie à une insurrection.
L’extraction illégale est protégée par les autorités provinciales et les insurgés, avec le soutien de la population locale. « Les seuls à garder la haute main sur l’extraction sont des entreprises pakistanaises et leurs intermédiaires afghans. Et il y a beaucoup d’autres entreprises que le groupe Omar », explique le fonctionnaire. Ce dernier est catégorique : « Le trafic de talc enrichit les talibans et l’Etat islamique dans la région. »
Le cas du talc n’est pas isolé. L’Afghanistan possède de vastes réserves minières, du cuivre à l’or en passant par les terres rares et le lithium, utilisé dans les batteries de téléphones portables. « Dans la province d’Helmand, le marbre est la deuxième plus grande source de financement des talibans. Dans la province de Badakhchan, les forces de sécurité, les milices privées et les insurgés bénéficient tous du commerce de lapis-lazuli », explique Ikram Afzali, le directeur de l’ONG Integrity Watch Afghanistan. Les ressources minières du pays, évaluées à 1 000 milliards de dollars, sont devenues une malédiction pour l’Afghanistan. Les trafics alimentent une guerre civile, qui a tué au moins 1 600 civils et déplacé 158 000 habitants sur les six premiers mois de l’année.
La transparence comme seul remède
L’Union européenne a tiré le signal d’alarme il y a quelques mois. L’extraction minière illégale « risque de déchirer l’Afghanistan et menace son avenir sur le long terme », s’est inquiété en mai dernier son représentant spécial dans le pays, Franz-Michael Skjold Mellbin. L’Union évalue le manque à gagner pour l’Etat afghan à au moins 100 millions de dollars par an en taxes. Seuls 8 % des extractions minières seraient légales. L’Etat n’a tiré de ces ressources que 30 millions de dollars en 2015. Un chiffre dérisoire comparé aux revenus générés par les talibans, pour lesquels il s’agit de la deuxième source de financement après les narcotiques.
« Malheureusement, nous avons échoué à bien contrôler le secteur », a reconnu fin 2015 Daud Shah Saba, le ministre des ressources minières et pétrolières, quelques mois avant de donner sa démission. « La pression internationale n’a pas été assez forte et coordonnée pour pousser l’Afghanistan à réformer les lois », regrette Ikram Afzali. Le manque à gagner creuse le déficit budgétaire, empêche la construction de routes ou la création d’emplois et renforce la dépendance du pays vis-à-vis de l’aide internationale.
Celle qui a été versée jusqu’ici a-t-elle permis d’améliorer la gouvernance du secteur minier ? « Cinq cents millions de dollars ont été injectés, et je me demande à quoi l’argent a servi », remarque Javed Noorani, un consultant indépendant du secteur minier. Selon un rapport de l’inspecteur général pour la reconstruction en Afghanistan, publié en janvier, les Etats-Unis ont perdu au moins 215 millions de dollars dans des programmes destinés à développer l’industrie extractive du pays. « L’injection de dizaines de milliards de dollars dans l’économie afghane, conjuguée à la capacité limitée de dépenses du gouvernement, a augmenté les possibilités de corruption », a constaté en septembre la même organisation.
Selon Integrity Watch Afghanistan, les remèdes à cette malédiction tiennent en un mot : la transparence. L’ONG plaide pour que les chiffres de production et les revenus tirés de chaque mine soient rendus publics, tout comme les contrats de concession. En 2010, les Etats-Unis ont voté la loi Dodd-Frank qui impose aux entreprises américaines un « devoir de diligence » dans leur approvisionnement en Afrique de quatre « minéraux du sang » – le tungstène, le tantale, l’or et la cassitérite –, dont l’extraction finance les conflits armés.
Cette année, l’Union européenne a mis en place une législation beaucoup moins ambitieuse en n’imposant ce « devoir de diligence » qu’aux intermédiaires, comme les fonderies ou les importateurs de ces quatre minéraux. « Ce même principe pourrait s’appliquer aux minerais de valeurs, comme le lapis-lazuli d’Afghanistan, mais il serait en revanche difficile pour les entreprises de contrôler dans leur chaîne d’approvisionnement l’origine d’une matière première comme le talc, de moindre valeur », reconnaît Ikram Afzali. Pour l’instant, ce principe ne s’applique à aucune ressource minérale dont l’extraction saigne l’Afghanistan.
