country:pakistan

  • Molenbeek, un nid de terroristes ? Ce quartier de Bruxelles est le lieu d’une belle alternative
    http://www.reporterre.net/Molenbeek-un-nid-de-terroristes-Ce-quartier-de-Bruxelles-est-le-lieu-d-u

    Molenbeek, près de Bruxelles, est présenté comme un repaire de terroristes. Comme toujours, la réalité n’est pas si simple. Car dans ce grand quartier de Bruxelles, une initiative de parc urbain autogéré est devenue un exemple extraordinaire de mixité et de tolérance.

    @supergeante

    • A Molenbeek, dans la spirale de la misère et de l’islam radical

      « Molenbeekistan », « nid de djihadistes ». Depuis les attentats de Paris, Molenbeek, commune de Bruxelles, est sous les feux de l’actualité, considérée comme la plateforme du terrorisme européen. Plongée dans ce quartier qui a sombré et où l’Arabie saoudite a massivement financé l’émergence d’un islam wahhabite.

      http://www.mediapart.fr/journal/international/201115/molenbeek-dans-la-spirale-de-la-misere-et-de-lislam-radical?onglet=full

    • De notre envoyée spéciale à Molenbeek-Saint-Jean (Bruxelles, Belgique). Quand elle a appris que deux des fils Abdeslam étaient impliqués dans les tueries de Paris – l’un, Brahim, s’est fait sauter devant un bar du XIe arrondissement « comme s’il était à Kaboul » et l’autre, Salah, est en cavale –, Souad s’est effondrée en larmes et en prières. Elle « sentait que le malheur se rapprochait encore une fois du quartier ». Déjà, l’été dernier, pendant les vacances dans le village natal, dans le nord du Maroc, elle avait demandé à son mari, un retraité de la Stib, la RATP bruxelloise, de convaincre les enfants de rester au pays. « Au Maroc, c’est une dictature mais je préfère la dictature à l’anarchie, là-bas les policiers font peur, nos petits-enfants seront biens tenus. Pas comme à Molenbeek où tout est permis et les gosses à la rue nuit et jour. »

      Souad était déjà « traumatisée, dépassée » par l’histoire de la famille N. Ces lointains cousins, immigrés en Belgique comme eux, avaient organisé une « talba », une récitation du Coran, pour un de leurs gamins qui s’était radicalisé sans que personne s’en aperçoive et qui avait rejoint la Syrie, cédant à « l’appel du Cham » de Daech. Il était mort quelques mois plus tard, « shuhada », « martyr », selon un bref message de l’organisation qui avait plongé la mère dans la folie et le père dans la dépression. Souad, la soixantaine, voyait souvent les femmes de cette famille autour d’un thé à la menthe pour passer les après-midi « mais depuis cette tragédie, elles ne fréquentent plus personne, le djihad est un sujet tabou, les familles ont honte, comme si Satan les avait frappées ».

      Ce mercredi, dans son salon oriental, sous une photo de La Mecque où elle est allée en pèlerinage, Souad se demande « quelle drogue on donne à nos enfants pour qu’ils deviennent des monstres », un chapelet à la main. Elle raconte qu’elle ne sort plus de peur d’être harcelée par les journalistes « qui nous prennent pour des animaux » et pleure les victimes de Paris, « les musulmans d’Europe qui vont être encore plus stigmatisés » mais aussi « l’enfer que doit vivre la mère Abdeslam ». « Ici, c’est un village, on se connaît tous », dit-elle, scotchée sur Maghreb TV, une télé belge communautaire qui diffuse en arabe et qui a dépêché ses caméras sur la place communale de Molenbeek.

      Le quartier est l’un des poumons de la ville, à quelques mètres du métro Comte de Flandre et à moins d’un quart d’heure à pied de la Grand-Place de Bruxelles, épicentre touristique de la capitale européenne. S’y tient tous les jeudis un marché « qui donne l’impression d’être à Tanger », dit un commerçant. Il se présente comme « un des rares Blancs » à tenir encore un commerce dans ce qui a muté, au fil des décennies, en « un laboratoire de ville à 90 % musulmane », « un ghetto ethnique ». « Maroc-enbeek », 97 000 habitants sur six kilomètres carrés : plus de la moitié sont des immigrés marocains ou descendants, concentrés dans la partie basse de la ville, le triangle « Comte de Flandre-Étangs noirs-Ribaucourt ».

      Décrochage scolaire, chômage (jusqu’à 60 % chez les jeunes dans les quartiers est), discriminations de l’école à l’embauche, familles nombreuses sans revenus du travail entassées dans des logements minuscules dont un quart ne possède pas encore le confort minimal (W.-C., douche), trafic de cannabis importé par des Rifains, banditisme… Molenbeek, « Petit Manchester » ouvrier florissant dans les années 1960, a été foudroyé par la désindustrialisation. Le quartier est devenu, un demi-siècle après le premier accord bilatéral de recrutement de main-d’œuvre entre la Belgique et le Maroc (puis avec la Turquie), l’emblème du croissant pauvre et délinquant de Bruxelles qui tourne autour du canal. Tous les indicateurs sociaux sont au rouge, à quelques kilomètres du rond-point Schuman et des institutions européennes.

      Depuis samedi, les médias du monde entier cherchent à comprendre comment cette commune, que le ministre de l’intérieur belge Jambon, de la très droitière N-VA, veut « nettoyer » (et Zemmour « bombarder »), s’est muée en « nid à djihadistes ». Ils occupent la place communale avec leurs fourgons satellites, enchaînent les duplex, vont et viennent du dôme de la « maison communale » (la mairie) accolée au commissariat de police, au numéro 30, à l’autre bout de la place, une petite maison de trois étages au-dessus d’un Pakistanais qui vend des tissus orientaux. C’est ici, dans un logement social, que vit la famille Abdeslam, sous pression médiatique maximale.

      Lundi, en fin d’après-midi, sur le pas de la porte de l’immeuble, Mohamed, frère aîné des deux terroristes présumés, employé au service « population » de la commune depuis dix ans, s’est exprimé sous les flashs après une arrestation musclée et plusieurs heures de garde à vue : « J’étais accusé d’acte terroristes (…) mais en aucun cas je n’ai été lié de près ou de loin à une intervention à Paris. (…) Les gens de la commune savent de quoi je suis capable et de quoi je ne suis pas capable. Je n’ai jamais eu d’ennuis avec la justice. J’avais un alibi. » « Momo », comme l’appellent ses collègues, assure n’avoir « rien remarqué » chez ses frères. Comme tous ceux qui connaissaient Salah et Brahim Abdeslam.

      « Bienvenue à Hollywood, la plus grande fabrique de films »

      « Pas inconnus de la justice, les deux frères avaient commis des délits de droit commun mais ils appartiennent à une famille modérée, ouverte, originaire de Tanger, au Maroc, qui n’avait jamais fait parler d’elle sur le plan religieux », dit un travailleur social sous couvert d’anonymat. « Je les connais depuis qu’ils sont petits et je ne les ai jamais vus à la mosquée », renchérit Jamal Habbachich, à la tête d’un comité consultatif qui fédère seize mosquées de Molenbeek. Abdel, 26 ans, qui alterne périodes de chômage et d’intérim, passait ses journées et ses soirées aux « Béguines », le café qui appartenait à Brahim Abdeslam et que gérait Salah. C’était un bar d’hommes dans cette ville où les femmes sont pour la plupart voilées et où « tu n’en verras jamais une dans un bar, ni dans la rue le soir sauf si elle sort d’un mariage », dit Abdel.

      Le café a été fermé le 5 novembre par les autorités, pour « consommation de substances hallucinogènes prohibées » après une descente de police en août. On y menait une vie de bamboche, fumait du shit, buvait un verre de thé à la menthe ou des Jupiler (bière belge), en jouant aux dés et en regardant les matchs de foot. « C’était tout sauf des radicaux qui voient la vie en "haram" (illicite) ou en "halal" (licite). Ils ne faisaient pas la prière à ma connaissance. Leur "trip", c’était les filles, les discothèques, la fête », raconte Abdel.

      Abdel ne croit « pas du tout » ce qui tourne en boucle sur les chaînes d’information, sur les fils Abdeslam et le cerveau présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, Molenbeekois bien connu, mort dans l’assaut lancé ce mercredi dans un appartement à Saint-Denis. « C’est des montages. Comment on peut tenir un coffee-shop et se faire sauter quinze jours après ? Comment on peut être Abaaoud l’homme le plus recherché du monde planqué en Syrie et revenir à Paris incognito en passant les frontières dans un contexte ultra-sécuritaire même en empruntant la route des réfugiés syriens ? », dit le jeune homme en prenant à témoin ses copains.

