country:thailand

  • #Jon_Swain, la traversée des #Khmers_rouges

    Le Cambodge déchiré est au cœur des mémoires du reporter britannique qui narre la décennie 1970-1979, en proie à la peur, à la folie et à une « tristesse majestueuse ».

    La déflagration approche. La glissade a déjà commencé. Quand Jon Swain débarque à l’aéroport Pochentong de Phnom Penh, l’Indochine est presque déjà un souvenir. Elle hante encore les discussions, nourrit l’imaginaire et sert de toile de fond au chaos qui surgit. Jon Swain a alors « à peine plus de vingt ans », la foi des aventuriers et l’envie des rêveurs d’ailleurs, égarés dans le conformisme et la grise monotonie de l’Occident. Par un matin froid de 1970, le journaliste quitte son desk anglais de l’AFP à Paris pour rejoindre les rives du Mékong. Il ne quittera plus le « spectacle vraiment grandiose » de ce fleuve, écrit-il en empruntant à Henri Mouhot, naturaliste et explorateur français du XIXe siècle qui l’accompagne dans ce voyage sans réel retour. Marqué à vie par la « tristesse majestueuse d’un pays torturé mais magnifique ».

    Jon Swain va s’immerger sans sombrer, malgré de terribles remous. Il arrive dans un « Cambodge sans avenir ». Epaulé par les Etats-Unis, le maréchal Lon Nol vient de chasser du pouvoir Norodom Sihanouk. La guerre du Vietnam déborde dans le trop petit, trop fragile et trop divisé royaume khmer. Les combats sont déjà aux portes de Phnom Penh. Swain passe son baptême du feu comme reporter embarqué dans les rangs de l’armée cambodgienne du général Dien Del. Ses hommes luttent contre les vietcongs, un boudha sculpté autour du cou pour gri-gri antiballes, des baskets aux pieds et des chapelets de grenade comme des pommes à leur ceinture. Les Khmers rouges, casquette Mao et sandales Ho Chi Minh, sortent de la forêt.

    Rêvasseries opiacées.
    Swain découvre combien la « guerre nous rend aussi romantiques que cyniques ». Quelques pages avec des rêvasseries opiacées dans les antichambres des bordels, des « beautés exotiques aux yeux en amande et à la peau caramel » fleurent bon le folklore de pacotille à la mode du Mal jaune de Lartéguy. Même si l’on comprend que le « sexe et l’opium ont été des exutoires essentiels à la survie », rappelle Swain qui a trouvé l’amour dans les bras de Jacqueline et l’amitié indéfectible aux côtés des reporters et photographes.

    Hormis ces passages, ces mémoires, pour la première fois traduits en France, sont un témoignage rare et un récit prenant, parfois effrayant, d’un monde qui sombre, de Saigon à Phnom Penh, de Hanoi au golfe de Thailande, dans cette décennie (1970-1979) qui a été un bain de sang en Asie du Sud-Est. Dans la galerie de personnages côtoyés (tenancières, diplomates, patron de bar, combattants, villageois, écrivains et journalistes), dans ces scènes qui racontent la dérobade au bord de l’abîme, on voit la « peur gagner du terrain ». Swain campe comment les Cambodgiens « vivaient simplement, naturellement. Sans la moindre idée du désastre à venir. […] Avec une foi puérile dans la capacité des Occidentaux à résoudre leurs problèmes ». Le Cambodge est au cœur du livre, en proie aux déchirures.

    Capitale ratissée.
    Swain est à Phnom Penh quand la capitale est prise par les Khmers rouges, le 17 avril 1975. Il est bientôt minuit dans le Royaume. « La folie semblait prendre le pouvoir », note le reporter du Sunday Times. Le 17 avril 1975, il est braqué par des « gamins, les yeux injectés de haine, la bouche écumante. […] Des petits paysans avec la mort au bout des doigts. […] J’étais encore assez jeune pour penser que la mort, même au Cambodge, n’arrivait qu’aux autres. Là, j’avais le sentiment qu’elle me tendait les bras. » Grâce à Dith Pran, le fixeur cambodgien du New York Times, il échappe à l’exécution. L’histoire sera au cœur de la Déchirure, le film de Roland Joffé en 1985.

    Swain est l’un des très rares journalistes présents à l’ambassade de France, dernier îlot de liberté dans une capitale ratissée par des Khmers rouges vindicatifs et sanguinaires. « Mais que pouvait la souveraineté française au milieu de ce fatras révolutionnaire et du pouvoir absurde des armes ? » Le récit de ces jours « sombres entre tristesse et effroi » (Libération du 29 juin 2010) est quasi unique. River of Time raconte le dilemme des autorités françaises qui ont dû livrer des centaines de Cambodgiens aux mains de leurs futurs bourreaux. Et rappelle le rôle joué par François Bizot, alors anthropologue, qui, lui aussi, a consigné ces moments terribles dans le Portail.

    Puis l’ambassade est évacuée, Swain transféré vers la Thaïlande. Il parcourt le Laos, le Vietnam où le nord communiste finit par avaler pour de bon le sud du pays. Dans des pages terrifiantes et noires comme de l’encre, il croise la route de boat people vietnamiens, survivants des viols, des tortures, du cannibalisme. Raconte la tragédie d’un peuple qui « supporte l’insupportable ». Funeste parabole d’un monde englouti.

    https://next.liberation.fr/livres/2019/07/03/jon-swain-la-traversee-des-khmers-rouges_1737792
    #livre #histoire #génocide #Cambodge

    ping @albertocampiphoto

    • River of time

      « Le formidable livre de Jon Swain va bien plus loin que tout ce que j’ai lu sur le tragique conflit d’Indochine. C’est à la fois une lettre d’amour à un pays qu’il adore et une introspection sans concession. River of Time est le témoignage d’événements terribles et douloureux. Ce livre est d’une honnêteté désarmante. C’est une étude brillante et perturbante sur les liens ancestraux entre la beauté, la mort, la violence et l’imagination qui se sont mêlés au Vietnam comme nulle part ailleurs. » J. G. Ballard, Sunday Times. 1970. Jon Swain a vingt-deux ans. Il couvre la guerre du Vietnam et est l’un des rares journalistes présents à Phnom Penh quand la ville tombe aux mains des Khmers rouges. Capturé, il échappe de peu à l’exécution grâce à l’interprète cambodgien du New York Times, Dith Pran. Cette histoire bouleversante a inspiré le célèbre film de Roland Joffé, La Déchirure (The Killing Fields). « Le livre de Jon Swain conjugue plus qu’aucun autre la poésie avec une description précise et rigoureuse des faits. » François Bizot, auteur du Portail. « L’un des meilleurs livres sur les guerres d’Indochine écrits par un correspondant de presse avec ceux de Michael Herr ou de Neil Sheehan. » Rémy Ourdan, Le Monde.


      https://editionsdesequateurs.fr/Actualites/Catalogue/RiverOfTime

  • Les blocages d’Internet par les autorités en forte hausse dans le monde
    https://www.01net.com/actualites/les-blocages-d-internet-par-les-autorites-en-forte-hausse-dans-le-monde-17141

    Dans son rapport annuel, Acces Now, une ONG qui défend les libertés numériques, s’inquiète de l’augmentation des coupures volontaires du Web, notamment en Asie et en Afrique. Et le plus souvent lors de périodes électorales ou de protestations. 196. C’est le nombre de blocages d’internet qui ont eu lieu durant toute l’année 2018 dans 25 pays différents. L’ONG Access Now, qui coordonne une campagne pour un libre accès à internet baptisée « Keep it on » (Laissez le branché), fait état de ce chiffre (...)

    #censure #filtrage #surveillance #web #AccessNow

  • Opinion | I Shouldn’t Have to Publish This in The New York Times - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/06/24/opinion/future-free-speech-social-media-platforms.html

    Une nouvelle de Cory Doctorow sur la régulation des plateformes : briser les monopoles, ou leur laisser le choix d’être eux-mêmes les régulateurs algorithmiques de l’expression de chacun.

    Editors’ note: This is part of a series, “Op-Eds From the Future,” in which science fiction authors, futurists, philosophers and scientists write Op-Eds that they imagine we might read 10, 20 or even 100 years from now. The challenges they predict are imaginary — for now — but their arguments illuminate the urgent questions of today and prepare us for tomorrow. The opinion piece below is a work of fiction.

    I shouldn’t have to publish this in The New York Times.

    Ten years ago, I could have published this on my personal website, or shared it on one of the big social media platforms. But that was before the United States government decided to regulate both the social media platforms and blogging sites as if they were newspapers, making them legally responsible for the content they published.

    The move was spurred on by an unholy and unlikely coalition of media companies crying copyright; national security experts wringing their hands about terrorism; and people who were dismayed that our digital public squares had become infested by fascists, harassers and cybercriminals. Bit by bit, the legal immunity of the platforms was eroded — from the judges who put Facebook on the line for the platform’s inaction during the Provo Uprising to the lawmakers who amended section 230 of the Communications Decency Act in a bid to get Twitter to clean up its Nazi problem.

    While the media in the United States remained protected by the First Amendment, members of the press in other countries were not so lucky. The rest of the world responded to the crisis by tightening rules on acceptable speech. But even the most prolific news service — a giant wire service like AP-AFP or Thomson-Reuters-TransCanada-Huawei — only publishes several thousand articles per day. And thanks to their armies of lawyers, editors and insurance underwriters, they are able to make the news available without falling afoul of new rules prohibiting certain kinds of speech — including everything from Saudi blasphemy rules to Austria’s ban on calling politicians “fascists” to Thailand’s stringent lese majeste rules. They can ensure that news in Singapore is not “out of bounds” and that op-eds in Britain don’t call for the abolition of the monarchy.

    But not the platforms — they couldn’t hope to make a dent in their users’ personal expressions. From YouTube’s 2,000 hours of video uploaded every minute to Facebook-Weibo’s three billion daily updates, there was no scalable way to carefully examine the contributions of every user and assess whether they violated any of these new laws. So the platforms fixed this the Silicon Valley way: They automated it. Badly.

    Which is why I have to publish this in The New York Times.

    The platforms and personal websites are fine if you want to talk about sports, relate your kids’ latest escapades or shop. But if you want to write something about how the platforms and government legislation can’t tell the difference between sex trafficking and sex, nudity and pornography, terrorism investigations and terrorism itself or copyright infringement and parody, you’re out of luck. Any one of those keywords will give the filters an incurable case of machine anxiety — but all of them together? Forget it.

    If you’re thinking, “Well, all that stuff belongs in the newspaper,” then you’ve fallen into a trap: Democracies aren’t strengthened when a professional class gets to tell us what our opinions are allowed to be.

    And the worst part is, the new regulations haven’t ended harassment, extremism or disinformation. Hardly a day goes by without some post full of outright Naziism, flat-eartherism and climate trutherism going viral. There are whole armies of Nazis and conspiracy theorists who do nothing but test the filters, day and night, using custom software to find the adversarial examples that slip past the filters’ machine-learning classifiers.

    It didn’t have to be this way. Once upon a time, the internet teemed with experimental, personal publications. The mergers and acquisitions and anticompetitive bullying that gave rise to the platforms and killed personal publishing made Big Tech both reviled and powerful, and they were targeted for breakups by ambitious lawmakers. Had we gone that route, we might have an internet that was robust, resilient, variegated and dynamic.

    Think back to the days when companies like Apple and Google — back when they were stand-alone companies — bought hundreds of start-ups every year. What if we’d put a halt to the practice, re-establishing the traditional antitrust rules against “mergers to monopoly” and acquiring your nascent competitors? What if we’d established an absolute legal defense for new market entrants seeking to compete with established monopolists?

    Most of these new companies would have failed — if only because most new ventures fail — but the survivors would have challenged the Big Tech giants, eroding their profits and giving them less lobbying capital. They would have competed to give the best possible deals to the industries that tech was devouring, like entertainment and news. And they would have competed with the news and entertainment monopolies to offer better deals to the pixel-stained wretches who produced the “content” that was the source of all their profits.

    But instead, we decided to vest the platforms with statelike duties to punish them for their domination. In doing so, we cemented that domination. Only the largest companies can afford the kinds of filters we’ve demanded of them, and that means that any would-be trustbuster who wants to break up the companies and bring them to heel first must unwind the mesh of obligations we’ve ensnared the platforms in and build new, state-based mechanisms to perform those duties.

    Our first mistake was giving the platforms the right to decide who could speak and what they could say. Our second mistake was giving them the duty to make that call, a billion times a day.

    Still, I am hopeful, if not optimistic. Google did not exist 30 years ago; perhaps in 30 years’ time, it will be a distant memory. It seems unlikely, but then again, so did the plan to rescue Miami and the possibility of an independent Tibet — two subjects that are effectively impossible to discuss on the platforms. In a world where so much else is up for grabs, finally, perhaps, we can once again reach for a wild, woolly, independent and free internet.

