country:tunisie

  • Tunisie : le mouvement BDS appelle au boycott d’un navire israélien
    Par Pierre Magnan@GeopolisAfrique | Publié le 03/08/2018
    http://geopolis.francetvinfo.fr/tunisie-le-mouvement-bds-appelle-au-boycott-d-un-navire-israel

    TACBI, mouvement tunisien de boycott d’Israël, appelle la Tunisie à empêcher l’arrivée d’un bateau que le mouvement considère comme israélien et demande au syndicat des travailleurs tunisiens UGTT d’« empêcher le déchargement de ce bateau au cas où il serait autorisé à entrer dans le port ».

    « La compagnie maritime israélienne ZIM fera une escale au port de Radès (Tunisie) le 4 ou 5 août avec un bateau battant pavillon turc nommé Cornelius A », affirme le mouvement TACBI (Tunisian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel). Radès est le port spécialisé dans les conteneurs du complexe portuaire de Tunis-La Goulette.

    « Il serait extrêmement scandaleux de permettre à ce bateau d’accoster à Radès, d’autant plus que dimanche dernier, la marine israélienne a intercepté la Flottille de la Liberté en eaux internationales et s’est pris à son équipage. L’Awda, le navire amiral de la flottille partie cette année de Suède et de Norvège, a été intercepté par la marine israélienne, et détourné vers le port israélien d’Ashdod. Son équipage et ses passagers ont été arrêtés et sont actuellement détenus en Israël. L’Awda apportait une cargaison de médicaments dont la Bande de Gaza manque cruellement, et devait elle-même être remise en cadeau aux pêcheurs palestiniens de Gaza », estime TACBI sur son site.

    #BDS

    • Le transporteur israélien ZIM ne franchira pas les eaux territoriales tunisiennes
      Soumis par admin le dim 05/08/2018 - 17:40
      http://tacbi.org/node/43

      Le bateau, nommé Cornelius A, appartenant à l’armateur turc Arkas avec lequel ZIM a conclu un accord de partage de navires (Vessel Sharing Agreement) a finalement été déprogrammé alors qu’il aurait dû accoster au port de Radès (Tunisie) le 5 août, d’après le site web de ZIM.

      Le site VesselFinder qui suit la navigation des bateaux par GPS montre que Cornelius A est actuellement à l’arrêt depuis samedi soir jusqu’à l’heure de publication de ce communiqué (dimanche 5/8/2018 à 18h).

      TACBI se réjouit de cette victoire sur la normalisation avec les entreprises du régime sioniste.

      Nous tenons à cette occasion à remercier particulièrement l’UGTT, principale fédération de travailleurs de Tunisie, qui avait qualifié de « grave » la nouvelle de l’arrivée à Radès du bateau lié à Israël et incité les autorités officielles à réagir, et ce dans un communiqué publié sur sa page Facebook. Nos remerciements s’adressent de même aux médias nationaux et internationaux qui ont relayé notre appel, nous saluons vivement la mobilisation qui s’est développée à travers les différents réseaux sociaux ainsi que la solidarité adressée par des organisations arabes et internationales.

    • Le silence assourdissant du gouvernement tunisien sur l’affaire du Cornelius A
      Auteur TACBI - mer 08/08/2018
      http://tacbi.org/node/51

      Tunis le 8 août 2018 — Alors que le gouvernement garde obstinément le silence sur un dossier politique sur lequel il a été interpellé par l’UGTT, à la suite de l’initiative de TACBI, ce n’est qu’une réponse « technique » et, qui plus est inexacte, qui a été donnée par le responsable communication auprès de l’Office de la marine marchande et des ports dans les colonnes du journal la Presse.

      1- Sur la réponse technique : la question n’est pas celle de savoir si le Cornelius A continue à fréquenter les ports de l’occupation. Ce que les documents établissent c’est que le Cornelius A est intégré à la logistique mise en place par la ZIM au service du projet politique sioniste d’enfoncer la porte de la normalisation – violant la souveraineté de la Tunisie et l’esprit même de la Constitution.

      2 - Quelle est la réponse politique à la preuve irréfutable apportée par TACBI de l’existence même d’une ligne maritime régulière de l’entreprise de transport maritime israélienne ZIM entre les ports de Haifa et de Rades via le port de Valence depuis plusieurs années ? La réponse est d’autant plus nécessaire que l’existence même de ce programme démontre que des marchandises israéliennes arrivent par la mer en Tunisie, contrairement aux dénégations officielles. (...)

    • Un navire « infecté », errant en Méditerranée, un gouvernement dans l’embarras, une opinion publique privée de son droit à l’information
      jeu 09/08/2018 - 10:46 | Auteur TACBI
      http://tacbi.org/node/53

      L’UGTT a informé ce matin TACBI que le bateau Cornelius A, affrété par le transporteur maritime israélien ZIM et qui cherchait à accoster au port de Radés avait finalement rebroussé chemin. Selon le site de tracking de navigation VesselFinder, à 10h45 (heure de Tunis), le Cornelius A s’éloigne désormais des côtes tunisiennes ; il est au large de Bijaea (Algérie).
      Le syndicat des dockers du port de Radès, affilié à l’UGTT, avait en effet menacé de bloquer le port de Radès si le navire cherchait à y accoster, menace visiblement très efficace.

      Nous remercions particulièrement l’UGTT et plus largement toute la société civile tunisienne de s’être mobilisée pour faire respecter la loi tunisienne en faisant échouer cette tentative d’infiltration sioniste.

      De leur côté, les autorités tunisiennes avaient auparavant déclaré qu’elles « se réservaient le droit d’empêcher l’accostage du navire si le manifeste (détail de la cargaison) contenait une quelconque marchandise en provenance d’Israël et destinée à la Tunisie » et que « l’autorité maritime procéderait exceptionnellement à un "Port State Control", qui permet à des inspecteurs de monter à bord du bateau avant l’accostage, afin de vérifier la cargaison et les documents. »

  • Trois employés de Sodexo se battent pour sauver leur emploi à Kaboul
    Dans les quartiers Nord de Marseille, les salariés d’un McDo kidnappés et assassinés

    Les médias américains inquiets du climat de haine entretenu par un dissident chinois
    « Quoi j’ai dit quelque chose de faux ? » : la police interrompt Donald Trump en pleine interview

    Au procès d’Harvey Weinstein, le candidat de l’opposition appelle à un front anti-IBK
    Au Mali, la correspondante au ton « chaleureux » d’une des victimes présumées

    Episode de canicule déjoué en Allemagne : deux arrestations en Tunisie
    Combien d’attentats à la ricine votre département a-t-il connus ?

    Ce qu’il faut retenir de la 28ème édition des Nuits des étoiles
    Quatre planètes éclatantes à observer au Zimbabwe

    Au procès de Booba et Kaaris sous une chaleur écrasante
    Un samedi noir sur les routes de France, rappeurs contrit et avocats fougueux

    La rivière oubliée de Gaza
    Washington : un Palestinien tué lors de nouvelles violences à la frontière avec Israël

    #de_la_dyslexie_creative

  • Plus un pays est développé, moins les femmes font d’études scientifiques - Le Figaro Etudiant
    http://etudiant.lefigaro.fr/article/plus-un-pays-est-developpe-moins-les-femmes-font-d-etudes-scientif

    Selon une étude, les pays où les inégalités sont les plus marquées entre les femmes et les hommes sont aussi ceux où les étudiantes sont le plus nombreuses à être diplômées dans les domaines des sciences.

    Aux États-Unis, 8 % seulement des diplômés de sciences informatiques sont des femmes. À l’inverse en Algérie, un pays où 15 % des femmes travaillent, elles représentent 41 % des diplômés dans le domaine des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM). Ces données sont devenues une véritable tendance de fond : d’après la revue Psychological science, dans un article relayé par Slate, les pays les plus mal classés en termes d’égalité hommes-femmes sont ceux où ces dernières sont le plus nombreuses à s’engager dans des études scientifiques.

     » LIRE AUSSI - Dès le premier emploi, les femmes envisagent des salaires inférieurs à ceux des hommes

    Les auteurs de l’étude, Gijsbert Stoet et David Geary, ont choisi les données fournies par le Forum économique mondial pour classer les pays en fonction des inégalités liées au sexe. Parmi les plus inégalitaires, l’Algérie, la Tunisie, les Emirats Arabes Unis ou le Vietnam ont tous des taux de féminisation en filière scientifique supérieurs à 35 %. À l’inverse, en Suède, en Belgique ou aux Pays-Bas, le même taux ne dépasse pas les 25 %.

    Gijsbert Stoet et David Geary, chercheurs en psychologie à l’université Beckett de Leeds (Royaume-Uni) et à l’université du Missouri (États-Unis), évoquent le « paradoxe de l’égalité du genre » en expliquant que les femmes des pays plus inégalitaires tentent davantage d’études scientifiques pour s’assurer une carrière stable et lucrative. Contrairement aux autres pays, « des État-providences avec un bon niveau de sécurité sociale » où les études ne sont pas choses uniquement par le biais de la stabilité financière.

  • La coupe & le visa. – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/07/19/la-coupe-le-visa

    La finale de la coupe du monde qui s’est jouée en Russie et subie en Algérie a retransmis un match mettant en compétition la France et une autre équipe. Par défaut, à bon escient ou par mérite c’était la Croatie. Vouloir voir avec beaucoup d’état d’âme la France perdre ou la Croatie gagner ; il y avait de l’hystérie des deux options.

    L’ambassadeur de France, à la grande poste

    « C’est bien organisé…l’atmosphère algéroise…et voir ainsi la grande poste, la mer et le ciel bleu » a affirmé l’ambassadeur de France à l’issue de la première mi-temps. L’essence même d’un certain paradis perdu. A l’apparence rien d’anormal de voir son excellence prendre un tabouret et se mêler à l’immense foule, yeux tous fixés sur l’écran géant mis en relief en cette journée si spécifique mondialement. Le spectacle semblait réjouir toute l’assistance. En compagnie de son collègue de la Croatie et du maire d’Alger son sourire diplomatique affichait un air de vainqueur footballistique. Rien que ca. Mais dans la tête de son excellence, il ne peut y avoir uniquement la vision du match. Dans sa belle résidence, l’aisance aurait été toute autre. Mais, là dans les rues d’Alger, dans ces lieux mythiques, en bas de la Casbah, sur le boulevard Didouche, et Larbi Benmhidi aux détours de celui de Benboulaid ou de la place Maurice Audin, l’heure se serait pas réglée sur une rencontre qui se passe très loin, en Russie. L’on sentait là, un désir d’écoute publique, une méthode d’analyse et d’évaluation sonore et visible du sentiment du profond peuple algérien.

    De cette jeunesse algéroise, échantillon suffisamment représentant l’ensemble des jeunes de cette Algérie qui ne s’étend pas de Dunkerque à Tamanrasset, mais de l’Ouarsenis aux Aurès passant par Djurjura et les Babors. En venant, il aurait pensé voir brandir des emblèmes tricolores ou des vivats. Il vrai qu’il s’agissait là d’une rencontre de foot, pas besoin d’aller chercher le résultat dans la mémoire collective ou dans les pages d’une histoire qui se fait encore.

    A la 18 minute , au premier but marqué indirectement au profit de la France, la tristesse arrosait toute l’assistance. L’ambassadeur marquait silencieusement son bonheur. C’est tout à fait légitime et il en a l’extrême droit.

    Il y avait de l’amertume dans ce « ciel bleu » algérois lorsqu’Ivan Perisic à la 28 eme minute a fait brusquement hisser les voix, les bras, les youyous. « Un but qui a déclenché une liesse qui aurait pu faire penser que ces supporters étaient plutôt à Zagreb qu’à Alger. Ou que c’était les Verts qui étaient sur le terrain » relatait un confrère. L’équation était quand bien même difficile à cerner. Vouloir voir la France perdre ou voir la Croatie gagner ?

    Et si la France était alignée en phase finale contre l’Angleterre, quel aurait été le vœu de ces milliers de spectateurs ? A cet instant tout est venu confirmer que l’évaluation est terminée. Le sentiment national algérien est pour la Croatie. Et pas nécessairement contre la France. Chacun ira selon sa grille de lecture. Bravo les deux. Félicitations aux bleus.

    « Allez les bleus » et non pas « vive la France »

    C’est un phénomène qui n’est pas tout à fait nouveau, le fait de voir des drapeaux maghrébins notamment algériens flotter le long des champs Elysées tenus par des mains « françaises ». Du moins juridiquement estampillées telles. L’on aurait fait des lois, des tweets et des campagnes pour faire éliminer ce genre de manifestations, mais rien ne semble résister à des gènes pris pour des intrus et dont les penchants culpabilisés sont favorisés par l’exclusion, la marginalisation et l’inégalité.

    La France d’autrefois, celle d’un peuple féru de liberté, de justice, d’égalité, de fraternité, de solidarité, d’accueil et d’asile n’est plus en cours. Elle se noie dans la quête d’un équilibre international qu’elle ne voit qu’à la traine des Etats unis.

    Si la sélection française a remporté avec brio cette édition de la coupe du monde (je ne connais rien dans les sciences de la balle ronde) et si elle n’a pas vu tous ses résidents, ses nationaux dits et qualifiés maladroitement d’origine étrangère, enfin plus particulièrement du coté maghrébin ; c’est que ce pays vit une crise identitaire. Oui identitaire. Une grande partie qui fait actuellement le peuple français n’a pas comme ancêtres les gaulois. Tenir une carte nationale d’identité française prouve un statut mais pas une matrice. C’est la faute au droit du sol diront les jurisconsultes.

