• Corrosion nucléaire : EDF savait depuis... 1984
    Thierry Gadault (Reporterre) - 31 mai 2022
    https://reporterre.net/Corrosion-nucleaire-EDF-savait-depuis-1984

    Depuis l’annonce de problèmes de corrosion sur certains réacteurs, EDF affirme avoir été prise au dépourvu par ce phénomène présenté comme « inédit ». Il a en réalité déjà touché à plusieurs reprises l’entreprise française depuis 40 ans.

    Chez EDF, il n’y a pas que les tuyaux des réacteurs qui sont corrodés. La mémoire de l’entreprise paraît, elle aussi, mangée par la rouille.

    #Nucléaire

    • Nucléaire : « Les industriels sont dans le déni, les politiques n’y connaissent rien »
      Gaspard d’Allens et Émilie Massemin (Reporterre) avec Mathieu Génon (photographies) - 28 mai 2022
      https://reporterre.net/Nucleaire-Les-industriels-sont-dans-le-deni-les-politiques-n-y-connaisse

      (...) Reporterre — Comment analysez-vous le retour en grâce de la filière nucléaire par Emmanuel Macron, avec la construction de six EPR2 et l’étude de huit additionnels ?

      Bernard Laponche — C’est de la com’ ! Cette opération s’inscrit dans la mythologie qui remonte au général de Gaulle, et qu’Emmanuel Macron a reprise à son compte, selon laquelle le nucléaire civil et militaire est la base de l’indépendance de la France.

      Le parc nucléaire d’EDF traverse sa pire crise depuis sa naissance. L’enlisement du chantier de l’EPR de Flamanville, les arrêts en chaîne de réacteurs à cause de problèmes de corrosion et de fissures, les problèmes aux usines Orano de retraitement de La Hague et de fabrication du Mox [1] à Marcoule, EDF au bord de la faillite... C’est du jamais-vu. Entre 2010 et 2020, près d’une centaine d’incidents se sont produits sur l’ensemble du parc. Bernard Doroszczuk, président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), l’a reconnu le 7 avril 2021 lors d’une audition au Sénat : « Un accident nucléaire est possible en France. »

      Dans cette situation, il semble très difficile de tenir un discours triomphant sur le nucléaire. Mais les industriels sont dans le déni, les politiques qui le promeuvent n’y connaissent rien. Tous surfent sur l’argument de la lutte contre le changement climatique pour promouvoir la filière. (...)

      #accident_nucléaire

  • En Afrique du Sud, le ministre et ses gousses d’ail
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/04/en-afrique-du-sud-le-ministre-et-ses-gousses-d-ail_6065094_3210.html

    Rien, de toute cette année de crise, ne l’aura fait dévier d’un iota. Tito Mboweni, le ministre des finances sud-africain, un homme de 61 ans qui se disait « trop vieux » pour la fonction, lorsque le premier gouvernement de Cyril Ramaphosa était en train d’être constitué, en 2018, n’a pas cédé un pouce de terrain… sur sa façon de cuisiner.

    Que de critiques, que de sarcasmes sur ses manquements de « chef » ne lui a-t-il pas fallu endurer tout au long de 2020, année au cours de laquelle, par ailleurs, il a mené l’économie de son pays dans la tempête. Mais il continue. Sa dernière recette de l’année : un foie de bœuf sauté (encore raté, selon l’opinion sud-africaine, qui suit tout ça de près).

    Tito Mboweni aux fourneaux, c’est l’anti-instagrammeur en action, la volonté faite homme de faire les choses à sa manière, sans fioritures ni compromis. La chose est d’autant plus facile à suivre que l’ex-gouverneur de la Banque centrale, entre 1999 et 2010 – du reste, il préfère être appelé gouverneur que chef –, poste tout sur Twitter. Les ingrédients, ses questions (« Pilchards ce soir ? »), l’incroyable pyramide de gousses d’ail qu’il s’apprête à intégrer à un plat, et le résultat.

    Parfois, il prend une photo de sa table de dîner : son couvert, le plat, un verre d’eau. Déluge de moqueries (depuis « C’est quoi ce verre d’eau », jusqu’à « Depuis quand on mange avec des couverts ? »). Mais, en définitive, le voilà suivi par près d’un million d’abonnés.

    It started off well. A simple meal of ox liver with vergies. Great idea. It did not work out. I need an assistant… https://t.co/c8Ucqtx9nZ
    — tito_mboweni (@Tito Mboweni)

    Des ratages célèbres

    Il est impossible de déterminer la part de calcul, de liberté et de fantaisie dans ce feuilleton anticulinaire. De toute évidence, le ministre des finances est un cuisinier atroce authentique. Son poulet terne et gris baignant dans un vague mélange très aqueux prétendant au nom de sauce a déclenché une tempête de commentaires, de moqueries, de mèmes, et donné naissance à une publicité.

    Juste avant la fin de cette année de ratages désormais célèbres, Tito Mboweni a suggéré qu’il lui faudrait peut-être, pour 2021, se trouver un « cuisinier adjoint », et une star de la télé-réalité, chef renommé, le pourchasse d’ailleurs de ses assiduités pour tenir ce rôle.

    Soit le ministre se moque du qu’en-dira-t-on, soit il a trouvé que cette veine lui réussissait. La chose pourrait être étudiée d’un point de vue de communication politique.

    #médias_sociaux #Communication_politique #cuisine #Culture_numérique

  • Baisse du recours aux pesticides : des chiffres à manier avec précaution
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/07/01/baisse-du-recours-aux-pesticides-des-chiffres-a-manier-avec-precaution_60448

    Comm et manipulation des chiffres. Un bel exemple.

    Au lendemain de la poussée verte au second tour des élections municipales, un communiqué conjoint du ministère de l’agriculture et du ministère de la transition écologique et solidaire, publié mardi 30 juin, annonce une baisse spectaculaire des ventes de produits phytosanitaires en France, en 2019. Ces chiffres doivent cependant être pris avec grande prudence : non seulement ils sont provisoires et ne concernent que les ventes – et non l’intensité d’usage –, mais ils sont de surcroît restreints à certaines catégories de produits.

    Loin des reprises claironnant une « baisse de 44 % des ventes de pesticides », le gouvernement a en réalité annoncé une baisse de 44 % des volumes de substances actives vendues, « hors produits de biocontrôle », entre 2018 et 2019. De telles restrictions ne permettent pas d’apprécier la baisse du recours à l’ensemble des pesticides, comme c’est l’usage dans la communication des chiffres officiels. Selon la présentation du gouvernement, les quantités écoulées du célèbre glyphosate auraient chuté de 35 % et celles des produits les plus dangereux, dits CMR (pour « cancérogène, mutagène ou reprotoxique »), auraient baissé de quelque 50 %.
    « Pur coup de com »

    Selon le communiqué des ministères, ces chiffres sont le signe d’une transition en cours et d’un recours plus important aux produits de biocontrôle, généralement considérés comme moins problématiques que les substances de synthèse, utilisées en agriculture conventionnelle et biologique. Sans explications, le gouvernement a toutefois choisi de ne pas divulguer l’évolution du tonnage de l’ensemble des pesticides vendus en France, incluant les produits de biocontrôle. Interrogé, le ministère de l’agriculture renvoie vers le cabinet du ministre, qui n’a pas répondu à nos sollicitations.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Glyphosate : la déontologie de l’Anses mise en cause

    « C’est un pur coup de com, c’est lamentable et surtout ce n’est pas sérieux », proteste pour sa part François Veillerette, porte-parole de Générations futures. Le choix de communiquer sur les tonnages de certaines substances vendues et non sur le nombre de doses-unités (NODU) est en particulier fortement critiqué par l’association, associée au plan Ecophyto – le plan gouvernemental qui, depuis 2009, mesure l’évolution du recours aux pesticides en France.

    Or, depuis une décennie, le NODU est le principal indice choisi par les autorités françaises pour mesurer cette évolution. En effet, cet indice tient compte de l’efficacité des molécules. Certaines doivent être appliquées en doses importantes, tandis que d’autres – beaucoup plus actives – ont des taux d’application très faibles. Une baisse des ventes des premières pourrait, par exemple, occulter une augmentation des secondes.

