company:amesys

  • Litigation and Other Formal Complaints Concerning Targeted Digital Surveillance and the Digital Surveillance Industry
    https://citizenlab.ca/2018/12/litigation-and-other-formal-complaints-concerning-targeted-digital-survei

    This is a living resource document providing links and descriptions to litigation and other formal complaints concerning digital surveillance and the digital surveillance industry. If you have additional resources to add to this document, please send to Siena Anstis : siena [at] citizen lab [dot] ca. This document was last updated on December 12, 2018.

    #NSO #spyware #sécuritaire #activisme #web #surveillance #écoutes #CitizenLab #Gamma #FinFisher #FinSpy #AMESys #RSF #Amnesty #PrivacyInternational #Qosmos #Deep_Packet_Inspection_(DPI) #FIDH #LDH

    ##Deep_Packet_Inspection__DPI_

  • Avec Suneris, le Français Ercom vend des logiciels de surveillance à l’Égypte
    https://www.numerama.com/politique/338492-avec-suneris-le-francais-ercom-vend-des-logiciels-de-surveillance-a

    La coopération des industriels français avec le régime autoritaire d’Abdel Fattah al-Sissi vient une nouvelle fois d’être mise à nue par le journaliste Olivier Tesquet. Ercom, un spécialiste du chiffrement, livre aux services égyptiens des armes électroniques pour museler la population. Nexa, ex-Amesys, fournisseur de solutions de surveillance électronique au régime de Kadhafi, puis à l’Égypte de Sissi, n’est pas le seul industriel français à entretenir des liens commerciaux privilégiés avec le régime (...)

    #AMESys #Ercom #Nexa #Qosmos #Suneris #IMSI-catchers #anti-terrorisme #écoutes #web #surveillance (...)

    ##exportation

  • Le parquet ouvre une enquête sur les activités d’Amesys en Égypte - Politique - Numerama

    La justice ouvre une information judiciaire sur la vente de matériel de surveillance à l’Égypte. Cet été, une enquête a révélé que la société Amesys, depuis renommée en Nexa Technologies, vendait ses outils de surveillance électronique au Caire.

    (...) Il s’agit, pour le parquet de Paris, et plus précisément pour son Pôle en charge des crimes contre l’humanité, de mettre au clair les activités commerciales d’Amesys en Égypte. En effet, la société est accusée d’avoir vendu du matériel de surveillance au Caire, alors que le pouvoir en place verse dans l’autoritarisme.

    (...) Le business de Nexa Technologies en Égypte a été mis en lumière en juillet 2017 à la suite d’une enquête d’Olivier Tesquet, journaliste à Télérama. Elle a notamment révélé que la très sulfureuse société n’a pas cessé de vendre ses outils de surveillance électronique malgré le scandale libyen. Elle a aussi montré que le dossier Amesys en Égypte n’a pas été soumis à des vérifications de la part des autorités françaises.

    Rappelons qu’Amesys fait l’objet d’une enquête judiciaire en France pour complicité d’actes de torture pour ses activités commerciales en Libye. Celles-ci avaient été révélées il y a plus de six ans maintenant par les médias, dans le sillage de la guerre en Libye menée tambour battant par la France et le Royaume-Uni pour neutraliser le régime de Kadhafi, qui était alors accusé de massacrer son peuple.

    #egypte

  • La succession d’Amesys, ou le « business as usual » de la surveillance - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/11/16/la-succession-d-amesys-ou-le-business-as-usual-de-la-surveillance_1610376

    Eagle ? Rien de moins, selon la plaquette de présentation, qu’« un système massif […] conçu pour répondre aux besoins d’interception et de surveillance à l’échelle d’un pays, capable d’agréger tous types d’informations [et] d’analyser, en temps réel, un flux de données à l’échelle nationale ». Alors même que ce contrat fait l’objet depuis cinq ans d’une instruction judiciaire, le juteux business a continué, sous une autre bannière, avec d’autres clients. En fin de semaine dernière, deux ONG, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme (LDH), ont demandé l’ouverture d’une enquête auprès du parquet de Paris, concernant cette fois la vente d’un système de surveillance à l’Egypte, à la suite des révélations, cet été, de l’hebdomadaire Télérama. Et cette semaine, Reflets.info dévoile de nouveaux éléments concernant, notamment, la vente au Maroc de technologies d’interception des communications.

    Au bout de cinq ans d’enquête, la société Amesys a été placée, en mai de cette année, sous le statut de témoin assisté pour complicité d’actes de torture commis en Libye entre 2007 et 2011.

    Suite au scandale, le géant français de l’informatique Bull, maison mère d’Amesys depuis 2009, avait annoncé en mars 2012 son intention de revendre l’encombrant système Eagle. Un mois plus tard, deux entreprises faisaient leur apparition. La première, Nexa Technologies, est domiciliée en France, à Boulogne-Billancourt. Son PDG n’est autre que Stéphane Salies, l’ancien directeur commercial d’Amesys. C’est elle qui a racheté à Bull la technologie Eagle. La seconde est installée à Dubaï. Son nom : Advanced Middle East Systems, soit AMES ou plutôt… AMESys. Son produit phare, Cerebro, est une « copie actualisée » d’Eagle, écrivait Télérama en juillet dans sa longue enquête consacrée au business de Nexa Technologies et AMES.

    #Surveillance #Torture

  • Exportations d’armes : la France « oublie » les droits de l’homme

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/08/14/exportations-d-armes-la-france-oublie-les-droits-de-l-homme_5172118_3232.htm

    Dans une tribune au « Monde », deux spécialistes de l’armement, qui s’appuient sur le dernier rapport du Parlement, soulignent que Paris vend des armes à de nombreux Etats qui ne remplissent pas les critères que la France s’est engagée à respecter.

    Une étude du récent rapport sur les exportations d’armes françaises du Parlement de 2017 montre une consolidation significative du chiffre de ces ventes, avec 14 milliards d’euros. La France conserve ainsi sa deuxième place d’exportateur d’armes dans le monde pour l’année 2016, mais elle donne de moins en moins le sentiment d’inscrire sa politique de vente dans une vision stratégique de respect des droits de l’homme et donc de paix, de sécurité.

    En effet, les agréments de licences d’exportation à l’annexe 5 – document qui donne le ton de la politique du gouvernement français – mettent en lumière des autorisations de vente pour des destinations dont nous savons que ce matériel de guerre pourrait faciliter ou être utilisé pour une grave violation des droits de l’homme et du droit international humanitaire.

    C’est par exemple encore le cas de l’Egypte, où la répression contre les opposants au régime est implacable, avec plusieurs dizaines de milliers de personnes emprisonnées et torturées. Malgré cela, le gouvernement français continue d’autoriser la vente, notamment, de véhicules blindés type Sherpa, susceptibles d’être utilisés pour transporter les opposants vers la prison, les interrogatoires, ou d’être l’instrument de leur disparition.

    Les sbires du colonel Kadhafi

    Pire encore, l’accord donné à la société Amesys pour exporter du matériel d’écoute et de contrôle des communications – qui n’apparaît pas dans ce rapport, car les exportations de biens à double usage (civil et militaire) ne sont pas publiées – comporte le risque d’une complicité du gouvernement français. En effet, c’est cette même société qui avait équipé les sbires du colonel Kadhafi pour l’aider dans la traque de ses adversaires, certains d’entre eux auraient été pris et torturés grâce à ce matériel.

    Mais la liste des destinataires douteux ne s’arrête malheureusement pas à l’Egypte : l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar, la Turquie… Ces pays sont de gros importateurs d’armes françaises, dont des navires, des avions de combat, des bombes, des torpilles, des roquettes… qui servent peut-être au blocus du Yémen et qui alimentent une guerre où la situation des civils est catastrophique, avec plus de 14 millions de personnes dans le besoin d’une aide d’urgence humanitaire. Les nombreuses alertes des ONG ainsi que des missions d’experts des Nations unies sur les crimes de guerre, les graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire ne semblent pas avoir eu de prise sur les décisions du gouvernement précédent. Il doit en être autrement aujourd’hui.

