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  • Antonin Bernanos en détention préventive et à l’isolement depuis 2 mois
    https://lundi.am/Antonin-Bernanos-en-detention-preventive-et-a-l-isolement-depuis-2-mois

    Ce qu’Antonin nous a confirmé, c’est qu’il est placé à l’isolement médiatique, procédure appliquée aux détenus susceptibles d’avoir une forte couverture médiatique, et parce qu’il est considéré comme un militant d’extrême gauche ayant participé aux mouvements des gilets jaunes. Il y aurait donc un traitement spécifique des prévenus « politiques » si ce terme a un sens …

    De ce fait, il est seul dans une cellule, et participe à la promenade quotidienne avec les autres isolés médiatiques, mais en petit nombre. Il a donc très peu de contacts avec les autres détenus.

    Il vient de se voir refuser sa demande de travailler à la prison sur ce même motif : pas de travail pour les isolés médiatiques ; il n’a pas accès non plus au centre scolaire pour le même motif ; ni à la salle de sport.

    Il nous a aussi informé que #Fresnes chercherait à supprimer cet #isolement_médiatique, qui ne semble pas avoir de fondement juridique ; de ce fait, sa situation serait peut être amenée à changer dès demain lundi 17 juin : soit il est rapatrié dans les cellules classiques de détention, soit il est maintenu à l’isolement avec les détenus dit « fragiles » qu’il faut protéger des autres du fait des motifs de leur incarcération (violeurs, pédophiles etc). Nous en saurons plus à notre prochaine visite prévue mardi 18 juin.

    Nous constatons également depuis le début de son incarcération que ses courriers sont retenus par la juge Khéris. J’ai reçu sa dernière lettre le 21 mai et elle datait du 9 mai. Il reçoit aléatoirement des courriers, et ne sait pas si les siens sont envoyés. Didier Fassin son tuteur de master à l’EHESS m’a alertée que son courrier expédié depuis les Etats-Unis où il enseigne, lui a été retourné par Fedex. Des amis qui ont tenté de lui envoyer des livres, m’ont informé également des retours de leurs envois.

    Nous ne pouvons que continuer à lui écrire, en espérant que certaines lettres passeront selon des critères qui nous échappent, et qu’à un moment la juge Khéris sera enfin « assouvie » de ces lectures.

    Nous assistons donc par toutes ces brimades une opération de #désinsertion_sociale menée par la justice et l’#administration_pénitentiaire contre un étudiant brillant, qui avait montré sa capacité à réussir dans des conditions extrêmes, puisqu’il avait déjà validé sa licence en détention à Fleury.

    La situation d’Antonin nous permet d’éclairer et d’alerter sur les conditions carcérales de près de 72000 personnes détenues en France, pour 60000 places qui violent les droits humains les plus élémentaires, situation encore dénoncée par Adeline Hazan, contrôleur général des lieux de privation de liberté, en mai dernier. Faut-il rappeler que la France a une densité carcérale de 117% en moyenne soit la plus élevée en Europe, juste derrière la Roumanie et la Macédoine selon le conseil de l’Europe d’avril 2019 ? qu’elle enferme systématiquement les personnes jugées « déviantes » qui porteraient atteintes à la sécurité de la société – ou plutôt des intérêts du gouvernement et des puissants, qu’ils soient migrants, ou militants ? que la prison a des résultats lamentables sur la prévention des violences, comme le souligne une étude récente publiée sur la revue américaine Nature et relayée dans Le Monde le 13 mai dernier, qui remet en question l’intérêt de la prison dans la prévention des violences : « l’emprisonnement augmente la violence après la libération ou dans le meilleur des cas, n’a aucun effet ni positif ni négatif » ; faut-il rappeler la faillite de la mission de réinsertion des centres pénitenciers, ou encore la volonté manifeste de ne pas utiliser les moyens de contraintes pénales alternatifs à la prison (surveillance électronique sous bracelet etc…)

    Et puis, sur cette question de violence enfin, il faut souligner le dernier rapport de l’OIP qui dénonce la violence des personnels pénitentiaires sur les prisonniers, sujet qui reste encore malheureusement peu mis en lumière, malgré les suicides, les tortures, les coups, les brimades infligées à l’abri des regards de la société.

    Il devient donc urgent de penser une société sans prison, ce qui est une idée difficile à défendre aujourd’hui, parce qu’on pense la justice comme une justice punitive ; pourtant elle n’a jamais réinséré ou corrigé les « déviances », en témoignent le niveau de récidive ou la prévention inefficace des violences, comme je le rappelais plus haut. Or la prison produit quantités de souffrances tant pour les prisonniers, que les personnels pénitentiaires, que pour les proches et familles de prisonniers, et les condamnations pénales ne réparent pas les victimes. Cette justice pénale participe à l’oppression des populations racisées des quartiers populaires ou de militants victimes des crimes d’Etat : en France Rémi Fraisse mort en 2014 à Sievens ou toutes les victimes de violences policières Adama Traoré, Lamine Dieng, Théo, Zined et Bouna, Ali Ziri etc etc etc …et partout en Europe Carlo Giuliani en 2001 au G8 de Gènes ; jamais ces victimes n’ont eu justice face à l’Etat.

    Parce qu’il est difficile voire pervers de réformer ou d’améliorer la prison, parce qu’il n’y a que des fausses bonnes idées ou de vraies mauvaises idées (téléphones qui devient payant pour les prisonniers, dématérialisation des audiences qui déshumanisent les procédures pour répondre à la question des transferts qui sont dangereux pour les détenus et coutent chers à l’administration etc) , parce qu’elle doit réinterroger toute la société elle-même dans ce qu’elle produit, je rejoins les idées de ceux qui portent l’abolitionnisme comme Gwenola Ricordeau, qu’il y a nécessité de poser la question de l’abolition du système carcéral et du système pénal, pour faire avancer les idées d’une justice transformative qui implique la société toute entière, et ceux qui sont concernés : ceux qui ont causés des torts et ceux qui les ont subis, qui sont les mieux placés pour résoudre les problèmes individuels et tous différents générés par ces torts.

    Enfin, la détention d’Antonin ne doit pas être déconnectée du contexte actuel de répression de masse contre les mouvements sociaux, syndicaux, ouvriers, et les gilets jaunes, et elle s’inscrit dans un tournant autoritaire du gouvernement qu’il ne faut pas sous-estimer.

    Partout en Europe, ceux qui sont aux avant-postes de la lutte contre les idées de l’extrême-droite sont ciblés, visés.

    La situation d’Antonin nous permet aussi d’alerter sur tous les moyens d’une justice d’exception qui s’est abattue ces derniers mois contre tous ceux qui ont osé dire leur refus de ce monde, et pas seulement les jeunes des quartiers populaires ou les militants ; arsenal judiciaire qui n’a cessé de gonfler depuis ces dernières années. Je me permets de le rappeler les chiffres de la chancellerie comptabilisant entre novembre et mars 2019 plus de 8500 gardes à vue, 800 condamnations à de la prison ferme, 388 mandats de dépôt.

    Mais dans ce contexte, il me semble important de rappeler la présence précieuse des antifascistes dans les cortèges et dans l’espace public pour chasser la présence des groupuscules néo nazis.

    Les antifas ont empêché l’amalgame que l’Etat, dépassé par les mouvements de contestation sociale, a voulu faire entre gilets jaunes et fascistes, les faisant passer pour des racistes, islamophobes, antisémites portant les idées de l’extrême droite, etc… Il fallait décrédibiliser un mouvement de masse de révolte que plus personne ne contrôlait, à la veille des élections européennes… qui ont été remportées par le Rassemblement National ! Le gouvernement quand il est mis en danger par les contestations sociales – ce fut le cas avec la loi Travail en 2016, et maintenant avec les gilets jaunes - utilise systématiquement les mêmes stratégies : La République En Marche de Macron serait le seul rempart contre la montée du Rassemblement National de Le Pen, c’est le discours que l’on entend à chaque élection.

    Antonin subit cette répression car il a aussi lutté auprès des gilets jaunes, et parce qu’il représente pour l’Etat et ses institutions un danger, il est désigné comme une ennemi de la République, et paie ses engagements d’un acharnement policier et judiciaire qui atteint sa liberté.

    Ses amis parlent de « vengeance d’Etat » et de mon côté, je ne peux que faire de tristes constats : d’abord souligner que pendant toute la durée des mouvements sociaux, la presse a cherché à relayer de fausses informations, mentionnant qu’Antonin et son frère avait été arrêtés avec Julien Coupat avant une manifestation des gilets jaunes, ce qui était faux, ce jour-là Antonin était à l’étranger, et son frère manifestait avec moi ; le Journal Du Dimanche évoquait qu’il avait été vu dans tel ou tel quartier de Paris aux abords de faits de violence, alors qu’il était en province ce jour-là ; d’ailleurs les renseignements généraux le savaient bien puisqu’ils se postaient tous les samedi matin en bas de mon domicile pour nous suivre ; ils ont même arrêté son frère le 1er mai dernier à 50 mètres de la maison pour l’empêcher de manifester, le maintenir en garde à vue 24h et le faire comparaitre pour un rappel à la loi devant la justice… Alain Bauer lui-même a indiqué sur BFM que depuis que certains militants antifascistes avaient été arrêtés et incarcérés la participation des black blocs à la manifestation du 1er mai s’était dégonflée.

    Je ne peux aussi que constater que les assassins de Clément Méric sont en liberté actuellement, Antonin est en prison ; ceux qui se sont opposés aux militants de Génération Identitaire au col de l’échelle en 2018 qui empêchaient les migrants de passer au péril de leur vie, ont été condamnés, les militants fascistes n’ont pas été arrêtés. Les groupuscules fascistes, les représentants de l’extrême droite ont pignon sur rue, leur idéologie répugnante est partout dans les médias et dans nos institutions.

  • Au sujet de la « guerre contre les pétroliers » dans le Golfe, il est intéressant de noter que deux commentateurs peu suspects d’alignement sur les États-Unis voient considèrent comme très crédible la responsabilité de l’Iran, acculée par les sanctions contre ses exportations de pétrole.

    Le Golfe est confronté à un scénario de guerre à petite échelle : pas de solution évidente – Elijah J. Magnier
    https://ejmagnier.com/2019/06/16/le-golfe-est-confronte-a-un-scenario-de-guerre-a-petite-echelle-pas-de-so

    Mais la “guerre contre les pétroliers” n’a certainement pas pris fin avec cette dernière attaque dans le Golfe d’Oman.

    L’Iran est bien sûr le principal suspect derrière ces attentats, mais aucune preuve tangible n’en a été apportée à ce jour. Enlever si rapidement et si facilement une mine ventouse inconnue, comme le montre la vidéo étatsunienne – est tout à fait extraordinaire, même pour des experts en explosifs. Aucun expert – même s’il connaît très bien ces mines – ne toucherait à des munitions non explosées sans prendre la précaution de déjouer lentement et attentivement tous les éventuels pièges et de se prémunir contre un éventuel déclenchement à distance. On a besoin de preuves solides, et non pas d’une analyse simpliste, car les implications de cette attaque sont très graves. 

    Alors, y a-t-il un moyen de sortir de ce cycle d’escalade ? L’Iran ne fait pas confiance aux Nations Unies parce que l’administration américaine a réduit le rôle et l’efficacité de cette organisation. Il ne fait pas confiance à l’Europe, qui a choisi de rester les bras croisés, divisée et soumise aux sanctions et aux brimades américaines. L’Iran ne fait pas confiance à Trump qui a révoqué l’accord nucléaire et est accusé dans son pays de ne pas “respecter le droit ou les institutions démocratiques “.

    Trump ne peut pas se coordonner avec la Russie parce que cela serait utilisé contre lui pendant sa campagne électorale. Il ne peut pas non plus laisser la main à la Chine, c’est le plus important concurrent économique, l’un des plus grands pays du monde et le cauchemar des Etatsuniens. La seule porte de sortie pourrait se trouver dans le Golfe. Tous les pays Arabes ne sont pas des ennemis et certains entretiennent de bonnes relations avec l’Iran et les États-Unis : L’Irak, le Qatar, le Koweït et Oman, par exemple. Si les États-Unis refusent de s’appuyer l’un de ces pays pour entamer des négociations sérieuses en vue d’alléger les sanctions contre l’Iran, la petite guerre actuelle pourrait bien prendre des dimensions plus importantes dans les semaines à venir.

    How Trump’s "Maximum Pressure" Campaign Against Iran Now Works Against Him
    https://www.moonofalabama.org/2019/06/how-trumps-maximum-pressure-campaign-now-works-against-him.html

    Iran calculates that Trump will see the danger and recognize that such a conflict would ruin his presidency. That he will accept that he has to revoke the sanctions and rejoin the nuclear deal to avoid to be blamed for unprecedented oil prices and catastrophic consequences for the global economy.

    We can expect that the cat and mouse game will continue throughout the next twelve month. Trump will be under pressure from both sides. Next spring or summer is the latest point for him to decide either way. Until then we will see more casualties of this new tanker war.

    Iran’s enemies as well as Iran itself now have an interest that more attacks on tankers happen. But unless there is very convincing independent evidence we will never know who will have committed these. There are simply too many players who have motives and the capabilities to make such attacks happen. All of them have plausible reasons to damage more ships. All of them have plausible deniability. It is this what makes the current situation so dangerous. Luckily the problem can be easily solved.

    The one who caused this conflict is Donald Trump. He is also the one who can immediately end it.

  • #Fearless_Cities’ Movements Plot Common Path in Serbia

    ‘Municipalist’ movements from all over Europe met in the Serbian capital last weekend to exchange ideas and plan a common strategy against deeply entrenched political structures in their home countries.

    Municipalist activists from all over Europe descended on Belgrade in Serbia at the weekend for the fifth Fearless Cities conference, an event that seeks to elevate the discussion about the role that grassroots city-based groups can play in countering entrenched political structures and the rise of the far right.

    The conference last weekend was hosted by activists from Serbia’s Let’s Not Drown Belgrade [#Ne_davimo_Beograd], which was formed in 2014 to oppose a massive development project on the riverbank of the Serbian capital.

    The global municipalist movement met for the first time at the Fearless Cities Summit in Barcelona, Spain, in June 2017, at the invitation of Barcelona En Comú, with the stated goal of “radicalizing democracy, feminizing politics and standing up to the far right”.

    In a world in which it says “fear and inequalities are being twisted into hate, the movement says it is “standing up to defend human rights, democracy and the common good”.

    “It is a good opportunity to see how both smaller and bigger European cities are doing, and how we are actually on the same page for how we want to introduce citizens to decision-making,” Radomir Lazovic, one of the founders of Ne Davimo Beograd, said.

