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  • L’Isle de Jean-Charles vouée à disparaître en Louisiane Caroline Montpetit en Louisiane - 22 juin 2019 - Le devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/environnement/557293/l-ile-de-jean-charles-vouee-a-disparaitre-en-louisiane

    Les habitants de l’Isle de Jean-Charles, en Louisiane, sont les premiers réfugiés liés à la montée des eaux en Amérique. Visite d’une communauté en sursis et d’un pays à la merci de la mer.

    Lorsque le prêtre catholique Roch Naquin était enfant, les étendues de terre s’étendaient à des kilomètres derrière sa maison. Il allait y couper du bois avec ses frères pour faire du feu, et les aînés y cueillaient les plantes utilisées pour soigner les maladies. Autour de sa maison, des troupeaux de bétail paissaient en liberté. Le jardin et la mer fournissaient amplement de quoi manger.

    Son île, c’est l’Isle de Jean-Charles, dans la paroisse de Terrebonne, à 127 kilomètres au sud-ouest de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Une étendue de 300 mètres sur 3 kilomètres de long, reliée au continent par une route, souvent rendue impraticable par les ouragans, les inondations et les marées. L’île, telle que les habitants l’ont connue dans leur jeunesse, a disparu sous les vagues d’eau salée que le golfe du Mexique fait entrer chaque année, de plus en plus loin à l’intérieur des terres. On dit que 98 % de la surface de l’île a ainsi disparu sous les eaux du golfe depuis 60 ans. En fait, l’ensemble de la côte louisianaise cède au golfe l’équivalent d’un terrain de football chaque heure.

    Derrière la maison du père Naquin, c’est désormais de l’eau que l’on voit à perte de vue, avec, au loin, un puits de pétrole qui surgit de la ligne d’horizon.

    Son voisin, Chris Brunet, a lui aussi vu le paysage se transformer depuis son enfance. « Ma soeur, qui a 16 ans de plus que moi, allait à la pêche à pied, avec pépère pis mémère. Moi, 16 ans plus tard, j’allais au même endroit avec mon père en pirogue », raconte-t-il.

    Des causes complexes
    Les causes de cette disparition graduelle de l’île sont complexes et multiples. Mais au premier rang des accusés, on trouve l’industrie du pétrole, qui a creusé des dizaines de milliers de kilomètres de canaux pour prospecter et extraire du pétrole et du gaz naturel du golfe. Ces canaux ont peu à peu grugé la terre. On montre aussi du doigt des digues qui ont été construites au nord-est, le long du Mississippi, après les inondations dévastatrices de 1927.

    « Ça a empêché l’eau douce de circuler jusqu’à nous, raconte Chris Brunet, l’un des habitants de l’île. Autrefois, on pouvait se rendre en pirogue jusqu’à La Nouvelle-Orléans. » Les digues empêchent aussi le fleuve Mississippi de distribuer chaque année le limon et les sédiments qui régénéraient la terre de toute la région. Et puis, il y a aussi la montée des océans, annoncée par les experts en changements climatiques, qui n’annonce rien qui vaille pour les prochaines décennies. « Les scientifiques parlent des changements climatiques, des gaz à effet de serre. J’imagine que ça doit jouer », dit-il.
    L’Isle de Jean-Charles en images : https://www.ledevoir.com/societe/environnement/557312/l-isle-de-jean-charles-en-images

    Autrefois si fertile, la terre de l’île, qui permettait aux habitants d’être autosuffisants, est désormais impropre à la culture, parce que trop salée. « Je m’ennuie de jardiner », soupire Denecia Billiot, 94 ans. Installée sur la galerie de sa maison, avec sa fille Theresa qui tricote à ses côtés, Mme Billiot se souvient de l’époque où elle cultivait un grand jardin derrière sa maison, où ses sept enfants ont grandi. Dans la maison voisine, sa petite-fille, Erica, vit avec son fils de six ans, Tristan. Malgré son grand âge et les difficultés d’accès à l’île par mauvais temps, quand la marée envahit la route, Mme Billiot a choisi de rester sur l’île. Sa petite-fille Erica aussi.

    « Si l’île coule, je vais la regarder couler », lance-t-elle.

    Quatre générations habitent ainsi dans ce petit coin de pays qui les a vues naître, et qu’elles vont peut-être voir disparaître. Quatre générations d’autochtones francophones, car la majorité des habitants de l’île appartiennent à la bande biloxi-chitimacha-choctaw, qui réunit des Autochtones de différentes ethnies. « Nous nous sommes unis pour être plus forts », raconte le chef Albert Naquin.

    Partir ou rester ?
    Mais tout cela ne sera plus qu’histoire ancienne d’ici quelques décennies. À cause du golfe qui mange de plus en plus la côte, la vie des habitants de l’Isle de Jean-Charles est tellement précaire que le gouvernement de la Louisiane a proposé un plan de relocalisation de sa population. Les habitants de l’île deviennent ainsi les premiers réfugiés liés à la montée des eaux d’Amérique. En janvier dernier, l’État a acheté pour 48 millions des terres situées à l’intérieur des côtes, quelques dizaines de milles au nord de Houma, à Shriever. Des terres, longées par la route 24, près d’une usine de Chevron, et qui n’ont aucun accès à l’eau. L’État de la Louisiane a promis d’y creuser un étang où on pourrait pêcher et d’y construire des maisons modernes.

    Déjà, de nombreux habitants ont quitté l’île, épuisés de faire face, année après année, aux inondations provoquées par les ouragans. Rita Falgout, effrayée par la montée des eaux qui envahit régulièrement la route d’accès à l’île, a décidé de partir lorsque son mari est devenu malade.

    « J’avais peur de l’eau, dit-elle, et peur de ne pas pouvoir sortir de l’île en cas de besoin. »

    Il y a à peine un an, elle a accepté la proposition du gouvernement lui offrant de déménager dans un appartement de la ville de Houma. Depuis, son mari est mort dans une maison de retraite, et Rita Falgout est revenue vivre auprès des siens à Pointe-aux-Chênes, près de l’Isle de Jean-Charles. « Mon frère ne voulait pas que je reste seule », dit-elle. Maintenant, elle a l’intention de profiter de la maison que lui propose de construire l’État à Shriever.

    Un plan contesté
    Mais le plan de relocalisation proposé ne fait pas l’affaire du chef de la bande biloxi-chitimacha-choctaw, Albert Naquin, qui conseille à ses membres de ne pas accepter le « forfait ». D’abord, il souhaiterait que le plan soit un projet de réunification de la bande. Cette communauté a déjà été lourdement touchée par les politiques américaines à l’égard des Autochtones.