    En outre, comme le rappellent les deux ministères dans leur communiqué, ces chiffres sont « provisoires ». Ils proviennent de la base de données dans laquelle les distributeurs de produits phytosanitaires déclarent leurs ventes de l’année précédente. Celle-ci a été consultée courant juin aux fins des annonces ministérielles mais, traditionnellement, des ventes de produits continuent à y être enregistrées jusqu’au mois de novembre, voire décembre.

    #Pesticides #Perturbateurs_endocriniens #Communication_politique

  • Coronavirus : Emmanuel Macron en première ligne face à l’opinion
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/04/12/covid-19-emmanuel-macron-en-premiere-ligne-face-a-l-opinion_6036391_823448.h
    Photo du pet de la nation avec masque, main dressée, « lors de sa visite d’un centre médical à Pantin (Seine-Saint-Denis ), le 7 avril »

    Lundi, le président s’adressera une nouvelle fois aux Français et pourrait annoncer une prolongation du confinement d’ « un mois minimum » , selon un conseiller de l’exécutif.

    Depuis le début de la crise du coronavirus, un rituel est en passe de s’installer dans le quotidien des Français : s’asseoir devant sa télévision pour écouter parler Emmanuel Macron. Le soir de sa première allocution consacrée à l’épidémie, le 12 mars, 25 millions de téléspectateurs étaient massés devant leur poste. Pour la deuxième, quatre jours plus tard, 35 millions de personnes − près d’un Français sur deux − étaient cette fois à l’écoute. Un record d’audience absolu. De quoi réjouir un homme qui ne conçoit l’exercice de sa fonction que dans une dimension verticale, « jupitérienne », selon son expression, utilisée pour critiquer et se différencier de François Hollande. Un rôle assumé de « père de la nation », dixit un proche. « Emmanuel Macron considère que la fonction de président est une fonction paternante, qu’il faut accepter comme telle, quand bien même on a toujours envie de tuer le père » , assure un autre. Depuis le début de la crise, M. Macron n’a de cesse que de vanter le concept de « France unie », comme François Mitterrand lors de sa campagne présidentielle de 1988 ; le socialiste avait alors été réélu triomphalement. Le rendez-vous donné aux Français, lundi 13 avril, pour une nouvelle allocution, représente une occasion de plus d’essayer de se couler dans le moule.
    Selon son entourage, le président de la République doit profiter de cette adresse pour fixer « un cap et un horizon : mettre en perspective, nous projeter, mais sans démobiliser sur le confinement, au moment où il commence à produire ses effets » . Samedi 11 avril au soir, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, a annoncé que le nombre de patients en réanimation a diminué pour le troisième jour d’affilée. De quoi permettre, en théorie, de desserrer − un peu − l’étau. Néanmoins, Emmanuel Macron compte annoncer une prolongation du confinement au-delà du 15 avril, et pourrait dessiner une perspective de fin. « Ce serait dans l’ordre des choses que le chef de l’Etat soit plus précis sur la durée du confinement », assure un proche. Selon un conseiller de l’exécutif, il est « assez probable » que la durée de cette prolongation soit d’« un mois minimum ».

    Se poserait alors la question de la réouverture des écoles, ou bien des frontières, à plus ou moins long terme. Pas question pour autant de provoquer un relâchement des Français, alors que l’exécutif dit craindre une deuxième vague de l’épidémie. « Le président est concentré sur la crise. Le cœur de son discours, c’est la stratégie, les résultats. Pourquoi on est confinés et pourquoi il faut continuer », explique un conseiller, quand un dirigeant de la majorité estime que « son rôle, c’est de dessiner un horizon, de faire monter les consciences de la dureté de la période ». « Il n’y aura pas le jour d’après. Il y aura des jours après » , prévient un macroniste influent.

    Il bouge partout et parle souvent

    Au cours de ses précédentes interventions, le chef de l’Etat s’est emparé de cette crise pour amorcer un virage dans son quinquennat, directement inspiré du slogan des partisans du Brexit au Royaume-Uni : « Reprendre le contrôle. » « De son point de vue, il est clair aujourd’hui − c’est ce que disaient les “gilets jaunes” − que les Français sont dépossédés de leur pays et d’une part de maîtrise de leur destin, estime un habitué de l’Elysée. L’enjeu, c’est de renouer avec une France souveraine dans une Europe souveraine. De redéfinir les formes d’un nouvel Etat-providence, qui soit protecteur, sur quatre points : ordre, justice, écologie et santé. »

    « Il y a une hésitation, chez Macron, qui porte un double registre de disruption et de protection » , note un député de la majorité
    Cette posture vient brouiller l’identité politique de l’ancien ministre de l’économie, chantre de l’émancipation individuelle, de la « société ouverte » et promoteur de l’échelon européen comme remède aux problèmes nationaux. « Vous ne changez pas tout d’un coup d’image. Après trois ans de pouvoir, elle est structurée, figée , rappelle Bernard Sananès, président de l’institut de sondages Elabe. Cette figure du président protecteur, ce n’est pas ce qu’il incarnait en premier. Les adjectifs positifs qui lui sont accolés sont “dynamique” et “courageux”. Il incarne la conquête plus que la protection. » L’intéressé, néanmoins, n’a jamais voulu choisir entre ces deux items. « Votre façon de faire la guerre est déterminée par ce que vous défendez. En l’occurrence, il y a une hésitation très profonde chez Macron, qui porte un double registre de disruption et de protection, note un député de la majorité. Il passe de la disruption absolue, en janvier, sur la réforme des retraites, à la protection absolue aujourd’hui. Ça crée un petit choc. »

    Depuis le début de la crise, Emmanuel Macron n’est pas figé en son palais. Il bouge partout, et parle souvent. Un jour dans le Maine-et-Loire pour visiter une usine de production de masques. Un autre à Marseille pour rencontrer le microbiologiste Didier Raoult. « Emmanuel Macron sait parler comme un père de la nation s’il le veut : il connaît l’histoire, les lettres… Mais il a tendance à vouloir tout faire lui-même, regrette un “marcheur” de la première heure. Il faudrait qu’il arrête de nous expliquer comment mettre des masques, ce n’est pas de son niveau. » « Le président est élu au suffrage universel direct, il y a une relation particulière entre ses concitoyens et lui. Il est normal qu’il soit à leurs côtés dans les semaines que nous vivons », juge au contraire la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.

    Pas d’union nationale

    Dans cette séquence, Emmanuel Macron entend utiliser toutes les cartes qui lui sont offertes pour camper ce rôle. Selon son entourage, le chef de l’Etat doit diffuser un message vidéo de remerciements, mercredi 15 avril, aux personnes impliquées dans la reconstruction de Notre-Dame de Paris, un an jour pour jour après l’incendie de la cathédrale. Il avait envisagé, dans un premier temps, de les recevoir à l’Elysée. Quoi de mieux que l’évocation d’un édifice quasi millénaire pour tenter de faire corps avec le pays ? « Les mots nation, drapeau, patrie, ne sont pas des gros mots » , défend un proche.

    En 2019, déjà, le chef de l’Etat vantait dans certains discours « l’art d’être français ». « Il est dans le rôle que sa fonction le conduit à endosser, mais cela pose, quoi qu’il en dise, la question de son rapport à la nation , estime l’historien Olivier Dard. Emmanuel Macron ne s’est pas construit sur une logique nationale. Il essaye d’y revenir parce qu’il y a une demande d’Etat, de nation, et on ne voit d’ailleurs pas ça qu’en France. Mais comment articuler la défense de la nation et un discours consistant à dire qu’il faut encore plus d’Europe ? » « La souveraineté européenne qu’il promeut est un concept radical, qui suppose un Etat fédéral si les mots ont un sens » , soupire un élu.