    “We are against the privatization and commercialisation of public assets, and we want to develop cities that belong to us, as citizens,” he told BIRN.

    Besides opposing the Belgrade Waterfront, Ne Davimo Beograd has supported months of protests in the Serbian capital against the government of President Aleksandar Vucic.

    The “1of 5 million” movement launched a series of protests on December 8 last year, demanding that Vucic and his governing Serbian Progressive Party resign, as well as more media freedom and fair elections.

    At the event in Belgrade, one of the panels gathered individuals from all over the Balkans, including North Macedonia, Albania and Croatia, to discuss the rise of local movements in their respective countries, and whether these movements actually have the potential to affect real change.

    Many panelists emphasized that in their home cities, members of the public often didn’t even know that they had neighbourhood councils and could have a real say in matters affecting their cities and towns.

    “Connecting and expanding our knowledge on the practices we are interested in is important, especially at a time when we see that right-wing formations and political parties are much better organized, much better mobilized and much more present in the general media with a higher impact on the general public,” said Ivana Dragsic, from the Skopje-based organization, #Freedom_Square.

    How municipalist movements can help shape the future of European politics was the main topic of discussion in #Belgrade.

    “Municipalism” emphasises the importance of allowing cities and towns to make their own decisions on issues like affordable housing, sustainable environmental policies and transparency.

    “Political parties have a problem because they … don’t follow the real process of societies,” said Ana Méndez de Andés, a member of the organization Ahora Madrid.

    “Municipalism looks at other ways of organizing. It’s about understanding that there is a need to change institutions and open up radical democratic processes starting from a scale that is closer to the citizens,” she told BIRN.

    Speakers from groups such as OccupyGaguta in Moldova, The City is For All in Hungary and Organized Society S.O.S. in Romania also presented their views at the conference, highlighting issues like participatory democracy, evictions, and environmental campaigns.

    “I am here in the Balkans because, as a Romanian, I can learn more about the experience in Southeastern Europe than I can from Western countries,” said Adrian Dohotaru, an MP in Romania and a member of Organized Society S.O.S.

    “We have a similar experience of commodification and privatization of public goods, a neoliberal system and in order to reverse this, we need to provide better policies against corruption.”

    Environmental justice was addressed by several speakers, including members of Keep Upright, KOD, from Montenegro, and Zagreb je NAS! [Zagreb is us], from Croatia.

    Other organizations like Spasi Sofia [Save Sofia] focus on promoting good quality public transport and green public spaces in the Bulgarian capital.

    “When the local government in Sofia canceled a big tramway project for the city we said: ‘This is enough. We have to really vote for ourselves because we love the city and we have to do something about it,’” said Andrej Zografski, from Spasi Sofia.

    “We have to learn from each other because we don’t have any other allies than ourselves,” he added.

    Opportunities to learn about issues specific to Belgrade were also offered at the conference, including tours of the Belgrade Waterfront and of the Kaludjerica settlment, which is often referred to as an illegal settlement due to the number of buildings built there without permits.

    Workshops to learn about different issues facing people in Serbia, like LGBT rights and the construction of hydro-power plants against public will, were offered as well.

    One of the discussions at the Belgrade event addressed the feminization of politics within a global context.

    Speakers from Colombia, Spain, Serbia and Croatia discussed the challenges of women trying to navigate and change patriarchal political systems.

    “If we don’t have a feminization of politics, we’ll lose many voices that are important in politics and, unless we change this, it’ll be difficult for these people to participate on equal terms with others,” said Laura Roth, a member of Barcelona en Comú.

    “This means distributing responsibilities in different ways and trying to break traditional gender.

    https://balkaninsight.com/2019/06/14/fearless-cities-movements-plot-common-path-in-serbia
    #villes-refuge #Serbie #asile #migrations #réfugiés #solidarité #hospitalité #municipalisme

    Ajouté à la métaliste sur les villes-refuge :
    https://seenthis.net/messages/759145

  • Peste porcine en Chine : au fait, de quoi parle-t-on et quels sont les risques ?
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/peste-porcine-en-chine-au-fait-de-quoi-parle-t-on-et-quels-sont-les-risques

    Cette maladie a déjà entraîné la mort de plus d’un million de porcs dans le pays. L’équivalent de la production européenne pourrait disparaître d’ici la fin de l’année, déstabilisant les échanges mondiaux. La France n’est pas touchée mais vit dans la crainte de la contagion.

    C’est une maladie qui fait des ravages en Chine. La peste porcine africaine (PPA) décime depuis l’été 2018 les élevages de porcs dans le pays, premier producteur et consommateur de cette viande au monde. Difficile à contrôler, elle se propage à une vitesse inquiétante et fait craindre le pire en Europe. Explications.

    • Qu’est-ce que la peste porcine africaine ?

    Découverte sur le continent africain, la PPA est une maladie contagieuse qui touche les cochons. Elle n’est pas dangereuse pour l’homme mais est souvent fatale pour les animaux touchés. Elle se manifeste par de la fièvre, de la perte d’appétit ou encore des hémorragies interne. Les porcs sont contaminés lorsqu’ils sont en contact direct avec d’autres animaux malades. Les tiques mais aussi le matériel agricole peuvent véhiculer le virus. Très résistant, ce dernier se propage rapidement. Problème : il n’existe aucun vaccin ni traitement efficace pour le contenir. Le seul moyen de stopper la propagation est d’abattre les bêtes dans les zones infectées et mettre en place des mesures de prévention pour éviter la contamination.

     » LIRE AUSSI - La peste porcine aux portes de la France

    • Dans quelle mesure la Chine est-elle touchée ?

    La PPA est apparue dans le pays en août 2018. Depuis, la maladie ne cesse de se répandre. Selon les derniers chiffres officiels, 136 foyers sont recensés dans 32 provinces. À ce stade, 1,2 million de bêtes sont mortes ou ont été abattues. Le pays, premier producteur et consommateur, est d’autant plus vulnérable qu’il héberge 700 millions de porcs. Les animaux sont pour la plupart élevés dans des fermes familiales où ils sont nourris avec des restes alimentaires, vecteurs importants de maladie. Les mesures de prévention et de contrôle sont aussi coûteuses et compliquées à mettre à place par les petits éleveurs. D’où la propagation rapide. Les experts de Rabobank estiment que d’ici la fin de l’année, la maladie pourrait décimer 150 à 200 millions de porcs, soit l’équivalent de la production annuelle européenne.

    • D’autres pays sont-ils touchés ?

    La PPA a malheureusement déjà dépassé les frontières chinoises. Des foyers ont été détectés au Vietnam, en Corée du Nord, en Mongolie et au Cambodge. « De plus, des aliments contaminés ont été détectés dans plusieurs pays de la zone Asie-Pacifique : Australie, Corée du Sud, Thaïlande, Taïwan et Japon. Si la PPA se concentre essentiellement en Chine, elle commence donc à dangereusement se propager dans l’espace et sur des distances considérables », souligne dans une note Sébastien Abis, chercheur à l’Iris. L’Europe n’est pas épargnée. « La maladie est endémique dans certaines régions d’Europe de l’Est, telles que les États Baltes et certaines régions de Pologne et de Russie. Des foyers de peste porcine africaine ont été enregistrés dans plusieurs autres pays, notamment la Belgique, en septembre 2018 », précise les analystes de Rabobank. Chez nos voisins belges, 700 sangliers ont été contrôlés positifs à cette maladie. De quoi pousser Matthew Stone, directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), à prévenir : « tous les pays doivent renforcer leur sécurité biologique, tous les pays doivent réfléchir sérieusement à leur chaîne d’approvisionnement et à la gestion de la sécurité biologique ».

    • La France est-elle touchée ?

    À ce stade, non, car la France a mis en place des mesures de prévention. Une « ligne Maginot » a été dressée sur plus de 110 kilomètres entre la Belgique et la France. Onze kilomètres sont encore à clôturer à cette frontière franco-belge, entre la Meuse et les Ardennes. Coût de l’opération : 5,3 millions d’euros. Grâce à cette clôture, une zone blanche a été délimitée dans laquelle tous les sangliers sont abattus. « Il ne faut pas baisser la garde, et aujourd’hui on baisse trop la garde. La garde, les Belges la baissent. Les sangliers se rapprochent et on doit remobiliser nos amis chasseurs en Meurthe-et-Moselle », a indiqué le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume. Prudent, ce dernier estime que « cette guerre n’est pas gagnée » et que les éleveurs français vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. L’apparition d’un seul cas priverait le pays de son « statut indemne », ce qui empêcherait quasi-automatiquement l’exportation de viande de porc. Une catastrophe pour la filière.

    • Quelle conséquence cette crise entraîne-t-elle sur le commerce mondial de porc ?

    L’épidémie a des conséquences très visibles sur les marchés mondiaux. La Chine, qui doit faire face à sa demande intérieure (plus de 30 kilos de porcs consommés par habitant et par an), a relevé ses importations. L’Union européenne en profite : ses exportations vers la Chine ont bondi de 20 à 30%. Canada et Brésil se frottent aussi les mains. Les États-Unis un peu moins : la viande exportée vers Pékin est en effet taxée à hauteur de 62% dans le cadre du conflit commercial qui oppose les deux pays. Cette forte demande chinoise fait en tout cas flamber les prix. En France, le cours du porc a pris 35 centimes en deux mois. « Du jamais vu », selon Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine (FNP), qui appelle les éleveurs à se saisir de cette opportunité qui pourrait durer. Il faudra en effet plusieurs années à la Chine pour se relever de cette crise sanitaire. La situation fait en revanche grimacer les fabricants de produits à base de porc, comme les charcutiers, qui font face à une hausse du prix de leur matière première. À terme, les consommateurs pourraient aussi en subir les conséquences dans les rayons.

    • D’autres filières sont-elles impactées ?

    À court et moyen terme, de nombreuses filières risquent d’être déstabilisés par cette crise qui entraînera un report de la consommation chinoise vers d’autres viandes. « Une évolution séculaire vers une consommation de porc chinoise plus faible soutiendra la demande accrue de volaille, de bœuf, de fruits de mer et de protéines alternatives qui façonnera les tendances de la production mondiale », estiment ainsi les experts de la Rabobank. Ces derniers s’attendent entre-temps à « une volatilité des marchés à court terme qui se traduira par une hausse des prix mondiaux des protéines ». Même avis pour Sébastien Abis, selon qui la filière volaille sera particulièrement concernée : « le département américain de l’Agriculture anticipe une hausse des importations chinoises de poulet de 70% en 2019. L’augmentation des prix n’est pas près de s’arrêter : le pic devrait être atteint entre le dernier trimestre 2019 et début 2020, une fois que les réserves de viande seront épuisées ». Autre filière touchée : celle su soja. La Chine est le premier importateur mondial de cette légumineuse (environ 100 millions de tonnes par an, soit 70% des achats de la planète). La moitié est utilisée par les éleveurs de porcs. « Dans une moindre mesure, les marchés du maïs et du lait en poudre seront aussi touchés, ces deux éléments faisant partie du régime alimentaire des porcs », juge le chercheur de l’Iris.

    #nos_ennemis_les_bêtes #peste_porcine #épidémie #élevage #viande #agriculture #chine #hommerie #carnisme

    • Une « ligne Maginot » a été dressée sur plus de 110 kilomètres entre la Belgique et la France. Onze kilomètres sont encore à clôturer à cette frontière franco-belge, entre la Meuse et les Ardennes.

      La comparaison historique est moyennement rassurante…
      • la ligne Maginot n’a pas été construite entre la France et la Belgique et
      • c’est par les Ardennes qu’est passée l’invasion allemande…

    • Bien vu @simplicissimus j’avais pas relevé cette histoire de ligne Maginot, ca ressemble au contournement des frontières française par le nuage de Tchernobyl. Je voie pas comment cette ligne bloquerait les sangliers et il me semble que cette « peste » ne les épargne pas.

  • Ada Colau réélue maire de Barcelone, grâce au « soutien sans contrepartie » de Manuel Valls
    https://www.mediapart.fr/journal/international/150619/ada-colau-reelue-maire-de-barcelone-grace-au-soutien-sans-contrepartie-de-

    La maire sortante de Barcelone, figure des gauches alternatives en #EUROPE, a été réélue après le vote des militants de sa plateforme, approuvant à 70% une coalition avec les socialistes catalans contre une alliance derrière les indépendantistes. Minoritaire, cette coalition a bénéficié des voix de Manuel Valls et de deux de ses colistiers.

    #Barceclone,_Manuel_Valls,_Espagne,_Ada_Colau

  • Attaques de pétroliers en mer d’Oman : une dangereuse escalade
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/15/attaques-de-petroliers-en-mer-d-oman-une-dangereuse-escalade_5476709_3232.ht

    Editorial. Le sabotage de tankers, jeudi 13 juin, accroît la tension autour du golfe Persique. La diplomatie doit continuer à œuvrer pour que les Etats-Unis et l’Iran évitent une rupture définitive et dramatique.

    Editorial du « Monde ». L’attaque de deux pétroliers en mer d’Oman, jeudi 13 juin, un mois après le sabotage de quatre navires dans les mêmes eaux, représente une escalade dangereuse. Elle accroît la tension autour du golfe Persique, par où transite un cinquième de la production mondiale de pétrole. Elle annonce un déploiement militaire accru des Etats-Unis dans la région, sur fond de bras de fer entre l’Iran d’un côté et Washington et ses alliés régionaux, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Israël, de l’autre.

    Ces attaques n’ont pas fait de victimes et n’ont pas bouleversé le marché pétrolier, mais elles rappellent les prémices de la guerre des tankers, qui a fait rage durant le conflit entre l’Iran et l’Irak (1980-1988). Washington s’est empressé d’attribuer l’opération de jeudi à Téhéran, en publiant une vidéo censée montrer l’équipage d’une vedette iranienne en train de retirer une mine ventouse non explosée du flanc de l’un des pétroliers attaqués. L’ONU a prudemment réclamé une enquête indépendante.

    Si la nature et l’origine de ces nouvelles attaques demeurent sujettes à caution, la logique d’escalade à l’œuvre est claire. L’Iran fait face, de fait, à une guerre économique de la part des Etats-Unis, qui soumettent le pays à des sanctions d’une violence inédite, depuis leur retrait de l’accord international sur le nucléaire iranien, en mai 2018. Cette stratégie de « pression maximale » est censée forcer Téhéran à réduire drastiquement ses ambitions nucléaires, son programme balistique et son jeu d’influence régional. En réalité, elle vise à provoquer l’écroulement du régime, qui lutte pour sa survie.

