country:japon

  • Le Japon face au vieillissement des « hikikomori », ces reclus de la société
    https://www.goodplanet.info/actualite/2018/03/18/japon-face-vieillissement-hikikomori-reclus-de-societe

    M. Ikeida, 55 ans, vit reclus chez lui depuis trois décennies. Photo prise le 8 mars 2018<br>© AFP Kazuhiro NOGI<p>Tokyo (AFP) – Il a 55 ans, ne sort de …

  • #nucléaire: les imparables leçons de la #Catastrophe de #Fukushima
    https://www.mediapart.fr/journal/international/160318/nucleaire-les-imparables-lecons-de-la-catastrophe-de-fukushima

    Naoto Kan, pendant sa visite à Rikuzentakata, frappée par le séisme et le tsunami, le 2 avril 2011 (Reuters/Damir Sagolj) Deux voix venues du Japon secouent la torpeur pronucléaire de la France, en ce septième anniversaire de la catastrophe de Fukushima. Écouter #Naoto_Kan, ancien premier ministre devenu anti-atome face à l’ampleur du désastre, et lire #Masao_Yoshida, le directeur défunt de la centrale ravagée, c’est comprendre l’impuissance des gouvernements face à une catastrophe nucléaire.

    #International

  • Fukushima 7 ans après : « C’est une catastrophe inédite qui par définition n’est pas gérable… »
    https://www.crashdebug.fr/international/14609-fukushima-7-ans-apres-c-est-une-catastrophe-inedite-qui-par-definit

    L’ingénieur en physique nucléaire, Bruno Chareyron, a reconnu dimanche sur franceinfo que les scientifiques sont démunis sept ans après la catastrophe de Fukushima au Japon.

    La centrale nucléaire accidentée de Fukushima (Japon), le 11 mars 2018. (AFP)

    Sept ans après le tsunami qui a provoqué l’une des plus graves catastrophes nucléaires de l’histoire à Fukushima au Japon, la situation est toujours critique. "La catastrophe de Tchernobyl a montré une épidémie de cancers de la thyroïde chez les jeunes enfants", a rappelé dimanche 11 mars sur franceinfo, Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, responsable du laboratoire de la commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad). "Au moment de Fukushima, ça n’a pas été intégré (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Pour Lady Kaya, le tsunami qui a frappé le Japon en 2011, entraînant la catastrophe nucléaire de Fukushima, a été un déclic.


    « Cela m’a interrogée sur la manière dont notre société place toujours l’économie en premier, et j’ai commencé à réfléchir à la façon dont je voulais vivre », explique-t-elle au HuffPost Maroc. Alors qu’elle traverse une période de dépression, son ami musicien Koyo Yamada lui offre son guembri à condition qu’elle retrouve le goût de la vie et le sens du rythme
    http://www.huffpostmaghreb.com/2017/05/29/histoire-japonais-passion-musique-gnaoua_n_16867354.html

  • ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA BIOÉTHIQUE
    Quel monde voulons-nous pour demain… et quel débat pour aujourd’hui ?

    Les États généraux de la bioéthique viennent de s’ouvrir avec cette question : « Quel monde voulons-nous pour de- main ? » Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) qui les préside est un organisme « indépendant » composé d’un président nommé par le chef de l’État, lequel nomme également 5 des 39 autres membres, 19 étant choisis par les ministres et les présidents d’assemblée et de grands corps d’État, les 15 derniers par leurs pairs dans le secteur de la recherche. Une large majorité est donc redevable au pouvoir en place, et nombre d’entre eux sont déjà acquis à la cause des lobbys. La consultation en cours n’est donc qu’un vaste trompe-l’œil et ce CCNE n’a rien d’éthique : fortement politisé (on a vu comment fin 2013 il fut remanié de fond en comble par François Hollande pour sa politique de diversion sociétale), il n’obéit à aucune charte éthique claire. Sa constitution laisse déjà présager des conclusions de ses travaux.

    On consacre le fait qu’il y aurait un « sens de l’histoire », qui ne peut qu’accompagner la libéralisation progressive des règles freinant le marché de la reproduction et de l’artificialisation de l’homme. Le généticien Jean-François Mattei, ancien rapporteur des lois de bioéthique, nous a avertis : « Dans le domaine bioéthique, chaque pas que nous faisons ne nous paraît pas absolument déterminant et repoussant, mais vient un jour où l’on se retourne et où l’on est arrivé plus loin que ce que nous aurions voulu. Pour éviter cette pente eugéniste, il a fallu se battre1. » Sous couvert d’avancées thérapeutiques, il s’agit d’imposer par le fait accompli le tri des êtres humains, la numérisation de nos existences et l’« augmentation » d’un homme préalablement diminué par ces mêmes technologies.

    Comme l’écrivait récemment le mathématicien Cédric Villani, chargé par le gouvernement d’une mission sur l’intelligence artificielle (IA) : « Il faut tout d’abord une initiation aux bases et à l’esprit de l’algorithmique et de la robotique dès le plus jeune âge […]. Si on ne rassure pas la population, on ne pourra pas avancer. Cela passe par la mise en place de comités d’éthique, qui pourront édicter des règles de bonne conduite, ou conseiller gouvernement et entreprises2… » Et Jacques Testart, le père du bébé-éprouvette, d’affirmer sur son blog Critique de la science que « la fonction de l’éthique institutionnelle est d’habituer les gens aux développements technologiques pour les amener à désirer bientôt ce dont ils ont peur aujourd’hui ».

    QUEL HOMME VOULONS-NOUS POUR DEMAIN ?

    On aura remarqué que la quasi-totalité des thèmes abordés ont trait au transhumanisme, cet ultime avatar du capitalisme et sa sortie de secours avant l’inéluctable effondrement : derrière le marché juteux de la reproduction artificielle de l’humain (procréation médicalement assistée, diagnostic préimplantatoire, contrats de location d’utérus, recherche embryonnaire, génétique et génomique), il sera aussi question d’intelligence artificielle, de robotique, de big data et de contrôle des comportements par les neurosciences.
    Pour mieux masquer l’idéologie générale qui sous-tend ces débats, l’ensemble sera fragmenté par régions, chacune n’ayant droit qu’à quelques thèmes de réflexion sur tel ou tel élément technique du système qu’on impose. Sera à l’honneur en Nouvelle-Aquitaine le big data, ce grand pourvoyeur de données pour l’intelligence artificielle qu’il nourrit – ou « éduque » comme disent les ingénieurs3. Le site officiel des États généraux nous suggère que l’IA implantée dans des robots permettra de pallier le manque de médecins dans les déserts médicaux, voire de prendre en charge les aînés dont plus personne ne souhaite s’occuper, comme c’est déjà le cas au Japon. Avant sans doute l’hybridation avec le cerveau humain sur laquelle travaillent les transhumanistes, pour compenser le déclin des capacités intellectuelles mesuré ces dernières années, déclin dont les pollutions chimiques, l’abrutissement par le monde virtuel et les prothèses technologiques sont, entre autres, la cause. Dans un monde où la déshumanisation veut s’imposer jusque dans l’intimité de la maladie et de la fin de vie, la protection des données personnelles n’a que peu d’importance. Ainsi Laurent Alexandre, qui conseille le député Cédric Villani et le ministre du Numérique Mounir Mahjoubi, demande que « la Cnil soit modifiée pour permettre aux IA françaises d’utiliser les données personnelles4 ».

    La technocratie, cette classe toute-puissante qui concentre désormais le pouvoir, le savoir et l’avoir, a intégré la leçon des sociologues de l’acceptabilité : « Faire participer, c’est faire accepter. » C’est ainsi que, après avoir dévasté notre milieu naturel et empoisonné nos organes – pensons seulement aux pesticides et autres perturbateurs endocriniens, largement responsables de l’infertilité qui justifie la PMA –, les technocrates requièrent notre assentiment pour parachever « dé- mocratiquement » la transformation de nos corps et de nos modes de vie. Coup double ! Ceux qui commercialisent les poisons facturent désormais les remèdes.
    C’est pourquoi ils nous invitent à valider l’avancée des technologies « convergentes » ou « exponentielles », selon la novlangue de la Silicon Valley, pendant que sondages et médias préparent l’opinion à l’adoption des mesures qui avaient été mises de côté il y a sept ans : libéralisation de la PMA et de la GPA, désormais sans justification médicale, suicide assisté… en attendant les prochaines sessions, qui pourraient désormais avoir lieu tous les cinq ans, afin de mieux coller à l’accélération des avancées technologiques. On y fera accepter le bébé à la carte, la FIV à trois parents, le clonage thérapeutique, l’utérus artificiel et ce qui en découlera : la formation d’un embryon à partir des chromosomes de deux femmes ou deux hommes, voire l’autoreproduction, à la demande des sujets postmodernes autoconstruits : « Parce que j’y ai droit, parce que c’est mon choix » ! Et l’on voit apparaître les concepts de « stérilité sociétale » ou d’« infertilité sociale » pour légitimer le « droit à l’enfant » et en appeler à la technologie afin de s’affranchir d’une nature humaine dénoncée comme arbitraire, inégalitaire, voire « fasciste » !

    CONTRE L’EUGÉNISME ET LA MARCHANDISATION DES CORPS

    Dans le cadre de la fabrication industrielle de l’humain, l’enfant devient une marchandise comme une autre. La location des ventres se révèle alors comme une nouvelle forme de l’exploitation humaine. Comme le proclamait Pierre Bergé, entérinant la prostitution de l’humanité comme un des rouages du système capitaliste : « Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? C’est faire un distinguo qui est choquant. »

    Quant à la procréation médicalement assistée, le diagnostic préimplantatoire qui en est une condition obligatoire conduit de fait à de nouvelles formes d’eugénisme. Déjà, des couples non stériles y ont recours pour sélectionner les caractéristiques de leur progéniture (on a même vu un couple de sourdes-muettes réclamer un enfant sourd-muet). Encore une fois, le problème central ne se résume pas à telle ou telle technique en particulier mais concerne le système dont elles sont l’avant-garde : la normalisation de la fécondation in vitro, couplée aux avancées de la prédiction génomique – déjà effective sur le bétail et les plantes grâce au big data – permettra d’étendre le diagnostic préimplantatoire à un ensemble de critères (taille, couleur des yeux, des cheveux, performances diverses…) qui n’ont plus rien à voir avec des maladies. On prépare des générations d’humains qui, pour la première fois, ne seront plus le fruit du hasard, mais celui d’une sélection d’embryons optimisée en salle blanche. Bienvenue à Gattaca… On se rappellera que l’eugénisme, avant que le nazisme n’en ternisse l’image, était un projet partagé par presque tous les progressistes au début du xxe siècle (la social-démocratie suédoise, par exemple, en fut une pionnière, ne l’abandonnant que dans les années 1970). Peut-on fonder une société humaine décente sur la transgression perpétuelle par la technique des limites biologiques et sociales afin de satisfaire des désirs particuliers ?