    La régression dans le domaine de la transparence, l’absence de référence au traité sur le commerce des armes (TCA) des Nations unies dans le corps du texte du chapitre « Les principes de la politique française de contrôle » du rapport sont révélateurs d’un recul général dans le domaine du contrôle des exportations d’armes.

    La mention de la « position commune sur les exportations d’armes de l’Union européenne » – qui s’inscrit pourtant selon notre Constitution à un degré inférieur dans la hiérarchie des normes par rapport aux traités internationaux – se substitue dans l’esprit du ministère en lieu et place du TCA, surprenante interprétation… La France est partie au traité sur le commerce des armes, depuis que la loi n° 2013-1202 du 23 décembre 2013 en a autorisé la ratification. Les gouvernements français sont donc tenus d’en respecter les articles 6 et 7, dont les critères « droits de l’homme » et « droit international humanitaire ».

    Une politique hasardeuse

    Car tout cela induit une politique d’exportation d’armes hasardeuse au plan politique, en particulier concernant le respect des droits de l’homme, ainsi que la paix et la sécurité internationale, qui sont « interdépendants et se renforcent mutuellement ». En outre, cette politique ne fait qu’augmenter le risque d’actes de terrorisme pour les populations. Nous savons aussi que ce sont les conflits, la pauvreté, le désespoir et l’humiliation qui sont les moteurs les plus sûrs du recrutement pour des actes de terrorisme.

    Il est donc urgent de s’atteler à un aggiornamento sur ce que nous voulons de la France pour les trente années à venir, où les droits de l’homme pourraient constituer un des piliers du « fondement de la sécurité collective ».

    Pour cela, un débat est nécessaire au sein du Parlement, comme dans beaucoup de pays exportateurs importants d’armes classiques, afin de mettre en lumière les enjeux de ce commerce. Ce débat favoriserait une transparence qui permettrait à la communauté française et internationale ainsi qu’aux Etats de mieux comprendre la politique française dans le domaine sensible des ventes d’armes, car, au fond, la question importante est la suivante : les exportations d’armes françaises favorisent-elles le respect des droits de l’homme, la sécurité et la paix internationale, ou au contraire les mettent-elles en danger ?

    Jean-Claude Alt est médecin anesthésiste, membre d’Action sécurité éthique républicaines (ASER)

    Benoît Muracciole est expert en transferts et usage des armes et en droits de l’homme. Il est président d’ASER, auteur de Quelles frontières pour les armes, éditions A. Pédone, 2016.

  • Amesys : les tribulations égyptiennes d’un marchand d’armes numériques français - Le monde bouge - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/monde/amesys-les-tribulations-egyptiennes-d-un-marchand-d-armes-numeriques-franca

    Après avoir vendu un système de surveillance électronique à la Libye de Mouammar Kadhafi, la société Amesys a changé de nom et d’actionnaire pour vendre ses services au nouveau pouvoir égyptien. Sans que l’Etat français y trouve quelque chose à redire.

    Des nouvelles d’#amesys...

    #surveillance #dpi

  • Amesys : les tribulations égyptiennes d’un marchand d’armes numériques français
    http://www.telerama.fr/monde/amesys-les-tribulations-egyptiennes-d-un-marchand-d-armes-numeriques-franca

    Après avoir vendu un système de surveillance électronique à la Libye de Mouammar Kadhafi, la société Amesys a changé de nom et d’actionnaire pour vendre ses services au nouveau pouvoir égyptien. Sans que l’Etat français y trouve quelque chose à redire. Eté 2011 : rattrapé par le printemps arabe, Mouammar Kadhafi est en fuite. Dans une Libye insurrectionnelle, une entreprise française inconnue du grand public prend la lumière à son corps défendant. Au cœur d’un centre d’écoute de Tripoli, deux (...)

    #AMESys #Bull #exportation #sécuritaire #activisme #web #surveillance #écoutes

  • #Amesys, de la dictature de Khadafi au fichier controversé « des 60 millions de Français »
    http://multinationales.org/Amesys-de-la-dictature-de-Khadafi-au-fichier-controverse-des-60-mil

    La controverse fait rage en #France sur le projet de méga-fichier TES destiné à regrouper les données biométriques de 60 millions de français. Un appel d’offres devrait intervenir dans plusieurs semaines. L’Agence nationale des titres sécurisés, en charge du dossier, a des liens étroits avec plusieurs entreprises de #Services_informatiques, à commencer par #Atos et sa filiale Amesys - une entreprise poursuivie pour complicité de torture en raison de ses prestations pour la dictature de Khadafi. Mais qui (...)

    Actualités

    / #Rue89, France, Services informatiques, Atos, Amesys, #privatisation, #vie_privée, #marchés_publics, droits (...)

    #droits_humains
    "http://rue89.nouvelobs.com/2016/11/09/amesys-file-coup-main-a-lagence-charge-fichier-monstre-265610"

  • Internet Monitoring
    https://www.privacyinternational.org/node/12

    Internet monitoring is the act of capturing data as it travels across the internet towards its intended destination. The units being monitored or captured are often referred to as ‘packets’. Packets are the broken up parts of the data sent (messages, emails, images, web pages, files) over Internet Protocol which computers break into small chunks, rout through a network of computers and then reassemble at their destination to become the message, web page, image or file presented to you on your (...)

    #surveillance #Privacy_International

  • Amesys, cette société française qui aidait Kadhafi à surveiller les Libyens
    http://www.telerama.fr/medias/amesys-cette-societe-francaise-qui-aidait-kadhafi-a-surveiller-les-libiens,

    De 2007 à 2011, le régime libyen de Kadhafi traquait et torturait les opposants, débusqués grâce à un système de surveillance vendu par une société française. Une enquête judiciaire en apporte de nouvelles preuves. Le faisceau d’indices était déjà troublant. Et maintenant, les preuves. Ce mercredi, Libération et France Inter publient de nouveaux éléments prouvant qu’une entreprise française, Amesys, a bel et bien fourni des technologies de surveillance des télécommunications à la Libye de Mouammar Kadhafi. (...)

    #AMESys #Bull #EAGLE #exportation_de_technologies_de_surveillance #surveillance #surveillance (...)

    ##écoutes

  • L’étonnant expert judiciaire choisi pour plancher sur les cas #Amesys et #Qosmos
    https://reflets.info/letonnant-expert-judiciaire-choisi-pour-plancher-sur-les-cas-amesys-et-qos

    Le Pôle Crimes contre l’humanité du Tribunal de Grande Instance de Paris qui enquête sur le rôle des sociétés Amesys et Qosmos dans la vente d’outils de surveillance massive à la Libye de Kadhafi et à la Syrie de Bachar el-Assad ont nommé il y a quelques mois un expert judiciaire pour le moins étonnant. […]

    #Bienvenue_chez_Amesys #Bienvenue_chez_Qosmos #Deep_Packet_Inspection #Technos #Jean-Louis_Courteaud #Justice

  • Etat français et Amesys : business as usual (bis repetita)
    https://reflets.info/etat-francais-et-amesys-business-as-usual-bis-repetita

    Nous le savons depuis des #lustre(s) chez Reflets, mais cela ne manque jamais de nous interpeler. Vous avez une procédure devant le pôle du tribunal de Paris spécialisé sur les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre et la torture qui vise la société Amesys pour son rôle dans la vente d’un système d’écoute massif […]

  • Mais que se passe-t-il chez Bull et Nexa Technologies ?
    http://reflets.info/mais-que-se-passe-t-il-chez-bull-et-nexa-technologies

    L’histoire est compliquée, et croyez-le, c’est fait exprès. Rappel des épisodes précédents… En 2007, la société de services informatiques Amesys vend à Kadhafi un système d’écoute global pour espionner toute la population libyenne. 2010, Bull annonce racheter Amesys. En fait, Bull est offert sur un plateau à Philippe Vannier, Dominique Lesourd et Marc Hériard-Dubreuil. Pour […]

  • Rachat de Bull par Atos ; l’impunité et le cynisme
    http://reflets.info/rachat-de-bull-par-atos-limpunite-et-le-cynisme

    Nous vous en parlions hier : les politiques de droite comme de gauche ont couvert les agissements des entreprises Amesys et Qosmos. Celles-ci ont pu vendre impunément leurs outils mortifères à toutes sortes de dictatures et d’Etats policiers avec la bénédiction des équipes de Nicolas Sarkozy et de François Hollande. L’implication de la DGSE dans […]

  • Droite livrait matériel d’espionnage à.. - Actualités sur JeuxVideo.com - 09/01/2014 - 10:39:57
    http://www.jeuxvideo.com/forums/1-69-4022087-1-0-1-0-droite-livrait-materiel-d-espionnage-a.htm
    On le savait mais ça reste déprimant dans les détails

    Quand la droite livrait à Kadhafi du matériel d’espionnage...

