city:stockholm

  • Nantes. Hommage du 1er concert de jazz en Europe qui eut lieu à Graslin
    24.01.2018
    http://www.presseocean.fr/actualite/nantes-hommage-du-1er-concert-de-jazz-en-europe-qui-eut-lieu-a-graslin-2

    Le 12 février 2018, le Théâtre Graslin accueille une soirée hommage au premier concert de jazz, cent ans plus tôt. La Secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq sera présente ce jour-là à Nantes. Elle commémorera cet événement en présence de trois filles, Therésa, Patricia et Lynn du chef d’orchestre James Reese Europe. C’est en effet ce musicien, « roi du jazz » dans les années 1910 en Amérique qui, le 12 février 1918, avec quarante soldats américains de sa compagnie, fut invité à jouer par le maire de Nantes Paul Bellamy à Graslin. Un événement labelisée par la Mission du Centenaire 14 - 18

    (Photo : James Reese Europe et son orchestre sur le SS Stockholm, de retour en février 1919. Crédits : Underwood & Underwood. National Archives at College Park - Still Pictures

  • Tout le monde aime Stockholm
    https://grenoble.indymedia.org/2018-01-16-Tout-le-monde-aime-Stockholm

    Autant le dire tout de suite, je ne suis certainement pas en faveur d’une psychiatrisation des comportements, de la tendance à médicaliser et à voir comme maladie chaque personnalité. Chaque pas en avant de la science et de la médecine, c’est deux pas en arrière de nos individualités et de notre autonomie. Si j’utilise ici le parallèle avec le syndrome de Stockholm, ce n’est pas pour dire que tout ça est médical ou psychiatrique, mais parce que ça me semble compréhensible. Rapidement, ce qu’on nomme « (...)

    #Articles

    / Répression / Contrôle social, #Autres_infos

    #Répression_/_Contrôle_social

    • Si on utilise le même mot pour 12000 trucs différents, on ne s’en sort pas. Le travail, dans le langage courant c’est depuis déjà fort longtemps le travail capitaliste précisément : du temps de dépense d’énergie humaine contre un salaire (Marx dit "une dépense de cervelle, de muscle, de chair").

      Dans tous les cas l’humain s’active, seul et à plusieurs, transforme son environnement, etc. Mais ne "travaille" pas obligatoirement. Le travail c’est une activité sociale propre au capitalisme, et appliquer cette vue à des sociétés du passé est un biais anthropologique. L’utilisation de ce mot avant le capitalisme n’avait aucunement le même sens et ne recouvrait pas du tout les mêmes activités sociales (et donc le fait d’utiliser le même mot ne veut pas dire qu’on parle de la même chose).

      Par ailleurs les robots ne créent pas de "richesses", mais le mot est un peu vague encore une fois. Les robots créent des marchandises (objets ou services), mais ne créent aucune valeur. Seul la dépense de travail humain génère de la valeur. D’où l’obligation de créer de l’argent totalement virtuel par le crédit, puisque normalement c’est la création de valeur qui aboutit à de l’argent.

      La fin du travail n’est pas une expression criminelle, c’est la description factuelle du capitalisme qui s’auto-dissout puisqu’il réduit chaque année un peu plus ce qui fait sa propre substance : l’automatisation réduit le travail humain, et donc réduit la création de valeur : ça va dans le mur. Il faut arrêter de défendre ça, déjà passer par une étape intellectuelle de prise de conscience de ça, et s’activer à construire des relations sociales débarrassées du travail, de la marchandise, de la valeur. Un monde libéré du travail a donc tout à fait un sens, et c’est un monde débarrassé du capitalisme.

      Voir : Le groupe Krisis/Exit et son fameux "Manifeste contre le travail", #Robert_Kurz, #Roswitha_Scholz, #Anselm_Jappe, Lohoff&Trenkle, André Gorz… (suivre les tags, pas mal de sources référencées ici)

      Sur le fait que le travail n’est pas transhistorique, entretien récent d’Anselm Jappe pour La société autophage
      http://www.hors-serie.net/Dans-le-Texte/2017-12-16/La-societe-autophage-id278

      Et l’entretien avec Harribey
      https://seenthis.net/messages/655411
      http://www.palim-psao.fr/2017/12/fetichisme-et-dynamique-autodestructrice-du-capitalisme-entretien-d-ansel

      Bien sûr, une précision « sémantique » s’impose : le travail dont nous mettons en doute le caractère universellement humain ne peut pas être identique à ce que Marx appelle « le métabolisme avec la nature » ou aux activités productives en général. Ici, nous ne discutons que de la forme sociale qu’ont prise historiquement ces activités. Dire que la forme sociale capitaliste du métabolisme avec la nature n’est qu’une forme spécifique de la nécessité éternelle d’assurer ce métabolisme est un truisme vide de sens : c’est comme dire que l’agriculture capitaliste est un développement de la nécessité humaine d’avoir un apport journalier en calories. C’est indubitablement vrai, mais ne signifie rien. Cette base commune à toute existence humaine n’a aucun pouvoir spécifique d’explication.

      La question n’est donc pas de savoir si, dans toute société humaine, les êtres s’affairent pour tirer de la nature ce dont ils ont besoin, mais s’ils ont toujours opéré à l’intérieur de leurs activités une coupure entre le « travail » d’un côté et le reste (jeu, aventure, reproduction domestique, rituel, guerre, etc.). Et je pense qu’on peut dire « non ».

      Extrait de l’entretien publié en guise de présentation du livre de Kurz, « Vies et mort du capitalisme. Chroniques de la crise »
      http://www.palim-psao.fr/article-theorie-de-marx-crise-et-depassement-du-capitalisme-a-propos-de-l

      Traditionnellement, la critique du capitalisme se faisait au nom du travail. Or vous, Robert Kurz, vous n’opposez pas le capital au travail. Vous considérez au contraire le capitalisme comme société de travail. Pourquoi rejetez-vous le travail ?

      R. Kurz : Le concept marxien manifestement critique et négatif de travail abstrait peut être défini comme synonyme de la catégorie moderne de « travail ». Dans des conditions prémodernes, cette abstraction universelle soit n’existait pas, soit était déterminée négativement d’une autre façon : en tant qu’activité d’individus dépendants et soumis (esclaves). Le « travail » n’est pas identique avec la production tout court ou avec « le métabolisme entre l’homme et la nature » (Marx), même si, à ce propos, la terminologie de Marx reste imprécise. Le capitalisme a généralisé pour la première fois la catégorie négative de « travail ». Il l’a idéologisée positivement, entraînant ainsi une inflation du concept de travail. Au centre de cette généralisation et de cette fausse ontologisation du travail, il y a la réduction historiquement nouvelle du processus de production à une dépense complètement indifférente par rapport à son contenu d’énergie humaine abstraite ou de « cerveau, de nerf, de muscle » (Marx). Socialement, les produits ne « valent » pas en tant que biens d’Usage, mais en ce qu’ils représentent du travail abstrait passé. Leur expression générale est l’argent. C’est en ce sens que, chez Marx, le travail abstrait (ou l’énergie humaine abstraite) est la « substance » du capital. La fin en soi fétichiste de la valorisation, qui consiste à faire d’un euro deux euros, est fondée sur cette autre fin en soi qui est d’accroître à l’infini la dépense de travail abstrait sans tenir compte des besoins. Mais cet impératif absurde est en contradiction avec l’augmentation permanente de la productivité, imposée par la concurrence. Critiquer le capitalisme du point de vue du travail est une impossibilité logique, car on ne peut critiquer le capital du point de vue de sa propre substance. Une critique du capitalisme doit remettre en cause cette substance même et donc libérer l’humanité de sa soumission à la contrainte du travail abstrait. C’est seulement alors que l’on pourra supprimer l’indifférence par rapport au contenu de la reproduction et prendre au sérieux ce contenu lui-même. Lorsqu’on comprend le capital au sens étroit comme capital-argent et capital physique (« capital constant » chez Marx), il y a certes une contradiction fonctionnelle entre le capital et le travail. Ce sont des intérêts capitalistes différents au sein d’un même système de référence. Mais lorsqu’on comprend le capital au sens plus large de Marx, alors le travail n’est que l’autre composante du capital.

      Sur la théorie de la crise, le crédit, la dévalorisation du capital qui s’auto-détruit (en détruisant le monde du coup) : La Grande Dévalorisation, de Lohoff et Trenkle
      https://www.post-editions.fr/LA-GRANDE-DEVALORISATION.html

      Qu’est-ce que la valeur ?
      http://www.palim-psao.fr/article-35929096.html

      Contrairement à un produit, la marchandise se définit par le fait qu’elle peut s’échanger contre une autre marchandise. La marchandise, un marteau par exemple, n’a donc pas seulement la qualité d’être faite de bois et d’acier et de permettre d’enfoncer des clous dans le mur. En tant que marchandise, le marteau possède la « qualité » d’être échangeable. Qu’est ce que ça signifie ?

      Pour garder cet exemple, comment échanger un marteau contre une bouteille de bière ? Bière et marteau sont deux objets totalement différents qui ne servent pas à satisfaire le même besoin. Leur différence peut être d’importance pour celui qui veut boire une bière ou celui qui veut planter un clou dans un mur. Mais pour l’échange, en tant qu’opération logique, leur utilité concrète n’est pas pertinente. Dans l’acte d’échange, il s’agit d’échanger des choses égales ou des équivalents. Si ce n’était pas le cas, on échangerait sans hésiter un morceau de beurre contre une voiture. Mais tout enfant sait qu’une voiture a plus de valeur. Manifestement ce n’est donc pas l’attribut qualitatif d’une marchandise (sa nature concrète ou sensible) qui rend l’échange possible. Bière, marteau et voiture doivent donc posséder quelque chose qui les rend semblables et ainsi comparables.

      @ktche :)

    • En effet, nous assistons à une crise du « travail capitaliste ». Le capitalisme va être remplacé par autre chose. Le mot « travail » ne va pour autant disparaître. Son sens est simplement appelé à changer. L’expression « fin du travail » est donc impropre. Il faut parler de la « fin du travail capitaliste ».

      La liste des mots que le capitalisme s’est approprié est infinie. Par exemple le mot « élite » (voir l’article de wikipédia qui retrace bien son histoire). De même, ce n’est pas parce que la capitalisme s’effondre que ce mot va disparaître.

