country:pakistan

  • Les partisans d’une interdiction des armes nucléaires veulent mobiliser

    http://www.lemonde.fr/international/article/2017/01/24/les-partisans-d-une-interdiction-des-armes-nucleaires-veulent-mobiliser_5068

    Les ONG promeuvent à l’ONU la négociation internationale d’un « instrument juridiquement contraignant » visant à abolir ces armes de destruction massive.

    Après avoir décrit le spectacle de parents, d’enfants et de vieillards atrocement carbonisés par une bombe atomique, Beatrice Fihn lance : « D’ici à quelques années, les armes nucléaires seront interdites par la loi internationale, que cela plaise à la France ou non. » Responsable de la campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN), qui promeut depuis 2007 un traité d’interdiction pure et simple, Mme Fihn s’exprimait, lundi 23 janvier, lors d’un colloque dans les locaux de l’Assemblée nationale. Elle ne parle ni désarmement, ni stratégie militaire, ni instabilité du monde à l’heure où le nouveau président américain, Donald Trump, nourrit les inquiétudes.

    C’est la moralité, ou plutôt l’immoralité reprochée à cette arme de destruction massive encadrée par de nombreux traités internationaux, qui forme l’angle d’attaque radical des ONG promouvant actuellement à l’ONU la négociation internationale d’un « instrument juridiquement contraignant visant à interdire les armes nucléaires ». Fin octobre 2016, 123 Etats ont voté une résolution pour « faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire ».

    Cette initiative, parallèlement appuyée par des campagnes pétitionnaires, doit faire l’objet d’une première conférence, fin mars, à l’ONU. Elle a été évoquée par plusieurs associations françaises lors du colloque organisé sous la houlette de l’ancien ministre de la défense Paul Quilès. Celui-ci préside l’Initiative pour le désarmement nucléaire (IDN), un regroupement français d’ONG, et vient d’interpeller les candidats à l’élection présidentielle. La France ni aucun des Etats dotés de l’arme atomique au sens du traité de non-prolifération ne participent aux discussions onusiennes sur l’interdiction.

    Ces Etats légalement dotés sont tous en train de moderniser leur arsenal, tandis que l’Inde ou le Pakistan ont étoffé le leur, a rappelé lundi l’ancien secrétaire britannique à la défense Desmond Browne, un travailliste, vice-président de Nuclear Threat Initiative : « Nous sommes dans une ère de course aux armements. »

  • Une fin de règne sans gloire pour Barak Obama. Un Nobel qui a fait la guerre à la paix. - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/01/une-fin-de-regne-sans-gloire-pour-barak-obama.un-nobel-qui-a-fait-

    « La paix n’est pas l’absence de guerre, c’est une vertu, un état d’esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice. »

    Baruch Spinoza, philosophe (1632 – 1677)

     

    Ça y est, le président Obama s’en va laissant Donald Trump prendre en charge le pouvoir ! Avant de revenir sur la dernière partie de la présidence, à savoir l’engagement sans retenue de Obama pour l’élection de Hillary Clinton, nous allons à notre façon donner un point de vue parmi tant d’autres de citoyens lambda appartenant à ce continent des ténèbres qu’est l’Afrique et cher à Hegel, mais aussi à cette espérance religieuse diabolisée car instrumentalisée du fait de ses dirigeants complaisants avec l’Empire qui les adoube et d’où ils tirent leurs seules légitimités pour le plus grand malheur de leur peuple.

    Souvenons-nous de l’espoir suscité par la candidature de Obama, sa venue était vue comme une bénédiction du ciel après les années de feu, de sang, de malheur des deux mandatures de George Walker Bush. Le discours de rupture d’Obama, et même sa nomination, nous faisait espérer- grands naïfs que nous sommes- le retour de l’american way of life, celle d’Armstrong marchant sur la Lune, celle des pères fondateurs de la démocratie et de la liberté. Cette Amérique qui a pris le pari d’élire un Afro-Américain consacrant ainsi le rêve de Martin Luther King « I have a dream… ».

    Le capital de confiance et d’espoir des damnés de la Terre était immense, d’autant qu’à tort ou à raison, nous Africains nous nous sentions rétablis dans notre dignité après deux siècles d’esclavage. Ce fut d’autant plus beau que malgré les dénégations d’Obama affirmant qu’il est chrétien, beaucoup d’entre les naïfs que nous sommes pensaient à tort qu’un président qui a dans sa famille des parents musulmans ne peut que développer de l’empathie avec l’Islam.

    Ceci nous fut confirmé par le fameux discours du Caire Salem Alikoum., « Je vous salue »

    Il parle à cette occasion de « nouveau départ » pour qualifier la relation que l’administration qu’il dirige veut développer entre son pays et le monde arabo-musulman. Le président a su choisir trois bonnes citations du Coran, des allusions à l’âge d’or de l’islam et à sa contribution scientifique dont a pu bénéficier l’Occident ; il a réaffirmé très fortement la liberté de conscience en faveur des musulmans aux États-Unis, et plus généralement Obama aura apporté à la sensibilité inquiète du monde musulman, les apaisements que celui-ci attendait depuis longtemps.

    Dans ce qui suit nous allons montrer les faits les plus saillants vus encore une fois du Sud, nous survolerons rapidement l’aspect économique et l’obamacare qui est en passe d’être détricoté avant même la fin du mandat d’Obama et les meurtres racistes qui ont augmenté.

    Bref inventaire de l’héritage d’Obama ayant consensus en Occident

    Obama c’est avant tout le verbe et la verve. Retour sur trois paroles qui ont marqué l’opinion lors des années de présidence de Barack Obama. « Oui nous pouvons » : « « Yes we can. » Le slogan choisi pour la campagne de Barack Obama en 2008 est indissociable de sa présidence. Il a eu deux significations : celui d’une Amérique qui veut en finir avec les années Bush et celui d’une communauté afro-américaine qui voit pour la première fois un président métis s’installer à la Maison-Blanche. « L’audace d’espérer. » « L’espoir face aux difficultés, l’espoir face à l’incertitude, avait-il martelé. L’audace d’espérer est le plus grand don que Dieu nous a donné. » « Je parie que demain, vous rejetterez la peur, et choisirez l’espoir. » « L’Amérique que j’aime. » L’Amérique qui se dessine dans les discours de Barack Obama est celle qui aurait assumé ses divergences politiques et assimilé ses différentes communautés. « Il n’y a pas d’Amérique blanche, ou d’Amérique noire, d’Amérique asiatique ou latino. Mais les États-Unis d’Amérique. » (1).

    Les avis divergent sur l’héritage de la présidence de Barack Obama. La Tribune de Genève dresse un bilan avec quelques témoignages : « Grâce à l’Obamacare, 20 millions d’Américains qui n’avaient pas d’assurance-maladie ont pu s’en offrir une. Barack Obama n’a toutefois jamais réussi à vendre à ses concitoyens cette réforme qui les oblige à contracter une assurance-maladie, et les républicains ont entamé l’abrogation de la loi la semaine dernière. En matière d’environnement, M. Obama a soutenu l’accord de Paris sur le climat en 2015. Il a aussi protégé 141 millions d’hectares de terres et de mers contre leur exploitation à des fins énergétiques, tout en réduisant de moitié l’importation de pétrole des Etats-Unis. » (2)

    Le lynchage d’El Gueddafi

    A la suite des printemps arabes mis en oeuvre par les officines occidentales, les pays occidentaux pensaient rechaper le Monde arabe à moindre frais d’une façon soft. Ainsi, le président Obama a laissé faire Hillary Clinton en l’occurrence dans cette mise à mort voulue par Sarkozy conseillé par Bernard-Henry Lévy et Cameron. Pour Hillary Clinton, l’élimination du « dictateur » El Gueddafi qui eut pour épitaphe – Je suis venu, j’ai vu, il est mort » fut son plus grand succès et devait la qualifier pour la présidence grâce au succès de sa « stratégie de changement de régime ». Ses emails révélés par le FBI sont la preuve de cette attente. Hillary avait adopté avec enthousiasme la politique des néoconservateurs et des interventionnistes libéraux prônant le renversement de gouvernements qui manquaient de respect pour la seule superpuissance, nation exceptionnelle, indispensable et unique leader du monde.

    La mort de Ben Laden : la promesse tenue, gage de la réélection

    Une autre prouesse à l’actif d’Obama, le meurtre en direct de Ben Laden à la télévision américaine et sous les yeux ravis du président des Etats-Unis et des principaux membres de son gouvernement tombés en extase a été un « bon point » pour le deuxième mandat. la traque d’Oussama Ben Laden a été autant une mission des différents présidents de Bill Clinton en passant par George W. Bush « Je veux Ben Laden mort ou vif » jusqu’à Barack Obama.Annonçant la mort de l’ennemi numéro un des Etats-Unis, il déclare : « Peu de temps après ma prise de fonction, j’ai demandé au directeur de la CIA de faire de la mort ou de l’appréhension de Ben Laden notre première priorité dans la lutte contre Al Qaïda. » Obama clamera qu’il est celui qui a éliminé la menace. Ben Laden sera jeté à la mer.

    Politique étrangère : Syrie, Libye

    « Le récent déplacement du président américain à La Havane lit-on sur cette contribution de Ouest France a bien sûr couronné de succès l’ouverture des États-Unis vers Cuba. Obama peut également s’attribuer une partie du mérite quant à l’accord nucléaire avec l’Iran. Pourtant, le bilan d’Obama en matière de politique étrangère est loin de faire l’unanimité. En atteste le débat suscité par le très long entretien accordé par le président à la revue The Atlantic dans son édition de mars. Concernant la Syrie, le fait marquant reste la décision de la Maison-Blanche de ne pas intervenir militairement en août 2013. Obama revendique cette décision, au prétexte que « les États-Unis ne peuvent pas tout ». Revenant en détail sur l’intervention en Libye en 2011, Obama déclare « qu’il faisait peut-être trop confiance aux Européens « pour faire le suivi de cette intervention ». Et de mentionner la défaite de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012. Bref, un fiasco qui fait aujourd’hui de la Libye l’un des terreaux du djihadisme salafiste. Barack Obama accuse les Européens et les pays arabes d’être des free-riders (profiteurs), relayant hélas le discours de certains candidats républicains, comme Donald Trump qui appelle au désengagement de l’Amérique face aux « coûts énormes » de l’Alliance transatlantique. Très critique vis-à-vis de l’Arabie saoudite, Obama demande à celle-ci de « partager le Moyen-Orient » avec son ennemi iranien. (..) Barack Obama témoigne d’un grand intérêt pour l’Asie-Pacifique depuis l’invention du terme « pivot asiatique » au début de sa présidence. Selon lui, c’est dans cette région que se trouvent les intérêts des États-Unis, et c’est là que se trouve le concurrent – ou partenaire ? – principal : la Chine. » (3)

    Trois bombes par heure dans le monde en 2016

    Pour un président de paix, il y eut plus de guerres plus d’armes vendues. Un rapport du Council on Foreign Relations (CFR) a montré que Washington a bombardé la Syrie, le Pakistan, l’Afghanistan, la Libye, le Yémen ainsi que la Somalie en 2016. Pas moins de 26 171 bombes ont été larguées. 72 par jour. Trois par heure. Les frappes militaires américaines ont été nombreuses en 2016. Très nombreuses. Le toujours président des Etats-Unis avait fait du désengagement militaire de son pays une promesse de campagne, pourtant, le think tank basé à New York nous apprend que Washington a bombardé au moins sept nations en 2016 : la Syrie, l’Irak, le Pakistan, l’Afghanistan, la Libye, le Yémen et la Somalie. Sans surprise, la très grande majorité des bombardements américains ont concerné la Syrie et l’Irak. 24 287 bombes y ont été larguées selon les comptes du CFR. (…) En 2008, alors qu’il menait campagne il avait assuré que lorsqu’il deviendrait commandant en chef des forces armées, il « fixerait un nouvel objectif dès le premier jour » : la fin de la guerre en Irak. « Je mettrai un terme à cette guerre en Irak de manière responsable et terminerai la lutte contre al-Qaïda et les Taliban en Afghanistan. » (4)

    Les Etats Unis champion des ventes d’arme

    S’agissant du carburant des guerres, la fabrication et la vente des armes, tout va bien Selon l’organisme suédois Sipri, le marché des armes est florissant. En 2014, les dépenses militaires mondiales se sont élevées à 1 776 milliards de dollars, ce qui représente 2,3% du produit intérieur brut mondial et environ 245 dollars par habitant En 2015, les 100 principales entreprises productrices d’armement dans le monde ont affiché globalement un chiffre d’affaires de 356,7 milliards USD réalisés dans les contrats d’armement (sur un chiffre d’affaires total de 1 118,1 milliards USD), Les Etats Unis , interviennent en moyenne pour 30 % des ventes. (5)

    Là encore, il y eut un désenchantement des partisans de la paix. Pratiquement tous les pays européens, mais aussi la Russie, la Chine et Israël ont alimenté les guerres certaines fois en vendant des armes aux deux belligérants ! A croire le niveau des vies des occidentaux dépend du nombre d’armes vendues en clair du nombre de morts , de blessés et de désolation de pays vulnérables et misérables qui, certaines fois n’ont pas d’argent pour nourrir leurs peuples, mais trouvent toujours moyen de s’endetter pour se battre contre d’autres miséreux ou pour tenir en respect leurs peuples dans des gouvernances interminables où le mot alternance n’a aucun sens. Dans ces pays, il n’y a que le darwinisme providentiel ou l’émeute fomentées bien souvent par les pays occidentaux pour leurs propres intérêts pour arriver à l’alternance généralement aussi catastrophique… Dans ces pays le lobby de l’armement dirige d’une façon invisible le pays . Aux Etats Unis un seul président, Eisenhower, eut le mérite d’avertir le peuple américain contre le danger de la mainmise sur le pouvoir du complexe militaro-industriel.

    Dans ce contexte pour juger du niveau des armes vendues , Nadia Prupis parlant de ce marché de la mort écrit :

    « Les États-Unis ont vendu plus d’armes que n’importe quel autre pays en 2015, malgré une baisse du commerce mondial des armes, selon un nouveau rapport du Congrès. Avec 40 milliards de dollars, les États-Unis ont signé plus de la moitié de tous les accords d’armement l’an dernier et plus du double du pays en deuxième place, la France, à 15 milliards de dollars. Les ventes d’armes américaines comprenaient des bombes, des missiles, des chars blindés, des hélicoptères d’attaque Apache, des chasseurs F-15 et autres articles (…) » (5).

    On l’aura compris les dirigeants arabes sont aux premiers loges pour acheter les armes. Nadia Prupis écrit :

    « Les principaux acheteurs, quant à eux, étaient le Qatar, l’Égypte, et l’Arabie saoudite, Beaucoup de ces armes ont été utilisées pour aider la coalition menée par l’Arabie saoudite et soutenue par les États-Unis à combattre les rebelles au Yémen, entraînant des pertes civiles élevées. Le Guardian note que les résultats concordent avec une autre étude récente, qui concluait que l’administration Obama avait approuvé pour plus de 278 milliards de dollars de vente d’armes en huit ans, soit plus du double de l’administration Bush, 128,6 milliards de dollars. » (6)

    La journaliste bien connue, Diana Johnstone décrit la paranoïa qui sévit à la fois dans le parti démocrate, mais aussi au sein de l’Administration actuelle qui accélère les mesures de rétorsion contre la Russie pour les rendre irréversibles, tels que l’expulsion de 35 diplomates fin décembre et l’accélération du déploiement des troupes américaines en Pologne à la frontière avec la Russie.