    Les fans de l’équipe de France à Paris ou ailleurs dans la métropole scandent « allez les bleus ». C’est dire que l’amour qu’ils ont pour cet ensemble sportif qui a su donner du bon jeu reste intact et s’accroit au fur et à mesure des titres et des succès. Certains diront que ce slogan est bien réfléchi allusion à la diversité « d’origine » qui constitue le onze. Par contre d’autres soutiendront que scander « vive la France » est encore un point à mettre dans la case d’un pouvoir honni et incapable de réussir à rassembler les français ou à faire aimer cette France. Cette équipe que l’on glorifie est presque sentie en extra-nationalité. Elle ne serait pas française de souche. Elle est avait-on dit la 6eme équipe africaine a se voir qualifier au mondial. Deschamps, l’entraineur et son complexe Benzema ne sont pas indemnes de cette sensation de phobie. Zidane aurait mieux fait pour faire au moins aimer ce tricolore qu’il portait, s’il était à la barre directionnelle.

    Haine de l’équipe ou du pouvoir ?

    Voir tous les pays arabes et bien d’autres supporter la Croatie face à une France mise dans la peau d’un bourreau ou d’un gourou maléfique est une expression de quelque chose. Certains prétendent et s’interrogent sur le pourquoi final de cette haine, d’autres comprennent et se taisent. En Tunisie, où il n’y avait ni ambassadeur dehors ni grande poste, tous étaient cantonnés dans une résidence ; les mêmes interpellations taraudent plus d’un. La penseuse tunisienne Oulfa Youssef, affiche sa révolte et publie sur sa page Facebook « Loin du foot, que le meilleur gagne…À qui profite cette haine de la France ? À qui profitent des jeunes qui n’ont jamais côtoyé Balzac, ni rêvé avec Sagan, ni s’enivrer de Baudelaire, ni aimé en lisant Pascal ? qui n’ont pas vu la Vie en rose avec Piaf, ni regretté leur vingt ans avec Aznavour, ni mourir sur scène avec Dalida …À qui profite le crime ? » . Oui, Madame, ils n’ont jamais lu Balzac et les fleurs de Baudelaire leur font mal, mais ils nourrissent sans avoir lu Emile Zola un cri strident de leur silencieux « j’accuse ». Leur vie n’est pas si rose que la chantait Piaf tout en regrettant amèrement non seulement leurs vingt ans mais toute leur existence sans toutefois connaitre Aznavour.

    Quant à mourir sur scène , ils n’ont pas cette aubaine puisque ils meurent noyés de dégoût dans les vagues de cette maudite Méditerranée qui fait juxtaposer deux mondes et ne les égalise pas. Nos jeunes ne haïssent pas la France, ils aiment le rêve, la beauté, l’art et s’accrochent à la vie. Ils ont par contre une dent contre ce pouvoir frileux qui en les haïssant leur fait les pires embuches pour briser dans l’œuf leurs illusions pour un monde meilleur. De paix et de justice interplanétaires.

    « Je ne supporte personne, pas même ma propre personne ! »

    A Alger ou dans les autres villes, dans les cafés, dans les lieux publics la jubilation n’était pas au rendez-vous. Pas de klaxons, ni de liesse.

    Seule une frustration généralement et publiquement apparente grisait les grises mines des téléspectateurs. Cependant dans les cœurs, aux fins fonds de soi, il se peut qu’il y ait un autre sentiment. Un homme relativement jeune m’avait confié, me voyant totalement désintéressé du match, accoudé à un comptoir de café prés de chez moi « moi, je ne suis pas hypocrite, je supporte la France, tous mes enfants vivent là-bas » il me semblait gérer difficilement son enthousiasme et s’interdisait de l’afficher. Je le rassurais sur le droit absolu et la liberté qu’il avait de choisir sa tribune de supporter. Réconforté, il croyait trouver en moi un adepte de son camp favori. « Quelle équipe supportez-vous ya El hadj ? » cherchant, sans doute une probable confirmation. Avec une pincette d’humour et un sourire sincère je répliquais machinalement « Je ne supporte personne, pas même ma propre personne ! de surcroit avec cette canicule ». Je me disais silencieusement et s’il n’avait pas d’enfants ou ne pouvait aller leur rendre visite, continuerait-il à ne pas être « hypocrite » ?

    Drôle de positon, drôle de supporter, drôle d’esprit sportif.

    Si les Maghrébins en général et les Algériens en particulier ont soutenu la Croatie , le président Bouteflika voit dans « le succès de la France en Coupe du Monde de football » tout en étant convaincu un « facteur puissant de promotion et de développement des liens entre les jeunes de nos pays et de rapprochement autour des valeurs essentielles de paix, de respect, d’amitié et de solidarité » . Oui, il y a là une grande vérité. Les jeunes de nos pays ont besoin de ce « rapprochement ». Dommage que le sport, la vertu olympique, le fair-play, l’effort et le mérite sont devenus une retro-vision de l’histoire, un dossier de visa, une affaire d’enfants, un sentiment de haine ou d’hypocrisie. Dommage aussi que l’histoire n’arrive pas à faire repentir le crime, que le visa soit pris pour un dispositif de chantage ou un détonateur, que l’amour ne soit plus semer aux deux rives.

    Publié par El-Yazid DIB.

    .       http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5264165

  • Réfugiés : Nacht und Nebel, Nuit et brouillard
    https://yetiblog.org/refugies-nacht-und-nebel-nuit-et-brouillard

    Tout faire pour que le plus grand nombre disparaisse en mer. « Un bon réfugié est un réfugié mort », c’est la pensée commune des gouvernements européens.

    Malte, par volonté du prince, bloque au sol le Moonbird, un avion de reconnaissance qui signalait les embarcations de migrants en difficulté en Méditerranée.

    Malte séquestre le Lifeline dans le port de La Valette. Ce bateau de sauvetage a débarqué le 27 juin deux-cent-trente-quatre migrants avec l’accord du gouvernement maltais. Et n’a pas obtenu le droit de quitter ensuite le port. Au mépris du droit maritime.

    Le Sea Watch 3, un bateau de sauvetage qui avait fait escale à Malte pour des travaux de maintenance, n’est pas autorisé à reprendre la mer. En droit maritime, une telle interdiction est bien proche d’un acte de piraterie.

    L’Italie de Salvini refuse systématiquement l’accès aux ports italiens à tout bateau d’ONG, organisation non gouvernementale. Et on a vu un bras de fer italien pour accepter le débarquement de quatre-cent-cinquante migrants – recueillis par deux bateaux de la marine italienne ! – qui seront finalement envoyés dans divers pays d’Europe.

    La Tunisie refuse d’accueillir une quarantaine de migrants secourus par un bateau – tunisien ! – chargé de l’entretien d’une plateforme gazière. La Tunisie, comme du reste le Maroc et la France, craint de devenir un port sûr de référence pour les États européens. Ces migrants ont passé cinq jours sans manger ni boire dans une petite barque. Ils peuvent bien attendre encore…

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/07/04/97001-20180704FILWWW00103-migrants-malte-bloque-un-avion-de-reconnaissance-

    https://www.tdg.ch/monde/malte-bloque-nouveau-sea-watch-3/story/10398649

    http://www.infomigrants.net/fr/post/10686/la-tunisie-refuse-d-accueillir-40-migrants-bloques-en-mer-depuis-plusi

    http://www.sosmediterranee.fr/journal-de-bord/CP_12juillet2018_Les_noyades_se_multiplient

  • Agenda du Libre pour la semaine 28 de l’année 2018
    https://linuxfr.org/news/agenda-du-libre-pour-la-semaine-28-de-l-annee-2018

    Calendrier web, regroupant des événements liés au Libre (logiciel, salon, atelier, install party, conférence), annoncés par leurs organisateurs. Voici un récapitulatif de la semaine à venir. Le détail de chacun de ces 16 événements (0 en Belgique, 15 en France, 0 au Luxembourg, 1 au Québec, 0 en Suisse et 0 en Tunisie) est en seconde partie de dépêche. lien n°1 : Aprillien n°2 : Agenda du Librelien n°3 : Carte des événementslien n°4 : Proposer un événementlien n°5 : Annuaire des organisationsSommaire

    [FR Strasbourg] RMLL 2018 - Du samedi 7 juillet 2018 à 10h00 au jeudi 12 juillet 2018 à 14h00.

    [CA-QC Coteau du Lac] Émission #155 de bloguelinux - Le jeudi 12 juillet 2018 de 20h00 à 21h00.

    [FR Villeurbanne] Réunion OpenStreetMap - Le mardi 10 juillet 2018 de 18h30 à 20h30.

    [FR Nantes] Rencontre mensuelle (...)

  • La #FIFA ne veut pas qu’on danse de joie devant sa télé
    https://framablog.org/2018/07/05/la-fifa-ne-veut-pas-quon-danse-de-joie-devant-sa-tele

    Le #Football déclenche en ce moment même de féroces passions, mais aussi la rapacité de la FIFA. Voici un fait-divers qui l’illustre, il est digne de figurer dans le célèbre #Copyright Madness de Numerama… c’est à la fois drôle et … Lire la suite­­

    #Droits_numériques #Internet_et_société #Libertés_Numériques #dmca #EFF #Video

    • Suite à un but marqué pendant le match Angleterre-Tunisie, Kathryn Conn a mis en ligne une vidéo de 5 secondes de son fils de 7 ans qui fête le but. Mrs Conn a expliqué que son fils est un« fan absolu des Spurs et qu’il voue littéralement un culte à Harry Kane, donc il s’est mis à danser de joie dans le salon. Malheureusement, la danse s’est déroulée devant l’écran de télévision qui diffusait encore le match. Et s’il y a une chose avec laquelle la FIFA ne rigole pas du tout, c’est bien leur copyright.

  • R. F. - Bruno Astarian - Ménage à trois: Episode 8 – Printemps Égyptien 2011–2013 (première partie)
    http://www.hicsalta-communisation.com/accueil/menage-a-trois-episode-8-printemps-egyptien-2011-2013-premie

    Nous en venons au Printemps Égyptien, qui est sans doute le plus important de ceux que nous avons avons à traiter dans cette partie empirique sur les luttes de la classe moyenne, avec ou sans le prolétariat, au cours de la dernière décennie. Il serait impossible de traiter le sujet de façon exhaustive sans lui consacrer un livre entier. Nous nous sommes concentrés, dans le récit aussi bien que dans l’analyse, sur les phases et les aspects qui sont les plus fondamentaux du point de vue du thème qui nous occupe dans ce feuilleton. Nous verrons que le cas de l’Égypte présente quelques analogies avec celui de la Tunisie, dont la première est d’être un exemple d’interclassisme franc, manifeste. Mais il y a aussi des différences : l’histoire économique et sociale du pays, sa taille, la composition du prolétariat et des classes moyennes, les clivages internes à la classe capitaliste, etc. L’issue des luttes n’a pas été la même non plus. Surtout, le cas de l’Égypte fournit des indications utiles sur ce que nous appelons la rupture de l’interclassisme, lorsque la classe moyenne salariée en lutte se désengagera de son association avec le prolétariat pour se ranger derrière les militaires. Voyons ça de plus près.

    #théorie #communisme #communisation #Egypte

  • La clé des champs
    http://www.laviedesidees.fr/La-cle-des-champs.html

    En Inde et au Sierra Leone, en Europe et au Mexique, dans la France des années 1970 et jusque dans la Tunisie révolutionnaire, partout on cherche à s’échapper de #prison. Comment se pense l’évasion, comment se prévoit-elle et que signifie-t-elle, pour celui qui la vit comme pour ceux qui la rêvent ?

    #Recensions

    / prison, #système_carcéral

  • Emigration clandestine, une forme de résistance
    https://nawaat.org/portail/2017/10/19/emigration-clandestine-une-forme-de-resistance

    La semaine dernière (ndlr : octobre 2017), j’ai parlé de cette affaire qui nous a tous révoltée : la mort et la disparition de plusieurs dizaines de jeunes qui avaient tenté de quitter le pays à bord d’une frêle embarcation. Ils seraient peut-être aujourd’hui heureux d’être ailleurs, triomphants mais inquiets, certes confrontés à de nouvelles incertitudes mais bien aises d’avoir réussi leur évasion si leur petit rafiot délabré n’avait étrangement été percuté par un navire militaire chargé de la surveillance des frontières maritimes.

    « Un oiseau fut abattu d’un coup de fusil. Il venait de franchir la frontière »
    Gonçalo M.Tavares, « Monsieur Brecht »

    Le drame a suscité de nombreux commentaires qui m’incitent à en dire encore un mot. Il est courant quand on évoque l’émigration clandestine de rappeler les conditions sociales, politiques, culturelles qui disposent tant de jeunes tunisiens à affronter une fois, deux fois, dix fois, l’aventure périlleuse de la « 7ar9a ». Le mot qui revient le plus souvent pour expliquer leur motivation est le « désespoir ». Je ne discuterai pas de la pertinence de ce type d’analyses, tout à fait opportunes pour pointer du doigt la responsabilité de nos gouvernants et sans doute pour une part justifiées. Elles tiennent plus cependant du genre de décryptages auxquels s’adonne (parfois utilement) la sociologie, voire la psychologie, que de l’analyse politique proprement dite, c’est-à-dire de l’analyse qui est au cœur du combat. Mais ce que je leur reprocherai surtout, c’est qu’en se concentrant sur les raisons qui s’imposent aux volontaires pour la « 7ar9a », en faisant de leur vouloir la simple expression du désespoir, on les ampute de leur dignité. Ces jeunes, prêts à traverser la Méditerranée sur de vieux Zodiacs de croisière complètement pourris, seraient finalement des êtres passifs, victimes du pouvoir, victimes des « passeurs », victimes de leur propre désespoir.

    J’affirme pour ma part qu’ils sont aussi des résistants. Leur fuite hors du pays est un acte de résistance. Oui, elle est aussi cela. Une fuite individuelle, un acte de résistance collective qui mobilise souvent aussi leurs proches, leurs réseaux de connaissance et des gens pour qui la solidarité n’est pas un vain mot. Fuir dans son sens habituel, c’est refuser l’affrontement. La fuite a généralement une connotation péjorative ; elle est souvent assimilée à un acte de lâcheté, d’évitement du danger. Fuir n’est pas considéré comme une action vers l’avant mais seulement vers l’arrière. Rien de volontaire, de positif, d’offensif, de digne, ne serait contenu dans la fuite et ne pourrait en sortir. C’est ce qu’on pense d’ordinaire. Et l’on a tort.

