• Activité pas seulement productive et besoin sans manque (Bruno Astarian)

    http://www.hicsalta-communisation.com/accueil/chapitre-9-quels-sont-les-enjeux#9.2.3.1

    Avec Astarian, on est à l’opposé du programme prolétarien d’affirmation du travail contre la classe capitaliste bourgeoise et la propriété privée permettant d’aller vers le communisme, comme par exemple aujourd’hui avec le Réseau salariat. Pour Astarian et les autres communisateurs, ce programme est obsolète à partir des années 1970 : il n’est plus possible de passer des luttes quotidiennes (revendicatives) du travail contre le capital à des luttes révolutionnaires pour le communisme. Une des explications à cela est la déqualification des prolétaires conjointement à la complexification croissante des moyens de production.

    Je passe sur ces points. Ce qui m’intéresse ici est de constater que les travaux d’Astarian sur la théorie de la valeur aboutissent à des formulations de qu’est le communisme conduisant à remettre en cause, non pas simplement la marchandise, l’échange, la valeur et l’argent, mais également les catégories de production et de besoin que l’on pourrait facilement considérer comme "naturelles" (selon la vision que dans un monde communiste il faudrait toujours produire pour répondre à des besoins).

    Dans son livre L’abolition de la valeur , dans les chapitres précédents et dans la perspective de prendre ses distances avec la critique de la valeur (Postone, Jappe etc) et la notion de "travail abstrait", Astarian a cherché à caractériser le travail producteur de marchandises en aboutissant à deux critères : la recherche de productivité et la normalisation. Une société communiste est donc pour lui une société où ce travail n’a plus lieu, et d’où émergent à la place l’ activité pas seulement productive (APSP) et le besoin sans manque (BSM).

    L’activité pas seulement productive :

    Si on envisage une activité productive qui ne recherche pas la productivité, la première chose qui ressort est un bouleversement complet du rapport au temps. Certes, le temps ne cesse pas d’exister parce qu’on arrête de le compter. Mais son passage inexorable cesse de contraindre l’acte productif dès lors qu’il n’est plus le critère de son évaluation. La société marchande admet ou refuse la participation à la société de telle marchandise, et donc de tel ou tel producteur, en évaluant le temps qu’il a fallu pour la produire et en le comparant à d’autres productions de même type. La contrainte qui en résulte pour le producteur est alors de toujours produire dans le minimum de temps. Le non-respect de cette contrainte l’exclut de la société des producteurs en excluant sa marchandise du marché. La négation de la productivité remplace cette appréciation quantitative temporelle de la légitimité d’une activité productive et de son produit par une évaluation qualitative. Ici, les mots nous font défaut pour définir la nature du rapport que les hommes auront à leur production dans une société sans valeur. « Appréciation » renvoie à « prix », « évaluation » à « valeur ». Ce sont des mots de la société marchande, de la quantité. Ils ne peuvent pas convenir entièrement pour désigner, dans le communisme, la satisfaction qualitative qu’une activité productive engendre, ou non, pour ceux qui y participent et pour ceux qui en utilisent les résultats. Une des raisons pour cela est que l’activité que nous considérons n’est pas seulement productive.

    (...)

    Dans les sociétés de classes, la production des conditions matérielles de la vie et la jouissance de cette vie sont donc des activités séparées par une contradiction. Une société qui serait débarrassée de cette contradiction serait aussi débarrassée de la valeur. Et dès lors que la production par unité de temps n’est plus le critère de la justification sociale d’une production, les « producteurs » ont le temps. En fait, on ne peut plus les définir comme producteurs. A l’opposé du travail, la production qui a le temps peut jouir immédiatement de sa propre activité. Elle peut être rapport à soi. Certes, l’effort lui-même, la fatigue, ne sont pas exclus. Mais pour une activité productive libérée de la contrainte du temps, ce sont des dimensions qui font partie de la jouissance du corps et de l’esprit dès lors qu’on peut s’arrêter, discuter, faire autre chose, modifier, s’adapter aux possibilités ou aux demandes des participants, etc. Autrement dit, cette production n’est pas seulement productive. Il n’existe pas de mot pour cela, et il faut donc proposer un néologisme. Appelons activité-pas-seulement-productive (APSP) cette activité totalisante où les hommes ne renoncent pas à jouir de leurs rapports sous prétexte qu’ils produisent des objets.

    Dans l’activité-pas-seulement-productive, tout est à tout moment à discuter, à remettre en cause, à ajuster aux rapports que les individus concernés développent. A ne considérer que la part productive proprement dite de l’activité-pas-seulement-productive, on peut envisager deux points de vue. Prise du point de vue « production », l’APSP résulte d’une interaction autour du qui participe, du comment la production s’organise, du quand l’activité se met en place. Prise du point de vue des besoins à satisfaire, l’APSP doit décider le quoi (qu’est-ce qu’on produit) et le pour qui. C’est ici qu’intervient la négation de la normalisation.