    « L’impertinence de Vladimir Poutine, écrit-elle, ouvertement en faveur d’un « monde multipolaire », l’a hissé à la première place dans la liste des méchants. Il est promu « dictateur » et « menace existentielle » aux yeux de la nation exceptionnelle, cible numéro un du changement de régime. Hillary Clinton et ses partisans politiques et médiatiques s’accordent pour attribuer sa défaite à un complot mené par Vladimir Poutine visant à changer le régime aux Etats-Unis. Jamais à Washington n’a-t-on vu un parti au pouvoir si incapable d’accepter l’alternance, si vindicatif, si avide de trouver des boucs émissaires, si prêt à violer toutes les bienséances démocratiques et diplomatiques, si prêt à pratiquer la politique de la terre brûlée, même aux dépens de ces « valeurs » dont il se proclame le défenseur indispensable, à commencer par la liberté d’expression ? » (7)

    La folie de fin de règne à Washington : la phobie de Poutine

    S’agissant de la comédie visant à impliquer Poutine dans l’ingérence dans les élections, les Etats-Unis qui ont déclenché 200 guerres en 240 ans d’existence n’ont jamais cessé d’interférer quand leurs intérêts étaient en jeu. : « Tout Washington est scandalisé, tandis que les membres du Congrès rivalisent entre eux pour diaboliser la Russie à cause de sa supposée ingérence dans la récente élection présidentielle américaine. « Toute intervention étrangère dans nos élections est absolument inacceptable », a déclaré Paul Ryan, le président de la Chambre des représentants. Cet éclat de vertueuse indignation serait plus facile à gober si les Etats-Unis n’avaient pas eux-mêmes pris l’habitude chronique d’intervenir dans les élections à l’étranger. Sur une période d’un peu plus d’un siècle, les leaders américains ont utilisé toute une variété d’outils pour influencer les électeurs dans des pays étrangers. Nous avons choisi des candidats, les avons conseillés, financé leurs partis, conçu leurs campagnes, corrompu les médias pour les soutenir et menacé ou calomnié leurs rivaux ».(8)

    Une appréciation rendant compte de ce désamour graduel nous est donné par une diplomate russe : « La politique étrangère de l’administration Barack Obama au cours des huit années de la présidence d’Obama « suscite l’aversion du monde entier », a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zaéskharova. « Je pense que cet homme [Obama] et son équipe – naturellement, parlant de l’homme, nous entendons l’équipe qui s’est révélée mauvaise pour tous sur la scène mondiale », Selon la diplomate russe, du point de vue moral, on peut blâmer l’équipe d’Obama d’avoir commis un « crime » car il a démontré que « le plus fort a des droits illimités à faire le mal ». (9)

    En définitive rien de nouveau sous le soleil ! Tous les président américains à partir de la chute du mur de Berlin furent frappés d’hubris , une sorte de messianisme de la certitude de la « Destinée Manifeste » qui leur donne mission de régenter le monde. Cela a commencer avec Georges Bush père qui parlait déjà après avoir laminé l’armée irakienne en 1991, du nouvel ordre mondial vertueux étant la seule hyper-puissance selon le bon mot de Hubert Védrine et ayant sonné d’après Francis Fukuyama, l’idéologue du Pentagone, la fin de l’histoire et annoncé un âge d’or qui allait durer mille ans.

    On sait comment cette histoire est en train de se dérouler , car nous eûmes après Bill Clinton qui s’illustra par le dépeçage des balkans avec la complicité de l’Europe et notamment de l’Allemagne Ce sera aussi la presque décennie du pétrole contre nourriture, une histoire abjecte dont l’épilogue fut la mort de 500.000 enfants prix à payer – pas cher- selon Madeleine Albright pour faire partir Saddam Hussein qui n’est parti que plus tard. Il a fallu l’avènement de Georges Walker Bush pour que la sentence s sentence « to be hanged by the neck until you are dead » se réalise un matin de janvier de l’aid el adha en guise de sacrifice,’ il y a dix ans sous la gouvernance d’un certain Paul Bremer gouverneur d’un Irak en miettes Ces présidents venaient avec leurs certitudes gravées dans l’arbre ,bouleverser des équilibres sociologiques culturels et cultuels plusieurs fois millénaires en y semant le chaos constructeur selon Condolezza Rice

    La présidence Obama ne fut pas différente sauf que nous avons cru en ses promesses de désengagement de l’Irak, de l’Afghanistan. Nous seulement ne se fit pas, mais sous l’ère Obama fut inaugurée la terrible guerre des drones reapers et autres ; Pour ne pas risquer la mort des GI’S rien de plus simple : Une salle climatisée du fin fond du Texas, un contrôle par satellite et une décision de mort par drone interposé. Il suffit alors au soldat de jouer au joystick pendant qu’à des milliers de kms de là c’est la mort, le deuil la désolation des vies brisées des pays en miettes. Non content de tout cela après l’épisode Bin Laden, deux conflits marquent l’ère Obama, la Syrie vidée de sa sève ,plusieurs milliers de morts et de blessés, la destruction honteuse de la Lybie avec deux vassaux le tandem Sarkozy – Hollande et David Cameron dont les prouesses envers les faibles aboutirent au lynchage de Kadhafi. Enfin la tolérance envers l’Arabie Saoudite pour causes de contrats d’armements et de pétrole s’avère être une complicité dans la mort silencieuse du peuple yéménite

    L’Occident s’est empressé de décerner le prix Nobel de la paix à Barack Obama pour la promesse d’une paix qui n’est jamais arrivée. Peut-être que le Comité Nobel ne sera plus aussi chaud pour l’octroi de ce prix ? De plus s’agissant justement de la paix du monde, les années Bush ont traumatisé le monde, mais on ne s’attendait à rien de bon. Avec Obama nous avons cru à ses promesses qui comme dit Jacques Chirac n’engagent que les naïfs que nous sommes. A la place nous découvrons en fait « l’american way of war »… de l’empire qui tarde à comprendre que tout le monde aura à gagner avec un monde multipolaire. Peut être là encore un vœu pieux avec le nouveau président Trump avec son obsession protectionniste.

    Professeur Chems Eddine Chitour

    Ecole Polytechnique Alger

     

    1.http://www.la-croix.com/Monde/Ameriques/Trois-grandes-paroles-Barack-Obama-2017-01-15-1200817339

    2. http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/16/bilan-d-obama-le-paradoxe-americain_5063393_3222.html#ShE0hJ4U2o3afToz.99

    3.http://www.ouest-france.fr/debats/point-de-vue/politique-etrangere-le-bilan-discute-dobama-4149159

    4.http://reseauinternational.net/les-etats-unis-ont-largue-lequivalent-de-trois-bombes-par-heure-dans-le-monde-en-2016/#EYWYhUfTrZXxOtOX.995.

    5.http://www.grip.org/fr/node/1942

    6.Nadia Prupis http://lesakerfrancophone.fr/alors-que-le-commerce-mondial-declinait-la-vente-darmes-etasunien

    7.https://francais.rt.com/opinions/31994-folie-fin-regne-washington

    8.http://www.mondialisation.ca/usa-nous-intervenons-dans-les-elections-dautres-pays-depuis-plus-dun-siecle/5568909

    9. ttp ://lesakerfrancophone.fr/le-monde-entier-est-degoute-par-la-politique-etrangere-de-ladministration-obama

     

     Article de référence :

    http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur _chitour/258595-un-nobel-qui-a-fait-la-guerre-a-la-paix.html

    La source originale de cet article est Mondialisation.ca
    Copyright © Chems Eddine Chitour, Mondialisation.ca, 2017

  • U.S. Bombed Iraq, Syria, Pakistan, Afghanistan, Libya, Yemen, Somalia in 2016 - NBC News
    http://www.nbcnews.com/news/world/u-s-bombed-iraq-syria-pakistan-afghanistan-libya-yemen-somalia-n704636

    The U.S. dropped an average of 72 bombs every day — the equivalent of three an hour — in 2016, according to an analysis of American strikes around the world.

    #Obama #Nobel #paix #discours #narrative #bombes

  • Former Pakistan army chief to head Saudi-led military alliance: Pakistani media
    http://www.reuters.com/article/us-pakistan-saudi-idUSKBN14S0MS

    A statement carried by Saudi state news agency SPA in December 2015 said the new coalition would have 34 members, though more have joined since then. It also said the coalition would be based in Riyadh to “coordinate and support military operations” against terrorism. Little has been heard of it since then.

    The states it listed as joining the new coalition included Egypt, Qatar, the United Arab Emirates, Turkey, Malaysia, Pakistan and several African nations.

    It did not include Shi’ite Muslim Iran and its allies Syria and Iraq, leading to speculation that it could become a potential Sunni bloc against Iran, a rival of Sunni Saudi Arabia for influence across the Arab world. Tehran and Riyadh are ranged on opposite sides in proxy conflicts in Syria and Yemen.

  • Voyage dans l’Amérique en guerre (4/4) : une guerre sans limites

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/06/voyage-dans-l-amerique-en-guerre-4-4-une-guerre-sans-limites_5058934_3222.ht

    Au nom de la lutte contre le djihadisme, le 11-Septembre a précipité les Etats-Unis dans quinze années de combats . Dernier volet de notre reportage dans un pays tourmenté.

    Tentant d’esquisser un bilan de ces quinze années, l’ex-colonel Andrew Bacevich, devenu historien et professeur à l’université de Boston, dénonce « la normalisation de la guerre. Pendant la guerre froide, le Vietnam et d’autres conflits, l’objectif politique final d’un président était la paix. Même les plus cyniques évoquaient la paix. Cette année, je n’ai entendu aucun des deux candidats à la présidentielle en parler. Ils promettent la guerre, pas la fin de la guerre ».

    Ce jour-là, à Boston, Andrew Bacevich a réuni chercheurs, militaires et espions pour une conférence intitulée « Quinze ans après le 11-Septembre ». Deux anciens pontes du renseignement s’interrogent. Ardent défenseur des programmes mis en œuvre depuis 2001, John Deutch, un ex-directeur de la CIA, constate que « le 11-Septembre a détruit tout le système sur lequel était bâtie la sécurité nationale américaine, où l’on faisait la différence entre l’extérieur et l’intérieur, et entre la guerre et la paix », et qu’il a bien fallu s’adapter à un monde nouveau.

    Andrew Bacevich, professeur à l’université de Boston (Massachusetts), le 14 septembre 2016.
    Nettement plus critique, Paul Pillar, un ancien du contre-terrorisme de la CIA et de l’état-major du renseignement, professeur à l’université Georgetown de Washington, dénonce « l’usage politique qui a été fait de la peur et des angoisses des Américains pour justifier à la fois la restriction des libertés et l’invasion de l’Irak. Alors que, franchement, il est impossible d’affirmer que nous sommes plus en sécurité aujourd’hui qu’il y a quinze ans ». S’adressant aux étudiants, et contrairement à beaucoup d’agents de la sécurité nationale qui se sont résignés à accompagner décisions politiques et avancées technologiques sans débat éthique, Pillar les conjure de « ne pas se résigner : ne prenez jamais la normalité pour inévitable ! »

    Au cours de ce voyage dans l’Amérique en guerre, une visite s’imposait. Un détour par Rockville, dans cet Etat du Maryland qui, avec la Virginie, accueille autour de Washington toute l’élite sécuritaire du pays. C’est là que vit un ancien espion, Marc Sageman, devenu au fil des années et de ses recherches peut-être le meilleur analyste du conflit entre l’Amérique et le djihad.

    Au cimetière d’Arlington (Virginie), le 21 septembre 2016.
    Sageman a vécu cette guerre à tous les postes : après avoir formé pour la CIA, dans les années 1980, les moudjahidin afghans et arabes qui combattaient les Russes en Afghanistan, après s’être ensuite frotté dans le monde civil à la criminalité en tant que médecin légiste et psychiatre, il est revenu aux affaires sensibles après le 11-Septembre, mû par « un sentiment de culpabilité d’avoir peut-être entraîné certains de ces types » et par « une envie de comprendre qui ils sont et ce qu’ils cherchent ».

    Il a repris du service pour le Pentagone à Washington et en Afghanistan, pour le FBI, pour la police de New York, pour le Secret Service chargé de la protection des présidents, et pour des instituts de recherche et des universités. C’est souvent lui, quelle que soit sa casquette, qu’on appelle pour interroger un djihadiste arrêté ici ou là, pour tenter d’évaluer la menace et de comprendre des motivations que la majorité des Américains considèrent comme incompréhensibles.

    POUR JOHN DEUTCH, UN EX-DIRECTEUR DE LA CIA, « LE 11-SEPTEMBRE A DÉTRUIT TOUT LE SYSTÈME SUR LEQUEL ÉTAIT BÂTIE LA SÉCURITÉ NATIONALE AMÉRICAINE, OÙ L’ON FAISAIT LA DIFFÉRENCE ENTRE L’EXTÉRIEUR ET L’INTÉRIEUR »

    Marc Sageman, qui a toujours jugé sévèrement les politiques étrangères de Bush puis d’Obama, est aujourd’hui encore plus désabusé que lors de conversations passées. « Même avec Obama, que j’ai pourtant soutenu, la situation a empiré. Il s’est entouré de faucons et est devenu faucon. Cette war on terror est incontrôlable. Elle a généré un complexe militaro-industriel de l’antiterrorisme dont les budgets se comptent en milliers de milliards de dollars. »

    L’ancien agent de la CIA à Islamabad n’est pas tendre non plus avec la préoccupation du moment, le front intérieur. Lui qui a pu interroger nombre de suspects arrêtés aux Etats-Unis estime que, malgré la menace réelle et quelques attaques réussies, « l’immense majorité de ces jeunes paumés ont été manipulés sur Internet par le FBI, qui parfois leur a même vendu les armes servant de preuves lors de leur arrestation ». « Au moins 400 arrestations ont été montées par le FBI pour des raisons de budget et de publicité. C’est la même technique que celle employée par John Edgar Hoover contre les communistes, puis contre les Noirs, puis contre les opposants à la guerre du Vietnam. Ces techniques avaient été suspendues après le Vietnam, sauf pour les dealers de drogue. Le FBI les a réactivées en 2001, soi-disant pour nous protéger de gens dangereux, mais en fait pour surveiller tout le monde et piéger qui il veut. »

    La torture, ligne de fracture

    Pour Marc Sageman, comme pour beaucoup d’Américains qui réfléchissent à l’onde de choc de ces conflits pour le pays et ses valeurs, la ligne de fracture de l’Amérique post-11-Septembre est la torture, ordonnée par Bush, puis supprimée par Obama sans être pénalement condamnée. « Raconter, comme dans le film Zero Dark Thirty, que la torture a permis de tuer Ben Laden, c’est vraiment de la connerie. Je connais le dossier. Cette histoire a été inventée par des types de la CIA qui ont enfumé les scénaristes du film. »

    L’ancien espion Marc Sageman, à Montgomery County (Maryland), le 19 septembre 2016.
    Son plus grand regret, à l’heure où Barack Obama va quitter la présidence, est « qu’il n’ait pas ordonné de poursuivre en justice nos criminels de guerre. Tant qu’il n’y aura pas de condamnation, ça recommencera ». Entraînant, comme avec Guantanamo ou Abou Ghraib, comme à chaque fois que l’Amérique n’est pas exemplaire sur l’état de droit, une augmentation significative du nombre de combattants ennemis.

    Kenneth Roth, le directeur de Human Rights Watch, la plus importante organisation de défense des droits de l’homme américaine, regrette lui aussi ce choix d’Obama, qui a supprimé l’utilisation de la torture le premier jour de sa présidence tout en excluant immédiatement de punir l’administration Bush pour ses excès. « Ne pas poursuivre en justice, c’est ramener la torture à une décision politique, au lieu de la rendre illégale. Obama l’a supprimée, ainsi que les détentions secrètes, mais ne pas condamner les responsables de la torture est un feu vert pour qu’un autre la rétablisse. »

    Lors d’une tournée d’entretiens avec des stratèges américains il y a huit ans, pendant l’hiver de transition entre Bush et Obama, beaucoup critiquaient déjà, pour des raisons diverses, la war on terror. Même si Ben Laden n’avait à l’époque pas encore été tué, chacun soulignait que le mot « guerre » semblait inadapté, puisque les responsables opérationnels des attaques du 11-Septembre, dont leur coordinateur Khalid Cheikh Mohammed, avaient été arrêtés au Pakistan par des moyens tout à fait classiques de renseignement et de police.