    It’s still within our reach: an internet that doesn’t force us to choose between following the algorithmically enforced rules or disappearing from the public discourse; an internet where we can host our own discussions and debate the issues of the day without worrying that our words will disappear. In the meantime, here I am, forced to publish in The New York Times. If only that were a “scalable solution,” you could do so as well.

    Cory Doctorow (@doctorow) is a science fiction writer whose latest book is “Radicalized,” a special consultant to the Electronic Frontier Foundation and an M.I.T. Media Lab research affiliate.

    #Cory_Doctorow #Régulation_internet #Plateformes #Liberté_expression #Monopoles

  • Peste porcine en Chine : au fait, de quoi parle-t-on et quels sont les risques ?
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/peste-porcine-en-chine-au-fait-de-quoi-parle-t-on-et-quels-sont-les-risques

    Cette maladie a déjà entraîné la mort de plus d’un million de porcs dans le pays. L’équivalent de la production européenne pourrait disparaître d’ici la fin de l’année, déstabilisant les échanges mondiaux. La France n’est pas touchée mais vit dans la crainte de la contagion.

    C’est une maladie qui fait des ravages en Chine. La peste porcine africaine (PPA) décime depuis l’été 2018 les élevages de porcs dans le pays, premier producteur et consommateur de cette viande au monde. Difficile à contrôler, elle se propage à une vitesse inquiétante et fait craindre le pire en Europe. Explications.

    • Qu’est-ce que la peste porcine africaine ?

    Découverte sur le continent africain, la PPA est une maladie contagieuse qui touche les cochons. Elle n’est pas dangereuse pour l’homme mais est souvent fatale pour les animaux touchés. Elle se manifeste par de la fièvre, de la perte d’appétit ou encore des hémorragies interne. Les porcs sont contaminés lorsqu’ils sont en contact direct avec d’autres animaux malades. Les tiques mais aussi le matériel agricole peuvent véhiculer le virus. Très résistant, ce dernier se propage rapidement. Problème : il n’existe aucun vaccin ni traitement efficace pour le contenir. Le seul moyen de stopper la propagation est d’abattre les bêtes dans les zones infectées et mettre en place des mesures de prévention pour éviter la contamination.

     » LIRE AUSSI - La peste porcine aux portes de la France

    • Dans quelle mesure la Chine est-elle touchée ?

    La PPA est apparue dans le pays en août 2018. Depuis, la maladie ne cesse de se répandre. Selon les derniers chiffres officiels, 136 foyers sont recensés dans 32 provinces. À ce stade, 1,2 million de bêtes sont mortes ou ont été abattues. Le pays, premier producteur et consommateur, est d’autant plus vulnérable qu’il héberge 700 millions de porcs. Les animaux sont pour la plupart élevés dans des fermes familiales où ils sont nourris avec des restes alimentaires, vecteurs importants de maladie. Les mesures de prévention et de contrôle sont aussi coûteuses et compliquées à mettre à place par les petits éleveurs. D’où la propagation rapide. Les experts de Rabobank estiment que d’ici la fin de l’année, la maladie pourrait décimer 150 à 200 millions de porcs, soit l’équivalent de la production annuelle européenne.

    • D’autres pays sont-ils touchés ?

    La PPA a malheureusement déjà dépassé les frontières chinoises. Des foyers ont été détectés au Vietnam, en Corée du Nord, en Mongolie et au Cambodge. « De plus, des aliments contaminés ont été détectés dans plusieurs pays de la zone Asie-Pacifique : Australie, Corée du Sud, Thaïlande, Taïwan et Japon. Si la PPA se concentre essentiellement en Chine, elle commence donc à dangereusement se propager dans l’espace et sur des distances considérables », souligne dans une note Sébastien Abis, chercheur à l’Iris. L’Europe n’est pas épargnée. « La maladie est endémique dans certaines régions d’Europe de l’Est, telles que les États Baltes et certaines régions de Pologne et de Russie. Des foyers de peste porcine africaine ont été enregistrés dans plusieurs autres pays, notamment la Belgique, en septembre 2018 », précise les analystes de Rabobank. Chez nos voisins belges, 700 sangliers ont été contrôlés positifs à cette maladie. De quoi pousser Matthew Stone, directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), à prévenir : « tous les pays doivent renforcer leur sécurité biologique, tous les pays doivent réfléchir sérieusement à leur chaîne d’approvisionnement et à la gestion de la sécurité biologique ».

    • La France est-elle touchée ?

    À ce stade, non, car la France a mis en place des mesures de prévention. Une « ligne Maginot » a été dressée sur plus de 110 kilomètres entre la Belgique et la France. Onze kilomètres sont encore à clôturer à cette frontière franco-belge, entre la Meuse et les Ardennes. Coût de l’opération : 5,3 millions d’euros. Grâce à cette clôture, une zone blanche a été délimitée dans laquelle tous les sangliers sont abattus. « Il ne faut pas baisser la garde, et aujourd’hui on baisse trop la garde. La garde, les Belges la baissent. Les sangliers se rapprochent et on doit remobiliser nos amis chasseurs en Meurthe-et-Moselle », a indiqué le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume. Prudent, ce dernier estime que « cette guerre n’est pas gagnée » et que les éleveurs français vivent avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. L’apparition d’un seul cas priverait le pays de son « statut indemne », ce qui empêcherait quasi-automatiquement l’exportation de viande de porc. Une catastrophe pour la filière.

    • Quelle conséquence cette crise entraîne-t-elle sur le commerce mondial de porc ?

    L’épidémie a des conséquences très visibles sur les marchés mondiaux. La Chine, qui doit faire face à sa demande intérieure (plus de 30 kilos de porcs consommés par habitant et par an), a relevé ses importations. L’Union européenne en profite : ses exportations vers la Chine ont bondi de 20 à 30%. Canada et Brésil se frottent aussi les mains. Les États-Unis un peu moins : la viande exportée vers Pékin est en effet taxée à hauteur de 62% dans le cadre du conflit commercial qui oppose les deux pays. Cette forte demande chinoise fait en tout cas flamber les prix. En France, le cours du porc a pris 35 centimes en deux mois. « Du jamais vu », selon Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine (FNP), qui appelle les éleveurs à se saisir de cette opportunité qui pourrait durer. Il faudra en effet plusieurs années à la Chine pour se relever de cette crise sanitaire. La situation fait en revanche grimacer les fabricants de produits à base de porc, comme les charcutiers, qui font face à une hausse du prix de leur matière première. À terme, les consommateurs pourraient aussi en subir les conséquences dans les rayons.

    • D’autres filières sont-elles impactées ?

    À court et moyen terme, de nombreuses filières risquent d’être déstabilisés par cette crise qui entraînera un report de la consommation chinoise vers d’autres viandes. « Une évolution séculaire vers une consommation de porc chinoise plus faible soutiendra la demande accrue de volaille, de bœuf, de fruits de mer et de protéines alternatives qui façonnera les tendances de la production mondiale », estiment ainsi les experts de la Rabobank. Ces derniers s’attendent entre-temps à « une volatilité des marchés à court terme qui se traduira par une hausse des prix mondiaux des protéines ». Même avis pour Sébastien Abis, selon qui la filière volaille sera particulièrement concernée : « le département américain de l’Agriculture anticipe une hausse des importations chinoises de poulet de 70% en 2019. L’augmentation des prix n’est pas près de s’arrêter : le pic devrait être atteint entre le dernier trimestre 2019 et début 2020, une fois que les réserves de viande seront épuisées ». Autre filière touchée : celle su soja. La Chine est le premier importateur mondial de cette légumineuse (environ 100 millions de tonnes par an, soit 70% des achats de la planète). La moitié est utilisée par les éleveurs de porcs. « Dans une moindre mesure, les marchés du maïs et du lait en poudre seront aussi touchés, ces deux éléments faisant partie du régime alimentaire des porcs », juge le chercheur de l’Iris.

    #nos_ennemis_les_bêtes #peste_porcine #épidémie #élevage #viande #agriculture #chine #hommerie #carnisme

    • Une « ligne Maginot » a été dressée sur plus de 110 kilomètres entre la Belgique et la France. Onze kilomètres sont encore à clôturer à cette frontière franco-belge, entre la Meuse et les Ardennes.

      La comparaison historique est moyennement rassurante…
      • la ligne Maginot n’a pas été construite entre la France et la Belgique et
      • c’est par les Ardennes qu’est passée l’invasion allemande…

    • Bien vu @simplicissimus j’avais pas relevé cette histoire de ligne Maginot, ca ressemble au contournement des frontières française par le nuage de Tchernobyl. Je voie pas comment cette ligne bloquerait les sangliers et il me semble que cette « peste » ne les épargne pas.

  • Thai Parliament Reinstalls Coup Leader as Premier
    https://www.cetri.be/Thai-Parliament-Reinstalls-Coup

    After a day-long debate on the suitability and qualifications of Prayuth Chan-ocha, the joint parliamentary session on June 5th – in what was a foregone conclusion — handed him Thailand’s premiership with 500 votes out of a total 750 against 244 for Thanathorn Juangroongkit, the youthful leader of the Future Forward Party, a genuinely democratic party. During the debate, pro-democracy lawmakers vainly punched into Prayuth’s technical disqualification as a candidate, his disdain for democratic (...)

    #Southern_Social_Movements_Newswire

    / #Le_Sud_en_mouvement, #Thaïlande, #Election, #Autoritarisme, #Coup_d'état, Asia (...)

    #Asia_Sentinel

  • Un #barrage suisse sème le chaos en #Birmanie

    L’#Upper_Yeywa, un ouvrage hydroélectrique construit par le bureau d’ingénierie vaudois #Stucky, va noyer un village dont les habitants n’ont nulle part où aller. Il favorise aussi les exactions par l’armée. Reportage.

    Le village de #Ta_Long apparaît au détour de la route en gravier qui serpente au milieu des champs de maïs et des collines de terre rouge, donnant à ce paysage un air de Toscane des tropiques. Ses petites demeures en bambou sont encaissées au fond d’un vallon. Les villageois nous attendent dans la maison en bois sur pilotis qui leur sert de monastère bouddhiste et de salle communale. Nous sommes en terre #Shan, une ethnie minoritaire qui domine cette région montagneuse dans le nord-est de la Birmanie.

    « Je préférerais mourir que de partir, lance en guise de préambule Pu Kyung Num, un vieil homme aux bras recouverts de tatouages à l’encre bleue. Je suis né ici et nos ancêtres occupent ces terres depuis plus d’un millénaire. » Mais Ta Long ne sera bientôt plus.

    Un barrage hydroélectrique appelé Upper Yeywa est en cours de construction par un consortium comprenant des groupes chinois et le bureau d’ingénierie vaudois Stucky à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest, sur la rivière #Namtu. Lors de sa mise en service, prévue pour 2021, toutes les terres situées à moins de 395 mètres d’altitude seront inondées. Ta Long, qui se trouve à 380 mètres, sera entièrement recouvert par un réservoir d’une soixantaine de kilomètres.

    « La construction du barrage a débuté en 2008 mais personne ne nous a rien dit jusqu’en 2014, s’emporte Nang Lao Kham, une dame vêtue d’un longyi, la pièce d’étoffe portée à la taille, à carreaux rose et bleu. Nous n’avons pas été consultés, ni même informés de son existence. » Ce n’est que six ans après le début des travaux que les villageois ont été convoqués dans la ville voisine de #Kyaukme par le Ministère de l’électricité. On leur apprend alors qu’ils devront bientôt partir.

    Pas de #titres_de_propriété

    En Birmanie, toutes les #terres pour lesquelles il n’existe pas de titres de propriété – ainsi que les ressources naturelles qu’elles abritent – appartiennent au gouvernement central. Dans les campagnes birmanes, où la propriété est communautaire, personne ne possède ces documents. « Nous ne quitterons jamais notre village, assure Nang Lao Kham, en mâchouillant une graine de tournesol. Nous sommes de simples paysans sans éducation. Nous ne savons rien faire d’autre que cultiver nos terres. »

    Le gouvernement ne leur a pas proposé d’alternative viable. « Une brochure d’information publiée il y a quelques années parlait de les reloger à trois kilomètres du village actuel, mais ce site est déjà occupé par d’autres paysans », détaille Thum Ai, du Shan Farmer’s Network, une ONG locale. Le montant de la compensation n’a jamais été articulé. Ailleurs dans le pays, les paysans chassés de leurs terres pour faire de la place à un projet d’infrastructure ont reçu entre six et douze mois de salaire. Certains rien du tout.

    Ta Long compte 653 habitants et 315 hectares de terres arables. Pour atteindre leurs vergers, situés le long de la rivière Namtu, les villageois empruntent de longues pirogues en bois. « La terre est extrêmement fertile ici, grâce aux sédiments apportés par le fleuve », glisse Kham Lao en plaçant des oranges et des pomélos dans un panier en osier.