    Le besoin sans manque

    Rappelons que la normalisation des produits et du travail est une conséquence de la séparation où se trouve le producteur privé et indépendant par rapport aux besoins que sa production doit couvrir. Le dépassement de la normalisation oblige à définir ce que pourrait être l’abolition de séparations qui nous paraissent aujourd’hui complètement normales. Pour ce qui nous concerne ici, la séparation se situe entre le besoin et l’objet qui le satisfait et, a fortiori, l’activité qui produit cet objet. C’est cette séparation qui fait que la marchandise doit se présenter comme valeur d’utilité, normalisée de telle sorte qu’elle couvre un large éventail de besoins particuliers et, en même temps, occulte précisément la particularité dans laquelle les besoins de chacun se manifestent nécessairement. Si, selon notre hypothèse, on pose la propriété positivement abolie, la certitude de trouver satisfaction définit le besoin comme besoin-sans-manque (BSM). Ce besoin tranquille a la possibilité de faire valoir sa particularité, non pas comme caprice individuel (je veux des fraises tout de suite) mais comme discussion, interaction, définition d’un projet qui, dès lors, n’est pas seulement consommation. Il s’agit ainsi de redéfinir la notion de besoin.

    Face à la pression du réalisme, il convient d’interroger les catégories que nous utilisons. Dans le cas présent, il faut envisager sous un jour non économique la question des ressources et des besoins. Et, ici, discuter de la notion même de besoin. Dans le communisme, doit-on continuer à poser les besoins comme une « demande », une variable quasi-naturelle face à laquelle l’activité productive répond comme une « offre » soumise à la nécessité ? La réponse est non. On peut bien sûr partir d’une évidence apparemment naturelle et dire que 6 milliards d’individus ont besoin de 2000 calories par jour et que cela impose une production de x blé + y viande + z lait… Car, dit le bon sens, le communisme ne supprimera pas plus la faim que la pesanteur. La faim nous rappelle à tout moment que nous appartenons à la nature et qu’aucune révolution ne peut abolir les lois de la nature. Certes. Mais, dans sa manifestation actuelle, la faim telle que nous la connaissons nous rappelle aussi que nous sommes séparés par la propriété non seulement de l’objet de sa satisfaction mais aussi de l’activité qui produit cet objet. La faim nous rappelle en même temps que nous appartenons à la nature et que nous en sommes séparés par la propriété. Notre faim, en ce sens, n’est pas que naturelle. Nous ne connaissons la faim, phénomène naturel s’il en fût, que pervertie par la propriété et l’exploitation, que comme souffrance, comme peur du manque, comme soumission au règne de la propriété sur l’objet qui rassasie. Dès lors, qui nous dit que la sensation de faim telle que nous la connaissons est purement naturelle, n’est pas déterminée socialement ? Même le rythme de ses manifestations n’est-il pas dicté par celui de l’exploitation, de la journée de travail ? Inversement, dès lors qu’elle serait tranquille et sûre d’être rassasiée, pourquoi la faim ne serait pas aussi jouissance, comme le désir dans les préalables de l’amour, lesquels participent activement et positivement à la satisfaction du besoin exprimé par le désir ? Le besoin de base (2000 calories) reste le même mais, besoin-sans-manque, il devient partie prenante de l’activité-pas-seulement-productive (la gastronomie ?) qui en même temps le manifeste et le satisfait.

    Le besoin-sans-manque s’invite ainsi dans l’activité-pas-seulement-productive pour s’y manifester comme partie prenante et assurer que l’activité productive reste particulière aux individus qui y sont engagés, et non pas générale et abstraite pour répondre à une demande séparée. Ceci est totalement anti-productif, au sens où beaucoup de temps sera « perdu » pour formuler le besoin dans sa particularité, tant en fonction de la nature de l’objet à produire que des possibilités dont on dispose pour ce faire. De façon générale, le besoin n’est plus envie individuelle. Mais si le besoin-sans-manque participe à l’APSP, ce n’est pas parce que les individus concernés auront intégré dans leur conscience individuelle la nécessité d’extraire du charbon pour couvrir les besoins d’autres productions. C’est parce que l’extraction de charbon se fera de telle sorte que les rapports entre les « mineurs » seront satisfaisants en eux-mêmes et pour eux-mêmes. Il n’y aura aucun sacrifice à produire des biens non consommables immédiatement, des biens pour d’autres. Cela s’applique bien sûr aussi aux biens consommables immédiatement. Les réalistes disent : « il y aura toujours du sale boulot, il faudra bien qu’on le fasse ». Je crois qu’il faut le dire clairement : il n’y aura plus de sale boulot. Les tâches actuellement sales, dégradantes, ennuyeuses, etc. seront soit abandonnées soit transformées. Sinon, on tombe dans les tours de rôle, avec leurs gestionnaires et leur passe-droit – ou alors on envisage que les hommes et femmes communistes sont des militants.

    Il n’y aura donc aucun temps « perdu ». L’interaction constante entre APSP et BSM se concrétise comme activité et jouissance sociale des individus. Parce qu’il n’est pas déterminé par le manque comme impérieux, urgent, le besoin se manifeste concrètement et activement dans l’APSP, qui lui en laisse tout le loisir puisqu’elle n’est pas seulement productive. L’activité prime sur son résultat productif au sens où le besoin fondamental est celui d’exister socialement, de profiter de la société des autres. Le besoin (momentané) de solitude ne contredit pas cela. Marx dit que le travail sera le premier besoin, parce que c’est pour lui l’activité subjective fondamentale (générique) de l’homme. Il faut élargir cette proposition, et dire que l’activité sociale, c’est-à-dire la jouissance d’être libre et conscient, naturel et social, actif et passif, sera le premier besoin. La notion de besoin-sans-manque veut exprimer la possibilité d’un besoin existant comme interaction entre les individus, comme projet conscient.