    POUR BEAUCOUP D’AMÉRICAINS QUI RÉFLÉCHISSENT À L’ONDE DE CHOC DE CES CONFLITS POUR LE PAYS ET SES VALEURS, LA LIGNE DE FRACTURE DE L’AMÉRIQUE POST-11-SEPTEMBRE EST LA TORTURE

    Si les années Obama ont permis un retour des troupes au bercail, elles n’ont en revanche pas inversé cette tendance à ne penser qu’en termes militaires. La militarisation de la lutte antidjihadiste est même telle, depuis que l’Etat islamique a bâti une armée de dizaines de milliers de combattants, que tout le monde a oublié que la réaction au 11-Septembre aurait peut-être pu être principalement policière, et plus personne ne critique la militarisation de la pensée. La réalité est là : aujourd’hui, en Irak et en Syrie mais également au Sahel, en Libye, au Yémen et ailleurs, seuls des moyens militaires peuvent venir à bout de certains groupes djihadistes, eux-mêmes désormais fortement militarisés.

    Quant à Khalid Cheikh Mohammed, il croupit toujours à Guantanamo, et même les Américains oublient de demander à leurs élus s’il sera un jour jugé pour ses crimes. « Avec le fait de ne pas juger nos criminels de guerre, c’est l’autre erreur d’Obama. Contrairement à Bush, lui aurait dû amener les responsables du 11-Septembre devant la justice, juge Kenneth Roth. C’est là aussi une décision liée à la torture : tout le système veut éviter des révélations sur ce sujet », certains aveux de Khalid Cheikh Mohammed ayant été extorqués lors de séances de waterboarding, la torture par suffocation dans l’eau.

    Le hasard – l’ironie pourrait-on dire, si le sujet de ces quinze ans de guerre n’était pas si tragique – est que ce voyage consacré à l’Amérique en guerre, commencé à New York un dimanche 11 septembre ensoleillé, s’achève, trois mois plus tard, en un pluvieux mois de décembre, sur le front de Mossoul.

    Dans cette ville marquée à la fois par ­Petraeus, par Al-Qaida et par l’Etat islamique, cette « capitale » des régions sunnites, des unités des forces spéciales irakiennes mènent la bataille contre l’EI. Ces soldats ont été formés par les Etats-Unis, qui ont depuis longtemps, en Irak comme ailleurs, adopté le concept de proxy war (« guerre par procuration ») afin d’éviter des engagements militaires directs. Les combats sont rudes. Les djihadistes finiront par perdre la « capitale » du « califat » proclamé par Abou Bakr Al-Baghdadi, l’héritier turbulent de Ben Laden et rival d’Al-Qaida, mais le fait même que cette bataille doive avoir lieu est l’aveu d’un échec colossal.

    Lors du premier débat présidentiel entre la démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump, à Oakland (Californie), le 26 septembre 2016.
    Quinze ans après le 11-Septembre, Ben Laden et ses 300 hommes ont muté en dizaines de milliers de combattants djihadistes, dont certains administrent depuis deux ans et demi villes et territoires en Irak et en Syrie, ont bâti une armée, peuvent envoyer une unité perpétrer des attentats jusqu’à Paris et Bruxelles et ont des partisans en armes dans beaucoup d’autres pays.

    Entre paix et peur

    « Le plus surprenant est tout de même d’avoir cette conversation quinze ans après, dit en souriant Peter Bergen. En 2001, jamais je n’aurais imaginé vivre cet état de guerre aujourd’hui. Puis il y a eu 2011, et moi aussi, comme beaucoup de monde, j’ai cru à la fin du problème djihadiste au moment de la mort de Ben Laden et des “printemps arabes”. »

    VINGT VÉTÉRANS SE SUICIDENT CHAQUE JOUR À TRAVERS LE PAYS, MAIS LES AMÉRICAINS NE PARLENT QUE DE « HÉROS » ET DE TEMPS GLORIEUX. NUL NE DOUTE DE LA PUISSANCE DU PAYS NI DE SES VALEURS FONDAMENTALES, MÊME LORSQU’ELLES SONT UN TEMPS TRAHIES.

    « C’est une question de temps. Al-Qaida et l’EI seront vaincus, prédit David Petraeus. Pour moi, la leçon de ces quinze années est que, malgré les erreurs commises le long du chemin, et alors qu’on prétend que les démocraties ne peuvent prétendument pas mener de “guerre longue”, cela se révèle être faux. Je ne pense pas que ce combat soit sans fin. C’est la guerre d’une génération. »

    Une guerre qui évolue : à la fin des années Bush, 180 000 soldats américains étaient déployés sur le champ de bataille ; à la fin des années Obama, presque tous sont rentrés chez eux, et le combat est principalement mené par les forces spéciales et les drones, en appui d’armées étrangères. Et, puisque la certitude est de faire face à une « guerre longue », celle-ci évoluera encore dans les années à venir, selon la façon dont le président élu Donald Trump abordera les questions stratégiques et militaires.

    La force des Etats-Unis réside peut-être là, dans ce paradoxe : le pays vit en même temps l’apogée du scepticisme et l’apogée du patriotisme. Alors que l’Amérique n’a enchaîné quasiment que des erreurs et des défaites depuis quinze ans – mis à part la mise hors d’état de nuire de Ben Laden et des organisateurs du ­11-Septembre –, nul ne doute de la victoire. Vingt vétérans se suicident chaque jour à travers le pays, mais les Américains ne parlent que de « héros » et de temps glorieux. Nul ne doute de la puissance du pays ni de ses valeurs fondamentales, même lorsqu’elles sont un temps trahies.

    Personne, mis à part l’écrivain Kevin Powers ou le chercheur Marc Sageman, ne mentionne les victimes autres qu’américaines, les morts, les blessés, les torturés, les vies ravagées. « Je ne veux pas savoir combien de gens nous avons tués depuis quinze ans… » : ces mots de Dick Couch pourraient être ceux d’une majorité d’Américains. Eux veillent (un peu) à panser les plaies de leurs blessés, ils célèbrent leurs morts, ils vouent un culte à leurs guerriers, et la minute d’après ils pensent à autre chose.

    Ils vivent en paix. Malgré leur peur irrationnelle d’un ennemi invisible, les Américains vivent en paix. D’où l’étonnement de les entendre parfois évoquer une « guerre sans fin ». D’où l’étonnement, alors que la menace ne fut jamais existentielle, lorsqu’ils laissent percevoir une peur qui confine parfois à la panique.

    Les Etats-Unis ne se perçoivent pas vraiment comme étant en guerre : ils vivent entre paix et peur. Et pourtant la crainte d’une « guerre sans fin » est très présente. Les Américains sont en fait dans l’illusion que guerre et paix appartiennent à des sphères différentes, cloisonnées, et que la guerre est l’affaire exclusive des militaires. Cette « guerre sans fin » de l’Amérique est une guerre non déclarée, indéfinie, sans véritable visage, ni territoire ni front. Plus qu’une guerre sans fin, c’est une guerre sans limites. C’est peut-être, après tout, la pire des guerres. Celle qui envahit les esprits. Celle qui empoisonne une société. Une guerre qui change un pays pour toujours, sans même qu’au fond, il sache très bien pourquoi…

    Au Lincoln Memorial, à Washington, le 19 septembre 2016.

  • Voyage dans l’Amérique en guerre (2/4) : « Thank you for your service »

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/04/voyage-dans-l-amerique-en-guerre-2-4-thank-you-for-your-service_5057751_3222

    Au nom de la lutte contre le djihadisme, le 11-Septembre a précipité les Etats-Unis dans quinze années de combats. Deuxième volet de notre reportage sur le culte des vétérans.

    Les vétérans sont à la fois au cœur de l’Amérique post-11-Septembre et un peu, comme toujours, les incompris de l’Histoire. Contrairement aux soldats revenus du Vietnam, accusés d’avoir mené une sale guerre colonialiste et mal accueillis par une génération contestataire, ceux des guerres d’Afghanistan et d’Irak sont formidablement bien reçus et célébrés au retour à la maison. Eux-mêmes s’en moquent parfois, entre eux. La politique n’entre pas en ligne de compte dans leur statut d’icônes. Le 11-Septembre est passé par là. L’unité de la nation prime sur tout. Même les Américains opposés à l’invasion de l’Irak, qui sont aujourd’hui une forte majorité, vont dire « Thank you for your service » à un vétéran.

    « Il existe un sentiment de culpabilité collective sur la manière dont furent traités les soldats au retour du Vietnam. Aujourd’hui, il y a un respect presque excessif », témoigne John Nagl, un ex-lieutenant-colonel qui a dirigé le Center for a New American Security, un temps le think tank le plus influent de Washington sur les questions de stratégie militaire. Attablé dans un relais de chasse non loin de l’université d’Haverford, dans la région de Phila­delphie (Pennsylvanie), où il enseigne, Nagl témoigne que « quiconque a porté un uniforme au cours des quinze dernières années vous racontera qu’au restaurant ou au café on lui annonce, au moment de payer l’addition, qu’un inconnu a déjà réglé la note. C’est ça l’Amérique ! ».

    Les vétérans sont fiers de cet accueil, même s’ils le trouvent souvent décalé par rapport à leur expérience sur le terrain. Rares sont ceux qui contestent la célébration permanente dont les militaires font l’objet. Perry O’Brien est de ceux-là, un des trente objecteurs de conscience que compte l’armée en moyenne par an. Lui a demandé à rompre son contrat, à son retour d’Afghanistan, « pour des raisons morales ».

    Un tank réformé, à Mountain Home (Idaho), le 24 septembre 2016.

    A New York où il vit, O’Brien s’est engagé au sein des Vets Against the War (« Vétérans contre la guerre »), devenus cette année les Vets Against Hate (« Vétérans contre la haine »), puis les Vets Against Trump (« Vétérans contre Trump »). « L’Amérique est bizarre. D’un côté, elle célèbre ses soldats et leurs batailles, alors que la guerre est un truc vraiment lointain et abstrait. D’un autre côté, les gens ont tendance à oublier que, si Obama a été élu après Bush, c’était essentiellement parce qu’il était contre la guerre et promettait de ramener les troupes à la maison, commente O’Brien. Pour ma part, je crois que nous n’avons fait qu’augmenter les menaces pour notre sécurité nationale. Ces guerres, ces occupations de pays étrangers, ont créé les conditions qui font que nous avons aujourd’hui davantage d’ennemis. » O’Brien s’est attelé à l’écriture d’un roman sur la guerre.

    « IL EXISTE UN SENTIMENT DE CULPABILITÉ COLLECTIVE SUR LA MANIÈRE DONT FURENT TRAITÉS LES SOLDATS AU RETOUR DU VIETNAM. AUJOURD’HUI, IL Y A UN RESPECT PRESQUE EXCESSIF », TÉMOIGNE JOHN NAGL, UN EX-LIEUTENANT-COLONEL

    Si la société américaine ne connaît de la guerre que ces hommes en uniforme, souvent muets sur leur vie en Afghanistan et en Irak, et les films hollywoodiens, souvent irréels, certains commencent à se rendre compte de ce qu’ont vécu leurs concitoyens envoyés au bout du monde avec un fusil. Cette prise de conscience passe notamment par des livres, et par les lectures publiques et discussions accompagnant ces parutions. Comme ce fut le cas après le Vietnam avec une admirable littérature de guerre, certains vétérans ont commencé à raconter leur histoire, que ce soit sous la forme d’un récit documentaire ou d’une fiction. Deux hommes ont notamment écrit des livres qui ont touché les Américains au cœur : Phil Klay, avec Redeployment (Fin de mission, Gallmeister, 2015), et, avant lui, Kevin Powers, avec Yellow Birds (Stock, 2013).

    Une littérature de guerre

    Phil Klay boit des bières au comptoir de Shorty’s, dans le quartier de Hell’s Kitchen, à New York, en attendant d’aller assister au forum présidentiel entre Hillary Clinton et Donald Trump, une discussion publique consacrée aux affaires stratégiques et organisée à bord de l’Intrepid, le porte-avions amarré à Manhattan devenu Musée de la mer, de l’air et de l’espace.

    De gauche à droite et de haut en bas : Phil Klay, auteur de « Fin de mission », à New York, le 12 octobre ; l’ex-colonel Stuart Bradin, à Arlington (Virginie), le 21 septembre ; l’ex-lieutenant-colonel John Nagl, à Philadelphie (Pennsylvanie), le 16 septembre ; Kevin Powers, auteur de « The Yellow Birds », en Virginie, le 17 septembre.

    « Il est vrai que, contrairement à ce qui s’est passé au retour du Vietnam, les gens nous remercient d’avoir servi, et que même ceux qui étaient opposés à la guerre d’Irak respectent le choix que nous avons fait de nous engager… Le problème est que la société est totalement déconnectée de la guerre, et que les soldats ne racontent pas la vérité à leurs parents et amis. Les gens n’ont que deux images du vétéran : le gamin paumé qui revient traumatisé et le Navy SEAL qui écrit ses mémoires de super-héros-tueur-de-djihadistes. La figure du vétéran doit être celle d’une victime ou d’un héros, constate l’ex-sous-lieutenant Klay. Or la vaste majorité des vétérans ne se reconnaissent pas dans ces clichés. Leur expérience de la guerre est différente… »

    « LE PROBLÈME EST QUE LA SOCIÉTÉ EST TOTALEMENT DÉCONNECTÉE DE LA GUERRE, ET QUE LES SOLDATS NE RACONTENT PAS LA VÉRITÉ À LEURS PARENTS ET AMIS », COMMENTE L’ÉCRIVAIN PHIL KLAY

    « Le retour est un truc compliqué…, raconte lui aussi Kevin Powers. Ta mère te demande : “Es-tu OK ?” Et toi tu réponds : “Oui.” Alors que non, je n’étais pas “OK” du tout. J’étais simplement plus “OK” que beaucoup de camarades, je n’étais ni blessé ni mentalement dérangé. Mais j’étais effrayé tout le temps, je percevais des dangers. J’étais en colère. Et puis, même si je savais très bien que cette guerre d’Irak était une connerie, tu quittes le champ de bataille avec le sentiment que rien n’est fini, avec la culpabilité d’être à la maison pendant que d’autres soldats sont encore là-bas. »

    Powers s’apprête à baptiser ses jumeaux le lendemain. Des parents arrivent dans sa maison d’Henrico, près de Richmond (Virginie). Yellow Birds a changé sa vie, comme Redeployment celle de Klay. Outre son statut d’écrivain reconnu et sa nouvelle vie consacrée à la littérature et à la poésie, il constate que les Américains qu’il rencontre commencent à comprendre que la guerre n’est pas ce qu’ils imaginaient. « Pour résumer, on passe de “Merci pour votre service” à “Putain, on n’aurait jamais dû vous envoyer là-bas !”. Les gens me demandent si on a changé l’Irak en mieux, et je raconte les villes en ruine, les centaines de milliers de civils tués. »

    Kevin Powers travaille, dans la cave de sa maison où quelques souvenirs de guerre sont éparpillés, à un autre livre sur les Etats-Unis et la violence. « Mon prochain roman portera sur les conséquences pour la société de la guerre de Sécession. Sur le sens du combat et du sacrifice. Et sur cette attirance incroyable qu’a l’espèce humaine pour la violence. » Non loin de chez lui, dans ce coin de Virginie, d’anciens champs de bataille portent encore les stigmates de la guerre la plus terrible, la plus meurtrière, de l’histoire des Etats-Unis.

    Une garde prétorienne

    La société américaine entretient un rapport complexe avec la guerre. Depuis la fin de la guerre du Vietnam, il n’y a plus de conscription. Un lien avec la nation a été rompu. Le pays est désormais commandé, d’un point de vue militaire, par une élite d’officiers issus de familles où tout le monde ou presque s’engage sous le drapeau. Une garde prétorienne de l’Amérique, accompagnée d’une troupe issue du bas de l’échelle sociale, de soldats venus des milieux populaires et des migrations récentes, qui s’engagent davantage pour un salaire ou pour payer leurs frais de scolarité que pour une cause.

    Un soldat et sa fille, à Arlington (Virginie), le 21 septembre 2016.

    Donc, même si le 11-Septembre a provoqué, par réflexe patriotique, une vague d’engagements volontaires sans précédent, la société reste très éloignée des communautés très spécifiques qui composent les forces armées. Les Américains se sentent également très éloignés des débats sur l’état du monde et les menaces, sur la doctrine militaire et les combats à mener. La majorité d’entre eux fait confiance aux hommes en armes pour protéger le pays. Sans se poser de questions.

