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  • Assemblée générale des Nations Unies
    Débat général de la 72e session

    Liban | S.E. M. General Michel Aoun, Président |21 septembre 2017

    Lebanon | Assemblée générale des Nations Unies
    https://gadebate.un.org/fr/72/liban

    M. MICHEL AOUN, Président du Liban, a affirmé que les attentats du 11 septembre qui ont frappé New York, il y a 16 ans, ont été le point de départ d’une guerre internationale contre le terrorisme, une guerre qui s’est ramifiée, déviant de ses objectifs en mettant le feu dans beaucoup de pays, surtout au Moyen-Orient. Elle a donné naissance et nourri un fanatisme des plus redoutables, s’est-il alarmé, son but étant d’exterminer l’humain, la civilisation et la culture. Ce terrorisme a fait tache d’huile et s’est étendu aux cinq continents d’une manière aveugle avec des méthodes d’une cruauté inégalée et personne ne peut prédire quelles peuvent être ses limites et quand sera sa fin.

    Dès le début du conflit syrien, a-t-il poursuivi, il était évident que le Liban allait en subir directement les conséquences et être déstabilisé par le terrorisme. Pourtant, il a réussi à éviter l’implosion et à préserver son unité nationale et sa sécurité interne malgré les divisions politiques, s’est félicité son Président. Le Liban a en outre réussi à éliminer les terroristes qui s’y sont infiltrés et vient de remporter une « victoire majeure » le long de sa frontière avec la Syrie. Reste toutefois que le Liban assume aujourd’hui un fardeau considérable qui dépasse ses forces pour avoir accueilli dans ses maisons, ses écoles et ses hôpitaux un nombre considérable de réfugiés syriens. M. Aoun a expliqué que la population a augmenté de 50% depuis l’arrivée des réfugiés et des migrants et que sa densité de population est passée de 400 à 600 par m2, une situation qui a un impact direct sur la situation économique du Liban. Le Président a également indiqué que les terroristes ont utilisé certains rassemblements de migrants pour y trouver refuge, d’où l’urgence d’organiser le retour des migrants vers leur pays d’origine, d’autant plus que la majorité des régions d’où ils sont originaires sont à présent sécurisées en Syrie. « Prétendre qu’ils ne seront pas en sécurité dans leur pays est à présent une excuse irrecevable », s’est-il exclamé.(...)

    transcription d’un extrait de la vidéo à partir de la traduction française

    Israël répond depuis toujours à toute tentative de solution, par la force militaire et la spoliation du droit. Le Liban en est le meilleur témoin, puisque Israël viole sa souveraineté et la résolution 1701 de façon permanente. Dernièrement les avions de guerre israélien ont bombardé la Syrie à partir de l’espace aérien libanais, puis ils ont simulé une attaque, survolant la ville de Saïda à basse altitude, semant la panique et provoquant des dégâts matériels en passant le mur du son, ajoutant à cela l’implantation d’appareils d’espionnage sur le sol libanais. Ce comportement n’est pas nouveau puisqu’il dure depuis 7 décennies. Pas moins de 100 intrusions, Terre, mer et air dans le territoire libanais sont enregistrés chaque mois. À chaque fois, le Liban porte plainte auprès de l’ONU mais ce dernier n’arrive pas à y mettre fin.

    Monsieur le Président, ces 7 décennies de guerre israélienne ont prouvé que ni le canon, ni le char, ni l’avion n’apportent de solution, ni de paix. Pas de paix sans droit, pas de justice sans le respect du droit. Le crime commis envers les Palestiniens en les chassant de leur terre ne sera jamais réparé par un nouveau crime commis envers les libanais.

    Le Liban ne peut pas devenir une patrie de substitution pour ces Palestiniens, ils doivent garder le doit de retour dans leur pays. La volonté de supprimer l’UNWRA n’est qu’un premier pas vers la suppression du statut de réfugié pour aboutir à leur intronisation. Or, jamais le Liban n’acceptera l’implantation ni de réfugiés, ni de migrants sur sa terre quelque soit le prix et c’est à nous et à personne d’autre de prendre cette décision.

    #Liban

  • Un document signé Jacques Foccart établit la pratique des assassinats ciblés de l’Etat français

    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/09/05/enquete-sur-un-permis-de-tuer-signe-jacques-foccart_5181120_1653578.html

    Un document extrait des archives du conseiller du général de Gaulle montre comment, pendant la guerre d’Algérie, un ingénieur allemand s’est retrouvé dans la mire des services extérieurs.

    Au cœur de l’été 1958, dans le plus grand secret d’un pouvoir gaulliste tout juste sorti de sa traversée du désert grâce au putsch d’Alger du 13 mai, la France n’entend négliger aucun moyen, même les plus illégaux, pour mener une guerre qui va encore durer quatre ans. Si certaines forces françaises ont recours à la torture sur le sol algérien, le dernier gouvernement de la IVe République, dirigé par le général de Gaulle, ordonne, de son côté, des opérations clandestines dans le reste du monde contre ceux qui menacent ses intérêts en Algérie. Assassinats ciblés, attentats, avertissements sous forme d’agressions, ces pratiques sont monnaie courante – « des centaines », dira Constantin Melnik, coordinateur des services de renseignement de 1959 à 1962.

    Considérant agir en toute légitimité même s’il est en totale infraction avec le droit international ou domestique, l’Etat français, que ce soit en 1958 ou en 2015, sous la présidence de François Hollande, s’est toujours réservé cette liberté, marquant ainsi les limites du contrôle de l’usage de la force, y compris dans les plus grandes démocraties. Levant un tabou, M. Hollande l’a même confirmé, oralement, dans plusieurs ouvrages, fin 2016. Mais il n’existait aucune trace écrite de ces décisions, du moins jusqu’à la découverte d’un document unique dans le fonds d’archives de Jacques Foccart, l’homme des services secrets et des basses œuvres du gaullisme, également connu comme le père de la Françafrique.

    Daté du 1er août 1958 et annoté de la main de Foccart, ce document non seulement livre les détails d’une condamnation à mort « d’un sujet allemand, (…) dont l’action est très néfaste aux intérêts français en Algérie », mais donne également les identités de la cible et de tous ceux ayant concouru au feu vert donné à son élimination physique. La lecture de cette pièce offre, enfin, une connaissance du processus d’autorisation qui fait intervenir les plus hautes autorités du pays et pose, même soixante ans plus tard, la question de la responsabilité d’un Etat.

    « Le traiter discrètement par toxique indétectable »

    Le Monde a reconstitué l’histoire de cet homme et les raisons qui ont conduit la France à vouloir le tuer. Cette plongée permet de découvrir un épisode méconnu de la guerre d’Algérie : l’action d’un réseau germanophone de soutien au FLN, qui a organisé la désertion de plus de 4 000 légionnaires, via Tétouan, au Maroc. Elle lève aussi le voile sur une guerre secrète qui a opposé la France et l’Allemagne de l’Ouest (la RFA), sur fond de fin de l’empire colonial français, alors qu’au grand jour ces deux pays unissaient leurs voix pour bâtir une Europe pacifique après deux conflits mondiaux meurtriers.

    Intitulée « Fiche relative à la désignation d’un objectif », la note est directement adressée par le service action du Sdece (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage) à Jacques Foccart, qui est, à Matignon, conseiller technique du général de Gaulle – président du conseil pendant six mois avant de faire entrer la France dans la Ve République et de s’installer à l’Elysée. « Schulz-Lesum, sujet allemand, résidant à Tétouan, dit la note, est le chef d’une organisation de désertion de légionnaires français. (…) A la suite d’une mission de reconnaissance, un contact commercial a été établi avec Schulz-Lesum. Ce contact entretenu par correspondance doit nous permettre d’attirer l’objectif dans un lieu favorable au Maroc et de le traiter discrètement par toxique indétectable et à effet différé. »

    La « fiche relative à la désignation d’un objectif », annotée de la main de Jacques Foccart, qui commandite l’élimination de l’ingénieur allemand Wilhelm Schulz-Lesum. DR
    « Reçu le 3 août 1958, ai donné accord de principe », écrit, dans un premier temps, Jacques Foccart. Dans un second temps, de la même encre bleue, il ajoute, « accord de l’amiral Cabanier le 4 août, transmis aussitôt au colonel Roussillat », avant d’apposer son paraphe, identifiable sur de nombreux autres documents officiels. On relève que le ministre de la défense n’apparaît pas dans le circuit de décision. Le document mentionne que c’est le chef d’état-major général de l’armée, Paul Ely, qui a demandé cette élimination au Sdece. L’amiral Cabanier n’est autre que le chef d’état-major de la défense nationale attaché au général de Gaulle à la présidence du conseil. Le colonel Robert Roussillat est alors le chef du service action du Sdece, chargé de mettre en œuvre cette décision.

