city:sai

  • Algues vertes. Échouages massifs, usine fermée… situation tendue en baie de Saint-Brieuc
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-brieuc-22000/algues-vertes-echouages-massifs-usine-fermee-situation-tendue-en-baie-d

    Si les marées vertes régressent sur certains sites, elles restent une réalité et un fléau pour d’autres baies en Bretagne. Exemple en baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), où les tonnes d’algues vertes récoltées sont déjà impressionnantes.

    La baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) n’avait pas besoin de ça. Mercredi, l’usine de Lantic, qui traite les algues vertes ramassées sur les plages, a fermé ses portes. En cause : un surplus de vase chargée d’hydrogène sulfurée, entraînant des odeurs pestilentielles pour les riverains et des risques pour la santé.

    Les élus des agglomérations de Saint-Brieuc et Lamballe se retrouvent du jour au lendemain sans point chute pour stocker les algues. Et doivent d’urgence trouver une solution. (...)

    #alguesvertes

  • #Binic. Des #créations_théâtrales de très haute volée au #festival_Lynceus

    La qualité exceptionnelle du festival Lynceus se confirme d’année en année. Ce collectif, ancré à Binic-Étables-sur-Mer (Côtes-d’Armor), met en scène et joue des pièces écrites spécialement pour l’occasion. Un concentré de talents.

    On s’en va au bout d’un chemin de terre, au milieu de nulle part, dans la campagne à l’arrière de Binic (Côtes-d’Armor). Il y a quelques bancs, installés pour le public. Les comédiens, eux, sont déjà en place. Autour d’une table, ils écoutent attentivement un discours, diffusé par un transistor. Ça parle d’économie, de la dette, avec des sonorités africaines.

    Le début du spectacle « Andromède » est très malin. Nous n’allons pas le raconter ici, mais la participation du public, habile et bienveillante, permet de mettre les deux pieds dans le sujet. Happer les spectateurs en leur parlant des grands mécanismes mondiaux de l’économie capitaliste, c’est possible ? Au festival Lynceus, oui !

    Un festival ancré dans son lieu, porté par un collectif bourré de talents, et qui a l’œil. Juste après le début malin et le public qui cherche lui-même des infos, une comédienne nous invite à nous déplacer de quelques mètres. Elle descend en contrebas, sur une partie de terre craquelée par la sécheresse. Nous sommes en Éthiopie, terre écrasée de soleil, nous sommes à Binic, nous sommes dans le monde entier, majesté du théâtre.

    Écrite et mise en scène par Antonin Fadinard, « Andromède » a l’ampleur d’une tragédie classique. Une tragédie de toujours et d’aujourd’hui, jouée avec puissance par Marie-Julie Chalu, Johann Cuny, Marina Mommirel, Makita Samba et Fanny Sintes.

    Un prodigieux portrait de femme

    Autre lieu, sur le port de Binic, derrière le pôle nautique. Autre grand texte. Dans « Au-delà », Catherine Benhamou traite du terrorisme, par le biais d’un couple. Lui, illettré, violent, borné, sur le point de passer à l’acte. Elle, soumise en apparence, et en réalité beaucoup plus complexe. C’est un prodigieux portrait de femme, incarné par Lena Paugam, qui brûle d’un feu intérieur et vous balance ses sourires pleins de larmes. Elle est accompagnée par David Houri. Ces deux-là, dans leur jeu tout en douceur, racontent une violence extrême. On en sort bouleversé.

    Le festival se termine ce dimanche soir, mais la pièce sera donnée à nouveau, jeudi 4 juillet, à 18 h 30, au pôle nautique de Saint-Quay-Portrieux.

    https://www.ouest-france.fr/bretagne/binic-etables-sur-mer-22680/binic-des-creations-theatrales-de-tres-haute-volee-au-festival-lynceus-
    #théâtre #Lynceus #théâtre_in_situ #Bretagne #théâtre_hors_les_murs

    J’y étais, je confirme.

  • Autour de #Montpellier, il est assez largement possible de se déplacer pour pas cher avec les bus de « Hérault Transport ». C’est un bon plan à connaître pour visiter les environs. Le ticket à l’unité est à 1€60, ou 10 euros les 10 voyages, et réductions familles nombreuses (donc en gros c’est le même tarif que les transports en commun à l’intérieur même de Montpellier, mais sur des distances autrement plus importantes).

    Par exemple, la ligne 668 (remplace la 308 l’été) va jusqu’à Saint-Guilhem-le-Désert et le Pont du diable, la ligne 606 (remplace l’été la ligne 106) va jusqu’à Aigues Mortes, Palavas-les-Flots avec la ligne 131, il y a aussi deux lignes qui vont jusqu’à Sommières…

    • Bon plan en effet. Petite précision, en fait les lignes en 6XX correspondent à la nouvelle numérotation des lignes d’Herault Transport à partir du 1er Juillet, été comme hiver. C’est vrai que c’est pas très clair sur le site Herault Transport.

  • Notre-Dame de Paris : après l’incendie, un scandale sanitaire
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040719/notre-dame-de-paris-apres-l-incendie-un-scandale-sanitaire

    Des taux de concentration au plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé ont été relevés sur les sols à l’intérieur et aux alentours de la cathédrale Notre-Dame, selon des documents confidentiels consultés par Mediapart. Ni l’agence régionale de santé ni la préfecture de police de Paris n’ont communiqué ces résultats aux riverains, minimisant les dangers encourus.

    #France #Notre-Dame_de_Paris,_plomb

    • Des taux de #plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé ont été relevés à l’intérieur et aux alentours de Notre-Dame, par plusieurs laboratoires dont celui de la préfecture de police de Paris, après l’incendie qui a ravagé la cathédrale.

      « Ce sont des taux qu’on ne voit jamais, précise Annie Thébaud-Mony, chercheuse à l’Inserm et spécialiste de la santé publique. Sur des chantiers pollués comme une usine de recyclage de batteries, par exemple, les taux sont douze fois supérieurs. Là, avec des taux 400 fois supérieurs, les conséquences pour la santé peuvent être dramatiques. Il faut absolument qu’il y ait un suivi médical, y compris pour les pompiers qui sont intervenus. Ce suivi est d’autant plus important que les effets sur la santé peuvent être différés dans le temps. »

      Les autorités concernées, le ministère de la culture, l’agence régionale de santé (ARS), la préfecture de police, passent cette pollution sous silence et, ce faisant, n’appliquent pas les mesures prévues par la loi pour protéger les salariés et les riverains.

      L’incendie de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019, qualifié de « terrible drame » par le président Emmanuel Macron, avait provoqué un immense élan de générosité, avec plus de 400 millions d’euros récoltés en quelques jours pour la reconstruction de l’édifice.

      L’Élysée désigne alors son « représentant spécial », le général Jean-Louis Georgelin, pour veiller à l’avancement des travaux. Ils iront vite, assure le président de la République, « sans jamais transiger sur la qualité des matériaux et la qualité des procédés ». En revanche, ils se font au détriment de la santé des intervenants et des populations alentour.

      En effet, avec l’incendie, près de 400 tonnes de plomb, substance classée cancérigène, mutagène et reprotoxique (CMR), contenues dans la toiture et la flèche de la cathédrale, sont parties en fumée, polluant l’édifice et ses environs. Comme le signale l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), « une exposition régulière au plomb peut entraîner des conséquences graves pour la santé ». Le saturnisme, l’intoxication au plomb par inhalation ou ingestion, peut, selon la gravité, entraîner des troubles digestifs, des lésions du système nerveux ou encore des problèmes de stérilité.

      Les autorités connaissent très bien ces risques. Mais il faudra attendre deux semaines après l’incendie, soit le 27 avril, pour que la préfecture de police de Paris et l’ARS diffusent, en toute discrétion, un communiqué invitant les riverains à nettoyer leurs locaux à l’« aide de lingettes humides » et à consulter leur médecin si nécessaire.

      À l’intérieur de la cathédrale, selon des documents datés du 3 mai que Mediapart a pu consulter, les prélèvements sont de 10 à 740 fois supérieurs aux seuils autorisés. À l’extérieur, la situation n’est guère plus brillante. Sur le parvis, les taux de concentration en plomb prélevés sur le sol sont 500 fois au-dessus du seuil réglementaire. À l’extérieur de la zone du chantier, sur certains ponts, dans des squares ou certaines rues, ces taux sont de 2 à 800 fois supérieurs au seuil.

      Selon des inspecteurs contactés par Mediapart, « ce sont des taux tout à fait exceptionnels. Généralement, sur des chantiers dits pollués, les taux peuvent être de 20 à 100 fois supérieurs au seuil. Mais rarement au-delà. Et déjà, à ce stade, des protections très strictes doivent être prises pour protéger les ouvriers. Un suivi médical peut également être exigé ».

      Le secret est bien gardé, comme le montre une réunion du 6 mai dont le contenu a été rapporté par plusieurs sources à Mediapart.

      Ce jour-là, dans les bureaux de l’agence régionale de santé, se retrouvent autour de la table des responsables du laboratoire central de la préfecture de police, de la mairie de Paris, du centre antipoison, de la caisse régionale d’assurance maladie et de la direction du travail. La question rapidement débattue est : faut-il ou pas communiquer les résultats des prélèvements ?


      Carte des pollutions au plomb autour de Notre-Dame, résultats des prélèvements du laboratoire central de la préfecture de police de Paris, 6 mai 2019.

      La préfecture fait part de son embarras, certains de ses locaux étant touchés par cette pollution au plomb. Avec des taux deux fois supérieurs au seuil de vigilance, la biberonnerie et la salle « mille-pattes » de la crèche de la préfecture doivent être fermées pour une décontamination en urgence. Ce qui sera fait dans les jours qui suivent.

      Mais dans certains appartements de fonction, les taux peuvent aussi être jusqu’à cinq fois supérieurs au seuil de vigilance. Mediapart ne sait pas si des travaux y ont été depuis lors réalisés. De nouveaux prélèvements ont été faits par la préfecture pour vérifier l’état de ses locaux après décontamination. Ils n’ont pas, à ce jour, été communiqués aux agents.

      Toujours est-il qu’afin de ne pas alarmer ses propres agents, la préfecture explique lors de la réunion qu’elle ne souhaite pas publier les résultats de ces prélèvements. Réserve partagée par l’ARS qui affirme, quant à elle, ne pas vouloir répondre aux sollicitations des associations de riverains ou de défense de l’environnement. Elles n’auront qu’à se tourner vers la commission d’accès aux documents administratifs (Cada), expliquent posément les représentants de l’ARS, qui semblent avoir oublié leur mission première, celle de prévenir les risques sanitaires.

      Selon une personne présente à cette réunion, « l’ARS joue la montre. En ne communiquant pas sur les résultats, elle oblige les associations à s’adresser à la Cada et donc à s’engager dans un long parcours. Mais une fois qu’elles auront obtenu ces prélèvements, l’ARS pourra dire que ces résultats sont anciens et qu’ils ont depuis baissé. C’est d’un cynisme à toute épreuve ».

      Conclusion de cette réunion : le 9 mai, la préfecture et l’ARS signent un communiqué très laconique, qui minimise les risques, alors même que certains prélèvements sur les sols sont de 20 à 400 fois supérieurs au seuil réglementaire sur des sites très fréquentés, comme le pont et la fontaine Saint-Michel, lieux non fermés au public, ou certains squares, temporairement interdits mais rouverts depuis.

      En taisant les dangers de la sorte, les autorités veulent éviter un effet de panique et s’épargner une polémique.

      Contactée par Mediapart, la préfecture de police déclare « que le laboratoire central a fait des prélèvements en urgence qui ont été transmis en toute transparence à l’ARS, afin qu’elle prenne les dispositions nécessaires ».

      De son côté, jointe par Mediapart, l’ARS n’a pas contesté, dans un premier temps, les propos tenus lors de la réunion du 3 mai. Elle a expliqué « ne pas percevoir le problème qu’ils soulèvent ». Mais avant la publication de cet article, l’ARS nous a rappelés et expliqué qu’en fait, elle ne souhaitait ni infirmer ni confirmer les propos tenus lors de la réunion.