    Dans cette garde prétorienne, quinze ans de « guerre au terrorisme » décrétée par Bush au lendemain du 11-Septembre ont permis à des officiers de se distinguer. Une génération de types éduqués et malins, dont peu d’ailleurs avaient l’expérience du feu, a remplacé la génération du Vietnam, marquée par la défaite, et celle de la guerre froide, ankylosée dans une vision conventionnelle de la guerre.

    A la tête de cette bande d’officiers aussi à l’aise dans les symposiums de théorie militaire que sur une ligne de front, rois aussi, comme le veut l’époque, de la communication, on trouve notamment l’ex-commandant emblématique des opérations spéciales Stanley McChrystal et trois généraux qui ont dirigé le Commandement central (Centcom), l’état-major responsable des guerres d’Afghanistan et d’Irak : James Mattis – qui s’apprête à devenir le secrétaire à la défense du gouvernement Trump –, John Allen, et le plus célèbre de tous, l’icône d’une génération, David Petraeus.

    Au mémorial de la guerre du Vietnam, à Washington, le 19 septembre 2016.

    C’est sous l’impulsion de ce général, qui a mené son bataillon à la conquête de Mossoul lors de l’invasion de l’Irak, que l’armée américaine a revu sa doctrine de fond en comble. « Le chef d’état-major m’a dit : “Bouscule l’armée, Dave !” Alors, c’est ce que j’ai fait, se souvient David Petraeus. On a brassé des idées et écrit très vite, en un an, une nouvelle doctrine. Et comme nous contrôlions aussi les écoles militaires et les entraînements, nous avons imposé cette vision. »

    SOUS L’IMPULSION DU GÉNÉRAL PETRAEUS, L’ARMÉE AMÉRICAINE A REVU SA DOCTRINE DE FOND EN COMBLE

    M. Petraeus a rédigé le manuel 3-24 de l’armée, Counterinsurgency (« contre-insurrection »), conçu avec une poignée d’officiers et un brillant théoricien de la guerre non conventionnelle, le capitaine australien David Kil­cullen, en 2006. L’idée principale est que, pour combattre efficacement des insurgés, il faut s’allier la population. Le général Petraeus obtient alors, à son retour en tant que commandant à Bagdad, le seul véritable succès de quinze années d’aventures militaires américaines : en s’appuyant sur les tribus sunnites, il met temporairement fin à la guérilla et coupe la tête d’Al-Qaida en Irak.

    Si le manuel guide encore aujourd’hui la stratégie américaine sur le champ de bataille, on ne peut toutefois pas dire que Kilcullen, qui expliquait à l’époque que « la contre-guérilla, c’est 20 % de militaire et 80 % d’activités non combattantes », ait été entendu.

    « Cela aurait bien sûr été formidable de tuer Ben Laden à Tora Bora, mais je crois que la guerre aurait tout de même continué. D’autres auraient poursuivi ses activités terroristes, pense David Petraeus. Et puis, bon, nous ne l’avons pas tué, et il était hors de question d’envoyer des troupes le traquer au Pakistan. Voilà la réalité. Et nous, militaires, nous agissons en fonction de la réalité. »

    La guerre aurait-elle pris une telle tournure régionale, voire planétaire, même sans l’invasion de l’Irak ? David Petraeus assume. « Je ne peux pas répondre à cette question. J’ai eu l’honneur de commander nos troupes en Irak, et j’ai dû écrire tant et tant de lettres de condoléances aux mères et pères de nos hommes et femmes en uniforme… »

    Le culte des forces spéciales

    Depuis la révolution militaire introduite par le 11-Septembre et par la « doctrine Petraeus », le culte des forces spéciales a atteint son apogée aux Etats-Unis. L’ex-colonel Stuart Bradin dirige, à Tampa (Floride), la première fondation qui leur est consacrée, la Global SOF Foundation. Il croit qu’« avant le 11-Septembre, nous vivions dans le déni que la guerre, depuis la Corée et le Vietnam, avait changé de nature. Elle est devenue asymétrique et non conventionnelle. La précision – les armes de précision – est le plus grand changement dans l’art de la guerre depuis Napoléon ».

    Stuart Bradin est heureux de constater qu’« aujourd’hui, 80 % des opérations militaires américaines dans le monde sont des opérations spéciales ». Le contingent de guerriers d’élite est monté à 70 000 hommes. « On a coutume de dire que le monde des opérations spéciales a été multiplié, depuis le 11-Septembre, par 2, 3 et 4 : 2 fois le nombre de soldats, 3 fois le budget, 4 fois le nombre d’opérations. De toute façon, il n’y a pas le choix : la guerre conventionnelle, c’est fini. Il faut des opérations spéciales, et s’appuyer sur les armées locales. A elles de faire le travail… En Afghanistan, les forces spéciales avaient fini la guerre en décembre 2001. Pourquoi ensuite y avoir déployé des forces conventionnelles ? Cela n’avait aucun sens. Je crois que l’une des raisons est que nous avions des généraux qui se prenaient pour Eisenhower ou Patton et y voyaient un moyen d’être promus. »

    « LA GUERRE CONVENTIONNELLE, C’EST FINI. IL FAUT DES OPÉRATIONS SPÉCIALES, ET S’APPUYER SUR LES ARMÉES LOCALES. A ELLES DE FAIRE LE TRAVAIL… », ANALYSE L’EX-COLONEL STUART BRADIN

    Bradin ne jure que par ces hommes d’action de l’ombre. Selon lui, eux seuls peuvent gagner le combat contre les djihadistes. A leur retour, ils sont aussi les vétérans qui sont les plus recherchés par le monde de l’entreprise : « On retrouve beaucoup des nôtres à Wall Street et dans la Silicon Valley », rapporte-t-il fièrement. Les soldats d’élite peuplent aussi désormais, dès qu’ils quittent le service actif, les conférences, les médias, les réseaux sociaux. Afficher le label « special ops » est un formidable passe-partout dans l’Amérique post-11-Septembre et, parmi les forces spéciales, celui de « Navy SEAL Team Six » équivaut, depuis la mort de Ben ­Laden, à une couronne en or.

    Cette reconnaissance absolue n’est pas pour déplaire à Dick Couch. Le romancier et professeur à l’Académie navale a vécu toute sa vie avec les Navy SEAL. Célèbre pour avoir, à la tête du peloton Navy SEAL Team One, libéré des soldats prisonniers derrière les lignes ennemies au Vietnam, il a ensuite dirigé les opérations paramilitaires navales de la CIA et, à cetitre, puisé dans le contingent des Navy SEAL pour les missions les plus délicates. Il s’inspire désormais de cette expertise unique pour écrire des romans d’action à la Tom Clancy.

    Dick Couch donne ses rendez-vous au Sawtooth Club de Ketchum (Idaho), dans la Sun Valley. Il est impossible d’arriver à Ketchum et d’entamer une conversation sur la guerre sans évoquer d’abord « papa » Hemingway, qui y a fini sa vie en se suicidant avec son fusil favori devant la porte de sa maison. Au bout de la rue principale, au cimetière, une tombe au nom d’Ernest Miller Hemingway est recouverte de crayons et de bouteilles vides. La plume et l’alcool, pour résumer la vie de l’écrivain aventurier.

    Pour Dick Couch, l’Amérique est embarquée dans une « guerre sans fin ». « Depuis le 11-Septembre, nos soldats des opérations spéciales ont été présents, à des titres variés et pas forcément uniquement pour des combats, dans une soixantaine de pays. Or nous avons de plus en plus d’ennemis, donc c’est sans fin. ­Notre rôle, à nous special ops, est de tuer des types. On ôte des vies. Je ne veux pas savoir combien de gens nous avons tués depuis quinze ans, mais c’est énorme… Et ça va durer encore très longtemps. »

    L’ex-Navy SEAL, qui considère que « Petraeus et McChrystal sont deux des meilleurs leaders de l’histoire de l’Amérique », en veut beaucoup au premier d’avoir eu une fin de carrière au parfum de scandale. Il a été forcé de démissionner de la direction de la CIA – où le président Obama l’avait nommé après qu’il eut quitté l’armée avec les honneurs – pour avoir communiqué par mails des informations classées secrètes à Paula Broadwell, sa biographe et amante. « Petraeus nous a laissés tomber, nous les militaires. Il était le premier d’entre nous depuis Eisenhower qui aurait pu devenir un jour président des Etats-Unis. »

    A Boise (Idaho), le 23 septembre 2016.

  • Voyage dans l’Amérique en guerre (1/4) : unis dans le patriotisme

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/03/voyage-dans-l-amerique-en-guerre-1-4-unis-dans-le-patriotisme_5057161_3222.h

    Au nom de la lutte contre le djihadisme, le 11-Septembre a précipité les Etats-Unis dans quinze années de combats. Premier volet de notre reportage autour de la guerre d’Irak.

    La planète a peur. Quinze ans après que les Etats-Unis ont été frappés un lumineux et meurtrier matin de septembre, l’impression est que le monde vit dans un état d’indescriptible chaos. Le mouvement djihadiste continue de s’étendre géographiquement, le Proche-Orient est à feu et à sang, et partout des attentats rappellent à intervalles plus ou moins fréquents la dangerosité de la menace. A New York même, symbole du basculement du monde en 2001, des bombes artisanales ont explosé une semaine après la quinzième commémoration du 11-Septembre.

    Pour beaucoup de citoyens de ce monde troublé, les Etats-Unis sont aussi fautifs qu’Al-Qaida, ses partisans et successeurs. Leur réaction à l’attaque aussi spectaculaire qu’inattendue de New York et Washington aurait fortement contribué à amplifier le tourment dont ils furent la cible. Un tourment qui s’est propagé sur la planète et dont nul ne voit plus la fin.

    Les Américains, eux, ne savent plus que penser. Ils ne savent plus qui croire, de ces deux présidents, George W. Bush et Barack Obama, qui leur ont fait emprunter des sentiers de la guerre très différents, ni de leurs opposants, ni des commentateurs. La promesse de se désengager des conflits lointains fut l’une des raisons de l’élection d’Obama. La guerre qui continue est aujourd’hui l’une des raisons du vote mû par la peur et le protectionnisme en faveur de Donald Trump, qui va prendre les commandes des Etats-Unis le 20 janvier.

    L’Afghanistan, où vivaient à l’époque le chef d’Al-Qaida, Oussama Ben Laden, et ses partisans, est désormais le théâtre de la guerre la plus longue de l’histoire de l’Amérique, plus longue que celle du Vietnam (1964-1975). Peu d’Américains le perçoivent. Une actualité chasse l’autre. La « une » des médias aujourd’hui, c’est l’organisation Etat islamique (EI) et le homeland terrorism, le « terrorisme intérieur » qu’elle tente d’inspirer, ces attaques perpétrées par de jeunes islamistes radicaux nés ou réfugiés aux Etats-Unis.

    Quinze ans. Une éternité, déjà. Après quinze ans à parcourir les lignes de front afghanes et irakiennes, les rues de Kaboul et de Bagdad, à tenter de comprendre la spirale des conflits qui opposent les Etats-Unis aux organisations djihadistes, le moment était venu d’aller de nouveau arpenter les routes d’Amérique. A la recherche à la fois de ceux qui ont combattu et de ceux qui sont restés au pays, à la recherche d’Américains rencontrés à travers le monde et de nouveaux visages. A la recherche de réponses aux questions qu’eux-mêmes se posent : comment l’Amérique a-t-elle changé ? Comment la société a-t-elle évolué ? Et comment se fait-il que ce conflit soit devenu une long war, une « guerre longue », puis, pour certains, une unending war, une « guerre sans fin » ?

    L’histoire aurait pu être différente. Il était impossible de prévoir, ce 11 septembre 2001, que la guerre d’Afghanistan allait durer si longtemps. Car tout aurait peut-être pu se jouer en quatre-vingt-deux jours… Le 26 septembre 2001, l’agent de la CIA Gary Schroen entre, avec six hommes, en Afghanistan, afin de préparer, avec les moudjahidin de la vallée du Panchir, au nord de Kaboul, l’offensive qui va renverser le gouvernement taliban, hôte ­d’Al-Qaida. Le 16 décembre 2001, Oussama Ben Laden, accompagné des 300 derniers combattants djihadistes encore en vie, s’enfuit d’Afghanistan, échappant à l’étau qui se resserre autour de lui dans les montagnes de Tora Bora, vers les « zones tribales » pachtounes du Waziristan, au Pakistan.

    Unis par le 11-Septembre

    Entre ces deux événements, quatre-vingt-deux jours se sont écoulés. La guerre d’Afghanistan aurait pu soit être définitivement terminée, si Ben Laden et ses hommes avaient été tués à Tora Bora, soit se poursuivre quelques jours ou semaines de plus au Pakistan – où Ben Laden sera finalement tué par une unité américaine des forces spéciales, la Navy SEAL Team Six, dix ans plus tard.

    Peu après l’entrée à la Maison Blanche de ­Barack Obama, en 2009, une commission du Congrès, sous la direction de John Kerry, a mené une enquête remarquable sur l’épisode de Tora Bora, publiée dans un rapport intitulé « Tora Bora Revisited ». La commission parlementaire racontait que le capitaine américain des forces spéciales, qui entendait la voix de Ben Laden dans son talkie-walkie et réclamait d’urgence des troupes supplémentaires pour prendre d’assaut la montagne, n’a jamais reçu ni réponse ni renforts. La raison principale était que le chef d’état-major, le général Tommy Franks, était trop occupé à établir des plans d’invasion de l’Irak, qu’il devait rendre à la Maison Blanche quelques jours plus tard.

    Personne peut-être n’a lu « Tora Bora Revisited ». C’était inutile, trop tard. Ben Laden sera bien tué deux ans plus tard, Obama ayant recentré la guerre américaine en priorité contre Al-Qaida, mais, entre-temps, Bush et son équipe avaient choisi l’occupation de l’Afghanistan, l’invasion et l’occupation de l’Irak, la war on terror, la « guerre au terrorisme » qui allait multiplier par centaines de milliers le nombre de djihadistes sur la planète au lieu d’anéantir l’ennemi initial.

    « CE JOUR A RENFORCÉ LA NATION AMÉRICAINE, CAR NOUS N’ÉTIONS QU’UNE GÉNÉRATION DE JOUEURS DE JEUX VIDÉO ET NOUS AVONS SOUDAINEMENT APPRIS À SERVIR UNE CAUSE : NOTRE PAYS », DÉCLARE LE VÉTÉRAN JASON MCCARTHY

    En ce 11 septembre 2016, New York se souvient… Pendant cette cérémonie de commémoration des attentats d’Al-Qaida, aucun New-Yorkais ne songe évidemment à ce qu’aurait pu être une guerre de quatre-vingt-deux jours. D’abord, il y a l’émotion à l’évocation de l’effondrement des tours du World Trade Center et à l’appel des noms des morts. Ensuite, il y a cette impression légitime que rien n’est fini, que la guerre dure, qu’un partisan d’Al-Qaida ou de l’organisation Etat islamique peut surgir au coin d’une rue.

    Alice Greenwald a accueilli des dizaines de milliers d’Américains survivants du 11-Septembre ou proches des victimes de 2001, et une pléiade de politiques, dont Hillary Clinton et Donald Trump en campagne pour l’élection présidentielle. La directrice du ­Mémorial du 11-Septembre est fière de son musée, ouvert il y a deux ans, qui a déjà reçu sept millions de visiteurs.

    « Le 11-Septembre a eu deux conséquences principales aux Etats-Unis : la prise de conscience de la vulnérabilité de l’Amérique, une nouvelle perte de l’innocence des Américains, et par ailleurs un extraordinaire moment d’unité, raconte Alice Greenwald. Ce musée tente de restituer ce sentiment d’unité qui a suivi le 11-Septembre. C’est un musée sur la réponse à l’événement. Que fait-on après que des gens diaboliques ont tué tant d’innocents ? Que fait-on individuellement ? »

    Sur les murets qui cernent les deux bassins creusés sur les empreintes des tours disparues, et qui reflètent le vide, l’absence, les noms des 2 977 victimes du 11-Septembre – dont 2 753 morts à New York – sont gravés. Les passants y déposent des fleurs.

