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  • INSURGEONS-NOUS !

    Santé, éducation, logement, travail : ils sélectionnent, ils confisquent, ils rentabilisent, ils concurrencent, ils privatisent, ils pillent, ils exploitent, ils cassent, ils brisent. De là, ils sélectionnent, confisquent, rentabilisent, concurrencent, privatisent, pillent, exploitent, cassent, brisent, nos propres vies. La crise pour ceux qui la subissent est une mise à mort sociale, la crise pour ceux qui la décrètent est un mode de fonctionnement financier.

    S’indigner individuellement, c’est bien.
    Se révolter collectivement, c’est mieux.

    LA CRISE ? LE CAPITALISME

    Un système régit le monde, le capitalisme. Un système dont la crise est le principe de fonctionnement, le capitalisme. "Crise du chômage", "crise du logement", "crise de la consommation", "crise du plein-emploi", "crise du pétrole", "crise alimentaire", "crise humanitaire", "crise financière", "crise boursière", "crise sociale", "crise économique", "crise politique", "crise culturelle", "crise énergétique", "crise écologique", tel est le mode même du développement du capitalisme à travers l’histoire. Le capitalisme régit le monde, depuis deux siècles. Le capitalisme n’est autre que la loi du Capital. C’est-à-dire de la puissance financière, et le pouvoir de ceux qui la détiennent. Le capitalisme est un système qui divisent le monde entre ceux qui détiennent la puissance financière, et ceux qui y sont soumis.

    Ils nous parlent maintenant de "crise planétaire", de son urgence, de sa menace, de son irréversibilité, de sa fatalité. Spectaculaire, foudroyante, implacable. Ce n’est pas la première, ce n’est pas la dernière. Davantage, la crise planétaire est le mode continu du capitalisme.
    Le capitalisme régit le monde, divisé entre ceux qui détiennent la puissance financière et ceux qui y sont soumis. Deux langages, deux logiques de nécessités, deux classes. Le capitalisme divise le monde en deux logiques : celle du profit, de la stabilité de la puissance, de l’accroissement du pouvoir, de la maximisation de la rentabilité ; et celle de la vie, de la stabilité à se nourrir et se loger, de la maximisation de l’ordre de la nature, des nécessités humaines.

    Le capitalisme détruit le monde. L’économie de profit et la logique de la puissance financière saccagent écosystème et vies humaines. Le capitalisme soumet le monde aux lois du Capital, et l’assassine. Le capitalisme est un système de mort. Où il faut mourir pour lui : la nature, l’individu, des écosystèmes entiers, des peuples entiers.

    Les dernières "grandes crises planétaires", périodes nommées comme telles, celles du krash boursier de 1929 et du krash pétrolier de 1973 ont rendu possible et justifié les pires dictatures et les plus monstrueuses des guerres. Cette nouvelle "grande crise planétaire" depuis le semi-krash boursier de 2008 est en train actuellement de rendre possible et de justifier les pires dictatures et les plus monstrueuses des guerres. Mais depuis deux siècles de capitalisme, de crise continue, il n’y a finalement qu’une seule dictature et une seule guerre : la dictature du profit, du pouvoir, de la puissance financière, du Capital ; et la guerre entre les nécessités financières et les nécessités humaines, entre la classe des puissants et la classe de ceux qui travaillent pour eux, entre la classe qui détient le pouvoir financier et la classe de la masse populaire qui lui est soumis.

    Depuis deux siècles, la seule réalité planétaire est celle d’une guerre de classe. Une guerre entre la vie et la finance, entre l’humain et le profit, entre la nature et la statistique. La situation actuelle, en 2012, pour chaque quartier, chaque ville, chaque pays, chaque continent n’est qu’un écho plus retentissant encore de la réalité sociale mondiale, de deux siècles de crise continue planétaire : un monde, deux classes, une guerre.

    LEUR CRISE, NOTRE AUSTÉRITÉ

    Dettes bancaires, bourses déstabilisées, déroute économique, toutes les formules officielles sont bonnes pour amener la nécessité financière d’une "restructuration générale", qui n’est autre qu’une offensive violente du capitalisme pour se régénérer. Le capitalisme ne se régénère que par la casse sociale et l’écrasement de vies humaines. Comme il l’a toujours fait.

    Tout commence par des licenciements, des augmentations et créations de taxes, des coupes budgétaires, des pertes de subventions, des privatisations, des délocalisations, de manière graduelle avec l’apparence de phénomènes isolés. Puis on se rend compte de la cohérence précise et calculée de cette casse sociale qui va jusqu’au génocide social. C’est ce qui se passe actuellement en Grèce, où les offensives du Capital se sont multipliées et violemment durcies depuis 2008. La dette de grandes banques et des pertes boursières ont affamé tout un peuple qui meurt lentement de notre passivité internationale et de la répression d’Etat locale.
    L’Etat a effectivement une souveraineté, qui n’est pas une souveraineté populaire mais une souveraineté policière. L’Etat a pour seule fonction de maintenir l’ordre, par tous les moyens qu’il jugera nécessaire, pour permettre les mesures d’austérité de s’implanter sans discussion contre l’ensemble de la population. Ces mesures d’austérité obéissent aux nécessités du Capital.

    En cette période décisive se joue en Grèce un basculement. Un basculement irréversible et irrémédiable. Un basculement politique.
    Les puissants de ce monde, et en particulier de l’Europe, la Troïka, qui ne sont pas les gouvernements ou les partis mais l’appareil d’Etat en lui-même et le pouvoir financier, prétextent la « crise » pour déployer des « mesures d’austérité » et autres « plans de rigueur » pour se « serrer la ceinture » et en sortir. La crise est un fait. C’est le mode de fonctionnement de leur système et de leur régime, le capitalisme. Un capitalisme qui n’est ni « sauvage » ni « ultra », ni « virtuel » ni « inhumain », ni "néo-libéral" ni "démocrate". C’est le capitalisme, c’est tout. Régime et système des puissants, de la finance et des marchés, des patrons de multinationale et des bourses. Ce monde-là n’est pas le nôtre. Ce qui nous importe à nous est de nourrir nos familles et de vivre avec décence et dignité, d’avoir des enfants et de pouvoir se loger, se vêtir, et se subvenir. Ce monde nous le permet par mérite et par chantage, par menaces et par compétition, par isolement et par sélection.

    Aujourd’hui, leurs finances sont en "crise". Ce monde-là n’est pas le nôtre. Cette crise n’est pas la nôtre. C’est la crise de leur régime, de leur système, de leurs finances et de leurs multinationales. Ces riches et patrons si puissants, invisibles de notre quotidien, ont bâti leur pouvoir sur notre labeur et sur la spéculation virtuelle de leurs bourses folles à partir de notre travail. Ces riches et patrons si puissants voient leur pouvoir vaciller dans les rouages qui sont les leurs, et nous imposent à nous d’accroître notre labeur, de se plier davantage à leurs chantages et menaces. Ces riches et patrons, ces bourses et marchés, veulent sauver leur puissance sur nos vies, nos enfants, nos toits. Pour sauver leur puissance en déroute, ils nous écrasent, nous affament, nous exterminent. Et si nous ripostons avec tant soit peu de force, ils nous répriment, nous fichent, nous matraquent, nous emprisonnent.

    Aujourd’hui plus que jamais, ils font des premiers exclus et des premiers écrasés de cette logique et de ce régime l’alimentation fondamentale de nos peurs. Ils fabriquent des ennemis. Ils inventent des boucs-émissaires. Ils façonnent la prétendue « cause » de cette situation. Auparavant, cela a été « le juif », « le bolchevique », « l’homosexuel », « le fou », « l’inutile », façonnés en ennemi intérieur et extérieur, et finalement en « sous-homme ». Tout génocide est un génocide social. Toute extermination est une extermination sociale. La « crise » de 1929 a amené au nazisme, au franquisme, au fascisme. Aujourd’hui, de nouveau, plus de 80ans après la « grande crise » de 1929, voici de nouveau une dite « grande crise ». Européenne, mondiale, planétaire. Et aujourd’hui, de nouveau, plus que jamais, ils font des premiers exclus et des premiers écrasés de cette logique l’alimentation fondamentale de nos peurs. Ils fabriquent des ennemis. Ils inventent des boucs-émissaires. Ils façonnent la prétendue « cause » de cette situation. A présent, ils parlent de « l’immigré », de « l’arabe », de « l’islamiste », du « chômeur fainéant », de la « racaille de banlieue », du « profiteur étranger », du « terroriste », de « l’inutile », du « peuple grec fainéant », du « peuple grec lâche », façonnés en ennemi intérieur et extérieur, et progressivement en « sous-homme ». Justifiant progressivement les prochaines exterminations. Et toute extermination est sociale. Justifiant progressivement l’avènement déjà en cours de « l’Occidentisme », de « l’Européanisme », du fascisme.

    Aujourd’hui, "c’est la crise", disent-ils. C’est l’heure à nouveau d’une période de violente régénération du capitalisme. La crise, le mode de devéloppement du capitalisme. Sur l’écrasement de nos vies.

    Pour sauver leur pouvoir, les puissants doivent écraser la réalité humaine et la réalité de la vie. Pour sauver sa puissance, le capitalisme doit écraser l’humain et le vivant. Au début, c’est l’augmentation du chômage, jusqu’à être la réalité de plus de la moitié d’une population entière. C’est l’augmentation des taxes, des impôts et des factures. C’est l’augmentation des ressources d’énergie, des loyers et des denrées alimentaires. Simultanément ou par la suite, c’est la destruction de toute protection sociale. C’est les coupures budgétaires puis la fermeture stricte des hôpitaux, des écoles et des foyers d’accueil. C’est l’abolition de notre droit à la retraite, de notre droit à un toit, de notre droit à nous vêtir et nous nourrir. De notre droit à avoir des enfants et de vivre. Dans ce monde, cela relève effectivement de notre « droit ». Mais ce monde détruit ces « droits » et les transforme en « devoirs », par la menace et le chantage, par la peur et l’isolement. « Devoir » de travailler davantage pour moins de revenus, « devoir » de payer soi-même ses médicaments si l’on en a les moyens, « devoir » de payer plus cher notre nourriture et notre loyer, « devoir » de dénoncer « l’immigré clandestin » ou le « terroriste islamiste », « devoir » de ne pas faire grève et de la dénoncer en « prise d’otage », « devoir » de consentir voire d’applaudir la répression menée en guerre intérieure contre les affamés s’ils osent se défendre dans la rue, « devoir » de respecter avec silence le déploiement d’hélicoptères au-dessus des familles de banlieues, « devoir » de se résigner à la diminution des professeurs et instituteurs, « devoir » se résoudre aux contrats précaires et à la baisse voire l’abolition du salaire minimum. Au final, « devoir » accepter le diktat des riches et des puissants, ce monde en "crise", cette "crise" de leur régime, de leur système, de leurs finances et de leurs multinationales. Du capitalisme.

    Et si l’on refuse ce chantage, cette peur, cette menace, cette crise, ce monde, ce capitalisme ; si l’on refuse de travailler dans l’espoir strict de ne pas mourir de faim ou de froid ; si l’on refuse cette urgence et cette angoisse permanentes et écrasantes comme nouvelles règles de vie, comme équilibre de survie : celle de nos familles, de nos enfants, de nous-mêmes, alors c’est le fichage, le contrôle, la surveillance, la police, la prison, l’armée. Alors c’est le fascisme.