]]>EU’s secret ultimatum to Afghanistan: accept 80,000 deportees or lose aid | Global development | The Guardian
▻https://www.theguardian.com/global-development/2016/sep/28/eu-secret-ultimatum-afghanistan-accept-80000-deportees-lose-aid-brussel
When international donors and the Afghan government convene in Brussels next week, the EU secretly plans to threaten Afghanistan with a reduction in aid if the war-torn country does not accept at least 80,000 deported asylum seekers.
According to a leaked restricted memo (pdf), the EU will make some of its aid “migration sensitive”, even while acknowledging that security in Afghanistan is worsening.
‘I never heard from them again’: an Afghan family’s doomed journey
Read more
Meanwhile, the Afghan government is also struggling with internal turmoil, and has failed to revive the economy or produce jobs for the young who leave the country in droves.
It would be challenging for Afghanistan to absorb 80,000 deportations. So far, in 2016, about 5,000 Afghans have returned voluntarily from Europe.
“This is putting unreasonable pressure on the Afghan government, which is not able to respond to such numbers,” said Timor Sharan, senior analyst for the International Crisis Group in Afghanistan.
Afghans make up the second largest group of migrants arriving in Europe, with 196,170 applying for asylum (pdf) last year.
At the two-day summit in Brussels, which begins on 4 October, international donors are expected to roughly match the $4bn (£3bn) annually pledged at the 2012 Tokyo conference over the next four years.
The pressure on Afghanistan is part of a broader EU strategy of making aid to poor countries conditional on them accepting deported migrants.
The best known example is the €6bn deal (£5.2bn) offered to Turkey in exchange for taking back asylum seekers and improving border controls. Other targeted countries include Niger, Ethiopia, Nigeria, Lebanon and Libya. The EU has also considered similar deals with Eritrea and Sudan, the governments of which are accused of crimes against humanity and war crimes.
]]>The NSA’s SKYNET program may be killing thousands of innocent people | Ars Technica UK
►http://arstechnica.co.uk/security/2016/02/the-nsas-skynet-program-may-be-killing-thousands-of-innocent-people
“Ridiculously optimistic” machine learning algorithm is “completely bullshit,” says expert.
In 2014, the former director of both the CIA and NSA proclaimed that “we kill people based on metadata.” Now, a new examination of previously published Snowden documents suggests that many of those people may have been innocent.
(...) The highest scoring selector who travelled to Peshawar and Lahore is “PROB AHMED ZAIDAN”, Al-Jazeera’s long-time bureau chief in Islamabad.
As The Intercept reported, Zaidan frequently travels to regions with known terrorist activity in order to interview insurgents and report the news. But rather than questioning the machine learning that produced such a bizarre result, the NSA engineers behind the algorithm instead trumpeted Zaidan as an example of a SKYNET success in their in-house presentation, including a slide that labelled Zaidan as a “MEMBER OF AL-QA’IDA.”
#machine_learning #stupidité_artificielle #drones #robots_tueurs
]]>La Chine détient-elle la clé du casse-tête afghan ?
Par Pepe Escobar | RT, le 16 janvier 2016
article original : « Does China hold key to the Afghan puzzle ? » | traduction JFG-QuestionsCritiques
▻http://questionscritiques.free.fr/edito/Pepe_Escobar/Chine_Taliban_Aghanistan_120116.htm
Tout comme Lazare, il y avait des raisons de croire que le processus de paix afghan aurait pu avoir une chance de ressusciter lundi dernier à Islamabad, alors que quatre acteurs majeurs - l’Afghanistan, le Pakistan, les USA et la Chine - se sont assis autour de la même table.
Le communiqué final ne fut cependant pas exactement révolutionnaire : « Les participants ont insisté sur le besoin immédiat de pourparlers directs entre les représentants du Gouvernement de l’Afghanistan et les représentants des groupes Taliban dans un processus de paix qui vise à préserver l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Afghanistan ».
Une semaine avant la rencontre d’Islamabad, alors que je me trouvais dans le Golfe persique, j’ai eu une conversation extrêmement éclairante avec un groupe de Pachtounes afghans. Après que la glace fut rompue, et qu’il fut établi que je n’étais pas quelque agent de l’ombre à la Sean Penn avec un dessein suspect, mes interlocuteurs pachtounes ont tenu parole. J’ai eu l’impression d’être de retour à Peshawar en 2001, seulement quelques jours avant le 11 septembre.