    Désertions de légionnaires

    Selon l’historien autrichien Fritz Keller, qui est l’un des rares à mentionner son nom dans ses travaux sur les réseaux d’aide au FLN, la cible, Wilhelm Schulz-Lesum, est née en 1896. D’après le Sdece, il serait alors « à Tétouan, depuis de nombreuses années ». Ingénieur de formation et officiellement responsable d’une société d’import-export, il agit, en réalité, pour le compte des autorités ouest-allemandes. Ses contacts avec la diplomatie de Bonn au Maroc et en Espagne sont avérés et fréquents.

    Son rôle est au cœur d’un rapport transmis, le 31 octobre 1957, par le chef des Renseignements généraux (RG) à Oran au général Salan, commandant la 10e région militaire. Largement nourrie par les informations des RG de Sidi Bel Abbès, où est implanté le quartier général de la Légion, cette enquête est adressée, en copie, au chef du Sdece. « Il s’avère que l’officine mise sur pied en vue de favoriser la désertion des légionnaires allemands existe effectivement. Elle a pour responsable un certain Schulz-Lesum, non identifié, ingénieur à Tétouan, représentant de l’ambassade allemande de Madrid, titulaire de nombreuses décorations honorifiques de la République fédérale de Bonn », y est-il précisé.

    En 1957, les Français assurent que le dénommé Schulz-Lesum est chargé de réceptionner les légionnaires déserteurs à Tétouan et de les diriger sur Madrid via Ceuta et Algésiras. Pour ce faire, il leur fournit des titres de transport et une attestation d’identité contre l’engagement de rembourser la totalité des frais de rapatriement. « Il ressort que des contacts auraient été décelés entre légionnaires allemands et émissaires du FLN à Saïda [Algérie]. Ces contacts seraient pris dans cette ville à l’intérieur du Café des Sports », poursuit le rapport des RG de Sidi Bel Abbès.

    « Révolutionnaire au prestige extraordinaire »

    Le service de rapatriement des légionnaires déserteurs a été créé en octobre 1956 par le Conseil national pour la révolution algérienne (CNRA), et son installation à Tétouan a été confiée à Abdelhafid Boussouf, alias « Si Mabrouk », ex-chef de la wilaya (circonscription administrative) V, perçu par le Sdece comme un « révolutionnaire au prestige extraordinaire, plus proche des combattants du maquis que de l’aile bourgeoise du Front ». En 1953-1954, la Légion comprend 55 % d’Allemands, chiffre qui descend à 35 % entre 1956 et 1962, selon l’historienne Mathilde von Bulow, auteure d’un ouvrage sur l’Allemagne de l’Ouest au temps de la guerre froide et de la guerre d’Algérie. Un bon tiers a moins de 21 ans, et beaucoup ont même moins de 18 ans.

    Le but, pour le FLN, est de structurer un phénomène de désertions croissant. Le 23 août 1955, le général Lorillot, prédécesseur de Salan au commandement de la 10e région militaire, écrit ainsi au ministre de la défense pour lui faire part de « l’augmentation sensible des désertions dans les unités de la Légion étrangère ». Mais il se veut alors rassurant. Cela ne serait dû, selon lui, qu’à « la fin des opérations actives en Indochine », à « la modicité de la solde en Afrique du Nord par rapport aux soldes en Extrême-Orient » et « à la situation de demi-repos (…) propice aux tentatives de fugue ». Néanmoins, il estime nécessaire de « suivre de très près les questions de sécurité interne ».

    L’inquiétude s’accroît pourtant vite. Le 22 octobre 1956, l’interception de l’avion transportant cinq chefs du FLN permet aux Français de trouver sur l’un des leaders, Mohamed Boudiaf, un extrait d’interrogatoire réalisé par les autorités espagnoles d’un légionnaire allemand déserteur âgé de 23 ans, Ludwig Trapp. On peut y lire des informations précieuses sur l’organisation et la sécurité interne de la Légion, ses lieux d’implantation en Algérie. Le 14 décembre 1956, le ministre résident en Algérie assure au secrétaire d’Etat aux affaires étrangères que « les ingérences espagnoles dans la rébellion en Afrique du Nord sont indéniables ».

    Réseaux de solidarité

    Le même 14 décembre 1956, le légionnaire Manfried Kober, de la 5e compagnie du 1er régiment étranger d’infanterie, rejoint ainsi dans le maquis une unité du FLN avec vingt camarades, avec armes et équipements. Ils sont pris en charge pendant vingt et un jours, avant d’être acheminés vers le Sud marocain, en territoire espagnol. Par bateau, ils font ensuite le trajet Ifni-Tétouan. Schulz-Lesum leur fait gagner Tanger, puis Madrid par avion. Kober est accueilli par le consul d’Allemagne dans la capitale espagnole, qui lui remet une somme d’argent, un passeport et un billet d’avion.

    A Berlin, Kober est reçu par un pilier de cette filière de rapatriement, membre du « Nordafrikanischer Club », un certain Lindemann, qui lui demande le remboursement des 600 marks, prix de son retour au pays. L’hebdomadaire Jours de France, en juillet 1957, évoque l’existence de ce réseau allemand, à Berlin. Dirigé par Hans-Peter Rullman, converti à l’islam et membre d’un mouvement pour la réunification de l’Allemagne patronné par la CDU (Union chrétienne démocrate) du chancelier Adenauer, il se livre à l’achat et à la livraison d’armes pour la « résistance algérienne ». Mais son activité principale reste l’organisation de la désertion des légionnaires allemands en Afrique du Nord.

    M. Lindemann, qui prétend avoir 3 200 désertions à son actif, affirme même envoyer des émissaires qui, une fois introduits dans la Légion, endoctrinent des jeunes recrues et les incitent à déserter. De nombreux réseaux de solidarité se montent par ailleurs en Allemagne, dans les milieux étudiants, catholiques, protestants, communistes, trotskistes et syndicaux. Hans-Jürgen Wischnewski, député SPD (Parti social-démocrate), est la figure politique de ce mouvement de soutien. Adenauer, qui ne veut pas laisser la main au parti de l’opposition SPD, laisse faire, persuadé qu’un jour l’Algérie sera indépendante.

    Tétouan, centre de transit

    Le FLN a confié à Abdelkader Chanegriha la coordination de quatre brigades spéciales, chargées du franchissement de la frontière. Deux voies principales d’exfiltration sont empruntées jusqu’à Nador par les déserteurs allemands, vers le sud, puis à l’ouest, suivant l’itinéraire El Aricha, Berguent, Oujda, à pied, puis de Nador à Tétouan, en taxi. Une seconde officine existe à Mascara, le trajet des légionnaires étant alors Dublineau, Tlemcen, Oujda, puis de Nador à Tétouan. « A Nador, ils seraient pris en compte par le gouverneur civil de ce centre puis dirigé sur Tétouan où Schulz-Lesum se chargerait de leur acheminement sur l’Allemagne », conclut le rapport des RG de Sidi Bel Abbès. Le centre de transit de légionnaires déserteurs à Tétouan est établi dans le quartier de Malaga, à une centaine de mètres du cinéma Le Victoria.

    La base de Nador, située au bord de la mer, à l’extrémité est de l’ex-Maroc espagnol, à près de 100 kilomètres de la frontière algéro-marocaine, est le siège de l’état-major rebelle du Comité de libération du Maghreb arabe, mais aussi la plaque tournante du trafic d’armes et du regroupement des Algériens et Marocains partant combattre dans les maquis d’Algérie. « Il existe des ateliers à Nador où des spécialistes (parfois d’anciens légionnaires) fabriquent des grenades et des mines, dit le renseignement militaire. Une usine de fabrication de grenades et de mines se serait récemment montée à Tétouan, à l’embranchement de l’ancienne et de la nouvelle route de Ceuta, sous la direction de deux ingénieurs allemands. »

    Contacté en Algérie par Le Monde, Mohammed Lemkami, ex-membre des renseignements du FLN, se souvient des activités de ces Allemands de Tétouan, notamment de Winfried Müller, devenu officier de l’Armée de libération nationale (ALN) sous le nom de Si Mustapha Müller, dont seul le nom restera dans l’histoire du rapatriement des légionnaires. Son bac en poche en 1954, Lemkami devient instituteur dans son village natal de Khemis, à 45 kilomètres de Tlemcen. Petite main du FLN, il participe peu à peu à des missions de convoyage d’armes à la frontière algéro-marocaine et escorte des chefs de l’ALN avant d’intégrer le ministère de l’armement et des liaisons générales (MALG, le service de renseignement du FLN), créé en 1957 par Boussouf.