    Nous, simples humains qui souhaitons le rester, dénonçons la mascarade de ce débat qui consacre l’artificialisation du vivant. Nous refusons la marchandisation et la robotisation des corps et voulons naître, vivre, aimer, nous reproduire et mourir décemment, sans être incarcérés dans ces dispositifs d’assistance machinale. On ne nous trouvera ni dans les défilés des technoprogressistes des lobbys LGBT, ni avec les catho- réactionnaires de Civitas et consorts.

    Nous refusons l’accroissement indéfini de notre dépendance à des innovations qui nous privent de notre plus élémentaire liberté. Nous voulons stopper la dévastation du monde plutôt qu’adapter notre corps à un milieu saccagé. Et débattre sans intermédiaires, ni politiciens, ni journalistes, ni experts.

    Les Chimpanzés du futur gascons, février 2018
    chimpanzesgascons@riseup.net

    « Ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s’améliorer auront un sérieux handicap. Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur. » Kevin Warwick, cyborg transhumaniste

    --
    Notes
    1. La Croix, 30 janvier 2018.
    2. Le 1, janvier 2018.
    3. Ces données sont piégées sur la Toile ou recueillies par nombre de capteurs et mouchards électroniques, dont le très contesté compteur Linky.
    4. Discours à Bordeaux French Tech, 12 décembre 2017, disponible sur Internet.


  • Paris et New Delhi ont affirmé samedi leur objectif de débuter à « la fin 2018 » les travaux pour la construction en Inde de la plus "grande centrale nucléaire du monde" , avec six réacteurs de type EPR.
    https://www.rtbf.be/info/economie/detail_vente-de-six-epr-a-l-inde-paris-et-new-delhi-veulent-lancer-les-travaux-

    Actuellement, la centrale de Bruce, au Canada, est la plus puissante #centrale_nucléaire du monde en activité avec une puissance de 7276 MW. La centrale de Kashiwazaki-Kariwa au Japon (le pays le plus nucléarisé au monde avec la France) avec une puissance installée 8 212 MW était encore plus puissante.
    https://www.populationdata.net/cartes/kashiwazaki-kariwa-la-plus-grande-centrale-nucleaire-du-monde
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_nucl%C3%A9aire_de_Kashiwazaki-Kariwa
    Le projet de Jaitapur en Inde, finalisé par cocorico Macron, constituera la plus grande centrale nucléaire du monde avec une capacité totale de 9,6 GW. et les giga-problèmes qui vont avec, ça tombe bien parce que la France en bonne championne de la #prolifération_nucléaire assure le #S.A.V, enfin le retraitement des #déchets_nucléaires où plutôt leur enfouissement à Bure , par exemple.
    Non d’un proton, ça va proliférer grave !
    dessin, Flav : http://www.zarma.fr/dessins

  • Comment la France extermine ses dauphins
    http://seashepherd.fr/index.php/actu-editos/actualites/52-news-26022018

    #Sea_Shepherd lance l´Opération « #Dolphin_ByCatch » pour alerter sur le sort des #dauphins le long des côtes françaises.

    En France, sur les seules côtes de Vendée et Charente Maritime sur la seule période de Janvier à Mars, c’est une moyenne de 6000 dauphins (et jusqu’à 10 000 d’après les estimations de Pelagis) qui sont tués par !es #chalutiers_pélagiques pêchant en bœuf (filet traîné par deux chalutiers) mais aussi par les grands #chalutiers_industriels à grande ouverture verticale. C’est bien plus que les #massacres des îles Féroé et de la baie de Taiji (Japon) combinés.

    Ces navires pêchent principalement le #bar, sur les zones de #frayère et en pleine période de reproduction. Si l’espèce du bar est-elle même menacée de ce fait, les dauphins en font également les frais. Le Bob Barker, navire de Sea Shepherd, en patrouille sur le plateau de Rochebonne le week-end dernier a pu filmer, les chalutiers Jérémi Simon et Prométhée en train de remonter leur filet avec à l’intérieur deux dauphins pris au piège. L’un des dauphins semblait déjà mort noyé mais l’autre, encore vivant émettait des sifflements de détresse que l’on peut entendre sur la vidéo. Les deux dauphins ont été montés à bord d’un des deux navires et n’ont pas été rejetés à la mer devant notre équipage. Cette scène macabre se reproduit toutes les nuits, toute l’année le long de la côte, avec un pic entre janvier et mars.

    #pêche #surpêche

  • Aux États-Unis, une Église bénit les armes automatiques de ses fidèles
    http://www.lefigaro.fr/photos/2018/02/28/01013-20180228ARTFIG00443-aux-etats-unis-une-eglise-extremiste-benit-les-ar

    En Pennsylvanie, une église controversée accueillait mercredi plusieurs dizaines de personnes équipées d’armes automatiques. Une célébration tout sauf anodine dans une Amérique plus que jamais tiraillée par la question du contrôle des armes à feu après la tuerie de Parkland.

    Des dizaines de personnes qui se font bénir dans une église, la main serrée sur leur arme semi-automatique : l’image est insolite, mais elle illustre à sa manière le fossé aux États-Unis entre défenseurs de la liberté de s’armer, et partisans d’un contrôle plus strict.

    La scène se passe dans une église de Newfoundland, un bourg d’une région rurale de Pennsylvanie, dans l’est du pays, qui a voté pour Donald Trump à 68% en 2016.

    L’organisatrice de l’événement n’est pas anodine : l’Église du sanctuaire est une émanation de l’Église de l’unification, plus connue sous le nom de secte Moon, dirigée par Hyung Jin Moon, fils cadet du Révérend Moon, décédé en 2012. Homophobe et proche de la droite dure, selon le Southern Poverty Law Center qui suit les groupes extrémistes, Hyung Jin Moon prône une religion faite d’armes et de prières.

    Samedi, il organisait un dîner de « remerciement au président Trump », aux bénéfices destinés à une association américaine de propriétaires d’armes, la Gun Owners Foundation.

    On est loin des foules que connaissait Moon à son apogée des années 1970. Les dimanches, l’Église du Sanctuaire rassemble quelque 200 participants, plus un nombre non précisé de fidèles, en Corée ou au Japon notamment, qui suivent les cérémonies via internet, selon un de ses responsables, Tim Elder.

    Mercredi, l’Église organisait une cérémonie de mariage collectif comme Moon père les affectionnait. Mais, nouveauté, son fils avait encouragé les participants - environ 500 personnes - à montrer leur volonté de défendre leur famille et leur religion en apportant une arme semi-automatique de type AR-15 - chargeur vidé et verrouillé pour éviter tout incident.

    #religion #armes

  • Les youtubeuses virtuelles, nouvelles starlettes du Web
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/02/19/les-youtubeuses-virtuelles-nouvelles-starlettes-du-web_5259168_4408996.html

    Parmi les stars émergentes de YouTube, certaines ne sont pas faites de chair et de sang. Des youtubeuses virtuelles ont commencé à faire leur apparition au Japon, avec succès. « Hai domo ! Virtual youtuber Kizuna AI desu ! » Kizuna AI commence toutes ses vidéos par la même phrase — « Salut tout le monde ! Ici la youtubeuse virtuelle Kizuna AI ! ». Comme les autres youtubeuses, elle se met en scène face caméra, raconte sa vie, joue à des jeux vidéo et participe aux plaisanteries à la mode sur Internet. (...)

    #Google #YouTube #manipulation #réalité_augmentée #algorithme #domination

  • Batailles commerciales pour éclairer l’#Afrique, par Aurélien Bernier (Le Monde diplomatique, février 2018)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/02/BERNIER/58354

    Derrière les discours généreux...
    Passée relativement inaperçue lors de la #COP21, qui s’est tenue fin 2015, l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables (IAER) rassemble les cinquante-quatre pays du continent. L’objectif affiché par cette coalition, pilotée par l’Union africaine, est « d’atteindre au moins 10 gigawatts [GW] de capacité nouvelle et additionnelle de production d’énergie à partir de sources d’énergies renouvelables d’ici à 2020, et de mobiliser le potentiel africain pour produire au moins 300 GW d’ici à 2030 ». Cela reviendrait à multiplier par près de dix la production actuelle d’énergie renouvelable (cette augmentation devant contribuer à 50 % de la croissance totale de la production d’ici à 2040). Et à augmenter, sans recourir aux énergies fossiles, le taux d’électrification du continent (lire « Alimenter l’Europe ? »).

    Le Japon, l’Union européenne et huit pays occidentaux (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède) ont promis de consacrer 9,4 milliards d’euros d’ici à 2020 au financement de l’Initiative, dont 3 milliards d’euros annoncés par Paris. En dépit de la provenance des fonds, le cadre fondateur de l’#IAER précise que les pays du continent doivent pouvoir choisir les projets financés et en maîtriser la mise en œuvre ; les entreprises africaines doivent être sollicitées en priorité. L’Initiative est dirigée par un conseil d’administration composé de hauts fonctionnaires majoritairement désignés par les États africains.

    Pourtant, au mois de mars 2017, le professeur Youba Sokona, vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (#GIEC/#IPCC) chargé de l’unité « projets » de l’IAER, démissionne avec fracas. Le scientifique malien estime que les financeurs ont « mis sur pied une stratégie pour imposer aux Africains des projets automatiquement sélectionnés par les Européens ». Et de citer la première vague de dix-neuf dossiers validés malgré les réserves émises par des membres africains du conseil d’administration de l’Initiative. En parallèle, près de deux cents associations africaines signent une lettre ouverte intitulée « Stop au détournement de l’IAER par l’Europe ». Elles accusent plusieurs pays européens, et particulièrement la France, d’imposer des projets favorisant les intérêts directs de leurs multinationales de l’énergie et de leurs bureaux d’études. Dans un rapport présenté le 20 septembre 2016, Mme Ségolène Royal, alors ministre de l’environnement et présidente de la COP21, n’avait-elle pas identifié 240 projets et programmes dans diverses filières : hydraulique, géothermie, solaire, éolien (1) ?

    Pourquoi tant d’initiatives juxtaposées ? Toutes partagent ce constat : la sous-alimentation de l’Afrique en électricité entrave son développement (lire « Des pénuries incessantes »). Elles affichent toutes les mêmes images d’enfants dont le sourire est éclairé par une ampoule électrique. Elles proposent toutes plus ou moins les mêmes outils : des enceintes pour des discussions d’affaires, des fonds d’investissement ou de garantie, des prêts, des expertises… Et surtout, elles insistent toutes sur l’importance cruciale des partenariats public-privé.

    La générosité des textes fondateurs de ces plates-formes cache des intentions souvent très prosaïques. Depuis les années 1980, les pays occidentaux ouvrent leurs marchés électriques à la concurrence, provoquant une intense guerre commerciale entre les grandes entreprises du secteur. Mais les systèmes électriques du Vieux Continent et ceux de l’Amérique du Nord demeurent en surcapacité de production. Dans ces régions, les perspectives de croissance restent donc relativement faibles. Ce qui n’est pas le cas pour des marchés émergents, comme celui de l’Afrique.