    De leur côté, les fonctionnaires du gouvernement de la Louisiane souhaitent que le nouveau projet soit offert à tous, quelles que soient leur appartenance ethnique ou leur origine ethnique, sans projet précis de réunification d’une bande en particulier. Selon eux, certains habitants de l’Isle de Jean-Charles ne sont pas des Biloxi-Chitamacha-Choctaw, mais plutôt des membres de la nation houma, ou encore des non-Autochtones. Or, pour le chef Naquin, « le but, c’est de réunifier la bande ». Il dit d’ailleurs travailler « sur un autre plan », qui se réaliserait sans l’intervention de l’État.

    Le chef Naquin lui-même ne vit pourtant plus sur l’île depuis longtemps, mais bien dans la communauté voisine de Pointe-aux-Chênes, protégée par une toute nouvelle digue de 12 pieds. La maison familiale, où il est né, a été rasée par l’ouragan Betsy en 1965 et le chef a décidé de déménager à Pointe-aux-Chênes après l’ouragan Carmen, en 1973. « Si j’étais resté sur l’île, je serais probablement pauvre, parce qu’il faut tout refaire tous les trois ou quatre ans », raconte-t-il, devant sa maison de briques.

    À son avis, les membres de la bande biloxi-chitimacha-choctaw, qui ont hérité de maisons de l’Isle de Jean-Charles au fil des générations, n’ont pas les moyens de payer les frais inhérents à un déménagement dans une maison du gouvernement, en plus d’entretenir leur maison sur l’île.

    Nichées à 15 pieds de hauteur
    Autrefois, la maison du père Roch Naquin était construite sur des blocs de deux pieds, parce que le lieu n’était pas sujet aux inondations. « Puis, il y a eu l’ouragan Hilda qui nous a inondés, puis l’ouragan Carmen, et quelques autres. Mais il y a eu l’ouragan One, en 1985, on a reçu beaucoup d’eau. On a monté la maison sur huit pieds. On a été saufs pour quelques ouragans. Quand l’ouragan Lily s’est abattu au début des années 1990, nous inondant de nouveau, on l’a montée à 11 pieds. L’ouragan Crystal a quand même fait quelques dégâts. Le toit a été arraché », raconte-t-il.

    Même chose pour Bertha Naquin, qui nous reçoit dans sa maison perchée sur des piliers de 15 pieds. Après avoir vécu plusieurs années à Houma, elle a décidé de se réinstaller dans son coin de pays. « Ici, je suis chez moi », dit-elle.

    Si sa maison perchée est plus protégée des inondations, cela la rend toutefois plus vulnérable aux ouragans. « C’est sûr que, s’il y a un ouragan, je ne reste pas ici », dit-elle.

    Pour s’assurer de pouvoir partir avant que la route soit inondée, il faut constamment guetter les signes avant-coureurs des désastres. « Il faut regarder les marées et, si le vent vient du sud-est, il faut s’en aller », dit-elle.

    Le père Roch Naquin estime, de son côté, que les habitants de l’île devraient accepter l’offre du gouvernement de la Louisiane et saisir l’occasion de s’en aller. « Si tu ne pars pas, que quelque chose de terrible arrive, que ta maison est détruite, il sera trop tard. Moi, je suis prêt à partir, quand les nouvelles maisons seront construites », dit-il.

    #climat #réfugiés_climatiques #environnement #changement_climatique #usa

    • Les traces d’Iberville
      L’Isle de Jean-Charles doit son nom à Jean-Charles Naquin, colon français originaire de Saint-Malo, en France. Son fils, Jean-Marie Naquin, a épousé une Autochtone choctaw, Pauline Verdin, en 1824. Renié par sa famille en raison de ce mariage interracial, Jean-Marie trouve refuge sur l’île avec son épouse et lui donne le nom de son père qui y faisait des affaires, dit-on, avec le pirate français Jean Lafitte.

      « Ils faisaient de la contrebande autour du bayou de l’île. C’était un endroit caché, où ils ne pouvaient pas être vus », raconte le chef Albert Naquin, qui est son arrière-arrière-arrière-petit-fils. La légende veut d’ailleurs que Jean Lafitte ait laissé quelques trésors dans les environs.

      Mais c’est bien avant tout cela que les Autochtones choctaw, biloxi et chitimacha de Louisiane ont commencé à adopter le français, qu’ils parlent encore aujourd’hui, comme langue d’usage.

      En 1699, l’explorateur Pierre Lemoyne d’Iberville découvre l’embouchure du Mississippi par la mer et y fait construire trois forts français. Au cours de trois voyages consécutifs, il crée dans la région des liens solides avec les autochtones, renforcés par l’envoi de missionnaires et de coureurs des bois français. Au fil des générations, le français a peu à peu supplanté les langues autochtones comme langue d’usage dans les familles, même si aujourd’hui, la plupart des habitants de l’Isle de Jean-Charles ont appris l’anglais à l’école. Chris Brunet, dont la famille vit sur l’île depuis des générations, raconte que son arrière-grand-mère parlait encore le choctaw.

  • Comment les géants pétroliers sapent l’Accord de Paris - Le Temps
    https://www.letemps.ch/sciences/geants-petroliers-sapent-laccord-paris

    Il met en évidence le fait que les cinq principaux groupes pétroliers et gaziers cotés en bourse – ExxonMobil, Shell, Chevron, BP et Total – ont dépensé, depuis la COP21 à fin 2015, 1 milliard de dollars en opérations de lobbying et de relations publiques de façon à poursuivre et à intensifier leurs programmes d’extraction d’énergies fossiles. Et afin de pouvoir continuer également à bénéficier d’aides publiques, alors qu’ils ont engrangé 55 milliards de dollars de profits en 2018. En contradiction flagrante avec l’Accord de Paris, ces cinq compagnies ont agi de manière à contrôler, à retarder ou à bloquer les politiques énergétiques contraignantes. Elles sont ainsi parvenues à retarder les actions des Etats visant à limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C d’ici à la fin du siècle.

    #club_des_cinq #économie_fossile #exxonMobil #shell #chevron #BP #Total #Cop21

  • Venezuelan oil stuck at ports, PDVSA struggles to import fuel | Reuters
    https://www.reuters.com/article/us-venezuela-politics-pdvsa-fuel-idUSKCN1PO2LA

    Venezuela’s oil inventories have started to build up at the country’s ports and terminals as PDVSA is finding it cannot export crude at its usual rate due to U.S. sanctions imposed earlier this week, according to sources and shipping data.

