city:plomb

  • André Gunthert
    https://twitter.com/gunthert/status/1099001069651353606

    Vous avez vu, vous, une explication de la hausse de 74% des actes antisémites (AA) en 2018 ? Je veux dire une vraie explication, pas son attribution aux Gilets jaunes (peu crédible puisque le mvt démarre en décembre)…

    Revenons de préférence aux chiffres bruts (ici : https://blogs.mediapart.fr/jerome-latta/blog/140219/actes-antisemites-un-pourcentage-est-il-une-information-0 …), pour constater que celui de l’an dernier (541 AA) n’est de loin pas le plus élevé à l’échelle de la stat, (qui a connu 7 pics + élevés en 18 ans : 936 en 2002, 974 en 2004, 832 en 2009, 851 en 2014, etc.).

    Personne ne dit que c’est négligeable. Tout acte antisémite est condamnable, et 541 AA, c’est 541 de trop. Mais ce n’est pas le tsunami qui a été agité, à partir d’un seul chiffre : celui du pourcentage de progression de la stat.
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    Et si on comparait avec la courbe des AA en Allemagne ? 1er constat : les chiffres sont 3X plus élevés. Le gouvernement a annoncé qu’il veut s’inspirer des méthodes allemandes. Est-ce vraiment une bonne idée ?

    Mais ce qui est plus étrange, c’est que si on superpose les courbes, elles prennent un air de famille. Les variations apparaissent globalement cohérentes. Ce qui signifie qu’il y a bien des causes objectives (et que celles-ci ne sont pas nationales).

    Il ne faut pas chercher bien loin pour trouver des corrélations. 2000-2005 : 2e Intifada. 2008-2009 : opération Plomb durci. 2014 : opération Bordure protectrice, etc… Les courbes semblent refléter toute l’histoire de la guerre civile israélo-palestinienne. https://fr.wikipedia.org/wiki/Conflit_isra%C3%A9lo-palestinien

    Ce qui pose question : si la stat des AA enregistre aussi les réactions au conflit israélo-palestinien, il y a soit un pb de définition des actes recensés, soit un mélange des genres plus global.

    Macron propose de définir « l’antisionisme comme une forme déguisée d’antisémitisme ». De fait, c’est déjà ce qu’enregistre la statistique. Et la réception des insultes contre Finkielkraut prouve que l’on interprète facilement un propos anti-israélien comme antisémite.

    La comparaison des courbes montre qu’il faudrait aussi examiner l’hypothèse inverse. Certains actes antisémites doivent manifestement être interprétés comme des réactions de colère à l’encontre d’un Etat colonisateur. S’il y a confusion, elle fonctionne dans les deux sens.

    La conclusion ? Elle est inquiétante. Non seulement mesures du gvt ne feront pas baisser le nombre des AA, mais une corrélation plus étroite entre antisémitisme et antisionisme ne peut qu’aggraver la situation.

    Oups ! 9 pics. Et donc autant de points bas, ce qui situe le chiffre 2018 à un niveau médian.

  • L’Europe utilisera-t-elle les drones israéliens contre les réfugiés ?

    En matière de sécurité, #Israël en connait un rayon. Ses entreprises sont particulièrement actives sur ce marché lucratif et peuvent démontrer l’efficacité de leurs produits en prenant les Palestiniens comme cobayes. Pour contrôler l’arrivée de réfugiés, l’agence européenne #Frontex s’intéresse ainsi de près au drone #Heron. L’engin a fait ses “preuves au combat” durant l’#opération_Plomb durci. (IGA)

    En septembre, l’Agence de surveillance des frontières de l’Union européenne Frontex a annoncé le démarrage de vols d’essais de drones en #Italie, en #Grèce et au #Portugal. Il y avait une omission majeure dans la déclaration de Frontex : le type de drones testé avait été utilisé auparavant pour attaquer Gaza.

    Certains détails sur les compagnies impliquées dans ces essais ont été publiés plus tôt cette année. Un « avis d’attribution de marché » a révélé qu’#Israel_Aerospace_Industries était l’un des deux fournisseurs sélectionnés.

    Israel Aerospace Industries a reçu 5.,5 millions de dollars pour jusqu’à 600 heures de vols d’essais.

    Le drone qu’Israel Aerospace Industries offre pour la #surveillance maritime s’appelle le #Heron.

    Selon le propre site web de la compagnie, le Heron a « fait ses preuves au combat ». C’est une expression codée signifiant qu’il a été employé pendant trois attaques majeures d’Israël contre Gaza pendant la dernière décennie.

    Après l’opération Plomb durci, l’attaque israélienne sur Gaza de fin 2008 et début 2009, une enquête de Human Rights Watch a conclu que des dizaines de civils avaient été tués par des missiles lancés à partir de drones. Le Heron a été identifié comme l’un des principaux drones déployés dans cette offensive.

    Frontex – qui expulse fréquemment des réfugiés d’Europe – a étudié les #drones depuis un certain temps. Déjà en 2012, Israel Aerospace Industries avait présenté le Heron à un événement organisé par Frontex.

    Par ses vols d’essais, Frontex permet à l’industrie de guerre israélienne d’adapter la technologie testée sur les Palestiniens à des fins de surveillance. Alors que les dirigeants de l’Union européenne professent couramment leur souci des droits humains, l’implication de fabricants d’armes pour surveiller les frontières partage plus que quelques similitudes avec les politiques belliqueuses poursuivies par le gouvernement de Donald Trump aux USA.

    Des opportunités commerciales

    Les entreprises israéliennes bénéficient des décisions prises des deux côtés de l’Atlantique.

    L’année dernière, #Elta – une filiale d’Israel Aerospace Industries – a été engagée pour dessiner un prototype pour le mur controversé que Trump a proposé d’établir le long de la frontière USA- Mexique. Elbit, un autre fabricant israélien de drones, a gagné en 2014 un contrat pour construire des tours de surveillance entre l’Arizona et le Mexique.

    Les mêmes compagnies poursuivent les opportunités commerciales en Europe.

    Elta a été en contact avec divers gouvernements à propos de leur système « de #patrouille_virtuelle des #frontières » – qui est basé sur l’interception des communications téléphoniques des mobiles et l’#espionnage des usagers d’internet. Pour fournir un prétexte à une telle intrusion, la compagnie joue sur la politique de la #peur. Amnon Sofrin, un dirigeant d’Elta qui occupait auparavant une position de premier plan dans l’agence israélienne d’espionnage et d’assassinat du Mossad, a recommandé que l’Europe choisisse en priorité la « #sécurité » plutôt que les libertés civiles.

    L’entreprise israélienne #Magal_Systems cherche aussi des contrats en Europe. Magal a installé ce qu’elle appelle une barrière « intelligente » — livrée avec des capteurs et un équipement avancé de caméras – le long de la frontière d’Israël avec Gaza.

    Saar Koush, jusqu’à récemment le PDG de Magal, a argué que le rôle de l’entreprise dans la mise en place d’un siège des deux millions d’habitants de Gaza leur donnait un argument commercial unique – ou au moins rare. « Tout le monde peut vous donner un très joli Powerpoint, mais peu de gens peuvent vous montrer un projet aussi complexe que Gaza, qui est constamment testé en combat », a dit Koush.

    Apprendre d’Israël ?

    Frontex est en contact avec d’autres entreprises israéliennes.

    En juin de cette année, l’Union européenne a publié une notice montrant que la compagnie israélienne #Windward avait gagné un contrat de près d’ 1 million de dollars pour travailler à un projet d’« analyse maritime » organisé par Frontex. #Gabi_Ashkenazi, un ancien chef de l’armée israélienne, est conseiller à Windward ; #David_Petraeus, qui a commandé les troupes US occupant l’Irak et l’Afghanistan, est l’un de ses investisseurs.

    Dans son rapport annuel 2016, Frontex déclarait que « les premiers pas avaient été faits afin de développer des relations « stratégiques » avec Israël. Frontex a ultérieurement exprimé son intention d’accroître cette coopération d’ici 2020.

    Un point clé est « l’apprentissage mutuel ». Il est plus que probable qu’il s’agisse d’un euphémisme pour échanger des notes sur les tactiques qui devraient être utilisées contre les gens fuyant la pauvreté ou la persécution.

    Israël a une réputation effroyable en ce qui concerne le traitement des réfugiés. Des Africains vivant en Israël ont été sujets à des mauvais traitements racistes de la part des plus hauts niveaux du gouvernement. Benjamin Netanyahou, le Premier ministre, les a étiquetés comme des « infiltrés ».

    Un autre ministre du gouvernement a soutenu que les Africains ne peuvent être considérés comme des humains.

    Selon l’institut de sondage Gallup, Israël est l’un des pays les moins hospitaliers du monde pour les demandeurs d’asile. Malgré sa proximité géographique avec la Syrie, Israël a refusé l’entrée aux victimes de la guerre en cours.

    L’an dernier, Netanyahou a été entendu disant aux dirigeants du groupe de Visegrad (ou Visegrad 4) – la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie – qu’ils devraient fermer leurs frontières aux réfugiés. Il a aussi déclaré qu’Israël joue un rôle important dans la réduction de la migration vers l’Europe et suggéré qu’Israël devrait être récompensé pour cela.

    L’identification d’Israël comme partenaire pour une « coopération stratégique » avec Frontex est inquiétante en soi. Les préparatifs pour utiliser les outils de répression d’Israël contre les réfugiés faisant route vers l’Europe le sont encore plus.

    https://www.investigaction.net/fr/leurope-utilisera-t-elle-les-drones-israeliens-contre-les-refugies

    #surveillance_frontalière #frontières #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés #sécurité #Méditerranée #Heron #Israeli_Aerospace_Industries #Gaza #business

    • #Leonardo deploys its #Falco_EVO_RPAS for drone-based maritime surveillance as part of the Frontex test programme

      Leonardo’s Falco EVO Remotely-Piloted Air System (RPAS), in a maritime patrol configuration, has been deployed from Lampedusa airport (Lampedusa Island) as part of the Frontex surveillance research programme to test its ability to monitor the European Union’s external borders.

      Frontex is exploring the surveillance capability of medium-altitude, long-endurance RPAS as well as evaluating cost efficiency and endurance. Leonardo was selected by the European agency under a service contract tender for drone operations for maritime surveillance across the Italian and Maltese civil airspace. The current agreement provides for 300 flight hours and may be extended into a longer-term agreement.

      Under the deployment, Intelligence, Surveillance and Reconnaissance (ISR) activities are organised by Guardia di Finanza under coordination of the Ministry of Interior and are undertaken by Leonardo from Lampedusa also thanks to the decisive support and collaboration of ENAC and ENAV. Leonardo’s flight crews and maintenance teams are present to support the operations with the Falco EVO, which is equipped with a complete on-board sensor suite including the Company’s Gabbiano TS Ultra Light radar. This configuration allows it to carry out extended-range day and night-time missions.

      “We are proud to be able to demonstrate the capabilities of our Falco EVO to Frontex, the European Border and Coast Guard Agency, which is facing the on-going and evolving surveillance challenges posed by maritime borders. We are ready to leverage our years of experience in drone-based surveillance operations, working with the United Nations and many other international customers,” said Alessandro Profumo, CEO of Leonardo. “I wish to thank all the Italian stakeholders who contributed to this important achievement and I am convinced that this fruitful partnering approach will allow Frontex to define the best possible use for drone-based technologies.”

      The Falco EVO will operate under a “Permit to Fly” issued by the Italian Civil Aviation Authority (ENAC), which authorizes flights in the Italian and Maltese Flight Information Region (FIR)’s civil airspace. The innovative agreement reached with ENAC guarantees compliance with national and international regulations and coordination with relevant authorities. The agreement also provides for close involvement from the Guardia di Finanza as subject matter experts with operational experience in defining mission profiles and ensuring the best operational conditions in which to undertake the 300- hours test programme.

      The Falco EVO configuration being deployed includes a high-definition InfraRed (IR) electro-optical system, a Beyond-Line-Of-Sight (BLOS) satellite data-link system, a new propulsion system based on a heavy-fuel engine, an Automatic Identification System (AIS) and a complete communications relay suite.

      Leonardo is the only European company providing a comprehensive RPAS ISR capability, from the design of each system element all the way through to operations. Today the Company is an international pioneer in the operation of unmanned flights on behalf of civil organizations in “non-segregated”, transnational airspace.

