Sur la route de la soie…
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Comme un fil de soie indiquant le chemin, de Damas à Samarcande, sur les traces de notre passé. Quand je regarde la carte du monde, je vois des pays en voie de disparition. L’envie de les découvrir, avant qu’ils ne deviennent un souvenir, bombardés pour le progrès, libérés par la mort, convertis à la loi du marché, enfin nous ressemblant, égaux puisque identiques, libres dans nos servitudes.
Avant que cela n’arrive, j’ai l’espoir de remplir mon cœur. De sourires et de larmes, des moments de vies qui font que grandir à Khiva, à Bamako ou à Khan Younes, à Aktau ou à Darjeeling, n’est pas la même expérience, mais pas une moindre richesse.
Voyager, c’est se rapprocher de soi.
C’est redécouvrir chez les autres ce que l’on avait pris pour acquis, se rappeler de nos privilèges sans se prendre pour des sauveurs, côtoyer les splendeurs du monde et apprendre l’humilité ; face au temps, face aux êtres humains comme face à Dieu, pour celles et ceux d’entre nous qui sont croyant-e-s. Le spectacle permanent de l’infinie complexité du monde, suffisamment élégante et sûre d’elle même pour nous offrir des plaisirs simples. La beauté au fond des rides, les visages que tu n’as jamais vus, la voix qui te réveille et la main qui t’emmène.
Sur la route de la soie, on vit dans un souvenir, le cœur fracturé par le décalage entre la grandeur du passé et la trivialité du présent, entre la gloire des récits et l’horizon indépassable du réel : l’incontournable sentiment que quelque chose s’est éteint.
La route de la soie est devenue une autoroute. Elle a ses péages, ses chemins goudronnés. Elle n’est pas un rêve, juste un parcours fléché. Pas un cirque touristique, mais pas une épopée non plus. Et il faut sortir de ses étapes pour trouver l’aventure.
L’#Ouzbékistan est sur ce chemin, à la confluence des routes, dépositaire de l’héritage architectural et historique le plus flamboyant et le mieux conservé, de cette époque où l’Asie Centrale était le point de convergence des richesses de notre monde : du Savoir aux pierres précieuses, des étoffes aux livres de valeur, des artisans aux mains d’or aux despotes éclairés, conquérants et (parfois) visionnaires. C’est la terre qu’ont foulée Tamerlan, Boukhari, Ulug Beg et Tirmidhi.