      Un objet n’a en effet aucune valeur intrinsèque. Il n’a qu’une valeur relative négociée au cours des échanges. Cependant, les catégories habituelles de « valeur d’usage » et « valeur d’échange » devraient être complétées de la notion de « valeur d’otage » qui traduit mieux à mon avis le rapport dominant à l’économie. Par exemple, Facebook a de la valeur parce qu’il a pris 2 milliards d’individus en otages, l’énergie nucléaire nous a pris en otages, etc. Le sens du mot « otage » qui est rejeté par la société capitaliste sur les vilains terroristes est donc amené à changer. Il va s’appliquer à ses propres pratiques !

    • Et si le nouveau fil d’actualité de #Facebook marquait le début d’une nouvelle période de choix mûris pour l’entreprise de Mark Zuckerberg ?

      https://www.numerama.com/business/321313-le-jour-ou-facebook-a-enfin-choisi-ses-utilisateurs-face-a-la-bours

      Pour le dire brièvement, Facebook va préférer notre famille, nos proches, et leurs émotions, à l’information, la pub, et bien sûr, la désinformation. Bien que cela puisse apparaître comme une évidence pour ce type de réseau social, l’entreprise prend là probablement plus de risques qu’elle n’en a jamais pris avec ses changements passés. Au fil des versions, et surtout des enjeux économiques, Facebook avait fini par mélanger la chèvre et le chou, quitte à devenir le fourre-tout qu’est aujourd’hui le réseau, de moins en moins, social.

    • c’est peut-être le moment de lui faire connaître le prix de nos « strong ties » dont il admet qu’ils ont beaucoup de « value » ?
      Pour ma part, disons que je passais environ une heure par jour sur Facebook à développer ces liens et ma propre documentation professionnelle (En dehors de cela, j’y passais aussi du temps à titre « récréatif ». Ce point est évoqué plus bas*). Comme mes liens et ma documentation sont irrécupérables par la système backup de Facebook, je suis obligé de constater que Facebook se les est appropriés contre mon gré. Voyons combien cela coûte...

      365 heures par an. Arrondissons à 50 jours par an.
      Si je compte mon prix de journée à 1 K$/jour (c’est très raisonnable, les avocats de FB sont payé 1 K$ de l’heure), ça fait 50 K$ par an. Comme j’ai été sur Facebook pendant 7 ans, ça fait une facture de 350 K$.

      Imaginons que je suis dans la moyenne des utilisateurs de Facebook en terme de durée d’utilisation et d’ancienneté. On pourrait donc multiplier ce coût par le nombre d’utilisateurs (non pas les 2 milliards actuels mais disons 1 milliard pour faire bonne mesure). On obtient donc le chiffre de 350 000 000 000 000 $ (Trois cent cinquante mille milliards de Dollar).

      Mark, tu fournis une véritable interopérabilité des données personnelles, ou bien tu rembourses. Salut !

      (*) Le temps récréatif n’est pas décompté. En effet, le divertissement fourni par Facebook est financé par la publicité. Chacun paie pour ce divertissement à travers sa consommation quotidienne de produits surfacturés à cause de la pub.

    • @olivier8 je n’ai jamais eu de compte facebook et vu tes avertissements, c’est pas demain la veille que je vais m’inscrire.
      Déjà link-guedin (linkedin) ça m’a bien gonflé et je suis smicard, les sommes que tu annonces disent bien ce qu’il y a de pourri dans ce bizzness.

    • Avant de quitter Facebook, voici la facture.
      USD 350.000.000.000.000
      Trois Cent Cinquante Mille Milliards de Dollar

      Lettre ouverte à Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook.

      Objet : Quitter Facebook

      Salut Mark !

      meilleurs voeux et toutes mes félicitations pour tes bonnes résolutions 2018 !

      1) tu nous dis que tu as pris conscience « qu’avec l’émergence d’un petit nombre de grandes entreprises technologiques - et les gouvernements utilisant la technologie pour surveiller leurs citoyens - beaucoup de gens croient maintenant que la technologie centralise le pouvoir plutôt qu’elle ne le décentralise. »

      Ce n’est pas qu’une croyance, c’est un peu vrai non ? Et tu y es un peu pour quelque chose n’est-ce pas ?

      Là dessus, tu nous dis être « intéressé à approfondir et étudier les aspects positifs et négatifs des technologies de décentralisation. »

      C’est cool ! Tu dois savoir que d’autres travaillent depuis longtemps ces questions - déjà bien avant la création de Facebook - en vue de créer les conditions d’une société plus équitable. Si ta prise de conscience est réelle, tu pourras sans doute nous aider. On manque de développeurs !

      2) tu sembles aussi avoir compris que tes algorithmes rendaient les gens fous en les inondant de posts sponsorisés et de fake news. Tu dis : « le renforcement de nos relations améliore notre bien-être et notre bonheur ». Tu vas donc modifier quelques lignes de code pour renforcer ce que tu appelles nos « liens forts » (strong ties) qui selon toi ont beaucoup de « valeur » (high value). Au final tu veux que le temps que les gens « dépensent » sur Facebook soit « plus précieux ».

      C’est cool ! Cependant, mon cher Mark, il faut que tu comprennes que ce temps est bien plus précieux encore que ce que tu imagines.

      Pour ma part, disons que je passe(ais) environ une heure par jour sur Facebook à développer ces liens et ma propre documentation professionnelle. En dehors de cela, j’y passe(ais) aussi du temps à titre « récréatif ». Ce point est évoqué plus bas*.

      Or comme mes liens et ma documentation sont irrécupérables par le système backup de Facebook comme je l’ai expliqué à ton collège Yann LeCun ? , je suis obligé de constater que Facebook me les a volés.

      Voyons combien cela coûte...

      365 heures par an. Arrondissons à 50 jours par an. Si je compte mon prix de journée à USD 1.000 /jour (c’est très raisonnable, les avocats de FB sont payés USD 1.000 de l’heure), ça fait USD 50.000 par an. Comme je suis sur Facebook depuis 7 ans, je t’adresserai une facture de USD 350.000.

      Les statistiques montrent que je suis dans la moyenne des utilisateurs de Facebook en terme de durée d’utilisation et d’ancienneté. On peut donc multiplier ce coût par le nombre d’utilisateurs (non pas les 2 milliards actuels mais disons 1 milliard pour faire bonne mesure sur les 7 dernières années). On obtient donc une facture globale de :

      USD 350.000.000.000.000
      (Trois Cent Cinquante Mille Milliards de Dollar).

      En conclusion, mon cher Mark, tu fournis une véritable interopérabilité des données personnelles qui permettrait aux gens de ne pas être otages de Facebook et de sa centrallisation, ou bien tu rembourses !

      Bien à toi

      Olivier Auber

      () Le temps récréatif n’est pas décompté. En effet, le divertissement fourni par Facebook est financé par la publicité. C’est-à-dire que chacun paie pour ce divertissement à travers sa consommation quotidienne de produits surfacturés à cause des budgets publicitaires des marques captés pour une bonne part par Facebook..

      ( *) Lettre ouverte à YannLeCun, ancien Professeur au Collège de France, responsable de la recherche en Intelligence Artificielle de Facebook.
      http://perspective-numerique.net/wakka.php?wiki=YannLeCun

      1) Résolution 1 : https://www.facebook.com/zuck/posts/10104380170714571
      2) Résolution 2 : https://www.facebook.com/zuck/posts/10104413015393571

  • Au cœur du mouvement « antifa » The Antifascists (2017) Documentary - Patrik Öberg et Emil Ramos
    https://www.youtube.com/watch?v=XYHnd4boUoM&feature=youtu.be

    Film suédois à voir ce soir à l’Usine de Genève et sur internet, The Antifascists montre la « guerre de basse intensité » que se livrent néonazis et extrême gauche de Stockholm à Athènes.

    http://www.theantifascists.se
    http://www.facebook.com/theantifascists
    http://www.instagram.com/theantifascists

    Qui sont les antifas ? Quels sont leurs buts et leurs méthodes ? Celles-ci sont-elles efficaces et font-elles l’unanimité dans l’extrême gauche radicale ? Ces questions sont débattues dans le film The Antifascists de Patrik Öberg et Emil Ramos, montré ce soir à la Makhno (l’Usine, Genève), suivi d’une discussion. Dans ce film très ­stylisé, projeté plus de 200 fois dans une cinquantaine de pays et désormais en libre accès sur Youtube, les réalisateurs vont à la rencontre de ces activistes, masqués ou non, et d’observateurs du phénomène.

    The Antifascists se concentre sur la Suède et la Grèce, deux pays aux contextes politiques différents mais théâtres de la confrontation entre néonazis et antifas. Sans prendre parti, ­Patrik Öberg et Emil Ramos tendent le micro aux activistes antifas pour cerner les motivations de ceux qu’on range souvent sous le qualificatif « Black bloc ». Certains faits sont rappelés, tels des assassinats de militants ou la répression policière dont le mouvement antifa fait l’objet. Ceci alors que l’extrême droite du FPÖ vient d’accéder au pouvoir en Autriche et que les national-populistes sont aux commandes, ou proches de l’être en Hongrie (Viktor Orban), aux Pays-Bas (Geert Wilders), en France (Marine Le Pen) ou en Allemagne (Alternative für Deutschland).

    La crise économique
    « Pas besoin d’être militant ­professionnel ou spécialiste du marxisme pour dire ‘je ne veux pas de fascistes et d’homophobes dans ma ville », affirme Showan Shattak. Jeune militant d’extrême gauche, féministe, supporter du football club Malmö FF, Showan a été laissé entre la vie et la mort par des néonazis qui savaient à qui ils avaient affaire. L’agression s’est produite le 8 mars 2014 au terme d’une marche pour la Journée internationale des femmes. Aujourd’hui, le crâne lézardé d’une immense cicatrice, il se reconstruit difficilement, en proie à la fatigue et à la perte de concentration. En attendant réparation, il reste déterminé à ce que Malmö reste une ville « accueillante et inclusive ».

