• #TotalÉnergies : 33 « #bombes_climatiques » en prévision

    À travers le monde, TotalÉnergies est impliquée dans trente-trois projets super-émetteurs, qui risquent de « faire exploser le climat ». Tel est le résultat d’un rapport publié par Greenpeace, le 25 octobre, intitulé « Les bombes climatiques de TotalÉnergies, la forêt derrière l’arbre Eacop » (https://www.greenpeace.fr/espace-presse/rapport-ces-projets-de-totalenergies-qui-vont-faire-exploser-le-climat), qui liste les projets fossiles auxquels la major participe.

    L’ONG conclut que « la frénésie de TotalÉnergies pour l’#exploration et le développement de nouveaux champs pétroliers et gaziers », que l’ONG considère comme autant de « bombes climatiques », compromet l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C.

    Depuis 2015, TotalÉnergies a été impliquée dans l’acquisition de nouvelles #licences_d’exploration_fossile dans le cadre de 84 projets. Les #licences de onze d’entre eux ont même été acquises après 2021, année de la parution du rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui appelait à arrêter le développement de nouvelles infrastructures fossiles. Trente-trois autres projets « pourraient potentiellement émettre encore 93 milliards de tonnes de CO2 équivalent, soit plus que les émissions cumulées d’un pays comme le Royaume-Uni sur la période 1850-2021 ».

    Le projet #Vaca_Muerta en #Argentine (14,5 milliards de tonnes de CO2 équivalent) et les projets #North_Field_East au #Qatar (7 milliards de tonnes de CO2 équivalent) figurent en tête de liste des #projets les plus émetteurs. Par ailleurs, dix-neuf de ces projets sont situés à moins de 50 km d’une zone de #biodiversité protégée.

    « Ces projets sont non seulement un #désastre pour le climat, mais sont également susceptibles d’alimenter des situations de #corruption, de #conflits_armés, de violations des #droits_humains et des #libertés_fondamentales », rappelle Edina Ifticène, chargée de campagne énergies fossiles pour Greenpeace France. La majorité de ces projets super-émetteurs sont situés dans des États en guerre, et/ou dans des pays où les régimes sont jugés « autoritaires ».

    https://reporterre.net/TotalEnergies-33-bombes-climatiques-en-prevision
    #climat #changement_climatique #pétrole #gaz

    • Ces projets de TotalEnergies qui vont faire exploser le climat

      A la veille de l’annonce des résultats du groupe au troisième trimestre, Greenpeace France publie un nouveau rapport, intitulé Les bombes climatiques de TotalEnergies, la forêt derrière l’arbre EACOP dans lequel elle pointe la frénésie de TotalEnergies pour l’exploration et le développement de nouveaux champs pétroliers et gaziers. L’association y dévoile également une liste de projets fossiles super-émetteurs auxquels la major participe [1]. Autant de « bombes climatiques » qui compromettent l’objectif 1,5° C de l’Accord de Paris et contredisent les propres engagements de la multinationale d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 [2].

      Barnett Shale au Texas ou Vaca Muerta en Argentine – où on exploite du gaz de schiste dont la production est interdite en France – Artic LNG en Russie, Mozambique LNG, North Field au Qatar, ce rapport montre que EACOP en Ouganda, n’est que l’arbre qui cache la forêt des projets hautement contestables de TotalEnergies, aussi bien sur le plan environnemental qu’au niveau des droits humains.

      Une expansion en contradiction avec l’objectif 1,5° C

      L’Accord de Paris a fixé l’objectif de “limiter l’élévation de la température à 1,5 °C”, ce qui supposait, dès sa signature en décembre 2015, de laisser dans le sol une grande partie des réserves fossiles.

      Pourtant, depuis 2015 :

      - TotalEnergies a été impliquée dans l’acquisition de nouvelles licences d’exploration fossile dans le cadre de 84 projets.
      – Pour 11 de ces projets, ces licences ont même été acquises après 2021, soit après que l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) a publiquement recommandé de renoncer au développement de nouveaux champs pétroliers ou gaziers pour rester aligner sur l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050 [2].

      « Le PDG de TotalEnergies va encore se présenter en bienfaiteur de l’humanité qui ne ferait que ‘répondre à la demande en énergies fossiles’. Mais en continuant à développer de nouveaux projets pétroliers et gaziers, l’industrie fossile crée cette fameuse demande pour continuer à engranger des profits faramineux, et nous enferme dans une dépendance aux énergies fossiles pour plusieurs décennies”, souligne Edina Ifticène, chargée de campagne Énergies fossiles pour Greenpeace France.

      Des projets super émetteurs destructeurs du climat

      Selon nos calculs estimatifs, sur l’ensemble des projets de production d’hydrocarbures dans lesquels TotalEnergies est impliquée, on dénombre en 2022, 33 projets super-émetteurs, répartis dans 14 pays. Ensemble, ces 33 projets pourraient potentiellement émettre encore 93 Gt de CO₂e, soit plus que les émissions cumulées d’un pays comme le Royaume-Uni sur la période 1850-2021.

      En haut du tableau, se trouvent notamment le projet Vaca Muerta en Argentine, dont les émissions pourraient atteindre encore 14,5 Gt de CO₂e ainsi que les projets North Field et North Field E au Qatar qui représenteraient chacun encore plus de 7 Gt de CO₂e, toujours selon les calculs estimatifs de Greenpeace France.

      De plus, parmi ces 33 projets “super-émetteurs”, 19 sont situés à moins de 50 km d’une zone de biodiversité protégée.

      Une stratégie à risques multiples

      En plus de leur empreinte climatique et environnementale, le rapport de Greenpeace s’intéresse aux situations de conflits, de corruption ou d’atteintes aux droits humains dans lesquelles interviennent ces projets. L’organisation a ainsi produit des cartes superposant les projets auxquels TotalEnergies participe avec plusieurs classements internationaux, comme le Global Peace Index produit par The Institute for Economics & Peace, le Democracy Index de l’Economist Intelligence Unit, l’indice de perception de la corruption de Transparency International et l’indice des droits des travailleurs et des travailleuses dans le monde de la Confédération syndicale internationale.

      Sur les 33 projets fossiles super-émetteurs auxquels TotalEnergies participe en 2022 :

      - les 2/3 de ces projets super-émetteurs sont situés dans des États dont le niveau de paix n’est pas bon
      – les 3/4 dans des pays dont les régimes sont jugés “autoritaires”
      - 42 % dans des États en-dessous de la moyenne mondiale en termes de perception de la corruption
      - 70 % dans des pays dont les régimes sont mal classés en termes de respect des droits des travailleur·ses

      “La vie réelle évoquée par Patrick Pouyanné aux universités d’été du MEDEF, ce sont ces projets qui sont non seulement un désastre pour le climat, mais sont également susceptibles d’alimenter des situations de corruption, de conflits armés, de violations des droits humains et des libertés fondamentales. A quelques semaines de la COP 28, les responsables politiques doivent aller au-delà des grands discours sur la sortie des énergies fossiles : des mesures doivent être prises pour contraindre l’industrie fossile”, poursuit Edina Ifticène.

      Alors que TotalEnergies a annoncé sa volonté d’augmenter sa production d’hydrocarbures de 2 % à 3 % par an lors des cinq prochaines années [4] et malgré la poursuite-bâillon adressée par TotalEnergies à Greenpeace en avril 2023 à la suite de la publication de son dernier rapport sur le bilan carbone de la major, Greenpeace France n’entend pas se laisser intimider et continuera de dénoncer la politique d’expansion fossile et de profit à tout prix de TotalEnergies [5].

      Notes aux rédactions

      [1] Pour identifier les projets “super-émetteurs” impliquant TotalEnergies, Greenpeace France s’est basée sur la définition d’un projet selon la base de données de Rystad et a comptabilisé les projets qui pourraient encore émettre, d’après nos calculs estimatifs, au moins 1 Gt de CO₂e, si toutes les réserves qu’il restait à extraire fin 2022 étaient exploitées (voir la partie “Méthodologie” du rapport).
      Les données de Rystad ont été extraites au mois d’avril 2023.

      [2] https://totalenergies.com/company/transforming/ambition/net-zero-2050

      [3] https://www.iea.org/reports/net-zero-by-2050

      [4] https://totalenergies.com/fr/medias/actualite/communiques-presse/presentation-strategie-perspectives-2023

      [5] https://www.greenpeace.fr/espace-presse/justice-totalenergies-tente-de-museler-greenpeace

      https://www.greenpeace.fr/espace-presse/rapport-ces-projets-de-totalenergies-qui-vont-faire-exploser-le-climat
      #rapport #Greenpeace

  • Le #patrimoine, l’autre victime collatérale des #guerres

    Les populations civiles ne sont pas les seules à être menacées par les #conflits_armés ; les #biens_culturels également. Quoique protégé par une législation spécifique, le patrimoine peut même être intentionnellement pris pour cible.

