country:tunisie

  • Agenda du Libre pour la semaine 7 de l’année 2018
    https://linuxfr.org/news/agenda-du-libre-pour-la-semaine-7-de-l-annee-2018

    Calendrier web, regroupant des événements liés au Libre (logiciel, salon, atelier, install party, conférence), annoncés par leurs organisateurs. Voici un récapitulatif de la semaine à venir. Le détail de chacun de ces 30 événements (0 en Belgique, 29 en France, 0 au Luxembourg, 1 au Québec, 0 en Suisse, 0 en Tunisie et 1 en Côte d’Ivoire) est en seconde partie de dépêche.lien n°1 : Aprillien n°2 : Agenda du Libre (Belgique, France, Luxembourg, Suisse et Tunisie)lien n°3 : Carte des événementslien n°4 : Proposer un événementlien n°5 : Annuaire des organisationslien n°6 : Agenda de la semaine précédentelien n°7 : Agenda du Libre (Québec)Sommaire

    [FR Castelnau-le-Lez] Section GNU/Linux Ubuntu et Logiciels Libres - Le lundi 12 février 2018 de 10h00 à 12h00.

    [FR Marseille] Rencontre OpenStreetMap PACA - Le lundi 12 (...)

  • L’Algérie et la Tunisie tentent de dissuader les harraga par une fatwa - Algérie Patriotique
    https://www.algeriepatriotique.com/2018/01/26/80797

    Fruit d’un travail de coordination entre les deux pays ou pure coïncidence, deux fatwas au même contenu déclarant haram (illicite) l’émigration clandestine ont été promulguées quasi simultanément par les autorités religieuses en Algérie et en Tunisie.

    En Algérie, c’est le Haut Conseil islamique, présidé par l’ex-ministre Bouabdallah Ghlamallah, qui a pris l’initiative de promulguer ce décret, justifié par la hausse alarmante du nombre de victimes enregistrées chez les jeunes Algériens harraga qui tentent de rejoindre la rive nord de la Méditerranée en empruntant des embarcations de fortune. Annoncée jeudi, cette fatwa a été aussitôt cautionnée par le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, qui a suggéré aux imams d’en parler lors du prêche du vendredi.

    Mais le ministre Mohamed Aïssa a minimisé l’impact de cette fatwa, en déclarant qu’il ne fallait pas se contenter d’un simple décret mais qu’il fallait sensibiliser les jeunes et les aider à se prendre en charge, tout en imputant ce phénomène à l’influence des réseaux sociaux ainsi qu’au « défaitisme alarmiste que développent certaines personnalités de l’opposition ». Selon lui, redonner espoir aux jeunes est l’unique solution à cette tragédie.

    Cette fatwa a suscité des réactions immédiates chez les internautes algériens qui, pour la plupart, jugent inefficaces, voire décalées, des procédures « moralisatrices » qui ne cherchent pas les causes profondes du problème.

    En Tunisie, la même fatwa a soulevé des réactions autrement plus violentes dans l’opinion publique. D’aucuns jugent l’avis émis par le mufti de la République, Cheikh Othmane Bettikh, « non conforme à l’esprit du Coran et de la sunna », en arguant que rien dans les textes fondateurs de l’islam n’interdit « al-hijra » pour fuir l’adversité ou des conditions de vie intenables. Certains le traitent même d’« hypocrite », en lui rappelant ses prises de position ambigües sur certains sujets controversés, comme l’égalité entre l’homme et la femme en héritage, et une fatwa qu’il avait promulguée, il y a quelques mois, décrétant haram les manifestations et les protestations de rue.

  • Chibanis, l’éternel exil des travailleurs maghrébins
    http://webdoc.france24.com/chibanis-france-travailleurs-immigration-maghreb

    On les appelle les chibanis. Ces petits vieux (littéralement cheveux blancs en arabe dialectal) représentent environ 235 000 personnes, majoritairement des hommes âgés de plus de 65 ans. Ils ont quitté l’Algérie, le Maroc et la Tunisie alors qu’ils étaient de jeunes adultes, voire adolescents pour certains, dans l’espoir de construire un avenir meilleur en France. Arrivés durant les Trente Glorieuses pour reconstruire un pays meurtri par la Seconde Guerre mondiale, ils ont passé toute leur vie à travailler. Aujourd’hui à la retraite, ces « invisibles », ces « sans-voix » n’ont pas retrouvé leur terre natale. Un choix pour certains, une obligation pour d’autres.

    #chibanias #chibanis
    #postcolonialisme
    #retraite #Aspa
    #guerre_aux_pauvres

  • Ami tunisien·ne, réjouis-toi : nous-sommes-la-nation-française™ vient t’apprendre la démocratie (te voilà sauvé·e)
    – Le président français en Tunisie pour soutenir la fragile démocratie
    http://www.lepoint.fr/monde/le-president-francais-en-tunisie-pour-soutenir-la-fragile-democratie-31-01-2
    – Emmanuel Macron en Tunisie pour soutenir la démocratie
    http://www.rfi.fr/afrique/20180131-emmanuel-macron-tunisie-soutenir-democratie
    – Macron à Tunis pour soutenir l’économie en même temps que la démocratie
    https://www.lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient/0301225979648-macron-a-tunis-pour-soutenir-leconomie-en-meme-temps-que-la-d
    – Macron à Tunis pour soutenir la démocratie
    http://www.lexpressiondz.com/internationale/285223-macron-a-tunis-pour-soutenir-la-democratie.html
    – La Tunisie attend Emmanuel Macron
    http://www.leparisien.fr/international/la-tunisie-attend-emmanuel-macron-30-01-2018-7531584.php

    Il n’y a guère que la dépêche de Reuteurs pour introduire dans son titre les guillemets soulignant qu’il s’agit d’éléments de langage fournis par l’Élysée, et l’Huma pour évoquer la « mise en scène » :
    – Macron à Tunis en "soutien" à une transition "irréversible"
    https://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL8N1PP7CR
    – Tunisie. Macron met en scène son appui à la démocratie
    https://www.humanite.fr/tunisie-macron-met-en-scene-son-appui-la-democratie-649686

  • Agenda du Libre pour la semaine 5 de l’année 2018
    https://linuxfr.org/news/agenda-du-libre-pour-la-semaine-5-de-l-annee-2018

    Calendrier web, regroupant des événements liés au Libre (logiciel, salon, atelier, install party, conférence), annoncés par leurs organisateurs. Voici un récapitulatif de la semaine à venir. Le détail de chacun de ces 44 événements (1 en Belgique, 40 en France, 0 au Luxembourg, 1 au Québec, 2 en Suisse et 0 en Tunisie) est en seconde partie de dépêche.lien n°1 : Aprillien n°2 : Agenda du Libre (Belgique, France, Luxembourg, Suisse et Tunisie)lien n°3 : Carte des événementslien n°4 : Proposer un événementlien n°5 : Annuaire des organisationslien n°6 : Agenda de la semaine précédentelien n°7 : Agenda du Libre QuébecSommaire

    [FR Castelnau-le-Lez] Section GNU/Linux Ubuntu et Logiciels Libres - Le lundi 29 janvier 2018 de 10h00 à 12h00.

    [FR Montpellier] Atelier du Libre Ubuntu et Logiciels Libres - Le lundi 29 (...)

  • #Paradis_fiscaux : huit pays dont le Panama retirés de la liste noire de l’UE
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/01/23/paradis-fiscaux-huit-pays-dont-le-panama-retires-de-la-liste-noire-de-l-ue_5

    Les ministres des finances de l’Union européenne (UE) ont retiré huit pays de leur liste noire des paradis fiscaux, dont le Panama, lors d’une réunion mardi 23 janvier à Bruxelles, a annoncé le conseil des ministres dans un communiqué.

    Ces huit pays sont le Panama, la Corée du Sud, les Emirats arabes unis, la Tunisie, la Mongolie, Macao, les îles de la Grenade et la Barbade. Il ne reste par conséquent plus que 9 pays sur cette liste noire, établie le 5 décembre par le conseil des ministres des finances de l’UE.

    Pour chacun des huit pays retirés, les autorités ont fourni des engagements « par des lettres signées à un très haut niveau », selon le communiqué. Ils sont désormais placés sur la liste « grise » d’une quarantaine de juridictions ayant pris des engagements forts à changer leurs pratiques ou législations. Ils feront l’objet d’un suivi.

    Restent désormais dans la liste « noire » les Samoa, les Samoa américaines, l’île de Guam, Bahreïn, les îles Marshall, la Namibie, les Palaos, Sainte-Lucie et Trinité-et-Tobago. Cette liste avait été établie en 2015 par la Commission européenne, dans la foulée de multiples scandales d’évasion fiscale. Une liste « Hurricane » d’îles touchées par des ouragans en 2017 et auxquelles un délai supplémentaire a été donné avait également été constituée.

  • Tunisie, sept ans après (7). « Le travail auprès des ouvriers d’autrefois et d’aujourd’hui est devenu immédiatement international, partout dans le monde. Il serait intéressant de réaliser et diffuser un Journal des Ouvriers du Monde. » (Badiou, Je vous sais si nombreux).

  • Tunisie, sept ans après (4). « Parmi les raisons de l’impuissance des révoltes, l’absence de prise en compte du temps. Aussi bien vis-à-vis du passé, dont aucun bilan inventif n’est proposé, que vis-à-vis de l’avenir, limité à des considérations abstraites sur la libération ou l’émancipation. Les mots d’ordre devraient être nourris d’une connaissance précise des étapes de la lutte. » (A.B.)

  • Tunisie, sept ans après (2). « Dans les dix dernières années, les mouvements de révolte contre le capitalisme libéral ont été nombreux et parfois vigoureux. Mais ils ont été résorbés sans difficulté. La cause de cette impuissance est l’absence de politique, voire l’hostilité à la politique, reconnaissables à nombre de symptômes. » Je vous sais si nombreux (Alain Badiou).

  • Paradis fiscaux : l’UE s’apprête à retirer des pays de sa liste noire
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/01/16/97002-20180116FILWWW00161-paradis-fiscaux-l-ue-s-apprete-a-retirer-des-pays

    Les ministres des Finances de l’UE s’apprêtent à retirer de leur liste noire de paradis fiscaux huit pays, dont le Panama, a indiqué mardi une source européenne à l’AFP. « Sauf accident, les ministres des Finances de l’UE devraient sortir de la liste noire le Panama, la Corée du Sud, les Emirats Arabes Unis, la Tunisie, la Mongolie, Macao, Grenade et la Barbade » lors de leur réunion prévue le 23 janvier à Bruxelles, a déclaré un haut responsable européen sous couvert de l’anonymat. « Les ministres devraient adopter cette décision sans discussion », . . . . .


    Allégée des huit pays, cette liste n’en comporterait plus que neuf : Bahreïn, Guam, les Îles Marshall, la Namibie, les Palaos, Samoa, les Samoa américaines, Sainte Lucie ainsi que Trinidad et Tobago.

    L’adoption de cette liste avait été décidée dans le sillage d’une série de scandales d’évasion fiscale —"LuxLeaks" fin 2014, « Panama Papers » en avril 2016 et « Paradise Papers » en novembre 2017.

    Interrogée par l’AFP, une experte de l’ONG Oxfam, Aurore Chardonnet, a critiqué la décision à venir : « c’est une tendance inquiétante, juste un mois après avoir adopté la liste, ils enlèvent des pays ». « Ils affaiblissent la crédibilité de la liste... qui est en train de se vider », a-t-elle déploré.

    Au moment de son adoption en décembre, les 28 membres de l’UE n’étaient pas parvenus à s’entendre sur d’éventuelles sanctions à l’encontre des pays blacklistés.

    Alors que le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, avait plaidé en faveur de ces sanctions, son homologue luxembourgeois, Pierre Gramegna, s’était montré moins pressé : « C’est déjà assez grave comme cela d’être sur la liste noire », avait-il jugé.

