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  • Accord gazier de la Jordanie avec Israël
    Source : Revue de presse de l’Ambassade de France en Jordanie du 11/12/2014
    D : Al Dustur
    GD : al Ghad
    ARY : Al Arab al Yawm

    - Le Parlement recommande l’annulation de l’accord d’achat de gaz israélien. (D, GD)

    – Ensour : « La responsabilité nous oblige de répondre aux besoins de notre peuple, il n’est pas possible que nous commettions d’erreur historique » - « Il n’y a pas de ressources arabes pour importer du gaz et le prix du gaz qatari est le double de l’israélien ». (D)

    – Ensour : « Le gouvernement n’est l’agent de personne et ce qui nous unit c’est le devoir de servir l’État ». (GD)

    – Le parlement a majoritairement recommandé au gouvernement de ne pas signer ‘l’accord gazier avec Israël’ lors de la session parlementaire matinale présidée par Atef Tarawneh, chef du parlement, et en présence du Premier Ministre. Le débat s’est poursuivi pour le deuxième jour consécutif au sujet de l’accord gazier, en présence de 107 députés. La majorité a exprimé le refus de cet accord. Le Premier Ministre a répondu aux interventions des députés en disant que « le gouvernement n’est l’agent de personne, ni d’un état occupant, ni de qui que ce soit. On ne nous a pas ordonné d’importer le gaz via la société « Noble Energy » et le gouvernement est responsable de sa décision ». Les parlementaires ont considéré que cet accord « est une provocation pour le peuple jordanien et elle constitue un danger stratégique et économique menaçant la sécurité du Royaume ». (GD, 7)

    – Ensour : « Les membres du gouvernement ne sont pas moins arabes que vous, la responsabilité nous oblige moi et mes collègues de répondre aux besoins de notre peuple et de le servir. Certaines interventions m’ont fait de la peine. Nous somme sur le point de signer deux accords : l’un avec la société britannique pour acheter le gaz de Gaza et l’autre avec Chypre. Le Qatar vend son gaz au prix mondial et le pétrole irakien s’est arrêté faute de moyens sécurisés. Nous achetons le pétrole saoudien au prix mondial et il n’y pas de preuve qu’on ait du gaz ni de pétrole en Jordanie. ». (D, 5)

    – Jumana Ghuneimat (GD, 24) « Du chantage gouvernemental avec un nouveau goût » : Le gouvernement a de nouveau recours au chantage pour faire passer ses orientations. Cette fois-ci il s’agit de l’achat du gaz israélien et la nécessité d’avancer dans la signature de cet accord avec la société ‘Noble Energy’ en vue d’obtenir une source d’énergie sécurisée et à bas coût, d’après ce que dit le gouvernement. Le gouvernement a présenté des alternatives dures aux députés et au peuple dans le cas d’un refus de l’achat du gaz de l’ennemi, telles que la hausse des tarifs de l’électricité ou de coupures d’électricité régulières. Les alternatives disent aux députés de manière sous-entendue qu’ils seraient les responsables de la hausse des tarifs. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement utilise cette politique pour faire passer ses objectifs impopulaires. Cela ne doit pas se passer sans commentaire, bien que le gouvernement n’écoute pas ce qu’on lui dit d’habitude. D’après le ministre de l’énergie, le port de gaz liquéfié sera opérationnel vers mi-2015 et il sera alors possible d’importer le gaz des marchés internationaux depuis Aqaba. Le gouvernement a déjà loué un navire pour 40 million de dinar par an à cet effet. Ce que le ministre n’a pas abordé, c’est la production d’énergie à partir de schiste argileux ou de réacteurs nucléaires, qui peut sûrement être une source d’énergie à bas prix, peut-être pour éviter un débat parlementaire à ce sujet. Le discours détaillé du ministre reconfirme le fait que le gouvernement poursuit son chemin vers la diversification des sources d’énergie. Personne ne sait alors pourquoi insister sur fait que ce soit du gaz israélien. Les propos du ministre nient le besoin de gaz israélien car les alternatives qu’il a proposées nous épargnent du gaz de l’occupant. Après tout cela, le ministre revient nous dire que le gaz israélien est la solution, comme s’il se contredisait.

    – Bassam Al-Baddareen (ARY, 3) « Y-a-t-il des alternatives dans l’histoire du « gaz » » : Il me semble que nous n’avons pas réussi à avoir des relations équilibrées avec nos frères arabes qui ont les capacités de nous soutenir. Mais les relations se construisent à base d’échanges d’intérêts et non pas à base de sentiments ou de slogans. En tout cas, il y a des acteurs dans le monde qui veulent que l’on s’unisse avec l’ennemi israélien, et il y a aussi des acteurs jordaniens qui pensent qu’Israël est devenu notre destin en tant que jordaniens et qui sont actifs dans ce sens. Il nous est pénible de devoir travailler et normaliser nos relations avec le seul ennemi du peuple jordanien. Nous avons besoin, dans ce contexte, d’examiner les détails sur les alternatives. D’autant plus que les israéliens nous donnent, jour après jour, des dizaines de preuves qui montrent qu’ils sont malicieux et qu’ils agissent contre l’intérêt du peuple jordanien.

    Les antinucléaires, qui sont aussi anti-gaz israéliens, sont pris dans un terrible dilemme.
    #gaz #Israël #pétrole #Jordanie #Irak #Qatar #nucléaire