Je ne suis pas une voyageuse | Ma vie à Téhéran
▻https://blog.courrierinternational.com/ma-vie-a-teheran/2019/07/05/je-ne-suis-pas-une-voyageuse
A l’étranger, cette routine agit comme un repère, une trace de soi, mais aussi comme une sorte de rite d’intégration. Mes premiers horaires de travail en Inde, ma première carte de métro en Iran, mon premier café fétiche pour étudier au Liban, mes virées dans les mythiques supermarchés 7/11 en Asie du Sud, mes plantes à arroser aux Émirats, mes cours de yoga à l’aube en Inde : tous ces petits détails me restent comme des souvenirs émus, comme autant de rites de passage vers un nouveau moi qui vit et s’épanouit à l’étranger.
]]>Tractations entre Riyad et Tel Aviv sur un aéroport militaire israélien en Arabie ? – Site de la chaîne AlManar-Liban
▻http://french.almanar.com.lb/1412864
Selon des sources arabes citées par le site d’informations en ligne Khalij on line, cet aérodrome devrait être destiné à accueillir ses avions militaires, à les approvisionner en carburant et y héberger ses soldats. Il serait même question d’y installer des radars et des appareils de surveillance et d’espionnage spécialement conçus pour les aéroports militaires.
La demande israélienne a déjà été présentée aux autorités saoudiennes depuis plusieurs mois, indiquent les sources arabes selon lesquelles les tractations ont été entamées pour louer une portion de terre pour une longue durée.
Elle pourrait se situer non loin de l’aéroport de l’émir Sultane ben Abdel Aziz à deux kilomètres de la ville de Tabouk, dans le nord du royaume.
Cette région hautement sensible revêt son importance stratégique et militaire du fait qu’elle se situe dans une zone censée être la plus proche de la Palestine occupée.
]]>Syrie : des bombardements aériens, israéliens selon Damas, font quatre morts - moyen orient
Par RFI Publié le 01-07-2019
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
▻http://www.rfi.fr/moyen-orient/20190701-syrie-bombardements-aeriens-israeliens-selon-damas-font-quatre-morts
Des missiles tirés par des avions dans la nuit de dimanche à lundi ont fait au moins quatre morts civils, dont un nouveau-né, et 21 blessés, selon l’agence officielle syrienne Sana.
Des chasseurs-bombardiers probablement israéliens ont tiré plus d’une vingtaine de missiles à partir de l’espace aérien libanais vers des cibles à l’intérieur de la Syrie. Le vrombissement des avions était perceptible dans plusieurs régions du Mont-Liban et une série d’explosions ont été entendues dans les zones frontalières entre les deux pays.
Des sources militaires syriennes citées par l’agence officielle Sana ont indiqué que la défense anti-aérienne a abattu plusieurs missiles israéliens qui se dirigeaient vers des cibles dans les régions de Damas et dans la province centrale de Homs. Mais d’autres projectiles ont atteint leurs cibles et ont fait des victimes et des dégâts, notamment dans la localité de Sahnaya, au sud-ouest de Damas. Des explosions ont été entendues dans le ciel de la ville où des habitants ont pu voir le départ d’au moins une dizaine de missiles tirés par la défense anti-aérienne vers des cibles qui approchaient de la capitale.
]]>L’armée israélienne achemine des foreuses à la frontière avec le Liban - 24/06/2019 - L’Orient-Le Jour
▻https://www.lorientlejour.com/article/1176094/larmee-israelienne-achemine-des-foreuses-a-la-frontiere-avec-le-liban
▻https://s.olj.me/storage/attachments/1177/5d10750071b20_516790.jpg/r/800
L’armée israélienne a acheminé lundi matin des quatre foreuses à la frontière avec le Liban, près des positions militaires installées au niveau du kibboutz de Misgav Am, alors que l’armée libanaise et la Force intérimaire de l’ONU au Liban-Sud se sont déployées, du côté libanais de la frontière, rapporte l’Agence nationale d’Information (Ani, officielle).
Depuis plusieurs mois, Israël renforce sa frontière avec le Liban, notamment en élargissant le mur en béton longeant la frontière et en installant des miradors et des équipements de surveillance.
]]>Au Liban, la fête du Fitr assombrie par les attaques de Tripoli
▻https://www.lorientlejour.com/article/1173476/au-liban-la-fete-du-fitr-assombrie-par-les-attaques-de-tripoli.html
Le premier jour de la fête du Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne musulman du ramadan, a été assombri au Liban par l’attaque meurtrière qui a fait quatre tués lundi soir dans les rangs des forces de sécurité à Tripoli. En dépit de la gravité de cette agression, les responsables se veulent rassurants quant à la situation sécuritaire dans le pays.
Abdel Rahmane Mabsout a abattu lundi soir quatre membres des forces de sécurité avant de se faire exploser. La direction générale des Forces de sécurité intérieure a ainsi annoncé mardi dans un communiqué la mort du sergent Johnny Khalil et du caporal Youssef Faraj. Le commandement de l’armée libanaise a pour sa part annoncé la mort du lieutenant Hassan Ali Farhat et du soldat Ibrahim Mohammad Saleh.
Il n’y a pas eu de revendication immédiate des attaques et les mobiles de l’assaillant restent inconnus. Mais selon des responsables de sécurité, l’auteur était un extrémiste récemment libéré de prison. Des médias locaux ont rapporté que cet homme, originaire de Tripoli, avait combattu à Raqqa, en Syrie, dans les rangs de l’Etat islamique. Le tireur a d’abord ouvert le feu sur une branche de la Banque centrale, puis sur un poste de police et un véhicule militaire, avant d’être coincé dans un immeuble résidentiel par les forces de sécurité et de faire détonner sa ceinture d’explosifs.
]]>Israël aurait largement compté sur la #NSA pendant la #guerre du #Liban de 2006 | The Times of Israël
▻https://fr.timesofisrael.com/israel-aurait-largement-compte-sur-la-nsa-pendant-la-guerre-du-lib
Israël a largement compté sur les renseignements américains lors de la guerre du Liban de 2006, et a demandé, à de nombreuses reprises, de l’aide pour localiser des terroristes du #Hezbollah en vue d’assassinats ciblés, selon les derniers documents classifiés ayant fuité par l’intermédiaire du lanceur d’alerte américain Edward Snowden.
Les deux documents divulgués mercredi ont révélé que même si l’Agence de sécurité nationale (NSA) n’avait pas l’autorisation légale de partager des informations en vue d’assassinats ciblés, la pression israélienne a conduit à la création d’un nouveau cadre de travail pour faciliter le partage de renseignements entre les deux pays.
L’un des documents rendu public cette semaine, par The Intercept, était un article de 2006 paru dans la newsletter interne de la NSA, SIDToday, écrit par un officiel anonyme de la NSA à Tel Aviv qui officiait comme agent de liaison avec des officiels israéliens pendant le conflit de 2006.
[...]
Le rapport explique que la guerre de 2006 a poussé l’ISNU [l’unité israélienne SIGINT de renseignements militaires] dans ses « limites techniques et de moyens », et des officiels israéliens se sont tournés vers leurs homologues américains à la NSA pour obtenir un grand soutien et de nombreuses informations sur des cibles du Hezbollah.
]]>Le numéro 1, un très beau numéro de la revue
#Nunatak , Revue d’histoires, cultures et #luttes des #montagnes...
Sommaire :
Une sensation d’étouffement/Aux frontières de l’Iran et de l’Irak/Pâturages et Uniformes/La Banda Baudissard/
À ceux qui ne sont responsables de rien/Des plantes dans l’illégalité/Conga no va !/Mundatur culpa labore
La revue est disponible en pdf en ligne (►https://revuenunatak.noblogs.org/numeros), voici l’adresse URL pour télécharger le numéro 1 :
▻https://revuenunatak.noblogs.org/files/2017/03/Nunatak1HiverPrintemps2017.pdf
Je mettrai ci-dessous des mots-clés et citations des articles...
–—
métaliste des numéros recensés sur seenthis :
►https://seenthis.net/messages/926433
MEE : le vrai message de Pompeo à Téhéran envoyé via Bagdad : Trump veut un accord de son nom – Site de la chaîne AlManar-Liban
▻http://french.almanar.com.lb/1365905
Selon le site d’informations américain Middle East Eye, le secrétaire d’état américain Mike Pompeo a envoyé un message de Donald Trump à Téhéran, via le médiateur irakien, qui n’a rien à voir avec le climat médiatique qui fait état de menaces de guerre américaine contre l’Iran.
Ceci a eu lieu lors de sa dernière visite à Bagdad, le 8 mai dernier, lorsqu’il a rencontré le Premier ministre Adel Abdel Mahdi.
Selon MEE, citant des sources irakiennes informées, ce dernier a été surpris par la proposition de Pompeo. Alors qu’il s’attendait à ce qu’il se lance dans une diatribe contre l’Iran, d’autant que les informations rendaient compte de l’envoi d’un porte-avion et des bombardiers américains dans la région, il a écouté de sa part un discours diamétralement différent.
Ainsi, Pompeo a demandé à Abdel Mahdi de transmettre un message à Téhéran lui faisant part que les USA ne sont pas enthousiasmes pour faire la guerre et que tout ce que Donald Trump voudrait faire est de conclure un nouvel accord nucléaire qui serait baptisé de son nom.
La réponse d’Abdel Mahdi a été de lui dire que les Iraniens sont très fiers d’eux-mêmes pour qu’ils puissent admettre une nouvelle discussion sur l’accord nucléaire, mais qu’ils pourraient peut-être accepter de lui rajouter un protocole.
Selon les sources du MEE, la proposition semble avoir plu à Pompeo qui l’a qualifiée de « bonne idée ».
Le ton de Pompeo a été positif et il n’a pas menacé l’Iran. Le lendemain, Abdel Mahdi a envoyé un émissaire à Téhéran pour informer les responsables iraniens de la proposition », ont conclu ces sources.
Pas si improbable que cela en a l’air à mon avis... #iran
]]>Le refus de la part d’Israël d’accorder aux réfugiés palestiniens le droit au retour a engendré sept décennies de souffrances
15 mai 2019 - Amnesty International
▻https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2019/05/israels-refusal-to-grant-palestinian-refugees-right-to-return-has-fuelled-s
▻https://www.amnesty.org:443/remote.axd/aineupstrmediaprd.blob.core.windows.net/media/20956/nakba-photo.jpg?center=0.5,0.5&preset=fixed_1200_630
La Nakba, qui est commémorée le 15 mai, désigne le déplacement de plus de 700 000 Palestiniens à la suite de la création de l’État d’Israël en 1948
Plus de 70 années se sont depuis écoulées, et Israël continue de priver les réfugiés palestiniens de leur droit de retourner sur leurs terres
Amnesty International a créé un site dédié à la Nakba qui décrit les difficultés des réfugiés palestiniens qui vivent au Liban, en Jordanie et dans les territoires palestiniens occupés
]]>EAU : des doutes planent sur les « actes de sabotage » de Fujaïrah et sur la version d’Abu Dhabi – Site de la chaîne AlManar-Liban
▻http://french.almanar.com.lb/1362484
EAU : des doutes planent sur les « actes de sabotage » de Fujaïrah et sur la version d’Abu Dhabi
24 heures à peine après le présumé incident du port émirati al-Fujaïrah, les doutes planent sur la véracité des faits, voire sur la version véhiculée par Abu Dhabi aussi et selon laquelle des actes de sabotage ont été perpétrés contre 4 navires commerciaux. D’autant que dans un premier moment Abu Dhabi avait catégoriquement démenti l’information, révélée en premier lieu par la télévision libanaise al-Mayadeen Tv. Accusant par la voix du conseiller du prince héritier, Abdel Khalek Abdallah, l’Iran, les Frères musulmans et la Turquie d’être derrière elle.
Par la suite, lorsque les autorités émiratie ont décidé de changer de version, faisant état d’actes de sabotage, leur information a paru biaisée surtout que les images lui font défaut. Et les rares qui ont diffusées par les médias émiratis, celles d’un vieux cargo saoudien, ne montrent aucune trace de déflagration ou d’incendie.
La télévision iranienne arabophone al-Alam semble pencher pour le premier scénario, mettant le fait en question. « Il n’y a aucune trace de feu dans le premier reportage diffusé par la chaine de télévision émiratie Sky news », a-t-elle commenté, en faisant allusion aux images vidéo du cargo saoudien al-Marzoukah qui arraisonnait au port Fujaïrah, et dont la carapace aurait été fortement endommagée, selon les allégations du ministre saoudien de l’Energie Khaled Abdel Faleh.
Ce dernier aurait aussi commis une grosse erreur dans sa déclaration. En plus du fait qu’elle est advenue 12 heures après le présumé incident, il indique que les deux pétroliers saoudiens soi-disant visés étaient sur le point d’emprunter la Golfe persique, alors que l’un d’entre eux se devait de se diriger vers les Etats-Unis. (voir article « Les EAU et l’Arabie évoquent « des actes de sabotage » à Fujaïrah : l’Iran réclame une enquête »)
Sachant que pour se rendre aux Etats-Unis, il n’a pas besoin de passer par le Golfe persique, du fait que le port Fujaïrat se trouve en dehors.
« Il est claire qu’il y a un effort pour impliquer les États-Unis dans cet incident », conclut al-Alam.
Des soupçons aussi du côté du site d’information qatari Watanserb qui, a la différence avec le média iranien, n’a pas sapé la véracité de l’information mais a fait part de son scepticisme quant à la version des EAU et de l’Arabie.
shadow_fujairat1Il a relayé le tweet d’un ex-responsable des renseignements émiratis, qui s’exprime via Twitter sous le pseudonyme Without Shadow. Selon lui, ce sont les services de renseignements émiratis qui seraient derrière les présumés « actes de sabotage ».
Le gouverneur de Dubaï le prince Mohamad ben Rached aurait opposé une fin de non-recevoir aux attentats.
« Mais on a menacé ben Rached que s’il n’accepte pas le plan, le port Jabal-Ali sera la seconde cible », dévoile Without Shadow.
Ce dernier est le principal port de Dubaï et l’un des plus importants au Moyen-Orient des pays du Conseil de coopération des Etats du Golfe.