    Afin de favoriser leur expansion, les compagnies étrangères bénéficient du processus de libéralisation engagé depuis près de trente ans sur le continent. Au cours du xxe siècle, la plupart des pays avaient créé des entreprises publiques disposant d’un monopole dans la production, le transport et la distribution du courant. Faute de moyens financiers suffisants, ces services nationaux sont souvent exsangues, incapables de garantir un approvisionnement de qualité. Plutôt que de les soutenir, la #Banque_mondiale, le #Fonds_monétaire_international ou encore la #BAD ont encouragé l’adoption de méthodes de gestion issues du privé et une ouverture progressive à la concurrence.

    [...]

    Bon nombre d’entreprises françaises du CAC 40 se ruent sur le secteur. En juin 2017, le Sénégal raccorde ainsi au réseau la centrale solaire de Senergy, à 130 kilomètres au nord de Dakar. Il s’agit du plus gros projet de ce type en Afrique de l’Ouest. Aux côtés du fonds souverain sénégalais Fonsis, les propriétaires de la centrale sont le fonds d’investissement français Meridiam et le constructeur Solairedirect, filiale du groupe Engie. D’autres sociétés françaises interviennent sur le chantier : Schneider Electric, qui fournit les onduleurs et les transformateurs, Eiffage ou encore Vinci.

    Pour rassurer les investisseurs, on peut également compter sur la finance carbone. Le protocole de #Kyoto, adopté en 1997, a posé les bases d’un système d’achat et de vente de « tonnes équivalent carbone » : les industriels qui dépassent un certain niveau d’#émission de #gaz_à_effet_de_serre doivent acheter des #droits_à_émettre ; à l’inverse, des projets peu #émetteurs se voient délivrer des crédits qu’ils peuvent vendre.

    Poussés par les institutions internationales et les entreprises privées, les pays africains adoptent des législations ad hoc permettant le développement du marché du carbone. Le carbon trading commence à se développer, et avec lui des start-up prometteuses. En 2009, un jeune Français diplômé en droit fonde la société Ecosur Afrique. Établie à l’île Maurice, elle exerce trois activités : le conseil, le développement de projets et le négoce de crédits carbone. Aujourd’hui rebaptisée Aera, la société s’est délocalisée à Paris et revendique 263 millions d’euros de crédits carbone échangés depuis sa création. Un début, puisque, selon son fondateur, « l’Afrique est un réservoir de crédits de #carbone presque inutilisé ».

    [...]

    C’est ainsi que s’explique le très controversé #barrage Grand Inga, en République démocratique du Congo (8). Dans un pays qui concentre près de 40 % des ressources hydroélectriques du continent (ce qui lui vaut le surnom de « château d’eau de l’Afrique »), il s’agit de construire un ouvrage deux fois plus imposant que le barrage chinois des Trois-Gorges, le plus grand du monde.

    La Banque mondiale, la BAD et l’Usaid contribuent aux études de faisabilité de ce projet, dont le coût varie, selon les estimations, entre 80 et 100 milliards de dollars. Le G20 l’a inclus dans sa liste des onze grands chantiers structurants pour la « communauté internationale ». Seuls 20 % de la production seraient destinés à alimenter le marché national ; le reste serait exporté. Grand Inga nécessiterait non seulement d’inonder une superficie importante de terres arables (22 000 hectares), mais aussi de construire 15 000 kilomètres de lignes à très haute tension.

    Il existe déjà des barrages dans cette région, mais les installations n’ont jamais fonctionné correctement, faute de suivi dans les investissements. Plusieurs turbines sont à l’arrêt. Deux projets sont en cours : moderniser les installations existantes et construire le gigantesque barrage de Grand Inga. Ses plus gros clients seraient les mines de la province congolaise du Katanga et celles d’Afrique du Sud, Pretoria connaissant depuis de nombreuses années de graves pénuries d’électricité. À la fin des années 1990, le gouvernement sud-africain envisage un temps la privatisation d’Eskom, l’entreprise publique de production et de distribution d’électricité. Malgré les avertissements de la direction, les autorités ne procèdent pas aux investissements nécessaires à la satisfaction d’une demande intérieure croissante. Les coupures se multiplient.

  • Japan had 20,000 applications for asylum in 2017. It accepted 20 | World news | The Guardian

    https://www.theguardian.com/world/2018/feb/16/japan-asylum-applications-2017-accepted-20

    Des nouvelles de la politique d’ouverture japonnaise.

    #asile #droit_d_asile #migrations #réfugiés #japon

    Japan accepted just 20 asylum seekers last year – despite a record 19,628 applications – drawing accusations that the country is unfairly closing its door on people in genuine need.

    Since 2010, Japan has granted work permits to asylum seekers with valid visas to work while their refugee claims were reviewed, a change the government says has fuelled a dramatic rise in “bogus” applications from people who are simply seeking work.

    • Demandes d’asile : le Japon continue de durcir sa politique

      Avec vingt réfugiés accueillis en 2017, l’archipel confirme son statut de terre réticente en matière d’asile.

      L’année dernière, 19 628 personnes ont déposé une demande d’asile au Japon pour un résultat très mitigé : seulement 20 d’entre eux ont obtenu une réponse positive, a annoncé mardi le ministère de la Justice. Selon Reuters, ces heureux élus viennent principalement d’Afghanistan, d’Egypte ou de Syrie. En 2016, le Japon avait validé 28 demandes sur les 10 901 reçues – une hausse de 44% par rapport à l’année précédente.

      Si le pays compte un peu plus de 126 millions d’habitants actuellement, d’ici à 2060, sa population devrait baisser jusqu’à 87 millions. La population vieillit et diminue, la main-d’oeuvre en fait autant. L’immigration est au centre de nombreux débats au Japon, avec l’idée qu’elle pourrait être une option face au déclin démographique. Les étrangers y sont toutefois une infime minorité : en 2016, 2,38 millions d’étrangers vivaient au Japon, soit moins de 2% de la population.

      Assouplissement… juste pour les Jeux

      Il y a trois ans, Libération évoquait déjà le peu d’investissement japonais dans l’accueil des réfugiés. Les choses ont peu évolué.
      Fin décembre, le gouvernement japonais annonçait vouloir limiter les permis de travail pour les demandeurs d’asile à partir de 2018. En effet, jusqu’à présent, les demandeurs d’asile étaient encore autorisés à travailler durant l’examen de leur dossier. De peur que certains n’abusent de ce système, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Plus aucun demandeur d’asile ne sera autorisé à travailler au Japon. Selon l’Office national de l’immigration, si les chiffres officiels de demandes d’asile augmentent autant, c’est parce qu’il y a des « faux réfugiés » parmi les candidats : des personnes qui introduisent des demandes pour chercher un travail au sein de la troisième puissance mondiale et non parce qu’ils craignent d’être persécutés dans leur propre pays.

      Tout en finançant des programmes humanitaires internationaux pour les réfugiés, la politique nippone vis-à-vis des demandeurs d’asile se durcit… selon les circonstances. Avec la perspective des Jeux olympiques d’été de Tokyo 2020, la législation s’assouplit depuis quatre ans pour répondre en priorité à une pénurie de personnel dans des secteurs peu rémunérés ou peu qualifiés, comme le secteur de la construction ou celui des services d’aide à la personne. Le gouvernement ouvre régulièrement ses portes à des infirmiers ou à des aides-soignants étrangers pour des emplois limités dans le temps et sans qu’ils puissent faire venir leur famille. Il a également inauguré dans le même temps des programmes étudiants et de stage à travers tout le pays. Cette succession d’assouplissements et de durcissement successifs dans la politique d’accueil nippone reste cohérente avec son histoire récente.

      Guerre froide

      Tout commence en 1978. En pleine guerre froide et troisième guerre d’Indochine, 1,5 million de personnes fuient le Laos, le Vietnam et le Cambodge. Sous la pression internationale, le Japon, qui n’avait jamais accueilli de réfugiés jusqu’alors, accepte en 1981 de ratifier la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Dans un même mouvement, il s’engage à ouvrir ses frontières pour accueillir les réfugiés du sud-est asiatique.

      Un communiqué du ministre de la Justice annonçait en 2012 qu’entre 1981 et 2011, le gouvernement japonais avait accueilli 11 319 réfugiés de l’Asie du sud-est et 598 en provenance d’autres régions du monde.

      Le programme d’accueil des réfugiés d’Asie du sud-est s’est arrêté à la fin des années 90, avec la cessation des combats dans cette région. Minako Suzuki, professeure de sciences sociales à l’Université de Hitotsubashi à Tokyo, confirme cette tendance : « La politique d’asile s’est réorientée vers la prise en compte des [autres] réfugiés, mais dans un contexte de passivité et d’indifférence qui n’a cessé de se confirmer. »

      http://www.liberation.fr/planete/2018/02/15/demandes-d-asile-le-japon-continue-de-durcir-sa-politique_1629422

  • L’âge de la retraite des fonctionnaires repoussé à 80 ans au Japon
    https://www.rtbf.be/info/monde/detail_l-age-de-la-retraite-des-fonctionnaires-repousse-a-80-ans-au-japon?id=98

    Au Japon, les fonctionnaires vont pouvoir travailler jusqu’à... 80 ans !

    Le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe a en effet décidé de repousser de 70 à 80 ans l’âge limite jusque lequel les fonctionnaires sont autorisés à travailler.

    Précisons toutefois que la mesure ne s’appliquera qu’aux fonctionnaires volontaires. Les autres pourront continuer à prendre leur retraite quand ils le souhaitent entre 60 et 70 ans.

  • La CRIIRAD a détecté des anomalies préoccupantes dans le plan de surveillance des aliments établi par la Direction générale de l’alimentation (DGAL).

    1/ l’alerte pour enquête est déclenchée à partir de niveaux de contamination beaucoup trop élevés et dépourvus de toute justification juridique ;

    2/ pour le césium 137 imputable à Tchernobyl, la DGAL applique, en toute illégalité, une tolérance nettement supérieure à celles en vigueur en Europe (et 10 à 20 fois plus élevée que les maxima autorisés au Japon !)
    Une demande de régularisation vient d’être adressée au directeur général de l’alimentation.
    http://www.criirad.org/aliments-nma-accidentnucleaire/situation_normale/2018-02-07_cp_dgal_2.pdf
    #nucléaire #alimentation

  • Ies Éditions de l’Asymétrie publient deux nouveaux livres ce mois de janvier 2018 : https://editionsasymetrie.org/2016/08/15/publications-disponibles

    Subaltern Studies. Une anthologie.

    Textes de Ranajit Guha, Shahid Amin, Asok Sen, David Arnold et Veena Das.

    Essais extraits des volumes II (1983), V (1987), VI (1989) et VIII (1994) des Subaltern Studies, Delhi-OUP.

    Traduction de l’anglais par Frédéric Cotton.

    Photographies de Javed Iqbal.

    Collection Sous les Tropismes.

    ISBN : 979 10 96441 02 0. Prix : 16 euros.