    Dans ma précédente chronique, j’ai employé un terme qui ne nous est pas très familier en Tunisie. J’ai parlé de marronnage. J’ai dit que ce type d’émigration irrégulière s’apparente au marronnage. Qu’est-ce donc que le marronnage ? Le marronnage est un terme utilisé en Amérique et dans les anciennes colonies européennes esclavagistes pour désigner la fuite des esclaves africains pour un avenir dont la liberté n’était qu’une mince hypothèse. Au risque d’une mort affreuse ou d’être capturés et de subir d’abominables supplices, nombreux, très nombreux mêmes, ont été les esclaves qui ont tenté malgré tout d’échapper, par la fuite, à la servitude, à la cruauté des maîtres et à la déshumanisation (avant d’être employé pour désigner les esclaves en fuite, le mot marronnage faisait d’ailleurs référence aux animaux domestiques retournés à l’état sauvage !). Révoltes, insurrections et marronnages ont usé, éreinté, érodé le système esclavagiste de type américain pour finir par l’anéantir. Voilà à très grands traits ce qu’a été le marronnage : une fuite de résistance.

    Le marronnage de nos jeunes compatriotes est également un acte de dissidence par rapport à la politique des classes qui les oppriment et les rejettent. Leur résolution opiniâtre à partir coûte que coûte, à brûler les frontières, toutes les frontières, à transgresser les lois, les nôtres et celles de l’Union européenne, leur ténacité face aux risques de tomber entre les mains de la police, de mourir peut-être, sont l’expression manifeste d’un choix de résistance contre le destin qui leur est imposé par les classes dominantes qu’on pourrait appeler aussi les classes méprisantes tant elles n’ont que mépris pour le peuple. Ces jeunes gens combattent la vie mortifère à laquelle on les a condamnés. Ils refusent de se laisser faire. Ils ne sont pas désespérés, ils maudissent l’espoir et le désespoir, ils agissent au-delà de l’espoir et du désespoir.

    Je ne dis pas que l’émigration clandestine est un modèle de résistance. Je dis que, tout comme le marronnage, avec ses contradictions et ses ambivalences, elle en est une forme. A mon avis, les mouvements de lutte et de solidarité sociale devraient l’aborder, intellectuellement et pratiquement, de ce point de vue et non de manière compassionnelle ou comme s’il s’agissait d’une pathologie du corps « national ».

    Pas plus que je ne saurais encourager ces jeunes qui veulent quitter le pays à prendre le risque de la « 7ar9a », je ne voudrais les en dissuader. Personne n’a le droit de leur dire ce qu’ils ont à faire. Si j’étais un parti politique fidèle à la révolution, une association de solidarité ou même une organisation humanitaire, je respecterais leur volonté de départ. Je ne me contenterais pas de condamner la politique sociale du gouvernement et les accords sécuritaires avec l’Union raciste européenne. Je ne me contenterais pas de dénoncer le cynisme criminel des « passeurs » sans offrir à ceux qui veulent partir d’autres moyens, plus sûrs, de traverser la Méditerranée. J’agirais évidemment pour protéger leur fuite.

    Nous aimons beaucoup, souvent à tort et à travers, parler de valeurs ou de principes universels. Eh bien, pour le coup, voici un vrai principe universel : lorsqu’un prisonnier enfermé par injustice creuse un tunnel pour s’évader, la solidarité consiste à lui fournir une pelle et une pioche.

    Article paru 19 octobre 2017 sur le blog Nawaat, signé Sadri Khiari.
    Nawaat est une plateforme collective indépendante fondée en avril 2004 et bloquée en Tunisie jusqu’au 13 janvier 2011.

    https://nawaat.org/portail/2017/10/19/emigration-clandestine-une-forme-de-resistance
    https://renverse.co/Emigration-clandestine-une-forme-de-resistance-1589

    #Europe_forteresse #migrants #marronnage #libre_circulation #évasion

  • Libye :L’Après-Derna serait catastrophique pour la région.
    Par #FATHIAOUADI
    #Résumé de billet
    Voilà, pourquoi on a peur des conséquences sécuritaires d’une hasardeuse opération menée par des unités d’une présumée et très contestée armée et soutenue par la France sur le fief de la franchise d’Al-Qaida au Maghreb (aqmi) & ses filiales , sis à derna devenue point de rassemblement de tous les mercenaires terroristes en provenance du Yemen , Égypte, Algérie,Maroc , Tunisie et Mauritanie etc.. :

    SUITE sur :
    http://pointdevue.tn/index.php/libye-lapres-derna-serait-catastrophique-pour-la-region-par-fathiaouadi

  • Agenda du Libre pour la semaine 25 de l’année 2018
    https://linuxfr.org/news/agenda-du-libre-pour-la-semaine-25-de-l-annee-2018

    Calendrier web, regroupant des événements liés au Libre (logiciel, salon, atelier, install party, conférence), annoncés par leurs organisateurs. Voici un récapitulatif de la semaine à venir. Le détail de chacun de ces 26 événements (3 en Belgique, 19 en France, 0 au Luxembourg, 4 au Québec, 0 en Suisse et 0 en Tunisie) est en seconde partie de dépêche.lien n°1 : Aprillien n°2 : Agenda du Libre (Belgique, France, Luxembourg, Suisse et Tunisie)lien n°3 : Carte des événementslien n°4 : Proposer un événementlien n°5 : Annuaire des organisationslien n°6 : Agenda de la semaine précédentelien n°7 : Agenda du Libre QuébecSommaire

    [CA-QC Montréal] Colloque sur le web sémantique - Le lundi 18 juin 2018 de 08h30 à 17h30.

    [CA-QC Montréal] 3L)-Logiciels Libres en liberté groupe d’utilisateurs de Logiciels Libres, de niveau (...)

  • Österreich plant mit einigen EU-Ländern Aufnahmelager außerhalb der EU

    Österreich arbeite „mit einer kleinen Gruppe von Staaten“ an dem Projekt, sagte Kurz. Die Pläne seien bisher allerdings „sehr vertraulich“, um die „Durchsetzbarkeit“ des Projekts zu erhöhen. Auf die Frage, ob ein solches Aufnahmezentrum in Albanien eingerichtet werden könnte, sagte Kurz: „Wir werden sehen.“

    In der vergangenen Woche hatte bereits der dänische Ministerpräsident Lars Lökke Rasmussen bestätigt, dass einige EU-Länder, darunter auch Österreich, Aufnahmezentren für abgelehnte Asylbewerber außerhalb der EU einrichten wollen. In österreichischen Medienberichten war zuletzt mehrfach von Albanien als möglichem Standort die Rede.

    https://www.welt.de/newsticker/news1/article177463654/Fluechtlinge-Oesterreich-plant-mit-einigen-EU-Laendern-Aufnahmelager-ausserhalb
    #asile #migrations #réfugiés #externalisation #Albanie #hotspots (sorte de hotspot en dehors de l’UE) #Autriche #Danemark

    –----

    voir la métaliste sur les tentatives d’externalisation de la procédure d’asile de différents pays européens dans l’histoire :
    https://seenthis.net/messages/900122

    • C’est à la même occasion de la proposition d’un #axe contre l’immigration illégale...

      Les ministres de l’Intérieur allemand, autrichien et italien créent un « axe » contre l’immigration illégale

      « A notre avis, il faut un axe des volontaires dans la lutte contre l’immigration illégale », a annoncé le chancelier autrichien #Sebastian_Kurz, mercredi.


      https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/les-ministres-de-l-interieur-allemand-autrichien-et-italien-creent-un-a
      #Allemagne #Italie

    • L’Autriche et le Danemark veulent ouvrir des camps d’expulsés aux portes de l’UE

      Selon le premier ministre danois, Copenhague est en discussion avec Vienne et « d’autres pays » de l’Union pour la mise en place d’un « nouveau régime européen de l’asile ».

      Leurs divisions et la pression des populistes font décidément naître les idées les plus renversantes parmi les dirigeants européens quant au traitement à réserver aux demandeurs d’asile et au refoulement de ceux qui ne peuvent prétendre à celui-ci.

      Mardi 5 juin, le premier ministre danois, Lars Lokke Rasmussen, a annoncé que son pays était en discussion avec l’Autriche – qui assumera bientôt la présidence tournante de l’Union – et « d’autres pays » pour la mise en place d’un « nouveau régime européen de l’asile ». Point central du dispositif : la création de « centres communs de réception et d’expulsion en Europe ». En clair, des camps de rétention, où se retrouveraient des migrants ne pouvant prétendre à une demande d’asile, ou ne pouvant être rapidement renvoyés.

      M. Rasmussen n’a pas mentionné la possible localisation de ces camps. Ils ne seraient pas, selon lui, « sur la liste des destinations préférées des migrants et des passeurs ». Il s’agirait en fait, selon plusieurs sources, de l’Albanie et du Kosovo, candidats à l’adhésion à l’UE. Le premier ministre a évoqué des contacts « avec d’autres dirigeants européens » et se disait « optimiste », quant à la mise en place d’un projet pilote « d’ici à la fin de l’année ». Les premières discussions auraient en fait eu lieu à Sofia, en marge du sommet entre les dirigeants des Vingt-Huit et cinq pays des Balkans occidentaux, le 17 mai.

      Les sociaux-démocrates et les populistes du Parti du peuple danois (Dansk Folkeparti, DF) – ces derniers soutiennent M. Rasmussen au Parlement – ont fait savoir qu’ils étaient favorables à la proposition du premier ministre. La formation populiste avait déjà proposé de transformer une île inhabitée du royaume, située en dehors du territoire de l’Union, en centre de détention pour les déboutés. La ministre libérale de l’immigration, Inger Stojberg, avait répondu qu’elle était « toujours prête à examiner de bonnes idées », même si celle-ci présentait « des défis pratiques et légaux ».

      Paris semble tomber des nues

      A Bruxelles, mercredi, le chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz présentait avec son gouvernement les principaux axes de sa présidence, qui démarrera le 1er juillet. Il aurait voulu que toute l’attention soit portée sur sa volonté de renforcer les frontières extérieures de l’Union et sur ses propositions pour le budget post-Brexit – ses deux priorités.

      Or, il a évidemment été interrogé sur les propos de M. Rasmussen et a dû les confirmer, tout en ajoutant prudemment qu’il ne s’agissait pas d’un projet porté par sa future présidence mais « d’une initiative émanant d’un cercle restreint auquel le Danemark appartenait ». Quels autres Etats membres seraient concernés ?

      Les Pays-Bas, semble-t-il, mais la diplomatie néerlandaise affirmait, jeudi, ne pas vouloir se prononcer sur la concrétisation du projet. La Belgique, elle, n’aurait pas été consultée même si, lundi, lors d’une réunion des ministres européens de l’intérieur et de la migration, son secrétaire d’Etat, le nationaliste flamand Theo Francken, avait évoqué la nécessité d’empêcher l’accostage des bateaux en Europe – « push back » – et proclamé « la mort » du règlement de Dublin. Celui-ci oblige les pays de première arrivée (Italie et Grèce surtout) à enregistrer un migrant avant son transfert éventuel vers un autre Etat membre.

      L’Allemagne ? Mme Merkel aurait été « approchée » mais, jeudi, lors d’un congrès du Parti populaire européen, à Munich, elle insistait surtout sur le contrôle des frontières extérieures de l’Union et suggérait la nécessité de reproduire, avec d’autres pays tiers, l’accord conclu avec la Turquie pour la gestion des migrants. La famille des conservateurs européens prône toujours la relocalisation de demandeurs d’asile dans l’Union, à partir de pays tiers. Un proche de la chancelière ne cachait pas son scepticisme l’égard des plans de Copenhague et Vienne.

      La France, alors ? Sa diplomatie semble tomber des nues. Paris œuvre à un texte pour sortir le dossier migratoire de l’ornière mais ne pourrait accepter l’idée de camps de rétention. « Inimaginable », aussi, dit une source diplomatique, de voir des pays des Balkans se ranger à de telles initiatives, même en échange d’un coup de pouce financier ou d’une accélération de l’examen de leur dossier d’adhésion.

      Bruxelles inquiète des dérives

      Du côté de la Commission européenne – dont le président, Jean-Claude Juncker, recevait mercredi M. Kurz – la réponse est embarrassée. Le collège résume les projets en question à des « initiatives nationales », en soulignant qu’il serait préférable d’avoir une approche européenne, fondée sur « les valeurs » de l’Union.

      Bruxelles s’inquiète surtout des dérives du débat et redoute la multiplication des incidents avec la future présidence autrichienne, susceptible de rallier les voix de la Hongrie, de la Pologne ou d’autres Etats membres, hostiles à l’accueil des demandeurs d’asile.

      De précédents projets visant à la création de centres « d’accueil », sur le territoire libyen notamment, avaient été prudemment écartés. L’idée d’ouvrir des camps dans des pays européens, hors UE, portée par le ministre autrichien de l’intérieur, Herbert Kickl, poids lourd du FPÖ (Parti autrichien de la Liberté) est vue comme un nouvel obstacle à toute solution consensuelle.

      M. Kickl a aussi promis d’augmenter le nombre des personnes reconduites aux frontières. En 2017, 11 974 déboutés du droit d’asile ont quitté l’Autriche et 58 % d’entre eux ont été éloignés de force. Le ministre a également confirmé la mise en place d’une nouvelle police des frontières et annoncé que son pays ne participerait plus au programme de répartition des réfugiés arrivés en Grèce et en Italie. Il souhaite d’ailleurs que désormais, plus aucune demande d’asile ne soit étudiée sur le sol européen.

      https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/06/08/l-autriche-et-le-danemark-veulent-ouvrir-des-camps-d-expulses-aux-portes-de-
      #Kosovo

    • L’étonnante proposition de #Donald_Tusk sur les réfugiés

      Le président du Conseil européen Donald Tusk envisage la création de centres en dehors de l’UE pour distinguer rapidement les personnes éligibles à l’asile et les migrants économiques qui ne peuvent y prétendre, ressort-il d’un projet de conclusions qu’il a fait parvenir aux chefs d’Etats et de gouvernement européens dans la perspective du sommet des 28 et 29 juin.