    Aujourd’hui, voilà ce qui se passe en Grèce. En Grèce, les mères abandonnent leurs enfants parce qu’elles n’arrivent plus à les nourrir. En Grèce, les migrants sont arrêtés par milliers dans de grandes rafles de rue et emmenés dans des centres de rétention d’où ils sont renvoyés sans un sou dans des pays en guerre. En Grèce, la police se militarise et occupe toutes les grandes avenues et rues de la capitale athénienne, équipés de boucliers et de casques, parfois de fusils- mitrailleurs, à grands renforts de bus blindés et de patrouilles de motos « voltigeurs ». En Grèce, des milliers de personnes abandonnent leurs appartements ou maisons aux loyers maintenant trop élevés et vivent dans des dizaines de « campements de pauvres » autour d’Athènes. En Grèce, des enfants affamés livrés à eux-mêmes sillonnent par trois ou cinq les grandes rues hostiles de la capitale, quémandant pièces ou bouts de pain en échange d’un paquet de mouchoir ou d’une mélodie à l’accordéon. En Grèce, des dizaines de milliers de foyers ont leur électricité coupée, faute de ne pas avoir payé des factures exorbitantes. En Grèce, 52% de la population ne trouve pas de travail et est condamnée au chômage forcé, tandis que 1 270 000 travailleurs (en février 2012) qui ont pu garder leur poste ne sont tout bonnement plus rémunérés du tout depuis cinq mois. En Grèce, il n’y a plus ni médicaments dans les hôpitaux, ni livres d’étude dans les écoles ; ni personnels dans les foyers d’accueil, ni nourritures abordables dans les supermarchés. En Grèce, la police tolère et protège le marché noir d’héroïne qui isole et tue des milliers de personnes se shootant de désespoir sur les trottoirs ; des centaines de « nouveaux » chômeurs expulsés de leurs foyers occupent des places entières devenues campements de la misère.
    En Grèce, les gens meurent, de faim, de froid, de drogue, de solitude, de répression, de désespoir, de misère.

    Aujourd’hui, ce qui devient un dernier point d’arrivée en Grèce est le nouveau point de départ ailleurs. En Espagne. Au Portugal. En Italie. En Islande. En France. Et vont suivre la même chute infernale pour tous et chacun, étape par étape, graduellement ou en accéléré, imposée par les nécessités propres des puissants, de cette crise, de ce monde en crise, du capitalisme.

    Mais aujourd’hui, en Grèce, le peuple refuse. Familles, pères, mères, frères, sœurs, parents, proches, amis, voisins, collègues, travailleurs, précaires, chômeurs, étudiants, lycéens, exploités, humiliés, tentent une nouvelle fois de résister. De se lever. De se solidariser. De s’organiser par eux-mêmes. De se confronter à la police. De faire grève. D’occuper leurs lieux de travail. D’occuper et paralyser mairies, hôtels de ville et préfectures. De tenir. De vaincre. Contre les nécessités propres des puissants, de cette crise, de ce monde en crise, du capitalisme.

    En ces journées décisives se joue en Grèce un basculement. Un basculement irréversible et irrémédiable. Un basculement politique.
    Le peuple grec, dans la réalité humaine et vivante de notre monde, qui n’est pas statistique ou équilibre financier, mais réel. Le réel. Notre réel. A tous. A chacun. De notre classe. Celui de devoir se nourrir, nourrir ses proches, nourrir ses enfants. Celui de devoir se loger, loger ses proches, loger ses enfants. Celui de devoir se soigner, soigner ses proches, soigner ses enfants. Celui de devoir se vêtir, vêtir ses proches, vêtir ses enfants. Celui de devoir s’éduquer, éduquer ses proches, éduquer ses enfants. Celui de vivre et non survivre, pour soi, ses proches, ses enfants. Ce « devoir » là n’est imposé par personne d’autre que nous-mêmes. Ce « devoir » là n’est autre que cette nécessité qui est nôtre, humaine, vivante, d’être et demeurer humains, vivants.
    La nécessité humaine et de la vie n’est pas celle de la puissance financière. La nécessité humaine et de la vie n’est pas celle du capitalisme. Notre nécessité à nous, hommes, femmes, simples, anonymes, sans autre ambition de n’être que ces hommes, ces femmes, simples, anonymes, sans autre pouvoir que celui de pouvoir avoir des enfants et les chérir, les nourrir, les loger, les éduquer ; cette nécessité et cette volonté, cette création et ce partage, n’appartient qu’à nous. Notre nécessité d’hommes et femmes simples et anonymes est celle obéissant à notre réalité humaine et vivante.

    Aujourd’hui, en Grèce, des hommes, des femmes, simples, anonymes, veulent défendre leur humanité et leurs vies. Aujourd’hui, en Grèce, des hommes, des femmes, se battent pour cela. Un homme, une femme, qui veut vivre aujourd’hui en Grèce, est un homme combattant, une femme combattante. Pour soi, ses proches, ses enfants.

    En cette période décisive se joue en Grèce un basculement. Un basculement irréversible et irrémédiable. Un basculement politique. Des hommes, des femmes, simples, anonymes, se battent, par centaines, par milliers, par centaines de milliers. Descendent dans la rue. Affrontent la police. Occupent leurs lieux de travail. Font grève des loyers et des factures. Pillent les supermarchés. Occupent et paralysent les lieux de pouvoir. Constituent des Comités de Quartiers. Envahissent et occupent des immeubles vides. Occupent les ministères. Occupent les hôtels de ville. Occupent les mairies. Laissent les banques s’effondrer. Assiègent le Parlement. Tentent de s’auto- organiser, de se réapproprier de manière autogestionnaire leur outil de travail.

    POUR SOI, SES PROCHES, SES ENFANTS

    Et des personnes meurent, des jeunes meurent, des mères meurent, des chômeurs meurent, des migrants meurent, des enfants meurent. Le peuple meurt de faim, de matraques, de froid, de grenades explosives, de solitude, de lacrymogènes asphyxiants, de désespoir, de voltigeurs.

    La « crise » de 1929 a amené au nazisme, au franquisme, au fascisme. Qui ont vaincu et régné sur la répression de révolutions et la mort de peuples entiers. Et un premier régime fasciste vainqueur de la mort d’une révolution et d’un peuple entier justifie la victoire et le règne de tous les régimes fascistes. Franco a vaincu et régné sur la mort de la vague révolutionnaire de 1936 en Espagne. Hitler, Pétain, Mussolini, Staline ont vaincu et régné par la victoire et le règne de Franco. Le fascisme européen a vaincu et régné sur le fascisme espagnol, qui fut le dernier à mourir.

    Aujourd’hui, de nouveau, plus de 80 ans après la « grande crise » de 1929, voici de nouveau la « grande crise ». Européenne, mondiale, planétaire. Et aujourd’hui, de nouveau, plus que jamais, ils font de l’écrasement de la révolte et la mort du peuple grec la condition nécessaire pour la victoire et le règne du fascisme en Grèce. Et un premier régime fasciste vainqueur de la mort d’une révolution et d’un peuple entier justifie la victoire et le règne de tous les régimes fascistes. Si le fascisme vainc et règne en Grèce, les régimes fascistes vont vaincre et régner dans toute l’Europe.
    Le combat des hommes, des femmes, simples, anonymes, grecques est le combat de tous les hommes et de toutes les femmes, simples, anonymes, d’Europe et au-delà. Le combat du peuple grec est le combat de tous les peuples d’Europe et au-delà. Laisser écraser la révolte du peuple grec et sa mort est laisser écraser toute possibilité de révolte des peuples d’Europe et au-delà, et permettre leur mort. Laisser la victoire du fascisme en Grèce, c’est laisser la victoire du fascisme dans toute l’Europe. Ce fut le cas avec la « crise » de 1929 et la victoire de Franco sur la révolution espagnole. Ce sera le cas avec la « crise » actuelle et la victoire du fascisme sur la révolte grecque. Et la révolte grecque, seule, isolée, abandonnée, comme le fut la révolution espagnole en 1936, sera réprimée, écrasée, exterminée.
    Être solidaire et combattre pour le peuple grec, c’est être solidaire et combattre pour tous les peuples d’Europe, pour tous les hommes et toutes les femmes, simples, anonymes, d’Europe. Pour soi, ses proches, ses enfants.

    DE LEUR CRISE À NOTRE AUSTÉRITÉ
    DE NOTRE AUSTÉRITÉ À NOTRE RÉSISTANCE

    Nous nous adressons à tous et chacun, de ceux qui cherchent du travail ou en ont un, de ceux qui veulent s’en sortir ou qui croient s’en être sortis, de ceux qui craquent dans les Pôle Emploi ou craquent de leurs conditions de boulot, de ceux qui n’ont pas le temps de rêver ou de ceux qui n’en peuvent plus du rêve marchandisé, de ceux qui galèrent déjà à nourrir leur famille ou de ceux qui n’osent pas avoir d’enfants en ayant déjà du mal à se nourrir eux-mêmes, de ceux pris dans la routine sans fin du travail ou de ceux pris dans la routine sans fin de la recherche de travail, de ceux à qui on reproche de vivre au-dessus de leurs moyens ou de ceux qui n’ont pas du tout de moyens ni de vie, de ceux qui n’ont pas de travail en étant sur-diplômés ou de ceux qui n’ont pas de travail sans aucun diplôme, à tous et chacun donc qui veulent s’en sortir et vivre avec le minimum de décence.

    Nous nous adressons à tous et chacun, effrayés ou ignorants de ce monde qui s’embrase, sympathisants ou fuyants de ce monde qui s’effondre, assommés de mots quotidiens martelés par des gens inconnus derrière l’écran de la télé d’Etat, tels "crise", "sécurité", "stabilité", "catastrophe", "chômage", "insécurité", "urgence", "désastre", "économie", "bourses", "marchés", qui s’alternent dans l’indifférence médiatique avec "football", "stars", "people", "nouvel écran plat". A tous ceux qui n’ont pas le temps de parler avant qu’on parle à leur place. A tous ceux qui n’ont pas le temps de vivre avant qu’on les détermine à leur place. A tous ceux qui craquent et à qui on parle comme des enfants attardés.

    Depuis 2008 et les nouvelles offensives, toujours plus violentes, du Capital à travers le monde, de nouveaux élans de résistance populaire se confrontent à la bourgeoisie régnante et à l’Etat répressif. La spirale des troubles et de cette guerre de classe a commencé dans le "monde arabe" avec les révolutions en Tunisie, Egypte, Lybie, Bahrein, Syrie, qui continuent encore. Pour balayer tous leurs ennemis. Elle a touché les Etats-Unis de "Occupy Wall Street" à "Occupy Oakland" et l’Europe où le massacre capitaliste des peuples a commencé en Grèce.

    A mesure que la crise et la casse sociale s’aggravent, des villes s’embrasent et la révolte s’étend. En huit mois, de l’été 2011 au printemps 2012, les capitales européennes des pays les plus touchés socialement ont brûlé : Londres du 6 au 11 août 2011, Rome le 15 octobre 2011, Athènes le 12 février 2012, Barcelone et Madrid le 29 mars 2012.

    La grève générale illimitée reste la première arme révolutionnaire de notre classe. C’est la seule arme qui peut faire changer la peur de camp : par le blocage de leur économie, l’expropriation des richesses et la réappropriation des outils de travail, alors c’est la bourgeoisie qui a peur et nous envoie toutes leurs polices.

    UN MONDE, DEUX CLASSES, UNE GUERRE

    Il n’y a pas de "vous", il n’y a pas "les autres", il n’y a pas "c’est la vie", il n’y a pas "là-bas", il n’y a pas "de toute façon", il n’y a qu’un nous. Nous. Nous qui travaillons et galèrons, nous à qui "les fins de mois" est une question quasi- existentielle, nous qui sommes des hommes, des femmes, simples, anonymes, qui voulons avant tout nous en sortir. Nous qui voulons avant tout nous nourrir, nous loger, nous vêtir, avoir des enfants sans nous sacrifier ni les sacrifier. Et nous sommes ces hommes, ces femmes, simples, anonymes, avant d’être des "clients", des "élèves", des "ménages", des "citoyens", des "consommateurs", des "actifs", des "inactifs", et nous avons des conditions de vie communes. Pour combler nos nécessités humaines, pour nous vêtir, nous loger, nous nourrir, subvenir nos enfants, nous devons travailler ou chercher du travail. Notre quotidien, nos conditions de vie sont communes : locataires pour nous loger, consommateurs pour nous nourrir et nous vêtir, salariés pour pouvoir être locataires et consommateurs. Ceux sans travail n’ont droit ni à se loger, ni à se vêtir, ni à se nourrir, ni à subvenir ces enfants.