Les doutes sont d’autant plus légitimes que la version émiratie est truffée de vide. En plus de l’absence d’illustration, elle n’a pas précisé la nature des soi-disant actes de sabotage. Une mission compliquée du fait qu’elle soulève des questions justifiées sur les lacunes sécuritaires occasionnées qui auraient permis que les attentats soient menés à bien. Si attentats sont. Sans oublier la contradiction dans laquelle les autorités émiraties sont tombées entre le démenti puis l’aveu.
#ramadan_torride : à la liste des 4 suspects d’Atwane d’hier, on pourrait donc ajouter les #Emirats pour une opération sous #faux_drapeau
]]>Pourquoi la Russie, gavée de pétrole, n’aide-t-elle pas son allié syrien qui subit une grave crise énergétique ? – Le Saker Francophone
▻https://lesakerfrancophone.fr/pourquoi-la-russie-gavee-de-petrole-naide-t-elle-pas-son-allie-sy
L’ensemble de la population syrienne souffre beaucoup de la crise énergétique qui fait rage ; les causes en remontent aux sanctions étasuniennes, mais les effets pourraient facilement en être évités avec l’aide de l’« allié » russe, riche en pétrole. Moscou bloque en ce moment toute aide à Damas, tant que celle-ci n’aura pas souscrit à ses exigences politiques, au premier plan desquelles la mise en œuvre du « brouillon de constitution » rédigé par les Russes et le lancement d’un « retrait programmé » des forces iraniennes présentes sur son territoire. L’aggravation de la crise en cours complique considérablement le retour des réfugiés dans leur pays depuis le Liban voisin, et pourrait déboucher sur une Révolution de Couleur contre le président Assad. La Russie ne craint pas un tel scénario, elle dispose déjà de plans de secours, qui lui permettraient de préserver ses intérêts stratégiques. Après tout, le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov en personne avait proclamé haut et fort en 2016 qu’« Assad n’est pas notre allié » : aux yeux de Moscou, il importe peu que l’homme reste en place. Les médias alternatifs refusent pour l’instant de l’admettre, mais on dirait bien que le président Poutine ne craint plus l’incantation maudite « Assad doit partir ».
]]>Campagne Macron : les vrais chiffres d’une levée de fonds hors norme
►https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-04-mai-2019
L’immense majorité des dons (environ 15 millions d’euros) ont été collectés par En Marche. Seul un million d’euros a atterri directement sur le compte du candidat sous la forme de 251 dons, quasiment tous au plafond de 4 600 euros.
L’explication est simple : ceux qui ont donné à l’association de campagne étaient ceux qui avaient déjà donné le maximum au parti. Les fichiers de dons fournis par la Commission des comptes de campagne sont anonymisés mais suffisamment précis pour faire certains recoupements. On observe par exemple qu’un don de 4 600 euros arrive de Tirana, en Albanie, le 25 janvier 2017. Le même jour, un autre don de 7 500 euros atterrit sur le compte d’En Marche de… Tirana. Six jours plus tard, un couple de Zurich (Suisse) fait deux virements de 4 600 euros sur le compte de la campagne, au moment même où le parti reçoit un virement de 15 000 euros partis d’un compte commun de Zurich. Ce couple vient donc de donner 24 200 euros. Et il n’est pas le seul à l’avoir fait.Nous avons même retrouvé la trace d’un virement unique de 24 200 euros qu’En Marche a dû rembourser pour cause de dépassement du plafond. Quelques jours plus tard, son émetteur, habitant à Tahiti, faisait deux virements séparés au parti et à l’association de campagne pour le même total. Ces données sont par ailleurs confirmées par d’autres, contenues dans les Macron Leaks. Ainsi, si le candidat Macron (ou son parti) a bien reçu 1 212 dons supérieurs à 4 500 euros, entre ceux qui ont donné plusieurs fois et ceux qui ont multiplié le plafond par deux en donnant également pour leur conjoint-e, on peut estimer à environ 800 le nombre réel de grands donateurs.
]]>New York Times : l’auteur de la caricature anti-sioniste dénonce la « machine de propagande juive » – Site de la chaîne AlManar-Liban
▻http://french.almanar.com.lb/1349878
Perso, l’aspect antisémite du désormais très célèbre dessin de presse ne m’avait pas sauté aux yeux... Suis-je le seul dans ce cas ou bien atteint, bien malgré moi, d’un antisémitisme inconscient ?
Le caricaturiste portugais Antonio Moreira Antunes, auteur du dessin controversé publié la semaine dernière dans le New York Times qui représente le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sous la forme d’un chien, a rejeté les accusations d’antisémitisme, affirmant que les critiques faisaient partie de la « machine de propagande juive ».
La publication du dessin a suscité un tollé aux Etats-Unis et en ‘Israël’, de nombreux responsables ayant vivement condamné la caricature, ainsi que le journal newyorkais.
Antonio Moreira Antunes, qui dessine pour le journal portugais Expresso, a déclaré mercredi à CNN que les Juifs n’étaient pas « au-dessus de la critique ».
Selon le dessinateur, les appels à l’antisémitisme ont été « lancés à travers la machine de propagande juive », qui considère que « chaque fois qu’il y a une critique, c’est parce qu’il y a un antisémite de l’autre côté ».
« Or ce n’est pas le cas », a-t-il précisé.
Lundi, Antunes a déclaré que le dessin était « une critique de la politique israélienne, qui a un comportement criminel en Palestine aux dépens de l’ONU, et non des Juifs », a rapporté le journal Expresso.
« L’étoile de David aide à identifier une figure [Netanyaheu] peu connue au Portugal », s’est justifié le caricaturiste à Expresso.
Le caricaturiste a fustigé « la droite juive qui ne veut pas être critiquée », et qui « quand on la critique, nous répond +Nous sommes un peuple persécuté, nous avons beaucoup souffert… c’est de l’antisémitisme+ ».
Antunes a affirmé avoir été personnellement affecté par les excuses présentées par le Times depuis la publication de la caricature, affirmant que le journal aurait dû considérer son travail comme « un problème politique et non religieux ».
Suite aux réactions provoquées par la publication du dessin, le journal Expresso a tenu a clarifié cette semaine sur son site web qu’il « a toujours défendu la liberté d’expression et d’opinion, rejetant l’affirmation selon laquelle la caricature était antisémite, et qualifiant Antunes de « dessinateur de renommée internationale. »
]]>Dans le #business de l’#humanitaire : doit-on tirer #profit des #réfugiés ?
Depuis la crise économique de 2008 et la multiplication des conflits dans le monde, l’insuffisance des fonds alloués au secteur humanitaire n’a jamais été aussi importante. En effet seulement 59 % des besoins en la matière ont été financés en 2018.
Pour l’une des crises humanitaires les plus médiatisées, celle des réfugiés, les chiffres sont plus alarmants encore. Le Haut-commissariat pour les Réfugiés (HCR) estime que pour l’année 2019 tout juste 14 % de l’aide nécessaire a été financée pour venir en aide aux 68,5 millions de réfugiés, demandeurs d’asile, personnes déplacées et apatrides.
L’échec du système d’asile
Bien que garanti par le droit international l’accueil de ces populations vulnérables reste globalement infime. En moyenne, seulement 1 % des réfugiés sont référés par le HCR pour être réinstallés dans des pays d’accueil chaque année. Le cantonnement en camps ou les installations plus ou moins précaires dans les pays limitrophes des zones de conflits deviennent les seules alternatives pour la grande majorité des réfugiés, pour qui la durée moyenne d’exil est d’environ 26 ans.
Victimes des politiques d’asile de plus en plus restrictives des pays occidentaux plus de 85 % vivent dans des pays « en développement », dont les services élémentaires sont déjà sous pression.
Le privé à la rescousse
Pour pallier ces tensions, les capacités financières et innovatrices du secteur privé semblent aujourd’hui s’imposer comme une solution. Le HCR reconnaît en effet que le monde commercial joue un rôle central pour fournir des opportunités aux réfugiés et les soutenir.
Le Pacte mondial sur les réfugiés adopté par 181 membres de l’ONU en décembre 2018 a lui aussi souligné le rôle primordial du secteur privé pour contrer les failles du système humanitaire.
Que ce soit en termes d’emploi, d’opportunités commerciales ou de fourniture de biens et de services essentiels par l’intermédiaire de partenariats public-privé, ou encore en aidant les agences non gouvernementales ou gouvernementales à innover pour améliorer la qualité et la provision de l’aide, le monde du business semble désormais indissociable du monde humanitaire.
Mais normaliser la condition du réfugié dans la logique économique de marché, n’est pas un artifice idéologique servant de plus en plus les intérêts corporatifs ? Et ces derniers ne passeront-ils pas avant ceux des réfugiés dans ce business désormais très rentable – fort de ses 20 milliards de dollars par an- qu’est devenu l’humanitaire ?
De nombreuses plates-formes impliquées
Le secteur commercial est impliqué à de nombreux niveaux du système d’asile. Par exemple, via des forums consultatifs comme la branche UNHCR Innovation du HCR créée en 2012 et financée par la fondation IKEA. Ce forum cherche à développer des moyens créatifs d’engager les entreprises et leurs ressources technologiques.
D’autres plates-formes comme l’initiative #Connecting_Business ou encore #The_Solutions_Alliance tendent à impliquer le secteur privé dans les solutions en déplacement et en mesurer l’impact.
Ou encore des organismes comme #Talent_beyond_boundaries ou la plate-forme française #Action_emploi_réfugiés élaborent des #bases_de_données regroupant des réfugiés et leurs #compétences techniques et académiques afin de les connecter à des employeurs potentiels dans les pays les autorisant à travailler.
Afin de coordonner et de conseiller les actions et réponses du monde du profit, d’autres acteurs comme les consultants #Philanthropy_Advisors ont vu le jour pour promouvoir le développement de la collaboration philanthropique stratégique entre les #entreprises et le monde humanitaire, et les aider à projeter leur retour sur #investissement.
Les marchés prospèrent
Ainsi les partenariats public-privé avec le HCR et les ONG se multiplient, tant pour les prestations de service que l’expertise du secteur privé dans l’innovation.
De gigantesques salons commerciaux réunissent régulièrement les grandes agences onusiennes, des ONG et des sociétés privées de toute taille afin d’essayer de prendre les marchés de l’humanitaire. Au salon DIHAD de Dubai par exemple, des stands de vendeurs de drones, de lampes photovoltaïques ou encore de kits alimentaires côtoient ceux des sociétés de services financiers comme MasterCard Worldwide ou des grands cabinets d’audit et de réduction des coûts en entreprise, comme Accenture et Deloitte.
Cette concurrence grandissante des marchés de l’humanitaire semble suggérer que le système d’asile s’inscrit lui aussi progressivement dans un modèle néolibéral, appliquant la logique économique de marché jusque dans la sphère humanitaire.
Abus et philanthropie des bailleurs de fonds
Ce monde humanitaire qui pratique une logique propre à celle du monde des affaires soulève de multiples questions éthiques et pragmatiques.
Au niveau philanthropique par exemple, les partenaires majeurs du HCR incluent des multinationales comme #Nike, #Merck, #BP, #Nestlé, #IKEA ou encore #Microsoft.
Or, bien que l’apport financier de ces corporations soit essentiel pour contrer le manque de fonds du système d’asile, la crédibilité et la légitimité de certains partenaires a été contestée.
Pour cause, les exploitations et abus déjà recensés à l’encontre de ces corporations. Nestlé a récemment été accusé d’esclavagisme en Thaïlande ; Nike et BP ont eux aussi été régulièrement critiqués pour leur modèle économique peu regardant des droits du travail ; ou encore Microsoft, récemment accusé d’exploitation d’enfants dans les mines de cobalt en République Démocratique du Congo. L’entreprise IKEA, bailleur majeur du HCR à quant à elle été inculpée dans un scandale d’évasion fiscale, accusée d’échapper ainsi aux taxes dans les états qui entre autres, financent le HCR.
Des employeurs douteux
En tant qu’employeur, le secteur privé embauche et rémunère des réfugiés dans des contextes légaux comme clandestins.
Par exemple, 20 % de la main d’œuvre de la compagnie #Chobani, spécialiste du yaourt à la grecque implantée aux États-Unis est réfugiée. Son PDG estime que dans le monde actuel le secteur privé est l ‘agent de changement le plus efficace et a ainsi créé la fondation #Partenariat_Tent, afin de sensibiliser le monde commercial à l’importance du secteur privé dans la cause réfugiée.
Par l’intermédiaire de cette plate-forme, plus de 20 entreprises dont #Microsoft, #Ikea, #H&M et #Hilton ont annoncé des initiatives d’#emploi destinées à contrer la crise des déplacements.
Cependant, puisque souvent sans droit de travail dans les pays d’accueil de la majorité des réfugiés, ceux-ci sont souvent prêts à accepter n’importe quelle opportunité, et s’exposent à toute sorte de mécanisme d’exploitation, des multinationales aux petites entreprises, légalement ou dans l’économie informelle.
Des enfants réfugiés Rohingya au Bangladesh aux Syriens en Turquie, Irak, Jordanie ou au Liban exploités dans diverses industries, les exemples d’abus par des entreprises de toutes tailles sont souvent recensés et vaguement relayés dans la presse. Parfois, les entreprises inculpées ne sont autres que des géants comme #Zara, #Mango, #Marks_and_Spencer, qui ne sont pas légalement réprimandés car il n’existe ni mécanisme de coercition ni cadre de sanction pour les multinationales.
L’ambiguïté des sous-traitants
Par ailleurs, les gouvernements, le #HCR et les #ONG sous-traitent progressivement l’assistance et la protection des réfugiés à divers partenaires commerciaux afin d’améliorer les conditions de vie dans des secteurs aussi divers que la finance, la provision de service, le conseil, la construction, la santé, la technologie ou encore l’éducation.
Si de tels projets sont souvent très positifs, d’autres se font complices ou tirent profit de politiques publiques allant à l’encontre de la protection des droits humains. La multinationale espagnole #Ferrovial, un entrepreneur indépendant contracté par l’état australien pour gérer son système carcéral des demandeurs d’asile offshore, a été accusée de mauvais traitements chroniques envers les réfugiés dans des centres de détention extraterritoriaux administrés par l’Australie. Cette dernière est elle-même accusée de crimes contre l’humanité pour son traitement des demandeurs d’asile arrivés par bateau.