      Tous lisent là « encore un complot de la Grande Puissance, l’Amérique, la France pour salir les musulmans ». « Si j’envoie par SMS à mon répertoire la question, "croyez-vous aux événements dont les médias nous matraquent depuis vendredi", 95 % va me répondre "Non" », assure sans ciller Samir, 28 ans et déjà dix de chômage. Ils ne sont pas allés ce mercredi au rassemblement sur la place communale en mémoire des victimes de Paris où 2 500 personnes, dont le frère Abdeslam depuis un balcon, se sont recueillies, allumant des bougies, des lumières contre les ténèbres.

      Karim, qui a quitté l’école à 16 ans et vit de « petits deals », ne se sent « pas concerné » : « On n’était pas "Charlie" en janvier parce qu’on ne peut pas rire de tout et se moquer de la religion, du prophète comme il le faisait. On ne va pas être "Paris" en novembre. Il y a eu des morts, O.K., qu’ils reposent en paix, mais on ne croit pas au "terrorisme", c’est une invention de l’Occident. Chaque fois, qu’il y a "un attentat" ou "une tentative", cela passe toujours comme par hasard par Molenbeek et les quartiers où il y a des musulmans concentrés. C’est la seule fois de l’année où on parle de nous dans les journaux, jamais pour parler du racisme, du chômage, de la misère, des violences policières que nous subissons avec nos parents. Du jour au lendemain, on découvre qu’untel avec qui on était à l’école, jouait au foot, à la boxe, est devenu un bourreau et pose avec une kalach sur Facebook au milieu de cadavres. Mais que fait la police alors si nous sommes un foyer du djihadisme mondial depuis tant d’années ? »

      Devant l’un des deux derniers établissements scolaires de Bruxelles qui accepte le port du foulard (tous deux à Molenbeek), des jeunes filles, voilées ou cheveux lâchés, sortent de cours, oscillant entre « c’est faux, c’est un complot », « c’est vrai, c’est bien fait pour la France qui bombarde la Syrie ». À « Molen », nombre d’habitants rencontrés, dont beaucoup de jeunes, refusent de croire que la ville est un foyer de l’islam radical européen, une base arrière des cellules djihadistes notamment françaises. Les théories du complot circulent à la vitesse du « téléphone arabe », révélant l’étendue de la fracture entre la population de ces quartiers bannis et le reste de la société.

      Depuis l’offensive médiatique, « la parano » a gagné les habitants qui voient « des agents extérieurs », « des espions au service du roi du Maroc », « des flics belges déguisés » partout, jusque dans les rangs des journalistes. « Bienvenue à Hollywood, la plus grande fabrique de films. Moi, je vole mais je ne suis pas un terroriste, je suis incapable de tuer une mouche », rigole un sans-papiers algérien. Tout de contrefaçon vêtu – jeans, blouson en cuir, montre, besace –, il fume un joint sur la chaussée de Gand, le grand axe de drague et commerçant de la ville, essentiellement des boutiques « ethniques » à bas prix, boucheries et snack halal, magasins de meubles, vaisselle et gadgets orientaux, vêtements islamiques, « jilbabs » et « kamis » sombres, « made in China »...

      « Molenbeek est en train de payer des décennies de harcèlement religieux »

      Pourtant, la réalité est là, impressionnante. Quand ils ne sont pas des enfants du cru, les islamistes radicaux se forment, se cachent, se lèvent derrière les murs, les caves et les garages des petites maisons en briques rouges de Molenbeek. Malgré le durcissement de la législation antiterroriste belge, le démantèlement de filières de recrutement depuis les années 1990, les chemins du terrorisme ne cessent de mener à cette commune parmi les plus pauvres de Belgique, lui valant le retour du surnom « Molenbeekistan ».

      « La religion poussée à l’extrême par les obscurantistes est devenue l’occupation principale des chômeurs qui n’ont plus que le choix entre le trafic de drogue ou le djihad. Tu n’as pas de travail ? Fais la prière cinq fois par jour et attends l’appel de l’imam au café en fumant un joint. Tu n’es pas marié, tu es frustré sexuellement, socialement ? On va te donner 70 vierges si tu te fais sauter », soupire un commerçant musulman qui aimerait bien « un peu de diversité, de Blancs ».

      Aujourd’hui, ce sont Abdelhamid Abaaoud, les frères Abdeslam, le Français Bilal Hadfi qui s’est fait exploser devant le Stade de France et qui vivait à Bruxelles… qui font la une des journaux. Hier, et la liste n’est pas exhaustive, c’était Hassan el-Haski, l’un des cerveaux des attentats de Madrid de 2004 (191 morts, 1 800 blessés) ; Mehdi Nemmouche, l’auteur de la tuerie du Musée juif de Bruxelles en mai 2014, originaire de Roubaix ; Ayoub el-Khazzani, qui a raté l’attaque du Thalys Bruxelles-Paris en août dernier ou encore des protagonistes de « la cellule de Verviers » démantelée lors d’un assaut policier mortel au lendemain des attentats de Charlie-Hebdo, de Montrouge et de l’HyperCacher en janvier.

      C’était aussi les prédicateurs Jean-Louis Denis dit le Soumis, Fouad Belkacem aujourd’hui derrière les barreaux (il a pris douze ans en février). Ce dernier, à la tête de Sharia4Belgium, prônait le djihad armé entre Anvers et Bruxelles. En 2012, une quinzaine de membres de son groupuscule salafiste ont provoqué des émeutes avec la police de Molenbeek en réaction au contrôle d’identité d’une femme en niqab dans le tram (cette dernière s’était rebellée et avait cassé le nez d’une policière).

      « La ville est pour eux un arrondissement de Paris comme Anvers, une annexe des Pays-Bas. Ils peuvent s’y procurer facilement des armes, des faux papiers grâces aux filières criminelles, se planquer grâce à la densité de logements et se fondre dans la population de type arabo-musulmane », analyse l’anthropologue et militant associatif Johan Leman. Il a suivi toutes les mutations de la commune, de l’arrivée des premières générations d’immigrés venus travailler dans les mines, creuser le métro bruxellois aux premières radicalisations de leurs enfants nés sur le sol belge. C’est ici aussi que les Tunisiens Dahmane Abd el-Sattar et Bouraoui el-Ouaer ont fomenté l’assassinat du commandant afghan Massoud tué deux jours avant le 11 septembre 2001 sur ordre de Ben Laden.

      El-Sattar était l’époux de Malika el-Aroud, « la veuve noire », muse du djihadisme belge, deux fois femme de martyrs (elle s’est remariée avec Moez Garsallaoui, un Belgo-Tunisien tué par un drone au Pakistan en 2012). Fille d’ouvrier marocain, condamnée en 2008 à huit ans de prison et désormais sous le coup d’une procédure de déchéance de nationalité, elle avait envoyé vers l’Afghanistan des dizaines de jeunes.

      Le Franco-Syrien Bassam Ayachi, « cheikh » sulfureux, doyen des terroristes belges en Syrie où il est retourné en 2013, avait présidé à l’époque son mariage religieux avec el-Sattar. Il a dirigé pendant vingt ans, avec son fils (mort en Syrie en 2013), le Centre islamique belge (CIB) de Molenbeek. Un sanctuaire du salafisme radical, démantelé seulement en 2012 par la justice, qui a envoyé de nombreux combattants vers l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie.

      « Molenbeek est en train de payer des décennies de harcèlement religieux et de laxisme politique. On a laissé des fous de Dieu, des salafistes et des Frères musulmans, payés par le Qatar, l’Arabie saoudite, l’Égypte, le Maroc, semer le malheur, la pagaille, le foulard. Ils ont fait de l’islam des sectes qui imposent un Coran de la terreur, sur des individus fragiles, ignorants, des gamins qui ont décroché du système scolaire dont les parents sont analphabètes, qui ne parlent ni l’arabe ni la langue des imams. » Rue Ribaucourt, le gérant de la librairie El-Itra (l’être originel en arabe) fulmine dans son local désert en lisant Grabovoï, « un grand penseur russe qui peut sortir nos consciences de la déchéance ». Sans concession, le libraire, « un musulman laïque », met « dans la même poubelle » le terroriste Bassam Ayachi et l’islamologue Tariq Ramadan qui tient régulièrement conférence dans la ville.

      Trois anciens, barbes longues et fournies, anoraks sur djellabas jusqu’aux genoux, passent devant sa vitrine : « Il y a trente ans, ils buvaient de l’alcool, fumaient, mais on leur a lavé le cerveau, les voilà singes. » Pas un client depuis samedi dans sa boutique, « que des journalistes qui ne connaissent rien à l’islam ». « À ce rythme, je vais fermer. Je tiens la seule vraie librairie de la ville qui propose du sacré et du profane face aux innombrables librairies coraniques, toutes affiliées à un groupuscule, salafistes, frères musulmans », râle le commerçant. Il raconte qu’un jour de campagne électorale, « un politicien » est rentré dans sa librairie : « Il m’a demandé ce que je voulais. Je lui ai dit : ferme les mosquées et je voterai pour toi. Il m’a pris pour un fou musulman et il a tourné les talons. Mais il est là le grand problème de Molenbeek. »

      « Un week-end comme celui-ci flingue tout le boulot des travailleurs sociaux »

      La ville compte officiellement 24 mosquées, organisées par pays, dont quatre seulement sont reconnues par la région de Bruxelles-Capitale (les imams y sont payés par les autorités). Elle compte aussi des dizaines de lieux de cultes ou associations privés, dans les anciennes maisons ouvrières, que personne ne sait vraiment chiffrer ni surveiller. Seize des 24 mosquées sont contrôlées par un conseil consultatif (onze sont arabophones, deux pakistanaises, une africaine, une turque, une bosniaque).