    Moment d’ordinaire fédérateur, la crise n’a pas permis, pour l’heure, à Emmanuel Macron de réaliser l’union nationale. Comme celle de François Hollande après les attentats, sa cote de popularité remonte dans de nombreux sondages, mais les Français doutent aussi. Selon Elabe, 59 % des sondés lui faisaient confiance, le 13 mars, pour lutter contre l’épidémie ; ils ne sont plus que 43 % aujourd’hui. « La confiance avant la crise était altérée de manière forte et durable, au point de devenir une hostilité chez certains. Cette hostilité ne peut pas se transformer , souligne Bernard Sananès. Il n’y a pas de déplacement des frontières politiques dans la confiance au président de la République, qui reste dans ses zones de force électorales. Tout est clivé. »

    Une situation dont la Macronie se montre consciente. « Je ne connais pas de crise dont les gouvernants sortent indemnes » , souffle un visiteur du soir d’Emmanuel Macron. Le mal est mondial, néanmoins, répète-t-on au sein de l’exécutif, comme pour diluer les reproches. « Je serais très intéressé de connaître les pays qui avaient été très bien préparés à cette pandémie », grince un intime du chef de l’Etat. Ce qui n’empêchera pas le président de devoir affronter les critiques à plus ou moins brève échéance. A cette occasion, lui et ses proches espèrent ne surtout pas voir se confirmer les intuitions de Jean de La Fontaine. Dans la fable Les Animaux malades de la peste, le lion prévient que toute épidémie a son bouc émissaire. « Que le plus coupable de nous/Se sacrifie aux traits du céleste courroux/Peut-être il obtiendra la guérison commune. »

    #crise_sanitaire #communication

    • « Déconfiner sera sans doute l’opération la plus délicate qu’un gouvernement ait eue à réaliser depuis la fin de la seconde guerre mondiale. »

      En ce jour de messe nationale, on se presse auprès du « père la nation »
      Coronavirus : le confinement ne suffit pas
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/13/coronavirus-le-confinement-ne-suffit-pas_6036423_3232.html

      Editorial. Si cette stratégie a permis un ralentissement de l’épidémie de Covid-19, elle ne semble pas suffisante. Face à l’immense défi du déconfinement des Français, d’autres mesures sont nécessaires."

      Depuis maintenant quatre semaines, les Français vivent à l’heure du confinement général, dans le cadre des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Cette durée offre un recul suffisant pour évaluer l’impact de cette opération sans précédent : la progression de l’épidémie accuse un ralentissement, avec en particulier la baisse du nombre d’admissions en réanimation au cours des derniers jours, mais la transmission n’est pas enrayée et le système de santé est sérieusement mis à l’épreuve.

      Cette mesure est-elle suffisante en soi ? Doit-elle être accompagnée d’autres dispositifs qui n’ont pas été tentés jusqu’à présent ? Comment envisager un indispensable déconfinement alors que la diffusion du virus à travers le monde, y compris en France, se poursuit ? Ce sont quelques-unes des questions sur lesquelles les Français attendent des réponses du président de la République dans son intervention télévisée ce lundi soir.

      Plusieurs experts reconnus de santé publique ont avancé d’autres mesures souhaitables, notamment dans nos colonnes. Ils posent des questions légitimes, qui méritent des réponses. Ancien directeur général de la santé (2003-2005), le professeur William Dab met l’accent sur la prévention, un domaine dans lequel, observe-t-il, « nous ne sommes pas à la hauteur de l’épidémie ».
      https://seenthis.net/messages/841897

      Il attribue cette faille à une raison « très grave », déjà soulignée par le conseil scientifique qui épaule le président Macron, par le professeur Harvey Fineberg, un spécialiste de santé publique de renommée mondiale, dans le New England Journal of Medicine, et par des experts de l’Organisation mondiale de la santé : en laissant retourner chez elles des personnes contagieuses au terme de leur hospitalisation, on s’expose à de nouvelles chaînes de contamination, surtout si elles sont confinées en famille dans de petits logements. La dynamique de l’épidémie est ainsi entretenue.
      https://seenthis.net/messages/835151
      https://seenthis.net/messages/835151#message840938

      Souplesse et ouverture

      Faute de masques en quantités suffisantes, le seul moyen d’éviter ces contaminations secondaires est de tester ces personnes et leurs contacts, et de les isoler dans des hôtels − aujourd’hui vides − ou d’autres centres d’hébergement. L’Espagne, par exemple, a commencé à le faire et souhaite étendre ce dispositif. Une telle mesure permettrait de prendre en compte un constat accablant : le Covid-19 est − aussi − un puissant révélateur des inégalités sociales en France.

      Le directeur médical de crise de l’AP-HP, Bruno Riou, regrettait dans Le Monde du 9 avril qu’une telle stratégie, « essentielle » à ses yeux, n’ait pas été mise en œuvre, tout en soulignant que cela ne relevait pas de la mission de l’hôpital. Epidémiologiste de terrain, Renaud Piarroux, chef du service de parasitologie à la Pitié-Salpêtrière, recommande pour sa part (Le Monde du 9 avril) d’identifier et d’isoler les malades et les porteurs du virus à l’aide d’équipes mobiles sur le terrain, de courbes épidémiques et de l’outil cartographique : « Nous devons recréer ce savoir-faire », dit-il.

      Lire aussi Coronavirus : « Il faut cartographier les cas de porteurs du virus et renforcer la surveillance là où existent des clusters »
      https://seenthis.net/messages/840915

      Déconfiner sera sans doute l’opération la plus délicate qu’un gouvernement ait eue à réaliser depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Pour la réussir, Emmanuel Macron et le gouvernement doivent s’inspirer des expériences qui ont produit des résultats dans d’autres pays, sans craindre de modifier la ligne qu’ils ont jusqu’ici arrêtée : souplesse et ouverture s’imposent, face à un virus dont la science savait si peu et à une pandémie dont on apprend tous les jours. Ils doivent aussi répondre dans la plus grande transparence aux questions que posent les responsables médicaux et les Français. Seul un discours de vérité permettra de rétablir la confiance, indispensable dans le combat commun contre le coronavirus.

      #déconfinement

    • Je sais pas ce qu’on deviendrait si on n’avait pas Le Monde et son art consommé du titre qui roule des mécaniques : Coronavirus : Emmanuel Macron en première ligne devant l’opinion

      Et non d’un petit bonhomme, admire-moi un peu la photo badass du généralissime qu’ils te m’ont trouvé :

      Je sais pas comment ils ont réussir à « mettre les bouchées doubles » quand ils retourneront au bureau, parce que niveau lèche ils sont déjà à un niveau…

      #maréchaaal_nous_voilàaaa

    • Edito de Le Monde : « La rhétorique guerrière a fait place à la modestie et à la compassion. »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/04/14/coronavirus-l-espoir-et-l-humilite_6036524_3232.html

      19 fois « tous » : « Nous tiendrons » : l’intégralité du discours d’Emmanuel Macron
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/04/13/nous-tiendrons-l-integralite-du-discours-d-emmanuel-macron_6036480_823448.ht

    • Corona Chroniques, #Jour29 - davduf.net
      http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour29

      A 20h30, ça jacasse déjà sur tous les sites d’info. Partout, on salue l’humilité du Président. Être humble, il faut être humble, l’humilité comme seul guide : depuis des jours, ces éléments de langage se sont imposés, à droite, à gauche, comme aux extrêmes (-droite, -gauche et -centre), dans un geste barrière inespéré entre ceux qui ont le pouvoir, et qui n’ont rien fait, et ceux qui le lorgnent, et qui ne sauront quoi en faire. Dans Le Coupable, Georges Bataille (trop offensif surréaliste pour que Breton le Pape le conservât dans l’équipe) écrit : « L’orgueil est la même chose que l’humilité : c’est toujours le mensonge. »

  • All models are wrong, but some are completely wrong – Royal Statistical Society Data Science Section
    https://rssdss.design.blog/2020/03/31/all-models-are-wrong-but-some-are-completely-wrong

    Last week the Financial Times published the headline ‘Coronavirus may have infected half of UK population’, reporting on a new mathematical model of COVID-19 epidemic progression. The model produced radically different results when the researchers changed the value of a parameter named ρ – the rate of severe disease amongst the infected. The FT chose to run with an inflammatory headline, assuming an extreme value of ρ that most researchers consider highly implausible.

    Since its publication, hundreds of scientists have attacked the work, forcing the original authors to state publicly that they were not trying to make a forecast at all. But the damage had already been done: many other media organisations, such as the BBC, had already broadcast the headline [1].

    Epidemiologists are making the same mistakes that the climate science community made a decade ago. A series of crises forced climatologists to learn painful lessons on how (not) to communicate with policy-makers and the public.

    In 2010 the 4th IPCC report was attacked for containing a single error – a claim that the Himalayan glaciers would likely have completely melted by 2035 (‘Glacier Gate’). Climate denialists and recalcitrant nations such as Russia and Saudi Arabia seized on this error as a way to discredit the entire 3000 page report, which was otherwise irreproachable.