    Sur la place d’armes de Chamblon, dans le canton de Vaud, des jeunes gens portant des gilets blancs ou rouges et des membres de la protection civile s’affairent. Ils déplacent, observent, photographient, répertorient des objets visiblement calcinés.

    Heureusement, il ne s’agit que d’un exercice de sauvetage d’une collection patrimoniale organisé par la Haute École ARC Conservation-restaurationLien externe (HE-ARC CR). Les treize étudiantes et étudiants qui y participent apprennent à agir comme si le sinistre avait eu lieu dans un musée, une bibliothèque ou un service d’archives. Il s’agit par exemple de procéder à un tri entre les objets irrémédiablement perdus et ceux qui pourraient être conservés en vue d’une restauration.

    L’Ukraine protège ses trésors

    Ce type d’exercice n’a rien d’exceptionnel ; il est normalement organisé tous les deux ans. Mais en cette journée de mars 2022, il se déroule dans un contexte particulier : tout le monde a en tête la guerre en Ukraine, où le danger pour le patrimoine est bien réel.

    En Ukraine, les autorités ont fait leur possible pour protéger les trésors patrimoniaux. Les collections ont été mises en lieu sûr. Quant aux bâtiments et aux objets impossibles à déplacer, ils ont été protégés avec les moyens du bord : sacs de sable, bâches, mousse, tissus anti-feu…

    Malgré ces efforts, après un mois et demi de guerre, les opérations militaires ont déjà provoqué des pertes culturelles importantes. Selon le dernier recencement effectué par l’UNESCO, au moins 53 sites culturels ont déjà été endommagés par les bombardements et les combats. Par exemple, 25 tableaux de l’artiste #Maria_Primachenko, partis en fumée dans l’incendie du musée d’histoire et d’art local d’#Ivankiv à la suite d’un #bombardement.

    Une protection spécifique

    On ne le sait pas forcément, mais tout comme les populations civiles, le patrimoine fait l’objet d’une #protection spécifique dans le cadre de conflits armés. « Compte tenu des #dommages_collatéraux de plus en plus importants dus à la #guerre_moderne, des pays ont commencé à comprendre dès la fin du 19e siècle qu’il était nécessaire de prendre soin du patrimoine et de s’organiser au niveau international », indique Nathalie Ducatel, chargée de cours à la HE-ARC CR.

    Mais ce sont les destructions massives infligées au patrimoine lors de la Seconde Guerre mondiale qui débouchent sur une véritable protection, avec la #Convention_de_La_Haye pour la #protection_des_biens_culturels en cas de conflits armés, adoptée en 1954. Il s’agit du premier instrument international à vocation universelle exclusivement axé sur la protection du patrimoine culturel.

    La Convention de La Haye interdit l’utilisation de biens culturels à des fins qui pourraient les exposer à une #destruction ou à une #détérioration. Elle exige aussi que les belligérants s’abstiennent de tout acte d’hostilité à l’égard de ces biens. En outre, il est demandé d’inculquer aux personnels des forces armées un esprit de respect envers les biens culturels de tous les peuples.

    Deux Protocoles additionnels renforcent encore la Convention. Le premier empêche l’exportation de biens culturels d’un territoire occupé. Le second demande en particulier de criminaliser la destruction délibérée de tout bien culturel et établit un fonds spécial pour aider les États à protéger leurs biens culturels.

    Choc en Yougoslavie

    Mais faut-il encore que la Convention de La Haye soit respectée. Or des conflits récents ont montré que ce n’est pas forcément toujours le cas. « À la fin du conflit en Yougoslavie, les belligérants ont délibérément pilonné des sites signalés comme étant des éléments patrimoniaux. On pensait ce genre de pratique terminé depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce qui s’est passé en Yougoslavie a donc constitué un choc », dit Nathalie Ducatel.

    Depuis, bien d’autres crimes contre le patrimoine ont été perpétrés dans le monde. On pense notamment au dynamitage des bouddhas géants de Bamiyan, en Afghanistan, à la destruction du site de Palmyre, en Syrie, ou encore au pillage d’objets archéologiques dans les musées irakiens.

    « En s’en prenant au patrimoine, l’idée est toujours de s’en prendre à ce qui est particulièrement précieux pour un peuple : sa mémoire et son identité », déplore Nathalie Ducatel.

    Pas inutile

    Les faits montrent qu’une convention internationale ne permet souvent pas de protéger un patrimoine, pas plus que des populations civiles d’ailleurs. Quant à l’idée de déférer les responsables des destructions devant la justice et d’obtenir des réparations, là aussi cela semble être un vœu pieux.

    Pour autant, un cadre légal international n’est pas inutile. « Il est bien clair que nous n’empêcherons jamais toutes les destructions et les trafics, admet Nathalie Ducatel. Mais le fait que cette réglementation existe réduit par exemple la mise sur le marché d’objets obtenus illégalement dans des pays comme la Suisse. »

    https://www.swissinfo.ch/fre/le-patrimoine--l-autre-victime-collat%C3%A9rale-des-guerres/47480766
    #guerre #Ukraine

  • Iron Will: Global Extractivism and Mining Resistance in Brazil and India

    Iron Will lays bare the role of extractivist policies and efforts to resist these policies through a deep ethnographic exploration of globally important iron ore mining in Brazil and India. #Markus_Kröger addresses resistance strategies to extractivism and tracks their success, or lack thereof, through a comparison of peaceful and armed resource conflicts, explaining how different means of resistance arise. Using the distinctly different contexts and political systems of Brazil and India highlights the importance of local context for resistance. For example, if there is an armed conflict at a planned mining site, how does this influence the possibility to use peaceful resistance strategies? To answer such questions, Kröger assesses the inter-relations of contentious, electoral, institutional, judicial, and private politics that surround conflicts and interactions, offering a new theoretical framework of “investment politics” that can be applied generally by scholars and students of social movements, environmental studies, and political economy, and even more broadly in Social Scientific and Environmental Policy research.

    By drawing on a detailed field research and other sources, this book explains precisely which resistance strategies are able to influence both political and economic outcomes. Kröger expands the focus of traditionally Latin American extractivism research to other contexts such as India and the growing extractivist movement in the Global North. In addition, as the book is a multi-sited political ethnography, it will appeal to sociologists, political scientists, anthropologists, geographers, and others using field research among other methods to understand globalization and global political interactions. It is the most comprehensive book on the political economy and ecology of iron ore and steel. This is astonishing, given the fact that iron ore is the second-most important commodity in the world after oil.

    https://www.fulcrum.org/concern/monographs/tq57ns985

    #livre #open_source #extractivisme #Brésil #Inde #résistance #mines #conflits #conflits_armés #résistance_pacifique #fer #acier

  • La santé mentale est un enjeu crucial des migrations contemporaines

    Si la migration est source d’espoirs liés à la découverte de nouveaux horizons, de nouveaux contextes sociaux et de nouvelles perspectives économiques, elle est également à des degrés divers un moment de rupture sociale et identitaire qui n’est pas sans conséquence sur la santé mentale.

    #Abdelmalek_Sayad, l’un des sociologues des migrations les plus influents de ces dernières décennies, a défini la condition du migrant comme étant suspendu entre deux mondes parallèles. #Sayad nous dit que le migrant est doublement absent, à son lieu d’origine et son lieu d’arrivée.

    Il est, en tant qu’émigrant, projeté dans une condition faite de perspectives et, très souvent, d’illusions qui l’éloignent de son lieu d’origine. Mais le migrant est tout aussi absent dans sa #condition ^_d’immigré, dans les processus d’#adaptation à un contexte nouveau et souvent hostile, source de nombreuses #souffrances.

    Quelles sont les conséquences de cette #double_absence et plus largement de cette transition de vie dans la santé mentale des migrants ?

    Migrer implique une perte de #capital_social

    Migrer, c’est quitter un #univers_social pour un autre. Les #contacts, les #échanges et les #relations_interpersonnelles qui soutiennent chacun de nous sont perturbés, fragmentés ou même rompus durant cette transition.

    Si pour certains la migration implique un renforcement du capital social (ou économique), dans la plupart des cas elle mène à une perte de capital social. Dans un entretien mené en 2015, un demandeur d’asile afghan souligne cette #rupture_sociale et la difficulté de maintenir des liens avec son pays d’origine :

    « C’est très difficile de quitter son pays parce que ce n’est pas seulement ta terre que tu quittes, mais toute ta vie, ta famille. J’ai des contacts avec ma famille de temps en temps, mais c’est difficile parce que les talibans détruisent souvent les lignes de téléphone, et donc, c’est difficile de les joindre. »

    Pour contrer ou éviter cette perte de capital social, de nombreux #réseaux_transnationaux et organisations d’immigrants dans les pays d’accueil sont créés et jouent dans la vie des migrants un rôle primordial.

