city:seoul

  • US masses ships and aircraft outside North Korea - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/en/articles/2017/10/30/pers-o30.html

    Les infos du lundi matin pour bien commencer la semaine.

    US masses ships and aircraft outside North Korea
    30 October 2017

    US Defence Secretary James Mattis has again warned North Korea that the United States military is ready and able to obliterate the country of 25 million people unless it abandons its nuclear arsenal. The threat, backed by an unprecedented US military build-up in North East Asia, places the region and the world on the brink of a catastrophic war.

    “I cannot imagine a condition under which the US would accept North Korea as a nuclear power,” he told reporters in Seoul on Saturday. “Make no mistake any attack on the United States or our allies will be defeated, and any use of nuclear weapons by the North will be met with a massive military response that is effective and overwhelming.”

    #corée_du_nord

  • North Korea hacked war blueprint, says Seoul lawmaker
    https://www.ft.com/content/d8bbceb0-ad64-11e7-aab9-abaa44b1e130

    A trove of classified military documents, including the joint South Korea-US wartime operational plans for conflict with Pyongyang, was stolen by North Korean hackers, a lawmaker in Seoul said.

    Lee Cheol-hee, a member of the ruling Democratic party, on Tuesday said hackers had broken into a defence data centre in September last year. He said stolen documents included Operational Plan 5015, the most recent blueprint for war with North Korea.

    The plans reportedly includes detailed procedures for a decapitation strike against the North Korean regime, a proposal that has infuriated Kim Jong Un, the country’s supreme leader.

    The development comes amid growing anxiety in South Korea that US President Donald Trump intends to use military action to curb North Korea’s rapidly developing nuclear and ballistic missiles programmes.

    Citing South Korean defence officials, Mr Lee said 235 gigabytes of data had been stolen, although 80 per cent of the documents had yet to be identified. Among the files identified were contingency plans for Seoul’s special forces as well as information on key military facilities and power plants, the lawmaker said.

    The defence ministry in Seoul declined to comment on the reports.

    Euh, il est encore ministre le monsieur dont on parle à la ligne ci-dessus ?

    • This is a total failure of management and monitoring [of classified information],” said Shin Jong-woo, a researcher at the Korea Defense and Security Forum. “We have organisations in charge of supervising these cyber security issues . . . but they must have neglected to follow procedures and regulations, and they have failed to maintain military discipline.

      Kim Tae-woo, former president of the Korea Institute for National Unification think-tank, said: “This is a really serious matter. Given the military is playing down this announcement, I am concerned at the extent of information that has been stolen by North Korea.

      He added: “Part of my mind hopes the South Korean military intentionally leaked the classified documents to the North with the intention of having a second strategy.

  • La gauche, le grand vertige et la «semaine perplexe»
    https://www.mediapart.fr/journal/france/231017/la-gauche-le-grand-vertige-et-la-semaine-perplexe

    Alors que le mouvement social s’est essoufflé jeudi, que #François_Hollande a donné des leçons depuis Séoul et que le PS lance ses « forums de la refondation », #Jean-Luc_Mélenchon a évoqué « la semaine perplexe ». Il aurait pu parler de « semaine du grand vertige… »

    #France #Code_du_travail #ordonnances #Philippe_Martinez

  • « La communauté internationale crie au scandale puis oublie »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/080917/la-communaute-internationale-crie-au-scandale-puis-oublie

    La chercheuse #Valérie_Gelézeau, spécialiste de la péninsule coréenne, revient sur une crise internationale redoutable et cyclique. #Pyongyang en est l’épicentre et #Séoul pourrait en faire les frais. Mise en perspective et perception de la menace…

    #International #Culture-Idées #Corée #Corée-du_Nord #Kim_Jong-Un #nucléaire

  • #Corée du Nord : « La communauté internationale crie au scandale puis oublie »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/080917/coree-du-nord-la-communaute-internationale-crie-au-scandale-puis-oublie

    La chercheuse #Valérie_Gelézeau, spécialiste de la péninsule coréenne, revient sur une crise internationale redoutable et cyclique. #Pyongyang en est l’épicentre et #Séoul pourrait en faire les frais. Mise en perspective et perception de la menace…

    #International #Culture-Idées

  • #Pyongyang, #Séoul et « la mémoire de poisson rouge » du monde
    https://www.mediapart.fr/journal/international/080917/pyongyang-seoul-et-la-memoire-de-poisson-rouge-du-monde

    La chercheuse #Valérie_Gelézeau, spécialiste de la péninsule coréenne, revient sur une crise internationale redoutable et cyclique. Pyongyang en est l’épicentre et Séoul pourrait en faire les frais. Mise en perspective et perception de la menace…

    #International #Culture-Idées #Corée

  • Seoul Biennale visitors invited to experience a North Korean home
    https://www.dezeen.com/2017/09/05/pyongyang-sallim-apartment-north-korean-home-interior-seoul-biennale-2017

    Amid rising tensions between North Korea and the rest of the world, a pair of architects have built a full-scale mockup of a Pyongyang apartment, as part of an exhibition in the South Korean capital.

    Pyongyang Sallim is an accurate recreation of a typical apartment in North Korea’s capital city. On show as part of the inaugural Seoul Biennale of Architecture and Urbanism, it allows South Korean people to, maybe for the first time in their lives, see what homes look like in their neighbouring rival country.

    #corée_du_nord #art #architecture #architecture_d_intérieur

  • http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/08/15/kim-jong-un-se-dit-pret-a-agir-mais-attend-de-voir-l-attitude-de-washington_

    Kim Jong-Un a formulé l’idée de mettre en pause les projets nord-coréens de tirs sur l’île de Guam, à condition que les Etats-Unis suspendent leurs manœuvres militaires avec Séoul.