    Nous, c’est tous ceux qui se sont posés au moins une fois la question "comment s’en sortir ?". Dans chaque quartier, dans chaque ville, dans chaque pays, sur chaque continent, nous sommes la masse innombrable qui nous posons au moins une fois la question "comment s’en sortir ?".

    Et dans chaque ville, dans chaque pays, sur chaque continent, il y a une poignée de personnes qui ne se sont jamais posés cette question. Une caste. Une oligarchie. Une classe séparée. Ils sont riches, l’ont toujours été et ne se posent que leur seule question possible : "comment être encore plus riche ?". Cette poignée de personnes, nous ne les croisons jamais dans notre quotidien, ils ne font pas partie de nos vies. Pourtant ce sont eux qui déterminent selon leurs nécessités propres et leur seule question toute la réalité quotidienne de nos vies. Ce sont les grands propriétaires, les PDG, les grands patrons, les multinationales, les directeurs banquiers, les chefs d’Etat, les ministres, les députés, les sénateurs, les préfets. Les puissants. Tous ceux-ci étant au service exclusif de ceux plus riches et plus puissants encore, les décideurs du monde, les décideurs du sort de la planète et de peuples entiers, et de nos vies particulières. Ces décideurs sont encore plus invisibles, n’ont ni nom ni visage, et ont créé toutes sortes d’instance en abréviation pour augmenter leur puissance et leur richesse, ces instances qui n’ont de sens réel pour nous que comme abréviation : FMI, OMC, UE, G8, S&P, BCE, CEE, ALENA, ONU, OCDE...

    Il y a nous, la classe des exploités. Il y a eux, la classe des exploiteurs. Et il n’y a de rapport entre ces deux classes qu’un rapport de guerre.

    Nous sommes ceux qui dès l’enfance parfois se demandent "comment s’en sortir", et ils sont ceux qui décident à notre place comment nous devons vivre et déterminent comment, à notre place, "s’en sortir". Selon leurs critères, leurs nécessités, leurs exigences : devenir plus puissant encore, devenir plus riche encore. Et à partir de là calculer, investir, écraser. Ces critères, ces nécessités, ces exigences, ne sont pas les nôtres. Les nôtres sont : se nourrir, se vêtir, se loger, subvenir nos enfants. Et à partir de là rencontrer, voyager, aimer.

    Nous sommes ceux qui "sont payés", ils sont ceux qui "payent" ; nous sommes ceux qui construisons, ils sont ceux qui se pavanent ; nous sommes ceux qui produisons, ils sont ceux qui se goinfrent ; nous sommes ceux qui travaillons, ils sont ceux qui se dorlotent ; nous sommes ceux qui tenons le plateau, ils sont ceux qui se servent ; nous sommes ceux qui cirons leurs chaussures, érigeons leurs palaces, gérons leurs dossiers, récurons leurs chiottes, administrons leurs rendez-vous, rédigeons leurs mémoires, médiatisons leurs débats, assurons leur sécurité, produisons leurs intérêts, suons leurs richesses, votons leurs puissances, applaudissons leurs discours, remercions leurs promesses, attendons leurs patiences, craignons leurs décisions, espérons leurs clémences, louons leurs propriétés. Nous sommes ceux qui travaillons, ils sont ceux qui décident, décrètent. Nous sommes ceux qui sommes licenciés, ils sont ceux qui le décident. Nous sommes ceux qui créons la richesse, ils sont ceux qui nous la confisquent. Nous sommes ceux qui construisons des maisons et des appartements, ils sont ceux qui les achètent. Nous sommes ceux qui payons des loyers, ils sont ceux qui décident de leur montant. Nous sommes ceux qui travaillons la terre et le pain, ils sont ceux qui les détiennent. Nous sommes ceux qui payons la nourriture, ils sont ceux qui décident des tarifs. Nous sommes ceux qui rendons possible la grande distribution, ils sont ceux qui décident des prix. Nous sommes ceux qui utilisons les transports en commun, ils sont ceux qui les rendent payants.

    Nous sommes ceux qui étudions, ils sont ceux qui décident du contenu et de la valeur des études. Nous sommes ceux qui allons à l’école, ils sont ceux qui décident du contenu et de la valeur de l’éducation. Nous sommes ceux qui allons dans les hôpitaux, ils sont ceux qui décident des moyens et de la valeur de la santé. Nous leur appartenons. Nous sommes leurs esclaves-salariés. Les lois du Capital et de ceux qui le détiennent, la bourgeoisie, ont fait de nous depuis plusieurs siècles leur main d’oeuvre, un prolétariat.

    Ils sont ceux qui détiennent les armes, nous sommes ceux qui les appréhendons. Ils sont ceux qui construisent les prisons, nous sommes ceux qui les remplissons. Ils sont ceux qui créent les frontières, nous sommes ceux qui les subissons. Ils sont ceux qui licencient, nous sommes ceux qui nous prenons des lacrymos pour oser l’avoir refusé. Ils sont ceux qui décrètent les guerres, nous sommes ceux qui y mourront.

    Ils ont le monopôle de la violence et du jugement, nous n’avons que le droit d’être violentés et jugés. Ils nous divisent entre "violents" et "non-violents" alors que ce sont eux qui ont matraques et gaz pour nous réprimer tous. Leur violence est légale, la nôtre est légitime. Leur justice emprisonne, notre justice soude et libère. Leurs polices servent de justice, leur justice sert de paix. Si telle est leur justice, il n’y a pas de paix, mais qu’une terreur policière qui protège les riches. Si telle est leur paix, la police est partout et la justice nulle part.

    Toute révolte est juste si elle ne se trompe pas d’ennemis. L’ennemi n’est pas le "pauvre", "l’arabe" ou la "banlieue" mais le riche et le puissant qui ont créé la pauvreté et le ghetto-banlieue et qui ont choisi d’y enfermer toute personne de couleur et anciens colonisés pour maintenir la division.

    Avant d’être arabe, noir, blanc, nous sommes des gens qui voulons nous en sortir, soumis au même sytème qui créée de la peur entre nous pour se faire oublier.
    Le racisme est une arme des puissants, des riches et de l’État. Eux qui construisent les murs qui nous divisent et les impasses qui nous bloquent, les barbelés périphériques qui nous séparent et les polices qui nous sélectionnent.

    La seule violence est celle de la puissance financière qui décide de nos vies. La seule violence est celle de l’Etat qui décide de notre valeur. La seule violence est celle de la police qui décide de notre "paix". Face à cela, toute notre résistance ne sera que défense et autodéfense.

    Seuls l’État et le Capital anticipent notre colère, nous qui avons du mal à anticiper notre propre misère. Ils se dotent de toutes les armes possibles, qui tuent et assassinent de manière "non létale". Des lycéens perdent leurs yeux sous les balles en caoutchouc pour défendre leurs études, des "banlieusards" perdent leurs vies accusés d’être pauvres de couleur et "ex"-colonisés, des sidérurgistes perdent leur dignité par les coups de matraque pour défendre leur emploi, des personnes âgées et des enfants se font gazer pour défendre le droit à la retraite.

    Guerre de classe, et nécessité fait loi. Nécessités humaines et naturelles contre nécessités économiques de profit et de puissance.

    APPEL AU COMBAT, APPEL À L’INSURRECTION

    La "démocratie représentative" est le nom donné par les puissants à un système où les règles du jeu et ses cartes sont détenus par les riches et les puissants. Et nous qui cherchons à nous en sortir dépendons des cartes sociales que les riches veulent bien nous distribuer. Mais ce sont toujours eux qui les distribuent.

    Ce ne sont pas les cartes qu’il faut changer, mais le jeu lui-même. Parce que nos vies et celles de nos enfants ne sont pas un jeu. A nous de faire en sorte que les riches ne jouent plus avec nos vies selon leurs propres joker et leurs propres bonus. C’est eux qui décident de la case de départ et de la case d’arrivée de chacun d’entre nous, et nous sommes condamnés à respecter les parcours qu’ils nous distribuent.

    Soyons notre propre case de départ et notre propre case d’arrivée à la fois, soyons notre propre parcours, éjectons les riches et les puissants du jeu. Notre monde n’est pas le leur, nos nécessités ne sont pas les leurs, nos envies et nos besoins ne sont pas les leurs. Déterminons nous-mêmes nos propres vies.

    Les "élections démocratiques et représentatives" sont l’illusion à nous faire
    changer de couleur. Le "pic" peut devenir "carreau" ou "trèfle", les cartes restent les mêmes, et ce sont toujours les mêmes qui les détiennent. Et nous sommes leur mise, leur gain, leur enjeu.

    SOYONS NOTRE PROPRE ENJEU

    Leurs principales armes pour nous faire accepter leur diktat financier sont la peur et le chantage. Peur de la banlieue, peur de l’autre, peur d’être solidaire, peur de se défendre, peur de faire grève, peur d’étudier sans travail au bout, peur du chômage, peur de son patron, peur d’avoir peur. La crise créée de la peur, elle est la peur, se veut notre peur pour avancer et imposer ses mesures.

    La question s’est posée en Tunisie, en Egypte, en Lybie, en Syrie, elle se pose aujourd’hui en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie, commence à se poser en France et aux Etats-Unis, et finalement est la question que nous nous posons tous : jusqu’à quand ?

    JUSQU’ICI, "TOUT VA BIEN", MAIS JUSQU’À QUAND ?

    Pour ne plus avoir peur, il faut que la peur change de camp. A la finance d’avoir peur de notre colère, aux puissants d’avoir peur des sans-travail, aux policiers d’avoir peur de notre solidarité.

    Nous avons l’impression d’être dépassé, de ne plus comprendre ce qui se passe dans nos vies, de devoir se fier et avoir confiance en ceux qui détruisent nos vies pour qu’ils la protègent, mais la seule réponse à nos angoisses et notre urgence est le rapport à notre histoire, notre propre histoire, notre histoire de classe qui est une histoire de lutte et de combat.

    L’histoire n’est pas celle des chefs d’Etat ou des "grands noms", des "grands hommes", l’histoire n’est pas celle des dominants et des puissants, elle est faite et se fait toujours par les petites gens, les anonymes que nous sommes, les hommes et femmes simples que nous sommes fiers d’être. Les Tunisiens et les Egyptiens nous l’ont montré, et aujourd’hui ce sont les puissants qui ont peur "des gens", de ces gens qui font leur propre histoire, qui veulent leur propre victoire. Et ils ont peur que nous soyons l’écho, l’onde de choc en Europe des secousses tunisiennes, égyptiennes, lybiennes et syriennes.

    A vous, à nous, camarades, frères, sœurs, parents, proches, amis, voisins, collègues, travailleurs, précaires, chômeurs, étudiants, lycéens, exploités, humiliés ; De France, d’Espagne, d’Italie, du Portugal, d’Allemagne, d’Europe et au-delà ; ceci est un appel. Un appel de solidarité internationale. Entre les peuples. Entre les hommes, les femmes, simples, anonymes. Ceci est un appel au combat. Avec et pour le peuple grec assassiné. Avec et pour tous les peuples.

    Un appel à descendre dans la rue, occuper les lieux de travail, faire grève des loyers et des factures, occuper et paralyser les lieux de pouvoir, constituer des Comités de Quartiers, envahir et occuper les immeubles vides, occuper les ministères, les hôtels de ville, les mairies, laisser les banques s’effondrer, assiéger le Parlement. Par dizaines, par centaines, par milliers, par centaines de milliers. Pour soi, ses proches, ses enfants. Les nôtres, ceux de chacun, ceux de tous.