La première révélation était que deux officiels talibans, actuellement basés au Qatar, sont sur le point de rencontrer des envoyés de haut vol pakistanais et chinois, face à face, sans l’interférence des Etats-Unis. Cela entre dans la stratégie conçue par l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), conduite par la Chine et la Russie, selon laquelle le casse-tête afghan doit être résolu en tant que problème asiatique. Et Pékin veut définitivement une solution, et vite ; pensez au chapitre afghan des Nouvelles Routes de la Soie.
La guerre afghane de l’après-11/9 dure depuis 14 années interminables ; prenant exemple sur les hommes du Pentagone, parlons de l’opération Enduring Freedom (Liberté Immuable) à durée illimitée. Personne n’est gagnant - et les Talibans sont plus divisés que jamais après que le processus de paix précédent s’est écroulé lorsqu’ils ont annoncé que leMollah Omar était mort depuis deux ans.(...)
]]>Il faut maintenir nos [les] manifestations - via @paris
►https://paris-luttes.info/il-faut-maintenir-nos-4193
Que faire quand tes propres camarades, certains frères, certaines sœurs de luttes, se résignent à l’#état_d’urgence, considéré que c’est un moindre mal ? Que faire quand la peur paralyse certains et certaines d’entre nous, ceux qui étaient habitué à aller au Petit Cambodge, ceux qui connaissaient les barmans de la Belle équipe ?
Que faire quand la plupart des gens se retrouvent du côté de l’Etat ?
La période est violente. Daesh a montré ce qu’ils étaient : des bouchers fascistes. On avait beau le savoir ça nous touche plus quand on connait quelqu’un(e), ça nous touche plus quand on récupère des amis en larmes, quand on a des murs facebook remplis d’hommage à un tel ou une telle. C’est forcément autre chose qu’un attentat à Beyrouth ou Peshawar.
Et pourtant il est nécessaire de se reprendre. Car le deuxième piège de la mâchoire est là, il cherche à se refermer sur nous. L’Etat et sa politique #sécuritaire. L’Etat qui nous divise au quotidien. L’état qui nous détruit, l’état qui fait qu’on étouffe depuis des années, l’état qui nous surveille. Et surtout l’Etat qui essaie de nous faire marcher au pas derrière lui en profitant de l’émotion qui nous balaie...
Nous avons des comptes à lui demander. Pas seulement pour les interventions militaires hasardeuses qui ont servi de terreau à l’islamisme en Afghanistan ou en Libye. Socialement, l’Etat, prend un virage de plus en plus autoritaire. Cet autoritarisme, inhérent à tous les états, se renforce sur le plan légal. A travers l’état d’urgence, mais aussi à travers tout un paquet de lois antiterroristes, lois sur le renseignement...
L’interdiction des #manifestations est là symptomatique d’un durcissement de la part de l’état. Qu’on ne nous fasse pas rire avec des questions de sécurité. A l’heure où Fabius annonçait l’interdiction des manifestations contre la COP, le marché de Noël et sa foule rouvrait sur sur les Champs-Elysées. A l’heure ou les manifestations pour les migrants se trouvaient muselées, les galeries Lafayette ne désemplissaient pas dans les beaux quartiers. Ne nous y trompons pas : il s’agit bien là d’une tentative de museler le mouvement social, de le rendre aphone. Il s’agit là d’une dérive autoritaire...
5ème ville d’Afghanistan prise par les Talibans, le malheur continue
▻http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article2646
Les promesses des guerres américaines en Afghanistan et en Irak, n’ont créée la démocratie. Au contraire, elles ont généré l’islamo-terrorisme. La première initiée par les CIA et l’apport des monarchies arabes, afin de déloger les communistes de Kaboul. Les agents américains faisaient, pendant les années 80, les stratèges. Et les « combattants du djihad » étaient mobilisés, dans le Monde musulman, par l’Arabie-Saoudite par Benladen. Puis entraînés à Peshawar au Pakistan. Ce dernier pays demeure le plus (...)