    « Ils ont été efficaces »

    « Les contacts avec les légionnaires se faisaient à l’intérieur du pays et ont été initiés par le FLN, se souvient-il. Parfois, en un seul jour, une petite dizaine d’entre eux désertaient, parfois personne. Certains légionnaires venaient avec leurs armes. Ils nous donnaient des informations sur les activités de la Légion, qui était la plus crainte au sein de l’armée française. On leur faisait passer la frontière et on les conduisait dans une ferme à Tétouan. C’est là que le réseau de Si Mustapha Müller prenait le relais pour les rapatrier. Ils ont été efficaces, car il y avait beaucoup d’Allemands et d’Autrichiens dans la Légion. »

    Mohammed Lemkami œuvre alors également au sein du contre-espionnage du MALG. « En 1957, on a intercepté deux hommes du Sdece à la frontière marocaine, se remémore-t-il. Ils se faisaient passer pour des légionnaires déserteurs. S’ils ne répondaient pas à nos questions, ils mourraient, alors ils nous ont donné tout ce qu’ils savaient sur le Sdece au Maroc et en Algérie. Ils nous ont donné les noms des Marocains et des Algériens qui travaillaient pour eux. » Le renseignement est une priorité du FLN. Le Sdece signale, le 29 août 1958, qu’un légionnaire artificier ayant participé à la pose de mines et du réseau électrifié dans la région de Port-Say « aurait déserté et aurait donné tous les plans du réseau ».

    Pour ses activités, Wilhelm Schulz-Lesum est décoré, en 1957, par le président allemand, Theodor Heuss, de la croix fédérale du mérite. Le 2 avril 1958, la présidence autrichienne l’honore également pour son rôle dans le retour de légionnaires autrichiens, qu’il négocie avec l’ambassadeur d’Autriche à Madrid. Dès le 7 février 1957, le Sdece a informé la présidence du Conseil sur « la position autrichienne [qui] risque d’être influencée par l’esprit anti-colonialiste de certains secteurs socialistes. Dans ces conditions, il y a lieu de prévoir soit l’abstention de l’Autriche, soit l’alignement sur l’attitude des Etats-Unis ». Karl Blecha, futur ministre de l’intérieur autrichien, alors président de l’Union des étudiants socialistes, se rend, en 1958, en Afrique du Nord pour rencontrer des membres du FLN.

    Maquiller les opérations

    Reimar Holzinger, un socialiste autrichien né en 1921, qui a rencontré Si Mustapha Müller en 1955, est devenu son alter ego et s’occupe de l’exfiltration des déserteurs autrichiens. Il prend également en charge les Hongrois qui ont intégré la Légion après les événements de 1956 à Budapest. Bruno Kreisky, alors ministre des affaires étrangères autrichien, soutient le gouvernement algérien en exil et le réseau Holzinger. « Quand un Autrichien désertait, le service de rapatriement contactait l’ambassade d’Autriche à Madrid, laquelle se chargeait d’organiser le transfert en bateau de Barcelone à Gênes et de là vers l’Autriche », a rapporté Holzinger à l’historien Fritz Keller.

    C’est dans ce contexte que le service action du Sdece va tenter de mettre en œuvre l’ordre d’éliminer Wilhelm Schulz-Lesum. Pour maquiller ce type d’opération, la France étant déjà critiquée au sein de l’ONU pour sa politique algérienne, le Sdece fait croire qu’un groupe mystérieux appelé La Main rouge opère de manière autonome et mène, seul, des actions contre les soutiens actifs au FLN. Un grand nombre d’opérations étant perpétrées en Allemagne de l’Ouest, il s’agit aussi de ne pas heurter l’allié allemand. Selon un ancien du 11e régiment parachutiste, bras armé du Sdece, l’opération d’approche mentionnée dans la note Foccart auprès de Schulz-Lesum était la spécialité d’un groupe d’agents du Sdece mené par Jean-Pierre Lenoir, expert dans la traque des trafiquants d’armes et très actif en Espagne.

    Le rôle de faux nez joué par La Main rouge n’a guère trompé les autorités allemandes, qui mènent, de leur côté, un double jeu. Dans leur Histoire des services secrets allemands (Nouveau monde, 2009), Michael Mueller et Erich Schmidt-Eenboom indiquent que le BND, l’équivalent allemand du Sdece, disposait d’un bureau au siège des services français, à Paris, et qu’il prêtait main-forte dans la traque aux réseaux de soutien au FLN, y compris sur le sol allemand.

    Quand l’Allemagne équipait le FLN

    Mais, à la fin des années 1950, pour s’attirer les faveurs de pays arabes tout juste sortis du joug colonial, la RFA envoie aussi ses agents du BND former les services de sécurité de la Syrie, du Soudan et de l’Egypte, pays où les renseignements allemands dialoguent avec le FLN et son gouvernement provisoire. La RFA considérait favorablement le rapatriement de légionnaires allemands, estimant que leur présence dans cette force coloniale française était une atteinte à sa souveraineté et à son image. En 1958, un agent expérimenté du BND, Richard Christmann, lui-même ex-légionnaire, se rend d’ailleurs à Sidi Bel Abbès pour rendre compte des activités du réseau.

    Les menaces du Sdece n’ont pas été sans effet. Le BND semble avoir prévenu Wilhelm Schulz-Lesum du danger. Lorsque la sentence mortelle est prononcée à son encontre, le 4 août 1958, dans le secret du bureau de Foccart, l’homme est déjà en partance vers Madrid. Le Sdece relève d’ailleurs, le 4 juin 1958, que les déserteurs sont désormais accueillis, à Tétouan, par un autre Allemand, Otto Berger, également agent consulaire de la République fédérale allemande.

    Tétouan, terre d’espions et point d’observation régional au cœur de l’empire colonial français en train de s’affaiblir, intéresse alors tous les services secrets étrangers. D’après l’historien Kader Benamara, qui a travaillé avec M. Keller sur les réseaux de solidarité autrichiens en faveur du FLN, « Si Mustapha Müller avait été contacté par la CIA pour connaître le rôle du Parti communiste au sein de la rébellion algérienne ». Le FLN était, selon le renseignement militaire français, équipé d’« appareils portatifs de fabrication américaine » fournis par l’Allemagne.

    « Déviance titiste »

    Le même Müller avait déserté, pendant la seconde guerre mondiale, la Wehrmacht pour rejoindre l’Armée rouge, au sein de laquelle il a joué un bref rôle de propagandiste communiste à destination des soldats allemands. Exclu d’une école de cadres communistes, en 1950, pour « déviance titiste », il tente, en vain, d’entrer dans la Légion étrangère, le 2 février 1951, à Landau, en Allemagne, puis débarque à Paris, en 1953, où il devient chef du protocole d’un diplomate sud-américain dont la femme ne saura jamais que sous son lit étaient cachés des lots de grenades destinés aux amis du FLN. Repéré par les services français, il fuit vers le Maroc en 1956, où il noue vite des relations étroites avec les représentants consulaires et diplomatiques de la République fédérale allemande.

    Les Soviétiques, proches alliés du FLN, étaient également présents à Tétouan et n’ont pas perdu le contact avec Müller. Un télégramme du 26 mai 1959 du consulat général de France de Tétouan à son ministère à Paris indique, laconique, qu’un « service commercial russe aurait loué des bureaux par l’intermédiaire de M. Garcia Rivera, vente de produits agricoles ». La tête de Müller est mise à prix 50 000 marks, mais il est moins facile à atteindre que Schulz-Lesum. Il échappe à un explosif caché dans un livre envoyé du Caire qui l’attend à la poste de Tétouan. Quatre gardes du corps le suivent en permanence et des chiens protègent sa maison, à Tétouan, des agents de La Main rouge.

    La vindicte est retombée

    Comme bon nombre d’opérations commandées au Sdece à cette époque, finalement avortées ou abandonnées, celle ayant visé Wilhelm Schulz-Lesum paraît ne pas avoir été menée à son terme. Après des recherches en Algérie, au Maroc, en Allemagne et en Autriche, Le Monde a finalement retrouvé sa trace, en juin 1965, à Madrid, où l’ingénieur de 69 ans a renoué avec ses premiers centres d’intérêt. Il y dépose, le 1er juin 1965, un brevet technique sur un extincteur d’incendie. Il a retrouvé une vie normale. La vindicte française est retombée.

    Trois ans plus tôt, en effet, le 15 septembre 1962, Si Mustapha Müller a annoncé la fin des activités du service de rapatriement de légionnaires déserteurs « eu égard au rétablissement de l’indépendance de l’Algérie et compte tenu de l’accord franco-algérien d’Evian ». Parmi les 4 111 légionnaires déserteurs rapatriés par le réseau figurent 2 783 Allemands, 489 Espagnols, 447 Italiens, 137 Hongrois, 87 Yougoslaves, 41 Belges, 35 Suisses, 31 Autrichiens, 16 scandinaves, 19 Hollandais, 7 Luxembourgeois, 3 Grecs, 9 Britanniques, 2 Américains, 3 Latino-Américains, 1 Coréen et 1 Bulgare.

    Wilhelm Schulz-Lesum redevient l’un des acteurs anonymes d’une aventure collective tombée dans l’oubli, qui fut résumée, en avril 1961, par le journal américain de Francfort The Overseas Weekly sous un titre évocateur : « Le service qui a volé une brigade entière de la Légion étrangère sans tirer un coup de fusil ».

