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  • Pollution au béton de la Seine : la région Ile-de-France suspend ses subventions
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/biens-d-equipement-btp-immobilier/pollution-au-beton-de-la-seine-la-region-ile-de-france-suspend-ses-subvent


    Un exemple de gare du RER E.
    (Crédits : DR)

    Le conseil régional d’Ile-de-France a voté, le 22 mai 2019, la suspension de ses subventions au chantier d’extension du RER E, tant que le groupe Vinci « n’a pas apporté la preuve de la remise en état » des berges de Seine de Nanterre touchées par de la pollution au béton. Le géant du BTP s’en défend.

    Des eaux chargées de résidus de béton venant d’une centrale à béton servant à alimenter le chantier d’extension du RER E. Le 24 avril dernier, visé par une plainte déposée par l’Association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique (AAPPMA) pour "abandon de déchet, rejet en eau douce de substance nuisible au poisson et destruction de frayère", Vinci reconnaissait avoir déversé ces liquides sur les berges de Seine à Nanterre et promettait avoir « mis en œuvre les mesures nécessaires pour stopper cet écoulement ».

    D’après la présidente de l’AAPPMA92, citée par l’AFP, les eaux chargées de résidus de béton rejetées dans la Seine ont cimenté « tout un pan de berge », la transformant en « un désert aquatique ».

    "Les berges, c’est l’endroit le plus intéressant pour la biodiversité, expliquait Sandrine Armirail. « L_à, vu que tout est bétonné sur le fond, il n’y a plus rien. »

    La présidente du conseil régional d’Ile-de-France Valérie Pécresse s’était alors dite « _scandalisée » par cette pollution. Le 22 mai 2019, sans attendre les résultats de l’enquête devant déterminer les responsabilités, la région a adopté en commission permanente un amendement pour suspendre ses subventions au chantier, « tant que le groupe Vinci et son sous-traitant n’auront pas apporté la preuve de la remise en état des berges de Seine et de leur écosystème ».

    Contacté par La Tribune, le géant du BTP assure avoir adressé un courrier dès le 10 mai 2019 à Valérie Pécresse dans lequel il "s’engage" à « remettre en l’état la zone concernée en lien avec la Ville de Nanterre, le Port autonome de Paris et les autorités administratives ».

  • Le #climat s’affole dans les #villes européennes | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/climat-saffole-villes-europeennes/00086214

    « La maison urbaine brûle. » A Kiruna, une ville minière du nord de la Suède, les températures moyennes annuelles étaient au XXIe siècle (jusqu’au 31 décembre 2017) supérieures de 3 °C à la moyenne annuelle du XXe siècle. A Grenade, à Cordoue et à ­Malaga, trois villes d’Andalousie, les températures moyennes annuelles sont supérieures au XXIe siècle d’au moins 1,5 °C à celles du XXe siècle. A Bucarest, capitale de la Roumanie, cette hausse est de + 1,4 °C. En France, à Avignon, ville qui enregistre la plus forte hausse de l’Hexagone, elle est de + 1,2 °C.

    Dans plusieurs villes d’Europe, hébergeant plusieurs millions d’habitants, le seuil de 1,5 °C est donc d’ores et déjà franchi. C’est pourtant la limite que s’étaient fixés en décembre 2015 les 195 membres de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, lors de l’Accord de Paris. A savoir « limiter l’élévation des températures à 1,5 °C par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle », une période que l’on situe généralement entre 1850 et 1900. Certes, l’objectif de cet accord international est global et non local, ce qui signifie qu’il intègre notamment le niveau de réchauffement des océans et de toutes les régions du monde, dont les pôles Nord et Sud. Mais ces données exclusives permettent d’évaluer précisément les répercussions locales du réchauffement.

    De nombreuses villes en ­Europe ont déjà dépassé l’objectif de l’accord de Paris, signé en décembre 2015, de limiter le réchauffement global à deux degrés Twitter

    Sur le même sujet
    Entretien Jean Jouzel : « Face au changement climatique, la fenêtre de tir est très étroite »
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    Ces chiffres sont issus d’une grande enquête intitulée « Europe, un degré plus chaud » (Europe One Degree Warmer), menée par le consortium de médias European Data Journalism Network (­EDJNet), dont fait partie Alternatives Economiques et qui regroupe une vingtaine de médias européens. Ils ont été obtenus après l’analyse de plus de 100 millions de données fournies par le Centre européen de prévision météorologique à moyen terme (CEPMMT), une organisation intergouvernementale qui procède à la « réanalyse » des données météorologiques issues d’une multitude de sources, comme les stations météo, les ballons-sondes, les bouées et les satellites. C’est la première fois que des données de réanalyse sont rendues accessibles à une telle échelle.

    Ecart entre les températures moyennes enregistrées entre 2000 et 2017 et tout au long du XXe siècle dans différentes villes européennes, en °C

    Les flèches montrent l’intensité de l’augmentation des températures depuis le siècle dernier. Leur inclinaison varie selon l’intensité. Source : EDJnet

    Ecart entre les températures moyennes enregistrées entre 2000 et 2017 et tout au long du XXe siècle dans différentes villes françaises, en °C

    Les flèches montrent l’intensité de l’augmentation des températures depuis le siècle dernier. Leur inclinaison varie selon l’intensité. Source : EDJnet

    Ces informations permettent d’étudier les phénomènes climatiques sur des périodes supérieures à un siècle, en harmonisant les données de milliers de sources différentes, autorisant ainsi des comparaisons dans le temps et l’espace. Si les valeurs absolues diffèrent des données provenant directement des stations météo (essentiellement parce que les villes sont sujettes à l’effet « îlot de chaleur », en raison duquel les températures de l’intérieur des villes peuvent être supérieures de 10 °C à celles des campagnes alentour), les tendances générales restent les mêmes.
    Retrouvez le détail de l’évolution des températures entre le XXe et le XXIe siècle dans 558 villes européennes
    Ecart entre les températures moyennes enregistrées entre 2000 et 2017 et au XXe siècle, en °C

    En cliquant sur le nom des villes listées, vous pouvez accéder à un rapport détaillé propre à chacune de ces communes avec de nombreuses informations complémentaires.
    Source : EDJnet

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    En se penchant sur les données journalières, EDJNet a pu montrer que le nombre de jours chauds et froids avait également évolué au cours des 117 dernières années. A Split par exemple, deuxième ville de Croatie, le nombre de jours où la température moyenne atteint 27 °C a bondi de 6 par an au XXe siècle à 14 par an au XXIe siècle. Inversement, le nombre de jours froids a reculé dans la plupart des villes. A Riga, capitale de la Lettonie, le nombre de jours où la température moyenne était inférieure à -1 °C est ainsi tombé de 75 au siècle dernier à 57 au XXIe siècle.
    Zoom Une enquête data collaborative

    L’enquête « Europe, un degré plus chaud » est basée sur l’analyse de plus de 100 000 données météorologiques recueillies auprès du European Centre for Medium-Range Weather Forecasts (ECMWF). Ce centre international calcule des données météorologiques dites « re-traitées », basées sur une variété de sources telles que des stations et des ballons météorologiques, des bouées et des observations satellites.

    Cette méthode d’harmonisation permet d’observer des données sur de longues périodes et de faire des comparaisons entre différents lieux. Elle permet aussi de dégager une tendance, indépendamment de l’effet d’îlot de chaleur urbaine, qui peut se traduire par un différentiel de températures entre un centre-ville et sa périphérie.

    Le traitement des données et les réponses des collectivités ont ensuite été effectués de manière collaborative par les membres du European Data Jouralism Network (EDJNet) sous la coordination de l’agence de data journalisme Journalism++ Stocklholm.