    • Here we recommend a handful of rules for policy-makers, journalists and scientists.

      en résumé:
      – Rule 1. Scientists and journalists should express the level of uncertainty associated with a forecast
      – Rule 2. Journalists must get quotes from other experts before publishing
      – Rule 3. Scientists should clearly describe the critical inputs and assumptions of their models
      – Rule 4. Be as transparent as possible
      – Rule 5. Policy-makers should use multiple models to inform policy
      – Rule 6. Indicate when a model was produced by somebody without a background in infectious diseases

      #crédibilité #communication_politique #media

    • Je complète : j’ai posté ça hier juste avant d’éteindre les lumières et de dormir, et j’ai posté vite fait sans commentaire pour pas le perdre.

      C’est donc Alexandria Ocasio-Cortez, faisant le speech de présentation avant l’arrivée sur scène du candidat Bernie Sanders, la veille du caucus du New Hampshire.

      Je note, d’abord parce que j’ai été assez sidéré par l’énergie qu’elle dégage. J’ai déjà vu des images de ses interventions, notamment, en commission ; impressionnante, très claire, et ayant visiblement bossé ses dossiers. En revanche, je ne savais pas qu’elle tenait une scène d’une telle manière.

      Je note aussi, parce qu’il me semble qu’elle a un façon de discourir très « contemporaine », avec une gestuelle à mi-chemin entre le hip-hop et le gospel, et une façon de scander des textes rythmés façon slam.

      Je note aussi qu’elle commence son énumération des choses bien que Sanders aurait faites par la Palestine, provoquant les applaudissements de la salle (certes Sanders est sans doute surfait sur la Palestine, mais cette scène d’enthousaisme de ses supporters est notable, et je note qu’elle ne prononce que Palestine, et pas Israël).

  • Message de Jack Dorsey, changeant drastiquement le fonctionnement de Twitter (et du monde puisque ce réseau est devenu l’agence de #ComPol mondiale en quelques années 🤓 !)
    https://twitter.com/jack/status/1189634360472829952
    + traduction automatique ⤵️
    + mise en abîme ⤵️⤵️

    Nous avons pris la décision d’arrêter toute publicité politique sur Twitter à l’échelle mondiale. Nous croyons que le message politique doit être gagné et non acheté. Pourquoi ? Quelques raisons… 🧵
    Un message politique gagne du terrain lorsque les gens décident de suivre un compte ou de retweet. Payer pour atteindre supprime cette décision, en imposant des messages politiques hautement optimisés et ciblés aux gens. Nous pensons que cette décision ne devrait pas être compromise par de l’argent.
    Les publicités politiques sur Internet présentent des défis entièrement nouveaux pour le discours civique : optimisation basée sur l’apprentissage automatique de la messagerie et du micro-ciblage, informations trompeuses non contrôlées et contrefaçons profondes. Le tout à une vitesse, une sophistication et une ampleur croissantes.
    Ces défis affecteront TOUTES les communications Internet, pas seulement les publicités politiques. Il est préférable de concentrer nos efforts sur les problèmes fondamentaux, sans la charge et la complexité supplémentaires que prend de l’argent. Essayer de réparer les deux, cela signifie de ne réparer ni l’un ni l’autre et de nuire à notre crédibilité.
    Par exemple, il n’est pas crédible pour nous de dire : « Nous travaillons fort pour empêcher les gens de jouer avec nos systèmes pour diffuser des informations trompeuses, mais si quelqu’un nous paye pour cibler et forcer les gens à voir leur publicité politique… eh bien… ils peut dire ce qu’ils veulent ! 😉
    Nous avons envisagé de ne supprimer que les annonces candidates, mais les annonces diffusées constituent un moyen de contourner le problème. De plus, ce n’est pas juste pour tout le monde, mais les candidats achètent des annonces pour les problèmes qu’ils souhaitent mettre en avant. Donc, nous les arrêtons aussi.
    Nous savons bien que nous sommes une petite partie d’un écosystème de publicité politique beaucoup plus vaste. Certains pourraient soutenir que nos actions d’aujourd’hui pourraient favoriser les entreprises en place. Mais nous avons été témoins de nombreux mouvements sociaux qui ont atteint une échelle considérable sans aucune publicité politique. J’espère que cela ne fera que grandir.
    En outre, nous avons besoin d’une réglementation politique de la publicité davantage tournée vers l’avenir (très difficile à faire) . Les exigences de transparence des annonces sont des progrès, mais pas suffisants. Internet offre de toutes nouvelles fonctionnalités et les régulateurs doivent penser au-delà de nos jours pour assurer des conditions de concurrence égales.
    Nous partagerons la politique finale avant le 15/11, avec quelques exceptions (les annonces en faveur de l’inscription des électeurs seront toujours autorisées, par exemple). Nous commencerons à appliquer notre nouvelle politique le 11/22 afin de fournir aux annonceurs actuels une période de préavis avant l’entrée en vigueur de cette modification.
    Une note finale. Ce n’est pas à propos de la liberté d’expression. C’est à propos de payer pour atteindre. Et payer pour augmenter la portée du discours politique a des conséquences importantes que l’infrastructure démocratique actuelle n’est peut-être pas prête à gérer. Cela vaut la peine de prendre du recul pour aborder.

    Je suis hyper fière qu’il ait écouté ma requête récente sur le sujet suite à une pub sponsorisée de JMLP !!!
    https://twitter.com/ValKphotos/status/1189665167220625410

    Bon, blague à part, c’est réellement pas rien comme message, mais le dernier tweet de Trump, 2 heures avant, pose quand même la question de son efficacité à venir :
    https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1189601417469841409
    https://pbs.twimg.com/media/EIJQLnVX0AEyJCu?format=jpg&name=small (je ne sais pas pourquoi l’image n’apparaît pas ?)

    No Fake, hélas, c’est bien un montage de chien décoré :/ Pire, y’a aucune explication puisqu’il n’y a pas eut de décoration de chien, un journaliste a même demandé des explications à la Maison Blanche qui semble totalement larguée : https://twitter.com/W7VOA/status/1189603619391320065
    Trump utilise comme support une réelle photo de 2017 de la décoration d’un vétéran, James McCloughan... Le nombre de likes et retweets est astronomique et le nombre de boots inclus qui participent à son omniprésence dans les TL serait intéressant à connaître...

    #twitter #réseaux_sociaux_marchands #communication_politique

  • 72 élus locaux de droite en soutien à Emmanuel Macron
    https://www.mediapart.fr/journal/france/090619/72-elus-locaux-de-droite-en-soutien-emmanuel-macron

    Ces maires et élus locaux signent une tribune dans "Le Journal du dimanche" pour dire qu’ils veulent « la réussite du président de la République et du gouvernement, car rien ne se construira sur leur échec ». À la manœuvre, le maire de droite d’Angers Christophe Béchu, qui ne cache pas depuis plusieurs semaines son admiration pour Emmanuel Macron.

    #POLITIQUE #LR,_Christophe_Béchu,_politique,_LREM,_droite

  • #ComPol en cours ? Réhabilitation des « Forces de l’ordre » et, en même temps, condamnation-criminalisation des manifestations...

    – hier les gendarmes dans le froid contre les passeurs de #migrants
    – ce matin le RAID qui pose & explose la porte de #gilets_jaunes
    – tout à l’heure #Castaner qui condamne prédictivement les manifestant-e-s...

    Hier, un reportage de Julia Pavesi et des (très belles) photos de Philippe Huguen pour l’AFP, a été publié par Le Point nommé, alors que l’image des forces de l’ordre se dégrade chaque jour un peu plus... Faut l’avouer, ce serait très adroit (et très à droite) de passer par la côte et le #trafic_humain pour contrer le désamour galopant, s’il s’agit bien d’une #communication_politique.