    Pour les dirigeants iraniens, l’urgence consiste à montrer à Washington que cette pression, ainsi qu’une éventuelle intervention militaire, a un coût. C’est pourquoi les points de friction se multiplient dans la région. C’est aussi pour cela que l’Iran a annoncé qu’il commencerait à rompre ses engagements nucléaires le 7 juillet, si les autres signataires de l’accord (Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) ne trouvaient pas le moyen d’atténuer le poids des sanctions américaines.

    Téhéran sera alors assuré de subir de nouveau des sanctions des Nations unies et de ses partenaires économiques européens. Mais il estime n’avoir pas d’autre choix. En retour, les Etats-Unis paraissent aussi se contraindre à l’escalade. Le Pentagone envisage un déploiement accru de ses forces dans la région. A la suite des précédentes attaques en mer d’Oman, à la mi-mai, Washington avait déjà étudié un tel envoi, selon la presse américaine. Une décision restée en débat, puisqu’elle contredit la volonté exprimée par Donald Trump de se retirer autant que possible du Proche-Orient.

    L’ironie est que cet épisode intervient alors que des efforts diplomatiques multiples sont menés pour prévenir de telles dérives. L’attaque de jeudi a eu lieu durant une visite à Téhéran du premier ministre japonais, Shinzo Abe, intermédiaire désigné par M. Trump. Quelques jours plus tôt, le ministre des affaires étrangères allemand, Heiko Maas, était venu encourager Téhéran à la patience. L’Europe et la France n’ont cessé de porter ce message à l’Iran depuis deux ans. Si un dialogue entre Téhéran et Washington n’est pas à l’ordre du jour, il faut poursuivre ces contacts. C’est la seule voie possible pour préserver ce qui peut l’être de l’accord nucléaire de juillet 2015, gage d’un désarmement durable de la région.

  • Le regard africain sur l’Europe - L’Atelier de l’Égrégore

    https://atelieregregore.selz.com/fr/item/le-regard-africain-sur-leurope-papier

    Je ne connais pas, mais je signale parce que ça a l’air d’être bien.

    Aujourd’hui, l’Europe et l’Afrique peuvent-elles envisager une nouvelle relation sur des bases saines ? Peut-on changer leur rapport, en ayant à l’esprit l’immigration et le co-développement ? S’agissant de la France, oserait-on encourager la suppression de la cellule africaine de l’Élysée au profit de l’intervention parlementaire en amont dans certaines missions, notamment les actions militaires dans les pays du « pré carré » ? S’agissant de l’Union européenne, doit-elle systématiquement financer l’Union africaine dans le but de maintenir ses États membres dans la dépendance ? Multilatéralisme ou bilatéralisme dans les relations entre les pays africains et ceux d’Europe ? Aurait-on enfin l’intelligence, compte tenu du poids colonial, de dépasser le paternalisme et le bilatéralisme pour mettre l’être humain au cœur de la politique africaine de l’Europe ? Que faire pour que le destin commun profite réellement aux peuples ? Comment les jeunes Africains perçoivent-ils l’avenir de leur continent ? Le panafricanisme, est-ce une voie à développer à tout prix ? Transfert de techniques et de technologie, en échange des matières premières et d’autres marchés ? Assistance matérielle ou aide financière ? Exigence de la protection du bassin du Congo, en contrepartie d’une contribution à l’éducation et à la santé ? Alignement des monnaies africaines, pourquoi pas de la monnaie unique africaine, sur la valeur des ressources naturelles, et non sur le dollar américain, ni sur l’euro ? Indexation automatique du franc CFA sur les critères de la Banque de France, ou alors dépendance ou non à la Banque centrale européenne ? Retrait des troupes militaires étrangères du territoire africain ?

    #afrique #europe #essai

  • Grâce à l’invention de la presse à imprimer, les images purent circuler à plus grand échelle que jamais en Europe. Dès les premières années de son existence, les imprimeurs firent un usage astucieux des possibilités dont ils disposaient de réutiliser et copier les gravures. Les bois gravés, ces blocs de bois sur lesquels les images étaient sculptées, étaient parfois réutilisés pour toutes sortes d’éditions. Des copies pouvaient également être faites assez facilement en calquant ou en recopiant les images et en les gravant sur un nouveau bloc de bois.

    https://histoirelivre.hypotheses.org/4122


    #gravure_sur_bois #imprimerie

  • #copyright_madness
    Question à la communauté @seenthis
    Je viens de me rendre compte qu’une dessinatrice utilise le même nom que moi. Son site est ici : https://themadmeg.com
    avec cette formule « Copyright © 2019 Madmeg - All Rights Reserved. » et du coup ca me rend mal à l’aise. Voir mon nom sous ces dessins dégoulinants de rose ca me contrarie et je trouve que ces mièvreries sont assez déplacées de la part d’une madmeg (mais on s’en fiche). je me demande aussi si elle ne va touché mes éventuels droits d’autrice à ma place (ou l’inverse) puisqu’elle utilise un copyright @Madmeg pour une activité similaire à la mienne et que parfois dans des publications les éditeur·ices mettent un copyright @Madmeg aussi à mes images. Je sais pas trop quoi faire, si vous avez des conseils ou infos je suis preneuse.

    • En droit français il n’y a pas de nécessité d’un dépot (un enregistrement) de tes créations pour qu’elles soient protégées par le droit d’auteur. Le simple fait d’avoir été créées de ta main dans ton atelier les fait rentrer sous la protection de la loi de 1957 .La juridiction française est en la matière une des plus protectrice au monde.
      Le Copyright (qui lui nécessite un dépot) est une institution Etasunienne sans véritable effet ailleurs. La mention © est là avant tout pour faire état du fait que la reproduction n’est pas libre.

      Au sujet de ton pseudonyme c’est plus délicat. Le mieux serait de pouvoir établir une antériorité dans l’usage de ce pseudo.
      Des dessins signés avec une date et/ou mieux encore une affiche, un catalogue d’expo , un site internet/blog avec date certaine (internet archive peut t’aider).
      Si tu peut établir que l’antériorité est bien en ta faveur , tu fais (ou si tu anticipes une résistance tu fais faire par un avocat pour+/- 100€ )un gentil courrier de mise en demeure de cesser d’utiliser ton pseudo et de supprimer tous les contenus où il apparait sans ton autorisation.

      Pour toucher des droits collectifs (copie privée, reprographie etc...) il faut être membre d’une société d’auteurs (Adagp) est-ce ton cas ?
      L’antériorité peut aussi être établie par ce biais.

    • Merci pour tes infos @vazi
      Prouver l’antériorité de mes œuvres par rapport à 2019 ne devrait pas être trop difficile. Pour la société d’auteur, je ne sais pas, je suis à la maison des artistes.

      Plutôt qu’une mise en demeure de cette madmeg, ce que je trouve quant même bien agressif. Cette madmeg ne sait probablement pas que j’existe et ne cherche pas à me nuire (et si une personne confond nos dessins je lui conseillerais de finir de se crevé les yeux). Je pensait lui demandé de signer « TheMadmeg » comme c’est déjà le nom de domaine de son site, et qu’elle a l’air de commencer tout juste en 2019, avec le « THE » au début, ca devrait permettre la distinction entre elle et moi et éviter des problèmes pour elle comme pour moi. Elle peu les ajouter à la main sur ses cartes postales, je pense pas qu’elle en ai fait faire des milliers et changer un petit peu sa signature. Elle fait des petits dessins tout doux et mignon, j’espère qu’elle sera douce et mignonne comme ses dessins et sera d’accord avec cette entente entre madmegs.

    • Je te laisse juge des solutions les plus adaptées.
      En ce qui concerne l’ADAGP c’est un organisme qui collecte des sous auprès de divers institutions au titre de ce qu’on appelle les « droits collectifs » pour les redistribuer aux artistes.
      Si ton travail est diffusé, c’est à dire reproduit sur des supports papier (affiches, livres, catalogues, presse etc.) ou vidéo (passages télé...) ou numérique, alors tu peux solliciter une part de la redistribution.
      Cela peut être assez significatif (de quelques centaines à quelques milliers d’€ par an).

    • Comme c’est une « société » d’auteurs il faut acheter une « part sociale » (15€) une seule fois (pas de cotisation annuelle).
      Franchement ça vaut le coup surtout si tu as des publications régulières.
      La seule contrainte est de faire une déclaration annuelle de l’ensemble de tes diffusions (donc garder trace au fil de l’année...)

    • Je ne sais pas trop quoi te conseiller, @mad_meg, parce que réclamer l’exclusivité d’un pseudo revient à le transformer en marque commerciale, puisque l’homonymie existe fréquemment, wikipedia est là pour le prouver, particulièrement avec les pseudos liés à un vocabulaire associé à un prénom, et il y a peut-être encore eut d’autres Folles Megs en d’autres agendas et géographies ;)
      De plus, si elle réside aux Etats-Unis, il y a peu de chances que vous ayez beaucoup de collisions. Mais peut-être aussi cette personne apréciera que tu la contactes, et choisira, pour la même gène que toi, de se distinguer avec un pseudo « TheMadMeg » (autant te dire qu’avec mon ValK, j’ai eut souvent le même questionnement que toi !)

    • Dernière précision : tu adhères en ton nom en mentionnant ton pseudo ce qui te garantit que personne d’autre ne pourra utiliser ce pseudo pour revendiquer les droits qui y sont attachés (en France et en Europe au moins) .

    • Tout à fait d’accord avec toi @val_k le pseudo d’artiste (ou autre d’ailleurs) est dans un entre-deux qui le rapproche du droit des marques sans pouvoir s’en revendiquer formellement.
      #pseudonyme #attribution
      Par ailleurs, accroche toi @mad_meg, les conflits d’attribution en matière de droit de la propriété intellectuelle sont liés à la notion paternité !
      Savais-tu que tu étais le père de tes œuvres ? ;)

    • Ca a l’air bien l’adagp @vazi je pense que je vais y adhéré. Merci pour toutes ces infos et bons plans. La laideur de la langue française est vraiment hallucinante, mais il se trouve que maintenant je suis la paire de mes œuvres ! ;)

      Merci @val_k pour tes conseils, c’est vrai que madmeg est un nom populaire. C’est d’abord un personnage du folklor flamand (Dulle Griet), le titre d’un tableau de Bruegel sur ce personnage, c’etait le surnom de Margaret Cavendish une protoféministe britannique, le nom d’un poéme, d’une pièce de théatre, d’un groupe de rock russe, d’un bar, d’une bière, d’un model de saxo, d’une boite de graphisme de meufs et de deux dessinatrices. Je vais lui faire un mail et laisser courir. Faut quant même être de mauvaise foie pour nous confondre toutes les deux.

    • Oui, il y a beaucoup de Mad Meg,… même en littérature
      en anglais,…


      ou en français,…

      Dans les références pointées par gg:ngram, j’aime bien celle extraite de The Methodist Temperance Magazine, janvier 1917

      Dulle Griet a aussi été utilisé comme nom de canon…


      The red cannon Dulle Griet / Mad Meg at Ghent, Belgium
      ©alamy

      https://www.alamy.com/stock-photo-the-red-cannon-dulle-griet-mad-meg-at-ghent-belgium-32169211.html
      https://en.wikipedia.org/wiki/Dulle_Griet

      sinon, il y a (au moins…) deux sites en ligne états-uniens sous ce nom ou cette marque
      celui que tu pointes


      https://themadmeg.com
      dont le nom de domaine a été déposé par un certain Dhruv Patel dans le Connecticut (qui m’a l’air d’être un intermédiaire fournissant des services de visibilité sur la toile)

      mais aussi


      Mad Meg Creative Services,
      https://www.madmegcreativeservices.com/about
      fondé par une Megan Silianof

      et il doit y en avoir d’autres.

      À l’INPI, je crois que les dépôts de nom de marque sont très fortement liés aux secteurs dans lesquels s’exercent l’activité.

      La question ne se pose vraiment que s’il y a des chances d’intersection entre vos activités, aussi bien d’un point de vue de la création que de la zone géographique. Et si débarque une «  mauvaise coucheuse  » qui vient plagier, de toutes façons l’affaire sera contentieuse qu’il y ait ou non dépôt du nom. De ce point de vue, il est important de garder trace de toute activité publique utilisant ton nom d’artiste : expos, articles, etc. Mais je ne doute pas que tu t’y emploies déjà…

    • Trop bien @simplicissimus le canon MadMeg, je vais m’en servir ca c’est sur. Merci pour cette recherche des marguerites zin-zinnes, c’est vrai qu’il y en a un paquet et je ne compte même pas les vaches folles.
      Pour l’archivage comme tu te doute je m’y emploies déjà.
      Et je vais laisser cette madmeg tranquillle et lui faire juste un petit mail amicale de madmeg à madmeg.

  • Oman attack: Iran is the immediate, but unlikely, suspect - Iran - Haaretz.com

    Oman attack: Iran is the immediate, but unlikely, suspect
    U.S. officials rushed to point to Tehran, but somehow the world’s leading intelligence services failed to discover who is actually behind the strike. And even if they knew, what could be done without risking all-out war?
    Zvi Bar’el | Jun. 14, 2019 | 8:36 AM | 3
    https://www.haaretz.com/middle-east-news/iran/.premium-oman-attack-iran-is-the-immediate-but-unlikely-suspect-1.7368134


    A unnamed senior U.S. Defense Department official was quick to tell CBS that Iran was “apparently” behind the Thursday attack on two oil tankers in the Gulf of Oman, followed by State Secretary Mike Pompeo who later told reported that it was his government’s assessment. There’s nothing new about that, but neither is it a decisive proof.

    Who, then, struck the tankers? Whom does this strike serve and what can be done against such attacks?

    In all previous attacks in the Gulf in recent weeks Iran was naturally taken to be the immediate suspect. After all, Iran had threatened that if it could now sell its oil in the Gulf, other countries would not be able to ship oil through it; Tehran threatened to block the Strait of Hormuz, and in any case it’s in the sights of the United States, Saudi Arabia and Israel. But this explanation is too easy.

    The Iranian regime is in the thrones of a major diplomatic struggle to persuade Europe and its allies, Russia and China, not to take the path of pulling out of the 2015 nuclear agreement. At the same time, Iran is sure that the United States is only looking for an excuse to attack it. Any violent initiative on Tehran’s part could only make things worse and bring it close to a military conflict, which it must avoid.

    Iran has announced it would scale back its commitments under the nuclear deal by expanding its low-level uranium enrichment and not transferring the remainder of its enriched uranium and heavy water to another country, as the agreement requires. The International Atomic Energy Agency’s reports reveal that it has indeed stepped up enrichment, but not in a way that could support a military nuclear program.