    Cliquez ici pour en savoir plus.
    De lourds impacts

    Même limitée à 2 °C ou moins, l’élévation des températures peut être lourde de conséquences, observe Mojca Dolinar, responsable du département de climatologie à l’Agence slovène de l’environnement, un service de l’État. Une atmosphère plus chaude absorbe davantage d’eau avant de la libérer sous forme de pluie, explique-t-il. Résultat : les épisodes pluvieux sont plus espacés dans le temps et les sécheresses s’aggravent. Dans le même temps, les précipitations, du fait de la plus forte concentration d’eau dans l’atmosphère, ont tendance à être plus intenses, entraînant des inondations plus graves.

    La hausse des températures a des conséquences sur la mortalité, les infrastructures, la concentration des élèves… Twitter

    L’élévation des températures et les vagues de chaleur en particulier ont été responsables de plusieurs milliers de décès depuis 2000. La canicule de 2003 a provoqué plus de 70 000 décès supplémentaires en Europe de l’Ouest. Malgré la mise en œuvre de « plans canicule » dans plusieurs pays, une analyse du lien entre chaleur et mortalité dans 9 villes européennes a montré que, si la surmortalité a reculé à Paris, Rome et Athènes depuis 2003, la hausse des températures n’en continue pas moins d’entraîner une surmortalité, et pas uniquement dans les villes méridionales. Les villes nordiques sont ainsi plus exposées au stress thermique que celles habituées aux chaleurs régulières. A Madrid, par exemple, la mortalité augmente (par rapport aux jours non-chauds) quand la température journalière moyenne dépasse 21 °C, contre 19 °C à Stockholm.

    La surmortalité causée par la canicule de 2017 (baptisée « Lucifer »), qui a vu les températures franchir la barre des 40 °C dans les Balkans, en Italie et en Espagne, et par la canicule de 2018 en Europe du Nord, n’a pas encore été étudiée par les autorités sanitaires nationales et les universitaires.
    Moins bonnes performances scolaires

    Si les canicules sont les plus meurtrières, l’élévation des températures influe également sur la vie des Européens par d’autres biais. Les chercheurs ont ainsi montré que les élèves étaient moins performants, notamment en mathématiques, lorsque la température journalière moyenne dépassait 22 °C. Dans 415 des 539 villes analysées par EDJNet, le nombre annuel de jours d’école affichant une température journalière moyenne supérieure à 22 °C avait augmenté au XXIe siècle par rapport au siècle précédent. A Séville, par exemple, les élèves ont connu au XXe siècle une moyenne annuelle de 12 jours d’école à plus de 22 °C, un nombre qui est passé à 24, soit le double, au XXIe siècle. Les conséquences d’un environnement plus chaud sur les résultats des élèves européens n’ont pas encore été évaluées.

    Depuis les années 1980, les criminologues savent que, aux Etats-Unis au moins, les faits de violence augmentent avec le mercure. En Europe, malgré la hausse des températures, aucune agence de lutte contre la criminalité ni aucun chercheur universitaire n’a étudié la question.

    Les transports ferroviaire et routier sont également concernés par la hausse des températures, le bitume se ramollissant au point que certaines routes doivent être fermées les jours de forte chaleur. Le trafic ferroviaire urbain (les trains de surface et tramways) peut être perturbé par un voilement des rails lorsque le métal se dilate et devient instable. Avec à la clé des risques de retards et, comme cela s’est produit dans le métro de Washington en 2012, des déraillements. La hausse des températures a aussi un impact sur la pollution, et donc sur notre santé : de fortes chaleurs accroissent la formation d’ozone et la concentration de particules fines (PM10).
    Politiques d’adaptation

    Face à ces conséquences, les scientifiques appellent à la mise en place de politiques d’adaptation aux changements climatiques. Il s’agit de la « deuxième jambe » de la lutte contre les dérèglements climatiques, aux côtés des mesures d’atténuation qui consistent à limiter les émissions de gaz à effet de serre, principales responsables du réchauffement. Dans le cadre de l’enquête menée par EDJNet, un questionnaire a été envoyé à une dizaine de collectivités locales 1 pour pouvoir comparer et évaluer leur politique d’adaptation. Selon les villes, les réponses sont très variables.

    Paris fait figure de précurseur en la matière en France. La ville a adopté une « stratégie d’adaptation » fin 2015, comportant 30 objectifs déclinés en 35 actions. « On a bâti la stratégie d’adaptation sur quatre piliers, explique Célia Blauel, adjointe à la maire de Paris pour l’environnement : la gestion de crise, avec des plans canicule et en cas de crue de la Seine, mais aussi le développement d’un nouvel urbanisme et la mobilisation citoyenne. Le 4e pilier concerne les risques liés au dérèglement climatique tel que l’approvisionnement en eau, en alimentation durable. »
    Des villes inégalement prêtes

    « Concrètement, Paris est particulièrement touché par le phénomène d’îlots de chaleur urbaine, poursuit l’adjointe. La définition et l’identification d’îlots de fraîcheur urbaine (IFU) sont donc une des actions de la politique d’adaptation de la ville. Une application numérique en cartographie environ 800. Parmi les IFU, la mise en place de cours d’école « Oasis » consiste à remplacer le bitume des cours de récréation par des revêtements perméables à l’eau de pluie et des espaces plantés. Hors période scolaire, ces cours d’école sont ouvertes au public pour offrir un espace de fraîcheur. Trois cours Oasis ont été mises en route à la rentrée dernière et l’objectif est d’en compter de 40 à 45 à l’été 2019. »
    Emile LUIDER/REA Brumisateurs sur les quais de Seine à Paris, été 2017.

    « Beaucoup de collectivités ont réalisé des cartographies de leurs îlots de chaleur urbaine afin d’identifier les lieux problématiques, comme à Toulouse et à Lyon », rappelle Elsa ­Richard, chercheuse à Auxilia, un cabinet de conseil aux collectivités. « On observe aussi beaucoup de chantiers sur la végétalisation, les fontaines et les miroirs à eau comme à Nantes, Orléans, ou Angers. Mais d’autres types de réponses doivent être apportés, notamment pour lutter contre l’imperméabilisation des sols. La grande difficulté est de faire vivre le sujet de l’adaptation au niveau local. »

    « La seule chose que nous faisons, dans les écoles, sont des préaux, la mise en place de ventilateurs et de brumisateur » – La mairie d’Avignon Twitter

    Certaines villes n’ont d’ailleurs pas pris le temps de répondre au questionnaire, ou se sont contentées de réponses orales, comme Avignon, pourtant la ville française où les températures ont le plus augmenté depuis 2000. « La seule chose que nous faisons, dans les écoles, sont des préaux, la mise en place de ventilateurs et de brumisateur » a ainsi indiqué notre interlocutrice au sein de la direction de la communication de la Ville. « Avignon est un cas assez classique, explique Elsa Richard. Les changements de pratiques liés au changement climatique ne sont pas forcément facilités dans les lieux où la chaleur est déjà une habitude. »
    L’adaptation, parent pauvre du climat

    « L’adaptation est le parent pauvre des politiques climatiques » confirme Pascale Bosbœuf, doctorante à l’université Paris-Est, qui travaille sur les politiques locales d’adaptation. « Parce que l’adaptation n’a pas d’objectifs chiffrés, contrairement aux politiques d’atténuation qui visent des objectifs de réduction d’émission de gaz à effets de serre. » Seul élément contraignant : la loi de transition énergétique impose aux intercommunalités de plus de 20 000 habitants de réaliser un diagnostic de vulnérabilité de leur territoire et d’intégrer un volet adaptation dans leur « Plan climat-air-énergie territorial » (PCAET).