    Les #agrumes de Ta Long sont connus loin à la ronde. « Mes fruits me rapportent 10 800 dollars par an », raconte-t-elle. Bien au-delà des maigres 3000 dollars amassés par les cultivateurs de riz des plaines centrales. « Depuis que j’ai appris l’existence du barrage, je ne dors plus la nuit, poursuit cette femme de 30 ans qui est enceinte de son troisième enfant. Comment vais-je subvenir aux besoins de mes parents et payer l’éducation de mes enfants sans mes #vergers ? »

    Cinq barrages de la puissance de la Grande Dixence

    La rivière Namtu puise ses origines dans les #montagnes du nord de l’Etat de Shan avant de rejoindre le fleuve Irrawaddy et de se jeter dans la baie du Bengale. Outre l’Upper Yeywa, trois autres barrages sont prévus sur ce cours d’eau. Un autre, le Yeywa a été inauguré en 2010. Ces cinq barrages auront une capacité de près de 2000 mégawatts, l’équivalent de la Grande Dixence.

    Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un plan qui a pour but de construire 50 barrages sur l’ensemble du territoire birman à l’horizon 2035. Cela fera passer les capacités hydroélectriques du pays de 3298 à 45 412 mégawatts, selon un rapport de l’International Finance Corporation. Les besoins sont immenses : seulement 40% de la population est connectée au réseau électrique.

    L’Etat y voit aussi une source de revenus. « Une bonne partie de l’électricité produite par ces barrages est destinée à être exportée vers les pays voisins, en premier lieu la #Chine et la #Thaïlande, note Mark Farmaner, le fondateur de Burma Campaign UK. Les populations locales n’en bénéficieront que très peu. » Près de 90% des 6000 mégawatts générés par le projet Myitsone dans l’Etat voisin du Kachin, suspendu depuis 2011 en raison de l’opposition de la population, iront à la province chinoise du Yunnan.

    Les plans de la Chine

    L’Upper Yeywa connaîtra sans doute un sort similaire. « Le barrage est relativement proche de la frontière chinoise, note Charm Tong, de la Shan Human Rights Foundation. Y exporter son électricité représenterait un débouché naturel. » L’Etat de Shan se trouve en effet sur le tracé du corridor économique que Pékin cherche à bâtir à travers la Birmanie, entre le Yunnan et la baie du Bengale, dans le cadre de son projet « #Belt_&_Road ».

    Le barrage Upper Yeywa y est affilié. Il compte deux entreprises chinoises parmi ses constructeurs, #Yunnan_Machinery Import & Export et #Zhejiang_Orient_Engineering. Le suisse Stucky œuvre à leurs côtés. Fondé en 1926 par l’ingénieur Alfred Stucky, ce bureau installé à Renens est spécialisé dans la conception de barrages.

    Il a notamment contribué à l’ouvrage turc #Deriner, l’un des plus élevés du monde. Il a aussi pris part à des projets en #Angola, en #Iran, en #Arabie_saoudite et en #République_démocratique_du_Congo. Depuis 2013, il appartient au groupe bâlois #Gruner.

    Le chantier du barrage, désormais à moitié achevé, occupe les berges escarpées de la rivière. Elles ont été drapées d’une coque de béton afin d’éviter les éboulements. De loin, on dirait que la #montagne a été grossièrement taillée à la hache. L’ouvrage, qui fera entre 97 et 102 mètres, aura une capacité de 320 mégawatts.

    Son #coût n’a pas été rendu public. « Mais rien que ces deux dernières années, le gouvernement lui a alloué 7,4 milliards de kyats (5 millions de francs) », indique Htun Nyan, un parlementaire local affilié au NLD, le parti au pouvoir de l’ancienne Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Une partie de ces fonds proviennent d’un prêt chinois octroyé par #Exim_Bank, un établissement qui finance la plupart des projets liés à « Belt & Road ».

    Zone de conflit

    Pour atteindre le hameau de #Nawng_Kwang, à une vingtaine de kilomètres au nord du barrage, il faut emprunter un chemin de terre cabossé qui traverse une forêt de teck. Cinq hommes portant des kalachnikovs barrent soudain la route. Cette région se trouve au cœur d’une zone de #conflit entre #milices ethniques.

    Les combats opposent le #Restoration_Council_of_Shan_State (#RCSS), affilié à l’#armée depuis la conclusion d’un cessez-le-feu, et le #Shan_State_Progress_Party (#SSPP), proche de Pékin. Nos hommes font partie du RCSS. Ils fouillent la voiture, puis nous laissent passer.

    Nam Kham Sar, une jeune femme de 27 ans aux joues recouvertes de thanaka, une pâte jaune que les Birmans portent pour se protéger du soleil, nous attend à Nawng Kwang. Elle a perdu son mari Ar Kyit en mai 2016. « Il a été blessé au cou par des miliciens alors qu’il ramenait ses buffles », relate-t-elle. Son frère et son cousin sont venus le chercher, mais les trois hommes ont été interceptés par des soldats de l’armée régulière.

    « Ils ont dû porter l’eau et les sacs à dos des militaires durant plusieurs jours, relate-t-elle. Puis, ils ont été interrogés et torturés à mort. » Leurs corps ont été brûlés. « Mon fils avait à peine 10 mois lorsque son papa a été tué », soupire Nam Kham Sar, une larme coulant le long de sa joue.

    Vider les campagnes ?

    La plupart des hameaux alentour subissent régulièrement ce genre d’assaut. En mai 2016, cinq hommes ont été tués par des soldats dans le village voisin de Wo Long. L’armée a aussi brûlé des maisons, pillé des vivres et bombardé des paysans depuis un hélicoptère. En août 2018, des villageois ont été battus et enfermés dans un enclos durant plusieurs jours sans vivres ; d’autres ont servi de boucliers humains aux troupes pour repérer les mines.

    Les résidents en sont convaincus : il s’agit d’opérations de #nettoyage destinées à #vider_les_campagnes pour faire de la place au barrage. « Ces décès ne sont pas des accidents, assure Tun Win, un parlementaire local. L’armée cherche à intimider les paysans. » Une trentaine de militaires sont stationnés en permanence sur une colline surplombant le barrage, afin de le protéger. En mars 2018, ils ont abattu deux hommes circulant à moto.

    Dans la population, la colère gronde. Plusieurs milliers de manifestants sont descendus dans la rue à plusieurs reprises à #Hsipaw, la ville la plus proche du barrage. Les habitants de Ta Long ont aussi écrit une lettre à la première ministre Aung San Suu Kyi, restée sans réponse. En décembre, une délégation de villageois s’est rendue à Yangon. Ils ont délivré une lettre à sept ambassades, dont celle de Suisse, pour dénoncer le barrage.

    « L’#hypocrisie de la Suisse »

    Contacté, l’ambassadeur helvétique Tim Enderlin affirme n’avoir jamais reçu la missive. « Cette affaire concerne une entreprise privée », dit-il, tout en précisant que « l’ambassade encourage les entreprises suisses en Birmanie à adopter un comportement responsable, surtout dans les zones de conflit ».

    La Shan Human Rights Foundation dénonce toutefois « l’hypocrisie de la Suisse qui soutient le #processus_de_paix en Birmanie mais dont les entreprises nouent des partenariats opportunistes avec le gouvernement pour profiter des ressources situées dans des zones de guerre ».

    La conseillère nationale socialiste Laurence Fehlmann Rielle, qui préside l’Association Suisse-Birmanie, rappelle que l’#initiative_pour_des_multinationales_responsables, sur laquelle le Conseil national se penchera jeudi prochain, « introduirait des obligations en matière de respect des droits de l’homme pour les firmes suisses ». Mardi, elle posera une question au Conseil fédéral concernant l’implication de Stucky dans le barrage Upper Yeywa.

    Contactée, l’entreprise n’a pas souhaité s’exprimer. D’autres sociétés se montrent plus prudentes quant à leur image. Fin janvier, le bureau d’ingénierie allemand #Lahmeyer, qui appartient au belge #Engie-Tractebel, a annoncé qu’il se retirait du projet et avait « rompu le contrat » le liant au groupe vaudois.

    https://www.letemps.ch/monde/un-barrage-suisse-seme-chaos-birmanie
    #Suisse #barrage_hydroélectrique #géographie_du_plein #géographie_du_vide #extractivisme
    ping @aude_v @reka

  • Statens vegvesen - Takk for oppmerksomheten (hovedfilm 45 sek.) - YouTube

    « Merci de rester attentifs ! [quand vous êtes derrière le volant]

    La campagne norvégienne 2018 pour la sécurité routière. Un film très subtil, le choix des autorités de ne montrer aucune images violentes, le pari de la responsabilité. Une pudeur très norvégienne en somme :)

    Pour rappel, sur la route (chiffre OMS de 2016) :

    nombre morts pour 100 000 habitants

    Norvège 2,7
    Suisse 2,7
    Suède 2,8
    Royaume-Uni 3,1
    Espagne 4,1
    France 5,5
    Canada 5,9
    Turquie 12,6
    États-Unis 12,7
    Russie 18
    Afrique du Sud 26
    Arabie Saoudite 29
    Burkina Faso 31
    Thaïlande 33
    Zimbabwe 36

    https://www.youtube.com/watch?v=pKBjGxxiEKI

    Statens vegvesen
    Ajoutée le 5 juin 2018
    3 av 10 ulykker skjer på grunn av uoppmerksomhet. Hvor har du din oppmerksomhet når du kjører ?

    Filmen er en del av Statens vegvesens oppmerksomhetskampanje, lansert juni 2018.

    Regissør : Jakob Marky

    –------------

    Et le making off :

    Statens vegvesen - Takk for oppmerksomheten bakomfilm - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=Le7wxiFKvRE

    #sécurité_routière #automobile

  • Suicide d’Arnaud Dubus, correspondant à Bangkok, symptôme d’une profession à l’agonie
    https://blogs.mediapart.fr/laure-siegel/blog/240519/suicide-darnaud-dubus-correspondant-bangkok-symptome-dune-profession

    Je relaie cette tribune de la branche thaïlandaise de l’Union de la presse francophone (UPF), qui vient de perdre un de ses piliers, miné par la précarité du métier. L’ensemble de ses collègues et amis s’associe à la peine de sa famille et espère que sa contribution inestimable au journalisme en Asie du sud-est ne sera pas oubliée. Source : Notes de terrain

    • Rien ne saurait expliquer la douleur d’Arnaud et son geste, mais il serait lâche de feindre d’ignorer combien la #précarité de la dernière décennie de sa carrière a contribué à son mal-être. Ce reporter passionné qui pigea longtemps pour des #médias établis comme Libération, Le Temps, Radio France et RFI, avait dû mettre fin à son activité l’année dernière, faute de pouvoir en vivre.

      Pourtant, des Khmers Rouges aux Chemises Jaunes thaïlandaises, des scandales de corruption en Malaisie au rôle des moines bouddhistes en politique, il avait écrit avec une impeccable justesse d’analyse sur tous les grands dossiers de la région. Pour le dire simplement, Arnaud Dubus était considéré comme l’une des meilleures plumes francophones sur l’Asie du Sud Est. Ses propositions d’articles restaient néanmoins souvent sans suite et il nous avait confié qu’à Paris, dans certaines rédactions, on snobait un peu cet exilé aux allures de jeune homme timide - et qui ne la ramenait pas : l’Extrême Orient, quand il ne s’agit ni du Japon, ni de la Chine, n’intéresse pas grand monde.

      Survivant tant bien que mal à la fameuse crise de la presse écrite, il voyait depuis des années ses revenus diminuer, sans oser se plaindre : trop modeste, trop isolé des rédactions pour trouver une oreille attentive, trop humilié de ce déclassement de milieu de vie. Le journal Libération lui avait, il y a quelques temps supprimé son abonnement internet : « tu comprends, tu ne piges pas assez pour nous ». La radio publique RFI venait de décider de ne plus payer les cotisations sociales de ses pigistes à l’étranger. A sa mort, ces deux organes de presse lui ont rendu des hommages soutenus, et sans nul doute, sincères.

      Arnaud souffrait de dépression, qui fait tout autant de ravages sous les tropiques que dans la grisaille des capitales européennes : il suivait un traitement depuis une dizaine d’années. Récemment, faute d’une couverture sociale à l’étranger, il avait dû arrêter son traitement.

      Tout se passait comme si Arnaud Dubus devait s’avérer heureux de pouvoir encore récolter sa maigre pitance de pigiste, - de 600 à 1500 euros dans les bons mois - lui, ce spécialiste d’un monde exotique et périphérique pour lequel il ne valait pas la peine qu’on lui paie ses frais de reportage. Rappelons au passage quelques chiffres : une pige dans un grand quotidien français est rémunérée en moyenne 60 euros le feuillet, tarif qui n’a pas augmenté depuis une quinzaine d’années. Aujourd’hui, l’immense majorité de ceux qu’on appelle des « correspondants » à l’antenne ou sur le papier, sont en fait des pigistes basés à l’étranger, sans salaire fixe, sans protection sociale.