      Jamal Habbachich, 59 ans, un Belge originaire du sud marocain, est à la tête de ce conseil. Il donne rendez-vous dans la mosquée Attadamoune, 500 fidèles le vendredi, près des Étangs noirs, et appelle « la communauté à se remettre en question » : « Nous sommes à l’image de la Belgique, divisés, communautarisés dans nos mosquées. Chacun son pays, sa tribu, ses mentalités. Le Maghreb, c’est l’anarchie totale à l’inverse de la Turquie ou le Pakistan qui sont très structurés. Aucun de leurs jeunes ne part au djihad contrairement à nos fils du nord du Maroc et d’Afrique du Nord qu’on retrouve dans tous les dossiers de terrorisme avec les convertis. »

      Pour lui, « le mal vient des monarchies du Golfe, l’Arabie saoudite en tête, qui versent leurs pétrodollars sur l’Occident et imposent dans nos quartiers des courants dangereux et une lecture très rigoriste et binaire de l’islam, "halal", "haram", sans nuances de gris. Chez les Marocains, c’est très fort et c’est un terreau fertile pour les recruteurs radicaux qui veulent décerveler nos jeunes ». Ce jeudi, dans les médias, Rachid Madrane, ministre PS de l’aide à la jeunesse à la Fédération Wallonie-Bruxelles, a reconnu « le péché originel » : « On a confié les clés de l’islam en 1973 à l’Arabie saoudite pour s’assurer un approvisionnement énergétique (…) Le résultat, c’est que la pratique de l’islam apaisé qui était celle des personnes qu’on a fait venir du Maroc a été infiltrée par du wahhabisme, du salafisme. »

      Le Royaume belge découvre ainsi qu’il a trop longtemps fermé les yeux sur l’emprise wahhabite. La Grande Mosquée du Cinquantenaire, à Bruxelles, financée dans les années soixante par la Ligue islamique mondiale, une ONG musulmane au service du régime saoudien, est emblématique de cette liaison dangereuse. Rachid Madrane souhaite plus d’imams formés en Belgique, qui prêchent en français, en néerlandais, plus d’arabophones dans les services de renseignements.

      « Les mosquées sont moins problématiques qu’internet. Cela l’était il y a encore dix ans mais aujourd’hui, elles sont surveillées. Les islamistes le savent et opèrent à l’extérieur, en privé, sur internet. On voit peu de jeunes dans nos mosquées faute d’imams qui savent répondre en phase avec leurs préoccupations », constate Jamal Habbachich.

      Professeur de religion musulmane dans des établissements professionnels du réseau officiel (les Belges ont une définition de la laïcité radicalement différente des Français), Jamal Habbachich a toutes les peines du monde à convaincre des gamins déboussolés par les prédicateurs du Web. « L’autre jour, une élève de cinquième m’a demandé si j’étais d’accord avec l’imam de Brest, Rachid Abou Houdeyfa, la nouvelle coqueluche des jeunes, pour dire que les faux ongles, c’était "haram". J’ai passé quarante minutes à lui expliquer qu’il n’y avait rien de mal à se rajouter une couche d’ongles ! Les discours de ce type me font peur. J’ai passé deux semaines aussi à rappeler à un ado qui étaient les femmes de Mahomet, Aicha, guerrière, cavalière, infirmière, etc. Il me disait que suivant les préceptes d’un cheikh égyptien sur Youtube, sa femme ne travaillerait jamais. Il m’a soutenu que les femmes ne doivent sortir que trois fois : du ventre de leur mère, du joug parental au joug marital, puis du foyer au cimetière. »

      Dans son bureau à la commune, sous une affiche de lutte contre les contrôles au faciès, l’écolo Sarah Turine, échevine (adjointe) déléguée à la jeunesse, à la cohésion sociale et au dialogue interculturel, islamologue de formation, partage les mêmes craintes et la même analyse : « La logique manichéenne wahhabite a causé beaucoup de dégâts à Molenbeek. Après les attentats du 11-Septembre et la première vague d’islamophobie, les jeunes de la deuxième et troisième génération, ne se sentant pas reconnus comme des Belges à part entière, surtout les garçons, ont hissé en étendard leur identité musulmane. On prend en peine figure aujourd’hui les conséquences du repli religieux qu’on a laissé s’installer en achetant la paix sociale. »

      Depuis samedi, les politiques se renvoient les responsabilités, notamment les bourgmestres Philippe Moureaux, le baron socialiste qui a régné pendant plus de 20 ans sur la commune, et la nouvelle bourgmestre de droite Françoise Schepmans (Mouvement réformateur) qui a raflé la commune en 2012, grâce à une coalition mêlant son parti, le centre-droit (CDH) et les écolos.

      Le premier aurait laissé « Marrakech devenir Peshawar », la seconde « n’aurait rien fait »… Sarah Turine ne veut pas « rentrer dans la polémique ». Quand elle a appris les fusillades de Paris, elle s’est dit « pourvu qu’il n’y ait pas de lien avec Molenbeek » : « Un week-end comme celui-ci flingue tout le boulot des travailleurs sociaux et va stigmatiser un peu plus les habitants de Molenbeek, des musulmans normaux, pacifistes qui encaissent déjà beaucoup d’injustices. » Elle rappelle que sur les cinq communes de la zone de police de Bruxelles-ouest, dont Molenbeek, une cinquantaine de jeunes ont rejoint des milices en Syrie depuis le début du conflit. Une cinquantaine sur des dizaines de milliers de jeunes qui essaient de s’en sortir.

      « Les journalistes ne parlent jamais des énergies dingues que dégage cette ville »

      « On surmédiatise un épiphénomène, certes d’une extrême violence et barbarie. À l’échelle belge, les djihadistes, c’est 500 personnes sur près de 600 000 musulmans. Les taux de chômage, de décrochage scolaire sont beaucoup plus affolants », appuie Corinne Torrekens, chercheuse à l’Université Libre de Bruxelles, spécialiste de la radicalisation. « Les journalistes ne viennent que lorsqu’il y a un attentat ou un gros tournage de film. Jamais ils ne parlent des énergies dingues que dégage cette ville, de son terreau associatif, artistique », s’indigne le comédien Ben Hamidou.

      Enfant de Molenbeek, « ma mère adoptive », dit ce natif d’Oran en Algérie, Ben Hamidou monte depuis quinze ans des pièces de théâtre, seul en scène ou avec des gens du quartier. Il joue dans Djihad, la pièce d’Ismael Saïdi qui tourne depuis 2014, tragi-comédie retraçant l’odyssée en Syrie de trois paumés de Molenbeek que l’oisiveté et la quête identitaire conduisent à la guerre sainte. Déclarée d’intérêt public au lendemain des attentats de Charlie-Hebdo par la ministre de la culture et de l’enseignement de Bruxelles, cette pièce est devenue un outil pédagogique dans les écoles des ghettos de riches et pauvres pour appréhender et dépassionner la folie du monde.

      « Les médias sont en train de faire de Molenbeek une zone plus terrible que les banlieues de Paris, où vous envoyez des CRS plutôt que d’y faire de bonnes écoles, quand nous, c’est une ville à taille humaine dans le centre-ville où il y a tout de même de l’investissement », déplore le professeur d’urbanisme Eric Corijn. On le retrouve dans « un endroit positif », la maison des cultures et de la cohésion sociale, théâtre d’initiatives et de diversités.

      « La ville change lentement, ses extrémités se gentrifient, le vieux Molenbeek est en pleine revitalisation, des hôtels ouvrent, on voit des boutiques avec des mini-jupes en vitrine chaussée de Gand, impensable il y a cinq ans ! », martèle-t-il lors de ses visites guidées de la ville comme samedi devant une trentaine d’eurocrates qui n’avaient jamais passé le canal. Près de la maison des Abdeslam, sur la place communale, une brasserie doit ouvrir à l’angle : « Il faut que la commune se débrouille pour que ce soit un lieu hybride où on peut boire du thé à la menthe et du vin. » Déghettoïser. Décommunautariser. « Faire ville ensemble. » C’est l’un des plus grands défis de Molenbeek, coupé en deux, le haut de la ville, bourgeois, branché, blanc, et le bas, populaire, misérable, arabo-musulman.