      Under an innovative business model, Leonardo owns and operates its Falco family of RPAS and provides surveillance information and data directly to its customers. This ‘managed service’ model is expected to be an area of growth for Leonardo which is expanding its ‘drones as a service’ offering to customers such as the police and emergency responders in line with the growth path outlined in the Company’s industrial plan.


      https://www.edrmagazine.eu/leonardo-deploys-its-falco-evo-rpas-for-drone-based-maritime-surveillanc

    • Leonardo: il #Falco_Evo inizia i voli per il programma Frontex

      Il Falco Evo, il velivolo a pilotaggio remoto di Leonardo, ha iniziato la campagna di voli in una configurazione specifica per il monitoraggio marittimo, nell’ambito del programma Frontex, finalizzato alla sperimentazione di droni per il controllo delle frontiere esterne dell’Unione europea. Frontex, l’agenzia europea della guardia di frontiera e costiera, sta infatti analizzando la capacità di sorveglianza a media altitudine e lunga persistenza offerta dai velivoli pilotati a distanza, valutando efficienza economica ed efficacia operativa di tali sistemi. Leonardo è stata selezionata a seguito di una gara per un contratto di servizio per fornire attività di sorveglianza marittima attraverso l’uso di droni nello spazio aereo civile italiano e maltese. L’accordo attuale prevede un totale di 300 ore di volo con possibili ulteriori estensioni contrattuali. Le operazioni di sorveglianza e ricognizione effettuate da Leonardo con il Falco Evo vengono pianificate dalla Guardia di Finanza sotto il coordinamento del ministero dell’Interno, con il supporto di Enac, Enav e AST Aeroservizi Società di Gestione dell’aeroporto di Lampedusa, dove si svolgono i voli.
      “Siamo orgogliosi di dimostrare le capacità del Falco EVO all’agenzia europea Frontex e alle Forze di Sicurezza, che affrontano quotidianamente la sfida del controllo e della protezione dei confini marittimi – ha commentato Alessandro Profumo, amministratore delegato di Leonardo -. Leonardo mette a disposizione di questo programma la lunga esperienza acquisita anche grazie alle attività svolte per le Nazioni Unite e molti altri clienti internazionali con i propri sistemi pilotati da remoto”.
      Il Falco Evo opera grazie ad un “Permit to Fly” rilasciato dall’Enac, che autorizza i voli nello spazio aereo civile italiano e maltese. L’accordo innovativo raggiunto con Enac garantisce quindi la conformità alle normative nazionali e internazionali e il coordinamento con le relative autorità. L’attività prevede, inoltre, un forte coinvolgimento della Guardia di Finanza in virtù della significativa esperienza del Corpo nella definizione dei profili di missione, assicurando le migliori condizioni operative per lo svolgimento delle 300 ore di volo programmate. La configurazione del Falco Evo impiegato nel programma include un sistema ottico all’infrarosso ad alta definizione, un collegamento dati satellitari oltre la linea di vista (Beyond-Line-Data-Of-Sight - BLOS), un nuovo sistema di propulsione basato su un motore a combustibile pesante, un sistema di identificazione automatico (Automatic Identification System - AIS) e una suite completa per le comunicazioni. Leonardo è l’unica azienda europea in grado di fornire capacità complete RPAS e ISR, progettando e sviluppando tutti gli elementi che compongono un sistema pilotato da remoto, anche nell’ambito di contratti di servizio per operazioni “unmanned” e tra i pochi player al mondo a poter operare per conto di enti civili in spazi aerei non segregati trasnazionali.

      https://www.trasporti-italia.com/focus/leonardo-il-falco-evo-inizia-i-voli-per-il-programma-frontex/36521

    • Frontex Director meets with Portugal’s Minister of Internal Administration

      The Executive Director of Frontex, the European Border and Coast Guard Agency, met with Portugal’s Minister of Internal Administration and with the National Director of Portuguese Immigration and Border Service (SEF) on Friday to introduce the agency’s liaison officer for Portugal and Spain.

      Frontex is deploying 11 liaison officers to enhance the cooperation between the agency and national authorities responsible for border management, returns and coast guard functions in 30 EU Member States and Schengen Associated Countries.

      In Lisbon, Frontex Director Fabrice Leggeri met with Eduardo Cabrita, Portugal’s Minister of Internal Administration and Cristina Gatões, the National Director of Portuguese Immigration and Border Service (#SEF).

      During his visit to Portugal, Fabrice Leggeri also visited the headquarters of the European Maritime Safety Agency (EMSA) and met with its new Executive Director, Maja Markovčić Kostelac. Frontex and EMSA, along with the European Fisheries Control Agency (EFCA), work together in in the maritime domain to support EU Member States and develop European coast guard functions.

      https://frontex.europa.eu/media-centre/news-release/frontex-director-meets-with-portugal-s-minister-of-internal-administr

  • Gaza : Crimes israéliens commis à Gaza - 560 Palestiniens victimes des tirs israéliens s’adressent à la Cour Pénale internationale - Gilles Devers, Khaled Al-Shouli | Gaza - 17 mai 2018
    http://www.ism-france.org/analyses/Crimes-israeliens-commis-a-Gaza-560-Palestiniens-victimes-des-tirs-israe

    Ce 17 mai 2018, un groupe de 560 Palestiniens habitants à Gaza, victimes des tirs israéliens lors des manifestations, agissant en leur nom personnel ou au nom d’un proche parent tué, ont adressé à Madame Bensouda, Procureur de la Cour pénale internationale, une plainte dénonçant ces crimes de guerre, et lui demandant de saisir les juges de la Cour pour obtenir l’autorisation d’ouvrir une enquête.

    1/ Un travail collectif et organisé, depuis la Palestine

    Cette plainte a été annoncée depuis Gaza, au plus près des victimes.

    Elle résulte d’un travail construit et organisé, entre la Commission Palestinienne Indépendante pour la Poursuite des Crimes Sionistes contre les Palestiniens (TAWTHEQ) - une structure publique créée par le Conseil législatif palestinien le 29 octobre 2010 -, une quarantaine d’avocats palestiniens exerçant à Gaza, en coopération avec l’avocat français Gilles DEVERS et l’avocat jordanien Khaled Al-SHOULI. La plainte est également signée par 30 avocats, marquant leur implication et leur solidarité.

    Cette plainte s’inscrit dans la continuation d’un effort engagé il y a bientôt 10 ans, la première plainte à la Cour pénale internationale ayant été posée en janvier 2009, dans le contexte de l’agression militaire israélienne « Plomb Durci ».

  • Les violences à Gaza tombent-elles sous le coup de la justice internationale ?
    RFI - Publié le 01-04-2018
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20180401-marche-retour-violences-gaza-droit-israel-dubuisson-analyse

    (...) Professeur de droit international à l’Université libre de Bruxelles, François Dubuisson estime que la justice internationale pourrait s’emparer de ce qui s’est passé à Gaza.

    « Depuis maintenant trois ans, la Palestine est devenue membre de la Cour pénale internationale, ce qui veut dire que les faits qui se déroulent actuellement à Gaza pourraient relever de la juridiction de la Cour pénale internationale, explique le spécialiste. Ça c’est un élément nouveau, puisque ce n’était pas le cas lors des précédentes guerres, la guerre Plomb durci ou Bordure protectrice à Gaza. Donc là, il y aurait une possibilité d’enquête par le bureau du procureur de la Cour pénale internationale. »

    Gaza sous occupation israélienne

    François Dubuisson souligne par ailleurs que compte tenu de ce que l’on sait pour le moment, il pourrait même s’agir potentiellement de « crime de guerre ». « En l’espèce, d’après les informations qu’on a, c’est que les tirs se font sur des manifestants qui, soit, n’utilisent que des pierres, soit, ne sont pas armés. C’est-à-dire que ça pourrait effectivement relever la qualification de crime de guerre, puisque Gaza est encore considérée comme étant sous occupation israélienne. Et donc tout le droit de l’occupation s’applique à la situation qui existe pour le moment ».(...)

  • BNP Paribas et le Crédit agricole parmi les plus gros « sponsors » européens de l’arme atomique
    https://www.bastamag.net/BNP-Paribas-et-le-Credit-agricole-parmi-les-plus-gros-sponsors-europeens-d

    D’après un rapport de l’ONG néerlandaise Pax publié aujourd’hui, les institutions financières privées ont investi 525 milliards de dollars dans des entreprises participant à la production d’armes nucléaire, entre janvier 2014 et octobre 2017. 329 banques, sociétés d’assurance, fonds de pension et gestionnaires d’actifs sont concernées dans 24 États. Si le top 10 de ces investisseurs se situe aux États-Unis, Pax identifie BNP Paribas et le Crédit agricole parmi les plus gros financeurs européens, ainsi que (...)

    En bref

    / #Le_risque_nucléaire, #Finance, #Multinationales

    • Le Crédit Agricole a quant à lui investi plus d’1,8 milliards de dollars dans l’entreprise Lockheed Martin, numéro un mondial de la défense et de la sécurité, notamment connu pour ses avions de combats. Ses F16, et ses missiles Hellfire auraient été utilisés par l’armée israélienne lors de l’opération « Plomb Durci » à Gaza en 2009, qui selon Amnesty international a visé indistinctement des cibles militaires et civiles, faisant des centaines de morts y compris des enfants, et pouvant constituer des crimes de guerre.

  • L’armée israélienne lui a d’abord pris les jambes, ensuite, la vie Gideon Levy | Publié le 15/12/2017 sur Haaretz | Traduction : Jean-Marie Flémal
    http://www.pourlapalestine.be/larmee-israelienne-lui-a-dabord-pris-les-jambes-ensuite-la-vie-gideo

    Ce vendredi, un sniper a abattu et tué Ibrahim Abu Thuraya, un double amputé de Gaza, au moment où, dans sa chaise roulante, il protestait à proximité de la frontière israélienne.

    Le sniper israélien ne pouvait viser la partie inférieure du corps de sa victime – elle était absente, chez Ibrahim Abu Thuraya. L’homme de 29 ans, qui travaillait comme laveur de voitures et qui vivait dans le camp de réfugiés de Shati, à Gaza-ville, avait perdu les deux jambes à hauteur des hanches lors d’une frappe aérienne israélienne de l’opération « Plomb durci », en 2008. Il se déplaçait en chaise roulante. Vendredi, l’armée à achevé son travail : un sniper l’a visé à la tête et l’a tué(...)

    traduction de l’article signalé par @kassem : https://seenthis.net/messages/652756

  • L’Israélienne Tzipi Livni aurait dû être interpellée lundi à Bruxelles
    Baudouin Loos | Mis en ligne jeudi 19 janvier 2017
    Le parquet fédéral belge le confirme : dans le cadre d’une enquête pour crimes de guerre commis à Gaza en 2008-2009, l’ex-ministre israélienne Tzipi Livni devait être interpellée lundi à Bruxelles pour audition.
    http://www.lesoir.be/1419954/article/actualite/monde/2017-01-19/l-israelienne-tzipi-livni-aurait-du-etre-interpellee-lundi-bruxelles

    Tzipi Livni, l’ancienne ministre israélienne des Affaires étrangères et personnalité de l’opposition en Israël, devait faire l’objet d’une interpellation lors de son séjour en Belgique programmé en début de semaine prochaine. Comme d’autres personnalités israéliennes, Mme Livni est visée par une plainte déposée à Bruxelles en 2010 pour « crimes de guerre » concernant la guerre menée par Israël contre la bande de Gaza en décembre 2008 et janvier 2009 (l’opération « Plomb durci »). Toutefois, Mme Livni a annulé sa venue en Belgique il y a deux jours pour raisons de santé.

    #Israël #courage_fuyons

    • Tzipi Livni, ex-ministre israélienne, évite un interrogatoire de la police belge
      LE MONDE | 20.01.2017 à 13h25 • Mis à jour le 20.01.2017 à 14h36 | Par Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) et Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)
      http://www.lemonde.fr/international/article/2017/01/20/tzipi-livni-ex-ministre-israelienne-echappe-a-un-interrogatoire-de-la-police

      L’ancienne ministre des affaires étrangères israélienne Tzipi Livni a évité une interpellation par la police belge en annulant sa venue dans le pays. Elle devait participer lundi 23 janvier à une conférence consacrée aux investissements en Israël, dans les locaux du Parlement européen, sans en être l’invitée officielle.

      Depuis son départ du ministère de la justice en décembre 2014, Mme Livni n’est plus couverte par l’immunité diplomatique. La police devait profiter de l’occasion pour l’interroger ; ce qui aurait suscité un scandale diplomatique.

    • https://seenthis.net/messages/561126 via Loutre

      Mais au-delà de tout cela, personne n’ose mentionner la corruption d’État institutionnalisée découlant d’une occupation de 50 ans, à laquelle personne ne fait jamais allusion.

      Le Premier ministre Ehud Olmert a été envoyé en prison pour avoir empoché quelques centaines de milliers de dollars. Il n’a jamais été jugé pour son rôle dans l’Opération Plomb Durci à Gaza, un assaut brutal d’Israël sur une population impuissante qui a tué des milliers de civils innocents, y compris des femmes et des enfants, des personnes âgées et des malades et a réduit des milliers de leurs foyers décombres.

      Personne ne pensait à mettre en accusation Olmert sur Cast Lead, ni sur la dévastation semée par ses directives dans la guerre qu’il a menée sur le Liban. Le seul soldat à être jugé pour les crimes commis à Gaza était un soldat qui a volé une carte de crédit d’une maison privée, et la même dynamique était évidente au sommet du gouvernement : les crimes de guerre, les violations du droit international, les crimes de L’occupation et les colonies illégales qui sont collectivement une violation énorme, méprisante et méprisante du droit international - personne en Israël n’a été mis en jugement pour rien de tout cela.