      L’agence explique avoir pris les précautions d’usage et avoir fait, à la demande de particuliers, des prélèvements qui ont, à ce jour, permis de découvrir un cas de saturnisme, sans que cela ne soit alarmant, selon l’agence.

      Selon nos informations, les derniers prélèvements effectués le 13 juin sur le chantier ont cependant donné des résultats d’un même ordre de grandeur que les précédents tests.

      Mais les associations, dont celle des familles victimes de saturnisme, ignorent tout de ces résultats. Leur demande auprès de l’ARS étant restée lettre morte, elles s’apprêtent, comme l’avaient imaginé les autorités, à saisir la Cada…

      L’une des riveraines, mobilisée sur cette question, explique « avoir plusieurs fois demandé des précisions. Mais l’ARS ou la préfecture entretiennent un flou qui n’est pas rassurant pour les familles. S’il n’y a pas de danger, comme ils l’affirment, il suffit de transmettre l’ensemble des prélèvements. Or, nous les attendons encore ».

      Sur le chantier, la direction régionale des affaires culturelles (Drac), maître d’ouvrage, opte elle aussi pour la politique de l’autruche. Et surtout, ne décrète aucune mesure pérenne pour protéger les salariés.

      Les contrôles de sécurité effectués sur le chantier ont révélé que des ouvriers sur place n’avaient reçu aucune formation à cet effet. Alors qu’ils manipulent des gravats contaminés, certains agissent sans masque ni gants.

      Les constats de l’inspection du travail ne s’arrêtent pas là. À plusieurs reprises, elle a relevé le non-respect des procédures réglementaires mais aussi de graves dysfonctionnements des sas de décontamination, dispositifs indispensables pour protéger les salariés du risque d’intoxication et éviter toute propagation de poussières à l’extérieur. Certaines douches de décontamination ne fonctionnent pas. Pire : certains sas de décontamination ont été installés au milieu d’une zone contaminée.

      Au bout du compte, les salariés peuvent aller et venir dans la cathédrale sans passer par ces sas. À l’extérieur, sur le parvis pollué, où les taux de plomb peuvent être 500 fois supérieurs au seuil autorisé, certains ouvriers travaillent sans aucune protection.

      Contacté par Mediapart, Bruno Courtois, expert en prévention du risque chimique et chargé du dossier « plomb » à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), explique que « ces taux sont particulièrement élevés et s’agissant de poussières de plomb consécutives à un incendie, on peut supposer qu’il s’agit de particules très fines qui passent donc facilement dans le sang. Les mesures de prévention et de protection doivent donc être renforcées pour confiner le plomb. Les sas de décontamination permettent dans ces cas primordiaux d’éviter que les ouvriers ne rentrent chez eux avec les poussières de plomb ». Pourtant, rien de tel n’a été mis en œuvre sur le site de la cathédrale.

      Selon des sources proches du chantier, le ministère de la culture n’est pas mécontent que des ouvriers se promènent sans protection à l’extérieur de la cathédrale, n’éveillant ainsi aucune crainte parmi « les touristes ou les riverains ».

      En fait, la mairie de Paris avait proposé de décontaminer le parvis de la cathédrale – un chantier de deux semaines estimé à 450 000 euros. Pour cette phase spécifique de décontamination, les ouvriers devaient porter des scaphandres. Sous le couvert de l’anonymat, un proche du dossier confirme : « Des hommes en scaphandre sur le parvis de la cathédrale auraient effrayé les passants. L’existence d’un danger aurait été évidente. »

      Le ministère de la culture a donc préféré reprendre la main et a choisi de faire décontaminer la zone en quelques jours seulement, par des salariés peu protégés, et n’ayant pas revêtu les tenues d’usage. Cette précipitation a pour résultat que le parvis est aujourd’hui encore contaminé.

      Sourd aux différentes relances des contrôleurs, le ministère de la culture s’affranchit allègrement des règles du code du travail.

      Dès le 9 mai, l’inspection du travail a pourtant alerté la Drac, chargée des travaux sur le chantier, sur la nécessité de prévoir des mesures de protection contre les risques d’intoxication au plomb pour les salariés. Plus d’un mois plus tard, le 19 juin, le constat des ingénieurs de sécurité de la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (la Cramif), également chargée de contrôler le chantier, demeure accablant : « Les taux de concentration en plomb dans les poussières sont élevés et largement au-dessus du seuil réglementaire. Les salariés sont donc toujours exposés à des risques d’intoxication par le plomb […], les installations dédiées à la décontamination des salariés ne répondent pas aux dispositions du code du travail. »

      Le cabinet du ministre de la culture Franck Riester assure auprès de Mediapart que « des mesures ont été prises », sans pouvoir préciser lesquelles et explique qu’une réunion avec la direction du travail s’est tenue le 27 juin pour que « tout se passe au mieux ». Mais cela n’a rien arrangé. Les procédures de décontamination demeurent très en deçà des exigences réglementaires.

      Le ministère de la culture profite d’une situation qui lui est favorable. Le maître d’ouvrage relevant du droit public, l’inspection du travail ne peut ni le verbaliser ni le mettre en demeure.

      Contactées par Mediapart, ni la Cramif ni la direction de l’inspection du travail n’ont accepté de répondre à nos questions.

      La mairie de Paris affirme avoir fait une série de prélèvements dans les établissements scolaires situés dans les alentours de la cathédrale, dont les résultats, rendus publics, sont conformes aux seuils autorisés. Quant aux mesures de l’espace public, « elles relèvent de la préfecture et de l’ARS. La mairie de Paris plaide pour une transparence mais, précise-t-elle, nous ne pouvons nous substituer à l’État ».

      Les pressions exercées sur le chantier sont fortes. Comme nous l’explique l’un des intervenants, « à chaque fois que les risques d’intoxication au plomb sont abordés, on nous rappelle “l’urgence impérieuse de consolider l’édifice”. C’est comme cela qu’on écarte le danger du plomb ».

      Une des personnes chargées du suivi des prélèvements déplore que « les instances de l’État se comportent comme lors de la catastrophe de Tchernobyl en 1986. C’est aussi absurde que le nuage qui n’a pas traversé les frontières. Le plomb est resté au-dessus de la cathédrale ».

      Un salarié du ministère de la culture regrette que « toute communication sur le chantier [soit] contrôlée. On n’a pas accès à beaucoup d’information et ceux qui s’en occupent, le service des monuments historiques, sont connus pour être des taiseux contrairement aux archéologues qui se font entendre s’il y a un problème. Donc c’est la loi du silence ».

      Une « loi du silence » qui convient parfaitement au gouvernement et aux autorités sanitaires. Pourtant, les langues se délient et certaines entreprises contactées par Mediapart font part de leurs inquiétudes, ne souhaitant pas devenir des « boucs émissaires » en cas de scandale. « On tente déjà de nous faire porter la responsabilité de l’incendie. Il y a une pression énorme qui est mise sur tous les intervenants et le ministère de la culture n’assume même pas ses responsabilités en tant que maître d’ouvrage. Rien n’est fait pour préserver la sécurité et la santé des ouvriers. On nous demande de faire le travail que doit faire normalement le maître d’ouvrage », déplore l’un des chefs d’entreprise.

      Le projet de loi pour Notre-Dame de Paris, en cours d’adoption, prévoit notamment la création d’un établissement public et des dérogations aux règles d’urbanisme et de protection de l’environnement. Sur le chantier, cette perspective inquiète de nombreux intervenants selon lesquels les dangers pour la santé et l’environnement risquent de s’accroître en toute opacité.

    • Ni l’agence régionale de santé ni la préfecture de police de Paris n’ont communiqué ces résultats aux riverains, minimisant les dangers encourus.

      Et c’est pas n’importe quels riverain·es. Celleux là obtiendrons dédommagements et réparation par millions, c’est pas comme si des pauvres étaient exposé à des logements insalubres.

  • Saint-Nazaire : les lanceurs d’alerte exclus de la majorité municipale
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010719/saint-nazaire-les-lanceurs-d-alerte-exclus-de-la-majorite-municipale

    Après plusieurs semaines de conflit ouvert sur la gestion des #Violences_sexuelles_par la ville de Saint-Nazaire, le maire David Samzun a définitivement rompu avec le groupe d’élu.e.s PS, PCF et EELV s’opposant à lui. La mission envoyée par le PS est arrivée lundi dans un climat extrêmement tendu.

    #David_Samzun,_PS,_mission,_Saint-Nazaire,_violences_sexistes,_Olivier_Faure

  • Saint-Nazaire, exemple des effets de la rationalisation hospitalière
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010719/saint-nazaire-exemple-des-effets-de-la-rationalisation-hospitaliere

    À Saint-Nazaire, la cité hospitalière a été construite en partenariat public-privé. Sept ans après son inauguration, elle se révèle totalement inadaptée, sous-dimensionnée, grevée de malfaçons et de dettes. Faute de lits, les patients stagnent aux urgences. « On a l’impression que le système actuel ne peut plus soigner tout le monde et que c’est à nous de décider qui doit l’être. »

    #Santé #urgences,_Partenariat_public_privé,_politique_hospitalière,_Saint-Nazaire,_sante,_hopital,_Agnès_Buzyn,_A_la_Une

  • Troisième assemblée des assemblées : les gilets jaunes cherchent des portes de sortie
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010719/troisieme-assemblee-des-assemblees-les-gilets-jaunes-cherchent-des-portes-

    La troisième assemblée des assemblées a rassemblé 650 gilets jaunes à Montceau-les-Mines, en Bourgogne, autant qu’à Saint-Nazaire il y a deux mois. Empêtré dans ses tentatives d’appels unitaires, affaibli numériquement, le mouvement offre cependant à voir, à l’occasion de cette réunion nationale, la force de ses mobilisations locales, et son lent cheminement vers le municipalisme.

    #POLITIQUE #démocratie,_assemblée,_RIC,_gilets_jaunes,_municipalisme,_blocages,_grève,_ADP,_RIP

  • Billie Holiday, qui voyait en lui le patron du jazz, l’appelait « le proprio ». Proprio, Louis Armstrong le fut aussi au sens premier du terme d’une demeure située dans le modeste quartier de Corona, au fin fond du Queens, dénichée par sa quatrième épouse, en 1943. Façade de brique rouge, cuisine bleu Cadillac, bureau tapissé des collages qu’il aimait tant confectionner : Satchmo - retenu 300 jours par an sur les routes par ses tournées - la surnommait son « château ». Lui qui n’eut jamais d’enfant (« Nous n’en avons pas, non, mais on s’amuse beaucoup à essayer d’en faire », assénera-t-il un jour au Saint-Père lors d’une visite au Vatican) va y trouver un point d’ancrage.

    https://www.nouvelobs.com/ce-soir-a-la-tv/20190630.OBS15164/louis-armstrong-a-new-york-le-havre-de-paix-le-tour-du-proprio.html


    https://www.francemusique.fr/emissions/banzzai/banzzai-satchmo-catherine-russell-louis-armstrong-eric-le-lann-paul-la
    https://www.francemusique.fr/personne/louis-armstrong
    #Louis_Armstrong #Satchmo

  • Canicule : plusieurs malaises pendant la messe de fin d’année de l’école à Asnières - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/canicule-plusieurs-malaises-pendant-la-messe-de-fin-d-annee-de-l-ecole-a-

    Messe de fin d’année perturbée à l’école Sainte-Geneviève. La célébration se tenait à l’église Notre-Dame-du-Perpétuel Secours, non loin de l’établissement, où tous les élèves de la maternelle au CM2 étaient conviés. Mais la forte chaleur au sein de l’édifice a provoqué plusieurs malaises.

    « J’ai récupéré mon fils à la sortie de l’école vers 17 heures et il était particulièrement pâle, raconte une maman. Il m’a raconté que la sortie à la messe était du délire parce que beaucoup d’enfants ont fait des malaises. Il était très choqué par ce qu’il s’est passé », confie-t-elle.