    280 pages.

    Sortie le 12 Janvier 2018

    La collection Sous les Tropismes s’attache à l’édition de textes classiques et contemporains de la théorie critique mondiale.

    Mondialement connue mais très peu traduite en Français, la revue Subaltern Studies (Études sur les subalternes) a été une tentative inédite d’écrire l’histoire de l’Inde coloniale à rebours des traditions élitistes, qu’elles soient académiques ou nationalistes, et ce en remettant au centre les dominés et exploités et leurs révoltes. Cette courte anthologie offre un aperçu de la radicalité et de la diversité des approches théoriques et méthodologiques des participants à la revue, ainsi que des nombreux débats ayant accompagné cette contribution décisive à l’histoire sociale des « Sud ».
    SITE ASSOCIÉ : https://subalternes.com

    Sur lequel on trouvera notamment :

    -Les sommaires de chaque numéro et des extraits traduits de chaque article de la revue
    -Une chronologie bibliographique
    – Des synthèses sur les débats concernant les usages de Gramsci, les luttes paysannes, « l’histoire par le bas » et l’actualité des Subaltern Studies

    HE-ZEN_COUVERTURE_A
    He-Yin Zhen La revanche des femmes

    Écrits extraits du premier journal féministe chinois Tian Yi Bao (Justice Naturelle), publié par la Société pour la Restauration du droit des femmes à Tokyo, 1907/1908.

    Traduction du chinois par Pascale Vacher.

    Aide à la traduction et relecture de Pan Whenzu.

    Préface de Jean-Jacques Gandini, avocat et écrivain.

    Postface de Marine Simon, chercheuse.

    Collection Rimanenti.

    ISBN : 979 10 96441 03 7.

    Prix : 13 euros.

    142 pages.

    Sortie le 12 Janvier 2018

    « D’autres face au même. » La collection « Rimanenti » des Éditions de l’Asymétrie s’attache à relayer les pensées et la geste critiques des Sud.

    He-Yin Zhen (environ 1884-ca.1920) fut une théoricienne critique et une figure centrale dans la naissance du féminisme chinois. Contrairement à ses contemporains, elle s’intéressait moins au sort de la Chine en tant que nation et plus à la relation entre le patriarcat, l’impérialisme, le capitalisme et l’assujettissement au genre en tant que problèmes historiques globaux. He-Yin présente une conception alternative qui s’appuie sur l’anarchisme et d’autres tendances radicales. En avance sur son temps, exilée au Japon, He-Yin Zhen complexifie les récits conventionnels du féminisme et de l’histoire de la Chine et du confucianisme, offrant des perspectives originales sur le sexe, le genre, le travail et le pouvoir qui restent toujours aussi pertinentes aujourd’hui. Nous proposons ici la traduction de cinq de ses articles, écrits extraits du premier journal féministe chinois Tian Yi Bao (Justice naturelle) et publiés à Tokyo en 1907, traduits par Pascale Vacher, introduits par Jean-Jacques Gandini et commentés par Marine Simon.
    SITE ASSOCIÉ : https://nannu.blog

    Sur lequel on pourra notamment trouver :

    L’intégralité du texte de l’article « La revanche des femmes »
    Un addenda aux Éléments biographiques concernant He-Yin Zhen
    Des éléments d’actualité et d’histoire des femmes et du féminisme en Chine

    https://editionsasymetrie.org/2016/11/03/a-paraitre

  • Le nombre de suicides reste élevé mais diminue
    La France se classe au dixième rang sur 32 pays européens. Les hommes sont plus touchés que les femmes , L’éMonde

    En 2014, 8 885 décès par suicide ont été enregistrés en France métropolitaine, soit un par heure en moyenne. Un chiffre élevé, mais en diminution de près d’un quart (– 26 %) par rapport à 2003, et qui confirme une baisse tendancielle entamée en 1985. C’est ce que révèle le rapport de la troisième édition de l’Observatoire national du suicide, publié le 5 février par le ministère de la santé et l’agence Santé publique France, à l’occasion de la Journée nationale de prévention du suicide.

    Le rapport précise que ce chiffre de 8 885 suicides est sous-évalué de 10 %, car il ne prend en compte que les décès officiellement enregistrés comme morts volontaires. En incluant ceux pour lesquels il existe une « très forte certitude », mais pas de certificat, on atteindrait quasiment 10 000 décès, soit près de trois fois le nombre de personnes tuées dans les accidents de la route (3 384) en 2014.

    Ces chiffres ne sont pas bons. Avec un taux de suicide de 14,9 pour 100 000 habitants en 2014, la France présente un des taux les plus élevés en Europe. Elle se situe au dixième rang sur trente-deux, après la Finlande, la Belgique et la plupart des pays de l’Est. Le suicide est d’ailleurs la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans (16,2 % des décès de cette tranche d’âge en 2014, après les accidents de circulation). Une mauvaise place européenne que les autorités sanitaires appellent toutefois à interpréter « avec une extrême prudence »." La France a un moyen relativement précis de connaître le nombre de suicides, ce qui n’est pas le cas de tous les pays « , souligne Jean-Marc Aubert, à la tête de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques,au ministère de la santé, qui copilote l’observatoire. Le relativement bon recensement des suicides jouerait donc en défaveur de la France dans les comparaisons internationales.

    Interrogé sur les raisons de cette » baisse tendancielle « du nombre de suicides dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques depuis 1990 (exceptés le Japon et la Corée), et depuis 1985 en France, M. Aubert assure que le phénomène est » complexe « , » multifactoriel « et fait l’objet de travaux de recherche. » Malgré toutes ces recherches, on ne sait pas pourquoi ça baisse « , reconnaît-il.

    Et si le nombre de suicides diminue, le profil des personnes qui se donnent la mort reste, lui, globalement similaire d’une année sur l’autre. Ce sont surtout des hommes (23,1 décès pour 100 000 habitants, contre 6,7 chez les femmes). Le taux de suicide » augmente fortement avec l’âge « , note le rapport. Autre constante : des taux de suicide plus élevés sont enregistrés dans la moitié nord du pays. La pendaison reste le mode de suicide le plus fréquent (57 % des décès), loin devant les armes à feu (12 %), les prises de médicaments et autres substances (11 %) et les sauts d’un lieu élevé (7 %).

    Numéro de secours
    L’observatoire rapporte enfin que 78 128 personnes (47 981 femmes et 30 147 hommes) ont été hospitalisées en 2015, dans des services de médecine et de chirurgie, pour tentative de suicide. Un chiffre stable depuis 2013, en baisse après un pic à 91 203 en 2010. Ce nombre de patients est sans doute bien en dessous de la réalité, car il ne prend pas en compte ceux passés aux urgences après une tentative de suicide, mais non hospitalisés, ou ceux hospitalisés en psychiatrie sans être passés auparavant par un service de médecine.

    Afin d’améliorer la prévention et de faire diminuer le nombre de décès par suicide, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a annoncé, le 26 janvier, lors d’un discours consacré à la psychiatrie, qu’elle allait étendre, ces deux prochaines années, le dispositif pour recontacter les » suicidants " à leur sortie des urgences ou d’hospitalisation et mettre en place un numéro de secours pour les personnes en détresse psychique extrême.

    François Béguin

    Dans « Suicide. L’envers de notre monde », à paraître le 8 février, les sociologues Christian Baudelot et Roger Establet analysent la surprenante baisse du taux de suicides en France et dans la plupart des pays, en dehors des plus pauvres - Bonnes feuilles

    Depuis 2006, des changements importants sont intervenus dans l’évolution du suicide, dans notre pays et dans une grande partie du monde. Un rapide coup d’œil sur la courbe d’évolution du suicide en France depuis le début du XIXe siècle suffit pour constater une tendance à la baisse à partir de 1985. Depuis plus de trente ans, le mouvement est net, régulier et de grande ampleur. Le taux de suicides s’établissait au cours des années 1985 et 1986 à 22,5 pour 100 000 habitants, soit un niveau voisin des années précédant la Première Guerre mondiale, très proche du maximum jamais enregistré une seule fois dans notre pays (25 en 1908). Il est tombé en 2013 à 15,1 et à 13,8 en 2014, soit un niveau identique ou légèrement inférieur à celui que la France a connu dans les années 1950, dans l’immédiat après-guerre et au tout début des années de forte croissance : l’un des plus faibles qui ait jamais été enregistré au cours du XXe siècle, à l’exception des années de guerre. En résumé, au cours des trente dernières années, le taux de suicides est passé du niveau maximum au niveau minimum !

    Il ne s’agit pas d’un effet de structure provoqué par la fonte au cours de la période des effectifs de catégories particulièrement suicidaires, comme les agriculteurs ou les ouvriers. Ce mouvement à la baisse n’est pas non plus le fait d’une catégorie particulière de la population. Il affecte, bien qu’à des degrés divers, l’ensemble des composantes de la population, les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, les agriculteurs, les employés, les ouvriers et les cadres. C’est parmi les personnes âgées de plus de 60 ans que la baisse est la plus accentuée : sur les 9 715 décès par suicide enregistrés par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) en 2012, la moitié (47 %) concerne des personnes de 55 ans et plus. La baisse la plus marquée du taux de suicides est observée dans les classes d’âge où les suicides sont les plus nombreux. Il en résulte une baisse importante du taux de suicides global. Une baisse du taux de suicides des jeunes ne se traduirait pas par une baisse « visible » du taux global. Le constat est clair, mais son explication n’est pas évidente.

    La forte hausse qui l’a précédée entre 1975 et 1985 était, en revanche, plus compréhensible. S’ouvre en effet à partir de la fin des années 1970, suite aux « chocs pétroliers », une nouvelle conjoncture économique qui met à mal nombre de protections et de sécurités dont jouissaient les travailleurs au cours des trente années de croissance. L’instauration d’un chômage de masse, durable et à un niveau élevé, en est le trait le plus marquant. La compétition internationale et la mondialisation des marchés conduisent les entreprises à s’adapter à la nouvelle donne : fermetures d’entreprises, délocalisations et vagues massives de licenciements d’un côté ; intensification du travail, précarisation des emplois et flexibilité croissante des rythmes de travail de l’autre. La dictature grandissante des impératifs du capital financier, de la spéculation boursière et des crises qu’elle entraîne ébranle durablement la société française dans son ensemble. Un monde nouveau est en train de naître, engendrant un surcroît d’incertitude et d’insécurité. La raideur de la pente ascendante de la courbe du suicide de 1975 à 1986 ressemble fort à celle qui a accompagné, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, la mutation d’une société paysanne et artisanale en une société industrielle et capitaliste.

    La baisse du suicide observée depuis 1985 étonne du fait qu’aucune des dimensions de cette nouvelle donne n’a aujourd’hui disparu. Le chômage demeure à un niveau élevé, les fermetures d’entreprise vont bon train, les salaires stagnent, des régions entières sont frappées par la désindustrialisation. Le cercle de la précarité s’est élargi, affectant désormais tous les secteurs d’activité et même la fonction publique. Et pourtant, le suicide baisse, même si, autour de la crise de 2008, une relation positive entre chômage et suicide a pu être observée chez les hommes en âge de travailler. Comment l’expliquer ?