      Israël aime se présenter comme un pays démocratique, une nation de droit : la seule démocratie au Moyen-Orient. Israël aime aussi s’occuper de questions relativement insignifiantes : un procès pour un soldat junior (Elor Azaria) qui a abattu un Palestinien mourant qui avait tenté de poignarder un soldat a fait les manchettes ici comme une preuve de la stature morale d’Israël en tant que nation. L’évacuation de quelques bâtiments à la colonie d’Amona - de même.

      Mais l’accent mis sur la corruption mineure et les crimes insignifiants détourne l’attention de la chose principale : la conduite d’une occupation qui est la source de toute la corruption et les actes criminels de l’état d’Israël, à laquelle aucun autre crime n’est comparable. Que personne n’est mis en jugement ou puni pour cela, alors qu’Israël est occupé avec ses cas de corruption mineure, est troublant et mauvais augure.

      Il faut souligner : la guerre contre la corruption en Israël est importante. Son importance ne doit pas être minimisée. La lutte contre la corruption est importante pour façonner le caractère et l’image d’un pays relativement jeune. Mais il faut s’efforcer de maintenir la bonne perspective : Israël prend des mesures contre les choses sur l’ordre de grandeur d’un mal de dents - une tâche nécessaire - tout en ignorant la lutte plus difficile et sérieuse contre la maladie mortelle qui l’afflige.

      Gideon Levy

      http://www.middleeasteye.net/columns/corruption-large-and-small-86604213

  • Zygmunt Bauman, Israël et la Palestine
    Éteindre un incendie avec de l’essence.

    Zygmunt Bauman, l’abjection d’Israël vis-à-vis de la Palestine et l’acceptation démocratique de sa politique coup-de-poing-dans-la-gueule.

    Interview accordée à Polityka le 16 août 2011.

    Traduit du polonais par André Kozimor.
    http://andre.kozimor.pagesperso-orange.fr/divers_zygmunt_bauman_israel_et_la_palestine.htm

    Artur Domoslawski : Tony Judt, qui était l’une des figures les plus illustres de la gauche intellectuelle américaine, craignait que « dans 25 ans, les gens en Europe, et même en Amérique, ne voient dans le recours obsessionnel à l’accusation d’antisémitisme une méthode cynique de défense de la politique néfaste d’Israël » et que « le souvenir de l’Holocauste ne soit traité de la même façon : comme une obsession et un jeu cynique pour défendre Israël ». Est-ce que vous partagez ces craintes ?

    Zygmunt Bauman : Je ne sais pas quelle lecture les gens feront des événements actuels dans 25 ans. Mais cette inconnue ne devrait pas influencer notre jugement sur ce qui se déroule actuellement sous nos yeux. Par contre, je citerais plutôt l’opinion que Judt a exprimée en 2003 dans un article mémorable du New York Review of Books. Selon lui, Israël devient « un État ethnique, belliqueusement intolérant, régi par les règles de l’idéologie », et « le processus de paix » au Proche-Orient a pris fin : « Il n’est pas mort, il a tout simplement été assassiné ». J’avais exprimé des vues semblables une bonne trentaine d’années auparavant, dans le quotidien israélien Haaretz, lorsque j’ai quitté Israël en 1971. Mes craintes concernaient les propriétés hautement corrosives-toxiques de l’occupation et ses effets délétères sur l’éthique et les scrupules moraux des occupants. Je craignais que la nouvelle génération de l’époque ne grandisse avec la conviction que l’état de guerre et d’urgence militaire — considéré encore en 1971 comme un « état d’exception » — constitue un état normal, naturel, et sans aucun doute le seul qui soit possible. Mon inquiétude était suscitée par un État qui apprenait à dissimuler de nombreux problèmes sociaux intérieurs condamnés à s’amplifier et qui s’en lavait les mains en attisant et en exacerbant la sensation de danger extérieur, se privant ainsi de toute compétence pour les résoudre. À l’intérieur de cette forteresse assiégée, le moindre désaccord — que dire, la moindre différence d’opinion — représentait un délit et une trahison… Mon inquiétude était également suscitée par le détournement de la doctrine de Clausewitz selon laquelle la guerre est le prolongement de la politique et qui faisait qu’on métamorphosait la politique en une sorte d’appendice — superflu d’ailleurs, et uniquement source de problèmes — pour agissements militaires, ce qui, par voie de conséquence, conduisait inéluctablement à une érosion des pratiques démocratiques. Summa summarum, j’éprouvais des craintes devant l’incapacité de plus en plus marquée d’Israël à vivre en état de paix et le refus grandissant de la population de croire en la possibilité d’une vie sans guerre, ainsi que devant la peur panique éprouvée par l’élite politique face à la perspective d’une paix, au sein de laquelle elle s’avérerait incapable de gouverner.

    Je partage également les craintes de Judt en ce qui concerne l’exploitation de la Shoah par les gouvernants d’Israël comme sauf-conduit pour justifier leur propre abjection et s’absoudre de leurs propres péchés, aussi bien ceux qui ont été commis que ceux qu’ils s’apprêtent à commettre. J’ai écrit également là-dessus dans Modernité et Holocauste (1989), où je cite Menahem Begin qui qualifie les Palestiniens de nazis et qui considère qu’avoir établi Israël dans leur voisinage équivalait à un nouvel Auschwitz. Abba Eban, qui était à l’époque ministre dans le gouvernement du Parti travailliste, avait répondu à Begin — avec indulgence, du reste, et sans toucher au cœur du problème — qu’il était grand temps pour Israël de prendre ses responsabilités au lieu de les rejeter sur six millions de victimes. La manière de cultiver la « mémoire » de l’Holocauste dans la politique israélienne constitue un des principaux obstacles pour mettre en œuvre le potentiel moralement purificateur de la Shoah, de même qu’elle constitue d’une certaine façon le triomphe posthume d’Hitler, lequel, après tout, visait à dresser pour toujours le monde contre les juifs, ainsi que les juifs contre le monde, en les empêchant par là de cohabiter avec lui de manière paisible.

    Il existe une vision diamètralement opposée de la « mémoire » de l’Holocauste, qui peut se résumer ainsi : on ne peut pas se taire devant les crimes d’Israël et les persécutions des Palestiniens justement parce qu’on sait ce que fut le sort des juifs en Europe : discrimination, pogroms, ghettos et, pour finir, extermination.

    Justement… La mission de ceux qui ont survécu à l’extermination est d’apporter au monde la survie et de le prémunir contre une nouvelle catastrophe : mettre à nu dans le monde les tendances infâmes, dissimulées mais toujours vivantes, afin d’éviter que ne se reproduise l’avilissement de la civilisation. Le plus grand des historiens de l’Holocauste, Raul Hilberg, comprenait cette mission justement ainsi lorsqu’il répétait avec obstination que la machine de l’extermination ne se différenciait en rien, de par sa structure, de l’organisation « normale » de la société allemande. En d’autres termes, elle incarnait cette société-là dans un de ses rôles. Par ailleurs, le théologien Richard Rubinstein rappelait que, au même titre que l’hygiène corporelle, les idées philosophiques subtiles, les œuvres d’art remarquables ou l’excellence de la musique, la civilisation se caractérise par l’emprisonnement, les guerres, l’exploitation et les camps. L’extermination, concluait-il, « témoignait non pas du déclin de la civilisation mais de son progrès ».

    Malheureusement, ce n’est pas là la seule leçon qu’on puisse tirer de la Shoah. Il y a aussi celle qui veut que celui qui frappe le premier se retrouve au-dessus, et plus il a une main de fer, plus il s’en tire en toute impunité. Certes, les dirigeants d’Israël ne sont pas les seuls à avoir tiré cette sinistre leçon et à la trompeter à tous vents, et ils ne sont pas les seuls à qui on puisse reprocher ce triomphe posthume d’Hitler… Mais si Israël le fait, lui qui se considère comme l’héritier des destins juifs, alors cela choque encore plus que dans les autres cas : en effet, ce comportement réduit à néant un autre mythe, un mythe que nous acceptons de manière universelle et qui nous est cher, en l’occurrence que la souffrance ennoblit, que les victimes en ressortent pures comme le cristal, sublimées et comme brillant au firmament. Alors que là, la réalité ne s’avère pas aussi reluisante : étant sorties indemnes des persécutions, les victimes n’attendent que l’occasion de rendre aux persécuteurs la monnaie de leur pièce ; et si la vengeance contre les persécuteurs d’hier ou leurs descendants est, pour une raison ou pour une autre, inaccessible ou peu commode, alors ils s’empressent d’effacer au moins la honte de leur propre faiblesse d’hier et de claironner qu’ils ne sont pas, eux non plus, tombés de la dernière pluie et qu’ils peuvent, eux aussi, brandir la matraque et faire claquer le fouet — en se servant à cette fin de tous ceux qui leur tomberont sous la main.


    Car qu’est-ce donc que le mur érigé aujourd’hui autour des territoires occupés, sinon la volonté de faire encore mieux que les commanditaires du mur qui entourait le ghetto de Varsovie ? Infliger la souffrance avilit et détruit moralement ceux qui l’infligent — mais, en dépit de tout ce que l’on peut croire, elle n’ennoblit pas le moins du monde ceux qui subissent cette souffrance. Elle déclenche, en revanche, un processus que le grand anthropologue Gregory Bateson a défini comme une « chaîne schismogénétique » (à savoir une séquence d’actions et de réactions dans laquelle chaque pas successif renforce l’acharnement des parties en désaccord et approfondit le fossé qui les sépare)…

    Votre épouse, Janina Bauman, écrit dans le livre Nulle part sur la terre que vous avez eu maille à partir avec votre père qui, peu de temps après la guerre, voulait émigrer en Israël alors nouvellement créé, ce qu’il a d’ailleurs réalisé. Pour quelles raisons rejetiez-vous l’idée sioniste ? Avez-vous changé d’avis sur cette question ?

    Je vois aujourd’hui que c’était un cas de figure banal, qui ne pouvait prétendre à aucune originalité ; banal dans une « rue juive », partagée, comme on le sait, entre communistes et sionistes, avec par-dessus le marché des partisans du Bund et ceux qui vivaient dans un royaume céleste qui n’était pas de ce monde. Je faisais partie de la première catégorie, alors que mon père appartenait à la seconde ; la confrontation était donc inévitable, d’autant plus que venaient se greffer là-dessus des collisions inter-générationnelles tout aussi notoires…

    Pour ce qui est de mon opinion sur le sionisme, elle a mûri de manière progressive, pour parvenir plus ou moins à cette forme : le sionisme est né en Europe sous l’accumulation conjuguée d’une vague moderne de construction nationale et d’une vague d’expansion impérialiste ; aucune de ces deux vagues n’a constitué une invention ou une spécialité sionistes ; le seul ingrédient sioniste a été probablement l’idée de résoudre le problème de la construction nationale à l’aide de l’expansion impérialiste — mais même cet ingrédient ne serait pas, à proprement parler, reconnu par un bureau des brevets comme une trouvaille du sionisme.

    Dans la célèbre formule de Teodor Herzl (« la rencontre d’une nation sans terre avec une terre sans nation ») ont été réunies deux prémisses, qui, bien que mises en sourdine, furent universellement acceptées à l’époque, même si généralement on les invoquait de manière séparée, dans des circonstances différentes et à des fins différentes. Première prémisse : pour devenir une nation, un peuple doit accéder à l’indépendance, donc il a besoin de son propre État, autrement dit d’une souveraineté indivisible et inaliénable sur son propre territoire. Quant à la seconde prémisse : les terres habitées par des peuples privés d’État peuvent et doivent être considérées comme « vides », donc « n’appartenant à personne », en d’autres termes, des terres vierges en attente de peuplement et d’aménagement. C’était effectivement une époque où on s’établissait selon son bon vouloir, non pas tant sur des terres vides que sur des terrains vidés de leurs habitants, sans la moindre gêne et sans le moindre scrupule, dans d’innombrables « Nouvelle-Angleterre », « Nouvelle-Galles » ou « Nouvelle-Écosse » construites sur de lointaines « terres sans nation » par des fractions de nations expulsées de leurs terres et de leurs ateliers, et condamnées à mener une vie errante.

    J’ajouterai encore, en passant, que les idées de Herzl ont vu le jour pendant ses années d’étudiant, passées dans une Burschenschaft, qui luttait pour l’unification de l’Allemagne autour d’un seul trône et de la devise : « Ehre, Freiheit, Vaterland » (Honneur, Liberté, Patrie) ; difficile donc d’y voir un quelconque héritage ou spécificité israélo-palestiniens.

    Encore et toujours de l’histoire, me direz-vous ? Certes, mais une histoire qui continue d’être vivante, même si elle s’inscrit dans des habitudes acquises plutôt que dans des professions de foi liées à des réalités contemporaines : ainsi dans les récentes boucheries perpétrées au nom de la purification ethnique ; ou encore la bourde irréfléchie de Helmut Kohl, selon qui la Slovénie mérite l’indépendance parce qu’elle est ethniquement homogène ; Kohl a dérapé, mais il en est plus d’un qui a tendu l’oreille.

