La bataille du jurd de Ersal pour protéger les arrières du Hezbollah - Scarlett HADDAD - L’Orient-Le Jour
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e Hezbollah aurait pu laisser traîner les choses et fermer les yeux sur cette zone de non-droit qu’étaient devenus Ersal et son jurd. Mais les développements du terrain syrien au cours des dernières semaines et l’avancée des combattants du groupe État islamique (EI) dans plusieurs secteurs l’ont poussé à réagir rapidement. Face à l’offensive quasiment généralisée menée par les groupes de l’opposition, toutes tendances confondues, et avec la bénédiction et l’appui direct de la nouvelle alliance entre la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite, le Hezbollah est amené à augmenter ses effectifs en Syrie et surtout à se battre sur de nouveaux fronts, éloignés de la frontière avec le Liban. Pour cette raison, il ne peut pas accepter qu’un poignard soit planté dans son dos à partir de Ersal et de son jurd. Il ne s’agit donc pas d’une volonté délibérée de défier les autorités, mais de considérations purement militaires. Les milieux proches du Hezbollah précisent à cet égard que « l’axe de la Résistance » a fixé « des lignes rouges en Syrie », selon lesquelles il n’est pas question d’envisager la chute du régime syrien et donc de sa capitale Damas. Pour cette raison, il est impératif de sécuriser le jurd de Ersal, qui non seulement est important pour l’intérieur libanais parce qu’il coupe les cellules dormantes présentes au Liban de leur prolongement en Syrie, mais il est aussi stratégique pour l’intérieur syrien et notamment pour faire la jonction, par le biais de toute la région du Qalamoun, avec Homs, Damas et le sud du pays. Le Hezbollah qui a déjà réussi à chasser les combattants jihadistes de la région de Qousseir en 2013, qui fait le lien entre la région de Homs et le nord du Liban, et du Qalamoun en 2014, ne peut pas accepter que la poche du jurd de Ersal continue d’être une menace pour ses hommes. Il en a d’ailleurs clairement informé les responsables et ceux-ci en ont discuté pendant deux longues séances du Conseil des ministres... sans parvenir à s’entendre sur la nécessité de donner des instructions claires à l’armée pour qu’elle mène la bataille du jurd.