    Selon nos informations, au moins cinq enfants, principalement des CM1 et des CM2, ont fait un malaise sérieux, nécessitant l’intervention des pompiers.
    Des parents sont allés chercher des bouteilles

    Selon un autre parent, les bouteilles d’eau n’étaient pas autorisées au sein de l’église, de peur que les élèves s’aspergent avec et ne perturbent la cérémonie. La chaleur était telle que plusieurs parents accompagnants ont finalement décidé d’eux-mêmes d’aller acheter des bouteilles d’eau et des biscuits aux élèves. Pendant ce temps, un premier enfant s’est senti mal… et les autres malaises se sont enchaînés.

    Certaines voix regrettent que, malgré la période de canicule que traverse la France, ce rendez-vous a été maintenu par l’établissement. « Personne n’a pris la mesure de la situation. La messe n’a pas été arrêtée », peste un parent d’élève, « très remonté ».

    En fin d’après-midi, la direction a communiqué en direction des parents à propos des enfants qui s’étaient sentis mal.

    « Nous les avons pris en charge immédiatement, dehors, à l’ombre des arbres (eau brumisateurs, sucre, biscuits) et avons estimé qu’il était plus raisonnable d’appeler les pompiers, énonce le message. La conclusion de l’équipe médicale est tout à fait rassurante : aucun symptôme inquiétant. Plutôt un enchaînement de réactions individuelles liées essentiellement à un émoi de groupe ».

    « Les malaises ont été provoqués par la chaleur et les nuits sans sommeil, a réagi la directrice de Sainte-Geneviève. Plusieurs élèves m’ont confié avoir eu du mal à dormir les nuits précédentes. Beaucoup d’entre eux ont eu des malaises en voyant les autres pas très en forme. »

    Ca me surprend que des enfants soient encore confiés à cette organisation criminelle de violeurs sadiques et tortionnaires sado-masochistes multirécidiviste.
    Privé les gens d’eau par ce temps c’est une tentative d’homicide volontaire.
    #catholicisme #maltraitance

  • Entre le domestique et le sauvage. N°894 - Radio Univers
    http://www.radio-univers.com/entre-le-domestique-et-le-sauvage-n894

    Comme le confirment les industriels de l’alimentation eux-mêmes à qui Dieu a accordé de gros portefeuilles. Qui se félicitent du nouveau « programme alimentation et nutrition » du gouvernement, qui vient de retoquer le lancement d’une étude sur les risques pour la santé des aliments ultra-transformés.

    Qui se félicitent aussi à n’en pas douter de l’arrivée de la FNSEA, il y a trois ans, à la tête de la région Bretagne dans le domaine agricole : accélération de la concentration porcine (Plan porcs en avril 2016 de 32 millions d’euros), accélération du nombre de méthaniseurs, poulaillers géants et stabulations libres pour bovins, bassines d’irrigations, installation de fermes usines, pesticides … Rien que ces trois années, et c’est trente ans de lutte contre les algues vertes qui ont été anéantis. Et c’est pas la faute à pas de chance ! Ainsi ce week-end, à l’unité de valorisation organique (UVO) des déchets de Launay-Lantic (22), ont été recueillies 2000 tonnes d’algues vertes échouées. 6 000 tonnes d’algues vertes pour toute l’année 2018. Et déjà 5 000 tonnes ramassées en baie de Saint-Brieuc, alors que la saison commence à peine. Une situation hors norme catastrophique et scandaleuse, nous assure-t-on. Pas si étonnant quand ce sont les chambres d’agriculture à qui, par débilité (ou faveurs répugnantes) des crétins patentés ont confié la mise en œuvre des plans algues vertes. Pendant ce temps, le double discours sur l’environnement des élus régionaux et de la FNSEA marche à bloc, et les contribuables continuent de payer le coût des dépollutions.


    #algues_vertes #agro_industrie

  • Je vais commencer à noter ces formules à la con qui pullulent sur le Web, y compris (surtout ?) sur les médias qui se prétendent sérieux. C’est-à-dire ces tournures clickbait, systématiques, et qui te prennent clairement pour un abruti (sans oublier les marronniers tellement évidents que c’est risible).

    Aujourd’hui et hier :
    Le Monde : Une canicule « d’intensité exceptionnelle » dans une grande partie de la France (et ce n’est pas fini)
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/06/25/la-canicule-s-installe-en-france-deux-jours-avant-le-pic-de-chaleur-attendu_
    (Je suis chébran « et-ce-n’est-pas-fini-entre-parenthèses »)

    Ouest France : Canicule. Non, il ne va pas faire 48°C en température ressentie (et voici pourquoi)
    https://www.ouest-france.fr/meteo/canicule/canicule-non-il-ne-va-pas-faire-48degc-en-temperature-ressentie-et-voic
    Libération : Non, une femme n’a pas été « lynchée » à Paris vendredi lors de la Fête de la musique
    https://www.liberation.fr/checknews/2019/06/25/non-une-femme-n-a-pas-ete-lynchee-a-paris-vendredi-lors-de-la-fete-de-la-
    – Non, la statue parisienne de Jeanne d’Arc n’a pas été vandalisée
    https://www.bfmtv.com/societe/non-la-statue-parisienne-de-jeanne-d-arc-n-a-pas-ete-vandalisee-1718972.html
    – Non, Michel Sardou n’a pas signé une lettre xénophobe
    https://www.liberation.fr/checknews/2019/06/24/non-michel-sardou-n-a-pas-signe-une-lettre-xenophobe_1735801
    – Non, le niveau de la mer n’augmente pas de manière « naturelle »
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/06/24/non-le-niveau-de-la-mer-n-augmente-pas-de-maniere-naturelle_5480573_4355770.
    – Non, votre smartphone ne fait pas pousser "des cornes" sur le crâne
    https://www.cnetfrance.fr/news/non-votre-smartphone-ne-fait-pas-pousser-des-cornes-sur-le-crane-39886471
    (Tournure exécrable des checkeurs-de-news : « Non, pauvre con, ce n’est pas vrai. » Et chez Ouest-France, on a en plus comme chez le Monde la mention chébran « et-ce-n’est-pas-fini-entre-parenthèses »)

    – Canicule : les fausses bonnes idées pour affronter la chaleur
    https://www.lepoint.fr/societe/canicule-les-fausses-bonnes-idees-pour-affronter-la-chaleur-25-06-2019-23207
    (Pas très loin du « Non, espèce d’abruti », on a régulièrement la variante « Les fausses bonnes idées ».)

    Le Progrès : Canicule à Lyon et dans le département : une semaine de records, les ventilateurs s’arrachent
    https://www.leprogres.fr/rhone-69/2019/06/25/canicule-a-lyon-et-dans-le-departement-une-semaine-de-records-les-ventilat
    (Marronnier : les ventilateurs quand il fait chaud.)

    Europe 1 : EXCLUSIF - Voici l’emplacement exact du mausolée de Michael Jackson
    https://www.europe1.fr/culture/exclusif-voici-lemplacement-exact-du-tombeau-de-michael-jackson-3906414
    (« Exclusif » : on s’en fout)

    Eurosport : Cette arme que les Bleues veulent rendre encore plus létale
    https://www.eurosport.fr/football/coupe-du-monde-feminine/2019/cette-arme-redoutable-que-les-bleues-veulent-rendre-encore-plus-letale_sto7343275/story.shtml
    – Meghan Markle et Harry : Cette somme folle payée par les Anglais pour leur maison
    http://www.purepeople.com/article/meghan-markle-et-harry-cette-somme-folle-payee-par-les-anglais-pour-leur-maison_a341102/1
    – Canicule : le vrai du faux sur cette vague de chaleur
    https://www.lci.fr/meteo/canicule-le-vrai-du-faux-sur-cette-vague-de-chaleur-2125103.html
    – Indre-et-Loire : à Ligueil, cette Japonaise cultive le goût des légumes de son pays
    https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/ligueil/indre-et-loire-a-ligueil-cette-japonaise-cultive-le-gout-des-le
    – Cette découverte miraculeuse relance l’espoir de sauver un trésor de Notre-Dame
    https://www.lalibre.be/actu/international/cette-decouverte-miraculeuse-relance-l-espoir-de-sauver-un-tresor-de-notre-d
    (usage du « cette »)

    Le Figaro : La SNCF annule l’amende d’un ancien curé
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/la-sncf-annule-l-amende-d-un-ancien-cure-20190625
    (le fait qu’il soit « ancien curé » n’a rigoureusement aucun rapport avec l’information)

    #titre-de-la-mort-qui-buzze

  • Affaire Legay : la gendarmerie a refusé d’obéir au commissaire de Nice

    https://www.mediapart.fr/journal/france/240619/affaire-legay-la-gendarmerie-refuse-d-obeir-au-commissaire-de-nice?onglet=

    Il s’agit d’un compte-rendu d’opérations de maintien de l’ordre transmis le 25 mars à l’ensemble de la hiérarchie et jusqu’à la Direction générale de la gendarmerie nationale, ayant pour mention : « Observations sur la mission confiée ».

    Y sont consignées des divergences sur le dispositif de manœuvre, incompatibilités qui ont conduit le capitaine de gendarmerie à ne pas engager son escadron (près de 70 hommes) dans la charge décidée par le commissaire Rabah Souchi, responsable des opérations, et dont le comportement avait déjà fait l’objet de critiques émanant de syndicats de police.

    Lorsque l’ordre est donné d’utiliser la force pour évacuer la place Garibaldi, le samedi 23 mars, les manifestants ne présentent aucun signe d’hostilité envers les forces de l’ordre et par ailleurs aucune violence ni dégradation n’est à déplorer, selon le rapport des gendarmes, qui fait état d’« une foule calme ». Compte tenu de la physionomie des lieux, de la nature et de l’attitude des manifestants, les ordres reçus sont donc jugés « disproportionnés », et il n’y a pas de « nécessité absolue d’utiliser les armes pour charger cette foule ».

    Comme nous l’a expliqué un officier de police chargé du maintien de l’ordre, face à pareille situation, une vague de refoulement suffit. À la différence d’une charge, les forces de l’ordre n’utilisent alors aucune arme. Les matraques sont rangées et les boucliers mis en position « latérale », c’est-à-dire de côté. Les casques peuvent également ne pas être portés.

    « Il s’agit d’une phase lors de laquelle le dialogue est privilégié car possible si la menace en face est faible. Le but du maintien de l’ordre en France est de ne pas être au contact physique, ce qui est, d’ailleurs, en train d’être remis en question aujourd’hui. L’usage de la force doit répondre entre autres aux principes de nécessité absolue, de proportionnalité et de gradation », précise ce même officier de police, qui a préféré garder l’anonymat.

    À Nice, le capitaine commandant l’escadron a décidé, fait particulièrement exceptionnel, de ne pas engager ses hommes dans une opération impliquant l’usage de la force.

    Contacté par Mediapart, le général de gendarmerie Bertrand Cavallier, ancien commandant du Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier, tient à préciser qu’« on est dans un cas peu fréquent qui mérite toute notre attention ».

    « Il faut toujours garder en tête que le contact avec les manifestants et le recours à la force sont l’ultime réponse. Il existe des dispositions du code pénal et du code de la sécurité intérieure qui encadrent l’usage de la force. Et si cet emploi n’est pas justifié, il est illégal », explique le général, avant de rappeler que « le libre arbitre est primordial et c’est la raison pour laquelle il existe le devoir de désobéir ».

    #maintien_de_l'ordre

    • Le début (avant le #paywall (merci @davduf !))

      La charge au cours de laquelle Geneviève Legay a été blessée était « disproportionnée ». Ce constat est celui de gendarmes dans un rapport du 25 mars qui ont refusé de participer aux opérations le 23 mars à Nice. Mediapart publie des extraits de ce document, preuve de violences policières.