Amnesty International a aussi dénoncé des actes de torture par la compagnie Australienne #Wilson_Security, sous-traitant de la filiale australienne de Ferrovial, #Broadspectrum.
La compagnie britannique de sécurité #G4S a elle aussi fait l’objet d’une multitude d’allégations concernant des violences physiques perpétrées par ses employés dans des camps contre des réfugiés, par exemple à Daddab au Kenya, et sans conséquence pour G4S.
Des compagnies comme #European_Homecare ou #ORS spécialisées dans la provision de service aux migrants et réfugiés ont été accusées de #maltraitance dans les milieux carcéraux envers les gardes et les réfugiés.
Ainsi, selon un rapport de L’Internationale des services publics, la privatisation des services aux réfugiés et aux demandeurs d’asile a un impact direct sur leur qualité et aboutit à des services inappropriés, caractérisés par un manque d’empathie, et ne respectant souvent pas les droits humains.
Le business de la catastrophe
Par soucis d’efficacité, en privatisant de plus en plus leurs services et en laissant le monde du profit infiltrer celui de l’humanitaire, le HCR et les ONG prennent le risque de créer des conditions d’exploitation échappant aux mécanismes légaux de responsabilité.
Aux vues de nombreuses questions éthiques, le monde commercial peut-il réellement contrer les failles étatiques et organisationnelles du monde humanitaire ? L’intégration du secteur privé dans le système de protection et d’assistance aux réfugiés, est-ce aussi en soi justifier le désengagement des États de leurs obligations en matière de protection des personnes les plus vulnérables ?
Comment ainsi éviter que cette source d’opportunité commerciale pour les entreprises, et les opportunités d’émancipation que cela engendre pour les réfugiés, n’entraîne leur marchandisation et exploitation, dans un contexte où les cadres juridiques en matière de business et droits humains ne sont visiblement pas assez strictes ?
▻https://theconversation.com/dans-le-business-de-lhumanitaire-doit-on-tirer-profit-des-refugies-
#privatisation #partenariats_public-privé #PPP #asile #migrations #philanthropie #travail #salons_commerciaux #salons #DIHAD #néolibéralisme #sous-traitance
L’Australie exporte ses réfugiés
Au nom de la lutte contre les passeurs, Canberra sous-traite une partie de sa gestion des demandeurs d’asile à des pays tiers. Cette politique d’externalisation inspire les gouvernements européens et indigne les défenseurs des droits humains, tant les réfugiés s’y réduisent à une monnaie d’échange.
C’est un petit restaurant dans une ruelle du sud de Phnom Penh, un comptoir, quelques tables et une odeur de falafels. Mideast Feast propose des spécialités syriennes et libanaises. Une rareté dans une capitale certes cosmopolite mais où les ressortissants du Proche-Orient ne sont pas légion. Du Cambodge M. Abdullah Zalghanah, le propriétaire, ne connaissait rien, jusqu’à ce qu’il y soit parachuté.
M. Zalghanah est syrien. Il y a huit ans, il était encore boulanger et restaurateur à Deraa, où il vivait avec son épouse et leurs quatre enfants. Puis, comme tant d’autres, il a fui sa ville, devenue un champ de bataille, jusqu’au Liban. Il y a laissé sa famille pour se mettre en quête d’un pays d’accueil. « Je ne voyais pas d’avenir pour mes enfants au Liban, avec les milices de Bachar Al-Assad traquant les réfugiés, la situation économique et les conséquences de la guerre », raconte-t-il. En 2012 débute un long périple qui le mènera de l’autre côté du monde, porté par l’espoir de rejoindre l’Australie, un pays « paisible » où, lui a-t-on dit, « on peut se reconstruire une vie en six mois ». « Dans la communauté syrienne, il se disait que l’Australie était une meilleure option que l’Europe. Et j’avais un frère là-bas, qui y était parti avant la guerre », explique-t-il. On le met en contact avec des passeurs, qui l’expédient en Indonésie. Là, il doit prendre un bateau avec soixante et onze autres personnes. Une simple barque à moteur, pour une traversée de plus de quatre cents kilomètres jusqu’à l’île Christmas, territoire australien perdu au milieu de l’océan Indien. « Le voyage a été terrible. Au bout d’une journée, l’un des deux moteurs a cessé de fonctionner. Plus d’une fois, j’ai cru que nous allions mourir. » Quatre jours et une nuit d’angoisse, jusqu’à ce que les passeurs indonésiens les abandonnent sur une plage. Là, ils sont cueillis par des gardes australiens et menés dans un centre de rétention. En cet été 2013, plus de deux mille personnes s’y entassent : des demandeurs d’asile, en attente de transfert dans l’un des camps de détention sur l’île-État de Nauru ou en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Aucun ne pourra jamais rejoindre l’Australie. Car, quelques mois plus tôt, Canberra a réactivé et durci sa politique radicale de refoulement des boat people — ce qu’on appelle la « solution du Pacifique ».
Lancée au début des années 2000, cette politique repose sur des accords passés avec ses deux voisins pauvres. En échange d’une compensation financière, ces États acceptent de recevoir les demandeurs d’asile arrivés clandestinement. Le temps que leur dossier soit examiné, ils sont détenus dans des camps extraterritoriaux construits aux frais de Canberra et gérés par des sociétés privées sous contrat avec le gouvernement. Officiellement, il s’agit de lutter contre les réseaux de passeurs en décourageant toute tentative de rejoindre les côtes par bateau.
Selon les organisations de défense des droits humains, l’Australie s’arrange avec le droit international, notamment avec le principe de non-refoulement figurant dans la convention de Genève sur les réfugiés, dont elle est signataire (1). Et sa méthode a fait école au sein de l’Union européenne, qui a mis au point des politiques d’« externalisation des frontières », tel l’accord avec la Turquie.
En Australie, les conservateurs qui ont conçu cette stratégie de sous-traitance notent une nette diminution des arrivées clandestines : moins de 150 par an entre 2002 et 2008, contre 3 000 à 5 500 par an entre 1999 et 2001 (2). Toutefois, en 2007, un rapport d’Oxfam estime son coût total — des interceptions de bateaux aux frais de gestion des camps — à plus de 1 milliard de dollars australiens (625 millions d’euros) en six ans (3), pour la prise en charge de moins de 1 700 personnes. Sous le feu des critiques, la « solution du Pacifique » a été suspendue en 2008 par le gouvernement travailliste qui arrivait au pouvoir. Les camps de Nauru et de l’île de Manus (Papouasie-Nouvelle-Guinée) ont été vidés… pour être rouverts quatre ans plus tard.
En réponse à un nouveau pic d’arrivées clandestines et de naufrages meurtriers (4), le gouvernement réactive les accords de coopération avec les deux États et durcit sa politique. Si l’Australie continue d’accueillir plusieurs milliers de demandeurs d’asile arrivés légalement sur son sol (5), elle affiche désormais une tolérance zéro vis-à-vis des clandestins. « Nul demandeur d’asile arrivé en Australie par bateau ne sera jamais autorisé à s’installer sur le territoire en tant que réfugié », assène le premier ministre Kevin Rudd (British Broadcasting Corporation, 19 juillet 2013). Peu importe la légitimité de sa demande de protection et les difficultés rencontrées pour la formuler. Un Syrien qui dépose une demande d’asile pour l’Europe ou l’Australie à partir d’un pays voisin où il a pu fuir, comme la Turquie ou le Liban, s’expose à un refus sous prétexte que la requête est émise d’un pays « sûr ». Obtenir un visa temporaire n’est pas moins ardu. Quant aux clandestins pris dans les filets de cette politique, ils auront le choix entre un vol retour vers leur pays d’origine et un transfert dans les camps extraterritoriaux — pour une durée indéterminée.
Improbable accord avec le Cambodge
Si l’accord passé avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée prévoit, en théorie, une installation permanente des réfugiés sur le territoire, dans les faits « les autorités ne leur octroient pas de statut légal », dénonce un rapport d’Amnesty International (6). Celles de Nauru refusent officiellement toute installation permanente. Les réfugiés reçoivent au mieux un visa de cinq ans, puis de dix ans, payé par les autorités australiennes. « Les camps extraterritoriaux, qui étaient à l’origine des lieux de transfert, sont ainsi devenus des centres de détention permanente, sans autre issue que le retour au pays », nous explique M. Ian Rintoul, porte-parole de la Refugee Action Coalition, une organisation non gouvernementale (ONG) australienne.
Quand M. Zalghanah est transféré à Nauru, en avril 2014, environ 1 200 personnes y vivent. « Nous dormions à quarante dans de grandes tentes sales, sans aucune intimité. Il n’y avait que dix toilettes et dix douches sans porte. Nous n’étions pas des criminels, mais ce camp, c’était une prison. » Au-delà de ces conditions de vie insupportables, c’est sa situation, floue et sans issue, qui le détruit. « Nous étions tous sous antidépresseurs et sous somnifères pour pouvoir dormir. L’atmosphère n’a cessé de se dégrader, avec des rixes qui éclataient, mais surtout des suicides. Je me souviens d’un homme qui a avalé une boîte de pilules, d’un autre qui s’est immolé par le feu… » M. Zalghanah perd le compte, mais les disparus peuplent toujours ses cauchemars. En dépit des restrictions d’accès imposées par les autorités, plusieurs enquêtes successives dénoncent les conditions de vie des détenus. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dont une délégation s’est rendue à Nauru fin 2013, évoque une « détention systématique et arbitraire » contraire au droit international, et critique l’absence de solution à long terme pour des personnes maintenues dans l’incertitude (7).
À partir de 2013, la campagne « Frontières souveraines », opération militaire de refoulement des navires clandestins vers leur point de départ, limite les arrivées. Mais il devient urgent de trouver une solution pour les quelque trois mille réfugiés entassés à Manus et Nauru. La Nouvelle-Zélande a bien proposé d’en accueillir cent cinquante chaque année, mais l’Australie a décliné l’offre, estimant qu’une telle perspective, trop alléchante, ne ferait que soutenir le commerce des passeurs. Canberra pense trouver son salut dans l’externalisation.
Le 26 septembre 2014, M. Scott Morrison, alors ministre de l’immigration, annonce la signature d’un accord inédit avec le Cambodge. Négocié en secret, il prévoit l’installation sur le territoire cambodgien d’une partie des réfugiés parqués à Nauru, Phnom Penh recevant en échange 40 millions de dollars australiens (25 millions d’euros) sous forme d’aide au développement. Le voyage, l’accueil et l’installation des réfugiés sont également à la charge de l’Australie, laquelle prévoit d’y consacrer un budget global de 15 millions de dollars (9,4 millions d’euros), sans plus de précision.
« L’un des pays les plus riches du monde a convaincu l’un des plus pauvres d’accueillir les réfugiés dont il ne veut pas », résume le magazine américain Foreign Policy (8), tandis que M. António Guterres, l’actuel secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, alors haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, critique une « inquiétante dérogation aux normes internationales (9) ». S’il ne viole pas explicitement le droit international, l’accord n’en constitue pas moins « un dangereux précédent qui porte atteinte à l’intégrité du système de partage des responsabilités à l’égard des réfugiés », analyse Madeline Gleeson, avocate et chercheuse à l’université de Nouvelle-Galles du Sud (10).
« Avec cet accord, l’Australie espère avoir enfin trouvé la pièce manquante de sa politique d’asile extraterritorial : une solution de long terme », souligne la chercheuse. L’entente est au moins claire sur un point : les réfugiés doivent se porter volontaires. Or les prisonniers de Nauru n’accueillent pas la nouvelle avec enthousiasme. Alors que les ministres de l’intérieur australien et cambodgien sablent le champagne, une nouvelle vague de protestations agite les camps entre fin septembre et début octobre 2014. Quand les premières délégations cambodgiennes s’y rendent, début 2015, aucun volontaire ne se présente. « Dans les mois qui ont suivi, on nous a rapporté des pressions exercées sur les réfugiés, du chantage, de fausses promesses », dit M. Rintoul. En vain : seuls sept d’entre eux acceptent d’être envoyés au Cambodge.
M. Zalghanah est du nombre. En 2016, il consent à sa relocalisation à Phnom Penh, à condition que l’Australie y rapatrie également sa famille restée au Liban. « Au début, ils disaient que le rapprochement familial était impossible. Mais, après un an, ils ont fini par me dire que ma famille me rejoindrait au bout de trois ou quatre mois », raconte-t-il. Débarquant dans la capitale cambodgienne en novembre 2016, il est pris en charge par l’antenne locale de l’Organisation internationale pour les migrations. Celle-ci le guide et l’héberge pendant trois mois, à l’issue desquels il lance un projet de restaurant grâce à une allocation de l’Australie. Mais, plus d’un an après son arrivée, le rapprochement familial est au point mort. M. Zalghanah craint d’être oublié, évacué dans les vieux papiers d’un accord raté. Car l’entente entre le Cambodge et l’Australie prenait officiellement fin à l’automne 2018. Son échec est si cuisant qu’elle ne sera pas reconduite. Sur les sept réfugiés transférés, quatre ont déjà quitté le pays.
« Depuis le début, cet accord n’était qu’une vaste blague, dénonce M. Rintoul. Le gouvernement désespérait de trouver une issue à sa politique d’asile extraterritorial. En définitive, il a payé plus de 40 millions de dollars pour délocaliser sept personnes. On atteint des sommets d’absurdité. » Des tentatives de négociations similaires avec d’autres pays, dont le Kirghizstan, n’ont jamais abouti.
Reste une issue possible : l’entente conclue avec les États-Unis lors des derniers mois de la présidence de M. Barack Obama selon laquelle Washington prendrait en charge jusqu’à 1 200 réfugiés des camps extraterritoriaux. Les clauses de l’accord de septembre 2016 n’ont pas été rendues publiques. Mais, le même mois, Canberra annonçait son intention d’accueillir un nombre non défini de demandeurs d’asile sud-américains actuellement dans des camps gérés par les États-Unis. De quoi alimenter les rumeurs d’« échange de réfugiés », malgré les dénégations du gouvernement australien (11). Contre toute attente, M. Donald Trump n’a pas mis un terme à l’arrangement. Si le président américain a jugé l’accord « stupide », il s’est engagé à l’honorer. Depuis l’automne 2016, 445 réfugiés relégués à Nauru et Manus ont obtenu l’asile aux États-Unis. Washington aurait refusé près de 200 autres personnes, parmi lesquelles de nombreux Iraniens. Et aucune nouvelle procédure de transfert n’a été annoncée.