    C’est très discrètement que Philippe Vannier, le P-DG de Bull, le géant informatique aux 9 300 employés, a été entendu par les flics le 2 juillet 2013 dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre, à propos des contrats de surveillance passés avec la Libye de Kadhafi. A ncien patron de la société Amesys, qui a vendu des matériels d’espionnage à la dictature en 2006 et a été rachetée par Bull, il s’expliquait pour la première fois sur ce contrat et sur le rôle de Ziad Takieddine, l’intermédiaire sulfureux que l’on connaît, un homme clé dans cette affaire .

    Comme Charlie peut le révéler, Vannier a confirmé que son bad business avait reçu le feu vert des plus hautes autorités françaises. « Au vu de la nature sensible de notre activité, nous prenons attache avec le ministère de la Défense pour savoir si on peut aller travailler dans ce pays. On m’a dit oui et que c’est très bien », a-t-il raconté. Et quand les responsables libyens ont débarqué pour visiter les locaux de sa société, notamment « Omar Salem », un ponte des services secrets libyens puisqu’il serait alors « le pendant du directeur technique de la direction du renseignement militaire », le P-DG a prévenu en haut lieu de « l’identité des personnes venant sur le site ». Le matériel acheté par Tripoli pour 16 millions d’euros était destiné à « la surveillance du flux entrant et sortant du pays sur Internet » : en d’autres termes, l’espionnage massif de la population connectée au Net . Il y avait aussi de la « formation », indispensable au maniement de ces joujoux électroniques sophistiqués, et de la « protection de convois ». Amesys, faut-il le préciser, travaille main dans la main avec les services français…

    #surveillance
    #espionnage

  • Espionnage de masse : des sociétés françaises au service de dictatures
    http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2013/10/28/espionnage-de-masse-des-societes-francaises-au-service-de-dictatures
    Les deux journalistes du Wall Street Journal sont entrés avec précaution, le 29 août 2011, dans le vaste hall de l’immeuble. Il s’ouvre sur une grande salle déserte, propre et obscure ; une photo géante et souriante de Mouammar Kadhafi pend de travers dans un couloir. – le régime est tombé une semaine plus tôt, le Guide est en fuite quelque part, il n’y a plus grand monde au centre de surveillance libyen, un bâtiment de six étages au coeur de Tripoli.

    Dans un petit bureau, un fauteuil défoncé, deux sofas horribles et un cendrier plein. Plus loin, les salles d’espionnage. Froides, modernes, grises et noires, façon Pentagone sauf que la table est hexagonale, et que le désordre est indescriptible. Des cartons en vrac, des documents passés en hâte à la broyeuse, des centaines de dossiers, de cassettes, des morceaux d’ordinateurs. Et des dossiers d’opposants. Au mur, une carte de la Jamahiriya libyenne, avec cet avertissement en anglais : « Aidez-nous à garder notre travail secret. Ne parlez pas d’informations classifiées hors du quartier général ». Avec le logo d’une entreprise, Amesys, une société française du groupe Bull.

    Ce sont effectivement les Français qui ont installé le système d’espionnage libyen, avec une filiale de Boeing, Narus, une société chinoise ZTE Corp, et une sud-africaine, VSTech. Il y a un pense-bête, le nom et les coordonnées du responsable français à joindre en cas de problème technique. Le responsable du « projet Eagle », fort bien résumé sur une affichette du centre : « Où beaucoup de systèmes d’interception d’Internet consistent à filtrer les adresses IP ou à extraire seulement ces communications du flux global (interception légale), Eagle analyse et stocke toutes les communications (interception massive) ».

    Amesys est née en 2007 de la fusion de deux petites sociétés, i2e et Artware, spécialisées dans les hautes technologies, avant d’être rachetée trois ans plus tard par Bull, le poids lourd de l’informatique française. Tour de force : c’est le patron de la petite Amesys, Philippe Vannier, qui est devenu le PDG de Bull.… Il avait proposé dès décembre 2006 un système d’espionnage massif aux autorités libyennes, il a lui-même signé le contrat en décembre 2007 à Tripoli, sous l’œil bienveillant d’Abdallah Al-Senoussi, beau-frère de Kadhafi et chef des services secrets libyens – condamné en 1999 par contumace à la perpétuité en France pour son rôle dans l’attentat du DC-10 d’UTA, qui a coûté la vie à 170 personnes.

    La société allemande Rohde & Schwarz faisait à l’époque le siège de Tripoli pour les interceptions radio, les Sud-Africains de Saab Grintek, les Allemands de Atis et les Danois de ETI Connect pour les interceptions téléphoniques. Philippe Vannier obtient le marché du Net : un contrat de 26,5 millions d’euros, selon Mediapart, sur lequel l’incontournable intermédiaire des marchés d’armement de l’ancienne majorité, Ziad Takieddine, a touché 4,5 millions de commission.

    La surveillance à l’échelle d’une nation

    Le système d’espionnage Eagle est, il est vrai, d’excellente qualité. « Le système massif a été conçu pour répondre aux besoins d’interception et de surveillance à l’échelle d’une nation, expose sans détour la plaquette de promotion d’Amesys, publiée par le site Owni. Complètement et facilement connectables aux systèmes existants, les produits massifs conçus par Amesys sont les meilleures réponses à vos besoins. »

    Eagle est capable de livrer automatiquement les adresses personnelles et les adresses mail, les numéros de téléphone, les photos des suspects et aussi de faire des recherches par date, heure, numéro de téléphone, mots-clés, géolocalisation, « ce qui permet d’obtenir une vision claire des différentes activités de vos cibles ». Le système déchiffre aussi bien l’arabe que le croate, le tamoul, le japonais que le farsi ou le mandarin. C’est pratique.

    Amesys fait appel en 2008 à des anciens de la Direction du renseignement militaire (DRM) pour former les jeunes espions libyens. « Nous leur avons appris comment trouver des cibles dans le flow massif du pays, a indiqué un militaire retraité retrouvé par Le Figaro, et nous avons travaillé sur des cas d’école. Par exemple, comment placer une université sous interception et trouver des individus suspects en fonction de mots-clés. » C’est pédagogique : « On leur avait montré comment trouver tous les Libyens qui allaient sur lefigaro.fr et sur lemonde.fr. » Après trois semaines de formation, les apprentis espions piaffent d’impatience, au point de « planter le serveur » à la fin de l’été 2008 tant le système est sollicité.

    Le système Eagle n’est parfaitement opérationnel que début 2010, et commence vite à porter ses fruits. Saleh D. est arrêté le 3 janvier 2011, les services libyens lui mettent sous le nez ses mails sur Yahoo du printemps 2010. Mohamed G. est interpellé le 18 février 2011, les policiers ont avec eux un message qu’il a envoyé à l’ambassade du Canada le 27 septembre 2007, extrait des profondeurs de sa messagerie. Mohamed A. est arrêté le 16 février 2011. « On m’a montré des preuves écrites. Ils m’ont montré des retranscriptions de mes conversations téléphoniques, SMS et copies de mails tirés de ma messagerie. Je ne sais pas par quel moyen ils ont accès à toutes mes correspondances. »

    Lire aussi : Des internautes libyens torturés entendus par un juge français

    En France, la direction d’Amesys est un peu gênée. Elle explique que « le contrat a été signé dans un contexte international de rapprochement diplomatique avec la Libye qui souhaitait lutter contre le terrorisme et les actes perpétrés par Al-Qaida ». Nicolas Sarkozy a effectivement rendu visite au colonel Kadhafi en juillet 2007, et le dictateur libyen a planté sa tente en décembre dans les jardins de l’hôtel Marigny, la résidence des hôtes de marque, pour sa première visite à Paris depuis trente-quatre ans.