    Pour tous les hommes, toutes les femmes, simples, anonymes, et contre leurs patrons, leurs polices, leurs menaces, leurs chantages, leurs puissances, nos seules armes sont la solidarité, la détermination, l’auto-organisation par et pour nous-mêmes. Nous sommes notre propre nécessité, notre propre ambition, notre propre pouvoir.

    ALORS, ALORS SEULEMENT, CE SONT EUX QUI AURONT PEUR

    De l’indignation à la révolte, de la révolte à l’émeute, de l’émeute à la grève sauvage émeutière, de la grève sauvage émeutière à l’insurrection.

    Désormais nous avons compris, et nous n’avons plus peur : nous sommes notre propre solution, notre propre ambition, notre propre pouvoir. Nous ne comptons que sur notre propre force, sur notre propre capacité à organiser nous-mêmes nos vies, sur notre propre solidarité.

    L’insurrection ne sera ni "civique" ni "citoyenne", elle est confrontation de classe. Nous sommes non-violents avec ceux qui sont non-violents avec nous, mais nous revendiquons l’autodéfense par tous les moyens nécessaires contre toute violence à notre encontre. Cette violence est permanente, quotidienne, omniprésente, c’est la violence capitaliste. Se confronter à la police ou bloquer une entreprise relève de l’autodéfense contre la violence de licenciements de masse ou de hausse des factures. Bloquons leur économie et que la peur change de camp, comme lors du blocage des raffineries à l’automne 2010. Réapproprions-nous nos outils de travail quand ils veulent les fermer, créons des Assemblées de Quartiers et développons la démocratie directe, la seule à laquelle nous aspirons. Pour reprendre nos vies en main, ici, maintenant, nous-mêmes. Là où nous vivons et travaillons. Exproprions les richesses qu’ils nous ont volé, créons des Comités d’Autodéfense de Précaires et Chômeurs. N’attendons pas d’être pris dans l’urgence comme le sont les peuples grecs et espagnols aujourd’hui. Le désastre, nous y sommes déjà et il ne fera que s’aggraver, et arriver. Alors que capitalisme, crise et désastre sont déjà là. Cette impression commune que le ras-le-bol, la révolte, l’explosion, vont arriver. Alors que ras-le-bol, révolte et explosion sont déjà là.

    S’indigner ou prendre acte. Prenons acte.
    Tout de nous, rien d’eux.

    Des hommes, des femmes, simples, anonymes.
    https://juralib.noblogs.org/2012/05/16/insurgeons-nous

  • La Commission européenne relance la procédure pour autoriser le glyphosate RTBF - Belga - 16 Mai 2017
    https://www.rtbf.be/info/monde/detail_la-commission-europeenne-relance-la-procedure-pour-autoriser-le-glyphosa

    La Commission européenne a décidé mardi de relancer la procédure visant à autoriser à long terme le glyphosate, substance herbicide très répandue dont la licence d’utilisation dans l’UE est contestée.

    Les commissaires européens ont donné leur accord pour "redémarrer les discussions avec les Etats membres sur un possible renouvellement de l’autorisation du glyphosate pour 10 ans" , a indiqué à l’AFP une porte-parole de l’exécutif européen.


    L’utilisation du glyphosate est devenue de plus en plus controversée dans l’UE, après une campagne active des défenseurs de l’environnement. La Commission européenne n’avait pas réussi à convaincre les Etats membres de renouveler la licence de l’herbicide, qui arrivait à expiration à l’été 2016.

    Elle avait alors décidé de la prolonger de 18 mois, dans l’attente d’un rapport de l’ECHA, l’agence européenne des produits chimiques. A la mi-mars, l’agence a écarté le risque cancérigène.

     « La Commission a pris en compte les dernières études scientifiques, en particulier la conclusion du Comité d’évaluation des risques de l’ECHA confirmant que la substance active ne devrait pas être classée comme cancérigène » , explique l’institution dans un court communiqué.

    Chaque Etat membre garde le droit d’autoriser ou non l’utilisation de pesticides à base de glyphosate sur leur territoire, rappelle-t-elle par ailleurs.

    La décision portant sur la licence du glyphosate se prend au sein d’un comité technique regroupant des représentants des Etats membres. Lors du dernier vote en date, fin juin 2016, deux pays, la France et Malte, avaient voté contre un renouvellement de l’autorisation, et sept s’étaient abstenus (Allemagne, Italie, Portugal, Autriche, Luxembourg, Grèce, Bulgarie), bloquant la décision.

    Après l’opinion de l’ECHA, l’Association européenne des fabricants de pesticides (ECPA, qui compte parmi ses adhérents Monsanto, Bayer, Dow, BASF, Syngenta...) avait dit s’attendre à ce que la Commission s’engage rapidement dans une nouvelle procédure de demande d’agrément pour 15 ans, soit une durée plus longue que celle effectivement envisagée par Bruxelles.

    Pour le député européen Verts Harald Ebner, "une nouvelle autorisation pour 10 ans sans restriction montre le peu de respect pour l’initiative citoyenne" qui a été lancée contre le glyphosate.
    Ce mouvement citoyen qui souhaite interdire la substance, réformer la procédure d’approbation des pesticides et instaurer des objectifs obligatoires de réduction dans l’utilisation des pesticides au sein de l’UE, a réuni près de 750.000 signatures en quatre mois, selon l’ONG Greenpeace.

    Les enjeux économiques sont importants : le glyphosate est l’ingrédient clé des herbicides les plus utilisés par les agriculteurs européens, notamment le Roundup de l’américain Monsanto, le plus vendu.

    #union_européenne #Bruxelles #UE #Commission_européenne #commissaires_européens #santé #herbicides #roundup #monsanto #glyphosate #lobby #roundup #santé_publique #conflits_d'intérêts #cancer #pollution #agrochimie #environnement #ECHA #Bayer #Dow #BASF #Syngenta #national_libéralisme
     

  • Aux Philippines, le secteur minier écarte du pouvoir la ministre de l’environnement
    Militante passionnée, Gina Lopez s’était lancée dans une croisade contre l’industrie du nickel.
    http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/05/05/aux-philippines-le-secteur-minier-ecarte-du-pouvoir-la-ministre-de-l-environ

    Les intérêts des grands groupes auront eu raison de la bouillante secrétaire d’Etat à l’environnement : le Congrès des Philippines a refusé, mercredi 3 mai, la confirmation à ce poste de Gina Lopez, que le chef de l’Etat, Rodrigo Duterte, avait nommée en juin 2016 après son accession à la présidence.

    Par deux fois déjà, en novembre et en mars, les membres du Congrès avaient refusé la confirmation de Mme Lopez, 62 ans. Cette dernière s’était lancée dans une véritable croisade contre l’industrie minière, tâche pour le moins ardue compte tenu du poids des puissantes industries et des grandes familles de l’élite des affaires sur la conduite de la vie politique de l’archipel.

    En annonçant qu’elle entendait fermer vingt-huit des quarante et une mines de nickel du pays, elle s’était immédiatement mis à dos les grands groupes : les sites visés représentent la moitié de la production de ce métal aux Philippines, pays par ailleurs riche en réserves de cuivre. Les groupes miniers sont accusés de longue date par les mouvements écologistes de polluer les rivières, les rizières et les chutes d’eau.
    « Le parti du business »

    « Si vous voulez être confirmé dans vos fonctions [aux Philippines], ne vous attaquez pas aux magnats des affaires ! » s’est écriée Gina Lopez lors d’une conférence de presse après l’annonce de la décision du Congrès. « C’est un mauvais signe quand on voit que les députés ne s’attachent pas à défendre le droit des Philippins, mais prennent le parti du business », a-t-elle ajouté, manifestement écœurée.

    Sa dernière mesure aura été son chant du cygne : Mme Lopez avait décidé fin avril d’interdire les mines à ciel ouvert, déclenchant les foudres de Mining Inc, un groupe important. Les responsables d’un projet de cette industrie dans le sud du pays, potentiellement l’un des plus grands au monde en matière d’extraction de cuivre, avaient notamment mis en avant, pour critiquer la ministre

    Y’a moyen d’avoir la suite ?

    • suite :

      Les responsables d’un projet de cette industrie dans le sud du pays, potentiellement l’un des plus grands au monde en matière d’extraction de cuivre, avaient notamment mis en avant, pour critiquer la ministre, le fait que 1,2 million d’ouvriers dépendent de l’activité minière dans l’archipel.

      En mars, la chambre de commerce des mines des Philippines avait soumis une pétition au Congrès contre la secrétaire à l’environnement, affirmant que les décisions de cette dernière étaient « illégales et sans fondement .

      Gina Lopez est un personnage hors norme : fille d’un milliardaire de Manille, elle a grandi dans l’élite avant de devenir professeure de yoga. Durant une vingtaine d’années, elle fut une sorte de missionnaire de cette pratique, vivant au Portugal, en Inde, en Afrique. Après avoir gagné la présidentielle de mai 2016, Rodrigo Duterte avait rencontré Gina Lopez à Davao, ville du sud des Philippines dont il a été le maire pendant une vingtaine d’années. La passion de la fougueuse militante pour la protection de la nature avait convaincu le nouveau chef de l’Etat, qui l’avait nommée peu après ministre de l’environnement.

      M. Duterte, dont la présidence a été entachée, en à peine un an, par une lutte impitoyable contre la drogue qui a fait plusieurs milliers de morts chez revendeurs et usagers, entendait mener aussi une bataille pour la défense de l’environnement. Il avait ainsi agité, en mars, la menace d’interdire les opérations de l’ensemble de l’industrie minière de son pays, l’accusant notamment de « déstabiliser » son gouvernement. Il avait ajouté, sans autre précision : « Quand il s’agit de la préservation de mon pays, je fais ce qui est nécessaire. » Déclaration dont il est difficile de décrypter le message tant se sont multipliées les sorties verbales et contradictoires d’un président fantasque et provocateur.

      Les groupes de défense de l’environnement n’ont pas tardé à critiquer le gouvernement, l’associant aux intérêts industriels : « On voit clairement pour qui bat le coeur de l’administration Duterte », a réagi la Green Thumb Association, qui regroupe des dizaines d’organisations écologistes.

      Le président a de son côté regretté le refus du Congrès de confirmer le poste de Gina Lopez : « C’est dommage, j’aime vraiment le caractère passionné de Gina », a-t-il dit, ajoutant : « Mais que voulez-vous, nous sommes en démocratie et les lobbys de l’argent sont les plus forts. Je ne contrôle pas tout. »

  • #football_leaks : manœuvres autour d’Eder, bourreau des Bleus
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/250417/football-leaks-manoeuvres-autour-d-eder-bourreau-des-bleus

    Eder célèbre son but et la victoire du #Portugal en finale de l’Euro, le 10 juillet 2016, au Stade de France © Reuters #Eder, attaquant de Lille et auteur du but victorieux du Portugal contre la France, en finale de l’Euro 2016, a été traité comme un produit spéculatif dans un scénario digne d’un polar. Les documents Football Leaks montrent que son agent, qui possédait en secret la moitié du joueur, a fait capoter l’un de ses #transferts en le faisant disparaître plusieurs jours, afin de mieux valoriser son investissement.