      Sans doute sera-t-il compliqué pour le ministre de l’intérieur Christophe Castaner de nier l’existence de violences policières survenues le 23 mars, à Nice, et ayant grièvement blessé la militante pacifiste Geneviève Legay. Ce sont les gendarmes, ses propres hommes, qui en apportent la preuve. Dans un rapport dont Mediapart a pu prendre connaissance, leur constat est aussi évident qu’accablant : « Ordres reçus disproportionnés face à la menace (foule calme) ».

  • L’Isle de Jean-Charles vouée à disparaître en Louisiane Caroline Montpetit en Louisiane - 22 juin 2019 - Le devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/environnement/557293/l-ile-de-jean-charles-vouee-a-disparaitre-en-louisiane

    Les habitants de l’Isle de Jean-Charles, en Louisiane, sont les premiers réfugiés liés à la montée des eaux en Amérique. Visite d’une communauté en sursis et d’un pays à la merci de la mer.

    Lorsque le prêtre catholique Roch Naquin était enfant, les étendues de terre s’étendaient à des kilomètres derrière sa maison. Il allait y couper du bois avec ses frères pour faire du feu, et les aînés y cueillaient les plantes utilisées pour soigner les maladies. Autour de sa maison, des troupeaux de bétail paissaient en liberté. Le jardin et la mer fournissaient amplement de quoi manger.

    Son île, c’est l’Isle de Jean-Charles, dans la paroisse de Terrebonne, à 127 kilomètres au sud-ouest de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Une étendue de 300 mètres sur 3 kilomètres de long, reliée au continent par une route, souvent rendue impraticable par les ouragans, les inondations et les marées. L’île, telle que les habitants l’ont connue dans leur jeunesse, a disparu sous les vagues d’eau salée que le golfe du Mexique fait entrer chaque année, de plus en plus loin à l’intérieur des terres. On dit que 98 % de la surface de l’île a ainsi disparu sous les eaux du golfe depuis 60 ans. En fait, l’ensemble de la côte louisianaise cède au golfe l’équivalent d’un terrain de football chaque heure.

    Derrière la maison du père Naquin, c’est désormais de l’eau que l’on voit à perte de vue, avec, au loin, un puits de pétrole qui surgit de la ligne d’horizon.

    Son voisin, Chris Brunet, a lui aussi vu le paysage se transformer depuis son enfance. « Ma soeur, qui a 16 ans de plus que moi, allait à la pêche à pied, avec pépère pis mémère. Moi, 16 ans plus tard, j’allais au même endroit avec mon père en pirogue », raconte-t-il.

    Des causes complexes
    Les causes de cette disparition graduelle de l’île sont complexes et multiples. Mais au premier rang des accusés, on trouve l’industrie du pétrole, qui a creusé des dizaines de milliers de kilomètres de canaux pour prospecter et extraire du pétrole et du gaz naturel du golfe. Ces canaux ont peu à peu grugé la terre. On montre aussi du doigt des digues qui ont été construites au nord-est, le long du Mississippi, après les inondations dévastatrices de 1927.

    « Ça a empêché l’eau douce de circuler jusqu’à nous, raconte Chris Brunet, l’un des habitants de l’île. Autrefois, on pouvait se rendre en pirogue jusqu’à La Nouvelle-Orléans. » Les digues empêchent aussi le fleuve Mississippi de distribuer chaque année le limon et les sédiments qui régénéraient la terre de toute la région. Et puis, il y a aussi la montée des océans, annoncée par les experts en changements climatiques, qui n’annonce rien qui vaille pour les prochaines décennies. « Les scientifiques parlent des changements climatiques, des gaz à effet de serre. J’imagine que ça doit jouer », dit-il.
    L’Isle de Jean-Charles en images : https://www.ledevoir.com/societe/environnement/557312/l-isle-de-jean-charles-en-images

    Autrefois si fertile, la terre de l’île, qui permettait aux habitants d’être autosuffisants, est désormais impropre à la culture, parce que trop salée. « Je m’ennuie de jardiner », soupire Denecia Billiot, 94 ans. Installée sur la galerie de sa maison, avec sa fille Theresa qui tricote à ses côtés, Mme Billiot se souvient de l’époque où elle cultivait un grand jardin derrière sa maison, où ses sept enfants ont grandi. Dans la maison voisine, sa petite-fille, Erica, vit avec son fils de six ans, Tristan. Malgré son grand âge et les difficultés d’accès à l’île par mauvais temps, quand la marée envahit la route, Mme Billiot a choisi de rester sur l’île. Sa petite-fille Erica aussi.

    « Si l’île coule, je vais la regarder couler », lance-t-elle.

    Quatre générations habitent ainsi dans ce petit coin de pays qui les a vues naître, et qu’elles vont peut-être voir disparaître. Quatre générations d’autochtones francophones, car la majorité des habitants de l’île appartiennent à la bande biloxi-chitimacha-choctaw, qui réunit des Autochtones de différentes ethnies. « Nous nous sommes unis pour être plus forts », raconte le chef Albert Naquin.

    Partir ou rester ?
    Mais tout cela ne sera plus qu’histoire ancienne d’ici quelques décennies. À cause du golfe qui mange de plus en plus la côte, la vie des habitants de l’Isle de Jean-Charles est tellement précaire que le gouvernement de la Louisiane a proposé un plan de relocalisation de sa population. Les habitants de l’île deviennent ainsi les premiers réfugiés liés à la montée des eaux d’Amérique. En janvier dernier, l’État a acheté pour 48 millions des terres situées à l’intérieur des côtes, quelques dizaines de milles au nord de Houma, à Shriever. Des terres, longées par la route 24, près d’une usine de Chevron, et qui n’ont aucun accès à l’eau. L’État de la Louisiane a promis d’y creuser un étang où on pourrait pêcher et d’y construire des maisons modernes.

    Déjà, de nombreux habitants ont quitté l’île, épuisés de faire face, année après année, aux inondations provoquées par les ouragans. Rita Falgout, effrayée par la montée des eaux qui envahit régulièrement la route d’accès à l’île, a décidé de partir lorsque son mari est devenu malade.

    « J’avais peur de l’eau, dit-elle, et peur de ne pas pouvoir sortir de l’île en cas de besoin. »

    Il y a à peine un an, elle a accepté la proposition du gouvernement lui offrant de déménager dans un appartement de la ville de Houma. Depuis, son mari est mort dans une maison de retraite, et Rita Falgout est revenue vivre auprès des siens à Pointe-aux-Chênes, près de l’Isle de Jean-Charles. « Mon frère ne voulait pas que je reste seule », dit-elle. Maintenant, elle a l’intention de profiter de la maison que lui propose de construire l’État à Shriever.

    Un plan contesté
    Mais le plan de relocalisation proposé ne fait pas l’affaire du chef de la bande biloxi-chitimacha-choctaw, Albert Naquin, qui conseille à ses membres de ne pas accepter le « forfait ». D’abord, il souhaiterait que le plan soit un projet de réunification de la bande. Cette communauté a déjà été lourdement touchée par les politiques américaines à l’égard des Autochtones.

    De leur côté, les fonctionnaires du gouvernement de la Louisiane souhaitent que le nouveau projet soit offert à tous, quelles que soient leur appartenance ethnique ou leur origine ethnique, sans projet précis de réunification d’une bande en particulier. Selon eux, certains habitants de l’Isle de Jean-Charles ne sont pas des Biloxi-Chitamacha-Choctaw, mais plutôt des membres de la nation houma, ou encore des non-Autochtones. Or, pour le chef Naquin, « le but, c’est de réunifier la bande ». Il dit d’ailleurs travailler « sur un autre plan », qui se réaliserait sans l’intervention de l’État.

    Le chef Naquin lui-même ne vit pourtant plus sur l’île depuis longtemps, mais bien dans la communauté voisine de Pointe-aux-Chênes, protégée par une toute nouvelle digue de 12 pieds. La maison familiale, où il est né, a été rasée par l’ouragan Betsy en 1965 et le chef a décidé de déménager à Pointe-aux-Chênes après l’ouragan Carmen, en 1973. « Si j’étais resté sur l’île, je serais probablement pauvre, parce qu’il faut tout refaire tous les trois ou quatre ans », raconte-t-il, devant sa maison de briques.

    À son avis, les membres de la bande biloxi-chitimacha-choctaw, qui ont hérité de maisons de l’Isle de Jean-Charles au fil des générations, n’ont pas les moyens de payer les frais inhérents à un déménagement dans une maison du gouvernement, en plus d’entretenir leur maison sur l’île.

    Nichées à 15 pieds de hauteur
    Autrefois, la maison du père Roch Naquin était construite sur des blocs de deux pieds, parce que le lieu n’était pas sujet aux inondations. « Puis, il y a eu l’ouragan Hilda qui nous a inondés, puis l’ouragan Carmen, et quelques autres. Mais il y a eu l’ouragan One, en 1985, on a reçu beaucoup d’eau. On a monté la maison sur huit pieds. On a été saufs pour quelques ouragans. Quand l’ouragan Lily s’est abattu au début des années 1990, nous inondant de nouveau, on l’a montée à 11 pieds. L’ouragan Crystal a quand même fait quelques dégâts. Le toit a été arraché », raconte-t-il.

    Même chose pour Bertha Naquin, qui nous reçoit dans sa maison perchée sur des piliers de 15 pieds. Après avoir vécu plusieurs années à Houma, elle a décidé de se réinstaller dans son coin de pays. « Ici, je suis chez moi », dit-elle.

    Si sa maison perchée est plus protégée des inondations, cela la rend toutefois plus vulnérable aux ouragans. « C’est sûr que, s’il y a un ouragan, je ne reste pas ici », dit-elle.

    Pour s’assurer de pouvoir partir avant que la route soit inondée, il faut constamment guetter les signes avant-coureurs des désastres. « Il faut regarder les marées et, si le vent vient du sud-est, il faut s’en aller », dit-elle.

    Le père Roch Naquin estime, de son côté, que les habitants de l’île devraient accepter l’offre du gouvernement de la Louisiane et saisir l’occasion de s’en aller. « Si tu ne pars pas, que quelque chose de terrible arrive, que ta maison est détruite, il sera trop tard. Moi, je suis prêt à partir, quand les nouvelles maisons seront construites », dit-il.

    #climat #réfugiés_climatiques #environnement #changement_climatique #usa

    • Les traces d’Iberville
      L’Isle de Jean-Charles doit son nom à Jean-Charles Naquin, colon français originaire de Saint-Malo, en France. Son fils, Jean-Marie Naquin, a épousé une Autochtone choctaw, Pauline Verdin, en 1824. Renié par sa famille en raison de ce mariage interracial, Jean-Marie trouve refuge sur l’île avec son épouse et lui donne le nom de son père qui y faisait des affaires, dit-on, avec le pirate français Jean Lafitte.

      « Ils faisaient de la contrebande autour du bayou de l’île. C’était un endroit caché, où ils ne pouvaient pas être vus », raconte le chef Albert Naquin, qui est son arrière-arrière-arrière-petit-fils. La légende veut d’ailleurs que Jean Lafitte ait laissé quelques trésors dans les environs.

      Mais c’est bien avant tout cela que les Autochtones choctaw, biloxi et chitimacha de Louisiane ont commencé à adopter le français, qu’ils parlent encore aujourd’hui, comme langue d’usage.

      En 1699, l’explorateur Pierre Lemoyne d’Iberville découvre l’embouchure du Mississippi par la mer et y fait construire trois forts français. Au cours de trois voyages consécutifs, il crée dans la région des liens solides avec les autochtones, renforcés par l’envoi de missionnaires et de coureurs des bois français. Au fil des générations, le français a peu à peu supplanté les langues autochtones comme langue d’usage dans les familles, même si aujourd’hui, la plupart des habitants de l’Isle de Jean-Charles ont appris l’anglais à l’école. Chris Brunet, dont la famille vit sur l’île depuis des générations, raconte que son arrière-grand-mère parlait encore le choctaw.