    Répondre à cette question n’est pas simple, tant sont multiples et diverses les causes qui peuvent affecter l’évolution d’un phénomène aussi complexe que le suicide. (…) Cette tendance prononcée à la baisse n’est pas propre à la France. On l’observe dans un grand nombre d’autres pays. Le « Panorama de la santé » établi chaque année par l’OCDE en fait même état dans son édition de 2015 : « Depuis 1990, les taux de suicides ont diminué de 30 % environ dans les pays de l’OCDE et ont même été divisés par deux dans des pays comme la Hongrie et la Finlande. En Estonie, après une hausse initiale au début des -années 1990, les taux ont également fortement diminué. » Il ne s’agit donc pas d’un artefact produit par des modifications intervenues au cours de l’enregistrement statistique du phénomène en France.

    Le rôle des médecins généralistes
    À l’échelle mondiale, le taux de suicides standardisé selon l’âge, qui corrige les différences de taille et de pyramide des âges des populations dans l’espace et dans le temps, affiche de 2000 à 2012 une baisse de 26 % : 23 % chez les hommes et 32 % chez les femmes. Cette baisse affecte toutes les régions du monde à l’exception des pays pauvres d’Afrique et les hommes des pays les moins développés de la Méditerranée orientale.

    (…)

    Dans les pays développés qui accusent une baisse sensible du suicide, les dates d’inflexion des courbes varient, mais se situent toutes dans les dernières des années 1980 et les premières des années 1990. Compte tenu de la diversité des situations économiques propres à tous ces pays, il est difficile d’établir une relation simple entre la baisse observée des taux de suicides et des facteurs économiques et sociaux qui seraient identiques et communs à tous ces pays. D’autant que dans aucun des pays de l’OCDE et de ceux de l’ancien bloc soviétique cette inversion des pentes du taux de suicides des années 1980 et 1990 ne correspond à une amélioration notable de la conjoncture économique.

    On est alors tenté d’aller chercher les causes de cette baisse spectaculaire ailleurs que dans les variations des conjonctures économiques, et pour commencer du côté des progrès réalisés dans le domaine médical. Existerait-il un lien entre ces baisses exceptionnelles et mondialisées du suicide et les débuts de la diffusion massive, elle aussi mondialisée, d’une nouvelle classe de médicaments, les antidépresseurs, pour soigner la dépression ? La mise au point et la diffusion de ces traitements sont récentes, les tout premiers datant des années 1960. Accueillis au départ avec scepticisme par les psychiatres, ils n’ont commencé à être utilisés à une large échelle que dans le milieu des années 1980, lorsque apparaît la classe des inhibiteurs de recapture de la sérotonine (IRS). Le plus connu d’entre eux est le Prozac, produit par le grand laboratoire américain Lily, qui devient très vite le troisième médicament le plus vendu au monde. Les facilités de son usage lui permettent d’être prescrit, dans la quasi-totalité des pays, par des médecins généralistes et pas seulement par des psychiatres.

    La consommation d’antidépresseurs a considérablement augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE depuis le milieu des années 1980 et surtout depuis 2000. Toutefois, la consommation d’antidépresseurs est très variable d’un pays à l’autre. Leur niveau de consommation dépend de la prévalence de la dépression dans chaque pays et de la manière dont elle est diagnostiquée et traitée, mais aussi de la disponibilité d’autres thérapies, des recommandations locales et des habitudes de prescription. Avec 50 cachets pour 1 000 habitants par jour, la France se situe en dessous de la moyenne des 28 pays de ce classement (58 doses). Il n’en est pas de même pour tous nos voisins européens : au Por-tugal, par exemple, la consommation d’antidépresseurs a presque triplé entre 2000 et 2013, passant de 33 doses journalières à 88.

    En dehors des psychiatres qui affirment que, « bien prescrits, les antidépresseurs ont un effet antisuicidaire évident », un argument fort milite pour leur attribuer une part importante dans la baisse du suicide au cours des trente dernières années : cette baisse généralisée n’a pas substantiellement modifié la hiérarchie des pays. En effet, malgré la baisse notable qu’ils ont connue, les pays de l’ancien bloc de l’Est se distinguent toujours des autres par des taux de suicides très supérieurs, l’Italie et l’Espagne par des taux très inférieurs à ceux de leurs voisins européens. Elle n’a pas non plus affecté les grandes tendances observées au cours des périodes précédentes : les hommes se suicident toujours plus que les femmes, les vieux plus que les jeunes, les pauvres plus que les riches, etc. En somme, l’usage des antidépresseurs aurait agi sur le niveau du suicide en le faisant sensiblement baisser sans modifier qualitativement les facteurs sociaux qui le produisent.

    Après avoir été âprement discuté au sein de la psychiatrie, certains soulignant des risques accrus de suicide chez les jeunes provoqués par cette médication, l’effet bénéfique de l’usage des antidépresseurs sur la baisse du suicide semble aujourd’hui reconnu par tous les professionnels. Une grande enquête internationale publiée en juin 2013 analyse en détail les relations entre le taux de suicides et la consommation d’antidépresseurs. Portant sur 29 pays européens au cours d’une période étendue correspondant aux années d’inflexion de la courbe et de la baisse du suicide qui s’ensuivit (1980-2009), elle calcule dans chaque pays les corrélations entre la consommation d’antidépresseurs et le taux de suicides afin d’explorer le sens et l’ampleur des associations entre les deux phénomènes. Des régressions linéaires associées permettent ensuite de préciser la nature et l’évolution de ces relations. Les résultats sont clairs : dans tous les pays sauf un, le Portugal, le suicide diminue à mesure que s’accroît la consommation d’antidépresseurs.

    (…)

    L’effet positif des antidépresseurs sur la baisse du suicide est aujourd’hui un fait avéré, mais le recours généralisé à ces médicaments n’a pas surgi du néant comme par un coup de baguette magique. Il est lui-même un effet des transformations notables intervenues en amont à la fois dans la prise en charge médicale des maladies mentales et dans la perception sociale de la dépression et du suicide. En France comme dans beaucoup de pays européens, toute une organisation sociale s’est progressivement mise en place pour prendre en charge les souffrances psychiques des individus. Les effectifs de « psys » au sens large (psychiatres, psychanalystes, psychologues, infirmières en psychiatrie) se sont étoffés et se sont répartis sur le territoire grâce à la sectorisation.

    Mutation culturelle
    Comparée à d’autres pays, l’offre de soins française en psychiatrie est de bonne qualité, notamment en termes d’équipement et de ressources humaines. Elle a aussi beaucoup innové par l’organisation pionnière, en réseau, de son offre hospitalière publique sur la base d’une sectorisation géographique originale : le « secteur psychiatrique ». Mis en place par la circulaire du ministère de la santé publique datée de mars 1960, celui-ci constitue l’unité de base de la délivrance de soins en psychiatrie publique. Il dispense et coordonne, pour une aire géo-démographique de proximité, l’ensemble des soins et services nécessaires à la couverture globale des besoins : prévention, soins, postcure et réadaptation. La prise en charge et la coordination des soins sont assurées par des équipes pluridisciplinaires. Avec 815 secteurs de psychiatrie générale, soit en moyenne un secteur pour 56 100 habitants âgés de plus de 20 ans, l’offre publique de psychiatrie représentait, en 2003, 80 % de l’activité psychiatrique réalisée par les établissements de santé. L’autorisation accordée aux généralistes de prescrire des antidépresseurs a aussi favorisé, lors des consultations, le dialogue sur les problèmes psychologiques. Parallèlement à la prise en charge médicale s’est développé, dans la plupart des pays développés, un tissu d’associations qui se sont donné pour mission la prévention du suicide.

    (…)

    Toutes ces initiatives ont été rendues possibles par un changement radical intervenu dans la perception sociale des maladies mentales et du suicide. Le suicide a cessé progressivement d’être un tabou dont on ne parlait pas. La France comme la plupart des pays européens a connu depuis un demi-siècle une forte élévation de son niveau d’instruction. La part des emplois occupés par les cadres supérieurs et les professions intermédiaires s’élève à 43,1 % contre 48,4 % pour les employés et ouvriers. Or les catégories sociales les plus diplômées, davantage à l’écoute des messages de leur organisme, mieux -informées que les autres sur les possibilités de traitement, ont toujours développé un rapport aux soins qui privilégie l’anticipation. Elles consultent avant qu’il ne soit trop tard. Dans une France plus instruite où les professions supérieures sont aussi nombreuses, les maladies mentales ne sont plus associées à la folie ni perçues comme des tares irrémédiables condamnant nécessairement ses victimes à l’asile. Dans la conversation courante et dans tous les milieux, le terme de « déprime » a acquis droit de cité. C’est un mal répandu dont on mesure les risques mais dont on parle sans honte et dont on peut sortir, si on le prend à temps, et parfois en meilleure forme qu’avant. Le recours fréquent aux antidépresseurs est ainsi rendu possible et favorisé par cette mutation culturelle. La transformation médicale de la prise en charge de la déprime et du suicide ne se borne donc pas à la prescription d’antidépresseurs, même si celle-ci l’accompagne.

    #suicide #dépression #antidépresseurs #psychiatrie

  • Au Japon, le JT national sera présenté par un robot dès le mois d’avril
    http://www.ulyces.co/news/au-japon-le-jt-national-sera-presente-par-un-robot-des-le-mois-davril

    Erica, future présentatrice du JT
    Crédits : Maija Tammi

    Erica est l’androïde phare d’Hiroshi Ishiguro, éminent roboticien aux faux airs de Pygmalion des temps modernes. Son visage, ses expressions, ses cheveux, tout est plus vrai que nature. Si bien qu’elle vient de décrocher un des jobs les plus exposés du Japon : présentatrice de journal télévisé. Elle remplacera la présentatrice actuelle d’une chaîne nationale non-divulguée à compter du mois d’avril, indique le Wall Street Journal, à qui Ishiguro a confié l’information au mois de décembre.

    #it_has_begun

  • La géographie, sujet explosif en Chine
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/02/03/la-geographie-sujet-explosif-en-chine_5251316_3234.html

    En janvier, le groupe Marriott a provoqué l’ire de Pékin en représentant sur son site Web Hongkong, Macao, le Tibet et Taïwan comme quatre Etats indépendants.

    Vu de Shanghaï. Pas question de dépasser ni d’utiliser la mauvaise couleur ! Les entreprises étrangères qui opèrent sur le sol chinois sont prévenues : les cartes de Chine qu’elles présentent à leurs clients doivent être impeccables, autrement dit correspondre aux revendications territoriales du pays jusqu’au moindre îlot.

    En janvier, plusieurs sociétés, dont Zara, Audi, Muji ou Delta Airlines, en ont fait les frais, à la suite d’un scandale impliquant la chaîne d’hôtels de luxe Marriott. Sur son site Internet, Hongkong, Macao, le Tibet et Taïwan étaient représentés comme quatre Etats indépendants, ce qui n’a pas manqué de provoquer l’ire des internautes chinois.