    Selon la journaliste et activiste Kajsa Ekis Ekman, les causes de la montée de l’extrémisme violent sont diverses, mais l’aggravation de la crise économique est sans doute le premier facteur. En Grèce, Aube dorée est passé en quelques ­années de la confidentialité à 8% des suffrages à l’échelon ­national. « La colère d’une partie de la population, jadis dirigée contre l’austérité et l’Union européenne, s’est reportée sur les migrants et les sans-papiers, rendus responsables de la crise. » La conjonction d’un fascisme de rue et d’une extrême droite représentée dans les parlements touche de nombreux pays européens, contaminant tout l’échiquier politique – à l’instar des Etats-Unis où les discours d’exclusion sont propagés au plus haut niveau de l’Etat par ­Donald Trump.

    Rôle de la police
    Malmö, Kärrtorp, Athènes. Partout où les fascistes ont déversé leurs slogans haineux dans l’espace public, les antifas se sont fait fort de leur barrer la route, d’occuper le terrain et de délivrer un message clair : ils ne passeront pas. « Notre rôle n’est pas de dicter aux racistes ce qu’ils doivent penser mais de paralyser leurs organisations », analyse une militante. Elle juge le procédé efficace, car les fascistes sont plus forts en groupe qu’isolés, souvent démotivés par l’action collective quand leur influence ne grandit pas. « Dans les années 1990, les skinheads étaient partout en Suède, ils agressaient les gens, on n’osait plus sortir. Il y a eu des meurtres d’immigrants, ­raconte une militante. Le fascisme ne s’est pas estompé tout seul, il a été contré dans la rue, et la société suédoise n’a pas su le reconnaître. »

    Le rôle de la police est particulièrement dénoncé. En Grèce, où le rappeur antifasciste Pavlos Fyssas a été assassiné par des membres d’Aube dorée, les sympathies de la police pour l’extrême droite sont pointées. Plus de quatre ans après les faits, le procès se fait toujours attendre.

    The Antifascists revient sur une manifestation réprimée avec une extrême brutalité dans la banlieue de Stockholm, il y a quelques années, lors du défilé en opposition à l’un des principaux rassemblements nazis d’Europe. « Lorsque tu es témoin d’un tel degré de violence de la part de ceux qui sont censés te protéger, quelque chose se transforme en toi. Tu n’arrives pas à croire que ça arrive vraiment », témoigne un participant encore choqué, qui préserve son anonymat. Les images d’archive vidéo font effectivement froid dans le dos, la manif taillée en pièces par des forces anti-­émeute à pied et à cheval, la foule bloquée dans un tunnel transformé en cul-de-sac.

    L’impasse de la violence
    Face à la recrudescence du fascisme de rue et à l’attitude de la police – parfois impréparée, comme l’admet un officier suédois, et généralement hostile aux antifas –, l’action directe est vue par ses promoteurs comme une nécessité dans le but de préserver les libertés. Avec un corollaire, la marginalisation. Une observatrice suédoise pointe une « stratégie stupide », à courte vue.

    Pour Joel Bjurströmer Almgren, qui purge une peine de cinq ans et demi de prison pour avoir poignardé un néonazi lors d’un affrontement, « le mouvement antifa est dans l’impasse. On est restés coincés quelque part entre 2005 et 2010. On a réalisé que la violence fonctionnait et on n’a pas dépassé ce stade-là. » Pour le militant au cou recouvert de ­tatouages, « l’antifascisme n’est pas tout, il faut structurer la lutte à d’autres niveaux ».

    C’est aussi l’avis de sa compatriote Liv Marend, pour qui l’antifascisme est indissociable de la lutte des classes. Elle juge impératif de briser le carcan « suédois et blanc » du mouvement et de le relier aux autres luttes – anticapitalisme, droits des LGBT et des migrants, etc. Ce besoin de forger des luttes positives, pour et pas seulement contre, est le carburant nécessaire à tout mouvement social. Nul doute qu’il y a là amplement matière à débat.
    https://www.lecourrier.ch/155477/au_coeur_du_mouvement_antifa

    #Suede #Gréce #antifascisme #police #antifa #néonazis

  • Enquête sur le mystérieux crash d’un DC-6 suédois

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/12/21/le-mystere-du-dc-6-suedois_5232751_3212.html

    En 1961, le secrétaire général de l’ONU, le Suédois Dag Hammarskjöld, meurt dans un crash aérien en Zambie. Accident ou attentat ? Cinquante-six ans plus tard, Stockholm veut relancer l’enquête.

    C’est une affaire d’un autre temps, une énigme de plus de cinquante ans : qu’est-il arrivé au DC-6 ­Albertina de la compagnie suédoise Transair, le 18 septembre 1961, en Zambie ? L’appareil, transportant seize passagers, aurait dû atterrir un peu après minuit à Ndola, une petite ville du nord du pays, mais il n’est jamais parvenu à destination. A 3 heures du matin, le ­directeur de l’aéroport a fini par éteindre les lumières de la piste d’atterrissage puis il est parti se coucher. Etrangement, il a fallu attendre 7 heures pour que les recherches soient lancées. Les secours ne sont arrivés sur les lieux du crash, à 18 km de là, qu’un peu après 15 heures. A côté de la carcasse de l’avion ­gisait le corps d’une personnalité majeure de la diplomatie mondiale : Dag Hammarskjöld, secrétaire général des Nations unies depuis 1953.

    De fait, l’hypothèse d’un attentat contre Dag Hammarskjöld a été évoquée dès l’automne 1961. « Il était sur le point d’accomplir quelque chose quand ils l’ont tué », lâchel’ex-président des Etats-Unis, Harry Truman, à des journalistes, le lendemain du drame.

    Des charbonniers zambiens, qui furent les premiers à donner l’alerte le 18 au matin, ainsi que Mama Chibesa Kankasa, figure de la lutte pour l’indépendance en Zambie, assurent avoir aperçu plusieurs avions dans le ciel cette nuit-là : l’Albertina, mais aussi un ou deux appareils plus petits. Ils se souviennent également d’un éclair frappant le DC-6 peu avant qu’il ne s’écrase. Ces descriptions concordent avec le récit du seul survivant : le sergent Harold Julien, un Américain, chef de la sécurité de l’ONU. Avant de mourir à l’hôpital six jours plus tard, il aurait évoqué, selon son infirmière, une « explosion » à bord.

  • Comprendre la #Suède en cartes [2] : La crise du logement – L’atome de discorde

    https://geoposvea.hypotheses.org/406

    Dans ce deuxième article du dossier cartographique penchons-nous sur un enjeu social et politique central en Suède : la crise du logement. Le marché de location en Suède est dominé par le secteur public et en particulier par les régies municipales. L’achat d’un logement dans le but de le louer est tant limité par des normes sociales que par la législation suédoise. La régulation des loyers, pilier du Folkhemmet et socle de l’État providence suédois, est accusée d’avoir découragé le développement de projets immobiliers. Dans cette situation, la construction de nouveaux logements ne suit pas l’évolution de la population. Le nombre d’appartements disponibles est bien inférieur à la demande, en particulier dans les villes universitaires ainsi que dans les agglomérations du sud du pays qui concentrent les migrations nationales et internationales. Près de 300 000 jeunes adultes suédois entre 20 et 27 ans n’ont pas accès à un logement. Beaucoup d’entre eux sont obligés de se tourner vers des sous-locations plus onéreuses et instables. Les listes d’attentes auprès des régies municipales pour accéder au marché public s’étirent plus que de raison. À Stockholm, qui compte 790 000 habitants, 470 000 personnes sont inscrites sur les listes d’attentes et le temps d’attente moyen pour obtenir un appartement atteint les 20 ans dans la capitale.

  • #Industrie_d'armement mondiale : nouvelle augmentation des ventes d’armes depuis 2010, selon le SIPRI
    http://obsarm.org/spip.php?article299

    Les ventes d’armes et de services à caractère militaire des plus grandes entreprises productrices d’armements et de services à caractère militaire — le Top 100 du SIPRI — s’élèvent à 374,8 milliards de dollars en 2016 selon les nouvelles données sur l’industrie d’armement mondiale publiées lundi 11 décembre 2017 par le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). En 2016, le total des ventes des entreprises figurant dans le Top 100 du SIPRI enregistre une hausse de 1,9 % par rapport à 2015 et (...)

    Actualités

    / Transferts / exportations, Industrie d’armement

    #Transferts_/_exportations

  • Manipulate the World | Moderna Museet i Stockholm

    https://www.modernamuseet.se/stockholm/en/exhibitions/manipulate-the-world

    In a text from 1964, #Öyvind_Fahlström urges to manipulate the world. What does this mean for artists today, in our era of alternative facts, relative truths and fragmented narratives?

    In an exhibition filling two floors in the Museum, 28 Swedish and international artists explore and challenge Öyvind Fahlström’s ideas on manipulation and theatricality. Four historic works by Fahlström define the playing field for the exhibition, which takes place in three zones: the main exhibition hall on Floor 4, the spaces connecting both floors, and the exhibition halls on the lower ground floor.

    #art #cartographie #musée #stockholm

  • Des chercheurs se déguisent en siège pour étudier les interactions entre humains et voitures autonomes
    http://www.lemonde.fr/sciences/video/2017/11/17/des-chercheurs-se-deguisent-en-siege-pour-etudier-les-interactions-entre-hum

    https://www.youtube.com/watch?v=GMIWbwRasmU

    Les véhicules sans chauffeur souffrent d’un problème de communication. Les piétons ou les autres conducteurs ont du mal à savoir ce qu’elles vont faire.
    Des chercheurs de l’université de Virginia Tech, aux Etats-Unis, développent une méthode qui utilise des panneaux lumineux. Pour les tester, ils ont créé un costume de siège de voiture dans lequel se dissimule un scientifique, ce qui permet à celui-ci de se rendre invisible et d’actionner le dispositif.
    Les véhicules sans chauffeur doivent aussi communiquer par leurs mouvements, explique Barry Brown. Ce professeur à l’université de Stockholm, spécialiste des relations homme-machine, souligne que si les voitures-robots sont sûres, leurs attitudes peuvent parfois apparaître étranges aux humains. Et c’est donc pour cela qu’il est indispensable de leur apprendre à mieux interagir avec les autres usagers de la chaussée.