    #Economie #Bahamas #conflits_d'intérêts #Euro_2016 #FC_Porto #Mohamed_Afzal #Panama #paradis_fiscaux #SC_Braga #tierce_propriété #TPO

  • Dans les églises portugaises, les femmes aussi montent à l’autel

    Dans certains villages du sud-est du Portugal, la pénurie de curés catholiques pousse plusieurs femmes, simples croyantes, à célébrer elles-mêmes les offices du dimanche pour animer la vie religieuse de ces communautés vieillissantes, mais ouvertes au changement.
    Dans la minuscule église de #Carrapatelo, hameau d’une quarantaine de maisons perché sur une colline qui surplombe les vignobles de la région de Reguengos de Monsaraz, Claudia Rocha, en robe noire et baskets, s’adresse à une douzaine de fidèles, des femmes âgées pour la plupart.


    http://www.courrierinternational.com/depeche/dans-les-eglises-portugaises-les-femmes-aussi-montent-lautel.
    #femmes #prêtres #Eglise_catholique #Portugal

  • Voyage voyage | Megacomni
    http://audioblog.arteradio.com/post/3077450/voyage__voyage

    De la Guyane à Bruxelles en passant par l’Uruguay et le Portugal , la Mégacombi vous ramène ses carnets de voyage : - Pourquoi je suis partie (Créa) - Vers le bagne en Guyane - La frontière Géorgeo-Arménienne (station) - Mon voyage en Argentine (Créa) - Des nouvelles qui circulent (Journal) - Le son de la glace en Sibérie (Carte postale glaçante) - De retour de mon petit pays, le Portugal (carnet) - Le voyage et l’interval (chronique) - Le carnaval (son du chapeau) - La loi de la jungle (générique de fin)

    Et encore, le retour de Gribish à Bruxelle (saison 2) Durée : 59 min. Source : Radio Canut

    http://sons.audioblog.arteradio.com/audioblogs/sons/3012947/3079724_MegaCombi312-PT204-29032017_Voyage_voyage.mp3

  • Le Conseil adopte onze résolutions dont cinq sur les droits de l’homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés
    ​Conseil des droits de l’homme de l’#ONU, le 24 mars 2017
    http://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=21445&LangID=F#sthash.ZKaoENC8.dpuf

    Concernant la #Palestine :

    Par une autre résolution sur les droits de l’homme dans le #Golan syrien occupé (A/HRC/34/L.11), adoptée par adoptée par 26 voix pour, 3 contre (États-Unis, Royaume Uni et Togo) et 18 abstentions, le Conseil se déclare profondément préoccupé par les pratiques israéliennes dans le Golan syrien occupé, telles qu’elles sont décrites dans le rapport du Secrétaire général soumis à la présente session du Conseil.

    Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (26) : Afrique du Sud, Arabie saoudite, Bangladesh, Bolivie, Brésil, Burundi, Chine, Côte d’Ivoire, Cuba, Égypte, El Salvador, Émirats arabes unis, Équateur, Éthiopie, Ghana, Inde, Indonésie, Iraq, Kenya, Kirghizistan, Mongolie, Nigeria, Philippines, Qatar, Tunisie et Venezuela.

    Les États suivants ont voté contre (3) : États-Unis, Royaume-Uni et Togo.

    Les États suivants se sont abstenus (18) : Albanie, Allemagne, Belgique, Botswana, Congo, Croatie, Géorgie, Hongrie, Japon, Lettonie, Pays-Bas, Panama, Paraguay, Portugal, République de Corée, Rwanda, Slovénie et Suisse.
    ============================
    Par une résolution visant à « Faire en sorte que les responsabilités soient établies et que justice soit faite pour toutes les violations du droit international dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est » (A/HRC/34/L.38), adoptée par 30 voix pour, 2 contre (États-Unis, Togo) et 15 abstentions, le Conseil invite instamment tous les États à promouvoir le respect du droit international et invite instamment toutes les Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention de Genève à respecter et à faire respecter le droit international humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.

    Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (30) : Afrique du Sud, Arabie saoudite, Bangladesh, Belgique, Bolivie, Botswana, Brésil, Burundi, Chine, Congo, Côte d’Ivoire, Cuba, Égypte, El Salvador, Émirats arabes unis, Équateur, Ghana, Indonésie, Iraq, Kirghizistan, Mongolie, Nigeria, Philippines, Portugal, Qatar, République de Corée, Slovénie, Suisse, Tunisie et Venezuela.

    Les États suivants ont voté contre (2) : États-Unis et Togo.

    Les États suivants se sont abstenus (15) : Allemagne, Albanie, Croatie, Éthiopie, Géorgie, Hongrie, Inde, Japon, Kenya, Lettonie, Pays-Bas, Panama, Paraguay, Rwanda et Royaume-Uni.
    ===============================
    Par une résolution sur le « droit du peuple palestinien à l’#autodétermination » (A/HRC/34/L.39), adoptée par 43 voix pour, 2 contre (États-Unis et Togo) et 2 abstentions (Panama et Paraguay), le Conseil confirme que le droit de souveraineté permanent du peuple palestinien sur ses richesses et ses ressources naturelles doit s’exercer dans l’intérêt du développement national et du bien-être de ce peuple et dans le cadre de la réalisation de son droit à l’autodétermination.

    Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (43) : Afrique du Sud, Albanie, Allemagne, Arabie saoudite, Bangladesh, Belgique, Bolivie, Botswana, Brésil, Burundi, Chine, Congo, Côte d’Ivoire, Croatie, Cuba, Égypte, El Salvador, Émirats arabes unis, Équateur, Éthiopie, Géorgie, Ghana, Hongrie, Inde, Indonésie, Iraq, Japon, Kenya, Kirghizistan, Lettonie, Mongolie, Nigeria, Pays-Bas, Philippines, Portugal, Qatar, République de Corée, Royaume-Uni, Rwanda, Slovénie, Suisse, Tunisie et Venezuela.

    Les États suivants ont voté contre (2) : États-Unis et Togo.

    Les États suivants se sont abstenus (2):Panama et Paraguay.
    ===================================
    Aux termes d’une résolution sur la situation des droits de l’homme dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est (A/HRC/34/L.40), adoptée par 41 voix pour, 2 contre (États-Unis et Togo) et 4 abstentions (Rwanda, République du Congo, Panama et Paraguay), le Conseil se déclare profondément préoccupé par la situation des prisonniers et des détenus palestiniens, y compris des mineurs, dans les prisons et les centres de détention israéliens.

    Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (41) : Afrique du Sud, Albanie, Allemagne, Arabie saoudite, Bangladesh, Belgique, Bolivie, Botswana, Brésil, Burundi, Chine, Côte d’Ivoire, Croatie, Cuba, Égypte, El Salvador, Émirats arabes unis, Équateur, Éthiopie, Géorgie, Ghana, Hongrie, Inde, Indonésie, Iraq, Japon, Kenya, Kirghizistan, Lettonie, Mongolie, Nigeria, Pays-Bas, Philippines, Portugal, Qatar, République de Corée, Royaume-Uni, Slovénie, Suisse, Tunisie, Venezuela.

    Les États suivants ont voté contre (2) : États-Unis et Togo.

    Les États suivants se sont abstenus (4) : Congo, Panama, Paraguay et Rwanda.
    =====================================
    Par une résolution intitulée « Colonies de peuplement israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé » (A/HRC/34/L.41/Rev.1, oralement révisée), adoptée par 36 voix pour, 2 contre (États-Unis et Togo) et 9 abstentions, le Conseil décide de tenir, à sa session de septembre 2017, une table ronde sur « les activités de colonisation israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est », et demande au Haut-Commissariat de consulter les États et l’ensemble des parties prenantes.

    Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (36) : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Bangladesh, Belgique, Bolivie, Botswana, Brésil, Burundi, Chine, Congo, Côte d’Ivoire, Cuba, Égypte, El Salvador, Émirats arabes unis, Équateur, , Éthiopie, Ghana, Inde, Indonésie, Iraq, Japon, Kenya, Kirghizistan, Mongolie, Nigeria, Pays-Bas, Philippines, Portugal, Qatar, République de Corée, Slovénie, Suisse, Tunisie et Venezuela.

    Les États suivants ont voté contre (2) : États-Unis et Togo.

    Les États suivants se sont abstenus (9) : Albanie, Croatie, Géorgie, Hongrie, Lettonie, Panama, Paraguay, Rwanda et Royaume-Uni.
    ========================================
    Remarque : on voit que la politique d’#Israfrique commence à porter ses fruits avec le #Togo qui vote systématiquement pour israel...

    Et pourquoi la France ne vote pas ?

  • Voici mes derniers dessins qui serons présenté à partir de ce soir à l’exposition HEY ! Gallery Show #1 chez Arts Factory au 27 rue de Charonne Parsi 11°
    Le vernissage est de 16h à 21h30
    L’expo dure jusqu’au 22 avril 2017
    voire ici aussi : https://seenthis.net/messages/577726

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    Patriarche n°17 - L’Impérialiste (2016)
    http://www.madmeg.org/p17


    Pour celui là j’ai utilisé deux cartes de @visionscarto faites par @reka
    https://visionscarto.net/qui-fabrique-les-armes-et-qui-les-achete
    https://visionscarto.net/cartographier-la-guerre
    Merci @reka
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    Patriarche n°2 - Le grand frère (2016)
    http://www.madmeg.org/p2

    Celui ci n’est pas sur la franc-maçonnerie mais sur la fraternité dans le sens expliqué dans cet article : https://seenthis.net/messages/420859
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    Et il y a deux nouveaux travaux, ce sont des parchemins de magie mégèriste. C’est le fruit de toutes mes lectures, écoute et discussions sur les #sorcières

    Minus Vis I - Debilitatem (2016)
    http://www.madmeg.org/ma1


    Est un maléfice qui vise à faire participé les hommes et les enfants aux tâches ménagères dans les foyers. Le texte de l’invocation est issu de ce site :
    http://www.commentpeutonetrefeministe.net/2015/07/05/partage-des-taches-feminisme
    avec l’aimable autorisation de l’autrice.
    Sur le coté l’icône avec un imprimante permet de téléchargé le sort pour le faire à la maison.
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    Magis habent virtutem I - Qui dixit que non possum ? (2016)
    http://www.madmeg.org/mb1

    Est un enchantement pour sex-toy. Le texte de l’invocation est d’Isidora Günbil.
    Grâce à @fil vous pouvez téléchargé le sort pour le faire à domicile.
    .
    .
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    Merci @fil pour ces superbes outils, parfaits pour mon travail. Merci @reka pour tes cartes, merci @dora_ellen et merci @seenthis pour toute l’inspiration que j’y trouve.

    #mad_meg #shamless_autopromo #mégèrisme #patriarche #cartographie

  • Relocalisation des #demandeurs_d'asile : la France a réalisé moins de 20% de ses engagements européens
    http://www.caissedesdepotsdesterritoires.fr/cs/ContentServer/?pagename=Territoires/Articles/Articles&cid=1250278740371&nl=1

    n septembre 2015, les ministres de l’Intérieur de l’Union s’étaient engagés à accueillir, dans les deux ans, près de 100.000 demandeurs d’asile en provenance de Grèce ou d’Italie, alors submergées par les réfugiés en provenance de Syrie - via la Turquie - et de Libye. Or, à six mois de l’échéance, seuls 13.500 demandeurs d’asile ont été relocalisés à ce titre dans un Etat membre, soit 14% de l’objectif initial.
    Certains pays - comme la Pologne, la Hongrie et la République tchèque - refusent toute relocation. Avec 2.758 réfugiés relocalisés à la fin du mois de février 2017, la France a accueilli moins de 20% du quota sur lequel elle s’était engagée. C’est certes mieux que l’Allemagne (10%), mais celle-ci a accueilli beaucoup plus de demandeurs d’asile hors relocalisations que les 19.000 réfugiés comptabilisés par la France. Seuls quelques pays affichent des taux de relocalisations plus proches de leurs engagements, sans pour autant qu’aucun Etat ait encore atteint son quota : 53% en Irlande, 51% en Finlande, 37% au Portugal...

  • A propos du #revenu_universel, un argument que je n’ai lu qu’une seule fois dans #Siné_Mensuel il y a longtemps, par #Pierre_Concialdi :

    Quand bien même ce serait une bonne idée pour "nous", dans la mesure où cette idée ne peut être étendue à tou.te.s, alors c’est encore une idée bourgeoise, égoïste, coloniale, raciste...