      Cette proposition, avancée par M. Tusk pour sortir de l’impasse sur la question migratoire, est un « #potentiel_game-changer », d’après un diplomate européen.

      Ces « plateformes régionales de débarquement » permettraient d’accueillir des personnes sauvées en mer alors qu’elles essayaient de rejoindre l’UE. Elles seraient gérées en coopération avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

      Le document ne précise toutefois pas où elles se situeraient. Une source européenne a néanmoins précisé qu’elles étaient envisagées « en dehors de l’UE » sans donner plus de détails.

      La Tunisie et l’Albanie sont régulièrement citées comme étant susceptibles d’accueillir de telles installations. Le secrétaire d’Etat belge à l’Asile et la Migration, Theo Francken (N-VA), avait d’ailleurs récemment suggéré de ramener les migrants secourus en mer vers le pays du Maghreb pour ensuite les trier. Une idée similaire avait aussi été avancée dès 2016 par le dirigeant ultranationaliste hongrois Viktor Orban.

      Outre la création de ces « plateformes », Donald Tusk propose aux dirigeants de renforcer les moyens financiers consacrés à la lutte contre la migration illégale et d’offrir un soutien plus important aux garde-côtes libyens. Il souligne aussi la nécessité d’une coopération accrue avec des pays d’origine et de transit des migrants, pour éviter de connaître à nouveau un afflux comparable à celui de 2015.

      Les « plateformes de débarquement » seraient destinées aux migrants qui, malgré toutes ces mesures, tenteraient la traversée de la Méditerranée et seraient « secourus dans le cadre d’opérations de recherche et de sauvetage ».

      Les chefs d’Etat et de gouvernement se pencheront en détail sur les propositions de M. Tusk lors du sommet des 28 et 29 juin. Ils aborderont également l’épineuse question de la réforme du règlement de Dublin, pierre angulaire du régime d’asile européen.

      Après trois ans de palabres, les 28 Etats membres de l’UE ne sont en effet pas parvenus à s’accorder sur une réforme de ce texte, dont les failles ont été révélées lors de l’afflux massif et soudain de migrants dans l’Union en 2015.

      Ce règlement, qui détermine l’Etat membre responsable d’une demande d’asile dans l’UE, fait pour l’heure peser une pression démesurée sur les pays de « première entrée », en particulier l’Italie et la Grèce. Les chances qu’un compromis se dégage sur ce point lors du sommet semblent toutefois infimes, pour ne pas dire inexistantes.

      http://www.lalibre.be/actu/international/l-etonnante-proposition-de-donald-tusk-sur-les-refugies-5b29222e5532a296888d

      autre mot barbare : #potentiel_game-changer

    • L’axe commence à se mettre en place...

      Germany and Austria start joint police work to combat illegal migration

      The Austrian and German federal police and the Bavarian state police plan for the first time this Friday to work together in their border area to assess ways they can combat increasing illegal immigration and crime. The authorities will start by taking a closer look at rail traffic.

      https://www.thelocal.de/20180601/germany-and-austria-strengthen-borders-to-combat-risky-illegal-migration

    • Migranti, Conte: «In autunno vertice sulla Libia». E intanto a Innsbruck asse con Germania e Austria

      Il premier: «Invierò una lettera da spedire a Juncker e a Tusk». Intanto, intesa a tre per arginare i flussi migratori in modo da far arrivare in Europa solo chi fugge da una guerra.

      «Il merito dell’Italia è stato riuscire a ricondurre in un quadro unitario organico vari aspetti di un fenomeno complesso e avere compreso che il fenomeno della gestione dei flussi migratori non è emergenziale». Così il presidente del Consiglio Giuseppe Conte in conferenza stampa alla fine del vertice Nato. «Stiamo organizzando una conferenza in Italia sulla Libia in autunno per dar seguito a quella di Parigi», ha aggiunto il premier,«il processo di stabilizzazione non può riguardare solo l’Italia ma nemmeno soltanto Macron». Sulla Libia, ha spiegato invece Conte, «c’è tanto da fare, il Paese va affiancato» nel suo percorso di stabilizzazione che porti alle elezioni. Ma Conte ha avvertito che «se arriviamo troppo presto alle elezioni, si rischia di avere il caos totale. Bisogna prima creare le condizioni sociali ed economiche necessarie per reggere l’impatto di un sistema democratico».

      «Presto una lettera a Juncker e Tusk»

      Il presidente del Consiglio ha affermato poi di non aver parlato di Libia con Trump a Bruxelles: lo farà nel dettaglio nella sua prossima visita negli Usa. «Il problema», ha detto, «non è modificare il regolamento di Dublino» che è «asfittico come approccio, è assolutamente inadeguato. I principi delle Conclusioni Ue attestano che è superato». Conte ha parlato di una lettera da spedire a Juncker presidente della Commissione europea e a Tusk a capo del Consiglio europeo: «Nella mia lettera si chiederà che anche Sophia, anche questa missione internazionale sia adeguata alle conclusioni del Consiglio Ue. E così per le altre». «La mia lettera partirà molto presto, non so a che punto è Juncker ma appena rientrerò a Roma lavorerò a questo». «L’ultima notizia», ha poi detto, «è che la nave Diciotti si sta avviando in porto. Abbiamo dato indicazione di individuare le persone o i migranti che si sono resi responsabili di atti che contrastano con le nostre leggi».

      Il vertice a tre

      In mattinata, sul tema migranti era già stato protagonista Matteo Salvini, ministro dell’Interno. Un’intesa a tre, un «asse di volenterosi» guidato da Austria, Germania e Italia per arginare i flussi migratori. È ciò che è emerso dall’incontro trilaterale fra Salvini e gli omologhi tedeschi e austriaci, Horst Seehofer e Herbert Kickl a Innsbruck, che precede il vertice Ue. Si tratta di un’intesa per frenare le partenze di migranti e gli sbarchi, in modo da far giungere in Europa solo chi fugge da una guerra.

      Salvini: «Proposte italiane diventano proposte europee»

      «Le proposte italiane su migranti diventano proposte europee: contiamo che finalmente l’Europa torni a difendere i confini e il diritto e alla sicurezza dei 500 milioni di europei» ha detti Matteo Salvini. «Con i colleghi di Austria e Germania - ha spiegato al termine dell’incontro - abbiamo affrontato il grande problema degli arrivi: se si riducono questi si risolvono anche i problemi minori interni tra le nazioni e non ci sarà alcun problema alle frontiere». «Meno migranti, meno sbarchi e meno morti» ha poi aggiunto. «Chiederemo sostegno alle autorità libiche, dare a Tripoli il diritto ai rimpatri e la redistribuzione delle quote degli arrivi. Chiederemo alle missioni internazionali di non usare l’Italia come unico punto d’arrivo e il sostegno nelle operazioni di soccorso, protezione e riaccompagnamento di migliaia di clandestini nei luoghi di partenza. Credo quindi - ha detto poi Salvini - che questo nucleo di amicizia e di intervento serio concreto ed efficiente di Italia, Germania ed Austria, possa essere un nucleo che darà un impulso positivo a tutta Europa per riconoscere il diritto di asilo a quella minoranza di donne e bambini che fuggono dalle guerre ed evitare l’arrivo e la morte di decine di migliaia di persone che non scappano da nessuna guerra».

      «Proteggere le frontiere esterne all’Unione Europea»

      A fargli eco il ministro dell’Interno tedesco Seehofer:«I tre Paesi si sono messi d’accordo per controllare l’immigrazione. Vogliamo introdurre ordine nella politica migratoria ma garantire un approccio umanitario e proteggere effettivamente le frontiere esterne dell’Unione Europea». «Sarebbe importante - sottolinea poi il ministro - che l’intera Unione europea decidesse qualcosa. Noi possiamo avere delle iniziative, ma l’Unione europea deve avere un’opinione comune. Sono ottimista e qui abbiamo l’occasione di procedere in una direzione positiva». E il ministro dell’Interno austriaco Kickl sottolinea come «questo asse di volenterosi può prendere iniziative ma è l’intera Unione Europea che deve intervenire». «Le cose sono relativamente semplice - aggiunge - noi tre siamo d’accordo sul fatto che vogliamo mettere ordine» e «mandare il chiaro messaggio che in futuro non dovrebbe essere possibile calpestare il suolo europeo se non si ha il diritto alla protezione». Previsto un nuovo incontro a Vienna sempre fra i ministri dell’Interno di Italia Germania e Austria il prossimo 19 luglio.


      https://www.corriere.it/politica/18_luglio_12/migranti-asse-germania-austria-fermare-sbarchi-6ba33c18-859b-11e8-b570-8bf3

  • #Naufrage dans le #golfe_d’Aden : 46 migrants noyés, 16 disparus

    Leur navire a chaviré près du #Yémen après avoir traversé le Golfe d’Aden. Le personnel de l’Organisation internationale des migrations a pu venir en aide aux rescapés.

    Un nouveau drame sur une route migratoire maritime met en lumière les risques pris chaque jour par les exilés quittant leur pays. L’agence de l’ONU pour les migrations a affirmé mercredi 6 juin qu’au moins 46 migrants, dont 37 hommes et 9 femmes, vraisemblablement des Ethiopiens, étaient morts noyés lorsque leur navire a chaviré à l’approche du Yémen après avoir traversé le golfe d’Aden. Seize autres sont encore portés disparus.

    Le personnel de l’Organisation internationale des migrations (OIM) a pu venir en aide aux rescapés, arrivés sur une plage du Yémen, a fait savoir l’OIM dans un communiqué. Ces derniers ont reçu une assistance médicale, de la nourriture et un soutien psychosocial de l’OIM, tandis que le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge du Yémen ont assuré l’inhumation des défunts.

    « Entassés »
    Le navire a chaviré en raison des hautes vagues alors qu’il approchait de sa destination à l’aube, mercredi. Au moins 100 migrants – 83 hommes et 17 femmes – avaient été « entassés » sur ce bateau d’un contrebandier, ayant quitté le port de Bossaso (nord), en Somalie, le 5 juin, a détaillé l’OIM. L’agence précise que, d’après ses informations, ces migrants étaient tous des Ethiopiens.

    « Les survivants ont dit que les passagers qui n’avaient pas de gilets de sauvetage dans le bateau du contrebandier ont commencé à paniquer à l’arrivée des hautes vagues », a expliqué l’OIM. « Au fur et à mesure que le bateau prenait l’eau, ils ont été projetés tête baissée dans la mer agitée », a ajouté l’agence de l’ONU.

    Un porte-parole de l’OIM à Genève, Leonard Doyle, a déclaré qu’il était « criminel » d’entasser des migrants dans un bateau, sans gilets de sauvetage. « La tragédie migratoire honteuse du golfe d’Aden est une tragédie qui est cachée à la vue de tous », a déclaré Mohammed Abdiker, directeur du département des opérations et des situations d’urgence de l’OIM, cité dans le communiqué.

    Cent mille migrants
    Quelque 7 000 migrants entrent au Yémen chaque mois et environ 100 000 migrants, principalement de la Corne de l’Afrique, ont fui en 2017 leurs pays pour arriver au Yémen malgré la guerre et la crise humanitaire qui ravagent ce pays, selon l’OIM.

    Fuyant la violence et la pauvreté dans la Corne de l’Afrique, notamment en Erythrée, en Somalie et en Ethiopie, ces migrants espèrent atteindre les pays arabes du Golfe, plus prospères, et sont à la merci des contrebandiers, a expliqué l’organisation.

    Une fois au Yémen, où quelque 10 000 personnes ont été tuées en trois ans de guerre entre les forces progouvernementales et les rebelles houthistes, les plus chanceux trouvent un travail clandestin, selon l’OIM. Les moins fortunés sont exposés aux mauvais traitements, aux abus sexuels et à la violence.

    Le drame a eu lieu après la mort, dans la nuit de samedi à dimanche, de dizaines de migrants – en majorité des Tunisiens – au large de Kerkennah, à l’est de la Tunisie. Leur embarcation a chaviré alors qu’ils cherchaient à traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe.

    https://www.lemonde.fr/yemen/article/2018/06/06/naufrage-dans-le-golfe-d-aden-46-migrants-noyes-16-disparus_5310790_1667193.
    #mourir_aux_Frontières #asile #migrations #réfugiés #morts #décès #réfugiés_éthiopiens

  • En Tunisie, l’exil sans fin d’une jeunesse naufragée - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/06/04/en-tunisie-l-exil-sans-fin-d-une-jeunesse-naufragee_1656619

    De la région minière de Metlaoui aux îles Kerkennah, d’où ils partent pour Lampedusa, « Libération » a suivi la route qu’empruntent les jeunes Tunisiens sans avenir, celle qu’avaient prise les passagers du bateau qui a sombré samedi en Méditerranée. Sept ans après la révolution, si la dictature a disparu, les espoirs de vie meilleure se sont fracassés, grossissant les rangs des candidats au départ.

    Des dizaines de cadavres ont été engloutis par la #Méditerranée après le naufrage, samedi soir, d’une embarcation au large de l’archipel des Kerkennah. A son bord, entre 180 et 200 personnes, selon les estimations des survivants. Soixante-huit émigrants ont été secourus par la marine tunisienne, et 48 corps sans vie ont été repêchés. Les recherches ont repris lundi avec l’aide de neuf unités navales, un hélicoptère et des plongeurs.Les passagers étaient presque tous tunisiens.

    Sept ans après la révolution, les jeunes fuient leur pays. Depuis le début de l’année, 2 780 Tunisiens ont choisi l’exil clandestin en Italie, selon l’Office international des migrations. Libération a suivi leur parcours entre le bassin minier de #Gafsa et les îles des pêcheurs de #Kerkennah. La route s’étire sur 300 kilomètres, en comptant le crochet par Sidi Bouzid. L’itinéraire barre horizontalement la Tunisie, passant des terres contestataires des « zones intérieures » à la riche cité côtière de Sfax. C’est celui qu’empruntent les chômeurs pour monter dans des bateaux qui rejoignent l’île italienne de #Lampedusa, porte d’entrée de l’Europe.