    Sanctions announced on Monday by the administration of U.S. President Donald Trump, aimed at driving President Nicolas Maduro out of power after his contested re-election last year, have barred PDVSA’s U.S. customers from transferring payments to the firm. That is effectively limiting state-owned PDVSA from shipping that oil because Maduro’s government cannot collect the proceeds.

    As of Wednesday, Venezuela had 25 tankers with nearly 18 million barrels of crude - representing about two weeks of the country’s production - either waiting to load or expecting authorization to set sail. Most of those were anchored near the port of Jose, the country’s largest, according to Refinitiv Eikon data.

    PDVSA responded to the U.S. sanctions by prohibiting tankers loading oil bound for the United States to leave Venezuelan ports if cargoes are not prepaid.

    In addition, PDVSA’s inability to pay for crucial imports means fuel imports are delayed, adding to the glut of tankers off Venezuela’s coast.

  • With no oil cleanup in sight, Amazon tribes harvest rain for clean water
    https://news.mongabay.com/2018/12/with-no-oil-cleanup-in-sight-amazon-tribes-harvest-rain-for-clean-wat

    The Siona, Secoya and Kofan indigenous peoples have been living with the consequences of oil drilling in Ecuador’s northeastern Sucumbíos province for several generations.
    Many communities say the oil industry has polluted their sources of water for drinking, cooking and bathing, with grave consequences for their health.
    With the communities, the Ecuadoran government and the U.S. oil company Chevron locked in legal battle over who will pay for a cleanup, and oil still being pumped from beneath the rainforest, the communities are now forging a path around their pollution problems.
    Indigenous communities, with help from a U.S. NGO, have installed more than 1,100 rainwater collection and filtration systems in 70-plus villages to supply clean water. They’ve also set up dozens of solar panels to ensure ample electricity that does not rely on the fossil fuel industry they say has irreparably harmed their home and way of life.

    #Équateur #pétrole #pollution #eau #peuples_autochtones #énergie

  • Le secret des sept soeurs

    http://secretdes7soeurs.blogspot.com

    documentaire en quatre épisodes de 50 minutes.

    "L’histoire commence un soir d’août 1928, en Ecosse, au château d’Achnacarry, où sont réunis les hommes forts de l’industrie pétrolière de l’époque. Le Néerlandais Henri Deterding, cofondateur de la Royal Dutch Oil, propose alors aux autres convives « d’exploiter fraternellement et le plus profitablement possible les ressources pétrolières mondiales ». Zones d’exploitation, prix du transport et de vente… tout est débattu et distribué équitablement. Au petit matin, le pacte est scellé et le nouveau cartel, prêt à dominer le marché planétaire. D’autres compagnies vont bientôt rejoindre ce complot de milliardaires. Exxon, Shell, BP, Mobil, Chevron, Gulf et Texaco forment par la suite le groupe connu sous le nom des Sept Sœurs. Etabli dans le plus grand secret, l’accord informel de 1928 qui les lie ne tient aucun cas des pays consommateurs de pétrole, et encore moins des pays producteurs.

    "
    réalisation Frédéric Tonolli

    https://www.youtube.com/watch?v=RQ86f7Nsf2w


    il y a 4 pisodes

    #pétrole #documentaire #secret_des_7_sœurs

  • 100 entreprises responsables de plus de 70 % des émissions mondiales de carbone - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/100-entreprises-responsables-de-plus-de-70-des-emissions-mondiales-

    « Sur les 635 milliards de tonnes d’équivalent CO2 issues des 100 plus gros producteurs, 32% peuvent être rattachés à des investissements publics, 9% à des investissements privés, et même 59% à des investissements nationaux », alerte le rapport. Parmi les sociétés privées les plus émettrices, on compte sans surprise ExxonMobil, Shell, BP, Chevron, Peabody, Total, ou BHP Billiton. Du côté des entreprises nationalisés, on compte évidemment l’Arabie Saoudite, la Russie, la Chine, ou encore l’Inde, avec Saudi Aramco, Gazprom, National Iranian Oil, Coal India, Pemex, et CNPC (PetroChina). Enfin, la production de charbon en Chine a été agrégée en incluant divers acteurs comme Shenhua Group, Datong Coal Mine Group, ou encore China National Coal Group. Au total, le charbon chinois est responsable de plus de 14% des émissions globales de gaz à effet de serre !

  • Pollutions : une amende historique contre le pétrolier Chevron annulée par un tribunal privé international
    https://www.bastamag.net/Pollutions-une-amende-historique-contre-le-petrolier-Chevron-annulee-par-u

    La compagnie pétrolière Chevron avait été condamnée en 2012 par la #Justice équatorienne à payer une compensation de 8,1 milliards d’euros pour des #Pollutions_générées par l’une de ses filiales en Amazonie. Un tribunal commercial priver vient d’annuler cette décision de justice, prise en faveur des habitants et communautés frappées par ces pollutions. « Une preuve supplémentaire de l’impunité juridique que les traités de commerce et d’investissement accordent aux sociétés transnationales », réagissent des (...)

    #Décrypter

    / #Multinationales, Justice, Pollutions , A la une

  • Top Climate Scientist: Humans Will Go Extinct if We Don’t Fix Climate Change by 2023
    https://gritpost.com/humans-extinct-climate-change

    In a recent speech at the University of Chicago, James Anderson — a professor of atmospheric chemistry at Harvard University — warned that climate change is drastically pushing Earth back to the Eocene Epoch from 33 million BCE, when there was no ice on either pole. Anderson says current #pollution levels have already catastrophically depleted atmospheric #ozone levels, which absorb 98 percent of #ultraviolet rays, to levels not seen in 12 million years.

    Anderson’s assessment of humanity’s timeline for action is likely accurate, given that his diagnosis and discovery of Antarctica’s ozone holes led to the Montreal Protocol of 1987. Anderson’s research was recognized by the United Nations in September of 1997. He subsequently received the United Nations Vienna Convention Award for Protection of the Ozone Layer in 2005, and has been recognized by numerous universities and academic bodies for his research.