    It seems that alongside its diplomatic efforts, Iran prefers to threaten to harm the nuclear deal itself, responding to Washington with the same token, rather than escalate the situation to a military clash.

    Other possible suspects are the Iran-backed Houthi rebels in Yemen, who continue to pound Saudi targets with medium-range missiles, as was the case last week with strikes on the Abha and Jizan airports, near the Yemeni border, which wounded 26 people. The Houthis have also fired missiles at Riyadh and hit targets in the Gulf. In response, Saudi Arabia launched a massive missile strike on Houthi-controlled areas in northern Yemen.

    The strike on the oil tankers may have been a response to the response, but if this is the case, it goes against Iran’s policy, which seeks to neutralize any pretexts for a military clash in the Gulf. The question, therefore, is whether Iran has full control over all the actions the Houthis take, and whether the aid it gives them commits them fully to its policies, or whether they see assaults on Saudi targets as a separate, local battle, cut off from Iran’s considerations.

    The Houthis have claimed responsibility for some of their actions in Saudi territory in the past, and at times even took the trouble of explaining the reasons behind this assault or the other. But not this time.

    Yemen also hosts large Al-Qaida cells and Islamic State outposts, with both groups having a running account with Saudi Arabia and apparently the capabilities to carry out strikes on vessels moving through the Gulf.

    In the absence of confirmed and reliable information on the source of the fire, we may meanwhile discount the possibility of a Saudi or American provocation at which Iran has hinted, but such things have happened before. However, we may also wonder why some of the most sophisticated intelligence services in the world are having so much trouble discovering who actually carried out these attacks.

    Thwarting such attacks with no precise intelligence is an almost impossible task, but even if the identity of those responsible for it is known, the question of how to respond to the threat would still arise.

    If it turns out that Iran initiated or even carried out these attacks, American and Saudi military forces could attack its Revolutionary Guards’ marine bases along the Gulf coast, block Iranian shipping in the Gulf and persuade European countries to withdraw from the nuclear deal, claiming that continuing relations with Iran would mean supporting terrorism in general, and maritime terrorism in particular.

    The concern is that such a military response would lead Iran to escalate its own and openly strike American and Saudi targets in the name of self-defense and protecting its sovereignty. In that case, a large-scale war would be inevitable. But there’s no certainty that U.S. President Donald Trump, who wants to extricate his forces from military involvement in the Middle East, truly seeks such a conflict, which could suck more and more American forces into this sensitive arena.

    An escape route from this scenario would require intensive mediation efforts between Iran and the United States, but therein lies one major difficulty – finding an authoritative mediator that could pressure both parties. Russia or China are not suitable candidates, and ties between Washington and the European Union are acrimonious.

    It seems that all sides would be satisfied if they could place responsibility for the attacks on the Houthis or other terror groups. That is not to say that the United States or Saudi Arabia have any magic solutions when it comes to the Houthis; far from it. The war in Yemen has been going on for five years now with no military resolution, and increased bombardment of concentrations of Houthi forces could only expand their efforts to show their strength. But the United States would pay none of the diplomatic or military price for assaults on the Houthis it would for a forceful violent response against Iran itself.

    If sporadic, small-scale attacks raise such complex dilemmas, one can perhaps dream of an all-out war with Iran, but it is enough to look at the chaos in Iraq and Afghanistan to grow extremely cautious of the trajectory in which such dreams become a nightmare that lasts for decades.❞
    #Oman #Iran
    https://seenthis.net/messages/786937

    • UPDATE 1-"Flying objects" damaged Japanese tanker during attack in Gulf of Oman
      Junko Fujita – June 14, 2019
      (Adds comments from company president)
      By Junko Fujita
      https://www.reuters.com/article/mideast-tanker-japan-damage/update-1-flying-objects-damaged-japanese-tanker-during-attack-in-gulf-of-om

      TOKYO, June 14 (Reuters) - Two “flying objects” damaged a Japanese tanker owned by Kokuka Sangyo Co in an attack on Thursday in the Gulf of Oman, but there was no damage to the cargo of methanol, the company president said on Friday.

      The Kokuka Courageous is now sailing toward the port of Khor Fakkan in the United Arab Emirates, with the crew having returned to the ship after evacuating because of the incident, Kokuka President Yutaka Katada told a press conference. It was being escorted by the U.S. Navy, he said.

      “The crew told us something came flying at the ship, and they found a hole,” Katada said. “Then some crew witnessed the second shot.”

      Katada said there was no possibility that the ship, carrying 25,000 tons of methanol, was hit by a torpedo.

      The United States has blamed Iran for attacking the Kokuka Courageous and another tanker, the Norwegian-owned Front Altair, on Thursday, but Tehran has denied the allegations.

      The ship’s crew saw an Iranian military ship in the vicinity on Thursday night Japan time, Katada said.

      Katada said he did not believe Kokuka Courageous was targetted because it was owned by a Japanese firm. The tanker is registered in Panama and was flying a Panamanian flag, he said.

      “Unless very carefully examined, it would be hard to tell the tanker was operated or owned by Japanese,” he said. (...)

  • Cutting ammonia emissions from farming ‘could save thousands of lives’

    Cutting levels of ammonia in the air could prevent at least 3,000 premature deaths every year in the UK, according to new research following an investigation by the Bureau of Investigative Journalism, Channel 4 News and the Guardian.

    While most air pollutants have been cut dramatically in recent decades, levels of ammonia in the air have stayed high.

    Agriculture is the leading source of ammonia emissions and intensive livestock farming is particularly problematic, as the chemical leaks into the air from exposed animal waste and fertiliser.

    Ammonia causes fine particle pollution which can enter deep into the lungs and bloodstream, with significant consequences for cardiovascular and respiratory health.

    In 2017 researchers from the Max Planck Institute in Germany analysed data on air pollution and mortality. They estimated that a 50 per cent cut in agricultural ammonia emissions across Europe could avoid 52,000 deaths each year.

    Now, in new analysis for The Bureau of Investigative Journalism, they say a similar cut in the UK could prevent at least 3,000 premature deaths annually.

    Levels ‘unchanged for 25 years’
    Professor Alastair Lewis from the National Centre for Atmospheric Science said: “Almost all classes of pollutants [in the UK] have reduced very dramatically over the last 30 or 40 years.

    “The one that really stands out is ammonia, which is really unchanged over the last 25 years”. He puts that down, in part, to the complexity of the problem.

    Dairy farmer Abi Reader told Channel 4 News she supported moves to cut ammonia but was worried about the financial burden on the industry.

    She said it would cost around £50,000 to cover her farm’s slurry pit – the sort of measure farmers are being asked to adopt.

    She told Channel 4 News: “It’s certainly a good focus for us as an industry to make sure we do everything in our power….to reduce the emissions”.

    “The thing is we’re not seeing an extra return on our milk price to finance it” says Ms Reader, “so it’s something we would like to do but I can’t go broke for it”.

    In the Clean Air Strategy, the government says it is requiring farmers to adopt low-emission techniques and providing funding for equipment needed to cut pollution.

    https://www.channel4.com/news/cutting-ammonia-emissions-from-farming-could-save-thousands-of-lives
    #ammoniaque #agriculture #santé #industrie_agro-alimentaire

  • Gilets jaunes : la cheffe de l’IGPN « réfute totalement le terme de violences policières » - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/gilets-jaunes-brigitte-jullien-refute-totalement-le-terme-de-violences-po

    Brigitte Jullien a présenté ce jeudi le rapport d’activité de la « police des polices » pour 2018. Une année marquée notamment par la crise des Gilets jaunes.

    Brigitte Jullien, la cheffe de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), présentait ce jeudi le rapport d’activité de la « police des polices » pour 2018. Une activité marquée par la crise des Gilets jaunes et la polémique sur l’utilisation du Lanceur de balles de défense. L’année dernière, les forces de l’ordre l’ont utilisé beaucoup plus massivement que l’année précédente, avec des blessures graves à la clé. Brigitte Jullien promet « une réflexion » sur le sujet.

    Quel a été l’impact du mouvement des Gilets jaunes sur l’activité de l’IGPN ?

    BRIGITTE JULLIEN. Cette crise a eu de fortes répercussions sur nos missions, notamment en termes d’organisation de travail. Et ceci de façon durable. Certains mois, nos 110 enquêteurs n’ont travaillé que sur les dossiers liés au mouvement des Gilets Jaunes, notamment au sein de la délégation de Paris, où l’IGPN a été saisie de très nombreuses enquêtes. Certaines affaires, de corruption par exemple, ont dû être temporairement mises de côté sans être évidemment abandonnées. Il fallait répondre aussi vite que nous pouvions, sans pour autant tomber dans la précipitation.

    Combien d’enquêtes sont liées à ce mouvement ?

    Au total, du 17 novembre 2018 au 8 juin, nous avons reçu 555 signalements sur la plateforme de l’IGPN mise à disposition du public. 265 enquêtes judiciaires ont été ouvertes. Parmi celles-ci, 105 - soit 45 % - sont terminées et ont été renvoyées aux différents parquets pour analyse. Dans une majorité de cas, nous n’avons pas pu identifier les policiers. Beaucoup de victimes présumées ne sont pas parvenues à déterminer les lieux et horaire précis des faits, et dans certaines villes ou rues, il n’existe pas de vidéoprotection. Les parquets peuvent désormais classer le dossier ou demander un complément d’investigations. Dans les cas où des fonctionnaires ont été identifiés, les parquets peuvent décider de les renvoyer devant un tribunal correctionnel s’ils estiment les faits caractérisés.

    Comment expliquez-vous qu’aucun policier ne soit suspendu à ce jour ?

    Pour qu’il y ait suspension, il faut qu’il y ait faute. Or, à ce jour, aucune enquête n’a permis de conclure que la responsabilité d’un policier était engagée à titre individuel. Cela ne veut pas dire que cela n’arrivera pas…

    Avez-vous des instructions de la part du ministère de l’Intérieur ?

    Aucune. L’IGPN est un service d’enquête indépendant.

    Y a-t-il eu selon, vous, des violences policières ?

    Je réfute totalement le terme de violences policières. Il y a eu des blessures commises à l’occasion de manifestations durant lesquelles la police a fait usage de la force. Notre travail est de chercher à savoir si cet usage était légitime et proportionné. Nous devons évaluer la proportionnalité et la légalité de la riposte. Il y a peut-être eu des situations où cela n’a pas été le cas. Mais il est encore trop tôt pour le dire.

    On a le sentiment d’une justice à deux vitesses. Les manifestants sont jugés très rapidement alors que les sanctions contre les policiers tardent à venir…

    Je conçois que ce décalage dans le temps soit mal compris. Policiers et manifestants ne se trouvent pas dans la même situation. Quand on participe à une manifestation non déclarée et qu’on commet des exactions, qu’on est interpellé en flagrant délit, il est logique que l’on passe rapidement devant le tribunal. Le policier, lui, se trouve dans une situation différente. La loi lui confère le droit de recourir à la force, ce qui est en soi une violence. Il faut déterminer si cet usage est légitime.

    Des policiers ont-ils tiré avec leur arme à feu ?

    Non, aucun tir de ce type n’a été recensé.

    Dans le mouvement des Gilets jaunes, quelle part de vos enquêtes porte sur l’utilisation du LBD ?

    Environ un tiers. La période du 17 novembre au 31 décembre 2018 a concentré plus du tiers des déclarations annuelles de tirs et la moitié des munitions tirées. Mais n’oublions pas les incidents en marge de la Coupe du monde, le 14 juillet, ainsi que les violences urbaines au moment d’Halloween.

    Avez-vous engagé un retour d’expérience sur l’usage de cette arme ?

    Nous n’échapperons pas à cette réflexion.

    #maintien_de_l'ordre

  • Cyberprostitution : « Enfants et jeunes majeurs sont désormais les premières victimes »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/11/cyberprostitution-enfants-et-jeunes-majeurs-sont-desormais-les-premieres-vic

    La bataille idéologique opposant ces dernières années les partisans de la règlementarisation et ceux qui réaffirment que « la prostitution n’est ni un travail ni du sexe » est au cœur de profondes transformations de sociétés qui se numérisent à grande vitesse. Si ce débat fondamental a permis à une partie des associations de défense des « travailleurs du sexe » et aux acteurs de l’industrie pornographique de faire voir la réalité de leurs conditions d’exercice, l’internationale des proxénètes « autoentrepreneurs », elle, y a vu une aubaine sans précédent.
    Fondation Scelles

    Pour aboutir au paradoxe que les Etats comme l’Allemagne, l’Espagne ou la Nouvelle-Zélande, qui ont décidé d’encadrer légalement la prostitution, ont connu une explosion du phénomène et précipité l’extrême fragilisation des personnes prostituées. Les chiffres sont sans appel : à l’heure de #metoo, 99 % des personnes prostituées dans le monde sont des femmes, 48 % en Europe sont des enfants, 90 % de cette population réduite en esclavage sexuel souhaitent en sortir et le taux de mortalité est 10 à 40 fois supérieur dans les pays « libéraux » que dans les abolitionnistes. Dans le monde, la prostitution individuelle « choisie » ne s’élève à même pas 10 %.

    Partout très exposés aux réseaux sociaux, les mineurs et les jeunes majeurs sont désormais les premières victimes des systèmes d’exploitation 2.0. Mais leurs clients et proxénètes ont aussi rajeuni : les personnes vulnérables ou parfois seulement en quête d’identité sont pistées sur les communautés d’amis. Personne n’est à l’abri. Ni la jeune Nigériane sans papiers qui se retrouve happée par une « Authentic Sister » à smartphone et jetée sur les départementales françaises, ni la lycéenne de Paris ou Marseille amadouée par un « loverboy » au profil de gendre idéal qui la réduit en esclavage sexuel en quelques semaines dans une chambre louée en deux clics. Cette « invisibilisation » et la plasticité des systèmes de « recrutement » compliquent les réponses judiciaires et pénales des Etats.

    Partenaire des grands organismes de lutte contre la traite humaine, la Fondation française Scelles, résolument abolitionniste, s’attache tous les deux ans à radiographier tous les « systèmes prostitutionnels ». Son rapport 2019 fait l’effort d’un décryptage pointu de la bataille idéologique et de communication qui continue de diviser jusqu’aux féministes. Son président Yves Charpenel, ancien magistrat et membre du Comité consultatif national d’éthique, est aussi un fin connaisseur du continent africain. Il a répondu aux questions du Monde Afrique avant de s’envoler pour le Bénin.
    La prostitution organisée a toujours existé. Qu’est-ce qui a changé ?