  • Scandale Comment un chirurgien a sacrifié son patient pour s’offrir la gloire d’une première mondiale - Vsd
    http://www.vsd.fr/actualite/scandale-comment-un-chirurgien-a-sacrifie-son-patient-pour-soffrir-la-gloire-dun

    Le chirurgien italien Paolo Macchiarini se vantait en 2011 d’avoir réalisé la première greffe de trachée artificielle et visait le Nobel. En fait, l’opération était plus que hasardeuse…

    L’affaire date d’il y a quelques années mais elle est terrible. Le souci c’est cette impression diffuse que cela doit arriver plus souvent qu’on ne le croit. De plus, je n’arrive pas à me faire à l’idée que l’identité du patient n’a pas joué dans la façon dont il a été traité.

    Précision du journaliste de VSD :

    NB : Article documenté notamment grâce à l’excellente enquête du biologiste et journaliste allemand Leonid Schneider https://forbetterscience.com/2017/11/07/how-trachea-transplanters-tricked-andemariam-beyene-to-sacrifice-himself-for-a-lancet-paper/amp,
    lui-même poursuivi en justice par Jungebluth et par deux médecins allemands pour « diffamation ».

    #santé #chirurgie #cobaye

    • Dans cette affaire tout a pourtant été diaboliquement préparé. Macchiarini, décidé à créer l’évènement avec sa greffe, a choisi la date de l’opération bien avant de rencontrer Beyene ni même de le connaître. Lorsqu’il s’est avéré que la tumeur de ce dernier était plus petite que prévu et ne nécessitait donc pas forcément une greffe, il a carrément fait disparaître l’information. Les autres options médicales possibles, par exemple une chirurgie au laser, ont été délibérément occultées. Ainsi, lorsque Beyene débarque à Stockholm pour une simple consultation, l’opération est déjà entièrement programmée. Peu importe que le tube ne soit pas adapté aux dimensions de sa trachée ou qu’aucun examen médical approfondi n’est été mené en amont.

  • « Sable mouvant », le testament littéraire d’Henning Mankell
    Anne-Françoise Hivert, Libération, le 5 octobre 2015
    http://next.liberation.fr/livres/2015/10/05/sable-mouvant-le-testament-litteraire-d-henning-mankell_1397695

    #paywall

    Le 8 janvier 2014, l’écrivain Henning Mankell se rend en compagnie de sa femme, Eva Bergman, la fille du grand cinéaste, à la clinique Sophiahemmet à Stockholm. Depuis une quinzaine de jours, il souffre d’un violent torticolis qu’il met sur le compte d’une hernie discale. Il doit passer quelques examens de routine. Mais c’est la stupeur : les médecins découvrent une tumeur cancéreuse de 3 centimètres dans le poumon droit et une métastase dans la nuque. La maladie est grave et peut-être incurable. Le sol se dérobe sous ses pieds. Un gouffre s’ouvre devant lui. Il n’est plus qu’« un être humain happé par la boucle de sable au mouvement de succion mortel, et qui s’agrippe au bord pour ne pas sombrer ». Ceux qui ont vécu l’expérience pourront sans doute s’identifier. L’écrivain se sent happé vers le fond, une obscurité étouffante, où même les livres ne le réconfortent plus. Sable mouvant, c’est le titre de l’ouvrage qu’il commence alors à écrire. Il vient d’être traduit en France.

    Il ne s’agit pas du carnet de bord d’un malade, même si le maître du polar suédois raconte la chimio, les rêves hallucinatoires, les instants d’angoisse paralysante et les amis qui, tout d’un coup, n’appellent plus par peur de ne pas savoir que dire. Mais les sables mouvants n’existent pas – c’est un mythe, assure l’écrivain, qui s’est renseigné sur les travaux d’une équipe de chercheurs néerlandais.

    Après la période de choc, Mankell parvient ailleurs à vaincre l’appel du vide. Il ne s’est pas laissé engloutir. L’heure, cependant, est au bilan. Par petites touches, il donne à voir des « fragments de [sa] vie » (le sous-titre). L’ouvrage est à mi-parcours entre le roman d’introspection et l’essai politico-philosophique. On y découvre l’écrivain de gauche, homme de théâtre, qui passe sa vie entre la Suède et le Mozambique, qui s’est engagé pour la reconnaissance de la Palestine et s’interroge désormais sur ce qu’il restera de notre civilisation, une fois qu’elle aura disparu.

    Quel est le sens de la vie ? La sienne, mais aussi celle de l’humanité ? Mankell est fasciné par Onkalo  : cette énorme cavité, creusée dans la roche à 430 mètres sous terre, sur la côte ouest finlandaise, pour y enfouir les déchets nucléaires des centrales du pays. Ils devront y rester cent mille ans, avant de perdre leur dangerosité. Une éternité. Henning Mankell a voulu visiter le site, mais les Finlandais ont refusé de peur qu’il s’en serve comme théâtre du crime pour un de ses prochains polars.

    Dans Sable mouvant, il s’interroge sur la place de l’homme dans l’histoire. On aurait pu s’ennuyer. Mais c’est avec le talent qu’on lui connaît qu’il distille les leçons d’histoire. Les peintures rupestres de la grotte de Chauvet en Ardèche, la sculpture en ivoire de l’homme-lion découverte en Allemagne en 1939, le temple d’Hagar Qim sur l’île de Malte, les statues moaïs des îles de Pâques… Autant de vestiges qui disent la splendeur des civilisations anciennes. Et de la nôtre, que restera-t-il  ? D’énormes décharges nucléaires enfouies sous la terre  ?

    Henning Mankell ne moralise pas. Il raconte, en contrepoint, sa vie. « Ce qui a été, et ce qui est. » Pour la postérité peut-être. Pour nous tous. Il y a une universalité dans les rencontres qu’il décrit et les instants décisifs qui l’ont marqué. Un père, juge, qui élève seul ses enfants, au-dessus du tribunal, dans la campagne suédoise des cartes postales. Une mère, distante, qui l’a abandonné et le prie de ne pas l’embrasser quand il la retrouve dans un café à 15 ans – elle a un rhume. Les femmes, le travail, les voyages et les doutes.

    Qu’est-ce qui fait la vie d’un homme  ? Il raconte la révolte d’un serveur, dans un petit restaurant de Salamanque, qui envoie valser son plateau, défait son tablier et se retrouve devant la vitrine d’une agence de voyages  ; le soulagement d’une vieille femme qui apprend au téléphone que son mari ne va pas mourir  ; la résilience de deux frères, gamins des rues de Maputo, qui dorment dans un carton de réfrigérateur au bord de la route  ; le bonheur d’une jeune fille, dans un camp de réfugiés, qui retrouve ses parents après avoir été séparée d’eux pendant des années…

    Le livre se termine le 9 mai 2014, dans le cabinet du Dr Bergman à Göteborg. La chimiothérapie a fonctionné. Henning Mankell n’est pas guéri. Le cancer est en rémission. Il écrit  : « Je vis dans l’attente de nouveaux instants de grâce […]. Des instants qui viennent. Qui doivent venir, si la vie doit avoir pour moi un sens. »

    Sable mouvant, fragments de ma vie. Traduit du suédois par Anna Gibson. Seuil, 368 pp., 21,50 €

    #Henning_Mankell #Cancer #Vie #Mort #Suède #Littérature #Autobiographie
    mais aussi #déchets_nucléaires #effondrement #collapsologie #catastrophe #fin_du_monde #it_has_begun #Anthropocène #capitalocène

    Ajouter à la compilation :
    https://seenthis.net/messages/499739

  • Suède : des dessins sur les règles exposés dans le métro font réagir
    http://www.konbini.com/fr/tendances-2/suede-dessins-sur-regles-exposes-metro-font-reagir
    https://www.instagram.com/p/BaMZyRhnVzD

    Dans 90 des 100 stations de métro de Stockholm, les usagers et usagères peuvent profiter quotidiennement de l’exposition d’œuvres d’art. Dernièrement, celles de Liv Strömquist, une célèbre autrice suédoise de bandes dessinées féministes et satiristes, ont suscité un certain nombre de réactions.

    Les illustrations ressemblent à celles de L’Origine du monde, publiée en 2014, dans laquelle elle s’attaquait aux tabous et idées reçues entourant le sexe féminin. Elles sont affichées à la station Slussen, dans le cadre de la célébration des 60 ans d’exposition d’art dans le métro de Stockholm.
    « Tout va bien (je saigne juste) »

    La série The Night Garden montre par exemple des femmes faisant du patin à glace tout en ayant leurs règles. Les images sont en noir et blanc, et ont une touche de rouge : le sang au niveau de leur entrejambe. L’une d’elles annonce : « It’s Alright (I’m Only Bleeding) » – « Tout va bien (je saigne juste) » –, une façon claire de normaliser les règles.

    https://www.instagram.com/p/BaHaM6KBSv2

    #règles #art #féminisme #menstruations

  • Modiano, nouveau « contemporain capital »

    http://www.lemonde.fr/livres/article/2017/10/25/modiano-nouveau-contemporain-capital_5205806_3260.html

    Le Prix Nobel de littérature 2014 n’a pendant longtemps guère été pris au sérieux. Cela a bien changé, et il est même désormais une figure tutélaire pour de nombreux auteurs

    Vous rappelez-vous ce numéro historique d’« Apostrophes » ? Ce vendredi soir de janvier 1980, Bernard Pivot présente à Romain Gary un jeune invité surprise : Patrick Modiano. Gary dit son plaisir de rencontrer le « Saint-John Perse du roman », dont il apprécie les livres. « Et Modiano, demande Pivot, vous êtes lecteur de Gary ? » L’auteur de Rue des Boutiques obscures (Prix Goncourt 1978) modianise : « Oui, bien sûr, quand on le lit on est un peu comme, on ne sait pas très bien, et puis après, disons que, surtout quand ça nous rappelle, non, parce que les livres, enfin, c’est une sorte de, et alors c’est un peu comme si, enfin, tout cela est, comment dire, bizarre. »

    Savoureux tête-à-tête entre deux écrivains aujourd’hui considérés comme des monuments. François-Henri Désérable le rapporte avec précision dans Un certain M. Piekielny (Gallimard, 2017), son excellente enquête sur les traces de Gary et d’un de ses plus attachants personnages. Après sa parution, en août, plusieurs lecteurs lui ont confié combien cet « Apostrophes » avait laissé en eux un souvenir puissant. D’autres lui ont demandé où l’on pouvait visionner cette archive exceptionnelle. Déception : le face-à-face n’a jamais eu lieu. « Je n’en ai pas eu l’idée et c’est l’un de mes regrets les plus vifs. Une faute professionnelle ! », a reconnu Bernard Pivot, bon joueur, dans Le Journal du dimanche. Bonheur : cette émission de rêve, Désérable l’a créée de façon époustouflante, bien qu’il soit trop jeune pour avoir jamais suivi « Apostrophes » en direct.