    En ce qui concerne les professions de foi contemporaines, elles indiquent une direction qui est complètement différente… S’il existe un espoir de coexistence pacifique et amicale dans notre monde de plus en plus caractérisé par la diaspora, il est à rechercher dans le démantèlement de la trinité non sainte de l’identité, des prérogatives d’État et de la souveraineté nationale — sur le modèle de la République des Deux Nations [Pologne et Lituanie] ou de la monarchie austro-hongroise qui rejetaient tout « compromis » westphalien ; en d’autres termes, en faisant revivre la tradition, anéantie par les efforts conjugués et tenaces du président Wilson, du chancelier Kohl et de leurs épigones, proches et lointains, innombrables, zélés, doués et ingénieux…

    Vous avez été chassé de Pologne au cours de la campagne antisémite de 1968. Vous vous êtes rendu en Israël avec votre femme et vos filles, vous avez obtenu une chaire à l’université, mais au bout de trois ans vous êtes partis pour la Grande-Bretagne. Janina Bauman écrit dans ses souvenirs que vous ne vous sentiez pas bien en Israël dans le rôle de la majorité privilégiée : « Si nous avions fui le nationalisme polonais, ce n’était pas pour accepter le nationalisme juif. » Qu’avez-vous trouvé en Israël ?

    Janina, comme à l’accoutumée, avait frappé en plein dans le mille et l’avait, de surcroît, exprimé de manière laconique et percutante. Tout comme les victimes de l’Holocauste, que nous venons d’évoquer, les victimes d’un nationalisme au quotidien peuvent réagir soit en condamnant le chauvinisme, soit en l’assumant pour leur propre défense. Pour Janina, aussi bien que pour moi, la première réaction était la seule possible. En ce qui concerne mes convictions, répondre au nationalisme par le nationalisme équivaut à vouloir éteindre un incendie avec de l’essence ; et cela conduit inéluctablement à cette variante particulièrement immorale de la morale, que Sienkiewicz, avec un mélange typiquement colonialiste d’orgueil (envers soi-même) et de mépris (pour les autochtones), a attribuée à Kali [domestique noir de W pustyni i w puszczy] — en se gardant bien de l’attribuer à lui-même et à bon nombre d’autres Européens.

    Permettez-moi de citer Judt encore une fois : « Je savais ce que signifiait croire — mais je savais également quel prix il fallait payer pour l’intensité de l’auto-identification et de l’obéissance inconditionnelle… J’ai toujours été, et suis resté méfiant vis-à-vis de la politique identitaire sous toutes ses formes, surtout et avant tout sous sa forme juive. » « Surtout et avant tout » : car dans mon cas (si j’étais resté en Israël), comme dans le cas de Judt, on aurait exigé de moi que je devienne nationaliste et que je pratique une « politique identitaire ». S’il faut choisir le moindre mal, je préfère déjà être une victime du nationalisme plutôt que son adepte et son propagateur. L’ignoble Moczar [apparatchik responsable de la campagne antisémite de 1968] nous a causé beaucoup de mal, à Janina et à moi, mais il n’a pas réussi à nous salir la conscience. S’il en a sali une, c’est la sienne — mais en avait-il une ?…

    On ne peut nier qu’il existait encore une troisième possibilité pour moi et pour Judt : rester sur place, monter sur les barricades et n’en plus bouger, se battre contre la folie du nationalisme, comme le fait par exemple mon petit-fils, Michal Sfard — né en Israël — et beaucoup d’autres Israéliens, courageux et déterminés comme lui. Malheureusement, conformément à la logique de l’autobrutalisation de l’occupation et de la politique gouvernementale du fait accompli, qui, par la nature des choses, vont en s’étirant, la barre transversale ne cesse de monter toujours plus haut et oblige Michal, ainsi que tous ses compagnons d’armes, à démarrer de positions qui, encore peu de temps auparavant, étaient inimaginables.

    En fin de compte, je n’ai pas choisi cette troisième possibilité. Pourquoi ? Difficile ici d’être objectif et je ne me porte pas garant de ce que je vais dire, mais pour mon propre usage j’explique cela en disant que pour la choisir — et donc pour consacrer toute ma vie à essayer de détourner le sionisme de la voie qu’il s’était choisie —, il m’aurait sans doute fallu être plus juif que je ne le suis, et au moins un tout petit peu sioniste.

    Autre souvenir de Janina : « Zygmunt a renié avec amertume un pays dans lequel se faisaient entendre de plus en plus souvent le nationalisme armé et le fanatisme religieux. Il ne voulait plus y aller [pour voir une de ses filles qui s’était installée en Israël], pour ne pas devoir, ne serait-ce que pendant deux semaines, se sentir responsable de cet état de choses. » Vous est-il arrivé d’y retourner par la suite ?

    J’y suis allé trois fois. La première fois, pour voir un premier petit-fils qui venait de naître. La deuxième, dans les années 90, après la victoire électorale d’Yitzhak Rabin, quand j’ai succombé provisoirement à l’illusion que la nation avait ouvert les yeux et qu’enfin elle sortait de son demi-sommeil ou de son envoûtement (mieux valait tard que jamais) ; malheureusement, tout de suite après ma visite, Rabin a été assassiné [1995] et les illusions se sont dissipées. La troisième fois, juste avant le décès de Janina, pour qu’elle puisse voir ses petits-enfants et arrière-petits-enfants… Pour ces trois fois, les circonstances étaient exceptionnelles. Car Janina, une fois encore, avait raison de dire que je rechignais à la moindre visite « pour ne pas devoir, ne serait-ce que pendant deux semaines, me sentir responsable de cet état de choses ». Permettez-moi de citer Judt encore une fois, puisque vous l’avez introduit dans notre conversation et que vous vous êtes référé à son autorité : « Il y a une différence fondamentale entre les gens dont le sort veut qu’ils soient juifs mais qui sont citoyens d’autres États et les citoyens israéliens dont le sort veut qu’ils soient juifs »…

    Recourir à l’argument d’une responsabilité collective des Palestiniens, détruire leurs maisons, construire des colonies juives sur les terrains de l’Autonomie Palestinienne, mettre en scène des procès caricaturaux, torturer et, avant tout, commettre des crimes de guerre — comme ceux commis à Gaza à l’époque de l’opération « Plomb durci », au cours de laquelle 1 400 Palestiniens ont été tués… Parvenez-vous à trouver des arguments pour défendre, ou tout au moins comprendre une telle politique ?

    Non, je ne saurais guère où les trouver. Mais je ne les cherche pas non plus. Je crois que ce serait peine perdue, dans la mesure où l’être humain ne peut pas justifier l’« inhumanité » sans perdre son humanité, et même si je sais par ailleurs que lancer des appels pour y mettre fin est sans espoir. Cependant il se trouvera toujours beaucoup de gens qui aligneront des arguments rationnels, donc par définition « irréfutables » et « absolument convaincants » en faveur de ces atrocités. Dans le pire des cas, ils reprendront l’argument extrêmement à la mode aujourd’hui dans notre monde, celui de TINA (There Is No Alternative), qui doit sa vraisemblance au fait qu’en réfutant par avance l’existence de ladite alternative, ils ne lui permettent pas de se vérifier en pratique.

    Pendant ce temps, dans les camps de réfugiés, arrive à l’âge adulte une quatrième génération qui ne connaît pas d’autres conditions d’existence que la précarité, la misère, le manque de perspectives.

    Simple complément d’information : l’occupant israélien en partage ici la responsabilité avec les États arabes voisins, qui ne manifestent pas beaucoup d’empressement pour offrir à cette quatrième génération, ainsi qu’aux précédentes, des perspectives plus supportables et pour partager avec eux leur richesse faramineuse. Battons donc notre coulpe, tous autant que nous sommes ! Quel État dans le monde a offert l’asile aux juifs menacés par l’extermination ? (Même les juifs américains, comme le suggère une rumeur tenace, bien qu’instamment tenue secrète, n’ont guère bougé le petit doigt à l’époque pour entamer des démarches afin de les accueillir dans un pays où eux-mêmes s’étaient auparavant installés douillettement.) Et quel pays s’empresse aujourd’hui d’offrir un toit aux expatriés et aux réfugiés des guerres tribales et des génocides, sans parler même des millions de gens privés de perspectives dans les pays touchés par des famines chroniques et la destruction de l’agriculture traditionnelle ? À cet égard, je vous renvoie à mon ouvrage La Vie en miettes.

    Rien de tout cela, bien entendu, n’innocente Israël, mais cela explique avec certitude, du moins en partie, pourquoi tout ce qu’il fait se solde par l’impunité la plus complète. Car il en est peu au monde qui, soucieux de la condition posée par l’Évangile, oseraient être les premiers à lui jeter la pierre. Même s’il en est beaucoup qui préfèrent exhorter qu’écouter les exhortations — et ils exhortent avec d’autant plus d’ardeur qu’il se trouvera peu de gens dans le désert pour tendre l’oreille vers eux. Shakespeare pourrait dire : Il y a quelque chose de pourri dans l’État d’Israël. Et il ajouterait sans nul doute, en enjambant quatre siècles : Il y a quelque chose de pourri dans un monde qui permet de telles choses…

    Shlomo Ben Ami a écrit un jour qu’Israël ne sait plus vivre en paix et que, par conséquent, il a constamment besoin de la guerre.

    Il y a déjà 40 ans de cela, je suis parvenu à la conclusion, ou plutôt j’ai sociologiquement déduit de l’état de choses qui prévalait alors, que le moment viendrait, et ce rapidement, où Israël craindrait la paix comme le plus grand des fléaux de l’Égypte. Car l’asservissement et l’humiliation d’une nation ont toujours été, sont et seront une recette pour le terrorisme et non un moyen de lutter contre lui. Du reste, ces deux phénomènes se font mutuellement des appels du pied, dans la mesure où les politiciens tremblent d’effroi devant tout avènement de la paix, car sans guerre et sans mobilisation générale, ils ne savent pas gouverner, donc autant dire qu’ils ne seraient guère enchantés par la fin du terrorisme palestinien. C’est pourquoi ils ne voient pas d’un mauvais œil, tout au moins de leur point de vue, les roquettes qui tombent sur les localités israéliennes situées près de la frontière. Ils seraient sans nul doute désespérés et tomberaient dans un état de panique si, tout à coup, ces roquettes venaient à manquer ; pour faire un emprunt à Voltaire : si elles n’existaient pas, il faudrait les inventer. Je dirais qu’entre les extrémistes israéliens et les extrémistes palestiniens, il existe un effet boomerang. Ils ont mutuellement besoin les uns des autres pour survivre, ils ne pourraient pas vivre les uns sans les autres.

    Est-il possible de soutenir la thèse que seuls les extrémistes israéliens sont responsables de l’état de choses actuel ? Ou bien faut-il plutôt considérer que cette politique recueille l’assentiment de toute, ou presque toute, la classe politique et d’une grande partie de la société ?

    Vous avez entièrement raison, et c’est dans cette raison que réside la tragédie. Pinochet a utilisé la violence contre les Chiliens, alors que Netanyahou n’emploie pas la violence contre quiconque, il a été élu démocratiquement à son poste et il a reçu de ses électeurs un mandat pour pratiquer la politique du coup-de-poing-dans-la-gueule. Contrairement à tous ceux qui aspiraient avant lui à devenir Premier ministre, il ne s’est pas présenté au verdict des urnes avec la promesse de la paix mais avec la promesse d’avoir la paix par le biais de l’expression mensongère « sécurité ». En d’autres termes, pour parler sans ambages et sans avoir quoi que ce soit à décoder : depuis le début, il n’avait nullement l’intention de consulter les Palestiniens, de tenir compte de leurs intérêts et de solliciter leur accord sur des règles de voisinage ; il souhaitait avoir toute licence a priori pour mettre unilatéralement la main sur des terres où vivait une population écrasée, occupée et captive, et les peupler. Il disait avec un maximum de sincérité quelle utilisation il ferait du pouvoir qui lui serait confié par la nation, et la nation lui a confié ce pouvoir.

    Il s’avère dorénavant que même la langue « démocratiquement correcte » et tous les restes de déclarations codées peuvent être mis à la poubelle par les politiciens israéliens. Le parlement israélien a adopté récemment une loi qui interdit d’appeler au boycott des produits fabriqués par les colons juifs dans les territoires occupés. On a fait appel de cette loi devant la Cour suprême, mais un sondage a révélé que la majorité de l’opinion publique est prête à soutenir cette attaque contre la liberté de parole. Car, selon elle, à quoi bon cette liberté si, depuis bon nombre d’années, le gouvernement dit et fait ce que la nation souhaite ? Certaines autres choses pourraient être dans l’intérêt de cette dernière — et dans ce cas la liberté de parole s’avérerait utile —, mais il y a belle lurette que la nation ne s’en souvient plus.