  • Menacé par la spéculation immobilière, un hôpital résiste en s’ouvrant sur la vie de son quartier
    https://www.bastamag.net/Toulouse-hopital-Saint-Cyprien-quartier-libre-gentrification-immobilier-lo

    Coincé entre coupes budgétaires, gentrification et promotion immobilière, l’hôpital de La Grave, à Toulouse, fait de la résistance. Résolument ancré dans la vie du quartier populaire de Saint-Cyprien, le CHU est défendu bec et ongles par un collectif de personnels, de syndicats, d’associations et d’habitants. Ces derniers défendent « une vision sociale de l’hôpital » à rebours des politiques récentes, ainsi qu’une médecine urbaine de proximité accessible aux personnes précaires. Un centre auto-géré, qui (...)

    #Inventer

    / A la une, #Luttes_sociales, #Habitat_écologique_et_social, #Garantir_l'accès_au_logement, #Reportages, #L'âge_de_faire, #Classes_populaires, #Logement, (...)

    #Santé_

  • Vasectomie mon amie : acte 1, il n’est jamais trop tard pour bien faire | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/christian-andreo/blog/200619/vasectomie-mon-amie-acte-1-il-nest-jamais-trop-tard-pour-bien-faire

    Devant le peu de témoignages disponibles sur la vasectomie, j’ai décidé de relater mon parcours en quelques billets. Par la même occasion, si cela peut contribuer à faire sauter le pas à quelques messieurs, soulager quelques dames et éviter quelques naissances ce sera toujours ça de gagné. Voici la première étape du parcours : le rendez-vous avec le médecin traitant.

    Bon, voilà ça y est.

    C’est décidé.

    Etant donné qu’il est hors de question que je me reproduise à nouveau, je vais m’engager dans un “parcours de vasectomie”. Oui, les mots sont importants et il s’agit bel et bien d’un parcours, parce que les étapes sont multiples et le temps éventuellement long.

    Enfin, quand je dis “je vais m’engager”, il faut bien préciser que dans ma situation c’est une décision qui se prend un tout petit peu à deux, ne serait-ce qu’en raison du caractère définitif de l’opération. Parce que si dans notre couple nous n’avons absolument aucun droit sur le corps de l’autre - et nous tenons fermement à ce principe, la contraception dans un couple de longue durée est un processus qui DEVRAIT impliquer les deux parties de la façon la plus équitable possible.

    Or, bien entendu il n’en est rien. Et c’est ma compagne qui se cogne la responsabilité - et les impacts divers et variés - de la contraception depuis une vingtaine d’années. Il était donc grand temps de renverser la tendance et de choisir cette contraception à ma portée : la stérilisation par la vasectomie, la vraie, celle qui fonctionne et qui est définitive, pas comme celle de Victor Newman (les vrais savent, les autres vérifieront drapés dans leur honte).

    Après quelques errances sur les internets pour essayer de trouver un peu de témoignages et n’ayant déniché qu’un bout d’interview sur le site du Figaro - dont on ne pourra que louer les efforts d’encourager ses lecteurs à la stérilisation, décision sera prise d’écrire ces quelques billets pour donner un peu d’infos, et surtout DE-DRA-MA-TI-SER. Rappelons que la vasectomie est une intervention bénigne qui consiste à sectionner les canaux déférents, ceux qui transportent les spermatozoïdes : en clair emmurer les spermatozoïdes et les laisser se faire bouffer par les macrophages.

    Circuit court.

    Pour le reste Rocco, pas de panique, tout continue à fonctionner comme avant.

    Rendez-vous est donc pris chez mon généraliste - secteur 1 s’te plait - que j’ai la chance de pouvoir consulter assez facilement. (non, je ne donnerai pas ses coordonnées).

    Le jour J, je me réveille une bonne heure trop tôt - un peu de pression, peut-être ? Heureusement, dès le petit déjeuner mon pré-ado préféré se montre suffisamment désagréable pour me conforter dans mon choix.

    “Alors Monsieur Andreo, qu’est-ce qui vous amène ?”

    “Et bien je voudrais faire une vasectomie - enfin qu’on me fasse une vasectomie. Bref, vous avez compris.”

    Sourire, sans plus.

    Bon, j’avais répété une belle phrase d’attaque 50 fois dans ma tête mais on ne se refait pas. Là mon docteur traitant me pose quelques questions un peu obliques pour s’assurer que je me suis un peu renseigné sur la question, malgré ma calamiteuse entrée en matière. J’en viens à faire une allusion pas fine du tout à Yves Montant et mon immunité totale face au risque de pulsion de paternité tardive et l’interrogatoire s’arrête là.

    “Et vous avez déjà identifié un spécialiste pour votre opération ?”

    “Alors non, mais j’en ai identifié un auquel je ne veux surtout pas avoir recours… c’est Bernard Debré”

    Là par contre, grosse rigolade.

    “Vous m’étonnez, il est carrément flippant”

    I love my doc. Et me voilà donc avec ma lettre de recommandation, pour un urologue lambda. Il ne me restait plus qu’à prendre rendez-vous en urologie à l’Hôpital Saint Louis parce que APHP je t’aime.

    C’est là qu’intervient un conseil stratégique : APHP je t’aime mais mieux vaut passer par internet pour les prises de rendez-vous !

    Le service étant géré par un opérateur privé, je n’en parlerai pas mais si vous voulez absolument passer par le téléphone, demandez au standard "le bureau des rendez-vous".

    Rendez-vous est donc pris, je n’ai pas choisi le ou la praticienne car je voulais le premier créneau disponible.

    Et j’ai donc rendez-vous... dans un mois.

    Affaire à suivre...

    #contraception #contraception_masculine #vasectomie

  • Jean-Marie Hullot, informaticien visionnaire, technologiste exceptionnel | binaire
    http://binaire.blog.lemonde.fr/2019/06/20/jean-marie-hullot-informaticien-visionnaire-technologiste-excep

    Jean-Marie Hullot fut un très grand professionnel de l’informatique. Outre les apports scientifiques du début de sa carrière de chercheur IRIA détaillés plus loin, peu de personnes ont eu des impacts aussi forts et permanents sur l’informatique de Monsieur Tout-le-monde. On lui doit directement les interfaces et interactions graphiques et tactiles modernes, développés d’abord à L’IRIA, puis chez NeXT computers, dont la superbe machine est restée dans les mémoires et a servi en particulier à Tim Berners-Lee pour créer le World Wide Web, et enfin chez Apple à travers le Macintosh et son système MacOSX puis l’iPhone, véritables révolutions dans le domaine qui ont largement engendré le développement de l’informatique conviviale à grande échelle que nous connaissons maintenant, avec en particulier la révolution des smartphones.

    Ces interfaces particulièrement élégantes et intuitives ont marqué une nette rupture avec tout ce qui s’était fait avant, et qu’on a d’ailleurs largement oublié. Il faut bien comprendre qu’elles résultent de la conjonction d’un goût esthétique très sûr et de la création et de la maîtrise de nouvelles architectures de programmation subtiles et éminemment scientifiques, que Jean-Marie Hullot avait commencé à développer lorsqu’il était chercheur à l’IRIA. Un autre apport majeur a été celui des mécanismes de synchronisations d’appareils divers, ici Macs, iPhones et iPads, pour que les calendriers, listes de choses à faire ou autres soient automatiquement à jour dès qu’on les modifie sur un des appareils, sans besoin de la moindre transformation et quels que soient les réseaux utilisés. Cette transparence maintenant habituelle était difficile à réaliser et inconnue ailleurs. Il faut rappeler que le domaine concerné de l’IHM locale et synchronisée est profond et difficile, et les réussites de ce niveau y sont fort rares. Celle de Jean-Marie Hullot chez NeXT puis Apple, particulièrement brillante, a aussi demandé de très nombreuses interactions avec des designers et surtout directement avec Steve Jobs, dont l’exigence de qualité était légendaire.

    Mais, avant sa carrière industrielle, Jean-Marie Hullot a fait bien d’autres apports scientifiques de premier plan. Après l’École normale supérieure de Saint-Cloud, il s’est vite passionné pour la programmation, particulièrement en LISP. Cela s’est passé à l’IRCAM où se trouvait alors le seul ordinateur en France vraiment adapté à la recherche en informatique, le PDP-10 exigé par Pierre Boulez pour monter cet institut. S’y trouvaient en particulier Patrick Greussay, auteur de VLISP et fondateur de l’école française de LISP, et Jérôme Chailloux, auteur principal du système Le_Lisp qui a longtemps dominé la scène française de l’Intelligence Artificielle et auquel Hullot a beaucoup participé et apporté.

    Avec sa rencontre avec Gérard Huet, dont il suivait le cours de DEA à Orsay, il rejoint l’IRIA à Rocquencourt pour son travail doctoral. Il débuta sa recherche en réécriture de termes, problématique issue de la logique mathématique et de l’algèbre universelle, et par suite essentielle aux fondements mathématiques de l’informatique. Parti de l’algorithme de complétion décrit dans l’article séminal de Knuth et Bendix, il réalisa un système complet de complétion de théories algébriques, incluant les dernières avancées en traitement des opérateurs commutatifs et associatifs, permettant la transition avec le calcul des bases polynomiales de Gröbner. Le logiciel KB issu de son travail de thèse avait une algorithmique particulièrement soignée, permettant d’expérimenter avec des axiomatisations non triviales, comme par exemple la modélisation canonique des déplacements du robot de l’Université d’Edimbourg. La renommée de ce logiciel lui valut une invitation d’un an comme chercheur invité au Stanford Research Institute en 1980-1981. Là, en tandem avec Gérard Huet, il développa les fondements de la théorie de la réécriture algébrique, alors en balbutiement. Son article Canonical forms and unification, présenté à l’International Conference on Automated Deduction en 1980, présente un résultat fondamental sur la surréduction qui permit d’établir le théorème de complétude de la procédure de narrowing (Term Rewriting Systems, Cambridge University Press 2003, p. 297.)

    Sa thèse de Doctorat à l’Université Paris XI-Orsay Compilation de formes canoniques dans les théories équationnelles fut soutenue le 14 novembre 1980. Point d’orgue de son travail en algèbre effective, elle devint la bible des chercheurs en réécriture, désormais domaine essentiel de l’informatique fondamentale. Elle fut le premier document technique français composé avec le système de composition TeX, alors en développement par Don Knuth à Stanford, où Jean-Marie Hullot s’y était initié. Il était frappé par l’étonnante qualité graphique des documents traités par TeX, mais aussi des écrans bitmap alors développés au laboratoire PARC de Xerox.

    En 1981 il retrouve l’INRIA à Rocquencourt où démarrait le Projet National Sycomore dirigé par Jean Vuillemin, et que venait de rejoindre Jérôme Chailloux, concepteur du langage Le_Lisp. Il y découvrit le premier Macintosh, ordinateur commercial pionnier profitant des avancées de PARC (bitmap display, interface de fenêtres, ethernet) et du SRI (souris). Mais il a vite trouvé la façon dont ses interfaces étaient programmées assez infernale. Comme c’était l’époque de la naissance des langages objets, il a d’abord décidé de développer le sien au-dessus de Le_Lisp, nommé Ceyx, en privilégiant les aspects dynamiques non présents dans les autres langages de l’époque (il est ensuite passé à Objective C, langage du même type mais bien plus efficace.) Ce langage remarquable, dont l’implémentation était un bijou de simplicité et d’intelligence, a servi notamment à Gérard Berry pour écrire son premier compilateur Esterel.

    Ce travail a débouché sur la création du premier générateur d’interfaces mêlant conception graphique directe et programmation simple, SOS Interfaces. C’est en présentant ce système aux idées très originales dans un séminaire à l’université Stanford qu’il a rencontré Steve Jobs, alors chassé d’Apple, et qui a immédiatement souhaité l’embaucher pour créer sa nouvelle machine NeXT. Même si cette machine n’a pas été un succès commercial, elle reste connue comme probablement la plus élégante jamais fabriquée, et a eu le rôle de précurseur de tout ce qui s’est passé ensuite.