    À titre d’exemple, la migration italienne d’après-guerre s’est caractérisée par une forte structuration en #communautés. Ils ont créé d’importants organisations et réseaux, notamment des organisations politiques et syndicales, des centres catholiques et culturels, dont certains sont encore actifs dans les pays de la #diaspora italienne.

    L’#environnement_social et la manière dont les sociétés d’arrivée vont accueillir et inclure les migrants, vont être donc des éléments clés dans la #résilience de ces populations face aux défis posés par leur trajectoire de vie et par leur #parcours_migratoire. Les migrants peuvent en effet rencontrer des situations qui mettent en danger leur #santé physique et mentale dans leur lieu d’origine, pendant leur transit et à leur destination finale.

    Cela est particulièrement vrai pour les migrants forcés qui sont souvent confrontés à des expériences de #détention, de #violence et d’#exploitation susceptibles de provoquer des #troubles_post-traumatiques, dépressifs et anxieux. C’est le cas des centaines de milliers de réfugiés qui fuient les #conflits_armés depuis 2015, principalement dans les régions de la Syrie et de l’Afrique subsaharienne.

    Ces migrants subissent des #violences tout au long de leur parcours, y compris la violence des lois de l’asile dans nos sociétés.

    L’environnement social est une des clés de la santé mentale

    Dans son document d’orientation « Mental health promotion and mental health care in refugees and migrants », l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique l’#intégration_sociale comme l’un des domaines d’intervention les plus importants pour combattre les problèmes de santé mentale dans les populations migrantes.

    Pour l’OMS, la lutte contre l’#isolement et la promotion de l’#intégration sont des facteurs clés, tout comme les interventions visant à faciliter le relations entre les migrants et les services de soins, et à améliorer les pratiques et les traitements cliniques.

    Cependant, l’appartenance à des réseaux dans un environnement social donné est une condition essentielle pour le bien-être mental de l’individu, mais elle n’est pas suffisante.

    Le philosophe allemand #Axel_Honneth souligne notamment que la #confiance_en_soi, l’#estime_de_soi et la capacité à s’ouvrir à la société trouvent leurs origines dans le concept de #reconnaissance. Chaque individu est mu par le besoin que son environnement social et la société, dans laquelle il ou elle vit, valorisent ses #identités et lui accordent une place comme #sujet_de_droit.

    Les identités des migrants doivent être reconnues par la société

    À cet égard, se construire de nouvelles identités sociales et maintenir une #continuité_identitaire entre l’avant et l’après-migration permet aux migrants de diminuer les risques de #détresse_psychologique.

    https://www.youtube.com/watch?v=oNC4C4OqomI&feature=emb_logo

    Être discriminé, exclu ou ostracisé du fait de ses appartenances et son identité affecte profondément la santé mentale. En réaction à ce sentiment d’#exclusion ou de #discrimination, maintenir une estime de soi positive et un #équilibre_psychosocial passe souvent parla prise de distance par rapport à la société discriminante et le #repli vers d’autres groupes plus soutenants.

    La #reconnaissance_juridique, un élément central

    Or ce principe de reconnaissance s’articule tant au niveau de la sphère sociale qu’au niveau juridique. Dans les sociétés d’accueil, les migrants doivent être reconnus comme porteurs de droits civils, sociaux et politiques.

    Au-delà des enjeux pragmatiques liés à l’accès à des services, à une protection ou au #marché_de_l’emploi, l’obtention de droits et d’un #statut_juridique permet de retrouver une forme de contrôle sur la poursuite de sa vie.

    Certaines catégories de migrants vivant soit en procédure pour faire reconnaître leurs droits, comme les demandeurs d’asile, soit en situation irrégulière, comme les « #sans-papiers », doivent souvent faire face à des situations psychologiquement compliquées.

    À cet égard, les sans-papiers sont presque totalement exclus, privés de leurs #droits_fondamentaux et criminalisés par la justice. Les demandeurs d’asile sont quant à eux souvent pris dans la #bureaucratie du système d’accueil durant des périodes déraisonnablement longues, vivant dans des conditions psychologiques difficiles et parfois dans un profond #isolement_social. Cela est bien exprimé par un jeune migrant kenyan que nous avions interviewé en 2018 dans une structure d’accueil belge :

    « Je suis arrivé quand ils ont ouvert le [centre d’accueil], et je suis toujours là ! Cela fait presque trois ans maintenant ! Ma première demande a été rejetée et maintenant, si c’est un “non”, je vais devoir quitter le territoire. […] Tous ces jours, les mois d’attente, pour quoi faire ? Pour rien avoir ? Pour devenir un sans-papiers ? Je vais devenir fou, je préfère me tuer. »

    Être dans l’#attente d’une décision sur son statut ou être dénié de droits plonge l’individu dans l’#insécurité et dans une situation où toute #projection est rendue compliquée, voire impossible.

    Nous avons souligné ailleurs que la lourdeur des procédures et le sentiment de #déshumanisation dans l’examen des demandes d’asile causent d’importantes #frustrations chez les migrants, et peuvent avoir un impact sur leur #bien-être et leur santé mentale.

    La migration est un moment de nombreuses #ruptures sociales et identitaires face auxquelles les individus vont (ré)agir et mobiliser les ressources disponibles dans leur environnement. Donner, alimenter et construire ces ressources autour et avec les migrants les plus vulnérables constitue dès lors un enjeu de #santé_publique.

    https://theconversation.com/la-sante-mentale-est-un-enjeu-crucial-des-migrations-contemporaines

    #santé_mentale #asile #migrations #réfugiés

    ping @_kg_ @isskein @karine4

  • Un #rapport de l’ONU s’inquiète de l’augmentation des #violences_sexuelles liées aux #conflits

    Malgré une décennie de lutte, l’#ONU constate que les violences sexuelles restent une #arme_de_guerre dans de nombreux conflits et qu’elles continuent d’augmenter sur toute la planète. L’ONU analyse dans son dernier rapport (https://news.un.org/fr/story/2020/07/1073341) les violations constatées dans 19 pays, principalement contre des jeunes #filles et des #femmes.

    Les violences sexuelles augmentent dans la plupart des #conflits_armés. C’est ce qui ressort du dernier rapport de l’ONU sur les violences sexuelles liées aux conflits publié en juillet dernier.

    Le rapport insiste sur le fait que ce type de violence a un impact direct sur les déplacements en masse de populations, la montée de l’extrémisme, des inégalités et des discriminations entre les hommes et les femmes. Par ailleurs, selon l’ONU, les violences sexuelles sont particulièrement répandues dans des contextes de détention, de captivité et de migration.

    Fin 2019, plus de 79 millions de personnes se trouvaient déplacées dans le monde. Cela signifie que près d’un pourcent de la population mondiale a dû abandonner son domicile à cause d’un conflit ou de persécutiosn. L’an denier, le nombre de déplacés a augmenté, tout comme le niveau de violences sexuelles se produisant sur des sites accueillant des déplacés.

    Ces violences ont notamment lieu quand des femmes et des filles mineures fuient des attaques. Ce 11ème rapport du Secrétaire général de l’ONU (en anglais) sur ce sujet se penche particulièrement sur les violences sexuelles utilisées comme tactiques de guerre ou comme une arme utilisée par les réseaux terroristes.

    Il dresse la situation dans 19 pays, entre janvier et décembre 2019, et se base sur des cas documentés par les Nations unies.

    En tout, 2 838 cas de violences sexuelles ont été rapportés dans ces 19 pays. Dans 110 cas, soit environ 4 % des cas, les victimes sont des hommes ou des garçons.

    #Afghanistan

    En 2019, la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) a documenté 102 cas de violences sexuelles : 27 étaient liées au conflit qui oppose le pouvoir aux rebelles Talibans, touchant 7 femmes, 7 filles et 13 garçons.

    Alors que la plupart des agressions sont attribuées aux Talibans, les forces de sécurité et des milices pro-gouvernementales ont également été impliquées.

    #Centrafrique

    La Mission des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) a confirmé 322 incidents de violences sexuelles liées aux conflits, affectant 187 femmes, 124 filles, 3 hommes, 2 garçons, et 6 femmes d’âge inconnu. Parmi ces cas, 174 sont des viols ou tentatives de viol et 15 cas sont des mariages forcés.