    La négation de la normalisation suppose donc de ne plus concevoir les besoins naturels (2000 calories) comme une variable exogène. Les besoins ne sont pas une contrainte naturelle qui nous imposerait un certain réalisme. Ils nous apparaissent comme tels dans la société de classes, où en fait ils ne sont pas si naturels puisque c’est le travail et la propriété qui engendrent la séparation du besoin et de son objet, et posent le besoin comme manque. Si l’on pose le travail et la propriété positivement dépassés, il faut aussi envisager un besoin sans manque, qui fait partie, en fin de compte, de la définition de l’activité-pas-seulement-productive.

    Le livre contient un épilogue non publié sur le site, titré "Théorie de la valeur et théorie communiste". Je le mettrai ultérieurement.

    #Astarian #communisation #communisme #post-capitalisme #besoin #production

  • Federico Corriente - Sur le passage de certains ultra-gauchistes à travers une assez courte unité de temps : les origines de la théorie de la communisation
    https://dndf.org/?p=21186

    Il y a encore un peu plus d’une décennie, même en France, très peu de gens connaissaient l’existence —et encore moins la pertinence— de groupes comme Négation, Le Mouvement Communiste ou Intervention Communiste, et encore moins auraient pu imaginer qu’ils avaient contribué à une « rupture dans la théorie de la révolution », comme le dit le titre de l’anthologie dans laquelle ils ont été republiés en 2003.

    Pour que ces groupes soient mieux connus, il a fallu que la crise de 2008 fasse émerger au niveau international un « courant communisateur » déjà clairement différencié de l’ancienne ultra-gauche française des années 1970, qui a sauvé de l’oubli ses ancêtres et précurseurs. Et c’est ce qui explique qu’un texte comme Théorie révolutionnaire et cycles historiques —dont l’une des thèses principales est précisément le sort des théories révolutionnaires en fonction de la période historique dans laquelle elles se trouvent— soit publié aujourd’hui en espagnol.

    #communisation #communisme #théorie

  • Sobre el paso de algunos ultraizquierdistas a través de una unidad de tiempo bastante corta: los orígenes de la teoría de la #comunización
    https://dndf.org/?p=21163

    Hasta hace poco más de una década, incluso en Francia, muy poca gente era consciente siquiera de la existencia —ya no digamos de la relevancia— de grupos como Négation, Le Voyou o Intervention Communiste, y menos gente aún habría podido imaginar que este y otros textos de la misma época habían contribuido a una «ruptura en la teoría revolucionaria», según reza el título de la antología en la que fueron reeditados en 2003.

    Para que tales grupos llegaran a ser mejor conocidos, fue preciso que la crisis de 2008 hiciera aparecer en el plano internacional una «corriente comunizadora» ya claramente delimitada de la antigua ultraizquierda francesa de los años ’70, que fue quien rescató del olvido a sus antepasados y precursores. Y es esto lo que explica, a su vez, que un texto como Teoría revolucionaria y ciclos históricos —una de cuyas principales tesis es precisamente la suerte que corren las teorías revolucionarias en función del período histórico en que se encuentran— vea ahora la luz en castellano.

    #communisation #communisme

  • Ray Brassier - « Politique de l’écart : à propos de Théorie Communiste »
    https://dndf.org/?p=21007

    Cette critique est historique et non métaphysique. Elle ne prétend pas que le programmatisme est une illusion que nous parvenons maintenant à percer, mais que s’il a été historiquement légitime, il ne l’est plus. Les conditions sociales qui l’ont rendu viable n’existent plus. Sur la base du diagnostic de l’obsolescence historique du programmatisme, TC avance l’idée de “communisation”, non pas pour soutenir qu’il s’agit là de la vérité ou de l’essence jusqu’ici occultée du communisme, mais plutôt pour dire qu’il s’agit de sa seule forme actuelle historiquement viable. C’est l’abolition de l’État, des classes et de la division du travail, mais aussi de la marchandisation et de l’échange – une abolition qui ne découle plus de la dictature du prolétariat et dont le résultat n’est plus envisageable en termes de “libre association des producteurs”. C’est une abolition en procès, mais une abolition qui n’est plus subordonnée à la reconstitution des rapports de production. Dans sa version la plus provocatrice, TC suggère que le communisme n’est pas la reconfiguration des forces et des rapports de production, mais l’abolition de l’objectivation sociale qui génère et est régénérée par ces forces et ces rapports. Nous examinerons cet aspect de leur pensée de manière plus critique ci-dessous. Pour l’instant, il convient de souligner que ce que TC appelle “#communisation” découle de la saisie du caractère contradictoire de l’être prolétarien dans sa dépendance envers la force qui s’étend en l’annulant.

    #communisme

  • Ray Brassier - Politics of the Rift: On Théorie Communiste
    https://www.e-flux.com/notes/550201/politics-of-the-rift-on-thorie-communiste

    This critique is historical, not metaphysical. The claim is not that programmatism is an illusion which we can now see through but that while it was once historically legitimate, it is no longer. The social conditions that made it viable no longer obtain. On the basis of this diagnosis of the historical obsolescence of programmatism, TC proposes “communization” not as the hitherto occluded truth or essence of communism but as its only current, historically viable form. It is the abolition of state, class, and of the division of labor, but also of commodification and exchange—an abolition no longer consequent upon the dictatorship of the proletariat, whose result is no longer envisageable in terms of “the free association of producers.” It is an abolition in process, but an abolition no longer subordinated to the reconstitution of relations of production. At their most provocative, TC suggests that communism is not the reconfiguration of forces and relations of production but the abolition of the social objectivation that generates and is regenerated by those forces and relations. We will examine this aspect of their thinking more critically below. For now, what needs to be stressed is that what TC calls “communization” follows from grasping the contradictoriness of proletarian being in its dependence upon the force that expands by nullifying it.