    En 1924, l’écrivain André Rouveyre avait hissé André Gide au rang de « contemporain capital ». Depuis, le titre a été attribué à bien des auteurs, dont André Malraux ou Georges Perec. Il pourrait à présent être appliqué avec justesse à Patrick Modiano, tant l’auteur de La Place de l’Etoile (Gallimard, 1968) est devenu une référence majeure pour les écrivains d’aujourd’hui. Un phénomène particulièrement net dans les livres sortis ces derniers mois.

    Longtemps, Modiano a été considéré comme un auteur facile, un peu enfermé dans son obsession pour l’Occupation et les collabos. L’Université française le regardait de haut, et les premiers travaux solides sur son œuvre sont surtout venus de chercheurs anglo-saxons. La publication de Dora Bruder (Gallimard, 1997) et le retentissement de cette enquête sur une jeune fille inconnue assassinée à Auschwitz, puis le choc de son atypique autobiographie Un pedigree (Gallimard, 2005), ont changé la donne. Peu à peu, cet écrivain si à part a été pris au sérieux. Un mouvement consacré en 2014 par le prix Nobel de littérature.

    Désormais, Modiano figure logiquement dans les ouvrages d’histoire littéraire, comme la monumentale biographie d’Emmanuel Berl dans laquelle Olivier Philipponnat et Patrick Lienhardt détaillent la relation entre le vieil historien apparenté à Proust et l’écrivain débutant qui vient l’interroger dans son appartement du Palais-Royal (Emmanuel Berl. Cavalier seul, Vuibert, « Biographie », 498 p., 27 €).

    Mais il est aussi choisi comme figure tutélaire par de nombreux auteurs partis sur les traces d’une silhouette difficile à saisir. Marie Van Goethem, le modèle de Degas, « était devenue ma Dora Bruder », écrit Camille Laurens dans La Petite Danseuse de quatorze ans (Stock). « La lecture de Patrick Modiano m’accompagnait, ses phrases sues par cœur », ajoute-t-elle. Marie Charrel cite également Dora Bruder en exergue de son enquête sur la peintre Yo Laur (Je suis ici pour vaincre la nuit, Fleuve).

    François-Henri Désérable ne dit pas autre chose : « Modiano fait partie de ces quelques écrivains qui figurent dans mon panthéon personnel, confie-t-il. Au départ, j’ai voulu faire avec Piekielny ce qu’il a fait avec Dora Bruder : sortir son nom de l’oubli. Dora Bruder est donc en quelque sorte l’hypotexte d’Un certain M. Piekielny. »

    Sous la plume de Désérable et de quelques autres, Patrick Modiano devient à présent lui-même un personnage de roman, reconnaissable à son grand corps, ses promenades dans Paris, sa parole hésitante, ses silences. Dans Taba-Taba (Seuil), Patrick Deville dépeint son apparition soudaine rue de Rennes, comme une hallucination : « Il traversait la rue, vêtu d’un long manteau marron, si grand qu’une femme qui l’accompagnait semblait très petite à son côté. J’entendais ses souliers ferrés sur le trottoir. » Il se trouve aussi au centre du Déjeuner des barricades, de Pauline Dreyfus (Grasset, 234 p., 19 €), récit de l’épique journée de mai 1968 durant laquelle le jeune prodige reçoit son premier prix littéraire dans un hôtel de luxe paralysé par la grève générale. C’est encore lui que la dessinatrice Catherine Meurisse croque dans le recueil Franceinfo : 30 ans d’actualité (Futuropolis, 328 p., 29 €). Acclamé telle une star par une foule en liesse rassemblée sur les Champs-Elysées à l’occasion du Nobel, il balbutie : « Heu… Oui… Eh bien… C’est-à-dire que… »

    L’étape suivante se dessine déjà. Grâce au Nobel, l’aura de Modiano a commencé à dépasser la France. José Carlos Llop, le « Modiano espagnol », parle longuement de « son vaste catalogue de pertes, disparitions et faux passeports » dans Reyes de Alejandría (Alfaguara). L’Australien Barry Jones lui consacre plusieurs pages de The Shock of Recognition (Allen & Unwin). Quant à la très littéraire chanteuse américaine Patti Smith, qui représentait Bob Dylan à Stockholm pour la remise du Nobel de ce dernier, en 2016, elle décrit dans Devotion (Yale University Press) un Modiano capable de traverser tout Paris à la recherche d’un escalier perdu. Modianesque à souhait.

  • Göran Lindberg and Sweden’s dark side | feature | World news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2010/aug/01/goran-lindberg-sweden-crime-palme

    If there was ever a real-life policeman who came close in progressive Swedish affections to Kurt Wallander, the bestselling creation of Henning Mankell, it would probably be Göran Lindberg, chief of police of Uppsala, the city north of Stockholm that is home to Sweden’s most prestigious university. Although he lacked Wallander’s humility and reticence, Lindberg was concerned, like Wallander, with the marginalised and neglected in Swedish society. He was the sponsor of a sanctuary for abused juveniles, for example, and was at the forefront of the campaign to institute a more sympathetic response to rape victims.

    In particular Lindberg was a staunch enemy of sexism in the police force. He argued with colleagues, made speeches and built up a reputation as a tireless proponent of women’s rights. So vocal was Lindberg that he ruffled the epaulettes of fellow policemen. “His colleagues,” says PJ Anders Linder, political editor-in-chief of the newspaper Svenska Dagbladet, “were obviously not quite as obsessed with the issue as he was. He seemed to be like a civil servant who had decided that this was how he was going to make his mark.”

    And he did. From early in his career, Lindberg was seen by the authorities as a policing role model and was duly made the national spokesperson on sex equality in the police force. Pretty soon he established a reputation as Sweden’s leading progressive policeman. So renowned was Lindberg for his political correctness and sensitivity towards women’s issues that he was nicknamed “Captain Skirt”. In spite of the jokes, he was rapidly promoted, becoming the dean of the police training college and eventually the police chief of Uppsala.

    In January this year, following a six-month investigation, Lindberg was arrested. At the time of his apprehension he was allegedly on his way to meet a 14-year-old girl in a hotel encounter that was also due to feature a number of other men. It was said that in his car was a bag containing leather whips, handcuffs and a blindfold.

  • Le prix Nobel, science inexacte

    http://www.lemonde.fr/prix-nobel/article/2017/10/01/le-nobel-science-inexacte_5194474_1772031.html

    Alors que l’académie suédoise entame, lundi, la campagne 2017 de remise de ses prix, « Le Monde » revient sur quelques épisodes passés où les lauréats n’auraient pas dû être récompensés.

    Fallait-il attribuer le Nobel de littérature à Bob Dylan ? Faudrait-il retirer celui de la paix à Aung San Suu Kyi ? Le plus célèbre des prix suscite régulièrement des controverses.

    Pourtant, ces polémiques épargnent le champ scientifique. En médecine, en physique, en chimie ou encore en économie, les lauréats retenus depuis 1901 font presque toujours l’unanimité. Tout juste regrette t-on l’absence de découvertes majeures – la théorie de la relativité n’a jamais été primée – ou de grands noms de ces disciplines.

    Le panthéon scientifique érigé par l’académie suédoise cache pourtant quelques erreurs notables, sur lesquelles ses responsables actuels, sollicités par Le Monde, ont refusé de revenir. Elles apparaissent toutefois révélatrices tout autant de la puissance des mandarins que des cahots inévitables de la recherche ou simplement de l’écart qui peut exister entre théorie et expérience.

    La double faute de 1927

    Patrick Berche, microbiologiste et directeur de l’Institut Pasteur de Lille, n’hésite pas à parler d’« année terrible » pour évoquer 1927.

    Cet automne-là, les membres de l’Académie Nobel n’annoncent pas un, mais deux prix en médecine : celui de 1926, resté sans lauréat, est attribué au Danois Johannes Fibiger pour la découverte de Spiroptera carcinoma, un ver nématode capable de provoquer le cancer. Pour 1927, ils récompensent l’Autrichien Julius Wagner-Jauregg, pionnier de la malariathérapie, un traitement de la syphilis par injection du paludisme. On le sait aujourd’hui : l’un relevait de l’erreur intégrale, le second d’un raccourci hasardeux.

    Johannes Andreas Grib Fibiger, Prix Nobel en 1926.
    La « découverte » de Fibiger tient presque du mirage. En 1907, cet éminent professeur décèle des lésions dans l’estomac de trois rats gris. Convaincu depuis des années des causes parasitaires du cancer, il multiplie les autopsies de rongeurs. D’abord sans résultat. Mais il finit par trouver, dans le ventre de rats ramassés dans une sucrerie, des vers nématodes. Quant aux lésions, certaines ont dégénéré en tumeurs cancéreuses, affirme-t-il. Publiés en 1913, ses résultats font sensation : pour la première fois, on a fabriqué expérimentalement un cancer ! En 1918, les Américains Frederick Bullock et George Rohdenburg mettent en doute la malignité des lésions. Mais, à l’époque, la connaissance du cancer reste lacunaire.

    De 1922 à 1927, Fibiger est « nominé » à seize reprises par des scientifiques de renom chargés de proposer des lauréats potentiels au Nobel. Les quatre premières années, sa candidature est écartée par des rapporteurs sceptiques. En 1926, les jurés renoncent au dernier moment, au point qu’aucun plan B n’est prévu. Mais, en 1927, le Suédois Folke Henschen, ami et thuriféraire de Fibiger, convainc ses pairs de primer le Danois.