    Le gouvernement de Bangui a signé avec les groupes armés, en février 2019, un accord de paix qui appelle à la fin de toutes formes de violences liées au sexe. Mais les signataires continuent d’utiliser la violence sexuelle comme moyen de terroriser les civils, conclut le rapport de l’ONU.

    #Colombie

    En 2019, un organisme de l’État venant en aide aux victimes a recensé 356 victimes de violences sexuelles liées aux conflits dans un pays où sévissent de nombreux groupes criminels et armés. Dans quasiment 90 % des cas, il s’agissait de femmes et de filles. Près de la moitié des victimes avaient des origines africaines.

    51 cas d’abus ont été commis sur des enfants (31 filles et 20 garçons). Dans au moins une dizaine de cas, les agresseurs présumés appartenaient au groupe rebelle de l’Armée de libération nationale ou à d’autres groupes armés et organisations criminelles.

    #RDC

    En 2019, la mission de l’ONU en #République_démocratique_du_Congo (MONUSCO), a documenté 1 409 cas de violences sexuelles liées aux conflits, ce qui représente une hausse de 34 % depuis 2018.

    Parmi ces cas, 955 sont attribués à des groupes armés. Mais des membres de l’armée congolaise sont eux aussi impliqués dans 383 agressions. Enfin, la police nationale est responsable dans 62 cas.

    #Irak

    Au cours de l’année 2019, des civils qui étaient détenus par l’organisation de l’État islamique (OEI) en Syrie ont continué à retourner en Irak. Certains sont des survivants de violences sexuelles.

    En novembre dernier, le gouvernement régional du Kurdistan irakien a publié des statistiques sur les cas de disparition dans la communauté des Yazidis depuis 2014. Plus de 6 400 Yazidis ont ainsi été enlevés. Parmi eux près de 3 500 ont été libérés, en grande partie des femmes et des filles.

    Une commission crée en 2014 par les autorités régionales kurdes pour faire la lumière sur les crimes commis par l’OEI a enregistré plus de 1 000 cas de violences sexuelles liées aux conflits. Ces abus ont en grande partie touché les femmes et filles yazidies.

    #Libye

    La mission de l’ONU en Libye (MANUL) n’a pu vérifier que 7 cas de violences sexuelles qui ont touché 4 femmes, deux filles et un homme activiste pour les droits des LGBTQ.

    D’après le rapport, les femmes retenues dans le centre de détention très controversé de #Mitiga n’ont aucune possibilité de contester la légalité de leur détention. Ce centre est contrôlé par la « Force de dissuasion » qui est placée sous la responsabilité du ministère libyen de l’Intérieur.

    Quatre prisonnières ont été violées et forcées de se montrer nues. L’activiste pour les droits des LGBTQ a été victime d’un viol en groupe perpétré par des gardiens de la Force de dissuasion.

    La MANUL a aussi rapporté des schémas de violences et d’exploitation sexuelles, d’extorsion et de trafic de migrants dans des centres de détention de #Zaouïa, #Tadjourah, #Garian, #Tariq_al_Sikka à #Tripoli et #Khoms qui sont liés aux autorités chargées de la lutte contre la migration illégale.

    Certaines femmes et filles migrants sont exposées au risque d’être vendues pour des travaux forcés ou être exploitées sexuellement dans des réseaux criminels internationaux, dont certains sont liés aux groupes armées présents en Libye. A Tariq al-Sikka, deux filles, frappées en public, ont été victimes d’abus sexuels.

    #Mali

    En 2019, la force onusienne au Mali (MINUSMA) a enquêté sur 27 cas de violences sexuelles liées aux conflits, commis contre 15 femmes, 11 filles et un homme. Des accusations d’esclavage sexuel, de mariages forcés, de castration et de grossesses forcées ont également été rapportées.

    #Birmanie (#Myanmar)

    L’absence de responsabilité pour des violences sexuelles perpétrées contre la minorité musulmane #Rohingyas reste de mise.

    Une mission d’enquête sur les violences sexuelles en Birmanie a montré que ce genre d’agressions étaient une marque de fabrique de l’armée birmane lors des opérations qu’elle a menées en 2016 et 2017.

    De plus, comme le rappelle le rapport de l’ONU, les abus sexuels commis contre les femmes et filles Rohingyas étaient une #tactique_de_guerre qui avait pour objectif d’intimider, de terroriser et de punir les populations civiles.

    #Somalie

    La mission de l’ONU en Somalie (ONUSOM) a confirmé près de 240 cas de violences sexuelles liées aux conflits, dont l’immense majorité contre des mineures. Elles sont en majorité attribuées à des hommes armés non identifiés, au groupe des #Shebabs somaliens, mais aussi à des forces de #police locales et à l’armée somalienne. Près de la moitié de ces abus ont été commis dans l’État de #Jubaland, dans le sud-ouest du pays.

    #Soudan_du_Sud

    La mission onusienne de maintien de la paix au Soudan du Sud (MINUSS) a documenté 224 cas de violences sexuelles liées aux conflits, touchant 133 femmes, 66 filles, 19 hommes et 6 garçons.
    Soudan

    En 2019, l’opération de l’ONU au #Darfour (MINUAD) a constaté 191 cas de violences sexuelles contre des femmes et des filles. Les viols et tentatives de viol ont constitué près de 80 % des cas.

    Les agressions ont été attribuées à des nomades armés, des membres de l’#Armée_de_libération_du_Soudan et à des miliciens. Les forces de sécurité du gouvernement, dont les forces armés soudanaises et la police ont également été impliquées.

    #Nigeria

    En 2019, l’ONU a recensé 826 allégations de violences sexuelles liées aux conflits, dont des viols et des #mariages_forcés.

    La quasi-totalité de ces cas sont attribués à des #groupes_armés, dont #Boko_Haram et la #Civilian_Joint_Task_Force, une #milice d’autodéfense. Les forces de sécurité de l’État sont impliquées dans 12% des cas.

    Les efforts de l’ONU restent vains

    En avril 2019, une résolution (https://www.un.org/press/fr/2019/cs13790.doc.htm) adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies reconnait le besoin d’une approche centrée sur les survivants pour informer et mettre en place des mesures pour lutter contre les violences sexuelles liées aux conflits.

    La #résolution ne peut que constater que « malgré le condamnation répétées des violences, dont les violences sexuelles contre des femmes et des enfants dans des situations de conflit, et malgré l’appel à toutes les parties prenantes dans les conflits armés pour qu’elles cessent ce genre d’actes, ces derniers continuent de se produire. »

    Le rapport conclut en rappelant que l’#impunité accompagne souvent les #abus et que les efforts des parties impliquées dans un conflit à suivre les résolutions de l’ONU restent très faibles.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/26635/un-rapport-de-l-onu-s-inquiete-de-l-augmentation-des-violences-sexuell
    #guerres #guerre #viols

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    • Violence sexuelle liée aux conflits : l’ONU plaide pour une nouvelle décennie d’action

      Il faut continuer à garder les crimes de violence sexuelle dans les conflits et leurs auteurs sous les projecteurs de la communauté internationale, a plaidé vendredi Pramilla Patten, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits.

      « Comme le dit la célèbre maxime juridique : justice doit être rendue et être vue comme étant rendue. Les survivantes doivent être considérées par leur société comme les détentrices de droits qui seront, en fin de compte, respectés et appliqués », a déclaré Mme Patten lors d’un débat du Conseil de sécurité sur ce thème.

      Outre Mme Patten, l’Envoyée spéciale du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Angelina Jolie et deux responsables d’ONG, Khin Omar, fondatrice et présidente de Progressive Voice s’exprimant au nom du groupe de travail des ONG sur les femmes, la paix et la sécurité, et Nadia Carine Thérèse Fornel-Poutou, présidente de l’Association des femmes juristes de la République centrafricaine, ont pris la parole devant le Conseil.

      Selon la Représentante spéciale, le débat au Conseil de sécurité ouvre la voie à une nouvelle décennie d’action décisive, selon trois axes :

      Premièrement, l’autonomisation des survivantes et des personnes à risque grâce à des ressources accrues et à une prestation de services de qualité, afin de favoriser et de créer un environnement propice dans lequel elles peuvent signaler les violations en toute sécurité et demander réparation.

      Deuxièmement, agir sur la base des rapports et des informations reçus pour faire en sorte que les parties prenantes respectent les normes internationales.

      Troisièmement, le renforcement de la responsabilité en tant que pilier essentiel de la prévention et de la dissuasion, garantissant que lorsque les parties prenantes ne respectent pas leurs engagements, elles sont dûment tenues de rendre des comptes.

      « La prévention est la meilleure réponse. Pourtant, nous avons du mal à mesurer - ou même à définir - les progrès du pilier prévention de ce programme. Le respect est un exemple concret : la violence sexuelle persiste non pas parce que les cadres et obligations existants sont inadéquats, mais parce qu’ils sont mal appliqués », a souligné Mme Patten.