  • Big tech firms are racing to track climate refugees - MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/s/613531/big-tech-firms-are-racing-to-track-climate-refugees

    To be an undocumented refugee, these days, is to exist in many places and to not exist at all. It is to have your movements, words, and actions tracked, archived, and multiplied. It is to live between fences, tents, and databases—one new entry per doctor’s visit, per bag of rice, per canister of water. It can mean having your biometric and biographical data scanned, stored, and cross-checked by people you do not know, and who speak a language you may not understand. It is to have your identity multiplied, classified, and reduced to lines of code. It is to live in spreadsheets.

    Today, around 1.1 billion people live without a recognized form of identification. In many cases, their papers—if they ever had papers at all—have been burned, lost, or otherwise destroyed. And the number is growing every day. The United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), the UN’s refugee agency, estimates that in 2017, one person became displaced every two seconds as a result of conflict, economics, or climate change. “In short, the world had almost as many forcibly displaced people in 2017 as the population of Thailand,” the agency reports. “Across all countries, one in every 110 persons is someone displaced.”

    The next frontier, though, is not figuring out where people have been or where they will settle: it is figuring out who they will be when they get there. What will their “digital identity” look like? Who will hold the keys? A number of new and established tech companies are rushing to answer these critical questions. Technology accelerated the global identity crisis, and now technology claims to have the solution.

    But now that so much of our economic and political life takes place online, creating new forms of identity has taken on a severe urgency. Both the private and public sectors are racing to come up with a sustainable way of counting, identifying, and connecting not only the growing population of the global displaced, but also the wealthy population of the voluntarily mobile. Mastercard, Microsoft, Apple, Palantir, and Facebook have all entered the field, through private ventures as well as controversial partnerships with some of the world’s largest humanitarian agencies.

    In 2015, all the UN’s member states committed to providing “legal identity for all” by 2030 as part of its Sustainable Development Goals. As a result, virtually every major aid-granting agency is either incubating, researching, or piloting a digital identity program.

    Et hop, Palantir dans la boucle... humanitaire, tant qu’à faire.

    The UN’s World Food Programme recently announced a new $45 million, five-year collaboration with Palantir that will use the Palo Alto firm’s “range of digital analytical solutions” to streamline and track the dispersal of humanitarian aid. The move was immediately met with skepticism among privacy advocates: a group of more than 60 human rights activists sent an open letter to WFP executives, expressing deep concern over the partnership and urging WFP leaders to “reconsider the terms and scope of the agreement with Palantir.”

    They argued that not only would the partnership threaten to “seriously damage the reputation of the WFP,” but also that it could “seriously undermine the rights of 90 million people the WFP serves.” The controversy, researchers said, should be a “wake-up call” to the humanitarian community about the dangers of relying on digital data and entrusting their networks to third parties.

    In a statement responding to these concerns, the WFP wrote that a series of “checks and balances” would protect private, identifying data, and that Palantir would not be able to use it for commercial gain. In an e-mail to MIT Technology Review, a WFP representative wrote that the agency has its own solutions to managing refugee identities, and that “the WFP-Palantir partnership does not focus on areas that require personally identifiable information (PII) of beneficiaries, nor does it focus on digital identity. No PII data is ever shared with Palantir or with any other partner. Only anonymized/encrypted information is used to analyze allocation of assistance to ensure complete privacy and security for the people we serve.”

    Yet as researcher Faine Greenwood said in Slate, the WFP may be overestimating its ability to protect and anonymize sensitive data.

    Expérimenter la blockchain sur des populations fragilisées comme les Rohynga, quelle bonne idée.

    Both the promise and the risks of digital identity have already become evident in the work of a small army of blockchain and biometric startups. The immutable, decentralized nature of the blockchain has led a number of startups to pin their hopes on the emerging technology as a solution to the problem of storing and protecting sensitive information, including biometric data.

    Passbase, which bills itself as “the first self-sovereign identity platform backed by verified government documents, linked social media accounts, and biometric signatures,” has raised seed funding from Alphabet and Stanford, and currently accepts documents from over 150 countries. Vinny Lingham, cofounder of the blockchain identity verification company Civic, goes so far as to claim that his company can help save democracy. WFP.s Building Blocks program also uses blockchain inside a refugee camp in Jordan.

    Maybe blockchain will save democracy. Or maybe it will make future political crises even worse. The Rohingya Project distributed blockchain-based digital identity cards to Rohingya refugees in order to help them access financial, legal, and medical services. It is, on the face of things, an altruistic, forward-looking humanitarian initiative. But uploading highly sensitive, identifying biometric information to an immutable ledger and testing emerging technology on a vulnerable population means exposing that population to untold risks.

    Data breaches, like those that have repeatedly exposed personal information in India’s Aadhaar biometric identification program, have exposed at-risk populations to new dangers. And they are all too common: in March, a data breach at the US Federal Emergency Management Agency exposed the personal information of 2.3 million survivors of American wildfires and hurricanes, leaving them vulnerable to identity fraud. In April, Kaspersky Labs reported that over 60,000 user digital identities could be bought for $5 to $200 via a dark-net marketplace. No technology is invulnerable to error, and no database, no matter how secure, is 100% protected from a breach.

    As digital identification technologies flood into the market, it is difficult to imagine predicting or preventing the disruptions—good and bad—that they will cause. Blockchain and biometric technologies have touched off a critical reevaluation of the most existential questions: What determines identity, and how many identities can one person claim? What will it mean when official identification eventually—inevitably—is no longer the purview of the nation-state?

    “Everybody deserves to have formal identification that they can use to exert their rights,” says Brandie Nonnecke, director of UC Berkeley’s CITRIS Policy Lab, which works on technology development in the social interest.

    But the rush of public and private digital identity programs has already begun to complicate fundamental questions about identification, registration, citizenship, and belonging. Even the simplest questions about digital identity have yet to be determined, Nonnecke says: “Do you have one identity, or do you have multiple identities across institutions? Is that a safeguard, or does it create more risk?”

    #Identité_numérique #Vie_privée #Humanitaire #Techno-fix

  • Suffering unseen: The dark truth behind wildlife tourism
    https://www.nationalgeographic.com/magazine/2019/06/global-wildlife-tourism-social-media-causes-animal-suffering

    I’ve come back to check on a baby. Just after dusk I’m in a car lumbering down a muddy road in the rain, past rows of shackled elephants, their trunks swaying. I was here five hours before, when the sun was high and hot and tourists were on elephants’ backs.

    Walking now, I can barely see the path in the glow of my phone’s flashlight. When the wooden fence post of the stall stops me short, I point my light down and follow a current of rainwater across the concrete floor until it washes up against three large, gray feet. A fourth foot hovers above the surface, tethered tightly by a short chain and choked by a ring of metal spikes. When the elephant tires and puts her foot down, the spikes press deeper into her ankle.

    Meena is four years and two months old, still a toddler as elephants go. Khammon Kongkhaw, her mahout, or caretaker, told me earlier that Meena wears the spiked chain because she tends to kick. Kongkhaw has been responsible for Meena here at Maetaman Elephant Adventure, near Chiang Mai, in northern Thailand, since she was 11 months old. He said he keeps her on the spiked shackle only during the day and takes it off at night. But it’s night now.

    I ask Jin Laoshen, the Maetaman staffer accompanying me on this nighttime visit, why her chain is still on. He says he doesn’t know.

    Maetaman is one of many animal attractions in and around tourist-swarmed Chiang Mai. People spill out of tour buses and clamber onto the trunks of elephants that, at the prodding of their mahouts’ bullhooks (long poles with a sharp metal hook), hoist them in the air while cameras snap. Visitors thrust bananas toward elephants’ trunks. They watch as mahouts goad their elephants—some of the most intelligent animals on the planet—to throw darts or kick oversize soccer balls while music blares.

    Meena is one of Maetaman’s 10 show elephants. To be precise, she’s a painter. Twice a day, in front of throngs of chattering tourists, Kongkhaw puts a paintbrush in the tip of her trunk and presses a steel nail to her face to direct her brushstrokes as she drags primary colors across paper. Often he guides her to paint a wild elephant in the savanna. Her paintings are then sold to tourists.

    Meena’s life is set to follow the same trajectory as many of the roughly 3,800 captive elephants in Thailand and thousands more throughout Southeast Asia. She’ll perform in shows until she’s about 10. After that, she’ll become a riding elephant. Tourists will sit on a bench strapped to her back, and she’ll give several rides a day. When Meena is too old or sick to give rides—maybe at 55, maybe at 75—she’ll die. If she’s lucky, she’ll get a few years of retirement. She’ll spend most of her life on a chain in a stall.

    Wildlife attractions such as Maetaman lure people from around the world to be with animals like Meena, and they make up a lucrative segment of the booming global travel industry. Twice as many trips are being taken abroad as 15 years ago, a jump driven partly by Chinese tourists, who spend far more on international travel than any other nationality.

    Wildlife tourism isn’t new, but social media is setting the industry ablaze, turning encounters with exotic animals into photo-driven bucket-list toppers. Activities once publicized mostly in guidebooks now are shared instantly with multitudes of people by selfie-taking backpackers, tour-bus travelers, and social media “influencers” through a tap on their phone screens. Nearly all millennials (23- to 38-year-olds) use social media while traveling. Their selfies—of swims with dolphins, encounters with tigers, rides on elephants, and more—are viral advertising for attractions that tout up-close experiences with animals.

    For all the visibility social media provides, it doesn’t show what happens beyond the view of the camera lens. People who feel joy and exhilaration from getting close to wild animals usually are unaware that many of the animals at such attractions live a lot like Meena, or worse.

    Photographer Kirsten Luce and I set out to look behind the curtain of the thriving wildlife tourism industry, to see how animals at various attractions—including some that emphasize their humane care of animals—are treated once the selfie-taking crowds have gone.

    After leaving Maetaman, we take a five-minute car ride up a winding hill to a property announced by a wooden plaque as “Elephant EcoValley: where elephants are in good hands.” There are no elephant rides here. No paint shows or other performances. Visitors can stroll through an open-air museum and learn about Thailand’s national animal. They can make herbal treats for the elephants and paper from elephant dung. They can watch elephants in a grassy, tree-ringed field.

    EcoValley’s guest book is filled with praise from Australians, Danes, Americans—tourists who often shun elephant camps such as Maetaman because the rides and shows make them uneasy. Here, they can see unchained elephants and leave feeling good about supporting what they believe is an ethical establishment. What many don’t know is that EcoValley’s seemingly carefree elephants are brought here for the day from nearby Maetaman—and that the two attractions are actually a single business.

    Meena was brought here once, but she tried to run into the forest. Another young elephant, Mei, comes sometimes, but today she’s at Maetaman, playing the harmonica in the shows. When she’s not doing that, or spending the day at EcoValley, she’s chained near Meena in one of Maetaman’s elephant stalls.

    Meena Kalamapijit owns Maetaman as well as EcoValley, which she opened in November 2017 to cater to Westerners. She says her 56 elephants are well cared for and that giving rides and performing allow them to have necessary exercise. And, she says, Meena the elephant’s behavior has gotten better since her mahout started using the spiked chain.
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    We sit with Kalamapijit on a balcony outside her office, and she explains that when Westerners, especially Americans, stopped coming to Maetaman, she eliminated one of the daily shows to allot time for visitors to watch elephants bathe in the river that runs through the camp.

    “Westerners enjoy bathing because it looks happy and natural,” she says. “But a Chinese tour agency called me and said, ‘Why are you cutting the show? Our customers love to see it, and they don’t care about bathing at all.’ ” Providing separate options is good for business, Kalamapijit says.

    Around the world Kirsten and I watched tourists watching captive animals. In Thailand we also saw American men bear-hug tigers in Chiang Mai and Chinese brides in wedding gowns ride young elephants in the aqua surf on the island of Phuket. We watched polar bears in wire muzzles ballroom dancing across the ice under a big top in Russia and teenage boys on the Amazon River snapping selfies with baby sloths.

    Most tourists who enjoy these encounters don’t know that the adult tigers may be declawed, drugged, or both. Or that there are always cubs for tourists to snuggle with because the cats are speed bred and the cubs are taken from their mothers just days after birth. Or that the elephants give rides and perform tricks without harming people only because they’ve been “broken” as babies and taught to fear the bullhook. Or that the Amazonian sloths taken illegally from the jungle often die within weeks of being put in captivity.

    As we traveled to performance pits and holding pens on three continents and in the Hawaiian Islands, asking questions about how animals are treated and getting answers that didn’t always add up, it became clear how methodically and systematically animal suffering is concealed.

    The wildlife tourism industry caters to people’s love of animals but often seeks to maximize profits by exploiting animals from birth to death. The industry’s economy depends largely on people believing that the animals they’re paying to watch or ride or feed are having fun too.

    It succeeds partly because tourists—in unfamiliar settings and eager to have a positive experience—typically don’t consider the possibility that they’re helping to hurt animals. Social media adds to the confusion: Oblivious endorsements from friends and trendsetters legitimize attractions before a traveler ever gets near an animal.