    C’est vraiment niveau cour d’école et c’est le premier qui arrête qui est le plus intelligent des deux. Pendant ce temps-là, les personnes photographiées autour de Kim Jong-Un continuent, inlassablement, de prendre des notes sur de petits calepins.

  • Quand Séoul manipulait ses élections
    http://www.liberation.fr/planete/2017/08/04/quand-seoul-manipulait-ses-elections_1588179

    Les services de renseignement sud-coréens ont reconnu qu’ils avaient manœuvré pour influencer les élections entre 2011 et 2012 afin de favoriser les conservateurs. Des pratiques que le nouveau président Moon entend éradiquer. Les fortes suspicions sont devenues des confirmations. Les services de renseignement sud-coréens ont admis avoir manipulé l’opinion publique au profit des conservateurs lors de la présidentielle de 2012. L’enquête interne du Service national du renseignement (NIS) publiée jeudi (...)

    #NIS #faux #réseau_social

  • Une ancienne carte retrouvée au Japon indique que les îlots de Dokdo sont coréens | Agence de presse Yonhap

    http://french.yonhapnews.co.kr/news/2017/08/02/0200000000AFR20170802001700884.HTML

    SEOUL, 02 août (Yonhap) — Une carte de la Corée datant du XIXe siècle et indiquant que les îlots de Dokdo font partie du territoire coréen a été récemment retrouvée au Japon, ont fait savoir des chercheurs des deux pays.

    Un professeur de l’université nationale de Kyungpook, Nam Kwon-hee, a déclaré qu’il a confirmé l’existence de ce qui semble être Dokdo sur la partie droite de l’île d’Ulleung en mer de l’Est sur une version dessinée à la main et colorée de Daedongyeojido, une carte coréenne réalisée par le cartographe et géologue Kim Jeong-ho en 1861.

    La découverte est intervenue dans un contexte de revendication continue de la part du Japon sur sa souveraineté sur les îlots de Dokdo.

    Le document appartenant à un Japonais aurait été créé entre 1864 et 1869, a dit Nam. Il appartenait à une bibliothèque de Pyongyang, capitale nord-coréenne, et personne ne sait comment il a été emmené au Japon, a ajouté Nam. Sur la carte, il y a un numéro de série de la bibliothèque et la date d’obtention, le 30 août 1932.

    #japon #corée_du_sud #frontières #différend_frontalier #différend_territorial

  • Mapping the Brutality of North Korea, and Where the Bodies Are Buried

    For two years, from a cramped office in central Seoul, activists and volunteers from five countries have been doing something never tried before: creating interactive maps of places where North Korea is thought to have executed and buried prisoners.


    https://www.nytimes.com/2017/07/19/world/asia/north-korea-execution-sites.html
    #Corée_du_nord #exécutions #prisonniers

    via @ville_en

  • Un ex-responsable nord-coréen témoigne : « Kim Jong-un sait que son système est en crise »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/010617/un-ex-responsable-nord-coreen-temoigne-kim-jong-un-sait-que-son-systeme-es

    Kim Jong-un observant à la jumelle la Corée du Sud. © Reuters Il est l’un des plus hauts responsables nord-coréens à avoir fait défection. À l’été 2016, le diplomate #Thae_Yong-ho est passé au Sud. Dans cet entretien exclusif, il explique pourquoi la #Corée_du_Nord ne renoncera jamais à son programme #nucléaire et balistique. Désormais basé à Séoul, ce dissident milite pour un effondrement du régime de l’intérieur.

    #International #Kim_Jong-Un #missiles_balistiques

    • Pourquoi les Nord-Coréens nous haïssent-ils ? C’est simple, ils se souviennent de la Guerre de Corée. Par Mehdi Hasan
      https://www.les-crises.fr/pourquoi-les-nord-coreens-nous-haissent-ils-cest-simple-ils-se-souviennen

      « Pourquoi nous haïssent-ils ?
      C’est une question qui, en pensant au monde arabo-musulman, a rendu les Américains inlassablement perplexes à la suite des événements du 11 septembre. Actuellement, toutefois, c’est une question qui est de plus en plus posée à propos des Nord-Coréens repliés sur eux-même. . . . . . . . .

      Oui, la guerre de Corée, vous vous rappelez ? Celle qui est coincée entre la deuxième guerre mondiale et la guerre du Vietnam ? La première guerre « chaude » de la Guerre Froide, qui a eu lieu entre 1950 et 1953, et qui depuis a été commodément évacuée de la plupart des discussions et des débats à propos du régime « cinglé » et « dément » de Pyongyang. Oubliée bien que cette guerre particulière ne soit même pas terminée – elle a été suspendue par un accord d’armistice et non par un traité de paix – et bien que ce conflit ait vu les États-Unis commettre de nombreux crimes de guerre, ce qui continue de façonner, peut-être ne faut-il pas en être surpris, la manière dont les Nord-Coréens voient les États-Unis, même si les habitants des États-Unis ignorent béatement le passé de belligérant de leur pays.

      Pour l’histoire, ce sont les Nord-Coréens, et non les Américains ou leurs alliés Sud-Coréens qui ont débuté la guerre en juin 1950, lorsqu’ils ont franchi le 38ème parallèle et envahi le sud. Néanmoins, « ce que les Américains ignorent ou se rappellent à peine, c’est que nous avons tapissé de bombes le Nord pendant trois ans sans trop nous préoccuper des pertes civiles » écrit dans son livre « La guerre de Corée : une histoire » Bruce Cummings, historien de l’Université de Chicago.