    #communisation

  • Théorie Communiste N° 27 est chez l’imprimeur - « Vie quotidienne et luttes des classes »
    http://dndf.org/?p=20683

    La question que nous posent ces luttes, sans présumer de la suite, se formule ainsi : comment s’effectue, à partir d’eux-mêmes, la transformation des rapports objectifs de la situation dans les rapports de production en rapports de classes et donc en lutte des classes ? Le travail productif est le point de départ impérieux et incontournable de la définition des classes, mais il est seulement un point de départ. C’est dans tout un processus que se constituent les classes telles qu’engendrées par les rapports de production, mais qui ne peuvent en être un calque du fait de toutes les instances au travers desquelles la production est nécessairement reproduction, qui n’est pas une répétition.

    Le capital ne se reproduit comme rapport social qu’en passant par le moment où il devient objectivité économique : toutes les conditions du renouvellement du rapport se trouvent, à la fin de chaque cycle, réunies comme capital en soi face au travail, les instances politiques, juridiques, idéologiques, morales, les normes sexuelles et de genre, toutes les institutions sociales et éducatives, et, toujours présentes en chacune, l’Etat, la force coercitive et répressive de la police ou de l’armée au besoin, deviennent des moments nécessaires de la reproduction du rapport « purement économique ». Dans cette reproduction, les fonctions économiques qui ne sont que la matière première des classes sont retravaillées, hachées, recomposées pour constituer ce produit que sont les classes, dont cette étrange chose qu’est le prolétariat, ce perpétuel nom donné au pari politique de la production théorique.

    #communisme #communisation #théorie

  • L’inflazione, ultimo tentativo di salvataggio dello status quo ?
    R. F. e B. A.
    http://illatocattivo.blogspot.com/2022/10/linflazione-ultimo-tentativo-di.html

    «Un anno fa (aprile 2021), concludevamo il terzo episodio della nostra serie sulla crisi da Covid con delle proiezioni sui possibili scenari dell’ulteriore sviluppo di quella crisi. Uno di questi scenari era il «ritorno dell’inflazione». [...] Oggi il ritorno dell’inflazione non è più in dubbio, anche se la discussione è aperta sulla sua durata. In questo episodio, si tratterà non solo di analizzarne le cause profonde, ma anche di coglierne le implicazioni, soprattutto dal punto di vista della massiccia devalorizzazione (e della concomitante crisi sociale) che abbiamo prospettato. L’inflazione attuale può condurre a uno scongelamento/aggravamento della crisi, contrariando la traiettoria di uscita dalla recessione? Può essere portatrice di una forte ripresa delle lotte sul posto di lavoro, unico possibile innesco della grande ristrutturazione di cui il capitale sembra oggi così bisognoso? Queste sono le domande a cui cercheremo di rispondere sulla base degli elementi strutturali che, al di là dei fattori più immediati e superficiali, sono all’origine dell’inflazione attuale: la brutale caduta del saggio di profitto e la crisi della perequazione distorta del medesimo.»

    #comunizzazione #comunismo #teoria #communisation #communisme #théorie

  • Théorie communiste : nouvelles traductions en espagnol
    http://dndf.org/?p=20331

    Traduction de 3 textes du nº 15 (A propos du texte “Sur la decadence” de Aufheben, Sur la critique de l’objectivisme, Quelques problèmes théoriques à partir de l’objectivisme et de la théorie de la décadence), du nº 25 (Note méthodologique), la présentation de TC dans le site web (Qui sommes nous ?) et deux textes hors de revue, (Crise et théories des crises et À propos de la dialectique systématique)…dndf

    #communisation #communisme #théorie

  • Interview avec Gilles Dauvé sur son dernier livre
    https://troploin.fr/node/105

    When gays and Lesbians abandoned whatever revolutionary hopes or goals they’d had, it was inevitable that they they’d try to speak to and for all homosexuals, and aim at obtainig visibility and legal rights. The critique of bourgeois/hetero marriage gave way to a demand for same-sex marriage.

    Basically, this is a call for equality.

    Fighting against gender (or colour) discrimination is fundamental. This does not mean that a radical critique necessarily emerges from these movements. In fact it rarely does.

    Someone might argue that the same applies to workers’ strikes: labour also fights to better its condition within the present society.

    True.

    But confronting the boss (even in a reformist way, which is the case in most labour struggles) is not fighting for equality between wage-earner and bourgeois, because the employee cannot become his/her employer’s equal, unless he/she becomes a boss him/herself, which is rarely possible. On the contrary, gays and Lesbians, as gays and Lesbians, want to be treated on the same footing as straights, and quite legitimately so: it boils down to a demand for sex equality, a request present sociaty can grant, up to a point.