    « Le contrat concernait la mise à disposition d’un matériel d’analyse portant sur une fraction des connexions Internet existantes, soit quelques milliers », assurait modestement Amesys en 2011 –– contre l’évidence.

    Une plainte pour complicité de torture

    La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme ont déposé plainte à Paris contre les quatre sociétés du groupe Amesys le 19 octobre 2011, pour « complicité de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » –– les juridictions françaises sont compétentes si une personne physique ou morale, accusée d’atrocités quelque part dans le monde, « se trouve en France ». « Amesys a nécessairement eu conscience de l’aide et de l’assistance portée au régime libyen, indique la plainte, et n’a cessé sa collaboration avec ce dernier non pas pour mettre un terme à des crimes, mais en considération du renversement d’alliance entre la France et la Libye. »

    C’est peu dire que la plainte a été reçue avec des pincettes. Le procureur de Paris –– sur instructions écrites du procureur général –– a estimé qu’il n’y avait pas lieu de l’instruire, et a soutenu que « les liens contractuels et de coopération ayant existé entre la société Amesys et le régime libyen de Mouammar Kadhafi relèvent uniquement d’actes de commerce ordinaire ne pouvant recevoir de qualification pénale ».

    Le juge d’instruction est passé outre, le procureur a cependant fait appel, la cour d’appel a balayé ses arguments le 15 janvier 2013 et ordonné la poursuite de l’instruction, confiée aux trois magistrats du nouveau pôle « génocide et crimes contre l’humanité ». Mais quinze mois ont été perdus.

    Qosmos, l’art de la sonde

    Eagle, pour analyser les données, a besoin de sondes sur le réseau pour les trier. Cette « brique » technologique permet, par exemple, d’en extraire les métadonnées (qui communique avec qui, quand, et où, sans avoir le contenu même du message –– l’équivalent des fadettes pour les téléphones) ou de bloquer des sites, surveiller les mails et les sites Web, extraire les mots de passe : ce que les informaticiens appellent le DPI, deep packet inspection, ou inspection en profondeur des paquets.

    Or, une petite start-up française est justement à la pointe du DPI. Elle s’appelle Qosmos –– de Qos, quality of service, et Mos (mean opinion score), un standard qui permet de mesurer la qualité de la voix sur la Toile. Elle a été fondée en 2000 par cinq chercheurs du Lip 6, le laboratoire d’informatique de Paris-VI, rejoint fin 2005 par un manager qui a fait ses armes dans la Silicon Valley, Thibaut Bechetoille. Il en fait une véritable entreprise, épaulée par l’Etat lorsque le Fonds stratégique d’investissement (FSI), créé par Nicolas Sarkozy pour sécuriser le capital d’entreprises stratégiques, y investit 10 millions d’euros en septembre 2011.

    Qosmos se targue de pouvoir extraire plus de 6000 métadonnées du flux Internet, et se dit la meilleure sur le marché. L’ancêtre d’Amesys, i2e, lui passe commande le 12 mars 2007 d’une sonde baptisée Jupiter, qui doit « récupérer l’ensemble du flux d’informations qui a circulé sur le réseau » et être opérationnelle en novembre 2011. Il est convenu de faire un point avec le client tous les vendredis à 11 heures. C’est secret : « La solution sera livrée sans aucune référence à Jupiter, insiste la société, la présence de la marque est une clause de rupture de contrat. »

    Qosmos travaille d’arrache-pied mais les résultats sont peu probants. Amesys escompte des débits de l’ordre du gigabit, Qosmos arrive à peine à faire du 10 megabits (cent fois moins), et ne parvient pas à extraire le contenu des correspondances par mail. Amesys opte donc en septembre 2008 pour la sonde d’un fournisseur allemand, Ipoque. Cela permet à Qosmos d’insister aujourd’hui « sur le fait que même pendant la durée du contrat liant Qosmos et Amesys, la technologie de Qosmos n’a pas été opérationnelle en Libye ». C’est vrai, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé.

    Lire aussi : Qosmos collabore avec le renseignement français

    Sur le coup, Qosmos juge la rupture de contrat « inexplicable » et « injustifiée » et confirme au Monde qu’elle a réclamé 80 000 euros de dédommagement à Amesys. Mais le PDG d’Amesys est devenu celui du puissant groupe Bull, et on conseille à Qosmos de trouver « une solution amiable ».

    Dans l’entreprise, un homme au moins commence à se poser des questions : James Dunne, un Irlandais de 49 ans, arrivé chez Qosmos en 2005 comme rédacteur technique et devenu au fil du temps responsable de la documentation technique. C’est lui qui met en forme les modes d’emploi pour les clients et, à la différence des ingénieurs qui travaillent chacun sur un bout de projet, il a une vue d’ensemble du produit final.

    Il envoie le 24 octobre 2007 un mail au patron, Thibaut Bechetoille, avec tous les salariés en copie, où il s’inquiète de « l’utilisation de la technologie Qosmos à des fins de fichage et interception » et s’interroge sur le « code de conduite éthique » de l’entreprise « quand nous sommes tenus au secret par des clients qui n’existent pas ? » –– c’est-à-dire des clients que seuls les dirigeants connaissent. On le rassure, Qosmos a une attitude responsable et éthique.

    En juin 2009, les locaux de Qosmos, désormais classés confidentiel-défense, sont puissamment sécurisés, insonorisés, avec accès individuel par clés électroniques. Qosmos est désormais techniquement à l’abri des oreilles indiscrètes, et juridiquement de la curiosité des juges. A l’été 2011, la plupart des membres du personnel d’Amesys et de Qosmos découvrent avec accablement dans la presse que le projet Eagle sur lequel ils ont travaillé était destiné à espionner les opposants de Kadhafi.

    Lire aussi : Qosmos : des marchés à Macao et Bahreïn

    Le nom de Qosmos apparaît pour la première fois le 6 octobre 2011 dans un article de Mediapart, qui explique que « tous les voyages de la direction de Bull en Libye, notamment de l’actuel PDG de Bull, Philippe Vannier, étaient planifiés par Ziad Takieddine ». Chez qui les journalistes trouvent un document en anglais, « Spécifications techniques du programme de sécurité nationale » de la société i2e – avant qu’elle devienne Amesys. Un mode d’emploi, qui donne à titre d’exemple une liste de mails extraite d’Internet et qui viennent tous du Lip 6, le laboratoire informatique de Paris-VI. D’où sont issus les fondateurs de Qosmos.

    Fureur des chercheurs, qui découvrent qu’ils ont été espionnés en 2004 par Qosmos, la start-up voisine de leurs locaux dans le 15e arrondissement. L’un des patrons de la société vient s’en expliquer devant les chercheurs espionnés, avoue que c’était « maladroit » mais n’en fait pas un fromage : les gens étaient « au courant », bien qu’ils n’aient pas franchement donné leur accord, et il leur indique en passant que, d’ailleurs, « les trafics sont filtrés sur le réseau de l’université » et que ce n’est pas illégal. La réunion, un peu houleuse, a été enregistrée clandestinement et est disponible sur le site Reflets, l’un des meilleurs spécialistes de ces questions.

    Le projet Asfador

    James Dunne, à Qosmos, est effondré. Quand il entend le ministre de la défense de l’époque, Hervé Morin, expliquer que le matériel de surveillance livré à un dictateur notoire vise à « traquer des pédophiles et des terroristes », c’est pour lui « se moquer du monde ».

    Comme un malheur n’arrive jamais seul, l’agence Bloomberg publie le 4 novembre 2011 une dépêche retentissante, qui explique que, alors que la répression en Syrie a déjà fait 3 000 morts depuis mars, une compagnie italienne, Area SpA, travaille à Damas pour installer un système d’espionnage du Net. Le système est fourni par une société allemande, Utimaco, avec des sondes du français Qosmos et des unités de stockage du californien Sunnyvale. C’est le projet Asfador, du nom d’un monsieur qui aurait spontanément appelé les Italiens pour leur dire qu’ils auraient intérêt à répondre à l’appel d’offres. On n’a jamais su qui était cet Asfador, mais la société italienne a emporté le marché de 13 millions d’euros.