    #fraude #paradis-fiscaux #union-européenne

  • Plus de 930 personnes arrêtées pendant les #troubles en #Tunisie

    Plus de 930 personnes ont été arrêtées lors des troubles sociaux en Tunisie, alimentés par le #chômage, la #corruption et des mesures d’#austérité dans le budget 2018, a indiqué lundi le ministère de l’Intérieur.


    https://www.tsa-algerie.com/plus-de-930-personnes-arretees-pendant-les-troubles-en-tunisie
    #résistance #arrestation

  • Tunisie : un anniversaire de la révolution de jasmin sur fond de grogne sociale
    https://www.crashdebug.fr/international/14405-tunisie-un-anniversaire-de-la-revolution-de-jasmin-sur-fond-de-grog

    Le septième anniversaire de la "révolution de Jasmin" a lieu ce dimanche 14 janvier en Tunisie. Un évènement qui se déroule sur fond de grogne sociale. Mais il n’y a pas eu d’émeute durant la journée.

    Ce dimanche 14 janvier, une foule clairsemée a célébré le septième anniversaire de la "révolution de Jasmin" à Tunis (Tunisie). Mais pour les jeunes, cette commémoration de la chute de régime de Ben Ali a un goût amer. La révolution n’a pas tenu toutes ses promesses. Pour tourner le gouvernement tunisien en dérision, certains ont choisi de se déguiser en clowns.

    Le mouvement de protestation est-il en train de s’affaiblir ?

    Les manifestations se sont déroulées sous haute surveillance, mais dans une ambiance bon enfant. Elles ont moins mobilisé que prévu même si la déception (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Agenda du Libre pour la semaine 3 de l’année 2018
    https://linuxfr.org/news/agenda-du-libre-pour-la-semaine-3-de-l-annee-2018

    Calendrier web, regroupant des événements liés au Libre (logiciel, salon, atelier, install party, conférence), annoncés par leurs organisateurs. Voici un récapitulatif de la semaine à venir. Le détail de chacun de ces 35 événements (0 en Belgique, 32 en France, 0 au Luxembourg, 3 au Québec, 0 en Suisse et 0 en Tunisie) est en seconde partie de dépêche.lien n°1 : Aprillien n°2 : Agenda du Libre (Belgique, France, Luxembourg, Suisse et Tunisie) lien n°3 : Carte des événementslien n°4 : Proposer un événementlien n°5 : Annuaire des organisationslien n°6 : Agenda de la semaine précédentelien n°7 : Agenda du Libre (Québec)Sommaire

    [FR Castelnau-le-Lez] Section GNU/Linux Ubuntu et Logiciels Libres - Le lundi 15 janvier 2018 de 10h00 à 12h00.

    [FR Grenoble] OpenStreetMap - atelier MapCraft - Le lundi 15 janvier 2018 de (...)

  • En Sicile, « une chose très belle est arrivée, nous avons été envahis par les immigrés » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/01/09/en-sicile-une-chose-tres-belle-est-arrivee-nous-avons-ete-envahis-par-les

    A Palerme, Catane et Sutera, loin de voir les migrants comme une menace, la population facilite leur intégration. Ils sont perçus comme une chance pour le sud de l’Italie, frappé par la désertification et le chômage.

    « Si vous me demandez combien il y a d’immigrés à Palerme, je ne vous réponds pas 60, 70 ou 80 000. Quiconque arrive à Palerme est palermitain. » Dans son immense bureau du Palais des aigles qu’il occupe pratiquement sans interruption depuis plus d’un quart de siècle, Leoluca Orlando, maire de la capitale sicilienne, affiche sa détermination. Le démocrate-chrétien de gauche qui a transformé en profondeur Palerme en se dressant contre la mafia et en misant notamment sur le tourisme - l’époustouflant centre historique arabo-normand a été déclaré « patrimoine mondial de l’humanité » en 2015 - revendique fièrement sa politique d’accueil des étrangers : « Palerme, qui était une ville migrante au niveau de ses monuments, est finalement redevenue migrante dans sa population. » Et de poursuivre : « L’avenir a deux noms : Google et Ali l’immigré. Google exprime la connexion virtuelle et Palerme est aujourd’hui la ville la mieux câblée et informatisée de toute la Méditerranée. Ali le migrant représente la connexion humaine. Nous voulons être une ville accueillante et moderne. »

    Secourus au large

    Malgré la crise et le chômage, la Sicile, à l’instar de Palerme, bouscule les préjugés qui voudraient que l’arrivée massive d’étrangers, conjuguée aux difficultés économiques, soit synonyme de bombe politique et sociale. « Pour un responsable politique, le thermomètre du consensus, c’est l’élection. En juin, j’ai été le seul maire d’Italie élu au premier tour, pointe Leoluca Orlando. J’ai obtenu plus de voix qu’il y a cinq ans. Je crois que les migrants nous interrogent sur ce que nous sommes en tant qu’être humains. » Cours d’italien pour les immigrés, accueil des mineurs étrangers, centres d’hébergement pour les demandeurs d’asile… La municipalité de Palerme multiplie les initiatives pour faciliter l’intégration.

    A l’autre bout de l’île, le port de #Catane, sur la côte orientale de la Sicile, est confronté depuis plusieurs années aux débarquements de bateaux chargés de désespérés. « Surtout depuis la seconde moitié de 2013 », précise le préfet adjoint Tommaso Mondello, chargé d’organiser le débarquement des migrants. Avec la fermeture de la route balkanique, l’essentiel des arrivées depuis le sud de la Méditerranée s’effectue désormais par le canal de Sicile. Les occupants des embarcations sont le plus généralement secourus au large, puis acheminés directement dans les ports de Pozzallo, Augusta ou Catane, sans passer comme autrefois par la petite île de Lampedusa. « Catane est désormais la principale porte d’entrée en Europe. Le port est plus grand, donc plus pratique pour les débarquements », souligne Mondello.

    En trois ans, près d’un demi-million de personnes sont arrivées par la mer en Italie. Environ 120 000 pour la seule année 2017. La plupart des migrants tentent de poursuivre leur voyage vers le nord de l’Europe ou sont redistribués dans d’autres régions italiennes, mais des dizaines de milliers de personnes restent chaque année sur place, en Sicile, dans l’attente d’un permis de séjour ou d’un statut de réfugié politique.

    « Le système d’accueil des migrants dans le port est bien rodé,assure le préfet adjoint. Nous coordonnons l’ensemble. On se met en contact avec les gardes-côtes pour connaître l’heure précise de l’arrivée. La préfecture avertit tous les acteurs qui participent au débarquement : police, mairie, protection civile, services sociaux, Croix-Rouge, organisations humanitaires. » Ainsi, les volontaires de la Communauté catholique de Sant’Egidio, qui s’occupent à leur arrivée des mineurs non accompagnés, sont constamment reliés par WhatsApp et prêts à tout moment à descendre au port.

    « Depuis le 10 août 2013, date du premier débarquement à Catane, notre vie a un peu changé, indique Rosaria, une jeune bénévole. Ce jour-là, en plein été, une embarcation est arrivée tout près de la plage avec, à bord, quelques jeunes. A quelques mètres de la côte, ils ont plongé et six d’entre eux se sont noyés. Cela a frappé la ville. » A ses côtés, une autre membre de la communauté, Angela Pascarella, illustre la mobilisation de la population : « A partir du 10 août, on a commencé à envoyer des messages. Nous avions besoin de couvertures, de serviettes, de nourriture. Ici c’était plein à craquer », se souvient-elle en indiquant la grande pièce de l’association située dans le cœur de Catane, à deux pas de la cathédrale Sant’Agata. « Toute la population nous a apporté quelque chose. Les Siciliens répondent présents pour l’accueil des migrants. »

    « Accueillir les vivants »

    C’est le cas de Gaetano, un fonctionnaire sexagénaire qui vient régulièrement donner un coup de main à la soupe populaire, à proximité de la gare de Catane : « Quand on voit des gens dans le besoin, on ne peut pas rester sans rien faire. Dans le passé, nous avons été des émigrés et donc nous savons ce que veut dire être accueillis dans un pays étranger. Par conséquent, on sent le besoin d’aider. Pour nous, c’est normal. Nous ne sommes pas comme certains pays du nord de l’Europe, qui comptent avec une calculatrice combien de personnes ils doivent ou non faire entrer. Nous, nous aidons le plus possible. »

    Depuis 2013, cette mobilisation ne s’est pas démentie. Une solidarité exceptionnelle s’est mise en place et s’est peu à peu structurée un peu partout en Sicile, assurée en grande partie par les associations de bénévoles mais aussi par des responsables locaux courageux. En octobre 2013, Giuseppe Grizzanti, médecin et maire du petit bourg de #Sutera, reçoit un appel de la préfecture d’Agrigente. Une embarcation a fait naufrage à proximité de Lampedusa. Il y a plus de 300 morts. Les autorités veulent savoir s’il y a de la place dans le cimetière municipal pour enterrer quelques victimes. « Nous n’avions pas de tombes disponibles, se désole le maire. Mais c’est alors que nous avons pensé qu’au lieu d’accueillir les morts, nous pourrions accueillir les vivants. D’autant qu’à Sutera, il y a beaucoup de maisons vides. »

    Après-guerre, Sutera comptait environ 5 000 habitants. Mais à partir des années 60, la petite commune perchée à 600 mètres d’altitude, a commencé à se vider de ses habitants, partis vers le nord pour participer à l’effort d’industrialisation de l’Italie. « Le quartier du Rabato, une ancienne casbah qui rappelle la présence arabe vers 1 100, était jadis l’un des plus peuplés. Il y avait au moins 500 personnes. Aujourd’hui, il n’y a pas plus de 30 familles », constate Giuseppe Grizzanti. Hussein, un jeune Pakistanais arrivé à Sutera il y a deux mois, a été accueilli dans une maison au milieu des ruelles escarpées qui font du Rabato « l’un des bourgs les plus beaux d’Italie ».

    Antidote contre le crime

    Comme pour d’autres villages du Mezzogiorno, la présence des migrants a permis de relancer la démographie, et les subventions de l’Etat pour l’accueil des réfugiés aident l’activité économique de la commune. Notamment à travers la location des maisons et le financement de l’association des Girasoli, qui gère le programme d’intégration. « Au début, nous avons hébergé quinze personnes, et puis peu à peu nous sommes arrivés à 50, détaille le responsable de l’organisation, Nunzio Viellaro. Ils viennent de Tunisie, du Sri Lanka en passant par le Nigeria, la Gambie, le Pakistan, l’Afghanistan… Grâce à leurs enfants, l’école reste ouverte. A tel point qu’en 2016, il y a eu six naissances à Sutera. Cinq étaient des enfants d’étrangers. Ils font aujourd’hui partie intégrante du village. »

    Ce que confirme Margareth, une jeune Nigériane qui vit avec ses trois enfants dans une petite maison à deux étages, dans le centre du bourg : « Ici à Sutera, c’est trop bien. Tout le monde est sympa. Ils prennent vraiment soin de nous, à 100 %. Les voisins sont fantastiques. Je veux rester ici parce que les gens y sont chaleureux et gentils. » Aucune hostilité notable parmi la population. Tout juste le garde-champêtre, Sandro, qui fait remarquer : « Pour le village c’est bien, mais il faudrait qu’ils travaillent, et ici il n’y a pas de travail, ni pour nous ni pour eux. » Margareth, elle, fait des ménages. Mais faute d’emplois sur place, les nouveaux venus seront pour la plupart condamnés, à terme, à repartir vers le nord, sur les mêmes routes que celles employées autrefois par les émigrés de Sutera. « Ils restent généralement ici quelques mois, le temps d’obtenir des papiers ou de suivre une formation, puis ils partent et sont remplacés par d’autres migrants », explique Vitellaro.