« Une population au-delà du désespoir »
Selon un rapport du Parlement d’Australie, entre 2012 et 2017, la politique de détention extraterritoriale des demandeurs d’asile aurait coûté près de 5 milliards de dollars (plus de 3 milliards d’euros) à l’État, sans compter le budget de l’« aide au développement » prévue dans les accords régionaux. Une somme coquette pour la détention de 3 127 réfugiés et demandeurs d’asile, au total, depuis 2012. Mille quatre cents d’entre eux seraient toujours bloqués à Manus et Nauru. Si les camps sont désormais ouverts, les îles n’en restent pas moins des prisons pour ces hommes, femmes et enfants qui disposent dans les faits d’une liberté de circulation relative. Expulsée en octobre dernier par les autorités nauruanes après avoir passé onze mois auprès des réfugiés, l’ONG Médecins sans frontières décrit une population « au-delà du désespoir » et recense « un nombre alarmant de tentatives de suicide et de cas d’automutilation » (12). En décembre 2018, 1 200 réfugiés et demandeurs d’asile, soutenus par l’association National Justice Project, ont lancé une procédure judiciaire à l’encontre de l’État australien, accusé devant la Haute Cour d’emprisonnement arbitraire, de persécution, de torture et de crimes contre l’humanité.
M. Zalghanah, lui, se considère comme un rescapé. En janvier dernier, après deux ans d’attente, sa famille est enfin arrivée au Cambodge.
▻https://www.monde-diplomatique.fr/2019/04/BJURSTROM/59709
#asile #migrations #réfugiés #Cambodge #Australie #externalisation #réfugiés_syriens
ping @albertocampiphoto
v. aussi cette compilation qui parle du deal entre l’Australie et le Cambodge :
▻https://seenthis.net/messages/476197
Un policier français et une agent de la DGSE impliqués dans un vol de sac à main au Liban - Le Parisien
▻http://www.leparisien.fr/faits-divers/un-policier-francais-et-une-agent-de-la-dgse-impliques-dans-un-vol-de-sac
« Au Liban, les choses auraient même pu très mal tourner avant l’arrivée de la police », écrit-il dans son rapport. D’autant qu’une « spécificité culturelle » du pays est de pouvoir y laisser ses objets personnels en évidence sans craindre de se les faire dérober, les vols de voie publique étant extrêmement rares.
Eueuh... comment dire... Je ne tenterais pas l’expérience ! Mais la lecture de cet article est très drôle, y compris pour la mention du salaire du flic de l’ambassade qui a dû oublier de, mentionner ses primes...
]]>Le leader du Hezbollah : “Israël va sans doute nous attaquer cet été et vous pourriez me perdre”. – Elijah J. Magnier
▻https://ejmagnier.com/2019/04/20/le-leader-du-hezbollah-israel-va-sans-doute-nous-attaquer-cet-ete-et-vous
Le dirigeant du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah croit en la possibilité d’une guerre surprise avec Israël, cet été, au Liban.
S’adressant à ses plus hauts commandants, Sayyed Nasrallah leur a demandé de ne pas cacher la réalité de la situation ni la possibilité d’une guerre à leurs hommes, leurs familles et aux gens des villages et des villes dans lesquels le Hezbollah opère.
“Il se pourrait bien que je ne sois plus parmi vous très longtemps ; il est possible que tout le premier niveau du leadership soit tué. Israël peut réussir à assassiner de nombreux dirigeants et commandants. Leur mort n’entraînera pas celle du Hezbollah, parce que notre parti ne s’appuie pas uniquement sur des individus mais sur l’ensemble de la société, qui est un élément essentiel de son existence”, a déclaré Sayyed Nasrallah pendant le meeting. Il a ajouté que “des mesures et des procédures ont déjà été décidées pour répondre à la situation la plus grave (l’assassinat d’un membre du haut-commandement y compris celui de Sayyed Nasrallah lui-même).”
Propos inquiétants d’un dirigeant qui parle rarement pour ne rien dire...
]]>L’#accord_du_siècle de Trump : transfert massif de Palestiniens en Jordanie où une partie d’entre eux seraient naturalisés, au Liban également, naturalisation massive. Et une autorité «tripartite», Jordanie, Autorité palestinienne, Israel pour administrer la «Judée-Samarie»…
(rien que le terme employé,…)
Movimiento Político de Resistencia: Un millón de palestinos serán desplazados por el ‘Acuerdo del Siglo’ entre Israel y Estados Unidos
▻https://movimientopoliticoderesistencia.blogspot.com/2019/04/un-millon-de-palestinos-seran.html
El plan de paz para Oriente Medio de la Administración Trump, llamado “Acuerdo del Siglo”, incluye el reasentamiento masivo de árabes palestinos en Jordania, la transferencia del territorio jordano a Israel y la formación de una confederación tripartita entre Jordania, la Autoridad Palestina e Israel para administrar Judea y Samaria en Cisjordania.
Otras informaciones indican que el plan incluiría un acuerdo regional amplio en el que varios Estados árabes desempeñarían un papel activo. Se invitará a Jordania a recibir permanentemente a un millón de árabes palestinos que figuran actualmente en la lista de refugiados. El plan prevé que Jordania naturalice a otros 300.000 palestinos y a los que ya viven en Jordania, lo que, según las cifras, no supera los 200.000.
Se instará al Líbano a que conceda la ciudadanía a todos los árabes palestinos que viven actualmente en el país. El gobierno libanés ha negado la ciudadanía a los aproximadamente 450.000 árabes palestinos que viven en el Líbano, lo que ha restringido sus derechos desde su llegada en 1948.
También se le pedirá a Jordania que ceda a Israel dos áreas que actualmente están arrendadas por el Estado de Israel. El rey Abdullah ya ha anunciado que no prorrogará el contrato de arrendamiento por otros 25 años, lo que crea incertidumbre entre los agricultores israelíes que utilizan estos lugares. Jordania recibirá unos 45.000 millones de dólares en subvenciones extranjeras. Arabia saudí daría a Jordania un territorio equivalente a lo largo de su frontera con el país.
Para que el plan sea viable, Jordania formará una confederación tripartita integrada por la Autoridad Palestina y la Administración Civil israelí.
]]>Shlomo Sand : « Je n’ai pas cessé d’être historien en devenant romancier »
14 avril 2019 Par Thomas Cantaloube
▻https://www.mediapart.fr/journal/international/140419/shlomo-sand-je-n-ai-pas-cesse-d-etre-historien-en-devenant-romancier?ongle
(...) On dirait presque qu’avec La Mort du Khazar rouge vous avez écrit votre autobiographie !
Shlomo Sand : J’ai combiné plusieurs choses : mes rapports avec l’Histoire, mes positions politiques sur Israël, avec le suspense, l’énigme et certains personnages très israéliens. J’ai mis de moi-même dans les trois principales figures de mon roman : le policier arabe Emile Morkus, le professeur assassiné Yitzhak Litvak et son assistante Gallia Shapira. L’origine de ces trois personnages est réelle.
Ce sont des personnes ayant existé ou encore vivantes, mais ce sont un Arabe, un homosexuel et une femme. Je ne suis aucun des trois, mais j’ai essayé de ressentir les trois par mon écriture. Même le vrai méchant, j’essaie de le comprendre. Il a assisté aux massacres de Sabra et Chatila en 1982 au Liban, qui continuent de le hanter. Il a une expérience de guerre proche de la mienne. J’ai participé à la guerre de 1967 quand j’avais 20 ans et c’était traumatisant. Puis, lors du premier service que j’ai fait après (on fait 40 jours par an lorsqu’on est réserviste), j’ai assisté à la torture d’un vieil Arabe. Je n’y ai pas participé moi-même, mais je l’ai vu faire par des amis de combats. Et j’ai essayé de transmettre ce sentiment pervers.
Pourquoi avoir choisi le terrain de la fiction, vous qui avez déjà écrit de nombreux essais ?
Je n’ai pas cessé d’être historien en devenant romancier. Tout d’abord, je me suis retrouvé à l’hôpital, sans archives, sans bibliothèque et je voulais écrire car j’étais désespéré. Ensuite, la liberté. La fiction, c’est à la fois plus facile et plus difficile qu’une écriture universitaire historiographique. Plus facile parce que je n’ai pas tout le temps besoin de rechercher dans mes notes pour être précis. L’Histoire pour moi a toujours été une fiction avec des notes de bas de page. Or, je voulais me débarrasser de cela. Dans la fiction, je ne me détache pas de la réalité, mais je me sens beaucoup plus libre.
L’écriture de fiction est aussi plus difficile parfois : il m’arrive des fois d’être bloqué. En tant qu’historien, j’ai toujours quelque chose à quoi me raccrocher. Mais, paradoxalement, j’ai eu l’impression de moins bluffer dans le roman que dans mes essais. Je ne devrais pas le dire (rires) ! Je ne crois pas que l’écriture historique soit la vérité. Il y a des textes qui sont plus ou moins proches de la réalité passée, mais, dans l’histoire nationale en Israël, je pense que la plupart des textes historiques sont très éloignés de ce que qui s’est déroulé. Ce sont des constructions imaginaires. (...)
]]>Urbex au Liban, l’exploration urbaine des vestiges de la guerre civile
▻https://www.middleeasteye.net/fr/gallery/en-images-urbex-au-liban-lexploration-urbaine-des-vestiges-de-la-guer
Au Liban, les adeptes de l’exploration urbaine (urbex) donnent à imaginer l’âge d’or du pays en partant à la découverte de lieux chargés d’histoire souvent abandonnés par leurs propriétaires pendant la guerre
]]>L’Arabie saoudite aurait-il forcé El-Béchir à partir ? – Site de la chaîne AlManar-Liban
▻http://french.almanar.com.lb/1322598
Moins de 24 heures après sa nomination à la tête du Conseil militaire de transition au Soudan, le général Ibn Auf a démissionné à la surprise générale vendredi soir 12 avril. Il a été remplacé par l’ancien chef d’état-major Abdel Fattah Abdelrahman Burhan.
Les médias « mainstream » en sont désormais à voir à travers lui un « personnage plus consensuel » surtout qu’il n’est pas connu du grand public et qu’on ne lui connait aucune appartenance politique, souligne l’AFP qui affirme qu’il n’est pas issu du parti au pouvoir. Certains commentateurs n’ont cessé de souligner le rôle joué par l’axe Riyad-Le Caire-Abou Dhabi dans le renversement du général El-Béchir, hypothèse qui, vu les événements en cours en Libye, pourrait ne pas être totalement dénuée de sens. Al-Binna retient cette piste.
Selon al-Binna, journal libanais, les récentes évolutions au Soudan semblent avoir été au moins en partie orchestré par Riyad qui souhaite exploiter l’armée régulière soudanaise dans le sens de leurs propres intérêts. Sous l’intitulé, « D’Hormuz à Gibraltar et en Corne de l’Afrique… l’Amérique est derrière la porte », le journal écrit :
(...) Le quotidien évoque ensuite le rôle joué par le prince saoudien Mohammed ben Salmane dans les récentes évolutions au Soudan et écrit : « Le coup d’État au Soudan a eu lieu très probablement suite à une série de coordinations entre le prince saoudien Mohammed ben Salmane et le ministre soudanais de la Défense Aouad Ibn Aouf qui s’était rendu, quelques jours auparavant avant le coup de force, à Riyad pour prendre part à une réunion de “l’OTAN arabe”. En effet, le coup d’État au Soudan constitue en effet un pas préventif destiné à étouffer tout autre mouvement de protestation de nature populaire dont le succès pourrait entraîner la fin de l’implication des mercenaires soudanais largement impliqués dans les conflits au Yémen et ce, au profit de l’Arabie saoudite ».
L’Arabie saoudite, disposant d’une armée désintégrée aux faibles capacités militaires, vise effectivement à bénéficier de l’absence d’Omar el-Béchir, qui s’opposait à l’engagement militaire « trop vaste » de son pays dans les conflits au Yémen bien que les mercenaires soudanais se battent depuis longtemps contre les forces yéménites. Riyad croit pouvoir désormais compter sur l’armée régulière soudanaise, l’une des plus puissantes de toute l’Afrique et la déployer plus efficacement contre les forces yéménites qui continuent à avancer sur tous les fronts et progressent même dans le sud de l’Arabie saoudite. Ce plan B intéresserait Riyad qui commence à perdre le soutien de ses alliés occidentaux à sa guerre génocidaire. Mais avec l’appui soudanais, l’Arabie saoudite pourrait-elle changer la donne ?
]]>Changement climatique et pression démographique, terreau de la violence au Sahel
▻https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/04/11/changement-climatique-et-pression-demographique-terreau-de-la-violence-au-sa
La zone qui a été auscultée concentre 9,5 millions de personnes et couvre une superficie aussi grande que la France. Tous les indicateurs y sont au rouge. Le nombre de personnes en insécurité alimentaire a augmenté de 60 % entre 2015 et 2018. La pauvreté généralisée a rendu la population particulièrement vulnérable aux chocs, alors que ceux-ci ont tendance à se multiplier : depuis les années 1980, la sécheresse frappe de façon régulière la région du Liptako-Gourma.
Land matrix a recensé 1 million d’ha de terres accaparées au Mali, 800,000 au Burkina mais c’est un « détail » qui échappe à l’analyse.
]]>Netanyahu: Reoccupation of Gaza ’still on the table’
April 5, 2019 10:31 A.M. (Updated: April 5, 2019 10:31 A.M.)
▻http://www.maannews.com/Content.aspx?ID=783108
JERUSALEM (Ma’an) — Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu said, on Thursday, that he had spoken with many Arab leaders about the possibility of taking over the besieged Gaza Strip, however, there were “no takers.”