      « La résolution 1820 de 2008 ne demandait rien de moins que ‘la cessation immédiate et complète par toutes les parties aux conflits armés de tous les actes de violence sexuelle contre les civils’. Cette résolution a écrit une nouvelle norme et a tracé une ligne rouge. Maintenant, nous devons démontrer clairement quelles sont les conséquences quand elle est franchie », a-t-elle ajouté.
      Aller au-delà de la rhétorique

      De son côté, Angelina Jolie a rappelé la résolution 2467 adoptée par le Conseil de sécurité l’an dernier.

      « C’était la première à placer les survivantes, leurs besoins et leurs droits au centre de toutes les mesures. Mais les résolutions, les mots sur papier, ne sont que des promesses. Ce qui compte, c’est de savoir si les promesses sont tenues », a dit l’actrice américaine devant les membres du Conseil de sécurité.

      Celle qui est également réalisatrice de films a noté que la résolution 2467 a promis des sanctions, la justice et des réparations pour les victimes et la reconnaissance des enfants nés de viol.

      « Ce sont toutes des promesses qui doivent être tenues. Je vous exhorte donc tous à vous réengager aujourd’hui à tenir ces promesses : aller au-delà de la rhétorique et mettre en œuvre vos décisions », a dit Angelina Jolie.

      « Je vous prie de demander des comptes aux auteurs, d’aborder les causes profondes et structurelles de la violence et de la discrimination sexistes dans vos pays. Et s’il vous plaît, augmentez d’urgence le financement des programmes qui répondent aux besoins de tous les survivants, et en particulier des victimes invisibles - les enfants », a ajouté la star du cinéma qui a fait preuve ces 20 dernière années d’un engagement pour les causes humanitaires, notamment en faveur des réfugiés et des droits des femmes et enfants.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/26635/un-rapport-de-l-onu-s-inquiete-de-l-augmentation-des-violences-sexuell

  • Deforestation increase dovetails with armed conflict in Colombia, study finds
    https://news.mongabay.com/2019/09/deforestation-increase-dovetails-with-armed-conflict-in-colombia-study-finds/?n3wsletter

    One of the study’s main conclusions was that “[d]eforestation was positively associated with armed conflict intensity and proximity to illegal coca plantations,” especially in the Colombian Amazon. Higher amounts of deforestation were also associated with proximity to mining concessions, oil wells, and road networks.


    #Colombie #déforestation #forêt #conflits_armés #coca

  • Tout ce qui brille n’est pas #or : la branche de l’or sous le feu des critiques

    La #Suisse occupe une position de leader mondial dans le commerce de l’or. Mais l’#or_brut raffiné dans notre pays provient parfois de #mines douteuses. La pression augmente pour plus de #responsabilité éthique au sein de la branche des #matières_premières.

    « Il ne peut être totalement exclu que de l’or produit en violation des #droits_de_l’homme soit importé en Suisse. » Voilà la conclusion explosive à laquelle parvient le Conseil fédéral dans un #rapport portant sur le marché de l’or et les droits humains, publié en novembre dernier. Donnant suite à un postulat parlementaire, ce rapport a permis de faire quelque peu la lumière sur une branche qui privilégie la discrétion.

    Le secteur de l’or joue un rôle important pour la Suisse, qui concentre 40 % des capacités de #raffinage mondiales et héberge les activités de quatre des neuf leaders mondiaux du secteur. Les raffineries d’or telles qu’#Argor-Heraeus, #Metalor, #Pamp ou #Valcambi travaillent l’or brut importé ou refondent des ouvrages en or déjà existants. En 2017, plus de 2400 tonnes d’or ont été importées pour un montant de presque 70 milliards de francs, ce qui correspond à environ 70 % de la production mondiale. L’or brut provient de quelque 90 pays, y compris des pays en développement tels que le #Burkina_Faso, le #Ghana ou le #Mali, qui dépendent fortement de ces exportations.

    Des conditions précaires dans les petites mines

    À l’échelle mondiale, environ 80 % de l’or brut est extrait dans des mines industrielles. 15 % à 20 % proviennent de petites mines artisanales, dans lesquelles les conditions de #travail et la protection de l’#environnement s’avèrent souvent précaires. Néanmoins, les mines assurent l’existence de millions de familles : dans le monde entier, ces mines artisanales emploient plus de 15 millions de personnes, dont 4,5 millions de femmes et 600 000 enfants, particulièrement exposés aux violations des droits humains. Certains pays comme le #Pérou ou l’#Éthiopie tentent pourtant de réguler le secteur, par exemple en accordant des licences d’#extraction. Mais la mise en œuvre n’est pas simple et les contrôles sur place tendent à manquer.

    Il y a peu, un cas de commerce illégal d’or au Pérou a fait la une des médias. En mars 2018, les autorités douanières locales ont confisqué près de 100 kg d’or de l’entreprise exportatrice #Minerales_del_Sur. Cet or aurait dû parvenir à la raffinerie suisse Metalor. Le cas est désormais entre les mains de la #justice péruvienne. Le ministère public suspecte Minerales del Sur, qui comptait parfois plus de 900 fournisseurs, d’avoir acheté de l’or de mines illégales. Aucune procédure pénale n’a encore été ouverte. Metalor indique avoir bloqué toute importation d’or péruvien depuis la #confiscation et soutient qu’elle n’a acquis ce métal précieux qu’auprès de mines agissant en toute légalité.

    Une origine difficilement identifiable

    Selon le rapport du Conseil fédéral, l’or brut raffiné en Suisse provient en majeure partie de mines industrielles. Néanmoins, les détails restent flous. En effet, les statistiques d’importation disponibles ne permettent d’identifier clairement ni la provenance, ni la méthode de production. Ainsi, le Conseil fédéral conseille à la branche de se montrer plus transparente au niveau de l’origine, par exemple dans la #déclaration_douanière. Par contre, notre gouvernement ne voit aucune raison d’agir quant à l’obligation de diligence et renvoie aux standards de durabilité volontaires de la branche. De plus, la Suisse soutient la mise en œuvre des principes de l’OCDE sur la promotion de chaînes d’approvisionnement responsables pour les #minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque. Cela doit permettre d’éviter que le commerce de l’or alimente des #conflits_armés, par exemple en #RDC. Enfin, le Conseil fédéral souhaite examiner si la technologie de la #blockchain – soit des banques de données décentralisées –, pourrait améliorer la #traçabilité de l’or.

    Les #multinationales ciblées par l’initiative

    Pour le Conseil fédéral, inutile de renforcer les bases légales. Il mise plutôt sur l’auto-régulation de la branche qui, selon lui, est soumise à une forte concurrence internationale. Les organisations non gouvernementales (ONG) ne sont pas les seules à ne pas approuver cette attitude pro-économie. Ainsi, dans un commentaire sur swissinfo.ch, le professeur de droit pénal et expert anti-corruption bâlois Mark Pieth parle d’un véritable autogoal. Selon lui, le Conseil fédéral accorde plus d’importance aux affaires qu’aux droits humains et fournit des armes supplémentaires aux partisans de l’Initiative multinationales responsables. Celle-ci, soumise en 2016 par quelque 50 ONG, a pour but que les entreprises suisses et leurs fournisseurs étrangers soient tenus responsables des violations des droits humains et des atteintes à l’environnement. Pieth reproche surtout aux auteurs du rapport de rejeter l’entière responsabilité des problèmes directement sur le secteur des petites mines artisanales. Pour lui, les multinationales sont souvent responsables de l’accumulation de #déchets toxiques, de la #contamination des eaux et de l’appropriation des #terres des communautés locales.

    Les sondages montrent que cette initiative bénéficie d’un fort capital de sympathie auprès de la population. Le Conseil national a tenté de mettre des bâtons dans les roues des initiants en lançant un contre-projet. Il prévoyait ainsi de compléter le droit des sociétés par des dispositions relatives à la responsabilité. Le Conseil des États n’a néanmoins rien voulu entendre. En mars, une majorité de la petite chambre du Parlement a rejeté l’initiative sans pour autant entrer en matière sur une contre-proposition. Le conseiller aux États Ruedi Noser (PLR, Zurich) a, par exemple, averti que ces dispositions relatives à la responsabilité entraîneraient des inconvénients de taille pour les entreprises suisses. Pour lui, l’économie suisse pourrait même devoir se retirer de nombreux pays. Le Conseil national a remis l’ouvrage sur le métier. Si les deux chambres ne parviennent pas à un accord, l’initiative pourrait être soumise au peuple sans contre-projet. Aucune date n’a encore été fixée.