    « L’adaptation revient à investir pour des effets qui interviendront dans un temps difficilement prévisible » – Pascale Bosboeuf, chercheure Twitter

    Cependant, selon le récent rapport « Le défi climatique des villes » publié par le WWF, 77 % des collectivités concernées ne seront pas en mesure de respecter l’échéance du 31 décembre 2018 pour avoir adopté un PCAET. « Tout dépend de la collectivité. C’est une question de volonté et d’affichage, affirme Pascale Bosbœuf. L’adaptation revient à investir pour des effets qui interviendront dans un temps difficilement prévisible. » D’où l’absence de gain électoral direct pour les élus. Du point de vue des habitants, « face à un enjeu si important, on ne se pense jamais les plus exposés, on se rassure en se disant qu’on est en France », complète ­la doctorante.

    Jusqu’à récemment, le problème de la hausse des températures était peu tangible, hormis sur le littoral et les zones de montage, qui sont d’ailleurs plus avancés en matière d’adaptation. Mais l’été caniculaire 2018 a mieux révélé les problématiques de chaleur en ville. « La question à laquelle cela renvoie est : quelle capacité d’anticipation peut avoir un individu et une collectivité publique ? », souligne Elsa Richard. La marche pour le climat du 8 septembre dernier, qui a mobilisé plus d’une centaine de milliers de personnes en France, est peut-être un début de réponse.

    Article publié en partenariat avec la plateforme européenne de datajournalisme (EDJnet), dont Alternatives Economiques est un des membres fondateurs.

  • « Simplement, il faisait des enfants à sa fille »
    http://www.zite.fr/simplement-il-faisait-des-enfants-a-sa-fille

    « Un inceste ordinaire »1, Léonore Le Caisne enquête auprès des habitants d’un village de Seine-et-Marne, témoins d’un cas d’inceste perpétré pendant vingt-huit ans. Un travail qui interroge les mécanismes collectifs banalisant les viols en famille et met en évidence le lien entre inceste et domination masculine.

    Propos recueillis par Julia Burtin Zortea Illustration de Yasmine Blum Pourquoi avez-vous choisi de réaliser une recherche sur l’inceste, et plus particulièrement à travers l’histoire singulière de Lydia G. ? En France, les sciences sociales ont participé à édifier le lieu commun selon lequel puisque l’inceste serait le tabou ultime et universel des familles, il n’existerait pas, ou alors de façon marginale [voir encadré ci-dessous]. N’existant pas, il ne saurait être un objet d’étude légitime. (...)

    #entretien #Z10

    • L’échelle de gravité des infractions sexuelles est calée sur une conception masculine du crescendo sexuel. Le droit récompense la retenue des hommes, puisqu’il ne retient pas les attouchements comme des viols. Si les gestes sexuels sans pénétration sont passibles d’une sanction moindre parce qu’ils sont considérés comme moins graves, c’est en référence au moindre plaisir qu’ils procurent aux hommes. (…) Dans le même esprit, la sanction imposée par la cour est plus importante quand la victime est un garçon, parce que le viol parait plus dommageable pour un garçon que pour une fillette. (…) Les considérations entourant la rupture éventuelle de l’hymen, incontournables lorsque la victime est une petite fille, s’inscrivent dans une même logique masculiniste. On se rappelle de ce beau-père qui avait fait bien attention à ne pas déflorer ses belles-filles et qui s’était attiré la clémence de la cour pour ce signe de contention.

      #male_gaze #domination_masculine #violophilie #androcentrisme

    • L’histoire de Lydia a été médiatisée en deux temps. D’abord en avril 2007, d’une manière limitée, par la presse locale, le quotidien Libération et l’Agence France-Presse, quand le tribunal correctionnel rend ses premiers jugements. Puis en avril 2008, à la faveur de l’« affaire Fritzl », l’histoire de cet ancien ingénieur autrichien qui, pendant vingt-quatre ans, viola et séquestra sa fille, et lui fit sept enfants. Il a fallu attendre que cette affaire défraie la chronique pour que l’ensemble des médias nationaux s’intéressent à ce qui deviendra l’« affaire G. » ou l’« affaire Fritzl française ». En fait, avant l’« affaire Fritzl », l’histoire de Lydia n’était qu’une banale histoire d’inceste de province dans un milieu populaire où l’inceste serait courant – l’usage du mépris social est aussi une manière d’éloigner l’inceste de soi et d’en faire un non-événement. Ce n’était donc pas une histoire digne d’intérêt pour les journalistes de la presse nationale. Portée par l’« affaire Fritzl », l’« affaire G. » est devenue l’histoire d’un inceste « extraordinaire » avec torture et séquestration, perpétré par un monstre, un inceste qui ne se produit qu’une fois dans un pays. À partir de ce moment-là, l’histoire de Lydia est devenue digne d’intérêt pour la presse nationale. L’inceste banal et quotidien, l’inceste qui se produit souvent dans les familles françaises, lui, n’a pu être dit.

  • Violences et agissements sexistes : l’affaire que la CGT a étouffée - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/270618/violences-et-agissements-sexistes-l-affaire-que-la-cgt-etouffee


    Bon, après, je n’ai pas accès à l’article

    L’un des membres de la plus puissante fédération de la CGT, figure des éboueurs parisiens, est mis en cause dans des faits de violences et pour le climat sexiste qui perdure dans son syndicat. L’affaire aurait pu devenir un exemple pour le syndicat, de plus en plus revendicatif sur les questions d’égalité femmes-hommes et conscient des violences faites aux femmes. Pourtant, en 18 mois, l’organisation n’est pas parvenue à régler la situation, qui vire au bourbier.

    • #fraternité #sexisme #discrimination

      Je souligne la lâcheté de ce macho

      Le 9 mars 2016, lors d’une manifestation contre la loi sur le travail, un militant du syndicat du nettoiement lance au micro « Michel et Jacquie, occupe-toi d’El Khomri », référence directe au site pornographique « Jacquie et Michel » et à la ministre du travail de l’époque. Le 1er mai 2016, les slogans visent cette fois-ci directement une militante CGT, qui passe près du camion du syndicat du nettoiement, reconnaissable entre mille grâce à son étoile rouge et noir et ses deux mannequins revêtus de tenues d’éboueurs qui trônent sur le toit. « On va vous baiser, on va vous baiser », crache le haut-parleur. Peu après, au micro, Régis Vieceli invite les femmes à une soirée organisée à l’incinérateur d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), alors occupé par son syndicat, et propose aux militantes « 3 préservatifs et 2 mojitos, et si on n’est pas de la CGT, 2 préservatifs et 3 mojitos ».

      Dans ce dossier, le syndicat du nettoiement et la Fédération des services publics ont en effet régulièrement minimisé les faits ou botté en touche. En mars 2016, pour répondre aux protestations officielles de plusieurs syndicalistes, dont les responsables de l’UD de Paris, sur le slogan associant Myriam El Khomri à « Michel et Jacquie », le syndicat du nettoiement s’est par exemple fendu d’un courrier dénonçant celles qui jouent « les vierges effarouchées plutôt que se battre ». Le courrier assure que le slogan faisait tout bonnement référence « à deux de nos camarades retraités que nous avions le plaisir d’accueillir dans la manif ».

      Et la promptitude des agresseurs misogynes à se victimisé.

      À la fin de l’année 2016, une pétition hostile aux accusations contre le leader syndical a par exemple circulé au sein de l’US. « Le fait de prendre parti pour la femme sans attendre de connaître l’ensemble des versions des faits démontre que la mentalité de certain(e)s n’a pas changé sur la supériorité de l’homme qui serait le sexe fort et sur la femme qui serait inférieure à l’homme », assurait le texte. « Nous refusons cette image rétrograde, dévalorisante et infantilisante de la femme. Tout comme l’image de l’ouvrier alcoolique, violent… », poursuivait-il.