]]>Pourquoi l’annulation de la dette allemande de 1953 n’est pas reproductible pour la Grèce et les Pays en développement. Par Eric Toussaint
▻https://www.les-crises.fr/pourquoi-lannulation-de-la-dette-allemande-de-1953-nest-pas-reproductible
Pompeo en prépare une de plus
▻http://www.dedefensa.org/article/pompeo-en-prepare-une-de-plus
Pompeo en prépare une de plus
Le secrétaire d’État Mike Pompeo est sans doute un phénomène de la diplomatie américaniste, – ou bien, plus simplement, “un Signe des Temps” comme disait Guénon. Il semble ne pouvoir qu’enfiler, comme des perles sur un collier, les plus grossières inconvenances, les menaces les plus crues, et, considérées dans le contexte plus général, les sottises les plus aberrantes pour les intérêts du constant projet hégémoniste américaniste. Mais il ne fait, en cela, que suivre l’irrésistible pente de l’autodestruction ménagée par le président Trump, la plus antiSystème des créatures du Système.
Pompeo arrive au Liban. Il va émettre des exigences incroyables dont l’effet ne peut être à la fois que l’étranglement du pays et sa soumission complète au désordre américaniste. En même temps, bien (...)
]]>Les USA poussent le Liban dans les bras de l’Iran et de la Russie : les sanctions américaines nuisent à l’économie locale – Elijah J. Magnier
▻https://ejmagnier.com/2019/03/18/les-usa-poussent-le-liban-dans-les-bras-de-liran-et-de-la-russie-les-sanc
Le Liban attend la visite du secrétaire d’État des USA Mike Pompeo cette semaine, à un moment oùla carte politico-économique libanaise se redessine et oùle Liban subit sa pire crise économique de son histoire récente.
Les raisons de la détérioration de l’économie locale s’expliquent non seulement par la corruption du leadership politique et des échelons inférieurs de l’administration du Liban, mais aussi par les sanctions des USA imposées à l’Iran. Les plus récentes sanctions sont les plus sévères de toutes. Elles toucheront durement le Liban aussi longtemps que le président Donald Trump sera au pouvoir s’il ne se plie pas à la politique et aux diktats des USA.
Si, comme prévu, Washington déclare une guerre économique contre le Liban, les sanctions ne laisseront guère de choix au pays. Elles pourraient forcer le Liban à compter de nouveau sur l’industrie civile iranienne pour contrer la pression économique des USA et sur l’industrie militaire russe pour équiper les forces de sécurité libanaises. C’est ce qui arrivera si Pompeo continue à menacer les responsables libanais, comme ses assistants l’ont fait lors de leurs visites précédentes dans le pays. Le sempiternel message des responsables américains n’a pas changé : vous êtes avec nous ou contre nous.
Politiquement, le Liban se divise en deux courants, l’un favorable aux USA (et à l’Arabie saoudite), l’autre en dehors de l’orbite des USA. La situation économique pourrait bien accroître la division interne jusqu’à ce que la population locale réagisse avec vigueur pour mettre fin à toute influence des USA et de ses alliés au Liban.
Pareil scénario peut encore être évité si l’Arabie saoudite investit suffisamment de fonds pour relancer l’économie locale agonisante. Sauf que l’Arabie saoudite craint que ceux qui ne sont pas au diapason avec ses politiques et celles des USA tirent avantage de son soutien. Jusqu’à maintenant, Riyad n’a pas tellement compris la dynamique interne au Liban et ce qui est possible et impossible de réaliser dans ce pays. Le kidnapping du premier ministre Saad Hariri était l’illustration la plus éloquente de l’ignorance du jeu politique libanais par les Saoudiens. Leur manque de vision stratégique au Liban va probablement empêcher tout soutien important à son économie défaillante, ce qui pourrait causer une grande instabilité.
(...)
Mais après l’arrivée de Donald Trump au pouvoir et son rejet de l’accord sur le nucléaire iranien, le gouvernement des USA a imposé les sanctions les plus dures contre l’Iran et a cessé les dons aux organismes des Nations unies qui soutiennent les réfugiés palestiniens. Les sanctions contre l’Iran ont forcé le Hezbollah à adopter un nouveau budget, dans le cadre d’un plan d’austérité de cinq ans. Ses forces ont été réduites au minimum en Syrie, les mouvements de troupes ont ralenti en conséquence et toutes les rémunérations additionnelles ont été suspendues. Le Hezbollah a réduit son budget au quart de ce qu’il était, sans toutefois suspendre les salaires mensuels de ses militants ou contractuels ni les soins médicaux, sous l’ordre de Sayyed Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah.
Cette nouvelle situation financière affectera l’économie libanaise à mesure que les flux de trésorerie et les devises se tariront. Les conséquences devraient se faire ressentir davantage au cours des prochains mois et il est plausible que la population locale réagisse sous le poids de l’économie défaillante.
Les USA et l’Europe imposent des contrôles stricts sur tous les montants transférés en direction ou en provenance du Liban. Le pays est sur une liste noire financière et toutes les transactions sont passées au peigne fin. Les dons religieux provenant de l’étranger ne sont dorénavant plus possibles, car les donateurs risquent alors d’être accusés de soutenir le terrorisme par les pays occidentaux.
Tant que Trump sera au pouvoir, le Hezbollah et l’Iran croient que la situation restera critique. Ils s’attendent aussi à ce que Trump obtienne un second mandat. Les cinq prochaines années seront difficiles pour l’économie libanaise, notamment si Pompeo est porteur de messages et de diktats auxquels le Liban ne peut se plier.
Pompeo veut que le Liban abandonne son tracé de la frontière maritime avec Israël, ce qui mettrait en péril ses prétentions sur les blocs 8, 9 et 10 du gisement d’hydrocarbures au profit d’Israël. Cette demande ne sera pas accordée et les responsables libanais ont dit à plusieurs reprises qu’ils comptent sur les missiles de précision du Hezbollah pour empêcher Israël de s’accaparer d’eaux territoriales libanaises.
Pompeo veut aussi que le Liban abandonne le Hezbollah et mette fin à son rôle au sein du gouvernement. Là encore, l’administration américaine semble ignorer que le Hezbollah représente presque le tiers de la population du Liban, en plus de bénéficier du soutien de plus de la moitié des chiites, des chrétiens, des sunnites et des druzes qui y vivent, qui comptent parmi eux des membres officiels des pouvoirs exécutifs et législatifs du pays. En outre, le président libanais fait partie de la coalition du Hezbollah et maintient fermement son lien avec le groupe, qu’il juge nécessaire à la stabilité du pays.
Quelle est l’alternative alors ? Si l’Arabie saoudite s’engage, ce n’est pas un, deux ou même cinq milliards de dollars qu’il faut pour relever l’économie du Liban, mais des dizaines de milliards de dollars. Le Liban doit bénéficier aussi d’une politique de non-intervention de la part de l’administration américaine pour permettre au pays de se gouverner lui-même.
Les Saoudiens souffrent déjà de l’intimidation que Trump exerce sur eux et leurs fonds commencent à se tarir. Si l’Arabie saoudite décide d’investir au Liban, elle cherchera à imposer des conditions pas très différentes de celles des USA. Elle se fait des illusions en voulant éliminer l’influence de l’Iran et des partisans du Hezbollah au Liban, un objectif impossible à remplir.
Le Liban n’a pas tellement de choix. Il peut se rapprocher de l’Iran afin de réduire ses dépenses et le prix des biens, et demander à la Russie de soutenir l’armée libanaise si l’Occident refuse de le faire. La Chine se prépare à entrer dans le jeu et pourrait devenir une alternative intéressante pour le Liban, qui pourrait lui servir de plateforme pour parvenir en Syrie, puis en Irak et en Jordanie. Sinon, le Liban devra se préparer en vue de joindre la liste des pays les plus pauvres.
Une ombre plane au-dessus du pays du cèdre, qui a déjà dû combattre pour assurer sa survie au 21e siècle. Le Hezbollah, dorénavant sous le coup des sanctions des USA et du R.‑U., est la même force qui a protégé le pays contre Daech et d’autres combattants takfiris qui menaçaient d’expulser les chrétiens du pays, d’où le conseil lancé par le président français Sarkozy au patriarche libanais qu’il vaudrait mieux que les chrétiens libanais abandonnent leurs foyers. C’est que les djihadistes takfiris et l’OTAN partageaient les mêmes objectifs au Liban. L’incapacité de l’administration américaine à diviser l’Irak et à créer un État en déliquescence en Syrie dans le cadre d’un « nouveau Moyen-Orient » a réveillé l’ours russe de sa longue hibernation. Aujourd’hui, la Russie rivalise avec les USA pour assurer l’hégémonie au Moyen-Orient, ce qui oblige Trump à tout mettre en œuvre pour tenter de briser le front antiaméricain.
C’est une lutte sans merci où tous les coups sont permis. Les USA poussent le Liban dans un goulet d’étranglement, en ne lui donnant pas d’autre choix que de resserrer son partenariat avec l’Iran et la Russie.
]]>Encore un qui a lu nos grands intellectuels:
▻https://actu.orange.fr/monde/un-extremiste-de-droite-tire-dans-deux-mosquees-neo-zeolandaises-49-mort
Avant de passer à l’action, l’homme, qui se présente comme un blanc de la classe ouvrière aux bas revenus, a publié sur Twitter un « manifeste » raciste de 74 pages intitulé « Le grand remplacement », en référence à une théorie née en France et populaire dans les milieux d’extrême droite selon laquelle les "peuples européens" seraient « remplacés » par des populations non-européennes immigrées.
]]>What is Za’atar, the Israeli Spice You Will Want to Sprinkle on Everything | The Nosher
▻https://www.myjewishlearning.com/the-nosher/what-is-zaatar-the-israeli-spice-you-will-want-to-sprinkle-on-ever
a’atar is everywhere these days in America. Just do a quick Pinterest search for za’atar and you will come up with dozens and dozens of mouth-watering recipes using the spice.
But what exactly is it?
L’auteure qui ose écrire cette m... est la petite-fille du type qui a inventé le Tang... C’est dire si elle s’y connaît en goût !
]]>A Bruxelles, Hariri appelle à faire pression sur le régime syrien pour le retour des réfugiés - L’Orient-Le Jour
▻https://www.lorientlejour.com/article/1161641/a-bruxelles-hariri-appelle-a-faire-pression-sur-le-regime-syrien-pour
Une absurdité de plus dans la guerre de Syrie. Souvenons-nous qu’on a beaucoup encouragé naguère les Syriens à se « réfugier » dans les pays voisins...
Le Premier ministre libanais a appelé jeudi à l’ouverture à Bruxelles de la conférence de « Soutien à l’avenir de la Syrie et de la région », organisée conjointement par l’UE et l’ONU, la communauté internationale à faire pression sur le régime du président syrien Bachar el-Assad pour faciliter le retour des réfugiés de son pays. Il a en outre demandé aux pays donateurs d’accroître leur aide au Liban, soulignant que Beyrouth ne pouvait plus continuer à gérer cette crise comme cela se faisait jusque-là.
« Le Liban assume ses responsabilités humanitaires, mais nous souhaitons la fin de l’exode syrien car cela constitue un lourd fardeau pour le Liban », a dit M. Hariri aux journalistes qui l’ont interrogé avant la session d’ouverture. « Nous souhaitons la fin (du conflit) en Syrie et que tous les déplacés rentrent chez eux. La meilleure solution à la crise est le retour de ces déplacés. C’est pour cela qu’il faut faire pression sur le régime en Syrie, pour permettre le retour des déplacés, car il n’est pas normal qu’il y ait 10 millions de déplacés en dehors de la Syrie », a insisté le Premier ministre.
« La communauté internationale doit savoir que le Liban ne peut plus continuer comme il le faisait auparavant et qu’elle doit s’acquitter des montants que nous avons réclamés car il ne s’agit pas d’un luxe, mais d’une crise de déplacés syriens de grande ampleur qui touche notre pays, il s’agit d’un million et demi de déplacés sur notre territoire. Il faut traiter cette question avec le plus grand degré de responsabilité », a encore dit M. Hariri.
Le Liban accueille plus d’un million de réfugiés syriens et la question de leur retour divise les responsables libanais. Certains, dont le président Aoun, appellent à organiser leur retour sans tarder, estimant que la Syrie, quasi-entièrement reconquise par les forces du régime, est désormais « sûre ». D’autres responsables, à l’instar du ministre de l’Éducation, Akram Chehayeb, également présent à Bruxelles, calquent leur point de vue sur celui de la communauté internationale et soulignent que les conditions objectives à un retour sécurisé ne sont pas encore totalement réunies.
]]>Les EAU se seraient ingérés dans les évènements algériens à la demande de la France – Site de la chaîne AlManar-Liban
▻http://french.almanar.com.lb/1283834
Les Emirats arabes Unis semblent tenter vouloir s’immiscer dans les récents évènements algériens, émaillées par des manifestations qui refusent que le président Abdel Aziz Bouteflika brigue un 5ème mandat. Et ce à la demande de la France.
Selon un célèbre compte Twitter baptisé « Without Shaddow », dont l’opérateur se présente comme étant un officier des services de sécurité émirati, le prince héritier d’Abu Dhabi a accordé son soutien au chef d’état-major algérien et vice-ministre de la Défense Ahmad Kayed Saleh qui a visité les EAU dernièrement.
« Cheikh Mohamad ben Zayed voudrait en soutenant le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense Ahmad Kayed Saleh l’utiliser comme une carte de chantage contre le roi du Maroc », a-t-il tweeté le samedi 9 mars.
Il y indique aussi que ce même soutien devrait lui accorder une carte gagnante en faveur du maréchal libyen Khalifat Haftar en Libye et contre le président turc Recep Tayyip Erdogan.
Toujours selon le même tweeter, c’est le président français qui aurait donné son feu vert à MBZ pour s’ingérer dans les affaires internes algériennes et de rentrer en contact avec le général Saleh. D’autant que des manifestants français d’origine algérienne ou détenant la double nationalité ont commencé eux aussi à manifester en France.
Selon une vidéo diffusé par le site en ligne d’informations alKhaleej Online, durant les manifestations du vendredi 8 mars, les manifestants algériens ont arboré des pancartes hostiles à MBZ, au côté de ceux contre la 5ème candidature de M. Bouteflika. On y voit inscrit : « A bas les EAU ».