    Le « Vreneli d’or » populaire

    La pièce d’or la plus connue de Suisse est le « #Vreneli_d’or ». Cette pièce de monnaie arborant le buste d’Helvetia a été émise entre 1887 et 1949. L’or utilisé à l’époque provenait de pays européens. En tout, 58,6 millions de pièces avec une valeur nominale de 20 francs furent mises en circulation. S’y ajoutèrent 2,6 millions de pièces de dix francs et 5000 avec une valeur nominale de 100 francs.

    Jusqu’à aujourd’hui, le Vreneli d’or est resté un cadeau populaire et un placement simple. De nos jours, la pièce de 20 francs avec une part d’or de 5,8 grammes a une valeur d’environ 270 francs et peut être échangée dans n’importe quelle banque de Suisse. Bien évidemment, les éditions rares sont aussi plus précieuses. Ainsi, un Vreneli datant de 1926 vaut jusqu’à 400 francs. Les collectionneurs acquièrent aussi volontiers des pièces frappées entre 1904 et 1906 pour environ 300 francs. Le Vreneli d’or doit probablement son nom à l’ancienne représentation d’Helvetia. En effet, avec ses cheveux tressés, elle rappelait plutôt une jeune paysanne qu’une solide mère patrie.


    https://www.revue.ch/fr/editions/2019/03/detail/news/detail/News/tout-ce-qui-brille-nest-pas-or-la-branche-de-lor-sous-le-feu-des-critiques
    #extractivisme #droits_humains #transparence

    ping @albertocampiphoto

    • #Metalor cuts ties with small mines over sustainable gold

      Swiss gold refinery Metalor Technologies has announced it will no longer deal with artisanal mining operations. The company cites the increasing cost of ensuring that gold is being produced by small mines in compliance with human rights and environmental standards.

      Metalor has come under repeated fire for doing business with gold mines in South America that care neither for their workers or surrounding habitat. Some of the gold being refined has also been linked by NGOs to money laundering.

      The company has refuted many of the charges being levelled at it by human rights groups. But it had nevertheless already ceased doing business with artisanal mines in Peru last year whilst declaring self-regulated measures to combat abuses in the gold trade. Monday’s announcement also signals the end to its artisanal activities in Colombia.

      Pressure groups has complained that Metalor’s due diligence was failing to spot back doors through which “dirty gold” was allegedly reaching the refinery.

      “The increasing complexity of the supply chain in this sector makes it increasingly difficult for Metalor to continue its commercial relations with artisanal mining operations,” said Metalor CEO, Antoine de Montmollin, in a statement.

      “Metalor regrets this well-considered decision, but we will not compromise on defending a more sustainable value chain in the gold sector.”
      ’Skirting the issue’

      Mark Pieth, a champion for greater accountability in the Swiss commodities sector, slammed the refinery’s decision. He believes that cutting ties with trouble spots in response to criticism is not the answer because it strips entire communities of their livelihood.

      “It’s really skirting the issue because in fact the refineries should take responsibility and they should be helping to clean up rather than just cutting and running,” Pieth, who is publishing a book on gold laundering this month, told swissinfo.ch.

      Pieth also points that sourcing gold exclusively from large-scale mining is no guarantee of a problem free supply chain. Large-scale mining has been associated with environmental pollution, as well as with the displacement and expropriation of indigenous communities.

      Hosting four of the world’s major refineries, Switzerland has virtually cornered the market in gold processing. In 2017, the country imported 2,404 tonnes of gold (worth a total of CHF69.6 billion or $69.7 billion) while 1,684 tonnes were exported (CHF66.6 billion).

      Last year, the government issued a report of the gold sector and said it was working with the industry to improve “sustainability standards”.

      If Swiss refineries shun artisanal gold, this will likely be snatched up by refineries in the United Arab Emirates or India that care even less about following good practices, noted Pieth.


      https://www.swissinfo.ch/eng/business/compliance-costs_swiss-gold-refinery-turns-back-on-artisanal-miners/45036052

      ping @albertocampiphoto

    • Boycotting artisanal gold miners is not the answer

      Switzerland’s anti-corruption champion #Mark_Pieth thinks Metalor was wrong to drop artisanal miners.
      The sudden decision by the giant Swiss refinery Metalor to throw a blanket ban on gold from small-scale mines in Colombia and Peru is an understandable knee-jerk reaction to growing public horror at the human rights, environmental and organised crime issues linked to artisanal mining.

      Yet it is a short-sighted business decision, or rather, wilfully blind.

      It is true that conditions in many artisanal mines and their surrounding communities can be appalling and dangerous – particularly illegal mines hijacked by organised criminals rather than traditional mining communities where the activity is merely informal.

      I have seen with my own eyes women handling mercury with their bare hands and men working 28-day shifts in slave-like conditions in precarious tunnels carved into the rockface, surviving in shanty towns notorious for gun violence, forced prostitution and hijacking like Peru’s La Rinconada.

      But – and it’s a big but – if other refineries follow suit rather than engaging with the issues and trying to solve them, it will be catastrophic for the 100 million people worldwide who rely on artisanal mining for their livelihoods.

      About 80% of miners work in small-scale mines, but generate only 20% of the 3,200 tonnes of newly mined gold that is refined worldwide every year. The remaining 80% of our gold comes from sprawling industrial mines owned by powerful corporations like US-based Newmont Mining and the Canadian multinational Barrick Gold.

      Firstly, it is simply not economically possible to disregard 20% of the world’s gold production. If responsible refineries refuse artisanal gold, it will instead end up in the cauldrons of poorly regulated refineries with zero care for compliance in the United Arab Emirates or India.

      Secondly, it is a basic factual mistake to believe that gold from large-scale industrial mines is any cleaner than artisanal gold.

      Toxic substances leech into drinking water supplies and major rivers with fatal consequences, through the collapse of cyanide pools (such as the Baia Mare disaster in Romania) or toxic mine drainage after the mines are abandoned. Huge piles of contaminated waste rubble, or tailings, turn landscapes into no-go wastelands.

      Violent land-grabbing facilitated by corruption is common: in Ghana, there is even a word, galamsey, for traditional miners pushed into illegality through forced displacement without compensation.

      Most importantly, the Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) in its Alignment Assessment 2018 deplores the “risk-averse approach to sourcing” that Metalor has been panicked into taking, and this form of “internal embargo” on artisanal mining. It’s not hard to see why: it doesn’t solve the problems faced by artisanal miners, but instead takes away their only source of livelihood while allowing the refinery to tick a box and turn a blind eye.

      So, what should Metalor and other responsible gold refineries with the collective power to change the industry do?

      First, acknowledge the scale of the problems and show willingness to engage – with the problems and with others trying to solve them.

      Second, pinpoint the obvious no-go areas. Gold coming from conflict areas (like Sudan) or mined by children (child miners are common in many countries, including Burkina Faso, Niger and Côte d’Ivoire), for example.

      And third, work together with other refineries to jointly tackle the issues of artisanal mining and help raise standards for those 100 million impoverished people who rely on it.

      Metalor cites “resources to secure compliance” as a reason for its blanket ban on artisanally mined gold. But the cost of proper, transparent audits tracing back through the entire gold supply chain is mere pocket money for a refinery of this size – and if the refineries engage in collective action, it’s a matter of gold dust.

      https://www.swissinfo.ch/eng/opinion_metalor--mark-pieth-gold/45037966
      #boycott

  • Jade and the Generals - Trailer | Global Witness - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=sWFTibXmdLY&feature=youtu.be

    As Myanmar gears up for landmark national peace talks this new Global Witness film reveals how the country’s massive jade business is helping to drive deadly armed conflict. What’s more, the multi-billion dollar trade is a threat to the peace efforts Daw Aung San Suu Kyi has made her government’s top priority. With the next round of peace talks scheduled for 24th May jade and natural resources need to have a prominent place on the agenda if peace is to be achieved.
    See the full film from 17th May 2017 a

    #Birmanie #jade #extraction_minière #conflits_ramés #documentaire

  • Code Blue
    un site qui dénonce les #abus_sexuels des #casques_bleus et réclame la fin de l’impunité
    http://www.codebluecampaign.com/welcome#recentstatements
    http://static1.squarespace.com/static/514a0127e4b04d7440e8045d/t/554c24dee4b0fce4eb907a61/1459262559398/?format=1000w

    Media exposés of widespread rape and sexual violence always shock the public. But no accounts are more abhorrent than those of women and children trapped in armed conflicts – often homeless, hungry, weak and impoverished – whose elation at the arrival of a UN peacekeeping operation turns to horror. From adolescent girls trafficked by UN peacekeepers to underground brothels in the former Yugoslavia, to refugees forced to provide sex for their food rations, and women and children violently raped in Haiti, Darfur, and the Democratic Republic of the Congo, the past two decades have brought stunning reports of sexual violence committed against defenseless civilians by the peacekeepers sent to shield them from more harm. The stories rarely end with justice served. Abuse by countless other sexual predators working in peacekeeping operations remain hidden. Annually, when the Secretary-General reports to Member States on the allegations of sexual exploitation and abuse documented during the previous year, he re-asserts the UN’s policy of ‘zero tolerance for sexual exploitation and abuse.’ And he concedes the problem is still at the crisis level.