      Combien d’Américains, par exemple, sont conscients du fait que les avions américains ont lâché, sur la péninsule coréenne, plus de bombes – 635 000 tonnes, et de napalm – 32 557 tonnes – que pendant toute la campagne du Pacifique contre les Japonais au cours de la seconde guerre mondiale ?
      Combien d’Américains savent que « sur une période de trois ans ou à peu près », pour citer Curtis LeMay, Général de l’Armée de l’Air et chef du Commandement Stratégique Aérien pendant la guerre de Corée, nous avons assassiné… 20% de la population » ?

      Vingt. Pour cent. Par comparaison, les Nazis ont exterminé 20% de la population polonaise présente avant la seconde guerre mondiale. Selon LeMay, « nous sommes allés là-bas pour faire la guerre et nous avons fini par incendier et détruire chaque ville de Corée du Nord. »

      Chaque. Ville. On estime que plus de 3 millions de civils, dont la majorité habitaient le Nord, ont été tués dans les combats.

      Combien d’Américains connaissent les déclarations du secrétaire d’État Dean Rusk ou le représentant de la Cour Suprême William O. Douglas ? Rusk, qui était fonctionnaire au département d’État en charge des Affaires de l’Extrême-Orient pendant la guerre de Corée, a plus tard admis que les États-Unis avaient bombardé « chaque brique posée sur une autre , tout ce qui bougeait ». Il a souligné que les pilotes américains « bombardaient juste cette putain de Corée du Nord. »
      Douglas a visité la Corée au cours de l’été 1952 et a été pétrifié par la « misère, la maladie, la souffrance et la famine, aggravées » par les bombardements des avions de guerre américains qui, à court de cibles militaires, avaient bombardé les fermes, les barrages, les usines et les hôpitaux. « J’ai vu les villes d’Europe meurtries par la guerre, a confessé le représentant de la Cour Suprême, mais je n’avais pas vu la dévastation avant de voir la Corée. » . . . . . . . . .

      Source : https://theintercept.com/2017/05/03/why-do-north-koreans-hate-us-one-reason-they-remember-the-korean-war

  • Les cartes mort-nées

    Un #récit_urbain qui nous plonge dans les transformations numériques émergentes et radicales de trois villes métropolitaines de #Corée_du_Sud : #Séoul - #Incheon - #Anyang. On y découvre les faces invisibles, omniscientes, évanescentes, de la #ville_connectée.
    Initialement publiée dans la revue Manu Militari, cette production illustrée mêle le récit de voyage d’un géographe à la littérature graphique.


    http://www.revuesurmesure.fr/issues/villes-usages-et-numerique/les-cartes-mort-nees
    #urban_matter #villes
    cc @reka

  • #Moon_Jae-in, une bouffée d’oxygène démocratique pour la #Corée_du_sud
    https://www.mediapart.fr/journal/international/120517/moon-jae-une-bouffee-d-oxygene-democratique-pour-la-coree-du-sud

    Moon Jae-in à la sortie de son domicile à Séoul, au lendemain de son élection. © Reuters La Corée du Sud a élu mardi 9 mai un président au profil atypique, plébiscité pour ses promesses de transparence et de lutte contre la corruption. Face à la question nord-coréenne, Moon Jae-in prône la négociation et la coopération économique.

    #International #Corée_du_Nord

  • Bruce Cumings · A Murderous History of Korea · LRB 18 May 2017
    https://www.lrb.co.uk/v39/n10/bruce-cumings/a-murderous-history-of-korea

    South Korea’s stable democracy and vibrant economy from 1988 onwards seem to have overridden any need to acknowledge the previous forty years of history, during which the North could reasonably claim that its own autocracy was necessary to counter military rule in Seoul. It’s only in the present context that the North looks at best like a walking anachronism, at worst like a vicious tyranny. For 25 years now the world has been treated to scaremongering about North Korean nuclear weapons, but hardly anyone points out that it was the US that introduced nuclear weapons into the Korean peninsula, in 1958; hundreds were kept there until a worldwide pullback of tactical nukes occurred under George H.W. Bush. But every US administration since 1991 has challenged North Korea with frequent flights of nuclear-capable bombers in South Korean airspace, and any day of the week an Ohio-class submarine could demolish the North in a few hours. Today there are 28,000 US troops stationed in Korea, perpetuating an unwinnable stand-off with the nuclear-capable North. The occupation did indeed turn out to be one of ‘considerable duration’, but it’s also the result of a colossal strategic failure, now entering its eighth decade. It’s common for pundits to say that Washington just can’t take North Korea seriously, but North Korea has taken its measure more than once. And it doesn’t know how to respond.

    #Corée #Etats-Unis

  • Kookoma
    http://www.foxylounge.com/Kookoma

    Les petits dessins aux crayons de couleurs de Kookoma. Lee kyutae, alias Kokooma est un illustrateur/animateur originaire de Séoul. Avec ses crayons de couleurs il dessine sur ses carnets des petites miniatures très sensibles et délicates aux compositions très photographiques. Souvenirs de voyages, de visites de musée, de villes la nuit et de promenades au soleil. Parfois ces petites saynètes prennent vie grace à la magie de (...)

    #Dirt_Noze

    / #Art, #Brèves, #dessin

    « http://kokooma.tumblr.com »
    « https://www.instagram.com/kokooma_ »
    « https://www.behance.net/kokooma »

  • Donald #Trump enjoint Séoul de payer le bouclier THAAD | Euronews
    http://fr.euronews.com/2017/04/28/donald-trump-enjoint-seoul-de-payer-le-bouclier-thaad

    “Donc j’ai informé la #Corée du Sud qu’il serait approprié qu’ils payent. Pourquoi payons-nous un milliard de dollars ? C’est un système qui les vaut. C’est phénoménal”, a quant à lui déclaré Donald Trump.