    There has been some recognition of social media’s role in the problem. In December 2017, after a National Geographic investigative report on harmful wildlife tourism in Amazonian Brazil and Peru, Instagram introduced a feature: Users who click or search one of dozens of hashtags, such as #slothselfie and #tigercubselfie, now get a pop-up warning that the content they’re viewing may be harmful to animals.

    Everyone finds Olga Barantseva on Instagram. “Photographer from Russia. Photographing dreams,” her bio reads. She meets clients for woodland photo shoots with captive wild animals just outside Moscow.

    For her 18th birthday, Sasha Belova treated herself to a session with Barantseva—and a pack of wolves. “It was my dream,” she says as she fidgets with her hair, which had been styled that morning. “Wolves are wild and dangerous.” The wolves are kept in small cages at a petting zoo when not participating in photo shoots.

    The Kravtsov family hired Barantseva to take their first professional family photos—all five family members, shivering and smiling in the birch forest, joined by a bear named Stepan.

    Barantseva has been photographing people and wild animals together for six years. She “woke up as a star,” she says, in 2015, when a couple of international media outlets found her online. Her audience has exploded to more than 80,000 followers worldwide. “I want to show harmony between people and animals,” she says.

    On a raw fall day, under a crown of golden birch leaves on a hill that overlooks a frigid lake, two-and-a-half-year-old Alexander Levin, dressed in a hooded bumblebee sweater, timidly holds Stepan’s paw.

    The bear’s owners, Yury and Svetlana Panteleenko, ply their star with food—tuna fish mixed with oatmeal—to get him to approach the boy. Snap: It looks like a tender friendship. The owners toss grapes to Stepan to get him to open his mouth wide. Snap: The bear looks as if he’s smiling.

    The Panteleenkos constantly move Stepan, adjusting his paws, feeding him, and positioning Alexander as Barantseva, pink-haired, bundled in jeans and a parka, captures each moment. Snap: A photo goes to her Instagram feed. A boy and a bear in golden Russian woods—a picture straight out of a fairy tale. It’s a contemporary twist on a long-standing Russian tradition of exploiting bears for entertainment.

    Another day in the same forest, Kirsten and I join 12 young women who have nearly identical Instagram accounts replete with dreamy photos of models caressing owls and wolves and foxes. Armed with fancy cameras but as yet modest numbers of followers, they all want the audience Barantseva has. Each has paid the Panteleenkos $760 to take identical shots of models with the ultimate prize: a bear in the woods.

    Stepan is 26 years old, elderly for a brown bear, and can hardly walk. The Panteleenkos say they bought him from a small zoo when he was three months old. They say the bear’s work—a constant stream of photo shoots and movies—provides money to keep him fed.

    A video on Svetlana Panteleenko’s Instagram account proclaims: “Love along with some great food can make anyone a teddy :-)”

    And just like that, social media takes a single instance of local animal tourism and broadcasts it to the world.

    When the documentary film Blackfish was released in 2013, it drew a swift and decisive reaction from the American public. Through the story of Tilikum, a distressed killer whale at SeaWorld in Orlando, Florida, the film detailed the miserable life orcas can face in captivity. Hundreds of thousands of outraged viewers signed petitions. Companies with partnership deals, such as Southwest Airlines, severed ties with SeaWorld. Attendance at SeaWorld’s water parks slipped; its stock nose-dived.

    James Regan says what he saw in Blackfish upset him. Regan, honeymooning in Hawaii with his wife, Katie, is from England, where the country’s last marine mammal park closed permanently in 1993. I meet him at Dolphin Quest Oahu, an upscale swim-with-dolphins business on the grounds of the beachfront Kahala Hotel & Resort, just east of Honolulu. The Regans paid $225 each to swim for 30 minutes in a small group with a bottlenose dolphin. One of two Dolphin Quest locations in Hawaii, the facility houses six dolphins.

    Bottlenose dolphins are the backbone of an industry that spans the globe. Swim-with-dolphins operations rely on captive-bred and wild-caught dolphins that live—and interact with tourists—in pools. The popularity of these photo-friendly attractions reflects the disconnect around dolphin experiences: People in the West increasingly shun shows that feature animals performing tricks, but many see swimming with captive dolphins as a vacation rite of passage.

    Katie Regan has wanted to swim with dolphins since she was a child. Her husband laughs and says of Dolphin Quest, “They paint a lovely picture. When you’re in America, everyone is smiling.” But he appreciates that the facility is at their hotel, so they can watch the dolphins being fed and cared for. He brings up Blackfish again.

    Katie protests: “Stop making my dream a horrible thing!”

    Rae Stone, president of Dolphin Quest and a marine mammal veterinarian, says the company donates money to conservation projects and educates visitors about perils that marine mammals face in the wild. By paying for this entertainment, she says, visitors are helping captive dolphins’ wild cousins.

    Stone notes that Dolphin Quest is certified “humane” by American Humane, an animal welfare nonprofit. (The Walt Disney Company, National Geographic’s majority owner, offers dolphin encounters on some vacation excursions and at an attraction in Epcot, one of its Orlando parks. Disney says it follows the animal welfare standards of the Association of Zoos & Aquariums, a nonprofit that accredits more than 230 facilities worldwide.)

    It’s a vigorous debate: whether even places with high standards, veterinarians on staff, and features such as pools filled with filtered ocean water can be truly humane for marine mammals.

    Dolphin Quest’s Stone says yes.

    Critics, including the Humane Society of the United States, which does not endorse keeping dolphins in captivity, say no. They argue that these animals have evolved to swim great distances and live in complex social groups—conditions that can’t be replicated in the confines of a pool. This helps explain why the National Aquarium, in Baltimore, announced in 2016 that its dolphins will be retired to a seaside sanctuary by 2020.

    Some U.S. attractions breed their own dolphins because the nation has restricted dolphin catching in the wild since 1972. But elsewhere, dolphins are still being taken from the wild and turned into performers.

    In China, which has no national laws on captive-animal welfare, dolphinariums with wild-caught animals are a booming business: There are now 78 marine mammal parks, and 26 more are under construction.

    To have the once-in-a-lifetime chance to see rare Black Sea dolphins, people in the landlocked town of Kaluga, a hundred miles from Moscow, don’t have to leave their city. In the parking lot of the Torgoviy Kvartal shopping mall, next to a hardware store, is a white inflatable pop-up aquarium: the Moscow Traveling Dolphinarium. It looks like a children’s bouncy castle that’s been drained of its color.

    Inside the puffy dome, parents buy their kids dolphin-shaped trinkets: fuzzy dolls and Mylar balloons, paper dolphin hats, and drinks in plastic dolphin tumblers. Families take their seats around a small pool. The venue is so intimate that even the cheapest seats, at nine dollars apiece, are within splashing distance.

    “My kids are jumping for joy,” says a woman named Anya, motioning toward her two giddy boys, bouncing in their seats.

    In the middle of the jubilant atmosphere, in water that seems much too shallow and much too murky, two dolphins swim listlessly in circles.

    Russia is one of only a few countries (Indonesia is another) where traveling oceanariums exist. Dolphins and beluga whales, which need to be immersed in water to stay alive, are put in tubs on trucks and carted from city to city in a loop that usually ends when they die. These traveling shows are aboveboard: Russia has no laws that regulate how marine mammals should be treated in captivity.

    The shows are the domestic arm of a brisk Russian global trade in dolphins and small whales. Black Sea bottlenose dolphins can’t be caught legally without a permit, but Russian fishermen can catch belugas and orcas under legal quotas in the name of science and education. Some belugas are sold legally to aquariums around the country. Russia now allows only a dozen or so orcas to be caught each year for scientific and educational purposes, and since April 2018, the government has cracked down on exporting them. But government investigators believe that Russian orcas—which can sell for millions—are being caught illegally for export to China.

    Captive orcas, which can grow to 20 feet long and more than 10,000 pounds, are too big for the traveling shows that typically feature dolphins and belugas. When I contacted the owners of the Moscow Traveling Dolphinarium and another operation, the White Whale Show, in separate telephone calls to ask where their dolphins and belugas come from, both men, Sergey Kuznetsov and Oleg Belesikov, hung up on me.

    Russia’s dozen or so traveling oceanariums are touted as a way to bring native wild animals to people who might never see the ocean.

    “Who else if not us?” says Mikhail Olyoshin, a staffer at one traveling oceanarium. And on this day in Kaluga, as the dolphins perform tricks to American pop songs and lie on platforms for several minutes for photo ops, parents and children express the same sentiment: Imagine, dolphins, up close, in my hometown. The ocean on delivery.

    Owners and operators of wildlife tourism attractions, from high-end facilities such as Dolphin Quest in Hawaii to low-end monkey shows in Thailand, say their animals live longer in captivity than wild counterparts because they’re safe from predators and environmental hazards. Show operators proudly emphasize that the animals under their care are with them for life. They’re family.

    Alla Azovtseva, a longtime dolphin trainer in Russia, shakes her head.

    “I don’t see any sense in this work. My conscience bites me. I look at my animals and want to cry,” says Azovtseva, who drives a red van with dolphins airbrushed on the side. At the moment, she’s training pilot whales to perform tricks at Moscow’s Moskvarium, one of Europe’s largest aquariums (not connected to the traveling dolphin shows). On her day off, we meet at a café near Red Square.

    She says she fell in love with dolphins in the late 1980s when she read a book by John Lilly, the American neuroscientist who broke open our understanding of the animals’ intelligence. She has spent 30 years training marine mammals to do tricks. But along the way she’s grown heartsick from forcing highly intelligent, social creatures to live isolated, barren lives in small tanks.

    “I would compare the dolphin situation with making a physicist sweep the street,” she says. “When they’re not engaged in performance or training, they just hang in the water facing down. It’s the deepest depression.”

    What people don’t know about many aquarium shows in Russia, Azovtseva says, is that the animals often die soon after being put in captivity, especially those in traveling shows. And Azovtseva—making clear she’s referring to the industry at large in Russia and not the Moskvarium—says she knows many aquariums quietly and illegally replace their animals with new ones.

    It’s been illegal to catch Black Sea dolphins in the wild for entertainment purposes since 2003, but according to Azovtseva, aquarium owners who want to increase their dolphin numbers quickly and cheaply buy dolphins poached there. Because these dolphins are acquired illegally, they’re missing the microchips that captive cetaceans in Russia are usually tagged with as a form of required identification.

    Some aquariums get around that, she says, by cutting out dead dolphins’ microchips and implanting them into replacement dolphins.

    “People are people,” Azovtseva says. “Once they see an opportunity, they exploit.” She says she can’t go on doing her work in the industry and that she’s decided to speak out because she wants people to know the truth about the origins and treatment of many of the marine mammals they love watching. We exchange a look—we both know what her words likely mean for her livelihood.

    “I don’t care if I’m fired,” she says defiantly. “When a person has nothing to lose, she becomes really brave.”

    I’m sitting on the edge of an infinity pool on the hilly Thai side of Thailand’s border with Myanmar, at a resort where rooms average more than a thousand dollars a night.

    Out past the pool, elephants roam in a lush valley. Sitting next to me is 20-year-old Stephanie van Houten. She’s Dutch and French, Tokyo born and raised, and a student at the University of Michigan. Her cosmopolitan background and pretty face make for a perfect cocktail of aspiration—she’s exactly the kind of Instagrammer who makes it as an influencer. That is, someone who has a large enough following to attract sponsors to underwrite posts and, in turn, travel, wardrobes, and bank accounts. In 2018, brands—fashion, travel, tech, and more—spent an estimated $1.6 billion on social media advertising by influencers.

    Van Houten has been here, at the Anantara Golden Triangle Elephant Camp & Resort, before. This time, in a fairly standard influencer-brand arrangement, she’ll have a picnic with elephants and post about it to her growing legion of more than 25,000 Instagram followers. In exchange, she gets hundreds of dollars off the nightly rate.

    At Anantara the fields are green, and during the day at least, many of the resort’s 22 elephants are tethered on ropes more than a hundred feet long so they can move around and socialize. Nevertheless, they’re expected to let guests touch them and do yoga beside them.

    After van Houten’s elephant picnic, I watch her edit the day’s hundreds of photos. She selects an image with her favorite elephant, Bo. She likes it, she says, because she felt a connection with Bo and thinks that will come across. She posts it at 9:30 p.m.—the time she estimates the largest number of her followers will be online. She includes a long caption, summing it up as “my love story with this incredible creature,” and the hashtag #stopelephantriding. Immediately, likes from followers stream in—more than a thousand, as well as comments with heart-eyed emoji.

    Anantara is out of reach for anyone but the wealthy—or prominent influencers. Anyone else seeking a similar experience might do a Google search for, say, “Thailand elephant sanctuary.”