    #climat #extinction

    • The good news is there are a relatively small amount of culprits responsible for the vast majority of carbon emissions, meaning governments know who to focus on. As Grit Post reported in July of 2017, more than half of all carbon emissions between 1988 and 2016 can be traced back to just 25 fossil fuel giants around the world. 10 of those 25 top emitters are American companies, meaning the onus is largely on the United States to rein in major polluters like ConocoPhillips, ExxonMobil, Chevron, and Marathon Oil. Other offenders include Chinese companies extracting and burning coal, and Russian oil conglomerates like Rosneft, Gazprom, and Lukoil.

      However, the bad news for humanity is that as long as Donald Trump is President of the United States, swift action to combat climate change seems unlikely prior to 2020, given that Trump pulled out of the Paris Climate Accords and refuses to even acknowledge the threat of climate change despite warnings from U.S. government agencies like the Department of Homeland Security and the Department of Defense.

  • Deepwater discoveries signal life in offshore sector - Houston Chronicle
    http://www.houstonchronicle.com/business/article/Deepwater-discoveries-signal-life-in-offshore-12541700.php

    Some of the world’s biggest oil companies announced this week that they’ve made major deepwater discoveries in the Gulf of Mexico and North Sea, signaling that the moribund offshore energy sector is coming back to life as rising oil prices and lower development costs hold the promise of new profits.

    Chevron, Royal Dutch Shell, BP and the French company Total revealed their discoveries within a 24-hour period Tuesday and Wednesday, shifting attention from the Permian Basin in West Texas, which has become the center of the industry’s rebound from the last oil bust. This new activity offshore could provide a much needed boost to the explorers, drillers and equipment makers that employ tens of thousands of people in the Houston area.
    […]
    Shell, the Anglo-Dutch oil major, said Wednesday that it struck a potentially major oil payload while drilling to 23,000 feet in the Gulf of Mexico about 200 miles south of Houston. Chevron, the second largest U.S. oil company, owns a 40 percent stake in the well, dubbed the “Whale.”

    The discovery is near an area where Shell already has developed wells, about 10 miles from its massive Perdido platform, which is moored at 8,000 feet underwater.

  • #Total Reinforces Its Position In Deepwater #Gulf_Of_Mexico By Entering The Anchor Discovery | total.com
    https://www.total.com/en/media/news/press-releases/Total-Reinforces-Its-Position-In-Deepwater-Gulf-Of-Mexico-By-Entering-The-Anc


    découvertes depuis 2013
    (depuis https://www.woodmac.com/news/editorial/deepwater-gulf-of-mexico-leaner-compete )

    Total has signed an agreement with Samson in order to acquire Samson Offshore Anchor, LLC, which holds a 12.5% interest in four blocks covering the Anchor discovery, one of the most significant recent discoveries in the Gulf of Mexico (GoM), USA. The deal also includes a 12.5% interest in the nearby exploration block Green Canyon 761, where Total already has a 25% interest.
     
    The entry in the Anchor discovery further increases Total’s footprint in deepwater Gulf of Mexico. It follows our entry in seven exploration prospects located in the promising Wilcox (Central GoM) and Norphlet (Eastern GoM) plays thanks to an agreement signed with Chevron last September, and in the Jack field where the Group will acquire a 25% interest as part of the Maersk Oil deal”, stated Arnaud Breuillac, President Exploration & Production at Total. 
     
    Discovered in the Wilcox play in 2014, Anchor is located approximately 225 kilometers off the coast of Louisiana in more than 1,500 meters of water. Additional prospective resources have been identified in the Anchor vicinity, strengthening the potential of the asset.
     
    Anchor is operated by Chevron (55%) alongside Cobalt (20%), and Venari (12.5%).
     
    Total Exploration & Production in the United States
     
    Total has been active in Exploration & Production in the United States since 1957.
     
    In the Gulf of Mexico, Total focuses on the deepwater domain with participations in two producing fields, Tahiti with 17%, operated by Chevron, and Chinook with 33.33%, operated by Petrobras, as well as in the discovery of North Platte with 40%, operated by Cobalt International Energy. As part of the acquisition of Maersk Oil company, Total will become a 25% partner in the Chevron operated Jack field. Total also holds participations in over 160 exploration leases.
     
    Onshore, Total operates about 100,000 barrels of oil equivalent per day (shale gas production) in the Barnett play and is a 25% participant in a JV operated by Chesapeake in the Utica shale play.


    (carte globale un peu ancienne, découvertes avant 2005, avec Deepwater Horizon)
    issue de https://thes.wordpress.com/2010/06/10/gulf-of-mexico-oil-rigs

    pour mémoire…


    The location of oil rigs/platforms in the Gulf of Mexico (with Rita’s and Katrina’s listed)
    issue de https://www.democraticunderground.com/discuss/duboard.php?az=view_all&address=132x6836825

  • #Climat : #New_York assigne en justice cinq géants pétroliers
    https://www.romandie.com/news/Climat-New-York-assigne-en-justice-cinq-geants-petroliers/879503.rom

    Climat : New York assigne en justice cinq géants pétroliers

    New York - La ville de New York a assigné en justice cinq groupes pétroliers géants pour leur rôle présumé dans le changement climatique, et annoncé son intention de se débarrasser de quelque 5 milliards d’investissements dans des sociétés actives dans les #énergies_fossiles.

    Le maire démocrate, Bill de Blasio, a annoncé mercredi que la première ville américaine avait saisi la justice fédérale contre cinq géants pétroliers - BP, Chevron, ConocoPhillips, ExxonMobil et Shell - pour leur responsabilité supposée dans le changement climatique.

    [...]

    Les dommages éventuellement alloués par la justice contribueraient au financement des mesures prises par la ville pour lutter contre les conséquences du changement climatique, a annoncé la municipalité, qui a déjà lancé un programme d’investissement de 20 milliards de dollars.

    « ExxonMobil accueille favorablement toute tentative de répondre au changement climatique », a réagi ExxonMobil à l’AFP. « Ce type d’action en justice, (...) contre une industrie qui propose des produits sur lesquels nous nous reposons tous pour faire fonctionner l’économie et vivre au quotidien, n’en est pas une. »

    Chevron a dénoncé une action « sans fondement factuel ou juridique », qui « ne fera rien pour répondre à la grave question du changement climatique », tandis que Shell soulignait que le réchauffement devait être traité « par des politiques gouvernementales raisonnables et le changement culturel », « pas par les tribunaux ».

  • Peak oil? Majors aren’t buying into the threat from renewables
    https://www.reuters.com/article/us-oil-majors-strategy-insight/peak-oil-majors-arent-buying-into-the-threat-from-renewables-idUSKBN1D80GA


    REUTERS/File Photo

    A Reuters analysis of clean energy investments and forecasts by oil majors, along with exclusive interviews with top oil executives, reveal mostly token investments in alternative energy. Today, renewable power projects get about 3 percent of $100 billion in combined annual spending by the five biggest oil firms, according to energy consultancy Wood Mackenzie.