  • Saïda en grève aujourd’hui contre les affrontements à Aïn el-Héloué - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1037900/saida-en-greve-aujourdhui-contre-les-affrontements-a-ain-el-heloue.ht

    Selon l’agence al-Markaziya, les combats ont opposé le Fateh, posté dans le secteur Barksat, aux islamistes de Isbat el-Ansar, postés à Safsaf, aux islamistes radicaux dirigés par Bilal Badr, positionnés à Tiré, aux partisans du général Mahmoud Issa, mieux connu sous le nom de Lino, installés dans la région des abattoirs (Maslakh), et aux Brigades des martyrs de Chatila, postés à Jabal Halib. Les tirs ont même débordé pour atteindre les quartiers voisins à Saïda, notamment la région de Sinik ou la rue de Hasbé, provoquant la panique des habitants, un incendie à proximité de la mosquée al-Farouk et des embouteillages monstres dans le secteur, vu que l’accès à certaines routes impraticables était interdit par les forces de l’ordre.

    Cette escalade a poussé de nombreux habitants à l’exode et les éléments armés à prendre le contrôle des ruelles du camp. Pour la seconde journée consécutive, les écoles et les commerces de Aïn el-Héloué ont fermé leurs portes, à l’instar de certains établissements situés dans les parages du camp. Les institutions de l’Unrwa, elles, ont interrompu les services à la population.

  • « Plaqué au sol, le kamikaze tentait d’actionner sa ceinture d’explosifs » - Zeina ANTONIOS - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1030771/-plaque-au-sol-le-kamikaze-tentait-dactionner-sa-ceinture-dexplosifs-

    L’auteur de l’attaque déjouée est un jeune Libanais originaire de Saïda, Omar Hassan Assi. Il portait sur lui sa carte d’identité au moment des faits. Un expert de l’armée, qui a examiné sa ceinture d’explosifs, a indiqué que celle-ci comportait une charge de 8 kilos ainsi que des billes de fer, dans le but d’occasionner le maximum de dégâts. Peu après l’arrestation de Assi, l’armée a mené samedi soir une perquisition dans l’immeuble où ce dernier vit avec sa famille dans le quartier de Charhabil, à Saïda, et arrêté ses deux frères, ainsi qu’une personne de la famille Boukhari et une autre de la famille Halabi. La chaîne LBCI rapporte que l’ordinateur et le téléphone portable de Assi ont été saisis.

    Une source bien informée du déroulement de l’enquête a confié que Omar Assi a reçu une balle à l’épaule lors de son arrestation. Il a ensuite été transporté à l’hôpital de l’Université américaine de Beyrouth puis à l’hôpital militaire afin d’y être soigné. La source rapporte que Assi a avoué être membre de Daech, après avoir fait partie des supporteurs du prédicateur radical sunnite Ahmad el-Assir (arrêté en août 2015 pour avoir combattu l’armée à Abra en juin 2013).

    Assi serait venu vendredi à Beyrouth, accompagné de deux personnes, à bord d’une voiture de type Nissan, afin de faire des repérages et avait trouvé que le café Costa était le plus fréquenté. Le jeune homme, qui avait caché la ceinture d’explosifs sous le siège de sa voiture, a passé la nuit du vendredi dans le camp palestinien de Bourj Brajneh. Le samedi soir, il a enfilé sa ceinture piégée et s’est rendu à Hamra, sans savoir qu’il était suivi par trois voitures des renseignements de l’armée et des FSI. Sept membres des services de sécurité attendaient également en civil sur le trottoir, alors que quatre membres des renseignements de l’armée étaient attablés à l’extérieur du café.

    Assi a avoué ne pas penser qu’il pouvait être surveillé à ce point. Il a précisé avoir reçu l’ordre de se faire exploser par Daech, accompagné d’une fatwa émise par un cheikh de Aïn el-Héloué. Il a donné à l’armée les noms de ses amis membres de Daech à Saïda ainsi que les noms des deux personnes qui l’ont accompagné à Beyrouth et qui ont abandonné leur voiture et disparu à Bourj Brajneh.

  • D’Alep à Paris | Actes Sud
    http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature-etrangere/dalep-paris

    Hanna Dyâb, chrétien maronite d’Alep, fait le récit du voyage effectué dans sa jeunesse en compagnie du Français Paul Lucas, au début du xviiie siècle. Son texte en arabe nous est parvenu sous la forme d’un manuscrit unique, inédit à ce jour, conservé à la Bibliothèque vaticane.
    Le périple conduit l’auteur d’Alep à Tripoli, Saïda, Chypre, puis en Égypte, d’où il rejoint la Libye, puis Tunis. De là il passe à Livourne, Gênes et Marseille, avant de gagner Paris, où son séjour culmine avec sa réception à Versailles dans les appartements de Louis XIV. Sur le chemin du retour, il passe par Smyrne et Constantinople, d’où il rejoint Alep en traversant l’Anatolie en caravane.
    Conteur hors pair, Hanna Dyâb fut l’informateur d’Antoine Galland pour une douzaine de contes des Mille et Une Nuits, notamment Aladin et Ali Baba. Extrêmement vivant, son récit relate rencontres et conversations, déplacements en caravane, tempêtes et attaques de corsaires en mer. Il décrit précisément l’horloge astronomique de l’église Saint-Jean à Lyon, la vie sur les galères, le Grand Hiver de 1709, le supplice de la roue ou une représentation d’Atys de Lully à l’Opéra. Il entrecoupe son récit d’histoires plus ou moins légendaires, inspirées de vies de saints, de contes populaires, de faits divers.
    Le regard vif et original d’un “Oriental” sur le monde méditerranéen et la France au temps de Louis XIV.

    Hannah Dyab, d’Alep à Paris : les pérégrinations d’un jeune Syrien au temps de Louis XIV avec Bernard Heyberger ( EPHE)
    20.11.2016
    https://www.franceculture.fr/emissions/chretiens-dorient/hannah-dyab-dalep-paris-les-peregrinations-dun-jeune-syrien-au-temps-d


    http://rf.proxycast.org/1233849209459843072/10492-20.11.2016-ITEMA_21141322-0.mp3

  • Intéressant échange sur les origines du succès (relatif) de Beirut Madinati aux élections municipales.
    Antoine Atallah - Ok I had a tendency to be slightly melodramatic...
    https://www.facebook.com/Antoine.Atallah88/posts/10100250025080802?pnref=story
    Jad Tabet écrit ceci :

    Beirut Madinati plonge ses racines dans plusieurs années de luttes urbaines pour que Beyrouth reste vivable et pour améliorer la qualité de vie de ses habitants.
    Pour ceux de ma génération qui, depuis plus de 20 ans ont mené tant de combats et connu tant de défaites, ce qui s’est passé ces dernières semaines paraît presque magique.
    En 1992-94, nous avons perdu la bataille pour la reconstruction du centre ville. En 1996-97, celle pour un plan de préservation du littoral libanais et pour empêcher l’ouverture de la voie rapide qui coupe la vieille ville de Saida de son port. En 1996 encore, nous avons perdu la bataille pour la préservation du patrimoine de Wadi abou Jmil. En 1997-98, l’établissement d’un inventaire des bâtiments patrimoniaux des quartiers pericentraux de Beyrouth n’a pas permis d’empêcher leur destruction malgré les nombreuses marches, sit in et veillées aux chandelles. En 2001 nous avons également perdu la bataille pour l’établissement d’un plan de protection patrimoniale et paysagère des villages du Sud libéré. En 2002, les projets de loi sur le patrimoine élaborés avec Ghassan Salame quand il était ministre de la culture se sont perdus dans les méandres de la chambre des députés.
    Je m’arrête là, tu connais la suite.
    Je pense aujourd’hui à ceux qui ne sont plus là, à Assem Salam qui a été à la tête de tous nos combats, a Samir Kassir, lâchement assassine pour nous empêcher de rêver, à nos amis disparus, mais aussi à ceux qui ont baissé les bras après tant de défaites, aux déçus qui se sont réfugiés dans le cynisme et l’indifference.