    #conflits_armés #violences_sexuelles #viols

  • #RDC : le combat du juge Baudouin Kipaka pour les droits de l’homme - RFI
    http://www.rfi.fr/emission/20150711-rdc-le-combat-juge-baudouin-kipaka-droits-homme-justice

    La situation des droits de l’homme en République démocratique du Congo est toujours préoccupante, notamment dans l’est du pays. Les défenseurs sont régulièrement menacés ou harcelés. Des magistrats se mobilisent depuis plusieurs années pour sensibiliser leurs collègues et la profession à la lutte contre l’impunité et à la défense des droits fondamentaux. C’est le cas de Baudouin Kipaka, juge à la cour d’appel de Kinshasa qui se définit comme « magistrat défenseur des droits humains ». Véronique Gaymard l’a rencontré à Paris.

    telechargement.rfi.fr/rfi/francais/audio/modules/actu/201507/CHR_DROITS_HOMME_11_07_RDC_Le_combat_du_juge_Baudouin_Kipaka.mp3

    Il y est question des #viols dans les #conflits_armés merci @cdb_77

  • A reason for hope in war-torn eastern DRC — New Internationalist
    http://newint.org/features/web-exclusive/2015/08/05/hope-in-democratic-republic-of-congo-panzi-hospital

    The ongoing conflict in the Democratic Republic of Congo (DRC) has been the deadliest since the Second World War. More than 5 million people have died – mainly of starvation and disease – and marauding militia groups have raped and abused hundreds of thousands of women and children.

    Deep in the east of the country, where the war began in the aftermath of the Rwandan genocide, one surgeon in a small and underfunded hospital is giving women and children a reason for hope.

    ’In 1999, Dr #Denis_Mukwege founded #Panzi Hospital, in Bukavu, the capital of South Kivu province, to provide medical care and support to rape victims’

    In 1999, Dr Denis Mukwege founded Panzi Hospital, in Bukavu, the capital of South Kivu province, to provide medical care and support to rape victims. He has received several international awards and been nominated for the Nobel Peace Prize for helping to treat over 30,000 survivors of sexual violence. Dr Mukwege explained:

    The perpetrators of these crimes destroy life at its entry point. The women can no longer have children. Often they get infected with AIDS and will spread the disease. Their men are humiliated. So the perpetrators destroy the entire social fabric of their enemies, their communities, their future generations, without even killing the woman.

    #femmes #viols #conflits_armés #RDC

  • Viols en temps de guerre, le silence et l’impunité - par Agnès Stienne
    http://visionscarto.net/viols-en-temps-de-guerre

    Fin juillet 2015, Zainab Bangura, représentante spéciale des Nations unies dans la lutte contre la #violence_sexuelle en période de conflit s’indignait, lors d’une rencontre internationale à Québec, de la persécution systématique des femmes par le groupe armé État islamique (EI) sur tous les territoires que celui-ci assiège. Les conflits ont pour causes les ressources naturelles, le pouvoir, politique ou religieux, mais c’est sur les femmes et les filles, utilisées comme armes de guerre, que les combats se déchaînent. Cette synthèse historique et géographique dresse un état des lieux des #crimes_de_guerre contre les #femmes et l’efficacité des instruments juridiques censés les protéger.
    par @odilon

    #cartographie #viols #culture_du_viol #droit_des_femmes #guerre #conventions_internationales #conflits_armés

  • #Soudan_du_Sud : la FAO intensifie le pont aérien au profit des agriculteurs touchés par le conflit
    http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=34782

    Avec le démarrage imminent de la saison des semis au Soudan du Sud, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a annoncé jeudi qu’elle redoublait d’effort pour acheminer semences, outils et autres matériaux aux agriculteurs les plus vulnérables du pays.

    Chaque jour jusqu’à 18 vols chargés de semences, d’outils et d’équipements de pêche décollent de Juba pour ravitailler les agriculteurs. Ce pont aérien remplace le transport terrestre dans les zones qui ne sont plus accessibles par camion.

    Au cours des derniers jours, près de 100 tonnes d’intrants ont été acheminées par air de Juba vers des aérodromes locaux, représentant seulement une partie de ce qui est censé atteindre d’ici fin mai plus de 175.000 familles d’agriculteurs en situation d’insécurité alimentaire dans les Etats du Haut-Nil, d’Unité et de Jonglei.

    « Pour de nombreux agriculteurs, il s’agit là de l’unique possibilité de planter des céréales cette année », indique le Représentant intérimaire de la FAO au Soudan du Sud, Serge Tissot. « Sans semences maintenant, ils devront attendre une autre année pour planter et cela signifie qu’ils n’auront pas une autre récolte de céréales avant fin 2016 ».

    Jusqu’à présent, un seul vol a pu atterrir dans l’Etat d’Unité avant que les affrontements ne forcent les agences de l’ONU et leurs partenaires à suspendre leurs activités.

    #agriculture #aide #alimentation #conflits_armés #guerre

  • Des #viols à l’#esclavage, des #nomades racontent la violence des anti-balaka en Centrafrique
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/04/28/en-centrafrique-temoignages-accablants-de-peuls-reduits-en-esclavage-par-les

    Dans des petits villages éparpillés à 300 km au nord-ouest de Bangui, des groupes armés affiliés aux anti-balaka (une milice majoritairement composée de chrétiens) exploitent en toute impunité ces nomades musulmans qu’ils ont progressivement réduits en esclavage. En 2014, alors que les anti-balaka reprennent le contrôle de Bangui, les civils musulmans sont contraints de fuir par la route et tentent de rejoindre le Cameroun ou le Tchad. Beaucoup n’y parviendront jamais.

    « Cet événement témoigne de ce qu’est la réalité Centrafricaine aujourd’hui. La situation est pacifiée dans les zones urbaines, mais des exactions sont commises tous les jours en brousse et ne sont pas documentées », insiste Dalia Alachi, la porte-parole du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), qui parle de « graves violations des droits de l’homme ».

    #violences_sexuelles #conflits_armés

  • #Musique et #conflits_armés après 1945

    Dans son ouvrage De la guerre, paru pour la première fois en 1832, Carl von Clausewitz affirme que la #guerre se situe à l’intérieur des rapports politiques : elle serait un véritable « instrument politique, une continuation des rapports politiques, la réalisation des rapports politiques par d’autres moyens1 ». Ainsi, l’un des apports les plus importants de la pensée de Clausewitz à la compréhension de la guerre, résultant de ce postulat, serait que celle-ci ne constitue pas la rupture d’un processus, un moment liminaire en dehors des rapports sociaux et politiques, mais leur continuation – « la politique existe avant la guerre, elle se poursuit à travers la guerre dans la décision d’engagement des forces armées et continue après la guerre ; à aucun moment son cours n’est interrompu2 ».


    http://transposition.revues.org/407
    #revue

  • « Le viol avec extrême violence : une arme de destruction massive »

    http://quebec.huffingtonpost.ca/guybernard-cadiere/viol-extreme-violence-arme-destruction-massive_b_5539021.html

    Le Kivu dans l’est de la République Démocratique du Congo est l’une des plus grande réserve de minerais précieux du monde, comprenant notamment l’or, le diamant et le coltan nécessaire à nos portables.

    Loin d’être une manne pour ses habitants, c’est une malédiction qui attire toutes les convoitises. Multinationales, pouvoirs occidentaux, voisins africains, élites locales, tous ont intérêt à ce que le Kivu reste un désordre, sans foi ni loi, où l’on peut piller loin des yeux du monde.

    Depuis quinze ans, des bandes armées ravagent les villages du Kivu. Ils utilisent le viol avec extrême violence comme arme de destruction massive pour terroriser la population et la réduire en esclavage. Le viol ne coute pas cher et est extrêmement efficace. Aux villageois du Kivu, on ne peut rien voler, ils ne possèdent pratiquement aucun effet personnel. On peut détruire les maisons, ils en reconstruiront d’autres. On peut les assassiner, ils serreront les rangs et resteront solidaires. En revanche, la société congolaise place la fertilité au-dessus de toutes les autres valeurs : avoir des enfants, c’est la seule vraie richesse au Congo. On se marie jeune et l’on ne tarde pas à fonder une famille.