    BP, Chevron, Exxon Mobil, Royal Dutch Shell and Total are instead milking their drilling and processing assets to finance investor payouts now and bolster balance sheets for the future. They believe they can enter new energy sectors later by acquiring companies or technologies if and when others prove them profitable.

    There is no sign of peak demand right now,” said Chevron CEO John Watson, an economist by training, who is retiring in early 2018. “For the next 10 or 20 years, we expect to see oil demand growth.

  • Fracking Romania

    The McIntyres felt like they had discovered gold 20 years ago, when they moved into an area far from the city and drilled a well that yielded crystal clear and freezing cold water. Their previous home had no running water, so the remote plot of land in Woodlands, 30 miles north of Pittsburgh, nestled amidst lush trees and verdant bushes, felt like paradise.
    But this turned into a nightmare in January 2011, when the family suddenly became sick. “Headaches, uncontrollable diarrhea, even my adult children were experiencing the same symptoms that we were having”, says Janet McIntyre. “My husband turned on our kitchen faucet to find that our water was foaming, spitting, and purple.”

    Meanwhile in the poorest corner of the European Union, a Romanian villager shows off his most prized possession, a water fountain with a stone cross and a portrait of Jesus.
    Last spring, Dumitru Fânaru, a former councilor from the community of #Vadurile, received an unexpected visit from “some Americans” who photographed his water well and gave him $40 to dig in his backyard.


    http://fracking.casajurnalistului.ro/english
    #Roumanie #fracturation_hydraulique #énergie #gaz_de_schiste #santé #Chevron

  • 90 entreprises sont responsables de 50 % du réchauffement climatique
    https://reporterre.net/90-entreprises-sont-responsables-de-50-du-rechauffement-climatique

    Ainsi, selon UCS, les 90 principales entreprises productrices de #pétrole, #gaz, #charbon et #ciment sont responsables de 57 % de la hausse de la concentration atmosphérique en #CO2, de près de 50 % de la hausse de la température moyenne mondiale, et d’autour de 30 % de la hausse du niveau moyen des mers observées depuis 1880. Parmi ces 90 entreprises, les 50 entreprises privées, dont Exxon, Chevron, Shell BP et Total, sont responsables de 16 % de la hausse de la température et 11 % de la #montée_des_mers.

    The rise in global atmospheric CO2, surface temperature, and sea level from emissions traced to major carbon producers
    https://link.springer.com/article/10.1007/s10584-017-1978-0
    https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10584-017-1978-0
    #pollution #climat

  • Just 100 companies responsible for 71% of global emissions [since 1988], study says
    https://www.theguardian.com/sustainable-business/2017/jul/10/100-fossil-fuel-companies-investors-responsible-71-global-emissions-cdp

    The report found that more than half of global industrial emissions since 1988 – the year the Intergovernmental Panel on Climate Change was established – can be traced to just 25 corporate and state-owned entities. The scale of historical emissions associated with these fossil fuel producers is large enough to have contributed significantly to climate change, according to the report.

    [...] A fifth of global industrial greenhouse gas emissions are backed by public investment, according to the report. “That puts a significant responsibility on those investors to engage with carbon majors and urge them to disclose climate risk,” says Faria.

    #climat #carbone

    Top 100 producers and their cumulative 1988-2015 greenhouse gas emissions:
    1. China (Coal) 14.3%
    2. Saudi Arabian Oil Company (Aramco) 4.5%
    3. Gazprom OAO 3.9%
    4. National Iranian Oil Co 2.3%
    5. ExxonMobil Corp 2.0%
    6. Coal India 1.9%
    7. Petroleos Mexicanos (Pemex) 1.9%
    8. Russia (Coal) 1.9%
    9. Royal Dutch Shell PLC 1.7%
    10. China National Petroleum Corp (CNPC) 1.6%
    11. BP PLC 1.5%
    12. Chevron Corp 1.3%

    voir aussi https://seenthis.net/messages/198774

  • A Single Vessel Is Behind Canada’s Largest-Ever Trade Deficit - Bloomberg
    http://www.bloomberg.com/news/articles/2016-11-04/a-single-vessel-is-behind-canada-s-largest-ever-trade-deficit


    Blue Marlin arrives in Bull Arm, Trinity Bay, Newfoundland carrying the 30,000 tonne module from South Korea, Sept. 2, 2016.
    Photo: Hebron Project

    Canada posted its largest trade deficit on record in September, a whopping C$4.1 billion ($3 billion) — and a single piece of equipment is to blame.

    A heavy-load carrier arrived at Bull Arm, Trinity Bay in Newfoundland on Sept. 2, after a voyage from South Korea that began in June.

    You’ll note that the 224.8 meter-long vessel had to sail around Africa rather than go through the Suez Canal, due to its size and cargo.
    The Blue Marlin, as the vessel is known, was carrying a 30,000 tonne utilities and process module made by Hyundai Heavy Industries. The module, which had been under development since 2013, will be used in the Hebron offshore-oil project off the coast of Newfoundland and Labrador.

    Exxon Mobil Corp. has the largest interest in this project; co-venturers include Chevron Corp., Suncor Energy Inc., Statoil ASA, and Nalcor Energy Corp. The field has been estimated to contain more than 700 million barrels of recoverable resources.

    The arrival of this module helped push the imports of industrial machinery, equipment and parts up by C$2.9-billion in September, according to Statistics Canada, meaning the nation’s trade deficit excluding this increase would have totaled C$1.2 billion for the month — an even smaller gap than the C$1.7 billion deficit that economists had been estimating.

  • Le Nigeria à la chasse au milliards du pétrole
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-billet-economique/le-nigeria-la-chasse-au-milliards-du-petrole


    Opération main propre dans le secteur pétrolier. Après avoir fait arrêter l’ancienne ministre du pétrole à Londres, le gouvernement nigérian poursuit les grands groupes pétroliers, notamment Total, Eni, Chevron et Shell pour avoir vendu illégalement du pétrole, et ainsi évité des taxes.

    ...

    Ces compagnies sont accusées d’avoir exporté illégalement pour plus de 17 milliards de dollars de pétrole nigérian, ce qui leur a permis de réduire les taxes qu’elles doivent à l’Etat. Le contentieux s’élève à 12.7 milliards de dollars, qui seraient bienvenus dans un budget dont le déficit est estimé à 17% du PIB selon Standard and Poors.