    Quant à Mona Harb, elle écrit ceci :

    C’est très important ce que tu nous rappelles ici. L’histoire longue des luttes urbaines de Beyrouth... les défaites sont aussi des apprentissages. Nous sommes là aujourd’hui suite à l’accumulation de ces luttes, suite aux livres et textes où vous les documentez, voud nous avez beaucoup appris, et nous avons transmis, et je pense que, vingt-cinq plus tard, nous sommes à un moment où se cristallise et se rassemble une action collective qui était dispersée en campagnes (celles qu’Antoine cite), menées par de jeunes activistes qui se caractérisent par leur créativité —des campagnes distinctes mais ralliées dans leurs valeurs, approches et objectifs.
    La création de programmes universitaires en urbanisme a beaucoup contribué à la formation de ces jeunes activistes qui vous ont lu, ainsi que la littérature urbaine néo-marxiste.
    Je pense que nous voyons enfin l’émergence d’une nouvelle génération de décideurs urbains, qui j’espère vont envahir les municipalités, et ensuite les institutions publiques, pour tenter de replacer l’intérêt public comme objectif principal des politiques urbaines.
    Merci Antoine pour nous avoir ouvert la voie de cette très belle discussion.

    et la réponse d’Antoine Attallah

    J’aime beaucoup le terme de cristallisation. Toutes les campagnes que nous avons combattues avaient en effet les mêmes principes : le droit a la ville... La défense des espaces publics, des pratiques sociales, des liens sociaux... Une vision de la ville comme paysage et tissu urbain complexe... La nécessité des services publics y compris pour les transports... La mixité sociale, fonctionnelle... etc. etc. etc.

    Il était temps que toutes ces campagnes se rejoignent. Je ne sais pas encore exactement ce que planifie Beirut Madinati, mais je suppose que le groupe a l’intention de devenir une plateforme pour que ces idées soient défendues d’une manière encore plus efficace, forte et visible que quand nous le faisions chacun de notre coté au grès des multiples campagnes....

    Si cela se fait et que Beirut Madinati devient une véritable « municipalité de l’ombre », alors je pense qu’il y’a une chance que rien ne soit plus comme avant et que ce soit le début d’un changement durable. Un changement dans la manière dont la municipalité actuelle opérera lors de son mandat, avec beaucoup plus de précaution, sous le regard constant des inquisiteurs que nous serons... Jusqu’à une alternance éventuelle !

    Il était temps qu’on voit un peu de lumière au bout de ce très long tunnel !

    Et encore une réponse de J Tabet

    Merci pour ton intervention qui permet d’éclairer de nombreux points.
    Effectivement, l’accumulation des luttes urbaines, (quoique menées en ordre dispersé depuis une vingtaine d’années), le développement des recherches et des programmes universitaires (qui ont libéré les questions urbaines du carcan techniciste où elles étaient jusqu’alors cantonnées en tant que branche mineure de l’architecture et de l’ingénierie des transports) mais aussi la transmission générationelle qui a bien fonctionné, tout cela a permis de constituer un vivier de professionnels et de militants qui ont joué un rôle essentiel dans l’émergence de BM.
    Cela n’explique pourtant pas les 30 000 voix qui se sont portées sur une liste constituée de personnes jusqu’alors inconnues du public. On peut évidemment expliquer cela comme un vote protestataire contre la corruption de la classe politique et l’incurie de l’ancienne municipalité. Mais je ne crois pas que ça soit suffisant . Après tout le vote protestataire aurait pu (surtout à Achrafieh) se porter prioritairement sur la liste de Charbel Nahas, (plus connu et qui bénéficiait d’une couverture médiatique depuis plusieurs années) plutôt que de privilégier un groupe d’hurlubelus , totalement inconnus sur la scène politique. Puisque cela n’a pas été le cas, il faut donc convenir que, parallèlement au vote protestataire, il y a eu un vote d’adhésion, sinon à l’ensemble du programme, du moins aux valeurs portées par BM. Il est d’ailleurs révélateur que la liste des Beiruties a finalement sorti un programme qui reprend de nombreux points développés par BM.
    Comment expliquer ce véritable retournement d’une opinion publique jusqu’alors otage des appartenances politiques traditionnelles ? Je ne tiens pas à ressortir mes références d’ancien marxiste, mais je crois que les concepts gramciens de « guerre de positions » et « d’hégémonie culturelle » sont bien adaptés pour décrire ce qui se passe. L’accumulation des expériences de lutte et l’élargissement du champ théorique relatif aux questions urbaines ont constitué les éléments stratégiques d’une « guerre de positions » qui a réussi à la longue à ébranler l’hégémonie culturelle des classes dominantes.
    Cette guerre de positions il faudra bien évidemment la poursuivre, l’élargir, l’approfondir dans les années à venir, tout en conservant cette part d’impertinence et d’improvisation créative et ludique qui a permis à BM de secouer la morosité et le défaitisme ambiants.

    #Beyrouth #municipales #élections

  • Au Liban, Suez transforme une décharge en parc
    http://www.lefigaro.fr/societes/2016/03/23/20005-20160323ARTFIG00283-au-liban-suez-transforme-une-decharge-en-parc.php
    J’apprécierais beaucoup si qqun pouvait me donner accès à la version intégrale de cet article.

    Le groupe a réussi à traiter la « montagne de la honte » qui empoisonnait la ville de Saïda.

    Saïda

    Les Libanais l’avaient baptisée la « montagne de la honte ». Des ordures déchargées là pendant trente-cinq ans, au bord de la Méditerranée, avaient fini par créer cette éminence de 58 mètres de haut, à Saïda, à une vingtaine de kilomètres au sud de Beyrouth : 1,5 million de m3 de déchets en tous genres - hospitaliers, ménagers, industriels, et même en provenance des abattoirs et des tanneries.

    C’est désormais une pelouse synthétique d’un vert éclatant qui recouvre l’ancien dépotoir assaini par le groupe Suez, associé à l’entreprise libanaise JCC.

    #déchets #remblais #Liban #littoral #Saida

    • Au Liban, Suez transforme une décharge en parc
      Rizk, Sibylle

      Le groupe a réussi à traiter la « montagne de la honte » qui empoisonnait la ville de Saïda.

      Les Libanais l’avaient baptisée la « montagne de la honte ». Des ordures déchargées là pendant trente-cinq ans, au bord de la Méditerranée, avaient fini par créer cette éminence de 58 mètres de haut, à Saïda, à une vingtaine de kilomètres au sud de Beyrouth : 1,5 million de m3 de déchets en tous genres - hospitaliers, ménagers, industriels, et même en provenance des abattoirs et des tanneries.

      C’est désormais une pelouse synthétique d’un vert éclatant qui recouvre l’ancien dépotoir assaini par le groupe Suez, associé à l’entreprise libanaise JCC. La ville n’a pas attendu que le gazon repousse naturellement tant son impatience de montrer le résultat était grande. « En 2010, nous avions classé le dépotoir de Saïda en tête de notre liste des risques pour l’environnement au Liban, explique Edgar Chéhab, représentant du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Entre autres conséquences catastrophiques, les lixiviats (liquides issus de la décomposition des déchets, NDLR) y avaient tué toute vie marine. »

      Lancé en mai 2013, le chantier a duré trente mois, en vertu d’un contrat de 25 millions de dollars, dont 4 alloués à Suez, leader avec quelque 44 millions de tonnes de déchets traitées dans le monde.

      Implantation historique

      Dégazification de la montagne de déchets, analyse de sa composition, séparation de la partie devenue inerte de celle qui continue de produire biogaz et lixiviats, recyclage des matériaux pouvant encore l’être : Suez a piloté le traitement du massif dont la moitié environ a été enfouie dans des cellules sanitaires, protégées par des géomembranes imperméables. Les gaz sont drainés et les jus sont acheminés vers l’usine attenante de traitement des eaux usées. La moitié de la décharge est ainsi sous contrôle. L’autre moitié de la surface a été transformée en jardin public de 33.000 m2 qui sera inauguré le 21 avril.

      Ce savoir-faire, développé en Europe où Suez réalise les deux tiers de son chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros, le groupe souhaite de plus en plus le proposer aux pays émergents, notamment au Proche-Orient. Son chiffre d’affaires combiné au Liban, en Jordanie et en Égypte y est encore modeste (60 millions d’euros contre 710 millions pour le seul Maroc). Mais il bénéficie dans la région d’une implantation historique en particulier dans le traitement de l’eau. En Jordanie, le quatrième pays le plus pauvre en eau du monde, Suez a par exemple bâti la plus grande usine d’épuration du pays. Elle traite 70 % des eaux usées, est autosuffisante à 80 % en énergie et fournit 10 % de l’eau d’irrigation au service des agriculteurs.

      Dans le traitement des déchets, le développement des infrastructures est plus récent, sous la pression d’une urbanisation grandissante, comme l’illustre la crise de huit mois dont peine à sortir le Liban. « Nos solutions offrent un levier important pour les pays souhaitant résoudre les nuisances liées aux dépotoirs sauvages(le Liban en compte 700, NDLR) sans compter l’impact en termes de réduction des émissions de CO2 », explique Pierre-Yves Pouliquen, directeur Afrique, Inde et Moyen-Orient.