    Qosmos a signé un contrat avec Utimaco Safeware AG le 16 novembre 2009. Les sondes de surveillance et d’interception des communications ixM-Li (Qosmos information extraction machine for legal interception) devaient être opérationnelles en 2011, avec des obligations de maintenance et de mise à jour jusqu’au 16 novembre 2013. Qosmos a fait des progrès : les « robustes sondes d’interception de Qosmos » sont désormais capables de monter en charge « de centaines de mégabits par seconde à des dizaines de gigabits par seconde », se réjouit le directeur produit d’Utimaco. Qosmos assure qu’elle peut intercepter 5,3 millions de sessions en simultané et stocker deux ans de métadonnées au lieu de six mois auparavant.

    Quand éclate le scandale de la collaboration avec la Syrie, Thibaut Bechetoille indique que « l’évolution des événements en Syrie à l’été 2011 a amené Qosmos, pour des raisons éthiques et cela avant les publications dans la presse de novembre 2011, à se retirer du projet Asfador le 17 octobre 2011 ».

    La déclaration ne coïncide pas vraiment avec celle qu’il avait faite à Bloomberg le 4 novembre, indiquant que « ce n’était pas bien de continuer à soutenir le régime », et que la société avait décidé « quatre semaines plus tôt » de se retirer du marché. Le vice-président marketing et communication de Qosmos, Erik Larsson, ajoutait combien il était « compliqué techniquement et contractuellement » de se retirer du partenariat.

    Utimaco, de son côté, certifie que Qosmos a prévenu dès le 2 mai qu’elle rompait le partenariat et cessait toute livraison ou services à partir de novembre. L’entreprise allemande ajoute perfidement que ce n’est pas nécessairement pour des raisons éthiques : « Nous soulignons que les livraisons de Qosmos avant réception de la lettre de résiliation ont été partiellement défectueuses et incomplètes, n’obtenant pas ainsi l’acceptation technique d’Utimaco. »… Quoi qu’il en soit, si Qosmos s’est dégagée en mai, pourquoi dit-elle avoir rompu le contrat à l’été, au vu « de l’évolution des événements en Syrie » ?

    James Dunne assure de son côté « qu’il nous a été annoncé en interne, fin mars 2012, que Qosmos continuerait pour des raisons contractuelles à fournir des mises à jour à Utimaco dans le cadre de ce même contrat pendant les deux années à venir ». La mise à jour majeure de la sonde ixM-Li 4.12 a été livrée à Utimaco le 31 décembre comme prévu, assure pourtant James Dunne, et la documentation technique (les « Release Notes » et le « Configuration Guide 4.12 ») le 31 janvier 2012.

    Qosmos répond qu’« une confusion a été faite par certains entre le projet Asfador et d’autres projets conduits par Utimaco ». James Dunne assure qu’il n’a jamais entendu parler d’autres contrats avec Utimaco, et, s’il y en avait « de plus avouables », pourquoi la société n’en a jamais parlé ?

    Le projet syrien est en tout cas terminé, l’entreprise italienne, Area, qui avait obtenu le marché d’espionnage abandonne à son tour le 28 novembre.

    Nouvelle plainte

    La FIDH et la Ligue des droits de l’homme ont déposé une nouvelle plainte, le 25 juillet, auprès du parquet de Paris, qui vise Qosmos pour la fourniture de matériel de surveillance au régime de Bachar Al-Assad. « Alors que les autorités françaises dénoncent avec fermeté les exactions perpétrées par Bachar Al-Assad, a expliqué Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH, il est indispensable que toute la lumière soit faite sur l’éventuelle implication de sociétés françaises dans la fourniture de matériel de surveillance au régime syrien ». Qosmos a contre-attaqué en portant plainte en septembre pour dénonciation calomnieuse.

    James Dunne, en pleine dépression, a fini par être licencié le 13 décembre 2012. Il avait posté en février 2011 sur sa page Facebook un lien vers un article, « Le DPI est-il une arme ? », puis écrit des commentaires désagréables pour Qosmos sur Mediapart. « Vous aviez un accès privilégié à des informations internes, confidentielles et particulièrement sensibles concernant certains de nos clients », écrit Qosmos, qui l’a licencié pour faute lourde, « manquement à l’obligation de confidentialité et de loyauté » et « détention non autorisée de documents internes avec intention de les divulguer à un tiers ».

    Thibaut Bechetoille et James Dunne ont été entendus par le parquet de Paris et ont livré des pièces pour étayer leurs propos. Le procureur hésite encore à ouvrir une information judiciaire ; l’avocat de Qosmos, Me Benoît Chabert, est confiant : « Il n’y a rien dans le dossier. » Pourtant, « compte tenu des liens entre Amesys et Qosmos sur la Libye, indique de son côté Me Emmanuel Daoud, l’un des avocats de la FIDH, nous souhaitons que le parquet se décide à ouvrir une information judiciaire sur Qosmos et qu’elle soit elle aussi confiée aux trois magistrats déjà chargés du dossier Amesys ».

    La bataille se poursuit aussi du côté des prud’hommes, où Me Claude Katz, l’avocat de James Dunne, a expliqué le 23 octobre qu’on voulait sanctionner un lanceur d’alertes. Qosmos a répondu qu’il avait manqué à ses obligations de confidentialité et de loyauté. Le conseil, avec deux voix pour, deux voix contre, n’a pas été en mesure de trancher et le dossier va revenir aux prud’hommes devant un magistrat professionnel.

    Franck Johannès

  • Espionnage de masse : des sociétés françaises au service de dictatures
    http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2013/10/28/espionnage-de-masse-des-societes-francaises-au-service-de-dictatures

    Les deux journalistes du Wall Street Journal sont entrés avec précaution, le 29 août 2011, dans le vaste hall de l’immeuble. Il s’ouvre sur une grande salle déserte, propre et obscure ; une photo géante et souriante de Mouammar Kadhafi pend de travers dans un couloir. – le régime est tombé une semaine plus tôt, le Guide est en fuite quelque part, il n’y a plus grand monde au centre de surveillance libyen, un bâtiment de six étages au coeur de Tripoli.

    Dans un petit bureau, un fauteuil défoncé, deux sofas horribles et un cendrier plein. Plus loin, les salles d’espionnage. Froides, modernes, grises et noires, façon Pentagone sauf que la table est hexagonale, et que le désordre est indescriptible. Des cartons en vrac, des documents passés en hâte à la broyeuse, des centaines de dossiers, de cassettes, des morceaux d’ordinateurs. Et des dossiers d’opposants. Au mur, une carte de la Jamahiriya libyenne, avec cet avertissement en anglais : « Aidez-nous à garder notre travail secret. Ne parlez pas d’informations classifiées hors du quartier général ». Avec le logo d’une entreprise, Amesys, une société française du groupe Bull.

    Ce sont effectivement les Français qui ont installé le système d’espionnage libyen, avec une filiale de Boeing, Narus, une société chinoise ZTE Corp, et une sud-africaine, VSTech. Il y a un pense-bête, le nom et les coordonnées du responsable français à joindre en cas de problème technique. Le responsable du « projet Eagle », fort bien résumé sur une affichette du centre : « Où beaucoup de systèmes d’interception d’Internet consistent à filtrer les adresses IP ou à extraire seulement ces communications du flux global (interception légale), Eagle analyse et stocke toutes les communications (interception massive) ».

    Amesys est née en 2007 de la fusion de deux petites sociétés, i2e et Artware, spécialisées dans les hautes technologies, avant d’être rachetée trois ans plus tard par Bull, le poids lourd de l’informatique française. Tour de force : c’est le patron de la petite Amesys, Philippe Vannier, qui est devenu le PDG de Bull.… Il avait proposé dès décembre 2006 un système d’espionnage massif aux autorités libyennes, il a lui-même signé le contrat en décembre 2007 à Tripoli, sous l’œil bienveillant d’Abdallah Al-Senoussi, beau-frère de Kadhafi et chef des services secrets libyens – condamné en 1999 par contumace à la perpétuité en France pour son rôle dans l’attentat du DC-10 d’UTA, qui a coûté la vie à 170 personnes.