    En la matière, le droit à l’erreur n’existe pas, surtout quand ladite erreur porte sur des territoires contestés. Si le Tibet et Hongkong sont officiellement des zones chinoises, ils ont un statut particulier. Quant à Taïwan, l’île revendiquée par Pékin possède les caractéristiques d’un Etat, avec un gouvernement indépendant et une armée propre, mais pas de reconnaissance internationale. Le sujet de l’appartenance à la mère patrie provoque des réactions épidermiques chez la plupart des citoyens chinois.

    • @reka, tu taggues « manipulation » et « chantage », et ça m’intéresse :) Est-ce que la Chine est la seule dans ce cas là ? Je me dis qu’on doit avoir les mêmes règles ici, sauf qu’on a réussi nos invasions plus tôt et que les territoires conquis ne sont pas disputés par d’autres puissances. Mais que ce passe t-il si des entités publies des cartes dans lesquelles la Corse ou des DOM-TOMs ne sont plus français ?

    • @nicolasm Pour des pays comme la France, le Royaume-Uni ou ls États-unis, puissances qui ont encore des possessions post-coloniales, les représentations qui « oublient » les territoires lointains ne posent pas de problèmes particuliers au niveau officiel. Ces états admettent très bien des représentations uniquement « métropolitaines » parce que pour eux, ces possessions lointaines sont d’importance stratégique surtout et ne servent aucune volonté nationaliste exubérante, aucun objectif émotionnel de propriété territoriale. En clair, ils ne font jamais chier personne pour des représentation cartographiques uniquement métropolitaines.

      Par contre des pays comme la Grèce, le Maroc, la Corée, le Japon, la Chine, l’Inde, le Pérou et l’Équateur, l’Arabie saoudite, l’Iran, le Vietnam sont beaucoup plus sensibles aux représentations n’incluant pas certains territoires excentrés, ou des territoires joints au territoire métropolitain mais contestés. L’oubli d’une île, ou d’une région occupée ou administré par un pays voisin, u !ne frontière contestée en trop ou en moins déclenche souvent des grosses colères ds états concernés qui considère les « représentations cartographiqus » non conforme comme ds insultes, exigent des xcuses voire des réparations, censures les journaux ou les livres qui publient ces fausses cartes" etc... Pour certains états comme la Corée, c’est une question émotionnelle très sensible débattue quasi-quotidiennement : la forme du pays, la manière de nommer un lieu, c’est l’identité nationale, ne pas se conformer aux exigences du pays (même si c’est en contradiction avec celles du pays voisin) relève de l’insulte suprème. C’est ’équivalent de bruler le drapeau ou s’essuyer les pieds dessus.

      J’ai des dizaines d’exemples, décrits ça et la entre autre sur visions carto si ça t’intéresse, on pourrait en faire une liste. Les tags, c’est pour les retrouver facilement

    • Pratiquement tous les pays qui ont des contentieux territoriaux ne tolèrent de cartes que conformes à leur revendication.

      Ainsi pour la Crimée, entre la Fédération de Russie et l’Ukraine, pour la Guyane Esequibo entre le Venezuela et Guyana, pour l’Aksaï Chin entre l’Inde et la Chine, le Cachemire entre l’Inde et le Pakistan, etc. (tous pbs déjà abordés ici). Pour la France, il y a contentieux pour les Îles Eparses (avec Madagascar) ce dont tout le monde ou presque se tape ici (mais pas forcément là-bas).

      Le problème a aussi été abordé ici à propos de Google Maps qui trace les frontières en fonction du pays correspondant à l’adresse IP.

    • @reka, j’imagine que dans le cas de la France, évidemment il n’y a pas de contencieux, mais également les territoires où il y a le plus de revendications indépendantistes sont insulaires, donc effectivement une représentation métropolitaine ne choque pas plus que ça car beaucoup de raisonnements s’appliquent de toute façon à l’hexagone qui a une continuité terrestre. Mais si des cartes commencent à apparaître où il manque un bout de l’hexagone et éditée par des entreprises, ça risque de coincer j’imagine ?

    • Thatcher à envoyé la Marine pour les récupérer dans les années 1980 :) c’est stratégiquement intéressant pour eux, mais les british s’en foutent complètement que ce soit représenté ou pas sur une carte du Royaume-Uni. Par contre si tu ne représente pas une île coréenne contestée ou vietnamienne dans la mer de chine méridionale, tu t’exposes au courroux et à la censure, à la colère etc...de ces pays.

    • Que ce soit représenté ou non ils s’en foutent peut être, mais si une entité basée en UK sort une carte où c’est attribué à l’Argentine ? Encore une fois l’exemple n’est pas le meilleur car on parle d’un territoire qui est loin géographiquement, donc qui a peut de chance de ce retrouver sur une carte, mais j’avais envie de voir les réactions des états « du bien », car je soupçonne qu’on ferait pareil dans un cas de figure similaire

  • Maternités américaines : « Si Tanesia avait été blanche, elle serait encore en vie » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/02/04/maternites-americaines-si-tanesia-avait-ete-blanche-elle-serait-encore-en

    Aux Etats-Unis, et plus encore à New York, les femmes noires sont davantage touchées par la mortalité maternelle. La famille Walker a perdu sa fille en novembre des suites d’un accouchement. Depuis, elle tente de comprendre, entre désarroi et colère.

    « La nuit, je fais des cauchemars. Je rêve que ma sœur est morte. Et quand je me réveille, je réalise qu’elle l’est vraiment. » Assis sur le canapé de l’appartement familial, Dwayne Walker peine à appréhender sa nouvelle réalité. Celle d’une vie sans Tanesia. Sa complice, l’aînée de la fratrie. A ses côtés, leur mère, Marcia, visage hagard plongé dans ses mains, répète d’une voix lasse : « On ne sait pas, on ne sait pas, on ne sait pas… Cela fait deux mois que Tanesia est morte, et on ne sait toujours pas pourquoi. » Elle tripote nerveusement des photos de sa fille, étalées sur la table basse. Sur chaque cliché, un même sourire éclatant. Ultimes vestiges d’un bonheur révolu, d’une vie écourtée brutalement.

    Fin novembre, à peine vingt heures après son accouchement, la jeune femme de 31 ans est morte dans un hôpital de Brooklyn. Et si les résultats de l’autopsie se font attendre, les Walker sont convaincus d’une chose : « Si Tanesia avait été blanche, elle serait encore en vie. » Ils n’ont probablement pas tort. Car loin d’être un cas isolé, le décès de Tanesia Walker illustre une tendance alarmante aux Etats-Unis, seul pays développé où la mortalité maternelle, des femmes noires en particulier, progresse. Faute de statistiques fiables, Washington n’a pas publié de taux officiel depuis une décennie. Mais travaux universitaires et estimations internationales pointent un même constat : dans la première puissance mondiale, les mères meurent beaucoup plus souvent que dans les autres pays riches. Au sein de l’OCDE, seul le Mexique fait pire. Selon l’organisation, le taux de mortalité américain s’élevait en 2014 à 24 décès pour 100 000 naissances. Environ trois fois plus qu’en France, quatre fois plus qu’au Canada et sept à huit fois plus qu’au Japon, aux Pays-Bas ou en Norvège.

    Comme Tanesia Walker, entre 700 et 900 femmes meurent chaque année aux Etats-Unis de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. 50 000 autres souffrent de sévères complications, qui entraînent parfois des séquelles à vie. Pour expliquer ce fléau, les experts avancent plusieurs facteurs, à la fois médicaux et sociaux : forte prévalence de l’obésité et des maladies cardiovasculaires, difficultés d’accès au système de santé, absence de congé maternité obligatoire, taux élevé de césariennes. En 2015, dans les hôpitaux américains, une femme sur trois a ainsi donné naissance par césarienne, contre une sur cinq en France. Avec, fatalement, un risque accru de complications postopératoires.

    Les faiblesses du système médical américain ne sont pas une révélation. Sur une pléthore d’indicateurs, les Etats-Unis sont à la traîne (lire page 9). Mais au-delà des comparaisons internationales, peu flatteuses, c’est l’ampleur du fossé racial qui choque le plus. D’après le Centre pour le contrôle des maladies, « le risque de mortalité dû à la grossesse est trois à quatre fois plus élevé chez les femmes noires que chez les blanches. »

    Fossé racial

    New York fait encore pire. Métropole parmi les plus inégalitaires au monde, la ville occupe une place unique dans ce débat sur la mortalité maternelle. On y trouve à la fois des recherches de pointe sur le sujet, un volontarisme politique inédit et l’une des illustrations les plus criantes de ce saisissant fossé racial. En 2015 et 2016, la municipalité a mené deux études approfondies pour mesurer l’ampleur du problème. De précédents rapports laissaient présager de mauvais résultats, qui se sont révélés pires encore : le taux de mortalité des mères noires à New York est douze fois supérieur à celui des blanches. Et contrairement à certaines idées reçues, obésité, diabète et pauvreté (qui touchent plus fortement la communauté noire) ne suffisent pas - loin de là - à expliquer de telles disparités. Une femme noire de poids normal présente encore deux fois plus de risques de complication qu’une femme blanche obèse.

    « Ma sœur était en excellente santé, dit Dwayne Walker. Elle était sportive, ne buvait pas, ne fumait pas. » Adolescente, avant que la famille quitte les Caraïbes pour New York, Tanesia portait le maillot de l’équipe jamaïcaine d’athlétisme. Etudiante brillante, diplômée en justice criminelle à Manhattan, elle a d’abord été cadre dans une banque. Avant d’entamer, poussée par sa passion du voyage, une carrière d’hôtesse de l’air chez American Airlines, où elle était soumise à des tests médicaux réguliers. « Sa grossesse s’est déroulée sans le moindre problème », assure son frère. Le jour de l’accouchement, c’est lui qui l’a conduite à l’hôpital. Sans imaginer un instant qu’il ne la reverrait jamais vivante.

    Le 27 novembre, vers midi, Tanesia Walker, déjà maman de Tafari, 1 an et demi, donne naissance par césarienne à un second garçon, Tyre. Ses parents lui rendent visitent peu après. Marcia raconte : « Elle souriait, le bébé endormi sur sa poitrine. » En fin d’après-midi, toutefois, elle dit se sentir faible, se demande s’il n’y a pas des complications. « Elle avait perdu du sang pendant l’opération. Sa peau avait un teint verdâtre », assure son père, Junior Walker. « C’est à cause de l’éclairage », aurait balayé une infirmière. Les proches quittent l’hôpital en début de soirée. Vers 2 heures du matin, Tanesia envoie un texto à son fiancé, se plaignant de douleurs abdominales.