Les médias algériens ont évoqué amplement cette ingérence émiratie, relayant des militants et tweeters qui s’expriment au nom des EAU, lesquels ont semblé être particulièrement réjouis par les contestations qui ont éclaté dans ce pays.
La contestation est même montée d’un cran lorsque l’agence de presse officielle émiratie a diffusé les photographies de l’accueil réservé par cheikh Mohammad ben Zayed, le vice-président des EAU et gouverneur de Dubaï au général algérien et à la délégation qui l’a accompagné.
Un colonel algérien à la retraite, Hussein Ben Hadid a même accusé ce dernier de prendre ses ordres des EAU, et de contribuer à exacerber la crise en semant la peur parmi les manifestants.
L’Arabie saoudite aussi se trouve dans le collimateur des manifestants algériens. Le vendredi, ils ont scandé des slogans anti-saoudiens, poussant la chaine de télévision saoudienne al-Arabiyyat à suspendre son direct.
(Pour ma part, j’ai également remarqué la couverture très favorable aux manifestants d’Al-Jazeera qatarie...)
]]>Un très beau texte
Lettre à Alain Finkielkraut - Dominique EDDE - L’Orient-Le Jour
►https://www.lorientlejour.com/article/1160808/lettre-a-alain-finkielkraut.html
Cher Alain Finkielkraut,
Permettez-moi de commencer par vous dire « salamtak », le mot qui s’emploie en arabe pour souhaiter le meilleur à qui échappe à un accident ou, dans votre cas, une agression. La violence et la haine qui vous ont été infligées ne m’ont pas seulement indignée, elles m’ont fait mal. Parviendrais-je, dans cette situation, à trouver les mots qui vous diront simultanément ma solidarité et le fond de ma pensée ? Je vais essayer. Car, en m’adressant à vous, je m’adresse aussi, à travers vous, à ceux qui ont envie de paix.
Peut-être vous souvenez-vous. Nous nous sommes connus au début des années 1980 à Paris, aux éditions du Seuil, et soigneusement évités depuis. Lors de l’invasion du Liban par Israël, vous n’aviez pas supporté de m’entendre dire qu’un immeuble s’était effondré comme un château de cartes sous le coup d’une bombe à fragmentation israélienne. Cette vérité-là blessait trop la vôtre pour se frayer un chemin. C’est l’arrivée impromptue dans le bureau où nous nous trouvions, de l’historien israélien Saul Friedländer, qui permit de rétablir la vérité. Il connaissait les faits. J’ai respiré. Vous êtes parti sans faire de place à ma colère. Il n’y avait de place, en vous, que pour la vôtre. Durant les décennies qui ont suivi, le syndrome s’est accentué. Vous aviez beau aimer Levinas, penseur par excellence de l’altérité, il vous devenait de plus en plus difficile, voire impossible, de céder le moindre pouce de territoire à celle ou celui que vous ressentiez comme une menace. Cette mesure d’étanchéité, parfaitement compréhensible compte tenu de l’histoire qui est la vôtre, n’eût posé aucun problème si elle ne s’était transformée en croisade intellectuelle. Cette façon que vous avez de vous mettre dans tous vos états pour peu que survienne un désaccord n’a cessé de m’inspirer, chaque fois que je vous écoute, l’empathie et l’exaspération. L’empathie, car je vous sais sincère, l’exaspération, car votre intelligence est décidément mieux disposée à se faire entendre qu’à entendre l’autre.
Le plus clair de vos raisonnements est de manière récurrente rattrapé en chemin par votre allergie à ce qui est de nature à le ralentir, à lui faire de l’ombre. Ainsi, l’islam salafiste, notre ennemi commun et, pour des raisons d’expérience, le mien avant d’être le vôtre, vous a-t-il fait plus d’une fois confondre deux milliards de musulmans et une culture millénaire avec un livre, un verset, un slogan. Pour vous, le temps s’est arrêté au moment où le nazisme a décapité l’humanité. Il n’y avait plus d’avenir et de chemin possible que dans l’antériorité. Dans le retour à une civilisation telle qu’un Européen pouvait la rêver avant la catastrophe. Cela, j’ai d’autant moins de mal à le comprendre que j’ai la même nostalgie que vous des chantiers intellectuels du début du siècle dernier. Mais vous vous êtes autorisé cette fusion de la nostalgie et de la pensée qui, au prix de la lucidité, met la seconde au service de la première. Plus inquiétant, vous avez renoncé dans ce « monde d’hier » à ce qu’il avait de plus réjouissant : son cosmopolitisme, son mélange. Les couleurs, les langues, les visages, les mémoires qui, venues d’ailleurs, polluent le monde que vous regrettez, sont assignées par vous à disparaître ou à se faire oublier. Vous dites que deux menaces pèsent sur la France : la judéophobie et la francophobie. Pourquoi refusez-vous obstinément d’inscrire l’islamophobie dans la liste de vos inquiétudes ? Ce n’est pas faire de la place à l’islamisme que d’en faire aux musulmans. C’est même le contraire. À ne vouloir, à ne pouvoir partager votre malaise avec celui d’un nombre considérable de musulmans français, vous faites ce que le sionisme a fait à ses débuts, lorsqu’il a prétendu que la terre d’Israël était « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Vous niez une partie de la réalité pour en faire exister une autre. Sans prendre la peine de vous représenter, au passage, la frustration, la rage muette de ceux qui, dans vos propos, passent à la trappe.
Vous avez cédé à ce contre quoi Canetti nous avait brillamment mis en garde avec Masse et puissance. Vous avez développé la « phobie du contact » à partir de laquelle une communauté, repliée comme un poing fermé, se met en position de défense aveugle, n’a plus d’yeux pour voir hors d’elle-même. Cette posture typique d’une certaine politique israélienne, et non de la pensée juive, constitue, entre autre et au-delà de votre cas, la crispation qui rend impossible l’invention de la paix. C’est d’autant plus dommage qu’il y a fort à parier que le monde dont vous portez le deuil est très proche de celui d’un nombre considérable de gens qui vivent en pays arabes sous la coupe de régimes mafieux et/ou islamistes. Pourquoi ceux-là comptent-ils si peu pour vous ? Pourquoi préférez-vous mettre le paquet sur vos ennemis déclarés que donner leur chance à de potentiels amis ? Le renoncement à l’idéal, dont j’évoque longuement la nécessité dans mon dernier livre sur Edward Said, est un pas que vous ne voulez pas franchir. J’entends par idéal la projection de soi promue au rang de projet collectif. Or, le seul rêve politique qui vaille, on peut aussi l’appeler utopie, c’est celui qui prend acte de la réalité et se propose d’en tirer le meilleur et non de la mettre au pas d’un fantasme. C’est précisément le contraire de l’idéal en circuit fermé qui fonctionne sur le mode d’une fixation infantile et nous fait brusquement découvrir, à la faveur d’une mauvaise rencontre, qu’il nourrit la haine de ceux qui n’ont pas les moyens de ne pas haïr. Cet homme qui vous a injurié a tout injurié d’un coup : votre personne, les Juifs et ceux que cette ignominie écœure. Il ne suffit toutefois pas de le dire pour le combattre et moins encore pour épuiser le sujet. À cet égard, je vous remercie d’avoir précisé à la radio que l’antisémitisme et l’antisionisme ne pouvaient être confondus d’un trait.
]]>Lettre à Alain Finkielkraut, par Dominique EDDE (L’Orient-Le Jour), via @mona
►https://www.lorientlejour.com/article/1160808/lettre-a-alain-finkielkraut.html
Cher Alain Finkielkraut, je vous demande et je demande aux responsables politiques de ne pas minorer ces petites victoires du bon sens sur la bêtise, de la banalité du bien sur la banalité du mal. Préférez les vrais adversaires qui vous parlent aux faux amis qui vous plaignent. Aidez-nous à vous aider dans le combat contre l’antisémitisme : ne le confinez pas au recours permanent à l’injonction, l’intimidation, la mise en demeure. Ceux qui se font traiter d’antisémites sans l’être ne sont pas moins insultés que vous. Ne tranchez pas à si bon compte dans le vécu de ceux qui ont une autre représentation du monde que vous. Si antisionisme n’est plus un mot adapté, donnez-nous-en un qui soit à la mesure de l’occupation, de la confiscation des terres et des maisons par Israël, et nous vous rendrons celui-ci. Il est vrai que beaucoup d’entre nous ont renoncé à parler. Mais ne faites pas confiance au silence quand il n’est qu’une absence provisoire de bruit. Un mutisme obligé peut accoucher de monstres. Je vous propose pour finir ce proverbe igbo : « Le monde est comme un masque qui danse : pour bien le voir, il ne faut pas rester au même endroit. »
#WARDI
de #Mats_Grorud
#Beyrouth, #Liban, aujourd’hui.
Wardi, une jeune Palestinienne de onze ans, vit avec toute sa famille dans le #camp_de_réfugiés où elle est née.
Sidi, son arrière-grand-père adoré, fut l’un des premiers à s’y installer après avoir été chassé de son village en 1948.
Le jour où Sidi lui confie la clé de son ancienne maison en Galilée, Wardi craint qu’il ait perdu l’espoir d’y retourner un jour.
Mais comment chaque membre de la famille peut-il aider à sa façon la petite fille à renouer avec cet #espoir ?
Bande-annonce :
▻https://vimeo.com/314049635
#film_d'animation #cinéma #film #réfugiés #réfugiés_palestiniens
#graines #semences #arbres #odeur #fleurs #mémoire #histoires #occupation #clé #Histoire #Nakba #Israël #camps_de_réfugiés
On y voit très bien l’évolution du camp de réfugiés... de quelques #tentes à un habitat dense, construit dans la #verticalité
#urbanisme #architecture
Sur le site il y a aussi un #dossier_pédagogique
ping @reka
Maghreb : une labellisation du couscous moins anodine qu’il n’y paraît - Le Point
▻https://www.lepoint.fr/culture/maghreb-une-labellisation-du-couscous-moins-anodine-qu-il-n-y-parait-13-02-2
Un plat de couscous pourrait-il adoucir les relations diplomatiques compliquées entre pays d’Afrique du Nord ? Un projet commun d’inscription du plat emblématique de la région à l’Unesco pourrait au moins amorcer un réchauffement.
Où fait-on le meilleur couscous ? Quels ingrédients sont légitimes, lesquels sont apocryphes ? Maroc, Algérie, Tunisie... Les pays du Maghreb ont tous leur idée et revendiquent le savoureux plat, y compris sur les réseaux sociaux.
Voulant sans doute éviter un psychodrame comme celui de la « guerre du houmous » entre le Liban et Israël, qui se disputent la paternité de la purée de pois chiches, plusieurs experts des pays du Maghreb doivent débattre d’une éventuelle demande commune d’inscription du couscous au patrimoine immatériel de l’humanité.
Slimane Hachi, directeur du Centre algérien de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) et promoteur du projet, a précisé à la radio algérienne que l’initiative devrait réunir Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie et même Mali, sans donner de date ni de lieu.
Une démarche à l’issue incertaine mais qui a plus de chance d’aboutir qu’une tentative unilatérale : en 2016, l’Algérie avait suscité un tollé au Maroc, son voisin et rival, en voulant la jouer solo à l’Unesco.
C’est que le couscous n’appartient à aucun des pays du Maghreb en particulier, soulignent experts et gastronomes.
« Le couscous a une origine berbère, bien avant que les pays du Maghreb tels qu’on les connaît aujourd’hui n’existent », explique l’historien français des pratiques culinaires et alimentaires, Patrick Rambourg.
« Il remonte incontestablement aux Berbères, même si l’histoire commence avec les Romains, venus avec du blé », abonde l’anthropologue, gastronome et restauratrice à Paris Fatema Hal, né à Oudja (Maroc).
Néanmoins, même l’origine de l’introduction du blé ne fait pas l’unanimité, certains évoquant un apport arabe.
Souvent citée, l’historienne culinaire Lucie Bolens avait décrit des pots primitifs de couscous retrouvés en Algérie, remontant au règne du roi Massinissa (202-148 av. JC), Berbère qui unifia la Numidie (nord de l’Algérie et des portions de la Tunisie et de la Libye).❞
]]>Electro palestinienne : levant en poupe
Guillaume Gendron, Libération, le 25 février 2019
▻https://next.liberation.fr/musique/2019/02/24/electro-palestinienne-levant-en-poupe_1711373
A l’occasion de la carte blanche donnée à Electrosteen à Paris, rencontre avec les figures majeures de « l’Arab Touch », une scène qui ne cesse de grandir et de s’exporter avec succès, donnant une visibilité inédite aux diverses facettes de l’identité palestinienne.
Aux oreilles non arabisantes, le nom du club, Kabareet, sonne anodinement exotique. Confusion savamment pensée entre « cabaret » et le mot arabe pour « allumette ». Ce n’est pas tant que ce club soit un brasier mais plutôt une lueur : l’épicentre de la scène électronique palestinienne, ici à Haïfa, au nord d’Israël, dans cette ville mixte où les juifs vivent en haut de la colline et les Arabes au bord de la mer. Un refuge où tout le monde peut venir danser, boire et s’oublier. Y compris les Palestiniens de Cisjordanie entrés sans permis, parfois en escaladant les huit mètres de béton du mur de séparation.
Nimbé dans une lumière pourpre, sous les voûtes d’une vieille bâtisse aux pierres apparentes, Ayed Fadel, cheveux ras à l’exception d’un luxuriant chignon de dreadlocks, annonce au micro le prochain DJ, venu spécialement de Londres. Le charismatique pilier du collectif Jazar Crew, maître des lieux, appelle la foule - piercée, tatouée, surlookée - à « s’aimer, à refuser le racisme, le sexisme et l’homophobie ». Dans une pièce attenante, à côté d’une tireuse à bière, Nasser Halahlih est d’humeur rétrospective. Ce lieu, ce n’est pas tant qu’il en avait rêvé, c’est que longtemps, il n’avait jamais songé qu’il puisse exister. « Il fallait un public, dit-il. Quand j’ai commencé, j’étais putain de seul. Il y a encore dix ans, avant le Jazar, t’aurais jamais pu ouvrir un tel endroit. Les choses ont beaucoup changé. »
Nasser Halahlih, 37 ans (qui se produit le 1er mars à l’Institut du monde arabe (Paris Ve) dans le cadre des Arabofolies et de la carte blanche au projet « made in Palestine » Electrosteen) est souvent présenté comme le pionnier de cette scène palestinienne. Aussi protéiforme et éparpillée que soudée et cohérente, et désormais scrutée à l’échelle mondiale à l’heure où le microcosme techno se déchire sur la question du boycott culturel d’Israël. Le fiasco du Meteor Festival, en septembre, en a donné l’illustration flagrante, voyant la majorité des musiciens européens se retirer suite aux appels du collectif #DJsForPalestine, après des jours de débats houleux sur les réseaux.