    A Metlaoui : « Ici, c’est le phosphate ou Lampedusa »

    La terre ne donne rien de végétal, à #Metlaoui. Même les oliviers ont renoncé à s’y accrocher : le sol semble mort, brûlé par un soleil trop grand et un ciel trop bleu. Les hommes, comme les plantes, n’ont pas grand-chose à faire ici. Ils sont pourtant venus fouiller le sol, et ils ont trouvé dans les replis des montagnes nues qui découpent l’horizon de la ville la plus grande richesse du pays, le phosphate. Autour de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), a poussé la ville minière, à la fin du XIXe siècle. Aujourd’hui encore, la société étatique gratte chaque année 5 millions de tonnes de cette roche utilisée dans la composition des engrais.

    A la sortie ouest de Metlaoui, en direction de la frontière algérienne, un café sans nom jouxte un garage. Un auvent fournit de l’ombre. Mais en milieu d’après-midi, c’est à l’intérieur de la vaste pièce blanche aux murs nus qu’il fait le plus frais. Au fond de la salle sans fenêtre, cinq hommes attendent sur des chaises en plastique. Ce sont les seuls clients. Les aînés ont des moustaches, les jeunes du gel dans les cheveux. Le plus âgé, Mohamed Atrache, est un employé de la CPG à la retraite. Comme son père, et son grand-père avant lui, embauché en 1917. Quand son fils a été pris à son tour, en janvier, il a pleuré de joie. « Il avait tenté de passer en Europe, explique-t-il. A trois reprises. La première fois, le bateau est tombé en panne. La seconde, il a été arrêté par la police. La troisième, le temps était trop mauvais. »

    « A Metlaoui, le phosphate est le rêve de tous les jeunes. C’est ça ou Lampedusa », résume Ahmed Jedidi, 26 ans, titulaire d’un master de civilisation française. Il y a beaucoup de diplômés comme lui, à Metlaoui. Ahmed a été brièvement arrêté, en 2016, pour avoir pris la tête du mouvement des jeunes chômeurs qui avaient bloqué l’activité de la CPG pour exiger des embauches. La crise a duré deux mois et demi. Pourtant, la CPG recrute. Vorace, elle saute d’un gisement à l’autre, fourrageant dans les montagnes pour expédier ses wagons de cailloux noirs vers la côte. Elle a besoin de bras et de cervelles quand elle découvre un nouveau filon. La société organise alors des concours. En 2016, elle a recruté 1 700 techniciens. L’an dernier, 1 700 ouvriers non-qualifiés. C’est un pacte tacite : la compagnie doit nourrir la ville, sans quoi la ville mord la compagnie. Au total, depuis la révolution de décembre 2010, le nombre d’employés a été multiplié par trois, alors que sa production s’est effondrée. La CPG est devenue une soupape sociale pour éviter l’explosion de cette région contestataire.

    Khams Fajraoui, 21 ans, a échoué au concours de janvier. Il est le seul à rester muet autour de la table du café, il ne parle pas le français. Il a une crête sur la tête, des chaussettes dans des claquettes, et un regard fixe. Il est le benjamin d’une famille de cinq frères et sœurs, tous au chômage. Son père est décédé il y a cinq ans. Il fait les moissons, là où le blé pousse, plus au nord. Hors saison, il gagne 10 à 15 dinars (3 à 5 euros) trois fois par semaine en chargeant et déchargeant les camions du souk de Metlaoui. Il ne partira pas en Europe car « ses oncles et ses tantes lui ont demandé de rester ». Il veut un travail, « n’importe lequel ».

    « Ma femme ne m’a rien dit quand il est parti »

    Saïd Bkhairya avait aussi défendu à son fils d’émigrer. Un jour, en son absence, Koubaib, 17 ans, est parti quand même. Il faut passer sous l’ancien tapis roulant qui acheminait le phosphate vers la ville pour arriver chez Saïd. Ce cordon ombilical qui relie la mine à Metlaoui est comme une guirlande de tôle suspendue au-dessus de son quartier. Dans la cour de sa maison fatiguée, il a planté un citronnier. Black, le chien de Koubaib, est attaché derrière le poulailler. « Ma femme ne m’a rien dit quand il est parti. Elle avait peur de ma réaction », dit Saïd. Elle est assise à côté de lui sur le canapé. La mère a dans la main le smartphone qu’elle a acheté pour communiquer avec Koubaib sur Skype. Sa vue est mauvaise, elle doit approcher le visage tout près de l’écran pour appeler son fils. La conversation dure quelques secondes, deux ou trois phrases. « Il est fatigué, il couche dehors, explique-t-elle. Il ne fait rien, il demande de l’argent. »

    Saïd a déjà deux crédits à rembourser. Il envoie irrégulièrement des petites sommes à Koubaib, qui vivrait à Mestre, près de Venise. « Je m’en fous. Dès que j’aurai amassé assez, moi aussi, un jour, je partirai », assure Wael Osaifi, un cousin de Koubaib, après que son oncle a quitté la pièce. Il a été blessé il y a cinq ans dans un accident de voiture au terme d’une course-poursuite avec la police. Wael passait de l’essence de contrebande depuis l’Algérie. « Il y a un type qui organise les départs, il est très discret. C’est une mafia. Les prix ont augmenté. C’était 3 000 dinars, maintenant c’est 5 000 [environ 1 630 euros]. J’ai des amis en Italie, certains travaillent, certains trafiquent. » A Metlaoui, il boit parfois des bières avec des amis dans une maison abandonnée. « On n’a rien d’autre à faire. Les prix sont devenus invivables. Avec Ben Ali [le dictateur renversé par la révolution, ndlr], on avait une meilleure vie, lâche-t-il. Le paquet de cigarettes Royale valait 3,5 dinars, aujourd’hui c’est 5,5 dinars… » Koubaib a quitté Metaloui il y a dix mois, en même temps qu’un groupe de 18 jeunes de la ville. « Pour certaines familles, c’est un investissement », regrette Saïd. Sur les photos que le fils envoie depuis l’Italie, il a l’air très jeune. Il ressemble beaucoup à son petit frère, qui sert le jus de mangue aux invités. Sur les images plus anciennes, Koubaib pose souvent avec son chien. Dehors, Black aboie de temps en temps depuis qu’il est parti.

    A Gafsa : « Un travail légal, c’est une question de dignité »

    Leur énergie a quelque chose de déconcertant dans une ville comme Gafsa. On ne devine pas, en passant devant cette rue morne de la « capitale » régionale, qui affiche un taux de chômage à 26 % (plus de 40 % pour les jeunes diplômés), qu’un tel tourbillon d’activité agite le second étage de cet immeuble de la cité Ennour. Sirine, Nejma, Abir et Khora, une Française en stage, font visiter le local de leur association, Mashhed. Elles ont entre 19 ans et 23 ans. « Les séminaires ou les concours de jeunes talents, ce n’est pas notre truc, annonce Sirine, longs cheveux noirs et chemise rayée. Notre finalité, c’est la transformation sociale. On ne fait pas de l’art pour l’art. On ne veut pas non plus "sensibiliser". On fait, c’est tout ! Des poubelles dans la rue, des projections de cinéma, des lectures, des journaux, des festivals, du montage, des jeux, des manifestations… »

    Chacune a une clé du local. Elles passent à Mashhed le plus clair de leur temps. S’y engueulent, s’y échappent, s’y construisent. L’association compte 70 membres actifs et 300 adhérents. Les garçons sont les bienvenus, mais ce sont de toute évidence les filles qui mènent la danse. Les filles, elles, n’embarquent pas pour l’Europe.

    Sirine : « Mon petit frère a voulu partir, ça a choqué mes parents, on a essayé de lui faire entendre raison. »

    Abir : « C’est la faute d’un manque de communication dans les familles. Les gars ne trouvent personne avec qui partager leurs soucis. »

    Najla : « La France, ce n’est pourtant pas le paradis ! La fuite, c’est débile. Moi, je pense qu’on peut faire en sorte d’être heureux là où on est. C’est dans la tête, le bonheur. »

    Abir : « Ce n’est pas que dans la tête ! Il n’y a pas de travail. Tu sais combien c’est, un salaire de serveur, aujourd’hui ? »

    Khora : « Justement, je ne pige pas comment vous faites pour sortir et faire des festins tout le temps, alors que vous êtes au chômage ! Moi, quand je suis chômeuse, je reste chez moi à manger des pâtes. »

    Najla (en riant) : « C’est la solidarité arabe. Toi, tu ne connais pas ça ! »

    La nuit tombe vite sur Gafsa. A 22 heures, la ville s’éteint presque complètement. A la terrasse du café Ali Baba, désert, deux hommes fument dans le noir. Le gérant de l’établissement et son ami. Ils parlent de la révolution. Quand on leur demande leur avis sur la chose, Abdeslam, 28 ans, demande s’il peut répondre en anglais. « Notre déception est immense, parce que l’espoir qu’avait suscité la chute de Ben Ali était immense, explique-t-il. On ne sait pas qu’un café est amer tant qu’on n’a pas goûté un café sucré. Maintenant, on sait. »

    Il a voulu étudier le droit, s’est inscrit à l’université de #Sousse, sur la côte. Mais n’a jamais achevé sa formation, bouffé par les petits boulots qu’il effectuait pour payer ses études. Aujourd’hui, il travaille de temps en temps sur un chantier de bâtiment. « Des docteurs qui construisent des immeubles, c’est ça, la Tunisie », poursuit-il. Au fil de la discussion, le débit d’Abdeslam s’accélère. Son ami s’est levé pour ranger les tables. « Je ne veux pas partir sur la mer, je m’y refuse et puis j’ai peur. Je veux une vie adaptée, c’est tout. Je me fiche d’avoir une belle maison et une grosse voiture. Un travail légal, c’est tout ce que je demande, c’est une question de dignité. » Sa voix tremble dans le noir. Les cigarettes s’enchaînent.

    On ne pose plus de questions depuis longtemps, mais la détresse pousse Abdeslam à parler encore, de plus en plus vite. « A l’école, j’étais bon en philosophie. Je lis encore Kant, Spinoza, Heidegger, Sartre… Pourtant, cette société me méprise. Gafsa enrichit l’Etat, mais l’Etat nous crache dessus », conclut-il. Sa vieille mobylette est garée toute seule dans la rue vide. Il l’enfourche, plié en deux, pour aller dormir chez ses parents. Le gérant a fini de balayer, il tire le rideau de fer.

    A Bir el Haffey : « Aujourd’hui, le tourisme s’est effondré »

    Sur la route qui relie Gafsa à Sidi Bouzid, les voyageurs imaginent souvent être témoins d’un mirage. Au bord de la chaussée, des fourrures brillent au soleil, exposées dans toute leur splendeur. Du castor, du poulain, de l’ours, du lapin, du léopard… Cette panoplie appartient à un commerçant, d’un naturel méfiant. « Depuis la révolution, il y a des espions de la CIA et du Mossad partout, croit-il savoir. Il y a quinze ans, je cherchais des tours de cou, on m’a refilé un grand sac avec des manteaux à poils. J’ai commencé comme ça », dit-il pour justifier son activité insolite. Qui peut bien acheter ces fourrures à l’orée du Sahara ? « Détrompez-vous, les gens s’arrêtent. Avant, j’avais des Canadiens, des Allemands, les guides me les ramenaient. Aujourd’hui, le tourisme s’est effondré. J’ai tout de même de temps en temps des Algériens ou des Libyens. »

    A Sidi Bouzid : « Ils font ça juste pour avoir l’air beau »

    Dans son bureau, flotte un mélange de sueur et de parfum. Zeinobi Khouloud, 28 ans, gère une salle de sport, l’une des rares activités offertes aux jeunes de Sidi Bouzid. Derrière elle, des gants de boxe et des boîtes de protéines sont exposés sur l’étagère. Son père a ouvert le club, Abidal’s Gym, il y a deux ans, au rez-de-chaussée d’un immeuble dont les étages supérieurs ne sont pas terminés. La famille est rentrée d’Arabie Saoudite après la révolution, mais s’est à nouveau éparpillée pour faire des affaires. Zeinobi, elle, est restée dans la petite ville du centre de la Tunisie, connue dans le monde entier depuis qu’un vendeur de légumes du nom de Mohamed Bouazizi s’y est immolé, le 17 décembre 2010, pour protester contre la confiscation de sa charrette par la police. Son geste désespéré a été le point de départ d’une révolution qui a emporté le dictateur Ben Ali, avant de déborder dans tout le monde arabe.

    Sept ans plus tard, le visage géant de Bouazizi s’affiche en noir et blanc sur la façade d’un bâtiment municipal. Sa charrette emblématique a maladroitement été statufiée sur un terre-plein central. Mais même ici, les jeunes disent être déçus par les fruits du printemps tunisien. « Le chômage est toujours là, les jeunes n’ont rien à faire, c’est pour ça qu’ils viennent ici, décrit Zeinobi. Leurs parents les poussent à venir à la salle pour qu’ils ne traînent pas dans la rue toute la journée. Ils oublient leurs problèmes en faisant du sport. » Dans la salle, on croise des adolescents à lunettes avec des muscles de personnages de jeu vidéo. La plupart ont les cheveux rasés sur les côtés. Abidal’s Gym propose des cours de taekwondo, de muay-thaï, d’aérobic, de kick-boxing, mais ce sont avant tout les appareils de musculation, « importés d’Espagne », qui attirent les jeunes à 30 kilomètres à la ronde. « Ils font ça juste pour avoir l’air beau », se moque Zeinobi. Parmi les 900 clients, quelques femmes, « surtout l’été », précise-t-elle. « Les femmes ont beaucoup de responsabilité dans notre région, elles n’ont pas de temps libre. »

    Sur la route de Regueb : « 3 euros le kilo avant, 8 maintenant »

    La route est encadrée par les figuiers de barbarie de trois mètres de haut, dans lesquels viennent se ficher de loin en loin des sacs en plastique échappés des décharges à ciel ouvert.