    Le viol et la mutilation de la femme devant son mari touche le point faible des Congolais. La femme perd sa capacité à porter des enfants. Elle sera rejetée par son mari. Si celui-ci la soutient, ce sont les autres hommes qui feront pression sur lui : ils le mépriseront, car sa compagne « est devenue la femme de l’ennemi ». Dans la société traditionnelle des villages du Kivu, en perdant sa fertilité, la femme perd tout. L’homme aussi est déshonoré, car il n’a pas pu protéger sa femme. Tout le tissu social est ainsi désintégré.

    Une fois leurs crimes commis, les bandes armées ont le champ libre. Dans le village persécuté, la population est asservie, les maris honteux rejoignent la mine contrôlée par les violeurs eux-mêmes. Les bourgs voisins terrorisés se soumettent spontanément pour éviter de subir le même sort, les enfants orphelins sont réduits en esclavage. Ce que le meurtre et les flammes ne pouvaient donner au pillard, le viol et la mutilation le leur offre : un peuple déshonoré, désespéré qui courbe l’échine et obéit.

    Le Dr Mukwege, gynécologue, a fondé un hôpital au sud du Kivu. Cet hôpital nommé Panzi était destiné à être une maternité. Cependant, en 1999, il opère sa première victime de viol et de mutilation. Très vite il saisit l’ampleur du phénomène et Panzi se transforme en centre spécialisé dans l’accueil de victimes de viol. Depuis, il a soigné plus de quarante mille victimes

  • #Rwanda, la vie après - Les mères parlent : le film
    http://www.andreversaille.com/?Rwanda-la-vie-apres-Les-meres-10

    En juillet 1994, le génocide est stoppé du fait de la victoire des forces du Front patriotique rwandais (FPR). À partir de ce moment, pour les hommes, le calvaire a pris fin. Ils peuvent commencer à se reconstruire.
    Par contre, pour les femmes, rien n’est terminé. Des centaines de milliers d’entre elles ont été violées – et donc frappées du sida ; ces viols ne sont pas les « dégâts collatéraux habituels » d’une guerre, ce sont des actions de destruction massive, encouragées, voulues, destinées à désespérer une population minoritaire avant de l’exterminer avec une insoutenable cruauté.
    Le film est constitué des témoignages de six femmes provenant du Rwanda profond. Ces femmes racontent leur parcours, de la fin du génocide à aujourd’hui : la maladie ; l’accouchement d’un enfant de génocidaire qu’elles ont eu toutes les peines à aimer ; le rejet par ce qui leur restait de famille pour qui il était inconcevable d’accueillir le fils ou la fille d’un tueur ; leur solitude ; la difficulté pendant des années d’assumer cet « enfant de la haine », avant d’apprendre à l’aimer…
    En contrepoint, une fille et un garçon issus des viols de ces femmes, racontent à leur tour ce que fut leur enfance.

    #Violences_sexuelles #conflits_armés #femmes #documentaire
    via @reka

  • « Les Femmes de Visegrad » : au nom des femmes violées en Bosnie | Sans Compromis
    http://sanscompromisfeministeprogressiste.wordpress.com/2014/04/29/les-femmes-de-visegrad-au-nom-des-femmes-violees-en-bosnie

    « Les Femmes de Visegrad », docu-fiction de Jasmila Zbanic en salles mercredi 29/04, rend hommage aux centaines de femmes musulmanes violées pendant le conflit en Bosnie-Herzegovine dans cette bourgade bosniaque et auxquelles aucun mémorial n’est dédié.

    #féminisme #viol #bosnie

  • Le Dr_Mukwege, infatigable défenseur des #femmes violées en #RDC, lauréat de la Fondation Chirac
    http://lemonde.fr/afrique/article/2013/11/21/le-dr-mukwege-en-guerre-contre-les-viols-en-rdc-laureat-de-la-fondation-chir

    Le Prix 2013 de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits revient au docteur Denis Mukwege pour son action en faveur des femmes victimes de violences sexuelles perpétrées par différents groupes armés dans la province du Kivu, en République démocratique du Congo. Le Prix spécial du jury récompense quant à lui l’organisation Femmes Africa solidarité, composée de membres issus de 27 pays africains et visant à promouvoir le rôle des femmes dans la prévention et la gestion des conflits armés en Afrique.

    Déjà récompensé par des prix prestigieux, il a été distingué en septembre dernier par celui qu’on appelle « le Nobel alternatif », le Right Livehood, décerné dans l’enceinte du Parlement suédois tandis que de nombreuses voix s’élevaient pour que lui revienne le vrai Nobel de la paix. Le docteur utilise chaque tribune offerte pour secouer les consciences et dire sa stupéfaction devant l’indifférence ou l’inaction de la communauté internationale pour faire cesser les atrocités du Kivu.

    #récompense #viols #conflits_armés

  • #RDC : L’ONU condamne fermement les attaques de groupes armés contre des écoles et hôpitaux
    http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=31135

    Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo (RDC), Martin Kobler, condamne mercredi avec la plus grande fermeté les attaques contre des écoles et hôpitaux perpétrées par des parties prenantes au conflit, en particulier par le groupe armé ADF dans le territoire de Beni.

    « L’ADF et toutes les autres parties impliquées dans de tels actes doivent immédiatement arrêter de commettre ces actes de violations regrettables des droits de l’enfant qui ont, par ailleurs, privé plus de 7.000 enfants d’accès à l’éducation et affecté la prestation de services de santé à des milliers d’autres », a déclaré dans un communiqué de presse le chef de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO).

    #enfance #éducation #santé #conflits_armés via @reka

  • Les pays en conflit doivent se mobiliser pour protéger les #enfants des belligérances
    http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=31013

    « En cette période de rentrée scolaire, des millions d’enfants ne pourront fréquenter l’école en raison des #conflits_armés qui font rage dans plusieurs régions », a mis en garde la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Leila Zerrougui.

    « Ainsi, depuis le début du conflit en Syrie, ils sont plus de trois millions à être devenus réfugiés, dont plus de deux millions ne sont pas scolarisés. Ailleurs dans le monde, les enfants se voient refuser leurs droits les plus fondamentaux, dont celui à l’éducation, subissent des violences d’ordre sexuel ou en raison de leur appartenance ethnique ou sont recrutés de force dans les rangs de groupes armés.

    via @reka

  • Le #viol, défoliant des conflits actuels
    http://www.lecourrier.ch/113603/le_viol_defoliant_des_conflits_actuels

    « En tant qu’arme de destruction et de conquête, le viol massif est en général dicté par une hiérarchie militaire », souligne Michel Hoffman de l’ONG Vivere, à Lausanne. « C’est une perversion dans les combats actuels que j’assimile au défoliant que l’on répandait dans le Sud-Est asiatique dans le cadre d’une politique dite de la ‘terre brûlée’. Le but est vraiment d’éradiquer la vie, tout en prolongeant la destruction par des maladies comme le sida ou des grossesses consécutives aux viols. »

    Pour tenter d’enrayer le massacre, les ambassadeurs au Conseil des droits de l’homme à Genève pourraient voter « une résolution forte » ce mois de septembre en la matière. « Car le viol est assimilé à un acte de persécution, au même titre que la torture », souligne Susin Park, du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR).

    #arme_de_guerre #conflits_armés via @reka

  • Article dans le monde sur un ouvrage portant sur l’#histoire des #violences sexuelles de l’armée états-unienne en France lors de la #Libération.

    Mary Louise Roberts enseigne a l’université du Wisconsin, à Madison. Elle est spécialiste d’histoire de France et s’intéresse particulièrement à l’histoire des femmes. Son dernier livre, What Soldiers Do. Sex and the American GI in World War II France traite de la Libération et de la violence sexuelle, un aspect de la guerre largement passé sous silence.

    http://www.lemonde.fr/international/article/2013/07/18/mary-louise-roberts-le-sexe-a-ete-une-maniere-d-assurer-la-domination-americ

  • Jusqu’au bout de l’horreur | A dire d’elles
    http://sandrine70.wordpress.com/2012/07/31/jusqu-au-bout-de-lhorreur

    Evidemment, il faut être dans le déni absolu des crimes contre l’humanité commis contre des femmes, pour ne pas s’en douter. Si en Asie, les Japonais organisaient des bordels de guerre, osant appeler “femmes du réconfort” les femmes sacrifiées à la gestion politique de la discipline des troupes, tabou dont la reconnaissance n’est pas encore achevée, malgré la lutte sur des décennies en particulier des femmes coréennes, on ne peut pas imaginer que les nazis n’y aient pas pensé, à esclavagiser des femmes pour l’exercice de la violence sexuelle par les troupes.