    As tourist demand for ethical experiences with animals has grown, affordable establishments, often calling themselves “sanctuaries,” have cropped up purporting to offer humane, up-close elephant encounters. Bathing with elephants—tourists give them a mud bath, splash them in a river, or both—has become very popular. Many facilities portray baths as a benign alternative to elephant riding and performances. But elephants getting baths, like those that give rides and do tricks, will have been broken to some extent to make them obedient. And as long as bathing remains popular, places that offer it will need obedient elephants to keep their businesses going. 


    In Ban Ta Klang, a tiny town in eastern Thailand, modest homes dot the crimson earth. In front of each is a wide, bamboo platform for sitting, sleeping, and watching television.

    But the first thing I notice is the elephants. Some homes have one, others as many as five. Elephants stand under tarps or sheet metal roofs or trees. Some are together, mothers and babies, but most are alone. Nearly all the elephants wear ankle chains or hobbles—cuffs binding their front legs together. Dogs and chickens weave among the elephants’ legs, sending up puffs of red dust.

    Ban Ta Klang—known as Elephant Village—is ground zero in Thailand for training and trading captive elephants.

    “House elephants,” Sri Somboon says, gesturing as he turns down his TV. Next to his outdoor platform, a two-month-old baby elephant runs around his mother. Somboon points across the road to the third elephant in his charge, a three-year-old male tethered to a tree. He’s wrenching his head back and forth and thrashing his trunk around. It looks as if he’s going out of his mind.

    He’s in the middle of his training, Somboon says, and is getting good at painting. He’s already been sold, and when his training is finished, he’ll start working at a tourist camp down south.

    Ban Ta Klang and the surrounding area, part of Surin Province, claim to be the source of more than half of Thailand’s 3,800 captive elephants. Long before the flood of tourists, it was the center of the elephant trade; the animals were caught in the wild and tamed for use transporting logs. Now, every November, hundreds of elephants from here are displayed, bought, and sold in the province’s main town, Surin.

    One evening I sit with Jakkrawan Homhual and Wanchai Sala-ngam. Both 33, they’ve been best friends since childhood. About half the people in Ban Ta Klang who care for elephants, including Homhual, don’t own them. They’re paid a modest salary by a rich owner to breed and train baby elephants for entertainment. As night falls, thousands of termites swarm us, attracted to the single bulb hanging above the bamboo platform. Our conversation turns to elephant training.

    Phajaan is the traditional—and brutal—days- or weeks-long process of breaking a young elephant’s spirit. It has long been used in Thailand and throughout Southeast Asia to tame wild elephants, which still account for many of the country’s captives. Under phajaan, elephants are bound with ropes, confined in tight wooden structures, starved, and beaten repeatedly with bullhooks, nails, and hammers until their will is crushed. The extent to which phajaan persists in its harshest form is unclear. Since 2012, the government has been cracking down on the illegal import of elephants taken from the forests of neighboring Myanmar, Thailand’s main source of wild-caught animals.

    I ask the men how baby elephants born in captivity are broken and trained.

    When a baby is about two years old, they say, mahouts tie its mother to a tree and slowly drag the baby away. Once separated, the baby is confined. Using a bullhook on its ear, they teach the baby to move: left, right, turn, stop. To teach an elephant to sit, Sala-ngam says, “we tie up the front legs. One mahout will use a bullhook at the back. The other will pull a rope on the front legs.” He adds: “To train the elephant, you need to use the bullhook so the elephant will know.”

    Humans identify suffering in other humans by universal signs: People sob, wince, cry out, put voice to their hurt. Animals have no universal language for pain. Many animals don’t have tear ducts. More creatures still—prey animals, for example—instinctively mask symptoms of pain, lest they appear weak to predators. Recognizing that a nonhuman animal is in pain is difficult, often impossible.

    But we know that animals feel pain. All mammals have a similar neuroanatomy. Birds, reptiles, and amphibians all have pain receptors. As recently as a decade ago, scientists had collected more evidence that fish feel pain than they had for neonatal infants. A four-year-old human child with spikes pressing into his flesh would express pain by screaming. A four-year-old elephant just stands there in the rain, her leg jerking in the air.

    Of all the silently suffering animals I saw in pools and pens around the world, two in particular haunt me: an elephant and a tiger.

    They lived in the same facility, Samut Prakan Crocodile Farm and Zoo, about 15 miles south of Bangkok. The elephant, Gluay Hom, four years old, was kept under a stadium. The aging tiger, Khai Khem, 22, spent his days on a short chain in a photo studio. Both had irrefutable signs of suffering: The emaciated elephant had a bent, swollen leg hanging in the air and a large, bleeding sore at his temple. His eyes were rolled back in his head. The tiger had a dental abscess so severe that the infection was eating through the bottom of his jaw.

    When I contacted the owner of the facility, Uthen Youngprapakorn, to ask about these animals, he said the fact that they hadn’t died proved that the facility was caring for them properly. He then threatened a lawsuit.

    Six months after Kirsten and I returned from Thailand, we asked Ryn Jirenuwat, our Bangkok-based Thai interpreter, to check on Gluay Hom and Khai Khem. She went to Samut Prakan and watched them for hours, sending photos and video. Gluay Hom was still alive, still standing in the same stall, leg still bent at an unnatural angle. The elephants next to him were skin and bones. Khai Khem was still chained by his neck to a hook in the floor. He just stays in his dark corner, Jirenuwat texted, and when he hears people coming, he twists on his chain and turns his back to them.

    “Like he just wants to be swallowed by the wall.”

    #tourisme #nos_ennemis_les_bêtes

  • En Thaïlande, le couronnement du roi Vajiralongkorn, monarque imprévisible et politique
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/03/thailande-vajiralongkorn-monarque-imprevisible-et-politique_5457837_3210.htm

    Le couronnement du roi Maha Vajiralongkorn, monté sur le trône à la mort de son père en 2016, a débuté samedi et doit s’achever lundi à Bangkok.

    L’événement qui se déroule du samedi 4 au lundi 6 mai à Bangkok ne s’était pas produit en Thaïlande depuis 1950 : le couronnement d’un roi. Sa Majesté Maha Vajiralongkorn, 66 ans, aura dû attendre longtemps avant d’accéder au trône, son père Bhumipol Adulyadej, mort en 2016 à l’âge de 88 ans, ayant régné sept décennies sur l’ancien royaume de Siam.

    Bien que roi depuis plus de deux ans, Rama X – son nom dynastique – n’avait toujours pas été couronné. Il va donc l’être, pendant le week-end, lors de cérémonies élaborées qui se prolongeront durant deux jours et où vont se mêler des rites bouddhiques et brahmaniques, hérités de l’Inde classique. Ce couronnement a cependant lieu dans le contexte d’une Thaïlande politiquement divisée, dirigée depuis cinq ans par la junte militaire, et dont l’actuel souverain incarne pour beaucoup une stabilité mise à mal depuis le début du siècle, une période marquée par deux coups d’Etat.

    Il n’est rien de dire que la personnalité de Sa Majesté Maha Vajiralongkorn Bodinthrathepphayawarangkun – son nom complet –, contraste fortement avec celle de son père, connu comme « le roi qui ne sourit jamais » en raison de la sobriété de son comportement et adulé par son peuple durant tout son règne.

    Capture écran du roi Maha Vajiralongkorn, assis sur le trône, en face de la reine Suthida, lors de son couronnement, samedi 4 mai.

    Loin de connaître la même ferveur, Rama X est un personnage fantasque et imprévisible, dont la vie personnelle a été agitée. Il vient d’ailleurs d’annoncer, à la surprise générale, qu’il s’était marié pour la quatrième fois, mercredi 1er mai : l’heureuse élue, Suthida Tidjai, une ancienne hôtesse de l’air de Thai Airways âgée de 40 ans, est sa compagne depuis plusieurs années. En 2016, son futur époux l’avait nommée au grade de général au sein de l’armée et chef adjointe de l’Unité de ses gardes du corps.

    Institution vénérée et puissante

    On ne sait cependant que peu de choses sur ce souverain pilote de chasse, formé au Royaume-Uni et en Australie, et qui éleva naguère à la dignité de maréchal d’aviation son chien Fufu, décédé quatre ans après sa prise de fonction.

    Depuis qu’il a accédé au trône de cette monarchie constitutionnelle, où l’institution royale est aussi vénérée que puissante, les décisions prises par Rama X ont laissé perplexe plus d’un observateur. Si la Constitution bride les pouvoirs exécutifs du souverain, le père de l’actuel roi, Rama IX, s’impliqua directement dans les affaires du royaume.
    De même, son fils ne semble pas disposé à ne faire que de la figuration, rôle auquel le limite, en théorie, cette même Constitution.

    Le roi s’est distingué ces deux dernières années par ses desiderata et ses réactions, créant des précédents : à la mort de son père, le 13 octobre 2016, Vajiralongkorn annonce qu’il ne va pas devenir roi dans l’immédiat, demandant « un délai » pour « porter le deuil ». Même s’il est de tradition, depuis le début de la dynastie Chakri, fondée en 1782, que le nouveau monarque monte sur le trône dès la mort du souverain défunt. Vajiralongkorn sera proclamé roi un peu plus tard, le 16 décembre.


    Des habitants attendent devant le palais royal, samedi 4 mai.

    En janvier 2017, nouvelle surprise : le souverain exige que soient amendés plusieurs articles du projet d’une nouvelle Constitution concoctée par les militaires au pouvoir – et approuvée l’été précédent par référendum. D’abord, il rejette l’obligation de se faire remplacer par un régent lorsqu’il est absent du pays. Une raison simple explique sa royale exigence : depuis des années, le roi passe une bonne partie de son temps dans sa somptueuse résidence des environs de Munich, près du lac de Sternberg.

    Contrôle du Bureau des avoirs de la couronne

    Le roi exige ensuite l’amendement de deux autres articles. Un premier qui permet à la Cour constitutionnelle d’être l’arbitre ultime en cas de crise majeure ainsi qu’un deuxième stipulant que toute proclamation royale soit contresignée par un ministre ou par le président du Parlement. Ces articles restreignaient ses pouvoirs de monarque constitutionnel.

    Vajiralongkorn ne s’est pas arrêté en si bon chemin : en 2017, il a pris le contrôle direct du Bureau des avoirs de la couronne, dont les actifs sont estimés à 40 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros). Magnanime, il a cependant accepté de payer des impôts sur les revenus générés par cet organisme qui s’occupe de la gestion des terres royales et de différents investissements, notamment dans le domaine bancaire…

    « Je défendrai votre héritage comme s’il en allait de ma propre vie », le général Apirat, lors d’une cérémonie

    Le roi a aussi fait le ménage au palais, en révoquant des grands chambellans et en répudiant son avant-dernière épouse, dont l’oncle croupit désormais en prison pour corruption et « lèse-majesté ». Il a enfin étendu son contrôle au domaine militaire : en nommant, fin 2018, le général Apirat Kongsompong chef de l’armée, il a renforcé, à l’intérieur de cette dernière, la faction de la « garde du roi », affaiblissant ainsi la position du chef de la junte et premier ministre, Prayuth Chan-o-cha, qui n’était pas spécialement un soutien acharné du nouveau roi, par le passé.


    Des Thaïlandais regardent la cérémonie de couronnement à la télévision, samedi 4 mai.

    Le 7 mars, à l’occasion d’une cérémonie sans précédent, ce même général Apirat a prêté serment à la monarchie en compagnie de plusieurs centaines de ses officiers devant une statue du roi Rama V, un souverain particulièrement révéré, mort en 1910. « Je défendrai votre héritage comme s’il en allait de ma propre vie », s’est exclamé l’officier, à genoux et mains jointes haut sur le crâne en signe de respect absolu.

    Selon un diplomate asitique, « le fait que le roi ait lui-même une expérience de militaire conduit à ce qu’il garde un œil attentif sur les forces armées et les promotions en son sein »
    Une telle cérémonie a été perçue par différents observateurs comme l’expression « d’une offensive tous azimuts contre les opposants de la junte militaire », écrit le site indépendant Khaosod. L’armée, en dépit de ses divisions interne, perçoit son avenir comme intrinsèquement lié à celui de la royauté. Et réciproquement : il est loin le temps où, à la suite du coup d’Etat de 1932, qui mit fin à la monarchie absolue, cette dernière fut marginalisée par les militaires.

    Même si la Thaïlande redevient une démocratie et quel que soit le gouvernement issu des élections législatives du 24 mars, la nouvelle Constitution contribue à limiter les pouvoirs du premier ministre et de son cabinet. Elle renforce l’alliance entre le palais royal et l’armée. « Le fait que le roi ait lui-même une expérience de militaire conduit à ce qu’il garde un œil attentif sur les forces armées et les promotions en son sein », juge un diplomate asiatique cité par la revue japonaise Nikkei Asian review.

  • Dans le #business de l’#humanitaire : doit-on tirer #profit des #réfugiés ?

    Depuis la crise économique de 2008 et la multiplication des conflits dans le monde, l’insuffisance des fonds alloués au secteur humanitaire n’a jamais été aussi importante. En effet seulement 59 % des besoins en la matière ont été financés en 2018.