    Séoul a répliqué qu’aux termes de l’accord sur la présence militaire américaine dans le pays, le Sud fournit le terrain du système THAAD et les infrastructures, tandis que Washington doit payer pour le déployer et le faire fonctionner.

    #Etats-Unis

  • Japan Made Secret Deals With the NSA That Expanded Global Surveillance
    https://theintercept.com/2017/04/24/japans-secret-deals-with-the-nsa-that-expand-global-surveillance

    It began as routinely as any other passenger flight. At gate 15 of New York City’s JFK Airport, more than 200 men, women, and children stood in line as they waited to board a Boeing 747. They were on their way to Seoul, South Korea’s capital city. But none would ever make it to their destination. About 14 hours after its departure, the plane was cruising at around 35,000 feet not far from the north of Japan when it was shot out of the sky. The downing of Korean Airlines Flight 007 occurred (...)

    #NSA #XKeyscore #écoutes #web #surveillance

  • La destitution de Park Geun-hye, un tournant historique pour la démocratie sud-coréenne
    https://www.mediapart.fr/journal/international/110317/la-destitution-de-park-geun-hye-un-tournant-historique-pour-la-democratie-

    Des manifestants célèbrent la destitution de la présidente Park Geun-hye à Séoul, le 11 mars 2017 © Reuters En #Corée_du_sud, la destitution de la présidente Park Geun-hye a été validée vendredi 11 mars par la Cour constitutionnelle. Une décision historique : avec la chute de Park Geun-hye, la démocratie sud-coréenne se débarrasse de ses vieux démons.

    #International

  • “North #Korea occasionally threatens to “turn Seoul into a Sea of Fire”. The South Korean, U.S. and other international media often relay this statement, amplifying its effect. But can North Korea really do this ? Does it matter if they can ? The short answer is they can’t; but they can kill many tens of thousands of people, start a larger war and cause a tremendous amount of damage before ultimately losing their regime”
    http://nautilus.org/napsnet/napsnet-special-reports/mind-the-gap-between-rhetoric-and-reality #Corée #Séoul #artillerie #artillery

  • N’apprenez pas l’espéranto !

    Gustav Landauer

    http://lavoiedujaguar.net/N-apprenez-pas-l-esperanto

    Les hommes se comprennent et peuvent s’entendre parce qu’ils sont différents ; s’ils étaient identiques, ils finiraient par se détester eux-mêmes et les uns les autres. Ce rêve d’uniformité est absolument impossible et foncièrement répugnant.

    La diversité des langues n’est pas une chose que nous devons regretter ; et encore moins une chose que nous pourrions abolir. Ce qu’il faut contribuer à abolir, ce sont les conditions qui empêchent l’homme d’acquérir la connaissance des langues étrangères. Les anarchistes ne sont-ils pas radicalement opposés à tout palliatif et à tout essai d’amélioration au sein de l’État et de la société capitaliste ? L’espéranto n’est rien d’autre qu’un palliatif de cette sorte, qui plus est laid, inutile et dangereux. (...)

    #anarchisme #Allemagne #diversité_linguistique #uniformisation

    • Je ne sais pas trop quoi penser de cette publication dela part de @la_voie_du (jaguar). Est-ce pour relayer une opinion de leur part ou juste une mise en ligne pour provoquer un débat sur un texte « provocateur » ?
      Étant moi-même (un peu) espérantophone, je ne me sens pas tout à fait espérantiste dans le sens où les sympathisants de ce courant de pensée me semble se contenter d’une pensée simpliste : rassembler l’Humanité en abolissant la barrière des langues.
      C’est vrai que l’humanité se nourrit de diversités et l’esperanto, en tant que langue construite pourrait niveler ces diversités. Mais n’est-ce pas ce qui est en train de se passer avec l’anglo-américain mondialisé du langage des affaires ?
      Il n’empêche que j’invite toutes celles et tous ceux que cette problématique intéresse à se documenter sur l’esperanto qui n’est pas qu’un « sabir » pour que toutes et tous puisse communiquer sur des notions triviales (le bavardage) par delà les frontières. Il existe une littérature en esperanto :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Litt%C3%A9rature_esp%C3%A9rantophone
      Et il me semble que cette langue est capable de véhiculer des subtilités de pensées aussi bien que les langues nationales.

    • Je suis également loin d’être d’accord avec ce texte qui me paraît véhiculer pas mal d’idées assez fausses sur l’esperanto, à commencer par le fait que l’esperanto viserait à uniformiser…
      Cette langue étant une passerelle avant tout et n’a jamais cherché à éliminer la diversité des langues (je dirais bien contrairement à ce qui se passe de-facto avec l’anglais simplifié)…

      Par ailleurs c’est aussi extrêmement facile de créer en esperanto des concepts / idées difficilement traduisibles mais néanmoins très compréhensibles.

      Bref les arguments avancés ne me paraissent pas très convaincants.

      Il dit aussi : « L’espéranto, en revanche, ne saurait être autre chose que du bavardage. ». Bah si déjà on arrivait à cette situation (ie : avoir suffisamment de locuteurs / blogs / vlogs / séries / articles scientifiques / romans / chansons... en espéranto et bavarder), je serais bien content !