    Yves Charpenel Les réseaux sociaux lui donnent une ampleur sans précédent. En dix ans, le défi est devenu planétaire. Aucun continent n’est épargné et aucun des 54 pays africains, les jeunes étant très connectés, n’échappent au phénomène. La prostitution prolifère au gré des crises : migrations trans et intracontinentales, terrorisme islamiste, tourisme sexuel, conflits, corruption policière, catastrophes naturelles fragilisent des populations forcées de se déplacer et paupérisées. La crise migratoire en Méditerranée, la plus importante depuis la seconde guerre mondiale, et la fermeture de l’Europe ont bloqué nombre de migrants en Algérie, au Niger, au Maroc, en Libye dans les conditions terribles que l’on sait. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) les estimait à 70 millions en 2017. C’est l’équivalent de la population française !
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Des « mamas maquerelles » nigérianes jugées à Paris

    Les enquêtes d’Europol et d’Interpol ont établi le lien entre les parcours de migrants et les filières de traite en Afrique, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. Les Africaines subsahariennes, dont les Nigérianes, sont au cœur d’un trafic qui se noue dès le village, que les filles quittent pleines d’espoir pour un voyage en bateau payé par toute une communauté dont elles deviennent redevables. Dans les pays du Nord, les chiffres de racolage de rue sont en chute libre. L’immense majorité de la prostitution se fait via Internet et échappe aujourd’hui à la vue.

    Par ailleurs, les enfants échoués en Europe à la suite des bouleversements des « printemps arabes », de la crise au Mali qui gagne aujourd’hui le Burkina Faso et le Bénin, de Boko Haram au Nigeria, des Chabab en Somalie, le régime autoritaire érythréen, les conflits aux Soudans, et, évidemment, la guerre en Syrie, ont jeté sur les bateaux des dizaines de milliers de mineurs arrivés seuls par la Méditerranée. Beaucoup ont été directement absorbés par les réseaux de prostitution et, selon Europol, environ 10 000 d’entre eux ont carrément disparu de la circulation entre 2016 et 2018. Il n’y a pas si longtemps en France, des fillettes de 8 ans étaient mises en vente par l’Etat islamique sur Twitter pour être réduites en esclavage sexuel.

    Comment expliquez-vous le rajeunissement des clients et des proxénètes ?

    En Europe, le marché de la drogue est saturé et coûte trop cher pour un jeune qui veut « se lancer » dans un trafic lucratif. Il faut investir beaucoup d’argent pour accéder à la matière première et avoir des connexions avec des réseaux criminels très puissants et très dangereux. Les délinquants juste majeurs comprennent très vite que, malgré un arsenal judiciaire sévère, comme en France qui va jusqu’à quinze ans de prison et 1,5 million d’euros d’amende, ils ne seront condamnés en première instance qu’à dix-huit mois et à 8 000 euros pour de premiers faits de proxénétisme. Ils ne font même pas appel et paient en trois semaines de recette. Certains mineurs, garçons ou filles, sont aussi passés de victimes de la traite sexuelle en Libye à proxénètes dans les rues des grandes capitales européennes pour survivre.

    Tout est « géré » via de faux comptes Facebook, Instagram, Snapshat ou Twitter, sur des sites de rencontres « entre adultes », véritables cache-sexes de réseaux de prostitution enfantine, dont les proxénètes contournent sans arrêt les filtres en euphémisant le vocabulaire employé pour proposer des services sexuels à une clientèle de plus en plus avertie. Le Web est devenu l’outil gratuit et discret du recrutement et de la gestion de la prostitution.
    Après le Sénégal et le Niger en 2018, vous partez au Bénin pour aider à former des administrateurs à la lutte contre la traite humaine. Pourquoi ?

    L’Europe, débordée par la crise de l’accueil, tente d’aider les pays d’origine de migration à traiter le mal à la racine. Ma mission a été initiée par l’Ecole de la magistrature et est soutenue par l’Agence française de développement [AFD, partenaire du Monde Afrique de 2015 à 2018]. Les gouvernements d’Afrique de l’Ouest et du centre sont confrontés au développement d’une traite transnationale et nationale. Depuis 2009, selon le HCR, la secte islamiste nigériane Boko Haram a poussé sur les routes de l’exil plus de 2,4 millions de personnes dans le bassin du lac Tchad, carrefour du Cameroun, du Tchad, du Nigeria et du Niger.

    Ces groupes djihadistes volent, violent et revendent femmes et enfants transformés en monnaie d’échange. Le Bénin commence à être touché par ces rapts. L’Agence nationale nigériane de lutte contre l’exploitation sexuelle (Naptip) a vu le pourcentage de trafic augmenté de 204 % en 2016. Dans le même temps, beaucoup de pays africains ont légalisé la prostitution, et l’on assiste à un véritable exode des jeunes filles de villages vers les grands centres urbains du continent.
    Face à la gravité de la situation, quelles réponses d’envergure peuvent-elles être apportées ?

    Quels que soient le pays et le continent, la réponse ne peut plus être seulement nationale, elle doit être transnationale. Les lois extraterritoriales permettent par exemple aux Etats comme la France, qui criminalisent le client prostitueur et non plus la victime prostituée, de poursuivre leurs ressortissants pour des faits d’exploitation sexuelle de mineurs commis à l’étranger. En 2016, un directeur de maison de retraite catholique a été condamné par la cour d’assises de Versailles à seize ans de prison pour avoir violé ou agressé 66 enfants au Sri Lanka, en Tunisie et en Egypte. C’est loin d’être un cas isolé. C’est une avancée notable dans la lutte contre le tourisme sexuel, dont beaucoup d’enfants africains sont victimes au Maroc, au Sénégal, en Gambie, pour ne citer que quelques pays.

    L’application de ces lois dépend cependant de la qualité de la collaboration entre les pays. L’augmentation vertigineuse des réseaux nigérians dans les pays européens par exemple est rendue possible par le manque de coopération d’Abuja sur le plan international. Mais il faut aller beaucoup plus long en rendant imprescriptible, assimilée à un crime contre l’humanité, l’exploitation sexuelle des mineurs. Cela permettrait de saisir des cours relevant du droit international.
    Quelles doivent être les exigences des Etats face aux grands hébergeurs de contenus Internet ?

    Les réflexions et les lois vont dans le sens d’engager la responsabilité civile et pénale des puissants Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (Gafam). Malgré leur attitude de défi vis-à-vis des Etats et la rapide adaptation des sites spécialisés qui se jouent des failles juridiques nationales, les Gafam ne peuvent se permettre un dégât d’image aussi considérable que d’être associés à la traite humaine.

    Les choses bougent donc et des victoires ont été remportées avec la fermeture, fin mai 2018, de la rubrique « Rencontres » du premier site français d’annonces Vivastreet, présent dans treize pays, ou l’arrêt par le FBI en avril 2018 pour « contribution au trafic sexuel » du géant américain Blackpage, spécialisé dans les services sexuels tarifés. Une course aux algorithmes pour filtrer les contenus est engagée. Sans l’émergence d’une gouvernance mondialisée d’Internet et une profonde prise de conscience de nos sociétés, on aura beau mettre face à face tous les clients condamnés face à des « survivantes » de la traite, on n’empêchera pas des Guinéennes de 15 ans d’être conduites en Uber dans un Airbnb de banlieue pour un viol tarifé « consenti » et « alternatif ».

  • 4 Activists Explain Why Migrant Justice Is Climate Justice | Teen Vogue
    https://www.teenvogue.com/story/activists-explain-why-migrant-justice-is-climate-justice

    A UNHCR report revealed that, by the end of 2016, there were 65.6 million displaced people who had fled their homelands because of violence, human rights violations, and environmental disasters that are intensified by the climate crisis. Since 2008, an average of 26.4 million people have been displaced from their homes by extreme weather disasters every year.

    “From African migrants choosing to cross by boat from North Africa to Europe to Pacific Islanders losing their homes due to rising sea levels and Central American migrants fleeing their home countries in search of refuge, people around the world are being driven from their homes by droughts, storms, and the political strife and conflict that follow these climate disasters,” 350.org stated in a December press release.

    Fighting climate change is about more than emissions and metrics — it’s about fighting for a just world for everyone. Teen Vogue spoke with five climate-justice advocates whose work focuses on the vital intersection of migrant rights and climate action.

    MICHAEL YC
    Maya Menezes, an organizer for No One Is Illegal and podcast host of Change Everything:

    We are past the point of stopping some of the largest impacts of climate change. One of the biggest battles will be over the closing of borders, the decisions of who is deserving of basic humanity and who isn’t.

    Under capitalism, goods can go across borders but human beings cannot. It’s not a weird coincidence, it’s a violent political strategy to bar people and privilege some over others. We need to envision a borderless world. Imagining a borderless world is one of the ultimate acts of decolonization because colonialism told us arbitrability there are lines here for you to cross, it is connected to capitalism, exploitation and racism, so challenging capitalism and colonization fundamentally challenges borders. If we are trying to challenge capitalistic structures that are destroying this planet, that means challenging the structures that are continuing to dehumanize human beings and designating people as legal bodies. No one is illegal on stolen lands. If we reject colonization and put ourselves in solidarity with indigenous sovereignty, then we reject that someone can be illegal and discarded.

    #climate_justice #migrant_justice #teen_vogue_forever

  • La France expulse vers l’Érythrée

    Le 6 juin 2019, la préfecture des Pyrénées-Orientales a expulsé une personne érythréenne vers Asmara depuis le centre de rétention administrative (#CRA) de #Toulouse. Il s’agit de la première expulsion par la France vers l’Érythrée, pays où règne l’une des dictatures les plus violentes du monde.

    https://www.lacimade.org/presse/la-france-expulse-vers-lerythree
    #Erythrée #France #expulsions #renvois #réfugiés_érythréens

    A la lecture du rapport parlementaire dévoilé la semaine dernière par @le_Parisien @nicojacquard on apprend page 92 que @Place_Beauvau a demandé 7 LPC au consulat de l’#Érythrée pour expulser 7 de leurs ressorissant·e·s (et 6 pour la Syrie) !


    https://twitter.com/lacimade/status/1138730170288943104
    #Erythrée #it_has_begun

    ping @karine4

    • France : une femme expulsée en Érythrée, un des pays les plus répressifs au monde

      C’est une première depuis au moins 20 ans. D’ordinaire, les Érythréens qui ont pu prouver leur nationalité auprès des autorités françaises obtiennent une protection. L’Érythrée est considérée comme l’un des pays les plus répressifs au monde.

      Cette ressortissante érythréenne a été arrêtée le 8 mai à la frontière espagnole, à bord d’un autobus, avec un titre de séjour « contrefait » et un passeport, selon la préfecture des Pyrénées-Orientales. On ignore encore les détails du périple qui l’a conduit en France.

      Placée en centre de rétention, elle a multiplié les recours judiciaires et déposé en urgence une demande d’asile, mais en vain. Tout a été rejeté. Elle a fait appel du rejet de l’asile, mais, avant l’examen de son recours, a été reconduite de force dans son pays natal le 6 juin. En dépit des mises en garde sur le régime totalitaire qui règne à Asmara. Et alors que la France n’a plus renvoyé d’Érythréens depuis plus de 20 ans.

      Alors que s’est-il passé ? Au ministère de l’Intérieur, on renvoie vers la Préfecture. Et à la Préfecture, on fait valoir l’épuisement de tous ses recours juridiques pour motiver l’expulsion.

      Du côté de l’OFPRA, on assure pourtant que la doctrine française n’a pas changé : la preuve de la nationalité suffit à octroyer une protection aux Érythréens. Mais selon nos informations, la dame aurait mal parlé l’anglais et ses premières déclarations auraient laissé croire qu’elle ne craignait rien en cas de renvoi dans son pays natal.

      http://www.rfi.fr/afrique/20190612-france-une-femme-expulsee-erythree-pays-plus-repressifs-monde?ref=tw_i

    • Une femme déboutée du droit d’asile expulsée vers l’Erythrée

      La Cimade dénonce cette expulsion, « une première » souligne l’association de défense des migrants, vers un pays où le régime commet des « violations massives des droits de l’homme » selon l’ONU.

      Le 6 juin, la préfecture des Pyrénées-Orientales a expulsé du territoire français une femme étrangère, dont la demande d’asile avait été rejetée par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Arrêtée dans un bus en provenance de l’Espagne en mai, elle avait été placée en rétention à Toulouse et, comme le recours déposé devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) n’est pas suspensif, finalement expulsée. L’histoire serait assez banale si la destination vers laquelle cette femme a été envoyée n’était pas Asmara, capitale de l’Erythrée.

      Ce pays ultrafermé est dirigé par le même homme, Isaias Afwerki, depuis 1991. L’année dernière, la rapporteure spéciale de l’ONU sur place s’inquiétait de la persistance de « violations massives des droits de l’homme » par le régime. « Il faut faire le service militaire dans notre pays. Si cela durait deux ou trois ans, je serais d’accord, mais c’est un service qui ne finit jamais. Ou plutôt, ça finit quand tu meurs. Mes frères et mon père, qui a 70 ans, sont toujours soldats », témoignait auprès de Libération en décembre 2017 un jeune homme qui avait fui l’Erythrée. Le Quai d’Orsay déconseille d’ailleurs vivement aux Français de s’y rendre, les prévenant que l’ambassade y dispose de « moyens limités pour venir en aide aux Français en cas de crise ».
      « Risques importants »

      C’est ce qui inquiète la Cimade : « La personne qui a été expulsée court des risques importants en Erythrée, dit David Rohi, responsable rétention de l’organisation de défense des migrants. On ne sait pas si cette expulsion, c’est un dérapage ou si elle marque une volonté de reprise des expulsions [vers ce pays]. »

      La préfecture des Pyrénées-Orientales, elle, ne voit pas le problème : « La personne a fait valoir tous les modes de recours, et il y a quand même eu cinq décisions de justice, dont l’Ofpra qui est indépendante, le juge des libertés qui l’a maintenue en rétention… Ce n’est pas seulement une décision en sa défaveur, c’est cinq. Donc le préfet, qui n’est pas seul dans sa prise de décision, l’a exécutée comme il pourrait le faire sur d’autres dossiers de ce type », explique-t-on.
      « Justice déshumanisée »

      David Rohi balaye l’argument : « La préfecture se borne à dire qu’elle a respecté la loi et la procédure, mais un préfet est aussi lié par les risques d’exposition à des traitements inhumains et dégradants, ce n’est pas pour rien que la France, d’habitude, n’expulse pas vers l’Erythrée ! »

      Surtout, il pointe les conditions dans lesquelles cette femme a constitué son dossier de demande d’asile : « Le préfet a décidé de la maintenir en rétention quand elle a déposé sa demande d’asile, ce qu’il n’était pas obligé de faire. Or une demande d’asile en rétention n’a rien à voir avec une demande normale. Il faut rédiger son dossier en français par exemple. Elle a été entendue par l’Ofpra par visioconférence, le traducteur n’était pas dans la même pièce qu’elle, cela limite la qualité de l’examen. »

      La vidéo-audience est d’ailleurs dénoncée par les avocats des barreaux de Lyon, Nancy et Paris après qu’il a été décidé de l’expérimenter pour les audiences à la Cour nationale du droit d’asile, cette fois. « Nous ne pouvons pas admettre ce type de justice déshumanisée, dans un domaine où l’intime conviction du juge va décider de la vie d’une personne et de sa famille », expliquait Serge Deygas, bâtonnier élu du barreau de Lyon, alors que les avocats se mobilisaient contre au début de l’année.

      https://www.liberation.fr/france/2019/06/13/une-femme-deboutee-du-droit-d-asile-expulsee-vers-l-erythree_1733475

    • Sur les traces d’#Aatifa, expulsée par la France vers l’Erythrée, « la Corée du Nord de l’Afrique »

      Une Erythréenne a été expulsée par la France le 6 juin, malgré les dangers encourus dans son pays. Elle n’est pas la première. Trois l’auraient précédée en 2017. « L’Obs » a mené l’enquête.
      Ce 6 juin, quand les policiers sont venus l’extraire de sa petite chambre du centre de rétention de Toulouse-Cornebarrieu, on imagine mal Aatifa (le prénom a été changé) s’être débattue. Menue, elle a les bras couverts de cicatrices, comme autant de témoignages des mauvais traitements qu’elle a subis en exil. A près de 40 ans, elle est alors sur le point d’être renvoyée par les autorités françaises dans son pays d’origine, l’Erythrée. Une décision qui, pour beaucoup, sonne comme une condamnation à mort. Ce petit pays, indépendant de l’Ethiopie depuis 1993, est l’un des plus fermés au monde. Certains le surnomment « la Corée du Nord de l’Afrique ».