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]]>Sur des tapis pakistanais, il y a des drones américains - Rue89 - L’Obs
►http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2015/02/03/tapis-pakistanais-y-a-drones-americains-257497
Kevin Sudeith est un collectionneur de tapis d’un style particulier : il recherche uniquement des « war rugs », des tapis de guerre. En novembre, il a reçu en provenance de Peshawar trois tapis figurant des drones. C’est la première fois qu’il en voyait.
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Depuis l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques, les tapis aux motifs militaires se sont faits une place – largement minoritaire – aux côtés des tapis aux motifs floraux et géométriques. Ils divisent les experts, certains considérant qu’ils sont un moyen d’exprimer l’horreur de la guerre, d’autres qu’ils sont tissés uniquement pour satisfaire les acheteurs américains et sont une forme d’« art du vainqueur ».
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L’artiste Michel Aubry a consacré un livre aux tapis réalisés après l’invasion soviétique, « Symétrie de guerre », avec l’ethnologue Remo Guidieri. A l’occasion d’une exposition sur les tapis de guerre, en 2000, il faisait observer à Libération :
« Il ne s’agit pas d’y voir quelque chose d’authentique, mais notre demande commerciale, notre rôle de commanditaire. Les tapis portant des armes ont toujours été faits pour des commanditaires. Le tapis a d’ailleurs un format d’exportation : ni le format d’un tapis de prière, ni celui d’un tapis pour la maison locale. Il est au format de la palette, du container du camion. »
]]>On achève bien les enfants…, par Patrick Howlett-Martin
▻http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2014-12-26-enfants
Les enfants pakistanais morts dans un attentat à Peshawar, au début du mois de décembre, ont attiré l’attention des médias, à juste titre. Chaque année, de nombreux enfants viennent grossir les bilans macabres des différents conflits, mais leurs morts n’entrent que trop rarement en ligne de compte au moment de les analyser. Victimes collatérales ou cibles délibérées ?
]]>Un groupe de talibans a attaqué une école de Peshawar, au Pakistan, ce mardi, causant la mort de plus de 140 personnes. Cet assaut sur un établissement accueillant 500 enfants de militaires a été revendiqué comme une réponse à la campagne de l’armée pakistanaise qui, depuis plusieurs mois, est engagée dans des opérations contre les Talibans dans le Waziristan. En avril 2013, Ashraf Khan témoignait du climat de violence qui règne dans le pays, et singulièrement à Karachi. « Ici, chacun ou presque, indépendamment de son appartenance confessionnelle, ethnique ou politique, craint pour sa vie ou pour celle d’un proche lorsqu’il s’aventure hors du foyer ».
]]>Au #Pakistan, vacciner contre la #polio est une guerre - Le nouvel Observateur
▻http://rue89.nouvelobs.com/2014/02/15/pakistan-vacciner-contre-polio-est-guerre-249968
La moindre ruelle poussiéreuse du quartier est barrée d’un policier épaulé d’une kalachnikov. Depuis 6 heures du matin, et dans la fraîcheur de ce début février, ils sont plus de 4 000 déployés à Peshawar, au nord-ouest du Pakistan, pour le lancement de la campagne contre la polio.
Epinglé à leur gilet pare-balles, un morceau de papier avec ce simple mot : « campagne ».
]]>Pakistan : musulmans et chrétiens unis contre le terrorisme
▻http://www.slate.fr/monde/78716/pakistan-musulmans-chretiens-religions
Le 6 octobre ne fut pas tout à fait un dimanche comme les autres au Pakistan, dans la ville de Lahore, 200 à 300 musulmans et chrétiens se sont donnés la main après la messe relate The Express Tribune, un quotidien pakistanais.
Organisée par un musulman pakistanais, cette chaîne humaine interreligieuse était une manifestation de soutien pour les victimes du double attentat suicide ayant eu lieu deux semaines plus tôt à Peshawar.
]]>The PJ Tatler » Twitter Not Only Allows Terrorist Accounts, But Suggests Terrorists to Follow
▻http://pjmedia.com/tatler/2013/09/30/twitter-not-only-allows-terrorist-accounts-but-suggests-terrorists-to-follo
So when al-Qaeda announced it had launched its first official Twitter account, I, like other journalists who cover terrorism, hit the follow button. The @shomokhalislam account was suspended Sunday by Twitter after being allowed to remain open since Tuesday, posting nearly 50 tweets that included an attack on “the servants of worshipers of the cross” in a bombing that targeted staff of Pakistan’s interior minister in Peshawar.