    Jean-Marie Hullot a ensuite pris le leadership des interfaces et interactions du nouveau Macintosh en tant que directeur technique du service des applications d’Apple. Ses créations et celles de son équipe marquent toujours l’informatique moderne. Il a ensuite quitté un moment Apple et la Californie pour s’installer à Paris. Là, Steve Jobs l’a rappelé pour régénérer l’esprit créatif d’Apple, mais il a refusé de revenir en Californie, et proposé plutôt de créer un téléphone, ou plutôt un smartphone comme on dit maintenant. Après quelques difficultés pour convaincre Steve Jobs qui n’y croyait pas trop, il a créé l’iPhone dans un laboratoire secret d’une vingtaine de personnes à Paris. La suite est connue, et assez différente de ce que disait Steve Ballmer lors de la première démonstration par Steve Jobs : « Cet objet n’a aucun avenir industriel » ! Avec plus d’un milliard d’exemplaires vendus, il s’agit probablement d’un des plus grands succès esthétiques et industriels de l’histoire.

    En outre, il mena plusieurs entreprises technologiques en France. La société RealNames qu’il a créé en 1996 avait pour objet de doter le réseau Internet alors en plein essor, mais anarchique au niveau du nommage, d’un espace de nommage standardisé. Plus tard, il chercha à créer une infrastructure ouverte pour le partage de photographies, en suivant le modèle de l’encyclopédie libre Wikipedia , et créa la société Photopedia à cet effet. Ces entreprises n’ont pas été pérennes, mais elles ont permis à de nombreux jeunes professionnels de se former aux technologies de pointe, et d’essaimer à leur tour de nouvelles entreprises technologiques.

    Mathématicien créatif, informaticien visionnaire, programmeur élégant, ingénieur rigoureux, technologiste hors-pair, esthète raffiné, Jean-Marie Hullot aura marqué son époque. Les résultats de son travail ont tout simplement changé le monde à tout jamais. La Fondation Iris, qu’il a créé avec sa compagne Françoise et dont l’objectif est de sauvegarder la fragile beauté du monde, continue de porter son message humaniste : http://fondationiris.org.

    Gérard Berry et Gérard Huet

    #Histoire_numérique #IHM #iPhone #Interface #Synchronisation

  • A Saint-Denis, le front commun des élus contre la privatisation d’ADP
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200619/saint-denis-le-front-commun-des-elus-contre-la-privatisation-d-adp

    La réunion était inédite et ils s’étonnaient eux-mêmes de se retrouver là, unis. Après avoir signé ensemble la proposition référendaire contre la privatisation d’ADP, des parlementaires de gauche et de droite ont lancé, le 19 juin, à la bourse du travail de Saint-Denis, la campagne de signatures.

    #Services_publics #Christophe_Castaner,_référendum_d’initiative_partagée,_privatisation,_conseil_constitutionnel,_ADP,_services_publics,_A_la_Une

  • La #santé_mentale des immigré.e.s se détériore après leur arrivée

    Les recherches récentes mettent en évidence le poids des inégalités sociales, de l’exil et des difficultés d’accueil sur la santé des immigré.e.s. Alors que l’Institut Convergences Migrations (ICM) présentait sa première journée scientifique « Santé et Immigration », le 12 juin, De facto s’intéresse ce mois-ci à la santé mentale des immigré.e.s. qui se détériore particulièrement après leur arrivée. Ce thème a également été l’occasion de la 2e Rencontre Presse-Recherche de l’ICM qui réunissait journalistes et chercheurs le 6 juin à la faculté Saint-Antoine (Paris).

    Dans ce numéro de De facto, Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, anthropologue et psychologue clinicienne, présente les conditions nécessaires au surgissement de la parole des exilés confrontés à des violences extrêmes. Andrea Tortelli, épidémiologiste et psychiatre, constate que la majorité des troubles psychiatriques sont liés aux conditions de vie dans le pays d’accueil. La démographe Julie Pannetier, qui a participé à l’étude Parcours sur les immigré.e.s d’Afrique subsaharienne atteints par le VIH ou l’hépatite B, montre que la maladie n’est pas la première cause d’anxiété et de dépression mais le difficile accès aux droits. La migration a également des répercussions psychologiques sur plusieurs générations, selon Maria Melchior, épidémiologiste et directrice du département HEALTH de l’ICM. Elle nous présente les premiers résultats de l’étude ELFE qui suit 18 000 mères et leurs enfants nés en France en 2011. Le thème du mois se décline aussi dans la rubrique « En Images » avec une discussion sur les Sept œuvres de miséricorde du Caravage entre Giovanni Careri, historien et théoricien de l’art, et Francesco Zucconi, spécialiste du cinéma et de la culture visuelle. Une sélection d’articles sur la santé des immigré.e.s est également proposée dans la revue de presse mensuelle.

    http://icmigrations.fr/defacto-008
    #santé #migrations #asile #réfugiés #France #violence #conditions_de_vie #accueil #troubles_psychiatriques

    • Centre Primo Levi : La souffrance psychique des exilés, une urgence de santé publique

      Le Centre Primo Levi et Médecins du Monde, tous deux engagés dans l’accueil et le soin des personnes exilées, signe ce rapport d’une trentaine de pages (https://www.primolevi.org/wp-content/themes/primo-levi/La%20souffrance%20psychique%20des%20exil%C3%A9s_Rapport%20pages.pdf), accompagné de recommandations « afin que soit enfin élaborée, au niveau national, une réponse adaptée à l’enjeu majeur que représente la santé mentale de ces personnes ». « La santé mentale est un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté », rappelle l’Organisation Mondiale de la Santé, citée en préambule de ce rapport publié en 2018.

      Une pétition adressée à la Ministre de la Santé Agnès Buzyn a été publiée dans Le Monde le 13 mars 2019 à l’initiative de la psychiatre Sarah Iribarnegaray et de Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, professeur d’anthropologie et psychologue clinicienne. Intitulée « Les troubles psychiques des migrants niés par nos institutions publiques », elle est signée à ce jour par 2500 personnes ,dont trois-quarts de soignants, psychiatres et psychologues, sur le site du Centre Primo Levi.

      http://icmigrations.fr/2019/06/13/defacto-8-006
      #rapport

    • –-> la #pétition suite au rapport :

      Reconnaître le trauma psychique des réfugiés

      La violence des lois de l’asile dans les pays européens et leur impact désastreux sur la santé et la précarité des migrants ont été maintes fois dénoncés. En revanche, on connaît moins les limites de la situation en France où l’Etat de droit se retrouve le premier compromis par des mesures qui sont autant d’entorses au respect de la personne, et dont les effets pervers viennent anéantir toute politique d’accueil cohérente. Dans le domaine de la santé, les contradictions sont multiples et elles nuisent à tous les acteurs : mise en danger des exilés, inefficacité de l’action étatique, mépris des associations et malaise durable d’une partie des soignants confrontés à ces difficultés.
      Les contradictions se cristallisent particulièrement autour de la question du trauma psychique.
      Les demandeurs d’asile qui ont vécu dans leurs pays d’origine des menaces, incarcérations, viols ou tortures souffrent fréquemment d’état de stress post-traumatique compliqué d’épisodes dépressifs sévères. Ces maux font également écho à la violence du périple jusqu’à l’arrivée en Europe, lors par exemple du passage par la Lybie ou de la traversée de la Méditerranée. Ces individus aux capacités cognitives et mémorielles perturbées ne parviennent pas à effacer la violence des images qui occupent leur esprit, n’arrivent plus à dormir, sont rivés à une angoisse envahissante, sont anxieux pour leurs proches restés au pays.
      Pour eux qui sont en grande détresse psychique, la procédure d’asile a des conséquences terribles. En effet, les patients souffrant de tels troubles, qui précisément devraient attester des violences subies et faire pencher le juge du côté de la protection française, ne peuvent parler avec « cohérence » et « spontanéité » des horreurs vécues, comme le souhaiterait une procédure tout entière fondée sur le récit. Un patient ayant subi un traumatisme grave peut se présenter perplexe ou détaché, son discours parfois peu cohérent, voire contradictoire, sa mémoire troublée rendant les éléments biographiques (parcours de vie et de migration, évènements traumatiques) difficiles voire impossibles à verbaliser, du fait même de ses troubles et de leur gravité. La situation est paradoxale : les patients les plus gravement blessés par les expériences d’horreur qu’ils ont traversées sont ceux qui sont le plus souvent considérés comme menteurs et qui sont rejetés. Ces troubles post-traumatiques sont du reste invisibles et variables dans leur présentation selon les individus, donc faciles à ignorer ou à mettre en doute. La suspicion généralisée qui entoure l’exilé achève de mépriser un peu plus ses difficultés.

      Titres de séjour pour les étrangers malades : le déni du trauma psychique

      Parmi les récentes mesures de la loi asile et immigration du 10 septembre 2018, l’une limite considérablement la prise en charge pour soins des demandeurs d’asile. La loi sur le droit des étrangers de mars 2016 avait transféré l’évaluation médicale des étrangers malades des médecins des Agences régionales de santé (ARS) dépendant du Ministère de la Santé aux médecins de l’Office Français de l’Immigration et Intégration (OFII), autrement dit au Ministère de l’intérieur. La dernière loi exige d’une part que le demandeur d’asile fasse conjointement la demande d’asile pour raisons politiques et la demande de séjour pour soins d’une part, elle empêche d’autre part les déboutés faisant l’objet d’une mesure d’éloignement de solliciter un tel titre d’autre part. Or il est avéré que la plupart des exilés ne peuvent préciser leurs maladies et troubles qu’après recours à une prise en charge qui évalue leur état de santé, donc une fois leur accès aux soins effectif, cela bien après le dépôt de la demande d’asile. Cet accès est très complexe en raison des difficultés d’information, de compréhension et du manque de traduction (absence d’interprète).
      Ainsi, l’octroi d’un titre de séjour pour soins a baissé de 39% en 2017. Le taux d’avis défavorables (47%) est en augmentation par rapport aux années précédentes.
      Plus précisément, comme en témoigne le rapport de l’OFII au Parlement sur la procédure d’admission au séjour pour soins de 2017, le rejet des demandes est inversement proportionnel au classement de la pathologie invoquée. Les troubles de la santé mentale et du comportement, qui constituent le premier motif des demandes, avec plus d’un cinquième de celles-ci, sont aussi celui ceux qui font l’objet du refus le plus massif, avec plus de 75% de taux de rejet. Les maladies organiques, par exemple les maladies du sang, sont acceptées à plus de 85%, les maladies infectieuses et parasitaires à 76%, etc. L’OFII semble se féliciter de ces taux, garantissant ainsi « la lutte contre les fraudes », même si celles-ci ne représentent pourtant que des pourcentages dérisoires des demandes lorsqu’elles sont « avérées ». Pourquoi tant de suspicion à l’égard des pathologies mentales et plus précisément des états de stress post-traumatiques ? Pourquoi un tel déni de la souffrance psychique ?
      Contrairement à beaucoup de maladies non psychiatriques, les troubles mentaux ne sont souvent pas objectivables ni quantifiables par des examens paracliniques ; seule l’analyse du tableau clinique permet de poser le diagnostic.
      L’OFII dans son rapport n’hésite pas à avancer que le « problème de la réalité de l’affection se pose », s’étonnant des similitudes dans les récits des demandeurs ou mettant en doute l’efficacité de certaines prises en charge proposées.
      On aurait pu penser que, face aux certificats de suivi et ordonnances des psychiatres et psychologues inclus dans les dossiers, les médecins de l’OFII reconnaissent cette pathologie. Ce n’est pas le cas, et la mise en doute systématique de celle-ci a des conséquences graves. Au niveau professionnel, elle met directement en cause la bonne foi et l’expertise des soignants qui suivent les demandeurs d’asile pour des prises en charge complexes.
      Si une catégorie de maladie, en l’occurrence les maladies mentales, est quasi systématiquement refusée par les collègues de l’OFII, la décision médicale ne perd-elle pas de sa valeur au profit d’un biais politique ? Est-il question de protection et de prise en charge médicale de ces individus ou de faire des titres de séjour pour soins un instrument de gestion des flux migratoires ?
      Selon la nouvelle procédure, un dossier est examiné successivement par quatre médecins de l’OFII, un médecin rapporteur puis par trois médecins composant un collège. Les délais de traitement des demandes sont longs -plusieurs mois- et laissent l’individu victime de traumatisme psychique dans un temps suspendu, celui de l’attente et du doute. Du reste, les « collèges » médicaux de l’OFII qui examinent les demandes de titre sont-ils composés de manière systématique d’au moins un psychiatre, lui-même formé à la clinique du psycho-traumatisme ? Car il n’est pas rare que dans une journée, le même médecin évalue un patient diabétique et un patient souffrant d’un état de stress post-traumatique. Pourtant la pathologie n’a rien à voir et la rencontre avec le patient est bien différente. De plus, au vu du nombre de patients à évaluer, le temps imparti lors de la consultation médicale est souvent minimaliste et peut se faire sans la présence systématique d’un interprète pour des patients non francophones.
      D’autant que, puisqu’il s’agit de protéger des personnes qui n’ont pas accès à ces soins au pays, on peut sans risque formuler que la prise en charge médicale des psycho-traumas et dépressions n’existe pas dans les pays dont sont issues ces personnes : renvoyer un ressortissant de Kinshasa ou de Kaboul en lui conseillant de se faire soigner sur place relève au mieux de l’ignorance, au pire du cynisme. Rappelons la stigmatisation des malades souffrant de troubles mentaux, la pénurie aiguë de personnels qualifiés et de structures sanitaires adaptées, la difficulté d’accès aux soins, les coûts élevés et le manque de médicaments dans les pays dont viennent nos patients. Pour mémoire, un rapport d’une ONG suisse datant de 2013 faisait état d’un seul établissement public psychiatrique à Kinshasa (50 lits) pour toute la République Démocratique du Congo.
      L’un des critères majeurs d’appréciation des dossiers par les médecins de l’OFII est celui des « conséquences d’une exceptionnelle gravité en l’absence de soins pour les demandeurs ». Il semble que l’acception de la notion « des conséquences d’une exceptionnelle gravité » fasse l’objet d’une appréciation variable selon les médecins et que le caractère « tangible » des pathologies organiques soit plus convaincant pour certains. Concernant cette dite gravité, faut-il systématiquement mettre en avant l’éventualité d’un risque suicidaire pour attester de la gravité de la souffrance psychique ?
      Enfin, suspecter la fraude a ses limites déontologiques : vraiment les psychiatres et psychologues soigneraient-ils des milliers de personnes qui feindraient cauchemars, reviviscences et dissociations, juste pour un certificat ? L’insinuation est grave.
      Cela a surtout des conséquences lourdes pour des exilés déboutés du droit d’asile, sans papiers, et qui ont besoin d’être soignés. Présents sur le territoire français, ils n’en partiront pas. Ils sont alors confinés dans l’illégitimité, sans parvenir psychiquement à se saisir des possibilités d’insertion occasionnelles, car rivés à leur angoisse psychique. C’est une condamnation à l’errance et en contradiction brutale avec la politique d’intégration de la France, pays de l’excellence médicale et au principe d’accès universel aux soins.

