Le marché du bio pèse 8 milliards d’euros en 2017 avec un taux de croissance 13 % par rapport à l’année précédente, selon la Coface. Et même si la taille du gâteau augmente, offrant pour l’instant des potentiels de croissance pour tous, il y a derrière cette guerre économique une guerre pour préserver l’image du bio.
On peut comprendre l’inquiétude des acteurs historiques du bio face à cette banalisation galopante. L’arrivée des multinationales de l’alimentaire dans le monde du bio ne peut que conduire à une perte de valeur symbolique pour le consommateur. La banalisation d’un marché conduit inévitablement à une baisse des prix et du consentement à payer plus cher pour le consommateur. Ce qui est rare est cher et précieux, et inversement.
Cette crainte de dilution du bio est à l’origine de l’avis que le Conseil économique, social et environnemental (Cese) a adopté en janvier 2018. Cet avis recommande la création d’un label bio, local et équitable. Un label qui selon eux reviendrait aux sources des valeurs de la bio, et qui distinguerait le bio industriel du bio originel, et qui se placerait au-dessus du label européen.
A la clé, un surplus de complexité pour le consommateur et des débats sans fin sur ce qui relève du vrai ou du faux bio. Sans parler de la guerre sémantique entre « la bio » qui serait porteuse des valeurs fondatrices de l’agriculture biologique, et « le bio » pour qui qualifierait tout ce qui a un lien avec de l’industriel.
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