  • Un réfugié palestinien s’immole par le feu à Bourj Chémali - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/964579/un-refugie-palestinien-simmole-par-le-feu-a-bourj-chemali.html

    L’immolation de Mohammad Khodeir a suscité un mouvement d’émotion dans les camps de réfugiés palestiniens du Liban. À Saïda, dans le camp de Aïn el-Héloué, une délégation du comité populaire a fermé les portes de l’Unrwa, forçant les employés à sortir de leurs bureaux. Un porte-parole du comité a estimé que « l’Unrwa est en train d’humilier le peuple palestinien en le privant notamment de son droit d’accès à l’hospitalisation ». « Les agissements de l’Unrwa visent à pousser les réfugiés palestiniens à l’émigration, les privant ainsi de leur droit au retour », a-t-il dit.

  • Le réseau d’espionnage israélien ouvre de nouvelles pistes au Liban - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/954129/le-reseau-despionnage-israelien-ouvre-de-nouvelles-pistes-au-liban.ht

    Selon les faits, la Sûreté générale a donc arrêté un Syrien de la famille Sayed qui réside à Saïda, dans le quartier dit de Jérusalem, c’est-à-dire près des domiciles de cheikh Maher Hammoud et Souhaib Hablé. Marié à une Libanaise (elle aussi a été arrêtée), Sayed a fait l’objet de plusieurs mandats d’arrêt pour vols et autres délits, mais il est en même temps lié à une partie de l’opposition syrienne installée à Istanbul, dont il toucherait un salaire. Lui et sa femme auraient donc été enrôlés pour travailler pour le compte des Israéliens par un Libanais habitant le village de Aïn Ebel et travaillant pour la Finul depuis trente ans. À partir du quartier général des Casques bleus à Naqoura, ce Libanais fait donc de fréquentes visites en Israël pour des missions de coordination coiffées par l’Onu. Selon l’enquête préliminaire, c’est à la faveur de ces visites qu’il aurait été enrôlé par un autre Libanais originaire de Aïn Ebel qui, lui, est désormais installé en Israël et occupe une fonction au ministère de la Défense. Il aurait donné à son compatriote des puces téléphoniques indépendantes du réseau libanais de télécommunications tout en lui demandant de recruter des agents au Liban dans le but de surveiller certaines personnalités et éventuellement d’effectuer des missions plus complexes.

    C’est ainsi que le fonctionnaire de la Finul aurait enrôlé Sayed et lui aurait demandé, pour commencer, de surveiller les déplacements et les domiciles des cheikhs Hammoud et Hablé connus pour leurs positions en faveur du Hezbollah et de la résistance, tout comme il aurait eu pour mission de surveiller les déplacements du directeur général de la Sûreté le général Abbas Ibrahim, notamment lorsqu’il se rend à son village Kaoussariyet al-Sayyad. Sayed devait suivre ses différents itinéraires et définir la composition du convoi qui l’escorte. Selon l’enquête préliminaire, l’objectif de ces surveillances serait de préparer des attentats contre les personnalités citées dans le but à la fois de susciter une discorde confessionnelle et de porter un coup au Hezbollah et à l’État libanais. Le général Ibrahim joue en effet un rôle déterminant dans la pacification des camps palestiniens, notamment celui de Aïn el-Héloué qui regroupe des factions palestiniennes hostiles entre elles et souvent incontrôlables.

  • Scarlett Haddad rappelle que l’arrestation et l’interrogatoire d’Ahmad Assir devraient permettre de livrer les réponses à des questions importantes, mais craint que les réponses ne sortent jamais… (je partage l’avis de Scarlett, je serais juste plus explicitement pessimiste : je pense que rien ne sortira jamais).

    Ahmad al-Assir pourrait bien garder ses secrets
    http://www.lorientlejour.com/article/940394/ahmad-el-assir-pourrait-bien-garder-ses-secrets.html

    Dans les milieux proches des familles des martyrs de l’armée tombés pendant la bataille de Abra, on craint de plus en plus des « arrangements » qui feraient d’Ahmad al-Assir un phénomène isolé sans ramifications régionales et internes. Pourtant, même récemment, au moment de son arrestation, il y a eu une confusion à Ersal, Tripoli et Saïda, ce qui montre bien que cet homme avait réussi à tisser un réseau assez large, avec des cellules dormantes un peu partout dans certains milieux sunnites. Il a donc été un moment porteur d’un vaste projet qui ne se limite pas au Liban. Pour ces milieux, l’histoire du phénomène al-Assir a commencé lorsque, après le déclenchement de la crise syrienne et l’échec des premiers pronostics sur la chute imminente du régime de Bachar el-Assad, germe l’idée de créer une force sunnite en mesure de recruter des jeunes et de les former militairement pour, à la fois, participer aux combats en Syrie aux côtés de l’opposition syrienne et pour défier le Hezbollah et le mettre en difficulté à travers l’incitation à une discorde entre les sunnites et les chiites.

    Ce n’est donc pas un hasard si les premiers discours d’Ahmad al-Assir étaient essentiellement dirigés contre le Hezbollah qu’il avait surnommé « le parti de Satan », et sa première initiative était de fermer la route reliant le Sud à la capitale, par un sit-in populaire, pour mettre en difficulté le Hezbollah et les chiites en général qui se déplacent entre le Sud et la banlieue de Beyrouth. Al-Assir avait même reçu des fonds importants pour monter son groupe, et comme les jeunes de Saïda étaient un peu récalcitrants à s’enrôler dans une milice, il a commencé à recruter ses partisans dans les milieux palestiniens, notamment à Aïn el-Héloué. Au début de son activité, Ahmad al-Assir bénéficiait d’une certaine sympathie dans des milieux politiques, médiatiques et populaires. Il recevait dans son quartier général établi à la mosquée Bilal ben Rabah des dirigeants du courant du Futur et d’autres partis politiques, alors que des responsables l’appelaient au téléphone. Les aides financières lui étaient transmises par des individus. Mais il n’existe pour l’instant aucune preuve que ces personnes étaient les intermédiaires d’États qui aidaient le cheikh dans son projet déstabilisateur. L’enquête pourrait bien ne pas aller au-delà des données élémentaires et considérer que ces individus agissaient de leur propre chef et utilisaient leurs fonds...

    • Pour plus de précisions :
      http://www.cnrs.fr/cw/fr/nomi/prix/seurat98.html

      La bourse Michel Seurat 1998 a été attribuée à Emmanuel Bonne pour son travail de recherche sur « La justice en Syrie : institutions, pouvoir et société ». Cette distinction lui a été remise par Marie-Claude Maurel, directeur du département des Sciences de l’Homme et de la Societé, le mardi 12 janvier 1999, au cours d’une cérémonie au siège du CNRS.

      La bourse Michel Seurat a été créée en 1988 « pour honorer la mémoire de ce chercheur CNRS, spécialiste des questions islamistes, disparu dans des conditions tragiques. Ce programme vise à aider financièrement chaque année un jeune chercheur, français ou ressortissant d’un pays du Proche-Orient, contribuant ainsi à promouvoir connaissance réciproque et compréhension entre la société française et le monde arabe ». L’appel à candidature porte sur « les sociétés ou les cultures contemporaines du Proche-Orient ».

      Emmanuel Bonne est chercheur au Centre d’Etudes et de Recherches sur le Moyen-Orient contemporain (CERMOC, Beyrouth). Il prépare une thèse sur « La justice en Syrie : institutions, pouvoir et société », dirigée par Bernard Botiveau, directeur de recherche au CNRS, dans le cadre du programme doctoral « monde arabe et musulman » à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence.

      La recherche porte d’abord sur les constructions juridiques et politiques de la justice en Syrie. Elle traite des mutations du droit et de la formation institutionnelle de la justice depuis les réformes ottomanes au XIXe siècle, et analyse les mécanismes d’importation du droit, le projet politique qui la justifie et la formation d’un droit national après l’indépendance. Elle traite par ailleurs de la mise en œuvre de la modernité politique, appréhendée à travers le développement de l’enseignement du droit, des professions juridiques et du rôle des juristes dans la vie publique avant l’accession au pouvoir en 1963 du parti Ba’th (d’inspiration socialiste et nationaliste arabe).
      Emmanuel Bonne s’intéresse ensuite aux recompositions des pratiques et aux stratégies sociales de la justice en Syrie aujourd’hui ; il traite d’abord de la dévaluation des métiers du droit, appréhendée à travers l’affaiblissement de l’autorité des juges et les nouveaux rôles sociaux des avocats. Les conséquences du contrôle politique sur la magistrature sont étudiées, notamment dans la rupture de l’unité corporative et la paupérisation des juges. L’étude monographique du palais de justice de Damas permet d’analyser les conditions dans lesquelles les juges exercent la justice.
      Emmanuel Bonne observe que les tribunaux servent couramment d’instance d’officialisation de l’accord social, et analyse la permanence des droits coutumiers et le regain des solutions communautaires aux conflits sociaux.

      En fait Emmanuel Bonne n’a jamais terminé cette thèse, et je ne sais pas s’ila même jamais publié un article sur le sujet (si c’est le cas, peut être pas d’ailleurs sous son vrai nom). Il a ensuite choisi la voie diplomatique.