    Qu’en pensez-vous ?
    –---------------------------------------------------------
    Soyons fous, soyons trans !
    Pierre Concialdi, Siné Mensuel, mai 2015

    L’idée d’un véritable revenu universel n’est pas crédible. La solidarité transhumaniste s’arrête aux frontières des pays les plus riches.

    L’idée d’un revenu universel a de quoi séduire. Je reçois un chèque et, si je veux avoir plus, je peux aller me vendre à un patron. Cette idée n’est pas, loin de là, portée par les seuls « transhumanistes ». Mais si certains d’entre eux en parlent, essayons de prendre la chose au sérieux. Soyons fous, soyons trans, et envisageons un véritable revenu universel, c’est-à-dire un revenu inconditionnel qui serait donné à tous les habitants de la planète.

    Commençons très modestement en fixant le niveau de ce revenu universel à celui du RSA, soit un peu plus de 500 euros par mois, ce qui est loin de permettre une vie décente. En réalité, on ne donnerait pas la même somme à tout le monde, mais le même équivalent en pouvoir d’achat, afin de tenir compte du fait que les prix sont généralement plus élevés dans les pays riches développés. Dans la plupart des pays d’Afrique, par exemple, on peut acheter avec 100 euros au moins deux fois plus de biens et services qu’en France. Le montant du chèque tiendrait compte de ces différences de prix.

    Sortons la calculette. Pour donner à tous les habitants du globe l’équivalent en pouvoir d’achat du RSA, il faut distribuer à peu près la moitié du total des revenus mondiaux. Même en tenant compte du fait que ce revenu universel viendrait se substituer aux garanties minimales de revenus existantes, l’ordre de grandeur reste très voisin. Mais l’addition ne s’arrête pas là. Car il faudrait aussi prévoir au minimum de financer des services collectifs, notamment en matière de santé, d’éducation, de transport, etc. Soit au bas mot encore 15% à 20% du revenu mondial. On arrive au moins à 70%. On continue ? Inutile. Aucune taxe ne pourrait organiser une redistribution aussi massive. Sans parler de la faisabilité politique d’un tel projet. Le Global Basic Income (GBI) - un petit réseau créé il y a une dizaine d’année pour promouvoir un revenu universel mondial - propose de commencer par un lilliputien revenu de 10 $ par mois, avec comme objectif de le porter à 1 $ par jour. On mesure l’ambition.

    Ce résultat ne fait que traduire le formidable creusement des inégalités depuis deux siècles. L’évolution des technologies a permis de très forts gains de productivité – une première dans l’histoire de l’humanité – mais ces gains se sont concentrés dans quelques régions du monde. Conséquence : plus du tiers de l’humanité vit aujourd’hui sous le (très bas) seuil de pauvreté défini par la Banque mondiale (2$ par jour), soit l’équivalent en pouvoir d’achat d’à peine un peu plus de 10% du RSA. C’est dans ces pays que se situe l’urgence et leurs habitants ne sont pas près de voir « la fin du travail ». L’utopie (le délire ?) transhumaniste peut faire miroiter le mirage d’une vie de cyborg quasi éternelle libérée du travail. C’est un rêve réservé à une minuscule élite d’ultra riches. Pour les autres, le cauchemar continue.

    #revenu_garanti #revenu_de_base

  • L’info que je retiens de cet article :
    Sur tout le soja importé pour nourrir le bétail en France, 85% provient d’OGM !!!

    Au Salon de l’agriculture, les agriculteurs relancent le soja - Sciencesetavenir.fr
    https://www.sciencesetavenir.fr/nutrition/aliments/au-salon-de-l-agriculture-les-agriculteurs-relancent-le-soja_110976

    Car depuis plus de vingt ans, la France et en général tous les pays européens vivent un étrange paradoxe. Alors que les OGM sont interdits dans une grande partie du continent (seuls l’Espagne, le Portugal, la République tchèque, la Slovaquie et la Roumanie les autorisent), le soja génétiquement modifié est pourtant importé massivement comme aliment pour le bétail. L’Europe est en effet dépendante à 70 % du soja provenant principalement des États-Unis et d’Argentine. La France est dans une situation un peu moins défavorable grâce à la filière de légumineuse et de colza mais elle doit tout de même importer 3,5 millions de tonnes par an, dont 500 000 tonnes seulement ne sont pas OGM.

    #OGM #nécrotechnologies #agro-industrie

    • Présence non mentionnée d’huile de palme dans les aliments pour le bétail RTS - Yves-Alain Cornu/hend - 5 Juin 2017

      L’huile de palme, dénoncée notamment pour son atteinte à l’écologie, se retrouve dans les mélanges d’aliments pour animaux. Or, aucune mention ne figure sur les étiquettes, a appris lundi l’émission On en parle.

      Avec les mentions « huile végétale » ou « graisse végétale » sur les étiquettes d’aliments pour animaux, il est en effet impossible pour les éleveurs, et encore moins pour les consommateurs, de savoir s’ils soutiennent la filière de l’huile de palme via la production de viande, d’oeufs et de produits laitiers.

      Une situation que dénonce l’Union suisse des paysans (USP), qui estime à 5000 tonnes la quantité d’huile de palme importée en Suisse pour la fabrication d’aliments pour le bétail.

      L’huile de palme est-elle présente dans la viande et les produits laitiers ? Aucun des distributeurs ni des organisations professionnelles des producteurs de viande et de produits laitiers contactés ne peut répondre à la question. Ils renvoient la balle aux fabricants d’aliments.
      Bras de fer entre les producteurs et les paysans

      Fenaco, un des principaux fabricants suisses, confirme la présence d’huile de palme dans ses aliments, mais souligne que d’autres graisses se cachent également sous la mention « huile végétale ».

      La suite : http://www.rts.ch/info/suisse/8678809-presence-non-mentionnee-d-huile-de-palme-dans-les-aliments-pour-le-betai

      #huile_de_palme

  • Comment Hitler et le Kaiser créèrent l’Union Européenne
    http://www.dedefensa.org/article/comment-hitler-et-le-kaiser-creerent-lunion-europeenne

    Comment Hitler et le Kaiser créèrent l’Union Européenne

    La domination allemande est absolue en Europe. 252 milliards d’euros d’excédent commercial. L’Allemagne contrôle et domine le continent ruiné par son euro (mais pourquoi faire la guerre ? demandait déjà Le Bon), culbute les élections qui ne lui plaisent pas (Portugal, Grèce), les supprime (Italie) ou ordonne pour qui voter (Macron ici). Comme l’a vu Emmanuel Todd, l’Allemagne dirige aussi l’offensive à l’Est contre la Russie, certainement plus que les Etats-Unis de Trump. Tout cela ne se fait pas dans l’intérêt du peuple allemand, mais le peuple allemand a été programmé depuis Kleist (voyez la fable des marionnettes à laquelle je consacrerais un livre) sur le devenir-animal ou mécanique de l’homme, pour ne pas rigoler. Comme dit mon ami le (...)

  • Paris Airport Tests Facial Recognition at Security
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2017-02-13/paris-airport-studies-facial-software-to-cut-security-wait-times

    Groupe ADP, the operator of Paris’s airports, has begun testing new face-recognition software at Charles de Gaulle airport to speed passengers through immigration faster after terrorist attacks on the capital doubled delays amid tighter security. The new software is from Vision-Box, a closely held company in Portugal, and Morpho Detection, a unit of Safran SA now being sold to Smiths Group Plc. Following the attacks in Paris and Nice in 2015 and 2016, the state required computer records of (...)

    #Morpho #Safran #biométrie #anti-terrorisme #facial #voyageurs #surveillance

    ##voyageurs

  • On a tenté de faire les soldes... mais notre conscience sociale et environnementale nous a rattrapés
    https://reporterre.net/On-a-tente-de-faire-les-soldes-mais-notre-conscience-sociale-et

    Jusqu’au 21 février, les enseignes vivent à l’heure des soldes et de la consommation frénétique. En négligeant les impacts sociaux et environnementaux de l’industrie mondiale de l’habillement, dont la production a doublé depuis l’an 2000. Vous arrive-t-il de regarder les étiquettes des vêtements ? Pas celle qui pend, devant, annonçant en grosses lettres le prix soldé. Pas celle, bien visible dans le cou du tee-shirt ou à l’arrière du pantalon, qui vous vante la marque. Non. Plutôt celle cousue à (...)

    #Economie #Quotidien #Emploi_et_travail

    http://zinc.mondediplo.net/messages/49150 via Reporterrre

    • Bien souvent, ce n’est que le pays de l’étape principale ou de la dernière étape de fabrication qui est indiqué. » Ainsi, le tee-shirt fabriqué au Portugal de chez Zara peut très bien n’y avoir été qu’assemblé, le reste du processus ayant été effectué dans un pays lointain… Les étiquettes ne nous donnent donc qu’une information très parcellaire.
      « Notamment, elles ne nous disent rien des conditions de #travail des ouvriers qui fabriquent le vêtement », regrette Nayla Ajaltouni. Le drame du Rana Plaza, en avril 2013 au Bangladesh, les a tragiquement rappelées aux consommateurs occidentaux. L’effondrement de cet immeuble abritant des ateliers de confection avait fait plus de 1100 morts, « et plus de 2.000 blessés la plupart désormais lourdement handicapés », ajoute Nayla Ajaltouni. Les marques Mango, Benetton ou Primark y avaient des fournisseurs. Des étiquettes de vêtements Carrefour, Auchan et Camaïeu ont été retrouvées dans les décombres. « Le Bangladesh est le pays où la main-d’œuvre est la moins chère au monde. Le syndicalisme y est réprimé. Et un tiers des députés sont aussi patrons d’usine, ils ne risquent donc pas de voter une augmentation du salaire minimum. »

      #exploitation

  • Le Grand Mix attaque l’année en mode grand écart - Nord Eclair
    http://www.nordeclair.fr/30936/article/2017-01-23/le-grand-mix-attaque-l-annee-en-mode-grand-ecart

    Si le Grand Mix est réputé pour sa programmation éclectique, la scène de musiques actuelles attaque 2017 en ouvrant encore plus grand ses portes aux découvertes. Du rap au récital de piano, en passant par l’afro-funk, le rock et toujours la folk, l’agenda de ses trois prochains mois joue sur toutes les gammes.

    Par Florence MOREAU

    Des soirées festives. La salle tourquennoise adore faire de (belles) surprises. Elle tape fort d’entrée avec l’électrochoc afro-funk de Jupiter & Okwess (vendredi 27 janvier). Sur une transe rebelle congolaise nourrie de percus, de soul et de groove, la soirée s’annonce aussi rythmée que festive. Et pour qu’elle soit partagée par le plus grand nombre, elle sera au tarif unique de 5 € : un « cadeau » qui marque la volonté de la salle d’élargir son public.
    Autre mélange qui devrait tourner à la fête : le métissage venu du Portugal et d’Afrique du Sud concocté par Throes+The Shine (vendredi 24 mars, 13 €), des musiciens qui mélangent leurs racines et leurs percus à de l’électro ingénieuse et des guitares aiguisées pour délivrer une bonne dose d’énergie et un autre live qui s’annonce renversant.
    Des pointures au piano. De nombreux musiciens ont joué Philip Glass. Bruce Brubaker, lui, en a fait sa spécialité. Ce musicien classique qui s’associe souvent à des DJ donnera sa propre lecture de l’œuvre monumentale de Glass, géant de la musique contemporaine américaine. Un récital à mi-chemin entre l’interprétation, la reprise et le remix (mardi 7 février, 16 €) et à la jauge réduite puisqu’en préfiguration assise. Autre pointure et tout autre ambiance avec Roberto Fonseca, un temps pianiste du mythique Buena Vista Social Club. Le Cubain, déjà passé par le théâtre de Tourcoing via le Jazz Festival, promet de chauffer la salle (mercredi 22 mars, 26 €) !
    Des cartons assurés. À chaque saison ses locomotives… pour lesquelles il ne faudra pas tarder à réserver. Le festival Les Paradis artificiels fait halte au Grand Mix pour trois dates avec, en tête d’affiche, l’anti-héros attachant Mathieu Boogaerts (mardi 14 mars, 22 €). Les Femmes s’en mêlent sera également de la partie avec l’électro-pop et la voix céleste de la Canadienne Austra (mardi 28 mars, 19 €). Et la pop psyché assez technique des Lemon Twigs (dimanche 2 avril, 16 €), groupe américain présenté comme les héritiers de Bowie époque seventies, affole déjà les compteurs de réservation.
    Le Grand Mix, 5 place Notre-Dame à Tourcoing. Programme complet et billetterie : www.legrandmix.com

  • L’Allemagne légalise le cannabis à usage thérapeutique

    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/l-allemagne-legalise-le-cannabis-a-usage-therapeutique_1870682.html

    Les médecins pourront désormais prescrire du cannabis à leurs patients souffrant de « pathologies graves » - cancers, épilepsie, sclérose en plaque - et ne pouvant bénéficier de « thérapies alternatives », selon le texte de la loi.