      Ce 6 juin, quand les policiers sont venus l’extraire de sa petite chambre du centre de rétention de Toulouse-Cornebarrieu, on imagine mal Aatifa (le prénom a été changé) s’être débattue. Menue, elle a les bras couverts de cicatrices, comme autant de témoignages des mauvais traitements qu’elle a subis en exil. A près de 40 ans, elle est alors sur le point d’être renvoyée par les autorités françaises dans son pays d’origine, l’Erythrée. Une décision qui, pour beaucoup, sonne comme une condamnation à mort. Ce petit pays, indépendant de l’Ethiopie depuis 1993, est l’un des plus fermés au monde. Certains le surnomment « la Corée du Nord de l’Afrique ». Comment la France, pays des droits de l’homme, a-t-elle pu décider pareille expulsion alors même que les pays européens s’y refusent traditionnellement ? Que s’est-il passé ? Erreur administrative, zèle d’une préfecture qui n’aurait pas mesuré les conséquences de sa décision ? Selon nos informations, ce cas est rarissime : c’est l’une des premières fois qu’un ressortissant d’Erythrée est expulsé par la France. MEHDI BENYEZZAR / L’OBS Avant Aatifa, trois autres migrants l’avaient déjà été en 2017, selon le ministère de l’Intérieur. Les autorités françaises peinent à dissimuler leur gêne. A Beauvau, on dit avoir « découvert l’info [sur Aatifa] dans la presse » : « On ne supervise pas toutes les expulsions. On ne peut pas. » Du côté de la préfecture des Pyrénées-Orientales, on s’en tient au minimum syndical. Aatifa a été expulsée « en application des décisions de justice prononcées à son encontre ». Depuis que les migrants arrivent plus nombreux par la frontière espagnole plutôt qu’italienne, « les préfets des Pyrénées-Atlantiques et des Pyrénées-Orientales font du zèle, sous la pression de Castaner », souffle un haut fonctionnaire sous couvert d’anonymat. Nul ne sait ce qu’est devenue aujourd’hui l’ancienne travailleuse domestique. « Elle a très peur d’être enfermée » Toulouse-Paris. Paris-Istanbul. Et enfin Istanbul-Asmara, la capitale de l’Erythrée. Plusieurs sources concordantes indiquent que des policiers français ont accompagné Aatifa tout au long de son voyage retour. Ces derniers l’auraient directement « remise » aux autorités érythréennes, une fois arrivés à bon port. « C’est ce que prévoit la procédure », indique un fonctionnaire de la police aux frontières. Une procédure qui ne prévoit toutefois pas de s’assurer de sa sécurité sur place. « A peine arrivés, ils ont pris le vol retour », raconte « Léo », de la Cimade, une association de soutien aux migrants. L’un des membres de la famille d’Aatifa, réfugié en Europe, assure qu’elle est toujours en vie : il l’a eue au téléphone à la mi-juin. Si elle n’a pas été enfermée à son arrivée, « elle a très peur de l’être ». En 2018, plus de 80 % des demandeurs d’asile érythréens ont pourtant été reconnus réfugiés par l’Office français de Protection des Réfugiés et Apatrides (Ofpra). Il leur suffit, en général, de prouver leur nationalité pour être protégés par l’Etat français. Aatifa, détentrice d’un passeport en cours de validité, était dans ce cas. Mais l’Ofpra lui a tout de même refusé le statut de réfugiée. Dans sa décision, l’office explique que « ses déclarations ne permettent pas [...] de conclure au bien-fondé de ses craintes [...] de persécution en cas de retour ». La députée LREM Valérie Thomas, présidente du groupe d’amitié France-Erythrée à l’Assemblée nationale, réagit : « Cette décision [d’expulsion] m’a surprise. On ne sait pas grand-chose de ce qui se passe en Erythrée. Et lorsque l’on ne sait pas, il ne faut pas expulser. » D’autant que l’ONU s’est déjà alarmée de la situation sur place à plusieurs reprises. Dans un rapport de mai 2019, elle a dénoncé de nombreuses violations des droits de l’homme : arrestations arbitraires, détentions illimitées, enfermement systématique des migrants érythréens qui ont tenté de fuir sans visa... Le pays est toujours tenu d’une main de fer par le dictateur Issayas Afeworki, héros de l’indépendance, devenu pourfendeur des libertés publiques depuis un coup d’Etat en septembre 2001. Alors que le monde pleurait les morts des Twin Towers, Afeworki a muselé la presse et enfermé les opposants politiques. Plus rien ne filtre de cet Etat fermé à double tour. « Pour les autorités locales, la migration de nombreux Erythréens est un complot de l’étranger », indique une source diplomatique. Un pays caserne Qui est Aatifa ? Quelle est son histoire ? Nous avons pu reconstituer une partie de son parcours. De son départ d’Asmara à son retour forcé. Aatifa est née en Erythrée au début des années 1980. Elle est tigréenne, l’ethnie majoritaire du pays, et de confession orthodoxe. Après avoir grandi dans une zone rurale, elle gagne, encore adolescente, la capitale, Asmara. Au terme de sa onzième année de scolarité, comme des milliers d’écoliers, elle rejoint le camp militaire de Sawa. Depuis une vingtaine d’années, l’ancienne base du parti nationaliste érythréen, située à la frontière avec le Soudan, est le symbole de l’embrigadement de la jeunesse. Dans des baraquements posés au milieu d’un désert de roches ocre, les jeunes cadets apprennent, parfois par la force, l’amour du drapeau et le maniement des armes. LIRE AUSSI > Pourquoi les Erythréens émigrent Dans ce pays caserne, la conscription peut durer toute une vie. Pour Aatifa, elle s’achève au bout d’un an. La jeune femme dit avoir été réformée pour raisons médicales. De retour à Asmara, elle vit de petits boulots. Vendeuse à la sauvette, elle est envoyée à plusieurs reprises en prison. C’est en tout cas ce qu’elle a soutenu devant les officiers de l’Ofpra, qui ont jugé cet élément trop peu étayé pour être crédible. « Comme elle n’avait pas achevé son service militaire, la police était aussi sur son dos », complète son avocate. LIRE AUSSI > Le parcours du combattant du demandeur d’asile en France C’est en 2009 qu’Aatifa aurait quitté l’Erythrée, selon des documents que nous avons pu consulter. Sa destination ? Le Koweït, où elle est embauchée comme employée de maison. « C’est très courant pour les femmes de mon pays d’aller travailler dans le Golfe, explique la journaliste érythréenne établie en Suède Meron Estefanos, l’une des porte-voix de la communauté. Il y a des agences de recrutement de domestiques en Erythrée qui démarchent les jeunes filles dans la rue pour les envoyer là-bas. » Le voyage coûte entre 15 000 et 30 000 nafkas (900 et 1 800 euros), à verser à ces officines. Salaire mensuel promis ? 180 euros. « Situation de quasi-esclavage » De son passage au Koweït, Aatifa n’a que peu parlé à l’officier de l’Ofpra avec lequel elle s’est entretenue par visioconférence, après son arrestation en France. Depuis 2018 et la loi asile et immigration, ce dispositif permet de traiter plus rapidement - et avec moins de moyens - les demandes d’asile formulées par les étrangers placés en centre de rétention. Il est fréquemment décrié tant par les associations de soutien aux réfugiés que par les syndicats de l’Ofpra. Une intervenante en centre de rétention explique : « Il faut s’imaginer qu’on est face à une caméra dans une petite pièce. Avec un policier à ses côtés. Ce n’est pas idéal. Peut-être qu’avec le stress elle n’a d’ailleurs pas tout compris », explique une intervenante en centre de rétention. Gérard Sadik, coordinateur asile pour la Cimade, rebondit : « Je pense qu’elle aurait eu l’asile si elle était passée en procédure normale. » Alexandre GELEBART/REA Manifestation de soutien aux sans papiers lors de la journee contre l’enfermement dans les centres de retentions et l’alllongement de la duree de la retention.

      Manifestants devant le centre de retention administrative de Toulouse Blagnac Cornebarrieu. « Devant moi non plus, elle ne s’est pas étendue sur cet épisode », complète son conseil. Tout juste a-t-elle précisé, du bout des lèvres, qu’elle avait travaillé pour trois familles. Que les conditions étaient rudes. « Ces femmes vivent dans une situation de quasi-esclavage », insiste la journaliste Meron Estefanos. Mais les derniers employeurs d’Aatifa l’ont quand même aidée à s’enfuir vers la Turquie. Elle rejoindra ensuite la Grèce, puis les rivages de l’Espagne. Son périple dure encore plusieurs mois, jusqu’à son interpellation à la frontière franco-espagnole, le 8 mai dernier, par la police française. Elle est en possession de deux passeports. L’un vrai, érythréen. L’autre faux, portugais, qu’elle aurait acheté à un passeur en Grèce. Elle disait vouloir rejoindre l’Allemagne. LIRE AUSSI > Soigner les traumas des réfugiés : « J’ai reçu des patients ne sachant plus parler » Aussitôt arrivée au centre de rétention, elle formule une demande d’asile. Car le préfet vient de prononcer une obligation de quitter le territoire français à son encontre. « Elle était en état de stress énorme », se souvient l’un des intervenants associatifs. Lors de son audition, les policiers ont noté qu’elle affirmait ne pas craindre pour sa vie en cas de retour en Erythrée. « Elle s’est effondrée devant moi quand je lui ai lu la retranscription. Elle m’a dit qu’elle n’avait jamais dit ça », explique Me Lévy. Cette réponse supposée ainsi que le manque de documents étayant son parcours ont certainement joué en sa défaveur lors de l’examen de sa situation. Mais son avocate ne désarme pas. Elle entend saisir la Cour nationale du Droit d’Asile pour faire reconnaître sa cliente comme réfugiée statutaire. Si elle obtient gain de cause, Aatifa aura théoriquement le droit de revenir en France. Encore faudra-t-il la retrouver.

      https://www.nouvelobs.com/monde/20190703.OBS15411/sur-les-traces-d-aatifa-expulsee-par-la-france-vers-l-erythree-la-coree-d

  • Travail : les nouvelles conditions (2/4) / Précarisés, ubérisés : les exploités de la zone grise en Europe
    https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-monde/culturesmonde-emission-du-mardi-11-juin-2019

    Des chauffeurs de VTC aux livreurs à vélo, le nombre de travailleurs employés par les plateformes numériques a explosé ces dernières années. Souvent situés dans une zone grise, entre salariat et auto entrepreneuriat, leur statut interroge. Quel statut et quelle protection pour ces travailleurs ? Livreurs-cycliste, chauffeurs de VTC, mais aussi bricoleurs ou aide-ménagères à la demande, ils sont nombreux, pour arrondir leurs fins de mois ou simplement gagner leur vie, à rejoindre les garnisons de (...)

    #TaskRabbit #Deliveroo #Uber #algorithme #travail #législation #MyHammer

  • Les Africains qui migrent viennent de moins en moins en #France

    Selon la dernière note de l’#OCDE consacrée aux migrations africaines vers les pays développés entre 2001 et 2016, l’attractivité de l’Hexagone décroît sensiblement.

    Les tenants de la théorie du grand remplacement ou les agitateurs du spectre de la ruée africaine – vers l’Europe en général et la France en particulier – n’apprécieront sans doute pas la lecture de la dernière note de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) consacrée aux évolutions des migrations africaines vers les pays développés entre 2001 et 2016.

    On y lit en effet que « représentant un immigré sur dix, la migration africaine vers les pays de l’OCDE a vu son poids légèrement augmenter au cours des dernières années ; elle demeure toutefois faible par rapport à la part de l’Afrique dans la population mondiale […]. La France est toujours la principale destination, mais sa part se réduit. »

    Ces conclusions découlent de la dernière actualisation de la base de données développée depuis plusieurs années par l’OCDE, en coopération avec l’Agence française de développement (AFD), sur les immigrés dans les pays développés. Celle-ci compile des statistiques, par pays de naissance, des migrants internationaux, « définis comme les personnes [âgées de plus de 15 ans] résidant dans un pays autre que celui de leur naissance » sans tenir compte de leur « statut légal ou de la catégorie de migration. »
    « Pas de raz-de-marée annoncé »

    Ces données couvrent non seulement les effectifs d’immigrés par âge, sexe et niveau d’éducation, mais également des variables clés de l’analyse des migrations internationales et de l’intégration comme la nationalité, la durée de séjour, le statut dans l’emploi et la profession.

    Passées ces quelques précisions d’ordre méthodologique, il ressort de cette étude que « la part de la population originaire d’Afrique vivant dans un pays de l’OCDE a augmenté au cours des quinze dernières années, mais reste très modeste ». Le nombre de migrants africains y est en effet passé de 7,2 millions en 2000 à 12,5 millions en 2016. Mais ils ne représentent encore que 10,4 % des 121 millions de migrants répertoriés dans les pays développés, contre 9,2 % en 2000. A titre de comparaison, le nombre total de migrants venus du Mexique – pays classé en tête de liste des pays d’origine devant l’Inde et la Chine – s’établissait à 11,7 millions en 2016.