    « Je voulais venger mon pays »

    A 8 h 46, l’heure où un avion a frappé la première tour il y a quinze ans, la foule, rassemblée dans le sud de Manhattan, observe une minute de silence. Le vétéran Jason McCarthy vient de dire quelques mots à la vingtaine d’amis et collègues qui l’ont accompagné de Floride pour la commémoration new-yorkaise. Des paroles solennelles sur le service du pays. « Le 11-Septembre, je voulais venger mon pays. Je me suis engagé, j’ai servi, j’ai combattu, raconte Jason McCarthy, qui fut soldat des forces spéciales durant cinq ans. Je pense honnêtement que ce jour a renforcé la nation américaine, car nous n’étions qu’une génération de joueurs de jeux vidéo et nous avons soudainement appris à servir une cause : notre pays. Cet esprit continue de vivre aujourd’hui. »

    Beaucoup, à 8 h 46, ont les larmes aux yeux. Tous regardent vers le ciel, vers les deux tours absentes, vers cette désormais tour unique bâtie à côté du Mémorial du 11-Septembre, le One World Trade Center, la plus haute tour de New York, culminant à 541 mètres, soit 1 776 pieds, en référence à l’année de la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis.

    Toute la journée, la ville commémore. Les familles des victimes ont un accès réservé au Mémorial. Une chorale, au Musée des pompiers, chante un bouleversant Amazing Grace en mémoire des 343 soldats du feu qui ont perdu la vie en tentant d’en sauver d’autres, juste avant l’effondrement des tours jumelles.

    EN CE 11 SEPTEMBRE 2016, LE PRÉSIDENT OBAMA LOUE « LA RÉACTION D’UNE GÉNÉRATION D’AMÉRICAINS QUI S’EST DRESSÉE POUR SERVIR ET QUI A RISQUÉ ET DONNÉ SA VIE POUR AIDER À [LES] PROTÉGER »

    Le soir venu, dans une caserne de pompiers, devant un public de vétérans et d’amis, Jason McCarthy fait une intervention publique et raconte « comment devenir un meilleur homme grâce au 11-Septembre ». « Ce n’est pas un processus facile que de s’imaginer tuer un autre être humain. De plus, on m’a envoyé en Irak alors que je m’imaginais traquer Ben ­Laden en Afghanistan. Cela dit, à ce stade, c’était devenu de la sémantique. L’important était le service en lui-même. Servir l’Amérique. Mourir pour l’Amérique. Servir et mourir pour ses camarades. L’addiction à servir, à accomplir quelque chose de plus grand que soi, le culte du “Send me !” [« Envoyez-moi ! »] des forces spéciales ont changé ma vie et fait de moi un homme meilleur. »

    Devant le mémorial près de l’emplacement du World Trade Center, le 11 septembre 2016.
    Le président Barack Obama, ce jour-là, commémore comme chaque année le 11-Septembre au Pentagone, à Arlington (Virginie), où un troisième avion piloté par les hommes d’Al-Qaida s’était abattu. Il est au quartier général de ce que l’Amérique vénère le plus : ses hommes en armes. Le Pentagone est aussi le premier symbole de la réaction américaine au 11-Septembre, Washington ayant militarisé sa politique étrangère : quinze ans après, l’armée américaine mène officiellement des opérations de guerre dans sept pays (Afghanistan, Irak, Libye, Pakistan, Somalie, Syrie, Yémen) et est présente dans une cinquantaine d’autres sur la planète.

    Le président Obama loue « la réaction d’une génération d’Américains qui s’est dressée pour servir et qui a risqué et donné sa vie pour aider à [les] protéger ». Il remercie ces Navy SEAL qui ont fait « justice » en supprimant Oussama Ben Laden, dont la mort restera comme l’un des principaux succès de sa présidence. Il parle d’une Amérique ouverte sur le monde et tolérante. Et d’une Amérique qui affronte de nouveaux dangers : de Boston à San Bernardino et à Orlando, ce sont désormais des citoyens américains ou résidents aux Etats-Unis qui portent des coups mortels, « inspirés par les idéologies de la haine ».

    En ce jour de commémoration, le président veut unir l’Amérique. Rien n’évoque les controverses des quinze dernières années. Rien n’indique ses désaccords profonds avec la politique de Bush, ni qu’il y ait eu une différence fondamentale entre la guerre d’Afghanistan – où Al-Qaida avait trouvé refuge – et celle d’Irak – un pays qui n’avait pas davantage de liens avec Al-Qaida que d’armes chimiques menaçant le monde.

    Que l’on considère l’occupation de l’Afghanistan, après la défaite rapide des talibans et la fuite de Ben Laden au Pakistan, comme justifiée ou non, l’Irak reste, avec la création de la prison de Guantanamo, le principal symbole des erreurs commises par les Etats-Unis dans leur réaction au 11-Septembre. Une erreur illustrée, le 9 avril 2003, jour de la chute de Bagdad, par un épisode très médiatisé à l’époque puis peu à peu tombé dans l’oubli.

    Le monde se souvient de la chute de la statue de Saddam Hussein, abattue place Al-Ferdaous (place du Paradis) par une centaine de Bagdadis aidés – leurs burins se révélant inutiles face au socle en béton – par une grue de l’armée américaine. Inaugurée l’année précédente pour le 65e anniversaire du raïs, la statue, représentant Saddam Hussein la main tendue vers Jérusalem, était la plus majestueuse du pays.

    « Capitaine Lewis, détruisez cette statue ! », hurle ce jour-là le colonel Bryan McCoy, l’officier des marines entré dans l’Histoire comme l’homme de la chute de Bagdad. Lewis, surpris, rappelle à son colonel que les ordres sont de laisser les Irakiens abattre seuls les statues de Saddam Hussein. « Aujourd’hui est un jour spécial, capitaine Lewis !, gronde McCoy. Détruisez cette statue ! » C’est ainsi, sous l’œil des caméras de télévision, que Bagdad tomba…

    SI, EN 2003, LES BAGDADIS REMERCIENT LES AMÉRICAINS D’AVOIR CHASSÉ LE TYRAN, ILS NE SOUHAITENT PAS QUE LEUR DRAPEAU FLOTTE SUR LE PAYS

    Peu en revanche se souviennent qu’un instant, lorsque la nacelle de la grue atteint le sommet de la statue, un drapeau américain est posé sur le visage du raïs par un homme du capitaine Lewis. Très brièvement, car la foule proteste immédiatement : si ces Bagdadis remercient les Américains d’avoir chassé le tyran, ils ne souhaitent pas que leur drapeau flotte sur le pays. Ils n’imaginent d’ailleurs pas que l’envahisseur devienne un occupant. Ils pensent que les soldats repartiront aussi vite qu’ils sont venus.

    L’histoire de cette arrogance dominatrice, de ce drapeau qui fait hurler la foule, remonterait au 11-Septembre, le jour où tout commence, le jour qui justifie tout. Ce 9 avril 2003, expliquant pourquoi ses hommes ont coiffé la statue de Saddam Hussein aux couleurs américaines, le colonel McCoy confie, la voix teinte d’émotion, que ce drapeau vient des décombres du Pentagone, où il a été trouvé entre les cadavres de camarades et les blessés. « Pour nous, il veut dire quelque chose. Nous l’avons apporté d’Amérique avec nous sur le champ de bataille… »

    Peut-être d’ailleurs McCoy le croit-il sincèrement, car Tim McLaughlin, le propriétaire du drapeau, était bien au Pentagone le 11-Septembre. Quinze ans plus tard, c’est dans un chalet de Concord (New Hampshire) que le bout de tissu réapparaît. « Ce drapeau est en bas quelque part… » Tim McLaughlin sourit. De longues recherches dans la cave et l’aide de son épouse s’avèrent nécessaires pour retrouver le célèbre drapeau, symbole place Al-Ferdaous du passage de libérateur à occupant, symbole peut-être de l’échec de tout ce que les Etats-Unis ont entrepris au Moyen-Orient depuis quinze ans, au lieu de traquer 300 combattants perdus au Waziristan.

    Lorsque l’avion percuta le Pentagone, Tim McLaughlin était militaire dans les marines et, à cause d’une jambe cassée, avait été muté à l’état-major le temps de sa rééducation. Il a aidé à évacuer des blessés. Un an plus tard, l’armée se consacre à ses préparatifs d’invasion de l’Irak. Un jour, une amie de sa belle-sœur, une jeune fille de Washington qui ne lui veut que du bien, lui offre un drapeau acheté au coin de la rue. Un porte-bonheur, en quelque sorte, avant de partir à la guerre. « C’était juste un drapeau. Je l’ai oublié. Puis il s’est retrouvé dans mon paquetage. »

    Le vétéran Tim McLaughlin, à Concord (New Hampshire), le 13 septembre 2016.
    Une fois l’unité arrivée à Bag­dad, place Al-Ferdaous, McLaughlin le donne à son officier supérieur. Et c’est ainsi que ce drapeau, qui n’a jamais connu le Pentagone ni ses décombres, se retrouve au sommet de la statue de Saddam Hussein.

    « Beaucoup de gens ont dit que tout ça, la chute de la statue, le drapeau, était organisé, planifié… », sourit McLaughlin. Dans la vie, et particulièrement dans la guerre, les choses se déroulent souvent autrement que selon des plans et des complots. De même que la mission de McCoy n’était pas d’aller jusqu’à la place Al-Ferdaous ce jour-là et qu’il a accéléré la cadence en comprenant que la ville était ouverte, aucun soldat américain ne pouvait prévoir qu’une centaine d’Irakiens tenteraient d’abattre cette statue, que McCoy ordonnerait malgré ses consignes de les aider, et qu’un McLaughlin allait sortir de son sac un drapeau offert par une amie de sa belle-sœur.

    « J’ai souffert au retour d’Irak »

    Cela ne change rien au destin tragique que connaît l’Irak depuis ce jour, de la guérilla antiaméricaine à la guerre civile entre sunnites et chiites, du chaos à la fragmentation du pays. Aux Etats-Unis, ce n’est cependant pas le problème des vétérans. Ils pensent d’abord à eux-mêmes et à leurs proches.

    Tim McLaughlin raconte honnêtement son retour, sous le regard attendri de son épouse. « Aujourd’hui j’ai une belle famille, un excellent job de juriste et une superbe maison, mais j’ai souffert au retour d’Irak. Les cauchemars, la nuit. Les traumatismes, les problèmes mentaux et les médicaments. Il est difficile, après l’armée, après la guerre, de se replonger dans une société individualiste et matérialiste, où les gens n’aiment pas le risque, où Hollywood fait des films de guerre qui ne reflètent aucunement la réalité, où les politiques veulent juste des votes, et les médias des clics. »

    Comme beaucoup de vétérans, Tim McLaughlin est engagé dans des associations au service de sa communauté. Lui fait des lectures de L’Odyssée d’Homère à des soldats un peu paumés. « Les gens nous arrêtent dans la rue, lorsque nous sommes en uniforme, et nous disent : “Thank you for your service” [« Merci pour ­votre service »]. Mais ils n’ont aucune idée de ce pour quoi ils nous remercient. Aucune. »

    Deuxième épisode : « Thank you for your service »

    Montrer l’Amérique sous surveillance

    Les images de notre série « Voyage dans l’Amérique en guerre » sont signées Tomas van Houtryve. Le photographe américano-belge a accompagné notre reporter sur les routes des Etats-Unis équipé d’une caméra thermique clipsée sur son smartphone. Un procédé technique qu’il avait déjà utilisé dans sa série « Packing Heat » (expression d’argot qui signifie « porter une arme »), réalisée après que la police de New York eut annoncé, en 2012, son projet – finalement abandonné – de s’équiper de scanners infrarouges pour repérer les armes à feu dissimulées sous les vêtements. Il avait alors sillonné la ville, qui dispose d’un des systèmes de surveillance les plus sophistiqués du pays, pour « voir comment une technologie conçue pour la surveillance captait le corps humain ».

  • Drones militaires 2016 : frappes étendues, prolifération croissante et robotisation maritime et terrestre
    http://robots.blog.lemonde.fr/2017/01/05/drones-militaires-2016-frappes-etendues-proliferation-croissante

    Comme en matière de drones et robots civils, l’année 2016 a été remplie dans le domaine militaire. En 2016, les États-Unis ont continué à mener des frappes aériennes contre Al-Qaida et d’autres groupes terroristes en Afghanistan, en Syrie, au Pakistan, au Yémen, en Somalie et en Libye. Parmi les frappes les plus significatives, un important raid aérien américain en Somalie aurait tué au moins 150 combattants Chabab et une frappe aérienne impliquant des drones et des avions a tué plus de 50 personnes dans (...)

    #drone #anti-terrorisme

  • Shazia Bhatti cameraman

    Le courage grâce au danger | Making-of
    https://making-of.afp.com/le-courage-grace-au-danger

    « Il n’y a pas d’endroit vraiment sûr pour une femme au Pakistan », je leur ai dit. « Le danger est partout, où que je me trouve. Je connais et j’aime mon travail. Quand je travaille dans le danger, cela me rend plus forte. Je me sens plus vivante ».

    #Shazia_Bhatti #Pakistant #Afp

  • Berné par une fausse info, un ministre pakistanais menace Israël d’une riposte nucléaire

    http://www.lemonde.fr/big-browser/article/2016/12/26/la-menace-de-riposte-nucleaire-d-un-ministre-pakistanais-berne-par-une-fauss

    Il n’y a visiblement pas qu’une majorité d’adolescents américains incapables de distinguer le vrai du faux en ligne. Il y a aussi le ministre de la défense du Pakistan. Khawaja Asif a réagi à un article datant du 20 décembre sur lequel il est tombé vendredi qui affirmait qu’Israël avait menacé le Pakistan de frappes nucléaires. Un article qui était grossièrement faux. Le problème est que le ministre a répondu à ces fausses informations par de vraies menaces, avec un tweet vite écrit et assez énervé :

    « Le ministre de la défense israélien menace de riposte nucléaire en présumant du rôle du Pakistan en Syrie contre Daech. Israël oublie que le Pakistan dispose lui aussi de l’arme nucléaire. »

    Peut-être Khawaja Asif n’avait-il lu, comme le font souvent les gens pressés sur Internet, que le titre de l’article avant de réagir.

    S’il était allé un peu moins vite, ou si son community manager l’avait mieux encadré, il se serait rendu compte que le site d’où provient l’article, AWD News, est connu pour refourguer des théories du complot et des informations inventées. (Exemple : le roi Abdullah de Jordanie tue son épouse.)

    Il se serait rendu compte qu’il y a une faute d’orthographe dans le titre alambiqué, ce qui est rarement un gage de fiabilité.

    Il se serait aussi rendu compte que le ministre de la défense israélien cité, Moshe Yaalon, n’est plus ministre de la défense depuis le mois de mai. Et que s’il avait effectivement dit « nous allons les détruire avec une attaque nucléaire », cette phrase si hostile aurait été reprise partout, pas seulement sur AWD News.

    Le tweet de menace maladroit de Khawaja Asif a obligé Israël à démentir ces non-informations, donnant une conversation assez surréaliste entre les comptes Twitter de deux pays possédant un arsenal nucléaire.

  • Iranian Cargo Ship Reportedly Destroyed by Rocket Off Yemen – gCaptain
    https://gcaptain.com/iranian-cargo-ship-reportedly-destroyed-in-rocket-attack-off-yemen-reports


    Photo posted by Ansar Burney Trust allegedly showing the attack on an Iranian cargo off Yemen.

    Seven people are believed to have been killed in an apparent rocket attack on a Iranian cargo ship in the Red Sea off Yemen, Pakistani sources are reporting.

    The Ansar Burney Trust, a human and civil rights organization in Pakistan, posted pictures of the alleged attack on its Facebook page. The organization said, citing its sources, that the Iranian-flagged cargo ship MV Jouya-8 was hit by a rocket and destroyed off Yemen.

    All seven missing are reportedly Pakistani nationals. One person is believed to have survived. 

    Ansar Burney Trust International has received information through its sources that an unfortunate ship namely “MV JOUYA-8” has been hit by a rocket in Sea of Yemen and reportedly destroyed… so far one Pakistani has managed to survive some how who has managed to swim towards some island,” Ansar Burney said in a statement posted to its Facebook page. 