    « Peu après 4 heures, l’hôpital nous a appelés pour dire que son état était critique », poursuit Junior. Il se précipite sur place avec sa femme. « C’était la panique, médecins et infirmières s’activaient autour de son lit. Sa chemise de nuit était maculée de sang », dit-il en montrant une photo prise avec son téléphone portable. Vers 6 h 45, le décès est prononcé. Dwayne, qui travaille de nuit, arrive peu après. Sa douleur se mêle à la colère : « J’ai supplié l’équipe médicale de me dire ce qui s’était passé. Personne n’avait l’air de savoir. » Un médecin évoque la piste d’une embolie pulmonaire, une pathologie très souvent évitable mais responsable de près de 20 % des morts maternelles à New York.

    Comme après chaque décès postopératoire, une autopsie a été réalisée par les services médico-légaux de New York. Deux mois plus tard, les résultats n’ont toujours pas été publiés. Un délai qui indigne la famille. « On nous laisse avec nos doutes et nos spéculations », soupire Dwayne. Dans les jours ayant suivi le décès de Tanesia, son père affirme avoir été sollicité plusieurs fois par l’hôpital, malgré ses refus répétés, pour un éventuel don d’organes. « Voulaient-ils cacher quelque chose ? » s’interroge-t-il. Contacté par Libération, l’hôpital public Suny Downstate, géré par l’Etat de New York, se refuse à tout commentaire, invoquant la « confidentialité des patients ».

    « Ville ségréguée »

    Et si Tanesia Walker avait tout simplement accouché… dans le mauvais hôpital ? Le rapport publié en 2016 par la ville a en effet révélé des disparités géographiques criantes en matière de santé maternelle. D’un quartier à l’autre, le risque varie du simple au triple. Le centre de Brooklyn, à très forte population noire, affiche les taux de complication les plus élevés. C’est là que vivent les Walker, à l’extrémité est de Crown Heights, une zone encore épargnée par la vague de gentrification qui recouvre rapidement la ville depuis quinze ans. Le site d’investigation ProPublica, spécialisé dans les sujets d’intérêt public, a publié récemment une longue enquête sur ce dossier. On y apprend notamment que l’hôpital « Suny Downstate, où 90 % des femmes qui donnent naissance sont noires, a l’un des taux de complication d’hémorragie les plus élevés » de tout l’Etat.

    « Les inégalités raciales sont ancrées dans l’histoire de ce pays, admet sans détour le Dr Deborah Kaplan, responsable de la santé maternelle, infantile et reproductive à la municipalité de New York. Les quartiers où vit en particulier la communauté noire ont souffert d’un désinvestissement public ciblé. Cela a contribué à rendre notre ville très ségréguée. » Les hôpitaux sont un marqueur majeur de cette ghettoïsation : moins bien financés et équipés, moins attractifs pour le personnel de santé, les établissements dont la majorité des patients sont noirs affichent les pires statistiques.

    Pour tenter de réduire ce fossé racial « choquant », explique le Dr Kaplan, les autorités de santé veulent agir en priorité dans les zones les plus affectées. Les défis ne manquent pas : mieux informer les jeunes Afro-Américaines sur les risques encourus ; améliorer leur suivi médical avant, pendant et après la grossesse ; mieux former et sensibiliser le personnel soignant. Un comité d’une trentaine d’experts, inédit aux Etats-Unis, vient en outre d’être mis sur pied. Objectif de ces travaux, entamés mi-janvier : étudier en détail chaque cas de mortalité maternelle à New York pour en tirer le maximum d’enseignements.

    Biais raciste

    Parmi les autres initiatives lancées par la ville : un partenariat avec des « doulas », ces femmes chargées d’accompagner, soutenir et informer les mères à tous les stades de leur maternité. C’est le combat de Chanel Porchia. Cette mère de six enfants a créé il y a dix ans à Brooklyn le collectif Ancient Song Doula Services, qui propose notamment un service de doula gratuit ou à prix modique. « Que ce soit lors des rendez-vous médicaux ou dans la salle d’accouchement, on remarque que lorsqu’une doula est présente, il y a un changement dans la manière dont les femmes sont traitées, explique-t-elle. La façon dont les soignants parlent aux patientes, la qualité des soins, tout cela peut changer par notre simple présence. »

    Pour Chanel Porchia, le biais raciste de certains soignants ne fait pas l’ombre d’un doute : « Un client blanc et riche bénéficiera toujours d’une oreille plus attentive. Envers les femmes noires, il y a un comportement très condescendant, une manière de leur dire "vous ne savez pas de quoi vous parlez" et de ne pas être à leur écoute. » Tout en berçant son dernier-né dans son bureau aux murs de briques rouges, elle raconte avoir recueilli des témoignages de femmes « menacées de signalement aux services sociaux pour avoir tenté de refuser une césarienne ». Car, au-delà du #racisme latent, Chanel Porchia dénonce un « système de santé cassé », tourné vers le profit et la productivité : « Aux Etats-Unis, nous manquons de sensibilité culturelle, de compassion pour les femmes qui donnent naissance, car tout est géré comme une entreprise. L’objectif est de libérer les places au plus vite. »

    Signe d’une prise de conscience, le collectif Black Mamas Matter (« les mamans noires comptent ») a vu le jour en juin 2015. Porté par plusieurs associations et ONG, il ambitionne de sensibiliser un maximum d’acteurs, des futures mères aux professionnels de santé en passant par les élus au Congrès. Le collectif milite notamment pour un meilleur suivi médical, tout au long de la vie, et pas uniquement au cours de la grossesse. Aux Etats-Unis, près de la moitié des naissances se font sous Medicaid, l’assurance publique réservée aux plus modestes. « De nombreuses femmes, noires notamment, deviennent éligibles à Medicaid à partir du moment où elles tombent enceintes », explique Elizabeth Dawes Gay, présidente du comité directeur de Black Mamas Matter. Dans la plupart des Etats, dont New York, cette assurance prend fin six semaines après l’accouchement. « Six semaines, c’est déjà très peu, ajoute Elizabeth Dawes Gay, mais même au cours de cette période, l’attention se porte surtout sur l’enfant. Les soins post-partum dans notre pays sont quasi inexistants. »

    Autre obstacle majeur au suivi médical : l’absence de congé maternité obligatoire. Lentement, les choses évoluent. Au 1er janvier, l’Etat de New York a ainsi mis en place un congé maternité de huit semaines. Mais seule la moitié du salaire est prise en charge. Pour les femmes aux faibles revenus, impossible dans ces conditions de joindre les deux bouts. Beaucoup reprennent le travail trop tôt. « Si vous retournez travailler deux semaines après avoir accouché, quand trouvez-vous le temps de prendre soin de votre santé ? » interroge Elizabeth Dawes Gay.

    « Usure » physique

    Pour cette activiste basée à Atlanta, éviter les interruptions de couverture maladie s’avère d’autant plus crucial que les femmes noires sont par définition plus à risque. Conséquence d’un racisme latent subi depuis le plus jeune âge. « Le racisme intrinsèque à notre société représente une source chronique de stress, souligne Elizabeth Dawes Gay. La crainte des violences policières, les discriminations au travail ou au logement, la ségrégation : tout cela s’accumule pour fragiliser la santé des femmes noires. »

    Le racisme engendrerait donc une détérioration physique, biologique ? La thèse n’a rien de farfelu. Depuis des années, Arline Geronimus, chercheuse à l’université du Michigan, s’intéresse au sujet. L’une de ses études, sur les marqueurs de chromosomes du vieillissement, a livré une conclusion stupéfiante : l’organisme d’une femme noire de 50 ans paraît en moyenne sept ans et demi plus vieux que celui d’une femme blanche du même âge. Cette « usure » physique devrait conduire, selon elle, à une prise en charge médicale adaptée, en particulier en cas de grossesse. En clair : une femme noire de 30 ans devrait être considérée comme étant autant à risque qu’une femme blanche de plus de 35 ans.

    « Une femme ne devrait pas mourir parce qu’elle veut donner la vie. Pas aux Etats-Unis. Il faut que les gens soient informés », dit Dwayne Walker, le frère de Tanesia. Dès que les résultats de l’autopsie seront connus, la famille prévoit de porter plainte contre l’hôpital. Comme souvent ici, le contentieux se réglera sans doute par un gros chèque. De quoi prendre soin, matériellement, de Tafari et de Tyre. Courts cheveux bouclés, bouille malicieuse, l’aîné sort de sa chambre en courant et se précipite dans les bras de sa grand-mère, Marcia. A la vue de la photo de sa mère, il éclate en sanglots. « Tanesia était si aimante, si proche de lui. Depuis sa mort, il pleure beaucoup, refuse de manger. On ne sait pas quoi faire, se désole Dwayne. Ma mission est désormais de m’occuper d’eux. Nous allons leur donner autant d’amour que possible, ajoute Marcia. Mais rien ne remplacera jamais l’amour maternel. »
    Frédéric Autran

    À mettre en lien avec ce magistral article en anglais où la gravité de la non prise en compte de la douleur des femmes noires par le personnel soignant est très bien expliqué :
    https://seenthis.net/messages/650756

    #maternité #accouchement #hôpital #santé #discriminations #femmes_noires #états_unis

  • Le vieillissement de la population et ses enjeux - L’Observatoire des Territoires
    http://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/observatoire-des-territoires/fr/le-vieillissement-de-la-population-et-ses-enjeux

    Phénomène mondial, le #vieillissement des populations touche aussi bien des pays développés comme le Japon que des pays émergents comme la Chine. En #Europe, il a d’abord concerné les pays du Nord avant de s’étendre à ceux du Sud. Cette augmentation de la part de personnes âgées dans la population européenne (13,7 % des personnes avaient 65 ans et plus en 1990, 19,2 % en 2016 dans l’UE 28) est la dernière conséquence de la #transition_démographique, qui se traduit par la baisse de la #fécondité et l’augmentation de l’#espérance_de_vie.

    La #population_française vieillit elle aussi, mais à un rythme légèrement moins rapide. La part des personnes âgées de 65 ans ou plus y est passée de 13,9 % en 1990 à 18,8 % en 2016. Ce vieillissement affecte toutefois différemment les territoires français. Les territoires peu denses accueillent une forte proportion de populations âgées mais ne vieilliront plus. L’enjeu principal sera le problème de l’isolement. Le périurbain des années 1970 est jeune et va connaître au moins ponctuellement un vieillissement marqué. Un des enjeux majeurs y sera l’accessibilité aux services. Enfin, le littoral méditerranéen cumule les trois facteurs à considérer : une population déjà vieille, une population qui va continuer à #vieillir et, du fait d’un territoire attractif, une forte augmentation du nombre de personnes âgées. L’enjeu sera d’adapter les capacités des structures de prise en charge de la perte d’autonomie pour qu’elles accompagnent cette importante augmentation.

    #démographie #cartographie #visualisation

  • Jean-Pierre Dupuy : « Trump n’a rien compris à la dissuasion nucléaire »

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/01/26/jean-pierre-dupuy-trump-n-a-rien-compris-a-la-dissuasion-nucleaire_5247299_3

    Dans une tribune au « Monde », Jean-Pierre Dupuy, philosophe et professeur à l’université Stanford, affirme que Trump manie mal la dissuasion nucléaire. Selon lui, un accident pourrait plonger le monde dans l’enfer.