      « Cela va être difficile. Le mal est fait, l’intégration a échoué. Même si on donnait du travail à tous les chômeurs et ratés du quartier, les familles resteront repliées sur leurs tribus, à se marier entre cousins, à décourager les filles de faire des études. Les politiques ont laissé se mettre en place un petit Maroc du nord avec des élus, des policiers, des profs… tous marocains qui fonctionnent pour certains comme au bled avec des bakchichs. Les rues sont sales, le cannabis est partout dans la ville, dans des cafés légaux et d’autres clandestins derrière des rideaux de fer. Les autorités ne font rien, laisse la drogue détruire nos enfants. » Mounir est « déprimé ». Il veut « déménager avec sa famille dans un quartier tranquille, mettre ses filles dans une école avec des Blancs, car ici, il n’y a pas de mélange et le niveau est très bas ». Il veut « se sentir en Belgique ».

      À quelques rues de là, pas très loin de Ribaucourt, plaque tournante du trafic de drogue, un café aux vitres teintées. À l’intérieur, des habitués, des jeunes et des vieux, une odeur de shit, « cette odeur sans laquelle Molenbeek ne serait pas Molenbeek », dit Soufiane, deux télés, une branchée sur du football et l’autre sur de la “soul” aux clips suggestifs. Point de cendrier. On écrase ses joints au sol. Un sans-papiers algérien, qui tient le bar pour des Rifains, les patrons, balaie régulièrement les mégots. « C’est la technique pour rester propre si jamais la police faisait une descente », explique Soufiane. C’est son heure de détente après le travail, des missions d’intérim dans le BTP, « physiques ». Il y retrouve ses amis, originaires d’Oujda dans le nord marocain comme lui.

      Soufiane s’était rêvé une vie meilleure, des études longues, hors de Molenbeek mais ado, on l’a contraint aux filières professionnelles. « Ici, le système nous tire vers le bas, l’exclusion commence à l’école. On n’a pas le droit d’avoir de l’ambition. On nous veut dans les usines comme nos pères sauf qu’elles n’existent plus. » Dans son quartier, « une femme est partie en Syrie avec les gosses rejoindre son frère ». Sans rien dire à son mari qui a trouvé la maison vide en rentrant du boulot. Vendredi, il priera à la mosquée « pour les victimes de Paris ». En se demandant si ses voisins de prière ne sont pas de Daech : « On devient parano et on ne sait plus quoi penser. »

      De l’autre côté du canal, un commerce tenu par un Arménien qui visionne en boucle toujours les mêmes vidéos d’Abaaoud. Il dit que « tout ça, c’est la faute des politiques qui ont laissé les Arabes imposer leur culture à l’Europe » en sortant un tract de son tiroir. C’est la profession de foi du Vlaams Belang, le parti flamand d’extrême droite raciste et xénophobe. Dehors, un Syrien de Homs, passé par les Balkans, mendie quelques sous avec sa femme et leurs deux enfants. Ils ont peur d’être expulsés « à cause des terroristes »...

    • Merci @colporteur
      alors :

      Tous lisent là « encore un complot de la Grande Puissance, l’Amérique, la France pour salir les musulmans ». « Si j’envoie par SMS à mon répertoire la question, "croyez-vous aux événements dont les médias nous matraquent depuis vendredi", 95 % va me répondre "Non" », assure sans ciller Samir, 28 ans et déjà dix de chômage. Ils ne sont pas allés ce mercredi au rassemblement sur la place communale en mémoire des victimes de Paris où 2 500 personnes, dont le frère Abdeslam depuis un balcon, se sont recueillies, allumant des bougies, des lumières contre les ténèbres.

      Karim, qui a quitté l’école à 16 ans et vit de « petits deals », ne se sent « pas concerné » : « On n’était pas "Charlie" en janvier parce qu’on ne peut pas rire de tout et se moquer de la religion, du prophète comme il le faisait. On ne va pas être "Paris" en novembre. Il y a eu des morts, O.K., qu’ils reposent en paix, mais on ne croit pas au "terrorisme", c’est une invention de l’Occident. Chaque fois, qu’il y a "un attentat" ou "une tentative", cela passe toujours comme par hasard par Molenbeek et les quartiers où il y a des musulmans concentrés. C’est la seule fois de l’année où on parle de nous dans les journaux, jamais pour parler du racisme, du chômage, de la misère, des violences policières que nous subissons avec nos parents. Du jour au lendemain, on découvre qu’untel avec qui on était à l’école, jouait au foot, à la boxe, est devenu un bourreau et pose avec une kalach sur Facebook au milieu de cadavres. Mais que fait la police alors si nous sommes un foyer du djihadisme mondial depuis tant d’années ? »

      Ça c’est le discours majoritaire maroxellois. Je l’ai entendu en boucle depuis vendredi (dans la bouche d’hommes maroxellois de Molenbeek). Tu peux danser sur ta tête pour faire entendre un autre son de cloche, les complots ont la côte, c’est affolant, je suis effondrée, car même des personnes que je considère comme intelligentes versent dans ces raccourcis aveugles paranoïdes et victimaires. Les « rifains » sont tellement dans leur monde parfois, que, parfois, il ne reste plus rien qu’un pessimisme profond, car même si Molenbeek est plus complexe que les caricatures que l’on en fait, l’article de Mediapart est un des moins caricatural que j’ai lu jusqu’à présent.

  • Urgent: Macedonia, Serbia, Croatia and Slovenia are separating migrants due to their (supposed) nationalities

    Posted by movebus on November 19, 2015 in Croatia, EU, Macedonia, Serbia, Slovenia

    Since yesterday the states of Macedonia, Serbia, Croatia and Slovenia are separating migrants due to their (supposed) nationalities by racial profiling. Obviously the IOM and UNHCR are collaborating with the governments in this issue.

    The goal of the governments is to prevent those from entering their countries, who are not of (supposedly) Syrian, Iraqi and Afghan origin and to weaken the power of the migration movement. It is not clear what will happen now to those who are separated and prevented from entrance. It is not recommended to sign any paper, which you cannot read. Always ask for translation into your language and ask what are the consequences of signing.

    There were reports from the Greek-/Macedonian border, that people who had lost their Greek registration papers had to show their ID to enter into Macedonia. This can be very difficult and problematic, so keep an eye on your Greek papers.

    We demand to immediately put an end to the practice of racial profiling and to guarantee freedom of movement for everybody!

    http://live.w2eu.info/croatia/11/19/urgent-macedonia-serbia-croatia-and-slovenia-are-separating-migrants-due
    #Balkans #migrations #réfugiés #fermeture_des_frontières #asile #Grèce #Macédoine #frontières

    • Greek-Macedonian border crossing (Idomeni)

      Posted by movebus on November 19, 2015 in EU, Greece, Macedonia

      After being closed today, the border from Greece to Macedonia/FYROM was opened again. But still according to our observations, only persons of (supposed) Syrian, Afghan and Iraqi nationality are allowed to enter Macedonia. It is not clear yet, what is going to happen to those who are rejected at the border.

      http://live.w2eu.info/macedonia/11/19/greek-macedonian-border-crossing-idomeni

    • Les pays des Balkans imposent « une ségrégation nationale » à leurs frontières

      OXFORD, 19 novembre 2015 (IRIN) - Au moins trois pays de la route des Balkans - la principale voie empruntée par les migrants et les réfugiés qui tentent de rejoindre le nord de l’Europe depuis la Grèce - ont pris la décision soudaine d’introduire des contrôles frontaliers, autorisant uniquement l’entrée de ressortissants de certaines nationalités sur leur territoire.

      http://www.irinnews.org/fr/reportfrench.aspx?ReportID=102230

    • "Rotta balcanica" chiusa ai «migranti economici»

      Bloccata la «rotta balcanica» per i rifugiati che non fuggono da Siria, Afghanistan e Iraq. Per Slovenia, Croazia, Serbia e Macedonia i cittadini di altri paesi sono “migranti economici” e verranno respinti. Francesco Martino (OBC) per il GR di Radio Capodistria [20 novembre 2015]

      La prima a muoversi è stata la Serbia, che nel pomeriggio di mercoledì scorso ha annunciato che nel paese possono ora entrare soltanto rifugiati e richiedenti asilo che provengono da Siria, Afghanistan e Iraq. Poi si è mossa la Macedonia, che ha annunciato misure equivalenti e ha fatto i primi passi per alzare una barriera al confine con la Grecia.

      A seguire, sono arrivati gli annunci di Croazia e Slovenia: i cittadini di paesi come il Marocco, il Bangladesh, lo Sri Lanka, l’Algeria, il Congo o il Pakistan da oggi verranno considerati “migranti economici” e come tali verranno respinti alle frontiere.

      La decisione a catena, come un effetto domino, sottolinea le forti preoccupazioni di tutti i paesi lungo la cosiddetta “rotta balcanica”, percorsa quest’anno da centinaia di migliaia di profughi e migranti per cercare rifugio nei paesi dell’Europa centrale, Germania in testa.

      Con l’inverno alle porte, il timore è quello di non riuscire a gestire la presenza sul medio e lungo periodo di un alto numero di migranti, che fino ad oggi, grazie alla relativa permeabilità delle frontiere, hanno avuto la possibilità di raggiungere la propria destinazione finale.