    « Les Siciliens souffrent comme nous, il n’y a pas de travail », souffle Youssef, un Algérien de 39 ans assis à la soupe populaire de Catane. Certains migrants sont exploités dans les champs agricoles, d’autres sont rackettés par la mafia, mais « il n’y a pas beaucoup de racistes en Sicile, il faut dire la vérité », insiste Youssef. Pour Orlando, la présence des migrants est un antidote contre la criminalité organisée : « Jusqu’à l’âge de 30 ans, je n’ai pas vu pas vu un seul immigré à Palerme. Parce que la mafia les repoussait. Elle a peur de la diversité. » Et de s’enthousiasmer : « Depuis que je suis maire et que la mafia ne gouverne plus la ville, une chose extrêmement belle est arrivée : nous avons été envahis par les immigrés. »

    Un sentiment partagé par le journaliste et écrivain Gaetano Basile, pour qui la présence des étrangers permet en partie à la Sicile de retrouver sa vocation de carrefour de la Méditerranée : « L’unification italienne[au milieu du XIXe siècle, ndlr] a été un désastre. Elle nous a coupés du sud : il fallait que l’on parle, que l’on s’habille, que l’on se tourne uniquement vers le nord. On est devenus comme des Savoyards. De ce point de vue, l’arrivée des migrants aujourd’hui nous fait du bien, ils font revivre des quartiers qui étaient abandonnés. Ma ville renaît grâce à eux. » Pour preuve, ajoute Basile, les marchés comme celui de Ballaro, dans le cœur de Palerme, mélangent saveurs, épices, musiques et dialectes comme du temps des Normands, des Arabes, des Juifs puis des Espagnols : « Cela permet d’imaginer ce qu’était Palerme en l’an 1 000. Vers midi, on sent les cuisines orientales, le safran, tout un tas d’odeurs qui ne sont pas les nôtres, le tout mélangé à la tomate et au basilic. Alors je me dis : Palerme est encore vivante. »
    Eric Jozsef Rome, de notre correspondant

    #immigration #accueil #hospitalité #Sicile #Palerme #méditerranée

  • Algérie : « Le système de santé est devenu un grand sketch » - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2018/01/08/algerie-le-systeme-de-sante-est-devenu-un-grand-sketch_1621104

    Alors que des médecins protestent depuis deux mois, le manque de moyens pèse sur les hôpitaux du pays, à l’image de celui de Sétif, vétuste, sous-dimensionné et qui rebute les jeunes praticiens.

    Le temps a écaillé la peinture bleu ciel des volets du vieil hôpital de Sétif. Le bois des lattes est apparu, des confettis de couleur se sont déposés sur les rebords des fenêtres. Reconnaissables à leurs blouses qui dépassent des manteaux, des travailleurs du CHU se réchauffent au soleil dans le jardin central de l’établissement. C’est un jeudi de décembre. Sétif est situé dans les terres, à 1 100 mètres d’altitude. Il y fait 10 degrés de moins qu’à Alger, à 270 kilomètres. L’arrivée d’une camionnette pâle de poussière a dérangé trois chats serrés contre la porte d’entrée du service de médecine interne : une vieille femme, portée par son mari, est délicatement étendue sur un matelas à motifs fleuris disposé à l’arrière du véhicule. Des câbles électriques sectionnés pendent des murs blancs.

    « Le bâtiment date de l’époque française, il a été construit en 1934 pour une population de 30 000 colons. Aucun investissement sérieux n’a été réalisé alors qu’aujourd’hui, 6 millions d’Algériens dépendent de ce CHU, qui manque de lits, de matériel, de personnel, explique, vibrant d’une colère contenue, un médecin qui s’exprime dans son bureau fermé à double tour, de l’autre côté de la cour. Pourtant, à une époque, l’argent public ne manquait pas ! » On a longtemps parlé d’un second hôpital à Sétif. Mais le projet, évoqué dans les années 80, semble avoir été abandonné. Depuis 2014, la plongée des cours du pétrole, dont l’Etat algérien reste extrêmement dépendant, a rendu sa perspective encore plus incertaine.

    Le pays consacre 10 % de sa dépense publique au secteur de la santé (contre 6 % pour le Maroc, 14 % pour la Tunisie et 16 % pour la France). « Depuis l’indépendance, la médecine gratuite est une pièce fondamentale de notre Etat hypersocial, résume le sociologue Madani Safar Zitoun. Notre système de protection sociale est le plus universel, le plus généreux et le plus dispendieux de la région, c’est un cas unique. Il repose en partie sur les cotisations salariales, l’Etat payant celles des invalides, des chômeurs, des retraités démunis, etc. Mais avec l’explosion du travail informel (environ 40 % de l’activité) et l’augmentation de l’espérance de vie, c’est devenu un gouffre pour les finances publiques. »

    Dans les allées du parc, Nasrin, Ikran et Aïcha (1) désignent les pavillons à deux étages qui constituent les différents départements du CHU. Les trois femmes voilées, originaires de Sétif, ont 26 ans : elles sont médecins « résidentes » (l’équivalent français des internes) et connaissent les lieux depuis leur enfance. « Pour un hôpital de cette importance, il manque beaucoup de services, s’accordent-elles. Il n’y a pas d’ophtalmo, ni de dermato, de gastro ou d’urologie… En gynécologie, il n’y a qu’un seul spécialiste. Ils font venir des obstétriciens chinois ! Nous n’avons pas d’IRM, le scanner est en panne deux jours sur trois. »

    Ont-elles envisagé de quitter le pays, comme le font tant de médecins algériens ? « Bien sûr. Tous les jeunes y pensent forcément à un moment ou un autre. Ceux qui vous disent le contraire ne sont pas sincères. » Depuis deux mois, les médecins résidents (ils sont 9 000 en Algérie) mènent une « grève tournante » pour protester contre leurs conditions de travail. En particulier le service civil, qui prévoit leur affectation obligatoire dans un établissement public pendant au moins deux ans à la fin des six années d’études de spécialisation. « On nous envoie dans des endroits reculés, sans personne pour nous superviser, décrit Nasrin. Parfois, les médecins ne peuvent même pas pratiquer leur spécialité faute de matériel adéquat ou d’équipe dédiée dans ces dispensaires oubliés. » Un jeune médecin en résidence au CHU de Bab el-Oued, à Alger, complète : « Pour les hommes, c’est la double peine, car nous avons aussi un an de service militaire obligatoire. Ces contraintes, ces années perdues, sont l’une des raisons pour lesquelles il y a tous ces départs. »

    « Fuite des cerveaux »

    Dimanche dernier, des centaines de médecins se sont rassemblés dans le plus grand hôpital d’Alger pour demander l’abrogation du service civil. Quatre jours plus tôt, ils avaient tenté de marcher dans le centre-ville de la capitale mais la manifestation, interdite, avait été dispersée par la police. La coordination du mouvement a fait état de 20 blessés.

    Avec 9 365 médecins algériens exerçant en France en 2017 selon les chiffres du Conseil national de l’ordre, l’Algérie est le premier pays étranger « fournisseur » de praticiens dans l’Hexagone. Plus de 80 % des médecins diplômés d’une faculté algérienne et installés en France sont arrivés il y a moins de quinze ans. « C’est aussi le résultat de notre système de formation, explique Madani Safar Zitoun. Notre modèle universitaire gratuit a provoqué une démocratisation de l’enseignement supérieur : beaucoup de jeunes diplômés, en médecine comme ailleurs, cherchent un poste que l’Etat n’est plus en mesure de fournir. Le secteur privé a grossi très vite, mais ne peut pas absorber tout ce monde. D’où la fuite des cerveaux vers l’étranger. »

    Sous le porche de l’hôpital de Sétif, une centaine de personnes s’avancent en rangs serrés. Mains dans les poches, pas pressés, comme pour une ouverture d’usine. Il est 13 heures, c’est le début de la période des visites. Tous les deux mois, Aït Ammar Hamid accompagne sa petite sœur de 16 ans, atteinte de la maladie de Crohn « avec fistule », qui doit recevoir une injection médicamenteuse régulière. Toute la famille fait le trajet depuis la ville côtière d’Annaba, à 280 kilomètres, pour ce rituel médical, faute d’un traitement disponible plus proche. « La santé dans ce pays est devenue un grand sketch ! Le ministre de la Santé a osé dire l’an dernier à Annaba que les hôpitaux algériens étaient mieux que les européens, s’agace-t-il. Tout le monde se méfie des hôpitaux publics, ici ! Ils manquent de personnel, de matériel, les conditions d’hygiène sont lamentables. Si tu n’as pas de pouvoir ou de connaissances à l’intérieur du système, on te laisse crever. » Cet été, le décès d’une femme enceinte dont l’admission avait été refusée par trois hôpitaux différents de la province de Djelfa, dans le centre du pays, a déclenché une vague nationale d’indignation sur les réseaux sociaux.

    « Dans les établissements publics algériens, certes la barrière de l’argent n’existe pas, mais puisque le nombre de lits est limité, d’autres filtres l’ont remplacée, explique Madani Safar Zitoun, qui a supervisé une étude sur la question il y a une dizaine d’années. Des filières se mettent en place, familiales, claniques, régionales, pour avoir accès à tel ou tel médecin. On voit ainsi souvent débarquer au CHU des familles rurales qui viennent de très loin, mais qui, en actionnant leur réseau au sein de l’hôpital (infirmiers, personnels administratifs ou d’entretien, etc.), obtiennent directement un rendez-vous avec un spécialiste. »

    « Bien trop petite »

    Un vieux pick-up s’est arrêté en grinçant devant l’entrée des urgences de Sétif. A la place du mort, un jeune à la tête bizarrement enflée et sanguinolente attend qu’un médecin puisse l’examiner. Une bagarre qui a mal tourné, précisent ses copains en tongs. Au bout d’un quart d’heure, ils le portent à l’intérieur. « Il n’y avait pas de couteau, rien de très grave, ce n’était pas prioritaire, explique un brancardier dans la salle de garde. Nous n’avons que douze lits d’observation, la structure est bien trop petite, c’est une évidence. » Le week-end d’avant, 21 personnes ont été admises aux urgences le même jour, obligeant les patients à partager les lits.

    « En gynécologie, elles sont parfois à trois, tête bêche, sur un matelas, affirme une infirmière en rougissant. On manque de tout, même de tenues. Ils nous donnent un vêtement à notre arrivée, mais le reste, on l’achète avec notre propre salaire. » Le sien est de 30 000 dinars par mois (220 euros au taux officiel). La soignante dit être marquée par le décès d’un enfant de 3 ans, quelques semaines auparavant : « Il avait été renversé par une voiture. Il fallait le placer sous assistance respiratoire, mais nous n’avions aucun ventilateur clinique, ce n’est quand même pas de la haute technologie, s’emporte-t-elle, en faisant défiler des photos de l’enfant sur ton téléphone. Je ne sais pas si cela aurait pu le sauver, mais par contre je sais que sans appareil, il ne pouvait pas survivre. »
    Célian Macé envoyé spécial à Sétif

    #Algérie #santé #hôpital #médecine

  • La Tunisie va perdre la moitié de ses terres agricoles à l’horizon 2050 (étude) - Agence Ecofin
    https://www.agenceecofin.com/gestion-publique/2712-53167-la-tunisie-va-perdre-la-moitie-de-ses-terres-agricoles-a-l-

    « La #Tunisie est menacée de perdre son capital de terres agricoles à cause des changements climatiques, des faibles pluies enregistrées ainsi que de l’utilisation intempestive de #pesticides. La Tunisie souffre de ressources en #eau limitées et d’une diminution annuelle des précipitations de près de 20%. Le pays est en situation de #dépendance_alimentaire car il importe 40% de ses besoins en céréales. Le manque d’eau menace les terres de pâturage. », a notamment expliqué Neji Jalloul (photo), le directeur de l’ITES.