      Il vaut la peine de rappeler son étude publiée en 1995, qui reste donc sa principale (et unique ?) contribution académique :
      Bonne, E., 2014, Vie publique, patronage et clientèle  : Rafic Hariri à Saïda, Aix-en-Provence, Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman.
      En ligne sur http://books.openedition.org/iremam/2811?lang=fr
      Une étude détaillée de ses relations avec le milieu politique local (élites, milices), de ses activités de mécénat culturel et éducatif et de ses interventions en urbanisme, et de son affirmation politique au début des années 1990. Le tout dans un style théorique un peu maladroit qui n’a pas très bien vieilli (à mon avis) mais qui contribue à une mise à distance de l’homme et des polémiques qu’il commençait alors à susciter.
      #Hariri #Saida
      #Emmanuel_Bonne

  • Destruction de la culture au Proche-Orient : de qui se moque t on ? Un bulldozer peut en cacher un autre
    Editorial Cartoons | THE DAILY STAR
    http://www.dailystar.com.lb/Cartoons.aspx?id=1635


    Le Daily Star peut bien moquer les « incultes » de Daesh : cette caricature pourrait facilement être détournée en écrivant Ministry of culture of the Republic of Lebanon, avec comme site archéologique : le centre ville, le site d’Echmoun à Saida, ou tant d’autres ailleurs au Liban...
    Mieux, voilà deux photos d’archive avec des bulldozers qui portent des autocollants OGER (1983 dans le centre-ville de Beyrouth).
    https://dl.dropboxusercontent.com/u/17206670/Ph2OGERplDebbas.JPG
    https://dl.dropboxusercontent.com/u/17206670/Ph1souknourieh.JPG
    #daesh #IS #EI #Hariri #solidere #Beyrouth #patrimoine

  • On this land, there’s what’s worth crying over
    http://english.al-akhbar.com/content/land-theres-whats-worth-crying-over

    Lebanon’s Ain al-Hilweh #Palestinian refugee camp on the outskirts of the southern city of #Saida. Al-Akhbar/Marwan Bou Haidar #Lebanon's Ain al-Hilweh Palestinian refugee camp on the outskirts of the southern city of Saida. Al-Akhbar/Marwan Bou Haidar

    As you return home, to your home, think of others Do not forget those who live in tents As you sleep and count the stars, think of others Those who have nowhere to sleep Think of Others – Mahmoud Darwish

    May Khatib

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    #Culture_&_Society #Ain_al-Hilweh_camp #Articles #Civis_Mundy #European_Union #Fatah #Palestine #UNRWA #Yasser_Arafat

  • Entre le Hezbollah et le Futur, un dialogue minimal - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/901663/entre-le-hezbollah-et-le-futur-un-dialogue-minimal.html

    Affaibli par des tiraillements internes dus à l’absence du chef, concurrencé sur son propre terrain par des mouvements extrémistes et par le regain de popularité de la Jamaa islamiya (la branche libanaise des Frères musulmans), notamment à Saïda, le courant du Futur est contraint de reprendre l’initiative pour retrouver sa base populaire. L’ouverture du dialogue avec le Hezbollah lui permet de se présenter comme la force la plus importante au sein de la communauté sunnite et lui redonne un rôle de premier plan sur la scène interne.

  • Entre le Hezbollah et le Futur, un dialogue minimal - Scarlett Haddad
    http://www.lorientlejour.com/article/901663/entre-le-hezbollah-et-le-futur-un-dialogue-minimal.html

    Du côté du courant du Futur, la nécessité de dialoguer avec le Hezbollah est tout aussi urgente. En effet, depuis le départ en exil volontaire de son chef Saad Hariri, le courant du Futur a réussi tant bien que mal à préserver sa popularité au sein de la communauté sunnite. Mais depuis 2011, il n’a pas hésité à utiliser les courants extrémistes, notamment à Tripoli et à Saïda, profitant de leur hostilité au Hezbollah pour affaiblir le Premier ministre de l’époque Nagib Mikati. Le courant du Futur a longtemps pensé qu’il s’agissait là d’une tactique facile à arrêter, selon les intérêts du moment. Mais entre-temps, ces courants ont réussi à se constituer une assise populaire et à se doter de moyens financiers qui leur ont donné une certaine autonomie.

    On se souvient par exemple de l’attitude ambiguë de certaines figures du courant du Futur à l’égard de cheikh Ahmad el-Assir et de son mouvement, et à l’égard de plusieurs ulémas de Tripoli et du Nord qui ne cachaient pas leur hostilité à l’armée. Lorsque la montée en puissance de ces courants est devenue une menace pour la stabilité du Liban, voulue par la communauté internationale à cette étape particulièrement délicate, le courant du Futur a levé la couverture tacite qu’il leur accordait. Mais il a pu alors mesurer la popularité de ces groupes et découvrir qu’ils avaient un financement indépendant, en provenance du Qatar. Affaibli par des tiraillements internes dus à l’absence du chef, concurrencé sur son propre terrain par des mouvements extrémistes et par le regain de popularité de la Jamaa islamiya (la branche libanaise des Frères musulmans), notamment à Saïda, le courant du Futur est contraint de reprendre l’initiative pour retrouver sa base populaire. L’ouverture du dialogue avec le Hezbollah lui permet de se présenter comme la force la plus importante au sein de la communauté sunnite et lui redonne un rôle de premier plan sur la scène interne.

  • Liban : réouverture des routes coupées à la suite de l’annonce de l’exécution d’un deuxième soldat par l’EI
    http://www.lorientlejour.com/article/884712/liban-reouverture-des-routes-coupees-a-la-suite-de-lannonce-de-lexecu

    Les routes qui avaient été coupées samedi soir à Zahlé (Liban-Est) et à Saïda (Liban-Sud) on été rouvertes, rapporte dimanche l’Agence nationale d’information (Ani, officielle). 

    Réagissant aux informations faisant état de la décapitation d’un deuxième soldat libanais par l’État islamique, plusieurs jeunes en colère avait coupé des routes à travers le pays, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth et dans la Békaa.

  • #Lebanon: Who was behind the first rockets fired into Israel?
    http://english.al-akhbar.com/content/lebanon-who-was-behind-first-rockets-fired-israel

    A man holds a mock Qassam rocket during a rally organized by Lebanese and Palestinian supporters of the Islamist movement Hamas and the Islamic Group, Jamaa Islamiya in solidarity with Palestinians in the Gaza strip where Hamas is engaged in a major confrontation with the Israeli army on July 11, 2014 in the southern Lebanese city of Saida. (Photo: AFP-Mahmoud Zayyat) A man holds a mock Qassam rocket during a rally organized by Lebanese and Palestinian supporters of the Islamist movement Hamas and the Islamic Group, Jamaa Islamiya in solidarity with Palestinians in the Gaza strip where Hamas is engaged in a major confrontation with the Israeli army on July 11, 2014 in the southern Lebanese city of Saida. (Photo: AFP-Mahmoud Zayyat) (...)

    #Antoine_Lahd #Articles #Association_of_Muslim_Scholars #Beirut #Bekaa #Hezbollah #Hussein_Atwi #Lebanon #Occupied_Palestine #South_Lebanon_Army

  • A new security plan for #Ain_al-Hilweh
    http://english.al-akhbar.com/content/new-security-plan-ain-al-hilweh

    Ain al-Hilweh Palestinian refugee camp on the outskirts of Saida, #Lebanon. (Photo: Marwan Tahtah) Ain al-Hilweh Palestinian refugee camp on the outskirts of Saida, #Lebanon. (Photo: Marwan Tahtah)

    Tensions are escalating in Ain al-Hilweh, Lebanon’s largest Palestinian refugee camp. In the past, people feared a clash between the #Fatah Movement and Islamist groups, but today they are more concerned about a possible confrontation between Islamists themselves. Such tensions may threaten the Palestinian initiative to isolate the refugee camps from ongoing internal and regional conflicts and undermine the memorandum of understanding signed between different Islamist factions that have come together under the group known as the (...)

    #Abbas_Ibrahim #Articles #Fatah_al-Islam #General_Security #Hamas #Jund_al-Sham #Nouhad_al-Machnouk #Osbat_al-Ansar #Palestine

  • L’histoire complète de l’attaque contre les barrages de l’armée à Saïda – Scarlett Haddad
    http://www.lorientlejour.com/article/847512/lhistoire-complete-de-lattaque-contre-les-barrages-de-larmeea-saida.h

    Mais elle a déjà permis d’établir les faits suivants : les quatre hommes tués dans ce double attentat appartiennent au mouvement du cheikh en fuite Ahmad el-Assir. Ensuite, l’objectif de l’attaque au barrage d’Awali n’était pas la position de l’armée. Il s’agissait de faire passer des ceintures explosives pour exécuter des attentats-suicide dans des lieux très peuplés. Les explosifs trouvés sont en effet ceux qui sont utilisés pour faire le maximum de victimes humaines, non pour causer des destructions.