      Reazioni fortemente negative sono arrivate dall’Alto commissariato ONU per i rifugiati. Per l’UNHCR, la discriminazione alle frontiere sulla base esclusiva della nazionalità è assolutamente inaccettabile. “Ad ogni rifugiato deve essere garantito il diritto, che è personale, di poter presentare la propria domanda di protezione umanitaria”, ha ricordato Melita Sunijć, portavoce dell’organizzazione.

      http://www.balcanicaucaso.org/Media/Multimedia/Rotta-balcanica-chiusa-ai-migranti-economici

  • « Nous payons les inconséquences de la politique française au Moyen-Orient », Sophie Bessis, #Mohamed_Harbi
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/11/17/nous-payons-les-inconsequences-de-la-politique-francaise-au-moyen-orient_481

    Sur l’islamisme d’abord. Depuis le début de sa montée en puissance, dans les années 1970, les dirigeants occidentaux se sont convaincus qu’il devenait la force politique dominante du monde arabo-musulman. Addiction au pétrole aidant, ils ont renforcé le pacte faustien les liant aux Etats qui en sont la matrice idéologique, qui l’ont propagé, financé, armé. Ils ont, pour ce faire, inventé l’oxymore d’un « #islamisme_modéré » avec lequel ils pouvaient faire alliance.

    Le soutien apporté ces derniers mois au régime turc de M. Erdogan dont on connaît les accointances avec le djihadisme, et qui n’a pas peu contribué à sa réélection, en est une des preuves les plus récentes. La France, ces dernières années, a resserré à l’extrême ses liens avec le Qatar et l’#Arabie_saoudite, fermant les yeux sur leur responsabilité dans la mondialisation de l’extrémisme islamiste.

    Le #djihadisme est avant tout l’enfant des Saoud et autres émirs auxquels elle se félicite de vendre à tour de bras ses armements sophistiqués, faisant fi des « valeurs » qu’elle convoque un peu vite en d’autres occasions. Jamais les dirigeants français ne se sont posé la question de savoir ce qui différencie la barbarie de Daesh de celle du royaume saoudien. On ne veut pas voir que la même #idéologie les anime.

    • Je ne suis pas convaincu que « les dirigeants occidentaux se sont convaincus que l’islamisme devenait la force politique dominante du monde arabo-musulman », je crois plutôt qu’ils ont tout fait, et avant même 1970, pour qu’il le devienne afin de contrer le nationalisme laïque.

    • Colluding with Extremists
      Interview with New Left Project about Secret Affairs, 8 March 2010
      No longer online
      https://markcurtis.wordpress.com/interviews

      Le livre raconte l’histoire de la longue histoire de la collaboration britannique avec l’Islam radical, y compris des groupes terroristes. Le 7/7 et l’actuelle menace terroriste diffuse en Grande-Bretagne est en quelque sorte un produit de la politique étrangère britannique - les bombardements ont dérivé d’une infrastructure terroriste établie par un État pakistanais longtemps soutenu par Whitehall et impliquant des groupes terroristes pakistanais qui avaient bénéficié d’actions secrètes britanniques dans le passé.

      Tout au long de la période d’après-guerre la Grande-Bretagne a secrètement appuyé des groupes radicaux islamiques en Afghanistan, Iran, Irak, Libye, dans les Balkans, en Syrie, en Indonésie et en Égypte, et le livre a pour but de documenter ces faits à partir des dossiers britanniques déclassifiés.

      Le livre tente de montrer comment la collusion britannique avec l’islamisme radical est intimement liée à son déclin impérial d’après-guerre - les responsables politiques ont été opportunistes et pragmatiques, dépourvus de toute boussole morale, et ont eu pour but de contrer les forces nationalistes [des pays musulmans] dans une tentative désespérée de maintenir leur pouvoir dans un monde en mutation.

      La collusion avec l’islamisme radical a été dictée par l’utilité. Au-delà des relations privilégiées avec l’Arabie saoudite et le Pakistan - qui sont de profondes alliances stratégiques - la politique de la Grande-Bretagne a été marquée par l’opportunisme de circonstance, en sachant que cela s’est exprimé assez régulièrement.

      Maintes et maintes fois, les documents de planification déclassifiés révèlent que les autorités britanniques étaient parfaitement conscients du fait que leurs collaborateurs étaient des anti-occidentaux [...] dépourvus de valeurs sociales libérales, ou tout simplement des terroristes.

      Whitehall n’a pas travaillé avec ces forces parce qu’elle était en accord avec elles, mais simplement parce qu’elles ont été utiles à des moments précis. Les groupes islamistes semblent avoir collaboré avec la Grande-Bretagne pour les mêmes raisons de commodité et parce qu’ils partagent la même haine du nationalisme populaire [en pays musulman] que les Britanniques.

      Quand il s’agit de politique étrangère en général, les dossiers déclassifiés sont très clairs - les deux objectifs de base sont de maintenir le statut de puissance de la Grande-Bretagne dans le monde et de s’assurer que le fonctionnement de l’économie mondiale se fasse dans les intérêts des sociétés britanniques et occidentales. Ce dernier objectif a une variété d’effets graves, surtout un ordre commercial et financier internationaux grossièrement abusifs qui maintiennent des centaines de millions de personnes dans la pauvreté.

      Ces deux objectifs sont parfois appelés « intérêts nationaux », mais ceci est bien entendu trompeur - ce sont les intérêts d’une élite affairiste et politique. Le système politique, en Grande-Bretagne est tellement antidémocratique que les décideurs sont capables de s’en tirer avec ces seules politiques.

    • Mohamed Harbi
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohammed_Harbi

      Il est l’un des premiers historiens à décrire le fonctionnement du FLN de lintérieur dans son livre Aux origines du FLN. Le populisme révolutionnaire en Algérie (1975). Il y dévoile notamment le fossé entre les idéaux de certains de ses membres et les méthodes adoptées par le parti nationaliste : « nos idéaux étaient en contradiction avec les moyens qu’imposaient nos dirigeants pour les faire triompher. Libertaire de conviction, [...] je me retrouvais dans une organisation où l’autoritarisme plébéien inculquait à chacun que le mal se convertit en bien sitôt qu’il se fait au nom de la révolution. Je souffrais du recours à des pratiques telles que l’égorgement, les mutilations (nez ou oreilles coupées) et du discrédit que les tueries faisaient peser sur nous... »

    • D’après vous, il existerait deux groupes d’« aspirants » jihadistes aux ressorts distincts. Qui sont-ils et pourquoi se radicalisent-ils ?

      Farhad Khosrokhavar : Le premier est fait de jeunes exclus qui ont intériorisé la haine de la société et se sentent profondément victimisés, les « désaffiliés ». Ils pensent ne pas avoir d’avenir dans le modèle dominant « travail, famille, insertion dans la société ». L’adhésion à l’islam radical est un moyen pour eux de sacraliser leur haine, de la légitimer et de justifier leur agressivité. Ils ont quelques caractéristiques communes : vie d’exclusion dans les banlieues, déviance, emprisonnement, récidive, adhésion à une version radicale de l’islam, voyage initiatique en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen ou en Syrie, et enfin la volonté de rupture avec la société au nom de la guerre sainte. Le second groupe est totalement différent puisqu’il s’agit de jeunes des classes moyennes qui n’éprouvent pas de haine vis-à-vis de la société, vivent dans des quartiers bien balisés et n’ont pas de casier judiciaire. Ceux-là nourrissent une volonté de venir en aide à leurs frères en religion et sont animés d’un romantisme naïf. Leur engagement correspond à une sorte de mise à l’épreuve de soi, un rite de passage à la vie adulte pour post-adolescents, notamment chez les jeunes filles et les convertis.

      […]

      À vous lire, l’islamisme ne serait pas la cause première de la radicalisation, mais plutôt un refuge. Dans ces conditions, quels sont les remèdes pour enrayer la radicalisation ?

      Farhad Khosrokhavar : Les conditions d’émergence du jihadisme en Europe sont sociales, économiques et culturelles. Mais, sitôt mis en branle, le jihadisme devient une « logique de conviction », une « spiritualisation de la mort », une forme d’affirmation de soi où la vie est mise au service d’un idéal mortifère et où l’individu peut se trouver entraîné dans un engrenage qui le happe totalement. C’est pourquoi la déradicalisation doit accorder une place significative au religieux et au désendoctrinement. Une logique sectaire entre en jeu, qui dépasse les sectes ordinaires puisqu’elle rejoint une universalité qui lui donne une dimension beaucoup plus globale, de nature à fasciner des individus de culture, d’âge et de classe sociale différents.

    • « L’histoire avance toujours par le mauvais côté », l’Europe qui est train de se faire, c’est celle que propose une doctrine policière rénovée, présentée pour le compte de l’État français par Le Monde, des #frappes_militaires (et #Khosrokhavar dira au sol dès que cela paraîtra audible) et une #police_européenne

      Jusque-là les Américains, atteints par le syndrome d’insuccès en raison de leurs interventions malheureuses en Afghanistan et en Irak, ont refusé toute mobilisation des troupes au sol, et l’Europe, résignée à sa secondarité structurelle, n’a pas eu de politique unifiée contre cet Etat-truand. Il faudrait dépasser ce sentiment d’impuissance collective et prendre des mesures draconiennes pour l’annihiler sur son territoire. (...)