    #communisation #communisme #gender

  • Théorie Communiste - À propos de la révolte dite des « #GiletsJaunes »
    http://dndf.org/?p=20248

    De ce point de vue, un mouvement comme celui des Gilets jaunes permet de préciser quelques points au sujet de la restructuration-contre révolution. Pour le moment une « restructuration » demeure encore très hypothétique. Mais si nous commençons à y réfléchir à partir des caractéristiques particulières de la crise actuelle du mode de production, le « populisme » n’est en aucune façon le contenu de la contre-révolution / restructuration pouvant advenir. Le « populisme » ne porte pas de « réponses économiques » et il ne pourra être le socle sur lequel se bâtit une restructuration. Il faudra des luttes d’une tout autre ampleur mondialement et qu’elles soient battues (ce qui n’est pas évident) pour que se définisse une restructuration. Pour l’instant, nous pouvons seulement avancer que des mouvements comme celui des Gilets jaunes (et bien d’autres actuellement) portent sur la spécificité de la crise : la rupture de la relation entre valorisation du capital et reproduction de la force de travail (ce qui n’est qu’une façon de désigner la mondialisation). Ce qui ne veut pas dire que ces mouvements présentent une « solution ». L’important, ce qui est la force et la limite de ces luttes, c’est que la spécificité de la crise est « seulement » désignée au niveau même et dans les termes mêmes où elle se présente et apparaît : comme distribution et redistribution (ce qui n’est pas sans relation avec la composition sociologique du mouvement). Ni Macron, ni les Gilets jaunes, ni même leur conflit, ne représentent alors une restructuration à venir. Pour l’instant, ce conflit est concrètement, pragmatiquement, l’existence manifeste et en actes de la contradiction à résoudre : réarticuler mondialement l’accumulation du capital et la reproduction de la force de travail globale. C’est déjà très important, mais c’est tout. Il faut ajouter cependant que la façon dont, dans le cas des Gilets jaunes, la contradiction à résoudre est posée par ceux qu’elle désigne comme ses porteurs s’accompagne de trois grandes absences : les « pauvres de centre-ville » (majoritaires parmi les personnes en dessous du seuil de pauvreté) ; les prolétaires des cités de banlieues ; les ouvriers des entreprises de plus de cent ou deux cent salariés (il y en avait dans le mouvement mais c’était marginal). Comme si nous avions avec les ronds-points une forme de socialisation revendicative de ceux et celles pour qui cette socialisation est impossible dans le cadre du travail même. Constater la chose n’implique aucune hiérarchie entre ces deux formes de socialisation revendicative et même on peut dire que celle des ronds-points brise l’idiotisme de métiers. En partant de la distribution en général, en dehors de catégorisations professionnelles, c’était toute la vie quotidienne qui était en jeu et ça c’était fort.

    #communisme #communisation #théorie

  • Roland Simon - Pour une typologie des luttes
    http://dndf.org/?p=20228

    La pauvreté s’étend et la reproduction paraît le maillon faible du système. Quelle place alors pour les « classes moyennes » ? Existe-t-il vraiment un « Ménage à trois de la lutte des classes » ? Il faut toujours considérer que l’interclassisme n’est pas pour les prolétaires un détournement mais le point où, dans certaines conditions, les amène leurs propres luttes. Les classes ne sont pas des substances dont la nature et les pratiques / manifestations sont déterminées de toute éternité de façon identique.

    Que signifie et comment interpréter partout dans les luttes le « débordement » ?

    Tout est « débordé ». Débordement de quoi ? Qu’est-ce qui déborde ?

    En bref, peut-on à partir d’une typologie des luttes (à construire) parvenir à produire une articulation et définition, dans le cycle de luttes ouvert en 70-80, d’un principe présent, commun et pertinent, à l’intérieur de ce cycle qui , pour moi, se définit toujours par « lutter en tant que classe comme la limite de la lutte de classe ».

    #communisme #communisation

  • Théorie communiste - ”Sur le fétichisme” et “Sur la politique” (TC nº 10), “Sur la restructuration et "Le nouveau cycle de luttes” (TC nº 16), et ”Too much monkey business” (TC nº 22) en espagnol
    http://dndf.org/?p=20215

    Il n’existe pas de restructuration du mode de production capitaliste sans défaite ouvrière. Cette défaite c’est celle de l’identité ouvrière, des partis communistes, du socialisme réel, du syndicalisme, de l’autogestion, de l’auto-organisation. C’est tout un cycle de luttes, dans sa diversité et ses contradictions, qui a été défait dans les années 70 et au début des années 80. La restructuration est essentiellement contre-révolution. Son résultat essentiel, depuis le début des années 80, est la disparition de toute identité ouvrière produite, reproduite et confirmée à l’intérieur du mode de production capitaliste.

    #communisme #communisation #théorie

  • Il lato cattivo - In cammino
    http://illatocattivo.blogspot.com/2022/07/in-cammino.html

    Chiariamo fin da subito che quella de Il Lato Cattivo, cominciata una decina d’anni fa, è una storia che riguarda pochi individui: una cerchia ristretta che nei momenti migliori si è potuta contare sulle dita di una mano, e una platea di interlocutori assidui che al massimo riempirebbe l’altra mano. Dal punto di vista aggregativo, per non dire «organizzativo», è dunque una storia di solitudini e di insuccessi, di tentativi non necessariamente infruttuosi, ma sempre estemporanei, di allargare la cerchia oltre gli iniziatori, i quali restano ad oggi i soli superstiti. Ma prima di questo, è la storia di un incontro fra dissidenti di correnti solidificatesi nella sconfitta e nel riflusso delle lotte di classe degli anni 1960/1970 (Autonomia organizzata, anarchismo insurrezionalista etc.), convinti che la crisi del 2008 cambiasse le carte in tavola ed imponesse un distanziamento, tanto teorico quanto pratico, dall’eredità in putrefazione di quel ciclo di lotte, senza con ciò ripiegare su nostalgie o revival di un passato ancor più remoto. Negli ambiti «movimentisti» da cui provenivamo, come in quelli «partitisti» a noi più attigui (marxisti anti-stalinisti), ravvisavamo un attivismo gesticolatorio e una sclerosi teorica – egualmente sterili – con cui in ogni caso bisognava farla finita. Ma come fare?