On Saturday, I received one of those occasional emails from Twitter offering suggestions based on a recent follow — suggesting that I follow other terrorists:
The first suggested account, “Islam Workshop,” is connected to an al-Qaeda web forum to “rouse the believers” — shamikh1.info. On Saturday the feed posted a video removed by YouTube for violence, showing Qaeda- and Muslim Brotherhood-backed jihadists Ansar Beit al-Maqdes fighting Egyptian forces in the Sinai.
The second appears to be linked to the Al-Battar training camp, al-Qaeda’s program that has offered DIY as well as hands-on terrorist advice. These days Muaskar Al-Battar (Camp of the Sword) concentrates largely on bringing together groups with the same goal in a loosely connected network. The feed even has a nice camp photo as its backdrop, with more than a few Tsarnaev look-a-likes in the wooded hills:
The third suggested Twitter account appears linked to a Kurdistan-based affiliate of al-Qaeda.
The fourth claims to be “one of the foot soldiers” of Al-Shabaab, and posted several press photo from the Westgate attack while gloating about Shabaab’s gruesome accomplishments.
The last account, posing with the girl, is former Guantanamo Bay detainee Abdulaziz Sayer Owain al Shammari, who was arrested by Pakistan in 2001 and transferred to his home country Kuwait in 2005.
“Based on detainee’s deception history, it is assessed that he has received training on advanced counter-terrorism techniques, as well as above average terrorist training typically taught by Al-Qaida,” reads a 2004 Defense Department memo. “…Detainee is assessed to have connections to high-ranking Al-Qaida members.”
Twitter has said it can’t comment on users when asked to explain why terrorist accounts remain up. The only reason Al-Shabaab’s account fell a couple of times after the horrific Westgate attack was because of intense pressure from angry Twitter users in Africa and around the globe.
]]>Suicide bombers kill 61 at #pakistan church
▻http://english.al-akhbar.com/content/suicide-bombers-kill-61-pakistan-church
Pakistani Christians mourn the killing of their relatives at a hospital after two suicide bomb attacks on a church in Peshawar on 22 September 2013. (Photo: AFP - A. Majeed)
A double suicide bombing killed more than 60 people at a church service in northwest Pakistan on Sunday, officials said, believed to be the deadliest attack ever on Christians in the violent-stricken country. Bombings against Pakistan’s small and largely impoverished Christian community in (...)
]]>The CIA’s Program to Spread Polio in Pakistan is Working
▻http://gawker.com/the-cias-program-to-spread-polio-in-pakistan-is-workin-510287695
Two health-care workers were shot yesterday, one fatally, in Peshawar, Pakistan, leading the World Health Organization to suspend polio vaccinations there. Though no one has reportedly taken credit for the attack, it fits with an ongoing anti-vaccination terror campaign by the Pakistani Taliban, which believes health workers are agents of a western conspiracy. This belief is unfortunately not untrue.
]]>Au Pakistan, une campagne impossible pour les laïques traqués par les talibans - Flash actualité - Monde - 29/04/2013 - leParisien.fr
▻http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/au-pakistan-une-campagne-impossible-pour-les-laiques-traques-par-les-tali
Comment se faire réélire quand on a un mauvais bilan et qu’on est poursuivi par des tueurs kamikazes ? C’est la mission quasi impossible des députés laïques pakistanais, contraints à une campagne souterraine pour échapper aux attaques de leurs ennemis jurés talibans.
Le 16 avril, Ghulam Bilour, 73 ans, figure du Parti national Awami (ANP) à Peshawar, la grande cité du nord-ouest, est sans raison particulière monté dans sa voiture côté gauche, ce qui lui a sauvé la vie.
Quelques minutes plus tard, alors qu’il arrivait à une réunion de campagne en vue des élections générales du 11 mai, un kamikaze taliban caché parmi les militants s’est précipité sur son véhicule côté chauffeur, à droite.
L’attentat a projeté le lourd 4X4 blindé à plus d’un mètre de hauteur, tuant sur le coup le chauffeur et 16 autres personnes. Par miracle, Bilour s’en est tiré avec des égratignures.