    L’OCDE remarque ainsi que « la croissance démographique africaine est encore loin de se traduire en un accroissement équivalent de la migration vers les pays de l’OCDE. » En marge de la polémique née de la publication en 2018 du livre de Stephen Smith – La Ruée vers l’Europe (éd. Grasset) –, le démographe François Héran remarquait également que « les projections démographiques de l’ONU actualisées tous les deux ans ont beau annoncer un peu plus qu’un doublement de la population subsaharienne d’ici à 2050 (elle passerait de 900 millions à 2,2 milliards dans le scénario médian), cela ne suffira pas à déclencher le raz-de-marée annoncé ». « Il n’existe pas de lien mécanique entre la croissance démographique et celle du taux de migration », ajoute Jean-Christophe Dumont, chef du département des migrations internationales à l’OCDE.

    #Féminisation et hausse du niveau d’éducation

    Et si la France demeure le principal pays de destination, « sa part s’est considérablement réduite, passant de 38 % des migrants africains installés dans les pays de l’OCDE en 2001 à 30 % en 2016 ». La part des immigrés dans la population totale (14 %), toutes origines confondues, a légèrement augmenté sur cette même période (environ 2 %), est supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE (12 %), mais demeure très inférieure à celle de pays comme la Suède, l’Irlande ou l’Autriche (20 %).

    La « préférence » française s’explique en partie par l’origine géographique des migrants africains. En effet, 54 % d’entre eux provenaient d’un pays francophone, notent les auteurs, or « les liens historiques et linguistiques restent des déterminants clés des migrations africaines ». Dans cet espace continental, les pays d’Afrique du Nord demeurent, de loin, les premiers pays d’origine (46 % de l’ensemble des migrants africains en 2016 contre 54 % en 2000). Le Maroc devançant tous les autres, étant « le pays de naissance de près d’un migrant africain sur quatre, devant l’Algérie (1 sur 8) ». Si la part de la France demeure prééminente, la surprise vient des Etats-Unis, dont la part est « en forte augmentation » avec l’accueil de 16 % des migrants africains en 2016 – notamment éthiopiens et nigérians – contre 12 % seize ans plus tôt. Les Etats-unis sont ainsi la deuxième destination devant le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie, le Canada et l’Allemagne.

    Si la jeunesse des migrants africains par rapport aux autres continents d’origine demeure une constante, les évolutions de deux autres données sont plus notables : la féminisation et le niveau d’éducation. Concernant ce dernier point, plus de 60 % des migrants ont au moins un niveau de 2e cycle du secondaire (lycée), dont la moitié (30 %) sont diplômés de l’enseignement supérieur (contre 24 % en 2000). « Cette évolution s’explique en partie par la conjugaison de deux facteurs, note Jean-Christophe Dumont. D’une part, la compétition entre pays de l’OCDE pour attirer les talents. D’autre part, la baisse des besoins de main-d’œuvre non qualifiée dans les économies des pays développées ».

    La part des femmes augmente également sensiblement. Alors que celles-ci représentaient 46,7 % des migrants africains en 2000, elles étaient 48,2 % en 2016. « Dans des pays comme le Royaume-Uni, la France, l’Irlande, le Portugal, Israël, le Luxembourg ou encore l’Australie, les femmes sont même devenues majoritaires dans les diasporas africaines », note l’OCDE.

    Enfin, si la recherche d’un emploi et d’une vie meilleure figure parmi les motivations des candidats à l’émigration, cette quête s’avère difficile. « Sur le marché de l’emploi des pays de l’OCDE, les migrants africains sont fortement touchés par le chômage (13 %) et l’inactivité (28 %). » Surtout, une grande part de ceux qui trouvent un emploi doivent accepter une forme de relégation par rapport à leur niveau d’études. Le taux de déclassement professionnel était ainsi de 35 % en 2016. Concernant les raisons, l’OCDE se montre prudente : « Cette situation peut être due à une discrimination sur le marché du travail, mais aussi à des questions de qualité et de reconnaissance des diplômes. »

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/11/les-africains-qui-migrent-viennent-de-moins-en-moins-en-france_5474740_3212.
    #attractivité #Afrique #migrations #réfugiés #préjugés #grand_remplacement #statistiques #chiffres #femmes #ruée #ruée_vers_l'Europe

    Ajouté à la métaliste autour du #livre de #Stephen_Smith, La ruée vers l’Afrique :
    https://seenthis.net/messages/673774

  • L’idée selon laquelle le #petit_déjeuner est le #repas le plus important vient-elle d’un #lobby ?

    Que ce soit par nos parents ou les publicités, l’affirmation selon laquelle le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée est constamment répétée. Pourtant, encore aujourd’hui, les effets de ce repas sur la santé sont débattus.

    L’idée, très répandue, selon laquelle le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée apparaît la toute première fois au début du XXe siècle, sous la plume de Lenna F. Cooper, dans les pages d’un magazine de santé américain de l’époque nommé #Good_Health.

    « A bien des égards, le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée, car c’est le repas qui nous fait commencer la journée, écrit ainsi cette diététicienne dans les pages du mensuel publié en août 1917. Il ne devrait pas être consommé précipitamment, et toute la famille devrait y participer. Et surtout, il doit être composé d’aliments faciles à digérer, et équilibré de telle façon que les différents éléments qui le composent sont en bonnes proportions. Ça ne devrait pas être un repas lourd, il devrait contenir entre 500 et 700 calories ».

    Le journal dans lequel écrit Lenna F. Cooper n’est pas anodin. Good Health appartient à #John_Harvey_Kellogg, qui en est également le rédacteur en chef. Et Lenna F. Cooper est la protégée du Dr Kellogg.

    Une idée dans l’air du temps

    Cette idée ne sort pas de nulle part. Elle naît avec un changement des habitudes alimentaires au tournant du XXe siècle, alors que les pays occidentaux sont en pleine révolution industrielle, selon Alain Drouard, historien et sociologue de l’alimentation. C’est à cette période que naît le concept de petit-déjeuner tel qu’on le connaît aujourd’hui.

    « Avant cette période, dans les milieux ruraux, bien sûr les personnes avaient des prises alimentaires pour rompre le jeûne de la nuit, mais ce n’était pas ritualisé, explique le professeur Drouard. Les aliments qu’on associe maintenant au petit-déjeuner n’étaient pas encore répandus. »

    On consomme alors le matin ce qu’il restait dans le garde-manger ou les restes du dîner de la veille. Mais alors que de plus en plus de monde quitte la campagne et les champs pour se rendre en ville travailler dans des emplois sédentaires à l’usine ou dans des bureaux, beaucoup de travailleurs commencent à se plaindre d’indigestion. Leur régime est inadapté.

    « A cette même époque, un discours d’inspiration scientifique fleurit. Des médecins commencent à se lever contre l’industrialisation de l’alimentation, aux Etats-Unis comme en France, pour préconiser un retour à une alimentation riche en céréales, et généralement plus saine et naturelle », explique Alain Drouard.

    Le docteur, inventeur et nutritionniste John H. Kellogg est très investi dans cette recherche du meilleur mode de vie possible, ce qu’il appelle « #biologic_living » (« mode de vie biologique »). Directeur du #sanatorium de #Battle_Creek dans le Michigan, il dispense aux personnes aisées des traitements allant de la #luminothérapie à l’#hydrothérapie, selon les principes de #santé (physique et morale) de l’#Eglise_adventiste_du_septième_jour. Il prescrit à ses patients des régimes à base d’aliments fades, faibles en gras et en viande. C’est dans ce contexte-là qu’en 1898, le docteur Kellogg invente les #cornflakes, les pétales à base de farine de maïs, à l’origine un moyen pour lui de combattre l’#indigestion.

    Son frère, #Will_Keith_Kellogg, voit le potentiel commercial dans les cornflakes et en 1907 il décide de la commercialiser pour le grand public. Les #céréales Kellogg’s sont nées. Et le petit-déjeuner, soutenu par les thèses de nutritionnistes comme Kellogg, prend son essor, alors même que les céréales de petit-déjeuner envahissent le marché.

    Il faut toutefois attendre 1968 pour que la #multinationale s’installe en France et y commercialise ses céréales.

    Cent ans après une idée qui persiste via la recherche

    Cent ans après l’affirmation de Lenna F. Cooper, l’idée selon laquelle le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée persiste. Elle est toujours très présente dans le milieu de la recherche en nutrition. De nombreuses études ont été menées depuis cette époque qui lient la prise régulière d’un petit-déjeuner à une bonne santé, à une perte de poids ou même à de plus faibles risques de problèmes cardiaques ou de diabète.

    Mais les méthodes utilisées dans ces recherches ne sont pas toujours très convaincantes. Une étude américaine de 2005 établit par exemple un lien entre le fait de manger un petit-déjeuner et le fait d’avoir un faible #indice_de_masse corporelle (#IMC). Mais il ne s’agit pas ici d’étudier les résultats provoqués par un changement d’habitudes alimentaires. L’étude compare simplement deux groupes aux habitudes différentes. Ce faisant, toutes les variables qui entrent en jeu pour déterminer si la cause du faible ICM est la prise régulière d’un petit-déjeuner, ne sont pas prises en compte. L’étude établit donc une corrélation, un lien entre ces deux facteurs, mais pas un véritable un lien de causalité. De nombreuses études utilisent des méthodes similaires.

    En janvier, une méta-analyse, c’est-à-dire une étude compilant les données de beaucoup d’autres études, a été publiée sur le sujet. Et les chercheurs concluent n’« avoir trouvé aucune preuve soutenant l’idée que la consommation d’un petit-déjeuner promeut la perte de poids. Cela pourrait même avoir l’effet inverse ».

    Tout cela ne veut pas dire que le petit-déjeuner est mauvais pour la santé. Plusieurs recherches ont par exemple prouvé que manger un petit-déjeuner était bénéfique dans le développement de l’enfant. Mais trop de variables entrent en jeu pour pouvoir affirmer que prendre un petit-déjeuner est effectivement une pratique essentielle à notre bonne santé. La définition même de ce qui constitue un petit-déjeuner varie grandement selon les études, car l’heure à laquelle ce repas est pris ou sa composition peut beaucoup changer entre les sujets observés.
    Beaucoup d’études… financées par les géants du secteur

    Il existe un autre problème. « Beaucoup, si ce n’est presque toutes, les études qui démontrent que les personnes qui mangent un petit-déjeuner sont en meilleure santé et maîtrisent mieux leur poids que ceux qui n’en mangent pas sont sponsorisées par Kellogg’s ou d’autres compagnies de céréales », explique la nutritionniste Marion Nestle sur son blog Food Politics.

    Par exemple, une étude française du Crédoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) citée en 2017 par Libération, qui soulignait le fait que « le petit-déjeuner est en perte de vitesse, sauf le week-end », était entièrement financée par Kellogg’s. Une revue systématique de 2013 sur les bienfaits du petit-déjeuner pour les enfants et les adolescents, financée par Kellogg’s, relevait que sur les quatorze études qu’ils analysaient, treize avaient été financées par des compagnies de céréales.

    Une autre méta-analyse a été lancée en 2018 par une équipe de recherche internationale, The International Breakfast Research Initiative (Ibri). Composée de chercheurs de plusieurs pays, l’équipe cherche à analyser les différents types de petits-déjeuners et leurs apports en nutriments grâce à des données récoltées dans tous les pays respectifs des chercheurs, dans le but de déterminer des recommandations nutritionnelles précises pour le plus grand nombre.

    Ce travail est financé par le groupe Cereal Partners Worldwide, une coentreprise spécialisée dans la distribution de céréales créée en 1991 par Nestlé et Général Mills, le sixième groupe alimentaire mondial qui commercialise entre autres 29 marques de céréales (qui finance d’ailleurs directement le versant canadien et américain de l’étude).

    Toutes ces recherches peuvent ultimement servir à la publicité de Kellogg, de Nestlé et d’autres marques. « Et quelle est la source principale d’information des Français en matière de nutrition ? C’est la publicité. Qui détient les budgets publicitaires les plus importants ? Les groupes alimentaires. Il y a encore quelques années, ça dépassait le milliard d’euros », remarque Alain Drouard.

    En résumé : L’idée selon laquelle le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée est effectivement liée à l’industrie des produits de petits-déjeuners, et notamment des céréales. Si depuis le développement de cette idée de nombreuses recherches ont été menées pour prouver cette affirmation, beaucoup de ces études montrent moins une véritable cause entre la prise régulière d’un petit-déjeuner et une bonne santé, que des liens, parfois contradictoires. Et une grande part de ces recherches sont sponsorisées par de grands groupes agroalimentaires comme #Kellogg's ou #Nestlé.

    https://www.liberation.fr/checknews/2019/06/09/l-idee-selon-laquelle-le-petit-dejeuner-est-le-repas-le-plus-important-vi
    #alimentation #idée_reçue #imaginaire

    • La vie moderne ne respecte rien des besoins des personnes : ni sommeil, ni bouffe, ni repos, ni socialisation, rien.
      Le truc est de nous transformer en robots, de peur de leur laisser la place.

      J’avais fait des expériences sur moi à la fin de l’adolescence et début de l’âge adulte. Un bon repas salé dans l’heure qui suit le lever est ce qu’il y a de plus efficient.
      Le mieux a été l’inversion des repas français : diner le matin et petit dej le soir. Ni lourdeur, ni coup de pompe, de l’énergie et un poids idéal sans y penser.

  • Nouvelle offensive de l’exécutif sur l’immigration
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/06/11/nouvelle-offensive-de-l-executif-sur-l-immigration_5474629_823448.html

    Plusieurs déclarations d’Emmanuel Macron et Edouard Philippe ont mis en alerte les députés de l’aile gauche de la majorité.

    En sortant de l’Elysée ce 30 avril, les députés La République en marche (LRM) de la commission des lois ont préféré garder le silence. Emmanuel Macron vient de les recevoir comme il le fait de temps en temps. Lors de cet échange, les députés ont été surpris d’entendre le président de la République s’« arrêter longtemps » sur la question de l’immigration, les plongeant dans un certain malaise.

    « Il nous a dit en substance : “Ne vous y trompez pas, la question de l’immigration, comme celle de la sécurité, est encore devant nous” », raconte l’un des présents. Un autre explique que le chef de l’Etat a annoncé aux députés que la loi asile et immigration, dite « loi Collomb », entrée en vigueur au 1er janvier, est « déjà obsolète ».