Bandes d’ados et raves sauvages
Fils d’une figure du théâtre palestinien, Nasser Halahlih a grandi entre Nazareth et Haïfa, les deux grandes villes arabes d’Israël, avec un passeport affichant le chandelier à sept branches, comme tous ceux que l’Etat hébreu désigne comme la minorité « arabe-israélienne ». Les concernés se réfèrent généralement à eux-mêmes en tant que Palestiniens de « 48 », la date de création d’Israël. Et, du point de vue arabe, de la nakba (« la catastrophe »). Distinguo crucial, tant l’identité palestinienne est fragmentée - entre la diaspora, les réfugiés, les Gazaouis, les habitants de Cisjordanie sous occupation et donc « ceux de 48 ».
Les années, l’isolation et la séparation des communautés ont creusé les différences sociales et culturelles, que ce mouvement cherche à enjamber, si ce n’est combler. D’où le nom du combo electro-pop emblématique de la diaspora, 47Soul (« l’âme de 47 »), quatuor faisant la navette entre la Jordanie et Londres et dont le tube de 2015 Intro to Shamstep (sham signifiant le Levant en arabe) constitue le climax des soirées de Ramallah à Jaffa (ville arabe accolée à Tel-Aviv). En 2018, The Guardian a même listé le shamstep comme l’un des sons de l’année.
Les choses ainsi posées, Halahlih se gratte la tête et refait, à travers son parcours, l’archéologie du mouvement. Fan de rap, « comme tout le monde en Palestine dans les années 90-2000 », il s’inscrit à un atelier de DJing à 15 ans. Les autres participants sont juifs israéliens. Ils l’initient à la house, la trance, l’EDM. Les choses s’enchaînent : à Nazareth et Haïfa, il joue dans les mariages (« seule façon de vivre de la musique ici ») et s’aguerrit en parallèle à New York et Tel-Aviv. En 2008, il sort sur un label berlinois son premier EP, Checkpoint, avec le mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie sur la pochette. « De la progressive psytrance », précise-t-il, même s’il se sent alors mal à l’aise dans ce milieu « bouffé par la drogue », sans référence à sa culture. « A l’époque, pour les Arabes, l’electro, c’était un truc tombé de l’espace, ils y pigeaient rien ! Partout, je cherchais des producteurs arabes et j’en trouvais jamais. »
Cascades harmoniques
Il finit par abandonner l’idée d’en vivre et part « bosser dans un bureau ». Jusqu’à ce que le Jazar Crew, à l’origine une bande d’ados de Haïfa organisant des raves sauvages, le sorte de sa retraite, au milieu des années 2010. Suivront les projets Fawda, en 2014 (des beats agrémentés d’oud électrifié et de slams politisés d’Ayed Fadel) et aujourd’hui Zenobia, en duo avec le claviériste Isam Elias, 27 ans. Halahlih espère en faire le « Daft Punk palestinien ». Moins de la mégalomanie qu’une volonté de se définir populaire et exigeant, audible partout mais fidèle au terreau originel. « Comme il y a eu la French Touch, voici l’Arab Touch, plaisante-t-il. Zenobia, c’était une reine, dont le royaume s’étendait de Palmyre jusqu’en Egypte. Le Levant, c’est notre ADN musical. Comme elle, on veut conquérir le monde et mélanger cet ADN à tous les genres, faire quelque chose sur lequel tu peux danser, du Brésil au Japon. »
La formule de Zenobia se rattache à la mouvance electro-chaâbi, abusivement qualifiée de bande-son du printemps arabe et symbolisée par l’improbable trajectoire du chanteur de mariages syrien Omar Souleyman, devenu collaborateur de Diplo et adulé par les lecteurs de Pitchfork - Souleyman, de par son allégeance à Bachar al-Assad, est controversé au Moyen-Orient : le Jazar Crew, par exemple, refuse de jouer ses morceaux.
Si, en live, Nasser Halahlih et Isam Elias revêtent un keffieh comme Souleyman, ils préfèrent citer le succès de 47Soul comme catalyseur de ce retour aux mélodies folkloriques. Pendant que Halahlih sculpte des nappes électroniques léchées, alternant vibe éthérée et kick martelant le rythme du dabké (la danse levantine du « coup de pied »), Elias laisse sa main droite de jazzeux marathonien broder en cascades les gammes mineures harmoniques, typiquement orientales, sur synthé acide. Le tandem, qui doit sortir un premier EP début avril, a signé à l’automne sur le label d’Acid Arab, duo français défricheur de l’orientalisme techno et ainsi aux premières loges pour voir le mouvement éclore.
« Il y a toujours eu des gens qui faisaient du son dans les Territoires occupés, observe Guido Minisky d’Acid Arab. Mais longtemps, c’était plutôt des choses pas passionnantes autour de l’abstract hip-hop. La vague actuelle est plus popisante. Le risque serait qu’elle tombe dans les clichés avec la derbouka, les violonades et un sample de muezzin, mais eux cherchent à construire un truc intelligent, jouant de leurs codes culturels tout en adoptant une production moderne. C’est l’expertise qu’on leur apporte pendant qu’eux nous mettent à l’amende sur les mélodies au clavier. Quand il y a cette sincérité des deux côtés, Orient et Occident, on sort de la "recette" bête et méchante. »
Ainsi, Acid Arab s’est aligné sur les convictions de cette scène émergente. A l’instar de Nicolas Jaar, icône électronique d’origine palestino-chilienne, les Français évitent désormais Tel-Aviv pour privilégier les clubs tenus par des « Palestiniens de 48 » ou dans les Territoires, sous l’égide du Jazar Crew. Las, leur premier concert à Ramallah en décembre a dû être annulé, les forces israéliennes ayant ce jour-là bouclé tous les accès au siège de l’Autorité palestinienne. Exemple des obstacles constitutifs de cet underground palestinien.
Dynamique panarabe
L’organisation l’été dernier d’un événement estampillé Boiler Room [1] à Ramallah, doublée du tournage d’un documentaire-manifeste, a achevé de mettre sur la carte sonique cette simili-capitale en Cisjordanie occupée, mal aimée mais berceau de créativité. Elle complète une sorte de triangle par-delà le mur et les check-points avec Haïfa et Jaffa - bien que ce dernier point soit en danger, le club phare Anna Loulou ayant récemment fermé, victime de la gentrification.
La figure de proue est une jeune femme de 28 ans, Sama Abdulhadi, dite SAMA’ - sans doute l’étoile la plus brillante du mouvement, on pourra aussi l’entendre à l’IMA à Paris. Née en Jordanie et élevée dans une famille aisée à Ramallah, pianiste classique rompue à Chopin, la « première DJ de Palestine » a choisi une voie à l’opposé de l’electro-chaâbi. Sa techno sombre est dépouillée de références orientales (« cinq notes de oud sur un track, c’est pas de la musique arabe, c’est de la paresse », cingle-t-elle) et privilégie une sécheresse minérale. « J’ai découvert la techno à Beyrouth, pendant la Deuxième Intifada, raconte-t-elle. J’avais beaucoup de colère en moi, et ça m’a libérée. J’ai toujours mixé ce que je ressentais. Puis un jour, on m’a dit : "T’as un son berlinois." J’avais jamais mis les pieds en Allemagne… »
Ingé-son nomade (formée en Grande-Bretagne, installée un temps au Caire et désormais partagée entre Paris et Ramallah), SAMA’ inscrit le mouvement dans une dynamique panarabe plus large, incluant l’Egypte et le Liban, mais ne perd pas de vue sa spécificité. « J’aime comparer cette musique à ce qui se jouait à Berlin avant la chute du Mur. En tant que Palestinien, où que tu sois, tu transportes le conflit. Pour moi, la techno, ce n’est pas une échappatoire liée aux drogues, mais plutôt quelque chose qui tient de la science-fiction : un lien avec le futur, un endroit sans politique, sans frontière, sans occupation. » Surtout, la musique lui a permis de créer des liens : « Avec les gars de Haïfa, de Jaffa, la diaspora, on est à nouveau une famille. »
Au cœur du réacteur, le Jazar Crew joue les entremetteurs et les influenceurs. « A la base, la philosophie électronique a toujours été "rave against the machine", de Berlin à Detroit, prêche Ayed Fadel entre deux sets. Aujourd’hui, tu peux faire entendre le message palestinien en bookant SAMA’ dans ton festival ou en jouant à Kabareet. » Mais le plus important pour lui, c’est d’avoir créé « notre propre dancefloor. "Safe", ouvert à tous, même aux Israéliens. Du moins ceux qui respectent et comprennent que ce dancefloor vient autant de l’amour que de la colère ». Pour cette voix du mouvement, « il est très important que la scène électronique internationale comprenne que tout ne se limite plus à la bulle de Tel-Aviv, où le conflit est invisible. Cette bulle n’est pas underground, elle n’unit personne : elle ignore. Notre monde parallèle, lui, n’exclut pas : il montre qu’on peut faire les choses autrement. »
[1] Collectif londonien qui organise de très suivies soirées branchées retransmises sur le Web.
#Palestine #Sama #Musique #Musique_et_politique #Underground #Electro #Techno #Rap #Rave
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L’Internet mondial visé par une vague d’attaques informatiques inédite
▻https://www.latribune.fr/technos-medias/informatique/l-internet-mondial-vise-par-une-vague-d-attaques-informatiques-inedite-808
L’internet mondial est actuellement visé par une vague d’attaques informatiques d’une ampleur inédite, qui consistent à modifier les adresses des sites internet pour les pirater. L’information a été confirmée ce lundi 25 février par le secrétaire d’État français chargé du numérique, Mounir Mahjoubi.
Des pirates informatiques ont attaqué l’annuaire central de l’internet, l’#Icann, ce qui leur a donné potentiellement accès à toutes sortes de données, a confirmé ce lundi matin le secrétaire d’État français chargé du numérique, Mounir Mahjoubi. Fondée en 1998, l’Icann coordonne à l’échelle internationale les identifiants uniques qui permettent aux ordinateurs du monde entier de s’identifier entre eux. C’est cette organisation à but non lucratif qui a donné l’alerte le 22 février dernier.
« Ce que les pirates ont réussi à faire est quelque chose de très rare : ils ont piraté l’annuaire et chaque fois que vous mettez l’adresse (d’un site internet), au lieu d’aller sur la vraie machine, ils nous amenaient sur une autre machine qui leur appartient. Vous avez l’impression d’être sur le site (...) sauf qu’en fait vous êtes sur la machine de ceux qui vous attaquent (...) Ils peuvent récupérer vos données, ils peuvent les utiliser pour se reconnecter, pour prendre de l’argent. »
Mounir Mahjoubi a déclaré ne pas être en mesure de dire à ce stade qui était derrière ses attaques ni de savoir ce que les pirates avaient fait des connections qu’ils avaient pu établir. Aussi, il n’a pas dit si les attaques contre l’Icann avaient pu être neutralisées ou avaient cessé.
Selon des experts extérieurs à l’ICANN interrogés par l’AFP, les pirates ciblent aussi bien des gouvernements que des services de renseignements ou de police, des compagnies aériennes ou l’industrie pétrolière et ce, au Moyen-Orient ou en Europe. L’un d’entre eux estime, en outre, que ces attaques ont pour origine l’Iran.
Ils « s’attaquent à l’infrastructure internet elle-même », a indiqué vendredi à l’AFP David Conrad un des responsables de l’ICANN, qui évoque une campagne « inédite à très grande échelle », qui s’est extraordinairement intensifiée très récemment.
« Il y a déjà eu des attaques ciblées mais jamais comme ça », a-t-il ajouté après une réunion d’urgence de l’organisation vendredi.
]]>Vers une hausse du tarif de l’électricité publique au #Liban ?
La déclaration ministérielle fin prête, les réserves des FL, la volte-face de Joumblatt - L’Orient-Le Jour
▻https://www.lorientlejour.com/article/1156324/la-declaration-ministerielle-fin-prete-les-reserves-des-fl-la-volte-f
« Dès l’adoption du budget pour l’exercice de 2019, le Liban s’engage à réduire le déficit public à hauteur d’un point du PIB par an sur cinq ans à travers l’augmentation des recettes et la réduction des dépenses, notamment au niveau du déficit annuel enregistré par Électricité du Liban (EDL) afin d’éliminer totalement ce déficit à l’avenir », poursuit le texte.
Rappelons que le niveau des subventions à l’#électricité pèse très lourd dans le déficit public (4% rapporte cet article), et qu’il est réparti d’une manière très inéquitable à la fois géographiquement et socialement : les catégories les plus aisées de la population en bénéficient bien plus que les plus pauvres. (cf.▻https://rumor.hypotheses.org/4273)
Néanmoins - et c’est une leçon du mouvement des gilets jaunes en France - si cette hausse n’est pas compensée en même temps par une baisse des dépenses pour les générateurs, il y a tout lieu de penser que les Libanais exprimeront très fortement leur sentiment d’injustice.
Le gouvernement mène depuis plusieurs mois une politique visant à mieux contrôler les tarifs des générateurs, avec un système de compteur au lieu du système existant de forfait, ainsi qu’avec un prix officiel du KWh basé sur une estimation des coûts réels et du cours du diesel. On manque de données, au-delà des fanfaronnades gouvernementales évoquant 70% d’installations de compteurs et bientôt de 95%, pour évaluer l’impact de ces mesures. Dans un premier temps, les ménages doivent avancer le coût de ce compteur, même s’il est théoriquement remboursable. L’éventuelle modérations des coûts ne sera de totue façon pas immédiate.