    #Nigeria #pétrole #pillage

  • Je constate un manque dans l’incroyable somme de références que fait vivre Seenthis, tout un ensemble d’articles critiques, en particulier ceux de #Daniel_Tanuro, portant sur #Jared_Diamond et ses livres :
    - Guns, Germs, and Steel : The Fates of Human Societies (1997) traduit en français par De l’inégalité parmi les sociétés : Essai sur l’homme et l’environnement dans l’histoire
    - #Collapse : How Societies Choose to Fail or Survive (2005) traduit en français sous le titre Effondrement : Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie

    et la réponse universitaire pour les déconstruire :

    Questioning Collapse - Human Resilience, Ecological Vulnerability, and the Aftermath of Empire (2010) http://www.cambridge.org/fr/academic/subjects/archaeology/archaeological-science/questioning-collapse-human-resilience-ecological-vulnerability-and-afterm

    L’inquiétante pensée du mentor écologiste de M. Sarkozy - par Daniel Tanuro ; décembre 2007
    https://www.monde-diplomatique.fr/2007/12/TANURO/15400

    Quand il passe à l’analyse de la crise contemporaine, l’ouvrage dresse une liste de problèmes environnementaux (destruction des écosystèmes naturels, prélèvement excessif sur les ressources, déclin de la biodiversité, érosion et dégradation des sols, exploitation inconsidérée des stocks d’énergies fossiles, surexploitation des ressources en eau douce, empoisonnement chimique, propagation d’espèces invasives, réchauffement dû à l’effet de serre) qui, curieusement, inclut aussi la croissance de la population humaine et la croissance de l’impact de cette population sur l’environnement. Cette croissance « affecte tous les autres problèmes », dit Diamond. Une démarche contestable. En effet, puisque la crise écologique est due au mode social d’activité, composer une liste de « problèmes écologiques » incluant une seule dimension de cette activité ne peut que désigner automatiquement cette dimension-là comme « le » superproblème déterminant tous les autres.

    [...]

    S’agissant de l’état de l’environnement dans son pays, l’auteur croit pouvoir affirmer que « les plaintes exprimées par quasiment tout le monde à Los Angeles sont celles qui sont liées directement à notre population déjà élevée et qui continue de croître : nos embouteillages incurables ; le prix très élevé des logements, résultat du fait que des millions de gens travaillent dans quelques centres d’emploi alors qu’il n’y a qu’un espace résidentiel limité autour de ces centres ».

    [...]

    Dans chaque cas, la méthode suivie consiste à dépouiller le problème étudié de tout ce qu’il a de social, de politique et d’économique, pour ne laisser subsister que de prétendues causes environnementales. Celles-ci sont ensuite ramenées au fait que la population trop élevée continue malgré tout à croître.

    [...]

    Voici par exemple ce qu’on peut lire en conclusion d’un paragraphe décrivant les ravages causés aux forêts américaines par diverses espèces invasives de champignons et d’insectes originaires de Chine : « Une autre espèce dont la Chine a une population abondante, qui a de grands impacts écologiques et économiques, et qu’elle exporte en nombres croissants, est Homo sapiens. Par exemple, la Chine est passée à la troisième place en tant que source d’immigration légale en Australie, et des nombres significatifs d’immigrants, illégaux aussi bien que légaux, traversant l’océan Pacifique, atteignent même les Etats-Unis. »

    [...]

    Pour bien saisir ce point, il nous faut attirer l’attention sur un autre tour de passe-passe de notre auteur à succès. La liste des problèmes environnementaux qu’il dresse comporte non seulement la croissance de la population mais aussi la croissance de l’impact environnemental de la population, par habitant. A première vue, on s’attend à ce que ce concept d’impact soit introduit pour relativiser l’importance des effectifs absolus, puisqu’un même nombre d’êtres humains peut avoir des effets environnementaux fort différents en fonction du mode social de production et de consommation. #Effondrement, en fait, ne s’intéresse pas, en priorité, à l’impact écologique par personne, mais à la croissance de cet impact. Or, comme cette croissance est aujourd’hui plus grande dans certains pays en voie de développement que dans les pays développés, l’attention est détournée de l’injustice des rapports Nord-Sud pour être focalisée sur la menace écologique consécutive au développement des pays pauvres. Ainsi, par un déplacement d’accent à peine perceptible, Diamond parvient à modifier complètement la perception de la situation environnementale au niveau mondial.

    [...]

    Discutant de la sécurité alimentaire, l’auteur d’Effondrement prétend répondre à l’argument suivant : « Il n’y a pas vraiment un problème alimentaire ; il y a assez de nourriture ; on doit seulement résoudre le problème du transport et de la distribution de cette nourriture vers les endroits où elle est nécessaire. » Il faut noter que Diamond, ici, formule lui-même l’objection à laquelle il veut répliquer. Ce faisant, il réduit le problème social de la production et de la distribution de nourriture à une simple question de transport, c’est-à-dire qu’il met dans la bouche de ses adversaires l’idée qu’il suffirait, pour éradiquer la famine, d’acheminer systématiquement la nourriture des lieux où elle peut être produite en surabondance vers les lieux où elle fait défaut.

    Cette caricature lui permet d’escamoter la manière dont l’agrobusiness, par la concurrence, détruit l’agriculture paysanne dans les pays en voie de développement. Or, une fois ce facteur socio-économique écarté de l’analyse, on peut se borner à constater que « certains pays développés, comme les Etats-Unis, produisent ou peuvent produire plus de nourriture que ce que leurs citoyens consomment » et que certains pays du tiers-monde n’y arrivent pas, et on peut faire comme s’il s’agissait dans les deux cas du résultat de conditions naturelles, telles que la pluviosité ou la qualité des sols. Si on ne dit rien du processus au terme duquel on en est arrivé là, alors on peut propager l’idée que la faim découle du refus de certains peuples de s’autolimiter pour respecter ces conditions physiques, alors que celles-ci leur sont imposées par la nature.