    La société allemande Rohde & Schwarz faisait à l’époque le siège de Tripoli pour les interceptions radio, les Sud-Africains de Saab Grintek, les Allemands de Atis et les Danois de ETI Connect pour les interceptions téléphoniques. Philippe Vannier obtient le marché du Net : un contrat de 26,5 millions d’euros, selon Mediapart, sur lequel l’incontournable intermédiaire des marchés d’armement de l’ancienne majorité, Ziad Takieddine, a touché 4,5 millions de commission.

    La surveillance à l’échelle d’une nation

    Le système d’espionnage Eagle est, il est vrai, d’excellente qualité. « Le système massif a été conçu pour répondre aux besoins d’interception et de surveillance à l’échelle d’une nation, expose sans détour la plaquette de promotion d’Amesys, publiée par le site Owni. Complètement et facilement connectables aux systèmes existants, les produits massifs conçus par Amesys sont les meilleures réponses à vos besoins. »

    Eagle est capable de livrer automatiquement les adresses personnelles et les adresses mail, les numéros de téléphone, les photos des suspects et aussi de faire des recherches par date, heure, numéro de téléphone, mots-clés, géolocalisation, « ce qui permet d’obtenir une vision claire des différentes activités de vos cibles ». Le système déchiffre aussi bien l’arabe que le croate, le tamoul, le japonais que le farsi ou le mandarin. C’est pratique.

    Amesys fait appel en 2008 à des anciens de la Direction du renseignement militaire (DRM) pour former les jeunes espions libyens. « Nous leur avons appris comment trouver des cibles dans le flow massif du pays, a indiqué un militaire retraité retrouvé par Le Figaro, et nous avons travaillé sur des cas d’école. Par exemple, comment placer une université sous interception et trouver des individus suspects en fonction de mots-clés. » C’est pédagogique : « On leur avait montré comment trouver tous les Libyens qui allaient sur lefigaro.fr et sur lemonde.fr. » Après trois semaines de formation, les apprentis espions piaffent d’impatience, au point de « planter le serveur » à la fin de l’été 2008 tant le système est sollicité.

    Le système Eagle n’est parfaitement opérationnel que début 2010, et commence vite à porter ses fruits. Saleh D. est arrêté le 3 janvier 2011, les services libyens lui mettent sous le nez ses mails sur Yahoo du printemps 2010. Mohamed G. est interpellé le 18 février 2011, les policiers ont avec eux un message qu’il a envoyé à l’ambassade du Canada le 27 septembre 2007, extrait des profondeurs de sa messagerie. Mohamed A. est arrêté le 16 février 2011. « On m’a montré des preuves écrites. Ils m’ont montré des retranscriptions de mes conversations téléphoniques, SMS et copies de mails tirés de ma messagerie. Je ne sais pas par quel moyen ils ont accès à toutes mes correspondances. »

    Lire aussi : Des internautes libyens torturés entendus par un juge français

    En France, la direction d’Amesys est un peu gênée. Elle explique que « le contrat a été signé dans un contexte international de rapprochement diplomatique avec la Libye qui souhaitait lutter contre le terrorisme et les actes perpétrés par Al-Qaida ». Nicolas Sarkozy a effectivement rendu visite au colonel Kadhafi en juillet 2007, et le dictateur libyen a planté sa tente en décembre dans les jardins de l’hôtel Marigny, la résidence des hôtes de marque, pour sa première visite à Paris depuis trente-quatre ans.

    « Le contrat concernait la mise à disposition d’un matériel d’analyse portant sur une fraction des connexions Internet existantes, soit quelques milliers », assurait modestement Amesys en 2011 –– contre l’évidence.

    Une plainte pour complicité de torture

    La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme ont déposé plainte à Paris contre les quatre sociétés du groupe Amesys le 19 octobre 2011, pour « complicité de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants » –– les juridictions françaises sont compétentes si une personne physique ou morale, accusée d’atrocités quelque part dans le monde, « se trouve en France ». « Amesys a nécessairement eu conscience de l’aide et de l’assistance portée au régime libyen, indique la plainte, et n’a cessé sa collaboration avec ce dernier non pas pour mettre un terme à des crimes, mais en considération du renversement d’alliance entre la France et la Libye. »

    C’est peu dire que la plainte a été reçue avec des pincettes. Le procureur de Paris –– sur instructions écrites du procureur général –– a estimé qu’il n’y avait pas lieu de l’instruire, et a soutenu que « les liens contractuels et de coopération ayant existé entre la société Amesys et le régime libyen de Mouammar Kadhafi relèvent uniquement d’actes de commerce ordinaire ne pouvant recevoir de qualification pénale ».

    Le juge d’instruction est passé outre, le procureur a cependant fait appel, la cour d’appel a balayé ses arguments le 15 janvier 2013 et ordonné la poursuite de l’instruction, confiée aux trois magistrats du nouveau pôle « génocide et crimes contre l’humanité ». Mais quinze mois ont été perdus.

    Qosmos, l’art de la sonde

    Eagle, pour analyser les données, a besoin de sondes sur le réseau pour les trier. Cette « brique » technologique permet, par exemple, d’en extraire les métadonnées (qui communique avec qui, quand, et où, sans avoir le contenu même du message –– l’équivalent des fadettes pour les téléphones) ou de bloquer des sites, surveiller les mails et les sites Web, extraire les mots de passe : ce que les informaticiens appellent le DPI, deep packet inspection, ou inspection en profondeur des paquets.

    Or, une petite start-up française est justement à la pointe du DPI. Elle s’appelle Qosmos –– de Qos, quality of service, et Mos (mean opinion score), un standard qui permet de mesurer la qualité de la voix sur la Toile. Elle a été fondée en 2000 par cinq chercheurs du Lip 6, le laboratoire d’informatique de Paris-VI, rejoint fin 2005 par un manager qui a fait ses armes dans la Silicon Valley, Thibaut Bechetoille. Il en fait une véritable entreprise, épaulée par l’Etat lorsque le Fonds stratégique d’investissement (FSI), créé par Nicolas Sarkozy pour sécuriser le capital d’entreprises stratégiques, y investit 10 millions d’euros en septembre 2011.

    Qosmos se targue de pouvoir extraire plus de 6000 métadonnées du flux Internet, et se dit la meilleure sur le marché. L’ancêtre d’Amesys, i2e, lui passe commande le 12 mars 2007 d’une sonde baptisée Jupiter, qui doit « récupérer l’ensemble du flux d’informations qui a circulé sur le réseau » et être opérationnelle en novembre 2011. Il est convenu de faire un point avec le client tous les vendredis à 11 heures. C’est secret : « La solution sera livrée sans aucune référence à Jupiter, insiste la société, la présence de la marque est une clause de rupture de contrat. »

    Qosmos travaille d’arrache-pied mais les résultats sont peu probants. Amesys escompte des débits de l’ordre du gigabit, Qosmos arrive à peine à faire du 10 megabits (cent fois moins), et ne parvient pas à extraire le contenu des correspondances par mail. Amesys opte donc en septembre 2008 pour la sonde d’un fournisseur allemand, Ipoque. Cela permet à Qosmos d’insister aujourd’hui « sur le fait que même pendant la durée du contrat liant Qosmos et Amesys, la technologie de Qosmos n’a pas été opérationnelle en Libye ». C’est vrai, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé.

    Lire aussi : Qosmos collabore avec le renseignement français

    Sur le coup, Qosmos juge la rupture de contrat « inexplicable » et « injustifiée » et confirme au Monde qu’elle a réclamé 80 000 euros de dédommagement à Amesys. Mais le PDG d’Amesys est devenu celui du puissant groupe Bull, et on conseille à Qosmos de trouver « une solution amiable ».