    The Pakistani news agency Geo News said the attack occurred Wednesday night as the ship was underway from Egypt to Dubai.

  • Quelle « drôle de gauche », cette fausse gauche sociale-démocrate ! 23 Déc 2016 - Robert Charvin - Investig’Action
    http://www.investigaction.net/quelle-drole-de-gauche-cette-fausse-gauche-sociale-democrate/#sthash.0LUMpYsm.dpuf

    Quand la « drôle-de-gauche » gouverne à droite et fait son retour à gauche dans l’opposition…

    Les droites ont pour qualité de savoir ce qu’elles veulent : protéger et promouvoir au maximum les intérêts qu’elles représentent, c’est-à-dire avant tout les milieux d’affaires, la propriété privée des moyens de production et tous les conservatismes sociétaux, sauf si ceux-ci risquent d’affaiblir, par les réactions qu’ils suscitent les pouvoirs de l’argent. Elles font alors assaut de « modernité » et « changent tout pour que rien ne change » ! Car leur cohérence et leur constance sont absolues dans leur détermination à ne jamais céder au social si le profit est mis en cause.

    Les droites revêtent, selon les circonstances, des formes variées : elles ont été souvent, en France, « républicaines », « parlementaires » et « modérées » ; elles peuvent être « décomplexées », « arrogantes » à l’américaine et autoritaires ; en période de crise aiguë, elles ne rechignent pas à la répression forte et à la totale concentration des pouvoirs dans le cadre d’une droite extrême, qualifiée hier de fasciste et aujourd’hui de « populiste ». Derrière leurs masques variés, l’essentiel demeure.

    Ces différentes droites peuvent s’articuler de manière complexe afin de mieux faire croire qu’elles incarnent « l’intérêt général ». Elles sont, en tout état de cause, largement financées par les pouvoirs privés et la classe la plus aisée et disposent des moyens les plus vastes pour s’imposer à l’occasion des élections légitimant le plus souvent cette forme de « démocratie » particulière bien faite pour « la race des seigneurs », celle de l’argent, de la haute administration et du « tout-Paris », celle qui pratique le déni absolu des antagonismes sociaux et des inégalités insupportables.

    Ainsi, en France et à travers le monde, sans user de violence frontale grâce au cirque électoral, animé par l’argent et le tam-tam médiatique, prolifèrent des dynasties plus ou moins médiocres, non pas seulement au Pakistan, en Inde, ou au Liban, mais aussi aux États-Unis, en Grèce ou en France, alors que le « suffrage universel n’est que l’index qui permet de mesurer la maturité des classes populaires et qu’il ne peut être rien de plus… dans l’état actuel », comme le notait Engels.

    Or, précisément, force est de constater l’immaturité du plus grand nombre, objet de toutes les manipulations et de toutes les domestications créant l’illusion du choix et la croyance que chacun est authentiquement « libre »1.

    Si, par accident, les droites perdent les élections, elles les déclarent « illégitimes » ou illégales, la « preuve » essentielle de ces défauts étant leur propre défaite !

    Si la droite échoue, c’est qu’un « populisme » vulgaire et démagogique a décérébré les citoyens : conclusion, il faut voter à nouveau (cf les résultats des référendums européens de 2005 non respectés). Si l’échec se perpétue, alors toutes les violences « démocratiques » sont fondées, style Pinochet ou autre !! Toutes les formes de coup d’État sont jugées légitimes !! Il en est de même si les élections n’ont pas été « régulières » puisqu’elles ont été perdues (cf la victoire de 2011 de L. Gbagbo en Côte d’Ivoire) : alors, le recours à la force s’impose « au nom de la démocratie et de la protection des populations » ! La « dictature démocratique » reçoit alors la bénédiction des grandes puissances occidentales et des institutions économiques et financières internationales.

    Les « gauches » ou prétendues telles, ont d’autres pathologies. Elles ont pour défaut fréquent d’avoir peur d’elles-mêmes en se risquant à faire l’Histoire au lieu de s’adonner aux jeux politiciens.

    La gauche « social-démocrate » en est l’illustration la plus « exemplaire » … Avec Jean Salem, on peut la qualifier de « drôle-de-gauche », tant elle est animée d’un esprit de compromission produisant une politique faite nécessairement de contradictions. La place importante que cette « D.D.G » occupe dans les sociétés européennes est elle-même source d’une contradiction majeure : les autres gauches semblent ne rien pouvoir faire sans elle (ce qui reste à prouver), mais elles ne peuvent rien non plus avec elle (ce qui est d’ores et déjà démontré) !

    Au nom de la « Liberté », cette « drôle-de-gauche » se caractérise par un anticommunisme profond, indissociable de sa nature antisociale (sous couverture de « réalisme » économique). Les partis se réclamant de la social-démocratie sont des forces « ramasse-tout », facteur de blocages paralysants.

    Les partis « socialistes » européens en ont fait la démonstration lorsqu’ils dominaient la plupart des gouvernements des États membres de l’Union Européenne qu’elle a pourtant géré comme les droites. En France, le parti socialiste a connu une période où il dirigeait à la fois le Parlement et les Régions, sans rien bouleverser pour autant. Les citoyens français les plus défavorisés n’ont pas vu leur situation se modifier.

    La priorité absolue est en effet donnée au sociétal, au détriment des besoins sociaux les plus fondamentaux qui s’expriment dans les mouvements revendicatifs. Cette pratique résulte du fait qu’elle est plus facile à mener, car elle ne remet pas en cause les fondements du système socio-économique. Pour cette « drôle-de-gauche », cette place du sociétal présente il est vrai l’avantage de permettre des rebonds aux lendemains de ses échecs inévitables. Elle ne peut à la fois satisfaire sa base sociale « naturelle » et les pouvoirs privés économiques et financiers qu’elle essaie de se concilier. « J’aime l’entreprise », déclarait solennellement le Premier ministre Valls ! A tout prix, y compris à celui de la défaite, la social-démocratie se refuse à courir le risque de rupture avec les dominants ! C’est pourquoi, ceux qui, en France par exemple, « enterrent » le parti socialiste en raison du désastre « hollandais », ont toutes les chances de se tromper : la défaite magistrale de G. Defferre (avec 5% des voix) aux présidentielles de 1969 a pu faire croire à la même disparition. Le rebond n’a pas tardé ! Les « gênes » des pseudo-socialistes sont trop proches des citoyens craintifs ou sans conviction claire pour ne pas favoriser des renaissances périodiques.

    De plus, la « drôle-de-gauche » – qui n’engage à rien – est très présente dans la société civile d’un pays comme la France, particulièrement dans les médias et le monde intellectuel. Elle est l’expression de la médiocrité ambiante.

    Ce petit monde, fervent adepte de la « démocratie du bavardage », admirateur de l’American Way of Life, pétri du « rêve américain », promoteur d’une pseudo « modernité » et d’un soi-disant dynamisme « innovateur » contre tous les « archaïsmes » (comme a pu y croire Max Gallo, par exemple, avec le Mitterrandisme), prétend vouloir la révolution (permanente si possible) sans la vouloir vraiment, promeut « l’engagement » citoyen mais sans prendre de risques, défend la radicalité dans tous les domaines sauf en matière économique et sociale !

    La « drôle-de-gauche » de la société civile nourrit la social-démocratie politicienne, en lui transfusant un « air-mode » attractif et consensuel, tout au moins dans les couches sociales dominantes. Les « branchés » socio-démocrates revitalisent en effet les milieux politiciens dont les « recettes », faites de compromis constants, sont les plus vieilles du monde, dont seuls les « emballages » changent au fil du temps.

    C’est que les partis de gauche « de gouvernement » en ont bien besoin après leur périodique passage dans les sommets de l’État !

    Dans l’histoire des républiques françaises, les expériences gouvernementales de la social-démocratie ont été de nature analogue. La « drôle-de-gauche » s’appuie sur les classes populaires et sur les gauches plus radicales pour l’emporter, puis elle gouverne avec une telle « prudence » conservatrice qu’elle se discrédite et disparaît.

    Cependant, durant ses longues cures d’opposition, elle se repositionne à gauche, en faisant le procès du « Mur de l’argent », du « Grand capital » ou du « Monde de la Finance », se refaisant à bon compte une nouvelle jeunesse.

    Le Cartel des Gauches (1924-1926) est ainsi une victoire contre le Bloc National qui augmente les impôts, accepte le chômage, etc. Il l’emporte « contre les puissances d’argent », en s’affichant « pour la laïcité » et « pour les petits » (sic) ! Mais il se limitera avec le gouvernement Herriot au transfert des cendres de Jaurès au Panthéon, à l’amnistie des cheminots révoqués, sans perdre la « confiance » des milieux d’affaires, par peur de la « fuite des capitaux » et de la chute du franc ! Il est renversé au bout de deux ans.

    Le Front Populaire (1936) du gouvernement Blum considère que « tout n’est pas possible » à la différence des « frondeurs » de l’époque dirigés par M. Pivert. Les hésitations de Blum face à la hausse des prix, au chômage, à la fuite des capitaux, motifs de la « pause » sociale, font qu’il va rapidement s’opposer à la fois à l’hostilité des salariés déçus et des milieux d’affaires. Une manifestation communiste sera même réprimée violemment faisant 6 morts et de nombreux blessés, sans susciter la moindre critique officielle de la police. Par contre, rien ne sera fait pour la République Espagnole !

    Dès la Libération, la SFIO, pactisant avec la Démocratie chrétienne, prend ses distances avec l’esprit de la Résistance et devient l’instrument le plus efficace (assisté par les Américains) contre les communistes.

    Il en sera de même avec le gouvernement SFIO de Guy Mollet, constitué pour faire la paix en Algérie et qui devient le champion de la guerre à outrance, malgré un petit PSU de gauche issu des rangs socialistes.

    Il en sera ainsi avec F. Mitterrand dès 1982 et le « nouveau » parti socialiste, très rapidement distant avec les communistes et le mouvement social qu’ils réussissent à affaiblir plus efficacement que ne l’avait fait de Gaulle !

    Le décennat « hollandais », fait de reniements cumulés, est sans doute le pire, axé sur une politique prétendument « réformiste », c’est-à-dire jouant le jeu du capitalisme financier et de la Commission européenne à son service, dénonçant la CGT et instrumentalisant le sécuritarisme. La très modeste « fronde » de quelques socialistes des années 2000 n’ira pas plus loin que celle de M. Pivert en 1936.

    Cette succession d’échecs programmés permettant à chaque fois un retour fracassant de la droite, entraîne des « stages de récupération ». Tombant pour leur politique droitière, la social-démocratie, comme il a été dit précédemment, se relève par des positions réellement à gauche… dans l’opposition.

    N’ayant jamais rompu réellement avec les milieux exerçant leur hégémonie sur l’appareil d’État, sur l’économie et la société, la social-démocratie a la capacité de se « récupérer » dans un délai relativement bref. Chaque bataille perdue, parce que non menée véritablement, prépare une nouvelle victoire… inutile ou presque !

    Le Parti socialiste français, enterrant le « Hollandisme », est déjà en train de chercher du sang neuf, en ravalant se façade avec quelques personnalités, déjà vieux routiers de la politique, mais rafraîchies par leur discours renouvelé, complaisamment assistées par les médias dominants.

    La « drôle-de-gauche » passe ainsi d’une pratique de droite à une réinsertion dans le moule d’une gauche de gauche ! Sans complexe, le Premier ministre du Président déchu se présente comme un homme neuf (voir sa critique paradoxale de l’art. 49-3 de la Constitution française), de même qu’un cortège de ministres hier « hollandais », dont l’une révèle même subitement ses sentiments « castristes ». Il s’agit de se dissocier (en attendant de nouveaux compromis s’il le faut avec la droite sous prétexte de combattre l’extrême-droite, comme en Allemagne) des adversaires principaux du moment.

    La mascarade est complète avec cette droite « républicaine » où le Premier ministre, d’un autre Président déchu, s’affiche lui aussi comme l’homme-lige d’une « vraie » droite. Il apparaît que les partis de gouvernement de gauche et de droite font leur la devise de Pétain : « les Français ont la mémoire courte » !

    Les « vérités » sacralisées du marché, comme la « libre » concurrence, ne s’appliquent pas au monde politique où seule la « concentration » des pouvoirs (comme celle du capital) s’affirme en continu au détriment des intérêts populaires.

    Cette réalité de la social-démocratie française ne se distingue guère de celle qui sévit en Allemagne, en Grèce, en Espagne, au Portugal et dans les pays de l’Europe de l’Est. Leur volonté d’impuissance, comme leur soif de pouvoir, en font un obstacle à toute transformation sociale significative et leurs pathologies sont sans remède.

    1Voir Jean Salem. Élections, piège à cons ? Que reste-t-il de la démocratie ? Flammarion. 2012.

    #PS #gauche #social_démocratie

  • Two #Maersk Supply Vessels Sink En Route to Turkish Shipbreaker – gCaptain
    https://gcaptain.com/two-maersk-supply-vessels-sink-en-route-to-turkish-shipbreaker


    The Maersk Supply vessel Maersk Shipper.
    File photo : Maersk Supply Service

    Two Maersk offshore supply vessels have sunk off the coast of France during a tow to a ship recycling yard in Turkey where they were due to be scrapped.

    The Maersk Supply Service vessels, Maersk Searcher and Maersk Shipper, were unmanned when they sank Thursday approximately 60 miles off the coast of France, Maersk Supply COO Claus Bachmann said in a statement.

    We can confirm that the Maersk Supply Service vessel, Maersk Battler, lost two towed supply vessels on December 22,” Bachmann said.

    The two towed vessels were unmanned. There are 10 people on board the towing vessel Maersk Battler. All are well and accounted for. Coast guard of France has been informed of the incident,” he added.

    à joindre au dossier sur la #démolition_navale #démantèlement_sur_la_plage #beach_scrapping

    Maersk est dans le collimateur sur le sujet : malgré différents accidents mortels à Alang, Pakistan et Chittagong, Bangladesh et les soucis environnementaux, la société vient de confirmer son programme de démantèlement sur la plage arguant du respect des normes par les chantiers auxquels elle confie ses coques.

    • European Ship Recycling List Published But Non-EU Yards Forced to Wait – gCaptain
      https://gcaptain.com/european-ship-recycling-list-published-but-non-eu-yards-forced-to-wait

      The European Commission has published and adopted the first version of the long-awaited European List of accepted ship recycling facilities for exclusive access to EU-flag ships being sent for scrap. Unfortunately, yards located outside the European Union are going to have to wait a little longer.

      The first 18 shipyards included in the List are all located in the EU. All have been vetted to comply with the strict requirements for inclusion in the list, which grants the yards exclusive access to recycling end-of-life ships flying the flags of EU Member States under the EU Ship Recycling Regulation.

      The big question remains whether or not any yards in South Asia, particularly Alang, India, where safety and environmental standards have improved in recent years but the beaching method is still used, will be included in the List.

      The EU Ship Recycling Regulation, adopted in 2013 and entering into force no later than December 31, 2018, requires, among other things, that all large sea-going vessels sailing under an EU Member State flag to use an approved ship recycling facility.

    • Le rapport du bureau danois sur le naufrage

      Denmark Issues Investigation Report Into Loss of Maersk Supply Ships Off France – gCaptain
      http://gcaptain.com/denmark-issues-investigation-report-loss-maersk-supply-ships-off-france


      Towage at noon on 21 December 2016 leaving the English Channel at the Celtic Sea.
      Source : Private photo via DMAIB

      It is concluded in the report that the loss of fenders, collision and flooding of the unmanned ships under tow had been addressed in the risk assessment carried out, and that risk mitigating initiatives were in place for each risk item. However, these initiatives were ineffective. The DMAIB concludes that the risk mitigating strategies were mainly focused on preventing risk factors in isolation and left little or no contingency for acute interaction between the risk factors,” the DMAIB report stated.