      Sur la porte du local attribué au syndicat du nettoiement à la Bourse du travail de République, une affiche expose d’ailleurs la doctrine locale : « Ici on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui ! » C’est-à-dire pas avec « les fachos, les collabos, les anti-communistes, les casseurs de la CGT, les briseurs de grève », ni avec « les homophobes, les sexistes, les misogynes » ou… « les misandres ». La misandrie, cette hostilité à l’égard des hommes, est apparue dans le vocabulaire local à la suite de l’incident du 2 décembre et de ses conséquences.

    • Au passage je signale que le nom du syndicaliste incriminé n’est pas couvert par l’anonymat chez Mediapart alors qu’hier, le brigadier chef de la police municipale de Vincennes qui a lui été reconnu coupable par un tribunal, est couvert par l’anonymat (stéphane T). Médiapart dit réfléchir au problème en interne et dit avoir choisis l’anonymat pour le brigadier chef agresseur car « ce n’est pas un personnage public ». Un brigadier chef, représentant de l’état, assermenté, c’est pas public ???
      C’est probablement pour que Mediapart ne s’aliène pas ses informateurs de la police.

  • Pannes d’ascenseurs : à Bobigny, ras-le-bol à tous les étages - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/30/pannes-d-ascenseurs-a-bobigny-ras-le-bol-a-tous-les-etages_1613705

    Dans un immeuble de la ville de Seine-Saint-Denis, les deux élévateurs de la tour de 15 étages sont souvent à l’arrêt. 50 000 personnes ont signé une pétition adressée à Macron et une cinquantaine se sont réunies dans le hall.

    Lundi soir, une cinquantaine d’habitants ont réfléchi tout haut sur leur condition dans un hall de HLM. Et verbalisé la routine de leur bâtiment de quinze étages situé à Bobigny, au 19 rue René Camier : les pannes fréquentes et anarchiques de leurs deux ascenseurs. Première séquence : un trentenaire en tee-shirt assure qu’il y a quelques semaines, il a manqué de perdre son boulot en restant bloqué à l’intérieur de l’un d’eux. Gros retard, son chef s’est fâché. Il précise qu’il est employé à la Rotonde, « là où Macron mange ». Qu’il voulait arrêter de payer les loyers pour faire passer un message fort. Son épouse l’en a dissuadé. La peur de l’expulsion, le stress du conflit.

    Seconde séquence : une dame s’assoit dans un coin, sur une chaise apportée par une voisine, avec un nouveau-né dans les mains, tout de rose vêtu. Elle raconte sa grossesse à grimper et dévaler les marches, et sa hantise, au moment d’accompagner son aîné à l’école, que ce dernier oublie quelque chose à la maison. Cela signifiait devoir remonter le ventre arrondi, redescendre, puis une fois le môme déposé en classe, remonter encore. Comme dans chaque récit du même type, on conclut en relativisant : il y en a des encore moins bien lotis. Les malades, les claustrophobes, les personnes âgées qui s’essoufflent plus vite que les autres dans la faible lumière jaune de la cage d’escalier étroite.

    Une retraitée se souvient de l’un de ses coups de fil au bailleur : « Au téléphone, on m’a dit "je vous comprends" après une panne. J’ai répondu "non, vous ne me comprenez pas car vous ne me connaissez pas". » Un quinqua du voisinage, venu soutenir le mouvement, déroule quelques mots clés, parmi lesquels « sans dents » et « sans voix ».

    Maison hantée

    Les dizaines de témoignages convergent tous : les dysfonctionnements réguliers, qui pourrissent les journées, les nuits et les week-ends, finissent par alourdir les têtes. Le renoncement à recevoir des invités, la sensation de se faire avoir, l’attente du réparateur, la flemme de sortir en pensant à une potentielle ascension au retour, l’angoisse de l’accident, l’obligation de stocker ses courses dans la voiture quand la machine a lâché. Parfois, il arrive que des résidents écartent eux-mêmes les portes quand ils restent coincés entre deux étages. Comme s’ils avaient été engloutis par une bête de fer aveugle. ICF Habitat la Sablière (le bailleur) qualifie cela de « vandalisme » (les pièces s’abîment), les locataires de « démerde » (le sauvetage peut traîner en longueur). Deux mères du onzième étage décrivent une scène de maison hantée. Un jour, les portes de l’un des ascenseurs se sont mises à claquer toutes seules. Il a fallu caler un objet pour s’épargner le boucan en attendant le réparateur.

    Au milieu de la mini-foule, Fouad Ben Ahmed, militant local, met en garde contre les dangers de la résignation et des comportements que celle-ci fabrique. En aparté, il dit : « Dans les milieux modestes, on intériorise trop vite l’idée que l’on mérite ce qui nous arrive. » Puis : « Le projet n’est pas de laisser éclater sa colère une fois ou deux sur la place publique. C’est de travailler sur la durée : il faut que les habitants se réapproprient leurs combats. »

    Avant le premier tour de la présidentielle, quelques membres de l’équipe de Benoît Hamon s’étaient retrouvés à Bondy pour dérouler des propositions sur le long terme à mettre en place dans les périphéries. L’emploi, l’éducation, la lutte contre les discriminations. La séance d’échanges avec le public a tourné en questionnements sur le très court terme. Comment faire quand des dealers planquent de la came dans le cartable des gosses ? Et comment vendre l’égalité à des personnes qui n’arrivent même pas à jouir de leur ascenseur dans des blocs vétustes ? Gros blanc - ce n’était pas prévu. Ce qui se passe actuellement au 19 rue René Camier : la politique dans sa dimension la plus pragmatique.

    A la mi-novembre, Christie et Karima, deux locataires, ont contacté via Facebook Fouad Ben Ahmed, 41 ans, encarté au Parti socialiste, lui-même originaire de Bobigny et référent d’un collectif nommé « Plus sans ascenseurs ». Ils s’étaient ensuite retrouvés un jeudi soir dans l’immeuble malade pour faire du porte-à-porte et sonder les familles. Réactions schizophréniques dans les étages, entre le soulagement d’extérioriser le malaise et la lassitude de rabâcher le champ lexical de la défaite, celui qui fait dire que c’était mieux avant et que tout va de mal en pis à l’intérieur de l’immeuble, mais aussi à l’extérieur.

    Sur son palier, une maman longiligne à lunettes s’était étonnée du décalage entre la communication de la mairie et la situation précaire des destinataires. « Je voulais écrire "MDR" [mort de rire, ndlr] sur l’un de leur courrier. Car je pensais que nous étions invisibles. » Devant sa porte entrouverte du quinzième étage, un trentenaire barbu en survêtement râle contre les plus jeunes. « Ils constatent que l’ascenseur ne fonctionne pas et ça les fait marrer. Pourquoi cela ne provoque pas une autre réaction ? Je ne comprends pas. »

    Une pétition en ligne lancée par le collectif - apolitique - en est presque à 50 000 signataires. Le destinataire : Emmanuel Macron, président de la République. La genèse du mouvement : en juillet 2016, Martine Fontaine, en fauteuil roulant, sèche une paella entre amis, lesquels s’inquiètent de son absence. L’ascenseur de son immeuble d’un autre quartier de Bobigny était en rade, ça faisait des semaines qu’elle ne quittait plus son appartement. Des médias s’intéressent au cas de la dame, immobilisée après des pépins de santé, le bailleur se presse pour régler la situation en quelques jours. Victoire symbolique. Sur les réseaux sociaux, des habitants de Seine-Saint-Denis profitent de l’opportunité pour alerter sur leur situation dans des blocs de Sevran, Aulnay-sous-Bois ou encore Epinay-sur-Seine.