    Donald Trump est comme un garçon de 9 ans dont la main serait juste posée sur le bouton nucléaire. Il dispose d’un jouet formidable, l’arsenal le plus puissant du monde. Pourquoi diable ne s’en servirait-il pas quand il se trouve nargué par ce leadeur communiste paranoïaque qui menace de réduire l’île américaine de Guam en cendres radioactives ? Trump, lui, d’un coup d’un seul, peut rayer la Corée du Nord de la carte du monde.

    On a cru que l’escalade verbale entre Kim Jong-un et Donald Trump avait atteint un tel sommet que seul un échange réciproque de frappes atomiques pourrait calmer les nerfs des protagonistes, au prix de millions de morts. On a oublié que la guerre froide n’avait pas débouché sur une apocalypse en dépit de, ou, selon la théorie, grâce à des échanges de menaces non moins extrêmes.

    Mélange de rationalité et de folie

    C’est entendu, Trump a un bien plus gros organe que Kim. Le fait qu’il s’en vante montre qu’il n’a rien compris à la dissuasion. Certes, le statut de grande puissance implique aujourd’hui l’accession à la toute-puissance illusoire de l’arme atomique. Des pays comme l’Iran et la Corée du Nord en sont bien persuadés, la France n’étant pas en reste, cela lui valant de siéger au Conseil de sécurité de l’ONU. Mais la taille de l’arsenal ne devrait en principe rien faire à l’affaire. Si vous pouvez déjà détruire la terre cent fois, à quoi bon vouloir faire mieux ? La dissuasion est le grand égalisateur. Le plus faible peut encore causer des dommages irréparables chez l’ennemi. C’est la base de la doctrine française.

    Très peu de gens en vérité ont compris en quoi consistait la dissuasion nucléaire, en particulier sous sa forme pure, dénommée à juste titre MAD, pour Mutually Assured Destruction (« destruction mutuelle assurée »). Mélange paroxystique de rationalité et de folie, MAD (« fou » en anglais) implique que chaque partenaire menace son ou ses adversaires de représailles incommensurables s’ils franchissent une ligne que l’on juge fatale.

    Trump, le sosie de Nixon ?

    La seule chose que l’on puisse dire au sujet de la dissuasion, c’est qu’elle marche tant qu’elle marche. Si elle échoue, rien n’est assuré, contrairement à ce que proclame le sigle MAD. La victime d’une première frappe exécutera-t-elle sa menace de lancer l’escalade, ce qui par hypothèse mènerait à sa perte non moins qu’à celle de son adversaire et peut-être du reste du monde en prime ? Si elle possède cette rationalité minimale qu’est le souci de la préservation de soi, la réponse est négative.

    L’été dernier, les commentateurs ont cru voir en Trump le sosie de Nixon. On s’est souvenu que sous le nom de Madman Theory (« théorie du fou »), ce dernier avait eu en pleine guerre du Vietnam l’idée géniale que s’il feignait d’être exaspéré au point de commettre un acte fou, les Nord-Vietnamiens le supplieraient de faire la paix aussitôt. Trump serait donc son émule. On n’a pas compris que loin d’être une invention de Nixon, la « théorie du fou » est partie intégrante de la doctrine MAD. La rationalité de la dissuasion repose sur une menace dont la mise à exécution serait le comble de l’irrationalité.

    Pour jouer efficacement le jeu MAD, il faut être capable de tenir deux rôles à la fois, le sien, celui du stratège rationnel, et celui du cinglé. Cela implique un talent de comédien, celui qui est tout ensemble son personnage et l’acteur qui l’incarne à distance. Nixon avait ce talent, on peut douter que Trump en soit capable.

    Certains experts estiment à un risque sur trois l’éventualité d’une guerre nucléaire entre l’Amérique et la Corée du Nord avant la fin du mandat de Trump. Pourtant, ni Kim ni Trump ne veulent cette guerre. Les intentions n’ont plus d’importance. C’est un accident qui plongera le monde dans l’enfer. A la suite d’une erreur humaine, un système d’alerte signale faussement l’arrivée de missiles nucléaires. Cela s’est produit plusieurs fois pendant la guerre froide. Cela vient de se produire à Hawaï puis au Japon. Le monde a les nerfs à vif. Il n’y a plus de différence entre une vraie et une fausse alerte.

  • Japon : les enjeux géopolitiques d’un « soleil démographique couchant ». Démographie politique
    https://www.diploweb.com/Japon-les-enjeux-geopolitiques-d-un-soleil-demographique-couchant.html

    Avec beaucoup de clarté, G-F Dumont analyse l’essoufflement démographique du Japon et ses conséquences géopolitiques internes et externes. Ce pays démontre combien l’analyse géopolitique doit prendre en compte les dynamiques démographiques. La place géopolitique du pays du soleil levant sera directement influencée par sa dépopulation, dont la poursuite semble très probable, et par la montée et la diversification de son immigration. Face à la montée géopolitique de la Chine qui multiplie les actions pour devenir maître de l’ensemble de la mer de Chine, l’hiver démographique japonais est un paramètre qui rend plus difficiles les réponses que le Japon pourrait apporter.

    #japon #démographie #vieillissement #population #vieux

    • #manga #festival #bande_dessinée #traduction #hokusai #Osamu_Tezuka #astro #adaptation #dessin_animé

      Un assèchement de la création, c’est quand même assez rare…
      Beaucoup d’auteurs et d’éditeurs mettent en avant les conditions de travail. Aujourd’hui, pour qu’un mangaka puisse vraiment débuter comme auteur, il lui faut passer par de multiples épreuves et notamment faire partie d’énormes groupes de production de mangas. Il s’agit alors d’un travail collectif harassant, plus du tout individuel. Du coup, l’ensemble de la production se retrouve dans un mode de fonctionnement presque ouvrier. L’attention se focalise sur quelques grands noms, mais derrière, il y a des usines entières de #mangakas très mal payés, et ce ne sont pas des circonstances très favorables à l’émergence de nouveaux talents. Le tout dans un contexte de saturation du marché japonais. Avec une diminution marquée du nombre de lecteurs.

  • Un nouveau procédé permet de tripler la durée de conservation des viandes Le Devoir - 22 janvier 2018 - Isabelle Paré

    http://www.ledevoir.com/societe/consommation/518157/un-nouveau-mode-de-conservation-permet-de-tripler-la-conservation-des-vian

    Et si les saucisses fraîches pouvaient se garder jusqu’à 100 jours, les délicats fromages cottage ou ricotta tenir le coup jusqu’à un an, et la viande hachée se préserver jusqu’à 30 jours sans perdre un iota de sa fraîcheur ? La gestion de bien des réfrigérateurs abonnés aux aliments flétris et condamnés à la poubelle s’en trouverait sûrement bouleversée.

    C’est le pari que font les promoteurs d’une nouvelle technologie récemment testée au Québec qui permet de prolonger, voire tripler la durée de vie de plusieurs aliments frais, cuits ou transformés. Mis au point au Centre de développement bioalimentaire du Québec (CDBQ) de La Pocatière, et soutenu par RECYC-QUÉBEC dans le cadre du Projet 9 destiné à contrer le gaspillage alimentaire, ce processus de conservation par très haute pression hydrostatique fait lentement son entrée sur les tablettes de plusieurs épiceries.

    Une redécouverte
    Le procédé approuvé par Santé Canada en 2016 consiste à éliminer les bactéries présentes dans les aliments grâce à la mise sous forte pression de produits scellés dans des emballages souples, plongés sous l’eau pendant quelques minutes. L’effet de la pression hydrostatique sur les bactéries a été découvert au Japon à la fin du XIXe siècle, mais ce n’est qu’au tournant des années 1990 que cette technologie a fait son entrée dans l’industrie alimentaire. Les procédés actuels reproduisent en usine une pression équivalant à six fois celle rencontrée dans les abysses les plus profonds des océans.

    « Le but ultime, c’est de fragiliser les cellules des bactéries qui finissent par se développer au fil du temps et corrompre les aliments », soutient Stéphane Carrier, directeur général de l’entreprise Natur-l-XTD, la seule au Québec à détenir ces équipements onéreux pour traiter ainsi les aliments.

    Des tests réalisés au Centre de développement bioalimentaire du Québec ont permis de constater qu’une fois soumis à ce procédé, les viandes cuites, tout comme les jambons tranchés, la pancetta et le salami, pouvaient se conserver jusqu’à 120 jours sans perdre de leur qualité nutritive, de leur goût ou de leur texture.

    Des fromages frais, comme la ricotta ou le fromage cottage, une fois bien scellés, pourraient quant à eux demeurer comestibles jusqu’à près d’un an. « Les jus frais non pasteurisés, qui ont normalement des durées de vie de trois ou quatre jours, peuvent maintenant se conserver jusqu’à 45 à 60 jours », affirme le directeur de l’usine située à Saint-Hyacinthe, qui a déjà conclu des ententes avec plusieurs joueurs importants de l’industrie alimentaire. Un important producteur de jus frais basé à Toronto a même récemment déménagé ses pénates dans la ville maskoutaine pour profiter pleinement de cette nouvelle technologie qui permettra de faciliter la distribution de ses produits au Canada.
    . . . . .

    Obstacle psychologique
    Reste que ces durées de vie interminables affichées sur certains produits pourraient être drôlement accueillies par les consommateurs. Ceux-ci feront-ils confiance à des saucisses restées sur les tablettes pendant 100 jours ou à du boeuf haché jugé propre à la consommation après un mois ? Psychologiquement, la longévité n’est pas toujours synonyme de fraîcheur pour le commun des mortels. Pour cette raison, plusieurs fabricants préfèrent pour l’instant ne pas indiquer que leurs produits sont promis à une longue conservation, même si c’est le cas. Pour des motifs purement commerciaux, on préfère attendre que l’idée de ces aliments à longue conservation fasse son chemin dans l’esprit des clients.

    #beurk #viande #conservation #alimentation

  • Chen Quanguo : L’homme fort derrière la stratégie de sécurisation de Pékin au Xinjiang
    https://blogs.mediapart.fr/silk-road/blog/210118/chen-quanguo-lhomme-fort-derriere-la-strategie-de-securisation-de-pe

    Au Tibet et maintenant au Xinjiang, Chen Quanguo a sorti une stratégie directement du livre impérial, avec des puissances coloniales comme l’Angleterre et le Japon qui enrôlaient des populations « indigènes » pour surveiller leur propre peuple. Au cours de l’année dernière, le secrétaire du Parti Régional Ouïghour du Xinjiang (XUAR) Chen Quanguo (陈全国) a considérablement augmenté la présence policière au Xinjiang en annonçant plus de 90 000 nouveaux postes de police et de sécurité. [1] Ce (...)

    #CCTV #biométrie #délation #facial #Islam #surveillance #vidéo-surveillance