      ...ceux qui ont perpétré les attentats sont des Européens, belges et français. Ils sont originaires des « #banlieues » en France et de leur équivalent en Belgique. Ils sont animés d’une haine inextinguible contre cette #Europe qui les a vus naître et les a plus ou moins mal éduqués.

      Dans un sens pervers, ils sont plus européens que les #Européens : ils réalisent l’union européenne des djihadistes là où l’Europe peine à se doter d’une police et d’un service de renseignement unifiés qui puissent, par-delà les frontières de chaque Etat, révéler leur efficacité dans la lutte contre le fléau terroriste.

      Il existe en Europe une armée de réserve djihadiste dont les acteurs sont les jeunes déclassés des cités ou des poor inner cities («  quartiers populaires du centre-ville  »). (...)

      La haine de la société
      (...)
      Cette victimisation malsaine fondée sur une part de vérité en termes de racisme et d’islamophobie ne saurait occulter son caractère mythifié et son excès dans un manichéisme qui nie toutes les possibilités qu’offre une démocratie à ses citoyens, ne serait-ce que par l’instrument du vote_[sic_, c’est moins que Macron].
      Le djihadisme a eu deux inventions à portée extraordinaire et qu’incarnent littéralement ces jeunes : le néomartyre, cette #mort_sacrée dans le délire de la #subjectivation, et la néo-umma, une communauté effervescente qui n’a jamais historiquement existé et que les jeunes désarçonnés de l’Europe cherchent à réaliser comme remède à leur malaise #identitaire.

      Revanche contre l’Occident maléfique

      L’enthousiasme à mourir et à donner la mort en déshumanisant totalement ceux contre qui leur haine se déchaîne est une trouvaille qui date de la révolution iranienne de 1979 et qui s’est répandue dans le monde sunnite, se nourrissant des humiliations et de la volonté de revanche contre l’Occident maléfique. L’extraordinaire est que cet amour mortifère se double de l’enthousiasme de cette néo-umma, macabre et jubilante à la fois, qui devient l’abcès de fixation du malaise des #jeunes. Ce sont des jeunes qui ont tué le 13 novembre d’autres jeunes (en majorité) et qui se croient dotés de la légitimité divine.

      La France combine plusieurs facteurs qui aggravent son cas aux yeux des #djihadistes : elle est identifiée comme la « terre du stupre » par les fanatiques, la terre de l’idéologie antireligieuse par nombre de radicalisés et la terre de l’ambition politique (l’Allemagne sans politique active au Moyen-Orient est laissée tranquille pour le moment). Elle héberge aussi la communauté musulmane la plus nombreuse en Europe, dont l’écrasante majorité n’a rien à voir avec l’extrémisme.

      Reste les services de renseignement et de sécurité ainsi que la police. Dans chaque pays, ils sont armés pour lutter contre quelques centaines, mais pas quelques milliers de terroristes qui peuvent circuler librement en raison de la suppression des frontières. Ils sont débordés et submergés par l’extension du nouveau terrorisme. Il serait temps que l’Europe se dote d’un instrument puissant et unifié, le noyau d’un système fédéral de la lutte contre le terrorisme si on veut sauver la vie des futurs citoyens européens.

      #communauté_imaginaire

    • Expliquer la radicalisation : portrait-robot d’un terroriste « maison », Farhad Khosrokhavar
      http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/07/15/expliquer-la-radicalisation-portrait-robot-d-un-terroriste-maison_4970244_32

      Stigmatisés aux yeux des autres, ils ont un intense sentiment de leur propre indignité qui se traduit par une agressivité à fleur de peau.
      La banlieue ghetto se transforme en une prison intérieure, et ces jeunes transforment le mépris de soi en haine des autres et le regard négatif des autres en un regard avili sur soi.

  • Nous vivons des temps impitoyables | Etat d’Exception
    http://www.etatdexception.net/nous-vivons-des-temps-impitoyables

    Y a-t-il une autre solution ? Après les attentats de Mumbay de 2008 (164 tué-e-s), le gouvernement de l’Inde ne s’est pas précipité dans la guerre. Il a ouvert une enquête minutieuse sur l’attaque et démêlé l’intrigue et son exécution. Des discussions diplomatiques ont été ouvertes avec le Pakistan, accusé par l’Inde d’abriter les planificateurs de l’attaque. Le dossier reste ouvert. La patience est à l’ordre du jour. Aucun tir hâtif de missiles ne pourrait effacer l’attaque de Mumbai. Cela aurait seulement intensifié le conflit et mené l’Inde et le Pakistan dans une guerre intolérable. Il est de loin préférable de poursuivre l’affaire avec prudence.

  • The Angry Arab News Service/وكالة أنباء العربي الغاضب: Some observations about the carnage in Paris
    http://angryarab.blogspot.de/2015/11/some-observations-about-carnage-in-paris.html

    Some observations about the carnage in Paris
    1) ISIS has gone on the offensive: in ten days, they downed a Russian civilian airliner, massacred Hazara Shi`ites in Afghanistan, bombed the southern suburbs of Beirut and now Paris.
    2) Western governments: US and France in particular along with their Saudi,Qatari, and Turkish allies are directly responsible for the rise and expansion of ISIS through their policies in Syria which cuddled and nurtured ISIS and its sister terrorist organizations.
    3) there is no way on earth to stem the menace of ISIS and Al-Qa`idah like organizations without going to the source, in Saudi Arabia which is the official headquarters of the Ibn Taymiyyah’s terrorist interpretation of Islam.
    4) Ibn Taymiyyah is the one thinker/theologian who has inspired and guided the deeds and thoughts of terrorists striking in the name of Islam.
    5) Western governments AND media have been rather cynically silent about victims of ISIS terrorism if the civilian victims happen to be categorized as “enemies”. Western governments AND media (look at the dispatches from Times and Post over the last 4 years about Syria) have consistently ignored and even cheered sectarian massacres of Syrian and Lebanese civilians if seems as being perpetrated by foes of the Syrian regime.
    6) Just as ISIS and Al-Qaidah brought terrorism to the heart of the West, Western governments have also been exporting death and destruction to the Middle East and North Africa: from Mali to Libya to Egypt to Sudan to Somalia to Syria to Iraq to Pakistan to Afghanistan.  Terrorism has been inflicted on people in those countries by the terrorism of ISIS and Al-Qaidah and by the bombs and rockets and drones of Western governments.

  • WikiLeaks cables portray Saudi Arabia as a cash machine for terrorists (article de décembre 2010)
    http://www.theguardian.com/world/2010/dec/05/wikileaks-cables-saudi-terrorist-funding

    Saudi Arabia is the world’s largest source of funds for Islamist militant groups such as the Afghan Taliban and Lashkar-e-Taiba – but the Saudi government is reluctant to stem the flow of money, according to Hillary Clinton.

    “More needs to be done since Saudi Arabia remains a critical financial support base for al-Qaida, the Taliban, LeT and other terrorist groups,” says a secret December 2009 paper signed by the US secretary of state. Her memo urged US diplomats to redouble their efforts to stop Gulf money reaching extremists in Pakistan and Afghanistan.

    “Donors in Saudi Arabia constitute the most significant source of funding to Sunni terrorist groups worldwide,” she said.

    Three other Arab countries are listed as sources of militant money: Qatar, Kuwait and the United Arab Emirates.

    The cables highlight an often ignored factor in the Pakistani and Afghan conflicts: that the violence is partly bankrolled by rich, conservative donors across the Arabian Sea whose governments do little to stop them.

  • Attentat de Karachi : le témoignage qui révèle les mensonges de la DST
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/11/13/attentat-de-karachi-le-temoignage-qui-revele-les-dissimulations-de-la-dst_48

    Dans le dossier d’instruction de l’#attentat_de_Karachi, qui a fait quinze morts dont onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN) le 8 mai 2002 au Pakistan, il apparaît sous son seul alias : « Verger ». Verger est un ancien agent de la Direction de surveillance du territoire (#DST), l’ancêtre de la DGSI. Il n’avait encore jamais été entendu par la justice. C’est désormais chose faite. A la faveur d’un tour de passe-passe inédit, les magistrats instructeurs sont parvenus à contourner le secret-défense qui leur est opposé depuis le début de cette enquête.

    Le témoignage de Verger, que Le Monde a pu consulter, a été déclassifié par le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, le 23 octobre. Il vient confirmer des informations longtemps tues par les responsables des services de renseignement : la DST, chargée en 2002 de l’enquête sur l’attentat, avait bel et bien travaillé dès les années 1990 sur un certain Ali Ben Moussalem, aujourd’hui considéré comme un personnage clé de l’affaire.