    Dans un champ, un âne détale après avoir arraché le piquet qui le retenait prisonnier. Il s’éloigne en direction des collines pelées comme les bosses d’un chameau. Ce sont les derniers reliefs à franchir avant de basculer définitivement dans la plaine de Sfax, à l’est du pays. Sur leurs flancs, des restes de minuscules terrasses en pierre sèche, que plus personne n’est assez fou ou courageux pour cultiver désormais. Il reste uniquement des bergers dans cette vallée. Les plus vieux sont toujours bien habillés, en pantalons de ville et en vestes sobres. Leur mouton, au goût particulier, est réputé dans toute la Tunisie. Mais son prix a augmenté, passant de « 3 euros le kilo avant la révolution à 8 euros maintenant », reconnaît un vendeur de viande grillée installé au bord de la route. La raison en est simple : le prix des aliments pour le bétail a flambé depuis 2011, explique-t-il.

    A Regueb : « Notre seul loisir : aller au café »

    Nabil, 35 ans, mâchouille l’embout en plastique de sa chicha. Il recrache la fumée entre ses dents jaunies en fixant une partie de billard : « C’est tranquille, Regueb. Trop tranquille. Notre seul loisir, c’est d’aller au café. » Son ami Aymen, 25 ans, a ouvert cette salle de jeu il y a deux ans. En plus de la table de billard, il a installé neuf ordinateurs, deux PlayStation, un baby-foot. Investissement total : 2 600 euros. L’affaire ne marche pas : « Les jeunes jouent sur leurs téléphones. » Aymen va revendre, ou fermer. L’an prochain, de toute manière, il doit effectuer son service militaire.

    « Je voulais créer une petite unité de fabrication d’aliments pour le bétail, mais il fallait des papiers, et pour avoir ces papiers, on me demandait de l’argent, ressasse Nabil. L’administration est corrompue, j’ai dû renoncer. » Il vit chez ses parents, avec sa femme. Lui a pu se marier, mais « c’est rare, parce que c’est compliqué, sans travail », avoue-t-il.

    A Sfax : « Ici, les gens respectent le travail »

    Les industries de #Sfax signalent la ville de loin. La deuxième ville du pays est aussi son poumon économique. Les arbres d’ornementation sont étrangement taillés au carré, les rues sont propres, l’activité commerciale incessante dans la journée. La richesse des Sfaxiens est proverbiale, en Tunisie. Pourtant, Mounir Kachlouf, 50 ans, avoue qu’on s’y ennuie aussi. « Où tu vas sortir, ici ? Même moi, le week-end, je vais à Sousse ou à Hammamet ! » Il est le gérant du café-restaurant Mc Doner, installé le long de la petite promenade de Sfax, qui se vide de ses promeneurs au crépuscule. « Depuis 2002, on nous promet un port de plaisance, une zone touristique, mais on ne voit rien venir », dit-il. Le patron a même une théorie sur les raisons de cet échec : « Les Sfaxiens ont de l’argent. La Tunisie a besoin qu’ils le dépensent ailleurs pour faire tourner l’économie. S’ils développaient Sfax, les gens n’auraient plus besoin de sortir ! »

    Un groupe de six jeunes femmes pressées longe la corniche, valises à roulettes sur les talons. Elles rentrent de vacances. Le lendemain, elles reprendront toutes le travail. L’une est « technicienne d’esthétique et coach personnel », les autres sont vendeuses de tissu de haute couture dans une boutique de la médina. « Nous, les Sfaxiens, on est comme les Chinois, on travaille tout le temps, surtout les femmes, s’amuse Yorshelly. C’est bien pour l’économie, mais ça rend la ville fatigante, polluée, embouteillée. Il y a du travail ici, enfin, surtout pour les non-diplômés. » Aucune d’entre elles n’est mariée. « Il y a un gros problème de "racisme" chez les familles sfaxiennes, glisse Marwa. Les parents veulent que l’on épouse un Sfaxien. Nous, honnêtement, on s’en fiche. »

    Un homme a tendu l’oreille, inquiet qu’on dise du mal de sa ville dans un journal français. Il insiste pour témoigner lui aussi. « Je m’appelle Mahdi, j’ai 31 ans, je suis électricien, j’aime mon pays, je vis à Sfax car ici, les gens respectent le travail, dit-il, énervé. Les jeunes veulent de l’argent facile. Je les vois rester au café toute la journée. Je leur dis : "Venez bosser avec moi, il y a de quoi faire." Mais ils préfèrent être assis à boire et fumer ! »

    A Kerkennah : « La traversée est 100 % garantie »

    C’est l’île des départs. D’ici, près de 2 700 Tunisiens ont pris la mer depuis le début de l’année pour gagner Lampedusa, à 140 kilomètres en direction du Nord-Est. En 2017, ils étaient plus de 6 000. En 2018, ils représentent le plus important contingent de migrants arrivés en Italie, devant les Erythréens et les Nigérians. La traversée dure une nuit. Contrairement à une idée reçue, les émigrants ne montent pas sur des canots pneumatiques ou des barques vermoulues, comme en Libye voisine. A Kerkennah, les #passeurs comme les passés sont tunisiens. Un lien social les attache malgré tout, on ne risque pas des vies de compatriotes à la légère. « La traversée est 100 % garantie, c’est comme un aéroport », décrivait Ahmed Souissi, 30 ans, coordinateur de l’Union des diplômés chômeurs, quelques semaines avant le naufrage d’une embarcation surchargée le week-end dernier, au cours duquel plus de cinquante migrants sont morts noyés. « Les émigrants partent sur des bateaux de pêche qui ont été au préalable dépouillés de tous leurs accessoires. Quand on voit un bateau nu, on sait qu’il va y avoir un départ. »

    Il faut traverser les marais salants du centre de l’île, puis les grandes étendues vides piquées de tristes palmiers sans palmes (elles sont utilisées dans la fabrication des pêcheries fixes au large de Kerkennah) pour trouver la route du chantier, installé dans une ferme derrière le village de Chergui. Une dizaine de squelettes de navires flottent dans le ciel, au-dessus des copeaux de bois. Les charpentes sont en bois d’eucalyptus. Certaines sont déjà coloriées en rouge ou en bleu. Un peintre dont la blouse ressemble à une toile de Pollock désigne du bout de son pinceau la seule embarcation toute noire : « C’est le bateau utilisé par [le futur président] Bourguiba pour fuir en Egypte pendant la période coloniale, explique-t-il. Quelqu’un y a mis le feu il y a trois ans. On travaille à sa restauration. »

    Mohamed et Karim s’affairent sur le bâtiment le plus avancé du chantier. Ils sont tourneur soudeur et chaudronnier, et s’occupent de toute la partie métallique : armatures, bastingage, proue, etc. « Les migrants partent sur des 12-mètres comme celui-là, dit le premier, sans s’arrêter de souder. Il y a tellement de chômage que la police ferme les yeux. » Pollution des eaux, dégradation des fonds marins, réchauffement : « Les pêcheurs ont de moins en moins de poissons depuis deux ou trois ans, ils ont besoin d’un revenu, complète le second. Certains vendent leur bateau, des passeurs les remplissent avec 100, 120 jeunes, et les mènent à Lampedusa. Les bateaux restent là-bas. »

    Le leur est une commande de Boulababa Souissi. Le capitaine est dans sa cabine, la buvette improvisée du chantier, une canette de bière à la main. « Dans cinq jours, à ce rythme-là, c’est fini, savoure-t-il, l’œil guilleret. J’ai fait venir un moteur d’occasion d’Italie. Je vais enfin retourner pêcher. » Il baptisera son chalutier Oujden, le prénom de sa fille. Coût : 50 000 euros. Le précédent va-t-il continuer à naviguer ? « Il ne remontera plus de poisson », lâche le capitaine.

    Les visiteurs débarquent à Kerkennah, 15 500 habitants, par un ferry arrivant de Sfax. Puis, une route remonte l’archipel du Sud au Nord. La simplicité des maisons - des agrégats de cubes blancs - leur donne un air moderne. Des constructions, ou des agrandissements, sont souvent en cours. « C’est l’argent des harragas », ricane une femme, en passant devant un portail refait à neuf. Les « harragas », « ceux qui brûlent » en arabe, est le terme utilisé pour désigner les clandestins. « Ils ne se cachent même plus, comme au début. Dans une petite île où tout le monde se connaît, on les repère tout de suite, indique Ahmed Souissi. Pour la police, c’est difficile de contrôler les ports de Kerkennah. Les bateaux peuvent sortir de n’importe quelle ville ou plage. D’ailleurs, tout le monde les voit. » Ne sont-ils pas arrêtés ? « Les flics arrivent trop tard. Ou n’arrivent jamais. Pourtant, ça ne demande pas beaucoup d’intelligence de savoir qui organise les passages, dit l’activiste. Mais l’État n’est pas pressé de voir la fin des subventions européennes au titre de la lutte anti-immigration. Et puis, je crois que ça arrange tout le monde que les jeunes chômeurs sortent de Tunisie. »

    Tout au bout de la route, il y a le port de Kraten. En direction du Nord, quelques îlots plats, rocailleux, taches claires dans la mer sombre, sans vague. Les derniers mètres carrés solides de Tunisie. En cette fin de matinée, les pêcheurs démêlent et plient les filets, au soleil. Les camionnettes frigorifiques des acheteurs sont déjà reparties, à moitié vides. Sur le ponton, on marche sur des carcasses de crabes bruns qui craquent sous les chaussures. Les Tunisiens ont surnommé cette espèce « Daech ». « Ils sont arrivés d’Egypte il y a quelques années, et ils remontent le long de la côte, commente un marin, l’air dégoûté. Ils mettent les pêcheurs sur la paille : ils coupent les filets, ils bouffent le poisson ! Si ça continue, ils vont débarquer en Europe. La pêche n’est plus rentable. » Lui est là pour aider son père ce dimanche, mais en semaine il occupe un emploi de professeur de sport à Sfax.

    Au petit café de la jetée, le patron moustachu sert l’expresso le plus serré de Tunisie en bougonnant. Il jure qu’aucun bateau ne part de « son » port. « Les jeunes, ils peuvent aller se faire foutre, ils ne pensent qu’à l’argent. » Contre le mur, un pêcheur de 55 ans, « dont trente-quatre en mer », pull rouge et bonnet bleu, philosophe : « Cette révolution était un don. Elle nous a montré qu’on peut régler nous-mêmes nos problèmes, on doit garder ça en tête. Ce crabe Daech, par exemple, on ne doit pas le détester, Dieu nous a envoyé cette satanée bête pour qu’on corrige nos façons de pêcher. On me regarde comme un vieux fou quand je critique les collègues qui pêchent au chalut en ravageant les fonds, mais ce sont eux qui ont fait disparaître les prédateurs des crabes », assène Neiji.

    Son français est chantant. Il fait durer son café. « Les jeunes qui partent, c’est aussi naturel, reprend-il. Sans cela, ils rejoindraient peut-être le vrai Daech, qui sait ? C’est la logique humaine d’aller tenter sa chance. Moi, si je n’avais pas une femme et trois filles, je crois que j’aurais aussi filé. » Neiji tire sur sa cigarette en aspirant la fumée très lentement, avant d’expirer sans bruit. « Ce va-et-vient, c’est la vie. Les pêcheurs sont des gens intelligents, il faut me croire. »
    Célian Macé

    Très bon reportage, avec photos dans l’article source. La fin de l’article avec les propos du pêcheur, est à méditer.

    #chômage #tunisie #émigration #jeunesse #Afrique

  • Agenda du Libre pour la semaine 23 de l’année 2018
    https://linuxfr.org/news/agenda-du-libre-pour-la-semaine-23-de-l-annee-2018

    Calendrier web, regroupant des événements liés au Libre (logiciel, salon, atelier, install party, conférence), annoncés par leurs organisateurs. Voici un récapitulatif de la semaine à venir. Le détail de chacun de ces 58 événements (3 en Belgique, 49 en France, 0 au Luxembourg, 5 au Québec et 1 en Suisse) est en seconde partie de dépêche.lien n°1 : Aprillien n°2 : Agenda du Libre (Belgique, France, Suisse, Tunisie) lien n°3 : Carte des événementslien n°4 : Proposer un événementlien n°5 : Annuaire des organisationslien n°6 : Agenda de la semaine précédentelien n°7 : Agenda du Libre QuébecSommaire

    [FR Castelnau-le-Lez] Section GNU/Linux Ubuntu et Logiciels Libres - Le lundi 4 juin 2018 de 10h00 à 12h00.

    [FR Montpellier] Framapermanence - Le lundi 4 juin 2018 de 18h00 à 21h00.

    [FR Montpellier] Points Libres - Le (...)

  • Le cauchemar des migrantes.
    Un reportage de Maurine Mercier pour la RTS.

    Maurine Mercier racontait, en octobre dernier, le sort des femmes migrantes qu’elle a rencontrées dans un centre tunisien qui les accueille. Ce reportage lui a valu de remporter le Swiss Pass Award dans la catégorie radio. Rediffusion.

    http://pages.rts.ch/la-1ere/programmes/tout-un-monde/9505922-tout-un-monde-du-27-04-2018.html#timeline-anchor-segment-9505916
    #Tunisie #audio #migrations #viols #femmes #Libye #prostitution #prostitution_forcée #Tunis

    Des femmes qui arrivent en Tunisie pour y trouver du travail et dans un premier temps sans l’envie d’aller en Europe, mais... après une vie de violences (y compris #violences_sexuelles) en Tunisie...