    #climat

  • Tribunal Permanent des peuples

    Session sur la violation des droits humains des personnes migrantes et réfugiées et son impunité

    Paris, 4 et 5 janvier 2018

    Qu’est-ce qu’un Tribunal Permanent des Peuples (TPP) ?

    Le TPP est un tribunal d’opinion qui agit de manière indépendante des États et répondaux demandes des communautés et des peuples dont les droits ont été violés. Le but des audiences est de « restaurer l’autorité des peuples lorsque les États et les organisations internationales ont échoué à protéger les droits des peuples ». Le TPP fait suite au Tribunal

    Russel et s’appuie sur la Déclaration Universelle des Droits des Peuples (Alger, 1976) et de tous les instruments du droit international. Il dénonce les actes portant atteintes aux droits des peuples.

    Le Tribunal se compose de personnes venues du monde entier, garantissant ainsi son indépendance. Les sentences prononcées sont remises à plusieurs instances telles que : le Parlement Européen, la Cour Européenne des Droits de l’Homme, les commissions de l’ONU, aux organisations internationales et régionales, aux organisations humanitaires, etc.

    La session du TPP de Paris

    Les 4 et 5 janvier, la session de Paris poursuivra le travail préliminaire effectué à Barcelone en portant particulièrement sur la politique de l’Union Européenne et des Etats membres en matière de migrants et des frontières, notamment en France.

    Le jury sera présidé par Philippe Texier.
    Le GISTI a accepté de coordonner l’acte d’accusation.

    La session du TPP de permettra ainsi :
    – d’écouter et de rendre visibles les cas de violations des droits des personnes migrantes et réfugiées
    – d’enregistrer les propositions de communautés de personnes migrantes et réfugiées
    – d’analyser conjointement les causes des déplacements forcés des personnes migrantes et réfugiées
    – de déterminer les responsabilités des gouvernements, de l’Union Européenne et autres organismes européens.

    OÙ SE TIENDRA T-IL ?

    L’audience du Tribunal se tiendra
    les 4 et 5 janvier 2018
    au CICP (Centre International de Culture Populaire)
    21 ter Rue Voltaire
    75011 Paris
    Métro : Rue des Boulets (ligne 2)
    ou Nation (ligne 2, RER A)

    L’audience aura lieu en amont du Moussem-festival de l’immigration et de la Tricontinentale.
    Les résultats et la sentence seront rendus publics lors de la clôture du festival le 7 Janvier 2018 à Gennevilliers

    CONTACTS MÉDIA :
    Elise de Menech : tpp-paris@riseup.net, 07.50.30.64.27
    Justine Festjens : justine.festjens@gmail.com, 06.69.21.47.94

    PRÉSENTATION DU JURY
    DE LA SESSION DE PARIS

    Souhayr Belhassen (Tunisie) – Journaliste et défenseuse des droits humains en Tunisie. Longtemps correspondante à Tunis de l’hebdomadaire Jeune Afrique. Présidente d’Honneur de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), ONG de défense des droits humains, entre 2007-2013.

    Mireille Fanon Mendès-France (France) - Professeur de lettre puis au centre de formation de l’Université René Descartes-Paris, elle a travaillé pour l’UNESCO et pour l’Assemblée nationale. Membre pendant 6 ans du Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies. Présidente de la fondation Frantz Fanon, elle a contribué à divers colloques et publications sur la question des droits de l’Homme, du droit international et du droit international humanitaire.

    Pierre Galand (Belgique) – Economiste, il a enseigné à l’Institut Supérieur de Culture Ouvrière et à l’Université Libre de Bruxelles. Il est à l’origine de plusieurs ONG et associations de solidarité avec les peuples des pays en développement ou privés de liberté, dont OXFAM-Belgique dont il a été secrétaire de 1967 à 1996. Président de la Fédération Humaniste Européenne, de l’Organisation Mondiale contre la Torture. Il est l’un des organisateurs du Tribunal Russell sur la Palestine.

    Franco Ippolito (Italie) – Président du Tribunal Permanent des Peuples. Juge de la Cour Suprême de Cassation d’Italie, ancien président de la Magistrature Démocratique et de l’Association Italienne des Juristes démocratiques ; il a été membre du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il est auteur d’essais et conférencier dans des cours nationaux et internationaux de droit constitutionnel et système judiciaire. Il a participé à de nombreuses missions internationales en Europe et en Amérique latine.

    Luís Moita (Portugal) - Professeur de relations internationales et directeur du centre de recherche OBSERVARE à l’Université Autonome de Lisbonne. En 1974, fondateur du CIDAC, ONG portugaise pour la libération des peuples et la coopération. Depuis des années 1980 il a une activité dans le cadre de la Fondation Basso, la Ligue Internationale et le Tribunal Permanent des Peuples.

    Madeleine Mukamabano (France-Rwanda) – Journaliste et spécialiste de la géopolitique africaine. Après avoir collaboré à plusieurs revues, presse écrite et radio, elle crée puis anime l’émission Débat Africain sur Radio France Internationale de 1990 à 2000.

    Philippe Texier (France) – Magistrat, conseiller à la Cour de cassation, membre du Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies de 1987 à 2008 puis président du comité entre 2008 et 2009. Expert indépendant de la Commission des droits de l’homme de l’ONU pour Haïti, directeur de la division des droits de l’homme d’ONUSAL (Mission d’Observation des Nations Unies en El Salvador), il est juge au Tribunal permanent des Peuples.

    Sophie Thonon (France) - Avocate du Barreau de Paris. Elle a représenté des familles franco-argentines et franco-chiliennes dans des procès pour le cas de disparitions forcées en Argentine et au Chili. Elle est Présidente déléguée de l’association France Amérique Latine.

    Nous, organisations de personnes migrant.e.s et réfugié.e.s et de solidarité et de défense des droits humains, appelons à la saisine d’un Tribunal Permanent des Peuples sur la violation des droits humains des personnes migrant.e.s et réfugié.e.s, et son impunité en France :

    Tous Migrants
    https://tousmigrants.weebly.com
    Transnational Migrant Platfom-Europe (TMP-E)
    https://transnationalmigrantplatform.net/?page_id=531
    Transnational Institute (TNI)
    https://www.tni.org/en/corporate-power
    France Amérique Latine (FAL)
    http://www.franceameriquelatine.org
    CEDETIM
    http://www.cicp21ter.org/les-associations-membres/article/cedetim
    CCFD
    https://ccfd-terresolidaire.org
    EMMAÜS INTERNATIONAL
    https://www.emmaus-international.org/fr
    Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP)
    http://fuiqp.org
    LE PARIA
    https://leparia.fr
    Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF)
    http://www.atmf.org
    SORTIR DU COLONIALISME
    http://www.anticolonial.net
    IPAM
    http://www.cicp21ter.org/les-associations-membres/article/ipam
    ATTAC France
    https://france.attac.org
    La Roya Citoyenne
    http://www.roya-citoyenne.fr
    Le CRID
    http://www.crid.asso.fr
    Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s (GISTI)
    https://www.gisti.org
    FONDATION FANON
    http://frantzfanonfoundation-fondationfrantzfanon.com
    La CIMADE
    www.lacimade.org/
    Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR)
    http:contactcitoyensdesdeuxrives.eu
    FRESH RESPONSE SERBIA
    http://freshresponse.org
    Actes & Cités
    www.actesetcites.org
    Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant-es
    Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)
    http://www.mrap.fr
    Comité pour le Respect des Libertés et des droits de l’Homme en Tunisie
    https://www.facebook.com/crldhtunisie/notifications
    Association Kolone pour l’enseignement du français aux nouveaux arrivants, Paris - kolone
    Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s (FASTI)
    www.fasti.org
    MIGREUROP
    www.migreurop.org
    Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
    Le Forum Tunisien des Droits Economique et Sociaux – Tunisie
    https://ftdes.net
    Gynécologie sans frontières
    https://gynsf.org
    Observatoire des Multinationales
    http://multinationales.org
    L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre (O.P.A)
    http://www.opa33.org
    SURVIE
    https://survie.org
    Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (ANAFÉ)
    www.anafe.org/
    Section SNMD-CGT de la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration (EPPPD)
    https://twitter.com/CnhiCgt
    AMDH Paris/IDF (Association Marocaine des Droits Humains Paris/Ile de France),
    http://amdhparis.org/wordpress
    Solidarité Migrant.e.s Collectif 06

    PROGRAMME du Jeudi 4 Janvier 2018

    8h30 Accueil et café

    9h30 : Entrée du jury et présentation des membres
    (Président du jury : Philippe Texier).

    10h : Présentation du TPP et du cycle de sessions sur les migrations.
    Gianni Tognoni, Secrétaire Général du TPP).

    10H30 : Présentation de la session de lancement de Barcelone en juillet 2017 et de la sentence de la session de Palerme en décembre 2017 (Brid Brennan, Transnational Institute et Jill Belisario, Transmigrant international Plateform).

    11h : Pause

    11h15 : Présentation de l’accusation soutenue par le Gisti et de la défense commise d’office représentée par Claire Bruggiamosca et Christophe Pouly.

    11h20 : Lecture de l’acte d’accusation par Nathalie Ferré, ancienne présidente du GISTI.

    12h : Premiers témoins.
    • Monique Chemillier-Gendreau (Professeur émérite de droit à l’Université Paris VII et présidente d’honneur de l’Association Française des Juristes Démocrates).
    • Marie-Christine Vergiat (Euro-députée GUE/NGL).
    • Damien Carême (Maire de Grande Synthe) - le rôle des collectivités territoriales.

    13h : Pause déjeuner (buffet).

    14h30 : Suite des premiers témoins.
    • Olivier Petitjean (Observatoire des Multinationales)
    • Claude Calame (Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant.e.s) – Les disparu.e.s en Méditerranée.

    15h30 : Violation de droits fondamentaux résultant des restrictions à la liberté de circulation.
    • Violation du droit de quitter son propre pays
    • Violation du principe de non-refoulement
    • Violation du droit d’asile
    • Violation du droit à la vie
    • Traitements inhumains et dégradants
    • Violation du droit à la liberté et à la sûreté, l’enfermement
    • Violation de l’interdiction des expulsions collectives
    • Violation des droits de l’enfant

    Témoigneront par ordre alphabétique.
    L’ordre de passage sera fixé par le jury du Tribunal.

    Association des Amis du bus des femmes.
    La traite des femmes migrantes à des fins d’exploitation sexuelle.
    Association Baobab
    Accueil des migrant-e-s, Rome.
    Association Européenne pour les Droits de l’Homme, Catherine Teule
    Les accords UE-Turquie.
    Association Malienne des Expulsés (Vidéo), Oussmane Diarra
    Situation des migrants refoulés au Mali.
    Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers
    Contributions écrites sur la privation de la liberté en zone d’attente, violations du droit à un procès équitable et au recours effectif en procédure de zones d’attente, violation du droit d’asile aux frontières externes et internes de la France.
    Association Récréative et Culturelle Italienne, Sara Prestianni
    Politique européenne d’externalisation en Afrique et les accords bilatéraux (exemple de l’accord Italie-Libye)
    Association des Refoulés d’Afrique centrale au Mali (Vidéo), Patrice Boukara
    Situation des migrants refoulés
    Collectif de soutien aux migrants d’Appoigny
    Les PRAHDA « antichambres des expulsions des dublinés » -témoignage d’un migrant de Côte d’Ivoire sur son parcours jusqu’à la France (Libye, Méditérranée)
    Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés
    Législation d’exception à Mayotte -accueil arbitraire dans les administrations - Frontex
    Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux
    Contribution écrite sur le drame de Kerkennah (naufrage en Méditerranée)
    Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés, Eve Shashahani
    Privation de liberté, hotspots en Grèce
    Gynécologie Sans Frontières, Calais
    Témoignages écrits sur les violences policières –traitements inhumains et dégradants
    Migreurop, Elsa Tyszler
    Les violations de droits dans les enclaves de Ceuta et de Mellila/ analyse des violations spécifiques des droits des femmes migrantes
    Témoignage de Moayed Asaf, réfugié kurde d’Irak
    La situation des demandeurs d’asile en France
    Tous Migrants de Briançon (Vidéos)
    Violations des droits des migrants sur la frontière franco-italienne
    Un ancien MIE
    Témoignage des parcours des mineurs étrangers pour réclamer leurs droits en France
    Watch The Med, Charles Heller
    Cartographie des naufrages et présence des Etats

    19h : Fin de la séance

    PROGRAMME du Vendredi 5 Janvier 2018

    8h30 Accueil et café

    9h00 : Suite des témoignages sur les violations des droits fondamentaux des migrant-es.