    Dans l’entreprise, un homme au moins commence à se poser des questions : James Dunne, un Irlandais de 49 ans, arrivé chez Qosmos en 2005 comme rédacteur technique et devenu au fil du temps responsable de la documentation technique. C’est lui qui met en forme les modes d’emploi pour les clients et, à la différence des ingénieurs qui travaillent chacun sur un bout de projet, il a une vue d’ensemble du produit final.

    Il envoie le 24 octobre 2007 un mail au patron, Thibaut Bechetoille, avec tous les salariés en copie, où il s’inquiète de « l’utilisation de la technologie Qosmos à des fins de fichage et interception » et s’interroge sur le « code de conduite éthique » de l’entreprise « quand nous sommes tenus au secret par des clients qui n’existent pas ? » –– c’est-à-dire des clients que seuls les dirigeants connaissent. On le rassure, Qosmos a une attitude responsable et éthique.

    En juin 2009, les locaux de Qosmos, désormais classés confidentiel-défense, sont puissamment sécurisés, insonorisés, avec accès individuel par clés électroniques. Qosmos est désormais techniquement à l’abri des oreilles indiscrètes, et juridiquement de la curiosité des juges. A l’été 2011, la plupart des membres du personnel d’Amesys et de Qosmos découvrent avec accablement dans la presse que le projet Eagle sur lequel ils ont travaillé était destiné à espionner les opposants de Kadhafi.

    Lire aussi : Qosmos : des marchés à Macao et Bahreïn

    Le nom de Qosmos apparaît pour la première fois le 6 octobre 2011 dans un article de Mediapart, qui explique que « tous les voyages de la direction de Bull en Libye, notamment de l’actuel PDG de Bull, Philippe Vannier, étaient planifiés par Ziad Takieddine ». Chez qui les journalistes trouvent un document en anglais, « Spécifications techniques du programme de sécurité nationale » de la société i2e – avant qu’elle devienne Amesys. Un mode d’emploi, qui donne à titre d’exemple une liste de mails extraite d’Internet et qui viennent tous du Lip 6, le laboratoire informatique de Paris-VI. D’où sont issus les fondateurs de Qosmos.

    Fureur des chercheurs, qui découvrent qu’ils ont été espionnés en 2004 par Qosmos, la start-up voisine de leurs locaux dans le 15e arrondissement. L’un des patrons de la société vient s’en expliquer devant les chercheurs espionnés, avoue que c’était « maladroit » mais n’en fait pas un fromage : les gens étaient « au courant », bien qu’ils n’aient pas franchement donné leur accord, et il leur indique en passant que, d’ailleurs, « les trafics sont filtrés sur le réseau de l’université » et que ce n’est pas illégal. La réunion, un peu houleuse, a été enregistrée clandestinement et est disponible sur le site Reflets, l’un des meilleurs spécialistes de ces questions.

    Le projet Asfador

    James Dunne, à Qosmos, est effondré. Quand il entend le ministre de la défense de l’époque, Hervé Morin, expliquer que le matériel de surveillance livré à un dictateur notoire vise à « traquer des pédophiles et des terroristes », c’est pour lui « se moquer du monde ».

    Comme un malheur n’arrive jamais seul, l’agence Bloomberg publie le 4 novembre 2011 une dépêche retentissante, qui explique que, alors que la répression en Syrie a déjà fait 3 000 morts depuis mars, une compagnie italienne, Area SpA, travaille à Damas pour installer un système d’espionnage du Net. Le système est fourni par une société allemande, Utimaco, avec des sondes du français Qosmos et des unités de stockage du californien Sunnyvale. C’est le projet Asfador, du nom d’un monsieur qui aurait spontanément appelé les Italiens pour leur dire qu’ils auraient intérêt à répondre à l’appel d’offres. On n’a jamais su qui était cet Asfador, mais la société italienne a emporté le marché de 13 millions d’euros.

    Qosmos a signé un contrat avec Utimaco Safeware AG le 16 novembre 2009. Les sondes de surveillance et d’interception des communications ixM-Li (Qosmos information extraction machine for legal interception) devaient être opérationnelles en 2011, avec des obligations de maintenance et de mise à jour jusqu’au 16 novembre 2013. Qosmos a fait des progrès : les « robustes sondes d’interception de Qosmos » sont désormais capables de monter en charge « de centaines de mégabits par seconde à des dizaines de gigabits par seconde », se réjouit le directeur produit d’Utimaco. Qosmos assure qu’elle peut intercepter 5,3 millions de sessions en simultané et stocker deux ans de métadonnées au lieu de six mois auparavant.

    Quand éclate le scandale de la collaboration avec la Syrie, Thibaut Bechetoille indique que « l’évolution des événements en Syrie à l’été 2011 a amené Qosmos, pour des raisons éthiques et cela avant les publications dans la presse de novembre 2011, à se retirer du projet Asfador le 17 octobre 2011 ».

    La déclaration ne coïncide pas vraiment avec celle qu’il avait faite à Bloomberg le 4 novembre, indiquant que « ce n’était pas bien de continuer à soutenir le régime », et que la société avait décidé « quatre semaines plus tôt » de se retirer du marché. Le vice-président marketing et communication de Qosmos, Erik Larsson, ajoutait combien il était « compliqué techniquement et contractuellement » de se retirer du partenariat.

    Utimaco, de son côté, certifie que Qosmos a prévenu dès le 2 mai qu’elle rompait le partenariat et cessait toute livraison ou services à partir de novembre. L’entreprise allemande ajoute perfidement que ce n’est pas nécessairement pour des raisons éthiques : « Nous soulignons que les livraisons de Qosmos avant réception de la lettre de résiliation ont été partiellement défectueuses et incomplètes, n’obtenant pas ainsi l’acceptation technique d’Utimaco. »… Quoi qu’il en soit, si Qosmos s’est dégagée en mai, pourquoi dit-elle avoir rompu le contrat à l’été, au vu « de l’évolution des événements en Syrie » ?

    James Dunne assure de son côté « qu’il nous a été annoncé en interne, fin mars 2012, que Qosmos continuerait pour des raisons contractuelles à fournir des mises à jour à Utimaco dans le cadre de ce même contrat pendant les deux années à venir ». La mise à jour majeure de la sonde ixM-Li 4.12 a été livrée à Utimaco le 31 décembre comme prévu, assure pourtant James Dunne, et la documentation technique (les « Release Notes » et le « Configuration Guide 4.12 ») le 31 janvier 2012.

    Qosmos répond qu’« une confusion a été faite par certains entre le projet Asfador et d’autres projets conduits par Utimaco ». James Dunne assure qu’il n’a jamais entendu parler d’autres contrats avec Utimaco, et, s’il y en avait « de plus avouables », pourquoi la société n’en a jamais parlé ?

    Le projet syrien est en tout cas terminé, l’entreprise italienne, Area, qui avait obtenu le marché d’espionnage abandonne à son tour le 28 novembre.

    Nouvelle plainte

    La FIDH et la Ligue des droits de l’homme ont déposé une nouvelle plainte, le 25 juillet, auprès du parquet de Paris, qui vise Qosmos pour la fourniture de matériel de surveillance au régime de Bachar Al-Assad. « Alors que les autorités françaises dénoncent avec fermeté les exactions perpétrées par Bachar Al-Assad, a expliqué Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH, il est indispensable que toute la lumière soit faite sur l’éventuelle implication de sociétés françaises dans la fourniture de matériel de surveillance au régime syrien ». Qosmos a contre-attaqué en portant plainte en septembre pour dénonciation calomnieuse.

    James Dunne, en pleine dépression, a fini par être licencié le 13 décembre 2012. Il avait posté en février 2011 sur sa page Facebook un lien vers un article, « Le DPI est-il une arme ? », puis écrit des commentaires désagréables pour Qosmos sur Mediapart. « Vous aviez un accès privilégié à des informations internes, confidentielles et particulièrement sensibles concernant certains de nos clients », écrit Qosmos, qui l’a licencié pour faute lourde, « manquement à l’obligation de confidentialité et de loyauté » et « détention non autorisée de documents internes avec intention de les divulguer à un tiers ».