    Mario Vargas Llosa, qui a publié une série de reportages sur l’occupation israélienne, a fait remarquer que beaucoup d’Israéliens ignorent ou tout simplement ne croient pas aux atrocités commises par leur État contre les Palestiniens. Avez-vous observé des choses semblables ?

    Je ne sais pas qui étaient les interlocuteurs de Vargas Llosa, mais je ne leur accorderais pas trop de crédit ; de même, je suis très méfiant quant à la véracité des remarques de Vargas, recueillies au cours d’une simple visite de quelques jours. Je doute de la sincérité des témoignages entendus par Vargas, car pratiquement tous les citoyens d’Israël, aussi bien hommes que femmes, effectuent de temps en temps, mais assez régulièrement, leur service dans les territoires occupés et ils sont les témoins, ou alors les exécutants, des pratiques d’occupation. Tout simplement, peut-être (peut-être !) que les interlocuteurs de Vargas ne considéraient pas ce que font leurs enfants dans les territoires occupés comme des « atrocités » — en justifiant leurs activités peu louables comme un nouvel exemple de TINA (ein breira en hébreu, « on n’y peut rien » ou « on n’a pas le choix », qui est en Israël une justification très répandue, utilisée tous les jours et dans les circonstances les plus diverses).

    Pour défendre la politique d’Israël, on invoque souvent le fait que le Hamas palestinien ne reconnaît pas l’État d’Israël et souhaiterait le faire disparaître de la surface de la terre. Mais ne serait-ce pas parce que la captivité est une situation d’humiliation, un terreau sur lequel poussent parfois des idéologies et des recettes radicales, qui, dans d’autres circonstances, ne verraient peut-être jamais le jour ? Rappelons que le Hamas est né dans les années 80, c’est-à-dire après 20 ans d’occupation consécutive à la Guerre des Six-Jours (1967).

    Les extrêmes se touchent, disent les Français, et la politique, du moins dans sa pratique, confirme cette vérité. Je l’ai déjà dit, mais permettez-moi de me répéter : le refus du Hamas de reconnaître l’État juif constitue un atout colossal entre les mains des extrémistes israéliens ; il justifie leur refus de participer à des pourparlers de paix avec le Hamas et il justifie le blocus de Gaza, qui dure depuis des années — ce qui, à son tour, concourt à durcir l’attitude négative du Hamas. On pourrait continuer comme cela jusqu’à l’infini. À la base de cette chaîne apparente de causes et d’effets, on trouve une stratégie qui est commune aux deux adversaires, et que l’on pourrait résumer selon un principe tout simple : plus ça va mal, mieux ça va. Il est dans l’intérêt du Hamas que les choses aillent de mal en pis à Gaza, et la droite israélienne trouve son compte dans le fait que l’organisation sans la participation de laquelle toute négociation israélo-palestinienne sérieuse n’est pas possible, lui fournit avec beaucoup de zèle la preuve que de telles négociations sont stériles et absurdes. L’œuf et la poule… Qu’est-ce qui est venu en premier, qu’est-ce qui est venu en second ? Où est la cause, où est la conséquence ? Est-ce que l’un existerait sans l’autre ? C’est un nœud gordien, et on dirait qu’il n’y a aucun Alexandre le Grand en vue pour le trancher. En attendant, il y a deux forces, qui vivent toutes deux de la guerre et pour la guerre, et qui ont toutes deux le même intérêt à ce que le nœud ne soit pas démêlé. Je me risquerais à dire qu’on voit ici à l’œuvre le stratagème de Pénélope à rebours : Pénélope dévidait en catamini, la nuit, l’échevau qu’elle avait tissé le jour, alors que Netanyahou et le Hamas s’arrangent en toute connivence pour que le nœud desserré soit à nouveau inextricablement emmêlé.

    Zbigniew Brzezinski affirmait un jour avec ironie que la droite religieuse aux États-Unis soutenait Israël car « La Terre Sainte, c’est quelque chose d’exceptionnel, il va se produire un Second Avènement du Christ, par conséquent il faut agir de manière énergique et aider Israël. Ils considèrent que lorsque viendra la fin du monde, ou bien tous les Israélites devront se convertir au christianisme, ou bien ils finiront en enfer. On ne peut donc pas dire que ce soient vraiment de sympathiques alliés d’Israël. » Pourquoi aujourd’hui la droite, qui dissimule dans sa manche son antisémitisme, soutient-elle — aux États-Unis, en Espagne, en Italie — la politique d’Israël ?

    Il ne faut pas se leurrer : l’amour soudain des rednecks américains et parfois européens pour Israël ne découle pas d’une doctrine religieuse. Les déclarations de soutien pour les pratiques des envahisseurs israéliens ne coûtent pas grand-chose et n’apportent que des bénéfices (électoraux) si on les exprime à distance. Par la même occasion, on peut cajoler et cultiver son aversion pour la juiverie locale en cachant avec une feuille de vigne des intentions ignobles et ne craignant pas de se faire critiquer par les destinataires de cette animosité. On peut aussi, par procuration du moins, exhiber avec délectation de gros muscles, faire des moulinets avec son sabre et son absence de scrupules — toutes vertus que les rednecks vénèrent et qu’ils adorent s’attribuer à eux-mêmes. Ainsi donc, dans cette folie aussi, comme dans tant d’autres, il peut exister une méthode. Theodor Adorno mettait en garde les hérauts cultivés du rationalisme et de la cohérence contre le fait d’attribuer à la réalité plus de rationnel et de logique qu’elle n’en possède. Il n’y a que les théories cultivées qui ne peuvent pas coexister avec les contradictions. La politique vit avec ces dernières en parfaite connivence.

    On remarque sans aucune difficulté que les défenseurs d’Israël au sein de la droite en Europe et aux États-Unis sont souvent des islamophobes. Est-ce que l’islamophobie d’aujourd’hui ressemble à l’antisémitisme d’hier ?

    On voit déjà de par votre question qu’il ne s’agit pas tant de ressemblance entre ces deux attitudes que de but commun : on a affaire ici à une métonymie plus qu’à une métaphore, une affinité tangible plutôt qu’une ressemblance consanguine, une convergence d’intérêts plus que des vues parallèles… Quelque chose du genre « L’ennemi de mon ennemi est mon ami ». Le monde musulman a pris la position d’« ennemi n°1 de l’Amérique » après qu’elle a été déclarée vacante par les Soviets, et la frontière israélo-palestinienne, fluctuante et particulièrement controversée, constitue dans ce nouveau conflit une ligne de front exposée — aussi bien pour l’attaque que pour la défense. Si on définit l’identité de quelqu’un en lui demandant « Dis-moi qui est ton ennemi, je te dirai qui tu es », alors l’israélophilie et l’islamophobie sont, pour l’instant du moins, comme cul et chemise.

    Les défenseurs de la politique d’Israël aux États-Unis et en Europe occidentale reprochent souvent à ceux qui les critiquent d’être antisémites. Diriez-vous qu’il y a de l’antisémitisme chez ceux qui défendent les droits des Palestiniens ?

    Chez les uns oui, chez les autres non. Il n’y a pas ici le moindre rapport automatique. J’ai toujours été irrité par l’expression, très populaire à une certaine époque, d’« antistaliniste », car ce vocable était un fourre-tout qui englobait pêle-mêle des attitudes foncièrement différentes les unes des autres, hormis une aversion commune pour Staline. Ou bien, prenons un exemple qui nous est encore plus proche : Solidarnosc. À un certain moment, elle avait rassemblé presque dix millions de Polonais unis dans la conviction que « cela ne pouvait plus continuer comme cela », mais si on leur avait demandé comment ils voyaient l’avenir, leur conviction commune aurait volé en éclats — ce qui du reste s’est vérifié par la suite, quand l’« ancien système » s’est écroulé. Le fait que quelqu’un soit antisémite ne veut pas dire qu’il doit condamner les agissements d’Israël — comme nous venons de le voir avec les rednecks ; de même, si quelqu’un condamne les agissements d’Israël, cela ne veut pas dire qu’il est antisémite — il suffit de prendre mon exemple, mais on en trouverait de semblables à la pelle. Les gouvernements successifs d’Israël ont fait des pieds et des mains — et ils continuent de le faire tant qu’ils peuvent — pour fournir beaucoup d’autres motifs de judéophobie et d’occasions pour la condamner, et ils font tout pour que ces livraisons de motifs aillent en augmentant plutôt qu’en diminuant.

    De quel œil « voyez »-vous la récente tentative de la « Flottille de la liberté » pour briser le blocus de Gaza ? Les défenseurs de la politique d’Israël reprochent à ses participants d’être des suppôts du Hamas. Il me semble que c’est là un réflexe de désaccord moral avec la ghettoïsation de Gaza et la poursuite de l’occupation, une façon d’attirer l’attention du monde sur une injustice.

    Dans le cas présent, vous avez raison, mais les « défenseurs de la politique d’Israël » également. Car dans ces bateaux on trouve des sympathisants du Hamas mais aussi des gens qui n’ont absolument rien à voir avec lui. Il y a eu une époque (de courte durée, il est vrai) où Lipski et Kuron [de gauche] se sont retrouvés avec Macierewicz [extrême droite] sur un seul et même bateau, qui avait pour nom le KOR. Cela a été rendu possible par les manœuvres des communistes qui leur répugnaient à tous. Il en va sans doute de même pour les bateaux de la Flottille de la liberté. Car il suffirait (il suffirait !) qu’Israël lève son blocus de Gaza et présente une variante israélienne du plan Marshall à la place de l’oppression actuelle et de la volonté d’affamer ses habitants pour que les équipages de ces bateaux se dispersent aux quatre vents.

    Les défenseurs de la politique d’Israël, qui voient souvent de l’antisémitisme dans les critiques à son encontre, avancent l’argument que l’ONU formule de façon disproportionnée de nombreuses condamnations à l’égard d’Israël et passe sous silence les violations des droits de l’homme et les crimes commis dans d’autres pays — comme si la plus grande partie du mal dans le monde se concentrait sur ce petit lopin de terre. Peut-être y a-t-il du vrai dans le fait que, à côté des critiques justifiées d’Israël, l’antisémitisme soit présent, ce qui peut créer des confusions dans l’esprit d’un public qui n’est pas nécessairement au fait des choses : qu’est-ce qui relève de l’antisémitisme et qu’est-ce qui relève de la critique légitime, et même nécessaire, des crimes de guerre et des violations des droits de l’homme ?

    Encore une fois, vous posez, ou tout au moins vous suggérez, l’alternative « ou-ou » alors qu’il faudrait parler de « et-et ». Ceux qui ne supportent pas les juifs soutiendront avec enthousiasme toute nouvelle résolution condamnant Israël, même si la détresse des Palestiniens leur importe peu, ou même s’ils devaient faire chez eux, ou chez leurs voisins, la même chose que les Israéliens en Palestine. C’est pourquoi des gens sincèrement révoltés par la violation des normes morales par les occupants israéliens ne vont pas tarder, au cours d’un vote, à se retrouver, si vous me permettez le calque de cette image, dans un lit commun avec des partenaires qu’ils n’ont pas désirés. Mais le mérite de cette coalition non souhaitée et, à vrai dire, absurde, qui se reconstitue lors de chaque vote, en revient, dans une proportion qui n’est pas mince, aux gouvernements israéliens.

    Depuis quelques années, les défenseurs du droit des Palestiniens à un État indépendant appellent à boycotter Israël et à mettre en place des sanctions économiques, comme on l’a fait vis-à-vis de l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid. Ces appels, tout comme la critique des violations des droits de l’homme et les accusations de crimes — par exemple le rapport Goldstone sur les massacres de civils à Gaza pendant l’opération « Plomb durci » — sont accueillis par Israël et ses défenseurs comme des complots ou des campagnes savamment orchestrées. Voyez-vous une stratégie efficace pour inciter Israël à mettre un terme à l’occupation et à respecter les droits des Palestiniens ?

    Je ne suis pas convaincu par l’idée du boycott, car le boycott, comme les gaz asphyxiants, les armes bactériologiques ou la bombe atomique, est un instrument perfide : une arme de destruction massive, mais qui détruit effectivement, sans faire le tri, à l’aveuglette (sur le même principe qu’une « catastrophe naturelle », comme par exemple le grand tremblement de terre de Lisbonne de 1755, au sujet duquel Voltaire affirmait avec effroi que « l’innocent, ainsi que le coupable, subit également ce mal inévitable »). Les collateral casualties (dommages collatéraux) du boycott sont gigantesques et il est quasiment impossible de les calculer d’avance. De surcroît, avec un boycott, autant les oppresseurs peuvent trouver tel ou tel moyen d’échapper à la misère, autant ceux qui sont déjà opprimés ne peuvent s’attendre qu’à une misère encore pire.

    Est-ce que je vois une « stratégie efficace » pour mettre fin à l’occupation ? Je suis un sociologue et non pas un stratège, et encore moins un conseiller de stratèges ou de politiciens. Mais je sais que la responsabilité de la « fin de l’occupation » et du « respect des droits des Palestiniens » repose sur les épaules des Israéliens. Ce sont eux qui doivent chercher une stratégie, de manière urgente, avec ferveur, avec conviction et bonne volonté — et ne pas attendre qu’on trouve un moyen de les y obliger.