    11h : Violations des droits économiques, sociaux et culturels sur le territoire français.
    • Entraves à l’accès à l’emploi
    • Entraves aux conditions de travail justes et favorables
    • Entraves à l’accès à la protection sociale
    • Entraves à l’accès au soin
    • Entraves au droit à l’éducation
    • Entraves au droit au logement

    Témoigneront par ordre alphabétique
    L’ordre de passage sera fixé par le jury du Tribunal

    Association des Travailleurs Maghrébins en France
    Coalition Internationale des Sans-Papiers et des Migrants, Françoise Carrasse
    Conditions de travail des Sans-papier en France
    Collectif de soutien aux Roms d’Ivry, Bernard Prieur
    Expulsions et (non)droit au logement des populations Roms en France
    Confédération Paysanne, Romain Balandier
    Emplois saisonniers des migrant-es en France, en Europe et dans le pourtour méditerranéen
    DOM’ASILE
    Témoignage d’une réfugiée accompagnée et d’une salariée de l’association sur les violences administratives et les entraves aux droits sociaux et à l’emploi.
    L’UTAC / CRLDHT, soutenues par le collectif d’associations et d’organisations syndicales : « J’y Suis, J’y Vote », Mohamed Ben Said
    Sur les droits politiques des migrant-es
    Droit Au Logement (DAL)
    Sur les conditions de logement
    Intervention syndicale (SUD)
    Sur le travail dissimulé
    Intervention d’un étudiant sans-papier (RESF)

    13h : Pause déjeuner (buffet).

    14h30 : Suite des témoignages sur les violations des droits économiques, sociaux et culturels sur le territoire français

    15h30 : Violations des droits des défenseur-e-s de droits.

    Témoigneront :

    • José Bové, eurodéputé (vidéo)
    • Tous Migrants, Briançon (vidéo)
    • Cédric Herrou, La Roya Citoyenne,

    16h30 : Parole à l’accusation. Plaidoiries de la défense.

    18h : Fin de la session.

    DIMANCHE 7 JANVIER

    11h : Lecture des éléments de la sentence à l’occasion de la séance de clôture du Moussem-Festival de l’immigration et de la Tricontinentale.

    Salle des Fêtes de la Mairie de Gennevilliers.

    #migrants #violences_policières

  • Agenda du Libre pour la semaine 1 de l’année 2018
    https://linuxfr.org/news/agenda-du-libre-pour-la-semaine-1-de-l-annee-2018

    Calendrier web, regroupant des événements liés au Libre (logiciel, salon, atelier, install party, conférence), annoncés par leurs organisateurs. Voici un récapitulatif de la semaine à venir. Le détail de chacun de ces 18 événements (0 en Belgique, 17 en France, 0 au Luxembourg, 1 au Québec, 0 en Suisse et 0 en Tunisie) est en seconde partie de dépêche.lien n°1 : Aprillien n°2 : Agenda du Libre (Belgique, France, Luxembourg, Suisse et Tunisie)lien n°3 : Carte des événementslien n°4 : Proposer un événementlien n°5 : Annuaire des organisationslien n°6 : Agenda de la semaine précédentelien n°7 : Agenda du Libre québecoisSommaire

    [FR Montpellier] Framapermanence - Le lundi 1 janvier 2018 de 18h00 à 21h00.

    [FR Montpellier] Points Libres - Le lundi 1 janvier 2018 de 19h00 à 21h00.

    [FR Lyon] Stages enfants numérique (...)

  • La Tunisie et les Emirats se livrent une bataille aérienne et diplomatique
    https://www.mediapart.fr/journal/international/261217/la-tunisie-et-les-emirats-se-livrent-une-bataille-aerienne-et-diplomatique

    Lundi 25 décembre à l’aéroport #International de Tunis. © Reuters La décision, brutale, de la compagnie aérienne #Emirates d’interdire ses avions aux Tunisiennes a provoqué une nouvelle tension entre les deux pays, et la Tunisie a interdit les vols de la compagnie depuis et vers l’aéroport de la capitale. Cette décision entretient la polémique et le flou sur les réelles raisons qui ont poussé les deux États à réagir aussi brusquement.

  • L’athéisme, ce tabou du monde musulman

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/12/20/l-atheisme-ce-tabou-du-monde-musulman_5232132_3232.html

    Du Maghreb au Pakistan, en passant par l’Arabie saoudite, les athées sont de plus en plus nombreux. Enquête sur cet athéisme qui dérange et effraie le monde musulman.

    Bahous aimerait bien ne plus entendre parler de l’islam. Et même ne plus en parler du tout. Mais quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise, cet homme de 33 ans, vendeur à Voiron (Isère), y est toujours ramené.

    Son athéisme intrigue, ou dérange, c’est selon. Lorsque l’on est issu, comme lui, d’une famille et d’une culture musulmanes, le fait de ne pas croire en Dieu – et, surtout, de le dire – ouvre la voie à une vie d’incompréhensions, de renoncements, de ruptures. « Je subis un double regard, explique Bahous. Pour les gens, de par mon apparence, mon nom, la couleur de ma peau, je suis de facto musulman. On ne peut pas concevoir que je sois juste Français. Mais, pour ma famille, je suis le vilain petit canard. Ils me considèrent comme un “francisé” : être athée, c’est trahir ses origines, comme si être musulman était une origine. Du coup, je me sens obligé de toujours me justifier, sur tous les fronts. »

    Bahous avait écrit au Monde en février, en répondant à un appel à témoignages sur les musulmans ayant perdu la foi. Quand nous l’avons à nouveau sollicité, en novembre, rien n’avait changé pour lui : il avait toujours le sentiment de vivre dans cet « étrange entre-deux », où il se sent contraint de préciser sans cesse qu’il n’est « ni islamophobe ni islamophile ».

    Le comble pour un athée : « Après les attentats, on m’a demandé de me désolidariser… » Sa famille, elle, en particulier son frère aîné, n’a jamais accepté son renoncement à l’islam. Depuis, les deux hommes ne se fréquentent plus. Bahous peut cependant s’estimer chanceux : sa mère, auprès de laquelle il s’est ouvert de ses doutes sur l’existence de Dieu dès l’adolescence, n’approuve pas ce choix mais le tolère.

    « Dans certaines familles, annoncer son athéisme peut être encore plus compliqué qu’annoncer son homosexualité », affirme le sociologue Houssame Bentabet, qui travaille depuis 2014 sur une thèse consacrée au reniement de la foi chez les musulmans de France. Un sujet jamais étudié de manière systématique, et dont on sait finalement encore peu de chose, tant ces athées savent se faire discrets, dans un contexte où, en France tout du moins, le conflit entre « islamo-gauchistes », considérés comme trop tolérants envers l’islam politique, et « islamophobes », accusés de « faire la guerre aux musulmans », monopolise les débats.

    Persécutions, agressions et assassinats

    La discrétion s’impose encore davantage dans les pays à majorité musulmane, où ce renoncement, s’il est public, suscite des réactions beaucoup plus violentes : brimades, persécutions, agressions, voire assassinats. L’athéisme n’y est tout simplement pas concevable.

    Même s’il n’existe pas, en arabe, de mot spécifique pour dire l’athéisme (les termes utilisés – mulhid, murtad ou kafir – évoquent davantage l’hérésie ou l’apostasie et ont une connotation péjorative), l’athée est parfois vu comme plus dangereux, encore, que le terroriste islamiste.

    « Si vous êtes Libanais, vous pouvez appartenir, dans la loi, à dix-huit communautés différentes. Si vous êtes Egyptien, vous pouvez être musulman, chrétien ou juif, précise l’historien des religions Dominique Avon. Le droit est appliqué à des groupes, et pas à des individus ; il est d’abord communautaire. Or un athée n’entre dans aucune catégorie prévue dans le droit musulman. Sinon celle de l’apostasie. »

    Ce phénomène n’est pas nouveau dans le monde islamique. « Il y a toujours eu des intellectuels, des écrivains, des universitaires qui ont pu dire ponctuellement qu’ils ne croyaient pas en Dieu », poursuit Dominique Avon. Ainsi, l’écrivain égyptien Ismaïl Adham (1911-1940) fit scandale au début des années 1930 en mettant en doute l’authenticité des hadiths (paroles attribuées au prophète Mahomet) et en publiant Pourquoi je suis athée.

    Citons aussi l’écrivain saoudien Abdullah Al-Qasimi (1907-1996), qui nia l’existence de Dieu et survécut à deux tentatives d’assassinat. Plus récemment, Salman Rushdie ou Taslima Nasreen ont été persécutés à la suite de leurs écrits jugés blasphématoires. « Mais ce qui est nouveau, poursuit l’historien, ce sont que des jeunes qui ne sont pas forcément passés par l’université déclarent publiquement, par le biais des réseaux sociaux, qu’ils sont athées. »

    Avec l’avènement d’Internet, le phénomène prend de plus en plus d’ampleur. Mais en rendant ainsi public leur renoncement à l’islam, ces athées s’exposent à de grands risques. Waleed Al-Husseini avait 21 ans en 2010 lorsqu’il a été arrêté dans sa ville natale de Qalqilya, en Cisjordanie. Son seul crime : se déclarer athée sur son blog au lieu de garder ce secret pour lui. Un « affront à l’encontre du sentiment religieux », selon un tribunal palestinien. Après dix mois d’emprisonnement, pendant lesquels il raconte avoir été torturé, il a finalement pu partir à Paris, où il a obtenu le statut de réfugié et où il a fondé la branche française du Conseil des ex-musulmans, en 2013.

    « Pas de faute plus grave »

    Pourquoi se définir comme « ex-musulman », alors que l’idée est précisément de se démarquer de la religion ? « Une fois qu’on arrêtera de vouloir me tuer, je pourrai cesser de me définir ainsi, explique Maryam Namazie. Je ne veux plus rien avoir à faire avec l’islam. Mais, aujourd’hui, force est de constater qu’il envahit encore ma vie. » Installée à Londres depuis 1979, cette Iranienne dérange par sa verve et son discours sans concession contre l’islam politique. En 2007, elle a eu l’idée de fédérer ceux qui, comme elle, ont renoncé à l’islam, au sein d’une association, le Conseil des ex-musulmans de Grande-Bretagne.

    Depuis 2014, elle a organisé quatre conférences à Londres sur la liberté de conscience et d’expression. La dernière, les 22 et 23 juillet, était d’une ampleur inégalée : quelque 70 participants venus de trente pays se sont retrouvés dans une luxueuse salle de conférence de Covent Garden – un lieu tenu secret jusqu’au dernier moment par peur des agressions.

    Tour à tour, des athées du Maroc, du Liban, de Turquie, de Jordanie, du Pakistan… ont raconté à la tribune leur vécu fait de brimades, de persécutions et, souvent, d’exil, clamé leur absence de foi, défendu la laïcité, débattu et blasphémé sans crainte de représailles. « C’était le plus grand rassemblement d’ex-musulmans dans l’histoire », se félicite Maryam Namazie.