Le deuxième levier susceptible de faire baisser la facture des générateurs est la durée du rationnement. Là encore, il n’existe pas de données publiées par EDL permettant de vérifier ce point nationalement et par région. On dispose de repères ponctuels et irréguliers. A priori, tant que les nouvelles unités de production ne sont pas entré en fonctionnement, il n’y a aucune raison qu’une amélioration soit ressentie surtout que dans le même temps, la demande ne cesse d’augmenter.
Cette question sera donc un des principaux enjeux auquel devra faire le nouveau gouvernement libanais.
#Giles_Duley, survivre pour mieux photographier les victimes de la guerre
Invité par le Centre international de déminage humanitaire à l’occasion d’une conférence sur les mines à l’ONU, à Genève, le photographe britannique, triple amputé, a survécu par miracle à un engin explosif improvisé en Afghanistan. Ce tragique épisode a décuplé son empathie pour les sujets qu’il photographie et renforcé une vocation
« Tu es un dur, tu vas vivre, buddy. » Le 7 février 2011, au cœur de l’Afghanistan. Dans l’hélicoptère qui l’emmène d’urgence à l’Hôpital des Nations unies à Kandahar, des soldats américains s’évertuent à maintenir Giles Duley en vie. Incorporé dans la 101e Division aéroportée de l’armée américaine pour photographier l’impact humanitaire de la guerre sur les civils, il vient de sauter sur une mine improvisée. Deux jambes et un bras arrachés. Transféré à Birmingham en Angleterre, il passe 46 jours aux soins intensifs. Il survit. Un miracle. Il subit 37 opérations en un an avant de pouvoir quitter l’hôpital.
Façonner ma vie future
Invité par le Centre international de déminage humanitaire (GICHD) à Genève à l’occasion de la 22e Conférence internationale de Mine Action réunissant plus de 300 responsables nationaux et onusiens au Palais des Nations jusqu’à vendredi, ce Britannique de 47 ans n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort. A l’ONU, mardi matin, équipé de ses deux prothèses, il lâchera devant un parterre plutôt rangé : « Si je n’avais plus été capable de faire de la photo, j’aurais préféré mourir en Afghanistan. »
« J’ai d’emblée perdu mes ressources financières, ma maison, ma fiancée, poursuit Giles Duley. J’ai vécu dans une petite chambre où même ma chaise roulante ne rentrait pas. Tout le monde voulait façonner ma vie future. A moi qui avais été un sportif (boxe et athlétisme), on m’avait dit, un an après l’Afghanistan, que j’allais pouvoir désormais m’intéresser aux Jeux paralympiques de Londres de 2012. » Une remarque offensante pour lui qui voit le handicap comme l’incapacité de faire ce que l’on veut faire.
« Or aujourd’hui, je fais ce que j’aime. Je suis un meilleur photographe qu’avant. » Dans son appartement de Hastings faisant face à la mer, ce Londonien s’en fait un point d’honneur : son appartement n’est pas aménagé spécialement pour lui. Il rappelle qu’il y a quelque temps, il posait vêtu de noir, avec les amputations visibles, sur un tronc blanc pour un autoportrait, prouvant qu’il acceptait son nouveau physique. « Au British Museum, explique-t-il, il y a bien des statues en partie abîmées qu’on continue de trouver belles. »
Pour la seule année 2018, Giles Duley, exemple de résilience, a voyagé dans 14 pays. Avec la photo comme raison d’être, de vivre. Pour documenter les horreurs réelles de la guerre : « Je ne suis pas un reporter de guerre. Je suis anti-guerre. Je ne photographie jamais des soldats au combat. » Son empathie pour les sujets qu’il photographie est décuplée. En 2015, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) lui confie un mandat pour raconter la crise des migrants de Syrie en lui donnant pour seule directive : « Suis ton cœur. » Une manière de bien cerner le personnage.
A Lesbos, l’arrivée de migrants épuisés le touche profondément. Il le confesse au Temps : « Je n’ai pas que des blessures. Mes souffrances physiques et émotionnelles sont quotidiennes. Mais c’est précisément cela qui me connecte aux gens. » Giles Duley n’a plus la même palette de possibilités qu’auparavant. Mais il s’en accommode : « Les limites que je peux éprouver me forcent à davantage de créativité. » D’ailleurs, ajoute-t-il, « les meilleures photos ne sont pas celles qu’on prend, mais celles qu’on nous donne ».
Une vérité, pas la vérité
Quand, en 2014, il rencontre Khouloud dans un camp de réfugiés dans la vallée de la Bekaa au Liban, il est touché par cette Syrienne, atteinte par un sniper à la colonne vertébrale et alitée dans une tente de fortune depuis plusieurs mois. Un cliché la montre en compagnie de son mari, « une scène d’amour » davantage qu’une scène dramatique dans un camp de réfugiés, relève-t-il. Deux ans après sa première rencontre, il constate que Khouloud est toujours dans la même tente. La situation l’insupporte. Il lance une campagne de financement participatif pour lui venir en aide. Un jour, il recevra de Khouloud, médicalement traitée aux Pays-Bas, un message disant « Vous m’avez redonné ma vie. »
Giles Duley reste honnête. Ses photos ne représentent pas la réalité, mais une réalité qu’il a choisie. Préférant le noir et blanc, il aime utiliser un drap blanc comme seul arrière-fond pour effacer tout contexte : « Si je photographie une personne dans un camp de réfugiés, on va se limiter à la voir comme une réfugiée. Or elle est bien autre chose. Elle n’est pas née réfugiée. »
La puissance de l’esprit
Aujourd’hui directeur de sa fondation Legacy of War, Giles Duley estime être « l’homme le plus chanceux du monde » à voir les milliers de mutilés qui croupissent dans des conditions de vie inacceptables. Dans une interview avec Giles Duley, Melissa Fleming, directrice de la communication au HCR, le relève : « Au cours de toute ma vie, je n’ai jamais rencontré une personne aussi forte, ayant été si proche de la mort et capable de recourir à la puissance de son esprit et de sa volonté pour surmonter » l’adversité.
La vocation de Giles n’était toutefois pas une évidence. Des cinq frère et sœurs, il est le plus « difficile ». Les études ne le branchent pas, au contraire du sport. Il décroche une bourse d’études aux Etats-Unis pour la boxe, mais un accident de voiture met fin à ses espoirs. Il se lance dans la photo de groupes de rock (Oasis, Marilyn Manson, Lenny Kravitz, etc.) et de mode. Mais un jour, face à une jeune actrice en pleurs dans un hôtel londonien, il réalise que la photo de mode ne le rend plus heureux. Il abandonne, travaille dans un bar, cédant brièvement à la dépression et à l’alcool.
A 30 ans, une nouvelle vocation
Mais comme une bouée de sauvetage, il se souvient d’un cadeau laissé par son parrain à peine décédé quand il avait 18 ans : un appareil photo Olympus et Unreasonable Behaviour, l’ouvrage autobiographique de la légende de la photo Don McCullin. Les images du Vietnam et du Biafra le bouleversent. A 30 ans, il identifie sa nouvelle vocation : raconter par l’image l’histoire personnelle des victimes oubliées du cynisme humain à travers la planète. Pour leur donner la chance d’une nouvelle vie. Malgré les douleurs qui ne le lâchent jamais. Ou peut-être à cause d’elles.
▻https://www.letemps.ch/monde/giles-duley-survivre-mieux-photographier-victimes-guerre
#photographie #victimes_de_guerre #handicap #autonomie
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On peut discuter de l’indépendance revendiquée de l’Orient Le Jour puisque les familles actionnaires possèdent aussi de grands groupes économiques libanais. Néanmoins ces informations sont intéressantes.
Missions, financement : les défis de L’Orient-Le Jour pour 2019 - L’Orient-Le Jour
▻https://www.lorientlejour.com/article/1156158/2019-une-annee-qui-nous-engage.html
Face à l’érosion de nos sources de revenus traditionnelles (vente en kiosque et publicité), nous avons mis en œuvre une stratégie de développement de nouveaux revenus : en 2018, près de 25 % de notre chiffre d’affaires est issu du numérique (abonnements et publicité) et de la diversification (projets, événementiel). Voici les composantes de notre modèle économique :
– La publicité traditionnelle, en baisse sur le papier, mineure sur le numérique, principalement en raison de la puissance du duopole Google-Facebook qui phagocyte le marché.
– Les revenus des ventes et abonnements papier qui restent stables malgré une diffusion en légère baisse.
– L’émergence de projets éditoriaux sponsorisés et le développement de l’événementiel.
– Le succès prometteur de notre offre éditoriale en ligne et de nos abonnements numériques, répartis à parité entre le Liban et l’étranger, signe de l’adhésion de la diaspora.
Ce succès, celui sur lequel nous bâtissons l’avenir de notre modèle économique, c’est à nos abonnés que nous le devons. Dépendre avant tout de ses lecteurs, quoi de plus noble pour un journal ? Ce modèle que nous inventons progresse chaque jour, mais ne suffit pas encore à compenser la baisse de nos revenus tirés du papier. Notre objectif est donc de maintenir une croissance soutenue pour les années à venir. Pour cela, nous nous engageons à améliorer en permanence notre contenu éditorial et nos supports numériques, et vous invitons à nous soutenir en vous abonnant.
Transparence sur nos revenus
Les projets sponsorisés, les événements et le publi-rédactionnel constituent une nouvelle source de revenus. Ces dernières années, nous avons lancé plusieurs projets en harmonie avec les valeurs que nous défendons. Des projets qui, pour la plupart, sont soutenus par des partenaires s’associant à nous dans notre combat citoyen (Fransabank, SGBL, CMA CGM ou encore avec des institutions telles que l’AUF ou le PNUD...). Il s’agit là d’un moyen de vous proposer un contenu plus riche, tout en adaptant notre offre publicitaire aux évolutions du marché. Pour chacun de ces partenariats, nous respectons une règle d’or : isoler notre contenu éditorial des impératifs commerciaux de l’annonceur. Et dans le cas de contenus publi-rédactionnels, les présenter au lecteur en toute transparence.
Et pour nous accompagner dans une complexe transition numérique, nous avons cette année encore bénéficié du précieux soutien de l’agence française de coopération médias (CFI), qui s’est traduit par de la formation et des missions de conseil.
Augmentation de capitalPour financer cette stratégie éditoriale ambitieuse, dans un contexte particulièrement difficile, nous avons procédé à une levée de fonds de 1,2 million de dollars, la première depuis près de 15 ans. Le tour de table était réservé aux actionnaires existants (principalement Michel Eddé, Choueiri Group, famille Pharaon, famille Rizk) et 97 % d’entre eux y ont souscrit, preuve de la confiance qu’ils nous accordent.
]]>De la fausse opposition entre culture de l’espace et culture du territoire à propos du Hezollah libanais
A propos de
III – Le Hezbollah entre culture de l’espace et intégration au système libanais - Michel TOUMA et Michel HAJJI GEORGIOU - L’Orient-Le Jour
▻https://www.lorientlejour.com/article/1155791/iii-le-hezbollah-entre-culture-de-lespace-et-integration-au-systeme-l
En tant que tête de pont des pasdaran aux frontières avec Israël et sur le littoral de la Méditerranée, le Hezbollah inscrit ainsi son action dans le sillage d’un vaste projet supranational chiite à caractère régional : celui de l’expansionnisme du nouvel empire perse emmené par les pasdaran.
Cette dimension qui caractérise le projet Hezbollah ne fait pas toutefois l’unanimité au sein de la communauté chiite. Elle est notamment en porte-à-faux avec l’orientation essentiellement libaniste défendue par l’imam Mohammad Mehdi Chamseddine qui succéda à l’imam Moussa Sadr à la tête du Conseil supérieur chiite. Dans son ouvrage Wassaya (son testament politique), qu’il élaborera peu avant son décès en 2001, cheikh Chamseddine exhortera les chiites à ne pas s’engager sur la voie d’un projet chiite transnational, les appelant à lutter dans le cadre de leur société respective afin de défendre leurs droits légitimes. En clair, il les invitait à ne pas s’ancrer au projet de la wilayat el-faqih, rejoignant sur ce point l’actuel chef de la communauté chiite en Irak, l’ayatollah Sistani, ainsi que nombre de dignitaires chiites en Iran même.
Dans un article publié dans Le Monde en juillet 2005, Samir Frangié analysait cette remise en cause de l’existence même d’un projet chiite autonome par Mohammad Mehdi Chalseddine, soulignant que l’apport de l’imam sur ce plan a été de lier la légitimité de l’État à sa capacité à préserver le « vouloir-vivre-ensemble » et donc à prendre en compte les sensibilités et les appréhensions des composantes communautaires qui forment le tissu social libanais. Cela implique une nécessaire « libanisation » du discours et de la posture politique de la communauté chiite, et donc du Hezbollah.
Culture de l’espace et culture du territoire
Le Hezbollah ne tiendra pas compte, ou très peu, du testament politique de Chamseddine. Sa doctrine, définie et rendue publique en 1985, le place dans une autre dimension, celle du projet transnational, d’une « culture de l’espace », par opposition à la posture libaniste, ou la « culture du territoire », prônée par Chamseddine, pour reprendre la notion définie par Bertrand Badie dans son ouvrage La fin des territoires.
Si la logique transnationale est ce qui définit la culture de l’espace, pourquoi n’appliquer cette notion qu’au Hezbollah, et pas au réseau capitalisto-sunnite reliant les Hariri à Riyad, en passant par Paris et Washington ? La diaspora maronite, où il y a plus de fidèles en Amérique (latine et du nord) qu’au Liban, ne fonctionne t elle pas elle aussi selon une culture de l’espace ?
Et à l’échelle locale, où existe t il une culture du territoire ? La plupart des Libanais vivent sur un double ancrage, entre leur lieu actuel de résidence et leur village d’origine. Ce territoire, largement virtuel, n’est il pas en fait aussi une culture de l’espace ?
Au fond, ces deux notions renvoient à deux formes concomitantes de toute spatialité humaine.
En fin de compte, cette opposition factice ne sert qu’à délégitimer un groupe politique et ses partisans - et je ne dis pas cela pour dédouaner le Hezbollah de son allégeance iranienne mais simplement pour signifier qu’il faut s’intéresser à toutes les formes d’allégeance transnationale dans ce cas.