    Pour l’une des crises humanitaires les plus médiatisées, celle des réfugiés, les chiffres sont plus alarmants encore. Le Haut-commissariat pour les Réfugiés (HCR) estime que pour l’année 2019 tout juste 14 % de l’aide nécessaire a été financée pour venir en aide aux 68,5 millions de réfugiés, demandeurs d’asile, personnes déplacées et apatrides.
    L’échec du système d’asile

    Bien que garanti par le droit international l’accueil de ces populations vulnérables reste globalement infime. En moyenne, seulement 1 % des réfugiés sont référés par le HCR pour être réinstallés dans des pays d’accueil chaque année. Le cantonnement en camps ou les installations plus ou moins précaires dans les pays limitrophes des zones de conflits deviennent les seules alternatives pour la grande majorité des réfugiés, pour qui la durée moyenne d’exil est d’environ 26 ans.

    Victimes des politiques d’asile de plus en plus restrictives des pays occidentaux plus de 85 % vivent dans des pays « en développement », dont les services élémentaires sont déjà sous pression.

    Le privé à la rescousse

    Pour pallier ces tensions, les capacités financières et innovatrices du secteur privé semblent aujourd’hui s’imposer comme une solution. Le HCR reconnaît en effet que le monde commercial joue un rôle central pour fournir des opportunités aux réfugiés et les soutenir.

    Le Pacte mondial sur les réfugiés adopté par 181 membres de l’ONU en décembre 2018 a lui aussi souligné le rôle primordial du secteur privé pour contrer les failles du système humanitaire.

    Que ce soit en termes d’emploi, d’opportunités commerciales ou de fourniture de biens et de services essentiels par l’intermédiaire de partenariats public-privé, ou encore en aidant les agences non gouvernementales ou gouvernementales à innover pour améliorer la qualité et la provision de l’aide, le monde du business semble désormais indissociable du monde humanitaire.

    Mais normaliser la condition du réfugié dans la logique économique de marché, n’est pas un artifice idéologique servant de plus en plus les intérêts corporatifs ? Et ces derniers ne passeront-ils pas avant ceux des réfugiés dans ce business désormais très rentable – fort de ses 20 milliards de dollars par an- qu’est devenu l’humanitaire ?
    De nombreuses plates-formes impliquées

    Le secteur commercial est impliqué à de nombreux niveaux du système d’asile. Par exemple, via des forums consultatifs comme la branche UNHCR Innovation du HCR créée en 2012 et financée par la fondation IKEA. Ce forum cherche à développer des moyens créatifs d’engager les entreprises et leurs ressources technologiques.

    D’autres plates-formes comme l’initiative #Connecting_Business ou encore #The_Solutions_Alliance tendent à impliquer le secteur privé dans les solutions en déplacement et en mesurer l’impact.

    Ou encore des organismes comme #Talent_beyond_boundaries ou la plate-forme française #Action_emploi_réfugiés élaborent des #bases_de_données regroupant des réfugiés et leurs #compétences techniques et académiques afin de les connecter à des employeurs potentiels dans les pays les autorisant à travailler.

    Afin de coordonner et de conseiller les actions et réponses du monde du profit, d’autres acteurs comme les consultants #Philanthropy_Advisors ont vu le jour pour promouvoir le développement de la collaboration philanthropique stratégique entre les #entreprises et le monde humanitaire, et les aider à projeter leur retour sur #investissement.

    Les marchés prospèrent

    Ainsi les partenariats public-privé avec le HCR et les ONG se multiplient, tant pour les prestations de service que l’expertise du secteur privé dans l’innovation.

    De gigantesques salons commerciaux réunissent régulièrement les grandes agences onusiennes, des ONG et des sociétés privées de toute taille afin d’essayer de prendre les marchés de l’humanitaire. Au salon DIHAD de Dubai par exemple, des stands de vendeurs de drones, de lampes photovoltaïques ou encore de kits alimentaires côtoient ceux des sociétés de services financiers comme MasterCard Worldwide ou des grands cabinets d’audit et de réduction des coûts en entreprise, comme Accenture et Deloitte.

    Cette concurrence grandissante des marchés de l’humanitaire semble suggérer que le système d’asile s’inscrit lui aussi progressivement dans un modèle néolibéral, appliquant la logique économique de marché jusque dans la sphère humanitaire.
    Abus et philanthropie des bailleurs de fonds

    Ce monde humanitaire qui pratique une logique propre à celle du monde des affaires soulève de multiples questions éthiques et pragmatiques.

    Au niveau philanthropique par exemple, les partenaires majeurs du HCR incluent des multinationales comme #Nike, #Merck, #BP, #Nestlé, #IKEA ou encore #Microsoft.

    Or, bien que l’apport financier de ces corporations soit essentiel pour contrer le manque de fonds du système d’asile, la crédibilité et la légitimité de certains partenaires a été contestée.

    Pour cause, les exploitations et abus déjà recensés à l’encontre de ces corporations. Nestlé a récemment été accusé d’esclavagisme en Thaïlande ; Nike et BP ont eux aussi été régulièrement critiqués pour leur modèle économique peu regardant des droits du travail ; ou encore Microsoft, récemment accusé d’exploitation d’enfants dans les mines de cobalt en République Démocratique du Congo. L’entreprise IKEA, bailleur majeur du HCR à quant à elle été inculpée dans un scandale d’évasion fiscale, accusée d’échapper ainsi aux taxes dans les états qui entre autres, financent le HCR.
    Des employeurs douteux

    En tant qu’employeur, le secteur privé embauche et rémunère des réfugiés dans des contextes légaux comme clandestins.

    Par exemple, 20 % de la main d’œuvre de la compagnie #Chobani, spécialiste du yaourt à la grecque implantée aux États-Unis est réfugiée. Son PDG estime que dans le monde actuel le secteur privé est l ‘agent de changement le plus efficace et a ainsi créé la fondation #Partenariat_Tent, afin de sensibiliser le monde commercial à l’importance du secteur privé dans la cause réfugiée.

    Par l’intermédiaire de cette plate-forme, plus de 20 entreprises dont #Microsoft, #Ikea, #H&M et #Hilton ont annoncé des initiatives d’#emploi destinées à contrer la crise des déplacements.

    Cependant, puisque souvent sans droit de travail dans les pays d’accueil de la majorité des réfugiés, ceux-ci sont souvent prêts à accepter n’importe quelle opportunité, et s’exposent à toute sorte de mécanisme d’exploitation, des multinationales aux petites entreprises, légalement ou dans l’économie informelle.

    Des enfants réfugiés Rohingya au Bangladesh aux Syriens en Turquie, Irak, Jordanie ou au Liban exploités dans diverses industries, les exemples d’abus par des entreprises de toutes tailles sont souvent recensés et vaguement relayés dans la presse. Parfois, les entreprises inculpées ne sont autres que des géants comme #Zara, #Mango, #Marks_and_Spencer, qui ne sont pas légalement réprimandés car il n’existe ni mécanisme de coercition ni cadre de sanction pour les multinationales.

    L’ambiguïté des sous-traitants

    Par ailleurs, les gouvernements, le #HCR et les #ONG sous-traitent progressivement l’assistance et la protection des réfugiés à divers partenaires commerciaux afin d’améliorer les conditions de vie dans des secteurs aussi divers que la finance, la provision de service, le conseil, la construction, la santé, la technologie ou encore l’éducation.

    Si de tels projets sont souvent très positifs, d’autres se font complices ou tirent profit de politiques publiques allant à l’encontre de la protection des droits humains. La multinationale espagnole #Ferrovial, un entrepreneur indépendant contracté par l’état australien pour gérer son système carcéral des demandeurs d’asile offshore, a été accusée de mauvais traitements chroniques envers les réfugiés dans des centres de détention extraterritoriaux administrés par l’Australie. Cette dernière est elle-même accusée de crimes contre l’humanité pour son traitement des demandeurs d’asile arrivés par bateau.

    Amnesty International a aussi dénoncé des actes de torture par la compagnie Australienne #Wilson_Security, sous-traitant de la filiale australienne de Ferrovial, #Broadspectrum.

    La compagnie britannique de sécurité #G4S a elle aussi fait l’objet d’une multitude d’allégations concernant des violences physiques perpétrées par ses employés dans des camps contre des réfugiés, par exemple à Daddab au Kenya, et sans conséquence pour G4S.

    Des compagnies comme #European_Homecare ou #ORS spécialisées dans la provision de service aux migrants et réfugiés ont été accusées de #maltraitance dans les milieux carcéraux envers les gardes et les réfugiés.

    Ainsi, selon un rapport de L’Internationale des services publics, la privatisation des services aux réfugiés et aux demandeurs d’asile a un impact direct sur leur qualité et aboutit à des services inappropriés, caractérisés par un manque d’empathie, et ne respectant souvent pas les droits humains.

    Le business de la catastrophe

    Par soucis d’efficacité, en privatisant de plus en plus leurs services et en laissant le monde du profit infiltrer celui de l’humanitaire, le HCR et les ONG prennent le risque de créer des conditions d’exploitation échappant aux mécanismes légaux de responsabilité.

    Aux vues de nombreuses questions éthiques, le monde commercial peut-il réellement contrer les failles étatiques et organisationnelles du monde humanitaire ? L’intégration du secteur privé dans le système de protection et d’assistance aux réfugiés, est-ce aussi en soi justifier le désengagement des États de leurs obligations en matière de protection des personnes les plus vulnérables ?

    Comment ainsi éviter que cette source d’opportunité commerciale pour les entreprises, et les opportunités d’émancipation que cela engendre pour les réfugiés, n’entraîne leur marchandisation et exploitation, dans un contexte où les cadres juridiques en matière de business et droits humains ne sont visiblement pas assez strictes ?

    https://theconversation.com/dans-le-business-de-lhumanitaire-doit-on-tirer-profit-des-refugies-
    #privatisation #partenariats_public-privé #PPP #asile #migrations #philanthropie #travail #salons_commerciaux #salons #DIHAD #néolibéralisme #sous-traitance

  • #Houellebecq a-t-il dit qu’il « tressaillait d’enthousiasme » chaque fois qu’un Palestinien meurt ? - Libération

    https://www.liberation.fr/checknews/2019/04/19/houellebecq-a-t-il-dit-qu-il-tressaillait-d-enthousiasme-chaque-fois-qu-u

    Ce signalement pour engager une réflexion sur la responsabilité et la liberté de l’écrivain, la nature du roman, etc... Peut-on écrire n’importe quoi sous le prétexte que c’est une fiction ? doit-on ou ne doit-on pas (peut-être est-ce plutôt peut-on ou ne peut-on pas) faire la différence entre un auteur et ses personnages fictionnel (en fait il ne fait pas de doute que l’écrivain, l’auteur est libre d’inventer et de mettre en scène des salopards d’enfer, mais alors comment savoir si l’auteur s’identifie à son personnage, ou l’invente pour en dénoncer les comportements ? - cf. Robert Merle dans "la mort est mon métier")

    ’auteur, qui a bien reçu sa Légion d’honneur jeudi des mains d’Emmanuel Macron, n’a jamais écrit cela dans une tribune, ni prononcé ces mots. Elle figure bien, en revanche, dans son roman Plateforme sorti en 2001 et résumé ainsi par son éditeur à l’époque : « Après la mort de son père, Michel, fonctionnaire quadragénaire et blasé, décide de partir en Thaïlande pour goûter aux plaisirs exotiques. Il y rencontre Valérie, cadre dans une grande société de voyages, à qui il soufflera sa théorie sur les vraies motivations des Européens en quête de sensations fortes. Embarqué dans la lutte pour le profit à tout prix, où le corps est plus que jamais une marchandise, Michel jette un regard cynique sur la société occidentale. Il sera peut-être surpris de découvrir que l’être humain est encore capable de sentiments… »
    « Sentiment de vengeance »

    La phrase citée dans le tweet apparaît dans la dernière partie du roman. Elle exprime alors les pensées du personnage principal, Michel, dont la femme vient de mourir dans un attentat islamiste. Voici le paragraphe en question :

    « On peut certainement rester en vie en étant simplement animé par un sentiment de vengeance ; beaucoup de gens ont vécu de cette manière. L’islam avait brisé ma vie, et l’islam était certainement quelque chose que je pouvais haïr ; les jours suivants, je m’appliquais à éprouver de la haine pour les musulmans. J’y réussissais assez bien, et je recommençais à suivre les informations internationales. Chaque fois que j’apprenais qu’un terroriste palestinien, ou un enfant palestinien, ou une femme enceinte palestinienne, avait été abattu par balles dans la bande de Gaza, j’éprouvais un tressaillement d’enthousiasme à la pensée qu’il y avait un musulman de moins. Oui, on pouvait vivre de cette manière. »
    « Racisme chic et tendance »

    La publication de ce roman avait déjà fait polémique à l’époque. Dans Libération, le poète marocain Abdel-Illah Salhi avait dénoncé, après la publication de ce livre, un « racisme chic et tendance » : « Il est bizarre, voire honteux, que les critiques et les chroniqueurs les plus crédibles du milieu littéraire aient salué le dernier roman de Michel Houellebecq, Plateforme, en le couvrant d’éloges, en s’arrêtant longuement sur les thèmes du tourisme sexuel, de l’Occident décadent, de la déprime des cadres, mais en se gardant bien de s’attarder sur la haine raciale et les tonnes d’injures contre les Arabes et les musulmans dont regorge le roman. Les musulmans et leur civilisation y sont la cible d’insultes répétées et font l’objet des amalgames racistes les plus mensongers et les plus dégradants », expliquait-il dans sa tribune.