    Combien sont-ils, ces athées condamnés à se cacher pour ne pas être persécutés ? Difficile d’établir un chiffre. Mais, d’après un sondage international WIN/Gallup sur la religiosité et l’athéisme datant de 2012, 5 % des personnes interrogées en Arabie saoudite se déclaraient athées. La même proportion… qu’aux Etats-Unis ! Dans le monde arabe en général, 77 % des sondés se sont dits « religieux », 18 % « non religieux » et 2 % « athées », contre respectivement 84 %, 13 % et 2 % en Amérique latine, région majoritairement catholique.

    « Les autorités égyptiennes, elles, donnent des chiffres approchant de zéro ; mais si c’est le cas, on se demande bien pourquoi l’athéisme effraye autant la plus haute autorité religieuse du pays, l’université Al-Ahzar, dont un des oulémas a dit qu’il n’y a pas de faute plus grave que d’être athée », souligne l’historien Dominique Avon.

    « C’était asphyxiant »

    Selon le Rapport sur la liberté de conscience publié par l’Union internationale humaniste et éthique, une organisation fondée en 1952 à Amsterdam (Pays-Bas), l’athéisme, considéré comme un blasphème, une offense à la religion ou un trouble à l’ordre public, est pénalisé dans une trentaine de pays musulmans.

    Dans quatorze d’entre eux, comme l’Afghanistan, l’Iran, le Pakistan, le Qatar, l’Arabie saoudite ou encore le Yémen, la peine encourue est la mort, même si la plupart des pays ont renoncé à l’appliquer. Toutefois, la répression se poursuit. Un des cas les plus médiatisés a été celui du blogueur saoudien Raïf Badaoui, condamné en 2013 à mille coups de fouet et dix ans de prison. Malgré une mobilisation internationale demandant sa libération, il croupit toujours dans une cellule pour avoir osé critiquer l’islam.

    S’ils ne sont pas condamnés par les autorités, les ex-musulmans le sont par leurs proches. Imad Iddine Habib peut en témoigner. Ce Marocain de 27 ans, placé dans une école coranique à l’âge de 5 ans, a su très vite qu’il ne croyait pas en Dieu : « Je ne voulais plus aller à la mosquée ; c’était asphyxiant, je trouvais ça stupide. Or, pendant sept ans, c’est tout ce qu’on m’a fait étudier : la religion. A 13 ans, j’ai dit à ma famille que je ne croyais pas en Dieu. Elle m’a renié et je suis parti. » Pendant des années, il a vécu à la merci de « toute une économie qui, au Maroc, profite des enfants des rues », raconte-t-il sobrement.

    Aujourd’hui, Imad est réfugié à Londres. Il a participé à trois des quatre conférences organisées par Maryam Namazie. Il évoque son parcours d’une voix douce ; de longues dreadlocks entourent un visage poupon. Son histoire est pourtant aussi aride que le Sahara occidental dont il est originaire : « Mon propre père, soutenu par des avocats islamistes, a porté plainte contre moi quand j’ai créé le Conseil des ex-musulmans du Maroc. Alors, j’ai fui. »

    Blogs, forums et réseaux sociaux

    Mohamed Alkhadra, un Jordanien de 25 ans qui, adolescent, se disait salafiste et rêvait de « rétablir le califat », a, lui, décidé de cacher son athéisme à sa famille. « Elle serait détruite si elle l’apprenait. Mais ils n’ont pas accès à Internet, donc ils ne sauront pas », se rassure-t-il, alors qu’il attend de prendre la parole à la conférence de Londres. Pour lui, comme pour beaucoup d’autres, le changement est venu de la consultation du Web. « C’était une révélation d’apprendre que je pouvais quitter l’islam. Je ne savais même pas que c’était possible », s’amuse le Marocain Imad Iddine Habib.

    « Internet a permis de mettre les athées du monde musulman en connexion, de leur faire prendre conscience qu’ils ne sont pas seuls, qu’il ne s’agit pas forcément de blasphème que de douter, de se poser des questions », considère le sociologue Houssame Bentabet.

    Blogs, forums, réseaux sociaux… Les témoignages foisonnent, l’athéisme devient militant – et global. En novembre 2015, le Conseil des ex-musulmans de Grande-Bretagne a lancé une campagne sur Twitter avec le mot-clé #ExMuslimBecause (« ex-musulman parce que »). En à peine vingt-quatre heures, 120 000 personnes de 65 pays ont publiquement expliqué pourquoi elles avaient quitté l’islam.

    La réaction des autorités, mais également des islamistes, ne s’est pas fait attendre. Certains prédicateurs n’hésitent pas à appeler à tuer les apostats. Au Bangladesh, ils ont été entendus : au moins six blogueurs et un éditeur ont été assassinés depuis 2015 en raison de leur athéisme. « Grâce à Internet, aux réseaux sociaux, consultables sur les téléphones mobiles, il y a de plus en plus de groupes de militants athées ou défendant la laïcité et la liberté de conscience », assure l’éditeur Ahmedur Rashid Chowdhury, lui-même brutalement attaqué en octobre 2015, et réfugié en Norvège, d’où il répond au téléphone aux questions du Monde. Fondateur du magazine Shuddhashar, il a édité de nombreux blogueurs athées.

    Toujours dans la peur

    Aucun pays à majorité musulmane n’est épargné par le phénomène. En Turquie, pays pourtant autrefois laïc, la situation s’est beaucoup dégradée depuis l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan, et en particulier depuis la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016 : agressions contre des femmes à cause de leur tenue vestimentaire ou contre des personnes ne respectant pas le ramadan, remaniement des programmes scolaires pour y remplacer la théorie de l’évolution de Darwin ou les principes d’Atatürk par des cours de religion et le récit du putsch raté.

    Même la Tunisie, qui fait pourtant figure d’exception dans le monde musulman, est concernée. Des mouvements de « dé-jeûneurs », qui refusent ostensiblement de respecter le ramadan, s’y sont développés, ainsi qu’au Maroc et en Algérie. Mais toujours dans la peur. « On a quand même du mal à dire qu’on est athée en Tunisie aujourd’hui, regrette la réalisatrice Nadia El Fani. J’ai été considérée comme terroriste simplement parce que dans mon film, Ni Allah ni maître, je défendais la laïcité. »

    Dénoncée par trois avocats proches du parti islamiste Ennahda, elle a été accusée en 2011 d’incitation à la haine de la religion et à… l’extrémisme religieux. Menacée de mort, elle s’est installée en France et n’a pu retourner en Tunisie pendant cinq ans, jusqu’au 4 novembre, à l’invitation des Journées cinématographiques de Carthage, pendant lesquelles son film Même pas mal a été projeté. Car, en juin, l’affaire a finalement été classée sans suite. « Les choses bougent », reconnaît-elle. Le 25 octobre, une organisation mentionnant explicitement l’athéisme dans ses statuts, l’Association des libres-penseurs, a été reconnue par les autorités tunisiennes. Une première dans le monde arabo-musulman.

    Les auteurs de violences rarement inquiétés

    D’autres signes témoignent d’un changement en cours dans les sociétés musulmanes. « Au Maroc, en 2016, six membres du Haut Conseil des oulémas, qui avaient pourtant signé quatre ans plus tôt une fatwa dans le sens contraire, ont écrit qu’il n’était plus possible, dans le contexte actuel, d’appliquer la peine de mort aux apostats », souligne Dominique Avon. Cette évolution laisse pourtant de marbre le Marocain Imad Iddine Habib : « Un peu facho, ça reste toujours facho. »

    Quoi qu’il en soit, les auteurs de violences à l’encontre des ex-musulmans sont rarement inquiétés par les autorités. Au Bangladesh, le gouvernement nie que des groupes islamistes inspirés de l’étranger soient actifs dans le pays, et les enquêtes tardent à aboutir, comme en témoigne Rafida Bonya Ahmed. En février 2015, cette Bangladaise marchait dans les rues de Dacca, la capitale, avec son mari, le blogueur Avijit Roy (édité par Ahmedur Rashid Chowdhury), lorsqu’ils ont été agressés à coups de machette. Elle a été gravement blessée. Lui n’y a pas survécu.

    Invitée à la conférence de Londres, cette petite femme déterminée, qui garde des séquelles visibles de son agression, raconte son calvaire d’une voix posée. « Dans certains cas, il y a eu quelques arrestations, mais peu d’assassins ont été jugés, explique-t-elle. En février 2016, les autorités ont dit avoir arrêté notre principal agresseur, mais quelques mois plus tard, alors qu’il était censé être sous surveillance, il a été tué dans une fusillade. » Depuis les Etats-Unis, Rafida Bonya Ahmed vient en aide aux blogueurs et aux écrivains athées persécutés dans son pays. « Après ce qui m’est arrivé, je pourrais être pessimiste et pleine de haine, ajoute-t-elle. Mais je ne le suis pas. Il faut continuer à nous battre pour les droits des athées. »

    Exil en Europe

    Selon les intérêts politiques du moment, les autorités répriment les expressions d’athéisme ou, au contraire, ferment les yeux et laissent faire, parfois sous la pression des pays occidentaux. Pour Rafida Bonya Ahmed, il ne fait aucun doute que le gouvernement bangladais veut s’assurer le vote des islamistes.

    « C’est clairement politique », abonde le sociologue Houssame Bentabet. Comme le pardon accordé par le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, alors qu’il effectuait une visite en Allemagne, au chroniqueur de télévision Islam Behery, condamné à un an de prison à la demande de l’université Al-Azhar parce qu’il critiquait certains textes de l’islam. Selon Houssame Bentabet, « cette grâce avait pour but de laisser croire que l’Egypte est du côté des libres-penseurs ». Et si l’Autorité palestinienne a été si intraitable avec Waleed Al-Husseini, dont l’influence de blogueur était pourtant négligeable, c’est certainement qu’elle se devait, à l’époque, de contrer les islamistes du Hamas.

    Alors, beaucoup choisissent l’exil. En Europe, ils se retrouvent dans une situation qu’ils n’auraient jamais imaginée en partant. Persécutés dans le monde arabo-musulman par les islamistes et les autorités, ceux qui ont renoncé à l’islam sont, en Occident, classés dans la catégorie des « islamophobes ».

    Pour les ex-musulmans, dont les positions ne sont pas monolithiques et qui sont traversés par les mêmes débats que le reste de la société – sur le port du voile ou le burkini, par exemple –, la critique de l’islam est aussi nécessaire que l’a été celle du catholicisme au moment de la séparation de l’Eglise et de l’Etat en France, au début du XXe siècle. Mais les déclarations et prises de position à l’emporte-pièce de certains n’aident pas à pacifier le débat.

    Lorsque l’écrivain indien Ibn Warraq soutient que le problème n’est pas simplement l’intégrisme musulman, mais l’islam lui-même, le discours choque. Mais, se défendent-ils, il faut être radical pour critiquer l’islam. « Je dis : “Allons-y, rentrons-leur dedans !” Oui, on a le droit de hurler qu’on est athée, de trouver que les religions, toutes les religions, c’est stupide », s’enflamme la réalisatrice tunisienne Nadia El Fani, qui ajoute : « On n’a jamais vu un athée tuer un religieux. »

    Désenchantement face à l’« islamo-gauchisme »

    Pris dans un discours anti-islam souvent virulent, les ex-musulmans courent le risque de se faire récupérer. Ce que ses détracteurs appellent l’« islamo-gauchisme » – incarné dans le débat français actuel par le site Mediapart et son directeur, Edwy Plenel –, en condamnant toute critique de l’islam, laisse ces athées, souvent jeunes et sans grande expérience du militantisme, à la merci des véritables islamophobes.