    Traversées de la Manche : dans les dunes, sur les traces des passeurs de migrants

    Restes de couverture de survie ou matériel nautique abandonné dans les dunes : près de Calais, les patrouilles de gendarmes se relaient, dans le froid et la nuit, pour repérer des passeurs de migrants...qui ont souvent un temps d’avance

    https://twitter.com/afpfr/status/1083365594630639617

    « Il y a deux jours, on a trouvé un campement, avec des sacs d’alimentation non entamés, il n’y avait plus personne bien sûr, » raconte Christophe - qui taira son nom de famille - adjudant-chef et adjoint au commandant d’unité du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) de Wizernes.

    https://www.lepoint.fr/societe/traversees-de-la-manche-dans-les-dunes-sur-les-traces-des-passeurs-de-migran

    Si hier en voyant l’article, je me suis posé la question d’une sorte de #publireportage ou d’une commande publiée au bon moment, ce matin, j’ai plutôt eut la sensation d’une confirmation devant l’opération « Images d’Épinal » des hommes du #RAID en train d’arrêter l’un des #giletsjaunes à Pont-à-Mousson :
    https://www.estrepublicain.fr/edition-de-pont-a-mousson/2019/01/10/pont-a-mousson-6-h-du-matin-le-raid-defonce-la-porte-d-un-gilet-jaune
    https://seenthis.net/messages/751087

    Bon en plus, la lumière jaune, la file noire et la touche de jaune dans les chaussures me renvoient au logo jaune-noir de Génération Identitaire, ou au drapeau jaune-noir du pseudo « anarchisme capitaliste »... bref !

    /1/ Edit : hé oui, il semble bien que #Christophe_Castaner ait lancé une opération « Nos forces de l’ordre sont fantastiques et vous êtes trop trop trop méchant-e-s ». Ça a commencé hier soir :

    Fier de nos forces. Ceux qui sauvent et font l’admiration du monde entier sont aussi ceux que l’on violente le samedi.

    https://twitter.com/CCastaner/status/1083443075173752835

    Ce à quoi un pompier a parfaitement répondu (avec la photo que j’estime être LE symbole de 2018) :

    Toujours autant indécente, votre com. En tant que pompier, je dépends de votre ministère et je suis fier de ce que je fais. Que cela serve de caution aux violences gratuites perpétrées par d’autres personnes dépendant aussi de ce ministère me dégoute. Vous êtes un être détestable

    https://twitter.com/Mimas87/status/1083725462986207232

    Et ça continue aujourd’hui :

    En France, il n’y pas de policiers qu’on peut étreindre le 11 janvier et brutaliser à la fin d’une manifestation. Il n’y a pas de gendarmes qu’on peut acclamer le vendredi et outrager le dimanche. Tous défendent la République. Tous risquent leur vie pour la patrie.

    https://twitter.com/CCastaner/status/1083640378903982080

    Puis en interview pour Brut, en mode manifester = complicité de méchanceté :

    Christophe Castaner déclare que tous ceux qui participeront aux rassemblements des #giletsjaunes samedi seront considérés comme complices des violences. Depuis quand un ministre de l’intérieur a le droit d’exercer ce type de pression sur les citoyens ?

    https://twitter.com/JeanHugon3/status/1083729915558723584

    Mention spéciale pour le choix de capture d’écran de Brut :

    #migration #gendarmerie #forces_de_l_ordre #migration #exils #criminalisation #no_borders #manifestation #droit #criminalisation

  • S’armer face au péril russe ? emmanuel macron ferait bien de relire quelques manuels d’histoire Edouard Husson - Atlantico (Bruit des bottes) - 7 Novembre 2018
    http://www.atlantico.fr/decryptage/armer-face-au-peril-russe-emmanuel-macron-ferait-bien-relire-quelques-manu

    Le président de la République aurait-il oublié le rôle de la Russie lors des conflits de 1918-1918 et de 1939-1945 ?

    Déclaration de guerre depuis Verdun ?  
    Emmanuel Macron a entamé une tournée commémorative, cent ans après la fin de la Première Guerre mondiale. Le mardi 6 novembre 2018, il était à Verdun, capitale de la paix, lieu plus que symbolique où, en 843, s’affirmèrent pour la première fois, dans un texte officiel, clairement, une langue “française” et une langue “allemande”, base de la construction progressive des Etats nationaux. C’est à Verdun toujours qu’un millénaire plus tard la France et l’Allemagne, lointaines héritières de la “Francie occidentale” et de la “Francie orientale”, se livrèrent à la plus terrible bataille de la Première Guerre mondiale.

    En dix mois, 700 000 soldats en tout furent tués, presque autant du côté allemand que du côté français. C’est le moment de se souvenir. En 1984, pour le 70è anniversaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale, François Mitterrand et Helmut Kohl s’étaient spontanément donné la main pendant la cérémonie. La photo, peut-être plus émouvante encore que celle montrant le Général de Gaulle et le Chancelier Adenauer à la cathédrale de Reims, a fait le tour du monde et symbolise la réconciliation entre les ennemis d’hier. Aujourd’hui, Emmanuel Macron était seul ; c’est seulement samedi 10 novembre qu’il retrouvera la Chancelière, à Rethondes, lieu où furent signés les armistices de novembre 1918 et de juin 1940. L’ensemble des commémorations est, nous a-t-on dit, dédié au thème de la paix. Certains commentateurs ont regretté qu’il n’y ait pas de défilé militaire. Mais c’est ainsi, le président a invité la Chancelière allemande à prononcer le discours d’ouverture du Forum sur la paix.
     
    Il n’en est que plus paradoxal qu’Emmanuel Macron ait choisi Verdun pour faire une déclaration qui contredit largement l’esprit annoncé des commémorations. Je ne parlerai pas ici du côté paradoxal qui consiste à instrumentaliser la mémoire de la Grande Guerre au point de transformer la semaine de recueillement en opération de communication politique destinée à mettre en scène un président qui ne fréquente pas seulement la France des grandes métropoles, la “France d’en haut”, mais sillonne des villes moyennes, visite des sites industriels en difficulté entre ses discours de commémoration. Non, restons dans le cadre défini de la commémoration, de la guerre et de la paix. N’est-il pas proprement stupéfiant d’avoir choisi Verdun pour, lors d’un entretien radiophonique, en appeler à la création d’une “vraie armée européenne” et désigner un ennemi, explicitement, la Russie ? 
     
    Cette Russie souvent autoritaire mais à qui la République française doit d’exister encore
    Vous avouerez qu’il est pour le moins étonnant d’entendre dans la bouche d’un chef de l’Etat en pleine commémoration pacifique : “On ne protégera pas les Européens si on ne décide pas d’avoir une vraie armée européenne face à la Russie qui est à nos frontières et qui a montré qu’elle pouvait être menaçante” . Peu importe qu’Emmanuel Macron nuance ensuite son propos en disant souhaiter un “dialogue de sécurité avec la Russie”. Les propos essentiels sont surprenants à quelques jours de l’accueil du président Poutine à Paris, dans le cadre des commémorations. Surtout, quels que soient les griefs que l’on puisse avoir vis-à-vis de la Russie actuelle ou de son gouvernement, est-ce le moment de mettre en avant des contentieux ou bien de se rappeler ce qui nous rapproche ? S’agit-il de résoudre des disputes entre dirigeants de 2018 ou bien de se recueillir devant l’héroïsme et la souffrance des peuples en 1914-1918 ? 
     
    Commémorer la Grande Guerre et exalter la paix, n’inclut-il pas de se souvenir que sans le combat héroïque et les pertes énormes de l’armée tsariste à l’automne 1914, l’armée allemande aurait eu suffisamment de divisions à ramener vers l’ouest pour écraser notre armée ? N’est-ce pas le moment de rendre hommage au million huit-cent mille morts de l’armée russe ? Ne doit-on pas quitter la politique contemporaine pour se rappeler le paradoxe d’un peuple, d’un empire, russes, qui, aussi coercitifs fussent-ils, ont par deux fois sauvé notre régime républicain au XXè siècle ? En 1914-1917, en lui permettant de se renforcer suffisamment pour contenir la poussée de l’armée impériale ? Entre 1941 et 1945 pour vaincre le nazisme et permettre au Général de Gaulle de réinstaller la République ? Cinq millions de morts, civils et militaires, pendant la Première Guerre mondiale ; vingt-sept millions de morts, civils et militaires, entre 1941 et 1945. Tel est le tribut payé par l’Empire des tsars puis l’Union Soviétique à la défense de la liberté en Europe. Nous avons vainement attendu un geste des Européens de l’Ouest envers la Russie en 1989-1990. Jamais aucun chancelier allemand n’est allé à Moscou pour y déployer l’équivalent de la visite à Reims, de l’agenouillement de Willy Brandt à Varsovie ou de la poignée de mains de Verdun. Et même si l’on a décidé de détester sans nuances les gouvernants et les régimes russes successifs, il serait adéquat, durant dix jours, de penser en priorité aux peuples. En particulier quand on a pour ambition de faire reculer les populismes. Nos dirigeants se rendent-ils compte que, jusque dans la forme qu’ils donnent à leurs commémorations, ils mettent à distance les soutiers de l’histoire, les humbles et les pauvres qui fournirent le gros des combattants ? N’est-ce pas une semaine où parler de tous ceux qui, trop souvent dans les deux derniers siècles, ont dû supporter les conséquences de décisions prises par des dirigeants coupés du peuple ?