    L’Allemagne rejoint ainsi les rangs des pays de l’UE qui ont légalisé des produits à base de cannabis : l’Autriche, la Grande-Bretagne, la République tchèque, la Finlande, la France, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, l’Espagne, la Croatie et la Macédoine.

    Les patients allemands pourront se procurer dans les pharmacies et sur ordonnance de l’extrait de cannabis ou des fleurs séchées. Certains pourront aussi commander à l’étranger des dérivés synthétiques du cannabis, comme le dronabinol.

  • Le deuil peut-il teinter de rose les œillets d’Avril au Portugal ? tlaxcala-int.org - Pedro da Nóbrega
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=19642

    La multiplication des panégyriques en cours à l’occasion du décès de Mario Soares, ancien secrétaire général du PS portugais, ancien ministre des Affaires Étrangères des gouvernements de la Révolution des Œillets, ancien Premier ministre et Président du Portugal, doit-elle obligatoirement comprendre un moment œcuménique d’amnésie sur le rôle qu’aura joué ce personnage politique dans l’évolution du pays depuis la libération des 48 ans de dictature fasciste par le biais de la Révolution des Œillets entamée par l’action des militaires du Mouvement des Forces Armées le 25 avril 1974 ?

    Car si l’histoire retiendra son rôle de premier plan dans l’histoire du Portugal depuis la chute du régime fasciste, le moins que l’on puisse écrire est que son action a non seulement suscité des fortes contestations de la part de ceux qui précisément ont été des acteurs de cette révolution comme elle n’a jamais mérité de sa part un quelconque début d’autocritique.

    Il aura tout fait pour empêcher que cette révolution puisse entraîner des transformations sociales, économiques et politiques permettant au peuple de prendre son destin en main, d’abord à l’occasion d’un processus de décolonisation laissant l’initiative aux mouvements de libération des pays concernés puis lors d’un processus politique à même de libérer le pays des tutelles économiques qu’il subissait depuis si longtemps.

    C’est d’ailleurs en tant que ministre des Affaires Étrangères du gouvernement provisoire qu’il imposera, sur injonction des USA, la présence de l’UNITA à la conférence d’Alvor au Portugal en janvier 75 sur l’accession à l’indépendance de l’Angola, alors que ce mouvement qui est né de la collaboration avec l’armée coloniale portugaise pendant le conflit contre le MPLA, mouvement historique de libération, n’était même pas reconnu comme mouvement de libération par l’O.U.A., avec le résultat tragique pour le peuple angolais qui en résultera.

    Il n’a jamais non plus hésité à présenter le Général Spinola, ancien Commandant du corps expéditionnaire de l’armée coloniale portugaise en Guinée, premier Chef de la Junte de Salut National, mise en place le 25 avril 1974 pour remplacer le pouvoir fasciste comme un grand chef militaire opposé au dernier Président du Conseil fasciste, Marcelo Caetano le successeur de Salazar, et comme un homme du 25 avril. Or Spinola, membre par le passé de la « División Azul » ayant combattu aux côtés des nazis sur le front soviétique, n’a jamais été lié aux Mouvements des Capitaines. S’il est devenu Chef de la Junte de Salut National, c’est par le biais d’un compromis entre le Mouvement des Forces Armées, auteur du mouvement militaire ayant mis fin au fascisme et qui lui préférait le Général Costa-Gomes , et les dirigeants de la dictature. Lorsque son interlocuteur avait l’outrecuidance de rappeler les liens de Spinola avec l’extrême-droite et ses tentatives de coup d’État contre la Révolution des Œillets, notamment le 11 mars 1975, SOARES ne s’embarrassait pas en répondant « qu’il ne sait pas s’il a tenté ou non un coup d’État et encore moins s’il avait des relations avec l’extrême-droite » alors que ces faits sont historiquement avérés. Mais il a sans ambages affirmé « Spinola a été un grand chef militaire, d’un courage exemplaire d’ailleurs. »
    Lorsqu’il était questionné sur ses liens privilégiés avec Frank CARLUCCI, ambassadeur des USA nommé juste après le 25 avril 1974 et haut fonctionnaire notoire de la CIA, il avait le culot de dire qu’il n’en savait rien : « Les attaques des communistes contre Carlucci ont été totalement inutiles. Quant à être ou pas de la CIA, je ne saurais le dire, cela ne m’a d’ailleurs jamais intéressé. » Des faits pas même contestés pourtant.

    C’est le même Soares qui n’hésitait pas à traiter, lors d’un meeting contre la Révolution à Lisbonne le 19 juillet 1975, la direction du Parti Communiste Portugais « d’irresponsables et de cercle de paranoïaques »  ainsi que les dirigeants de la grande centrale syndicale portugaise, la CGTP-Intersindical, d’être aussi un « repaire d’irresponsables que ne représentent pas le peuple portugais. » Lui aussi qui avouait que « lors du moment le plus difficile du Processus Révolutionnaire, Monsieur le Patriarche nous a aidés, j’ai d’ailleurs sollicité plusieurs audiences qu’il nous a accordés, certaines d’ailleurs secrètes. » Quand l’on sait quel a pu être le rôle contre la Révolution des Œillets de la hiérarchie catholique portugaise de l’époque, voilà qui se passe de commentaires.

    Il est vrai qu’il n’hésitait pas à se targuer des excellentes relations qu’il entretenait avec Manuel Fraga Iribarne, franquiste notoire ainsi qu’avec Adolfo Suarez, autre néo-franquiste notoire.


    Après avoir réussi à inverser le cours historique de la Révolution avec le Coup d’État du 25 Novembre 1975, il s’est méticuleusement investi dans la remise en cause de ses grandes conquêtes sociales comme la Réforme Agraire, les nationalisations et les droits des travailleurs notamment. Il aura été à ce titre le maître d’œuvre de l’adhésion du Portugal à la C.E.E., ancêtre de l’actuelle Union Européenne. Cela lui permettra, après une défaite aux législatives de 1985, d’être élu Président de la République en 1986 pour deux mandats successifs, sachant que le Président de la République au Portugal n’a pas le rôle de chef de l’exécutif qu’il a en France.

    Là encore quelques citations de l’intéressé s’imposent :

    « J’ai décidé de présenter ma candidature aux présidentielles en 1986, tout en ayant conscience d’avoir mené au gouvernement une politique impopulaire mais nécessaire, courant le risque de perdre les élections ! » 

    « Pour le Portugal, l’adhésion à la CEE représentait une option fondamentale vers un futur de progrès et de modernité. » 
    Les Portugais, confrontés à des politiques sociales de plus en plus dures et injustes justifiées soi-disant au nom de l’Union Européenne apprécieront sans aucun doute ces oracles lénifiants. Qu’il s’agisse des retraités obligés de survivre dans la misère, des jeunes contraints de s’expatrier pour essayer de trouver une planche de survie après s’être épuisés à force de contrats précaires, de tous les citoyens morts de n’avoir pu être pris en charge par un Service National de Santé sinistré malgré l’extrême dévouement de personnels pressés jusqu’au citron, de tous ceux qui se gèlent dans les établissements d’enseignement du pays depuis qu’ils ne sont plus chauffés, ils sont nombreux les Portugais à apprécier tout le sel, si tant est qu’il leur en reste pour agrémenter leur rata, de ces propos. 

    À propos justement de l’entrée dans l’Union Européenne, il ne dira rien sur la soumission aux logiques de marché du capital des forces politiques qu’il a mené, avec d’autres, pas un mot sur la responsabilité des dirigeants politiques, dont lui-même, dans cette évolution. Il gardera silence sur la complicité avérée de la social-démocratie et de la droite européenne dans ce processus d’éloignement des centres de décision des mécanismes de contrôle démocratique dont le rôle joué par Jean-Claude Juncker, actuel Président de la Commission Européenne pourtant mouillé jusqu’au cou dans le scandale LuxLeaks, n’est qu’une des tristes illustration.

    Alors, un peu de décence malgré tout ne saurait nuire dans ce cortège funèbre qui n’est pas obligé de virer au funeste.

    _ Pedro da Nóbrega _

    #Mario_Soares #Portugal #USA #OTAN #UNITA #Angola #CEE #UE #Union_Européenne

  • Il y a 3 ans, Mario Soarès, déclarait « L’austérité conduit l’Europe vers la dictature » « la révolution est inévitable en Europe »
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/12993-il-y-a-3-ans-mario-soares-declarait-l-austerite-conduit-l-europe-ve

    Mario Soares vient de disparaitre à l’âge de 92 ans. Un deuil de trois jours est déclaré au Portugal. L’ancien président et leader du Parti socialiste dans la révolution portugaise des années 1974, 1975, 1976, était venu en France présenter son dernier livre il y a trois ans. D&S avait rendu compte de cela. Nous le replions ici. Dans la tradition du livre publié en 1984 « Printemps portugais » (Ed. Action, 600 p) qui est une analyse exhaustive de la révolution des oeillets.

    Mario Soares

    Par Gérard Filoche

    « Etat d’urgence » du Portugal à l’Europe, un livre de Mario Soares

    Mario Soares, 88 ans, ex- premier ministre, (1976-78 et 1983-1985) et ancien président socialiste de la République portugaise (1986 à 1996) , vient de publier aux « Editions de la différence » un petit livre de 140 pages qui devrait (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • #Portugal-Espagne : tensions autour d’un site #nucléaire
    http://fr.myeurop.info/2017/01/03/portugal-espagne-tensions-autour-d-un-site-nucl-aire-14952

    P margin-bottom : 0.21cm ; Le Portugal reproche à son voisin ibérique d’avoir autorisé la construction d’un site de stockage de déchets nucléaires près de sa frontière, sans respecter les règles européennes en matière d’impact environnemental transfrontalier.

    P margin-bottom : 0.21cm ; lire la suite

    #Environnement #Espagne

  • Quelle « drôle de gauche », cette fausse gauche sociale-démocrate ! 23 Déc 2016 - Robert Charvin - Investig’Action
    http://www.investigaction.net/quelle-drole-de-gauche-cette-fausse-gauche-sociale-democrate/#sthash.0LUMpYsm.dpuf

    Quand la « drôle-de-gauche » gouverne à droite et fait son retour à gauche dans l’opposition…

    Les droites ont pour qualité de savoir ce qu’elles veulent : protéger et promouvoir au maximum les intérêts qu’elles représentent, c’est-à-dire avant tout les milieux d’affaires, la propriété privée des moyens de production et tous les conservatismes sociétaux, sauf si ceux-ci risquent d’affaiblir, par les réactions qu’ils suscitent les pouvoirs de l’argent. Elles font alors assaut de « modernité » et « changent tout pour que rien ne change » ! Car leur cohérence et leur constance sont absolues dans leur détermination à ne jamais céder au social si le profit est mis en cause.