    Il faut attendre 1935 pour voir pâlir son étoile. Cette année-là, l’Anglais Richard Passey reproduit son expérience et découvre que la cause des tumeurs ne tient nullement en la présence des nématodes, mais provient d’une carence en vitamine A. Pis : les lésions sont de simples métaplasies, aucunement cancéreuses. En 1952, une équipe américaine retrouvera les clichés microscopiques de Fibiger et confirmera le diagnostic. De tous les acteurs de cette histoire, le seul à avoir succombé à un cancer fut… Johannes Fibiger lui-même, en janvier 1928, un mois après la réception de son prix.

    Julius Wagner-Jauregg.
    Le naufrage de 1927 ne s’arrête pas là. Stockholm s’entiche d’« une triste figure de l’histoire de la médecine », selon Patrick Berche : l’Autrichien Julius Wagner-Jauregg. Toute sa vie, ce neurologue et psychiatre a défendu l’eugénisme et l’euthanasie des « crétins ». Pendant la première guerre mondiale, il a préconisé le traitement des « névrosés de guerre » par électrochocs – ce qui lui a valu un procès, dont il est sorti blanchi. A titre personnel, enfin, il a soutenu le parti nazi, échouant à y adhérer car sa première femme était juive.

    Mais, en 1927, l’Académie Nobel le récompense pour tout autre chose : la malariathérapie. Dans sa clinique de Graz, en Autriche, Wagner-Jauregg a en effet remarqué que les patients souffrant d’une paralysie générale causée par l’évolution de leur syphilis voient leurs symptômes réduits lors des épisodes fébriles. Et, pour provoquer une forte fièvre, quoi de mieux qu’une crise de paludisme ? Le parasite a l’avantage d’être contrôlable par la quinine.

    Bien que le chercheur déplore quelques victimes dans son laboratoire, sa méthode est finalement reconnue. Elle finit même par s’imposer pour traiter des schizophrènes. Elle ouvrira la voie à d’autres thérapies dites « de choc », censées sortir, par des comas ou des crises d’épilepsie provoqués, les malades mentaux de leurs états extrêmes. « Ce Nobel a été attribué sans réels fondements scientifiques, ni études systématiques, regrette Patrick Berche. Heureusement, la découverte des antibiotiques a mis un terme à cette pratique. »

    La bourde de Fermi

    Enrico Fermi.
    Le 10 novembre 1938, l’Académie Nobel annonce avoir décerné son prix au physicien italien Enrico Fermi « pour sa découverte de nouveaux éléments radioactifs, développés par l’irradiation de neutrons ». Le communiqué précise : « Enrico Fermi a réussi à produire deux nouveaux éléments, dont les numéros d’ordre sont 93 et 94, auxquels il a donné le nom d’ausénium et d’hespérium. » Brillante découverte.

    Jusque-là, l’uranium et ses 92 protons font figure de plafond, sinon théorique, du moins expérimental… Seulement voilà : il n’y a ni ausénium ni hespérium dans l’expérience du savant transalpin ! Fermi s’est trompé dans son interprétation, et le monde de la physique s’est rallié à son panache.

    L’homme, il est vrai, dispose d’une aura immense. Il a déjà mis en évidence une nouvelle forme de radioactivité – ce qui, en soi, aurait pu lui valoir un Nobel. Fort de ce résultat, il décide de bombarder de neutrons des noyaux d’uranium. Si tout se passe comme le veut sa théorie, il créera ainsi un nouvel élément, à 93 protons. Voire un autre, à 94.

    Ces deux merveilles, Fermi croit les identifier, dans l’article qu’il publie en 1934, dans la revue Nature. Pas directement, par la chimie, mais grâce à des propriétés physiques indirectes. Quelques voix timides ont beau émettre des doutes, la prudence légendaire de M. Fermi et sa renommée mondiale emportent l’adhésion. Le 12 décembre 1938, il reçoit son prix. Et en profite pour quitter l’Europe – sa femme est juive.

    Un mois plus tard, deux chimistes allemands, Otto Hahn et Fritz Strassmann, annoncent avoir reproduit son expérience. Les produits n’en sont pas des éléments superlourds, mais au contraire plus légers. L’explication est fournie en février, toujours dans la revue Nature, par les Autrichiens Lise Meitner et Otto Frisch : les noyaux d’uranium n’ont pas été enrichis… mais coupés en deux. Ce que Fermi a réalisé, sans le savoir, c’est la première réaction de fission nucléaire.

    Hahn, Strassmann et Frisch décrocheront la récompense suprême en 1944 (La seule femme a été oubliée !). Deux autres chimistes américains seront à leur tour primés en 1951 pour la découverte des vrais éléments 93 et 94, le neptunium et le plutonium. Pour le chimiste allemand Martin Quack, auteur d’un article sur cette aventure, la science ne peut se réduire à la « nouveauté » : « La répétition, la reproduction, l’extension ou le rejet des résultats précédents sont au cœur du bon travail scientifique. »

    Le Nobel de la honte

    Egas Moniz
    C’est assurément le prix le plus controversé de l’histoire du Nobel. Comment le gotha de la médecine a-t-il pu, en 1949, honorer le Portugais Egas Moniz pour ses travaux sur « la leucotomie préfrontale appliquée au traitement de certaines psychoses et troubles mentaux » – rebaptisée plus tard lobotomie ? Comment cette sinistre ablation d’une partie du cerveau a-t-elle pu passer tous les filtres de l’Académie ?

    Pour le neurochirurgien Marc Lévêque, la réponse est « une conjonction de circonstances : la personnalité de Moniz, un intense travail de lobbying, le manque de recul sur ces pratiques et l’absence de thérapeutique alternative pour certaines pathologies graves – le premier neuroleptique sera découvert trois ans plus tard, sans jamais, du reste, être récompensé par un Nobel ». Peut-être faudrait-il ajouter un peu de mauvaise conscience… En 1928 et 1936, Moniz a raté le prix de peu pour une autre découverte, majeure celle-là : l’artériographie cérébrale.

    En 1935, ce médecin au destin peu commun – il a aussi été ambassadeur du Portugal à Madrid, puis ministre des affaires étrangères – s’inspire d’observations réalisées sur les singes pour proposer un traitement novateur de certaines pathologies mentales : déconnecter partiellement les lobes préfrontaux du reste du cerveau.

    Le 11 novembre 1935, une première patiente – une ancienne prostituée de 63 ans souffrant de mélancolie et de paranoïa – est opérée. Dix-neuf autres suivront. Sur les vingt personnes traitées, le médecin annonce sept « guérisons », sept « améliorations », six patients « inchangés ». L’échantillon est bien faible, mais il va suffire à lancer une pratique.

    Dans la plupart des pays occidentaux, la lobotomie s’impose : des milliers de malades sont opérés, malgré les protestations de nombreux psychiatres. Aux Etats-Unis, Walter Freeman la « perfectionne » : en lieu et place des ouvertures réalisées des deux côtés du crâne, il passe par le globe oculaire.

    Star mondiale, salué par la presse américaine pour ses prouesses, Freeman milite, après la Libération, pour que son aîné portugais obtienne le Nobel. Il rêve évidemment de partager les lauriers. Espoir déçu. En 1949, l’autre moitié de la récompense échoit au Suisse Walter Hess, qui a mis en évidence le rôle du cerveau dans la gestion des organes.

    En 1952, la découverte du premier neuroleptique change la donne : la chirurgie cède la place à la chimie. Du moins pour la grande masse des patients. Des héritiers du Dr. Moniz sévissent encore çà et là. Dans certains pays, comme la Chine, la chirurgie du cerveau reste d’usage courant. En France, la dernière lobotomie « officielle » date de 1991.

    Lire aussi : Pratiquée jusque dans les années 80, la lobotomie visait surtout les femmes

    La faillite des stars de la finance

    Robert C. Merton en 2006 et Myron Scholes en 2008
    Avouons-le : installer Robert Merton et Myron Scholes dans ce triste palmarès peut paraître cruel. « Mais leur mésaventure a provoqué chez les économistes un éclat de rire général et demeure un cas d’école », s’amuse Jean-Marc Daniel, professeur d’économie à l’ESCP Europe.

    Le 15 octobre 1997, les deux économistes américains sont en effet primés pour avoir « ouvert de nouveaux horizons au champ des évaluations économiques ». Leur spécialité : appliquer les probabilités aux marchés financiers afin de prévoir le comportement des produits dérivés. Sur toutes les places boursières, le modèle dit de « Black et Scholes » (décédé en 1995, Fischer Black n’aura pas le prix) fait déjà fureur.

    Les deux lauréats conseillent d’ailleurs le prestigieux fonds d’investissement LTCM, coqueluche de Wall Street. En 1997, la crise asiatique fragilise ses positions. Mais le modèle mathématique prévoit un retour à l’équilibre. LTCM mise en ce sens, notamment en Russie. Et patatras ! En 1998, Moscou dévisse et LTCM prend l’eau.

    « Aucun autre fonds n’a fait aussi mal », raconte Jean-Marc Daniel. Les pertes avoisinent les 4 milliards de dollars. La Réserve fédérale (Fed, banque centrale) convainc les banques américaines d’intervenir pour éviter la faillite du fonds spéculatif.

    L’ensemble de la planète financière échappe à la contagion. Mais les marchés s’en trouveront affectés pendant plusieurs mois. Si les deux chercheurs restent, selon Daniel Cohen, professeur à l’Ecole normale supérieure, « de grands économistes, qui ont créé un champ dans la discipline », leur étoile brille un peu moins fort au firmament des Nobel.

    • _ Cet article du journal Le Monde est effectivement douteux. *

      Par exemple, Robert C. Merton en 2006 et Myron Schole n’ont pas reçu de prix Nobel, mais le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques.
      Un hochet pour les économiste néo libéraux, pas un prix Nobel.

      On remarquera, que parmi les lauréats qui n’auraient pas dû être récompensés, l’absence d’Henry Kissinger, le « Prix Nobel de l’humour noir. » (Françoise Giroud).

      Ce quotidien Le Monde, douteux. qui ne vérifie même pas ce qu’il imprime, sur wikipédia.

    • (adressé au Monde, 9/10)

      Je prends connaissance d’un article paru dans votre journal sous le titre « Le prix Nobel, science inexacte » et dans lequel est indiqué à propos d’Enrico Fermi : Le 12 décembre 1938, il reçoit son prix. Et en profite pour quitter l’Europe – sa femme est juive .