    « L’ex-musulman a besoin de confirmer son choix, en permanence, analyse Houssame Bentabet. Il a ce besoin de cohabiter avec ce passé de musulman, de dire : “C’est ce que je ne veux plus être.” Et, dans cette reconstruction, il se peut qu’il y ait certaines récupérations, car il y a plus de chances d’être récupéré quand on doit refaire sa vie à 22 ou 23 ans. »

    C’est, très exactement, ce qu’a vécu Waleed Al-Husseini à son arrivée en France, après avoir passé dix mois dans les geôles palestiniennes. « Pour lui, cette torture, c’est l’islam, souligne Houssame Bentabet. C’est l’islam qui l’a empêché d’être libre dans sa pensée. »

    Le jeune homme, qui ne mâche pas ses mots, n’hésite donc pas à qualifier l’islam de « religion de terreur ». Immédiatement relayé par le site islamophobe Riposte laïque, Waleed Al-Husseini, qui a écrit dans Une trahison française (Ring, 300 pages, 18 euros) son désenchantement face à la frilosité d’une certaine gauche vis-à-vis de l’islamisme, ne se défend pas de cette proximité. « Ce sont les seuls à me soutenir ! », se justifie-t-il, plein d’amertume.

    « Les ex-musulmans tiennent sur l’islam un discours que d’autres n’osent pas tenir par peur d’être politiquement incorrects. Quelle hypocrisie !, s’emporte l’écrivain indien Ibn Warraq, signataire, aux côtés de l’essayiste française Caroline Fourest, de Maryam Namazie, de Taslima Nasreen ou encore de Salman Rushdie, du « Manifeste des douze », un appel à la lutte contre l’islamisme publié par Charlie Hebdo le 1er mars 2006. Les gens ont vite oublié ce qu’est “être Charlie” : c’est avoir le droit de critiquer l’islam, et même de s’en moquer. »

    Récupération par l’extrême droite

    Au cours de la conférence de Londres, il n’y a pas eu de mots assez durs contre cette gauche qui, selon bien des intervenants, laisse la critique de l’islam aux xénophobes, ce qui lui vaut d’être perçue par certains comme lâche, voire traître et irresponsable.

    Des victimes d’agressions ou de tentatives d’assassinat de la part des islamistes ne comprennent pas d’être assimilés à l’extrême droite. « Quelles sont vos priorités ? Pendant que nous mourons, vous parlez d’islamophobie ! », tempêtait alors à la tribune le jeune Jordanien Mohamed Alkhadra, applaudi à tout rompre.

    L’extrême droite, elle, ne s’embarrasse pas de précautions. Le Turc Cemal Knudsen Yucel raconte comment, après avoir fondé le Conseil des ex-musulmans de Norvège, où il réside depuis 2005, aucune personnalité politique ne l’a contacté. A part, bien sûr, l’extrême droite, qui a su adapter son discours et n’attaque plus frontalement les immigrés, mais s’en prend à l’islam – une stratégie également à l’œuvre en France, au Front national.

    Cemal n’y voit que du feu : « L’extrême droite n’est plus raciste en Norvège, assure-t-il, plein de candeur. Même le blogueur Fjordman, celui qui a inspiré Anders Behring Breivik [le terroriste néonazi responsable des attentats à Oslo et sur l’île d’Utoya, qui avaient fait 77 morts en juillet 2011], a changé. Il nous soutient, nous, les immigrés, il ne peut donc pas être raciste ! » Même discours chez Waleed Al-Husseini, qui nie partager les idées de l’extrême droite. « Les racistes, de toute façon, n’aiment pas les Arabes comme moi, dit-il. Si j’étais en Arabie saoudite, j’aurais une fatwa contre moi. Ici, dans le monde moderne, on me traite juste d’islamophobe. »

    Si les plus jeunes se laissent berner, leurs aînés ne cautionnent pas ces dangereux rapprochements. « On ne peut pas se compromettre avec Riposte laïque, martèle Nadia El Fani. Mais critiquer l’islam, exiger la laïcité comme nous le faisons, ce n’est pas être islamophobe. En revanche, ne pas prendre en considération la possibilité de la modernité dans les pays musulmans, ça, c’est du vrai racisme antimusulman. »

    La laïcité, celle dont jouissent la plupart des pays occidentaux, voilà, au final, le seul combat de ces militants pour l’instant inaudibles.

  • « Pays tiers sûr » : le gouvernement renonce à la pire mesure de son projet de loi
    https://www.mediapart.fr/journal/france/201217/pays-tiers-sur-le-gouvernement-renonce-la-pire-mesure-de-son-projet-de-loi

    Mobilisation à Menton, à la frontière franco-italienne, le 16 écembre 2017. © Reuters La mobilisation des acteurs de la solidarité porte ses fruits : le ministère de l’intérieur fait machine arrière en renonçant à intégrer dans son projet de loi concernant les étrangers une mesure qui aurait constitué un reniement du droit d’asile tel qu’il a été construit après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Des députés LREM ont également critiqué une telle mesure voulue par le ministre #Gérard_Collomb..

    #France #asile #réfugiés

    • Les montagnards des Alpes, venus au secours des #migrants traversant la frontière franco-italienne, ont eu raison de l’une des mesures les plus iniques du projet de loi sur l’asile et l’immigration en préparation au ministère de l’intérieur. Symboliquement en tout cas. Mercredi 20 décembre, les services de Gérard Collomb ont fait savoir, selon l’AFP et RTL, qu’ils renonçaient à introduire dans le droit français la notion de « pays tiers sûr » figurant dans l’avant-projet de loi qui avait fuité cet automne dans la presse (lire notre article). Or cette annonce intervient après le début de la mobilisation massive du monde associatif en vue de l’organisation d’états généraux, dont la première étape a eu lieu le week-end dernier à Briançon et à Névache dans les Hautes-Alpes (lire notre article), ainsi qu’à Menton dans les Alpes-Maritimes.

      Cette notion, hautement problématique, aurait autorisé l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) à considérer comme « irrecevables » les demandes d’asile de personnes ayant transité, avant d’arriver en France, dans un « pays tiers sûr », c’est-à-dire un pays hors de l’Union européenne supposé garantir les droits de l’homme.Potentiellement la quasi-totalité des demandeurs d’asile entrés sur le territoire par voie de terre auraient pu être concernés. Car la plupart des pays voisins de l’Union européenne se targuent, à tort ou à raison, de prendre en charge les demandes de protection internationale qui leur sont adressées. C’est à ce titre, par exemple, que la Grèce renvoie en Turquie des demandeurs d’asile originaires de Syrie ou d’Afghanistan.

      Le concept de « pays tiers sûr » constitue un reniement du droit d’asile. Il met en effet en cause l’un des principes fondamentaux inscrits dans la Convention de Genève de 1951, selon lequel chaque demandeur d’asile a le droit de voir sa situation personnelle examinée dans le pays où il sollicite une protection.
      En France, il contrevient au préambule de la Constitution qui affirme que « tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la République ». Le droit d’asile y a été consacré par le Conseil constitutionnel dans une décision du 13 août 1993 qui établit que « l’étranger qui se réclame de ce droit [doit être] autorisé à demeurer provisoirement sur le territoire jusqu’à ce qu’il ait été statué sur sa demande » (lire nos explications détaillées ici et là).

      L’introduction de ce concept dans la loi aurait permis que des personnes en quête d’asile soient expulsées hors de France sans que leur demande n’ait été examinée. Plutôt que de les interroger sur les violences politiques ayant provoqué leur exil, plutôt que de chercher à évaluer la crédibilité de leur témoignage, plutôt que de rassembler les indices attestant leur persécution, leur sort aurait été tranché en fonction de la route qu’elles auraient empruntée. Au lieu de se demander si elles étaient en danger dans leur pays d’origine, les officiers de l’asile auraient dû chercher à retracer leur parcours pour savoir si, au cours des milliers de kilomètres parcourus pour fuir leur pays, elles avaient traversé un pays dans lequel elles pourraient vivre en sécurité.

      Cette réflexion a lieu également à l’échelon européen puisque la Commission européenne travaille à un règlement d’application direct allant dans ce sens. Le directeur général de l’Ofpra, Pascal Brice, a plusieurs fois eu l’occasion d’affirmer qu’il jugeait une telle évolution dangereuse pour l’asile.

      Si les montagnards ont fait plier le gouvernement, c’est parce qu’ils ont réussi à semer le doute dans la majorité présidentielle. Lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale le 19 décembre, la députée LREM Sonia Krimi a ainsi exprimé son inquiétude sur la politique d’accueil menée par Gérard Collomb. Lors de la réunion du groupe, plusieurs élus macronistes ont fait entendre leur désapprobation à l’égard des orientations actuelles. Ce mercredi matin sur Europe 1, Sacha Houlié, député LREM, vice-président du Palais-Bourbon, a devancé le ministre de l’intérieur en annonçant que la notion de « pays tiers sûr » ne figurerait pas dans le projet de loi, qui doit être examiné au Parlement au cours du premier semestre 2018, ce qu’a confirmé ensuite la place Beauvau.

      Lors de son entretien live à Mediapart, le premier ministre Édouard Philippe avait d’ailleurs affirmé « réserver sa réponse » sur ce sujet sensible (voir la vidéo). Outre la fronde organisée par les associations susceptibles de convaincre une partie grandissante de l’opinion publique, les difficultés juridiques, et notamment le caractère anticonstitutionnel de la mesure , ont dû contribuer à la volte-face du gouvernement.

      Il n’en reste pas moins que le ministère de l’intérieur enchaîne les circulaires répressives, la dernière en date mettant à mal l’accueil inconditionnel dans les centres d’hébergement d’urgence (lire notre article). Le projet de loi quant à lui est encore truffé de mesures sécuritaires, comme celle visant à doubler la durée autorisée d’enfermement des étrangers dans les centres de rétention . La question qui se pose est de savoir si le gouvernement a pris conscience qu’il allait trop loin ou s’il fait cette concession pour mieux imposer le reste. Et s’il est prêt à assumer sa décision à Bruxelles, où les négociations sont en cours pour rendre applicable à l’ensemble des pays de l’Union européenne cette notion de « pays tiers sûr ».

      #anticonstitutionnel

    • Le concept de #pays_sûr a été une « invention suisse » apparemment (je dois encore approfondir ce point pour être sure de sa genèse) :
      https://seenthis.net/recherche?recherche=%23pays_s%C3%BBr+%23mod%C3%A8le_suisse
      C’est effectivement un moyen pour renvoyer plus facilement et rapidement des migrants dont leur arrivée et demande d’asile est considérée illégitime, car s’agissant de personnes venant de pays sûr (donc... pas de problème possible au niveau individuel, car l’Etat en question ne persécute pas ladite personne).
      La liste des pays sûrs varie en fonction des Etats et des époques.

      Le pays tiers sûr, c’est la même idée, mais non pas appliquée au pays d’origine, mais au pays de transit.
      C’est notamment toute la question de l’accord UE-Turquie... L’UE considère que les réfugiés en Turquie sont en pays (tiers) sûr, du coup, pas besoin de les accueillir en Europe, voire même possibilité de les renvoyer en Turquie depuis la Grèce...

      C’est un instrument à expulsion !

    • Le diabolique projet de l’Europe pour les demandeurs d’asile

      Mediapart s’est procuré la toute dernière version du règlement européen en cours de négociation à Bruxelles, qui permet le renvoi de demandeurs d’asile vers des « pays tiers sûrs ». La définition de ce concept est élargie au point qu’un pays comme la Libye pourrait, à terme, être concerné pour peu que certaines régions se stabilisent, par exemple autour de Tripoli.
      Lors du cinquième sommet UE-Afrique, qui doit se dérouler les 29 et 30 novembre à Abidjan, en Côte d’Ivoire, les chefs d’État européens ne vont pas manquer de s’indigner des violences dont sont victimes les migrants subsahariens en Libye, à la suite de l’émoi mondial provoqué par la diffusion du reportage de CNN apportant la preuve de pratiques esclavagistes dans ce pays. Mais il est à peu près certain qu’ils ne diront pas un mot du forfait qu’ils sont en train de préparer en toute discrétion à Bruxelles à l’encontre des demandeurs d’asile.
      Sur une proposition de la Commission européenne, ils sont en train de négocier, au sein du Conseil européen, les termes d’un règlement « instituant une procédure commune en matière de protection internationale » qui constitue un reniement fondamental au regard du droit d’asile tel qu’il est conçu depuis la signature de la Convention de Genève en 1951.