    Cet article de Tanuro publié dans Le Monde Diplomatique a fait l’objet de critiques qui ont été publiées et auxquelles Tanuro a répondu de manière convaincante :

    « Effondrement », de Jared Diamond ; janvier 2008
    http://blog.mondediplo.net/2008-01-18-Effondrement-de-Jared-Diamond

    Je retiens surtout des nouveaux apports de Tanuro ces deux passages :

    S’agissant de la protection des forêts en Europe à la fin du Moyen Age, par exemple, il s’appuie sur la très discutable théorie de la « tragédie des communs » de Garrett Hardin (qui veut qu’un bien commun soit inévitablement pillé et saccagé) pour présenter la suppression des droits coutumiers et l’appropriation violente des forêts par les hobereaux allemands, au XVIe siècle (Guerre des Paysans), comme une sage décision et un exemple à suivre dans la protection de l’environnement (p. 523).

    Ce qui me permet de taguer #propriétarien

    et :

    Jared Diamond a un talent de conteur et il brasse une masse de faits souvent captivants. Pour autant, Effondrement n’est pas un modèle de rigueur : la description du mécanisme du changement climatique est fausse (les gaz à effet de serre « n’absorbent » pas la lumière du soleil, au contraire ils la laissent passer !) (p. 493) ; la formule de l’impact humain sur l’environnement (l’impact = la population multipliée par le taux d’impact individuel, I = P x i) (p. 524) est abandonnée depuis 30 ans au profit d’une formule qui reste discutable, mais qui prend au moins en compte la richesse et les technologies d’une société (l’impact = la population multipliée par la richesse multipliée par la technologie, I = P x A x T (3)) ; l’affirmation fantaisiste que l’humanité est en passe d’utiliser la presque totalité du potentiel de conversion de l’énergie solaire par les plantes vertes, de sorte que les communautés végétales naturelles ne disposeront bientôt plus que d’une part infime du rayonnement (théorie du « plafond photosynthétique », p. 491 (4)), amalgame abusivement la part utilisée et la part influencée de la capacité photosynthétique globale.

    La deuxième partie des réponses est aussi intéressante, elle porte sur "la théorie de l’effondrement environnemental" dont le débat est plus scientifique que politique. Deux passages intéressants :

    M. Bernard Thierry résume ainsi le message d’Effondrement : « Par le passé des sociétés humaines ont probablement disparu parce qu’elles avaient détruit leur milieu naturel en exploitant ses ressources au-delà de ce qu’il pouvait supporter. Méditons leur sort pour ne pas répéter leurs erreurs. » Ce résumé me semble exact, à condition d’y inclure le rôle clé de la croissance démographique. L’ensemble constitue ce que Diamond appelle un « écocide ». Or, l’histoire du Groenland telle qu’il la reconstitue ne constitue pas un cas d’écocide, mais un exemple d’incapacité d’une société à s’adapter à un changement de conditions naturelles. Ce n’est pas la même chose.

    [...]

    La théorie de l’écocide élucide-t-elle l’énigme de l’île de Pâques ? Telle est la question. Il me semble très probable que les Polynésiens aient dégradé gravement leur environnement. Mais je doute qu’ils aient provoqué un effondrement au sens où l’entend Diamond : une population qui atteint 15 000 habitants environ, puis sombre dans la barbarie parce qu’elle excède trois ou quatre fois les possibilités de l’écosystème, et chute brutalement à 3 000.

    Voici mon principal argument : il me semble impossible qu’une société néolithique qui ne connaissait pas la roue et n’élevait pas de bêtes de trait ait pu développer la productivité agricole au point de nourrir 15 000 êtres humains sur 165 km2, soit 90 habitants/km2. Selon la monumentale Histoire des agricultures du monde de Marcel Mazoyer et Laurence Roudart, une telle densité représenterait trois fois celles de la Grèce et de l’Italie antiques. Ainsi, l’agriculture pascuane se situerait presque au niveau de productivité du système agraire ultra-performant de l’Egypte pharaonique. Il me semble exclu que de tels résultats aient été atteints dans les conditions de l’île de Pâques, que Diamond décrit comme non-optimales.

    Et sa conclusion :

    En tant qu’environnementaliste, je suis très conscient du fait que le monde va au-devant de graves catastrophes écologiques entraînant de très sérieuses conséquences sociales. [...] Mais ce risque, selon moi, ne se place pas sous le signe de la continuité avec les sociétés du passé. Il se place au contraire sous le signe de la nouveauté radicale. Aucune société dans l’histoire n’a été guidée par la soif inextinguible de profit qui pousse les propriétaires de capitaux à accumuler toujours plus pour produire toujours plus et vendre toujours plus en créant toujours plus de besoins. Aucune société du passé n’a développé une technologie aussi terrible que le nucléaire. Cette situation est sans précédent et elle fait peser une menace sans précédent.

    Ce ne sont donc pas « les problèmes des anciens Mayas, des Anasazis et des Pascuans qui se reproduisent dans le monde moderne », comme l’écrit Diamond : ce sont les problèmes de la société capitaliste moderne qui deviennent de plus en plus aigus. Les « pénuries alimentaires, les famines, les guerres » d’aujourd’hui ne sont pas « dues au fait que trop de gens luttent pour trop peu de ressources » : elles sont dues au fait que les nantis s’approprient les ressources et se donnent les moyens militaires de continuer à les piller pour leur profit. « Les révolutions, les changements de régime violents, l’effondrement de l’autorité, le génocide, la mortalité infantile élevée » ne sont pas « des mesures de la pression environnementale et démographique » : ce sont des mesures de l’injustice, de l’oppression, de l’exploitation et de la barbarie montante, etc.

    S’agissant du monde d’aujourd’hui, c’est peu dire qu’Effondrement détourne l’attention des questions sociales [...] Les bons points environnementaux que Diamond décerne à Chevron, groupe privé, et les mauvais points qu’il attribue à la Compagnie nationale indonésienne du pétrole (pp. 442-443), prennent ici tout leur sens [...]