    Palliatif

    700, 800, 900 euros : les locataires du 19 rue René Camier aiment à rappeler le prix des loyers. Christie, trentenaire aux yeux bleus qui vit au douzième, s’interroge. En substance : est-ce normal d’avoir parfois honte de l’endroit où l’on vit ? Et pourquoi faut-il tant de temps pour mobiliser autour d’une cause si concrète ? L’amicale des locataires a disparu depuis des lunes, faute de tauliers pour la faire tourner. Il est désormais question de la reconstituer. Entendu plusieurs fois dans ce coin-ci de Bobigny, sur le ton de la fatalité : l’individualisme grignote de plus en plus dans les quartiers populaires, qui comptent parmi les fiefs historiques de la solidarité - érigée traditionnellement par ceux qui y vivent en palliatif aux manques de moyens. Marcella, auxiliaire de vie sans emploi, habitante de la ville et membre de « Plus sans ascenseurs » : « Le boulot fatiguant, les distances avec la maison, l’éducation des enfants, le poids des factures : c’est un tout dans les milieux très modestes. Est-ce qu’on est toujours conscient de ce que l’on vit ? On finit par accepter parce que le quotidien aspire tout. »

    Etau

    Du côté d’ICF Habitat la Sablière, un responsable admet que les équipements sont fatigués au 19 rue René Camier. Avance que près de la moitié des pannes sont dues à des actes de vandalisme, dont l’ouverture forcée des portes : « Des gamins sautent dans la cabine, des gens urinent à l’intérieur, ce qui use les pièces. » Pointe du doigt des dealers que les pannes arrangeraient pour contrôler les allées et venues. « Je ne dis pas que c’est la cause du problème, simplement un constat. » Ironie, l’immeuble est situé à deux pas du commissariat, à quatre du tribunal.

    Quelle que soit la configuration, les locataires trinquent à la fin. Etau. Fouad Ben Ahmed : « Plus c’est sale et en mauvais état, moins certains respectent. Il faut remettre à neuf. Une fois que ce boulot est fait, la pédagogie commence auprès des habitants. Et les sanctions financières éventuellement prises par le bailleur pourront être transparentes : on verra clairement ce qui a réellement été dégradé ou sali. » Mardi, le collectif a reçu l’assurance du bailleur que le changement d’ascenseurs serait prévu dans le budget de l’année 2018. Et qu’il recevrait une délégation de locataires pour discuter. La veille, le soir du rassemblement, des habitants se sont mis à évoquer la saleté dans les parties communes. Karima, feuilles de papier et stylo à la main, les a conjurés de patienter. Un problème après l’autre, sinon, la revendication de départ se noie. Tout finit alors par se mélanger et du coup, plus personne ne s’écoute.
    Ramsès Kefi Photo Cyril Zannettacci

    #pauvreté #quartiers_populaires #hlm #ascenseurs
    Où ce genre de situation peut-elle perdurer si ce n’est dans les cités où vivent les noirs et les arabes ?

  • Vers des centres d’accueil d’urgence mieux intégrés dans le tissu urbain parisien ?

    Sur deux sites proposés dans le cadre de l’appel à projets Réinventer la Seine, la Ville de Paris a demandé aux équipes candidates d’intégrer dans leur programmation la présence d’un centre d’accueil.

    http://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2017/07/20/vers-des-centres-d-accueil-d-urgence-mieux-integres-dans-le-tissu-urbain-par

    #urbanisme #architecture #accueil #Paris #France #migrations #réfugiés #asile #projets #urban_matter #villes

  • “L’autre fois, ils m’ont palpé, le policier m’a dit “desserre les fesses” | Alban Elkaïm
    http://www.bondyblog.fr/201703300820/lautre-fois-ils-mont-palpe-le-policier-ma-dit-desserre-les-fesses

    Après avoir été contrôlés par la police lors d’une sortie scolaire, Ilyas, Mamadou et Zakaria, trois lycéens d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) reviennent sur la façon dont ils ont vécu l’événement et racontent une adolescence rythmée par ces contrôles “au faciès” souvent humiliants. Rencontre et mots forts. Source : Bondy Blog

  • #JusticePourTheo : Un policier d’Aulnay-sous-Bois dénonce les dérives de ses collègues.

    La réalité comme souvent dépasse toute fiction : "Mediapart publie le témoignage exclusif d’un policier du commissariat d’Aulnay-sous-Bois. Selon lui, certains de ses collègues étaient habitués aux dérapages qui ont conduit à « l’affaire Théo ». Notamment les quatre agents mis en examen pour les violences et le viol subis par le jeune homme. Des anciens leur avaient recommandé à plusieurs reprises « d’y aller moins fort ».