      Sarah Iribarnegaray, psychiatre
      Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, Professeur d’anthropologie, psychologue clinicienne

      Dr. Philippe de Botton, Président de Médecins du Monde

      Claire Mestre, Psychiatre, anthropologue, CHU Bordeaux
      Salim Mehallel, psychiatre
      Pauline Lefebvre, pédopsychiatre
      Raphaël Allali, psychiatre
      Héloïse Marichez, psychologue clinicienne
      Carla de Stefano, psychologue clinicienne et psychothérapeute
      Tahar Abbal, psychologue
      Nathalie Lambert, psychiatre
      Mathilde Laroche-Joubert, psychologue clinicienne
      Raphaël Delage, psychiatre
      Nina Franzoni, interne en psychiatrie et doctorante en philosophie
      Raphaël Jeannin, psychiatre
      Evelyne Vaysse, Psychiatre, PASS hôpital Saint Louis, Paris
      Laëtitia Bouche-Florin, psychologue clinicienne
      Judith Bessis, psychiatre
      Anaelle Klein, psychiatre
      Marie Audier-Bourgain, psychiatre
      Dalila Rezzoug, psychiatre
      Celina Heleno, psychologue en formation
      Alessandra Mapelli psychologue clinicienne
      Olivier Taïeb, psychiatre
      Julia Dussaux, psychiatre
      Francis Remark, Médecin psychiatre, Périgueux
      Mathilde Zerr, psychiatre
      Mariam Adamjy, psychiatre
      Aymeric Reyre, psychiatre
      Elise Pestre, psychanalyste, psychologue et Maître de conférences à Paris Diderot
      Nicolas Velut, psychiatre, Unité de la Souffrance Psycho-Sociale, CHU Toulouse
      François Roussel, psychiatre
      Leïla Férault, psychologue en formation
      Jean-Pierre Geeraert, médecin généraliste

      https://www.change.org/p/madame-agn%C3%A8s-buzyn-ministre-des-solidarit%C3%A9s-et-de-la-sant%C3%A9-re

  • Ça craque aux urgences
    https://souriez.info/Ca-craque-aux-urgences

    Émission du 14 juin 2019 // Un mouvement de grève complètement inédit perdure depuis maintenant trois mois dans les services d’urgences hospitalières. #Les_Amis_d'Orwell reçoivent pour en parler quatre membres du collectif Inter-Urgences, deux aides soignantes de Saint-Antoine et deux infirmier-ère-s de Lariboisière, les deux établissements parisiens (AP-HP) qui ont été les premiers à se mobiliser. Le 14 juin, près de 110 services étaient en grève, sur un total d’environ 640 (dont 524 publics), alors (...)

    Les Amis d’Orwell

    http://lambda.toile-libre.org/orwell/Orwell-2019-06-16-urgences.mp3
    https://www.facebook.com/InterUrg
    https://twitter.com/interurg
    https://www.youtube.com/watch?v=eFRKzttVLWg


    https://www.youtube.com/watch?v=b4kU-oI3tfI

  • Violences sexuelles : à Saint-Nazaire, la mairie appelle à la « discrétion »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/190619/violences-sexuelles-saint-nazaire-la-mairie-appelle-la-discretion

    La majorité municipale se déchire toujours sur l’attitude à tenir face à des accusations de #Violences_sexuelles_en son sein. Le maire et son entourage dénoncent une instrumentalisation politique et une médiatisation à outrance. Ils rappellent les employés municipaux à leur obligation de réserve.

    #violences_sexuelles,_Saint-Nazaire,_sexisme,_violences_sexistes

  • Morbihan. Les Gilets jaunes bretons en assemblée générale à Silfiac
    https://www.ouest-france.fr/bretagne/pontivy-56300/morbihan-les-gilets-jaunes-bretons-en-assemblee-generale-silfiac-640191


    Mathieu, Myriam, Sébastien et Gurvan participaient à l’assemblée générale des Gilets Jaunes à Silfiac, dimanche 15 juin.
    OUEST-FRANCE

    Une soixantaine de Gilets jaunes se sont réunis, dimanche 16 juin, dans la salle polyvalente de Silfiac pour une assemblée générale. 17 groupes de Gilets jaunes bretons rassemblés pour structurer le mouvement et réfléchir aux actions à venir.

    Dimanche 16 juin, près de soixante Gilets jaunes bretons se sont réunis à Silfiac. Des militants de Saint-Nazaire, Vannes, Brest, ou encore de Lorient, se sont réunis pour leur deuxième assemblée générale.
    Une réunion pour « se structurer et aller de l’avant » décrit Sébastien, Gilets jaunes des Côtes-d’Armor. Au programme du jour : la mise en place des actions à venir et un travail de réflexion sur le RIC, référendum d’initiative citoyenne, revendication principale du mouvement.

  • Les oubliés d’#Indochine du Camp de #Saint-Livrade.

    Cinquante ans après la chute de Dien Bien Phu, des Français rapatriés d’Indochine vivent toujours dans des baraquements.

    Une route défoncée. Des dizaines de #baraquements délabrés, alignés les uns à côtés des autres, marqués d’une lettre ou d’un numéro, et surmontés d’un toit de tôle. A quelques kilomètres du coeur de Sainte-Livrade, un village d’un peu plus de 6.000 âmes, posé sur les berges du Lot, une simple pancarte indique l’entrée du « #Centre_d'accueil_des_Français_d'Indochine », le #CAFI.

    C’est là, dans cet ancien camp militaire, que sont arrivés en avril 1956, 1.160 réfugiés, dont 740 enfants, rapatriés d’Indochine. Après les accords de Genève de 1954 et le retrait de la France du Sud-Vietnam, l’Etat français a pris en charge ces #couples_mixtes ou ces #veuves de Français (soldats ou fonctionnaires), qui fuyaient la guerre et le communisme. L’Etat les a hébergés « provisoirement » -selon les mots employés en 1956 par les autorités - dans ce #camp_de_transit. Puis les a oubliés. Cela fait cinquante ans qu’ils attendent, cinquante ans qu’ils vivent là.

    « Nous sommes restés toutes ces années sans comprendre, sans rien dire », dit Jacqueline Le Crenn. Agée de 91 ans, cette vieille femme eurasienne vit dans le même baraquement depuis qu’elle a quitté le Tonkin de son enfance, il y a près d’un demi-siècle. Son appartement comprend une entrée-cuisine, une chambre-salon, et une pièce transformée en pagode, où elle voue son culte au Boudha. « Je me suis habituée au camp et à cette vie, poursuit-elle. Je veux mourir ici. »

    Jacqueline fait partie des 48 « ayants-droits » encore en vie, sur les quelque 200 personnes hébérgés au CAFI. La plupart des enfants de rapatriés ont quitté le camp. Mais les plus fragiles sont restés : les veuves, qui n’ont jamais eu les moyens de s’installer ailleurs ; les enfants qui n’ont pas trouvé de travail ; les malades et les handicapés.

    "La guerre est venue et nous avons tout perdu"

    Selon l’association « Mémoire d’Indochine », une quinzaine de personnes handicapées vivent au CAFI, dans des conditions très précaires. Des silhouettes mal assurées hantent en effet le centre des rapatriés. Comme cet homme au teint sombre et aux yeux bridés, claudiquant le long des barraquements. Ou ce quadragénaire aux cheveux longs, qui erre dans le camp en parlant tout seul. « Certains enfants du centre ont fait des crises d’adolescence difficiles, explique le président de Mémoire d’Indochine, Georges Moll. Ils ont été conduits à l’hôpital psychiatrique, et en sont ressortis dans un état catastrophique. »

    Jacqueline Le Crenn vit seule depuis le départ de ses six enfants. La mère de cette femme au physique sec était Vietnamienne et son père, mort à la guerre de 1914-18, Français. « Nous sommes pupilles de la nation », dit fièrement Jacqueline. La vieille femme voûtée, assise à côté d’un poêle à gaz, raconte sa vie d’avant, la « vie heureuse ». La construction d’une maison au Tonkin, où son mari et elle avaient projeté de s’installer, l’achat de rizières pour leurs vieux jours. « Et puis la guerre est venue et nous avons tout perdu. »

    Après la chute de Dien Bien Phu, en 1954, la famille Le Crenn, comme la plupart des rapatriés d’Indochine, ont dû quitter le nord pour le sud du Vietnam. Ils ont ensuite attendu à Saigon, dans des camps, avant de prendre le bateau pour Marseille et d’être hébergés dans plusieurs centres de transit en France. Sainte-Livrade est l’un des deux seuls camps qui subsistent aujourd’hui, avec celui de Noyant, dans l’Allier. « C’était un déchirement, raconte encore Jacqueline. La traversée a duré un mois. Je me disais que ce n’était plus la vie. Les autres étaient sur le pont. Moi j’étais au fond du bateau et je pleurais. »

    En arrivant au camp de Sainte-Livrade, alors entouré de barbelés, le fils de Jacqueline a demandé : « Maman, c’est ici la France ? » « Le plus dur, c’était le froid, précise Jacqueline. Ensuite, il a fallu tenir, tout reconstruire, trouver de quoi vivre. » Beaucoup de rapatriés ont été embauchés dans les usines d’agro-alimentaire de la région. Ou travaillaient dans les champs de haricots.