      #esperanto

    • Ce texte a été écrit il y a 110 ans dans un monde bien moins globalisé. Aujourd’hui, nous sommes priés d’apprendre la langue de la nation qui domine l’économie mondiale. L’anglais est devenu la langue des échanges internationaux et cela ne nous a pas fait échapper à certaines perversions citées dans ce texte. Et je pense souvent qu’une langue plus neutre comme l’esperanto apporterait un peu plus d’équité entre les peuples. Mais il n’est peut-être pas trop tard ?

    • Salud Hermano et merci à Ben de souligner que ce texte a été écrit il y a cent dix ans. Ce n’est pas par provocation qu’il se trouve maintenant sur “la voie du jaguar” mais pour être mis en perspective avec la pratique des langues “indigènes”. Plusieurs dizaines de langues sont parlées au Mexique et, en elles-mêmes, elles sont une résistance au rouleau compresseur de la culture et de la langue dominantes, en l’occurrence le castillan.

      C’est par la pratique de leur langue que les “peuples originaires” sont reconnus comme tels et ces langues en elles-mêmes définissent aussi leur rapport au monde et leur mode de relations communautaires, intersubjectivité et non relation sujet/objet.

      Quand l’anarchiste Gustav Landauer écrit “Les hommes se comprennent et peuvent s’entendre parce qu’ils sont différents” , il est proche de la pensée zapatiste “El mundo que queremos es uno donde quepan muchos mundos. La patria que construimos es una donde quepan todos los pueblos y sus lenguas”.

    • J’avais bien remarqué que l’auteur du texte écrivait cela au début du XXème siècle.
      Et en quoi, l’esperanto menacerait-il ces différences ? Évidemment qu’il n’a jamais eu pour but de replacer les langues dites « nationales » ou les langues « indigènes ». Je déplore que des langues disparaissent sous les coups de boutoir de la mondialisation capitaliste tout comme j déplore que des « nations » disparaissent.
      L’esperanto en tant que « langue construite » n’a jamais eu pour but de niveler les cultures comme le fait l’anglais.
      Certains espérantistes disent que l’esperanto est une langue a-nationale, c’est à dire qu’elle n’est le véhicule d’aucune culture fût-elle en état de dominer les autres. L’esperanto appartient à tout le monde et chacun est libre d’en faire ce qu’il veut sans l’imposer à quiconque. Son fondateur (L.L. Zamenhof) rêvait qu’elle devînt une langue « internationale » afin de faciliter la communication entre les homme et partant, d’atténuer les conflits. Douce rêverie que je suis loin de partager même si la plupart des espérantistes s’y accroche.
      En pratiqueant cette langue, on s’aperçoit (comme le rappelait Gustav Landauer) que chaque locuteur y apporte des éléments langagiers liés à sa culture. Cela constitue-t-il réellement un problème ? Sûr que si on traduit mot à mot une expression de langue française comme « construire des châteaux en Espagne » en s’adressant à un-e Japonai-es, cette personne risque de vous demander ce que vous voulez dire. L’esperanto a proposé cette expression : « Konstrui kastelojn aere » (construire des châteaux en l’air) ce qui st déjà plus « signifiant » pour une personne d’une autre culture que la nôtre. Utiliser l’esperanto demande aussi d’avoir ce sens du respect de la différence des cultures.

    • Et pour alimenter la discussion :

      http://www.levif.be/actualite/belgique/claude-hagege-imposer-sa-langue-c-est-imposer-sa-pensee/article-normal-165911.html

      Pour le grand linguiste Claude Hagège, le constat est sans appel : jamais, dans l’histoire de l’humanité, une langue n’a été « comparable en extension dans le monde à ce qu’est aujourd’hui l’anglais » (1). Oh ! il sait bien ce que l’on va dire. Que la défense du français est un combat ranci, franchouillard, passéiste. Une lubie de vieux ronchon réfractaire à la modernité. Il n’en a cure. Car, à ses yeux, cette domination constitue une menace pour le patrimoine de l’humanité. Et fait peser sur elle un risque plus grave encore : voir cette « langue unique » déboucher sur une « pensée unique » obsédée par l’argent et le consumérisme. Que l’on se rassure, cependant : si Hagège est inquiet, il n’est pas défaitiste. La preuve, avec cet entretien où chacun en prend pour son grade.

    • Saludos Hermano,

      Il est curieux de faire référence à Claude Hagège au sujet d’un texte anarchiste. Même si — encore heureux — il aligne quelques vérités sur les liens de dépendance entre la langue et l’économie, il reste un des concepteurs de la simplification de l’orthographe de la langue française, qui avait pour but de rapprocher la langue des “nécessités” du marché et pour moyen d’asseoir l’autorité de l’État sur les règles de l’écriture. Cette première tentative — et première étape d’un processus de transformation linguistique par ceux d’en haut (les experts comme Hagège) —, sans résultat, se passait en 1990 sous le gouvernement de Rocard. Par ailleurs ce qu’il dit de la domination de l’anglo-américain est juste mais très incomplet. La contagion de cette langue — souvent déformée par l’argot — passe aussi par les paroles rebelles. “ACAB” est tagué partout sur les murs d’Athènes, où l’on a pu lire en 2008 le très drôle "Merry Crisis and a Happy New Fear". Pourtant la Grèce existe à travers la résistance de sa langue à travers les millénaires et se joue de l’anglais touristique. Bob Dylan, Sam Peckinpah et Muddy Waters — par exemple — ont certainement aussi beaucoup à voir avec la diffusion de leur langue transformée par les mots de la rue et non par ceux de Wall Street. Méfions-nous des simplificateurs, d’autant plus quand ils s’expriment en tant qu’experts et conseillers de l’appareil d’État.