    « Du coup, alors qu’elles n’y avaient jamais pensé, leur seule alternative : partir en Europe, via la Libye », dit la journaliste.
    Et une femme raconte :
    « Où tout le monde veut aller, en Europe ».
    Journaliste : "Elles savent évidemment que pour y parvenir, en Libye, elles risquent, d’abord, de se faire violer, encore. L’une d’elle m’explique : « L’Europe ce n’est pas l’#espoir de trouver du travail ou de devenir riche, mais l’espoir de cesser d’être violée. »
    cc @_kg_ @isskein

    Transcription :

  • Comment nous sommes redevenus cannibales - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2018/05/23/comment-nous-sommes-redevenus-cannibales_1652141

    Il faut se rendre au musée de l’Homme, à Paris, et suivre l’anthropologue suisse, Mondher Kilani, auteur du Goût de l’autre (Seuil), dans l’exposition consacrée à la femme et à l’homme de Néandertal pour comprendre qu’il y a quelque chose de cassé dans notre chaîne alimentaire et découvrir que nous sommes tous des Néandertaliens, donc d’ex-cannibales qui se demandent aujourd’hui s’ils peuvent rester carnivores. L’auteur démonte dans cet ouvrage la notion même de cannibalisme en partant de ces hommes primitifs, qui mangeaient leurs semblables, pour arriver à ses contemporains plantés devant leur assiette de viande en se demandant : « Que faire ? »
    BUSTES SIMIESQUES

    En parcourant rapidement l’histoire de l’humanité, la femme et l’homme de Néandertal vivaient il y a 400 000 ans en Europe, au Moyen-Orient ou en Asie, et pratiquaient le cannibalisme, pense-t-on. Longtemps, il a fallu, pour cette raison, les éloigner de l’Homo sapiens, c’est-à-dire de nous, en les faisant ressembler à de grands singes pas très intelligents avec des orbites enfoncées et une mâchoire proéminente. La génétique avançant, nous avons dû admettre que nous avions des gènes en commun, entre 1 % et 3 % pour chacun d’entre nous. Il faut donc les réintégrer dans la famille des Homo sapiens et les laver des accusations mal fondées voire diffamatoires.

    « Néandertal l’Expo » (1) retrace ce parcours en partant « du » crâne, pas une reproduction, mais « le » crâne de cet homme de Néandertal, en poursuivant avec des portraits et des bustes simiesques du XIXe siècle quand l’imagination des chercheurs les guidait, pour finalement, dans la dernière salle de l’exposition, se retrouver face à une femme habillée d’un blue-jean et cardigan bleu Agnès b., qui passerait inaperçue place du Trocadéro, où se trouve le musée de l’Homme. Si « elle » n’avait pas disparu il y a 35 000 ans.

    La réintégration des Néandertaliens dans la famille de l’homme moderne suppose que l’on porte un autre regard sur le cannibalisme. L’incertitude prévaut aujourd’hui quand il s’agit de l’évoquer. La lecture du cartelde l’exposition présentant des os entaillés et brûlés, retrouvés dans la grotte de Krapina (Croatie), montre que le sujet est désormais traité avec d’énormes pincettes : « La présence sur plusieurs ossements de stries faites par un couteau en pierre et de traces de calcinations […] suscite la controverse. Ces traces résulteraient d’un traitement complet des corps, désarticulés et décharnés intentionnellement dans le but d’en prélever la chair », est-il écrit.

    Longtemps le cannibalisme a permis de tracer une frontière entre l’autre et nous, « le sauvage » et « le civilisé », « le primitif » et « l’être évolué », ou entre celui qui ne sait pas que manger son prochain « c’est pas bien », et celui qui a intégré le tabou.
    « FÉTICHISME »

    Le combat en réhabilitation, mené depuis des années par Marylène Patou-Mathis, directrice de recherches au CNRS et co-commissaire de l’exposition, est terminé : la femme et l’homme de Néandertal font partie de la famille des humains (2).

    Pour Kilani, ces frontières n’ont pas grand sens puisqu’il s’agit avant tout de projections de celui qui construit un discours scientifique. Il a lui même franchi la borne qui sépare le sauvage, supposé anthropophage, de l’homme civilisé. Un jour, en 1984, le jeune docteur en anthropologie, il a alors 36 ans, se trouve dans la région de Sepik, en Papouasie-Nouvelle-Guinée en compagnie d’un « ancien », un sage nommé Laplap. Alors qu’ils cheminent, ce dernier lui demande si ses ancêtres venus de l’autre côté de la planète n’avaient pas ingéré les siens. Berbère, originaire de Tunisie, il a les yeux un peu bridés et pourrait être, pour son interlocuteur, un descendant des soldats japonais qui auraient pratiqué l’anthropophagie dans l’île pendant la Seconde Guerre mondiale. « La question était d’autant plus surprenante que je m’étais justement attelé à l’examen des catégories de l’anthropologie comme la magie, le fétichisme, le mythe ou la rationalité à travers lesquelles la discipline appréhendait alors les sociétés dites primitives. C’était un travail qui accompagnait le tournant critique et réflexif de l’anthropologie en France et dans le monde francophone », s’amuse aujourd’hui encore Kilani qui voit alors la perspective s’inverser. L’intéressant n’est plus de regarder le sauvage, mais le civilisé avec les yeux du sauvage. Toute l’anthropologie de l’époque, et notre chercheur avec, opérait ce retournement du questionnement.

    Avec méthode le Goût de l’autre reprend cette construction du sauvage, de l’homme cannibale à la femme de Néandertal plantée fièrement au bout de l’exposition, qui, bras ballant, pourrait être devant une boucherie se demandant si elle doit entrer ou s’abstenir.

    En 2018, l’homme n’est plus cannibale ou de manière très marginale, mais la question posée est de savoir s’il va cesser d’être carnivore. Mondher Kilani s’interdit d’avancer une réponse toute faite dans un domaine trop éloigné de ses sujets de prédilection. Mais, il ne s’interdit pas de baliser le terrain. « Dans les sociétés traditionnelles, le lien était sacré, les interdits religieux et les tabous alimentaires imposaient de n’abattre un animal que selon un rituel strict, de ne pas consommer certains animaux ou certaines parties des animaux, de modérer la chasse, etc. Dans notre société moderne non seulement ce lien sacré a disparu mais toute dimension symbolique également, ne laissant place qu’à une appréhension purement utilitariste et objectiviste de notre rapport à la nourriture et à l’animal, par exemple, avec la crise de la vache folle. A cause du régime alimentaire "carnivore" que nous avons imposé à un herbivore, nous redécouvrons le lien secret, donc symbolique, qui lie le mangeur à ce qu’il mange. Dans le cas particulier de la vache rendue carnivore et cannibale quand elle mange ses semblables, nous nous imaginons aussi cannibales. Et, au lieu d’assumer d’emblée notre dimension cannibale, nous mangeons des êtres sensibles, qui nous ressemblent, nous vivons cet état honteusement. »

    Il faudrait donc d’urgence reconstruire la dimension symbolique ou imaginaire qui nous relie à la nourriture que nous ingurgitons. « Le malaise conceptuel attaché à la consommation de la viande d’animaux, poussait les populations amazoniennes, et l es sociétés paysannes traditionnelles, à sacraliser l’objet de leur appétit et à modérer leur consommation. Nous nous sommes libérés d’un tel lien et nous pensons nous en sortir par des calculs purement utilitaristes. Or, quand l’animal devient un semblable, la limite entre carnivore et cannibale s’estompe. Dès lors on ne peut s’en tirer avec des considérations purement utilitaires. »

    Entre Néandertal et nous, Homère avait déjà posé la question de la modération de la consommation de viande. Quand les compagnons d’Ulysse trouvent refuge sur une île, ils ont interdiction de manger les bœufs d’Elios, le dieu qui éclaire les vivants. Ces derniers, profitant de l’absence d’Ulysse, ne résistent pas à la tentation déclenchant la colère des dieux : « Ils ont tué audacieusement les bœufs dont je me réjouissais quand je montais à travers l’Ouranos étoilé, et quand je descendais de l’Ouranos sur la Terre. Si vous ne me donnez pas une juste compensation je descendrai dans la demeure d’Hadès, et j’éclairerai les morts. » Pour éviter ce cataclysme les compagnons d’Ulysse vont périr.
    DE MONTAIGNE À L214

    Ce qui se redessine, quand L214 diffuse des images insoutenables de la manière dont les animaux sont tués dans les abattoirs industriels, est sans doute cette frontière entre barbare et homme civilisé. Comme le rappelle Kilani dans son ouvrage, cette limite n’a cessé de bouger. Quand il faut conquérir les contrées habitées d’Amérique du Sud ou d’ailleurs, il suffit de déclarer que les autochtones sont des cannibales pour les disqualifier. L’anthropologue se met lui dans les pas de Jean de Léry (1534-1613) et de Hans Staden (1525-1579), les premiers qui ont adopté un discours bienveillant à propos des populations du Brésil. Il suit aussi Sade (1740-1814), Claude Lévi-Strauss, le père de l’anthropologie moderne, Bataille ou Vázquez Montalbán.

    Mais le premier arpenteur de l’humain qui a, de son propre aveu, influencé Kilani est Montaigne (1533-1592) quand il appelle l’homme « moderne » à la prudence dans son texte Des cannibales : « Il n’y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu’on m’en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n’est pas de son usage ; comme de vrai, il semble que nous n’avons autre mire de la vérité et de la raison que l’exemple et idée des opinions et usages du pays où nous sommes. » Et de conclure : « Nous les pouvons donc bien appeler barbares, eu égard aux règles de la raison, mais non pas eu égard à nous, qui les surpassons en toute sorte de barbarie. »
    EUCHARISTIE

    Pour achever d’appeler à la reconstruction d’une frontière symbolique entre ce que l’on peut manger et ce que l’on ne peut pas, Kilani s’amuse à rappeler que la pratique de l’eucharistie revient à faire du catholique un cannibale du dimanche. Quand les protestants ne voient qu’un symbole dans le pain et le vin, c’est-à-dire l’évocation du dernier repas du Christ, l’Eglise de Rome, elle, en appelle régulièrement aux paroles de Jean (6, 53-56) : « En vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang vous n’aurez pas la vie en vous. Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle […] qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. »

    On peut avoir bon appétit et manger le fils de Dieu à condition que ce soit sacré. Mondher Kilani n’invite pas au sacré, il est resté marxiste : mais il propose de reconstruire la limite symbolique qui nous sépare du sauvage alors que nous ne regardons plus que le bilan économique de la filière viande.

    #cannibalisme

  • Violences à Gaza : Israël convoque l’ambassadeur de Belgique après le vote de l’ONU
    La DH - belga Publié le lundi 21 mai 2018 à 18h07
    http://www.dhnet.be/actu/monde/violences-a-gaza-israel-convoque-l-ambassadeur-de-belgique-apres-le-vote-de-l-

    Israël a convoqué lundi les ambassadeurs d’Espagne, de Slovénie et de Belgique en réaction au vote de ces pays au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour l’envoi d’une mission d’enquête internationale sur les événements sanglants à Gaza.

    Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères israélien, la directrice adjointe chargée de l’Europe occidentale a rencontré lundi les ambassadeurs d’Espagne et de Slovénie tandis que l’ambassadeur de Belgique sera reçu mardi.

    • Le Conseil des droits de l’homme décide la création d’une commission d’enquête sur les attaques militaires israéliennes contre les manifestations civiles palestiniennes
      GENEVA (18 mai 2018)
      http://www.ohchr.org/FR/HRBodies/HRC/Pages/NewsDetail.aspx?NewsID=23107&LangID=F

      (...) Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (29) : Afghanistan, Afrique du Sud, Angola, Arabie Saoudite, Belgique, Brésil, Burundi, Chili, Chine, Côte d’Ivoire, Cuba, Égypte, Émirats Arabes Unis, Équateur, Espagne, Irak, Kirghizistan, Mexique, Népal, Nigeria, Pakistan, Pérou, Philippines, Qatar, République Démocratique du Congo, Sénégal, Slovénie, Tunisie et Venezuela.

      Les États suivants ont voté contre (2) : Australie et États-Unis.

      Les États suivants se sont abstenus (14) : Allemagne, Croatie, Éthiopie, Géorgie, Hongrie, Japon, Kenya, Panama, République de Corée, Royaume-Uni, Rwanda, Slovaquie, Suisse et Togo.

      Déclarations concernant le projet de résolution
      (...)
      La Belgique, s’exprimant également au nom de l’Espagne et de la Slovénie, a dit soutenir le projet de résolution et la création d’une commission d’enquête, car à leurs yeux, l’usage de la force contre ces manifestants n’était pas justifié. Les trois délégations saluent la coopération de l’État de Palestine pour parvenir à un texte équilibré, même s’ils regrettent que le texte ne fasse pas mention du droit légitime d’Israël à protéger ses frontières. Les délégations, tout en appuyant le texte, appellent le Hamas et les organisateurs de ces manifestations à faire preuve de plus responsabilité.(...)

  • Agenda du Libre pour la semaine 21 de l’année 2018
    https://linuxfr.org/news/agenda-du-libre-pour-la-semaine-21-de-l-annee-2018

    Calendrier web, regroupant des événements liés au Libre (logiciel, salon, atelier, install party, conférence), annoncés par leurs organisateurs. Voici un récapitulatif de la semaine à venir. Le détail de chacun de ces 51 événements (3 en Belgique, 46 en France, 0 au Luxembourg, 2 au Québec, 0 en Suisse et 0 en Tunisie) est en seconde partie de dépêche.lien n°1 : Aprillien n°2 : Agenda du Libre (Belgique, France, Suisse, Tunisie)lien n°3 : Carte des événementslien n°4 : Proposer un événementlien n°5 : Annuaire des organisationslien n°6 : Agenda de la semaine précédentelien n°7 : Agenda du Libre (Québec)Sommaire

    [FR Ris-Orangis] Cartopartie OpenStreetMap spécial vélo - Le lundi 21 mai 2018 de 10h00 à 17h00.

    [CA-QC Montréal] 3L-Logiciels Libres en Liberte - Le lundi 21 mai 2018 de 14h00 à 17h00.

    [CA-QC Montréal] (...)

  • #Tunisie : les #réfugiés de #Choucha à la Marsa - leur situation toujours en question.