    Depuis 2009, le juge Marc Trévidic – chargé de l’enquête jusqu’à son départ du pôle antiterroriste en août 2015 – cherche à savoir si la DST a enquêté sur cet homme et le lui a caché. En d’autres termes si le #mobile_politico-financier a été volontairement étouffé au profit de la piste islamiste. Les anciens responsables des services qu’il a auditionnés sur ce sujet se sont systématiquement retranchés derrière le secret-défense. Et ses innombrables requêtes en déclassification concernant Ali Ben Moussalem se sont jusqu’ici heurtées à la même réponse : la DGSI, qui a succédé à la DST, ne retrouve aucune trace de ce travail dans ses armoires.
    Ce cheikh saoudien était à la tête d’un réseau d’intermédiaires – dont faisait partie Ziad Takieddine – imposé par le gouvernement Balladur dans plusieurs marchés d’#armement en 1994 : la vente des sous-marins français Agosta au Pakistan et des frégates Sawari II à l’Arabie saoudite. Il est le pivot de la thèse selon laquelle l’attentat serait une mesure de rétorsion après l’interruption des commissions prévues par ces contrats.

  • 2013,

    Why Western media frames civilian areas as “Hezbollah strongholds”
    http://english.al-akhbar.com/node/16757

    western et médias locaux pro western media

    And herein lies the problem. By calling a residential neighborhood a “Hezbollah stronghold,” western media softens public opinion to accept these terror attacks as justifiable, and their targets, legitimate. Because the only reason for characterizing civilian Shia neighborhoods as “strongholds” of Hezbollah is to justify carnage against those populations most likely to support the Lebanese resistance group.

    Similar language - War on Terror, terrorism, militants, extremists, Al Qaeda - is also frequently employed to excuse western carnage in countries from Iraq to Afghanistan to Mali to Yemen to Pakistan. Droning and bombing targets are rarely characterized as “civilian,” even though data suggests that most victims of US attacks are not militants. The goal? To eradicate second thoughts about violence against innocent civilians - often bolstered by a complicit media that characterizes these deaths as “collateral damage.”

    While the term “stronghold” can simply refer to an area in which an organization, party or point of view holds sway, in the context of US foes in the Mideast, it is instead usually used to suggest a militant base absolutely controlled by that foe. As one tweep noted, western media uses similar language against other American targets to scene-set for “excusable” carnage: “Hezbollah stronghold” for car bombs in Lebanon, “Assad stronghold” for car bombs in Damascus; “Assad heartland” for massacres in Latakia."

    Dahiyeh - the scene of Thursday’s explosion - is also, for instance, home to significant Maronite Christian and Sunni communities. And even within the suburb’s Shia community, there are disparate political views and affiliations. It is by no means true that all Shia residents are supporters of Hezbollah, a Lebanese political party that - in lieu of national political consensus - provides local social services and security for residents of all sects and backgrounds in these areas.

  • Flooding across South Asia affects millions of people

    http://www.wsws.org/en/articles/2015/08/06/floo-a06.html

    Flooding across South Asia affects millions of people
    By Oscar Grenfell
    6 August 2015

    Flooding throughout South Asia following monsoonal rains, exacerbated by Tropical Cyclone Komen, has resulted in hundreds of deaths. An escalating humanitarian crisis confronts millions of people, many of them among the most impoverished in the region. Parts of Myanmar (Burma), Nepal, India, Bangladesh and Pakistan have been affected, while flooding has also hit areas of Vietnam.

    #climat #désastres #catastrophes #inondations #asie_du_sud_est

  • « Pakistan et Arabie saoudite se réconcilient après le désaccord sur le Yémen » - Brookings

    http://www.brookings.edu/blogs/markaz/posts/2015/11/08-saudi-pakistan-reconciliation-yemen-peacekeeping-riedel

    Saudi Arabia and Pakistan are resetting their relationship, which was dealt a major setback earlier this year when Islamabad refused to join the Saudi war in Yemen.

    Pakistan’s chief of army staff, General Raheel Sharif, visited Riyadh last week and held talks with King Salman, Crown Prince Muhammad bin Nayef, and Defense Minister Prince Muhammad bin Salman. A joint Saudi-Pakistani military exercise was also concluded. The Saudi media hailed the visit as an end to the “somewhat cool” period that followed the unanimous vote in the Pakistani parliament last April against sending any troops to join the Saudi-led coalition in Yemen.

    The vote was followed by a wave of editorials in the Pakistani press harshly critical of the Kingdom. This criticism was highly unusual given the long history of close relations between the two states.

  • La Chine et l’Inde, nouvelles puissances maritimes
    http://visionscarto.net/chine-inde-puissances-maritimes

    Titre : La Chine et l’Inde, nouvelles puissances maritimes Mots-clés : #Chine #Inde #Asie #Pacifique #armement #États-Unis #Japon #mer #océans #géopolitique Sources : Sources : Atlas de la République populaire de Chine ; Wayne Bert, The United States, China and Southeast Asian Security : A Changing of the Guard ?, Palgrave Macmillan, New York, 2003 ; Asia Times, 7 avril 2006 ; Didier Ortollan et Jean-Pierre Pirat, Atlas géopolitique des espaces maritimes, Technip, Paris, 2008 ; United States Department (...)

    #Collection_cartographique

  • Pakistan : de nombreuses victimes dans l’effondrement d’une usine - Asie-Pacifique - RFI

    http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20151105-pakistan-nombreuses-victimes-effondrement-usine-sac-plastique-lahore/?ns_mchannel=fidelisation&ns_source=newsletter_rfi_fr_monde&ns_campaign=email&ns

    http://scd.rfi.fr/sites/filesrfi/imagecache/rfi_16x9_1024_578/sites/images.rfi.fr/files/aef_image/pakistan+effondrement%20usine%20sac%20plastique_0.JPG

    Au Pakistan, une usine s’est effondrée, mercredi 4 novembre, faisant 20 morts et une cinquantaine de blessés. Selon les autorités, 120 personnes se trouvaient dans le bâtiment, beaucoup plus selon les travailleurs qui avancent le chiffre de 300 personnes. Parmi les victimes, de nombreux enfants, âgés de 10 à 16 ans, qui travaillaient sur le site. Près de 100 personnes étaient toujours bloquées sous les décombres, ce jeudi 5 novembre au matin. Le drame s’est déroulé dans une zone industrielle de l’est du pays.

    #pakistan #sweatshop #droits_humains #enfants #enfance

  • Le FMI classe l’Algérie endettée en moins de cinq ans
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article2670

    Le FMI a émis un rapport, le 27 octobre 2015, sur les perspectives économiques à la lumière, de l’effet sur la croissance, de la baisse des cours du pétrole dans les régions MOAN et CAC : Moyen-Orient, Afrique du Nord, Pakistan et Afghanistan. Une géographie, il faut au moins le dire, où est largement répandu l’islamisme. Et où les pays pétroliers qui manqueront d’argent dans moins de cinq ans et ceux qui respireront jusqu’au-delà de cette échéance, sont déterminés par la pertinence de la chute du prix (...)

    développement durable, préservation, richesse nationale, population, activité, synergie, perspective.

    / #diplomatie,_sécurité,_commerce,_économie_mondiale, #crise,_capitalisme,_économie,_justice,_Bourse, #économie,_politique,_arts,_corruption,_opposition,_démocratie, Afrique, Monde Arabe, islam, (...)

    #développement_durable,préservation,_richesse_nationale,_population,_activité,_synergie,_perspective. #Afrique,_Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #Maghreb,_Algérie,_Tunisie,_Maroc,_Libye,_Africa,_population,_société
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/IMG/pdf/FMI_rapport_octobre_2015.pdf

  • Personnes raflées à Calais : quelques nouvelles
    23 Vendredi oct 2015

    Posted by passeursdhospitalites

    Les Syriens sont le groupe le plus important parmi les personnes arrêtées dans la nuit de mercredi à jeudi et envoyées en rétention au Mesnil-Amelot, près de l’aéroport de Roissy – Charles de Gaulle. Les autres pays d’origines : l’Afghanistan, l’Érythrée, l’Irak, l’Iran, le Pakistan, le Soudan.

    Même tableau concernant les personnes arrêtées dans la nuit de jeudi à vendredi et transférées au centre de rétention de Cornebarrieu, près de Toulouse, d’après les premières informations que nous avons.

    Donc des personnes qui a priori, au vu de la situation dans leur pays d’origine, ont toutes les chances d’être reconnues comme réfugiées dans le pays où elles en feront la demande. Et qui risquent d’être expulsées simplement parce qu’elles ont voulu faire cette demande au Royaume-uni, et non par exemple dans un pays aussi peu respectueux du droit d’asile que la France.

    150 personnes arrêtées par groupe de 50 au cours des nuits de mardi à mercredi (transférées à Nîmes), de mercredi à jeudi (transférées au Mesnil-Amelot), et de jeudi à aujourd’hui vendredi (transférées à Cornebarrieu).