    La voix est claire, ne tremble pas. Les mots n’hésitent pas lorsqu’il s’agit de porter des accusations sur ses collègues. « Si le viol est avéré, il faut qu’ils prennent 20 ans ferme ! Que les jeunes n’aient pas l’impression que les policiers bénéficient de passe-droit. Qu’on puisse repartir dans la rue faire notre métier sereinement. » Serge est un vieux poulet. Son prénom est d’emprunt. On ne donnera pas son grade, ni son ancienneté dans la police, ni même celle au sein du commissariat d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
    Il fait partie de la centaine de policiers qui composent l’effectif dans l’œil du cyclone depuis que « l’affaire Théo » a éclaté. Du nom de ce jeune homme de 22 ans grièvement blessé lors d’un contrôle d’identité ayant dégénéré, le jeudi 2 février, à proximité d’un point de vente de stupéfiants dans le quartier de la Rose-des-Vents, également appelé« la cité des 3 000 ».
    Les quatre membres de la brigade spécialisée de terrain (BST) ayant procédé à son interpellation ont été mis en examen pour violences volontaires entraînant une incapacité totale de travail supérieure à huit jours, avec la circonstance aggravante qu’ils sont dépositaires de l’autorité publique, ont agi avec arme, et en réunion. L’un d’eux est également mis en examen pour viol. Il est l’auteur des coups de matraque télescopique à l’origine de la grave blessure à l’anus dont souffre Théo.
    Au-delà de ce fait divers dramatique, les pratiques des policiers d’Aulnay sont depuis passées au crible par l’IGPN qui a entendu des dizaines d’entre eux.
    « J’ai honte de travailler à Aulnay », attaque d’emblée Serge. On se rencontre tard le soir, dans un bâtiment ouvert aux quatre vents à quelques kilomètres d’Aulnay. De loin, on pourrait nous prendre pour des clients du point de deal de la cité des 3 000 en train de fumer leur premier joint. On ne fume pas, on ne boit pas, on parle police.
    Par des connaissances communes, Serge a fait savoir à un collègue de Mediapart qu’il avait envie de se confier. Qu’il avait besoin de s’épancher. « On est tous écœurés, dégoûtés par ce qui s’est passé, poursuit-il. Même si, entre nous, on n’en parle pas. Il règne un silence de mort dans les couloirs du commissariat. »
    Une semaine plus tôt, un membre d’une brigade anticriminalité (BAC) d’une autre ville de Seine-Saint-Denis nous avait confié : « Dans la rue, on se fait insulter. On nous traite de “violeurs”, c’est dur... » L’affaire Théo rejaillit sur tous les policiers et distille son poison. « L’image de la police est durablement ternie », regrette un officier ayant passé sa carrière à enquêter sur les trafics de drogue dans les cités.
    À Aulnay-sous-Bois, Serge décrit des effectifs qui tournent en rond, une activité policière à l’arrêt. « On a eu l’interdiction de faire des rondes dans la cité des 3 000 ainsi que dans les autres secteurs les plus sensibles de la commune. » Au lendemain des faits, spontanément, des policiers avaient écourté leurs congés. « Il fallait contrôler la ville, éviter qu’elle ne s’embrase, se souvient l’agent témoignant sous pseudo. Ceux qui travaillent dans les bureaux ont aussi renfilé la tenue [réglementaire pour patrouiller] le soir. Ils ont fait double journée. Au final, on était plus de volontaires qu’il n’y avait de besoin. La ville est restée assez calme… » Le premier week-end, une voiture a été brûlée, des abribus dégradés et l’éclairage public saboté. Puis la violence s’est déportée sur d’autres villes du département, laissant les policiers d’Aulnay désœuvrés. À ressasser.
    « Nos collègues avaient le droit d’interpeller Théo, ils avaient un motif légitime, croit savoir Serge. Mais pas le reste… » L’agent raconte la mare de sang – découverte une fois la housse enlevée – qui avait imprégné la mousse de la banquette arrière du véhicule de la BST. Sans émotion apparente, Serge évoque les auteurs présumés du viol et des violences. Des propos pourtant lourds de conséquences. « L’équipe qui est mise en cause dans cette histoire, cela fait des années qu’elle fait ça… J’ai vu et entendu des officiers de police judiciaire passer leur temps à leur dire d’y aller moins fort. C’étaient vraiment des habitués. Dès qu’ils sortaient du commissariat et qu’il n’y avait plus d’autorité derrière eux, ils s’imaginaient être les maîtres dans la rue. Ils faisaient ce qu’ils voulaient, quoi ! Le plus vieux, il n’avait que sept ans de police. On les a un peu lâchés dans la nature… »
    Le vieux poulet décrit un groupe accro à l’adrénaline, à la castagne. « Ils aiment se battre, casser des gens. C’étaient toujours les premiers à se ruer dans les cellules lorsqu’un gardé à vue pétait un plomb ou se rebellait. L’un d’eux, un brigadier, était particulièrement violent. Je l’ai vu avoir des gestes déplacés au poste, menacer des hommes menottés au banc : ‘‘Toi, on va t’éclater !” Et, à chaque fois que des jeunes se plaignaient, c’était cette équipe-là. »
    Dans un témoignage publié par l’Obs, Mohamed K. a raconté avoir été passé à tabac par ce même groupe, une semaine avant son ami Théo. « Ils me frappent, coups de pied, coups de poing au visage, dans le ventre, dans le dos, je saigne parce qu’ils m’ouvrent le crâne, je leur dis que je suis essoufflé, ils me traitent de ‘‘sale Noir”, de ‘‘salope’’, ils me crachent dessus. [...] Un des policiers me braque à bout portant avec son Taser, et me dit ‘‘laisse-toi faire ou je te tase !’’ [...] Les agents me menottent, me balayent au sol, m’écrasent la tête, me donnent des coups de genou dans les yeux, je voyais mon sang au sol, j’essayais de ramper. »
    Jusqu’au témoignage de Serge, seuls les jeunes des 3 000 présentaient les quatre hommes de la BST comme des auteurs récurrents de violences. Trois sources policières différentes nous avaient assuré que ce n’étaient pas des va-t-en-guerre. Sur France Info, MeFrédéric Gabet a décrit son client, l’auteur du coup de matraque, comme « un garçon paisible, calme, qui n’a jamais eu affaire à la justice », « totalement dépassé par ce qui lui arrive », qui « constate chaque jour qu’il est décrit comme un monstre, c’est compliqué pour lui ». Par mail, Me Pascal Rouiller souligne que son client « avait intégré la BST depuis 4 mois seulement à l’époque des faits ».
    « La tenue » privilégiée
    Le 26-28, avenue Louis-Barrault héberge le commissariat le plus atypique qu’il nous ait été donné de contempler. Logé en plein cœur d’une zone pavillonnaire, il se compose de deux bâtiments. Donnant sur une rue en sens unique, le premier mélange béton et petits carreaux, ressemblant à tous ces hôtels de police qui ont eu la malchance de survivre aux années 80. Là, tout y est vétuste. Des locaux de garde à vue insalubres à la chaudière vieille de trente ans, régulièrement en panne et qui aurait valu aux locataires le titre, dans la presse locale, de « poulets congelés d’Aulnay-sous-Bois ». Les barreaux à la moindre fenêtre achèvent de donner cette image de bunker si caractéristique du moindre commissariat situé dans une zone dite sensible.
    En retrait du premier, le second bâtiment est lui un charmant hôtel particulier en meulière qui abritait la Kommandantur lors de la Seconde Guerre Mondiale puis, durant les années qui ont suivi, un bordel et enfin des policiers. Éloignées de la rue, les fenêtres ne sont pas barricadées mais encadrées de volets bleus. Avec son perron en pierre, cette partie du commissariat a écopé de la part de ses actuels pensionnaires du surnom de« château de la Star Ac’ », en référence à l’ancienne émission de télé-crochet de TF1.
    Serge se souvient des apéros qu’y organisait tous les soirs le commandant supervisant le SAIP. Un commissariat se divise en deux entités : le service de l’accueil et de l’investigation de proximité (SAIP) est chargé des missions de police judiciaire et de l’accueil des victimes. Le service de sécurisation de proximité (SSP) gère la voie publique avec les brigades de police secours et les BAC. Sous l’égide du commandant du SAIP, que vous buviez ou non, il fallait s’acquitter d’une cotisation d’un ou deux euros. Ceux qui refusaient se voyaient confier le lendemain les plus sales besognes, les enquêtes les plus insolubles.
    Lorsqu’il arrive en janvier 2014, le commissaire divisionnaire Vincent Lafon fait le ménage et met fin à ces pratiques d’un autre âge. Un soir, il fait souffler le commandant dans un éthylotest. Le gradé fait semblant et évite ainsi la sanction, mais le commissaire finira par obtenir sa mutation ainsi que celle de toute l’ancienne hiérarchie qui cautionnait cette gestion des hommes en fonction des apéros. Au fur et à mesure, il remodèle le commissariat, crée une brigade de soutien de quartier (BSQ) et la BST. Il imprime sa marque et, d’après Serge, privilégie « la tenue », le SSP. Surtout, ses unités chargées d’« aller au contact ». Ces deux dernières années, toutes les recrues auraient été affectées aux BST, BSQ et BAC, au détriment de police secours et du SAIP.