    • Encore heureux qu’on s’autorise à détourner la langue des « vainqueurs qui écrivent l’histoire ».
      Hagège non anarcho-compatible, je m’attendais un peu à cet argument. toutefois reconnaissons que le bonhomme n’est pas tout à fait un abruti ne serait-ce que pour avoir appris toutes les langues mentionnées dans l’article.

      Relisons bien ce qui suit :

      Vous estimez aussi que l’anglais est porteur d’une certaine idéologie néolibérale...

      Oui. Et celle-ci menace de détruire nos cultures dans la mesure où elle est axée essentiellement sur le profit.

      Je ne vous suis pas...

      Prenez le débat sur l’exception culturelle. Les Américains ont voulu imposer l’idée selon laquelle un livre ou un film devaient être considérés comme n’importe quel objet commercial. Car eux ont compris qu’à côté de l’armée, de la diplomatie et du commerce il existe aussi une guerre culturelle. Un combat qu’ils entendent gagner à la fois pour des raisons nobles - les Etats-Unis ont toujours estimé que leurs valeurs sont universelles - et moins nobles : le formatage des esprits est le meilleur moyen d’écouler les produits américains. Songez que le cinéma représente leur poste d’exportation le plus important, bien avant les armes, l’aéronautique ou l’informatique ! D’où leur volonté d’imposer l’anglais comme langue mondiale. Même si l’on note depuis deux décennies un certain recul de leur influence.

      Je suis quasiment certain que Landauer aurait pu tenir ces propos, s’il eût été notre contemporain.

      Et pour revenir à l’esperanto, de quel idéologie est-il porteur ? Staline et Hitler ont pourchassé les espérantistes. Le second disait même de l’esperanto que c’était une « langue de juifs et de communistes ».

    • La langue des “vainqueurs qui écrivent l’histoire” ?

      L’anglais est la langue de Ringolevio, d’Emmett Grogan et des Diggers de San Francisco. L’anglais est la langue dans laquelle Joe Hill, né en Suède, écrivait ses ballades. L’anglais est la langue dans laquelle Emma Goldman, née en Russie, a écrit Living my Life, encore pas traduit intégralement en français. L’anglais est la langue des Wobblies et des Hobos.

      Hagège et Landauer ?! Imagine ce qu’aurait pensé Landauer de ceci :

      « Je leur réponds : "Pourquoi pas la Russie ou l’Allemagne ? Ce sont des marchés porteurs et beaucoup moins concurrentiels, où vos enfants trouveront plus facilement de l’emploi." »

      Les “marchés porteurs” de Poutine et de Schäuble ? Hagège critique du néolibéralisme ou expert en double langage ?

      The end, il est clair, malgré le titre, que l’essentiel de ce qu’écrit Landauer dans ce texte est moins dans la critique de l’espéranto que dans la défense de la multiplicité et de la diversité des langues.

      Hasta luego hermano.

    • Sí, parece una conclusión razonable. Gracias a ustedes por la pequeña antología de escritores, pensadores y poetas anarquistas que se expresan en Inglés. Tal vez podríamos añadir Henry David Thoreau.

      Y de todos modos, las luchas continúan. Saludos compañeros!

    • Pourquoi l’espéranto n’a pas vraiment conquis le monde

      Il y a cent trente ans un ophtalmologiste polyglotte polonais publiait Langue internationale, l’ouvrage fondateur de l’espéranto. Ludovik Zamenhof a puisé à la fois dans les langues germaniques, latines et slaves pour construire un langage qu’il souhaitait accessible au plus grand nombre. Son objectif, louable, était alors d’aider à créer les conditions de la paix dans le monde. Après plus d’un siècle, quelque 2 millions de personnes pratiquent l’espéranto dans le monde. Si la langue de Zamenhof a connu plusieurs coups d’arrêt pendant son histoire, elle trouve aujourd’hui un nouveau souffle avec Internet. Du 22 au 29 juillet, les espérantistes du monde entier se réunissent à Séoul pour leur congrès annuel.

      http://www.lemonde.fr/societe/video/2017/07/25/pourquoi-l-esperanto-n-a-pas-vraiment-conquis-le-monde_5164654_3224.html

  • L’historien Ali Farid Belkadi à Ouyahia : « Au nom de quelle morale l’Algérie céderait-elle les crânes des résistants à la France ? » - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/02/l-historien-ali-farid-belkadi-a-ouyahia-au-nom-de-quelle-morale-l-
    http://www.algeriepatriotique.com/sites/default/files/styles/282x211/public/field/image/Ouy.jpg?itok=klBlDw6N

    Ahmed Ouyahia, le conseiller du président Bouteflika, a suggéré dernièrement d’abandonner les crânes des résistants algériens entreposés à Paris. Il a clairement pris le parti des assaillants contre leurs victimes. Je suis convaincu, personnellement, qu’il aurait fait partie, au temps de Rome, de l’élite provinciale berbéro-kabyle romanisée. Cette fine fleur des provinces berbères d’antan, qui s’était dressée comme un seul homme contre la résistance de Jugurtha, n’était pas pour la déchéance de Rome ; elle faisait avec, attachée à ses commodités, à ses standings et à ses conforts, clans et castes, décorums obligent.

    Selon Ahmed Ouyahia, si les crânes des résistants algériens au Musée de l’Homme de Paris, en France, devaient être enterrés en Algérie, « ils seraient oubliés comme les millions d’autres martyrs. Mais si on les laissait dans leur boîte en France, cela leur rappellerait toujours les horreurs que la colonisation française a commises en Algérie ». On m’a dit la même chose pour les centaines de stèles d’El-Hofra (Constantine), que j’avais inventoriées au Musée du Louvre, il y a quelques années : « Ces stèles sont mieux sauvegardées en France. L’Algérie ne saura pas quoi en faire. Elles disparaîtront. » L’Algérie saura quoi en faire, qui garde dans ses musées de fortunées collections, insoupçonnées de nos foules indifférentes au passé fabuleux de leur pays. Un peuple est un organisme créé par le passé, disait quelqu’un.