    Est-ce que le gouvernement israélien et les juifs israéliens ont des raisons de craindre l’existence d’une Palestine indépendante ?

    Bien entendu, il y a de quoi avoir des craintes, mais le problème, c’est qu’il y a quelque chose qu’il faut craindre davantage encore : est-ce une Palestine indépendante ou bien une occupation qui s’étire comme cela à l’infini et un tonneau de poudre qu’on continue à remplir alors qu’il est déjà pratiquement plein ? Comme le montre la pratique, la crainte qui découle de la seconde éventualité est bien plus grave que la première. La décision unilatérale de retirer les forces israéliennes du sud-Liban, dont l’occupation était apparemment indispensable pour la sécurité d’Israël, n’a nullement augmenté la menace venant du Hezbollah libanais — alors que l’occupation et le siège de Gaza ont donné du ressort et de l’audace au Hamas !

    J’ajouterai que, outre les craintes liées à la sécurité, il y a d’autres raisons d’avoir peur : par exemple, la destruction morale galopante de la nation israélienne. De nombreux Israéliens se consolent en se disant que leur conscience, même si elle est blessée par la « nécessité » de l’occupation, sortira de l’oppression sans la moindre égratignure dès l’instant où les Palestiniens jetteront l’éponge et abandonneront toute ambition d’indépendance. Cela fait penser à une des anecdotes de Leszek Kolakowski, pleine de charme et, comme toujours, de profondeur : sur un type qui avait laissé son visage au mont-de-piété et qui n’était pas revenu le chercher pendant si longtemps que ce gage non racheté avait été cousu et transformé en ballon, avec lequel on jouait au football dans les cours du voisinage. Sans aucun doute, les Israéliens les plus âgés se souviennent encore comment ils ont dansé de joie autrefois en écoutant à la radio le compte rendu d’une séance de l’ONU au cours de laquelle on leur accordé l’indépendance…

    Est-ce que vous aimez la conception d’un seul État pour deux nations — la juive et la palestinienne ? Est-ce un horizon de pensée réaliste pour l’avenir de ces deux nations ?
    Que j’aime ou que je n’aime pas, cela a peu d’importance. L’important est de savoir si les Israéliens mais aussi les Palestiniens éprouveront pour cette idée de la sympathie et de la conviction, et reconnaîtront que cela vaut la peine de faire des efforts pour la réaliser. Et s’ils serreront les dents, retrousseront leurs manches et se mettront au travail. Il est clair que la construction d’un État à deux nations, comme la majorité des entreprises humaines, présente à la fois des chances et des menaces, à la fois des promesses de grands bénéfices et des possibilités de problèmes. Les résultats et le bilan final ne sont pas joués d’avance, encore moins prévisibles — car malgré tout c’est l’ingéniosité et la détermination des parties qui décideront du succès de l’expérience.

    À notre époque de diasporisation intensive, le principe « un seul territoire, un seul État, une seule nation » perd beaucoup du caractère absolu qu’on lui attribuait à l’époque de la construction nationale. À long terme, un État multinational deviendra certainement une règle et non pas, comme aujourd’hui, une exception. Nous apprenons tous peu à peu à vivre pour toujours avec la diversité — et à en tirer des satisfactions. Mais cela est une autre histoire, qui est beaucoup plus vaste que le sujet de notre conversation.

    Ne voudriez-vous pas conseiller le gouvernement polonais sur la façon de voter en septembre au sujet de l’attribution à la Palestine du statut de membre de l’ONU ?

    Je ne suis pas qualifié pour donner des conseils aux gouvernements. Ces derniers raisonnent selon des catégories qui sont différentes des miennes, ils s’intéressent à d’autres problèmes que moi et ils ont été mandatés pour s’en occuper. Mais si on m’accordait le droit de vote aux Nations Unies, je voterais « pour ». Et là, sûrement, comme rarement, sans la moindre hésitation.

    Comment parler de tout cela en Pologne, où les Polonais commencent petit à petit à se rendre compte qu’ils n’ont pas seulement sauvé des juifs, mais qu’ils les ont dénoncés, assassinés, ont été complices de l’extermination, et qu’après la guerre ils ont organisé des pogroms et pillé leurs biens. Et qu’en 1968, on a expulsé des milliers de Polonais d’origine juive… ?

    C’est effectivement ainsi que les choses se sont passées et pas autrement, si on ne veut pas dénaturer les faits. De toute façon, les Polonais sont impliqués dans la question très complexe des Israéliens et des Palestiniens, qu’ils le veuillent ou non, de par leur histoire (qu’ils ne peuvent changer). La Pologne a fourni non pas des milliers mais des dizaines, voire des centaines de milliers de pionniers et de fondateurs de l’État d’Israël. Il n’est donc pas surprenant que, pour autant que je m’en souvienne, les Polonais ont vraiment été très heureux de l’issue de la guerre des Six-Jours. « Nos petits juifs polonais ont flanqué une bonne raclée à ces Arabes russes », disaient-ils en se frottant les mains.

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    Zygmunt Bauman, il avait vu la « société liquide »
    Libération | Par Robert Maggiori — 11 janvier 2017
    http://www.liberation.fr/debats/2017/01/11/zygmunt-bauman-il-avait-vu-la-societe-liquide_1540689

    Né à Poznan le 19 novembre 1925, d’une famille juive, il se réfugie en 1939, après l’invasion de la Pologne par les nazis (sa femme Janina réchappera des camps de la mort), en URSS, et, alors marxiste convaincu, combat dans une unité militaire soviétique, puis occupe la fonction de commissaire politique. Revenu à Varsovie, il y enseigne la philosophie et la sociologie.

    Société noix de coco

    En mars 1968, à la suite de la campagne antisémite lancée par le régime communiste, il est forcé de quitter son pays et émigre en Israël, puis en Angleterre, où il devient citoyen britannique. L’université de Leeds l’accueille jusqu’en 1973 et lui confie la chaire de sociologie. Ses premiers travaux, sur le socialisme britannique, la stratification sociale ou les mouvements des travailleurs, ont un succès relatif, comme ceux qu’il consacre à la Shoah, au rapport entre modernité et totalitarisme, à la mondialisation. Ce n’est qu’au moment où il fait paraître ses études sur la disparition des « structures stables » et parvient, après avoir « dialogué » avec Marx, Gramsci, Simmel, puis Manuel Castells, Anthony Giddens, Robert Castel ou Pierre Bourdieu, à forger le concept de liquidité, qu’il devient un penseur de renommée internationale.

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    Décès du sociologue et philosophe Zygmunt Bauman
    Né dans une famille juive polonaise en 1925 à Poznan, Bauman consacrait ses travaux à la modernité et aux sociétés contemporaines
    AFP 10 janvier 2017

    http://fr.timesofisrael.com/deces-du-sociologue-et-philosophe-zygmunt-bauman

    Le sociologue et philosophe polono-britannique Zygmunt Bauman, connu notamment pour le concept de « société fluide », est décédé à l’âge de 91 dans sa maison à Leeds, ont indiqué lundi soir les médias polonais.

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    Selon sa compagne Aleksandra Kania, citée par le quotidien polonais Gazeta Wyborcza, Zygmunt Bauman est mort dans sa maison à Leeds en Grande-Bretagne « entouré de sa plus proche famille ».

    Né dans une famille juive polonaise en 1925 à Poznan dans l’ouest de la Pologne, Bauman consacrait ses travaux à la modernité et aux sociétés contemporaines.

    Communiste convaincu pendant et après la Seconde guerre mondiale, il a été collaborateur dans les années 1945-1953 des services du renseignement militaire communiste. Son dossier se trouve à l’Institut de la mémoire nationale (IPN), organisme chargé de poursuivre les crimes nazis et communistes.

    En 1954, il commence a enseigner la philosophie et la sociologie à l’Université de Varsovie avant de quitter la Pologne pour Israël en 1968 en raison de la vague d’antisémitisme orchestrée par le pouvoir communiste.

    Après s’être installé en Grande-Bretagne en 1971, il enseigne jusqu’à sa retraite en 1990 à l’Université de Leeds, dont il était devenu professeur émérite.

  • Environnement : Plomb, chrome..., les dix industries les plus toxiques du monde - Monde - tdg.ch
    http://www.tdg.ch/monde/Plomb-chrome-les-dix-industries-les-plus-toxiques-du-monde/story/31275701

    Le constat de Green Cross Suisse et Pure Earth, basée à New York, est sans appel. La santé de plus de 200 millions de personnes dans le monde est impactée par les polluants toxiques présents dans l’environnement. Et près de 9 millions de personnes en meurent chaque année, soit plus que des effets du tabac (6 millions de morts par an). Même la malaria, le sida et les catastrophes climatiques réunis font moins de victimes, ont souligné les deux ONG lors de la présentation de leur rapport 2016 pointant les dix sources de polluants les plus dangereux de la planète.

    #santé #industrie #pollution #pesticides #textile #environnement

  • Scotland Yard a convoqué Livni pour des soupçons de “crimes de guerre”
    Par i24news \ Publié: 03/07/2016 - 14:31
    http://www.i24news.tv/fr/actu/israel/diplomatie-defense/118734-160703-scotland-yard-a-convoque-livni-pour-soupcons-de-crimes-de-guer

    La convocation a été annulée suite à des contacts diplomatiques entre Israël et la Grande-Bretagne

    L’ancienne ministre des Affaires étrangères et actuelle députée de l’Union sioniste Tzipi Livni a reçu jeudi une convocation de la police britannique pour être interrogée sur des soupçons de participation à des crimes de guerre pendant l’Opération Plomb Durci à Gaza en 2008.

    Livni se trouve actuellement à Londres pour assister à une conférence organisée par le journal israélien Haaretz.

    La convocation a cependant été annulée après des contacts diplomatiques entre Israël et la Grande-Bretagne, à la fin desquels Tzipi Livni a pu bénéficier d’une immunité.

    Un haut fonctionnaire à Jérusalem, qui a requis l’anonymat en raison de la sensibilité de l’affaire, a déclaré au journal Haaretz que l’ambassade d’Israël à Londres a reçu jeudi une lettre de l’unité des crimes de guerre de Scotland Yard, demandant à ce que la convocation soit remise à Livni.

    Selon le responsable, le courrier indiquait que la police britannique savait que Livni devait arriver à Londres durant le week-end, et lui a donc demandé de venir au poste de police pour être interrogée.

    Le but de l’entrevue était de discuter de la participation de Livni à des crimes de guerre et des violations de la Convention de Genève, en tant que ministre des Affaires étrangères et vice-premier ministre, et en tant que membre du cabinet diplomatique de sécurité lors de l’opération Plomb durci en 2008 à Gaza.

    Au cours des dernières années, les organisations pro-palestiniennes ont déposé une série de plaintes concernant cette opération contre de hauts responsables israéliens, notamment Livni, dont le dossier a été traité avec ténacité par les autorités britanniques.

    La lettre a été reçue par l’ambassade deux jours avant la venue de Livni à Londres, qui devait participer à une conférence organisée par Haaretz et rencontrer la communauté juive.

    Le haut fonctionnaire a précisé que la lettre soulignait le fait que la convocation devait se faire « sur une base volontaire », et qu’elle n’était effective seulement si Livni souhaitait venir.
    (...)
    Des contacts ont par la suite été établis avec le gouvernement britannique, par crainte de voir Livni arrêtée à son arrivée à Londres ou durant de son séjour.

    Il a alors été convenu avec le ministère britannique des Affaires étrangères que la visite de Livni à Londres allait obtenir le statut d’une « affectation diplomatique spéciale », qui lui accorderait automatiquement une immunité, la mettant à l’abri d’une éventuelle arrestation et de poursuites judiciaires.

    Dans le même temps, l’ambassade d’Israël en Grande-Bretagne a informé Scotland Yard que Livni ne se rendrait pas pour interrogatoire.

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    In Unprecedented Move, British Police Summoned Tzipi Livni Over Suspected Gaza War Crimes

    Livni is currently in London to attend the Haaretz Israel Conference; The summons was cancelled after diplomatic contacts between Israel and Britain.
    Barak Ravid (London) Jul 03, 2016 12:41 PM
    http://www.haaretz.com/israel-news/1.728619

    (...) Livni referred to the summons at the Haaretz conference in London on Sunday, saying that a solution needed to be found once and for all to the legal threat facing Israeli leaders who visit Britain.

    Livni said that she came to the conference to “speak about what I represent, the desire for peace,” but added that for years, every one of her visits to the U.K. has been subject to legal threat due to the arrest warrants against her in connection with Israeli military action against Hamas in Gaza.

    She added that she had decided to address the issue publicly in light of the police summons. “I’m proud of the decisions I made as a cabinet minister in the Israeli government,” Livni said.