    L’analyse de Serge est partagée par des magistrats qui, dans notre précédent article sur l’affaire Théo, avaient regretté que « ce commissaire soit très ordre public, en tout cas il le privilégie par rapport au judiciaire ». « C’est-à-dire qu’il fait ramasser par ses gars les petits dealeurs, les gamins qui font le guet, tout ce qui est visible et qui ennuie au quotidien les riverains, avait précisé un magistrat. En revanche, il n’y a plus vraiment d’enquête à Aulnay sur la racine du mal, sur les gros trafiquants. » Un second avait confirmé : « Le nouveau commissaire a fait le choix de ne pas subir les trafics. Il veut que ses hommes soient présents au quotidien sur le terrain plutôt que dans les bureaux. »
    Âgé alors de 40 ans, ancien boxeur, le commissaire divisionnaire ne dédaigne pas donner du coup de poing aux côtés de ses hommes lorsque cela chauffe. « Tu aurais vu le Vinc’, il leur est rentré dedans ! », racontent ceux qui étaient de permanence à ceux qui les remplacent. « On n’avait jamais vu ça, un divisionnaire sur le terrain à nos côtés… », souffle encore Serge.
    Le policier, déjà cité, d’une BAC voisine nous avait raconté avoir servi à l’occasion sous les ordres du commissaire Lafon. Ses propos confirment ceux de Serge : « Il est aimé de tous les flics du 9-3. C’est un des rares tauliers [“commissaires” en langage policier – ndlr] présents à nos côtés sur les interpellations. Et après, il n’hésite pas à nous donner des conseils s’il estime qu’on aurait pu mieux agir. » « Par ailleurs, ajoute Serge, on n’a jamais eu de patron aussi sympa que lui, aussi accessible. Sa porte nous est toujours ouverte. Il est proche de ses troupes. »
    Un dernier élément de sa biographie parachève sa popularité auprès de ses hommes. Élément qui peut sembler paradoxal tant, depuis que L’Humanité a révélé ses antécédents judiciaires, sa condamnation à un an de prison avec sursis dans le cadre de l’affaire dite « de l’enjoliveur » colore d’un (mauvais) jour nouveau l’affaire Théo.
    Il y a 13 ans, la brigade anticriminalité de nuit (la Bac N) de Paris dérape. Rattrapé à l’issue d’une course-poursuite durant laquelle il avait renversé deux policiers et blessé un troisième, un chauffard est « extrait de l’habitacle [de son véhicule] et tabassé, il finit sur le goudron, pantalon et slip baissés, un cerceau d’enjoliveur entre les fesses ». Alors chef adjoint de la Bac N et resté passif face aux agissements de ses hommes, Vincent Lafon sera condamné pour « abstention volontaire d’empêcher un délit » et « complicité d’établissement d’une attestation ou d’un certificat inexact », en l’espèce la rédaction d’un procès-verbal – dont il a toujours contesté être l’auteur – qui attribuait l’interpellation du chauffard (et donc les sévices commis par la suite) à un autre service que la Bac N.
    À en croire Serge, le commissariat d’Aulnay n’aurait retenu de cette affaire qu’un épisode qu’il ne nous a pas été possible de vérifier : lorsque les policiers impliqués dans l’affaire de l’enjoliveur ont été placés en garde à vue, le commissaire Lafon, qui ne se voyait pas reprocher sa participation aux faits mais seulement sa passivité, se serait fait enfermer avec ses hommes en cellule, partageant leur sort jusque dans la privation de liberté.
    Mythe ou réalité, cette anecdote dit le sentiment partagé par beaucoup de policiers d’Aulnay : ce patron-là les soutiendra, quoi qu’il arrive. Ce passé, rassurant pour les forces de l’ordre, inquiétait le parquet de Bobigny. D’après nos informations, la procureure de l’époque, Sylvie Moisson, aurait alerté la hiérarchie du commissaire Lafon : son passif était, selon la magistrate, incompatible avec l’exercice d’un poste de commandement sur un secteur aussi sensible de Seine-Saint-Denis et risquait à l’avenir de poser problème. Insensibles à cet argument, sensibles aux qualités de flic de Lafon, ses supérieurs avaient passé outre la mise en garde de la magistrate.
    « Il a bénéficié et bénéficie toujours de la confiance de sa hiérarchie, nous avait martelé la semaine dernière un haut cadre de la préfecture de police de Paris. Aucun signalement n’est jamais remonté d’éventuelles violences ou d’autres problèmes. Au contraire, à l’automne dernier, le préfet de police s’était rendu à Aulnay et avait loué l’excellence de l’activité du commissariat. À juste titre. »
    « Les jeunes doivent nous aider à faire le ménage ! »
    Le commissariat fait du chiffre. Et en la matière, il y a une concurrence entre les unités préférées du commissaire. « Les BST et les BAC se tirent la bourre, raconte Serge. C’est à qui a fait le plus de crânes [interpellations, en argot policier – ndlr] dans le mois. Entre eux, ils roulent des mécaniques. On les entend parler de leurs interventions, ils en jubilent. ‘‘T’as vu comment j’ai fait le dérapage ?! T’as vu comment je l’ai serré ?!’’ »L’agent décrit une course à l’armement entre brigades spécialisées. « Ils s’équipent comme des porte-avions, arborent des petits couteaux à la ceinture, ce qui n’est absolument pas réglementaire… Mais ils s’en moquent, ils se sentent soutenus et protégés. »
    Des comportements « de cowboys », dénoncés par beaucoup de jeunes des 3 000 et qui compliquent la tâche de tous les policiers. « Auparavant, il était possible de faire son travail en tenue dans la rue, regrette Serge. Maintenant, vu les sentiments que l’on suscite dans la population, cela se complique. » Et ce alors que le territoire d’Aulnay-sous-Bois est de plus en plus difficile à contrôler.
    Sur dix gardes à vue quotidiennes, estime Serge, sept ont pour objet le trafic de drogue, deux les conduites sous l’empire d’un état alcoolique, la dernière pour divers délits.« Aulnay, c’est la capitale du stupéfiant ! Des clients viennent de l’Oise ou du fin fond de la Seine-et-Marne. » Selon une source judiciaire, le « four » – point de vente de deal – de la cité des 3 000 génère un chiffre d’affaires quotidien pouvant aller « entre 10 et 20 000 euros ».
    Justement, les fours de la ville susciteraient, toujours selon Serge, la convoitise… de certains policiers. « Les jeunes se plaignent qu’on vient les taper sur les points de deal. Des patrouilles effectuent des contrôles d’identité et promettent de ne pas revenir de la journée, ils iront plutôt embêter le four concurrent, si on leur file 150, 200 euros. Certains collègues se feraient même rémunérer en barrettes de shit. Il y a quatre ans, je n’entendais jamais parler de ça mais là, ça revient énormément… »
    Une rumeur qui nous était déjà revenue aux oreilles par plusieurs sources depuis que l’affaire Théo a éclaté, mais qui prend plus de force dès lors que c’est un policier du commissariat qui s’en fait l’écho. Des noms d’hommes et de femmes sont cités. Un groupe, surnommé « la Stup d’Aulnay », bénéficiant de nombreux avantages dont des journées plus courtes, suscite des jalousies au sein du commissariat et beaucoup de fantasmes dans la rue. Des accusations à manier toutefois avec des pincettes. Comme vient de le rapporter Mediapart, l’affaire dite des « ripoux de la BAC nord » de Marseille, suspectés de s’être adonnés à de l’extorsion de fonds sur des dealeurs, s’est largement dégonflée.
    Malgré tout, Serge se veut encore optimiste. « L’ensemble du commissariat est très sain. Les violences et les rackets ne sont pas orchestrés par la haute hiérarchie. Simplement, il y a eu du laisser-aller, certains se sont cru tout permis... » Et ce flic atypique en appelle… aux jeunes des quartiers. Tous les mois, selon lui, au moins un gardé à vue serait en mesure de dénoncer des pratiques illégales. « Ils pensent que cela ne sert à rien de porter plainte contre la police auprès d’un policier… », regrette-t-il. Serge nous implore : « Il faut leur dire : peut-être que la première fois, cela n’aboutira pas, ni même la seconde. N’empêche que les signalements figureront dans les dossiers des collègues. Cela finira par alerter la hiérarchie. Des enquêtes seront menées. Les jeunes doivent nous aider à faire le ménage ! »
    Il y a urgence. L’affaire Théo jette un voile, une présomption de culpabilité. Mardi midi, on est allé se promener dans les environs du commissariat. Sur le trottoir longeant le premier bâtiment, on a croisé un homme, le cheveu hirsute, la barbe drue. On a d’abord cru à une victime venant déposer plainte. Et puis quelque chose de conquérant dans sa démarche faisait contraste avec sa tenue dépenaillée. À sa ceinture de jogging, un pistolet Taser pendouillait dans son étui. Rien d’illégal, la couverture traditionnelle d’un flic de terrain cherchant à se fondre dans son environnement. On n’a pas pu s’empêcher de se demander à quelle catégorie des policiers d’Aulnay-sous-Bois il appartenait."