      MÆRSK SEARCHER capsizing and sinking on 22 December 2016, just past midnight.
      Source : Private photo via DMAIB

      C’est dit gentiment, mais si je comprends bien, Mærsk porte l’entière responsabilité du naufrage…

    • Conclusion plutôt radicale. Et qui fait peur…
      bip @freakonometrics

      http://www.dmaib.com/Ulykkesrapporter/Marine+accident report - Loss of tow - MAERSK BATTLER.pdf

      The risk management system used by Maersk Supply Service is one of the most common in the shipping industry and the problems connected to the risk management system which led to the insufficient risk mitigation of the towing operation are hence not out of the ordinary. The risk management system offers to handle risk as an objective value and to provide a structure for handling risk. However, there is no aid or control of what is put into the system when it comes to which risk factors are identified. The numeric risk value is based solely on how imaginative the involved persons are, and the system does not provide a structure for how to reflect on what risk mitigating strategies are applied. This means that the risk management system does not help its user to manage risk, and that the assessment of the risk reduction is highly sensitive to one or more individuals’ subjective risk perception, which will be strongly influenced by the desire to make the operation possible. Thereby, the risk management system will rarely limit activities prone to risk In fact, the risk management system instead tends to facilitate the carrying out of risk prone operations.

    • A legal notice from the French Prefecture Maritime required Maersk Supply Service to analyse and empty the contents of the vessels’ tanks. The identified task has been followed and concluded. In addition, Maersk Supply Service will inspect the wrecks and monitor any potential environmental impact twice a year until 2019.

  • Distressed Pakistani asylum seekers rough it out in #Sri_Lanka
    COLOMBO:

    A Sunday mass is under way at a small chapel in the western Sri Lankan city of #Negombo. The building is decked out in multicoloured bunting for Christmas. Interestingly, the worshippers are singing hymns and psalms, not in Sinhalese, not in Tamil, not in any other dialect of the island nation, but in Urdu.
    Four Catholic bishops visiting from Pakistan are leading the mass for the families of the Christian asylum-seekers from Punjab and Sindh. These families have been in limbo since they landed in Sri Lanka years ago.


    http://tribune.com.pk/story/1267469/distressed-pakistani-asylum-seekers-rough-sri-lanka

    #réfugiés_pakistanais #Pakistan #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_chrétiens #limbe

  • Keep City Plaza Open

    City Plaza is a refugee accommodation and solidarity space in the heart of Athens, Greece.

    Following the closure of the borders when the EU trapped almost 65,000 refugees in Greece, the Greek government created more than 49 detention centers, hotspots and camps. City Plaza offers a safe and dignified alternative to these places where the conditions are wretched, unclean and inhumane.
    On the 22nd of April 2016 refugees, volunteers and solidarity activists occupied City Plaza Hotel which had been closed for 7 years.
    126 rooms on 7 floors. A reception, bar, dining room, kitchen, storage, play ground, health care center, roof terrace, classroom and library.
    CIty Plaza is supported exclusively through political solidarity and individual donations.

    400 people live together at City Plaza.
    The numbers: More than 100 families 165 children, 100 men, 115 women, 35 locals, activists and volunteers.
    Refugees from Syria, Afghanistan, Kurdistan, Iran, Iraq, Palestine, Pakistan & Gambia

    Self-organisation is at the heart of City Plaza.
    The philosophy: We live together. We work together. We struggle together.
    The foundations of the day to day running of City Plaza lie in solidarity and collective participation. Refugees, locals, activists and volunteers work together in this way.

    Your donation will go towards the essential working groups of City Plaza
    Kitchen
    – 3 meals a day for all, that’s 1,200 meals a day
    Health Care Center
    – Daily appointments with doctors and nurses & coordination with public hospitals, working to resolve refugee-specific health care services
    Storage space and distribution of supplies for basic needs
    – Everyday the people of City Plaza are given supplies to provide for basic needs (toiletries, washing powder, supplies for babies etc) but supplies are currently low.
    Maintenance of the building
    – A team of volunteers working for maintenance. City Plaza has not yet had enough funding to provide heating for the building.
    Language Classes
    – Greek for children, English for adults and children, German for adults and children

    https://www.youcaring.com/refugeeaccommodationandsolidarityspacecityplaza-716186

  • Why don’t refugees just stay in Turkey or Greece? We asked them

    As the current migration and refugee crisis has unfolded, one question has frequently been asked: why don’t refugees just stay in Turkey or Greece?

    Because migration research tends to focus on why people leave their home countries in the first place, we often miss the critical in-between step. Indeed, migrants may try to establish a life in an intended destination country, such as Turkey or Greece, but then be compelled for different reasons to move on. Alternatively, refugees may become “stuck” in a country that was intended to be a stop-over on a longer journey.

    We wanted to find out how migrants in Greece and Turkey viewed their current situations and planned for the future. From May to June 2015, we interviewed more than 1,000 migrants from Afghanistan, Iran, Iraq, Pakistan and Syria. The respondents included both migrants who had only recently arrived at Turkish or Greek refugee camps as well as people who had lived there for several years.


    https://theconversation.com/why-dont-refugees-just-stay-in-turkey-or-greece-we-asked-them-70257

    #asile #migrations #réfugiés #Grèce #Turquie #partir #parcours_migratoire #itinéraire_migratoire #pays_de_transit #transit

  • Greece appeals to EU for support over plan to detain refugees in order to speed up deportations

    Greece has appealed to the EU to support its plan to reduce the numbers of migrants living in overcrowded refugee camps on the Aegean Islands.

    The country suggests segregating people from nations with a “low recognition rate” of asylum eligibility – namely Algeria, Pakistan and Morocco – along with migrants judged to be behaving improperly in “#pre-removal” detention centres on the mainland.

    http://www.independent.co.uk/news/world/europe/greece-refugees-eu-support-plan-detain-refugees-a7467551.html
    #catégorisation #asile #migrations #réfugiés #ségrégation #Grèce #détention_administrative #rétention #centres_de_renvoi #Algérie #Pakistan #Maroc

  • Why refugees must be given education and the tools to thrive

    Of the six million primary and secondary school-age refugees under UNHCR’s mandate, 3.7 million have no school to go to. Refugee children are five times more likely to be out of school than non-refugee children. Only 50 per cent have access to primary education, compared with a global level of more than 90 per cent. And as they get older, the gap becomes a chasm: 84 per cent of non-refugee adolescents attend lower secondary school, but only 22 per cent of refugee adolescents have that same opportunity. At the higher education level, just one per cent of refugees attend university compared to 34 per cent globally.[2]

    https://medium.com/@UNHCR/why-refugees-must-be-given-education-and-the-tools-to-thrive-98df314dd43c
    #éducation #école #université #réfugiés #asile #migrations

  • Taking on Militants: A Fight for the Soul of Pakistan
    http://www.fairobserver.com/region/central_south_asia/pakistan-militants-extremism-news-78321

    The commanders’ approach failed to acknowledge the real lesson of Quetta: decades of Pakistani military and intelligence support underwritten by funding from Saudi Arabia for sectarian and ultra-conservative groups and religious schools in Pakistan that has divided the country almost irreversibly. Generations of religious students have their critical faculties stymied by rote learning and curricula dominated by memorization of exclusionary beliefs and prejudice resulting in bigotry and misogyny woven into the fabric of Pakistani society.

  • Une industrie bien armée face à la crise
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article847

    Si le climat économique est globalement morose, il y a au moins un secteur dont la santé est éblouissante : celui des industries de l’#armement. Le marché mondial de la défense a battu un record de ventes en 2015, en progression de 11 % par rapport à 2014 . Et cette croissance va continuer : la situation géopolitique mondiale est incertaine et tous les États rêvent d’avoir une armée plus puissante que celles de leurs voisins. La France est la grande gagnante de cette compétition : elle « a relancé son industrie de défense et bénéficié de ventes régulières plusieurs années consécutives » constate un expert. En 2012, les exportations françaises d’armement s’élevaient à 4,8 milliards d’euros, en 2015 elles ont atteint 16 milliards d’euros et elles vont plus que doubler encore en 2016. Cette vertigineuse croissance fait que la France est devenue le troisième vendeur d’armes dans le monde, devant l’Allemagne, et elle devrait dépasser la Russie pour « devenir le deuxième plus grand exportateur mondial d’équipements de défense » dès 2018 selon la revue spécialisée Jane’s.

    Les États-Unis, leader incontestés, restent encore hors d’atteinte. Les firmes d’armement françaises, Dassault, D.C.N. , Thalès, Airbus etc. sont à la fête, leurs bénéfices gonflent en proportion et leurs actions crèvent les plafonds. Nos responsables politiques ne manquent pas de mettre en avant ces succès, générateurs d’emplois et de rentrées de devises. Ainsi, suivant Jean-yves Le Drian, ils constituent « une reconnaissance de la puissance de la France , de sa dimension mondiale » . De gauche ou de droite, tous les nationalistes, amoureux du bleu-blanc-rouge bombent le torse et poussent des cocoricos. Nos actuels dirigeants politiques n’hésitent pas à attribuer ces succès à leur action, à leur engagement, à leur talent et ils en tirent gloire.

    On ne peut pourtant s’empêcher de faire un parallèle entre la courbe des ventes d’armes et celle des engagements militaires français à l’étranger : jamais, depuis les débuts de la cinquième république, les armées françaises n’avaient été engagées sur autant de terrains d’opération : Mali, Syrie, Lybie etc. « Moi-président » laissera dans l’histoire le souvenir d’un grand chef de guerre. Et chacun de ces théâtres d’opération constitue pour nos armées un remarquable terrain de démonstration. C’est que les acheteurs d’armement sont comme n’importe quel client : ils sont difficiles, exigeants ; ils veulent voir, vérifier. C’est que dans le domaine des ventes d’engins de mort, la concurrence est rude et rien ne vaut, pour prouver la réelle efficacité du matériel et finaliser un contrat, l’épreuve de vérité, c’est-à-dire leur utilisation en temps de guerre contre de vrais ennemis, sur de vrais théâtres d’opération.

    Et des théâtres d’opération pour vérifier l’efficacité des matériels, corriger leurs défauts, optimiser leurs performances, nos fabricants nationaux en ont plus que de besoin, ce que nos « représentants » ne manquent pas de mettre en avant. Ils ont en face d’eux de redoutables négociateurs, des gens extrêmement riches comme l’Arabie Saoudite ou le Qatar, (pétrole oblige) qui ne s’embarrassent pas de sentimentalisme : l’Arabie Saoudite par exemple applique strictement la charia (amputations, décapitations (153 condamnés décapités en 2015) et lapidations en place publique ; par exemple, le jeune Ali Mohamed al-Nimr dont le tort était d’être le neveu d’un dignitaire chiite, farouche opposant au régime, a été décapité et son corps, crucifié exposé pour l’exemple sur une place publique. Par ailleurs, l’armée saoudienne engagée dans une guerre au Yémen est accusée par les organisations humanitaires de dizaines de meurtres de civils (bombardement d’hôpitaux, d’écoles etc.).

    Quand on est face à de tels acheteurs, il faut faire preuve de réelles qualités de négociateur, surtout quand l’on sait que la France a ratifié le Traité international sur le Commerce des Armes. Ce traité a pour but de réguler le commerce « légal et légitime » des armes et sa rédaction devrait nous interdire de commercer avec l’Arabie Saoudite. En effet, les États signataires s’engagent à

    « ne pas autoriser de transferts d’armes classiques, ni de leurs munitions pièces ou composants….. s’ils ont connaissance, lors de l’autorisation, que ces armes ….. pourraient servir à commettre des crimes internationaux, notamment des crimes de guerre » .

    La France, patrie des droits de l’homme, a par ailleurs signé la charte de l’Organisation Internationale du Travail et en particulier les articles relatifs à la liberté syndicale, à la reconnaissance effective pour les travailleurs du monde entier du droit de négociation collective et à l’élimination du travail forcé ou obligatoire. En mai 2014, le constructeur DCNS (dont l’État français est actionnaire) vendait à l’Égypte (ce pays connaît depuis l’arrivée au pouvoir en 2013 du maréchal Sissi un cycle répressif - massacres de manifestants, emprisonnement des opposants, procès iniques, élections totalement truquées) 4 corvettes dont trois devaient être construites en Égypte.

    Le chantier naval chargé de ce contrat racheté par l’armée Égyptienne, connaît depuis ce rachat des conflits sociaux. Les nouveaux propriétaires n’ont pas hésité à laminer très fortement les salaires et les primes des ouvriers civils : de 400 € mensuels les salaires plus primes ont été ramené au salaire de base soit 50 € augmenté suivant les mois de 10 à 30 € de primes. C’est lors de la distribution de la prime du ramadan (mai 2016) que la colère des ouvriers a explosé : la direction de l’entreprise accordant royalement une prime de 7 €, alors que traditionnellement les ouvriers recevaient l’équivalent de deux mois de salaire. Suite à une entrevue avec les ouvriers, le directeur a appelé l’armée pour investir l’entreprise.

    Le 25 mai, 14 ouvriers sont arrêtés et emprisonnés puis inculpés avec 12 autres.

    « Ces 26 employés ont été choisis à peu près au hasard, dans tous les secteurs de l’usine. La direction veut faire un exemple pour mettre au pas toute l’entreprise. Ils ont beau être innocents, le juge militaire ne fera qu’appliquer les ordres qu’on lui transmet » déclare leur avocat.

    De fait, les tribunaux militaires ont en Égypte une compétence très large, leurs juges sont sous les ordres du chef d’état-major et ils n’offrent aucune garantie de procès équitable. Le procès a été plusieurs fois reporté et des ouvriers sont toujours emprisonnés. Des intérimaires ont été embauchés à leur place pour construire les navires vendus par la France.

    Soyons justes, la France ne vend pas des armes qu’à des pays qui violent les droits de l’homme comme l’Égypte ou l’Arabie Saoudite, ou qu’à des pays qui financent ou ont financé des terroristes comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite. Parmi nos clients, nous comptons aussi des pays comme l’Australie (sous-marins) ou l’Inde (avions). « La plus grande démocratie du monde » (plus de un milliard d’habitants) vient ainsi de nous acheter 36 Rafale pour un montant de 8 milliards d’euros. Cette somme représente un an et demi du budget que l’État indien consacre à la santé ! Or la situation des institutions sanitaires indiennes est lamentable : la majorité des hôpitaux et des dispensaires sont délabrés et des dizaines de millions de patients n’ont pas accès aux soins.

    Pour comprendre le choix du gouvernement indien, il faut prendre en compte le fait que l’Inde, majoritairement peuplée d’hindouistes, est depuis sa création en conflit au sujet du Cachemire avec le Pakistan peuplé quasi exclusivement de musulmans.

    Depuis 1947, les deux pays sont en état de guerre larvée et les fréquents affrontements militaires ont causé des milliers de morts, ceci pour le plus grand profit des vendeurs d’armes. Jouant sur la fibre patriotique, les militaires indiens, jaloux des matériels détenus par l’armée pakistanaise n’ont donc eu aucun mal à présenter comme une urgence absolue l’achat de ces avions. Les personnels hospitaliers et les patients indiens devront attendre, mais que les âmes sensibles se rassurent ; gageons que les gouvernants français auront pensé à expliquer à leurs homologues indiens les avantages d’un « téléthon » pour financer la modernisation de leurs hôpitaux.

    Dans ce domaine aussi, l’expertise de la France est incontestable. Grâce au talent de nos gouvernants, à leur capacité à « oublier » les traités qu’ils ont signés ou à détourner le regard pour ne pas voir certaines réalités obscènes, la France va devenir le deuxième marchand d’armes dans le monde. Pour parvenir à ce résultat, nous voici fournisseurs d’armes et complices objectifs de certains des pires états criminels de la planète.

    Le plus effrayant est que ce sont les mêmes qui d’une main ratifient des traités internationaux pour défendre les droits de l’homme et de l’autre signent avec des états voyous des contrats d’armement, vantent le rôle historique de la France, patrie des droits de l’homme, infatigable défenseur de la liberté et en même temps se bouchent les oreilles pour ne pas entendre les cris des torturés et des massacrés. Que pèsent en effet, ces cris, ces souffrances, ces détresses face aux milliards de dollars des ventes d’armement, aux profits des entreprises et des actionnaires, aux emplois créés en France : rien, absolument rien, affirme notre premier ministre en réponse à la question d’un journaliste.