    She slammed Hamas, stressing that it was defined as a terrorist organization in Europe. The group’s religious ideology was not directed at establishing a state, but at fighting Jews and Christians, Livni said.

    Hamas, she added, continued to attack Israel despite the fact that Israel had left the Strip and abandoned its settlements in the territory. “Just two days ago, Hamas targeted a children center in Sderot. Thank God it was closed,” she said.

    Livni said she rejects any comparison between Israeli soldiers or air force pilots, who try to avoid harming civilians, and terrorists, as well as any comparison between a Hamas arch-terrorist who gives an order and Israeli decision makers.

    “The British legal system is being abused,” she said.

    Livni said that Israel is open to visits by British ministers, and that Israel did not question their decisions in cabinet. Israel, she said, respects Britain’s fight against global terrorism and therefore expects Britain to respect Israel.

    “The fact that Israeli decision-makers and army commanders are forced to participate in a ’theater of the absurd’ when we come to London is something that is not acceptable,” she said. “It’s not a personal issue, it’s a moral issue and this is something that needs to be changed.”

  • Sadiq Khan, le maire musulman sioniste de Londres
    – Hafsa Kara-Mustapha - 6 juin 2016
    http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/sadiq-khan-le-maire-musulman-sioniste-de-londres-645679744

    (...) Alors que les organisations sionistes influentes affirment que le soutien à Israël est une question qui concerne tous les juifs, de nombreux juifs s’opposent en réalité à cette association et ne soutiennent pas un pays dont ils contestent farouchement les politiques coloniales.

    L’ambitieux Khan n’avait en fait jamais réellement courtisé le vote « juif », qui est relativement faible, mais plutôt le lobby pro-israélien, qui est intégré aux plus hauts échelons de l’appareil politique britannique. Autrement, comment une publication Facebook anodine postée tout d’abord par l’universitaire juif Norman Finkelstein a-t-elle pu quasiment entraîner l’implosion du principal parti d’opposition de la Grande-Bretagne ?

    C’est ce que d’innombrables voix juives ont dénoncé ces dernières semaines face à l’intention des médias de présenter l’ensemble des 250 000 juifs de Grande-Bretagne comme étant pro-israéliens.

    Sadiq Khan a compris de quel côté se trouvait son intérêt et a décidé de courtiser un lobby au détriment de la grande majorité de ses électeurs. Son premier engagement officiel en tant que maire de Londres s’est fait aux côtés de l’ancien visage de l’opération israélienne Plomb durci, Mark Regev, un visage auquel de nombreux survivants de l’Holocauste ou leurs descendants déplorent d’être associés.(...)

  • 20160227_100934_Les_Q_de_Plomb_ Manif_NDDL_w1024_par_ValK
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/25322260226

    Flickr

    ValK. a posté une photo :

    Grande manifestation « pour l’abandon du projet d’aéroport et pour l’avenir de la ZAD », là où les travaux ne commenceront pas, Notre-Dame-des-Landes, le 27 fevrier 2016. Infos des Q de Plomb du Liminbout : qdeplomb.noblogs.org/

  • Le pétrole a perdu un cinquième de sa valeur en deux semaines
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/le-petrole-a-perdu-un-cinquieme-de-sa-valeur-en-deux-semaines-537732.html

    La baisse de l’"or noir" continue, dans un marché plombé par une surabondance de l’offre. Lundi 21 décembre en Asie, le cours du baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en janvier cédait 20 cents, à 34,53 dollars, dans les échanges électroniques. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en février, reculait pour sa part de 33 cents, à 36,55 dollars.

    Depuis le 4 décembre, lorsque l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a refusé de limiter ses niveaux de production en dépit de l’offre excessive, les cours ont perdu près d’un cinquième de leur valeur.

    Le déséquilibre du marché a été confirmé par l’annonce de stocks de brut américains bien plus élevés que prévu alors que, d’après la société de services pétroliers Baker Hughes, il y a eu la semaine dernière 17 puits de pétrole en activité de plus aux Etats-Unis que la semaine précédente. Autre élément inquiétant pour le marché, le Congrès américain a décidé de lever l’interdiction pesant depuis 40 ans sur les exportations de pétrole américain.

    Depuis l’été 2014, le brut a reculé de plus de 60%. Au début du mois de septembre de cette année-là, il dépassait les 100 dollars le baril.

  • Villefranche-sur-Saône : le désastre sanitaire englouti, par Jean Pierre Andry
    http://www.eauxglacees.com/Villefranche-sur-Saone-le-desastre

    Depuis plus de vingt ans Jean-Pierre Andry, lanceur d’alerte émérite, a interpellé la terre entière, bousculé toutes les autorités locales et nationales, dénonçant l’inertie coupable de tous les pouvoirs face à l’empoisonnement massif par le plomb de plusieurs générations d’enfants, de femmes enceintes, de toute une population. Plomb déversé des décennies durant par des usines dont certaines continuent à polluer en toute impunité. Un véritable Tchernobyl sur Saöne. Jean-Pierre continue à interpeller les (...)

  • La guerre côté balcon _1. Le #Voyage différé
    http://www.larevuedesressources.org/la-guerre-cote-balcon-_1-le-voyage-differe,2843.html

    LA GUERRE CÔTÉ BALCON I — Le voyage différé [[Note de La RdR : Comment faire cesser la persécution permanente de la population palestinienne martyrisée ? Sinistres ritournelles... En 2014 à Gaza, dans le cadre de l’assaut Bordure protectrice, 108 enfants en âge préscolaire et 10 bébés furent assassinés parmi les autres enfants et les adultes des 2.016 Gazaouis tués, (541 étaient des enfants et 250 des femmes) — selon les chiffres de L’Humanité du 18 Août, 2014. Il convient pour mémoire d’ajouter tous (...)

    #Récits

    / #Littérature_française, Voyage, #France, #Israël, #Guerre_coloniale, Bordure Protectrice (guerre de Gaza 2014), #Gaza_ville, #Apartheid, #Sionisme, Huda Abdelrahman al-Sadi, Plomb durçi (guerre de Gaza 2009), Pilier de défense (guerre de Gaza 2012), (...)

    #Bordure_Protectrice_guerre_de_Gaza_2014_ #_Huda_Abdelrahman_al-Sadi #Plomb_durçi_guerre_de_Gaza_2009_ #Pilier_de_défense_guerre_de_Gaza_2012_ #Francophonie

  • Analyse : l’ennemi de mon ennemi est un ami... jusqu’à un certain point | i24news - Voir plus loin
    http://www.i24news.tv/fr/actu/israel/diplomatie-defense/55764-141227-analyse-l-ennemi-de-mon-ennemi-est-un-ami-jusqu-a-un-certain-po

    (...) Cependant, Oman et le Qatar ont établi des relations officielles, fussent-elles partielles, avec Israël pour trouver grâce aux yeux des Américains, à moins qu’il y eut une volonté de provoquer le courroux des Saoudiens. Jérusalem a ouvert des missions dans ces deux pays, mais la deuxième Intifada de 2000, puis l’opération Plomb durci à Gaza en 2006 ont conduit à la fermeture des deux officines.

    Toutefois, des documents récemment publiés par WikiLeaks évoquent un « dialogue secret et persistant » sur la question iranienne.

    Des sources ont par ailleurs rapporté que des entreprises israéliennes apportent une assistance aux pays du Golfe via notamment des conseils dans le domaine de la sécurité, la formation d’unités militaires locales et par la vente d’armes ainsi que de systèmes et de technologies sophistiqués.

    Des responsables des deux bords tiennent également des réunions aussi bien dans la région que dans d’autres endroits de la planète.

    Les rapports indiquent également qu’Israël a assoupli sa politique sur les exportations d’armes vers les pays du Golfe, ce qui signifierait que l’Etat hébreu les considère aujourd’hui davantage comme des partenaires potentiels que comme une possible menace.

    En outre, Israël jouit d’un certain accès aux marchés dans le Golfe, du moment que les étiquettes de ses produits ne mentionnent pas leurs origines israéliennes.

    Pour les pays du Golfe, le prix des relations ouvertes avec Israël peut être plus élevé que les bénéfices qu’ils pourraient en tirer. Ils profitent donc pour l’instant des avantages des liens secrets avec Israël, sans avoir à en payer le prix dans l’opinion publique arabe.(...)

    #Patrick_Drahi_propriétaire_i24news_Libération_Numéricable_SFR

  • « À Gaza, ne reconstruisons pas une prison » - Communiqué Médecins du Monde, Première Urgence - Aide Médicale internationale, Handicap International, le CCFD -Terre solidaire, Médecins sans frontières et le Secours Islamique

    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/171014/gaza-ne-reconstruisons-pas-une-prison

    En 2009, Médecins du monde avait contribué à la réparation de 25 des 27 centres de santé endommagés pendant l’opération Plomb Durci. 20 de ces 25 centres ont été partiellement ou totalement détruits cet été, MdM se prépare donc à les réhabiliter. Durant les 51 jours de l’opération, Médecins sans Frontières a maintenu des équipes chirurgicales dans l’hôpital d’Al Shifa, en étroite collaboration avec le Ministère de la santé. Handicap International apporte des soins à des milliers de blessés pour éviter qu’un trop grand nombre ne développe un handicap permanent. Première Urgence - Aide Médicale Internationale continue de soutenir de petits exploitants agricoles - 75% du matériel délivré entre 2012 et 2013 ayant été détruit lors des combats. Les partenaires du CCFD - Terre Solidaire vont, comme après les précédentes offensives, offrir des espaces de jeu et d’études aux enfants et adolescents toujours plus traumatisés et dont beaucoup n’ont jamais pu sortir de Gaza. 22 des 37 écoles maternelles du programme nutrition du Secours Islamique de France ont été endommagées et 2 ont été entièrement détruites, mais les difficultés d’acheminement des matériaux de reconstruction liées au blocus rendent leur réhabilitation quasiment impossible.

  • « Israël n’aurait pas commis ces crimes si le rapport Goldstone avait été suivi d’effet » (Raji Sourani)
    Interview de Pierre Puchot (blog mediapart)
    publié le lundi 29 septembre 2014.
    http://www.protection-palestine.org/spip.php?article13130

    http://www.mediapart.fr/journal/international/270914/israel-n-aurait-pas-commis-ces-crimes-si-le-rapport-goldstone-avait-ete-su

    Vous qui voyagez beaucoup, et avez reçu de nombreux prix en Europe et ailleurs dans le monde pour votre travail depuis vingt ans, comment expliquez-vous cette passivité de la communauté internationale lors de cette guerre ?

    Raji Sourani : Le constat, c’est qu’Israël bénéficie d’une immunité totale. Le tournant, c’est le rapport Goldstone. ( Le rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits sur le conflit à Gaza, dit rapport Goldstone, est un rapport rédigé à la demande du Conseil des droits de l’homme des Nations unies sur l’opération militaire israélienne Plomb durci de décembre 2008 et janvier 2009 contre la bande de Gaza et sur les tirs de roquettes et de missiles contre des localités civiles israéliennes par le Hamas et autres organisations palestiniennes. Lire ici l’un de nos articles - ndlr. ) Si Israël avait dû rendre des comptes à ce moment-là, je suis sûr qu’il n’aurait pas recommencé. C’est du fait de cette véritable immunité qu’ils se permettent toutes ces choses horribles, comme le bombardement des tours d’habitations à la fin de la guerre.

    Israël rétorque que ces habitations servaient à abriter des combattants et des armes, que le Hamas se servait des habitants comme de boucliers humains.

    Des ONG étaient présentes, 850 journalistes étaient à Gaza, personne n’a confirmé cette histoire de boucliers humains, qui est pure fiction. J’ai parcouru Gaza pendant la guerre et il n’y avait rien de tel, de même qu’il n’y avait pas de combattants dans les habitations. Ils étaient au front et sous terre, pour affronter l’armée israélienne. Pour le reste, le PCHR a condamné sans ambiguïté les actes du Hamas, comme l’exécution extrajudiciaire de dix-huit personnes soupçonnées de collaborer avec Israël, et ce, pendant la guerre. Mais cette histoire de boucliers humains, c’est un grand mensonge, qu’utilise Israël comme une excuse pour justifier ses crimes. Et quand bien même il y aurait eu des boucliers humains, Israël n’a aucune légitimité pour tuer tous ces civils.

    D’un autre côté, j’ai été très impressionné et fier de la résistance démontrée par les combattants palestiniens qui disposent, je pense, du soutien d’une large majorité des habitants de Gaza. Les combattants ont agi avec beaucoup de courage, et au moins, nous n’avons pas fait figure de « bonnes victimes » face aux forces occupantes israéliennes, qui commettaient leurs crimes au grand jour. Le résultat de cette occupation sanglante, nous l’avons vu tous les jours, en comptant les corps. Nous avons encore des corps sous les décombres, que nous n’avons pu dégager. Il y a eu des centaines de crimes de guerre durant cette offensive. Viser les civils, telle a été la politique choisie par Israël pour faire pression sur le Hamas sur le plan politique et militaire.
    « La légitimité de Mahmoud Abbas est nulle »

    Pourquoi considérez-vous que le rapport Goldstone aurait dû être un tournant ?