    Source : https://www.mediapart.fr/journal/france/040317/un-policier-d-aulnay-sous-bois-denonce-les-derives-de-ses-collegues

  • Les drones, la « solution » sécuritaire prônée par le maire d’Asnières-sur-Seine
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/08/31/01016-20160831ARTFIG00176-les-drones-la-solution-securitaire-pronee-par-le-

    Le Républicain Manuel Aeschlimann estime que ces appareils résoudraient la majorité des soucis de délinquance dans sa commune. Mais leur mise en place est loin d’être évidente, tant au niveau éthique que juridique. Après la vidéoprotection, les drones de surveillance. Le maire d’Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) Manuel Aeschlimann (LR) est favorable à ces petits bijoux de technologie. Il les verrait bien voler dans les rues de sa commune dans le futur. « La vidéoprotection s’est plus ou moins (...)

    #CCTV #drone #surveillance #surveillance

  • Bercy et le Trésor, matrice de la pensée unique
    http://endehors.net/news/bercy-et-le-tresor-matrice-de-la-pensee-unique

    Lu sur Pantoufle watch : "Pour mieux comprendre le rôle de la haute administration, et sa « capture » par le lobby bancaire, entrons dans les coulisses de Bercy, cet immense paquebot de béton qui domine la Seine et Paris. 40 kilomètres de couloirs traversent les bâtiments aux noms évocateurs (...) — Pour comprendre

  • Apologie du terrorisme et tribunal de salle des profs
    https://lundi.am/Appologie-du-terrorisme-et-tribunal-de-salle-des-profs

    Dans une petite ville de Seine-Maritime, il semblerait que l’administration d’un collège ait pris le problème à bras le corps. Alors qu’au moment du vote de la loi, il s’agissait de permettre la censure des sites web diffusant des informations géopolitiquement non-conformes, un principal a trouvé opportun d’user de cette incrimination pour punir un élève. Il y a bien longtemps, quelques philosophes qui aujourd’hui n’échapperaient plus à l’incrimination de terrorisme, soulignaient le passage du régime de la loi à celui de la norme. Il s’agirait aujourd’hui d’agir sur les comportements. Un professeur de collège semble l’avoir bien compris : pour punir un élève musulman, quoi de plus efficace qu’une accusation d’apologie du terrorisme.

    Nous publions ici le récit de la sœur du collégien.

    Témoignage brut, non recoupé par mes soins. S’il est vérifié, tout mon respect et bien plus à la sœur en question… et mon mépris pour ceux d’en face.

    #éducation #institution #collège #islamophobie #racisme

    • J’enchaine sans le laisser parler et je lui dis que ces accusations sont très graves, que ces partages n’ont rien a voir avec le djihad, je lui montre du doigt les versets coraniques en lui disant « savez vous lire l’arabe, pour en déduire qu’il y a quelque chose de mal la dedans ? Vous avez contacté un traducteur ? » Il souffle, et me dit de me calmer, car selon lui je l’agresse.
      […]
      Ensuite, je leur dis que ce n’est pas normal du tout, que ce sont des accusations sans preuve, le principal adjoint ajoute : « ah bah en même temps, quand on partage des propos d’apologie du terrorisme c’est normal ». Je réponds : « mais vous êtes sérieux dans ce que vous dites ? M. ** vous a retourné le cerveau, vous êtes là depuis à peine 1 mois et vous jugez sans connaitre, sans même vous entretenir avec la famille. M.** est un raciste, ça ne date pas d’hier et il vous a influencé ! ». Le principal adjoint me coupe la parole et hausse le ton : « je ne vous permets pas de dire cela ! Ce que vous dites c’est de la diffamation ». Je le coupe et lui dis « ah donc moi ce que je dis c’est de la diffamation ? Mais ce que vous faites maintenant avec mon frère ce n’est pas de la diffamation ? Accuser un petit de 14 ans d’apologie de terrorisme, ce n’est pas de la diffamation ?!! »

  • A Clichy-sous-Bois, « on veut tourner la page, c’est tout »
    http://www.cotequartiers.fr/a-clichy-sous-bois-on-veut-tourner-la-page-cest-tout

    Dix ans après la mort de Zyed et Bouna, le procès des deux fonctionnaires de police met à nouveau la ville de Seine-Saint-Denis sous le feu médiatique. Si l’image de Clichy s’est améliorée, grâce notamment à la rénovation urbaine, les situations de pauvreté et d’exclusion demeurent. Reportage. Source : Côté quartiers

  • #Seine-Saint-Denis : un jeune #Rom dans le #coma après un #lynchage

    Un adolescent Rom lynché vendredi par une douzaine de personnes qui le soupçonnaient de cambriolage dans une cité de Seine-Saint-Denis se trouvait toujours dans le coma lundi 16 juin, a-t-on appris auprès de la police.

    Le jeune âgé de 16 ans, qui vivait dans un bidonville de la commune de Pierrefitte-sur-Seine (93), a été retrouvé inconscient dans un chariot de supermarché abandonné sur la Nationale 1, près de la cité des Poètes.

    SÉQUESTRÉ DANS UNE CAVE

    Selon les premiers éléments de l’enquête, le jeune homme aurait été roué de coups par des habitants qui le soupçonnaient d’avoir cambriolé quelques heures plus tôt l’appartement d’une habitante de la cité. « Un groupe de plusieurs personnes est venu le chercher dans le campement et l’a emmené de force », a raconté une source policière.

    L’adolescent aurait alors été séquestré dans une cave, où ses agresseurs l’auraient violemment frappé. Selon une source proche de l’affaire, « une douzaine de personnes » auraient participé à ce lynchage.

    Grièvement blessé, l’adolescent a été transporté à l’hôpital Lariboisière à Paris. « Son pronostic vital est engagé. Il est dans le coma », a précisé une source judiciaire.

    D’après le maire de Pierrefitte-sur-Seine, Michel Fourcade (PS), le jeune homme avait été interpellé à plusieurs reprises pour des faits de vol depuis le début du mois de juin. La police judiciaire de Seine-Saint-Denis est chargée de l’enquête.

    http://mobile.lemonde.fr/societe/article/2014/06/16/seine-saint-denis-un-jeune-rom-dans-le-coma-apres-un-lynchage_4439322

    #France

  • Des jobs de merde, exigeant des qualifications élevées, des qualités humaines rares, mal payées, en horaires décalés, à deux heures de transport minimum des zones dans lesquelles louer avec le salaire proposé, et proposées 48h à l’avance peinent à trouver preneurs.

    Sont-ils fous, ces romains ?

    Nous vous rapportions hier que la Mairie de Cormeilles-en-Parisis, en Ile de France, mettait à disposition des recruteurs de Free ses locaux. A la clé, 100 postes en CDI à pourvoir dans les centres d’appels de Colombes, Vitry sur Seine et Paris VIIIème.

    Mais les demandeurs d’emplois sont loin de s’être déplacés en nombre. Face aux recruteurs seuls une vingtaine de chômeurs ont fait le déplacement, laissant la salle à moitié vide. Quelques-uns sont même partis sans laisser de CV.

    Pour Free, le bilan serait tout de même positif. « Dès lors que l’on a 3 ou 4 candidats intéressants, c’est positif. Un des candidats pourrait être intégré dès lundi » indique ainsi un recruteur. Pour la mairie, ce manque de postulants pourrait être lié à la rapidité avec laquelle a été mise en place l’opération. « J’ai rencontré la DRH de Free fin mars. L’action a été mise en place très vite » a expliqué le maire de Cormeilles-en-Parisis. Les services de la ville avaient pourtant invité par écrit chaque bénéficiaire dur RSA

    http://www.universfreebox.com/article/20978/L-operation-recrutement-de-Free-n-a-attire-que-20-demandeurs-d-emplo