    Instrumentalisation anti-russe de la dissuasion nucléaire française ?  
    Même si nous décidions d’abandonner la cause des peuples, il y a bien d’autres critiques à formuler envers la déclaration du président français sur les ondes d’Europe 1. Je comprends bien que si l’on veut une armée, une “vraie armée”, il faut un “vrai ennemi”. Cependant Emmanuel Macron se rend-il compte de ce qu’il déclenche en mettant le doigt dans l’engrenage d’une structuration de la défense européenne à la fois émancipée des Etats-Unis (“On doit avoir une Europe qui se défend davantage seule, sans dépendre seulement des Etats-Unis, et de manière plus souveraine”) et tournée contre la Russie ? Lorque le Général de Gaulle prônait l’émergence d’une “Europe européenne”, elle devait bien s’émanciper des Etats-Unis et en même temps construire une architecture de sécurité avec la Russie.

    L’un ne pouvait pas aller sans l’autre aux yeux du fondateur de la Vè République. Ajoutons que si nous croyons à l’Europe, si nous voulons être fidèles à l’esprit de paix qui constitue le soubassement de l’édifice européen organisé, il nous faut de toutes nos forces refuser l’idée d’une “défense européenne” à la fois anti-américaine et anti-russe. 
     
    Regardons de plus près, en effet, ce qui est en train de de passer. Rien de plus instructif que de lire le dossier que consacre la revue allemande Internationale Politik, éditée par le think tank quasi-gouvernemental Deutsche Gesellschaft für auswärtige Politik (Société Allemande de Politique Etrangère) dans son édition datée de novembre-décembre 2018 à la “nucléarisation de la défense européenne”. On y voit Michael Rühle, collaborateur allemand de l’OTAN, y refuser l’idée que l’Allemagne puisse signer le nouveau traité des Nations Unies sur l’interdiction des armes nucléaires. Pour autant Rühle, tout comme Wolfgang Ischinger, président de la Conférence sur la Sécurité de Munich, ne reprennent pas à leur compte la perspective d’une “bombe nucléaire allemande”. Ils savent qu’elle susciterait aussitôt une réconciliation des Etats-Unis et de la Russie aux dépens de l’Allemagne. Mais alors, comment combiner le respect apparent de la dénucléarisation de l’Allemagne réunifiée et l’envie de plus en plus affirmée d’une partie du monde dirigeant allemand de pouvoir inclure l’arme nucléaire dans sa stratégie ? Wolfgang Ischinger pose ouvertement la question d’une extension de la dissuasion nucléaire française à l’Union Européenne et d’un co-financement allemand. Dans le même numéro d’Internationale Politik, le Français Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la Recherche stratégique, écarte l’idée d’un co-financement ou d’un partage de la dissuasion au sens plein du terme, mais l’expert français n’exclut pas, en cas de retrait américain d’Europe, que la France puisse stationner quelques têtes nucléaires en Allemagne et en Pologne et que les pays ne disposant pas de la bombe s’engagent, eux, à procurer un soutien conventionnel à une attaque nucléaire française. 
     
    Mais que voudrait dire des armes nucléaires françaises stationnées en Allemagne et en Pologne sinon une déclaration de guerre (froide) à la Russie ? Sommes-nous vraiment sûrs que c’est ce que nous voulons, nous autres peuples d’Europe ? Et puis, que signifie cette envie soudaine de se débarrasser de la présence américaine en Europe depuis que le président Trump a exigé une augmentation des contributions des membres européens de l’OTAN au budget de la défense occidentale ?

    Croit-on vraiment que des pays qui ont besoin qu’on exerce sur eux, comme l’a fait le président américain, une pression considérable pour augmenter leur budget de la défense se laisseront entraîner dans l’effort nécessaire pour créer une défense crédible face à une Russie traitée en ennemie - et qui est aujourd’hui, qualitativement, la meilleure armée du monde ? Tout ceci, au fond, n’est pas vraiment pensé. Et ajoutons, pour finir que cette Europe qu’on nous propose est singulièrement dénuée de repères historiques, d’éthique et de valeurs. 
     

    La seule convergence franco-allemande possible : en communauté de valeurs avec les Anglo-saxons et en paix avec la Russie
    Passons rapidement en revue le siècle qui nous sépare de la fin de la Première Guerre mondiale. Dès l’entre-deux-guerres, on voit que l’Allemagne est traversée par une double aspiration : celle d’une entente avec les Etats-Unis (pour sa démocratisation) ; et celle d’une entente avec la Russie (pour garantir la paix de l’Europe). Hitler s’oppose à cette double aspiration ; et, profitant de la crise pour arriver au pouvoir, il emmène l’Allemagne dans une fuite en avant mortifère qui débouche sur une guerre contre, à la fois, les Etats-Unis et la Russie soviétique. Après 1945, l’extraordinaire intelligence collective dont fait preuve l’Europe, la grande Europe, avec ses « pères fondateurs », Schuman et Monnet, de Gaulle et Adenauer, Jean XXIII et Willy Brandt, Margaret Thatcher et Mikhaïl Gorbatchev, Jean-Paul II et Vaclav Havel, pour énumérer les plus importants d’entre eux, permet, au bout du compte, la réconciliation du tropisme américain et du tropisme russe de l’Allemagne. L’Allemagne sait depuis Bismarck que la paix en Europe n’est garantie que si elle s’entend étroitement avec la Russie ; mais elle sait aussi, depuis Stresemann, que ce n’est pas en Russie mais en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis qu’elle doit aller chercher la recette de sa démocratisation. Voilà pourquoi la France, si elle veut travailler opportunément avec l’Allemagne à l’organisation du continent, ne peut en aucun cas encourager l’Allemagne à se couper à la fois des Etats-Unis et de la Russie. Or c’est bien la pente sur laquelle Emmanuel Macron est en train de se laisser entraîner. 
     
    Non, notre vocation est de suivre une autre voie ! Mais une voie, comme l’avait montré le Général de Gaulle, qui est convergente avec les intérêts profonds de l’Allemagne et de l’Europe. La République française est soeur des deux autres grandes nations qui ont inventé la liberté. Nous ne devons en aucun cas accepter une Europe qui se coupe de Londres ni de Washington. De Gaulle a toujours su, de l’appel du 18 juin à la crise des missiles de Cuba, que dans les grandes crises nous étions aux côtés des Britanniques et des Américains. Mais nous ne devons pas pour autant nous laisser entraîner dans la tendance fréquente des Américains et des Britanniques à la confrontation avec la Russie. De Gaulle a voulu la bombe atomique pour la France de manière à ne pas dépendre des soeurs anglo-saxonnes, à pouvoir dire non le jour où elles s’emballeraient (pensons au refus français de la guerre en Irak en 2003, soutenu par l’Allemagne et la Russie). En revanche, il était impensable pour de Gaulle de « partager la dissuasion », en particulier de laisser nos cousins germains s’approcher de l’arme nucléaire. Laisser faire cela aurait été pour lui : 1. Nier le sacrifice de millions de Français et d’autres Européens pour abattre le militarisme allemand ; 2. entériner la coupure de l’Europe d’avec la Russie ; 3. et même ne pas laisser d’autre choix à la Russie, au bout du compte que la confrontation avec le reste de l’Europe. Le raisonnement gaullien est encore plus valable aujourd’hui : sans une entente avec la Russie, comment pouvons-nous sérieusement penser placer le continent européen en situation d’équilibre avec l’Asie ? Comment pouvons-nous prétendre, en 2018, combattre sérieusement l’islamisme et ses milices sans une coopération étroite avec Moscou ? 
     