    #comunismo #comunizzazione #teoria #communisme #communisation #théorie

  • Il est devenu visible que les prolétaires n’ont pas d’autre intérêt commun dans le capitalisme que la disparition de celui-ci. C’est là précisément ce que la croyance en une classe homogène pouvait masquer jusque dans les années 1970. Quand le prolétariat s’identifiait plus ou moins à une figure unique, celle de l’ouvrier de la grande industrie, le mythe de l’intérêt commun dans le capital pouvait coexister avec celui de la révolution. Désormais, cette coexistence est devenue impossible. Tel segment du prolétariat a des intérêts opposés à tel autre parce que le prolétariat est hiérarchiquement divisé par la société du capital. Cette segmentation est constamment soulignée par les idéologies nationalistes et identitaires qui opposent les prolétaires les uns aux autres. Cependant, ces idéologies n’auraient pas un tel succès si elles ne s’appuyaient pas sur des divisions bien réelles. La fragmentation du prolétariat même attisée par la propagande, est indéniable et conduit à la constatation suivante : il n’y a aucune unité du prolétariat à rechercher dans la société du capital, parce que le prolétariat ne peut pas y être uni.

    Léon de Mattis, Utopie 2021 , p. 106

    #communisation #prolétariat

  • Limites de l’anarchisme

    L’anarchisme est diffus dans beaucoup de milieux, et en ce qui me concerne je fus membre de divers groupes où il allait de soi que ces groupes soient dirigés au consensus par l’ensemble des membres. Problème : le collectif où je suis le plus investi croule sous maintes contradictions et conflits, parce qu’il est fort hétérogène en même temps qu’il a de (trop) grandes ambitions. Il rencontre deux types de problèmes : soit une décision prise est contestée car elle n’est pas prise par l’ensemble des membres, soit l’action du collectif est bloquée car un ou des membres maintiennent leur désaccord et la décision n’est pas donc pas prise. On pourrait rétorquer que c’est parce qu’on s’y prend mal, et qu’il suffit de bien écrire les mandats et de prendre le temps de le faire. Bref que c’est une question de méthode et de technique. Mais j’ai l’intuition que le problème est plus profond et que ce n’est pas une question de temps (qui est souvent l’argument des personnes les plus à cheval sur l’horizontalité, à savoir qu’il faut abandonner toute forme d’impatience et que c’est normal que ça prenne du temps).

    Une solution théorique que j’entrevois est de briser le collectif en une série de plus petits groupes homogènes, les fameux groupes d’affinité, qui par leur homogénéité pratiquent facilement le consensus. Le collectif devient alors une fédération de tels groupes d’affinité, et on peut espérer qu’ils parviennent ainsi à quelque base commune. J’ai donc entamé une recherche succincte sur les groupes d’affinité, qui font partie de la tradition politique anarchiste.

    Et c’est là que je tombe sur une critique sévère, et bien argumentée, de l’anarchisme :

    Bertrand Cassegrain (2013), Le trilemme anarchiste

    https://www.erudit.org/en/journals/ateliers/1900-v1-n1-ateliers0812/1018331ar.pdf

    #critique_de_l'anarchisme #organisation-collective #dynamique-de-groupe

  • Quatre nouvelles traductions en espagnol de Théorie Communiste
    http://dndf.org/?p=20082

    Voici quatre nouvelles traductions de « Théorie Communiste ». La 1ere appartient au livre de Benammin Noys (traduit à l’anglais pour Endnotes). Les autres sont « A fair amount of killing », « Réponse à Aufheben » et « Une séquence particulière ». Il y a déjà des traductions très mauvaises des deux premiers textes.

    #communisme #communisation #théorie

  • Être le spécialiste d’un seul art ou d’une seule technique est considéré comme dégradant. Quelqu’un qui se réserverait pour une seule tâche sous prétexte qu’il y excelle serait considéré comme un moins-que-rien. Le sous-entendu d’une telle attitude est inévitablement que ce qu’il estime ne pas avoir à faire doit revenir aux autres. Cela n’empêche en rien l’excellence et l’adresse : simplement, le ou les domaines où certains excellent ne les privent pas d’assumer toutes sortes d’autres activités. Celui qui est doué dans un domaine peut aussi travailler dans un jardin collectif, préparer des repas, participer à la moisson l’été ou à divers chantiers communautaires. Personne ne l’y force : il ne le fait pas parce qu’il s’y sent obligé, mais parce que, s’il ne le faisait pas, il ne se verrait pas comme une personne accomplie.