]]>Pendant ce temps, à l’autre bout du monde : Deadly blast hits Pakistan election rally
▻http://www.aljazeera.com/news/asia/2013/04/201341616343565646.html
An explosion in Pakistan has killed at least nine people and wounded dozens more at an election campaign rally being attended by a senior politician, officials say.
Ghulam Ahmed Bilour, a senior leader of the secular Awami National Party (ANP), escaped the blast with only minor bruises on Tuesday in the northwestern city of Peshawar.
A hospital official said doctors were treating some 50 people wounded in the explosion, including dozens who were in critical condition.
Pakistan’s umbrella Taliban faction claimed responsibility for what was the fourth deadly attack on politicians or political parties in three days as the country prepares to hold historic polls on May 11.
Tu te souviens de ce qu’on avait repéré la semaine dernière ? D’où viennent les Talibans ?
►http://seenthis.net/messages/128789
Education in Afghanistan in the years preceding the Soviet-Afghan war was largely secular. The US covert education destroyed secular education. The number of CIA sponsored religious schools (madrassas) increased from 2,500 in 1980 to over 39,000 [in 2001].
]]>Condamnez le meurtre d’une enseignante pakistanaise (Education International)
▻http://www.ei-ie.org/fr/uaas/uaa_details/49
Shahnaz Nazli, une enseignante de 41 ans, a été exécutée mardi 26 mars en se rendant à pied à l’#école pour #filles située à Jamrud près de Peshawar au #Pakistan. Des tireurs ont ouvert le feu lorsque Mme Nazli se trouvait à seulement 200 mètres de l’école et ont pris la fuite après avoir atteint leur cible. Le chef d’établissement l’a emmenée à l’hôpital, mais Shahnaz a succombé à ses blessures trois heures plus tard.
]]>LeTemps.ch | Les films érotiques résistent en terre talibane
►http://letemps.ch/Page/Uuid/b549c170-720b-11e1-8108-2f862a391352/Les_films_%C3%A9rotiques_r%C3%A9sistent_en_terre_talibane
La salle est sombre, imprégnée d’une forte odeur de haschisch. Sur l’écran, une femme trop maquillée se déhanche lascivement, dans une tenue moulante et provocante. Le public, exclusivement des hommes, exulte et siffle. La musique s’arrête, les scènes deviennent plus chaudes. La foule abandonne toute pudeur. Les sifflets se changent en grognements rauques, les chaises se mettent à vibrer intensément dans le cinéma de Peshawar, la capitale de la province la plus conservatrice du Pakistan, le Khyber Pakhtunkhwa (KP). Un film porno est en cours, sous le nez des partis politico-religieux, des talibans et du gouvernement.
Climat répressif
Pourtant, dans cette province et en particulier à Peshawar, les magasins de musique et les cafés internet continuent d’être victimes d’attaques à la bombe par les extrémistes religieux. Les panneaux de publicité montrant des femmes sont régulièrement arrachés. Mais, dans ce climat répressif, ces cinémas pour adultes arrivent étonnamment à prospérer. « Chaque séance fait le plein », affirme Lala Fida Mohammad Khan, ancien producteur de films. Il a cessé de faire du cinéma traditionnel, parce que « personne ne voulait regarder des films décents, ils ne se vendent plus ». Depuis, il dirige une salle de projection à Rawalpindi, ville voisine de la capitale Islamabad.
Will Pornography Create More Freedom In Pakistan?
►http://bigthink.com/ideas/pornography-thrives-in-the-hotbed-of-pakistani-fundamentalism
What is the Significance?
The Rainbow Center in Saddar was once a hub for pirated CDs and DVDs. Frequent raids and the increasing lack of pirated content online forced many of the stores to shutter or switch to selling garments and computer accessories. But since Internet pornography was banned in Pakistan last November, dealers at The Rainbow Center have seen a surge in DVD sales.
“People no longer come here for Hollywood or Bollywood movies. They want porn,” Afaq told The Express Tribune. “If you ask me, almost 90% of our revenue comes from the sale of such content.”
Thanks to the long arm of technology and people’s desire for pornographic material, no amount of censorship or religious virtue can entirely block its availability. This is apparently true in Pakistan and definitely true in America.
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