    Mais venons-en aux ossements de nos héros qui sont retenus dans des boîtes à chaussures à six euros (le prix d’une canette de soda à la terrasse d’un café parisien), dans les armoires du principal muséum de l’ex-métropole coloniale.

    Selon Ahmed Ouyahia, « enterrer ces ossements à Alger, ce serait les vouer à l’oubli, comme les millions d’autres martyrs ». Mais, qui donc a négligé ces martyrs ? Si ce n’est la classe politique algérienne, les condisciples d’Ahmed Ouyahia, dont les préoccupations essentielles sont d’amonceler des biens licites et illicites, et qui agissent généralement de manière à ne pas froisser l’ancienne puissance coloniale ?

    A mon humble avis, Ahmed Ouyahia est un personnage politique au bout du rouleau, achevé politiquement. Il n’est pas mandaté par les Algériens pour exiger ou suggérer ceci ou cela dans cette affaire du Musée de l’Homme. Ahmed Ouyahia est apparu dans la chose publique non pas par quelque don infus de la providence, mais par le choix d’une carrière, comme on devient boulanger, maçon ou plombier après une solide instruction. Les idées, les sentiments du passé, ceux de la génération de Novembre qui déplaça les montagnes, qui ne sont pas éteints dans le cœur, l’esprit et l’âme de la plupart des Algériens, ne lui sont pas coutumiers. 

    Les traces indélébiles du siècle des années de braise, qui servirent de proue à tant d’insurrections, sont toujours vivaces dans l’hyper-mémoire des Algériens. Ahmed Ouyahia est la synthèse déclinée de jeunes loups d’antan, recyclés bon an mal an dans la horde assoiffée de pouvoir, qui pèse de tout son poids sur l’Algérie. Ces martyrs du Muséum, ce ne sont pas les têtes de momies égyptiennes ou phéniciennes ni les débris humains du temps de Rome. Ils ont des noms.

    Il parle d’abandonner à la France les crânes des résistants algériens détenus au Musée de l’Homme de Paris. Mais que faire des familles de ces résistants, qui ont été identifiées, dont celle du héros Mokhtar El-Titraoui, qui porte les références MNHN-HA-5944 ? Les familles sont là, vivantes et éprouvées par la situation barbare faite à leurs ancêtres.

    J’ai retrouvé quelques-unes de ces familles. Dont la descendante de Mokhtar El-Titraoui, Mme Metmoura Khedoudja, une vieille et honorable dame de plus de 90 ans, qui m’a accordé sa bénédiction, dont je conserve précieusement le témoignage audio et vidéo. Elle garde toujours en mémoire les évènements qui se sont produits lors de la décapitation de Mokhtar El-Titraoui.

    Voici son témoignage, héréditaire : « C’est ma grand-mère qui se prénommait Kheïra, dont Kouider El-Titraoui, le père du martyr Mokhtar était l’oncle paternel, qui m’a relaté ces évènements, en particulier la décapitation de Mokhtar El-Titraoui. Ces évènements sont connus de la famille depuis les années 1840. » Selon ce témoignage, Mokhtar El-Titraoui, le fils de Kouider, a été décapité pour son engagement dans la lutte de libération du pays. Sa tête qui avait été fixée sur une pique ou une baïonnette fut exposée sur la place du soukpour servir d’exemple à la population. Le père et le fils luttaient ensemble en Kabylie. Kouider El-Titraoui, rescapé de l’embuscade tendue par la soldatesque française, a dissimulé son identité afin de ne pas être reconnu par les Français et leurs supplétifs indigènes. Ensuite, le corps sans tête de Mokhtar El-Titraoui a été amené de Grande Kabylie jusqu’à sa région natale, à Boukhari. Sa vie durant, il avait formulé le vœu d’être inhumé à M’fatha, parmi les siens. Il sera enterré à Ben Khefir, dans un endroit appelé El-Faïdja, dans la tribu des M’fatḥa, selon Mme Matmoura Khedoudja, sa descendante. Sa famille a refusé qu’il soit enterré seul, à l’écart du caveau familial.

    Mokhtar El-Titraoui, un « Arabe » qui lutta aux côtés de ses frères kabyles, s’est marié en Kabylie et il aurait eu une fille avec une femme kabyle. Kouider, le père, repose dans sa terre natale dans la tribu des Ouled El-Boukhari, commune de M’fatḥa, daïra de Ksar El-Boukhari, wilaya de Médéa (ex-Titteri), aux côtés de ses ancêtres, dont son père, feu Sidi M’hamed Ben Farhat et sa mère Al-Aouniya (Témoignage vidéo du 25 mai 2013).

    Que fait Ahmed Ouyahia des souvenirs émouvants de cette noble famille de Chorfas, qui appartient aux Ahl Al-Beyt ? Que faire d’une autre famille, de Moussa El-Darkaoui, le saint de Djelfa, qui porte le n° MNHN-HA-594 au Muséum de Paris, dont les descendants sont également connus ?

    Un siècle avant les maquis de la guerre de Libération nationale, les mêmes populations des régions de Skikda, Sétif, Béjaïa, la Mitidja et d’ailleurs dans toute l’Algérie, dont les insoumis Touareg à l’ordre colonial, avaient déjà pris part à la lutte armée contre la colonisation française. Ce sont ces gens-là qui ont été décapités par les Français.