    Claudine Cazes, 11ème de 16 enfants - et première à être née dans le CAFI, en 1957 -, se souvient des heures d’« équeutage ». « Des sacs de haricots arrivaient au camp le matin et devaient être prêts pour le soir, raconte cette aide-soignante de 47 ans, qui a quitté le camp en 1977. Tout le monde s’y mettait. » Sa mère, Vuong, âgée de 81 ans, vit toujours au CAFI. Son père, Paul, est mort l’année dernière. Français d’origine franco-chinoise, il avait fait de prestigieuses études en Indochine, et travaillait dans les forces de sécurité. Mais en arrivant en métropole, Paul Cazes n’a pas pu intégrer la police française, et a dû travailler à l’usine.

    "L’Etat français sait ce qu’il nous doit. Moi, jamais je ne lui réclamerait rien"

    Logé dans un autre barraquement du camp, Emile Lejeune, 84 ans, dit ne pas avoir de « nostalgie ». Pour sa mère et lui, le rapatriement de 1956 fut un soulagement. Militaire du corps expéditionnaire français en extrême orient (CEFEO), ce fils d’un magistrat français et d’une princesse vietnmienne a été fait prisonnier par le Vietminh en 1946, et est resté sept ans en captivité. « Là-bas, la vie et la mort étaient sur le même plan, témoigne Emile. Beaucoup de mes camarades sont morts de dysenterie, du palu, ou de malnutrition. Le pire, c’était le lavage de cerveau. On nous affaiblissait pour nous inculquer le communisme. » Sur près de 40.000 prisonniers du CEFEO, moins de 10.000 ont survécu aux camps du Vietminh.

    Chez Emile, une photo de jonque, voguant dans la baie d’Halong, des statues de Boudha, et plusieurs couvre-chefs : le traditionnel chapeau conique des vietnamiens, un chapeau colonial usé et un képi de soldat français. Son vieux képi entre les mains, le vieil homme aux yeux bridés dit qu’il n’a « pas de haine en lui ». « Mais je suis attristé, ajoute-t-il. Parce que la France en laquelle nous croyions ne nous a pas accueillis. Nous n’avons jamais été considérés comme des Français, mais comme des étrangers. Parqués, surveillés, puis abandonnés. » Emile, lui, demande juste « un peu de reconnaissance ». Au nom de « ces dames du CAFI, trop humbles pour réclamer ». Au nom de ces « épouses ou mamans de combattants, pour certains morts au champ d’honneur, morts pour la France. »

    D’abord rattachés au ministère des affaires étrangères, les rapatriés du CAFI ont ensuite été administrés par huit ministères successifs. Les directeurs du camp étaient des anciens administrateurs des colonies. « Ils reproduisaient avec nous leurs mauvaises habitudes de là-bas, se souvient Jacqueline Le Crenn. Ils nous traitaient comme des moins que rien. Nous devions respecter un couvre-feu et l’électricité était rationnée. »

    Au début des années 1980, la commune de Sainte-Livrade a racheté les sept hectares de terrain à l’Etat pour 300.000 francs, avec le projet de réhabiliter le centre. Mais ces bâtiments, contruits avant-guerre pour abriter provisoirement des militaires, n’ont jamais été rénovés. Longtemps, il n’y a eu ni eau chaude, ni salle d’eau, et des WC communs. « Pas d’isolation, pas d’étanchéité, sans parler des problèmes d’amiante, et des réseaux d’électricité hors normes », énumère la première adjointe au maire, Marthe Geoffroy.

    En 1999, la municipalité, aidée de l’Etat, a engagé un programme de réhabilitation d’urgence pour les logements ne bénéficiant pas du confort sanitaire minimal. Des travaux à « but humanitaire » dans l’attente d’une solution pour l’ensemble du CAFI. Mais depuis, rien. Le maire (UMP), Gérard Zuttion, se dit bien « un peu choqué » par cette « sorte d’abandon ». Mais il dit aussi que la commune n’a pas les moyens « d’assumer seule les déficiences de l’Etat vis-à-vis de cette population ». Le maire évoque des « projets de réhabilitation sérieux pour les prochains mois ». Puis il se ravise, parle plutôt « d’années ». « A cause de la lenteur de l’administration... »

    « C’est trop tard, tranche Claudine. Tout ce que nous voulons, au nom de nos parents, c’est la reconnaissance. » Sa mère, Vuong, écoute sa fille sans rien dire, s’affaire dans la cuisine puis s’assoit dans un grand fauteuil d’osier. Au crépuscule de sa vie, cette femme jadis ravissante, des cheveux blancs tirés dans un chignon impeccable, n’attend plus rien. Tous les matins, elle apporte une tasse de café sur l’autel où repose une photo de son mari, disparu l’année dernière. Elle dépose d’autres offrandes et brûle un bâton d’encens. Avant de mourir, l’homme de sa vie répétait à ses seize enfants : « Ma seule richesse, c’est vous. L’Etat français sait ce qu’il nous doit. Moi, jamais je ne lui réclamerait rien. Nous vivons dans le camp des oubliés. »

    http://www.rapatries-vietnam.org/oublies-indochine.php

    #camps #France #histoire #rapatriés

    Galerie photo :
    http://www.rapatries-vietnam.org/photos/cafi1/galerie-cafi.htm

    • La mémoire d’Indochine en pointillés dans le village de Sainte-Livrade

      Un fruit du dragon, un bananier, l’autel des ancêtres. Dans le sud-ouest de la France, un air d’Indochine plane sur la localité de Sainte-Livrade, 60 ans après l’arrivée de 1.160 rapatriés dont les descendants tentent de sauver la mémoire.

      C’était dans ce camp de l’armée française, comptant à l’époque 26 baraquements, un peu en dehors du village agricole de quelque 3.500 habitants, que ces « rapatriés d’Indochine », dont quelque 740 enfants, se sont installés en avril 1956, deux ans après les Accords de Genève marquant la fin de la Guerre d’Indochine, le départ des troupes françaises et l’indépendance du Vietnam et du Laos.

      Ils étaient Français, issus de couples mixtes pour certains. Il y avait aussi des veuves, et, disent certains avec une certaine pudeur, des « secondes familles » indochinoises de soldats français.

      Et alors que la France commémore la chute il y a 60 ans de Dien Bien Phu, le 7 mai 1954, il reste encore à Sainte-Livrade, à l’est de Bordeaux, une centaine de ces rapatriés et leurs enfants, dont une poignée vit encore dans les baraquements d’origine, à côté de maisons murées en passe d’être rasées.

      Il y a par exemple dans le « D1 » Mme Thi Lua Fanton d’Andon, qui explique fièrement qu’elle a eu 12 enfants, dont cinq nés en Indochine, d’où elle est arrivée à l’âge de 27 ans avec son mari, un militaire français.

      Tous ont vécu dans ce logement-bâtisse d’environ 60 m2, divisé en trois pièces : un salon-cuisine et deux chambres. « Elle préfère rester là, on lui offrirait un château qu’elle n’en voudrait pas », explique Patrick Fernand, président de l’Association des amis du Cafi (Centre d’accueil des français d’Indochine) de Sainte-Livrade, lui même descendant de rapatriés.

      De sa vie d’avant, Madame Thi, 87 ans, une femme frêle au sourire doux qui cuisine toujours avec des baguettes, parle peu. Juste le souvenir ébauché de son départ de Hanoï, dans le nord, où elle vivait, pour Saïgon, dans le sud, où « il faisait très chaud », avant d’être emmenée en France.

      Pour éviter les représailles sur ces militaires, fonctionnaires ou proches de Français, les autorités avaient décidé de les évacuer et de les accueillir, dans divers centres, en particulier à Noyant (centre), à Bias (sud-ouest) et à Sainte-Livrade. Ils furent les premiers « rapatriés », bien avant ceux d’Algérie.

      Des milliers s’éparpillèrent sur tout le territoire et les plus démunis furent installés dans des camps, une situation en principe provisoire et précaire. Dans les baraquements de Sainte-Livrade, où la France a aussi reçu des Républicains espagnols, l’eau chaude faisait défaut, l’isolation était nulle et l’électricité, rationnée.

      – ’Sale chinetoque’ -

      "Nous avons été très mal accueillis. On était partout humiliés. On nous disait +sale chinetoque+, se souvient Robert Leroy, 68 ans, ouvrier à la retraite, fils d’un colonel de l’armée française. Mais ces rapatriés, qui avaient leur école dans le camp, « n’ont pas fait de bruit », complète Patrick Fernand non sans rappeler que dans la France de l’après-guerre la vie était dure pour tous.

      L’Etat, qui a cédé le camp à la commune de Sainte-Livrade au début des années 1980, « ne s’en est pas beaucoup occupé », témoigne aussi l’ancienne maire du village, Claire Pasut.

      C’est finalement au début des années 2000 que les descendants ont commencé à réclamer. Etrangement, ils craignaient la destruction des baraquements, qui, bien qu’insalubres, semblaient être le réceptacle de toute leur mémoire.

      « Des autels privés (de culte aux ancêtres) ont dû être détruits. C’est très douloureux », explique Patrick Fernand.

      Un accord a finalement été trouvé en 2008 pour la construction de nouveaux logements. Six ans plus tard, la dernière livraison de maisons est prévue en juillet.

      Le frère aîné de Patrick Fernand, Pierre, s’installera au « 17, rue de la Soie ». Un déménagement qu’il vit comme un déracinement, même s’il a lieu à quelques centaines de mètres. L’architecture évoque pourtant le Vietnam : maisons en bois, pergolas rouges, entre lesquelles poussent des cerisiers.

      Dans les deux nouvelles épiceries, on trouve tous les produits du pays : gâteaux au soja, gingembre, pho et soupe aux raviolis, très appréciés des autres habitants du village qui s’y arrêtent pour déjeuner.

      Mais les « rapatriés » espèrent que le quartier du souvenir qu’on leur a promis dans quatre anciens baraquements comprenant la pagode, la chapelle et un lieu de mémoire, sera bien construit.

      « Allez on trinque pour la dernière fois, après ils vont tout raser », dit Patrick Fernand.

      https://www.20minutes.fr/societe/1369581-20140507-20140507-memoire-indochine-pointilles-village-sainte-livr

  • Edition spéciale avec Gisou van der Goot pour la grève des femmes

    https://newsletters.heidi.news/le-point-du-jour/edition-speciale-avec-gisou-van-der-goot-pour-la-greve-des-femme

    Bonjour, c’est Gisou à Lausanne. Je ne suis pas une nouvelle collaboratrice scientifique de Heidi.news (!) mais biologiste, doyenne de la faculté des sciences de la vie à l’EPFL et rédactrice en cheffe de cette édition spéciale du 14 juin.
    Je fais la grève des femmes aujourd’hui. Rassurez-vous, c’est hier que j’ai préparé les lectures et les commentaires que je vous partage ici. Ne soyez pas surpris(es), je ne me limite pas à des sujets de femmes :-)

    Gisou van der Goot, Lausanne,
    le 14 juin 2019
    Dans mon radar

    Les femmes bras croisés, le pays perd pied. Je fais donc grève ce vendredi et je participerai à la marche qui démarre à 15 heures à l’EPFL pour rallier la place Saint-François, en passant par l’Unil. Pour moi c’était une évidence : il y a trop de choses inacceptables, les remarques sexistes, les inégalités salariales, tout ce qui peut donner à des femmes l’impression qu’elles ne devraient pas être où elles sont. Il faut dire que je ne risque pas grand-chose, je ne vais pas me faire virer ! En chemin, je remettrai des fleurs – violettes – à une employée de la cafétéria qui a fait grève en 1991, elle en a perdu son job. Pour me préparer à la grève, j’ai écouté ces trois bons podcasts.

    #suisse #grève_des_femmes