    Son contenu et ses conclusions ont été validés par les Nations unies au Conseil des droits de l’homme. Ce rapport était bon pour deux raisons : il présentait un calendrier précis, et les mécanismes d’implémentation. Sous six mois, Israël devait enquêter sur les individus suspectés d’avoir commis des crimes de guerre. Faute de quoi, le dossier israélien serait saisi par le Conseil de sécurité et par la Cour pénale internationale. C’était la première fois que l’on avait ainsi un véritable processus clair et transparent, qui demeure valide : ce n’est pas parce que Goldstone s’est renié qu’il en va de même pour les autres auteurs du rapport et pour les Nations unies.

    Pourtant la procédure prévue par le rapport Goldstone n’est pas allée à son terme. Comment l’expliquez-vous ?

    Encore une fois, parce qu’Israël bénéficie de l’immunité qui lui est conférée par l’Europe et les États-Unis. C’est notamment pour cela qu’Abou Mazen (Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne) n’a pas saisi la Cour pénale internationale. Or, c’est la démarche que nous devrions entreprendre. Mahmoud Abbas devrait envoyer au procureur de la Cour pénale internationale ne serait-ce qu’une page des rapports que nous lui avons transmis. Et il n’y a pas que les rapports sur les crimes commis pendant la dernière guerre, mais aussi sur la torture que les Israéliens pratiquent sur les prisonniers, sur le mur de l’apartheid en Cisjordanie, sur le siège de Gaza et ses conséquences humanitaires… En tant qu’avocats, nous avons réuni beaucoup de dossiers, et il faudrait maintenant les transmettre à la CPI.

    Pourquoi Mahmoud Abbas ne le fait-il pas selon vous ? Parce qu’il ne trouve pas la démarche justifiée ou parce qu’il subit une pression incroyable de la part de l’Europe et des États-Unis ? Bien sûr, je n’essaie pas ici de trouver une excuse à son inaction, je pense que sa légitimité est nulle. C’est un président sans mandat depuis le 29 novembre 2012.

  • #Palestine #2008 - #2009 / Gaza 22 (pendant #Plomb_durci)
    http://www.larevuedesressources.org/palestine-2008-2009-gaza-22-pendant-plomb-durci,2739.html

    Gaza 22 est chronologiquement la première des deux œuvres co-réalisées sur la Palestine occupée et sur Gaza par le vidéaste italien #Simone_Camilli, à la fois artiste et journaliste. Celle-ci est un documentaire de création qui compose des prises des deux camps en train de s’affronter et selon les divers endroits de la Palestine et de Gaza les réactions, pendant l’offensive Plomb durci, en 2008-2009, (la plus meurtrière de toutes jusqu’à #Bordure_protectrice, cette année). Simone Camilli était aussi le (...)

    Productions Vidéo & Cinéma

    / #Cinéma_documentaire, #Hommage, #Journalisme, Palestine, #Israël, #Guerre_coloniale, 2008, Bordure protectrice, Simone Camilli, #Ali_Abu_Afash, #Rahed_Taysir_al-Hom, Associated Press (AP), Dan Balilty, #Arts_visuels, 2009, #Jérusalem_Est, #East_Jabalya, Gaza (...)

    #Productions_Vidéo_&_Cinéma_ #Associated_Press_AP_ #_Dan_Balilty #Gaza_ville #Bande_de_Gaza #Apartheid #ArtLab

  • Les juifs d’Afrique du Sud, Israël et Gaza
    @AlainGresh, Les blogs du Diplo, 13 août 2014
    http://blog.mondediplo.net/2014-08-13-Les-juifs-d-Afrique-du-Sud-Israel-et-Gaza

    L’engagement de la population sud-africaine aux côtés des Palestiniens, notamment de #Gaza, n’est pas nouveau. Déjà, lors de l’opération Plomb durci de 2008-2009, il s’était exprimé avec force. A nouveau, des centaines de milliers de sud-africains ont manifesté pour Gaza cet été. Cette solidarité s’explique par différents facteurs

  • Israël a volé l’avenir de Gaza... et son espoir
    par Gideon Levy
    (Traduction : JFG-QuestionsCritiques)
    http://questionscritiques.free.fr/edito/haaretz/Gideon_Levy/Israel_a_vole_l_avenir_de_Gaza_020814.htm

    Les chiffres sont écrits à l’encre sur la paume de sa main, comme s’il était un enfant préparant une antisèche pour un examen : 1.035 morts, 6.233 blessés, à 2h, lundi matin (28 juillet). Il efface quotidiennement ces chiffres et les met à jour.

    Cette semaine, le Pr Mads Gilbert a quitté l’hôpital de Shifa, dans la Bande de Gaza, pour prendre de brèves vacances dans son pays, la Norvège, après deux semaines ininterrompues à soigner les victimes de la guerre. Son collègue et compatriote, le Pr Erik Fosse, était censé venir le remplacer à Gaza, mais Israël l’empêchait, encore en milieu de semaine, de le faire. Fosse, lui aussi, a passé la première semaine de l’Opération Bordures Protectrices à Shifa et voulait y revenir.

    Gilbert et Fosse avaient aussi travaillé à Shifa durant l’Opération Plomb Fondu, en 2008-2009, après quoi ils avaient publié leur livre déchirant, Eyes in Gaza, un best-seller international. A présent, ils soutiennent que la guerre actuelle dans la Bande de Gaza est encore plus terrible que la précédente, en ce qui concerne les dommages causés à la population civile.

    Les deux hommes ont la soixantaine. Ils étaient des admirateurs d’Israël dans leur jeunesse, mais la première guerre du Liban en 1982 - lors de laquelle ils se sont portés volontaires pour soigner les blessés palestiniens - a modifié leur point de vue et changé leur vie à jamais. « C’est à ce moment-là que j’ai vu pour la première fois la machine de guerre israélienne », se souvient Gilbert.

    Fosse dirige une organisation humanitaire qui s’appelle NORWAC (Norwegian Aid Committee), qui fournit une assistance médicale aux Palestiniens et est financée par le gouvernement norvégien. Gilbert, qui est un volontaire indépendant, et Fosse ont tous deux consacré une bonne partie de leurs vies à aider les Palestiniens, et Gaza est devenue un deuxième foyer pour eux. Lundi après-midi, nous avons rencontré Fosse, un chirurgien cardiaque, à Herzliya après son retour de vacances en Norvège, sur son chemin de retour vers Gaza. Les images décrites par ces deux hommes devraient peser lourdement sur la conscience de tout être humain.

    « Durant Plomb Fondu, je pensais que ce serait l’expérience la plus horrible de ma vie », dit Gilbert, « jusqu’à ce que j’arrive à Gaza, il y a deux semaines - qui était encore plus épouvantable. Les données révèlent qu’il y a 4,2 victimes palestiniennes par heure [.] Plus d’un quart des morts sont des enfants, plus de la moitié sont des femmes et des enfants. Les Forces de Défense Israéliennes [Tsahal] admettent que 70% sont des civils, l’ONU dit 80%, mais de ce que j’ai pu voir à Shifa, plus de 90% sont des civils. Cela signifie que nous parlons d’un massacre de la population civile.

    « Shoujaiyeh a été un véritable massacre », poursuit-il. « Durant Plomb Fondu, je n’ai pas vu cette sorte d’attaque contre des immeubles d’habitation : à l’époque, c’était plutôt les structures publiques qui étaient attaquées. La brutalité, le mal intentionnel infligé aux civils et la destruction sont plus terribles que lors de Plomb Fondu. Je ne suis pas impressionné par le fait que les gens soient prévenus 80 secondes à l’avance d’évacuer leurs habitations. C’est inhumain. Le spectacle de Shoujaiyeh est plus terrible que tout ce que nous avons vu durant Plomb Fondu.

    Regardez Shoujaiyeh - ça ressemble à Hiroshima. Jamais je ne m’habituerai au spectacle d’un enfant blessé pour lequel nous ne disposons pas de moyens adéquats pour le soigner. Nous utilisons une anesthésie locale, en raison du manque de médicaments, et nous n’en avons même pas assez pour cela ».(...)

  • Entretien de Baudouin Loos avec François Dubuisson, professeur de droit international à l’université libre de Bruxelles, paru dans Le Soir : http://www.lesoir.be/611131/article/actualite/monde/2014-07-29/gaza-cour-penale-internationale-est-competente (accès abonnés seulement).

    Gaza : « La Cour pénale internationale est compétente »

    Un entretien avec François Dubuisson de Baudouin Loos

    Pour évoquer les aspects juridiques du conflit actuel à Gaza, nous avons joint François Dubuisson, expert en droit international (ULB).

    B.L. : Le 25 juillet, le ministre palestinien de la Justice et le procureur général de Gaza ont mandaté un cabinet d’avocats français pour déposer une plainte contre Israël pour crimes de guerre devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Pensez-vous que la cour devrait se déclarer compétente ?

    F.D. : A priori oui, il y a des bases assez solides. Les Palestiniens se basent sur leur déclaration auprès de cette cour qui date de 2009, après l’opération militaire israélienne à Gaza appelée Plomb durci. Bien que non adhérents au traité qui fonde la CPI, les Palestiniens, par cette déclaration, rendaient la cour compétente. Mais le statut de la Palestine était alors encore incertain. Etait-ce un Etat ? Le procureur de l’époque avait joué la montre puis avait renvoyé la balle à l’Assemblée générale de l’ONU et à l’Assemblée des Etats parties à la CPI. Toutefois, entre-temps, non seulement la Palestine a-t-elle été acceptée au sein de l’Unesco mais aussi, en 2012, comme Etat non membre de l’ONU. Il n’y a donc aucun doute que la Palestine a la capacité d’agir devant la CPI. Celle-ci est donc potentiellement compétente dans le cas de crimes de guerre allégués comme les attaques contre les civils. La cour peut d’ailleurs très bien élargir d’éventuelles poursuites au Hamas, par exemple pour des tirs de roquettes indiscriminés contre Israël.

    B.L. : La CPI peut poursuivre des Etats comme des organisations ?

    F.D. : Ni l’un ni l’autre. Elle ne peut poursuivre que des individus. Il avait été envisagé, lors de l’élaboration des statuts de la CPI, de lui donner compétence à poursuivre des personnes morales (des organisations, ou même des Etats), mais cela n’a pas été retenu en fin de compte. Autrement dit, la CPI chercherait à établir qui s’est rendu coupable de crimes de guerre ou contre l’humanité : celui qui a concrètement « poussé sur le bouton » d’une action illicite mais elle peut aussi remonter la chaîne de commandement jusqu’au sommet.

    B.L. : Les crimes commis pendant l’offensive Plomb durci en 2008-2009 paraissent largement semblables à ce qui se passe en ce mois de juillet…

    Le parallèle avec Plomb durci semble pertinent. Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU avait, comme cette fois-ci, commandité un rapport – le fameux rapport Goldstone – qui avait incriminé Israël pour la disproportion totale entre l’avantage militaire recherché par une série d’actions militaires et les dommages collatéraux. Quand on voit ce qui s’est passé ces derniers jours dans certains quartiers de Gaza complètement rasés, la disproportion, notion juridique importante, est clairement en cause. Goldstone n’ignorait pas non plus les tirs indiscriminés du Hamas. Ce rapport n’est pas prescrit, le procureur pourrait relancer le dossier.

    B.L. : Israël se retranche derrière le fait que l’armée prévient les populations par tracts, SMS, coups de téléphone, pour qu’elles évacuent les zones qu’elle s’apprête à bombarder…

    F.D. : Le rapport Goldstone évoquait ces avertissements, estimant qu’ils pouvaient constituer un élément de précaution à retenir mais notait que, si les civils ne s’en allaient pas, ces avertissements ne constituaient pas un élément qui ôtait la responsabilité pénale à celui qui bombarde. De même, pour la question des « boucliers humains », déjà invoquée par Israël en 2008-2009 : ce phénomène n’avait pas été démontré et, de toute façon, il n’aurait pas justifié un feu vert pour tuer des civils quand bien même le Hamas aurait lui-même commis une violation du droit humanitaire en se servant de boucliers humains. Le principe de la disproportion pourrait être ici aussi plaidé.

  • Les Mystérieuses Cités de Plomb (ou quand le public se fait défenseur du droit moral sur l’oeuvre)
    http://scinfolex.wordpress.com/2013/08/31/les-mysterieuses-cites-de-plomb-quand-le-public-se-fait-defense

    Le droit moral constitue une prérogative très forte reconnue au bénéfice des auteurs, notamment dans le droit français, qui leur confère notamment la possibilité de s’opposer à des modifications portant atteinte à l’intégrité de leurs oeuvres. Les juges français sont particulièrement attentifs au respect de ce droit, conçu comme un prolongement de la personnalité de l’auteur à travers son oeuvre. Voilà pour les grands principes, mais il arrive que la réalité s’avère beaucoup plus complexe, et notamment que (...)