    #littérature #polémique #auteur #fictions

  • Résultats ambigus des élections en #Thaïlande
    https://www.cetri.be/Resultats-ambigus-des-elections-en

    Le 24 mars dernier, les Thaïlandais se sont rendus aux urnes pour la première fois depuis le coup d’État de 2014. Alors qu’on attend toujours les résultats définitifs, les premiers chiffres pointent vers un pays plus polarisé que jamais. Entretien avec Pitch Pongsawat, Politologue à l’université Chulalongkorn de Bangkok, et animateur sur la chaîne d’information d’opposition « Voice TV ». CETRI : Dans quel contexte interviennent ces élections en Thaïlande ? Pitch Pongsawat : Il s’agit de la première (...)

    #Le_regard_du_CETRI

    / #Le_Sud_en_mouvement, #Le_regard_du_CETRI, #Analyses, Thaïlande, #Election

  • #Enjeux_numériques en Asie du Sud-Est
    https://www.cetri.be/Enjeux-numeriques-en-Asie-du-Sud

    En mars 2019 s’est tenue à Bangkok, en Thaïlande, une rencontre internationale de mouvements sociaux consacrée à la « justice numérique ». Une soixantaine d’activistes et universitaires, issus du monde entier, y ont participé. Entretien avec Edgardo Legaspi, Développeur de programme au sein de l’ONG Focus on the Global South . CETRI : Focus on the Global South vient de co-organiser une rencontre internationale en faveur de la « justice numérique ». En quoi cette problématique est pertinente pour l’Asie (...)

    #Le_regard_du_CETRI

    / #Le_Sud_en_mouvement, #Le_regard_du_CETRI, Enjeux numériques, #Analyses

  • Numérisation de l’agriculture : quels risques pour les paysans et populations du Sud ?
    https://www.cetri.be/Numerisation-de-l-agriculture

    En mars 2019 s’est tenue à Bangkok, en Thaïlande, une rencontre internationale de mouvements sociaux consacrée à la « justice numérique ». Une soixantaine d’activistes et universitaires, issus du monde entier, y ont participé. Entretien avec Kartini Samon, chercheuse et représentante régionale pour l’Asie de l’ONG « GRAIN ». CETRI : Comment une association d’aide aux petits agriculteurs et aux luttes paysannes dans le Sud se retrouve-t-elle à participer à une rencontre sur la « justice numérique » ? (...)

    #Le_regard_du_CETRI

    / #Enjeux_numériques, #Analyses, #Le_Sud_en_mouvement, #Le_regard_du_CETRI, Agriculture & luttes pour la (...)

    #Agriculture_&_luttes_pour_la_terre

  • U.S.-Thai pair facing death for ’sea home’ should fight the charge: Thailand says - Reuters
    https://www.reuters.com/article/us-thailand-seahome-idUSKCN1RV0KM


    A floating home, lived in by an American man and his Thai partner, is pictured in the Andaman Sea, off Phuket island in Thailand, April 13, 2019. Picture taken April 13, 2019.
    Royal Thai Navy/Handout via REUTERS

    BANGKOK (Reuters) - A senior Thai government official on Friday urged a U.S. man and a Thai woman on the run from a possible death sentence for building an off-shore “sea home” to fight the charge in court.

    The two, Chad Elwartowski and his partner Supranee Thepdet, have been accused of violating Thai sovereignty by raising a small cabin on top of a big, weighted spar in what they say are international waters, 14 nautical miles off the west-coast Thai island of Phuket.

    But Thailand says the structure is in its 200-mile exclusive economic zone.

    I urge them to get a lawyer to fight this case,” Supoj Rodruang Na Nongkhai, the deputy provincial governor of Phuket, told Reuters.

    He said the two were believed to be in hiding in Thailand.

    They have been charged under a law on the violation of sovereignty, which stipulates punishment of life in prison or death.

    Thailand will proceed with everything according to the law. We are not threatening them,” Supoj said.

    #EEZ_madness

  • Five Reasons the Indian Government should Hand Over Regulation of #crypto Assets to #sebi
    https://hackernoon.com/five-reasons-the-indian-government-should-hand-over-regulation-of-crypto

    India is among the few countries in the world that has seemingly no idea what to do with cryptocurrencies. While some countries like China have completely banned cryptocurrencies, many others like Japan, Thailand and Malta are becoming the launchpad for new #blockchain and #cryptocurrency startups. The Indian government, due to part ignorance and part lack of prioritization, has never given this nascent asset class the attention that it deserves. This existing regulatory gap is leading to cryptocurrency scams, brain drain and the risk of getting left behind in a revolution where other countries are miles ahead.Now, one of the big problems for regulating cryptocurrencies is that it cuts across jurisdictional boundaries. According to the existing regulatory framework, both the Reserve Bank (...)

    #cryptocurrency-regulation

  • En #Thaïlande, avec le parti des #Commoners | Portfolios | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/en-thailande-avec-le-parti-des-commoners

    Après cinq ans de dictature militaire, la Thaïlande se rend aux urnes le 24 mars. Même si les règles ont été manipulées par la junte au pouvoir, des dizaines de partis se présentent dans un élan d’enthousiasme civique. Les Commoners (« Gens du peuple ») sont une petite formation née des nombreuses #lutte_environnementales du pays, mêlant villageois affectés par des projets de mines ou de barrages et un groupe de jeunes militants des droits de l’homme de l’Issan, une province déshéritée du Nord-Est. Portraits de candidats qui livrent bataille aux marges du pays pour la survie économique et politique de leurs #communautés .

    L’un des intérêts des #communs est qu’ils donnent un cadre pour les récits et les perspectives politiques de militants de base, notamment pour la #justice_environnementale. Ici en Thailande.

  • Impasse thaïlandaise : confiscation du pouvoir et concentration des richesses
    https://www.cetri.be/Impasse-thailandaise-confiscation

    Une fois n’est pas coutume, des élections se tiennent en #Thaïlande ce dimanche 24 mars : les premières depuis le Coup d’État de mai 2014. Si ce scrutin était réclamé par une majorité, les perspectives de changement sont maigres. La junte militaire a orchestré un processus électoral fait à sa mesure et destiné à lui octroyer une légitimité aux yeux de la population et de la communauté internationale. Le général Prayut a beau avoir revêtu l’habit civil et accepté de concourir aux élections, il n’en est pas (...)

    #Le_regard_du_CETRI

    / #Le_regard_du_CETRI, #Analyses, Thaïlande, #Election, Inégalité, Homepage - Actualités à la (...)

    #Inégalité #Homepage_-_Actualités_à_la_une

  • Élections thaïlandaises : l’illusion de la démocratie
    https://www.cetri.be/Elections-thailandaises-l-illusion

    Cinq ans après le coup d’État qui a installé la junte militaire au pouvoir et après plusieurs reports d’élections, les Thaïlandais se rendront aux urnes le 24 mars prochain. Un signal fort salué depuis l’étranger, mais sans pour autant garantir un rétablissement de la démocratie et une transformation du pays. Les enjeux sont en effet plus complexes qu’il n’y paraît… Deux événements majeurs ponctueront l’année 2019 en #Thaïlande : le scrutin législatif du printemps et le couronnement du jeune monarque Maha (...)

    #Le_regard_du_CETRI

    / #Le_regard_du_CETRI, Thaïlande, #Election, #Autoritarisme, #Homepage_-_Actualités_à_la_une, #Analyses, Le Sud en (...)

    #Le_Sud_en_mouvement

  • Khrys’presso du lundi 11 mars 2019
    https://framablog.org/2019/03/11/khryspresso-du-lundi-11-mars-2019

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière. Brave New World Thaïlande : la « loi martiale numérique » votée à l’unanimité (tv5monde.com) Huawei a de grandes ambitions pour affaiblir … Lire la suite­­

    #Claviers_invités #Internet_et_société #Libr'en_Vrac #Libre_Veille #DRM #espionnage #Facebook #GAFAM #Internet #Revue_de_web #Surveillance #veille #webrevue

  • Khrys’presso du lundi 4 mars 2019
    https://framablog.org/2019/03/04/khryspresso-du-lundi-4-mars-2019

    Comme chaque lundi, un coup d’œil dans le rétroviseur pour découvrir les informations que vous avez peut-être ratées la semaine dernière. Brave New World Contre ses citoyens, le Vietnam tisse sa Toile (liberation.fr) La Thaïlande adopte une loi sur la … Lire la suite­­

    #Claviers_invités #Internet_et_société #Libr'en_Vrac #Libre_Veille #DRM #espionnage #Facebook #GAFAM #Internet #Revue_de_web #Surveillance #veille #webrevue

  • 40% des crevettes crues vendues en Suisse contaminées par des bactéries multirésistantes aux antibiotiques Manuelle Pernoud/ebz - 12 Février 2019 - RTS A bon entendeur
    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/10213260-40-des-crevettes-crues-vendues-en-suisse-contaminees-par-des-bacteries.

    Quelque 40% des crevettes crues analysées par A Bon Entendeur sont contaminées par des bactéries multirésistantes aux antibiotiques. Un résultat inquiétant, qui concerne également des crevettes labellisées bio.

    A Bon Entendeur avait déjà apporté la preuve que du poulet élevé en Suisse peut être contaminé par des bactéries résistantes aux antibiotiques. C’est maintenant vrai également pour des crevettes d’élevage importées d’Inde, de Thaïlande et du Vietnam dans notre pays.


    Ces résultats sont inquiétants, réagit le professeur Stephan Harbarth, médecin adjoint au service de Prévention et de Contrôle de l’Infection des Hôpitaux universitaires de Genève. Pour lui, on ne tombera pas forcément malade en consommant des crevettes crues ou peu cuites porteuses de bactéries résistantes aux antibiotiques, mais il existe un risque : que les antibiotiques que les patients seraient amenés à prendre en cas d’infection ne fassent aucun effet.

    Et c’est bien le grand problème de la multirésistance aux antibiotiques : en cas d’infection bactérienne, la plupart des antibiotiques ne marchent plus. Dans les hôpitaux, on observe de plus en plus de patients sur lesquels les antibiotiques deviennent inefficaces. Heureusement, il existe des solutions de dernier recours.

    Des distributeurs qui minimisent leur responsabilité
    Interpellés par A Bon Entendeur, les distributeurs de ces crevettes contaminées répondent que ces bactéries résistantes peuvent se trouver dans l’environnement et dans l’eau utilisée pour l’aquaculture, ou qu’ils respectent les prescriptions légales.

    Tous ajoutent que ces bactéries sont éliminées par la chaleur et que les consommateurs doivent respecter les prescriptions d’hygiène dans la cuisine. Effectivement, ces bactéries sont détruites par la cuisson, quoique l’on ne sache pas à partir de quelle température elles sont réellement éliminées.

    Quitte à ce qu’elles deviennent dures, il faut bien cuire des crevettes d’élevage. Et ce n’est pas tout ! Des crevettes peuvent contaminer notre cuisine pendant la préparation, il est donc important de se laver les mains ainsi que tous les ustensiles ayant servi à leur préparation.

    #beurk #bactéries résistantes aux #antibiotiques #aquaculture #élevage #poisson #Inde #Thailande #Vietnam #pêche #alimentation #santé

  • #vietnam #fintech in a Flash — Part II : #digital Payment
    https://hackernoon.com/vietnam-fintech-in-a-flash-part-ii-digital-payment-1a49bd155add?source=r

    Vietnam Fintech in a Flash — Part II: Digital PaymentNOTE: If you haven’t read Part I, please read it up here: Part I: Grasping Vietnam’s Financial Technology Landscape.Currently, the level of fintech penetration in daily use remains low. A survey by World Bank reviewed that the number of non-cash transactions over population was merely 4.9%, comparing to 59.7% in Thailand and 89% in Malaysia. Dao Minh Tuan, vice chairman of Vietcombank and Chairman of the Vietnam Bankcard Association, stated that roughly 90% of Vietnamese daily spendings are cash-based. Consequently, the payment landscape in Vietnam attracts a lot of fintechs, with 47% of local fintechs serving this segment, per the EY’s ASEAN Fintech Census 2018.Payment FinTechs density in ASEAN countries as of December 2017. Source: (...)

    #vietnam-fintech #payments