      Dieu merci le monde n’est pas fait que de sans-dignité, de journalistes-au-Monde et de gens qui... profitent.
      Ce couple ne tombait pas sous le coup des lois dites raciales de 1938.
      Ce fut simplement parce qu’il ne voulut pas profiter-sic de cette exemption, et ne voulait pas que ses enfants grandissent dans un pareil climat, qu’il décida de ne pas rentrer en Italie.

  • Photos : Bulk Carrier Grounds Off Sweden – gCaptain
    http://gcaptain.com/photos-bulk-carrier-runs-aground-off-sweden


    An 80-meter bulk carrier aground off Oskarshamn, Sweden.
    Photo : Swedish Coast Guard

    Swedish authorities have arrested the captain and superintendent of an 80-meter bulk carrier which ran aground Saturday morning off Oskarshamn, Sweden.

    The Swedish Coast Guard reported that police took the captain and superintendent on suspicion of serious gross negligence after a preliminary investigation into the circumstances surrounding the incident. The Coast Guard has identified the vessel only as an 80-meter bulk carrier belonging to a Danish shipping company and registered and flagged in the Faroe Islands. The crew consists of Russian and Filipino citizens, the Coast Guard said.

    Les garde-côtes suédois ne donnent pas le nom du navire ; sur la photo ci-dessus, il est très nettement effacé…

    The hull of the vessel has sustained damage and is in contact with the seabed in three places. Salvors on Monday began working to remove 24,000 liters of diesel fuel from a tank that is at risk of being compromised. However, as of Monday, the Coast Guard had not reported any pollution coming from the vessel so far.

    The vessel is carrying a total of 44,000 liters of diesel oil.

    The Coast Guard said Monday that the vessel grounded in such shallow water that it has made it difficult for environmental response ships to get too close.

    Pour illustrer cette dernière phrase…


    Photo : Swedish Coast Guard

  • Le discours économique de Stockholm
    http://www.laviedesidees.fr/Le-discours-economique-de-Stockholm.html

    Dans cet ouvrage d’histoire abondamment documenté, Avner Offer et Gabriel Söderberg expliquent que le « #prix Nobel » d’économie a consacré l’idéalisation des mécanismes de marché, à contre-courant des politiques économiques sociales-démocrates du XXe siècle.

    Livres & études

    / #banque_centrale, prix, #social-démocratie, #néo-libéralisme

    #Livres_&_études

  • En Suède, le chantier tortueux d’un « urbanisme féministe » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/09/14/en-suede-le-chantier-tortueux-d-un-urbanisme-feministe_1594700

    Deux adolescentes rieuses flânent dans le rayon fruits et légumes du supermarché du centre d’Husby, petite banlieue dans le nord de Stockholm. Pour venir jusqu’ici, elles sont passées par derrière et ont longé une route, où elles peuvent arrêter les voitures. Elles ont évité le centre du quartier. Au cas où. « On a peur de sortir quand il fait noir, et même en plein jour on doit faire attention à ce qu’on porte, pour ne pas attirer les regards », explique l’une d’elles, Elissa, 14 ans.

    A lire aussiLa ville encore trop mâle famée

    Des sondages menés dans le quartier par la municipalité de Stockholm montrent que de nombreuses femmes se sentent en danger dans le centre d’Husby, qu’elles décrivent souvent comme dominé par les hommes. De ce constat est né le premier projet d’« urbanisme féministe » en Suède, qui a commencé à prendre forme cet été. « Il faut des espaces publics pour tous, et il faut vraiment laisser les femmes décider de ce qui est important pour qu’elles aient envie d’en faire partie », explique la commissaire au logement de la ville de Stockholm, Ann-Margarethe Livh. « Les femmes se sentent plus en danger que les hommes, la problématique de la sécurité est donc liée à la problématique du genre », explique Nurcan Gültekin, en charge du projet au sein de l’entreprise municipale de logements Svenska Bostäder. Cet effort d’intégrer davantage les femmes dans l’espace public est aligné sur la politique de l’autoproclamé « premier gouvernement féministe du monde ».

    Mais le projet a également soulevé des questions d’inégalités sociales et de racisme dans un quartier où environ 65 % des habitants sont nés à l’étranger. Husby était par ailleurs l’épicentre des émeutes qui ont secoué Stockholm en 2013 et ont exposé au monde les faiblesses d’un pays souvent considéré comme un paradis social-démocrate. La police suédoise a décrit Husby comme un des quinze quartiers les plus « vulnérables » du pays en raison du trafic de drogue, de cambriolages et de quelques crimes par armes à feu. Depuis, le quartier a été régulièrement, et à tort, qualifié de « no-go zone » par les médias conservateurs internationaux.

    • Arrivée directement d’Afrique du Sud à Husby il y a huit ans, Michelle Tchetty ne se rend dans le centre du quartier qu’en cas d’extrême nécessité. « Je suis un genre de recluse », explique la professeure de maternelle, qui se dit particulièrement intimidée par les groupes de jeunes hommes qui occupent la zone. « Les femmes n’ont pas la même vie sociale que les hommes, ici. » En réponse à ces appréhensions, le projet consiste d’abord à rendre l’endroit plus rassurant. Un accès direct a par exemple été aménagé entre le supermarché et le parking, où les femmes se sentent particulièrement vulnérables. L’initiative prévoit également d’améliorer l’éclairage des rues entre le métro et les habitations.

      Au-delà de la sécurité, le centre du quartier doit aussi devenir plus hospitalier pour les femmes. Une auto-école va s’installer, pour que les femmes aient plus facilement accès à des leçons de conduite. Un salon de beauté va ouvrir ses portes, pour attirer davantage d’entre elles dans le centre. Un nouveau restaurant, Anatolia, a employé deux femmes cet été et cherche à en embaucher d’autres pour le reste de l’année. Nurcan Gültekin envisage aussi de construire à Husby une aire de jeux pour les enfants.

      « Plutôt que de dire que les hommes dominent l’espace public et que les femmes ont trop peur de s’y rendre, il faudrait peut-être retourner le problème et se demander comment rendre les espaces publics à nouveau nécessaires pour les femmes », explique l’architecte à l’Institut royal de technologie à Stockholm Elin Strand Ruin. Selon elle, l’urbanisme féministe peut notamment passer par la création d’espaces à double emploi, pour attirer les familles : un restaurant-aire de jeux ou un café-laverie, par exemple. « Il n’y a pas de réelle définition, et cela requiert un grand niveau de citoyenneté », explique-t-elle.

      L’idée d’inclure l’opinion des femmes dans les projets d’aménagement urbain, à Husby et dans les banlieues du même district au nord de Stockholm, a germé avant la naissance du projet d’urbanisme féministe. Le centre d’Husby, deux petites places bétonnées encadrées par des barres d’immeubles, a été construit dans les années 70 dans le cadre du « programme million », qui a permis la construction d’un million de nouveaux logements pour la classe ouvrière en dix ans. Dès 2009, la ville de Stockholm commence à entreprendre un programme de rénovation de ces habitations, à Husby et dans plusieurs banlieues alentours. De nombreuses réunions de quartier sont organisées afin d’informer les habitants. « Au début, il n’y avait que des hommes », se souvient Nurcan Gutelkin. Pour attirer plus de femmes, Svenska Bostader décide d’envoyer des lettres d’invitations deux semaines avant les réunions, qui ont désormais aussi lieu plus près des habitations. La technique fonctionne : de plus en plus de femmes sont présentes, et font part de leurs inquiétudes. En même temps, à Husby, Svenska Bostader et d’autres associations recueillent l’opinion des femmes sur l’espace public et la sécurité. Plus de 15000 femmes participent. Elles sont invitées à coller des pastilles de couleur sur une carte : jaune, où elles habitent, verte, où elles se sentent en sécurité, et rouge, où elles se sentent en danger. Le centre d’Husby n’est plus qu’un océan de pastilles rouges.

      Il faudra un certain temps pour que ce constat se mue en solutions concrètes. « Svenska Bostader travaille pour intégrer les femmes depuis 2009, mais cela devient une décision politique dédiée au centre d’Husby à partir de 2015 », explique Nurcan Gutelkin. La commissaire au logement fraichement nommée Ann-Margarethe Livh et cinq autres femmes se réunissent en février 2015 dans la petite bibliothèque municipale d’Husby. Parmi elles, des habitantes du quartier, la précédente directrice du projet au sein de Svenska Bostader Helen Larsson, et la présidente de l’époque de l’organisation pour femmes de banlieues Meufs de la rue, Banar Sabet. « Je voulais vraiment créer une méthode positive, la méthode Husby pour la démocratisation de la prise de décision », se souvient Banar Sabet.

      Aujourd’hui, Banar Sabet est déçue. Selon elle, le projet est vite passé des mains des habitantes à celles d’experts venus de la ville, dont les opinions ont été davantage valorisées. Elle remet notamment en cause l’implication de l’architecte de l’Institut royal de technologie Elin Strand Ruin, invitée à animer six ateliers dans le quartier. « D’un point de vue égalitaire, ce projet est une catastrophe », déplore Banar Sabet. La théorie universitaire aurait selon elle dû être mise à niveau égal avec la pratique des habitants, et cela n’a pas été le cas. Elin Strand Ruin a conscience de ces critiques : « Je suis blanche, chrétienne, et de classe moyenne. Je peux motiver mes raisons de participer, mais il faut bien sûr avoir conscience des inégalités de pouvoir. »

    • Ni Elin Strand Ruin, ni Banar Sabet ne sont plus impliquées dans le projet, mis concrètement en oeuvre depuis avril, et qui a peu à peu été happé dans un tourbillon médiatique et politique. L’attention s’est déplacé rapidement de l’égalité des genres dans l’espace public à une polémique sur l’islam et la place des femmes. Une activiste féministe et résidente d’Husby, Zeliha Dagli, publie un éditorial en juin 2015 dans le journal Aftonbladet qui pointe l’extrémisme religieux à Husby. « Je ne peux rien faire quand mes droits sont restreints et contrôlés dans ma zone résidentielle. Toutes les « ombres barbues » me font peur », écrit-elle dans cet article en forme d’appel au secours.
      Les Meufs de la rue publient une réponse, arguant que l’expérience de Zeliha Dagli ne représente pas toute la vérité, et que l’oppression des femmes n’est pas limitée aux confins du quartier. « Que certains hommes veuillent forcer les femmes à porter le voile et d’autres à l’enlever est le symbole d’une société où les femmes n’ont pas toutes leurs libertés » , écrivent-elles.