    Alors oui, vive la paix ! Mais pas une fake peace, grosse d’affrontements imprévus et incontrôlables, où l’on désigne la Russie comme ennemie. Vive la réconciliation franco-allemande ! Mais fondée sur une vision globale des intérêts de l’Europe, dont nous ne voulons pas qu’elle devienne définitivement, pour reprendre la formule de Paul Valéry au lendemain de la Grande Guerre, un simple « cap de l’Asie ». Vive « l’Europe européenne » ! Mais fondée sur le bon sens de ses peuples et non sur les élucubrations idéologiques de dirigeants sans repères. 

    #emmanuel_macron #guerre
    #instrumentalisation #Verdun
    #communication_politique
    #armée #france #Russie #ennemis
    #dissuasion_nucléaire #Allemagne
    #guerre_froide #France

  • L’image conversationnelle prend du galon – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/6641

    François qui ? D’un geste, la nouvelle secrétaire d’Etat à l’écologie vient d’envoyer le remplaçant de Nicolas Hulot aux oubliettes. Vérifiant la fameuse formule de McLuhan, « le médium, c’est le message », l’ex-communicante de Danone a choisi de répondre par le même canal à la vidéoperformance de Jacline Mouraud, « coup de gueule » d’une anonyme contre la hausse du diesel, que les réseaux sociaux et les chaînes d’info continue ont rapidement propulsé au rang de figure majeure du mécontentement des Français moyens.

    Pourtant, même dans l’exercice de la vidéo autoproduite, le canal ne fait pas tout. L’incarnation convaincante d’Emmanuelle Wargon, sans décor ni accessoires superflus, démonétise une tentative similaire par Christophe Castaner d’un debriefing en voiture du conseil des ministres, posté le 4 octobre dernier, qui avait suscité les railleries de la presse en raison du manque de naturel du protagoniste, sanglé dans sa ceinture de sécurité.

    Ici, l’intelligence d’Emmanuelle Wargon est de riposter à une vidéo amateur, ce qui modifie le statut de l’intervention. Plutôt qu’une communication top-down qui ne fait que mimer les apparences du format, la réponse de la secrétaire d’Etat s’insére dans le fil de la conversation suscitée par l’actualité, dans un dialogue de pair à pair, qui s’expose de la même façon à la sélection algorithmique ou aux commentaires des internautes.

    #Communication_politique #Image #Conversation

  • Agressions sexuelles le soir de la finale du Mondial : la police appelle les victimes à porter plainte
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/07/18/agressions-sexuelles-le-soir-de-la-finale-la-police-appelle-les-victimes-a-p
    Allez y c’est important pour la comm’ à Macron. Et ne manquez pas l’occasion de vous faire humilié publiquement par les flics, les juges, les médias et les politiques tout en vous faisant siphonner vos revenus par des avocats pour au final obtenir, dans le meilleur des cas, un non-lieu.

    « Personne n’est intervenu », observe la Nantaise, qui se dirige alors vers les forces de l’ordre pour leur demander d’intervenir. « Ils m’ont dit : “Nous, on est là pour le terrorisme ! Il faut que vous alliez porter plainte.” »

    Depuis #metoo il n’y a pas eu de programme de formation des flics et juges sur les violences sexuelles, donc c’est exactement comme d’habitude. Ils le disent eux même : “Nous, on est là pour le terrorisme !"

    #violences_sexuelles #harcèlement_sexuel #violences_masculine #fraternité #police

    • C’est juste que les flics ont recu des ordres correspondant à la place des femmes dans la république. je croi pas que le fait de s’envelopper des insignes du FN suffise à immunisé les francais racialisés contre le stigmate du « terroriste » ou celui du « garçon arabe ». En cas de plainte, les flics et juges se bougerons seulement si les mise en cause sont bazanés.

    • https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/07/17/violences-sexuelles-une-volonte-de-ne-pas-condamner

      D’autant qu’il y a peu de victimes qui ont donné des noms, la plupart se sont bornées à raconter ce qu’elles avaient subi, et chez celles qui ont donné des noms, il y avait la volonté de protéger d’autres victimes, comme toujours.Et parler de délation dans ce contexte, à propos de crimes graves que théoriquement tout citoyen doit dénoncer, c’est quand même assez indécent. Et en plus, poser que ces crimes ne pouvaient être dénoncés qu’en portant plainte, c’est quand même se moquer du monde : ce n’est pas pour rien qu’il n’y a que 9% de plaintes déposées, qu’au final 70% de ces affaires sont classées et qu’il n’y a que 1% de condamnations. Et on sait que les procédures judiciaires sont maltraitantes : notre enquête a montré que 80% des victimes disent avoir très mal vécu les procédures judiciaires. Et que dans l’état actuel, porter plainte, ce n’est pas du tout une garantie d’être jugée, d’être entendue, en fait, les femmes se retrouvent forcément mises en cause, traitées comme des coupables – on ne peut donc pas leur renvoyer cette injonction de porter plainte. Certaines y arrivent parce qu’elles ont du soutien, où qu’elles croient que la justice va répondre à leurs demandes –mais ça se révèle un piège affreux pour elles. Mais pour l’instant, avec la justice actuelle, faire cette injonction aux victimes, c’est un déni total de réalité.

      ...

      Dissociation traumatique qui est à l’origine de la vulnérabilité à d’autres violences, parce que les agresseurs repèrent immédiatement que les victimes sont dissociées donc qu’elles n’ont pas la capacité de pouvoir leur échapper et de se défendre. Et cette dissociation fait aussi que personne n’en a rien à faire, parce que de toute façon, elles ont l’air complètement à l’ouest, on ne va pas du tout les protéger, parce que personne n’a peur pour elles. C’est effarant de constater, quand on discute avec les magistrats qui s’opposent à l’allongement de la prescription, voire à l’imprescriptibilité que nous demandons, que jamais ils n’évoquent le fait que permettre à des victimes de porter plainte, ça permet de protéger d’autres victimes et, en ayant une justice qui agit, de mettre hors d’état de nuire les violeurs : le fait que ça protège d’autres victimes, ça ne les intéresse jamais. J’ai vu ça dans les commissions auxquelles j’ai participé, et à l’échelon du syndicat de la magistrature ; à l’échelon individuel, il y a des magistrats qui sont bien, avec qui on peut travailler. Mais la majorité des magistrats sont contre nous, la majorité des médecins aussi, donc on doit « travailler contre ». On sent que la majorité de ces hommes dominants ne veulent absolument pas renoncer à leurs privilèges, continuer à se servir comme ils veulent quand ils veulent et pouvoir exercer les pires violences tranquilles dans leur coin.

    • C’est juste que les flics ont recu des ordres correspondant à la place des femmes dans la république.

      Et peut-être même pas de façon explicite. C’est leur fonctionnement profond et basique renforcé par une formation délétère qui fait que la police met en doute la parole des victimes ou tourne en dérision leurs plaintes, renforçant ainsi les humiliations qu’elles ont subies.

      #sexisme #hypocrisie (des pouvoirs publics) #communication_politique

  • Euradionantes | Statistiques de l’asile et de l’immigration : analyse vs communication
    https://asile.ch/2018/02/21/euradionantes-statistiques-de-lasile-de-limmigration-analyse-versus-communicat

    Si les statistiques relatives à l’asile et à l’immigration sont des instruments d’analyse et de compréhension du phénomène migratoire, elles sont parfois utilisées à des fins de communication politique. Énoncés de manière brute, sans comparaison ni relativité, ces chiffres ne livrent alors qu’une partie de la réalité. L’édito du jour #15 de Yves Pascouau, directeur au […]

    • et pourtant, tellement classique…
      relativiser, conceptualiser,…

      C’est-à-dire concrètement ?
      On peut prendre l’exemple de la relocalisation des demandeurs d’asile c’est-à-dire le mécanisme par lequel les Etats européens se sont engagés à accueillir des demandeurs d’asile arrivés en Grèce et en Italie.