    Arrivés de Choucha en juin 2017, ils devaient être hébergés pour quelques jours seulement à la Marsa en attendant de résoudre leur situation. Pourtant ils y sont toujours aujourd’hui. Après avoir fui la Libye en 2011, leurs demandes d’asile avaient été rejetées en 2012 par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR). Ils ont espéré un réexamen de leurs dossiers pendant 6 ans, dans le camp de Choucha. Huit mois après leur arrivée à la maison des jeunes de La Marsa, les conditions de vie des 34 réfugiés et déboutés se sont gravement détériorées et les autorités compétentes ont abandonné le dossier.

    https://nawaat.org/portail/2018/03/14/refugies-de-choucha-a-la-marsa-abandonnes-par-les-autorites-tunisiennes-et-l

    #Libye #UNHCR #OIM

    • Juin 2017 : A La Marsa, les réfugiés expulsés de Choucha en grève de la faim depuis 12 jours
      https://youtu.be/euRL373OcPg


      25 réfugiés ont entamé une grève de la faim, le 18 août, pour contester leurs conditions de vie à la maison des jeunes de la Marsa. 42 subsahariens y ont été transférés après leur évacuation, le 19 juin dernier, du camp de Choucha, où ils se sont réfugiés depuis le déclenchement du conflit armé libyen en 2011. Considérés comme des migrants par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) et l’Organisation Internationale de la Migration (OIM), ils contestent la longue attente du réexamen de leurs dossiers afin de se faire accorder le statut officiel de réfugiés, une revendication soutenue par plusieurs organisations non-gouvernementales opérant en Tunisie

      https://nawaat.org/portail/2017/08/30/marsa-refugies-expulses-choucha-greve-faim
      #vidéo #documentaire

    • Tunisie : du camp de réfugiés de Choucha à La Marsa, des migrants de nouveau dans l’impasse

      Coincés dans le pays depuis huit ans, plusieurs dizaines de demandeurs d’asile attendent désespérément un statut de réfugiés.

      Une prison à ciel ouvert. C’est ainsi qu’ils résument leur situation dans cette maison des jeunes à La Marsa, une banlieue balnéaire située à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Tunis. Soudanais, Libériens, Egyptiens, Ghanéens, Ivoiriens ou encore Nigérians, cela fait huit ans qu’ils sont coincés en Tunisie, sans statut, sans travail, souvent sans papiers. « Je me lève le matin, je vais regarder la mer, puis je fais le tour du jardin. Je discute un peu avec mes camarades et ensuite je vais dormir. Parfois, je vais en centre-ville pour parler avec des associations de notre situation, mais rien ne change », se désespère Mohamed, originaire de Côte d’Ivoire.

      Avant d’arriver là, tous ont connu un long parcours en Tunisie. Ils ont passé six ans dans le camp de Choucha, au sud du pays, ouvert en 2011 face à l’afflux de déplacés et de réfugiés qui fuyaient la guerre en Libye. Au total, quelque 300 000 personnes avaient été accueillies en Tunisie et près de 18 000 avaient transité par le camp. Celui-ci a été officiellement fermé en 2013 puis démantelé en 2017, avant de laisser place à des campements de fortune pour les quelques centaines de personnes qui s’y trouvaient encore. Certains ont obtenu le statut de réfugiés et ont été réinstallés dans des pays tiers. Mais, pour d’autres, rien n’est réglé.

      Aucune loi sur l’asile

      C’est le cas de la trentaine de personnes résidant à La Marsa. « Nous n’avons jamais choisi d’être en Tunisie, nous avons été forcés à partir de nos pays. Nous demandons à être considérés comme des réfugiés à partir du moment où nous avons fui la guerre en Libye », explique Mohamed. La majorité d’entre eux se sont vus déboutés de leur demande par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) en Tunisie, la seule instance habilitée à donner ce statut.

      En effet, si la Constitution tunisienne garantit bien dans son article 26 le droit d’asile politique, le pays ne possède aucune loi sur l’asile. Il y aurait pourtant 1 843 réfugiés en Tunisie, en majorité syriens, selon les chiffres du HCR de 2019 (contre 771 en 2017). Un projet de loi sur l’asile a été élaboré depuis 2015, mais il n’a jamais été discuté au Parlement. Parmi les raisons de ce vide juridique : le refus de la Tunisie de servir de zone d’accueil ou « hotspot » pour la migration tournée vers l’Union européenne.

      A La Marsa, les ressortissants subsahariens refusent « l’intégration locale » proposée par les autorités et demandent le réexamen de leur dossier par le HCR. Mais la réponse de l’organisation est sans appel. « Ces personnes ne sont pas éligibles au statut de réfugié selon les conventions internationales en vigueur. Plusieurs alternatives ont été offertes à ce groupe, voire le retour volontaire dans leur pays d’origine ou bien une intégration locale. Deux individus seulement ont accepté le retour volontaire, alors que les autres refusent toute option », indique-t-elle par courriel. « Les entretiens ont été mal faits à l’époque, nous n’avions pas forcément l’interprète adéquat », réplique Mohamed, qui avait fait la traduction en 2011 pour certains de ses collègues.
      Mendier ou travailler au noir

      D’autres migrants comme Ibrahim Issaka, 58 ans, qui a fui le Darfour il y a plus de vingt ans, sont devenus quasiment apatrides. Lui est sans nouvelles de sa famille et n’a plus de pays, seulement des souvenirs de traumatismes liés à la fuite et à la guerre en Libye. Benjamin Kingsley, originaire du Liberia, se souvient juste d’avoir fui la guerre quand il avait 4 ans. Elevé en Libye, il ne connaît ni son âge, ni sa famille. « C’est un certain Monsieur Francis qui m’a élevé, j’ai perdu contact avec lui quand le conflit a commencé », dit-il. Aujourd’hui, il ne dort pas la nuit et ne veut plus raconter sa douloureuse histoire. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) déclare comprendre la situation de ces personnes, mais sans pouvoir faire plus que fournir une assistance.

      Dans l’attente d’un changement, les résidents vivotent. Ils ont un toit où dormir mais doivent mendier ou travailler au noir pour gagner de quoi manger, l’aide d’urgence des premiers mois s’étant arrêtée. « Ce n’est plus possible à gérer, et ce n’est pas notre responsabilité », déclare Slim Meherzi, maire de La Marsa. « L’ironie, c’est que nous vivons en face de la résidence de l’ambassadeur de France, ce pays qui est en partie responsable de la situation en Libye et donc de notre situation, et nous n’avons jamais eu de contacts avec eux », dénonce Ibrahim.
      « Oublier un peu notre situation »

      Du côté des associations locales, on connaît le sort de ces résidents précaires, mais on n’a pas de solution. « Nous savons qu’il y a un risque que les traumatismes s’accentuent avec leur situation actuelle. Nous proposons une assistance psychologique, mais c’est difficile pour eux de venir car il y a encore un tabou autour de la prise en charge », raconte Blamassi Touré, coordinateur du pôle développement au sein de France terre d’asile Tunisie. L’association avait réalisé une étude avec Médecins du monde en 2017 sur la santé mentale des migrants en Tunisie, dans laquelle elle mettait en exergue les facteurs aggravants liés à la vie dans le pays, le racisme, les difficultés d’obtention de titre de séjour et les obstacles à l’intégration.

      « Nous allons essayer de saisir le HCR, de prouver que les entretiens n’ont pas été correctement faits à l’époque et qu’il y a bien eu des erreurs. Nous essayons aussi de reparler à certaines ambassades pour voir s’il y a des possibilités de réinstallation », témoigne Halim Meddeb, un avocat qui s’est joint bénévolement à leur cause.

      A La Marsa, certains passent le temps en tentant de renouer avec ce qui les rattache à leur vie d’avant comme Adam Traoré, un footballeur de 27 ans. Il avait 17 ans quand il a quitté la Côte d’Ivoire pour la Libye en 2009. Aujourd’hui, il joue au foot avec des migrants dans un centre de formation ouvert en 2017. « On m’a donné des responsabilités et j’en entraîne quelques-uns, mais cela reste du bénévolat. Ça me permet juste d’oublier un peu notre situation », précise-t-il.

      https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/10/tunisie-du-camp-de-refugies-de-choucha-a-la-marsa-des-migrants-de-nouveau-da

  • « Ramener le gouvernement israélien au respect du droit n’est en rien une manifestation d’antisémitisme »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/05/15/ramener-le-gouvernement-israelien-au-respect-du-droit-et-a-la-raison-n-est-e

    L’Europe doit cesser de regarder ce conflit comme une séquelle de ses responsabilités dans le génocide des juifs et de la manière dont y ont été traités les survivants. Ramener le gouvernement israélien au respect du droit et à la raison, dénoncer sa politique, n’est en rien une manifestation d’antisémitisme. Antisémitisme, dont nous combattons les manifestations insupportables qui se produisent partout en Europe.

    Nous appelons l’Union européenne à promouvoir une conférence internationale en charge du règlement du conflit sur la base des résolutions des Nations unies, à peser par tous moyens, y compris par des sanctions, sur les autorités israéliennes et à reconnaître l’Etat de Palestine. La France doit agir en ce sens, en procédant elle-même à cette reconnaissance sans délai.

    #justice #Israël #palestine

    • voilà

      Israël fête ses 70 ans d’existence. Sa proclamation en 1948 au lendemain de la seconde guerre mondiale marquée par le génocide des juifs d’Europe, a été accueillie dans le monde comme un refuge pour les survivants et comme un espoir. En même temps, elle a dépossédé les Palestiniens d’une partie importante de leur pays et représenté pour eux une catastrophe, la Naqba. Soixante-dix ans plus tard, l’Etat d’Israël est une réalité, comme l’est aussi le fait que des millions de Palestiniens vivent dans une situation insupportable d’occupation, d’enfermement à Gaza, de discriminations en Israël ou d’exil.

      Depuis 1948, ces deux réalités s’entrechoquent entraînant du sang et des larmes, entravant l’avenir des peuples de la région et produisant ses effets jusqu’en Europe et dans le reste du monde. L’occupation et la colonisation poursuivies par Israël depuis 1967 de territoires ne faisant pas partie de ses frontières internationalement reconnues aggravent une situation régionale, par ailleurs, bouleversée par de nombreux conflits et fait peser de lourdes menaces sur la paix mondiale.

      Ce qui n’est pas supportable, c’est la négation assumée des droits du peuple palestinien par la force brute de la répression et des armes. S’appropriant les terres, cantonnant les Palestiniens à des territoires de plus en plus réduits, les différents gouvernements israéliens détruisent de plus en plus sûrement tout espoir que deux Etats puissent vivre en paix, côte à côte, avec Jérusalem comme capitale commune. Le résultat de leur politique interroge, certes, sur la possibilité de cette solution.

      Peser sur les deux parties
      La poursuite continue de la colonisation, conduisant à l’installation de quelque 700 000 colons en Cisjordanie, a sapé les espoirs suscités par le processus d’Oslo. Mais il est clair que l’hypothèse louable d’un seul Etat ouvert à tous avec les mêmes droits se heurte aux aspirations nationales des deux peuples. L’établissement de deux Etats dans les frontières de 1967, garantissant une solution aux réfugiés et établissant Jérusalem comme capitale des deux pays, reste, au moins à court et moyen terme, la seule solution viable.

      Il est illusoire de penser que laisser le gouvernement israélien et l’autorité palestinienne face à face permettrait d’avancer dans cette voie. Seule l’intervention de la communauté internationale permettra de peser sur les deux parties, en particulier sur les autorités israéliennes qui se sentent revêtues de l’impunité que leur confère le soutien indéfectible des Etats-Unis.

      C’est donc à l’Union européenne d’agir. L’Europe doit cesser de regarder ce conflit comme une séquelle de ses responsabilités dans le génocide des juifs et de la manière dont y ont été traités les survivants. Ramener le gouvernement israélien au respect du droit et à la raison, dénoncer sa politique, n’est en rien une manifestation d’antisémitisme. Antisémitisme, dont nous combattons les manifestations insupportables qui se produisent partout en Europe.

      Nous appelons l’Union européenne à promouvoir une conférence internationale en charge du règlement du conflit sur la base des résolutions des Nations unies, à peser par tous moyens, y compris par des sanctions, sur les autorités israéliennes et à reconnaître l’Etat de Palestine. La France doit agir en ce sens, en procédant elle-même à cette reconnaissance sans délai.

      Les signataires de la tribune : Tewfik Allal, militant associatif ; Jean-Christophe Attias, directeur d’études à l’EPHE ; Bertrand Badie, professeur à l’IEP Paris ; Françoise Basch, universitaire ; Sophie Basch, professeur à Sorbonne Université ; Esther Benbassa, sénatrice EELV, universitaire ; Sophie Bessis, historienne, Françoise Blum, ingénieure CNRS ; Barbara Cassin, chercheur CNRS ; Mouhieddine Cherbib, militant associatif CRLDH Tunisie ; Alice Cherki, psychanalyste ; Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne ; Michel Deyfus, directeur de recherche au CNRS ; Dominique Guibert, président de l’AEDH ; Christiane Hessel, présidente d’honneur de Les enfants, le jeu, l’éducation ; Alain Joxe, directeur d’études à l’EHESS ; Robert Kissous, militant associatif ; Abdelatif Laabi, écrivain ; Nicole Lapierre, socio-anthropologue, directrice de recherche émérite au CNRS ; Henri Leclerc, président d’honneur de la LDH ; Jean-Claude Lefort, député honoraire ; Catherine Lévy, sociologue CNRS ; Gilles Manceron, historien ; Michel Mousel, militant politique ; Fabienne Messica, sociologue ; Bernard Ravenel, historien ; Vincent Rebérioux, LDH ; Malik Salemkour, président de la LDH ; Abraham Ségal, documentariste ; Taoufiq Tahani, universitaire, président d’honneur de l’AFPS ; Athéna Tsingarida, professeure à l’Université libre de Bruxelles ; Michel Tubiana, président d’honneur de la LDH ; Marie-Christine Vergiat, députée européenne ; Georges Vigarello, EHESS ; Sylviane de Wangen, comité de rédaction de Confluences Méditerranée.