      Ce glissement du débat de féminisme à islam n’est que trop commun, selon Victoria Kawesa, la nouvelle leader du parti Initiative féministe. « La société dominante explique tout ce qu’il se passe dans ces quartiers par l’envahissement des islamistes, estime-t-elle. Sauver des femmes à la peau noire et foncée d’hommes à la peau noire et foncée devient un projet féministe, et c’est partout pareil. »
      Quartier oublié

      Arrivée d’Ouganda à neuf ans, Victoria Kawesa a grandi dans la banlieue nord de Stockholm. Elle concentre son action politique sur l’intersection entre féminisme et racisme. « On ne peut pas avoir de féminisme en banlieue si on a toujours du racisme, les deux vont de pair », explique-t-elle. Comme elle, Girmay Fisehatsion, propriétaire d’un magasin d’informatique à Husby depuis 2007, pense que le problème est systémique. Ce réfugié érythréen dit se faire cambrioler deux fois par mois en moyenne. Il connaît souvent les auteurs de ces crimes depuis qu’ils sont enfants, soupire-t-il, en soulignant le manque de débouchés dans le quartier. À Husby, le chômage est de 8,9% en moyenne, contre 1,7% dans le centre de Stockholm et 3,7% en moyenne pour l’ensemble de la ville, dont la périphérie.

      « Nous soutenons le mouvement féministe, mais ça ne suffit pas, assène Salam Kurda, président de l’association des commerces d’Husby, qui attend des résultats concrets. Tous ces problèmes viennent du fait que la société a trop longtemps oublié l’existence de ce quartier. » Un sentiment partagé par Nurcan Gutelkin. « Le problème est structurel, soutient-elle. En tant qu’entreprise de logement, on fait ce qu’on peut. » Au-delà du projet d’urbanisme féministe, la ville de Stockholm a prévu de construire deux tours de 600 habitations à Husby, sur d’anciens parkings prisés pour le trafic de drogues. Ce doit être le plus gros investissement dans le quartier depuis sa création, il y a plus de quarante ans. Elissa et son amie sont optimistes. « Je m’amuse bien ici, je ne veux pas déménager, dit Elissa. J’espère qu’Husby peut faire figure d’exemple, pour montrer que les choses peuvent changer. »

  • Environnement : l’accès universel à l’eau potable, « on y arrivera »
    http://www.rfi.fr/science/20170828-environnement-acces-universel-eau-potable-planete-agriculture-developpe

    <b>Malgré de nombreuses avancées ces dernières années, l’accès à une eau potable reste difficile pour près de 900 millions de personnes dans le monde. C’est, entre autres, le sujet de la semaine mondiale de l’eau qui se tient du 27 août au 1er septembre 2017 à Stockholm, en Suède. C’est aussi et</b> …

  • Afghanistan: Situation of young male ‘Westernised’ returnees to Kabul

    Endorsed and peer-reviewed by the Asylum Research Consultancy (ARC) and the Dutch Council for Refugees, Asylos has compiled a new COI research report on the situation of young male ‘Westernised’ returnees to Kabul, Afghanistan. This report was compiled to meet an increased demand by legal representatives who are representing young Afghan asylum seekers in Europe. These asylum seekers have spent their teenage years in Europe and are denied a new form of protection after turning 18 on the basis that the security situation in Afghanistan has improved and that return to or internal relocation to Kabul will be both reasonable and relevant. Our report serves to counterbalance a general lack of understanding and lack of country information about the relevant issues at stake and contribute with this report to a more informed debate about the situation of young ‘Westernised’ returnees to Afghanistan. It is also intended as a tool to assist legal practitioners and to help ensure that decision-makers consider all relevant material.

    https://asylos.eu/afghanistan-research-project

    #occidentalisation #Kaboul #COI #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_afghans #renvois #expulsions #risques #rapport

    • Les gouvernements européens renvoient près de 10000 Afghans dans leur pays, où ils risquent d’être torturés et tués

      Les États européens mettent en danger des milliers d’Afghans, en les renvoyant de force dans un pays où ils courent un risque considérable d’être torturés, enlevés, tués ou soumis à d’autres atteintes aux droits humains, écrit Amnesty International dans un nouveau #rapport publié jeudi 5 octobre.

      https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2017/10/european-governments-return-nearly-10000-afghans-to-risk-of-death-and-tortu

      #Europe

      Lien vers le rapport :
      Afghanistan : Retour forcé vers l’insécurité : L’Europe renvoie des demandeurs d’asile en Afghanistan
      https://www.amnesty.org/fr/documents/document/?indexNumber=asa11%2f6866%2f2017&language=fr

    • Why Deportation to Afghanistan is Wrong

      Since the first week of August, hundreds of young Afghan asylum seekers have been holding a sit-down protest against deportation in central Stockholm. The protest is staged on the stairs of Meborgarhuset (the citizen hall) in Medborgarplatsen (citizen’s square). While the spatial connotation cannot be missed, the form of the protest could not be more expressive.

      http://allegralaboratory.net/deportation-afghanistan-wrong

    • From Europe to Afghanistan: Experiences of child returnees

      This report assesses the impact on children of being returned from Europe to Afghanistan. Through interviews with individual children, their parents or guardians, and with governmental and non-governmental actors, it builds a picture of children’s material, physical, legal and psychosocial safety during the returns process. Returns processes implemented by EU member states and Norway are examined to analyse where European governments are failing to provide appropriate support.

      The results are disturbing: nearly three-quarters of the children interviewed did not feel safe during the returns process. Over half reported instances of violence and coercion and nearly half arrived in Afghanistan alone or were escorted by police. On arrival, the children received little or no support, and only three had a specific reintegration plan. While 45 children had attended school in Europe, only 16 were attending school in Afghanistan. Ten children said attempts had been made to recruit them to commit violent acts, while many others spoke of discrimination, insecurity and sadness. Of the 53 children who completed questionnaires, only ten neither wish nor expect to re-migrate in the next year. Clearly, the processes and support necessary to ensure sustainable returns for children are not in place.

      Evidence collected through this research also forms the basis of specific recommendations to European governments that are currently returning children and young people to an unsafe environment and unsustainable futures. It urges the EU and Norwegian governments to halt the return of children to Afghanistan until the security situation has improved and all the necessary safeguards are in place to ensure that children’s rights, as enshrined in the UN Convention on the Rights of the Child (UNCRC) are respected.

      https://resourcecentre.savethechildren.net/sites/default/files/styles/documentimage/public/afghanista.png?itok=xt6pnXmQ

      https://resourcecentre.savethechildren.net/library/europe-afghanistan-experiences-child-returnees
      #returnees #enfants #enfance

  • Palestine Report Part 4 : Rawabi, the Architectural Prophecy of an Unequal Palestinian State - THE FUNAMBULIST MAGAZINE
    https://thefunambulist.net/architectural-projects/palestine-report-part-4-rawabi-architectural-prophecy-unequal-palest

    This article is the fourth installment of a series of five that operate as a report of my most recent stay in Palestine in July. While the three first parts were set up in Jerusalem-Al Quds, this fourth one is dedicated to a city that did not exist a few years ago. Situated in the West Bank between Nablus and Ramallah (see map at the end of this text), the new city of Rawabi materializes a sum of crucial questions about the present and the future of Palestine. Developed by the Bayti Real Investment Company, which is owned in partnership by the Qatari Diar Real Estate Investment Company and the Palestinian company Massar International owned by charismatic Bashar Masri, the construction of Rawabi started in 2010 at the climax of the politics of development engaged by then Palestinian Prime Minister Salam Fayyad, former economist for the World Bank and the International Monetary Fund (IMF). Such developments have particularly changed the face of Ramallah, the de facto capital of the Palestinian Authority in a deliberate indifference of the Israeli occupation and a consecration of the 1993 Oslo Accords. Furthermore, when it comes to these new neighborhoods built in the North of Ramallah (see the article “Constructing the Ramallah Bubble“) or Rawabi, it has become commonplace to compare their architectural aesthetics and their urban typology on top of hills (“rawabi” itself means “hills”) to the neighboring Israeli settlements — what I called in the past, an “architectural Stockholm syndrome.” As described by Tina Grandinetti in an article written for the second issue of The Funambulist Magazine, Suburban Geographies (Nov-Dec 2015)), the way architecture enforces the social segregation that a city like Rawabi produces is also manifest, and the many luxurious brands (Ferrari, Armani, Lacoste, Tommy Hilfinger, Mango, etc.) that ostensibly display “coming soon” signs on the storefront of their future stores in Rawabi, certainly contribute to it. Nevertheless, the questions that Rawabi triggers are too important to be dismissed by a superficial critique of it.

    Très intéressant. La revue (https://thefunambulist.net/magazine) a l’air assez passionnante également.

    #palestine #architecture

  • Rawabi, the Architectural Prophecy of an Unequal Palestinian State - THE FUNAMBULIST MAGAZINE
    https://thefunambulist.net/architectural-projects/palestine-report-part-4-rawabi-architectural-prophecy-unequal-palest

    Situated in the West Bank between Nablus and Ramallah (see map at the end of this text), the new city of Rawabi materializes a sum of crucial questions about the present and the future of Palestine. Developed by the Bayti Real Investment Company, which is owned in partnership by the Qatari Diar Real Estate Investment Company and the Palestinian company Massar International owned by charismatic Bashar Masri, the construction of Rawabi started in 2010 at the climax of the politics of development engaged by then Palestinian Prime Minister Salam Fayyad, former economist for the World Bank and the International Monetary Fund (IMF). Such developments have particularly changed the face of Ramallah, the de facto capital of the Palestinian Authority in a deliberate indifference of the Israeli occupation and a consecration of the 1993 Oslo Accords. Furthermore, when it comes to these new neighborhoods built in the North of Ramallah (see the article “Constructing the Ramallah Bubble“) or Rawabi, it has become commonplace to compare their architectural aesthetics and their urban typology on top of hills (“rawabi” itself means “hills”) to the neighboring Israeli settlements — what I called in the past, an “architectural Stockholm syndrome.”