    Léon de Mattis, Utopie 2021, p.31

    #communisation

  • Même lorsque la zone révolutionnaire est assez large et que la production à des milliers de kilomètres est possible, la voie la plus sensée sera de localiser la production alimentaire autant que possible, non seulement pour réduire l’utilisation d’énergie dans le transport, mais aussi pour établir une situation dans laquelle une grande partie des besoins alimentaires des gens est immédiatement disponible et prête à l’emploi, à une distance raisonnable, ce qui rend beaucoup plus difficile pour eux d’être subjugués par une couche bureaucratique, un pouvoir hostile ou une tentative émergente de restauration capitaliste. La localisation partielle de la production de denrées alimentaires et d’autres produits de première nécessité éviterait le besoin d’argent ou de pseudo-monnaie, de salaires ou de tickets de travail, permettant aux biens prêts à l’emploi d’être distribués sur demande, avec un niveau d’administration relativement faible. La production et la distribution des fruits de l’activité sociale pourraient, sur cette base, se faire volontairement et librement ; même si l’argent et l’échange persistaient en marge pendant un certain temps – très probablement en raison de la présence de différentes factions, poursuivant des voies révolutionnaires différentes – si la plupart des besoins des gens pour vivre étaient organisés de cette façon avec succès, sur une base communiste, le communisme se stabiliserait. Et s’il se stabilisait, il se répandrait, car l’existence de personnes répondant à leurs propres besoins et s’épanouissant sans la médiation de l’argent, des salaires ou de la contrainte violente serait extrêmement destructrice pour le capitalisme et la société de classe ailleurs.

    Jasper BERNES, “Le ventre de la révolution : L’agriculture, l’énergie et l’avenir du communisme”, Chou blanc Editions

    https://choublanceditions.noblogs.org/post/2022/01/13/le-ventre-de-la-revolution-lagriculture-lenergie-et-laven

    #communisation #agriculture

  • Apparition d’une crise (sanitaire) inattendue dans l’analyse du #capitalisme financiarisé et mondialisé et dans l’analyse de la production des #marchandises, de leur circulation et de leur consommation. La #force_de_travail aurait-elle pu reprendre la main sur les paradigmes politiques et économiques ?

    Accouchement difficile – Épisode 1 : Beaucoup d’argent pour quoi ? | Hic Salta - Communisation
    http://www.hicsalta-communisation.com/accueil/accouchement-difficile-episode-1-beaucoup-dargent-pour-quoi

    Nous appelons crise Covid ce modèle inattendu d’arrêt partiel de la production capitaliste. Inattendu de deux points de vue :

    du point de vue de la théorie communiste : la crise Covid met encore une fois en évidence le fait que le travail n’est pas aussi inessentialisé que ce qu’on lit parfois dans les commentaires de la hausse de la composition organique actuelle du capital. En fait, cela s’explique notamment par le recours croissant aux méthodes de la plus-value absolue depuis des décennies, permettant des économies en capital constant, mais au prix de gains de productivité de plus en plus modestes.

    du point de vue des capitalistes, qui ont géré la santé de la force de travail comme si la combinaison du chômage structurel et de l’immigration permettait d’assurer à tout moment une quantité suffisante de main d’oeuvre en bonne santé. La dégradation des systèmes de santé publique ne s’explique pas seulement par le passage d’une partie de ses services au secteur privé. Elle tient aussi au fait que, dans les conditions actuelles de l’exploitation de la force de travail, les patrons sont peu soucieux de la stagnation de l’espérance de vie, de la baisse de l’espérance de vie en bonne santé, et de l’état sanitaire général de la main d’œuvre. On a là une bonne illustration de la paupérisation absolue qui accompagne le retour de la plus-value absolue : en même temps que le salaire (indirect notamment) est comprimé, un élément du panier des subsistances se dégrade lentement en qualité. C’est ce qui explique que les alarmes qui ont été tirées lors des épidémies précédentes soient restées sans effet en dehors des milieux spécialisés. Notamment en Europe occidentale et aux États-Unis, les patrons et les gouvernements n’ont pas vraiment tiré les leçons des épidémies de SARS en 2003, partie de Chine, de la grippe H1N1 partie en 2009 du Mexique, de l’épidémie de MERS au Moyen Orient en 2012, d’Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014-16, de Zika née dans des îles du Pacifique en 2015-16.

    #théorie_communiste #communisation #prolétariat #précariat #critique_de_la_valeur #Wertkritik

  • Attention ! Ce blog « carbure » au #nihilisme.

    Où l’on déconstruit l’idéologie du #green_new_deal en égratignant au passage son égérie suédoise en laissant les lecteur·rices sur leurs « fins ». Le communisme pourra-t-il mieux faire ? Pas si sûr ...
    (Je vous en propose ci-dessous le passage émotionnellement le plus neutre).