    J’ai tiré de l’ombre cet ensemble d’hommes et de mouvements dont l’importance est négligée et passée sous silence dans les livres algériens d’histoire tronqués et obsolètes. Les révoltes dans l’Algérie coloniale qui ont précédé la guerre de Libération 1954-1962, ne se résument pas seulement à la résistance d’Abdelkader dans l’Ouest algérien, jusqu’en 1847, ni à la révolte de Mohamed et Boumezrag Mokrani en Kabylie, de mars à octobre 1871.

    De quel droit l’Algérie vertueuse et probe céderait-elle ces ossements aux Français ? Au nom de quelle morale et de quelles valeurs universelles ?

    La France à travers ses musées a adhéré à la résolution qui a été adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU, le 13 septembre 2007. Celle-ci enjoint aux Etats (barbares européens), dans ses articles 11 et 12, d’accorder réparation aux peuples autochtones. L’article 12 précise que « les Etats veillent à permettre l’accès aux objets de culte et aux restes humains en leur possession et/ou leur rapatriement, par le biais de mécanismes justes, transparents et efficaces mis au point en concertation avec les peuples autochtones concernés ».

    Le code de déontologie de l’Icom, le Conseil international des musées, aboutissement de six années de révisions, a été formellement approuvé lors la 21e Assemblée générale à Séoul, en octobre 2004. Il a largement abordé cette question de ce qui est encore pudiquement appelé « le matériel culturel et sensible ». Un certain nombre de principes ont été fixés pour favoriser les retours des restes humains éparpillés dans les musées à travers le monde. Les Africains, dont les Algériens, détiennent-ils des cadavres d’hommes blancs dans leurs armoires ?

    La France a adhéré à cette résolution internationale. De nombreux pays ont déjà répondu favorablement à ces demandes. La France ne bouge pas. Sauf en ce qui concerne les restes maoris, qui ont été retournés au peuple aborigène de la Nouvelle-Zélande.

    Ahmed Ouyahia voudrait que la France continue de garder les ossements de nos martyrs dans une armoire, à la manière des assiettes de Limoges qui sont soigneusement rangées dans les dessertes des salles à manger. Ahmed Ouyahia rajoute : « Je me demande pourquoi cette question des crânes a été soulevée il y a deux années. » Il est mal informé. La question des crânes a été soulevée par moi dès le mois de mars 2011. J’ai donc la prétention de connaître cette affaire sensible, pour l’avoir entretenue durant des années. J’ai mis trois années pour écrire mon livre, Boubaghla, le sultan à la mule grise, la résistance des Chorfas, paru à la fin de l’année 2014, qui éclaircit un pan obscur de l’histoire algérienne contemporaine, resté dans l’ombre. Je n’ai jamais baissé les bras dans cette affaire.

    Ahmed Ouyahia peut formuler une demande de prêt de ces têtes au Muséum de Paris. Le prêt de ces têtes peut durer de quelques jours à plusieurs semaines. Cela ne devrait pas poser de problèmes ; c’est relativement simple s’agissant de prêt pour exposition et non pas de prêts scientifiques. Il suffit de préciser les dates d’exposition, le lieu, la liste complète des spécimens sollicités, les conditions de présentation et de conservation…

    Afin que les Algériens puissent admirer leurs héros, les priser temporairement et se souvenir de leurs luttes, avant leur retour définitif vers leurs boîtes en carton à la métropole française démocratique et républicaine. Il suffit de retourner un questionnaire au Muséum de Paris à compléter par l’emprunteur. Les frais d’emballage et de transport vers Alger étant assurés par les équipes professionnelles de Musée de Paris.

    Les forums inspirés de la déclaration d’Ouyahia parlent de simple dérision de sa part. Il se serait donc exprimé par moquerie ou plaisanterie, allusivement. On ne plaisante pas ainsi sur le sort malheureux de nos héros, morts les armes à la main et décapités, dont les têtes ont été expédiées à Paris dans des tonneaux, avant de finir dans des boîtes en carton à 6 euros.

    Selon Ahmed Ouyahia, le conseiller du président Bouteflika, « l’Etat algérien ne veut toujours pas se positionner officiellement sur ce dossier ». Hélas !, il n’a rien compris. Il ne s’agit pas de se positionner sur ce dossier. Il s’agit de défendre officiellement la mémoire collective des Algériens. Ces têtes du muséum, qui appartiennent à des martyrs de la lutte de Libération nationale, font partie du factum national, elles méritent leur belle part de commémoration, ainsi que la reconnaissance impérissable de la nation algérienne.

    La dette envers ces martyrs vaut bien plus que les protocoles habiles et les décorums ministériels.

    Ali Farid Belkadi
    Historien, anthropologue, auteur notamment de Boubaghla le sultan à la mule grise. La résistance des Chorfas, éditions Thala, Alger.

    http://www.algeriepatriotique.com

  • Une nouvelle revue : “Sur-mesure” - Regards critiques sur l’espace quotidien
    http://www.revuesurmesure.fr

    avec de superbes articles :

    les cartes mort-nées Philippe Vidal et Mathieu Blond
    http://www.revuesurmesure.fr/issues/villes-usages-et-numerique/les-cartes-mort-nees

    Corée du Sud : Séoul - Incheon - Anyang. #villes_connectées #bande_dessinée

     

    les city builders Pierrick Rancoeur

    http://www.revuesurmesure.fr/issues/villes-usages-et-numerique/les-city-builders

    #jeux_vidéo, les city builders exploitent pleinement les principes de #rationalisation par les #data, nous laissant entrevoir ce que pourraient être nos #villes de demain

    #urbanisme #géographie #revue