    À priori, des procédures faites à la chaîne. Les Obligations de Quitter le Territoire Français portent toutes à la place du pays vers lequel la personne doit être expulsée la mention « sera reconduit vers tout pays dans lequel il établirait être légalement admissible ». En clair, on expédie les gens en rétention à l’autre bout de la France, on se préoccupera ensuite de savoir si on peut les expulser et vers quel pays.

    https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2015/10/23/personnes-raflees-a-calais-quelques-nouvelles

    • L’appel de Calais
      vendredi 23 octobre 2015

      Texte paru dans « Libération » le 20 octobre 2015. Une conscience collective est née : « Jungle de Calais : l’appel des 800 ».
      Cinéastes, écrivains, philosophes, chercheurs, intellectuels… Tous se mobilisent pour alerter l’opinion publique sur le sort réservé aux migrants et réfugiés de la jungle de Calais. Ils lancent l’appel de Calais dont voici les 800 premiers signataires.

      http://www.ujfp.org/spip.php?article4467

  • This Map Shows Where the World’s Water Is Drying Up | Mother Jones
    http://www.motherjones.com/blue-marble/2015/06/aquifers-groundwater-world-depleted-california-drough

    Groundwater loss isn’t just a California problem: According to a recent study by researchers at NASA and the University of California-Irvine, humans are depleting more than half of the world’s 37 largest aquifers at unsustainable rates, and there is virtually no accurate data showing how much water is left.

    The study, published this week in the journal Water Resources Research, used 11 years of satellite data to measure water depletion. Eight aquifers, primarily in Asia and Africa, were qualified as “overstressed,” meaning they had nearly no natural replenishment. The most stressed basin was the Arabian Aquifer System, beneath Saudi Arabia and Yemen. Other quickly disappearing aquifers were the Indus Basin aquifer, between India and Pakistan, and the Murzuk-Djado Basin, in northern Africa.

    #eau #sécheresse #bassins_de_drainage

  • Les dix aéroports lespires au monde

    Ça change un peu des classements de luxe :) Le plus marrant c’est de trouver... Paris (mais pas CDG, hein ? Beauvais, l’aéroport low cost. Comme son nom l’indique, c’est low-cost, donc l’aéroport c’est une sorte de hangar avec pas de sièges pour s’assoir, pas de flotte etc... c’est low-cost quoi).

    Il y a dans la liste aussi Tachkent. C’est vrai que c’est pas un aéroport ultra moderne, mais quand j’ai travaillé en Asie centrale et que j’ai un peu fréquenté l’Ouzbékistan, j’ai toujours trouvé cet aéroport... spectaculaire, avec son air et son atmosphère résolument soviétique, résolument ancré dans l’histoire. Comme si rien n’avait bougé depuis la fin de l’URSS. Les voyageurs habitués disaient que l’expérience ouzbèke commence dès l’arrivée à l’aéroport (y compris avec les tracasseries de visas, de passeports, de taxes bizarres à payer, etc...), aussi que c’était une « mise en condition » avant de séjourner dans le pays :) Et puis il restaient encore en 2010 les fresques soviétiques, les meubles soviétiques et les couleurs soviétiques. Cet aéroport, c’est un peu comme une archive vivante.

    Verdens ti verste flyplasser - Aftenposten

    http://www.aftenposten.no/reise/Verdens-ti-verste-flyplasser-623335_1.snd

    De ti verste flyplassene i verden :

    1 Port Harcourt International Airport, Nigeria
    2 Jeddah King Abdulaziz International Airport, Saudi-Arabia
    3 Katmandu Tribhuvan International Airport, Nepal
    4 Tasjkent International Airport, Usbekistan
    5 Caracas Simón Bolívar International Airport, Venezuela
    6 Port au Prince Toussaint Louverture International Airport, Haiti
    7 Kabul Hamid Karzai International Airport, Afghanistan
    8 Ho Chi Minh City International Airport, Vietnam
    9 Islamabad Benazir Bhutto International Airport, Pakistan
    10 Paris Beauvais-Tille International Airport, utenfor Paris, Frankrike

    #dfs #aéroports #transport_aérien

  • SEA-ME-WE 4 Fault Impacts Internet Services in Pakistan | Subsea World News
    http://subseaworldnews.com/2015/06/26/sea-me-we-4-fault-impacts-internet-services-in-pakistan

    International submarine cable SEA-ME-WE 4 has experienced a fault in Arabian Sea, impacting internet services in the region.

    The restoration work has been initiated by the international consortium that manages the submarine cable.

    Pakistan Telecommunication Company Limited (PTCL) informed that they are undertaking measures to provide connectivity for the customers in Pakistan.

    Due to the cable cut, PTCL said it will use alternate routes for its customers.

    The company also said that “the internet users may experience slow browsing” during the restoration of the SEA-ME.WE 4.

  • Grande-Bretagne : depuis deux ans, il vit dans la hantise d’être « renvoyé chez les talibans »

    Il y a deux ans, Liaquat Ali Hazara a vu sa demande d’asile rejetée par les autorités britanniques. Depuis, il vit dans la hantise d’être renvoyé au Pakistan et assassiné par les talibans.

    http://www.courrierinternational.com/sites/ci_master/files/styles/image_original_765/public/afp/6bd24ab2fdaada26b14aa1c7280335f0d5fd7aaa.jpg?itok=mqSH9gou
    http://www.courrierinternational.com/depeche/grande-bretagne-depuis-deux-ans-il-vit-dans-la-hantise-detre-
    #UK #Angleterre #asile #migrations #réfugiés #renvoi #Afghanistan #expulsion

  • Draft Action Plan: Stepping up EU-Turkey cooperation on support of refugees and migration management in view of the situation in Syria and Iraq

    This Action Plan reflects the agreement between the EU and the Republic of Turkey to step up their cooperation on support of refugees and migration management to address the unprecedented refugee crisis.

    http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-15-5777_fr.htm
    Commentaire reçu via la newsletter Migreurop:

    La commission européenne a publié hier un projet de plan d’action avec la #Turquie. Voir ci-dessous, avec également la Dépêche AFP et un article tiré du site RFI.
    Le projet est difficile à analyse car :
    - il est foisonnant. Tout y est (réadmission, réinstallation, politique des visas, nouveaux camps, surveillances des frontières terrestres et maritimes, politique de voisinage - avec les « voisins » de la Turquie...). Beaucoup de points ne seront pas mis en oeuvre car touchant trop à la souveraineté et à la diplomatie de la Turquie. Certains points sonnent particulièrement comme des voeux pieux ("Support the development of dialogue and cooperation with the authorities of Pakistan, Afghanistan, Iraq, Iran and Bangladesh on preventing irregular migration, fighting against migrant smuggling and on improving the management of migration within the framework of the implementation of the « Silk Routes’ Partnership for migration »).
    - Les différents points du plan d’action nécessitent de multiples négociations, « ratification » soit au en Turquie, au niveau de l’UE, soit au niveau des Etats membres. Il est ainsi de la réadmission ou des différentes révisions de la politique des #visas (plus de Visas pour le Turcs à condition qu’ils instaurent des visas pour les ressortissants d’un certain nombre de pays - Maghreb et Afrique de l’ouest).

    En gros, pour l’instant l’UE va lâcher de l’argent pour que la Turquie ouvre de nouveaux #camps et identifient les réfugiés qui y sont présents. Les autres contreparties à cette collaboration de la Turquie resteront du domaine du « secret » (silence sur la répression des Kurdes, pas de critiques du durcissement du régime d’Erdogan...).

    #réfugiés #asile #migrations #externalisation #Europe

  • Après les Pays-Bas, la #justice pakistanaise vole au secours du climat
    http://www.lemonde.fr/climat/article/2015/10/03/apres-les-pays-bas-la-justice-pakistanaise-vole-au-secours-du-climat_4782040

    Un agriculteur a saisi le tribunal au motif que la passivité du ministre pakistanais du changement climatique enfreignait « ses droits fondamentaux ». Le #Pakistan a été victime d’inondations meurtrières ces trois dernières années, provoquées en partie par la fonte des glaciers de l’Himalaya. La hausse des températures augmente les risques de sécheresse, tout comme l’intensité des précipitations lors d’une mousson qui sera plus courte, mettant ainsi en péril la production agricole du pays dont dépend la moitié de la population pour sa survie.
    #climat
    Le juge a estimé que le gouvernement n’avait engagé aucune action sur le terrain pour mettre en place la politique nationale d’action sur le climat formulée en 2012. Or, ajoute le juge, « pour le Pakistan, le changement climatique n’est plus une menace lointaine et nous en subissons déjà ses impacts dans le pays et la région ». Le « conseil climatique » mis en place regroupera des représentants de plusieurs ministères et de la société civile, dont des ONG, et sera présidé par un avocat spécialiste du droit de l’environnement. Il devra superviser, en rendant des comptes régulièrement à la justice, plusieurs initiatives comme une optimisation de l’irrigation ou encore l’élimination progressive de pompes à eau motorisées.