    Le vert est la couleur du dollar. A propos de Greta et de la transition technologique – carbure
    https://carbureblog.com/2019/11/01/le-vert-est-la-couleur-du-dollar-a-propos-de-greta-et-de-la-transition-

    Le capitalisme n’est pas une technostructure qui finirait par devenir obsolète et par s’arrêter faute de matières premières, mais un rapport social d’exploitation, c’est-à-dire une domination de classe fondée sur l’extraction de plus-value qui veut se maintenir pour elle-même, quelles que soient les conditions et l’arrière-plan catastrophique ou non de cette domination. La catastrophe écologique et les perturbations sociales qu’elle risque d’entraîner ne constituent pas une remise en cause de ce rapport en tant que tel, à moins de considérer que l’essence du capital repose dans une bonne vie bien organisée : elle vient simplement s’ajouter aux conditions de crise. Dans ces circonstances, que quelques personnes possédant du terrain parviennent à pratiquer la permaculture entre elles ou à mettre des revenus en commun n’a rien d’impossible, tant qu’elles ont les moyens de payer et que l’Etat ne les considère pas comme une menace (ce qui inscrit leur absolue marginalité dans la liste de leurs conditions nécessaires d’existence). Et outre la question de la possibilité de ces expériences, on peut aussi se demander si elles sont bien désirables : l’importance du patrimoine foncier dans ce genre d’alternatives, telles qu’elles peuvent déjà exister, et l’exploitation des plus précaires par de petits propriétaires peuvent nous donner une idée de la structure de classe qui s’y dessine. La classe moyenne n’a jamais rien fait d’autre que tenter de s’extraire, même précairement, de la condition commune : qu’elle vote ou qu’elle plante des choux, cela n’a jamais rien changé à quelque catastrophe que ce soit. Il n’y a rien d’étonnant à ce que même à la dernière extrémité, en une ultime robinsonnade, elle ne parvienne pas à imaginer autre chose que ce qu’elle connaît, et préfère considérer que la catastrophe est inévitable qu’envisager le dépassement des rapports sociaux qui la constituent comme classe.

    #critique_de_la_valeur #marchandisation #communisme #communisation #capitalisme #lutte_des_classes

  • Bruno Astarian & R.F. - Ménage à trois : Episode 11 – Le ménage à trois dans la crise qui vient (première partie) #théorie #communisation #communisme http://www.hicsalta-communisation.com/accueil/menage-a-trois-episode-11-le-menage-a-trois-dans-la-crise-qu

    Chez un grand nombre d’experts, il est désormais admis qu’une nouvelle crise mondiale est prévisible à court/moyen terme. Si nous pouvons être d’accord avec une partie de leur propos, notre objet demeure le rapport contradictoire entre les classes en ce qu’il porte son dépassement ou sa reproduction à un niveau supérieur. Nous convenons qu’une grave crise économique aura lieu dans un délai relativement proche, mais l’essentiel pour nous est qu’elle constituera un facteur décisif d’exacerbation de la lutte entre le prolétariat, la CMS et la classe capitaliste. Une telle exacerbation doit logiquement déboucher sur un affrontement de classes d’ampleur mondiale, et se solder ou bien par une révolution communiste victorieuse ou bien par une restructuration ultérieure du MPC. Tel est, pour nous, l’alternative qui marquera la (les) décennie(s) à venir. Et si cet affrontement doit comporter une possibilité de dépassement communiste, il inclura une insurrection majeure, mondiale, du prolétariat. La défaite éventuelle de cette insurrection constituerait la meilleure condition d’une restructuration capitaliste, mais celle-ci pourrait également avoir lieu sans insurrection défaite, comme issue d’une phase revendicative intense. Les autres classes ne resteront pas simplement spectatrices dans l’arène historique. Ceci vaut en premier lieu pour la CMS, qui occupe une place centrale dans ce feuilleton, et dont nous verrons ce qu’elle devient au milieu du clash of the titans entre les deux classes fondamentales. Mais c’est tout aussi vrai – même si nous n’en traiterons pas ici – pour les masses paysannes qui perturbent, dans les pays semi-périphériques et périphériques, le ballet des trois classes du MPC développé sur ses propres bases.

  • La communisation et l’abolition du genre – Agitations
    https://agitationautonome.com/2019/03/20/la-communisation-et-labolition-du-genre/#sdfootnote3sym

    Introduction

    La communisation n’est pas une position révolutionnaire. Ce n’est pas une forme de société que nous construirons après la révolution. Il ne s’agit pas d’une tactique, d’une perspective stratégique, d’une organisation ou d’un plan. La communisation décrit un ensemble de mesures que nous devons prendre au cours de la lutte des classes si nous voulons qu’il y ait une révolution. La communisation abolit le mode de production capitaliste, y compris le travail salarié, l’échange, la forme-valeur, l’État, la division du travail et la propriété privée. Que la révolution prenne cette forme est une caractéristique nécessaire de la lutte de classes aujourd’hui. Notre cycle de luttes ne peut avoir d’autre horizon, dans la mesure où le développement des contradictions du capitalisme a annihilé les conditions sur lesquelles reposaient d’autres formes de révolution. Il n’est plus possible d’imaginer une conjoncture dans laquelle les divisions sociales soient dissoutes après la révolution.

  • Gilles Dauvé - La nation dans tout son état. 2e partie : Mort de la nation ?
    https://ddt21.noblogs.org/?page_id=2176

    On comprend que l’État qualifiable en ce sens de national soit le cas le moins fréquent, réalisable seulement par les capitalismes dominants. Et même là, la crise est possible, comme en Allemagne et en Italie, nations inachevées au début du XXe siècle : la république de Weimar a dû affronter le séparatisme bavarois ; quant au Sud italien, et plus encore la Sicile, leur développement est longtemps resté en retard sur le Nord. Ailleurs, dans les pays dominés, un semblant d’État national est viable tant que le capitalisme mondial leur permet un rôle second mais effectif. Lorsqu’ils s’en désarticulent, rien ne masque plus l’artificialité de l’édifice national, qui se déchire.

    #théorie #communisme #communisation #nationalisme