    De plus, ce qui confirme qu’il s’agit de takfiristes liés à el-Qaëda, c’est le fait que chacun d’eux porte aussi sur lui une petite bombe qui lui permet de se faire sauter s’il est pris, car les quatre hommes tués dans cette attaque avaient visiblement pour mot d’ordre de ne pas se faire prendre vivants. À Awali et au barrage de Majdelyoun, deux des quatre se sont sacrifiés pour sauver leurs camarades et leur permettre de fuir, mais, au second barrage, les tirs des soldats les ont quand même atteints et tués. Le fait qu’ils n’hésitent pas à se faire sauter, tout en essayant de tuer avec eux des soldats, prouve aussi qu’ils sont préparés à commettre des attentats-suicide dans le plus pur style des takfiristes. Enfin, il est clair à travers l’attitude des jeunes gens qu’ils sont hostiles à l’armée et la considèrent comme une renégate et comme une ennemie. Ce qui montre bien qu’ils sont dans la mouvance d’el-Qaëda. La source militaire autorisée précise ainsi que le débat sur l’appartenance ou non des agresseurs à la mouvance d’el-Qaëda n’a pas lieu d’être et ne sert qu’à semer le doute sur la nature de l’attaque et à chercher des excuses aux agresseurs. Il faut donc se rendre à l’évidence et accepter le fait qu’il existe au Liban et dans plusieurs régions du pays des cellules d’el-Qaëda prêtes à agir.

  • Liban : un membre du Fateh abattu à Aïn el-Héloué - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/845067/liban-un-membre-du-fateh-abattu-a-ain-el-heloue.html

    Un membre du mouvement palestinien Fateh a été abattu dimanche dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué à Saïda (Liban-sud), a indiqué un responsable.

    […]

    Des proches de M. Saadi sont alors sortis dans la rue et ont ouvert le feu à l’aveugle tuant un passant, Ibrahim Abdel Ghani, âgé de 50 ans.

    L’assassinat de Mohammad Saadi survient deux jours après des affrontements entre le Fateh du président palestinien Mahmoud Abbas et les islamistes radicaux du camp.

  • A Pilot’s Refusal, Reimagined by Negar Azimi | NYRblog | The New York Review of Books

    http://www.nybooks.com/blogs/nyrblog/2013/jun/26/akram-zaatari-memory-war-flight

    A short time after the Israeli invasion of Lebanon in 1982, a rumor ran through the southern Lebanese town of Saida that went something like this: as Israeli forces advanced into the country, one Israeli air force pilot refused to strike his assigned target, a secondary school for boys not far from the Ain El Helweh refugee camp. Instead, he veered off course, dropping his bombs into the Mediterranean Sea below. It was said that the pilot’s family had originally been from Saida’s old Jewish community, and he had felt too much of an attachment for the place and its inhabitants. Though the school, like much of the city around it, was eventually bombed anyway, the story turned into a legend, embroidered and embellished with new details in each telling.

    #israël #liban

  • Pour mémoire : en novembre 2012, Marc Daou présente pour France 24 l’escroc salafiste de Saïda comme un garçon courageux : « Ahmad al-Assir, le salafiste qui veut en découdre avec le Hezbollah »
    http://www.france24.com/fr/20121113-liban-ahmad-al-assir-imam-salafiste-sunnite-hezbollah-chiite-nasr

    « Je jure par Allah que toi, Nasrallah, je ne te laisserai pas dormir la nuit si tu ne te décides pas à mieux te comporter avec nous [les sunnites]. Je vais t’en faire payer le prix. Cela ne fait que commencer. » L’homme qui a osé menacer de la sorte, il y a quelques mois, le leader du Hezbollah chiite est un imam salafiste, le cheikh Ahmad al-Assir.

    Cette citation de Assir est apparue lors de l’épisode de la « mitraillette qui insulte Aïcha ». Il est assez savoureux de prétendre que Assir « a osé menacer… le leader du Hezbollah chiite », en omettant de signaler qu’une telle « menace » concernait un jouet en plastique dont tout le monde savait qu’il s’agit d’une bêtise insondable.

    Tout de même, un type qui « menace Nasrallah » au motif qu’il prétend qu’une mitraillette en plastique, qui dit très clairement « Save the hostages », dirait en réalité « Tue Aïcha », c’est au mieux un total pignouf, soit un escroc pur et simple.

    Au mieux, fin 2012, tu peux évoquer l’étonnante promotion médiatique d’un agitateur sectaire dont tout le monde sait qu’il a lancé sa carrière sur une fumisterie notoire ; mais pas honnêtement comme « le salafiste qui veut en découdre avec le Hezbollah ».

    L’épisode remonte à juin 2012, et on pourra retrouver la citation dans cet article du Daily Star, qui est certes le quotidien anglophone libanais, mais l’auteur n’a semble-t-il pas été capable de reconnaître que la mitraillette parle en anglais… (rappel : cette histoire de mitraillette insultante est démontée depuis au moins octobre 2011 sur le Web – Assir a repris un truc qui circulait déjà depuis des mois) :
    http://www.dailystar.com.lb/News/Politics/2012/Jun-22/177802-lebanon-sheikh-warns-of-toy-gun-that-insults-prophets-wife.ashx

    Controversial Sidon Preacher Sheikh Ahmad Assir warned Parliament Speaker Nabih Berri and Hezbollah’s leader Friday that he will haunt their nights if they fail to deal immediately with a toy gun that he said featured an audio recording that insults a wife of Muslim Prophet Mohammad when the trigger is pulled.

    Addressing both Sayyed Hasan Nasrallah and Berri during his Friday sermon, Assir said: “If you don’t take heed of this issue I will not let you sleep at night so long as I live.”

    Tu lis ça, et tu te doutes bien que ni Nasrallah ni Berri ne se sentaient particulièrement « menacés » par un type qui avait « osé »… hanter leurs nuits avec une mitraillette en plastique made in China.

    Et pour te faire une idée du niveau d’anglais nécessaire pour comprendre que la mitraillette n’insulte personne :
    http://www.youtube.com/watch?v=k5Q-lLD4dLE

    Note : pour la présentation élogieuse de l’escroc salafiste de Saïda par Laure Stephan dans le Monde, elle précède l’épisode de la mitraillette (avril 2012).

  • L’armée et la couverture internationale | Scarlett Haddad
    http://www.lorientlejour.com/article/823051/larmee-et-la-couverture-internationale.html

    Les sources diplomatiques précitées s’étonnent des déclarations des responsables du courant du Futur contre l’armée, après l’opération contre le cheikh salafiste Ahmad el-Assir. Ceux-ci se comportent comme si l’armée n’avait pas été agressée et cherchent indirectement à transformer le dignitaire sunnite en victime, ainsi que l’ensemble de la ville de Saïda. Même si ce comportement est une manœuvre politique pour reprendre l’initiative et tenter de récupérer les partisans du cheikh el-Assir et de resserrer les rangs sunnites autour de l’idée d’un ciblage contre cette communauté, les sources diplomatiques estiment qu’il s’agit d’une tactique dangereuse et risquée dans une période aussi sensible et alors que le spectre de la discorde entre sunnites et chiites plane sur l’ensemble des pays de la région.

    À cet égard, des sources sécuritaires révèlent que l’armée a ouvert une enquête au sujet des tirs contre la villa de Bahia Hariri à Majdelyoun et l’examen minutieux des lieux a montré qu’il y avait en fait les traces de deux balles sur un des murs extérieurs, qui ont pu être tirées par erreur dans le feu des combats. Rien en tout cas qui justifie le tollé provoqué autour de cet incident, ni les déclarations incendiaires qui ont comparé ces tirs à l’attentat contre Rafic Hariri le 14 février 2005. De même les allégations d’attaque et de pillage de Youssef Nakib, un proche de Mme Hariri et de Fouad Siniora, se sont avérées inexactes. Enfin, le fait de présenter la communauté sunnite du Liban comme étant une cible pour l’armée n’est pas convaincant non plus, estiment encore ces sources, d’autant que le détail des arrestations par l’armée dans les rangs des partisans d’Ahmad el-Assir montrent qu’il y a 43 Libanais, 58 Syriens, 13 Palestiniens, 2 Soudanais et 5 Bangladais.

    Toujours les (très) mystérieuses sources sécuritaires de Scarlett Haddad, mais pour le coup je trouve ce billet d’excellente tenue.

  • Comme il y a encore eu des heurts hier à Saïda, en présence des responsables du 14 Mars, se souvenir qu’en octobre dernier, déjà, le Monde parvenait à couvrir les incitations à l’émeute du 14 Mars sans jamais voir les drapeaux d’Al Qaeda :
    http://seenthis.net/messages/93029

    Et il y a 8 mois, je suspectais que :

    Après le gouvernement, la prochaine cible est logiquement l’armée libanaise.

    (Tu sais à quel point j’aime me citer moi-même personnellement.)