    Le texte, qui a notamment permis d’allonger la durée de rétention, avait semé la division dans les rangs de la majorité lors de son examen à l’Assemblée. Mais, que ce soit en matière d’expulsions ou d’accélération du traitement des demandes d’asile, elle n’a pas produit de miracle. Le gouvernement s’inquiète de voir la demande d’asile augmenter de 13 % depuis le début de l’année, après une hausse de 22 % en 2018. « Le nombre de demandeurs d’asile est très nettement en baisse en Europe. Le seul pays qui garde toute son attractivité, c’est notre pays, c’est un problème », estime Didier Paris, député LRM de la Côte-d’Or.

    La sortie du chef de l’Etat a néanmoins provoqué un grand malaise dans l’assistance. « C’est un thème qui met en pyrolyse la moitié du groupe », résume l’un d’eux. Les questions régaliennes et de liberté publique font partie des pierres d’achoppement au sein de la majorité. « Une bonne partie du groupe est progressiste sur ces questions », prévient le député Aurélien Taché (Val-d’Oise), qui regrette par ailleurs que « beaucoup au gouvernement fantasment les inquiétudes des Français sur l’immigration ».

    • Suite de l’offensive, toujours sous #paywall

      Comment le gouvernement veut enrayer la demande d’asile
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/06/11/comment-le-gouvernement-veut-enrayer-la-demande-d-asile_5474631_823448.html

      La « loi Collomb » vient à peine d’entrer en vigueur mais le ministère de l’intérieur prépare déjà de nouvelles mesures pour lutter en priorité contre la demande d’asile des Balkans.

      C’est un bilan que le gouvernement ne veut pas avoir à défendre. La demande d’asile en France est en augmentation constante alors qu’elle diminue depuis trois ans en Europe. Bien que certains outils de la loi asile et immigration de 2018, dite « loi Collomb », viennent à peine d’entrer en vigueur, le gouvernement veut d’ores et déjà mobiliser de nouveaux leviers pour réduire l’« attractivité » de la France et « rendre les abus moins faciles », explique une source au ministère de l’intérieur.

      Les autorités ont notamment dans le viseur les requêtes, jugées anormales, des Géorgiens et des Albanais. Ces derniers sont actuellement les premiers à solliciter la protection de la France, alors que leurs pays sont considérés comme « sûrs ». A côté d’eux, les Afghans déjà déboutés dans d’autres Etats membres, comme l’Allemagne ou la Suède, ou les ressortissants d’Afrique de l’Ouest, pèsent aussi sur la demande d’asile.

      Ces phénomènes ont été mal anticipés. Conséquence : cela entretient l’idée d’une situation mal maîtrisée à un moment où la majorité veut durcir son discours. Avec seulement un demandeur d’asile sur deux hébergé par l’Etat, cela alimente en outre le phénomène des campements de migrants et le courroux des municipalités concernées, en particulier à Paris. Cela fait enfin gonfler le budget de l’allocation pour demandeur d’asile (ADA ; 6,80 euros par jour) dans un contexte où la loi de finances tablait sur une stabilité en 2019.

      « Le système est embolisé », constate un haut fonctionnaire. Le gouvernement ne parvient pas, comme il l’ambitionnait, à réduire de douze à six mois le délai moyen de traitement des demandes. Et plus elles tardent à être traitées, plus le dispositif d’hébergement est mobilisé, plus longtemps les personnes touchent l’ADA et plus Bercy s’irrite.

      Pour y remédier, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), qui décide de l’octroi de l’asile et dont les effectifs s’élèvent à 820 personnes en 2018, va bénéficier d’une centaine de recrutements supplémentaires. L’objectif est de réduire les « stocks » de dossiers en attente. Ceux des Balkans seront examinés en priorité. « Début 2019, on était à plus d’un an de traitement d’une demande d’asile géorgienne, si l’on additionne la procédure Ofpra et l’appel, justifie un cadre du ministère de l’intérieur. _Autant de temps pendant lequel l’ADA est versée. » Depuis janvier, l’Ofpra se délocalise d’ailleurs régulièrement dans les préfectures où la demande d’asile géorgienne explose, comme à Strasbourg ou Bordeaux. Un dispositif déjà opérationnel pour les Albanais.

  • Salvage crews ready to lift boat sunk in Danube - Reuters
    https://www.reuters.com/article/us-hungary-accident/salvage-crews-aim-to-lift-boat-sunk-in-danube-with-28-dead-idUSKCN1TB1J4


    A giant floating crane stays in his final position near a bridge on the Danube River in Budapest, Hungary, June 10, 2019 ready to lift boat sunk in last week killing 26 South Korean tourists and two Hungarian crew.
    REUTERS/Tamas Kaszas

    Hungarian salvage crews prepared on Monday to raise the wreck of a pleasure boat that capsized on the Danube river in Budapest, killing 26 South Korean tourists and two local crew.

    The Mermaid sank after a large Swiss-owned cruise liner struck it from behind on May 29 as both vessels passed under a 19th century bridge in the Hungarian capital during heavy rain.

    It was the worst disaster in half a century on Europe’s longest river, which has become an increasingly popular route for big hotel cruisers.

    The bodies of all but eight of the victims have been recovered.
    […]
    The Viking Sigyn cruise liner’s captain, a 64-year-old Ukrainian man identified by police as C. Yuriy, is being held as a suspect. His lawyers said he was upset but did nothing wrong.

    Seven South Koreans were saved and 20 of the victims’ bodies have been recovered. On a nearby embankment, people have placed flowers, candles and teddy bears.

  • ’Bigger box ships mean bigger risks for everyone’ - The Loadstar
    https://theloadstar.com/bigger-box-ships-mean-bigger-risks-for-everyone
    https://theloadstar.com/wp-content/uploads/ulcv--eyewave--680x0-c-default.jpg_
    ©Eyewave_

    It seems the ultra-large container vessels (ULCVs) that have become the ‘new normal’ on the Asia-Europe tradelane have not proved as popular as the lines that operate them hoped.

    Several shippers The Loadstar spoke to at Transport Logistic in Munich last week could not hide their aversion to the ocean behemoths – and it appears the insurance industry also has concerns. 

    In its 2019 Safety and Shipping review, Allianz says ULCVs “are of particular concern” for the insurance industry, given that bigger vessels mean bigger risks, with a potential for a loss as big as $4bn. 

    Insurers have been warning for years that the increasing size of vessels is leading to a higher accumulation of risk,” it said. “These fears are now being realised, potentially offsetting improvements in safety and risk management.

    Larger vessels mean far greater accumulations of risks, and therefore larger values and exposures, both on board vessels and in ports,” said the insurer.

    Noting that containerships have almost doubled in capacity in the past decade, “which brings issues as well as benefits”, the review says fires and explosions on board continue to generate large losses, with 174 reported incidents last year – and a new incident occurring every 60 days, on average.

    Such incidents can easily result in large claims in the hundreds of millions of dollars, if not more,” says the review. “A worse-case loss scenario involving the collision and grounding of two large container vessels could result in a $4bn loss, when the costs of salvage, wreck removal and environmental claims are included.

    It adds that misdeclared cargo, including incorrect labelling and packaging of goods, “is believed to be the root cause of a number of fires and is a problem exacerbated by larger vessels, which can make issues more difficult to detect, locate and combat”.

    And it notes that onboard firefighting capability “continues to challenge larger vessels”, with the need for “considerable outside assistance to control a blaze” and that “significant damage to the vessel is likely to occur” due to the time required to get fire-fighting vessels to the scene.

    But it is not only losses resulting from damage to the vessels that insurers are concerned about: the loss of some 300 containers in the North Sea in heavy weather from the 19,224 teu MSC Zoe in January resulted in substantial claims, and the report reminds readers that “inadequate stowing and lashing” of containers “poses a serious risk in bad weather”.

    The biggest container vessel casualty to date was the 15,262 teu Maersk Honam, which caught fire on 6 March last year in the Arabian Sea, claiming the lives of five crew members.

    Indeed, even for the small-by-comparison, 8,110 teu MOL Comfort, which broke its back and sank off the coast of Yemen in 2008, resulting in a total loss of the ship and its 4,380 Europe-bound containers, the insured cargo loss alone was reported at some $300m.

    Marine insurers typically calculate their average exposure at $50,000-$100,000 per box, but due to the higher value of the MOL Comfort’s electronics and consumer goods cargo, the loss was considerably higher.

    Moreover, there have been instances recorded by marine insurers where the value of a single packed container has exceeded $1m.

    It is very clear that in some shipping segments, loss prevention measures have not kept pace with the upscaling of vessels,” said Chris Turberville, head of marine hull & liabilities in the UK for Allianz.

    This is something that needs to be addressed from the design stage onwards.

  • Ciné-club : « La bataille du libre »
    https://www.domainepublic.net/Cine-club-La-bataille-du-libre-de-Philippe-Borrel.html

    Le cinéma d’Attac présente La bataille du libre. Jeudi 13 juin à 20h au cinéma Aventure (Galeries du Centre, 57, rue des Fripiers, 1000 Bruxelles) Le film de Philippe Borrel nous emmène en Europe, en Inde, aux Etats-Unis, à la rencontre de personnes anonymes ou de personnalités, toutes militant pour mettre la technologie au service du bien commun face à ceux qui veulent n’en faire profiter qu’ une minorité. Le documentaire qui part de l’emprise des logiciels dans tous les moments de nos vies, montre (...)

    #Agenda

  • Historic German Schooner Sinks After Collision with Containership on Elbe River – gCaptain
    https://gcaptain.com/historic-german-schooner-sinks-after-collision-with-containership-on-elbe-


    Photo credit: Freiwillige Feuerwehr Hansestadt Stade

    Seven people were injured Saturday after a 19th-century wooden schooner collided with a containership on the Elbe River in Germany.

    German fire officials reported that there were 43 people aboard the historic 37-meter Elbe No. 5 when it collided with the 150-meter Cyprus-flagged containership Astrosprinter near Hamburg on Saturday afternoon.

    Luckily, fire fighters were attending a nearby incident and were quick to respond, helping rescue all 43 people on board.

    The ship was eventually moved to a nearby estuary where it partially sank.

    Built in 1883, the Elbe No. 5 is Hamburg’s oldest wooden ship still in operation, according to Hamburg Maritime Foundation, which has owned the ship since 2002. The Elbe No. 5 originally operated as a pilot vessel for more than 30 years, but later used as a private yacht, credited with making 13 transatlantic crossings, according to Hamburg Maritime Foundation’s website.

    To make matters worse, the schooner had only recently completed a major renovation, returning to its home port on May 29th.


    Photo credit: Freiwillige Feuerwehr Hansestadt Stade

  • Crise nationale aux urgences : « Agnès Buzyn est en train de tuer l’hôpital public »
    https://www.europe1.fr/sante/crise-nationale-aux-urgences-agnes-buzyn-est-en-train-de-tuer-lhopital-publi

    Le porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France, Christophe Prudhomme, dénonce sur Europe 1 « les propos scandaleux » d’Agnès Buzyn, qui a évoqué mardi le « dévoiement » des arrêts maladie par les urgentistes de l’hôpital Lariboisière de Paris, mobilisés pour alerter sur l’état de leurs conditions de travail.
    INTERVIEW

    C’est un mouvement social qui prend de l’ampleur : depuis mi-mars, plusieurs dizaines de services d’urgences sont en grève pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail. Ces derniers jours, un palier a été franchi avec une recrudescence d’arrêts maladie dans plusieurs établissements, comme à Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, et à Lons-le-Saunier, dans le Jura. Dans la nuit de lundi à mardi, c’est l’équipe de nuit des urgences de l’hôpital Lariboisière, à Paris, qui s’est mise en arrêt maladie et ne s’est pas présentée au travail.

    Aux urgences, des personnels « détruits »

    « Les personnels sont en arrêt parce qu’ils veulent se protéger. Psychologiquement, ils sont détruits », alerte sur Europe 1 Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France. « Les conditions de travail, quand on sait que les patients sont potentiellement en danger, [mettent le personnel dans] un stress permanent. »

    >> De 17h à 20h, c’est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

    Dans le viseur du médecin urgentiste à l’hôpital Avicennes de Bobigny et des personnels mobilisés se trouve Agnès Buzyn. Mardi, la ministre de la Santé a déclaré sur France Inter qu’utiliser les arrêts maladie pour protester revenait à « dévoyer » ce système, avec « une surcharge de travail pour les autres ».

    « Agnès Buzyn met les patients en danger »

    « Les propos tenus par Madame Buzyn sont proprement scandaleux », s’emporte Christophe Prudhomme sur notre antenne. « Madame Buzyn est aujourd’hui en train de tuer l’hôpital public, elle met les patients en danger. Son rôle, en tant que ministre, est d’assurer la sécurité des patients en permettant aux professionnels de santé de travailler en sécurité, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. »

    Plus globalement, l’urgentiste dénonce l’attitude « méprisante » du gouvernement dans ce dossier : « Elle [Agnès Buzyn, NDLR] ne travaille pas avec nous. Il y a un collectif et des syndicats qui ont déposé des préavis de grève, nous n’avons pas été reçu jusqu’à présent. » Selon lui, « la ministre ment » lorsqu’elle dit qu’elle « cherche des solutions » et qu’elle « travaille avec les urgentistes ».
    De nouvelles actions envisagées

    « Quand Emmanuel Macron dit qu’il ne fermera aucun hôpital, aujourd’hui, on ferme des services, des maternités et des malades attendent sur des brancards pendant des heures parce qu’on n’a plus assez de lits », poursuit l’urgentiste. « C’est ça la réalité des urgences aujourd’hui. Les politiques, aujourd’hui, mentent honteusement, alors que notre système de santé est en grande difficulté et que les professionnels souffrent douloureusement. On n’a même pas la bienveillance de nos directions locales, qui ne pensent qu’à équilibrer le budget à la fin de l’année. »

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    Le conflit entre le gouvernement et les services d’urgence ne semble donc pas prêt de s’arrêter. Va-t-il s’étendre avec de nouvelles actions les nuits prochaines ? « Si la ministre persiste dans son refus de recevoir les représentants des salariés, le collectif Inter-urgences, avec les syndicats, oui (cela va s’étendre), parce que le personnel soignant n’est pas le seul à utiliser ce mode de protestation : il y a quelques mois, c’est une compagnie de CRS entière qui s’est mise en arrêt maladie », rappelle Christophe Prudhomme, alors qu’une manifestation du secteur des urgences doit avoir lieu jeudi.

    N’oublions pas Martin Hirsch directeur des Hôpitaux, soit la cheville ouvrière de cette situation.