    Les droites revêtent, selon les circonstances, des formes variées : elles ont été souvent, en France, « républicaines », « parlementaires » et « modérées » ; elles peuvent être « décomplexées », « arrogantes » à l’américaine et autoritaires ; en période de crise aiguë, elles ne rechignent pas à la répression forte et à la totale concentration des pouvoirs dans le cadre d’une droite extrême, qualifiée hier de fasciste et aujourd’hui de « populiste ». Derrière leurs masques variés, l’essentiel demeure.

    Ces différentes droites peuvent s’articuler de manière complexe afin de mieux faire croire qu’elles incarnent « l’intérêt général ». Elles sont, en tout état de cause, largement financées par les pouvoirs privés et la classe la plus aisée et disposent des moyens les plus vastes pour s’imposer à l’occasion des élections légitimant le plus souvent cette forme de « démocratie » particulière bien faite pour « la race des seigneurs », celle de l’argent, de la haute administration et du « tout-Paris », celle qui pratique le déni absolu des antagonismes sociaux et des inégalités insupportables.

    Ainsi, en France et à travers le monde, sans user de violence frontale grâce au cirque électoral, animé par l’argent et le tam-tam médiatique, prolifèrent des dynasties plus ou moins médiocres, non pas seulement au Pakistan, en Inde, ou au Liban, mais aussi aux États-Unis, en Grèce ou en France, alors que le « suffrage universel n’est que l’index qui permet de mesurer la maturité des classes populaires et qu’il ne peut être rien de plus… dans l’état actuel », comme le notait Engels.

    Or, précisément, force est de constater l’immaturité du plus grand nombre, objet de toutes les manipulations et de toutes les domestications créant l’illusion du choix et la croyance que chacun est authentiquement « libre »1.

    Si, par accident, les droites perdent les élections, elles les déclarent « illégitimes » ou illégales, la « preuve » essentielle de ces défauts étant leur propre défaite !

    Si la droite échoue, c’est qu’un « populisme » vulgaire et démagogique a décérébré les citoyens : conclusion, il faut voter à nouveau (cf les résultats des référendums européens de 2005 non respectés). Si l’échec se perpétue, alors toutes les violences « démocratiques » sont fondées, style Pinochet ou autre !! Toutes les formes de coup d’État sont jugées légitimes !! Il en est de même si les élections n’ont pas été « régulières » puisqu’elles ont été perdues (cf la victoire de 2011 de L. Gbagbo en Côte d’Ivoire) : alors, le recours à la force s’impose « au nom de la démocratie et de la protection des populations » ! La « dictature démocratique » reçoit alors la bénédiction des grandes puissances occidentales et des institutions économiques et financières internationales.

    Les « gauches » ou prétendues telles, ont d’autres pathologies. Elles ont pour défaut fréquent d’avoir peur d’elles-mêmes en se risquant à faire l’Histoire au lieu de s’adonner aux jeux politiciens.

    La gauche « social-démocrate » en est l’illustration la plus « exemplaire » … Avec Jean Salem, on peut la qualifier de « drôle-de-gauche », tant elle est animée d’un esprit de compromission produisant une politique faite nécessairement de contradictions. La place importante que cette « D.D.G » occupe dans les sociétés européennes est elle-même source d’une contradiction majeure : les autres gauches semblent ne rien pouvoir faire sans elle (ce qui reste à prouver), mais elles ne peuvent rien non plus avec elle (ce qui est d’ores et déjà démontré) !

    Au nom de la « Liberté », cette « drôle-de-gauche » se caractérise par un anticommunisme profond, indissociable de sa nature antisociale (sous couverture de « réalisme » économique). Les partis se réclamant de la social-démocratie sont des forces « ramasse-tout », facteur de blocages paralysants.

    Les partis « socialistes » européens en ont fait la démonstration lorsqu’ils dominaient la plupart des gouvernements des États membres de l’Union Européenne qu’elle a pourtant géré comme les droites. En France, le parti socialiste a connu une période où il dirigeait à la fois le Parlement et les Régions, sans rien bouleverser pour autant. Les citoyens français les plus défavorisés n’ont pas vu leur situation se modifier.

    La priorité absolue est en effet donnée au sociétal, au détriment des besoins sociaux les plus fondamentaux qui s’expriment dans les mouvements revendicatifs. Cette pratique résulte du fait qu’elle est plus facile à mener, car elle ne remet pas en cause les fondements du système socio-économique. Pour cette « drôle-de-gauche », cette place du sociétal présente il est vrai l’avantage de permettre des rebonds aux lendemains de ses échecs inévitables. Elle ne peut à la fois satisfaire sa base sociale « naturelle » et les pouvoirs privés économiques et financiers qu’elle essaie de se concilier. « J’aime l’entreprise », déclarait solennellement le Premier ministre Valls ! A tout prix, y compris à celui de la défaite, la social-démocratie se refuse à courir le risque de rupture avec les dominants ! C’est pourquoi, ceux qui, en France par exemple, « enterrent » le parti socialiste en raison du désastre « hollandais », ont toutes les chances de se tromper : la défaite magistrale de G. Defferre (avec 5% des voix) aux présidentielles de 1969 a pu faire croire à la même disparition. Le rebond n’a pas tardé ! Les « gênes » des pseudo-socialistes sont trop proches des citoyens craintifs ou sans conviction claire pour ne pas favoriser des renaissances périodiques.

    De plus, la « drôle-de-gauche » – qui n’engage à rien – est très présente dans la société civile d’un pays comme la France, particulièrement dans les médias et le monde intellectuel. Elle est l’expression de la médiocrité ambiante.

    Ce petit monde, fervent adepte de la « démocratie du bavardage », admirateur de l’American Way of Life, pétri du « rêve américain », promoteur d’une pseudo « modernité » et d’un soi-disant dynamisme « innovateur » contre tous les « archaïsmes » (comme a pu y croire Max Gallo, par exemple, avec le Mitterrandisme), prétend vouloir la révolution (permanente si possible) sans la vouloir vraiment, promeut « l’engagement » citoyen mais sans prendre de risques, défend la radicalité dans tous les domaines sauf en matière économique et sociale !

    La « drôle-de-gauche » de la société civile nourrit la social-démocratie politicienne, en lui transfusant un « air-mode » attractif et consensuel, tout au moins dans les couches sociales dominantes. Les « branchés » socio-démocrates revitalisent en effet les milieux politiciens dont les « recettes », faites de compromis constants, sont les plus vieilles du monde, dont seuls les « emballages » changent au fil du temps.

    C’est que les partis de gauche « de gouvernement » en ont bien besoin après leur périodique passage dans les sommets de l’État !

    Dans l’histoire des républiques françaises, les expériences gouvernementales de la social-démocratie ont été de nature analogue. La « drôle-de-gauche » s’appuie sur les classes populaires et sur les gauches plus radicales pour l’emporter, puis elle gouverne avec une telle « prudence » conservatrice qu’elle se discrédite et disparaît.

    Cependant, durant ses longues cures d’opposition, elle se repositionne à gauche, en faisant le procès du « Mur de l’argent », du « Grand capital » ou du « Monde de la Finance », se refaisant à bon compte une nouvelle jeunesse.

    Le Cartel des Gauches (1924-1926) est ainsi une victoire contre le Bloc National qui augmente les impôts, accepte le chômage, etc. Il l’emporte « contre les puissances d’argent », en s’affichant « pour la laïcité » et « pour les petits » (sic) ! Mais il se limitera avec le gouvernement Herriot au transfert des cendres de Jaurès au Panthéon, à l’amnistie des cheminots révoqués, sans perdre la « confiance » des milieux d’affaires, par peur de la « fuite des capitaux » et de la chute du franc ! Il est renversé au bout de deux ans.

    Le Front Populaire (1936) du gouvernement Blum considère que « tout n’est pas possible » à la différence des « frondeurs » de l’époque dirigés par M. Pivert. Les hésitations de Blum face à la hausse des prix, au chômage, à la fuite des capitaux, motifs de la « pause » sociale, font qu’il va rapidement s’opposer à la fois à l’hostilité des salariés déçus et des milieux d’affaires. Une manifestation communiste sera même réprimée violemment faisant 6 morts et de nombreux blessés, sans susciter la moindre critique officielle de la police. Par contre, rien ne sera fait pour la République Espagnole !

    Dès la Libération, la SFIO, pactisant avec la Démocratie chrétienne, prend ses distances avec l’esprit de la Résistance et devient l’instrument le plus efficace (assisté par les Américains) contre les communistes.

    Il en sera de même avec le gouvernement SFIO de Guy Mollet, constitué pour faire la paix en Algérie et qui devient le champion de la guerre à outrance, malgré un petit PSU de gauche issu des rangs socialistes.

    Il en sera ainsi avec F. Mitterrand dès 1982 et le « nouveau » parti socialiste, très rapidement distant avec les communistes et le mouvement social qu’ils réussissent à affaiblir plus efficacement que ne l’avait fait de Gaulle !

    Le décennat « hollandais », fait de reniements cumulés, est sans doute le pire, axé sur une politique prétendument « réformiste », c’est-à-dire jouant le jeu du capitalisme financier et de la Commission européenne à son service, dénonçant la CGT et instrumentalisant le sécuritarisme. La très modeste « fronde » de quelques socialistes des années 2000 n’ira pas plus loin que celle de M. Pivert en 1936.

    Cette succession d’échecs programmés permettant à chaque fois un retour fracassant de la droite, entraîne des « stages de récupération ». Tombant pour leur politique droitière, la social-démocratie, comme il a été dit précédemment, se relève par des positions réellement à gauche… dans l’opposition.

    N’ayant jamais rompu réellement avec les milieux exerçant leur hégémonie sur l’appareil d’État, sur l’économie et la société, la social-démocratie a la capacité de se « récupérer » dans un délai relativement bref. Chaque bataille perdue, parce que non menée véritablement, prépare une nouvelle victoire… inutile ou presque !

    Le Parti socialiste français, enterrant le « Hollandisme », est déjà en train de chercher du sang neuf, en ravalant se façade avec quelques personnalités, déjà vieux routiers de la politique, mais rafraîchies par leur discours renouvelé, complaisamment assistées par les médias dominants.

    La « drôle-de-gauche » passe ainsi d’une pratique de droite à une réinsertion dans le moule d’une gauche de gauche ! Sans complexe, le Premier ministre du Président déchu se présente comme un homme neuf (voir sa critique paradoxale de l’art. 49-3 de la Constitution française), de même qu’un cortège de ministres hier « hollandais », dont l’une révèle même subitement ses sentiments « castristes ». Il s’agit de se dissocier (en attendant de nouveaux compromis s’il le faut avec la droite sous prétexte de combattre l’extrême-droite, comme en Allemagne) des adversaires principaux du moment.

    La mascarade est complète avec cette droite « républicaine » où le Premier ministre, d’un autre Président déchu, s’affiche lui aussi comme l’homme-lige d’une « vraie » droite. Il apparaît que les partis de gouvernement de gauche et de droite font leur la devise de Pétain : « les Français ont la mémoire courte » !

    Les « vérités » sacralisées du marché, comme la « libre » concurrence, ne s’appliquent pas au monde politique où seule la « concentration » des pouvoirs (comme celle du capital) s’affirme en continu au détriment des intérêts populaires.

    Cette réalité de la social-démocratie française ne se distingue guère de celle qui sévit en Allemagne, en Grèce, en Espagne, au Portugal et dans les pays de l’Europe de l’Est. Leur volonté d’impuissance, comme leur soif de pouvoir, en font un obstacle à toute transformation sociale significative et leurs pathologies sont sans remède.

    1Voir Jean Salem. Élections, piège à cons ? Que reste-t-il de la démocratie ? Flammarion. 2012.

    #PS #gauche #social_démocratie