      Le 12 février 2018, les statistiques montrent que les 5 Etats qui ont le plus relocalisé de demandeurs d’asile sont l’Allemagne, la France, la Suède, les Pays-Bas et la Finlande.
      On pourrait pousser un grand Cocorico pour la France qui est 2ème au classement ! Mais…

      Mais…
      Ce classement fondé sur des chiffres bruts ne dit pas grand-chose sur la part réelle de l’engagement de la France en matière de relocalisation. Si la France a accueilli 4944 demandeurs d’asile, cela ne représente en réalité que 25 % des 19 714 demandeurs d’asile qu’elle s’était engagée à relocaliser.
      Si on prend le classement des bons élèves, c’est-à-dire ceux qui ont rempli leurs obligations, et bien France n’occupe plus la 2ème mais la 15ème place loin derrière l’Irlande, Malte, le Luxembourg ou encore la Finlande qui ont rempli toutes leurs obligations.

      C’est en effet largement différent

      cf. la discussion récente sur les armes aux mains de civils https://seenthis.net/messages/669520

      et aussi,

      Mais, cet exercice est peu compatible avec l’accélération du temps médiatique qui oblige souvent de rester en surface…

      depuis au moins deux décennies, si la phrase fait plus de 15 secondes, on te coupe la parole pour te demander un définitif, bon, d’accord, mais en vrai, ça monte ou ça descend ?.

  • Certains disent qu’ils vaut mieux une affiche moche avec du fond qu’une affiche #esthétique qui ne veut rien dire. Personnellement, je n’opposerai pas le fond et la forme. D’autant plus que ces 2 dimensions de la communication ne s’adressent pas au même public.

    Se soucier de l’esthétique pour s’adresser aux affects est la bête noire des militants éduqués au maniement des concepts. On rejette cela sous forme de #populisme, spectre qui hante les salons feutrés des partis politiques installés comme les plateaux télé.

    Mais à force de peaufiner nos projets, de nous extrapoler dans l’idéalisme du monde que nous voulons, d’affiner l’analyse du monde dans lequel nous vivons, n’avons nous pas tout simplement oublié de nous faire entendre ?

    Dans cette vidéo, Usul revient sur les corps pour justifier le sens de sa série. A déguster avec ou sans quinoa :

    Des discours ou des corps ? Ultime épisode de l’Air de la campagne, par Usul - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=CdDRKV3zmfw

    #Usul #communication_politique

  • #Prison : l’écrou et ses vices #DATAGUEULE n°61
    https://www.youtube.com/watch?v=AtI_CQuBxlI&feature=em-subs_digest

    C’est le lieu de punition par excellence. L’endroit où l’on enferme depuis des centaines d’années les condamnés, celles et ceux qui doivent payer leur dette à la société. La prison. Les années passent, les établissements pénitentiaires se multiplient mais la #surpopulation_carcérale reste. Et à l’extérieur, les chiffres de la #criminalité et de la #délinquance ne sont pas en chute libre. Alors au final, même si elle est nécessaire dans une certaine mesure, la prison protège-t-elle réellement notre société ?

  • Excellente analyse des sites Web des principaux candidats à l’élection présidentielle française en regardant leur hébergement (les plus chauvins sont souvent aussi ceux qui sont hébergés aux États-Unis), leur respect des données personnelles (tous ces politiciens utilisent le spyware Google Analytics), l’accessibilité (mauvaise), etc.

    http://blog.projetarcadie.com/content/les-candidats-lepreuve-du-web

    #politique #communication_politique #bonnes_pratiques_Web

  • What’s the difference between habbeh and intifada ? - Al-Monitor : the Pulse of the Middle East
    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2015/11/palestinian-west-bank-intifada-habbeh.html#

    En revanche, celui-ci, d’article, est très intéressant sur la différence entre « intifada » (soulèvement, mais comme une sorte d’irruption de l’intérieur) et « habbé » (terme souvent utilisé pour décrire les événements actuels), « soulèvement », encore, si l’on veut, mais plus proche du sursaut, et avec une dimension réactive, sans stratégie. Le Hamas, notamment, utilise aujourd’hui le premier terme, tandis que l’Autorité palestinienne préfère le second, de crainte d’un mouvement qui leur échappe pas mal et qui leur fait peur.

    L’article donne aussi trois liens vers des articles (orientés) sur la question.

    #terminologie #communication_politique #intifada #palestine

  • Le quinquennat a bouleversé la communication politique
    http://www.inaglobal.fr/communication-publicite/article/le-quinquennat-bouleverse-la-communication-politique-7649

    Comment analyser l’accélaration du temps médiatique et ses effets politiques ? Entretien avec Franck Louvrier, conseiller en communication de Nicolas Sarkozy de 1997 à 2012.

    [...]

    Le seul contrepouvoir qui pourrait exister, c’est dans l’exécutif le Premier ministre. C’est une autre conséquence du quinquennat : il n’y a pas la place pour deux communications au niveau de l’exécutif. On ne peut pas avoir deux émetteurs, le président et le Premier ministre, il faut faire un choix. [...] En réalité, on n’est pas allé au bout de la réforme institutionnelle. Le quinquennat, cela veut dire un seul exécutif, il aurait fallu sans doute supprimer la fonction de Premier ministre.

    #Communication_politique #France #François_Hollande #Journalisme #Média #Nicolas_Sarkozy #Politique #Presse #Quinquennat_(politique)

  • الإعلام الخليجي : حيّوا على « ثورة » الدواعش | الأخبار
    http://www.al-akhbar.com/node/208758

    Al-Jazeera (Qatar) et Al-Arabiya (KSA) d’accord pour une fois ! Ce qui se passe en Irak est une révolution (thawra) ou encore le soulèvement (intifada) "d’un peuple opprimé" (madhloum), avec la variante "les sunnites opprimés" (madhloumoun min ahl al-sunna). L’armée irakienne devient "l’armée - ou l’aviation - d’Al-Maliki", et les combattants insurgés, des révolutionnaires (thuwwar), éventuellement "révolutionnaires de clans tribaux" (thuwwar al-’ashâ’ir). Les combattants de l’EIIL sont des "hommes armés" (musallahin). Si des Irakiens répondent à l’appel à l’aide d’Al-Maliki, ce n’est pas par nationalisme mais parce qu’ils répondent "à l’appel des autorités chiites". Quant à ceux qui quittent les villes occupées par l’EIIL, c’est "parce qu’ils fuient les bombardements des avions d’Al-Maliki".

    #communication_politique, #eill

  • Bilan de la com’ de cette présidentielle | Ophelia Noor
    http://owni.fr/2012/05/10/bilan-de-la-com-de-cette-presidentielle

    Après cette présidentielle, nous avons voulu dresser un bilan des dispositifs de communication déployés par les candidats. Et donc des conséquences des interventions des services de com’ sur la perception que nous avons eu d’eux. Pour façonner et maîtriser leur #image. Entretien avec deux photographes de presse de renom, qui ont suivi les candidats sur les routes. Et ont tenté jour après jour de ne pas tomber dans les panneaux des communicants.

    #Cultures_numériques #Images #Interview #communication_politique #Elections_présidentielles #journalisme #médias #photojournalisme #Politique

  • Twitter change le marketing politique | Rodolphe Baron
    http://owni.fr/2012/03/29/twitter-change-le-marketing-politique

    Twitter bouleverse surtout le marché des conseillers en com’ politique. Les chercheurs que nous avons rencontrés et qui étudient Twitter, déchiffrent les changements de fond provoqués par le réseau social chez les politiques. Avec des élus qui séduisent vraiment si vie publique et vie privée se confondent et s’ils s’expriment au même titre qu’un citoyen ordinaire.

    #Cultures_numériques #Enquête #Medias #2012 #blogosphère #campagne #communication_politique #Internet #Politique #presidentielle #présidentielle_2012 #web_politique

  • Twitter change le marketing politique | Rodolphe Baron
    http://owni.fr/2012/03/27/twitter-change-le-marketing-politique

    Twitter bouleverse surtout le marché des conseillers en com’ politique. Les chercheurs que nous avons rencontrés et qui étudient Twitter, déchiffrent les changements de fond provoqués par ce nouveau marketing politique. Où les élus séduisent vraiment si vie publique et vie privée se confondent et s’ils s’expriment au même titre qu’un citoyen ordinaire.

    #Cultures_numériques #Enquête #Medias #2012 #blogosphère #campagne #communication_politique #Internet #Politique #presidentielle #présidentielle_2012 #web_politique