    Thibaut Bechetoille et James Dunne ont été entendus par le parquet de Paris et ont livré des pièces pour étayer leurs propos. Le procureur hésite encore à ouvrir une information judiciaire ; l’avocat de Qosmos, Me Benoît Chabert, est confiant : « Il n’y a rien dans le dossier. » Pourtant, « compte tenu des liens entre Amesys et Qosmos sur la Libye, indique de son côté Me Emmanuel Daoud, l’un des avocats de la FIDH, nous souhaitons que le parquet se décide à ouvrir une information judiciaire sur Qosmos et qu’elle soit elle aussi confiée aux trois magistrats déjà chargés du dossier Amesys ».

    La bataille se poursuit aussi du côté des prud’hommes, où Me Claude Katz, l’avocat de James Dunne, a expliqué le 23 octobre qu’on voulait sanctionner un lanceur d’alertes. Qosmos a répondu qu’il avait manqué à ses obligations de confidentialité et de loyauté. Le conseil, avec deux voix pour, deux voix contre, n’a pas été en mesure de trancher et le dossier va revenir aux prud’hommes devant un magistrat professionnel.

    Franck Johannès

  • #Bull vend #Eagle… à un actionnaire de Crescendo, qui est l’actionnaire principal de… Bull
    http://reflets.info/bull-vend-eagle-a-un-actionnaire-de-crescendo-qui-est-lactionnaire-princip

    Début mars 2011, Bull annonçait avoir « signé un accord d’exclusivité pour négocier la cession des activités de sa filiale #Amesys relatives au logiciel Eagle, destiné à construire des bases de données dans le cadre d’interception légale sur internet« . La vitrine française de l’informatique percevait désormais comme une épide dans le pied son activité d’interception du [...]

    #A_la_Une #Bienvenue_chez_Amesys #Deep_Packet_Inspection #Abdallah_Senoussi #Crescendo_Industries #DPI #featured #Fleur_Pellerin #François_Hollande #FSI #Libye #Philippe_Vannier #PopCorn #Pothar_Investments #Stéphane_Salies

  • Le tour du monde en 80 jours… avec Amesys | kitetoa
    http://reflets.info/le-tour-du-monde-en-80-jours-avec-amesys

    Amesys est une agence de voyages sans pareil. Plonger dans les deals de cette entreprise, c’est faire le tour du monde à la vitesse de la lumière. Reflets s’est ainsi penché sur une activité ancienne de la galaxie Amesys : la vente de matériels permettant de recevoir ou envoyer des flux via satellite. Pour ce faire, Amesys disposait d’une société qui est désormais une simple marque : IPricot. Déjà à l’époque, Amesys IPricot vendait du matériel à des pays « exotiques ». Sans être exhaustifs, on peut citer l’Iran, l’Irak, le Liban, le Nigeria, le Kenya, le Congo, l’Arabie Saoudite, le Koweït, les Emirats Arabes Unis, la Libye, le Qatar, l’Inde… IPricot vendait principalement des routeurs satellite. Plaisanterie facile : on découvre à l’occasion de ce tour du monde qu’un seul pays dispose de banques au delà de la Méditerranée : le Liban. Bien entendu c’est faux. Certains pays du Golfe fournissent de très bonnes banques, sans doute aussi discrètes que leurs homologues libanaises. Bien que le matériel ne soit pas particulièrement sensible, comme pourrait l’être un Eagle, certains acheteurs recherchent une discrétion maximale. Par exemple, des Iraniens qui demandent à ce que la facture ne soit pas jointe au matériel, ou (...)

  • Amesys et la torture en Libye : la justice s’en mèle. Et après ? | kitetoa
    http://reflets.info/amesys-et-la-torture-en-libye-la-justice-sen-mele-et-apres

    Une information judiciaire est ouverte contre Amesys pour complicité d’actes de tortures en Libye après une plainte de la FIDH, et disons-le, c’est assez logique. Souvenez-vous, les 22 et 26 février 2011, Reflets lançait ce qui allait devenir l’AmesysGate. Sur la base de nos informations, Owni enfonçait le clou et nommait l’entreprise dont nous parlions. Peu après, le Wall Street Journal tombait sur le QG d’Amesys à Tripoli et dévoilait les tonnes de dossiers constitués sur des opposants par les sbires d’Abdallah Senoussi et du colonel Kadhafi. Mais aussi, le logo de l’entreprise Amesys. Le WSJ relevait également (il sera dévoilé plus tard) sur les murs le nom du salarié d’Amesys qui était le contact des Libyens en cas de problème technique : Renaud Roques. En dépit d’une bonne grosse avalanche de révélations dans toute la presse (voir les articles de Jean-Marc Manach et son livre « Au pays de Candy », ceux de Mediapart sur Ziad Takieddine ) et sur Reflets, rien ne se passait. Le parquet s’était assis sur la première plainte déposée contre Amesys. Les implications de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, Brice Hortefeux et Ziad Takieddine n’aidaient pas la justice à faire son travail sereinement. Un juge d’instruction qui ouvrirait (...)

  • Enquête sur une société française pour complicité de #torture en #Libye
    http://www.lemonde.fr/libye/article/2012/05/21/enquete-sur-une-societe-francaise-pour-complicite-de-torture-en-libye_170503

    Une information judiciaire a été ouverte à Paris pour complicité d’actes de torture en Libye visant la société #Amesys, filiale de Bull, ont annoncé lundi 21 mai la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme (LDH).

    Les deux ONG avaient déposé plainte avec constitution de partie civile en octobre 2011 « pour des faits commis à travers la fourniture au régime de Khadafi, à partir de 2007, d’un système de surveillance des communications destiné à surveiller la population libyenne », rappellent-elles.

  • Bull en Tunisie ?… on va vous montrer | bluetouff
    http://reflets.info/bull-en-tunisie-on-va-vous-montrer

    Reflets vous avait brièvement parlé de matériel de surveillance Bull en Tunisie, aujourd’hui, on vous explique où il se trouve. C’est ici : Billets en relation : Deep Packet Inspection : La technologie c’est comme la culture, moins on en a, plus on létale Oh… Le Wall Street Journal retrouve Amesys, filiale de Bull, en Libye Deep Packet Inspection : retour sur la rencontre avec le PDG de Qosmos Un Eagle d’Amesys en France… Mais pour quoi faire ? Bull annonce la vente d’Amesys : une bien belle opération

  • Le marigot de la surveilance globale - Souriez vous êtes filmés
    http://souriez.info/Le-marigot-de-la-surveilance

    Le 20 décembre, dans l’émission “les Amis d’Orwell”, Jet et kitetoa du site d’information reflets.info, expliquent ce qu’est le Deep Packet Inspection, technique de surveillance d’internet, à partir du cas de la Lybie, pays dans lequel l’entreprise Amesys, filiale du groupe français Bull, a pu installer un tel système pour le compte du régime de Kadhafi, avec le soutien de la Direction du renseignement militaire.

    http://amaanda.free.fr/2011orwell/Orwell20-12-11.mp3

  • #Amesys : un peu de fraîche pour la Libye | kitetoa
    http://reflets.info/amesys-de-la-fraiche-pour-la-libye

    Le 26 février dernier, Reflets.info révélait que des sociétés françaises étaient en pointe dans le domaine du Deep Packet Inspection. Mais aussi que l’un des acteurs était présent une dizaine de jours plus tôt en Libye pour vendre une nouvelle mouture de son système d’écoute global au colonel #Kadhafi. On connait la suite, d’autant que quelques journaux ont emboité le pas de Reflets. Owni, armé de quelques informations fournies par la rédaction de Reflets a creusé et révélé que Amesys, filiale de Bull avait vendu un vaste centre d’écoute globale aux Libyens. Le Wall Street Journal visitait quant à lui ce centre peu après la chute du dictateur. Dictateur connu depuis toujours comme ayant largement dépassé les frontières de la démence. Depuis, Amesys tente de faire rire avec un sujet pas drôle du tout. A coup de démentis plus ridicules les uns que les autres, la filiale de Bull tente de nous faire croire que : 1) cette vente était légale et qu’il n’y a donc aucun souci. 2) Que la

    #Non_classé #Al_Fahad_Group #Bruno_Samtmann #Eagle #Maroc #Qatar #UAE