    La grandeur de la France, sa santé économique sont une raison suffisante. C’est la dure loi du système capitaliste, un système aussi immoral qu’inhumain car il ne connaît que la loi de l’argent et autorise toutes les bassesses pour accroître le profit, raisons pour lesquelles nous voulons son abolition.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°152 déc 2016 - Janv 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article844

  • Magnifique : les Séoudiens financent les Talibans, alors qu’officiellement le roi soutient le gouvernement afghan.
    Saudis Bankroll Taliban, Even as King Officially Supports Afghan Government
    http://www.nytimes.com/2016/12/06/world/asia/saudi-arabia-afghanistan.html

    Saudi Arabia is critical because of its unique position in the Afghan conflict: It is on both sides.

    A longtime ally of Pakistan, Saudi Arabia has backed Islamabad’s promotion of the Taliban. Over the years, wealthy Saudi sheikhs and rich philanthropists have also stoked the war by privately financing the insurgents.

    All the while, Saudi Arabia has officially, if coolly, supported the American mission and the Afghan government and even secretly sued for peace in clandestine negotiations on their behalf.

    The contradictions are hardly accidental. Rather, they balance conflicting needs within the kingdom, pursued through both official policy and private initiative.

    The dual tracks allow Saudi officials plausibly to deny official support for the Taliban, even as they have turned a blind eye to private funding of the Taliban and other hard-line Sunni groups.

    The result is that the Saudis — through private or covert channels — have tacitly supported the Taliban in ways that make the kingdom an indispensable power broker.

    Ça me semble suffisamment énorme pour que tu n’en entendes plus jamais parler (sauf dans des reprises sur des médias hum-hum).

  • Un long et très intéressant article sur le blog de Joshua Landis pour démonter la thèse «Assad a fabriqué ISIS»: Is Assad the Author of ISIS? Did Iran Blow Up Assef Shawkat? And Other Tall Tales
    http://www.joshualandis.com/blog/assad-author-isis-iran-blow-assef-sawkat-tall-tales-ehsani2

    As the events in Daraa unfolded, the President invited key figures from the town to see what can be done to calm the demonstrations. One such figure was cleric Sayasneh. One of the consistent demands of such meetings was the release of prisoners. It was no different when Douma joined the uprising. Foreign Embassies were also pushing the Syrian State to release what it called political prisoners. People like Zahran Alloush were sentenced to seven years in prison when he was arrested with a group of 40 people on the charge of promoting Wahhabi ideology and gun possession. They had not killed anyone or even fired a shot. Yet, they were sent to prisons like Sednaya and kept there beyond the end of their sentence on the whim of one of the security agencies. It was in this context when the residents of Douma demanded the release of prisoners from their districts. The Syrian leadership was under intense pressure to calm the crisis. The people of Douma promised to do their job at calming their own streets if some of those prisoners were released. Zahran and many others like him were released under this rationale. This is not too dissimilar to the way the American prisons in Iraq worked. Zarqawi, Baghdadi and Golani were all released from those prisons either when their terms ended or when the local populations demanded their release. Just like in Syrian prisons, the prisoners in American jails were also indoctrinated with jihadist ideology. Syria erred by releasing Alloush and Abboud who would go on to form Jeish al Islam and Ahrar just like the U.S. erred when it released Baghdadi who would go on to form ISIS.

    • Angry Arab revient lui aussi sur cette théorie, mais en réponse à un billet de Qifa Nabki : Elias Muhanna ("Qifanabki") on ISIS and the Syrian regime
      http://angryarab.blogspot.fr/2016/12/elias-muhanna-qifanabki-on-isis-and.html

      So Elias commented on the lousy (really trashy, journalistically speaking) series about ISIS and the Syrian regime in Daily Beast.
      https://qifanabki.com/2016/12/07/assad-and-isis
      This is not about politics but about methodology, journalistic standards and about the dominant political paradigm about Syria and beyond. Basically, in this piece, Eias reveals himself as fully March 14, while he used to be more careful in his analysis before. This piece reads like the talking points of March 14 really. But away from generalizations let us talk specifics (my responses to his words are in red):

      1) His opening sentence set the stage: "Gutman’s articles have been championed by opposition supporters and critiqued by regime loyalists." So here he tells readers that anyone who is critical of the piece is a regime supporters. Look at this demagogic method. So end of story. Let us go home. If you dare disagree with the non-expert Gutman (who research basically constituted spending long hours in cafes in Istanbul). There is really no need to continue when he says that, but I will continue.

      2) He then informs the readers this: "The most astute observers of the conflict have long recognized the alignment of certain interests between the regime and the most radical elements in the Islamist opposition." Here, you are to believe that if you are astute you have to agree with the premise of Gutman and Western media and government, otherwise you are not astute. No evidence is necessary.

      3) Look at this line (and notice that Elias, like all other cheerleaders of the armed Jihadi groups in Syria) still insist that there was this really secular/feminist/democratic spectrum of secular armed groups, and then the regime came and produced those Islamists and then, voila, the secular armed groups suddenly disappeared in order for Bashshar to claim that his enemies are not the real Voltaire Battalions but the various Islamist Jihadi battalions: "The rise of ISIS and Jabhat al-Nusra has been disastrous for the secular political opposition".

      4) Elias then proceeds to yet again complains that the fact that Gutman piece is short on data and research (unless sitting in cafes in Istanbul counts as solid research) is bad not from a journalistic standpoint but because it helps the opponents of his beloved Syrian rebels (former Voltaire battalions who were transformed by trickery by the regime to Jihadi battalions): "That’s unfortunate, because they have given regime apologists more ammunition for the claim that the Syrian uprising is nothing but a foreign conspiracy fueled by fake news and Gulf-funded think tanks." But I am not sure what he means by the side reference to Gulf-funded think tanks? Does he mean that those are valuable academic assets who should not be criticized or does he mean that their punditry should be respected and not maligned and ridiculed. Not sure here but he seems defensive about them.

      5) Here he produces his theory (same as Gutman theory and same as the various theories about the Jihadi rebels from DAY ONE): "When the Assad regime released many of its Islamist prisoners from Sednaya Prison in 2011 — including individuals like Zahran Alloush, Yahia al-Hamawi, Hassan Abboud, and others who would go on to positions of leadership in Ahrar al-Sham, Jaysh al-Islam, and ISIS — it did so in full knowledge that the Islamists spelled trouble for the nascent uprising." So the evidence marshaled by Elias is that since the regime released them from jail, it means it controls them and even controls them when they bomb the regime sites and when they kill regime supporters, etc. But here is what curious: if this is the evidence in itself, how come Elias never wrote that US is responsible for the Jihadi in Iraq, Pakistan, and Afghanistan as the US release scores of Jihadi fighters INCLUDING BAGHDADI HIMSELF? And does this argument not apply to Jordan, Saudi, Pakistani, Afghani, and Moroccan regime? The Jordanian regime is most culpable among them all as it started to manipulate Jihadis long before any of those regimes. So if the evidence is the release from jail, then it can’t be true in the case of Syrian regime and not true in the case of all those other regimes including the US government and its occupation authorities in the region.

      6) Then Elias produces another conspiracy theory more fascinating than the first one: "The intelligence services guessed correctly that the peaceful secular demonstrations would be overrun by violent former inmates". Here, what does overrun mean? I mean, if the rebels were mostly secular, why would the release of Jihadi “overrun” them? What would that happen if the majority are active in the Voltaire Battalions? Why did not the more popular (according to Elias and all other mainstream journalists) secular forces overrun the others?

      7) Then Elias proceeds to make a Lebanon analogy: "That group was widely seen as a tool of Syrian intelligence". Widely seen? It was only “widely seen” by the Hariri family and the rest of the Saudi-run March 14 Movement. There was never any evidence presented about that. The only evidence is that its leader once spent time in Syrian regime jail, just as Baghdadi once spent time in US military jails in Iraq. And many of those Jihadi groups are openly and blatantly opposed to the Syrian regime on sectarian grounds and in fact the regime fought against them in Lebanon during the Syrian political domination of Lebanon. But it gets worse:

      8) Elias then says: "Longtime Syria-watchers will recall that Hizbullah was adamantly opposed to the Lebanese Army’s assault on the camp". I consider myself “a long time Syria-watcher” — and an occasional bird-watcher — and I dont recall that. This is absolutely and totally untrue, and even Elias friends in March 14 would not mischaracterize the stance of Hizbullah as such. Hizbullah was NOT opposed to the assault on the camp: Nasrallah specifically said that entry into the camp “is the red line”. He meant that the civilian population of the camp should be spared and that the assault on Fath Al-Islam should have sparred the lives of civilians But unfortunatley, once the Lebanese Amy began the assault on the camp, Hizbullah never complained AS IT SHOULD HAVE. More than 45 Palestinian civilians were massacred by the Lebanese Army assault. I was and still am of the position that the Lebanese Army should not have assaulted the camp (I call on Elias to visit what is left of the camp to see for himself) in order to get rid of a small armed gang, especially that negotiations were going on. In fact, the lousy Syrian regime Army supported and helped and the lousy Lebanese regime Army in the assault of the camp. And unfortunately Hizbullhah provided intelligence and military support for the Army during the assault. So if my position against Army assault make me an accomplice with Fath Al-Islam, be my guest. But it was really incredible how Elias—desperate to find evidence of any kind—decided to distort the position of Hizbullah.

      9) Finally, Elias concludes with his last evidence, that the Syrian regime had “infiltrated” those groups: "given the regime’s successful infiltration of these groups". Wait. Infiltration of groups means control and creation of those groups? Do you remember after Sep. 11 when George Tenet testified before US Congress that CIA had infiltrated Al-Qa`idah? Syrian, Jordanian, Saudi, and other Arab and Western and Israeli intelligence services had all infiltrated those groups, but why do you go from here to decide that only the Syrian regime is guilty of infiltration? Are you that desperate to validate a lousy piece of journalism by Roy Gutman? Finally, here is what I find interesting: Gutman built up his case on coffee shop chatter by Syrians in Istanbul, but usually Westerners mock unsubstanitated conspiracy theories by Middle Easterners. Yet, only in the case of Syria are those conspiracy theories believed and peddled and only because they serve the propaganda interests of of Western governments.

      PS Do you notice that when people cite the lousy piece by Roy Gutman they always say: the award-winning Roy Gutman. I remember when people cited Judith Miller about WMDs of Iraq before 2003, they also always said: award-winning journalist, Judith Miller.

      PPS Elias Responds here.
      https://qifanabki.com/2016/12/07/assad-and-isis/comment-page-1/#comment-127286

    • Sinon, c’est la même #théorie_du_complot, explicitée cette fois par Michel Touma de l’Orient-Le Jour, reprise de manière extrêmement fainéante par Courrier international :
      http://www.courrierinternational.com/article/lettre-ouverte-du-liban-pourquoi-francois-fillon-tout-faux-su

      (alors qu’il y aurait beaucoup à dire sur le fait de baser une politique étrangère française sur la prétendue et forcément catastrophique « protection des Chrétiens d’Orient »)

  • American and British Spy Agencies Targeted In-Flight Mobile Phone Use
    https://theintercept.com/2016/12/07/american-and-british-spy-agencies-targeted-in-flight-mobile-phone-use

    In the trove of documents provided by former National Security Agency contractor Edward Snowden is a treasure. It begins with a riddle : “What do the President of Pakistan, a cigar smuggler, an arms dealer, a counterterrorism target, and a combatting proliferation target have in common ? They all used their everyday GSM phone during a flight.” This riddle appeared in 2010 in SIDtoday, the internal newsletter of the NSA’s Signals Intelligence Directorate, or SID, and it was classified “top (...)

    #NSA #smartphone #écoutes #GCHQ #Air_France

  • Le renseignement britannique surveille aussi Israël de près
    LE MONDE | 07.12.2016 | Par Jacques Follorou
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/12/07/le-renseignement-britannique-surveille-aussi-israel-de-pres_5044882_4408996.

    On ne se méfie jamais assez de ses amis, surtout les plus proches. Officiellement, Israël et les deux agences de surveillance anglo-saxonnes les plus puissantes, l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine et son homologue britannique, le GCHQ (Government Communications Headquarters), sont unis par une sacro-sainte alliance. Intense du fait des enjeux de survie pour Israël, confiante au regard de l’excellence reconnue aux Israéliens en matière d’espionnage, et en forte croissance depuis dix ans, cette coopération unique a pourtant une face plus obscure.

    De nouvelles pièces, extraites par Le Monde, en collaboration avec le site The Intercept, des archives de l’ex-consultant de la NSA Edward Snowden confiées à Glenn Greenwald et Laura Poitras, dévoilent en effet l’ampleur de la surveillance des intérêts israéliens par le GCHQ. Les Britanniques ont espionné la diplomatie israélienne, aussi bien à Jérusalem qu’à l’étranger. Ils visaient aussi des sociétés privées du secteur de la défense, des organismes d’Etat chargés de la coopération internationale ou encore des centres universitaires connus pour leur très haut niveau scientifique. Ces cibles apparaissent sous forme d’adresses électroniques ou de numéros de téléphone dans des rapports d’interception des techniciens du GCHQ, heureux de montrer qu’ils étaient parvenus à les identifier dans les flux de communications satellitaires entre le continent africain et le reste du monde. Au bas de chaque compte rendu, il est mentionné que la collecte peut désormais devenir automatique.

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    Espionnage d’Air France, d’Israël et de l’Autorité palestinienne : nouvelles révélations Snowden
    LE MONDE | 07.12.2016 | Par Martin Untersinger et Jacques Follorou
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/12/07/espionnage-d-air-france-d-israel-et-de-l-autorite-palestinienne-ce-qu-apport

    Les documents consultés par Le Monde montrent que les Britanniques ont espionné la diplomatie israélienne, aussi bien à Jérusalem qu’à l’étranger. Ils visaient aussi des sociétés privées du secteur de la défense, des organismes d’Etat chargés de la coopération internationale ou encore des centres universitaires connus pour leur très haut niveau scientifique.

    The Wall Street Journal et Der Spiegel avaient déjà montré que les services anglais et américains avaient surveillé les communications du premier ministre Benyamin Nétanyahou et celles du bureau du premier ministre Ehoud Olmert. Selon nos informations, les espions ratissent beaucoup plus large. Ils visaient des services de l’Etat, notamment ses diplomates. Parmi ces identifiants figurent ainsi le numéro de téléphone du numéro deux du ministère des affaires étrangères israélien ou encore les e-mails d’ambassadeurs en poste à Nairobi, au Kenya, et à Abuja, au Nigeria. Mais on trouve aussi parmi les cibles de ces agences des employés de sociétés de défense, comme Ophir Optronics, l’un des fleurons de la fibre optique et du laser, deux éléments-clés des armements modernes et des industries de pointe, ou encore des centres de recherche de l’université hébraïque de Jérusalem.

    Au Proche-Orient, la NSA et le GCHQ ne font pas d’exceptions : tout comme Israël, l’Autorité palestinienne a été mise sous surveillance serrée par les agences américaines et britanniques. Là encore, la NSA et son homologue britannique entretiennent pourtant d’étroites relations avec la monarchie jordanienne et l’Autorité palestinienne dans le domaine du renseignement. La NSA et l’EWD, le service de renseignement électronique jordanien, sont même de très proches alliés : « A lui seul, l’EWD fournit une grande part des noms d’individus ciblés par la NSA » dans cette région, reconnaît une note des services américains. Pourtant, dans les longues listes d’interceptions du GCHQ, se trouvent les coordonnées de la cour royale de Jordanie, du chef du protocole du roi et de l’ambassade de Jordanie à Washington.

    L’Autorité palestinienne a également fait l’objet d’une surveillance intensive, loin de se limiter aux hauts responsables. Fin 2008 et en 2009, le GCHQ a ainsi ciblé les communications du cabinet du secrétaire général de l’OLP et celles d’un grand nombre de délégations palestiniennes dans le monde. Notamment en France, en Belgique, au Portugal, au Pakistan, en Afrique du Sud ou en Malaisie. Des figures palestiniennes modérées étaient également espionnées : le Dr Ahmed Tibi, homme politique et député arabe israélien, chef du Mouvement arabe pour le renouveau, ou encore Ahmed Qoreï, premier ministre de l’Autorité entre 2003 et 2006. Autant d’éléments qui rappellent une règle ancienne de l’espionnage : les amis n’existent pas.