    « Questioning Collapse » : des historiens et des anthropologues réfutent la thèse de « l’écocide » Par Daniel Tanuro ; 17 Mars 2012
    http://www.lcr-lagauche.be/cm/index.php?option=com_content&view=article&Itemid=53&id=2431

    Dont le passage le plus important est cette explication des liens entre les deux livres de Jared Diamond :

    Signé par Frederick Errington et Deborah Gewertz, ce dernier article démonte remarquablement le « système Diamond ». Comme le notent les auteurs, ce système présente un paradoxe : « ‘De l’ #inégalité parmi les sociétés’ est bâti sur la thèse d’un déterminisme géographique rigide (ceux qui avaient « les armes, les germes – de maladie inconnues sous d’autres cieux - et l’acier » devaient dominer le monde), tandis que le second best seller de Diamond, ‘Effondrement’, avance au contraire l’idée que ‘les sociétés’ ont le choix entre ‘échouer et réussir ». Le mérite de Frederick Errington et de Deborah Gewertz est de mettre en évidence la « continuité entre les arguments des deux ouvrages ». Citons-les :

    « Dans aucun des deux ouvrages, (Diamond) ne considère adéquatement le contexte pour penser la façon dont les buts et les choix sont façonnés et contraints historiquement et culturellement. En effet, dans aucun des deux, (il) ne met en question les hypothèses reflétant le point de vue des puissants (that echo the perspectives of the powerful) : ceux qui contrôlent d’autres, ceux dont les choix dépassent – contraignent- les choix des autres. Donc, dans ‘De l’inégalité’, il considère que chacun choisirait inévitablement de dominer ; dans ‘Effondrement’, il suppose que chacun aurait une égale capacité de choisir. Dans ‘De l’inégalité’ personne n’est tenu pour responsable du cours de l’histoire, dans ‘Effondrement’ tout le monde l’est. Et dans les deux cas, ce sont, pensons-nous, les démunis (the have nots) qui supportent le blâme de l’histoire quand leurs existences et les circonstances sont mésinterprétées. ‘Effondrement’, à notre avis, est typique d’un genre d’histoire qui, en ignorant le contexte, brouille notre compréhension des processus qui affectent réellement le monde aujourd’hui – y compris les sérieux problèmes environnementaux auxquels il doit faire face. »

  • #Think_Tank Scholar or Corporate Consultant? It Depends on the Day
    http://www.nytimes.com/2016/08/09/us/politics/think-tank-scholars-corporate-consultants.html

    An examination of 75 think tanks found an array of researchers who had simultaneously worked as registered lobbyists, members of corporate boards or outside consultants in litigation and regulatory disputes, with only intermittent disclosure of their dual roles.

    With their expertise and authority, think tank scholars offer themselves as independent arbiters, playing a vital role in Washington’s political economy. Their imprimatur helps shape government decisions that can be lucrative to corporations.

    But the examination identified dozens of examples of scholars conducting research at think tanks while corporations were paying them to help shape government policy. Many think tanks also readily confer “nonresident scholar” status on lobbyists, former government officials and others who earn their primary living working for private clients, with few restrictions on such outside work.

    Largely free from disclosure requirements, the researchers’ work is often woven into elaborate corporate lobbying campaigns.

    #lobbying #fraude

  • World’s largest carbon producers face landmark human rights case | Environment | The Guardian
    https://www.theguardian.com/environment/2016/jul/27/worlds-largest-carbon-producers-face-landmark-human-rights-case

    The world’s largest oil, coal, cement and mining companies have been given 45 days to respond to a complaint that their greenhouse gas emissions have violated the human rights of millions of people living in the Phillippines.

    In a potential landmark legal case, the Commission on Human Rights of the Philippines (CHR), a constitutional body with the power to investigate human rights violations, has sent 47 “carbon majors” including Shell, BP, Chevron, BHP Billiton and Anglo American, a 60-page document accusing them of breaching people’s fundamental rights to “life, food, water, sanitation, adequate housing, and to self determination”.

    The move is the first step in what is expected to be an official investigation of the companies by the CHR, and the first of its kind in the world to be launched by a government body.

    The complaint argues that the 47 companies should be held accountable for the effects of their greenhouse gas emissions in the Philippines and demands that they explain how human rights violations resulting from climate change will be “eliminated, remedied and prevented”.

    #Philippines #pollution #santé #plainte #multinationales

  • Paris climate negotiations won’t stop the planet burning
    http://www.middleeasteye.net/columns/paris-climate-negotiations-won-t-stop-planet-burning-1543258788

    It is not widely known that US, British, French and Israeli oil companies have had a range of overlapping interests in exploiting Syria’s unconventional oil and gas resources, which are believed to be considerable.

    A document for the Syrian Ministry of Petroleum reveals that just months before the uprising, British oil major Shell was about to “devise a master plan for the development of the gas sector in Syria, following an agreement signed with the Ministry of Petroleum. The agreement includes an assessment of the overall undiscovered gas potential in Syria, potential for upstream gas production, need for gas transmission and distribution networks…”

    CGGVeritas, a firm backed by the French government, had conducted seismic surveys estimating Syria’s total offshore hydrocarbon potential to represent “billion-barrel/multi-TCF [trillion cubic feet]” levels. A study by the firm was published in 2011 by GeoArabia, a Bahrain-based petroleum industry journal sponsored by Chevron, ExxonMobil, Saudi Aramco, Shell, Total, and BP.

    Total, another French major, also worked with Assad at this time.

    More recently, another US firm with interests in Syria is Genie Oil and Gas, an Israeli subsidiary of which was granted a licence by the Israeli government in 2013 to explore the Syrian Golan Heights, which has been controlled by Israel since capturing the territory from Syria in 1967.

    In early November, Prime Minister Netanyahu personally asked Barack Obama in a private meeting if Israel’s right to the Golan could be accepted by the US, to which the American president apparently said nothing.

    Genie’s board consists of an interesting mix, including former former CIA director James Woolsey, Vice President Dick Cheney, global media baron Rupert Murdoch, Obama’s former economic advisor Larry Summers, and Obama’s nomimee for Secretary of Commerce Bill Richardson, among others.

    “We want a new Syrian state including some of those who are fighting it helping on the ground,” said British defence secretary Michael Fallon.

    No doubt, US, British, French and Israeli oil firms hope to be well positioned to take advantage of the “new Syrian state” in a post-conflict Syria.

    #Syrie #hydrocarbures #énergie #business

  • La très soudaine et suspecte conversion de Total et d’Engie à la lutte contre le réchauffement climatique
    http://www.bastamag.net/La-tres-soudaine-et-suspecte-conversion-de-Total-et-d-Engie-a-la-lutte-con

    Conférence sur le #Climat oblige, une partie de l’industrie pétrolière et gazière tente de faire oublier son image de pollueur et d’amie des climato-sceptiques. Le groupe français Engie annonce vouloir se désintoxiquer du très polluant charbon et Total affiche son intérêt pour les énergies renouvelables. Que cache ce soudain engouement pour la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique, alors que leur concurrent états-unien Chevron se précipite vers les gisements de gaz de (...)

    #Décrypter

    / #Le_défi_du_réchauffement_climatique, #L'enjeu_de_la_transition_énergétique, Climat, Pollutions , #Gaz_de_schiste, (...)

    #Pollutions_ #Multinationales