      Ce texte (à consulter dans sa version de départ), d’application directe dans les législations nationales (c’est-à-dire ne nécessitant pas de transposition – à la différence des directives), prévoit que les États membres puissent considérer comme « irrecevables » les demandes d’asile de personnes ayant transité, avant d’arriver en Europe, dans un « pays tiers sûr » et, dès lors, les y renvoyer afin qu’y soit prise en charge leur demande de protection internationale.
      Par « pays tiers sûr », il faut entendre des pays hors de l’Union européenne censés garantir les droits de l’homme. L’article 45, qui définit le concept de « pays tiers sûr », évoque notamment le fait que, dans ces pays, les « demandeurs n’ont à craindre ni pour leur vie ni pour leur liberté en raison de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un groupe social particulier ou de leurs opinions politiques ». Sont potentiellement concernés la totalité des pays voisins de l’Union européenne. La France pourrait ainsi renvoyer vers les pays du Maghreb (Tunisie, Algérie, Maroc) l’immense majorité des exilés subsahariens qui y seraient passés avant de traverser la Méditerranée.
      Mais cela ne s’arrête pas là. Mediapart s’est procuré la dernière version (non définitive) de l’article 45, qui est particulièrement alarmante puisqu’elle précise qu’un pays peut être déclaré comme sûr à l’exception d’une ou plusieurs de ses régions ou d’une ou plusieurs catégories de personnes. Dit autrement, cela revient à déclarer comme sûrs des pays dont certaines régions sont en guerre (mais pas toutes) ou dont certaines catégories de personnes sont menacées (mais pas toutes). Certains observateurs redoutent que cet élargissement de la définition ne permette d’y faire entrer des pays aussi instables que la Libye pourvu qu’un de ses territoires, par exemple autour de Tripoli, fasse taire le bruit des armes.
      Cette notion de « pays tiers sûr » constitue une révolution dans le droit d’asile, car elle permettrait que des exilés en quête de protection soient réexpédiés sans que leur demande n’ait été examinée dans un pays de l’UE. Plutôt que de les interroger sur les violences politiques ayant provoqué leur exil, plutôt que de chercher à évaluer la crédibilité de leur témoignage, plutôt que de rassembler les indices attestant leur persécution, il s’agirait de retracer leur trajectoire : au cours des milliers de kilomètres parcourus pour fuir leur pays, ont-ils traversé un pays dans lequel ils pourraient vivre en sécurité ? Peu importent les sévices subis (viol, enfermement arbitraire, harcèlement, rançon, torture, etc.), il faudrait trouver une terre d’accueil, la plus éloignée possible de l’Europe.
      Ce concept de « pays tiers sûr » est déjà inscrit dans la directive européenne dite « procédure » adoptée le 26 juin 2013 mais, à la différence du règlement en préparation, ce texte laissait aux États la faculté de ne pas le mettre en œuvre ; selon Gérard Sadik, de la Cimade, 19 pays l’ont adopté, parmi lesquels seuls deux l’appliquent de facto : il s’agit de la Hongrie, qui renvoie quasi systématiquement les demandeurs d’asile arrivés sur son sol en Serbie ; et de la Grèce, qui renvoie en Turquie des demandeurs d’asile syriens et afghans.
      Pour ce faire, la Grèce s’appuie sur l’accord politique entre l’Union européenne et la Turquie signé en mars 2016. Bruxelles considère ce texte, contesté juridiquement, comme un succès dans la mesure où, depuis sa conclusion, le nombre de traversées via la mer Égée a drastiquement chuté (même si une légère hausse est observée depuis quelques semaines).
      Le nouveau règlement en cours de négociation consiste en une généralisation de cet accord UE-Turquie, décrié par l’ensemble des ONG ainsi que par l’ONU. Il met en cause l’un des principes fondamentaux de l’asile, inscrit dans la Convention de Genève de 1951, selon lequel chaque demandeur d’asile a le droit de voir sa situation personnelle examinée dans le pays dans lequel il sollicite une protection. En France, il contrevient au préambule de la Constitution qui affirme que « tout homme persécuté en raison de son action en faveur de la liberté a droit d’asile sur les territoires de la République ». Le droit d’asile y a été consacré par le Conseil constitutionnel dans une décision du 13 août 1993 qui établit que « l’étranger qui se réclame de ce droit [doit être] autorisé à demeurer provisoirement sur le territoire jusqu’à ce qu’il ait été statué sur sa demande ». Comme l’indique Gérard Sadik, les États membres favorables à la notion de « pays tiers sûr » se fondent sur la notion de subsidiarité de la demande d’asile, qui fait que les États peuvent considérer qu’ils ne sont pas tenus d’examiner la demande si la personne n’est pas venue directement depuis son pays d’origine.
      « Cette dérive est extrêmement grave »

      La France, jusqu’à présent, avait résisté. Lors de la mandature de François Hollande, la loi sur l’asile de 2015 n’avait pas repris ce concept de « pays tiers sûr », qui n’a donc pour l’instant aucune existence juridique dans le droit français. Mais il en va tout autrement sous l’actuelle présidence d’Emmanuel Macron. Anticipant le vote de ce règlement à l’échelon européen, le ministre français de l’intérieur, Gérard Collomb, l’a inscrit dans son pré-projet de loi sur l’asile et l’immigration, pas encore présenté en conseil des ministres.
      Ce même Emmanuel Macron, qui distingue les « réfugiés » – qu’il faudrait accueillir sous peine de perdre notre honneur – des « migrants économiques » – devenus indésirables –, pousse le cynisme jusqu’à prévoir de fermer la porte aux demandeurs d’asile eux-mêmes. Gérard Sadik note qu’entre 1992 et 1996 cette notion de « pays tiers sûr » avait été appliquée « de manière sauvage » aux frontières françaises, notamment à l’aéroport de Roissy, avec le renvoi de demandeurs d’asile vers le Cameroun ou la Tanzanie. Cette pratique avait cessé à la suite d’un arrêt du Conseil d’État (à l’époque le commissaire du gouvernement, à savoir le rapporteur public, n’était autre que Jean-Marie Delarue, ex-contrôleur général des lieux de privation de liberté), qui établissait que cette notion était contraire à la Convention de Genève et à la Constitution française.
      Seule la prise de conscience de certains États membres et des eurodéputés pourra permettre d’éviter le pire. La négociation est en cours : le texte peut encore faire l’objet d’allers et retours entre les ministres de l’intérieur du Conseil européen ; un accord devra ensuite être trouvé entre la Commission, le Conseil et le Parlement. Sylvie Guillaume, députée française membre du groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates, rappelle que le texte a encore beaucoup de chemin à faire avant d’être adopté. Mais elle estime qu’il « mérite une certaine attention car les définitions qu’il aborde modifient le concept de pays tiers sûr ». « Cela témoigne, estime-t-elle, d’une certaine fébrilité des États membres sur le sujet. » « En aucune manière, je n’accepterai d’élargir cette notion à des morceaux de territoire », dit-elle, ajoutant qu’elle n’est pas opposée au concept dans sa version classique, pourvu que son application reste optionnelle.
      Membre de la délégation française du Front de gauche/Alliance des Outre-mers, Marie-Christine Vergiat est, elle, totalement opposée à la notion même de « pays tiers sûr ». « Les États membres font tout pour externaliser la demande d’asile à des pays tiers ; il s’agit d’une politique raciste et xénophobe car, si l’on regarde de près, on se rend compte que sont principalement concernés les demandeurs d’asile venus d’Afrique. Plus on bloque les voies légales d’entrée dans l’Union européenne, plus on fait le jeu des trafiquants », insiste-t-elle.
      Responsable du programme Protection des populations à Amnesty International France, Jean-François Dubost est particulièrement inquiet des évolutions en cours (lire l’entretien d’Amélie Poinssot). Il estime que l’Allemagne et la France sont à la manœuvre dans cette tentative d’assouplir les conditions. « On est là dans une logique de gestion, pas du tout de protection, estime-t-il. La Convention de 1951 qui instaurait le droit d’asile ne déterminait d’ailleurs pas de “pays sûrs”. » « Cette dérive est extrêmement grave, ajoute-t-il. D’abord parce que les régions qui vont être considérées comme sûres sont déjà en première ligne pour l’accueil des réfugiés. Ensuite parce que c’est la volonté de contrôle qui va être le critère des Européens pour déterminer qu’une région est sûre ou non. Rien, dans le droit international, ne permet de déterminer ce qu’est un “pays sûr”. Ce n’est pas une notion juridique, c’est une construction européenne. » Depuis la signature de l’accord UE-Turquie, « on sent une volonté de la Commission européenne de pousser à ce type d’accord avec d’autres pays, comme la Libye, avec cette idée de “région sûre” ». « C’est la même logique de “containment”, de blocage des personnes le plus en amont possible des frontières européennes. Ce n’est pas une idée nouvelle, mais on est entré dans une phase plus opérationnelle. Renvoyer les migrants présente en outre l’avantage d’éloigner le sujet des yeux des populations européennes… Tout cela s’inscrit dans une logique complètement assumée côté européen », se désespère-t-il.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/281117/le-diabolique-projet-de-l-europe-pour-bloquer-les-demandeurs-d-asile-hors-
      #pays_tiers_sûr #pays_tiers_sûrs #pays_tiers_sûr

    • Avis sur « le concept de pays tiers sûr »

      1. Bien que le droit d’asile constitue un droit fondamental consacré tant par la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne que par le droit français, force est de constater la multiplication des entraves à son exercice qui conduit à l’errance, la misère et la peur, voire la mort de milliers de personnes en quête de protection. Si crise de l’asile il y a, c’est en vérité une crise de la politique d’asile dont il faut parler. Tant au niveau européen qu’au niveau national, les Etats se dotent d’outils pour limiter l’accès aux procédures d’asile et externaliser le traitement des demandes d’asile. Le recours au concept de pays sûr constitue à cet égard une illustration particulièrement éloquente de la dérive des politiques d’asile (1).
      2. Alors que l’encre des lois du 29 juillet 2015 relative à la réforme du droit d’asile et du 7 mars 2016 relative au droit des étrangers est à peine séchée, la CNCDH a pris connaissance, par voie de presse, de certaines dispositions du nouveau projet de loi « pour un droit d’asile garanti et une immigration maîtrisée », notamment de celle visant à intégrer dans le droit français la notion de pays tiers sûr pour en faire un nouveau cas d’irrecevabilité des demandes d’asile. Sans attendre que le texte de ce projet soit définitivement arrêté et qu’elle en soit saisie afin d’exercer sa mission de promotion et de protection des droits de l’Homme, la CNCDH entend faire part de son inquiétude à l’égard d’un concept issu du droit dérivé de l’Union européenne qui, très contestable d’un point de vue juridique (I) et pratique (II), conduit à un bouleversement radical du droit d’asile.

      https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000036251268

    • Pays tiers sûrs : la France au centre du jeu européen ?

      Au mois de décembre 2017, le gouvernement français a décidé de retirer la notion de « pays tiers sûr » du projet de loi pour une immigration maitrisée et un droit d’asile effectif. Cette annonce a été reçue avec satisfaction par les parties prenantes opposées au concept. Cependant, ce retrait ne marque pas la fin des discussions. En effet, une proposition de règlement actuellement négociée au niveau de l’Union européenne prévoit l’adoption d’une liste européenne commune de « pays tiers sûrs ».

      http://www.europeanmigrationlaw.eu/fr/articles/points-de-vue/pays-tiers-surs-la-france-au-centre-du-jeu-europeen